LES
FAMILLES D'OITRE-MER
DE Dl CANGE.
PUBLIEES
PAR M. E.-G. RE Y,
MKMIIIIK DK 1.1 SOCIIJTK IMPlillI AI.F. DESWn
IQI AIRES DE FRINCE. ETC. ETC.
.»i
PARIS.
IMPRIMERIE IMPERIALE.
M DCCC LXl.X.
7 ; :^
"j)
PREFACE.
Si la publication des Assises du royaume de Jérusaleii) el celle
de plusieurs carlulaires, tels que ceux de Tordre de rilôpital de
Saint-Jean et du Saint-Sépulcre, ont répandu beaucoup de bunière
sur l'état intérieur des principautés de Syrie durant les croisades,
il reste encore de nombreuses lacunes que d'beureuses décou-
vertes permettront peut-être un jour de combler. Nous ne saurions
donc nous dissimuler tout ce qu'il y a encore à faire pour l'étude
de cette époque si féconde en grands événements.
L'histoire des familles composant la société franco-orientale,
qui pendant plus de trois siècles habita les colonies chrétiennes
de Terre Sainte, est si intimement liée à la nôtre, qu'elle devient
un des sujets les plus intéressants sur lesquels puissent se |)0)t('r
les investigations el les recherches. Parmi ces familles, les unes
conservèrent alors les noms qu'elles portaient en Europe; les autres
latinisèrent en les adoptant ceux des liefs qu'elles possédèrent imi
Orient : ce dernier point est surtout remarquable pour les familles
établies en Chypre.
C'est leur histoire, ainsi que celle des gramis dignitaires de ces
principautés que Du Cange s'était proposé d'écrire en complé-
tant le livre d'il ÏAgnages iToutre-mer, à l'aide de tous les docu-
„ l'HEFACE.
iiiciils liisU)ii(|ii('s (111110 aullionlicil'' inconlestable qu'il avait pu
r('iniir.
MalluMirousement son travail demeura inachevé. Déposé depuis
dans la collection des nianiiscrils de la Bibliothèque impériale, il
y demeura lon.o;lemps oublié, (le fut seulement à Tépoque où M. de
Mas-Lai rie commença ses savants travaux sur le royaume de
Chypre (|ue cette œuvre inédite fut appréciée à sa juste valeur.
Sur la proposition du Comité des documents écrits de THistoire
de France, la publication du manuscrit des Familles d'outre-mer
de Du Cange fut décidée au mois de décembre 18^9.
Le Comité voulant que ce livre fût à la hauteur des progrès faits
par la science depuis la mort de Tillustre érudit, il fut résolu que
l'ouvrage serait continué et complété au moyen de notes et d'ad-
ditions.
Un arrêté de M. de Parieu, alors Ministre de l'instruction publi-
que et des cultes, confia l'édition à MM. de Mas-Latrie et Taranne.
Plus tard, le premier n'ayant pu participer aux travaux prépara-
toires de cette publication, M. Taranne, bibliothécaire à la Maza-
rine. en resta seul chargé par une décision du 6 juin i854.
Quand une mort prématurée vint enlever M. Taranne à la
science, le travail complémentaire du volume de Du Cange était
loin d'être terminé, et les chapitres additionnels indiqués par l'au-
teur lui-même restaient entièrement à faire. De plus, l'annotation
de la plupart des autres avait besoin d'être revue. Par suite de
cet événement, le projet de publication fut ajourné et le travail
demeura en cet état aux mains de la famille Taranne jusqu à la
(in de 1860.
A cette époque, je rentrais en France, après avoir rempli en
Syrie et en Chypre une mission que j'avais reçue du Ministère
de l'instruction publique, et je commençais à préparer la publi-
cation de mes études sur l'architecture militaire des croisades.
PRÉFACE. ai
Ce sujot touchait de si près à celui de Du Gange et les recherches
nécessaires pour l'un pouvaient si facilement être menées de IVonl
pour l'autre, que M. de Mas-Latrie me conseilla d'entre[)ren(hv
l'achèvement du travail Interrompu par la mort de M. Taranne.
Ayant donc alors été chargé par Son Exe. le Ministre de l'instruc-
tion publique de la publication de l'histoire des P'amilles d'outre-
mer, je crois devoir indiquer la part de mon prédécesseur el hi
mienne dans la préparation de cet ouvrage.
Lorsque le manuscrit de M. Taranne me fut remis, je dus j)n!-
céder à une révision complète des parties déjà annotées.
Les rois de Jérusalem et de Chypre sont demeurés tels que les
avait laissés mon devancier.
Pour les rois d'Arménie et les autres chapitres concernant ce
pays, j'ai du refaire en entier le travail avec le concours de
M. Edouard Dulaurier, membre de l'Institut, à la bienveillance
duquel je tiens à rendre ici un juste hommage.
Plusieurs familles importantes furent également à re[)rendre,
entre autres, celles des seigneurs de Saône, du Toron et de
Montfort, de Tyr, de Giblet, etc.
Aux familles données par Du Cange j'ai cru utile d'ajouter celle
de Brie, ainsi que toutes celles qui composent les feuilles 76 el 77.
Les chapitres que j'ai consacrés aux grands officiers d'Arménie
et à ceux des principautés d'Antioche et de Tripoli sont de même
venus compléter cette première partie du travail, où j ai dû, en
outre, combler un grand nombre de lacunes el de desiderata
laissés en blanc pai' mon prédécesseur.
Quant à la seconde partie, comprenant la Syrie Sainte et les
"ordres militaires, l'annotation des patriarches, des archevêques
et des évéques était assez avancée, mais les autres chapitres se
boi*naient au texte de Du Cange.
Pour ce qui concei'ne les grands maîtres de l'ordre du Temple.
,v PFIÉFACK.
il ii"\ :i\;iit ipio lo lexlo de Du Canj^fc, et quant aux chevaliers teu-
l<itii(|ues, tous les documents consistaient alors en une simple men-
lidii indiquant ce chapitre comme h faire.
La iK'ccssité de ne pas nous écarter du plan adopte' par Du (Jange
cl (le resjjocter intép^ralenient son manuscrit, ainsi que 1 obliga-
tion de rédiger les notes et les additions de manière à ce qu'elles
se )'a|)prochassent le plus possible du texte primitif, nous a ame-
iK's successivement, mon prédécesseur et moi, à adopter pour les
parlies (pic nous avons ajoutées le style bref et la rédaction un
peu sommaire du manuscrit que nous ne nous sommes pas crus
autorisés à modifier, [)as plus pour la forme que pour le fond.
.le ne terminerai |»as cette Préface sans remercier hautement
M. Huillard-Bréholles. chef de section aux Archives de l'Em-
pire, membre du Comité, délégué comme commissaire de cette
publication, dont le concours si amical m"a permis de mener à
bonne fin la tâche délicate qui m'était confiée.
Je tiens également à témoigner ici ma reconnaissance à mon
confrère et ami, M. Paul Riant, qui pour le chapitre des cheva-
liers teutoniques a bien voulu mettre à ma disposition une partie
des précieux documents qu'il a réunis sur cet ordre célèbre.
G. REV.
LES
FAMILLES D'OUTRE -MER
DIVISION
DU ROYAUME DE HIÉRUSALEM.
Comme j'entrepreiis de décrire icy les suites, l'histoire et les généa-
logies des roys de Hiérusalem, comme aussi des princes et des grands
seigneurs qui ont possédé divers Estais en ce royaume, ou qui s'y sont
habituez, il semble nécessaire, avant (jue d'entrer d'abord dans mon
sujet, de donner un léger crayon de ces nouvelles conquestes, ahn
qu'ayant représenté les provinces et les places qui ont servi comme de
théâtre à leur valeur, je puisse donner quelque ordre à tout cet ou-
vrage, en réduisant chaque seigneurie particulière sous les générales.
C'a esté une maxime et une politi(jue pratiquées de tout temps par
ceux qui ont entrepris de grandes conquestes, d'en faire part aux com-
pagnons de leurs fortunes, et aux soldats qui les avoient suivis dans
leurs expéditions militaires; et véritablement il estoit juste qu'ayant
partagé avec eux les périls et les fatigues qui accompagnent ordinaire-
ment les guerres, les uns et les autres recueillissent le fruit des vic-
toires et des avantages ausquels ils avoient contribué par leurs armes ;
ce qui s'est observé particulièrement dans les entreprises qui ont esté
faites par ceux qui estoient en quelque manière égaux en dignité et
en condition. Car, comme ils ne cédoient les uns aux autres que dans
la subordination du commandement, il estoit de l'équité ([u ils parta-
2 I-ES FAMILLES D'OUTRE-MER.
geassent ensemble avec une espèce d'égalité les places et les provinces
cojHiuises. D'aiitiT pari, (;oinme l'indépeiidance cause ordinairement
Fanarchie et la confusion, jette la division entre les princes égaux en
dignité et en naissance, et donne les moyens à leurs ennemis communs
de les attaquer avec plus de succès, les conquérans se sont choisi des
souverains; et, comme ils se sont soumis volontairement aux hommages
et aux services militaires envers eux, ainsy les souverains de leur costé
se sont obligez de secouiir de leurs forces leurs vassaux, lorsqu ils
sei-oient atta(|uez par leurs ennemis.
C'est ce qui s'est pratiqué dans la conqucste du royaume de Hiéru-
salem et dans celle de l'empire de Gonstantinople par les François.
Les auteurs' remarquent que celle du royaume de Hiérusalem fut
entreprise par divers princes et seigneurs particuliers qui, s' estant faits
chefs de quelque nombre de trouppes, conspirèrent Ions à une mesme
lin. qui estoil de délivrer la terre sainte des mains des infidèles; mais
l'expérience de quelques divisions qui survinrent entre eux dans les
commencemens leur fit connoistre qu'ils ne pourroient pas subsister
longtemps dans ces terres éloignées s'ils ne se choisissoient un général
à (pii ils dussent obéir tous : c'est ce qui les porta, après la prise de la
ville de Hiérusalem, d'élire Godefroy de Bouillon pour souverain, s'es-
lans obligez de le servir [lui] et ses successeurs, dans leurs guerres, et
de leur faire hommage, à cause des terres qui leur échurent en pai-
tage, comme l'on avoit coutume d'en user en France.
Par ce partage le royaume de Hiérusalem fut divisé en quatre prin-
fipautez ou baronnies, sç.avoir, la seigneurie de Hiérusalem, le comté
de TiupoLY, la principauté d'ÂMiocHE, et le comté d'ÉDESSE-. Les pos-
sesseurs de ces quatre baronnies avoient droit d'avoir un connétable.
' Willelnius Tyrensis. I. XVI. c. x\ix. J. dlbelin . t. l,c. i,p. ai. ■•■2. imIII. IVu-
— Jncobiis (le Vitiiaco. L 1. c. xx\, \\\i gnot.
pt seq. — Mnriiius Samitus, Sccretn filr- ' Assisesdc Jénis. l. I . c. colmx. p. ài-j.
Hum, I. 111. pari. 7. c. 1. — Gesta Liido- /11 9, et not. è, p. 6 18. — Mariniis SanuUis.
viri VU , c. wii. — Assises de Jèrusnleiii . Secvetn JidvUiim . i. 111. part. 7. c. 1. p. 170.
préface, p. 'iCi" . éilil. Lalibf. — î.irro de 176.
DIVISION DU ROYAUME DE JÉRUSAEEM. 3
un niavéclial, et cotte prérogative qu'ils ne pouvoieiit estre jugez de
leurs corps, de leurs fiefs et de leur honneur, c'est-à-dire en clioses
qui regardoient leui's baronnies, que par leurs pairs, ausquels aucuns
ajoutent le connétable et le maréchal du royaume.
La baronnie de Hiérusaleni i'ut laissée au roy comme la principale,
d'où elle est appelée ordinairement par Albert d'Âix et Guillaume de
Tvr, Regnmii, >-cle royaume', n Elle commençoit à un petit ruisseau qui
est entre Gibelet et Barut, villes maritimes de la Pliénicie, et linissoit au
désert, qui est au delà de Darun, du côté de l'Egypte ^ Elle compre-
noit les villes de Hiérusaleni, de Naples, d'Acre et de Tyr, et quelques
autres places, bourgs et villages, qui appartenoient immédiatement an
roy, comme de son domaine. Outre cela le roy y avoit plusieurs sei-
gneurs qui lui estoient vassaux, scavoir : quatre barons principaux, qui
estoient les comtes de Japhe et d'Ascalon, desquels dépendoient les
seigneurs de Rame, de Mirabel et d'Ibelin; les princes de Galilée; les
seigneurs de Sajette, desquels les seigneurs de Césarée et de Bethsan.
ou Bessan, relevoient; et les seigneurs de Crac et de Montréal l Tous
ces seigneurs avoient cour, coins, c'est-à-dire droit de uîonnoye et jus-
tice, qui est ce que l'on appeloit hante coi(r'\ Les seigneurs de Rame,
d'Ibelin, de Bessan, de Saint-Abraham, de Blanchegarde, d'Ârsur, du
Chasteaupèlerin, de Cayphas, de Caimont, de Scandélion, de Sur,
de Thoron, de Belinas, de Barut, et quelques autres, qui tous estoient
dans l'étendue de la baronnie de Hiérusaleni, avoient encore les mesnies
privilèges^
Les comtes de Japhe dévoient, à cause de Japhe, vingt-cinq cheva-
liers, et autant à cause d'Ascalon; quarante à cause de Rame et de
Mirabel, et dix à cause d'Ibelin''.
' Albcrtus Aqiiensis, 1. XII, c. sxx. — ' Albertus Aqiiensis, 1. XTI, c. xsx.
Will. Tyr. 1. XIV. c. VIII. ' Assises de Jénisalem , Labbe, t. II,
- Marin. Sanut. 1. III, pari. 7, CI, p. 176. p. i>â'i-ô%o. -- Assises de Jérusalem, Livre
' Assises de Jérusalem, Livre de Jean do Jean d'Ibelin, t. I, c. cci.xxi. cclxxm .
d'Ibelin, t. l, c. cclxix, p. 417, 4i8 et note. p. h-i-i.-k-i-], édit. Beugnot.
* Assis, ihid. c. ccLxx, p. 4 19.
û LES FAMILLES D'OIJTRE-MER.
Los princes do Galilé(3 devoieiil cent chevaliers, snivoir, soixaiile à
cause (le la lorro on deçà dn Jourdain . ot (|uarante pour collo qui est
au delà.
Les seigneurs de Sajclle dovoienl, à cause de Sajctte et de Heaulorl,
soixante chevaliers; à cause- de Gésarée, vingt-cinq, et quinze à cause
de Bcthsan.
Les seigneurs du Crac dévoient, à cause du Crac et de Montréal,
(luarante chevaliers, et vingt à cause de Saint-Abraham.
La seigneurie du comte Joscelin, c'est-à-dire de Joscelin 111, comte
d'Édesse, dont le père avoit esté dépossédé de son comté par les infi-
dèles, devoit vingt-quatre chevaliers, tant à cause des chasteaux du Roy
et de JMontfort que pour d'autres seigneuries.
L'évesque de Saint-Georges de Lidde devoit dix chevaliers; l'arche-
vescpie de Nazaret, six; le Thoron, quinze; le Maron, trois, et ainsy
du reste.
La cité de Hiérusalem, à cause des vassaux qui en dépendoient im-
nukliatement, devoit quarante-trois chevaliers; la ville do Naples,
vingt-cinq; la cité d'Acre, soixante-douze, et celle de Sur, vingt-huit.
Les églises et les bourgeois des villes dévoient encore certain nombre
de sergeans ou de gens de pied , que le livre des Assises l'ait monter, en
la baronnie de Hiérusalem, à 5,076, comme celuy des chevaliers à
870', ne s'accordant pas avec Sanudo-, qui ne compte que 5i8 che-
valiers et 6,776 sergeans.
La seconde baronnie du royaume de Hiérusalem estpit le comté
de Tripoly, qui commençoit au ruisseau d'entre Gibelet et Barut, et
(inissoit à un autre qui est entre Maraclée et Valenie, villes mari-
times, et qui coule au-dessous du chasteau de Margat^
La troisième baronnie estoit la principauté d'Antioche, qui compre-
noit toute cette étendue de pays qui est depuis le ruisseau dont je
' Ces nombres viirient selon les ninnus- ^ Sanut. 1. III, pari. 7. ca]). 1.
crits, elles additions ne sont presque jamais ' Jacohus de Vilriaeo, Histor. Uierosul.
exaetes. (Voir Assises de Jérusalem, l. I. cap. x\x-\xxiv.
p. h-i'}.-h-?.-]. édit. BeiiiTnof.)
DIVISION DU ROYAUME DE JERUSALEM. 5
viens de parler, et qui coule sous Margnt, à la ville de Tliaisc t-n (li-
licie, du costé de l'occident.
La quatrième estoit le comté d'Edesse ou de Rolias, situé au pays
des Mèdes, qui commençoit à la forest de Marrins ou Marliit, et s'é-
tendoit du côté de l'orient au delà de l'Euplirate, et contenoit plu-
sieurs villes et chasteaux.
Toutes ces baronnies avoieiit send^lahienient leurs vassaux qui dé-
voient le service militaire, comme je viens de remarquer de celle de
Hiérusalem. Et ordinairement les barons ne se contentoient |)as dallf--
trouver le rov, dans les occasions de guerre, avec le seul nombre des
chevaliers et des sergeans qu'ils estoient obligez de luv l'ournir '. mais
chacun s'efforçoit de luv en conduire un plus grand, selon la puissaiicr
de leurs facultez et la f(U"ce de leurs seigneuries.
' Saniil. ). III . [jail 7. r,. 1,
LES ROYS [)K HÎKRUSALEM.
GoDEFROY, diu' de la basse Lunaine, seigneur du chasteau de Bouil-
lon, en suite de la prise de la ville de Hiérusalem jiar les clirestiens le
vendredy i S"" jour de juillet, l'an 1099, en fut élu seigneur et prince
huit jours après'. Il refusa le titre de roy, qui lui lut déféré par les ba-
rons d'un consentement universel, n'ayant pas voulu porter la couronne
royale en un lieu où le Sauveur du monde avoit esté couronné d'épines,
quoyque Orderic Vital et quelques autres disent le contraire'-.
[Ekkeliard, auteur conlemporain, appelle Godefroi duc : '-anno \ic. miIi
Godefrido duce lerosolyiiiitanani ecclesiam defensanle '... 'i Enfin, ce ipii sendilr
prouver d'une manière j)éremptoire que Godefroi n'avait pas pris le titn- de roi,
c'est qu'il n'est pas compté parmi les rois de .Jérusalem. Baudouin 1". Bau-
douin II, Foulques, etc. s'intitulent toujours dans l(>nrs diplômes*. 1", 2'.
3' roi des Latins de Jérusalem, et, quand ils parlent du foudaleur de ce
royaume, ils ne l'appellent que le duc Godefroi. Mais ce duc n'en étail pas
moins regardé connue le souverain du royaume de Jérusalem. Tancrède. prince
' .Allieitus Aquensis. I. \l. c. \^\m. — siiilc tie Cimiaimis. p./iyu. :]7i . éilit. tOyu. i
Tuklebodus , I. V. — Du Cliesne. 1. IV, — Assises de Jmis. Lahhc . \. I, |i. 'ni-'j.—
p. 819. — Fulcheriiis Camotensis, et alii. La Thauniassière, c. cclxxxi. p. 180; étlil
— Assises de Jérus. Liore de Jean illbclii) , Beugnot, t. 1 , c. i , p. a 2 ; C. ccLXxni , p. !i>^-i
t. Il . c. 1 . p. 9 1 . édit. Beugnot. — La Clef des et 07,1.
assises de la hante conr, prolofjiie, p. 675. ' Ordericus Vitaiis. I. X p. -jif-'i.
Will. Tyr. I. IX. c. n. — Fulcher. I. I. ' Ekkehardus. De sacra expedilione lero
c. x\ni.édit. Bongars. — Guihert. Novigent. sobjmitaua , apud Mactène, Aiiiplissiinn (jd-
I. VII. c. XXII. — Gesia Francorum e.vpiigiiaii- leclio . (. \ . col. 59à b, il.
livm Jérusalem. 1. I.c. xx.xv, p. 579, apud ' Cartul. S. Sepulc. — Codice dijdomai.
Bonp-ars. (Voii' Nol. ad Annam Comnea . à l:i ])assiiu
8 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
de Galil(5e, dans un acte de looi ', le qualilie de «prince sérénissime de lout
rOrienI;» el dll que son frère Baudouin lui succéda «au royaume d'Asie, r]
il .;sU)il (ils (i'EusUiclie, 1^ du nom, comte de Bologne, et de Ide,
lille de Godefroy II, duc de la bas.sc Lorraine, et petit-fils d'Eustachc ^^
comte de Bologne, (jui espousa Mahaut, fdle de Lambert, comte de
Louvain '\ Il mourut sans alliance le i 8" jour d'aoust l'an 1 1 oo , ayant
gouverne cet Estât un an un mois et deux jours, et fut inhumé en la
ville de Hiérusalem, en l'église du Saint-Sépulchre, sous le mont du
Calvaire, où Nostre-Seigneur souffrit la passion, et où ses successeurs
furent depuis inhumez. On lui dressa celte épitaphe, qui se voit en la
chapelle du saint mont de Calvaire ^ :
HIC lACET liNCLlTVS DV.\ GODEFRIDVS
DE BVLLON; QVI TOTAM ISTAM TERRAM
ACQVISIVIT CVLTVl CHBISTIANO; CVIVS
AMMA REG^ET CVJl CHRISTO. AMEN.
Ou cette autre, qui est rapportée par Reineccius* :
FKANCORVM GENTIS, SION LOCA SANCTA PETECTIS,
MIRIFICVM SYDVS DVX HIC RECVBAT GODEFRIDVS
.«GYPTI TERROR, ARABVM FVGA, PERSUJIS ERROR;
REX LICET ELECTVS, REX NOLVIT INTITVLARI,
NEC DIADEMARI, SED SVB CHRISTO FAMVLARI.
HVIVS ERAT CVRA, SVA SION REDDERE IVRA,
CATHOLICEIJVE SEQVl PIA DOGMATA IVRIS ET EQVl,
TOTVM SCHISMA TERl CIRCA SE IVSQVE FOVERI;
ET SIC CVM SVPERIS POTVIT DIADEMA MERERI,
MIUTI.E SPECVLVM, POPVLI VIGOR, ANCHORA CLERI.
HVIG VIRTVTE PARI FRATER DATVR ASSOCIARI,
BALDVIN INSIGNIS, GENTILIBVS ET FERVS IGRIS.
' Sebastien Paoli, Codice diplomal. t. I, Carnot. I. I, cap. ull. edil. Rongars. c. xxii;
p. 900, n° i56. et alii. — I)e viris illnslr. diœces. Tarvanens.
' Guibert. 1. Vit. c. :^\ii. — Gesta Fran- apud Martène, Ampl. Coll. I. V, col. SSg e.
corum expvgnant. Jerus. 1. I, c. xxxv. — ' Vr. Quaresin. Eliicid. I. VIII. — Jean
Will. Tyr. 1. IX, c. xxui; 1. XI, c. xii. — Znallanlo, Viaggio di Gierusakmme, p. i8(j .
Albert. Aquens. I.VII, c. xxi.^ — Lupus pio- 187.
tospatb. Cliron. apud Muratoii, Itulkamm ' lieineriis Reinecciiis. /-(c Af/Zu .«nccti /(/.s-
mum scriptores, t. V, col. ig. — Fiilcber. lor. loi. 3G8 v°.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 9
[Godelï-oi de Bouillon' avait établi, pour la police de son nouveau royaume,
deux cours de justice : la haute cour, pour les seigneurs, présidée par le roi;
la basse cour, pour les bourgeois, présidée par un vicomte. 11 avait fait aussi
rédiger un code de lois ou de coutumes qui est devenu célèbre sous le nom
d'/lsswp.s (le Jérusalem; mais cette première rédaction fut modifiée peu à peu
jusqu'à celle qui fut e.xécutée par Jean d'Ibelin, vers le milieu du xiii' siècle,
et qui est restée le texte définitif, du moins pour les assises de la haute
cour.]
Baudouin, comte d'Édesse, fui appelé à la succession du royaume
de Hiérusalem après la moii. du duc Godefroy, son frère, el en fut
couronné roy solemnellement en l'église de Bethléem par Daimbert,
patriarche de Hiérusalem, le jour de Noël'-, et non pas le jour de la
Pentecoste, comme écrit un auteur ^ Tan i loi *; ayant esté le pre-
mier qui prit ce titre, comme il tesmoigne liiy-mesme en ses patentes,
et n'ayant pas voulu recevoir la couronne en la ville de Hiérusalem
pour la mesme raison qui avoit porté son frère à la refuser ^
Il mourut le i G'' jour du mois de mars, l'an 1 1 19-, selon noslre fa-
çon de compter, en un lieu appelé Laris^ au retour de la guerre qu'il
lit dans l'Egypte, après avoir régné dix-huit ans et trois mois'*. Son
corps fut apporté en la ville de Hiérusalem le jour de Pasques flories,
et fut inhumé auprès de son frère'' sous le Calvaire, au lieu appelé
' Assises de Jcnis. édit. Deugnot, t. I,
préface, p. xiv, xv. — Line de Jean d'Ibe-
lin, c. I, H, p. 23, 23. — Ihsl. litlér. de la
France, t. XXI, p. iSg.
' Will. Tyr. 1. X, c. ix. — Albert. Aquens.
I. VII , c. xLiii. — Fulclier. Cnrnot. 1. II , c. v ;
édil. Rongars, c. xxiv. — Ekkebard. apud
Martène, A7npl. Coll. t. V, col. 5a5 d, e.
' Conrad. Usperg.
' Lan 1)00, selon notre manière de
compter. ( L'Art de vérifier les dates : les Rois
de Jérusalem.) Guillaume de Tyr semble
commencer l'année à Noël.
' Will. Tyr. 1. II. c. xii. — Jacobus de
Vili-iaco, Hislor. Ilicrosol. c. xciii. — Al-
bert. Aquens. 1. VII, c. \liii.
' En i 1 i8. (L'Art de vérifier les dates.)
'' Ville maritime, située dans le désert,
entre TÉgyple et la Syrie (aujourd'hui El-
Aiiscb).
' Albert. Aq. I. Xll . c. \\\n\. — Fulclier.
Garnot. I. II, c. l\ii; édit. Rongars, c. xliv.
— Hislor. Hierosul. part. 2. p. (5i3. apud
Rongars. — Will. Tyr. I. XI, cap. ult. —
Willelmus Malinesb. Gestn regiiiii Aiin-lorum .
1. IV, p. i5o. — Sanut. I. III, part. li,
c. vu, p. 361.
' Ilist. Hierosol. part. 2, p. Ci 3.
10 LES FAMILLES D'OUTHE-MER.
Colgolha. où cello ôiiilaplic liiy fut dressée, (|ui est rapporté»^ par
rauteni- du Lij>iia{;e (l'oulic-incr ' (!t autres-:
RKX BALDEWINUS, JUDAS ALTEU MACHABEUS,
SPES PATRIE, VIGOR ECCLESl.E, VIRTUS UTRIUSQUE :
OUEM KORMIDABANT, OUI OONA, TRIBUTA FEREBAN'T
CEDAR ET .EGYPTUS, DAN AC IIOMICIDA DAMASCUS,
PROU DOLOR! IN MODICO CLAUDITUB HOC TUMULO^
Il fut marié trois l'ois, la première avec une dame nouimée par Al-
bert d"Aix* (iochvere, par Giiillauiue, archevesque de Tyr^ (iutiieve, et
par Orderic VitaF' [et Guillaume do .luiniéges ■], Godehilde. Elle estoit
lille de Haoul, 1^ du nom, sei{;ueur de Tpény et de Gonclies, porte-
enseigne de Normandie, et d'Élisabetli , lille de Simon, comte de
MontforI, et petite fille de Roger, seigneur de Toëny, qui tiroit son
extraction de Malaliulce. oncle de Rollo, premiei' duc de Normandie.
Klle avoit espousé premièrement Robert de Beaumont, comte de
Meulant\ du(]uel ayant esté séparée, elle fut conjointe avec Bau-
douin, (prpllo accompagna eu son voyage de la terre sainte, où elle
' Lignages d'oulrc-mer, édit. Beugnot.
I. H. r. I, p. 'i /il.
' Zwallarilo. Vingg- etc. p. 186. 187.
— Assises de Ji'riis. Livre de J. d'Ihelin .
I. I. C. CCLXXIII , p. h-2^.
' Cette épilaphe et celle de GodelVoi nyaiil
été rapportées par les divers voyageui's avec
quelques différences dans la disposition des
lignes, la forme des lettres, l'orthographe
et même la nature de certains mots , nous
avons cru devoir les reproduire telles que les
,1 données Du Gange , mais non , comme lui .
en caractères d inscription, puisque nous
ne pouvons établir quelle leçon est la re-
présentation lidèle des épitaphes originales ,
maintenant détruites. (Voir Gotovic. Itinerar.
Hierosolym. p. 1 88 , 1 89. — Fabricius , Scdu-
liiris lii.r Ernngelii , p. .^-2 1 seq. et Chateau-
briand, Itinéiaiie , 3' partie, t. II, p. igô.
c. XWII.
1, c. WMI:
édit. Ladvocat. — Archives des missions scien-
tifiques, i8.T0. t. 1, p. 107, Rapport de
M. de Mas-Latrie 1
' .Albertus Aquensis. I. 111
' Willelmus Tyrensis. I.
I.X,c.i.
' Oïdericus Vitalis, (. Il, I. V. c. xui,
p. kui-lioli. 57(3; t. 111. I. Vlll. c. \iv,
p. S'ig, 85o. G89.
' VVillelmus Gemetic. I. V, c. .\; 1. VII.
c. 111.
' Selon Guillaume de Jumiéges (I. Vlll.
c. \u), c'est à Robert de Ncubourg, neveu
de Robert , comte de Meulan , que Godehilde
fut mariée en jjremières noces. M. Le Pré-
vost adopte cette opinion. L'Art de ven-
fier les dates a suivi, comme Du Gange, celle
d'Orderic Vital. (Ordericus Vitalis. I. II.
p. io4 , note '1. I
LKS HOIS DE JERUSALEM.
11
mourut, avant que les nostres arrivassent à Antioche. des grandes fa-
tigues du voyage, en la ville de Marèse, où elle lut inhumée. Albert
d'Aix' et Guillaume de Tyr^Tont estimée Angloise d'origine, peut-estre
parce qu'elle estoit sujette du roy d'Angleterre, à qui la Normandie
appartenoit. Baudouin estant devenu ensuite comte d'Edesse, Taplinuz,
l'un des principaux seigneurs d'x'\rménie, luy donna en mariage sa
fille, dont le nom n'est pas exprimé dans les auteurs' [Sébastien Paoli*
la nomme Arda, sans citer aucune autorité], avec soixante mille bezans
de dot, outre toutes les forteresses qu'il possédoit, dont il l'institua son
héritier. Il la quitta vers l'an i io5, et l'obligea de s'enfermer au mo-
nastère de Sainte-Anne de Hiérusalem et d'y prendre l'habit de reli-
gieuse. Les raisons (pii le portèrent à ce divorce sont rapportées par
Guibert^ et par l'archevesque de Tyr'\ qm semblent l'en blasmer. Le
dernier écrit ([u'eile s'évada de co monastère sous prétexte d'aller vi-
siter ses parens à Constantinople, où elle s'abandonna à tous venans,
sans aucun respect de sa dignité royale.
Quelque temps après, sça voir l'an i i i /i \ il espousa en troisièmes
noces Adèle, nièce [ou fille] deBonitace, marquis de Montferrat -, pour
lors veuve de Roger, comte de Sicile, qui lu) apporta de grands tré-
sors, en veue desquels il contracta cette alliance contre toutes les
formes, sa femme estant encore vivante". Il la quitta pareillement in-
continent après, Arnoul, patriarche de Hiérusalem, l'ayant obligé à s'en
' Albertus Aquensis, I. III. c. xxvii.
" VVilielmus Tyrensis. loc. citât.
' Aibeitus Aquensis, 1. III. c. xxxi; 1. V.
c. xviii. — Wiilelnius Tyrensis. 1. X. c. i.
— Ordericus Vitalis. I. XI, p. 83 1. —
Fulcherius, I. I, c. xxiii; c. xxi, édit. Bon-
gars. (Voir Les Rois d'Arménie.)
* Coclice dipl. t. I, p. 346, 355.
' Guibertus Novig. 1. VII, c. XLiir. —
Assises de Jériis. t. II, p. i8-2.
' WiilelniusTyr. 1. XI. c. i.
' VVilielmus Malmesb. 1. 1 V, p. 1 5o. — Al-
bertus .4quensis , i. XII , c. xin. — Fulcherius
Carnotensis, 1. II. e. xli\;c. xl. éd. Bongars.
— • Hist. Hierosol. part, a . p. 6 1 o. 6 1 1 . —
Willelinus Tyr. I. XI, c. xxi. — Ordeiicus
Vitalis, I. XII, p. 88i; 1. XIII. p. 898. —
Albericus, ann. iii3. — Sanutus, 1. III
part. i5 , c. XX. — Chron. magn. Belg.\). 1 h\/..
' L'Art de vérifier les dates : Chronol. des
marquis de Montferrat. — Ekkehardus, An-
pliss. Collect. t. V, col. 533 b.
' Du Gange . Les Familles normandes, ms
fol. 287. (Voir plus loin dans ce volume.;
— Albertus Aquensis, I. XH. c. xxiv.
Willelmus Tyr. I. XI, c. xv.
12 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
séparer, en suite de Tordre qu'il en avoit receu du pape : ce qu'il fit
solemnellement en l'église de Sainte-Croix d'Acre. Quelques-uns' écri-
vent qu'il la (juitta, sous prétexte qu'elle avoit les pai'lies propres à la
génération rongées d'un chancre. Elle se retira en Sicile, l'an 1117, et
mourut Tannée suivante inconfinent après son mari-, et fut inhumée
en l'église cathédrale de Pacte' où se voit son épitaphe.
Il ne laissa point (Teid'ans de ses trois femmes*, quoyque Orderic
Vital ^ luy (hinne une Tdle, qu'il confond avec la fille de Baudouin II.
[Baudouin 1" esl ([ualifié dans ccrlains actes de roi de Babylone et d'Asie''.
Kn 1100, il s'empara d'Assur et de Césarée; en 1101, i\ possédait, outre
Jérusalem et ces deux villes, Bethléem, Joppé, Nicopolis ou Emmaùs, le mont
Thabor, Hébron, Tibériade. 11 y ajouta Acre et Accaron, peu avant son troi-
sième mariap-e avec Adclo, d, vers le même temps, rendit Ascalon tribnt.-iire
des chrétiens; mais, à ce qu'il paraît, cet assujettissement ne fut que tempo-
raire. Libéral envers l'Église \ il confirma et augmenta les privilèges du Snint-
Sépulcre et de Tordre naissant des Hospitaliers. A Téglise du Saint-Sauveur,
sur le mont Thabor, il fit don de trente-trois casaux, dont plusieurs étaient
encore au jîonvoir des Turcs.]
Baudouin, I^ du nom, comte (TÉdesse, surnommé de Bourg \ parce
(pi'il estoit seigneur de ce lieu, en Bethelois^ et d'Aiguillon ou Acu-
/e(/.s, et par Bomuald '^ archevesque de Salerne, de Riibaia, sans que
j'en sache la raison, fils de Hugues, comte de Bethel et de Mélissende de
' VVillelmus Malraesb. — Albericus. éd. Rongars, p. ô.*?;. — Assis, de Jénts. éd.
' Fulcheriiis Carnotensis , 1. II, c. iviii; Beugnot. Anonyme cité, t. II. p. i8i-i«i.
c. XLiv, éd. Rongars. — Willelmus Tyr. — Willelnius Tyr. 1. XI, c. xii. (Voir, plus
I. XII, c. V. loin. Les Comtes de Japhe et d' Ascalon.)
' Rocch. Pirnis, iii Episcopatu Pnctensi , ' Carlul. S. %»/c. n° a;), p. 5/i , 5.5.—
p. 3f)o. Codice diplom. l. I , n° i , p. i ; n° 2 , p. a , 'à.
' Willelmus Malmesb. — Albericus. ' Titres inss.
' Ordericus Vitalis, I. XI, p. 83o. ' Assis, de Jérus. p. ZigS, Livre de Jean
" Cartul. S. Sepulc. n° 36, p. 71 . — Co- dTbelin , t. I, c. cclxxiii, p. 29. — Willel-
dice diplom. t. I, n° i56, p. 201. — Ekke- mus Tyr. I. XII, c. i.
bardus, Ampl. Coll. t. V, col. SaS e, ôag e, '" Rorauaidus, arch. Salernit. Chrun. apud
532, 533. — GuibertusNovig. l.VII.c.xLr, Muratori, Italie, rer. scripl. t. \\\. col. i8-j.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 13
Montlhéry', lut élu roy de Hicrusalem, le jour niesme de la mort du
roy Baudouin I"', duquel il esloit proche parent \cogiialH.s], si nous en
croyons l'auteur de l'Histoire des comtes d'Anjou^ [germamis, selon Gui-
bert de Nogent^ consangumeus , dans Guillaume de Tyr']. 11 l'ut ensuite
couronné solemnellement par Arnoul, patriarche de Hiérusalem. le
jour de Pasques, selon Albert d'Aix^ ou, selon Guillaume de Tyr«, le
2<^ jour d'avril, l'an 1119; et derechef en l'église de Bethléem, le jour
de Noël, l'an 1 lao '. Eustache«, comte de Bologne, avoii esté mandé
par quelques barons, pour venir recueillir la succession à la coui-onne
qui lui estoit écheue par la moit de Baudouin, son frère ^ et mesnje d
estoit venu jusque en la Fouille; mais, ayant aiquis ([ue Baudouin 11
avoit esté élu, il s'en retourna en son pays, de ci'ainte de trord)ler le
succez des armes des clirestiens.
Le roy Baudouin mourut en la vdie de Hiéi'usalem, le lâ, selon
Orderic Vital ", ou, selon Guillaume de Tyr, le 9. 1' " jour d'aousl, l'an
ii3i^'-, s'estant fait porter, durant sa maladie, dans la maison du pa-
triarche, qui estoit voisine de l'église de la Sainle-Bésurrection, ou du
Saint-Sépulcre, où il se fit donner l'habit de chanoine régulier. Il liil
inhumé sous le mont de Calvaire, vis-à-vis de Golgotlia. cl réjjna
douze ans quatre mois dix-huit jours.
Il avoit espousé Marfie, fille d'un grand baron d'Arménie, iionuné
' Guibertus Xovig. 1. Vil, c. \xxv. —
Willelimis Tyr. 1. XII, c. 11. m.
^ Gesta consul. Andfgav. apiul d'Aciiery,
Spicil. t. X, p. .507.
' Guibertus Novig. I. Vil, r. x\>lvi.
' Willelnius Tyr. 1. XII, ci.
' Alberlus Aquensi.s, 1. XII, c. xxx. —
FuicheriusCarnotensis, I, III, c. i; c. xliv Ins.
éd. Bongars.
' Willelnius Tyr. 1. XII, c, iv.
' Will. Tyr. 1. XII, c. \ii. — Fulcher.
Carnot. 1. III, c. vu; c. xui, éd. Bongars.
' Du Gange avait mis Estienne; ce qui
était probablement un lapsus calami , puisque
les auteurs qu il elle à la marge le noniiiieiit
Eustache. C'était Euslacbe lit. (Voir aussi
L'Art (h vérifier les dates : Les (irrites de
Boulogne. )
' VVillelmus Tyr, 1. XII. 0. m. — Sanu-
tus, I. III. part. (5. c. ix.
'° Ordericns Vitalis, 1. XII, p. ««9.
" (juillauine de Tyr, au cbapilre xxvni
dii livre XIII. dit qu'il mourut le si août:
au cbapitre 11, I, XI\ . le 11' jour des ca-
lendes de septembre; ce qui serait le a a août,
'^ Sanulus, 1. 111, part. 6. c. xiv. — As-
sis, de J drus. t. I . c. cklxxiii, p. 629, U^3.
— Maltlueu Paris, ami, ii.3i.
U LKS F A. Mil, LE S D'OUTlili-MKll.
(iavéras par Albert tl'Aix ', et [)iii' daulres- Gabriel, qui estoit seigneur
de IVIeletin ou de Mélilène, ville capitale de la seconde Arménie, et,
quoyque Arménien de nation, snivoil la créance de l'Eglise grecque.
Il en eut qnaliT. filles, scavoir Mélissende, Alix, llodierne ou Odiart,
et .luëte ou Joye\ Mélissende fut mariée, du vivant de son père, à
Fouques, comte d'Anjou. (|ui succéda à son beau-père, au royaume
de Hiéiusalem. Alix espousa Boémond II, prince d'Antioche; Hodierne
fui conjointe |)ar mariage avec Raymond II, comte de Tripoli; et Joye\
(pi'il (Mit de sa femme depuis qu'il fut parvenu à la couronne, fut
abbesse du monastère de Saint-Lazare de Bétbanie^
Galbert" écrit que, durant la prison de Baudouin' [qui dura de
février i i -[iS au 29 août 1 1 au , c'est-à-dire dix-huit mois], les barons,
qui n'estoient pas satisfaits de son gouvernement et qui le liaïssoient, à
cause de son avarice, envoièreut oflrir la couronne à Charles de Dane-
marc, comte de Flandres, mais qu'il ne la voulut pas accepter.
[Comme son prédécesseur, Baudouin II accorda des privilèges aux églises,
surtout à celle du Saint-Sépulcre *, à laquelle il fit plusieurs dons de casaux
et de villains. Par égard pour le patriarche de Jérusalem, et sur sa demande.
' Aibertus Aqinnisis, i. Vil, c. \x\ii,
ÏXVIII, xxix.
' VVilielmus Tyr. I. X, c. \xi\; 1. XI,
c. Il; 1. XII. c. IV. — Jacobiis lie Mliiaco,
I. I, c. LXXiv. — Lijjnnges â'ouirc-mer, t. Il,
C. i,p. kh-2. — Ordeiicus Vitaiis, 1. XI.
' Wiilelmus Tyr. 1. XII, c. iv.
• Wiilelmus Tyr. 1. Xlll, c. .xti; 1. XV.
c. XXVI ; 1. XVIII, c. xxvil; 1. XXI, c. ii. —
Lignages d'oulre-mer. t. 11. c. i, p. hh'i.
'■■ Wiilelmus Tyr. 1. Xll. c. xvii; I. XIII,
c. XV.
'' rialbertus, in ViUi Cnroli , comit. Flnndr.
n" (). Bollaml. -2 mars, |). i8i. — llistor.
(le Fronce, t.. XIII, p. 35o a, b. note b.
' L'objet de Du Gange n'était pas de ra-
conter, même sommairement, les actions
des rois de Jérusalem ni les événements de
leur règne; il ne voulait que dresser un ta-
bleau exact et aussi complet que possible de
leur généalogie et de leurs alliances. Il se
contente donc de mentionner ici . par un
seul mot. la captivité de Baudouin 11. dont
il suppose l'histoire connue d'ailleurs. Nous
ne devons pas non plus prétendre à com-
bler toutes les lacunes de ce genre que l'on
rencontrera dans cet ouvrage. Qu'il nous
sutTise de renvoyer, pour les détails de ce
fait et de plusieurs autres assez importants,
au principal historien des croisades (Wiilel-
mus Tyrensis. 1. XII, c. xvii-xxi), et d'in-
diquer quelques actes qui auront pour but
de faire mieux connaître l'esprit religeux ou
les vues politiques des rois de Jérusalem.
' Carlul. S. Seimlc. n° 3o, p. 5G, 67;
n- 63, 64. p. 8o-83; n° 65, p. 83-85.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 15
il exenipla du droit d'eiilréc, aux porlos de Jërusaloui, tous les marcliands.
chrélieus ou sarrasins, qui y apportaient du lAi', de l'or^je, des fèves, des
lentilles et des pois. Par le luêiue motif, et probablement aussi en vue d'en-
courager le commerce, il accorda certaines franchises au port d'Acre, pur
exemple, l'exemption de tout droit d'entrée pour les draps et les étoffes cou-
pées et cousues en forme de vêtements, et pour tout autre objet de marchan-
dise n'excédant pas /lo besanfs', etc. Un des diplômes de Baudouin II est daté
de son palais de Tyr-. Cette ville avait été prise par les chrétiens en ii-?.h,
la seconde année de la captivité du roi. Par un acte du 2 mai t iqS, dalé
d'Acre', il accorda des privilèges à la république de Venise*.]
FoiQUES, comte d'Anjou, de Tours et du Mans, succéda à Bau-
douin II, loy de Hiéiusalein -'. II estoit lils de Fouques, surnommé Re-
chin, comte d'Anjou el de Tours, et de Bertrade de Montfort, et avoit
espousc en premières noces Guiburge ou Kremburge, fille unique
d'HcIie, comte du Mans, de laquelle il eut, entre autres enfans''.
Geofiioy [Plantagenet], comte d'Anjou, ([u'il maria, en l'an 11 -27, à
Maliaut, fille unique d'Henry, 1''' du nom, roy d'Angletei're". (le mariage
achevé *, Fouques, estant veuf de sa femme et presque sexagénaii'e ', fut
' Cartul. S. Sepulc. 11° 46, p. 85, 8(5.
• Cartul. S. Sepittc. n° 3o, \i. 37.
' Brevis narratio belli sacri, apud Mar-
tène, Ampl. Coll. t. V. coL 539. (Voir, plus
loin , Les Seigneurs de Ti/r. )
' Fontes renim Aiistrlacariiin , f. Xil . 11° 6 1 ,
p. 90, 94.
' VVilielimis Tyreiisis. i. XIV, c. i. —
Gonradus Usperg. ami. 1 107.
' Willelmus Maliiif^sb. Hist. Nov. \. I,
apud Saviie, p. 175. — Citron. S. Albini,
anii. 1 126 . 1 199. — Labbe, t. 1, p. 277. —
Onlericus Vilalis, 1. \II, p. 889. — Willei-
nms Tyr. I. XIII, c. xxiv. — Robertns de
Monte, ann. 1197.
' Les trois autres enfants que Foulques
eut de sa première femme sont : Hélie , pré-
tendant au comté du Maine ; Malhilde , épouse
de Guillaume, lils de Henri I". roi d Vn-
g-leterre, puis religieuse à Fontevrault; Si-
bylle, femme de Thierri d'Alsace, comte de
Flandre, morte en Syrie, dans l'exercice des
bonnes œuvres. ( Sébastien Paoli . Codice
diploin. t. I. p. 371, 3 6 -2. — L'Art de vérif.
les dates : les Comtes, vice-ducs d'Anjou. )
' Chron. S. Albini, ann. 1128. — Wil-
lelmus Tyr. I. XIV. c. i, 11. — Joannes Mo-
nach. Majoi'. Mon. I. I , tlist. Gan/inl. |i. ■> 1 .
' C'est une erreur de Guillaume de Tyi-.
Bertrade, mère de Foulques, n'avait pas été
mariée à Foulques le liecliin avant 1 aiinéc
1089; leui' (ils n était né que vers 1091 ou
1092; il n'avait donc, en 1129, que trente-
sept ou trente-huit ans au plus. 1 L'Art de ré-
rij. les dates : Les Rois de Jérusalem. — His-
tor. de France. I.XVI. iiifrod. p. '10.)
jD LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
inaiidé [»ar le roy Baudouin, l'année suivante, à dessein de iny faire
épouser Mélissende, sa fille; ensuite de quoy il vint en la tene sainte,
et arriva en la ville d'Acre' avec une belle suite, vers le printemps de
l'an 1 l'-îg, et là, suivant les traitez qui avoient esté arrestez aupara-
vant, il espousa solenuiellenient. peu avant la Pentecoste, la princesse
Mélissende. Quelques auteurs 2 écrivent que Baudouin envoya en
France, pour chercher un gendre à sa lillc, de l'avis des principaux du
royaume, et que Fouques fut choisy par le conseil du roy Louys, des
évesques et des grands seigneurs. Tant y a que Baudouin, attendant la
succession du royaume, qui devoit appartenir à Fouques après sa mort,
luy donna la jouissance des villes de Tyr et d'Acre. Guillaume de Tyr'
dit (|u'il refusa d'accepter la couronne du royaume de Hiérusalem du
vivant de son beau-père, qui la lui oflVit; cependant il y a lieu de croire
qu'entre les conditions de son mariage avec la fdle de Baudouin, il fui
convenu que, dès l'instant du traité qui en fut passé en France, il
prendroit le litre de roy, veu (pi'd se voit un titre de luy*, sans date,
passé à Angers, avec les chanoines de Saint-Lô de la même ville, où il
prend la qualité de roy de Hiérusalem et de comte d'Anjou. Mais il est
constant (ju'il ne fut couronné avec sa femme qu'après le décez du roy,
en l'église du Saint- Sépulcre de Hiérusalem par les mains du pa-
triarche Guillaume, le 1/1'= jour de septembre, auquel échet la feste de
l'exaltation de Sainte-Croix, l'an 1 i3i.
Il mourut de la chute de son cheval, poursuivant un lièvre à la
chasse ^ en la plaine d'Acre, le iS*^ jour de novembre, l'an 1 1 62 ^ ayant
régné onze ans deux mois vingt-trois jours. Il fut inhumé en la niesme
église du Saint-Sépulchre, sous le mont de Calvaire, entrant à droite,
' CliroH. S. Alhini, iinn. 1 128. ' WiUelmus Tyr. i. XV, c. ult. — Ma-
°- Joannes Monachus, 1. 1, p. 21. — ibicii Paris, ann. iiùa. — Robertus de
Gesta constihim Andegavenshim , apud d"A- Monte, iii3. — Nicol. Trivett. ann. iiâ3.
chery. Spicil. t. X, p. .^00, 5oG. apud d'Actiery, Spkll. t. VIII. — Assises
c. II.
Willelnnis Tyr. I. XIII, c. xxiv; 1. XIV, de Jérusalem, t. I, p. 6-29; l. II. p. 196 et
note h.
' Du Cange n'indique pas où il a vu ce ' Il mourut en 11 44. {L'Art de vérif.
tlti-o. les diiles : Les Ruis de Jérusuleiii.)
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 17
vers la porte, avec ses prédécesseurs K La reyne Mélisseiide, sa femme,
après avoir gouverné prudemment le royaume, qui luy appartenoit de
son clief, l'espace de trente années, tant du vivant de son mary, (pie
sons le jeune Baudouin, son fils, décéda le 1 1 de septembre, l'an 1161,
ayant eu deux enfans de son mary, Baudouin et Amaury, cpii furent
successivement roys de Hiérusalem. Saint Bernard luy a écrit quelques
lettres^.
[Foulques, qui n'était roi que par sa femme, déclare dans les actes ^ où il
lait quel([ue donation, soit au Saint-Sépulcre, soit à l'ordre de l'Hôpital, qu'il
agit du consentement de la reine Mélissende. son épouse, et même de son fds
Baudouin, lequel, en effet, tenait de sa mère ses droits à la couronne. Par
un molif analogue*, tandis qu'il était baile de la principauté d'Antioclie et tu-
teur de la jeune princesse Constance, il ne confirma au Saint-Sépulcre la pos-
session de certaines terres, situées dans le territoire d'Antioclie. qu'après avoir
pris conseil du paliiarclie, des évoques, des barons de cette principauté et des
bourgeois de la ville, dont plusieurs furent témoins de l'acte. J
Baudouin, lll^du nom, estoit âgé de treize ans lorsque son père mou-
rut et lorsqu'il vint à la couronne de Hiérusalem'', hujuelle il reçut,
avec sa mère, par les mains du patriarcbe Guillaume, en l'église du
Sainl-Sépulchre, le dimanche qui suivit le décez de son père.
"Guillaume de Tyr'^ s'est étendu fort au long sur les belles (jualitez
de ce prince, qui donna des mai'ques de sa générosité et de sa pru-
dence dans le cours de sa vie, qu'il finit en la ville de Barut^ à l'âge
' VVillelmus Tyi-. I. XVI. c. iii;l. WIII, ' Willelmus Tyiensis, I. X\. c. xwii ;
C. XXVII, XXXII. I. XVI, c. 1, III.
- Sancti Beniiinli /i/jM?. 206, 289,876; " Willelmus Tyrensis, 1. XVI, c. i et
ou 356 et 355 , éd. Mabillon ,1690, col. ) 96, seq.
.^ g 3.^, ' Willelmus Tyrensis, 1. XVIII, c. wxiv.
' Cartul. S. Sepulc. n' 3i, p. 67, 58; — Du Cliesne, Histoire de France, t. IV.
n°" 32, 33, p. 58, Qi. — Assises de Jerus. p. ()9'i. — Episl. Amalrici régis ad regem
t. Il, p. /199, A93. — Codicediplomat. t. I, Lndovicum VIL [Recueil des Historiens de
„o ,' ., 18. France, t. XVI, p. 36, 87. ) — Cinnamus,
" Cartnl. S. Sepulc. n" 86, p. 166, 167. 1. V, c. xvu.
— Assises de Jériis. t. II, p. igi.
i8 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
fie trente-trois ans, en l'an i iGo, selon nostre façon de compter, le
1 0"= jour de février, non sans soupçon d'avoir esté empoisonné, ayant
régné vingt ans trois mois moins deux jours. Son corps fut porté en
la vHle de Hiérusalem, et y fut inhumé en l'église du Saint-Sépulchre,
avec ses prédécesseurs. Il espousa, au mois de septembre. Tan 1 158.
Théodora, fdle d'isaac Comnène Sebastocrator, et nièce de l'empe-
reur Manuel ', pour lors âgée de treize ans, de laquelle il n'eut point
(I enians".
[Baudouin 111 coalirma plusieurs fois^ et pres(|ue toujours avec l'assen-
liinent de sa mère Mélissende et de son frère Amauri. toutes les conces-
sions faites précédemment au Saint -Sépulcre et à Tordre de l'Hôpital. On
peut croire que c'est lui qui fit le serment'' d'accorder loi, justice et paix à
J'Rtrlise fie Jérusalem et au peuj)Ie à lui soumis, et de confirmer toutes les
donations faites aux patriarches et aux évêfjues par les empereurs, les rois et
les princes.
A l'exemple de Baudouin I", il donna aux Hospitaliers de Jérusalem (i i 6o,
2 0 novembre) cinquante tentes de Bédouins fpn ne lui étaient pas soumis^.
11 est à reniar([uer que. dans un acte'' où Baudouin III confirme la vente
d'un terrain faite au Saint-Sépulcre par Hugues fl'Ibelin, le i 4 janvier i i55.
on voit, parmi les témoins, des barons du roi et des hommes du roi formant
deux classes distinctes: mais les actes de Hugues, qui fait cette vente, et d'A-
mauri , frère du roi . qui l'approuve , quoique conçus tous deux dans les mêmes
termes et reproduisant les noms des mêmes témoins , ne présentent pas cette
distinction.
Nous remarquerons aussi un accord '' de Baudouin III avec Rainald le Fau-
connier, qui autorise le roi à détourner du fleuve Belus, près d'Acre, autant
de cours d'eau qu'il voudra pour l'exploitation d'un plant de cannes à sucre .
' Voir la Généalogie des Comnènes, dans 53. r>lt e( siiiv. — Codin lUjil. t. 1 . n" -ik .
1)11 Gange, FamiUw Auguslœ Byzanttnœ, 3o, .Sa , 34 et .suiv.
p. i83. — Codicc ilij>l. t. I, n° 5o, p. 5i. ' Cartul. S. Scinde. n° laa, p. 225.
' Assises (le Jénis. Labbe. t. I, p. igS; '' Codice illpl. t. 1, ii° 36. ]). 37.
La Thaumassière , c. cclxxxi , p. 1 87 : édit. ' Cartul. S. Sepule. n° ôG . p. 11 ■?. ; n° 69 ,
Beugnot,t. I, c. ccLxxni, p. iag. p. ii9;n° (y?., p. 1-26.
' Cartul. S. Sejnilc. n"' 33 . Si . 5 1 . 62 , ' Codice dlplom. l. I , n" 5o . p. ûo . 5 ) .
LES ROIS DE JERUSALEM. 19
à condition ([ue, tous ses frais couverts, le roi accordera à Rainald le cinquième
de son gain, et, sur tous les moulins d'Acre, les mêmes droits que ce dernier
avait déjà sur ceux du fleuve Belus. Ce diplôme fut donné par le roi, tandis
qu'il assiégeait' Blaliasent (Bethasem?), avec l'assentiment de sa femme Tliéo-
dora et de son frère Amauri, comte d'Ascalon.
Plusieurs autres documents attestent que la culture des cannes à sucre était
pratiquée en Syrie au temps des croisades. Hugues de Césarée (an i 166) se
réserve ^ la faculté de conduire de l'eau d'une certaine fontaine au canal des
buffles , ad caniuimellns fnciendns . Baudouin IV accorde ^ ( 1 1 8 2 ) à la maison des
Hospitaliers d'Acre un (pihitarium de sucre par an, pour le soulagement des
malades. Les cannes à sucre sont encore mentionnées dans un accord *, entre
les Hospitaliers et les Templiers, fait à Acre en 12G2; ce qui n'a rien d'éton-
nant, puisqu'elles étaient un produit du sol dans le royaume de Jérusalem,
comme on le voit par le chapitre ccxlii des Assises de la cour des bourgeois,
article i 5 , et par les observations de plusieurs historiens des premiers temps
des croisades^.
11 paraît que la culture n'en fut abandonnée (ju'après la prise d'Acre par
les Turcs; mais on la retrouve florissante en Chypre sous les Lusijjnan. Lne
mlinité de documents'' nous prouvent que le sucre était poui- ce pa\s im des
objets de commerce les plus lucratifs. ]
Amalric ou Amaurï, comte de Japhe et d'Ascaion, frèi'e et successeur
de Baudouin 111, estoit âgé de vingt-sept ans lorsqu'il arriva à la cou-
ronne \ laquelle il reçut solemnellement en l'église du Saint-Sépuichre,
parles mains du patriarche Araalric ^ le 1 8*^ jour de février, l'an 1 1 63 .
selon nostre façon de compter, et la tint dix ans ciiuj mois moins sept
jours, estant décédé d'une fièvre en la ville de Hiérusalem, le i l'^jour
' WillelmusTyrensis, 1. XIII, c. xxv. ihid. p. 270. — JacoLus de Vitriaco, 1. I,
' Cartul. S. Scpulc. n° i55, p. -277. c. lui; ibid. p. 1076.
' Codice dipl. t. I, 11° 907, p. aig. ' DeMas-Latvie, Histoire de Chypre, t. U.
' Codice dipl. t. I.n° lia, p. 178. p. 96. 378. io3, àili. igg, 5oo, 629;
^ Assises de Jénis. t. Il, p. 17^, et note t. 111, p. 88-90, 176, 218-221, etc.
e. — Codice dipl. t. I, p. 5oi. — Ftilcbe- ' Cartul. S. Sepulc. n" /18, Ag, p. 88,
rius Carnotensis . c. x\ , apud Bongars. gi.elc.
p. 4oi . — Alberlus Aquensis, I. V, c. xxsi; ' Willelraus Tyrensis, I. XIX , c. i.
3.
20 LES FAMILLES D•OUTR^;-^!E^.
(le juillet, l'ail i 17.3, âgé de trente-huit ans. H fut iiiliumé avec ses
prédécesseurs.
[Guillaume de Tyr' dit qu'il mourut en 1178, dans la douzième année de
son règne; mais 1 178 n'en serait que la onzième. Nous avons dans Paoii'-'
deux diplômes de ce prince, 18 avril et fin de juin 117/1. Ce dernier chifTre
cadrerait mieux avec le compte de ses années de règne. La date de ces deux
diplômes est-elle fausse ? Y a-t-il altération dans le chiflVe de l'année et de
l'indiction vu, (jui correspond à l'année 117/1, °" Guillaume de Tyr s'est-U
trompé sur l'année de la mort d'un roi dans l'intimité duquel il vivait, étant
le précepteur de son fils? C'est ce que nous ne prendrons pas sur nous de
décider.]
11 fut marié deux fois : la première, en Tan 1 167, avec Agnès de
Courtenay, nommée par cjueli{ues-uns^ Béatrix, fille de Joscelin 11,
comte d'Édesse, pour lors veuve de Renaud de Mares, de laquelle il
eut*, vers l'an 1 1 G 1 , Baudouin IV, roi de Hiérusalem, et Sibylle, qui
fut donnée en mariage par son frère à Guillaume Longue-Espée, mar-
quis de Monlferral, duquel elle eut Baudouin V, roi de Hiérusalem;
puis, en secondes noces ^ elle se remaria avec Guy de Lusignan, fils de
Hugues le Brun, qui fut aussi roi de Hiérusalem à cause de cette al-
liance. Ce premier mariage du roy Amaury fut contracté contre les
formes, Amaury ayant enlevé cette princesse à Hugues d'Ibelin, qui
l'a voit fiancée, et qui la reprit depuis, et nonobstant l'opposition que
le patriarche Foucher y fil, à cause qu'ils estoient parens au ([uatrième
degré '^. C'est pourquoi Amaury venant à la couronne après le décez de
son frère, le patriarche Amalric refusa de le couronner qu'il ne l'eust
' WillelniiisTyrensis,i. XX, c. XXXIII. — tor. lUei-osohjm. p. 1170, apiid lîongars.
Assises de Jénis. Labbe, t. I, p. 698; La " Willoliniis Tyrensis. I. XVIII , c. \iix;
Thaumassière, c. cclxxxi, p. 187; édit. 1. XXI, c. xm. — Amoldus Liibec. I. 111.
Beugnol, t. I, c. ccLxxni, p. 629. c. xxiii. — Roger de Hoveden, p. 5i5. —
' Coilice âipl t. I, n°' aoo, 201, p. aiS. Jacobiis de Vitriaco. 1. 1, c. xciii.
26/1. ' Willelmus Tyrensis, 1. XXI 1, c. 1.
' Huliertus de Monte, ann. 1157. — '' Willeinuis TjTensis, 1. XIX, c. iv. —
Willelmus Tyrensis, I. XIX, c. iv. — His- Lignages d'uutre-mer, c. i.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 21
quittée; ce (jiril tut obligé de l'aire. Cecy a esté touclié par Guillaume
de Tyr' en termes couverts. Ce uiariage ayant esté dissous à condition
que les enfans qui on estoient issus seroient réputés légitimes \ Agnès
reprit Hugues, seigneur d'Iholin.
Le roy Amaury espousa, en l'an ll67^ Marie Comnène, fdle de
Jean Comnène, petile-fdle d'Andronique Comnène Sebastocrator, qui
estoit frère aisné de l'empereur Manuel, et eut d'elle Isabelle', mariée
premièrement à Huml'roy, seigueur de Toron, puis à Conrad de Mont-
ferrat, à liein-y, coiute de Cbampagne , et à Amaury de Lusignan; et
une autre fille [Alix]', «pii mourut en jeunesse. La reyne Marie, estant
veuve du roy Amaury '% elle se remaria avecBalian, seigneur d'Ibelin.
[domme comte de Joppé et d'Ascalon , aussi bien que comme roi, Amaury
confirma aux divers établissements religieux'', à l'église du Saint- Sépulcre
entre autres et à l'hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, tous les dons, tous les
privilèges accordés par ses prédécesseurs, et leur en concéda de nouveaux : ce
qui lui lut conunun avec les autres rois de Jérusalem. Mais on peut remarquer
un acte du i i octobre ii68\ par lequel il donne aux Hospitaliers la ville
de Belbeis ou Péluse, en Egypte, avec des terres et des hommes sur le terri-
toire de cette ville, juscpi'à concurrence d'un revenu annuel de 100,000 be-
sants; plus Bo.ooo besanis assignés sur dix villes de l'Egypte, Babylone (le
Caire), Tanis, Damlelle, Alexandrie, etc. Les 1 00,000 besants furent portés
à i5o,ooo par un diplôme de l'année suivante. Il ne lui en aurait pas coûté
davantage de leur abaiulonner tout le royaume de Noradin, où déjà d ne pos-
sédait plus rien. C'est ainsi (pi'll ii'ur céda, en 1 170 , ileux châti'aux rumés
' Willeliiius Tyreiisis, \. XIX, c. i, iv. ' Hisl. Hierosol. p. i 170. «[lud Borigars.
- ContinualeurdeGuin.ileTyr, 1. XXIII, —Lignages d'outrc-mer. c. iii;é(lil. Beu-
c. III. — Historiens des Croisades, t. II, p. 5. gnot, t. H, p. kh^.
' Willelnuis Tyrensis, 1. XX, c. 1, xxiv. ' Lignages d'outre-mer, c. vi. — Labbe .
— Hist. translat. brachii s. Philippi, 11° ^1. p. 871, 43o.
— Robertus de Monte , ann. 1 1 G7. — Cinna- ' Cartul. S. Sepulc. n"' 58, 60, 6 1 , p. 1 1 5,
mus, 1. V, c. XVII, p. 187, i38. — Généu- 120, laS; n" i/i4, p. a6-2-268. — As-
logiedesComnhies, FamiliœBijzanl.T^.i%->.. sises de Jénis. t. II. n° 89, p. 3-2 4. —
P. Papebi-och. l. I maii. p. 16. Codice diplom. t. I, n° Sa, p. 3/i ; n" 197,
" VVilldmus Tyrensis. 1. XXI, c. xiii. — p. 261, etc.
Jacobus de Vitiia'co. I. 1 . c. xciii. ' Codice dipl. l. I , n" ^17, 48 , p. '.8. 4y .
22 F.RS FAMIIJ.ES D'OllTUE-MEH.
par un trenibloinent (Je terro, ol d'autres droits dans le coudé de Tripoli, dont
il (5tait le procurateur, et où il agissait comme souverain pendant la captivité
du comte Uaymond IP.
Un dilTérend du roi Amaury avec Gérard, seigneur de Sidon ou de Sajette,
son vassal , changea la loi constitutive de l'hommage pour les vassaux ^. Gérard
avait dépossédé un homme de son fief sans en donner connaissance à la cour
du souverain. Amaury [loursuivit son droit par la guerre; et l'accord se fit au
moyen d'une assise ou loi, ordonnant (jue désormais les hommes d'un vassal
du roi feraient hommage au roi directement : prérogative jusqu'alors réservée
aux hommes liges ou vassaux immédiats de la couronne. ]
Baudouin, IV'' du nom \ succéda à son père, ayant à peine atteint lage
de treize ans, et fut couronné solemnellement, dans l'église du Saint-
Sépulchre, par le patriarche Amalric, le 1 5"^ jour de juillet. Tan 1173.
11 fut surnommé le Mesel, ou le Lépreux, parce qu'il fut atteint de la
lèpre [dès son enfance, comme l'atteste Guillaume de Tyr*, qui avait
été son instituteur]; nonobstant laquelle maladie il ne laissa pas d'agir
et de faire de belles actions contre les infidèles, sur lesquels H remporta
des victoires signalées. A la fin néantmoins il fut obligé de se démettre
du p-ouvernement^; et, avant fait couronner le jeune Baudouin son ne-
veu, fils de sa sœur Sibylle, qui n'avoit pas encore cinq ans, i\ donna
la régence du royaume, premièrement à Lusignan^ comte de Japhe
et d'Ascalon, qui avoit espousé sa sœur après la mort du marquis, et, la
luy ayant ostée sur quelques démeslez [et surtout pour cause d'inca-
pacité'], il la donna à Raymond, comte de Tripoly. 11 décéda quelque
' Codice dipl. 1. 1 . Il" 5 1 , p. 5 1 . 5a. 5o 1 . ' Roger de Hoveden , p. 63 1 . — Willel-
5o2. mus Tyrensis, 1. XXII, c. xxix. — Assises
' Assises de Jénis. l. 1, c. cxL. p. Qi6, rfe/eVî/s. éd. Beugnot, t. I,c.cclxxui, p./iacj.
notes a, h. — Lim-e de Jacques d'ibelin, ' Mathieu Paris, ann. iiBi. — Arnol-
c. ni,p. i55 et note c; p. /i56-i!)8. et note dus Lubec. I. III.c. xxiii. — Willeimus Ty-
a. — Livre de Philippe de Navarre, c. xl, rensis. 1. XXII. c. .xxv. .xxix. — Jacobus de
p. 617; c. xLii. p. 5i8; c. L. p. 595, Vitriaco. 1. 1. c. ,\cin.
.',26. ' Continuateur de Guill.de Tyi'. I. \.\IiI,
' Willeimus Tyrensis, 1. XXI, c. 11. ci, 11. — Histor. occident, des Croisiides .
' Willeimus Tyrensis. 1. XXI. c. 1. l. M |). i-'i.
LES ROIS DE JÉl'.USALEM. 23
temps après, sçavuir l'an 118/1, ou rannoe suivante, selon le Moine
d'Auxerre', sans avoir esté marié, ayant régné onze ans.
[Entre autres concessions, ce prince confirma (1 i^G)- à l'Hôpital de Jéru-
salem les donations de son père sur les terres d'Egypte, quand on les aurait
conquises, et y ajouta 3 0,0 00 besants de rente annuelle, à prendre sur le ter-
ritoire de Belbeis, si toutefois on pouvait les en retirer. Ces clauses condition-
nelles, sans lesquelles la donation était nulle et dérisoire, n'étaient pas énon-
cées dans les actes de ce genre donnés par les rois précédents. Ils ne doutaient
pas, en effet, que tout ne cédât bientôt à leurs armes, ou que l'ordre célèbre
auquel ils faisaient ces concessions ne trouvât en lui-même toutes les ressources
nécessaires pour rendre la donation valable et réelle , et pour remplir les in-
tentions du donateur. Mais il semble que la confiance abandonne ce rui ma-
lade, qui n'avait, il est vrai, (pie trop de sujets de pressentir la décadence ra-
pide et la chute jiroclunne du royaume de Jérusalem.]
Baudouin, V'= du nom, lils de Guillaume, mai-(|iiis de Monllenat, et
de Sibylle^, l'ut couronné le 20 de novembre, l'an 1 i83, du vivant
de son oncle, (|ui luy fil rendre les hommages par les barons du
royaume, et, en mourant, le mit sous le gouvernement du comte de
Tripoly.
[Le Continuateur de Guillaume dp Tyr* place le cuuronnemcul de Bau-
douin V après que le roi Baudouin IV eut fait accepter lu biiilie ou r(''pence
du royaume à Baymond de Tripoli; Guillaume de Tyr dit qu'il eut lieu aupa-
ravant. Le petit prince, à son couronnement, fut porté par Balian d'Ibelin,
pour qu'il ne parut pas plus petit que les chevaliers. A la mort de Baudouin IV,
il fut conduit à Acre, sous la garde du comte Joscelin, son grand-onde ma-
ternel; car le comte de Tripoli avait refusé la garde du jeune prince, pour
n'être pas responsable des accidents qui pourraient survenir''.]
' MonacliiisAltissiodor. p.88,<inn. 1 185. sades , t. li. ]>. j-i^^. — Assises de Jénis. t. I,
" Codice dipl. t. I. n" (Jo, (). Go. P- ''^y-
' Willelmus Tyreiisis , I. XXII, c. xxi.x. * Coiiliiuialeur. loc. citai, etc. iv, p. 7;
p. io4o, loûi. — Contimialeur de Guiil. c. vi, p. 9,10; c xvu, p. aS.
de Tyr, I. XXHl, c. v. — Uistuv. des Crut- '' Contimialeur, i. XXIIl, c. iv, p. 6.
■M LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Il décéda [dans la ville d'Acre]' r;iii i 186, âgé de sept ans, ou de
neuf, selon Arnoul de Lubeck' et (Inillaiime de Neubourj]^, non sans
soupçon d'avoir esté empoisonné par le comte [de Tripoli] son tuteur,
qui aspiroit à la couronne. Mais le patriarche et les barons l'adjugèrent
à la mère du roy, qui estoit pour lors mariée à Guy de Lusignan, (jui
fut aussy couronné roy*. Baudouin fut inhumé avec ses prédécesseurs,
où cette épitaphe lui fut dressée^ :
SEPTIMUS IN TUMULO PUER ISTO REX TUMULATUS
EST BALDEWINUS, REGUiM DE SANGUINE NATUS,
' QUEM TCLIT E MUNDO SORS PRIME CONDITIONIS,
UT PARADYSIACE LOCA POSSIDEAT REGIONIS '.
Guy DE Lusignan, (ils puisné de Hugues, seigneur de Lusignan [ou
Lesignan), Vlll'' du nom, comte de la Marche, ayant esté banny
d'Angleterre '' pour avoir tué Patrice, comte de Sarisbery, en l'an 1 1 ()8 ,
entreprit le voyage de la terre sainte, et vint se mettre au service de
Baudouin le Lépreux \ qui luy donna en mariage Sibylle, sa sœur,
pour lors veuve du marquis de Montferrat. Cette alliance luy apporta
la couronne du royaume de Hiérusalem. [Il] en fut solemnellement
invest\ ^ et fut couronné roy vers la my-septembre, l'an 1186, sans
prendre le consentement du comte de Tripoly, à qui la régence du
' llisl.lllcrosnl. p. 1 170. a|)ud Bongars.
— lîofjiM- (le ttovodrn , p. 6?ili.
'" Ariioldus Liibec. 1. IH, c \xiii.
' WilleliuusNeuhrig.l. 111 . c.\\].(llisloi-.
de France, t. XVIII , p. 8.)
' Miilliieu Paris, p. ()8 , ann. i i K().
' J. (lotovic. Itiiicrariuin Ihcrosoli/iitit.
p. .89.
* Cette épitaphe est rajiportée par Du
Gange en caractères d'inscriplioii et eu éeri-
lure oi'diuaire. Nous In doniuius suus celte
dernière forme seulement, pour les mêmes
motifs f|ue nous avons exposés plus haut,
p. 10, note 3, à l'occasion des épilaphes
de Godefroi et de Baudouin 1 '. Gelle-ci est
tirée des mêmes relations, quoique Du Gange
ne cite ici auciuie autorité.
' Roger de iloveden, p. .^l'i.nn 11C8.
— Willeluius Ncuhrig. I. 111. c. xvi.
• Willelmus Tyr. 1. XXil, c. i. — Nie.
Trivett. ann. 1181.
" llisl. iiis. (li's guerres saintes. — Gon-
tiiiuateur de Ihistoii'e de Guill de Tyr en
français. — Martène, Anij}l. Coll. t. V,
col. Sg'i. — Mathieu Taris, p. 100. ann.
1186. — Arnoldus Lidjec. I. 111, c. ,\\in,
.\.\iv, XXV. XXVI, XXVII. — Jacobus de Vi-
liiaco, 1. I, c. xcm, xciv, xcv.
LES ROIS UE JÉHUSALEM. 25
royaume avoit esté donnée par le roy Baudouin IV, jusqu'à ce que le
jeune roy eiisl atteint i'age de quinze ans', soit qu'il vécust ou non.
[Malgré le vice de la construction de la phrase, on comprend que ces der-
niers mois doivent s'entendre de Baudouin IV. Gui fut élu roi de Jérusalem"^,
seulement après que sa femme Sibylle eut été reconnue et sacrée reine par
les chefs du clergé, le grand maître du Temple et ses chevaliers, Renaud de
Châtillon, seigneur de Montréal, et d'autres amis, qui avaient fait fermer les
portes de Jérusalem, pour que personne ne pût entrer ni sortir [lendant l'aij-
sence des grands barons du royaume, qui se seraient opposés à l'élection.
Gui fut couronné à la mi-septembre-^. Baudouin de Rame prédit alors qu'il
ne serait pas roi un an.]
Ce qui donna matière à une grande division entre ces princes ', la-
quelle causa par la suite la ruine totale de la terre sainte. Car Saladin,
ayant eu avis du mécontentement du comte, qui d'abord feignit une
réconciliation avec le nouveau roi, s'allia avec luy et entra avec de
puissantes troupes dans les terres des chrestiens^; et, ayant déliait le
roy Guy, qu'il fit prisonnier, et toute l'armée chrestienne°, le h de juillet,
l'an 1187, il s'empara des villes d'Acre, de Barut, de Sajette, de
Gibelet, d'Ascalon et des principales places de la principauté d'Antioche,
et enfin de la ville de Hiérusalem'', lacpielle il prit le 2'' jour d'octobre
' Arnoldus Luijec. 1. 111, c. xxiu.
" Radulphus Goggeshale, De E,ipiiiiiwl.
terrœ sanctœ, apud Ampliss. Collcct. t. \,
col. 5^7. — Continuateur Je Guill. de Tyi',
I. XXIII, c. xvn, p. 26-29.
" Continuateur, etc. ibid. c. wui.p. 3o.
' Continuateur de Guill. de Tyr, iliid.
f. XXIV, p. 35.
■^ Willelmus Neubrig. I. III, c. xvi, xvn,
xviii. — Marinus Sanutus. j. III, part. f).
c. VI. — Monachus S. Mariani Altissiodor.
ann. 1 187, fol. 89 et v°. — Mathieu Paris,
an 1187. — Roger de Hoveden. — • Al-
bericus. — Ariioldus Lubec. — Expediliu
Asiulica Frcderici. — Continuât, de Guill.
do Tyr, i. XXIII, c. xxix, p. i5.
' Continuateur, etc. 1. XXIII, c. xl, xli.
p. Gû-dih; c. XLiv, XLV, p. 66-08. (Voir
Les Comtes de Joplie et d'Ascalon.)
' Continuateur, etc. c. LV-Lxi,p. 82-9/1.
— Art de vérifier les dates : Les Rois de Jéru-
salem. — Marinus Sanutus. — Monaclins
S. Mariani, loc. cit. fol. 90. ■ — Appeudi.c ad
chron. Marcianensc , p. 902. — Abulfarag.
p. 278. — .\vnoldus Lubec. I. III, c. xxvii.
— Radulphus Coggesb. Ampliss. Coll. t. V,
col. 567-572. — Reinaud. Extraits des his-
toriens arabes ; p. 200-209.
26 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
après quatorze jours de siège [le 3 oclobre, selon Coggesliale], ou,
selon d'autres, le 28 de septcndjre de la mesuie année, après avoir
esté possédée par les nostres l'espace de quatre-vingt-huit ans. Un
auteur de ce temps-là' semble attribuer la prise de Hiérusalem, ou
pliitost les succez de Saladin, non-seulement à la perfidie du comte de
Ti-ipoly, mais encore à celle d'Isaac, empereur de Constantinople.
|Tliierri, grand précepteur de l'ordre du Temple, dans une lettre au roi
Henri II d'Angleterre (1188, janvier)-, lui fait connaître l'état du royaume
après la prise de Jérusalem, et la résistance qu'opposent encore à Saladin
(]racli de Montréal; Sapliet, appartenant à l'ordre du Temple; Cracli, ap-
partenant à l'ordre de l'Hôpital; Margat, Chaslelblanc; la terre de Tripoli et
la terre d'Antioclie.
Enfin Saladin, dit-il, a été forcé de lever le siège de Tyr, défendue par
Conrad, marquis de Moniferrat.
(lui, devenu libre, le k septembre 1187 ^, s'était rendu à Tyr; mais, n'y
ayant pas été reçu par le marquis Conrad de Moniferrat, il alla avec peu de
monde former le siège d'Acre, quoiqu'il eût promis, par serment, à Saladin
de ne jamais porter les armes contre lui; il prétendait remplir sa promesse en
faisant porter son épée par son cbeval.
Ce siège entrepris avec si peu de moyens, où les assiégés étaient quatre lois
plus nombreux que les assiégeants*, réveilla l'ardeur belliqueuse de la che-
valerie en Europe et stimula sou émulation. Le camp des chrétiens devant
Acre fut, comme on sait, le rendez-vous de tous les guerriers de la troisième
croisade. La prise de cette ville importante (1191) prolongea d'un siècle
l'existence d'un royaume chrétien en Syrie. C'est une obligation que la chré-
tienté eut à Gui, ce prince si peu ca[)able d'ailleurs, mais dont elle se montra,
même alors, peu reconnaissante, puisqu'on le dépouilla de la royauté de .lé-
rusalem en faveur de Conrad de Moutferral, célèbre, il est vrai, par la défense
de Tyr, mais qui avait abandonné le siège d'Acre lors de son nun-iage avec la
' Appcndiœndchron.Marcianense,\).^o3. Syi a. — Continuateur de Cniilt de Tyr,
' Roger dç Uoveden, Annal, p. 645. — 1. XXIV, 11, p. 121; c. xni-xv, p. 1 2/1-1 iC
Codice diplom. t. I , n° 36 , p. 3 1 5 , 3 1 6. — et suiv. xx , p. 1 3 1 .
Histor. de France, l. XVll, p. i8-J. ' Continuateur, etc. 1. XXIV. c. xiv.
Radulpli. Cogjjeshal. foc. f(V. cnl. 573 e. p. isS.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 27
princesse Isabelle', et avait néglige d'envoyer aux assiégeants les vivres et les
secours qu'il leur avait promis, en les laissant dans une situation des plus
critiques.]
H survint incontinent après une autre division dans l'Estat d ou-
tre-mer 2; car, la rcyne Sibylle estant décédée sans enfans de ce mariage,
Conrad, marquis de Montferrat, qui avoit espousé Isabelle, sa sœur,
prétendit à la couronne. Le roy Guy^ eut d'elle [Sibylle] quatre fdles,
qui moururent du vivant de leur mère, laquelle décéda aussy bien
quelles durant le siège d'Acre, l'an 1189 [ou plutôt vers juillet
1190]. Roger de Hoveden '' ne parle que de deux fdles, comme
aussy Conrad, abbé d'Usperg^ [et le Continuateur de Guillaume de
Tyr»].
Conrad de Montferrat, fds de Guillaume III, marquis de Montt'erral
[et non de Boniface, comme il est dit dans la continuation de Guil-
laume de Tyr''], et frère puisné de Guillaume Longue Espée, qui avoit
espousé Sibylle de Hiérusalem^ estant arrivé, incontinent après la mal-
heureuse deflaite de Guy °, en la ville de Tyr, la défendit généreusement
contre les attaques de Saladin, et en obtint la seigneurie, qui luv fut
contestée par le roy Guy '°. Cette division s'accrut incontinent après
par le mariage de Conrad avec Isabelle ", sœur consanguine de la reyne
Sibylle, laquelle il enleva à Hnmfroy, seigneur de Toron, son légitime
espoux, la princesse consentant à cet enlèvement, sous prétexte de
' Radulpli. Coggesh. i/«j!(/Ms. Coll.l.\. " Continualeiir, elc. I. XXIII, c. xliv,
col. 574 d, 576 d. 74-7'J-
'' Jacobus de Vitrinco,!. I, \cviii. " \ oh- Les Seigneurs de Tyr. — Radulfus
' Hist. Uierosol. p. 1 1 70 , 1 1 7 1 . de Dieeto, apud Twisden, 1. II . col. Gia.
* Roger de Hovcden, p. G79, 085. " Radulfus de Dicclo. ihid. col. 667. —
^ Conradus Usperg. Acta Innocenta lll , p. 30. Inuoceut III,
' Continuateur, elc. 1. XXV, c. x , p. 1 5 1 . Epist. xvi , 1 5 1 . — Hist. HierosoL p. 1171.
^ Continuateur, etc. 1. XXIII, c. X, p. i4 . 1170. — Arnoldus Lubec. 1. V, c. ni. —
lo; c. XLiv, p. 00. fiadulph. Coggeshal. AmpHss. Collect. t. V,
' Codice diphm. l. I, p. .3C7, 368. — coi. 5766, 876 a. — Continuateur de Guii-
L'An de vérifier les dates : Les Marquis de laume de ïvr, 1. XXV, c. xi, xii, p. i5i-
Montferrat. — Ughelli. Archiep. Pisaii. î5/i.
4.
28 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
iiiillilé de son mariage, à cause du défaut de consentement. [Isabcile
cédait surtout aux obsessions de sa mère, Marie Comnène II, qui haïs-
sait son gendi-e llumfroy de Toron, autant qu'elle en était liaïe, et fa-
voi-isait les prétentions de Conrad'.] Mais Pliilippe-Augnste, roy de
France, et lîicliard, roy d'Angleterre, qui estoient venus en la terre
sainte pour réparer les pertes des clirestiens, nioiennèrent un accord
entre ces princes, l'an 1 191, le 2 8<^ jour de juillet 2, par lequel il fut
convenu que Guy jouiroit de la dignité de roy sa vie durant ^ sans que,
quoyqu'ii se remariast, ses enfans pussent rien prétendre au royaume,
([ui aj)partiendroit à Conrad et à sa femme et à leurs héritiers, après le
décez de Guy ; cependant que les revenus seroient partagez entre eux;
que Conrad posséderoit les villes de Tyr, de Sajette, de Barut, et la
moitié d'Acre, dont il feroit hommage au roy, avec les services accou-
tumez. Mais ces différends ne furent pas tellement appaisez, qu'il n'y
eust eu encoi'e quelques mauvaises suites, si la mort de Conrad ne
fust survenue, ayant esté tué par deux assassins envoyez par le Vieil
de la Montagne, au sortir d'un repas qu'il avoit fait avec l'évesque de
Beauvais [Philippe de Dreux], le ?.8'= jour d'avril, l'an 1 192*.
[Ce fut, (lit-on \ une vengeance du prince des Assassins, parce que, sur le
conseil de Bernard du Temple, son bailli à Tyr, Conrad avait fait piller des
bartpies de marchands de cette peuplade. Selon la plupart des historiens,
le meurtre de Conrad eut lieu h; 37 avril; selon L'Art de vérifier les dates,
le a 9 avril.]
' Continuateur ilo Guili. de Tjr, 1. XXV, ris. — Willelnms Neubrig. 1. IV, c. xxiv. —
r. II, p. 1 5 1-1 5.3. Roger de Hoveden, ann. 119-?, \>- 71''- —
' Roger de Hoveden, p. 697. — Joaiin. Hislor.de Fr. t. XVII, p. 548.— Rronipton.
Rromplon,p. i-io8. p. laiS. i-345. 1266. iqSq. laliS. —
' On voit un acte du 3i janvier 1191, Acia Iniwccutii III, p. 3(î. — Godefridus
par lequel Gui donne aux Hospitaliei's d'Acre monach. ann. 1191, 1193. — Arnoldus Lu-
une rue de cette ville, en mémoire de feu la bec. 1. III , c. \xxvn. — Monaehus S. Mariani ,
reine Sibylle, sa femme; il y prend encore fol. gS v°. — Jacobus de Vitriaco, i. I, c. c.
le titi-e de buitième roi des Latins dans la — Radulfus de Diceto. ann. 1192- — Xi-
\]\p.iieiémsn\em.{CoilicediploM. 1. 1, n''79, celas, Isaac. I. II. note 1.
|,. 85 , 8C. ) ' Continuateur de GuilI. de Tyr, I. XXVI ,
' Voir Lrs Uoi.s de Chypre. — Matbieu Pa- c. xiii , p. 192, 198 et note b.
LES ROIS DE JERUSALEM. 29
Conrad , abbé cVUsperg' , dit qu'on parloil diversement de la cause
de sa mort, les uns l'attribuant au roy d'Angleterre, les autres à
Humfroy de Toron -. Cet auteur lui donne un fort bel éloge. Il laissa
une fille nommée Marie, de laquelle il sera parlé dans la suite.
Henry, comte de Champagne, qui estoit arrivé en la terre sainte
durant le siège d'Acre ^ [et qui avait été mis à la tète de l'armée * avant
l'arrivée de Richard et de Philippe-Auguste], espousa, le 5"= jour de may,
l'an 1 192 , la veuve du marquis, sept jours, et non pas trois, comme
dit Sanudo^ après sa mort, par les intrigues et à la persuasion de
Richard, roy d'Angleterre, son oncle, et des Templiers ^
[Raoul de Diceto'' dit que le meurtre eut lieu le h des calendes de mai
(98 avril), et le mariage le 3 des noues de mai (5 mai) suivant. Selon le Con-
tinuateur de Gudlaume de Tyr\ Richard fit épouser à Henri, le jeudi , In veuve
de Conrad, tué le mardi précédent; ce qui le fit soupçonner de n'avoir pas
été étranger à l'assassinat du marquis. Il parait du moins que le comte Henri
resta en bonne relation avec le prince des Assassins. A son retour d'Arménie'-',
où il avait été médiateur d'un accord entre Livon et Roéinond III d'Anlioche
(1197), il visita le Vieux de la Montagne, qui lui fit connaître, dit-on, par un
exemple terrible , jusqu'où allaient le dévouement de ses hommes pour sa per-
sonne, e( leur soumission à ses ordres.]
Par cette alliance [avec Isabelle], il devint seigneur d'Acre et de T\r,
et, après la mort du roy Guy, arrivée en l'an 1 196, de tout le royaume
de Hiérusalem. Mais il ne voulut pas s'en iaire couronner roy '" parce
' Gonradus Uspergensis. Rigorcl, ami. 1 199. Hist.de France, t. XV II
•■' Codice diplomat. t. I , p. 869. p. 'i-;.— Citron. Marcianense, i. lll , p. 877 ;
' Hist. Ilkros. p. 1169, 1 170. Hislor. de France, t. XVIII , p. 557 c, d.
' Radulplius Coggesh. Iw/^/. Coll. t. V, ' Radulfus deDicelo, loco citalo.
col. 575 e. ' Continuateur. etc. i. XXVI, c. XIV, p. nj5.
Sanutus. \. lit, part. 10, e. \ii. " Continuateur, etc. I. XXVI. c. xwnt.
5 c
Radulfus de Diceto, p. 667; Eisl. de p. il G.
France, t. XVII, p. 643. — Mathieu Paris, '" Jacobus de Vitriaco. — Continuateur
p. ii().— Jacobus de Vitriaco, I. I, c. r..— de Guili. de Tyr, 1. XXVI , c. xxi, p. -208.
;îO LES FAMILLES D'OUTRE-MEP,.
(juil [se] proposait toujours de retourner en France. Et comme, quelques
années après, ii faisoit des préparatifs pour cet efîet, la mort le surprit,
sestant laissé tomber du haut de la fenestrc du chasteau d'Acre, où ii
prenoit l'air, ou, selon d'autres, où d urinoit, dans les fossez de la ville,
s'estant écrasé la teste; ce qui arriva en Tan i 197 '• [Isabelle, qui l'avoit
espousé presque malgré elle tcsmoigna de sa mort la plus vive dou-
leur-.] Il eut de son niariaoe avec Isabelle trois filles^: Marie, qui
décéda sans alliance. Fan 1209; Alix, mariée premièrement avec Hu-
jrues, roy de Cypre, puis avec Boémond, prince d'Antiodie, et en troi-
sièmes nosces* avec Raoul, frèi'e du comte de Soissons^ et Philippe,
(pii fut alliée avec Érard de Brienne, seigneur de Rameru, qui disputa
lonjjtemps le comté de Champagne au droit de sa femme. L'estat de la
naissance de ces fdles fut disputé devant le pape Honorius III, au sujet
du comté de Champagne, dont elles se prétendoient héritières «.
Amairy de Lusignan, frère puisné de Guy, roy de Hiérusalem, auquel
il succéda au royaume de Cypre en l'an 1 19^ ', devint aussy roy de
Hiérusalem par le mariage qu'il contracta avec la reync Isabelle*,
l'an 1 198, à la prière des barons [des Templiers et des Hospitaliers],
qui dépesclièrent vers luy l'archevesque de Tyr.
gord.
(loiiliiiLiat. elc. I. WVI. p. ?. iG. — Ri-
M;illi. Paris.— Ullio de S. Blasio,
c. xLii. apud Uistis. p. -m. — Albericus,
ann. 1 197. — Roger de tloveden. p. 77a ;
Hist. (le Friincc, I. WII. p. 584: t. WllI,
p. 760. — Conradus Usperg. — Ariioldiis
Luljec. 1. V, c. II. — Sanutus. — Monaclius
S. Mariani. — Cliron. Andrense, p. 998.
999. — D'Achery, Spicil. t. IX. p. 619.
Chron. Sclav. inler Scriptoi-es rcrum Sept.
p. a85. — Coiitiiiualeur de (iuill. de Tyr.
I. XXVII. c. iiK p. 220.
' Continuai, de Guill. de Tyr, I. XWII.
c. IV, p. 221 .
Sanutus, 1. 111. part. u.c. n.
* Sanutus, i. 111, pari. n. c. iv. xvi:
part. 1 2 , c. I. — Lignages d'oulrc-mcr, c. n ;
édit. Beugnot. t. II, p. ^^7.
^ Jean II de Nesie, dit le Bon et le
Bègue. (L'Art de vérifier les dates.) Voir plus
loin : Alix , reine de Jérusalem.
' Voir Coiiipihil. Décret, lit. V, e. 1. — Dé-
cret. Gregor. 1. II, tit. X, c. m. — Honoriilll
Epist. Ilistor. de France, t. XIX, p. 63i-
633. G49-G5i, G75, 676, 688-690. 710,
711. 735.736. 789.
' \ oir Les Bois de Chypre.
' Sanutus , 1. III , part. 1 0 , c. vin. — Ja-
cobus de Vitriaco. 1. 1 , c. c. — Innocent III .
Epist. 1. I, p. 287. 328.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 31
[Les barons s'étaient déterminés en sa faveur, de préférence à Raoul de Ta-
barie, qui prétendait à la main d'Isabelle, parce qu'il leur paraissait, plus que
tout autre, capable de défendre et de protéger le royaume de Jérusalem. Ils
ne voulaient plus d'un souverain pauvre et sans ressources pécuniaires', tel
qu'avait été le comte de Cbampagne, qui vivait au jour le jour, et souvent le
matin ne savait pas ce que lui et sa maison mangeraient dans la journée. Par
ce mariage, Isabelle eut pour la première fois le titre de reine.]
Le patriarche de Hiérusalem, qui d'abord avoit apporté quelque
opposition à ce mariage, sous prétexte de parenté, s'en estant dé-
parti, les couronna solcmneliement en la ville de Barut-, en pré-
sence de l'arclievesque de Mayence, chancelier de l'empereur Henry
[VI]. 11 tint ce royaume jusques à sa mort, arrivée Tan 1206.
Il eut de la reyne sa [seconde] femme un fils nommé Amaury [ou
Amarin], auquel les barons donnèrent pour tuteur Jean d'ibelin, sei-
gneur de Barut, frère utérin de la reyne Isabelle. Mais il décéda du
vivant de sa mère [avant son père, selon Robert d'Auxerre et le Con-
tinuateui- de Robert du Mont; après, selon Sanudo et le Continuateur de
Guillaume de Tyr; ce qui est plus probable, puisque les baions lui
nomment un tuteur]^. Quelques-uns ont mis en avant qu'il mourut
de poison^ ou de sortilège. Il laissa encore [de la reine Isabelle] deux
fdles : Isabelle [ou plutôt Sibylle], qui espousa Léon, I'^'' du nom, roy
d'Arménie^; et Mélissende. femme de Boémond, surnommé le Borgne,
prince d'Antioclie et comte de Tripoly. La reyne Isabelle survécut son
' Continuateur du Cuill. de Tyr, 1. XXVII , Roberli de Monte ; Hist. de France, t. XVIIl .
c. V, 1). aaa, aaS. p.S'iad. — Lignages d'oiilre-incr, c.iu;édi(.
- Rog-er de Hoveden, p. 77.3; Hislor. de Beugnot, t. II, p. Idtk, àlt5. — Continua-
France, t. XVII, p. 585. teur de Guillaume do Tyr. 1. XXX, c. xi,
' Sanulus.l. III, part. 1 i.c. II. — Mona- p. 3o5.
chus Aitissiodor. fol 101; Hislor. de France , " Il cavalière Loredano , De' re' Liisign. "'
t. XVllI. p. 272 c. — Acia Innocenta III 1. I, p. a'i ; trad. fr. t. I, p. 97.
;jayjff, p.yS. — Anonym. continuât, append. ' Codice diplom. l. I, p. .370.
'■' Le tllre de col ouvra(;e est : Historié de' re' Lnsignani puhlicala da llenrico GilAet cavalier, liln-i undeci , iii
Bologna, 1647, in-i°. — Traduite en français, 1732, avol.in-12. — Le véritable auteur est François Lorédan.
n est souvent inexact dans les commencements de son histoire. (Voir, entre autres exemples, ce qu'il dit des
premiers maris de la reine Isabelle.)
:52 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
inary et son fils de peu de temps, estant décédée [vers] l'an 1208'.
\près sa mort, les barons du royaume de Hiérusalem, avec le pa-
triarche et les prélats -, avisèrent ensemble pour choisir un prince qui
j)ust gouverner et detl'endre cet Estât attaqué par tant d'ennemis, et qui
pust, par un mariage avec Marie, fille de Conrad, marquis de Mont-
terral [surnommée pour cette raison la marquise^ légitime héritière du
royaume, en prendre possession à juste titre ^. Pour y parvenir, ils
envoyèrent [en 1208, selon Sanudo ", ce qui l'ait supposer la reine
Isabelle morte peu auparavant], l'evesque d'Acre et Aymar, prince
de Césarée, vers Philippe, roy de France, qui leur présenta Jean de
Brienne comme lun des plus vaillans chevaliers de son royaume,
frère puisné de Gautier III, comte de Brienne en Champagne.
[Gautier 111 est appelé Gautier 11 dans la généalogie de la maison de
Brienne ^ 11 épousa Albicie, fdle aînée de Tancrède,roi de vSicile, et fut père
de Gautier 111, ou IV, le Grand, comte de JafTa*^, qui épousa Marie de Chypre,
fille du roi Hugues I", et mourut en 1 9/1/1. Jean n'était pas comte de Brienne",
mais il tenait le comté pour son neveu Gautier. Au dire de ([uelques personnes,
le choix que Philippe-Auguste fit de ce seigneur aurait été déterminé par des
motifs moins honorables pour fous les deux.]
.Iean de Bbie»e partit de France avec un grand nombre de croisez,
et arriva [non] en la ville d'Acre [mais au port de Cayphas, à k lieues
au sud d'Acre], le jour [ou plutôt la veille] de l'Exaltation de la Sainte-
(iroix [10 septembre], l'an 1 2 1 0 **. Le lendemain [ilx septembre] ^ il
épousa Marie de Montlerrat, reyne de Hiérusalem: et le dimanche
■ Continuateur. etc. i. XXX, c.xi. p. 3o5. ' Marin. Sanutus, i. 10. jinrt. 1 1. c. iv.
' Marin. Sanutus, LUI, part n, c. ui etiv. — Continuât, etc. i. XXX, c. xin, p. 3o6
' Continuât, etc. 1. XXX, c. xi, p. 3o5; et note/, p, 807; c. xiv, p. 3o8.
c. XII, p. 3o5. 5o(J: c. XIV, p. 3o8; 1. XXX, ' Monachus S. Mariani. 1209; Histor. de
c. VIII. p. 3-20. Fronce, t. XVIII. p. 276. — Sanutus. 1. II!.
' Sanutus. /. c. c. m, p. 2o5. jiart. 11. c. iv. v. — Codice diplom. t. 1.
' Du Cange, Histoire de Conslniiiiiiuplc p. /i3S.
.■ious les empereurs français , p. 317. ' Continuât, etc. i. XXX, e. \m, xmi.
Voir Les Comtes de Japhe et d'Asciihn. \i. 3 1 o et note d; 1. XXXI .ci. p. 3 1 1 . 3 1 ■' .
LES nOlS DE JERUSALEM. 33
après la feste de saint Michel [3 oclohre], l'un et laulie luienl cou-
ronnez solemnellemenl en la ville de Tyr [et trois jours ' après ils
rentrèrent dans Acre].
[Selon leConlinualeur de Guillaume de Tyr-, Jean de Brienae aborda au port
de Caypha un mercredi, veille de la Sainte-Croix , en septembre, en l'an i 20M.
C'est donc le 1 3 septembre. Mais on ne trouvi: le 1 3 septembre tombant un mer-
credi que pour les années 1200, 1206, 1-217, dont aucune ne peut s accorder
avec les autres notes chronologiques relatives à ce fait. On voit plus loin ^ que les
deux époux furent couroiuiés à Tyr le dimanche 1 " octobre 1 2 0 8 ; or le 1 " octobre
ne tombe un dimanche que dans ces mêmes années 1200, 120 (>, 1217, etc. De
toute façon il y a erreur, soit dans le jour de la semaine, soit dans le chifTre de
l'année , et probablement dans tous les deux. Une lettre d'Innocent 111 à Philqjpe-
Auguste", pour l'exhorter à seconder de tout son pourvoir Jean de Brieinie , époux
désigné de la reine de Jérusalem, est datée du 9 des calendes de mai (28 avril),
1 2'année du pontificat, c'est-à-dire en Tan 1209. Cette lettre, on le voit, est an-
térieure au mariage, qui, par consé(pient,n'a |iu avoir lieu, au [dus tôt, (|ue le
ik septembre de cette même année. Mais les dé[)utés étaient partis en 1 208^,
pour demander un roi à Philijipe-Auguste. Lorsque Jean de Brienne eut été
choisi ^ il promit de se renthc à la terre sainte . dans deux ans , époque où devait
expirer la trêve faite avec Saphadin. C'est donc, (i'a])rès ce récit, en 1210 (ju'eu-
rent lieu son arrivée et son mariage, comme l'uidique Sanudo''. D'autre pari,
deux lettres d'Innocent Ul , du 9 janvier 1210, adressées au patriarche et au roi
de Jérusalem, et dans iesipiclles il parle de la mort de la reine Marie comme d'un
événement récent, nous prouvent que cette princesse mourut en 1212. Et le
Continuateur de Guillaume de Tyr- nous apprend (pi'elle ne vécut que deux ans
après son mariage. Ce qui en fixe encore répo(pie à l'année 1210. Il ne peut pas
non plus avoir été célébré plus tard, puisqu'un diplôme de Jean de Brienne et de
la reine Marie, sa fenuiie^, en faveur du Saint-Sépulcre, est daté du 1" juillet
' Conliimat. etc. i. XXXI, c. 11, p. 3i3. — Continuât, etc. 1. \XX, c. \iv. p. 3o8.--
= Continuât, etc. 1. XXX, c. ivii.p. 3io. Tiilemont, Vie de saint Louis, t. 1, p. 264.
' Continuât, etc. 1. XXXI. c. 1. p. 3i 1. ' Sanulus, i. III, c. v, p. 206. — Inno-
3 1 .3 . cent. III , Regisl. epistol. I. XXV, epist. 210.
* Histor.deFraiice,l.\[\.]>.hiiJ,oi'j. 2 1 1 : c^it. Baiuze, t. Il, p. 708.
' Sanutus, 1. III. part. 1 1. c. 111, p. 2o5. ' Continuât, etc. 1. XXXI. c. vin, p. 32o.
' Sanutus. 1. III. (.art. 11. c. iv, p. 200. ' Cm-ttil. ,S. 6V/«//c. n" 1 45, p. 268. 269.
.•V. LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
12 11. (-0 mariage est donc au plus tôt de i aog et au plus tard de 1 9 i o , mais
plus vraiseinl)lal)loaicnt de celte dernière année '.]
Sanuflo- écrit ([iie c(>tle reyne mourut en l'an 1219, durant le siège
de Damietlo, et que sa mort fut suivie de celle de son fds, à Tage de
quatre ans, qui survint quinze jours après. Ce qui est contraii-e à ce
que portent les épistres du paj)e Innocent III ^ qui nous apprenneni
qu'elle mourut en l'an 1212 [deux ans après son mariage], et qu'elle
ne laissa (pi'une fille, qui fut Isabelle [appelée Yolande par quelques
auteurs'], que son père accorda en mariage ^ en présence du pape
Honorius III , en l'an 1 2 2 3 , à l'empereur Frédéric II , pour estre accora-
ply lorsque la princesse auroit atteint l'age de quatorze ans, n'en
ayant alors que dix ou onze.
[Marin Sanudo n'a rien dit de la mort de la reine Marie de Montlerrat.
Dans le passage cité et critiqué par Du Gange, U parle évidemment de la se-
conde femme de Jean de Brienne, princesse d'Arménie , dont il va être ques-
tion dans l'alinéa suivant, morte, en effet, pendant l'occupation de Damiette,
(taao). Il est vrai que Sanudo n'avait pas mentionné ce second mariage de
.lean de Brienne; mais d n'y avait pas lieu de s'y tromper, ce semble, puisque
ce même auteur ajoute que le roi Jean se préparait à revendiquer, au nom de
sa femme, le trône d'Arménie, vacant par ia mort du roi Livon, lorsqu'elle-
mème mourut, et que, quinze jours après, son fds, âgé de quatre ans, mourut
aussi. Ce fils n'était donc pas le fds de Marie de Montferrat, comme l'a cru
Le Nain de Tillemonl".]
Ce roy, dans une lettre qu'il écrivit à Gervais, abbé de Prémonstré'',
lui donne avis de son mariage avec la fille du roy d'Arménie, par le
' Tiliemont, Vin de saiiit Louis, t. L nald. laao , n" 3, 4. — Godef'ridus niona-
p, 2(j4. chus, anii. laaS. — Continuateur de (Juill.
' Sanutus, I. III, part. 11, c. ix. de Tyr, 1. XXXI, c. ix, p. 820; I. X,XXII ,
■ Innocentius III £/)/*?. 1. III, ao8, 909. c. xix, p. 355, 356.
— Continuât, etc. 1. XXXI, c. vni, p. 3-10; ' Tiliemont, Vie de saint Louis, t. 1.
^dit. Bosquet, p. 48i, 1x8-2. p. aG6.
Codice diplom. t. I, p. 38o. ' Ilugon. Stivag. Sacrœ aiiliquitatis mo-
' Sanutus, 1. m, part. 11,0. X.— Vlberi- numenla, t. 1. p. 36, 07. Epist. Gervasii
eus. ann. 1 a-io.— Conradus Usperg. — Ray- Prœnionstr. 36 et 37.
LES ROIS DE JÉIÎUSALEM. 35
conseil de tous ses barons, dans l'espérance que cette alliance devoit
estre beaucoup utile à la terre sainte; et Gervais l'en congratule par une
autre lettre. Cette reyne ne peut avoir esté autre qu'Isabelle, fdle de
Hupin, roy d'Arménie, qui vivoit alois. Cependant nous ne lisons pas
qu'il soit parlé de ce mariage dans aucun auteur; ce qui peut laire [)ré-
sumer que ce mariage n'eut aucun effet dans la suite dn tenqjs, iu)n
plus que celui de ceste princesse avec le fds du roy de Hongrie.
[Le mariage de Jean de Brienne, veuf de Marie, avec une princesse d'Armé-
nie, estaltesté par les deux lettres que cite Du Gange, par deux diplômes de
Léon ou Livon, roi d'Arménie', qui parlent de l'alliance de sa fille avec le
roi de Jérusalem; enfin par le Continuateur de Guillaume de Tyr-, cpii la
nomme Estefenie , princesse évidemment distincte d'Isabelle , qui succéda à son
père Livon , et non pas Rupin , comme le disait Du Gange. En i -j a o •*, Jean de
Brienne, chef de l'armée des croisés, apprenant la mort de Livon, saisit cette
occasion de quitter Damiette, alors au pouvoir des chrétiens'', parce (pie le
légat Pelage prétendait diriger seul toutes les opérations, et alla l'aire valoir
ses droits sur le royaume d'Arménie. Lorsqu'il se disposait à y mener sa
femme, elle mourut, et, quinze jours après, il perdit un fils (pi'il avait eu
d'elle, âgé de quatre ans^: c'est celui dont parle Marin Sanudo''. Une variante
porte qu'il en avait une fille ^, et qu'ayant appris que sa mère voulait l'empoi-
sonner par jalousie contre cette enfant, dont Jean de Brienne tirait ses droits
au trône d'Arménie, il frappa sa femme de ses éperons si violemment qu'elle
en mourut. Cette version ne dit pas ce que devint l'enfant. L'alliance de Jean de
Brienne avec le roi d'Arménie est donc un fait hors de doute , quoique L'Art de
vérifier les dates^ n'en ait rien dit. Jean de Brienne retourna à Damiette, et,
par suite de l'impéritie du légat, fut contraint de rendre cette vdle (1221) que
les chrétiens avaient gardée trois ans'.]
' CW/ce (/»p/oHi. t. I . n" gg. 100 , p. 10/1 , ' Oliveiius. ///«Z. Umiiial. iipuJ Eccurd.
io5. (. II, col. i h-}.h.
■ Continuateur, etc. t. XXXI, c. IX, p. 3i!0. ' Sanutus, I. III. part. 1 1, c. i\, p. aog.
" Continualeui-, etc.l.XXXII,c.i,p.329. 3/i2,343.
" Continuateur, etc. I. XXXII, c. xv, xvi. ' Martène. Ampli-'is. Coll. t. V, col. 038.
p. 3i8, 3^9. — Etienne de Lusignan , Ge- ' L'Artdevérif. le^ dates: Les Rois de Jér.
néalogie des rois d'Arménie, fol. 3o. ( \'oy. * Continuateur, etc. 1. XXXH. c. \vi.
plus bas Les Rois d'Arménie.) p. 35o. 35).
;j(i LES FAMILLES D'OUTRE- MER.
Tiiiil y a ([ue le roy Jean estant venu en France' pour chercher
des secours du roy Philippes [après avoir établi à sa place, pour
«Tarder le pays, le connétable Eiules de Montbeliard^], il passa de là en
Ks|)aoiie, où il éiiousa Béreiigère, sœur du roy de Castille et nièce de
Blanche, reyne de France, mère du loy saint Louys^ : de laquelle al-
liance il eut plusieurs enfans ([ui furent surnomme/, d'Acre, à cause
(pic leur pèi'e csloit vulgairement reconnu sous le tilre de roy d'Acre.
Frédéric 11, empereur, envoya l'archevesque de Capoue en la terre
sainte pour amener la princesse Isabelle, qui lui avoit esté accordée en
mariage", laquelle fut couronnée solemnellement en la ville de Tyr par
raiTheves(jue Simon, et de là elle fut conduite par son père en la ville
de Brandis, en la Fouille-', où le mariage fut accomply. L'empereur
ensuite, dès le jour même du mariage °, fit instance vers son beau-père
pour lui faire lascher la possession du royaume , contre la parole qu'Her-
m.;n, grand maistre des Allemans, qui avait esté médiateur en ce ma-
riage, luy avoit portée de sa part, qu'on luy en laisseroit la jouissance
sa vie durant. Jean de Brienne ayant esté obligé de quitter le royaume
à l'empereur ^ il se retira en France, mal satisfait de son gendre, avec
lequel il fut, depuis ce temps-là, en mauvaise intelligence. De là, Fré-
déiic dépesclia en la terre sainte l'évesque de Melphe, pour recevon-
les hommages, y laissant néantmoins Hugues [ou plutôt Eudesj de
Montbéliard en qualité de baile ou de régent\ laquelle il avoit tenue
auparavant sous le roy Jean^ et auquel il lit succéder (M1 cette dignité
Thomas, comte de Calan.
' Willelmiis l;i'ilo, I. XII, p. a5o, -jôi ; ' Loredano, I. 1, i>. -i^^: Inidiu-tioii f'ivui-
V. 563 et ait?,, 663; Histor. de France, çaise, l. I. p. 6o.
t. WII, I). a8o. ûSi. •.>.8a. " Continuateur de GuilL de Tyr. 1. \XXII ,
^ Continuat.etc.l. XXXIl.c.xix,)). 355. c. xv. p. 357. 358, 369. — Raynaldtis.
'■' Vita Ludovici VIII régis Fr. {Histur. de ann. 1 aaO, 11° 1 1 ; ann. 1 aay, n" 1 , a.
France , I. XVII , p. 3o3 , c. ) — Marinus Sa- ' Sanutus , loc. cit.
luitu.s, I. III. part. I I. c. X. ' Continuât, etc. 1. XXXII. c. xx, p. 35y.,
' Henricus Slero, Aimnl.imu. i?a3. — " Continuateur, etc. I. XXXII, c. xxiv.
SaiMilus, I. m. c N. [>■ :î6'i et note .y.. — Ass.dc .1er. t. II. p. 3(,y.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 37
ICe Thomas, comte de Calan, (jui aurait remplacé Eudes de iMoiilbi'iiard
comme baile du royaume de Jérusalem, est appelé parSanudo', et dans les do-
cuments relatifs à la successibilité au trône et à la régence 2, le comte Thomas,
sans aucun surnom. Loredano^ et les traducteurs français le nomment Tomaso.
Thomas, avec des points à la suite du mot, qui tiennent la place du surnom ou
de la (jualification. C'est assurément le même (|ue Thomas de Lacerne, men-
tionné par Du Gange un peu plus loin, c'est-à-dire Thomas d'Aquin, comte
d'Acerra. ou de Lacherne, comme l'appelle le Continualeur de Guillaume de
Tyr* et luw l'on voit, précisément à la même époque, étahli par Fn'dénc 11
pour être son lieutenant au royaume de Jérusalem.
C'est donc par suite d'une confusion que Du Cange Tappelh" comte de Calan,
nom qui paraît être une altération de celui de Celano. Il y eut bien à la même
époque un autre Thomas, comte de Celano, qui. s'étant révolté contre Fré-
déric II. fut dépouillé de ses biens. C'est celui-là qui est nonnné comte de Cha-
lan par le Continuateur de Guillaume de Tyr^ et qui, en 1 229, fut , avec Jean
de Brienne, capitaine des troupes du pape contre l'enqjereur. Quant à Tliomas
d'Aquin , comte d'Acerra , il ne reçut et ne porlajamais le titre de comte deCelano. |
Cependant rimpératrice Isabelle estant décédée en couche" l'an 1 -j a 8,
d'un fils nommé Conrad, qui fui depuis empereur et roy de Hiérusa-
lem, l'empereur Frédéric partit pour la terre sainte, non obstant les
delTenses du pape Grégoire \\\ parce qu'il estoit exconnnunié, et vint
au royaume de Cypi'e, d'où il passa en la ville d'Acre, puis il envoya*
Ralian, seigneur de Tyr [ou idutôl Balian, seigneur de Sajette,], et
Tliomas, comte de Lacerne, vers Melec-E(|uemel, sultan des Turcs''
' Mariiuis Sanutus, I. III, [nirl. 1 1 , c. \ , ' Heiiricus Slei'o. anii. i3q8. — Sanii-
p. .211. tus , loc. cit. — Conliiiiialeur, etc. 1. XXXIII .
' Assis. deJérus. t. Il, c. n, p. 399. c. i, p. 3(56 et notes a, h, c. — Assis, de
' Historié de' re' Lusigimni , [>. 38; Ira- Jérus. t. II, p. 399.
fiuclion française, t. I, p. k'à. ' Sanutus, \. III, c. \i . \ii. — Grego-
' Continuateur de Guill. de Tyr, I. XXXII . ru IX Epist. I. III , -3 h . 3'i , apud Raynald.
c. \xxiv, p. 363, 364 et note d; \. XXXIII, ann. 1^29, n" 3.
,. I p. 36y. _ Codice diphm. t. I, n° 3. ' ContinuateurdeGuiil.deTyr,!. XXXIII,
p. , ,9._DeMas-Lalrie,/ïïs(o/rc(/eC%pre, c. iv, vi, p. 870, 37-2. (Voir Les Seigneurs
t. H, p. 16 el noies. de Tyr.)
'■ Continuateur, etc. 1. XXXIII, c. vu, ' Malek el-Kainei, sultan d'Egypte. (i'Jw
p. 378; c. .\n, p. 378, 379. de vérifier les dates.)
38 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[pour lui demander la remise des saints lieux]; et ayant fait alliance,
sous certaines conditions, avec luy, il vint en la ville de Hiérusalem , qui
luy fut livrée, où il prit, en l'église du Saint-Sépulcre, la couronne de
dessus Tautel et se la mit sur la teste, pas un prélat n'ayant osé faire les
cérémonies accoutumées en ces occasions, à cause qu'il estoit excom-
munié '. De là, il retourna à Acre, d'où il passa, par l'isle de Cypre, à
Brandis, où il arriva en l'an 1-229. Api'ès le départ de l'empereur.
Alix, reyne de Cypre, mère du roy Henry, vint à Acre, et demanda le
royaume de Hiéru«alem, comme petite-fdle du roy Amaury, de par
sa fdle^ Les barons luy firent response qu'ils ne pouvoient pourvoir à
sa demande, parce que l'empereur avoit un baile ou régent qui, en son
nom et en qualité de tuteur de son fds Conrad, gouvernoit le royaume.
Ils avisèrent néantmoins de dépesclier des ambassadeurs vers l'empe-
reur, pour le prier de leur envoier Cbni'ad, qui prenoit alors le titi'e
d'héritier du royaume de Hiérusalem, en dedans l'an, lequel passé
ils aviseroient à se donner un roy. L'empereur leur dit qu'il en useroil
pour le mieux, et leur envoya Richard, fds d'Oger [JiHiun AugeriK
ou, en un seul mot, Filaugemun, Felingher, Fihmgieri], maréchal de
l'empire, qui continua les persécutions et les malversations de son
maistre. Enfin les barons, lassez de ce genre de gouvernement, et piquez
de ce que l'on enfreignoit journellement leurs privilèges [s'allièrent
d'abord contre Frédéric avec Henri, roi de Cliypre\ puis enfin] recon-
nurent, en l'an t -iho ,
Alix, veuve du roy de Cypre, pour reyne de Hiérusalem , sauf néant-
moins le droit de l'héritier Conrad ^ Alix s'estoit pour lors remariée avec
' Raynaidus, ann. 15-29, c. sv, xvi. — ' Continuateur, etc. p. 3G7, note 4. — De
Matliieu Paris, 1 0-29. p. -2 ko, ^Jij. — Con- Mas-Latrie, lllsloire de Chjpre . t. II, p. 16.
radus Usperg. ceci. A. — Gio. Villani. 1. VI, note 2.
c. xvni. — De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, ' Continuât, etc. 1. XXXIII. c. xl, p. 4o6.
t. III. p. (3-36. 629. — Continuateur, etc. ^ Continuât, etc. 1. XXXIII . c. l, p. i-20.
i. XXXIII, c. vni. p. 376, 370. — Assis. deJérus.\..\\,\i.ko\,ho-2.— Do-
' Sanutus. 1. III. c. xui. — Continuât. ciimeiils sur In successibilité . etc. t. I , c. a,
I. XXXIII. c. \ni. p. 38o. p. 3i-2. note.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. 39
Raoul, que Sanudo dit' avoir esté frère d'un comte (ju'il uoiiinie contes
Asasotiis; mais il faut lire en cet endroit Snessioiiis. Ce Raoul estoit
seigneur de Conivres et frère de Jean 11, comte de Soissons, comme
nous apprenons de Baudouin d'Avesnes^ et, après hiy, de l'auteur
du lignage de Coucy, qui parh; de ce seigneur, en ces termes : rrCis
«Raoul fut moult vaillant homs, et, pour la bonté de ly, le print à
rrmary la reine de Cypre; mais il n'ot nul hoir de ly^n Raoul lit plu-
sieurs instances envers les barons pour avoir le gouvernement du
royaume, qui appartenoit de droit à sa feumie, et la délivrance de la
ville de Tyr, qui avoit esté enlevée [ly/io], [)ar le seigneur de Barut'
[Balian d'ibelin], au [frère du] régent [Ytier Filangieri]. Mais, voyant
qu'il n estoit pas en grande considération parmy les barons ^, et que les
parens de la reyne faisoient tout, il la quitta et s'en retourna en Fi'ance
avec le roy de Navarre, le comte de Bretagne, et autres croisez", où il
espousa, après le décez de la reyne Alix, ari'ivé en l'an la/iG, la fille
de Jean de Hangest, de laquelle il laissa une seule lille, héritière de la
terre de Cœuvres.
[Un autre lignage de (loncy, du xv' siècle \ dont le manuscrit de Duchesne
paraît être un extrait, dit que Raoul de Soissons eut par sa femme la bailie
du royaume de Chypre et du royaume de Jérusalem. Il liif , en efl'et, gouver-
neur, plutôt que baile, du royaume de Jérusalem, au nom de sa femme; mais
sans aucune autorité, comme l'alllrment les témoignages contemporains. Quant
au royaume de Chypre, il n'en pouvait avoir la hailie, pui.sque le roi Henri I"
était majeur, âgé de vingt-trois ans en 12/10, lorsque Alix, sa mère, épousa
Raoul de Soissons. Le lignage dit aussi que ce seigneur, après la moit de la
' Marinus Sanutus.l. III, part. 1 1, c. XVI, ^ Continuât. I. XXX III, c. l, p. iao,
p. 21O. c. Li[i, p. ia3. — Assis, de Jérus. t. II,
- Chronique de Flandres, c. x.x. — Hisl. p. /loo, /loi. — Uisl. litlér. de la France,
de Béthunc, \. IV, c. m. t. XXHI, p. 699.
' Lignage de Concy, mss. de Du Cliesne , ° Saiiutus , 1. III , part. 1 1 , c. \vi , part. 1 •:>. ,
48, fol. .il v". — Bald. de Avenis. apud c. 1. ■ — Jordan, apud Raynaid. aim. laitj,
d'Achery, Spicil. 1. Vil , p. 607. n° ,5 1 , t. XXI , p. 365 , édit. Lucques , 1 y'iy.
" Continuât. 1. XXXIII, c. lu, lui, l\ , ' lîiblioth. inipér. inss. de dom Grenier,
p. 62a, 4a3, 4a6, 627. <■ n°C,p. 4f). ,
40
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
reine fie Chypre, épousa la fiHe de Jean de Hangest; mais il se tait sur son
ri^tour pr/'eipité en France, tandis que la reine sa feuiine restait en Syrie.
Cependant (lai/i) les karisniiens avaient pris Jérusalem, qui, dès ce mo-
nic^il . lut à jamais perdue pour les chrétiens'.]
Henry, roi de Cypre, après la inorl de sa mère, prit le titre de roy
de Hiérusalem, et envoya en celte tjualité un baile ou régent en la ville
d'Acre'^. Mais c'estoit toujours saul le droit de l'héritier Conrad, lequel
ayant esté élu roy des Romains, du vivant de son père, prenoit ce
titre : Conradus dont. Aupisli Iinp. Frcderici filins, Dei gratia rex electus,
sempcr Aiiguslus, liœres et dounnus regni H ierosobjmitani^ . Et niesnie
l'empereur Frédéric eut cjuelque dessein de laisser le royaume de Hié-
rusalem à son fils Henry, qu'il avoit eu de son mariage avec Isabelle
d'Angleterre*, si la disposition qu'il en fit, au rapport de Mathieu Paris.
est véritable. Néantmoins, le pape Innocent IV ^ qui estoit en division
avec Frédéric, fa\orisa le roy de Cypre en cette occasion , ayant exhorté
les barons du royaume [de Jérusalem] de luy obéir, et l'ayant relevé
du serment de fidélité «ju'il avoit fait à l'empereur [i-^iy, 5 mars]'.
Henry mourutlan i253" [cl Conrad, fils de Frédéric, en laB/i].
Hugues, II*" du nom, roy de Cypre, prit, comme son père, le titre
de lov de Hiéiusalem**, et, comme il esloit lort jeune lorsque son père
mourut'', la reyne Plaisance, sa mèi'e, tint le bail et la régence des
deux rovaumes, et laissa celle du l'ovaume de Hiérusalem à Jean
d'Ibelin. seigneur d'Arsui'.
■ Mathieu Paris, ann. laii. — Codice
diploin. I. I. p. 3 ai. Sai. n° i/i. — Conti-
nuât, de Guill. de Tyr. i. XXXtIl . c. Lvi ,
p. isS, elc.
" Sanutus. loc. cit. — .ioi-dan. hc. cit.
n" S?. . p. 3GG.
' Carlul. (le Mnnosfjtic. — (mUco diplom.
t. 1 . 11° 1 1 1 , p. 1 iS.
' Walliiru Paris, aiiii. i-jSi.
' Innocentius IV. I. IV. Ep. car. ep. hh\
I. \ . ep. 1, apud Raynald. anii. i •ih'j. n° .55 :
1 •j'iG, n° Sa.
De Mas-Latrie , Histoire de Chypre , t. Il .
p. 63, Gi.
■ Mariiius Saïuitus, I. III, jiart. i j . c. i\
p. a -2 0.
' Assis, de Jérus. t. IL p. ioi. ioa.
" SaiiLilus. I. III. part, la . c. v. vi . \ii.
LES ROIS DE JÉRUSALEM. il
[A la mort du roi Henri (i953)'. les barons du royaume de Jérusalem
nommèrent baile du royaume Jean d'ibelin, seigneur d'Arsur-, troisième lils
de Jean dlbelin le vieux, sire de Barutli. Son cousin, Jean d'ibelin, seigneur
de Japbe et d'Ascalon, le remplaça dans cette dignité [i-iblx), qu'il lui rendit
en 1956^. En 1257 seulement, la reine Plaisance vint à Acre avec son fils, ci
là requit et obtint la bailie du rojaume. Lorsqu'elle s'en retourna à Tripoli .
l'année suivante, elle laissa la bailie au seigneur d'Arsur*.]
Qui mourut en l'an la58^ auquel succéda GcolVoy de Sergines,
sénéchal du royaume, qui extermina tous les malfaiteurs par la ri-
gueur de sa justice"^. Cependant la reyne Plaisance estant décédée en
l'an 1261, Henry d'Antioche, avec Isabelle sa femme, lille dn roy
Hugues \", vint quelque temps après à Acre, pour demander le baU du
royaume de Hiérusalem, duquel il estoit le plus apparent héritier, à
ca*use de sa femme, ce qui lui fut accordé''; mais, parce qu'il n'avoil
pas amené avec soy l'héritier, les barons refusèrent de luy l'aiie hom-
mage; ce qui fut cause qu'Isabelle retourna en Cypre, laissant son
mari à Acre, en qualité de baile. Gela se passa en l'an i-jlUi. Henr\
tint cette dignité tant que sa femme vécut^ Estant décédée [en cette
même année 126/j], il y eut une grande contestation entre Hugues,
son fils, d'une part, et Gantier, comte de Brienne, fils de Marie, sœur
aisnée d'Isabelle, d'autre : ceiny-cy soutenant qu'il devoit eslre préféré,
dans le bail du royaume de Hiérusalem, à Hugues, parce qud estoil
fils de l'aisnée; l'autre prétendant qu'il luy devoit appartenir, parce
qu'il estoit le plus âgé. Les raisons et les plaidoyers de l'un et île
l'autre sont rappoilez dans les Assises de Hiérusalem'-'. Enfin, l'atTairc»
' Assis, (le Jérus. t. H. p. Aoi ; Sitccessi- ' Conliniiat. I. XXXIV. c. in, p. àli!i.
bililé, etc. c. n. ' Continuai. 1. XXXIV, c. iv, p. khq.
- Voir plus loin les {rénéalog-ies de la fa- " Assises de Jérusalem, p. 5i5, édil. de
mille des Ibelin. Lahlie, c. xn et suiv. édit. Beugnot. l. II.
' Continuât, de Gnill. deTyr, 1. XXXIV. append p. 4oi, c. m et suiv. — Continuai,
c. II. p. A/11 ; c. m, p. 4/13. I. XXXIV, c. IV. p. lifiS.
' Gonlinuat. i.XXXIV.ch. ui.p. 443. — ° Celte discussion, publiée par Labbe
Saiiulus, 1. III , part. 1 a , c. v, p. aao , aa 1 . ( Ibré/jé roijal de rnlliimce ch-oiwloijitiue , ele.
' Continuât. 1. XXXIV, c. m. p. 443. I. I, p. 5i4 cl suiv. 0. \ii et suiv. de la
0
!r2 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
jiyaiit esté lucurcmcul discutée en ht liante cour de ce royaume, le
lijiil lui adju'jé à IIu;>ues, et, à l'inslanl , Geol'roy de Sergines, se dé-
pouillaul de la qualit»'' de baile, il alla, le premier, faire liommage à
Hugues, et fut suivi des autres barons et des bourgeois'. Le jeune roy
mourut en lan i 267, et eut pour successeur le même
HuGii;s III. roy de C\pre^, lequel vint en la terre sainte, et se fil
couroimer l'oy de Hiérusalem. en la ville de Tyr, par l'évesque deLidde,
commis à cet etl'et par le patriarche, le 2/1'' jour de septembre. Tan
[('a- royaume l'Iait alors pi'esijiii' réduit à rien, par les pertes successives
d'Ascalon en 12/17, d'Azol, de (Jésarée, de Sapliel, etc. en 1266'. On peut
voir, sur i'élal des affaires à cette époque^. In lettre du patriarche de Jérusa-
lem, des grands maîtres de l'Hôpital, du Temple, de l'ordre Teutonicpie, de
Geoffroy de Sargines, sénéchal du royaume, à Thihaud V, comte de Cham-
pagne. Quelques années plus tard, Beybars Bendoqdâry, soudan d'Egypte, par
une trêve conclue, le 2-2 avril 1272, avec Hugues HI , ne lui garantissait que
la plaine d'Acre et le chemin de Nazareth''. Et cependant ce débris de royaume
était encore un objet d'ambition et un sujet de discorde entre des princes chré-
tiens et les membres d'une même famille.]
Marii;, fille de Boémond IV, prince d'Antiocbe, s'opposa au couron-
neinent de Hugues, soutenant «pielle lui devoit estre |)référée. comme
■2' partie tles Assises de Jérusalem) par I^a et ixile i. — Codive dlplojiKtt. t. I. p. 188,
Tliaumassière (p. 19.5 et suiv. c. ccxciii et 189, n" 168.
suivants de son texte des Assises), a été ' Continuât. I. XXXIII. c. l\i, p. ti'.ili,
lejetée par le dernier éditeur des Assises 6.i5. — Martène, Thenatir. miecdot. t. Il,
dans un appendice, sous le titre de Docu- col. h-î-2\ epist. ioa. — Codice diplomat.
i/ienls relatifs à la siiccessibilité ait trône et t. I. n° 4.3. p. S-aS, 556.
à In réfrénée, c. m et suiv. t. 11. p. '101 ' Du Gange. Ohserv. sur Joinrille . p. 63,
et suiv. (ji. — Codice diploiiial. t. 1. u' 60. p. SaG,
Assis, de Jénis. t. 11, c. 11, p. '11 5. ° Continuai. I. \XXI\ , c. \v, p. 'i()9. —
• Marinus Sanutus. 1. III. part. 1-1. c. i\. Mariuus Sanutus, I. III. pari, i •? . c. 11,
Continuât, I. XXXIV. c. \ii , p. à^)-j, p. -ja^.
LES ROIS DE JÉItlJSALEM. 'iS
seule héritière iégiliine de ce royaume, d'autant qu'elle esloit lille <!<•
Mélissende, qui estoit fille d'Amaury de Lusignan. roy de Hiérusaleiii,
et de la reyne Isabelle, où le roy Hugues 111 ne pouvoit rien prétendre
à raison de la parenté, l'alliance en vertu de laquelle les roys de Cyprr
l'avoient tenu estant finie en la personne de Hugues 11, décédé sans
enfans, qui estoit issu de la reyne Alix, fille de la reyne Isabelle'. L."
roy Hugues se deftendoit par des raisons de droit et de l'usage du
royaume, qui se voient aux Assises de Hiérusalem , dont la principab'
estoit que, par cet usage, celuy qui veut demander une succession ou
héritage, le doit faire de par celuy qui en a esté ensaisiné le dernier.
s'il est du lignage ; et ainsy Hugues estant le plus prochain héritier du
roy Hugues 11, qui avoit esté saisy le dernier du royaume de Hiérusa-
lem, il devoitseul lui succéder. Enfin, sur ce que le patriarche tesinoi-
gna vouloir couronner le roy de Gypre, elle en appela au Saint-Siége,
nonobstant lequel appel , le patriarche passa outre. Sur ce diiïérend, le
pape Grégoire X commit, en l'an 1272, l'arclievesque de INazareth et
les évesques de Bethléem et de Belinas, pour informer des droits des
parties, et pour les citer, en la cour de Rome, devant Sa Sainteté, qui
y rendroit son jugement-. L'alïaire a^aiit traisné en longueur, Marie
vint en France, au concile (|ui se tenoit à Lyon l'an i 27(1 , pour y de-
mander justice. Le roy de Gypre y envoya aussy des ambassadeurs;
et, sur leurs contestations, l'évesque d'Albe, cardinal, fut commis par
le concile pour décider ces dilïérens. Le roy de Gypre soutint (ju ils ne
dévoient pas estre jugez par la cour romaine, mais par les barons du
royaume; ce que iVlarie accepta. Mais durant le procez^ dont elle ciai-
gnoit l'événement à cause <le la puissance du roy de Gypre, elle céda,
en l'an 1^77, en présence des cardinaux, des prélats et de la plus
' Assises (le Jérus. p. 687 et seq. édit. Raynald. ann. 127-3 . 11° 18, 19. 20. —
Labbe. c. xxiii-x.xvi; édit. Beugnot, t. Il, Bzov. ann. 1276, 11" 10. — Jordan, ajuid
p. /iiS-iiç). - Assis, t. I, p. 27.5, note h. Haynald. ann. 1277, n° 17, t. XXll, p. il S;
— Sanutus. I. 111. part. 12. c. \in, x\. — André Dundul. Jacoh. Coulai-, c. i\.
Continnal. I. XXXIV. c. xvu. p. 40i. ' Continuât, de Nangis, ann. 1278; ou
-' Sanutus. I. 111. pari. 12 , c. xiii. x\ . — plutôt la Glii'onique elle-même.
0.
ItU LES RAMILLES DOllTRE-MER.
frraiule partie de la cour romaine , lous ies droits (ju'elle a voit au royaume
de Hiérusalem, comme en estant légitime JK-ritière, à Cliarles 1" du
nom, roy de Sicile', moyennant une pension annuelle de quatre mille
livres tournois sur son comté d'Anjou, dont il fut dressé un acte au-
thentique, autorisé des sceaux des cardinaux et des prélats'-^.
Chables, roy de Sicile, ayant esté sais) du royaume de Hiérusalem
par cette donation, non-seulement il commença à ]H-endre le titre de
roy de ce royaume et à apposeï' à ses patentes la date du temps qu'il en
entra en possession, mais encore il envoya des trouppes sous la conduite
de Roger de Saint-Severin , comte de Marsique^ [dont Lorédan" lait deux
personnages différents], à qui il donna la ([ualité de baile ou de régent
de ce royaume; lequel arriva, avec six galères, le 7'' jour de juin, l'an
I 9,77, à Acre-', qui lui l'ut l'endue [sans l'ésistance, grâce à ses intelli-
gences avec les Templiers] par Balian, seigneur d'Arsur, qui l'avoit
enlevée à l'empereur Frédéric*^; reçut les hommages des barons [qui
avaient d'abord consulté Hugues III sur ce qu'ils devaient faire, et n'en
' Descripl. rict. obi. per Carohim l. ( //(6'-
Inr. (le France, t. V. p. 85o.)
- Marinus Saïuiliis. L III, paît. la. c. \v,
n. ■?.■>.•]. — Continuateur de Gnill. de Tyr,
I. XXXIV, e. xxi\, \xx, p. '175, '17(3 et
note h. — De Mas-Latrie, Hisl. de Cliijjirr.
t. Il, p. (SB-Hç) i.')0. — Job. Iperiiis, Clir.
S. Bciliiti. Tlies. aiiecd. l. IH, coi. 7;Vi e.
. ' Raynald. ann. 1-278,0° 66. — Sanut.
1. 111. part. la. c. xvi,p. 927. a 28. — Geslii
Philip})! in, reg.Fraiir.p. 009. — DuChesne,
I. V, et Histor. de France, t. XX, p. rnd d.
' Loredauo, I. lit, p. 168; traduction
française, t. I. p. 186, 187.
' Continuai. 1. XXXIV, c. x\.\ni, p. '17H.
/i7(). — Cliron. de Pv. Jordan. — De Mas-
Lalrie. lli-fl. tic Clii/pre. 1. II. [i. 80. 81,
i3o, i3i. — Joli. Iperius, Clir. S. Bcriiiii.
Thés, aiiecd. t. 111. col. 7.55 a. d: 7.16 a.
'' Il y a ici probablement quelque confu-
sion dans les noms et dans les faits. On n'a
vu ni quand ni ]iar qui Acre fut enlevée au
parti lie l'empereur, et occupée par les offi-
ciers du roi de Chypre Henri L"; mais ce ne
peut être, au plus tard, que vers l'an 1 9,47,
lorsque le pape délia ce prince du serment
de fidélité à l'empereur. Or, à cette époque.
Ralian dlbelin . sire d'Arsur, devait être
bien jeune encore, puisqu'il fut armé che-
valier, dans la ville d'Acre, par saint Louis,
en 1254. (Coiitm. de Guill. deTyr. 1. XXXIV.
c. II, p. i'ii. — Marinus Sanutus, 1. III.
part. f!. c. IV. p. 220.) Mais Tyr avait
été enlevée aux impériaux (12/10) par
Balian III dlbelin, sire de Baruth, oncle
de Balian. sire d'Arsur. C'est peut-être la
resseiiiblaiiee des noms <jui aura été cause
de l'erreur.
LES ROIS DE JERUSALEM. ^lo
avaient point reçu de réponse], et niesnie du prince d'Antioche, et
établit un séneschal , un coiniestable , un niaresclial , un vicomte et autres
officiers. La guerre s'excita ensuite entre les deux roys, que !e pape
Nicolas tascha d'apaiser, sans effet. Le roy de Gypre vint la niesme an-
née à Tyr, avec 700 chevaliers et d'antres trouppes, à dessein de faiic
une entreprise sur la ville d'Acre, dans laquelle il avoit intelligence;
mais, n'ayant pas réussi, il s'en retourna en Gypre \ Depuis, il passa
encore une fois en la terre sainte, et vint à Barut au mois de janvier,
l'an 1 28.3 ; et, au mois de septembre suivant, il vint à Tyr, où il mourut
le 26"= jour de mars, l'an 128/i'^.
Le roy Gharles avoit rappelé quelque temps auparavant le comte de
Saint-Severin, après la révolte de la Sicile, et luy avoit substitué un
autre baile ou régent. Ge comte prend ces titres en des lettres du 18 de
septembre 1278 ^ : ce Roger de Saint-Severin, par la grâce de Dieu,
ff comte de Marsique et général vicaire et baile au royaume de Hiérusa-
rrlem, de par le roy di; Iliérusalem *. n
Hkm\y [11], lils du roy Hugues IIP, ayant succédé à Jean son frère
aux royaumes de Hiérusalem et de Gypre, vint en l'an 1 28(i , avec une
belle aimée navale, à Acre, où il fut reçu sans difficulté par les barons ^
ayant obligé Hugues de Pélichin, qui tenoit le cliasteau pour le ro\
Gharles, où il avoit fait entrer toutes les trouppes de France, et ceux
qui t(Mini(>iit le party du roy de Sicile, de le rendre après cinq jours
' Di' Mas-Latrie, Hixl. dv Cliijim'. Cliroii. pilai de Jérusalem, se sont entremis connjie
de frère JonJan. t. IL p. i3i. arbitres pour terminer ses dillerends avec
- Sanuins. 1. IH. c. mx p. -i-jg. frère Pol, évoque de Tripoli. Nous croyons
' Cartitl. (le Mmiosqiie. bien que cet acte est celui que Du Gange
'' Nous trouvons ces mêmes qualilications avait vu dans le cartulaire de Manosque.
données à lîoger de Saint-Severin dans un ' Nicol. de Triveto, ann. 1-387. — ^''"
acte du même jour ( Cndice diplomut. t. I. nutus, I. III, c. xix, p. -i-sg.
n° 1.55. p. 19S, 199, SSf)). [>ar lequel ' Assises de Jmis. t. II. p. :'>5-] ; Briiix e!
Boémond VU, prince d'Antiocbe, comte de ordonnances des rois de (Ihupro . n° 1. — De
Tripoli, déclare que Roger de Saint-Severin Mas-Latrie. Uist. de Chypre, t. II. p. i3i;
et Nicolas de Lorgne, grand maître de THô- I. III , (). Oy 1 -C70.
46 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
fie siège [29 juillet?]. Ensuite de quoy le roy Henry fut couronné so-
Iciiineliement roy de Hiérusaiem en la ville de Tyr ', ou en celle d'Acre,
connue écrivent Walsin^'hani - et le Continuateur de Guillaume de Nan-
tis'', le jour de l'Assoniplion de Nostre-Danie; et parce que le comte
d'Artois, qui estoit régent du royaume de Naples, crut que les clieva-
lieis dn Temple et de l'Hospital avoient trempé dans les desseins du
i(i\ de (lypre, il fit saisir tous leurs revenus dans l'étendue du royaume
dont il avoit le gouvernement. Le roy Henry, après avoir établi Philippe
il'lhelin, son oncle, baile ou régent du royaume, retourna en Gypre la
veille de la feste de saint André. Mais il jouit peu de temps du fruit de
ce succez''; car Melec-Messor, sultan de Babylone, entra en la teri'e
sainte avec une armée de 60,000 clievaux et de 160,000 piétons;
prit piemièrement les villes de Tripoli et de Laodicée, en l'an 1287
et 1 288, puis, en lan 1 29 1 '\ il vint mettre le siège devant Acre [alors
partagée entre dix-sept juridictions diflerentes, et par conséquent sans
uiiilé dans son gouvernement et dans ses moyens de défense''], qu'il
emporta [le 18 mai]; comme il lit encore les villes de Tyr, de Barul.
de Sajette . de Tortose et autres, qui furent, pour la plupart, aban-
données par les clirestiens, qui se retirèrent au i-oyanme de Gypre. Ce
prince estoit venu au secours de la ville d'Acre, sur l'avis des grands
apprests des Sarrazins, el s\ enfeima [le h mai] avec 3oo chevaliers.
[200 chevaliers et 000 hommes de pied, selon Sanudo,] aus(|uels se
Ldri'ihiiio, I. I\ . |). iHi; Irailuclioii
française , t. ! . |i. 199.
' Thomas Walsiiigh. aiui. 1288.
(jonliiiuat. [ou plutôt Chronique] de
(iuillaume de Nangis. nnn. 1^87. — Nicol.
(le Trivet . loc. cil.
' Marinus Saniitus, I. 111, part. fa.
c. \x. .\\i. \Mi. — Thomas ^\alsing■h.
ann. 1 29a.
' D'après Marin Sanudo hii-mèine. 1. 111 .
pari. la. c. \\i. Melec-Messor (Maiek ei-
Mansour ) mourut en 1 290 . lorsqn il s avan-
çait pom- assir-Mcr la villi' d Acre, (ie fut soji
lilb Serai ^kalil-.isclnal 1 (jm s en empara
sur les chrétiens, en 1291. le 18 mai. —
On sait que nos auteurs du xui'et mv' siècle
appellent sultans de Babylone les sultans
d'Éfjvptc. du nom de la ville de Babylone.
que l'on croit avoir été sur reni|)lacenienl
du Vieux-Caire. (Danville. Géographie un-
cienne, c. 19'!. graml in-fol. — Histor. de
France, t. X\ . p. 89. aia. note. etc. )
Elienne de Lu.si[;nan . Ilist. de Cyprc .
M. ilîS V'. !?>[).— Lored. 1. IV. p. i8f..
uSj : Iradiicliiin Irançaise. t. I. p. ao(J,
007,
LES ROIS DE JERUSALEM. Ul
joignirent la plupaii des trouppes chrétiennes (pii rusloiciit dans la
terre sainte^ [mais il se retira peu honorablement, le i5 mai, en
voyant l'état désespéré des affaires]. Depuis ce temps-là, le roy Henry
ordonna ([uà l'avenir les roys de Cypre prendroient la couronne Au
royaume de Hiérusalem en la ville de Famagouste, et celle de Cypre
en la ville de Nicossie ^ : ce qui fut observé jusques h la prise de Fa-
magouste par les Génois. Car alors les roys de Cypre prirent les deux
couronnes dans Nicossie. Ils continuèrent aussy de donner les dignité/,
et les titres des charges de ce royaume aux grands de leur cour; mesme
conservèrent les noms des plus illustres seigneuries, qu'ils affectèi'ent
à certains fiefs, dont ils revestirent les principaux seigneurs^.
[Henri 11 ne (!éses|)éra pas de voir se rétablir à son prolil le rouiiinie de
Jérusalem dont il avait conquis le titre. 11 existe de ce prince un mémoire* en-
voyé au pape Clément V, en i3i i-i3i2, sur les mojens de recon(|uérir la
terre sainte et d'anéantir la puissance des sultans d'Egypte. A la même épocpie.
selon le texte de Baluze •'. mais probablement avant l'arreslalion des Templiers,
le grand maître de l'ordre avait donné à ce pape des conseils [lour le même
objet. En i3i i-i3i-j, des mémoires furent également adressées à (llémenf V
par Guillaume Nogaret '', chancelier, et Benoît Zacharia. amiral du roi de
France, sur le projet d'une nouvelle croisade, (l'est encore dans le même but
(|ue Marin Sanudo composa son traité Secretii Jidelium. etc. de i3o() à i32i,
et qu'un anonyme, avocat du roi dans les causes ecclésiasli(pics au duché de
Guyenne, adressa au roi d'Angleterre Edouard I" un curieux uM'uioire De revu-
perntione Terne Sanctw . qui se lit à la lin du recueil de Bongars, p. 3i6-36i.
Tous ces conseils, tous ces expédients, proposés comme infaillibles pour le re-
couvrement de la terre sainte , n'aboutirent à rien , pas même à l'entreprise d'une
nouvelle croisade. ]
en.
' Hisl. e.vciiUi Acmnis, iiis. n[iu(l Martène, p. liSO . note û. — Et.du Lusijjiiiin , Hist.ijéi
Ampliss. Collecl. t. V, col. ylib c. d; 770 b, ik l'isle de Cypre, c. wiu. |). 79 et suiv.
c. — Reiiiaud , E.Th-nilx des histnv. arabes, ' De Mas-Lnirie, Uisl. de Clii/pre, t. II.
p. 570-873. p. 1 18-1 -20.
" Etienne de Lusignan , Gcncfl/og/e* ; Le*' * Baluze. Viue paimnnn Aeeuion. t. Il,
Roisde Hiérus. (o\. i3v°. — Hist. génér. de coi. 17G-180.
Cypre, fol. 187. ' De Mas-Lalrie. Ilisl. de Chypre, L II,
' De Mas-Latiie. Hisl. di> Chypre, 1. III. p. 1-28, 129.
',8 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Le roy de Hiérusalem avoit cour, coiiij] ou droit de monnoye et jus-
tice, qui estoit la liaute cour; et il la pou voit tenir en tous les lieux
(le son royaume, où bon lui sembloit'.
[Le roi (le .lériisalcin. dit .Icaii d'ibelin^, ne tient son royaume que de
Dieu. Il doit êlr{> couronné à Jérusalem, en l'église du Saint-Sépulcre, si cette
ville est entre les mains des chrétiens; sinon, à Tyr, par le patriarche; s'il
n\ a ])as de j)atriarche, par l'archevêque de Tyr, primat des archevêques du
royaume; à son défaut, par l'archevêque de Césarée; et, à défaut de ce der-
nier, par l'archevêque de Nazareth.
On peut lire, dans le chapitre suivant du même Jean d'ibelin ^ la cérémonie
du couronnement du roi, avec la fornude de son serment au patriarche. Ce ser-
ment se retrouve encore ailleurs '. le même pour le fond, mais assez différent
par la forme : tel est celui (jui fut prononcé |(ar Ainieri, roi de Chypre et de
Jérusalem '•'.
L'existence du royaume de Jérusalem se termine à la prise d'Acre; mais le
nom survécut longtemps à la réalité. Les rois de Chypre se regardèrent toujours
connue rois de JéTusalem. En même temps, les empereurs, comme successeurs
de Frédéric 11 cl de Conrad; les rois de Sicile, comme successeurs de Frédéric II
et de Charles d'Anjou, aucjuel Marie d'Antioche avait cédé ses droits, pre-
naient également ce titre, l^lus tard, les ducs de Savoie, par suite de la cession
des droits de Charlotte, reine de Chypre et Venise, par le fait même de la pos-
session de cette île. s'intitulèrent aussi rois de Jérusalem. Parmi ces divers
prétendants au titre, à la couronne et à la possession du royaume de Jérusa-
lem, et une foule d'autres énumérés par le père Etienne de Lusignan, dans un
ouvrage spécial sur ce sujet '% les ducs de Savoie, rois de Sardaigne. paraissent
avoir eu les prétentions les mieux fondées \ connue héritiers légitimes des rois de
Chvpre, qui avaient été les successeurs naturels des anciens rois de Jérusalem.]
' Assises (Iv .hrusnlem, \>. 55 1 ; édition ' Assis, de Jcriis. t. L [>. iS/i; Livre de
Laijbe. L 1, p. A 19, c. cclxx. et édition Jncques d'Iiielin.
Reiionol. ' Caiiiil. S. Sepitlc. n° i54, p. 275, 27G.
p. 39
Assises (le Jérusalem, L 1. c. M. <■ Les droits . miloritez el prérogatives que
jirctcndeiil au roijuume de Hiérusalem les
■' Assises de ] crus. t. I. c. mi. p. ny'-U: princes et seigneurs, etc. 1 586 . w-h".
c. rci.vi, ji. '107.
Ibid.
LES ROYS DE CYPRE.
Je ne prétens pas écrire l'histoire entière de Tisie de Cypre, ny (pii
furent ceux à qui elle a obéi preniièrenieat : je me contente seule-
ment de remarquer que, depuis qu'elle lut enlevée aux Ptolémées
d'Egypte par les Romains, elle demeura toujours en leur domination ,
jusques au règne du grand Constantin : auquel temps Galoccère, qui
en estoit gouverneur, s'estant révolté, s'en lit jirodamer roy; mais
H fut déliait par Dalmace César, ([ui le lit biuslei' vif en la ville <le
Tarse'.
Les Sarrazins et les Arabes, ayant commencé à faire des courses
dans les terres de l'empire, se jetèrent sur l'isle de Cypre, qu'ils
conquirent, sous la conduite de Mégavie, ou Muliavie, lils d'Abuba-
char, général des armées du calyphe Othman-, l'an 7 de l'empire
d'Héracléonas l II la ruina de telle manièie ([u'il en chassa les habi-
. tans* et la laissa toute déserte, en sorte ([ue Jean, l'archevesque de
cette isle, s'estant retiré à Constantinople, l'empereur Justinien Rhi-
notmète luy donna la ville de Cyzique pour y exercer les fonctions de
métropolitain, et fit ordonner au synode qui fut tenu in Trullo'-', l'an
' Cedreniis, p. 296. — Etienne de Lu- el non dVlnibècre. ([>eljeau. Ili-st. du âJh.s-
signan. Histoire de Ci/pre , 107, 108. Empire. I. XII. |). d-hj. — L'Art de vérifier
" Elmaein, c. IV. — Theophanes, p. a8.5. les dates.)
— Cedren. p. k3i. — Constantin. De The- " Constantin. De Admiiiislraiido imperio .
matibus, I. I, p. i6. (Banduri, t. I, p. 17.) c. xxii. xi.vii, xLviii. ( l'andiiri, t. I, p. 7/1.
■'' Héracléonas n'avait régné que six mois. lay. 100.)
C'est en 648, la septième année du règne de '' S//ho(/«.v Tndlituw, c. wxix , aj)iid Cons-
Constant II, que Chypre fut enlevée aux eni- tantin. De Administnitulo imperiu. ( Banduri ,
pereurs par Moavias. fils d'Aljou Soffiant. t. 1. p. i3o.)
50 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
707', (|u'à ravoiiir ccluy qui soroit archevesquo do Cyziquc, le seruil
aussi (le Cypro. Sept, ans après, cri ompcrciir la repeupla; ce (ju'il fil
(In couseiiteiueuL du calyplie, qui donna ordre que tous les liahitans
(pii avoient esté dispei'sez dans la Syrie lussent renvoyez en Cypre. Mais
«lopuis, ensuite des guerres survenues entre les Arabes et les Grecs,
sous l'empereur Niccphore [ancien Logotliète], général, le calyplie
\aron la l'uina entièrement, y renversa les églises et en chassa encore
une lois les liabilans, qu'il disjiersa en divei's endroits de ses Estais :
ce (pii arriva vers l'an 807 -. L'empereur Basile le Macédonien, ([ui
régna <[uel(|ue temps après, la repeupla derechef, et luy donna le titre
de province de l'emiiire^, y ayant envoyé x\lexandre pour en prendre
le gouvernement, qui le tint l'espace de sept ans, à la fin desquels les
Sarrazins s'en rendirent maistres pour la troisième fois; et ils la conser-
vèrent tant (jue l'empereur Nicéphore Phocas s'en empara sur eux,
I an 9()(), en ayant chassé tous les habitans sarrazins, et l'ayant re-
peuplée de chrétiens.
Cette isle demeui-a en cet estât, sous l'empire des Grecs, jusques
sous le règne d'Andronique le Tyran, qu'ls.wc Commène, de la famille
duquel j'ay parlé ailleurs", durant les divisions de 1 empire, s'en em-
para, et, assisté des foices de Sicile, s'y maintint longtemps, s'y faisant
appeler empereur. Ce seigneur conniiandoit à cette isle^, lorsque Ri-
cliai'd , roy d'Angleterre , alla en la terre sainte, avec toute son armée na-
vale, dont une partie (ut attaquée de la tem])este et jetée sur les costes
de Cypre. Isaac, en ayant eu avis'', fit marcher ses troupes contre les
Anglois, les battit et en fit beaucoup de prisoiniiers, quil maltraita
iidnimainement, ayant, suivant quelques auteurs, usé du droit receu
' Ce concile fut toiiii on liga. sous le ' Dans les l'otniliw Auguslw Uijzantmn' .
pieniier règne de JusUnien tl. (Faliricius, p. iSi.
/)')/)//(;//(. gjwc. t. XI, p. 670 , '171 . — -Fleury, ^ Conliuualeur de (luillanme de Tyi-,
Hisl. ecdcs. 1. XI>, n" 5 1 . — Lebeau , Uist. 1. XXV, c. wii. — llist. accid. des Croisades .
du Has-Eiiipiro , l. XIII. p. 18-J-184, elc. ) t. II, p. i5(). — Martène , Ampliss. Collecl.
" Cedienus. p 678. t. V, col. 632 d.
■ Cons'antin. De Tlicmalilius . I. 1. |). '17. ° Continuateur deliuill. di> T\t, I. \XV,
(R.induri. t. I. p. 17.) c. xi\-xxn, p. i(Ji-i(k|.
LES ROIS DE CHYPRE. 51
en ce temps-là dans toutes les costes de la nier, qui peinielloil au sei-
{jneur de s'emparer des persoiuies qui avoient fait naufrage et de tous
leurs biens. La nouvelle en estant venue à Richard, il lit voile du costé
de Cypre, à dessein de tirer vengeance de cette déloyauté; et, y estani
descendu avec ses troupes, il la réduisit entièrement sous son jion-
voir, le premier jour de juin , veille de la Pentecoste, ou, selon quel-
ques autres écrivains, au mois de juillet l'an 1191, s'estant saisi de la
personne d'Isaac et de sa fille, qui eurent la fortune que j'ay décrite
ailleurs ^ Cette conqueste se fit en l'espace de deux mois'^; un autre
auteur^ dit en moins de quinze jours.
Richard estant ainsy devenu possesseur de Cypre, avant sou dépari
pour la terre sainte, en laissa le gouvernement à Richard de Cam-
ville et à Robert de Tourncliem '', ou, selon d'autres, aux chevaliers
du Temple ^ Les barons et les nobles du pays le vinrent trouvei' eu
mesme temps, et luy accordèrent la moitié de leurs biens, à condition
cju'il les laisseroit dans les libertez et les privdéges dont ils avoient
jouy sous l'empire de Manuel''. Estant arrivé en la terre sainte, il \
trouva les affaires fort brouillées, à cause du diflerent (pii estoit entre
Conrad, manpiis de Montferrat, et Guy de Luzignan, au sujet dn
royaume de Hiérusaleni que l'un et l'autre prétendoient. Le ro\ de
France favorisoit le marquis, à la persuasion duquel il demanda à
i'Anglois la moitié de lisle de Cypre", suivant les conventions qui
avoient esté faites entre eux, par lesquelles ils éloient demeurez d'ac-
cord de partager également leurs conquestes. Mais, comme les traitez
ne regardoient que celles cjui se dévoient faire sur les infidèles, le roy
Philippe s'en désista. Pendant ce temps-là, Robert de Tournehem\ qui
' \oiv SteminaComneiiiciDii {FamiliieAug. ^ Sanulus, I. 111 , part. io,c. iv. jj. 198.
Byzantinœ ^ \i. i84.) ' Rronipton. p. laoo.
■ Willelmus Armorie. Philipj). I. IV. ' Rromptou , j). 1202. — Wilielinus
p. i38. Neubrig. I.IV, c.xxi. — Innocentiiis 111 , 1. 1.
Nicol. deTi'ivetto, ann. 1191. epist. i35.
' Rroniplon.p. 1200. * Du Caiigc. Hi.st. By.uut. p. iSh.
52 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
estoit resté seul gouverneur de Tisle à cause que Richard de CaniviUe
esloit mort au siéjje d'Acre, dcfllt un pareul d'Isaac qui s'esloit fait
proclaniei' empereur, et le fit attacher ù un gibet. Durant les divisions
de ce royaume, la mort du marquis estant survenue, le roy Richard
fil espouser sa veuve à Henry, comte de Cliampagne, son neveu, au
droit de laipu-lle ce comte devint roy de Hiérusalein '; et, afin de dé-
dommager le roy Guy, qui avoit des prétentions, il luy donna lislc de
Cypre, dont il se réserva riiomniage. Un autre auteur'^ dit qu'il la
donna au comte et à Guy conjointement. De fait, nous apprenons des
Actes du pape Innocent 111 ^ que l'empereur de Constantinople s'adressa
à Sa Sainteté pour faire en sorte que le roy Henry lui restituast cette
isle, ([ue le ro;^ Richard avoit erdevée aux Grecs. Peut-estre que l'hom-
mage en fut cédé par l'Anglois à Henry. Roger de Hoveden* dit que
l'isle de Cypre ne fut donnée à Guy (jue pour en jouir sa vie durant.
Rigord^ écrit (pi'auparavant «pu' de la donner à Guy, il l'avoit vendue
aux chevaliers du Temple pour la somme de vingt-cinq mille marcs d'ar-
gent, et que, le traité ayant esté résolu et rompu, il la revendit à Guy.
Sanudo*^ dit (pi'après l'avoir prise il en laissa le gouvernement à ces
chevaliei's. Mais il est plus probable que Guy la posséda par la libé-
ralité de ce roy, qui luy fit (piitter, par cette donation, ses prétentions
sur le royaume de Hiérusalem en faveur du comte de Champagne, son
neveu.
[Nous voyous, par le récit (hi Continuateur de Guillaume de T)r^ ce qu'il
faut penser de la prétendue libéralité du roi Richard à l'égard de Gui de Lusi-
gnan. Du reste, relativement à l'occupation de l'île de Chypre par Richard et
à la manière dont ce prince la céda aux Templiers, puis à Gui de Lusignan,
nous n'avons pas cru devoir relever et noter ici toutes les variantes, souvent
contradictoires, qui résuhent des diverses copies manuscrites de la coiituuia-
Matliieu Paris, ann. ) 191. p. 1 1<>. — ' Roger de Hoveden, p. yiO.
Willelmus Neulirig. I. IV, c. xxix. — Ar- ' Wirrovd. mm. 11 gi. — Ligiwif es il'uutn-
iioldus Lulicc. I. m. c. xxxvii. mer, c. 11.
- Bropipton. p. laSo. ' Snnuliis.l. III, pari. 10. c. iv.
' Geslu hiuncciilii III. p. 4(). ' L. XX\ 1 , c. Xl, xii, p. 191. iÇ^-2.
LES ROIS DE CHYPRE. 58
tion de Guillaume de Tyr. On peut les voir réunies dans le tome II des Histu-
riens occidentaux des Croisades, pages i Bg-i 69 , 1 89-1 99 ; et dans les preuves
deYHtstoirede Chypre par M. de Mas-Latrie, t. Il, p. i-aS, et t. III, p. .^gi-
595-]
Guy de Luzignan, roy de Hiérusalem, ayant, esté fait seigneur de Tisle
de Cypre, partit aussytost de la terre sainte pour en aller prendre
possession, et emmena avec soy grand nombre de familles de ces pro-
vinces, qui vinrent s'habituer dans celte isle, ausquelles il distribua les
fiefs, pour estre régis et gouvernez suivant les usages et les statuts du
royaume de Hiérusalem, qud voulut y estre observez'. Il érigea les
grandes dignitez, et donna celle de connestable à son frère Amaury;
bastit la ville de Limissa et l'église cathédrale de Nicossie, dédiée à
sainte Sophie; et enfin, après avoir possédé Cypre environ trois ans,
il mourut âgé de soixante-cinq ans, l'an 1 19^, selon Sanudo-, et non
pas 1196, comme écrit Eslienne de Luzignan^ Guy ne prit, de son
vivant, autre litre que celuy de roy de Hiérusalem et seigneur de
Cypre ".
AiMERY DK LuziGNAN, counestable de Hiérusalem et de Cypre, succéda
à son frère en la seigneurie de Cypre [au défaut de Geolfroi, comte
de Joppé, son frère aine, ([ui, appelé à la souveraineté de Chypre par
les dernières volontés de Guy et par Tassentiment des seigneurs, refusa
obstinément de se rendre à leurs désirs'']. Désirant s'en faire couronner
roy, il envoya Renier de Gibeiet en ambassade vers l'empereur Fré-
' Etienne (le Lusignaii , f//s«oîVe c/e Q//«-e , ' Continualeur île (iuillniiine de Tyr,
i. I, p. 1-23. — Loredano, 1. I, p. 6. 7, et I. XXVI, c. xii, p. 19-2 et note b; c. sxi,
suiv. la traduct. française, 1. 1 . |>. 7 et suiv. p. -203 et -208 . -2 1 1 . — De Mas-Latrie , Hist.
— Continuât, de Guill.deTyr,!. XXVI, c. MI. ik Chiijire . t. II, p. 3 et note 9, p. i-i
p. 191, iga, et variant, p. 1S8-190. fil !î3 ; t, III, p. Sgo , 696 et note .j.
' Sanut.l.IU, part. 10, c. VIII. — Benoit de Péterboroug {Historiens de
' Et. de Lusi^. ///«f. f/eC(//)re,foi. ISO v°. France, t. XVII, p. T^'io b). — Cod. di-
" De Mas-Latrie, ///.sro(VcrfeC/i(//»v', t. II. phmia. t. I, p. 870: tableaux gént^alogi-
p. 1 1 et note 2 ; t. Hl, p. 663. ques.
b!t LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
délie 11 [ou plutôt Henri VI], pour en obtenir de luy le titre'. L'em-
pereur, qui avoil receu une niesme prière de la part de Léon, prince
d'Arménie, leur envoya Conrad, archevesrpie de Mayence, son chan-
celier, ({ui, au so;iir de Sicile, vint abordei' en l'isle de Cypre, assisté
du comte Âdolplie et d'autres grands seigneurs allemans, et y cou-
ronna solemnellement Ainiery en l'église du Dôme de Nicossie[i 196]-;
et de là il |iassa en Arménie, où il couronna le j'ov Léon. Incontinent
après, la mort de Henry, comte de Champagne, estant survenue, et le
roy Aimery estant veuf de sa femme Eschive, fdle de Baudouin dlhelin,
seigneur de Rame, les barons du royaume de Hiérusaleni dépeschèrent
vers luy pour le prier de vouloir espouser la reyne Isabelle, veuve du
comte, et de recevoir par mesme moyen le gouvernement du royaume^:
ce qu'il accepta en l'an 1 198, ayant espousé la reine et ayant ensuite
esté couronné roy de Hiérnsalem. L'auteur des Assises de ce royaume*
écril qu'Amaury. df pauvre varlel el geulilliomuie, s'éleva à la supresme
qualité de roy de deux royaumes par sa propre vertu, ayant passé
auparavant par toutes les dignitez du royaume de Hiérusalem, depuis
celle de chambellan jusques à celle de connestable, et ([u'il gouverna
ses Estats tant qu'il vécut avec beaucoup de prudence, observant les
assises et les usages^, dont il avoit une parfaite connoissance''. Il mourut
[d'indigestion, après avoir mangé des dorades''], l'an 1206, âgé de
soixante ans, ayant laissé de la revue Isabelle, qui lui survécut, deux
' Anioldus Luljec. I. V, c. 11. — lllii.
\Viltebi'. iib Oldiniljorg. p. lia.
' liOiodaiio, 1. 1 , p. 1 7 ; traduct. Irançaise,
I. i. p. 19. — Continuateur de Guill. deTyr.
1. XXVI, c. XXIV, p. aia; c. xxvii. p. ai 5.
■ Saiiut. 1. m, part, lo, c. viii, p. aoi.
— Roger de Hoveden, p. 778.
' Assises de Jérusalem , p. ^98, 696. —
Labbe, Abrège roijal; édit. Beugnol. I. 1.
e. ccLxxiii , p. 409 , i3o. — De Mas-Latrie.
Hisinire lie Clii/pre. t. 1 . p. a 3.
' Assises lie Jérus. t. I, p. oOg. .570 cl
note a.
' 11 y aurait encore d autres observations
intéressantes à faire sur le caractère et sur
les actes d'Aimeri de Lusignan, comme con-
nétable du royaume de Jérusalem , seigneur
puis roi de Cbypre, enlin roi de Jérusalem.
Mais pour les détails de la vie de ce prince,
comme de tous les autres Lusignan rois de
Chypre, ses successeurs, nous nous con-
tenterons de renvoyer en général à l'IIisloire
lie Clii/pre, par .\1. de Mas-Latrie.
' .Marin. Sanut. 1. lit. part. 11. c. m.
p. aoS. — Continuai, de Guill. de Tyr,
1. XXX . e. n. p. 3o5.
LES ROIS DE CHYPRE. T)»
filles dont, j'ay parlé ailleurs*. Quant à ceux qui naquirent du premier
lit, il y eut trois fils et trois filles^ Les fils furent Hus;ues, qui lui
succckla; Guy et Jean, (pii décédèrent jeunes. Le Ligiiaoe (VmUre-mo-
ne lait mention que dn premier. Les filles lurent Bourgoigne, qui
espousa Gauthier de Montbéliard\ qui eut de cette alliance une fille
nommée Escliive, mariée à Girard, neveu d'Eustorge, archevesque de
Nicossie; Helvis, conjointe avec Rupin d'Arménie, prince d'Antioche,
qui l'enleva à Eudes de Dampierre, qui l'avoitespousée en légitime ma-
riage* ; et x\gnès, décédée en jeunesse. Le moine des Vaux de Sernay ■'
fait mention d'une fille du duc de Cypre qui, ayant esté alliée à Ray-
mond VI, comte de Tolose, fut par luy répudiée; ce qui peut estre
rapporté à quelqu'une des filles d'Aimery.
[L'existence d'une iille d'Aiiiicri mariée au comte de Toulouse, Haiinond VI,
était un point resté obscur jusqu'ici. Dom \'nissète'^, se fondant sur le texte
du Continuateur de Guillaume de Tyr. donm'' ])ar Martène\ dit <|ue Rai-
mond VI épousa Bourgogne, tille du roi Aimeri. L'Art de rérijicr ks dates ^
suit l'opinion de dom Vaissète. Cependant le texte de Martène ne nonuue pas
ici Bourgogne, et dit seulement qu'une dame, iille du roi de Chypre (qu'il
ne nomme pas non plus), fut prise pour femme par le comte de Saint-Gdles
(Raimond VI), et que ce seigneur la répudia peu après pour épouser la sœur
du roi d'Aragon; f[ue cette dame épousa ensuite un chevalier parent du lomte
de Flandre Baudoin, qui passa en Chypre et recpiit du roi Aimeri le royaume
au nom de sa femme. Sa re(piéte fut repoussée avec mépris, et le roi lui en-
joignit avec menaces de (piiller l'île au plus vite. Or le texte de Martène ne
dit pas que ce fût à son beau-père que le chevalier flamand adressât cette
n'ilamalion. Elle eût été, en ce cas, le comble de l'absurdité, puisque Aimeri
tenait le royaume de Chypre de son chef, couune héritier de son frère Gui,
' Xoiv Les Rois (le Jénisniem. ^ Monachus [Petnis| Vnilium Sarnaii,
' Loredario, 1. I, [i. \i^'^\ tiaduction c. iv. (Hist. de Fi\ t. XIX. p. 9, c. note.)
française, I. I, p. ao. — Marin. Sanut. ^ Histoire du Languedoc, t. Ili, p. 85.
1. m. [)ai'[. 1 1. c. IV. p. aoi). — Continuât. 86, ioq, io3, 548, SAg, note x.
do Gnili. de Tyr, I. XXX, c. xv, p. 3o8. ' Ampliss. Coll. t. V. col. 609 a, b, c.
Conliniial. etc. 1. XXVI, c. xxi, p. -loS. ' Les Rois de Clii/pre : — Les Comtes de
' Innocentius III , 1. iV, epist. io5. Toulouse.
5f, LES FAMILLES DOIITRE-MER.
ot (|iio sa fille, en supposant même (pi'elle eût été son héritière unique, n'avait
rien à v prétendre qu'après sa mort. Pierre fies Vau\-cle-Gernay ' dit que Rai-
mond VI avait épousé successivement Béatrice, sœur du vicomte de Béziers:
une tille du duc de Chypre, ipi'il ne nomme pas; Jeanne, soeur du roi d'An-
idelerre: Éléonorc. sœur du roi d'Aragon. Les éditeurs du XLV volume des
llislorie)i.i (le France ont pensé aussi, d'après Vaissète, qu'il .s'agissait ici
d'une fille du roi Aimeri; et nous voyons que Du Gange avait avancé la même
opinion.
Cependant Sanudo- avait «lit (pie la fille de l'empereur de Chypre, pri.se
autrefois par Richard, se maria à un chevalier de Flandre, (pii réclama en
son nom le royaume de Chypre; et Du Cange lui-même a rappelé ce fait dans
ses Familles byzantines'.
Or nous savons que la dame mariée à Raimond \ I de Toulouse était la
même que celle qui épousa depuis un chevalier flamand, et que cette princesse
était fille d'Isaac, ancien roi, duc ou empereur de Chypre. Mais la Continuation
puhliée par Martène était inconnue à Du Cange, qui paraît n'avoir que peu
consulté les copies manuscrites des diverses continuations de Guillaume de Tyr.
Enfin le texte de la Continuation, qui forme le IP volume des Histoneiix
onklentaux des Croisades lève toutes les difficultés*, en établissant nettement
que ce chevalier flamand, nommé Baudoin, parent du comte Baudoin, empe-
reur de Constantinople, renconira à Marseille une dame, fille de l'empereur
de Chypre, autrefois emmenée caj)tive par le roi Richard. Devenue libre après
la mort du roi d'Angleterre, elle s'était rendue à Marseille; là le comte de
Saint-Gilles (Raimond VI. comte de Toulou.se) l'avait épousée, puis répudiée
(pielque temps ajjrès. De retour à Marseille, elle épousa en secondes noces le
chevalier flamand ipii réclama en son nom le royaume de Chypre, etc.
Ainsi tout s'explique : il n'y a plus ni obscurité, ni contradiction, ni invrai-
semblance, dans les divers mariages d'une fille d'un roi de Chypre, ni dans les
revendications poursuivies en son nom. Quanta Bourgogne, fille du roi Aimeri.
il paraît certain cpi'elle n'épousa jamais le comte Raimond VI. et qu'elle n'eut
d'autre mari (jue Gautier de Montbéliard ^J
' Hisi. Albigctts. c. IV. [Uisloriens ilf * Continuât, (le Giiill. de Tyr. I. XXVIII .
France, t. XIX, p. 9 et notée.) c. \. p. a5G, -iSy.
- Livre 111. part. 11. c. i. p. -lo-i. ' Lalibe. Lignages d'mlve-mer, p. 358.
■ FnmiL ÀKgiist. Uijumt. p. l8i. i-2."). — Cudic. diplom. t. I. p. 072 : ^otkei
LES ROIS DE CHYPRE. 57
Hugues, fils d'Aimery, estoit fort jeune lorsque son père mourut'.
C'est pourquoy les estais avisèrent de luy donner pour tuteur et régent
du royaume, Gautier de Montbéliard, son beau-frère, qui le gou-
verna en cette qualité avec peu de conduite 2, ayant fait plusieurs et
indues exactions sur les peuples, qui luy attirèrent non-seulement leui'
haine, mais encore l'aversion de Hugues, qui, estant devenu majeur,
le cita devant la cour des pairs \ arresta tous ses biens, et l'obligea de
se retirer à Acre*; dont Gautier se plaignit au pape Innocent 111, qui
'donna commission, en l'an 1211, au patriarche de Hiérusalem, pour
apaiser ce différente L'année suivante, il eut quelques démeslez avec
Jean de Brienne , roy de Hiérusalem , comme on apprend des épistres
du niesme pape®.
Hugues se trouva avec le roy de Hongrie, le duc d'Autriche et autres
princes chrestiens, en la ville d'Acre l'an 1217, lorsqu'ils se prépa-
rèrent pour le siège de Damiette^ Mais le roy de Hongrie abandonna
laschement cette entreprise et attira à son party le roy Hugues avec le-
quel il se retira en la ville de Tripoly, où le roy de Cypre mourut
quelque temps après [peu de jours après le maiiage de sa sœur Mé-
lissende avec Boémond IV le Borgne, prince d'Antioche], l'an 1218',
ayant à peine atteint l'âge de trente ans. Son corps fut inhumé en
l'église de Tripoli, et depuis fut porté en Cypre en l'église de Saint-
Jean de l'Hospital de Nicossie.
généalogiques. — Du Gange, Obset-i'ations même, se réfugia à Acre, au lieu de rendre
sur Villehardoin , p. aSa. ses comptes.
' Samit. 1. III, part. 1 1, c. ni, p. aoo.— ' Innocentius III, 1. XIV, epist. loi.
Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXVI, c. xxi. " Innocentius III, 1. XV, epist. 206.
p. ao8;l. XXX, c. xu, p. 3o5. — Assises ' Sanulus, 1. III, c. vi. — Continuai.
de Jérusalem, t. H. p. iaS. I. XXXI, c. x, p. 3aa, 3a3.
' Loredano, 1. l, p. aS; Irad. fr. t. I. ' Sanut. 1. III, c. vu, p. ao8. — Gode-
p. 98. — Sanut. L III, part. 1 1, c. v,p.aoC. fridus Mon. ann. laiy, p. a86. — Jordan.
■' Assises de Jériis. t. I , p. /igfi , note 1 . apud Raynald. t. XX , p. 436 ; 1 a 1 8 , n° 1 8.
'' Selon le Continuateur de Guillaume de — Continuât. 1. XWI, c. xni, p. 3a 5;
Tyr(l. XXXI, c. v, p. 3i5, 3i6) et Lorédan i. XXXII, c. xxi, p. 36o. — Loredano, 1. 1,
(1. I, p. a8; traduction française, t. I, p. 33, 34; traduction française, t. I,
p. 3o-3a), c'est Gautier qui, de lui- p. 38. ig.
8
58 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
Ilavoil, espoiisi",(lès l'an 1208, Alix, fille de Henry, comte de Cham-
pagne et d'Isabelle, reyne de Hiérusalem [comme il avait été convenu
dès Tannée 1196 entre le comte Henri de Champagne et Aimeri,
alors connétable du royaume de Jérusalem; et] suivant les conventions
qui en avoient esté dressées l'année pi-écédente [1207] entre Jean
d'Ibelin, bade ou régent du royaume de Hiérusalem, son frère Philippe
d'Ibelin et Guillaume de Dampierre d'une part, et Garnier de Legny
chevalier de la part de la comtesse de Champagne, en présence de
C[larembaud],archevesquede Tyr'. Ce Gudlaume de Dampierre avoit
eu dessein de l'espouser dès l'an i2o5-; mais il en fut empesclié par
le pape Innocent IH^, à cause de la parenté qui estoil entre eux,
comme l'on apprend d'une bulle de ce pape, adressée à cet effet à lar-
chevesque de Sens et à l'évesque de Cliaalons. Il se maria depuis avec
Marguerite, qui fut comtesse de Flandres.
[Celte bulle, (|ui serait en effet de l'an i2o5, iS août, c'est-à-dire de la
8' année du pontificat d'Innocent 111 , si elle était de ce pape , est d'Honorius III ,
la S' année de son pontificat, c'est-à-dire laaS, même date du mois. En
effet la princesse Alix y est traitée de reine de Chypre : >or elle n'épousa le roi
de Chypre, Hugues I", qu'en 1208; donc cette bulle ne peut être que d'une
date postérieure à son veuvage , qui eut lieu en 1918. D'ailleurs , en 1 2 0 5 , Alix
avait à peine onze ou douze ans, étant née au plus tôt en 1 198, peut-être en
119/1, puisque Henri de Champagne, son père, n'épousa ht reine Isabelle
qu'en 1 1 «ja, et qu'Alix ne l'ut pas l'aînée de ses filles, s'd faut en croire L'ir?
de vérifier les dates ^, qui nomme une princesse Marie, morte enfant, comme
étant née avant elle. Baluze et les éditeurs du tome XIX des Historiens de
France ont publié cette lettre comme étant d'Honorius. Le Cartulaire même
' Sanut. 1. III, c. IV, p. 2o5. — Cartii- do Guill. de Tyr, I. XXVI. c. xxi, p. 209:
iaire de Champagne de M. de Thou. I. XXX, c. x\. p. 809.
n° 80. (Ribliotlièque impériale, fonds latin. " Carlul.deChampagnedelaBibl.duRoy,
ms. 5999, fol. 61 v°.) — Paclum Matrimo- fol. oo. (Bil)i. iuip. anc. lus. lat. 5998 .i. 1
nii, etc. (Martène Thesmir. Anecdoct. t. 1 . Epist. Innocentii 111; Baluze, apjiend.
col. 806, 807.) — Innocentius 111 papa. t. 11, p. 852. — Histor.de France, t. XIX ,
Epist. — De Baluze, t. Il — De Mas-Lalrie . p. 735.
Hist. de Chypre, t. H, p. 34. — Continuât. '' Comtes de Champagi
ne.
LES ROIS DE CHYPRE. 59
de Champagne, cite par Du Gange, la donne sous le nom d'Honorius. D'après
ce document, le mariage d'Alix avec Boémond V ne serait pas antérieur à
l'année laaS; et par conséquent Guillaume de Dampierre n'aurait épousé
Marguerite de Flandre cpi'en cette même année au plus tôt, quoicpie les Dates '
mettent cette alliance en i a i 8.]
Le roi Hugues laissa de cette alliance Henry, qui lui succéda, et
deux filles, dont Tune, nommée Marie, espousa Gautier IV, comte de
Brienne; l'autre, appelée Isabelle, fut donnée en mariage à Henry,
fils puisné de Boémond IV, prince d'Antioche, cjui en eut Hugues lîl,
roy de Cypre, et Marguerite, femme de Jean de MonUbrt, seigneur de
Tyr-. La reyne Alix, après le décez de son mary, reprit une seconde
alliance avec Boémond V, prince d'Antioche, l'an i 222^; et, ce mariage
ayant esté dissous l'an laSS'*, elle se remaria, deux ans après, avec
Baoul, seigneur de Cœuvre, frère du comte de Soissons, comme j'ay
remarqué ailleurs^.
Henry, surnommé le Gros, fils du roy Hugues et de la reyne Alix,
navoit que neuf mois lorsque son père décéda •". D'abord il y eut quel-
ques bruits et quelques difficultez sur le gouvernement, tant que le
jeune prince eust atteint son âge. Ce qui obligea le pape Honorius III ',
non-seulement de prendre le soin de ce royaume en le mettant sous la
protection du Saint-Siège, mais encore donnant ordre à Pelage, évesque
d'AIbe, légat apostolique, et au grand maistre des Templiers, de veiller
à sa conservation. D'antre part la reyne Alix, mère du roy, donna la
' Comtes de Flandre. " Assises de Jérusalem, p. 543; Labbc.
■ Continuai, de Guill. de Tyr, 1. XXXH. édil. Beiignot, t. II. p. hw. — Sanul.
c. XXI. p. 3Co. — Etienne de Lusignan. 1. 111. part. 11, c. vu, p. 308. — Jordan.
Généalogie des roijs de Ci/pre. foi. 10 v° et 16. apud Raynald. 1218, n°iS, t. XX, p. iSôb.
— Labbe, Lign. d'outre-mer. p. 869. iaS. — Contin. de Guillaume de Tyr, I. XXXII,
Continuât, etc. 1. XXXII, c. XXI, p. 36i; c. xxi.p. 36o. — De Mas-Latrie , f/wto/re rfc
I. XXXIII, c. xni, p. 38o. CJnjiyre, t. II, p. 33 , note a.
^ Conlinuat.etc.I.XXXIII,c.xLi,p. /108; ' Honorius III. £)«'«/. I. li. 1267, 1270.
c. L, p. iao. — De Mas-Latrie, Histoire de Cluiprc . t. Il,
^ Voir Le* Rois de Jérusalem. p. /17; t. III, p. 610, 611.
60 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
conduite de toutes les ailaires du royaume à ses deux oncles Jean et
Philippe d'll)elin, qui firent couroiuier le jeune Henry par Eustorge.
archevesque de Nicossie, n'estant encore âgé que de sept ans, du con-
sentement de sa mèi'e et de la haute cour'. PhHippe d'Ibelin, baile
de Cypre, estant décédé l'an 1228 2, le gouvernement demeura au
seigneur de Barut, son frère, contre lequel la reyne eut quehjues
différents, et mesme ayant esté obligé de se retirer en la ville de Tri-
poli, elle voulut déposséder le seigneur de Barut et luy substituer Ga-
merin Barlas; mais il ne put estre receu par la haute cour en cette
qualité.
[D'après le Continuateur de Guillaume de Tyr ^ c'est peu après son
mariage avec Boémond V (laû-!) que la reine Alix voulut déposséder, non le
seigneur de Baruth. mais Philippe d'Iheiin. son h-ère, de la régence du royaume
de Giiypre, pour lui subslituer Camerin ou Aimeri Barlais. Mais Philippe ré-
sista, p( tous les seigneurs s'accordèrent pour le maintenir dans ses fonctions,
hors un seul, Baudouin de Belesme, qui déclara ne reconnaître d'autre baile
du royaume que la reine mère. A ces mots, tous les partisans des Ibelin lui
coururent sus et le laissèrent pour mort. Le récit de Lorédan ^ est un peu dif-
férent, et suppose que Philippe d'Ibelin avait quitté la régence, mais qu'il ne
vonhit point souffrir Camerin Barlais pour successeur.]
Ensuite quelques barons de Cyj)re, qui favorisoient la l'eyne, appe-
lèrent l'empereur Frédéric, «pii passoit en la terre sainte pour recueillir
la couionne du royaume de Hiérusalem. (jui luy estoit échue du chef
de sa femme ^ Frédéric estant entré en Cypre, le seigneur de Barut le
vint trouver avec le jeune roy^ L'empeieur les traita d'abord humai-
nement, puis, faisant éclater son dessein, fit arrester l'un et l'autre. Il
forma ensuite diverses contestations contre le seigneur de Barut, luy
' Loredaiio, 1.1. p. 3i; traduction li-aii- Mann. Sanut. 1. 111. c. \i, p. an.
çaise, t. I. p. 39. -213. — Mathieu, Paris, ann. i-i-îi). — Joi-
" Sanut. I. III, c. .\i, p. -211. dan. n|i. Raynaid. i-Jag. 11° 3i, t. XXI,
' Continuât, de Guill. de Tyr. I. .XXXIl. p. ;).
c. x.\i.p. 3()0-363. ' ' Continuât, etc. I. XXXIII. '■. i-m.
" Lored. I. 1. p. 63; Irad. f'r. t. 1. p. /19. p. 3(16-3r)().
LES ROIS DE CHYPRE. 61
rlispulaiit la seigneurie de Barut et la (jualité de baile de Cypre. Mais
par l'entremise de quelques grands il l'ut convenu que, pour le premier
point, il serait décidé par les barons du royaume de Hiérusalem, et.
pour le second par ceux de Cypre. Cependant Frédéric, avant de passer
en la terre sainte, donna le gouvernement de Cypre à cinq seigneurs,
sçavoir : à Camerin Barlas. Almeric de Bessan, Caain Le Boux, Guil-
laume de Bivet et Hugues de Gibelet, tant que le roy fust majeur'. \
laissant des trouppes alemandes poui- garder les places.
[Le Continuateur de Guillaume de Tyr '^ présente ces derniers faits fout au-
trement. C'est au moment de partir d'Acre pour l'Italie (1229), et non avant
de passer dans la terre sainte, que l'empereur Frédéric céda à ces cinq sei-
gneurs le gouvernement ou la bailie de Chypre, qu'il avait droit de tenir pondant
trois ans, juscpi'à la majorité du roi. Il le leur vendit pour dix mille man.s
d'argent, qu'ils devaient remettre à Balian de Sajette et à Garnier l'Alemant.
ses baillis au royaume de Jérusalem.]
Les allaires demeurèrent en cet estât jusques en l'an laSa, que le
seigneur de Barut, avec des troupes, entra dans l'isle de Cypre 3. se
joignit avec le roy, qui estoit en la garde des cinq barons, et se rendit
maistre de l'isle. L'empereur ayant envoyé contre luy Hicliard, mares-
chal de l'empire, il le deffit entièrement. Il y eut divers sièges de places,
où plusieurs grands seigneurs perdirent la vie.
[Ce récit est confus et obscur: voici l'ordre des faits tel qu'il résulte du Con-
tinuateur de Guillaume de ïyr * :
Richard Filangieri, maréchal de l'empereur Frédéric II, envoyé par ce
prince en Chypre et en Svrio pour y soutenir ses prétentions à la bailie de
Chypre contre le sire de Baruth, Jean d'Ibelin, enleva à ce seigneur sa terre,
et assiégea son château de Baruth (laSi). Jean d'Ibelin détermina le roi
Henri'', et une partie des seigneurs cypriotes, à se joindre à lui contre Ri-
chard. Taudis (pi'il étail à Acre, occupé à souhner le peuple coiilrc l'autorité
' Furuie sciuvi.'iit employé par I auleui- Gotlel'ritlus iiiuii. aiin. i-2oi.
pour ; jusqu'à ce fjtie le roifùl mrijeur. * ('.(iiilinuat. deGuill. dfi Tyr. I. XXXllI .
■ Continuateui' de (juillauiiie de Tyr. e. xxi\-\\vi, j). oSy-Siji.
1. XXXIII, c. IX, p. 375. 'Continuât. etc.l.XXXlIl.c.xxvHi. p. ;'>94.
a'2 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
(|p Ricliard cl de l'empereur \ Richard surprit son armée à Casal-Imhert et la
mil en déroute (i aSa , 3 mai) 2, puis envahit l'île de Chypre, qu'il soumit tout
entière, excepté les châteaux de Dieu-d'Amour et de Buiïavent (laSa)^ Ce-
|),.n.lan( U- sire de Barutli ranima les Cypriotes et le roi lui-même, découragés
par ces revers, en leur prêtant de rar;;ent. produit de la vente de deux
ca^au\ par ses deux neveux, Jean de Césarée et Jean d'ibelin*, et en levant
.le nouvelles troupes, avec les.pielles il rentra en Chypre, reprit avec le roi
la plupart des villes; battit Richard à Agridi, le iD juin 1 aSa; reprit Cérines
après un an de siège (i 2 33), et força les Impériaux de quitter l'île et de se
retirer pour la plupart en Arménie ^.]
Henry devint ensuite seigneur du royaume de Hiérnsalem^ qui luy
échut par le décez de sa nièi'e arrivé en l'an 12/16.
[Par un acte de 1 2/17. il céda à son neveu, Jean de Brienne, fds de sa sœur
Marie et de Gautier de Brienne , tous ses droits sur les comtés de Brie et de
Champagne''.]
Deux ans après [la nior! de sa mère], le roy saint Louys estant des-
cendu en Tisle de Cypre pour passer en la terre sainte, non-seulement
Hem'y le recueillit et luy rendit tous les honneurs possibles, mais encore
pi'il la croix avec la plupart des barons et des prélats de Cypre, à des-
sein de l'accompagner en son entreprise d'Afrique»: ce qn'il fit, s'estant
trouvé avec luy au siège de Damiette. Il vint encore au secours du même
roy en l'an i'j5!i'' lorsqu'il entreprit avec le sultan de Babylone d'aller
attaquer le sultan d'Hala])(>'«. Il mourut la mesnie année, ou selon le
cavalier Loredan, le 8"= jour de juin de l'année suivante. [Loredan"
' Continuai, de Guill. de Tyr, I. XXXIII , ' Labbe , Alliance clironolog. t. II , p. 65G.
c. XXIX, xxxni, 11. 3q.S. ' Guillaume de Nangis, In sanctum Ludo-
^ M. ibid. c. XXX, XXXI, p. Sgô-SgS. vicum, p. 867, 368, 356; édit. Diichesne.
' U. thid. c. xxxni, p. 399. — Vincentius Bellov. 1. XXXII, c. xcvni.
* M. ibid. c. X.XX11, p. 398, 399.— Cod. " Mathieu Paris, ann. laSa, p. 564.
diplom. t. I , n° 1 4 , p. 39-3. '" Sanut. 1. 111 , part. 1 a , c. iv. — Conli-
' Contimiat.etc.l. XXXIII, c.xxxiv-xxxvi, nuat. de Guill. de Tyr, 1. XXXIV, c. 11,
1). hno-lio-i. — Loredano , 1. II, 10-2-1 08 ; [,. 4/41.
traduction française, t. I, p. 119-1-37. " Loredano. I. II, p. i3-3; traduction
" Sanut. 1. 111. part. 1-2, c. i. française, t. I, p. i5i.
LES UOIS DE CHYPRE. fWi
dit le 8 janvier.] L'empereur Frédéric avoit eu dessein, lorsquii esloU
niaislre de Cypre, de luy faire espouser la fille de Guillaume Longue-
Espée, comte de Sarisbéry, bastard de Henri II, roy d'Angleterre. Mais,
outre que le roy avoit de l'aversion pour ce mariage ', elle vint à décéder
presque au mesme temps en la ville de Cérines. Incontinent après . sça-
voir en l'an ia38 [ou i'^37]'^ il espousa Esthiennette ou Stépllani(^
sœur d'Aitlion 1", roy d'Arménie. Elle semble estre nommée Emeliiic
dans Guillaume de Nangis^. Cette reyne estant décédée, il s'allia en se-
condes noces avec Plaisance, fdle de Boémond V, prince d'Antioclie*.
Ce second mariage se fit en l'an i95o, au mois de septembre, duquel
il laissa un seul fils, qui luy succédai Plaisance se remaria depuis au
seigneur d'Arsur.
Hugues, IP du nom, fils du roy Henry, reçut la couronne de Cypie,
si nous en croions Loredan'^; ce qu'il y a lieu de révo(pier eu doute.
vu que Sanudo '' écrit en termes exprès qu'il mourut avec la qualité
d'héritier de ce royaume'. La reyne Plaisance, sa mère, gouverna
l'Estat durant la minorité de son fils, avec le titre de régente et de
baile. Elle prit en cette qualité le party des Vénitiens et des Pisans, eu
la querelle qu'ils eurent, en l'an i-^Sy, contre les Génois, en la terre
sainte, et amena, à cet elfet, son fils à Acre. Ce qu'elle lit à la per-
suasion du prince d'Antioche, son frère, du comte de Japlie et du
maistic du Temple'. Cette reyne estant décédée l'an 1-361 . Hugues de
' Loredano, I. II, p. 1 i3; tniJuction ' Sniiul. I. III, part. 1 •■. , c. lu. — Coii-
française, t. I, p. iSa. tinuat. de Guiil. de Tyr, I. XXXIV. c. 1.
'• Sanut. I. III, part. 11, c. \i\. — Spi- p. h'dy.
«feg-. t. VII, p. 217. ' Loredano. i. H. (>. 100; Iraduelioi]
' GmWAhT^^angisJnsanctimLudovicum, française, t. I, p. i5i.
p. 348. ' Sanuto. I. Kl, part, i-! , c. \ . vi.
" Vincentius Bellovac. 1. XXXIl, c. xcii. ' Etienne de Lusignan . Géimil. des ivi/x
— Continuateur de Guillaume de Tyr. de Cypre , îq\. 17.
I. \XXni, c. \Li. p. A08. — De Mas- " Sanut. 1. III. c. vi, vu, vni. - Cond-
Latrie. Histoire de Chypre, t. II. p. 61. nuat. 1. XXXIV. c. m. p. 'l'i:!.- - Um. de
note 1. Jerus. l. II, p. /loi, ios.
U LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Lusi;;iiaii, fils de Henry d'Antioche et d'Isabelle, fille de Hugues I", roi
de Cypre, fui fait baile et régent du royaume de Cypre ' [malgré les
|)r(Hen(ious de sa mère Isabelle et de son cousin Hugues de Brienne-];
et. en cette qualité, il conduisit, en l'an i 265, une belle armée navale à
Acre, contre Rendocbar, ayant en sa compagnie cent trente chevaliers,
sans les autres gens de clieval; auquel temps la chevalerie de la milice
de Cy])re estoit en grande réputation. Il conduisit encore des troupes,
("Il !"an 1 266, vers Tabarie, où, ayant esté rencontré des Turcs, il reçut
(pielque échec et fut delîiiit par eux. L'année suivante, le jeune roy
Hugues décéda au mois de novembre, âgé de quatorze ans, et eut pour
successeur le mesme Hugues, régent du royaume, son cousin^. Il fut
inhumé en l'église des dominicains de Nicossie, où estoit la sépulture
(h's Ibelin, que le monastère reconnoist pour fondateurs*. Il fut ac-
cordé en mariage à Isabelle, fille aisnée de Jean dlbelin^, seigneur de
Barut, et d'Alix d'Atliènes; d'autres écrivent qu'il l'espousa; mais ce
mariage ne fut pas consommé à cause du bas âge du prince.
Hugues, 111'= du nom, fut couronné roy de Cypre^ par Guillaume,
patriarche de Hiérusalem, et prit le nom de Lusignan, à cause de sa
mère, que ses successeurs conservèrent depuis. Il fut aussy couronné
roy de Hiérusalem, ayant succédé aux droits de ce royaume à Hu-
gues II, comme j'ay remarqué ailleurs". Ce titre néantmoins luy fut
contesté par Marie, fille de Boémond IV, prince d'Antioche, laquelle
' Sanut. I. III. c. VI. p. Qai. — Conli- ' Etienne de Lusignan, Généalogie des
nuat. I. XXXIV, c. iv. p. 4i6. — Assis, de j-oys de Cypre, fol. 27, v°.
■Unis. l. II, p. iao. ' Lignages d' outre-mer ; Labbe, p. 3Go.
" Mais la baitie du royaume de Jérusa- Sys, h-2% et 43o.
leni fut adjugée à Isabelle, et Hugues ne " Sanut. 1. III. parL la, c. viii, p. aaS.
l'eut cpi'apiès la mort de sa mère. {Assis. — Continuât, de (juill. de Tyr, 1. XXXIV.
de .lénis. t. II, p. ioa.) e. \. p. 'liVj. — Assis, de JénisaJem. t. Il,
^ Loredano, I. III, p. i5i, i55; Ira- c. xii. p. 5i5.
duction française, t. I, p. 17a, 178. — " \ on- Les lîois de Jérusalem, p. à-i. —
Continuai. deGuill. de Tyr. 1. XXXIV, c. x, Assis, de Jvrus. t. 11, c. xui. xvii. p. -'ii5.
p. 65C. — \ssis. de Jérus. t. II. p. 4i5. /ik).
LES ROIS DE CHYPRE. G5
céda ses droits à Charles ^■^ roy de Sicile, ce qui donna occasion à
une grande guerre entre les deux roys, dans la terre sainte. Durant
lequel temps il fit diverses expéditions contre les infidèles'; et entin,
après avoir acquis beaucoup de réputation durant le cours de sa vie.
à cause de sa valeur, (jui lui fit donner le surnom de Grand, il mou-
rut en la ville de Tyr, le 26^ jour de mars. Tan 1286. Son corps
fut apporté en Cypre, et fut inliumé en une abbaye de Tordre de
Prémontré, qu'il avoit construite et fondée près de Cérines. Il avoit
espousé Isabelle d'Ibelin, fille de Guy d'Ibelin, connestable de Cypre,
et de Piiilippe de Barlais-, de laquelle il eut six fils et quatre filles,
sçavoir : Jean^ qui luy succéda au royaume de Cypre; Boémond.
prince de Galilée, dont la mort, arrivée en l'an 1288, causa celle de
son père\ par le desplaisir qu'il en conçut; Henry, l'oy de Cypre:
Amaury ou Amalric, seigneui' de Tyr; Guy, connestable du royaume
de Cypre, et Aimery, que Loredan ^ nomme Camerin, (jui succéda
en la dignité de connestable de Cypre, après le décez de Guy, son
frère, avenu en l'an i3o3 [et qui. lui-même, mourut en prison, l'an
1 3 1 1 ^J. Les filles furent Marie, qui espousa, en Tan 1 3 1 5, Jac([ues 11 ,
roy d'Aragon % après la mort du(juel elle retourna en Chipre'^;
Marguerite, femme de Toros, roy d'Arménie; Alix, mariée à Ba-
liaii d'Ibelin, prince de Galilée, et Helvis, laquelle mourut sans al-
liance, au mesme joui' cpie son frère Boémond, si nous en croions
Loredan'^ »
Siiiinl, 1. m, part. i-î. c. Il, xiv, xix. ' Raraon Montaner, e, a«o. — Biicbon,
' Lignages d'onlre-mer, Lahbe, p. 36o, l. II, p. 876, ^77. — Sniita, arin. i3iA.
/,.io. — Sanut. I. III, c. xix, p. 39(). i3i5. — Hier.Blanca. — Loretlano. p. 16G.
' Etienne de Lusignan. Chronograjjîa, etc. — Constanzo, I. IX, part. 1.
tableaux généalog. lin du volume. — Lign. ' Nous conservons ici cette forme , qui .
d'outre-mer, c.ii. Labbe, p.3Co, 36i, 4-26. dans une correction de troisième main, pa-
* Sanut. 1. III, c. XIX, p. 3-29. raît avoir échappé à Du Gange. Mais partout
' Loredano. 1. IV, p. ao5, qoG ; traduc- ailleurs il emploie la forme Cijpre , quand il
lion française . t. I.p. 927. — De Mas-Latrie. parle en son nom.
///s(o//c (/e C/i///>re, t. II. p. 1 3 (j et note 7. '' Loiedano. I. 111, p. 1G7; traduction
° Loredano. I. V, p. o8u: traduction française, t. I.p. i85. 1 86 ; I. VI, p. 3o5;
française, I. 1. |i. 809. traduction française, [i. 337.
9
(i6 LES FAMILLES D'OUTRE-MEU.
[Selon Etienne de Lusignan', Chelvis épousa le roi d'Arménie Théodore,
c'est-à-dire Thoros 111 ; mais cette alliance aurait eu lieu après le retour du
roi Henri II dans son royaume (i3io), et Thoros III mourut en 1299.
Peut-être l'aut-il ajouter aux princesses filles de Hugues III une cinquième
(ille appelée Lucie'-, inconnue d'ailleurs, mais nommée dans un acte du roi
Hugues IV (1 33o, 3 1 janvier), où ce princ(! déclare avoir acheté ime maison à
la princesse Lucie, sa tante.]
La reyne Isabelle décéda Tan i?}:i-j. [Hugues III avait une sœur
nommée Marguerite, qui épousa Jean de Montlort, seigneur de Tyv
et du Torons]
Jean, ayant succédé à son père en ses Estats, fut couronné soiein-
neilement roy de Gypre en la ville de Nicossie, le 1 1' jour de may.
l'an 1284*. n mourut l'année suivante, le 20 de may, sans avoir pris
alliance, et l'ut inhumé en l'église de Saint-Dimitri de Nicossie. Quel-
ques auteurs^ ont écrit qu'il fut empoisonné par ses frères.
Henri, 11*= du nom, parvint à la couronne de Cypre après le décez
de son frère. Les comraencemens de son règne furent peu heureux,
toute la terre sainte estant retournée en la puissance des infidèles,
nonobstant tous ses efforts et l'alliance (|u'il fit, à cet effet, avec les
Tartares.
[Un moment, en l'année i3oo, si l'on en croit Lorédan '', par suite dune
grande victoire de Gasan, roi des Tartares (Casan-Khan, empereur des
Mongols), sur Malek en-Naser (Naser-Mohammed), sultan d'Egypte, toutes les
villes de Syrie rentrèrent sous l'ohéissance des chrétiens, et les chevaliers du
Temple et de l'Hôpital revinrent à Jérusalem, où se rendit aussi, en qualité
de gouverneur et accompagné de 3oo cavaliers, Amaury, frère du roi, prmce
' Histoire de Chypre, fol. liS. ' Sanut. I. III, c. .\ix.
- De Mas-Latrie, Histoire de Chypre, ' Loredano, I. 111, |). 178; traduction
t. II, p. i63. française, t. I, p. 198.
' De Mas -Latrie, Histoire de Chypre, ' Loredano, 1. IV, p. 202 , aoS ; traduc-
t. II. p. 73 noie 3. lion française, t. 1. p. aa-'i, 226.
LES ROIS DE CHYPRE. 67
(le Tyr et connétable du royaume de Jérusalem'. Mais bientôt le départ de
Casan, obligé d'aller comprimer des soulèvements dans son royaume, et sa
mort, qui suivit de près, firent retomber la Syrie sous la domination tlu sul-
tan d Egypte. Sanuto-, rappelant le même l'ait, ne parle pas de Jérusalem, et
dit seulement cpie le prince Amauri se rendit, avec 200 cavaliers, à Tortose,
où arrivèrent, le même jour, les grands maîtres des Hospitaliers et des Tem-
pliers. ]
La piiispart des clirestiens de ces provinces s'Iiabituèrent en Cypre.
11 donna la ville de Limisso aux chevaliers du Temple et de THospi-
tal, qui la fortifièrent^. Il n'eut pas plus de bonlieur dans la suite; car
[à l'occasion des ravages des Génois, à Piscopia, sur les terres de Gui
d'Ibelin*, qui servirent de prétexte à ses ennemis pour le décrier
comme incapable] les barons de Cypre se soulevèrent contre luy, en
l'an i3o6^; et, ayant formé leur conspiration, le 26" jour d'avril, en
la maison de Hugues de Presteron, ils donnèrent le gouvernement de
l'Estat et la conduite de toutes les affaires à Amalric, prince de Tyr
[frère du roi], qui [en vertu de deux accords faits avec le roi, i3o6,
mai, 1807, juin'''] se saisit aussitost des trésors et des finances, fit faire
les bans et les cris publics en son nom, et obligea les peuples de luy
faire hommage. Henry, auquel ils avoient résolu de laisser, et à la
reyne, quelques revenus, seulement pour subsister, tasclia de rallier
ses amis, ce qui ébranla d'abord le prince, qui fut es termes de re-
mettre sa qualité de baile et de régent; ce qu'il auroit fait, si les con-
jurez ne l'eussent menacé de la conférer à un autre, au cas ([u'il s'en
démist. Cependant le roy tascha de se deffendre dans la ville de Nicossie,
dans le palais du séneschal son oncle, ayant pris les armes; mais,
comme il fut abandonné, en cette occasion, de la pluspart de ses
' Et. deLusignan, Hist. de Cypre, fol. 1 Zio. note 6. — Loredano , I. IV, p. 206 ; traduc-
'- Marin. Sanut. 1. III, part. i3, c. x, tion fiançaise, t. I, p. a-iS, ann. i3o4.
P- a^<. a^'2- ' Marin. SaniU. 1. 111, part. i3, c. n,
' Loredano, I. IV, p. 200; traduction p. 262.
française, t. I, p. 22 1. » De Mas -Latrie, Histoire de Chypre,
* Beugnot, Assis, de Jérus. t. 1, p. 363. t. II, p. 101, 102, 110, 111.
08 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
I»arnns. il tomba en la puissance de son frère, qui, après l'avoir tenu
resserré (piclcpio temps, l'envoya en Arménie, ])oiir y cstre gardé, le
premier jour de février, l'an i3og; et envoya en exil les principaux
seigneurs (pii lenoient le party du roy. Oyssin, pour lors roy d'Ar-
ménie, dont Amalric avoit espousé la sœur nommée Isabelle, le fit
resserrer dans le cbasteau de Land)ron. Le roy Henry, incontinent après
avoir esté airesté, s'estoil plaint au ])ape Clément V, de cette enlre-
jirise de son frère <pii, s'estant arrogé tout le ])ouvoir, ne luy avoil
laissé que le seul nom de roy. Le prince, d'autre costé, tascba de se
justifier envers Sa Sainteté', luy représentant que le roy estant sujet à
de grandes indispositions, peu propre au gouvernement, et qui sa-
donnoit à ses plaisirs, il avoit esté choisy par les barons et le peuple
et de son consentement, ])our prendre le timon de l'Estat. Le pape,
prévoyant bien (|ue cette division civile pourroit apporter du cliange-
ment aux all'aires de la Chrestienté, envoya Nicolas, arclievesque de
Tlièbes, et Raymond des Pins, cbanoine de Bazas, son cbapelain, pour
essayer de la terminei".
L'année suivante [i3io, mai's ou avi'il. un nouvel accord lut mé-
nagé par le nonce apostoliijue Raymond de Pins et le roi d'Arménie ^
enti-e le roi et le régent. Ce traité confirmait les deux précédents et
ajoutait 1 0,000 besants de revenu aniun^l aux 200,000 (pii avaient
été précédemment accordés au roi pour ses dépenses. Peu après, le
5 juin de la même année,] le pi-inc.> [i-égent] fut assassiné en sa
cllambre^ comme il reposoit, par Simon de Mont-Olympe [ou Monto-
lif], son plus intime amy, (jni, pour se sauver, se jeta dans la mer,
où il perdit la vie.
Amalric ou Aimery*, connestalile de Cypre, frère du roy, fut ensuite
' Clément V, 1. lit, ep. cnr. 8, apinl p. a/i3. — I^oredano. 1. V, p. aô-i ; Uatliic-
Raynald. i3o8, n° 87. tion française, t. I. p. 279. — Phitippe de
' De Mas-Latrie, Histoire de Chypre , t. Il . 'Slakièrcs^Soitifeân vieil iiclei-in. — DeMas-La-
p. 1 1 1 . — Extrait de ta Cliroiiique d'Araadi. trie . llist. de Chypre, t. II , p. 1 1 G et note a .
a-
r. \\i\.
Ploi. de Luca, Histor. eccl. 1. XXIV, " C'ëtait celui que I.orédan nomme (
Samit. 1. 111. part. i3. c. ri, nieriii. L'Art de vérifier /cv dulea ne fait pas
J.liS liOlS 1)K CIIVI'KK. 69
déclaré j'oiivenieiir du royaiiiiu', mais la pluspail des barons, à qui il
nagréoil pas, résolurent de rappeler le roy ' et élurent pour leur chef
Agne [ou Ague] de Bessan, avec Robert de Moinegaid et Renaud San-
son, qui reçurent les serniens au imin (bi roy. Puis ils envoyèrent en
Arménie pour l'aire l'escliaiige de sa personne avec la veuve du prince
Amalric.
[Le h août i3io, un accord tu( arrêté. |par le lépat el le nonce du Saint-
Siège-, entre les rois de Chypre et d'Arménie, et au nom de la princesse de
Tyr, veuve d'Aniauri , sur les conditions du relonr du roi en (lli) pre.]
Ce (pii ayant esté exécuté, Henry relonrna eu Cypre, où il arriva
le 26'' jour d'aousl; et, pour recomioislre les obligations cpiil avoit a
Agne de Bessan, il luy continua la qualité de lieutenant du royaume \
et le lit capitaine de Famagouste. H eut ensuite de grands démeslez
avec les Génois, qui durèrent longtemps, sans que le pape Jean XXII
ayt pu les pacifier. 11 eut aussy quelque cpierelle avec Balian d'ibelin.
prince de Galilée et de Tyr, son beau-frère, en Tan 101 8="; et non-
obstant la division qui estoit entre luy et Léon IV, roy d'Arménie, il ne
laissa pas de le secourir puissamment en la guerre (|u'il eut, en 1 an
1829, contre le sultan d'I^^gypte, luy ayant envoyé des troupes consi-
dérables, sous la conduite de Hugues Beduin; ce ((ui luy attira les
armes de ce prince en ses Estats. 11 eut aussy à démesler avec les che-
valiers hospitaliers, en Tan l323^ En l'année suivante, il mourut de
mort subite, le samedi, dernier jour de mars, âgé de ciinpiante-trois
ans'^. Aucuns écrivent (pi'il mourut de mal caduc, ampiel il estoit
mention de ce iirince. et le confond avec lion française, 1. 1, [J. -iiS^. -jSf). — De Mas-
Gui, moit en i3o3, auquel Ainieri avait Latrie, Histoire de CJujjtre . t. 11. p. ii3.
succédé , en qualité de connétable de Chypre. 1 1 5. — L\traits d'Amadi.
' Loredano. I. V, p. 2.V1 et sniv. tra- ' Raynald. 1817, 3.'); i3i8, 17; i3i<).
duction française, t. I. p. nHo et suiv. 10; iSao, 69; 1897, 5i ; i3a8,35.
— De Mas-Latrie. Histoire de Chi/pre , I. II . ' Raynald. i3i8, 17; i3q2, 46; i3-2o.
p. 11-3, I i3. — Eslraits de la Chronique i-î.
d'Amadi. '' Wadd. i3:2 3.iS.
^ LorcdiUio. I. V. [). -iGo, atio; traduc- " Assis, de Jériis. p. .Vi-c l.alijje. Aliregt
70 LES FAMILLES DOUTIlE-MEli.
sujet; ce qui nempesclia pas quil nayl ré<;iié tout le cours de sa vie
avec beaucou]) de prudence et de conduite.
[C'est ce (jue prouvent les lois et les règlements (pi'ii fil pour l'iulininis-
tration et la police de son royaume, et où il se montre législateur éclairé et
prévoyant '. Dans VAhiriré dcx assises de la cour des Bourgeois''-, où l'on rappelle
quelcpies-uns de ses actes, il est appelé «le bon roi Henri, jj Et, en effet, Lo-
rédan raconte^ <[u'à sa mort les larmes et les cris du peuple attestèrent à la
lois el l'amour des sujets et la lionlé du |)riuce.]
.lean Agapite, gentilhomme de naissance, favory de la reyne Cons-
tance, lut accusé de l'avoir empoisonné^. Son corps fut inhumé en
l'église de Saint-François de Nicossie, près de l'autel. Il avoit espousé,
dès l'an i3i8^ Constance, nommée par aucuns Eléonore, fille de Fré-
déric d'Aragon, roy de Sicile, de laquelle il n'eut point d'enfans. Les
écrivains espagnols disent qu'il ne la toucha pas''. Après le décez de
Henry, elle lut recherchée en mariage par [plusieurs princes, enire
autres par] Pierre, comte de Ribagorce\ frère du roi d'Aragon ; et, la
dispense ayant esté refusée par le pape, elle espousa Léon IV, roy d'Ar-
ménie.
HuGuiis, IV"^ du nom, roy de Cypre et de Hiérusalem, succéda, en ces
deux royaumes, au roy Henry, son oncle, qui estoit mort sans enfans.
11 estoit fils de Guy de Lusignan, connestahle de Cypre, ou plustost de
Hiérusalem, qui décéda l'an i3o3, et d'Eschive d'Ibelin\ fille et héri-
tière de Jean d'ibelin, seigneur de Barut, et d'Alix d'Athènes. [On
roi/ff /; édit. Beug'not, t. XVllI, p. iig. -- ' liOreilano. \. VI, p. 3o4. .3o5; Ira-
Loreilano, 1. V, p. 290, -291; traduclion duction fiaiiçaisc, t. I,p. i3(i.
française, t. I.p. '.]\ii. ^ Loredano, 1. V, p. 287; traduction
' lieiijjnot, Asxises de Jérusalein : Bans française, t. I, p. 017.
et Ordonnances des rois de Cli^[)ro, l. II. " De Mns-Lalrie, Histoire ilc Chypre.
p. 3.57, 3G3, 3G8, 371. l. 111, p. 718.
' Id. ihid. Abrégé des Assis, etc. t. Il . ' De Mas -Latrie, Histoire de Chypre.
p. -iUl), ^53, 3i5 et note c , Sac . 3a 2. p. 709-720 , et 712 , n. 1.
' Loredano, I. V, p. 291, 292; tradnc- Lignages d'outre-mer , c. vi. — -Labbe,
tion franc, t. 1, p. 322. 826. t. I.p. 072, 373, /43o.
LES ROIS DV: CIlVlMiE. 71
parlera incessamment de sa sœur Isabelle.] D'abord que le roj lleniy
lui mort', il se présenta devant la haute cour et demanda, par messire
Bartliélemy de Montolif, chevalier, d'estre saisy de ces royaumes et
d'estre préféi-é aux sœurs du roy [Alix et Helvis], <[ui esloient encore
vivantes; attendu que les masles, suivant les Assises, estoient prél'érés
aux temelles : ce qui luy fut accordé, parle lieutenant du séneschal [au
nom de la haute cour du royaume], le second jour d'avril suivant. H
fut ensuite couronné-, avec la reyne sa femme, en 1 éjjlise de Sainle-
Sopliie de Nicossie, où il reçut la couronne du royaume de Cypre dos
mains de Jean, archevesque de Nicossie; puis reçut celle du royaume
de Hiérusalem, en léjjlise de Famagouste, de Mathieu, éves(|ue de
Barut. Je ne trouve rien de ses actions, sinon qu'il se joignit, ou du
moins contribua de ses galères, à la ligue ([ui hit entreprise, par les
princes chrestiens, contre les Turcs, l'an i3A5^.
[Le pape Clément Vi, par un bref du 8 août i343, avait décidé que le
roi de Cliypre devait fournir quatre vaisseaux*.
L'an i35o, ii août, Hugues IV conclut un traité d'alliance contre les
Turcs avec l'ordre des chevaliers de Rhodes et la républiquede Venise^. Ce
traité fut renouvelé le ao mars 1857; mais le roi ne participait ([u'à regret à
cette ligue*', qui, d'ailleurs, ne produisit aucun résultat sérieux. J
Philippe de Maisières\ chancelier de Cypre, et après luy le cavaber
Loredan^ escrivent que, se voyant âgé, il se démit de son royaume,
l'an 1 36o , en faveui' de Pierre son fils, et se retira en une abbaye (ju'il
avoit bastie à Castel-Stravile , et que, l'année suivante, il mourut, ayant
régné trente-six ans et vécu soixante-quatre.
' Ass. de Jérus. p. bhi, \jahhe. Abrégé ^ De Mas-Latrie, Histoire de Chypre,
royal, t. I ; éd. Beiignot, t. ! , préface, p. 3, t. Il, p. 917-219.
4 ; l. 11,]). 4 19-69 2. " (Jod. diplomal. t. Il, p. 98 «t 9A.
" Loredano, I. V, p. 293-295; trnduc- n" 76.
lion française, t. 1, p. 325-3a7. ' Pliil. de Maseriis, Vila S. Pétri Tlwi/u .
' Du Cange, Hist. de Constantinople sous c. vai.
les e/npereurs français, f. iùb. ' Loredano, I. VI, p. 33g; traduction
' Cod. diplom. t. II, p. 87. n° 69. française, l. I, p. 87/1. 'djb.
72 LES FAMILLES DOUTr.E-MER.
I II paraîl, d'après les iiKiniinionts les plus aiillii'ii(ii|iic.s. i|iic le roi Hugues IV
avait, dès son vivaul, invesli de l'autorité royale son fils Pierre, comte de Tri-
poli '; mais il n'avait point alKli(|ué, encore moins s'était-ii retiré dans un mo-
nastère. L'association de Pierre à la couronne avait eu lieu en novembre i358;
et Hufjues IV mourut ranni''i> suivante, i35(). le lo octobre.]
Son corps fut iiilinmé eu réglLsc de Sainl-Doniiiiiciiie de Nicos.sie ,
vers la poile du cloi.stre. 11 avoit espousé, du vivant de son onde, dès
l'ail i3i(), Alix d'Ibelin, fille de Guy [ou Baliau] dlbelin, et petite-
tille de Balian dlbelin, séneschal de Cypre'-. 11 en eut plusieurs enfans.
sçavoir : Guy de Lusigiiau, fils aisné, lequel d maria, en 1 an l328^ à
Marie de Bourbon, fille de Louys, l'^'"' du nom, duc de Bourbon, et de
Marie de Hainaut. [Les négociations pour ce mariajje avaient commencé
en 1828*. Le contrat, dressé le 29 novembre de cette même année,
ne fut ratifié par le roi ([ue le ik janvier i33o.] Du([uel mariage na-
quit un fils unique, Hugues de Lusignan, prince de Galilée [dont il
sera r[uestion plus bas. Les autres enfants de Hugues IV furent] Pierre,
comte de Tripoly, puis roy de Cypre; Jean de Lusignan, [fait] prince
d'Antioche, [et] connestable de Cypre [par son père', au moment oîi
celui-ci fil couronner roi de Cbvpre Pierre, son fils aîné]; Jacques
de Lusignan, séiieschal^ depuis connestable et roy de Cypre; Tliomas
ou Tliomacin de Lusignan. ipii se noya, le i5 de novembre [i36o].
dans la fontaine d'un jardin, avec sa sceur Isabelle', laquelle avoit
' BeMss-Lalne JUstoire (le Chypre, l.l\. " Loredano, I. VI. p. 345; Irad. franc,
p. aa4 et n. 2; p. aaS-a-ay. t. I, p. 38i. — Assises de Jérus. p. 46o.
- Loredano. 1. V, p. a88; Irad. franc. Labbe, Abrégé, etc. édit. Beugnot. t. I.
r. I. p. 3 18. p. 6, préface.
Conlinuator Nang-ii, ann. iSat). t. II . ' Cet accident, marqué à l'année iSôg
|,. ,,)8-iio. — Histoire de Constantinople , par Lorédan (1. VI, p. 336; traduction
I. V. c. vin. n° 11, p. atjg. ayo. — Titres française, t. 1 , p. 371, 37a). avait eu lieu
de la chambre des comptes de Paris. — en i34o. comme nous l'apprend un lué-
I)e Mas-Latrie, t. II, p. iGa-16/1. moire du prince Fernand de Majorque,
' De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. II. publié par M. de Mas-Latrie (t. II. p. 190).
p. lio-iia, li/i-iig, i58-i63. En elfet, le prince et la princesse qui se
' De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. H. noyèrent si malheureusement étaient deux
p. a9,.5; extrait de la Chronique d'Amadi. jeunes enfants, nu dire même de Lorédan:
LES ROIS DE CHYPUE. 73
espoiisé, en l'an 1826, Eudes de Dampierre, coniiestal)le de Hiéni-
salem, run des plus puissans et des plus riches seigneurs du loyaume
[celle Isabelle, qui avait épousé le connétable en 1826, était non la
jeune fille morte en 10/10, mais la sœur même du roi, fille, comme lui,
de Gui de Lusignan, mort en i3o3. C'est ce que prouvent Lusignan.
dans sa Ghorograpliie de l'île de Chypre et dans les Tableaux généalo-
giques de sa famille ' , et les formules des lettres adressées par le roi
Hugues IV à sa sœur Isabelle la connélablesse-, et à Eudes de Dam-
pierre, son beau-frère, connétable de Jérusalem]; Cive ou Eschive,
mariée à Fernand de Majorque, vicomte d'Omelas. J'ai veu des lettres-^
de Sance, reyne de Hiérusalem et de Sicile, données à Naples, le 1 5 de
mars l'an 1 3 38 , par lesquelles cette reyne donne à Fernand de Majoi-que ,
vicomte d'Omelas, frère du roy de Major(iue, qui avoit espousé depuis
peu Scive, fille du roy de Cypre, et qu'elle avoit élevé en sa maison,
une somme de 5o,ooo florins d'or, pour emploier en l'achat dune
terre. Quelques autres mémoires de la Chambre des comptes de Paris
portent que Hugues, roy de Cypre, doima 3o,ooo besans d'or pour
dot à sa fille Eschive, (pii avoit espousé Fernand, infant de Majorque,
et les assigna sur un casai près de Nicossie, 1 an i3/io.
[Lorédan* dit que Hugues IV donna une Irès-riclie dot à sa fille Cive ou
Eschive en la mariant à Ferrand, roi de Majonjue. Le père Et. Lusignan''
dit aussi que le mari d'Eschive était le roi de Majorque. On voit que ces deux
auteurs se trompent. Ferrand ou Fernand était le frère du roi de Majorque
Jacques II, fils de Fernand de Majonpie. prince d'Achaïe, et d'Isabelle d'I-
belin*^, mariée depuis à Hugues d'Ibelin, comte de Joppi'. Il paraît (|ue la dot
ce qui peut s'accorder avec la date de 1 36 0. " Loiedano, 1. VI. p. .'!uiS: liad. franc.
mais non avec celle de 1309, terme du t. I.p. 34 1.
règne et de la vie de Hugues IV. ' Etienne de l.usignjn. Généalogie des
' Etienne de Lusignan, Chorograffia dell' roijs de Ci/pre , fol. i[)\°; Chorograffia , dell'
isola di Cipro,\>.-j'j; 2° tableau gciiciilogifiiie. isola di C/qn-o . p. 77; a' lahlran gcnculo-
- Assises de Jénis. t. II. ]). 383, 386. giqiie.
Formules de lettres, n" 2.5. " Du Cange. Hisl. de Coiisltnitiuople sous
' Cf. De Mns-Lalrie. Ilist. de Chypre. les empereuis franc. 1. \ll. 11° 18. p. aSo.
t. Il, p. lit). Généalogie des Ibeiias.
7/1 LES FAMILLES DOUTRE-MEK.
fui très-inoxaclemenl payée, si même elle le fui jamais; ce (|ui fut peut-être
la preuiière origine des graves dissentiments qui s'élevèrent entre le beau-père
et le gendre. Une lettre du pape Benoît XII ', adressée au roi Hugues IV, nous
les avait déjà fait connaître vaguement; mais un nouveau document', publié
par M. de Mas-Latrie ^, nous donne des détails très-circonstanciés, sinon sur les
causes, du moins sur les eft'ets de celte mésintelligence, (jui se manifesta dès
les premiers jours qui suivirent le mariage. C'est un mémoire original, écrit
probablement sous la dictée du prince Fernand, vers la fin de i3/i2, et adressé
par lui à son frère, le roi de Majorque, où il énumère les contrariétés, les per-
sécutions, les avanies de toute espèce (pie lui fait endurer son beau-père de-
j)uis deux ans. Le prince enfin quitta l'île en fugitif, et à l'insu du roi, en
i3/i3. Sa femme, retenue en Gliypre par son père, mourut en i3(i3*. ]
Marie, l'emme de Gautier de Dampiene, frère de Eudes, tut la der-
nière fille du roy Hugues-'. Une épistre du pape Grégoire XI, de Tau
1372 '', nous apprend que la femme du roy Hugues, mère du roy Pierre .
pour lors décédé, estoit remariée avec le frère d'Othon, duc de Bruns-
vvic, qui espousa Jeanne, reyne de Naples. Ce frère d'Othon semble
estreceluy que le cavalier Loredan' nomme Pliilippes, et qu'il qualifie
mal comte de Bresinic, au lieu de duc de Brunswic. Quelques généalo-
gistes* ont écrit ipie le père dOtlion , qui fut Henry, surnommé le Mei-
' Rayiialit. Annal, eccles. i.^ii. n" /lA,
t. X\V, p. Jijg.
" Nous avons découvert ce document,
en t86a, dans le carton L des archives de
la bibliotlièque Sainte-Geneviève, à Paris,
dont nous explorions alors les manast'cils ,
|)ar ordre de M. le ministre de l'instruction
publique (M. Villemain), pour lui signaler
ce que nous y trouverions de documents
inédits relatifs à l'histoire de France. Cet
acte est confondu avec des papiers de toute
nature, entre autres l'original du certificat
donné, par la reine Christine, en faveur du
i-atholicisme de Descartes . sur la demande
lies amis de ce philosophe, 3i) août idl'iy;
plusieui's originaux de lettres patentes de
Henri 111 el du duc d'Alençon, nommant
des députés pour conclure le mariage du
prince avec la reine Elisabeth, etc.
' De Mas-Latrie , Histoire de Chypre, t. II ,
|). l(S-i-20"î.
' De Mas-Latrie, zftiii. t. II,p.2o3,nole-2.
' Etienne de Lusignan , Géncal. ilex roys
(IrCi/pre, fol. i() v°; Cliorogrqffia , etc. 3° ta-
bleau généalogique.
° Greg. XI pap. Ep. secr. I. 11. fol. /i ;
apud Wadding, ann. 1872, ai).
' Loredano, 1. VII, p. Syâ; trail. franc,
t. I, p. 4i a.
' Siiinle-Mai'the, t. I! de la ■>. ril. p. ij.'ii).
LES BOIS Db; GHVI'HE. 75
veilleux', duc de Brunswic en Grubenaguen, espousa en premières
noces Hélène, fille de Waldemar, électeur de Brandebourg, dont il
eut Othon; et qu'en secondes il fut conjoint avec Marie, reyne de
Cypre, dont il eut deux fils morts sans postérité. Mais cette épistre
dont je viens de parler découvre l'erreur de ces auteurs. Ce duc de
Brunswic fit sa résidence au royaume de Cypre, et y eut divers emplois
sous le règne de Pierre l", roy de Cypre, dès l'an i3()6. Il eut une
fille nommée Hélène, Chelvis ou Héloïse, qui espousa Jaques de Lusi-
gnan, connestable, et depuis roy de Cypre ^.
[ Hugues IV avait établi une bonne police dans tout son royaume ''. Plu-
sieurs ordonnances prouvent son zèle pour la justice*; et, afin de perpétuel-
les bonnes traditions dans la décision des afTaires judiciaires et contentieuses .
il fît construire une maison à voûte destinée à garder les registres de la Cour
des bourgeois ^. ]
Pierre, comte de Tripoli, fils puisné du roy Hugues IV, fut préféré,
en la succession du royaume de Cypre, à Hugues de Lusignan, prince
de Galilée, son neveu", quoyque celui-ci fust fils unique de Guy de Lu-
signan, fils aisné du roy, décédé de son vivant, avant 1867 ; en laquelle
année Marie de Bourbon, sa veuve, reprit une seconde alliance avec
Robert de Sicile, empereur titulaire de Contantinople : ce qui se fit,
attendu que l'on prétendoit que la représentation n'avoit point de lieu
au royaume de Cypre. J'ai veu des lettres de ce prince données à To-
lose, l'an i358'', 011 il prend qualité de chevalier, fih de l' aisné fils du
roy de Cypre; son sceau a un escu fasse avec un lyon, brisé d'une bande
' Henri le Merveilleux, duc de Bruns- p. a3i,etnote/i. — Assises de Jérus. t. \\ .
wick-Grubenhan-en , fut l'aïeul et non le père p. 'dm , 87.3 , n° 39.
d Otton de Brunswick , fjiiatiiènie mari de ' Assises de Jérus. Bans et Ordonn. des
ieannedeî^aples. {L'Aride vérijier les dates : rois de Chypre . t. 11, p. SyS-SyS.
Ducs de Bniiiswicl-GrvbenlKigen.) ^ Assises, etc. tAl, c. xix, p. a5o , note 6.
'" Loredano, I. VIII, p. /186; trad. franc. ° Du Gange, Histoire de Conslmilinople ,
t. II. p. 78. — De Mas-Latrie, Hist. de 1. VIII, n°' 11, ai, p. 269, 289, 3o8.
C/iî/ywc, t. II. p. Sga et note 5. ' De Mas-Latrie. Histoire de Chypre,
^ ïteWas-hairie . Histoire de Chypre , l. [\ . t. II, p. 223, 22 i.
7fi LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
qui semble parsemée de fleurs de lys, laquelle peut-estre il avoil prise
à cause de sa mère. 11 mourut vers l'an iSSG, sans postérité, et fut
inhumé en l'église des Frères prescheurs de Nicossie, comme j'apprends
d'un acle do l'an i 3()f) , qui est en la Chambre des comptes de Paris. Ceux
qui ont écrit que Guy eut d'autres enfans se sont asseurément mespris.
estant constant (pie, s'il en eust eu, ils auroient esté héritiers de leur
mère, qui, par son testament de l'an 1887 ', institua Louys, duc de
Bourbon, son neveu, son héritier universel en tous ses biens. Dans un
mémoire dressé en la mesme année, qui est en la 30"= liasse des titres
de Bourbon, en la Chambre des comptes de Paris, il est porté que le
prince Hugues décéda en Cypre; et frère Jean de Paris, carme de Ni-
cossie, son confesseur, y déclare «qu'avant son décez il ordonna Mon-
'• sieur de Boui'bon son héritier principal, et que le seigneur de Cypre
rr s'est depuis emparé des casaux du prince par défaut d'Iiéritier, lesquels
ravalent pai' an cinquante mille besans, sans le droit du royaume de
tr Cypre, lequel on tenoit luy appartenir, ti
Il y a un autre acte- au mesme endroit, passé à Rome le a o"" jour de
may, l'an i368, indiction 6, par lequel Marie de Bourbon, impératrice
de Constantinoplo, traite, en présence de Hugues, prince de Galilée, son
fils, avec Philippes d Ibelin, seigneur d'Azot; .lacques de Nores, turcoplier
de Cypre; Simon de Tinory, niareschal de Hiérusalem; Pierre Marcel,
chambellan du royaume, et Jean Nostri, chambellan du roy, chevaliers
et ambassadeurs de Pierre, pour le payement de son douaire de cinq
mille florins de Florence annuels, à cause de son premier mariage avec
Guy, fds aisné du roy Hugues, que le roy Pierre s'oblige de faire payer
à Venise. Les termes de cet acte sont remarquables : rr Domino Petro,
rr Dei gratia Hiérusalem et Cypri regnorum régi, fdio dicti Hugonis, et
rr heredi ac légitime in dictis regnis causa maris primogeniturœ, qua pra>-
rrcellens repertus extitit a migratione dicti domini Guidonis usque ad
rr obitum domini régis Hugonis, etc.'n Pierre, ayant esté couronné roy
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. II, Histoire de Chypre, t. Il, p. 289 -ayi.
p. ioy, et note i , io8, 609. ' Ces mots ne se trouvent pas dans l'ex-
' Voyez cet acte dans M. de Mas-Latrie, trait de l'acte donné par M. de Mas-I,atrie.
LES ROIS DE CHVl'liE. 77
de Cypre dès ie vivant de son père, se lit couronner roy de Hiérusa-
lem à Famagouste', après sa mort, par Pierre Thomas, évesque de
Caraxe, nonce du pape-. Il ne fut pas d'abord [maître] paisible du
royaume; car le prince Hugues, son neveu, prétendit que la couronne
de Cypre luy devoit appartenir, et le fit appeler devant le pape IniKi-
cent VI. Pierre y envoya le comte de Rohas, maréchal de Cypre, et
Thomas de Montolif, auditeur; et enfin, après plusieurs contestations,
le prince se déporta de ses prétentions, moyennant riiirpianle mille
besans de revenu [cuuj mille ducats, selon Lorédan^]. Lorédan, qui
ie qualifie mal prince d'Antioche, dit qu'il traita de son mariage durant
son retour en Cypre, sans dire avec qui*. En tout cas il n'est ])as pro-
bable que Hugues ait esté marié. Incontinent après, le roy Pierre trouva
des occasions de signaler sa valeur et l'inclination particulière qu'd
avoit à faire la guerre aux infidèles. Car, d'abord sur l'avis qu'il eut
que ie roy d'Arménie estoit attaqué puissamment par eux, il luy en-
voya un secours considérable; puis, avec une armée navale, assisté
des chevaliers de Rhodes et des Catelans, il alla mettre le siège devant
Satalie, et, l'ayant prise, il en donna le gouvernement à Jacques de
Nores^ Enfin, après avoir obligé tous les petits princes de la Cilicie à
iuy payer tribut, et fait une entreprise sur ia ville de Smyrne, laquelle
il prit et démantela, il retourna glorieux en Cypre, l'an 1862. Non
content d'avoir fait ces progrez sur les Turcs, il prit résolution d'enga-
ger avec luy les princes clirestiens dans une ligue contre ces infidèles" .
A cet eft'et [ii écrivit d'abord de Nicosie\ le i5 juin i36t2. à la sei-
gneurie de Florence, et, le i5 septembre suivant, à Nicolas Accaiuoii.
grand sénéchal du royaume de Sicile, les engageant à seconder ses
armements pour le recouvrement du saint sépulcre; puis, s'étant em-
' Pliiiippus de Maseriis, Vita S. Pétri '' Lorédan dit positivement en cet endroit
Thomac. c. vni. — Loredano, 1. VII. que c'était avec ia fille du comte de Rochas.
]). 35 1, 35-2; trad. fr. t. 1, p. 386, 387. ' Ptiilippus de Maseriis. Viln S. Pftvi
— De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. II, Thomac. c. ix.
p. aai-aay. ' Philippus de Maseriis, Vita, etc.
- De Mas-Latrie, ihid. t. II, p. a-aS. ' De Mas-Latrie. Hist. de (jhypre. t. II.
' Loredano. I. VII, p. Soa. p. .236. 9.39.
78 LÈS FAMILLES D OUTUL-MEU.
I)arqué le f>/i octobre de la iiieiiic année pour passer en Europe], il
\in( à niiodes, delà à Venise, où les Vénitiens luy offrirent des vais-
seaux; puis à Gènes, et de là à Avi[jnon, où il arriva au mois de
février l'an l'ôû'S, et où il conféra avec le pape Urbain V. Il y trouva
Jean, roy de France, qui, sur l'exhortation du pape, et à la persuasion
du roy deCypre,prit solcninellement la croix le jour du vendredy saint,
avec Talerand, cardinal de Périgord, ([ui fut nommé légat par le pape
pour cette entreprise: les comtes d"Eu, de Dammartin et de Taucar-
ville, et autres grands seigneurs de France'. De là le roy Pierre alla
trouver l'empereur Charles IV, puis retourna aux duchez de Juilliers
et de Brabant, et au comté de Flandres, où il conféra avec les ducs
de Juilliers et de Brabant. le comte de Flandres et le roy de Dane-
march, qui estoit venu visiter le comte; et, après avoir conféré encore
une fois avec le roy Jean, il passa à Londres, où il vit les roys d'An-
gleterre et dEseosse. Estant retourné en France, il alla visiter le duc
de Guienne, pendant lequel temps le décez du roy Jean ari'iva, qui
fit évanouir tous ces grands projets. L'histoire remarque qu'il assista à
ses obsèques avec les princes du sang de France. 11 passa encore en
Allemagne, en Pologne et en Hongrie; employa un an entier en tous
ces voyages : mais, voyant que toutes ses peines estoient inutiles et ses
espérances perdues, il retourna en Gypre avec plusieurs troupes de
France et d'Angleterre. Quelques-uns escrivent que le pape, avant son
retour, le créa sénateur et gouverneur de Rome, et qu'il réduisit les
Romains qui s'estoient bandez contre Sa Sainteté; mais il est plus
probable que ce fut au second voyage qu'il fit à Rome.
Tant y a qu'estant arrivé en Cypre, il équipa une armée navale,
laquelle, avec celle des chevaliers hospitaliers de Rhodes, faisoit cent
soixante-cinq voiles; et, ayant laissé le gouvernement du royaume
au prince d'Antioclie, son frère, il alla mettre le siège devant Alexan-
drie, en Egypte, prit la partie de la ville qui estoit en deçà du bras de
' Froissart, t. t,c. ccxvii, ccxviii. ccxxi. \'ll(i irlimiiV. p. 1/47, 1/18, i55. — De Mas-
Malliieu Villani, 1. XI, c. xxxiv, xci. — Latrie. Hist. de Clnjiire, t. It. p. aSy-aiÔ.
LES liois ni<; CHvi'PJv 70
mer qui la sépare, et, sur le bruit de l'arrivée du sultan avec un jniis-
sant secours, la ruina, la brusla et la démantela, et en emporta un si
grand butin que tous ceux qui se trouvèrent à cette entreprise t'ureiil
riches'. Jacques, frère du roy, s'y signala entre autres, et reçut à cette
occasion l'ordre de la chevalerie ^ La prise d'Alexandrie se fit en un
vendi-edy, le lô*" ou, selon d'autres, le 11*= jour d'octobre, l'an 1305.
L'année suivante, s'estant joint avec les Vénitiens, les Génois et ceux
de Rhodes, il alla mettre le siège devant la ville de Tripoly, en Syrie,
la prit, la pdla et la démolit. 11 fit de mesme de Tortose et de plusieurs
autres places de ces costes-là. Estant retourné en Cypre, il prit réso-
lution d'aller trouver le pape une seconde fois. Ayant laissé le gouver-
nement du royaume au prince d'AntiocIie, son frère, il vint avec son
fils unique, qu'il avoit créé comte de Tripoly, à Rhodes, d'où il passa à
Naples, et de là à Ronie\ où il arriva au mois de mars, l'an i368, et y
termina les difl'érends qui estoient entre le pape Urbain et Barnabe
Visconti, seigneur de Milan. Estant retourné incontinent après en Cypre.
il s'éleva une grande conjuration des barons du l'oyaume contre luy.
fomentée par ses frères, qui la prétextèrent sur l'inobservance des
usages du royaume, mais effectivement à cause de ses amours déré-
glées, s'adressant aux pei'sonnes de condition, et aussy à cause de sa
trop grande sévérité contre les barons, ce qui ternit beaucoup la gloire
de ses belles actions. Enfin les conjurez l'assassinèrent inhumainement
en son palais, le 16*" jour de janvier, l'an 1869*, selon nostre façon
de compter les années^ Froissarl, racontant la mort de ce prince, en
' Thoiii. VValsingh. Eduaril III, aiiii. ' I V/« Urlmiti ]', p. 170, col. 38 1. é<lil.
1.365. — Vita Urbani V, p. i55, col. 871, lîniiizi'.
372 , édit. Baluze. — Froissart, t. III , c. xxi. ' Assises de Jérus. p. 45G. Lalibe , AOrégé
— Chr. de Flandr. c. \c\\. — Sabell.dec.il. io^h/, etc. édit. Beugnot, t. I. p. 5. pré-
I IV. — Ilenr. de Knighton, nnn. i,363. face. — L'Art de vérifier les dates: Rois de
— l'hii. de Maser. c. xv, xvi. — De Mas- Chypre. — De Mas-I.atrie. Ilisl. de Chjiprc .
Latrie. Ilist. de Chypre, t. II, p. 973--38o ; t. Il, p. -ii!. 3i6.
extraits de Guill. de Machaut. ' L'an i368, selon le texte des Assises.
' Loredano. I. Vil. |). 372 ; trad. franc. Mais il faut qu'il y ait ici une erreurde chil-
t. II, p. io(). fre. à moins que le rédacteur de ce préani-
80 LES FAMILLES DOUTHE-MER.
donne l'éloge, f[ui mérite d'estre inséré en cet endroit', a Se le noble
T roy de Gypre, Pierre de Lusignan, qui fut si vaillant homme et de si
f haute entreprise, et qui conquit la grande cité d'Alexandrie et de
ff Satalie, eust longuement veccu, il eusl tant donné à i'aire aux Soudans
rrel aux Turcs que, depuis le temps de Godefroy de Bouillon, ils
T n'eurent autant d'allaires comme ils eussent eu; et bien le savoient les
"Turcs et les Tartres et les mécréans qui connoissoient les prouesses
" et les hautes emprises de luy, et pour ce , pour le destruire, ils marchan-
fc dèrent à son frère Jacques de l'occire et meurtrir, et fit occire le gentil
" roy, son frère, gisant en son lit. n Puis il ajoute que Philippes, chevalier,
seigneur de Mesières, en Picardie, son chancelier, luy fit dresser cette
insci'i])tion, au chapitre des Gélestins de Paris: (f Pierre de Lusignan,
rrquhiziènie roy latin de Hiérusalem après Godefroy de Bouillon, et
"l'oy de Gypre, par sa grande prouesse et haute emprise, prit par
'f bataille et à ses fraiz les citez d'Alexandrie, en Egypte; Triple, en
rcSurie; Layas, en Arménie; Satalie, en Turquie, et plusieurs autres
rc citez et chasteaux, sui' les ennemis de la foy de Jésus-Ghrist. Anima
"ejxts requiescal inpace.n Gilles de Roye' remarque pareillement que
.lacques, son frère, fut le principal auteur de sa mort^. Son corps fut
inhumé aux Jacobins de INicossie. Un auteur grec*, qui vivoit de son
temps, écrit qu'il sçavoit parfaitement la pliilosophie, et qu'il aimoit
la conversation des personnes savantes, en ayant attiré plusieurs en sa
bille n'ait suivi le calcul français , qui com-
mençait l'année à Pâques; ce qui est difficile
à croire, car, en Ctiypre. on suivait ordi-
nairement le calcul romain, qui commençait
Tannée au i" janvier, ou à la Noël précé-
dente(de Mas-Latrie, Hist. deChijpre, t. H,
préface, p. xx, xxi). Quant à la date de
l'année i368, pour époque réelle de la
mort de Pierre I", elle est contredite par les
autorités que M. de Mas-Latrie a réunies,
t. II, p. ail et 3ii-345. Le meurtre eut
lieu le mercredi malin, 17 janvier 1869.
' Froissart, t. III, c. xxi.
" /Egidius de Roya, ann. i.SgS. p. 68,
apud Swertiuni.
^ M. de Mas-Latrie croit, d'après les au-
torités les plus rapprochées de l'événement ,
que non -seulement les frères du roi ne
lurent pas les auteurs du meurtre, mais
même cpi'ils furent étrangers au complot.
(Histoire de Chi/pfe . t. II, p. 3 4 a -.345,
note sur les extraits relatifs au meurtre de
Pierre I".)
'' Agathangelus , apud Allatinm . De (ieor-
ffiis dialnb. p. 343, à la suite do George
Acropolite; byzantine, i65i, Paris, in-fol.
LES ROIS DE CHYPRE. 81
cour'. Il lui marié deux fois, la première avec Escliive de Montforl.
lille de Rupin de Monllort. Ce mariage se fit en l'an iS/ta^, pour Tac-
complissement duquel le pape Clément VI donna le pouvoir à Elie,
arclievesque de Nicossie, promu au patriarcat de Hiéiiisalem, dac-
corder les dispenses à cause de la parenté qui estoil enlie eux. Nous
ne lisons pas s'il y eut des enfans de ce mariage, ny si Marie, qui
espousa Jacques de Lusignan, comte de Tripoly, fils de Jean, prmce
d'Antioclie, en estoit issue. Tant y a que Pierre se remaria en secondes
noces, l'an iSBg, à Eléonore^ (quelques titres la nomment encore
Constance), fille de Pierre d'Aragon, comte de Ribagorce, frère de
Jacques II, roy d'Aragon, qui, après le décez de Jeanne de Foix, sa
femme, se fit religieux de l'ordre de Saint-François. Il laissa d'elle
Pierre de Lusignan, qui luy succéda; Jacques de Lusignan, qui fut
aussy roy de Cypre\ et Marguerite de Lusignan, que sa mère donna
en mariage à Charles Visconti, seigneur de Parme ^, du bourg de Saint-
Donin et de Crème, fils puisné de Barnabe Visconti, duc de Milan, et de
Béatrix de la Scale. Il y a divers titres en la ciiambre des comptes de
Paris qui concernent ce mariage, entre lesquels est une procuration
de Pierre, roy de Cypre, et de la reyne sa mère, qui y est nommée
Clémence, pour traiter cette alliance, en date du 1-2'' jour d'avril l'an
] 876, indiction ik. Et par un autre acte de lamesme année, il paroist
que Charles Visconti l'espousa par parolles de présent, avec une dot de
Ao mille ducats, et la clause expresse que Pierre, son frère, décédant
sans héritiers raasles, elle et ses enfans masles luy succéderoient au
royaume de Cypre et à sa mère Eléonore. Les dispenses furent données
par le pape Urbain pour ce mariage, à cause que le roy Pierre, père
' Voir un récit des actions de Pierre I". ' Ceci est une singulière inadvertance
roi de Chypre, d'après le poète Guillaume échappée à la plume de Du Gange. Il a dit
de Machaut , dans une dissertation du comte ailleurs et plusieurs fois, comme tous les
de Caykis. ( Mémoires de l'Acad. des inscript. historiens , que le piince Jacques , qui
t. XX, p. 4i5-/i3g.) parvint à la couronne, était le frère de
- Wadd. 1 3/1 a, 4. Pierre I".
^ Loredano, 1. VI, p. .338; trad. franc. * Sansovino, Nell. Fam. di Visconti.
t. I,p. 373. — Wadd. i358, 2; 1373, 6.
8^
LES FAMILLES D'OUTP.E-MER.
<!(' M;ir;;norito, avoil toiiu sur les fonts de haplosnie Charles Visconli.
Il y a iir-aiilinoiiis lien «le douter si ce mariage se fit et s'il fut coii-
soiiimé'; d'autant (|ue Valeutine, fille de Jean Galéas, duc de Milan,
et d'Isafiellede France, fut depuis accordée au mesme Charles, en pré-
sence de Fi-auçois, évesque dePavie, au cas qu'on pust obtenir dispense
(hi pape, par traité fait à Pavie le 10'= jour de may, l'an i38o. En
eil'et les dispenses furent données parle pape Urbain YI; mais, par luie
anti'c bulle, la première fut déclarée subrepticc, attendu que Charles
avoit esponsé, par paroles de présent, Marguerite de Cypre, quoyqu'il
eust soutenu que ce mariage estoit nul. Le pajie Clément [VII] refusa
encore depuis la dispense, de sorte que les docteurs donnèrent avis à
^ alentine qu'elle pouvoit se marier à un autre; ce (pi'elle lit, ayant
pousé, en l'an 1 386, Louys, duc d'Orléans. La reyne Éléonore se l'ctira
Aragon vers l'an i38o"-, et mourut à Barcelonne, le 26"^ joui- [de]
cembre l'an 1/117, à la façon de compter d'Vragon, où l'on corn-
es
eu
d<
meiiçoit les années à Noël, et fut inhumée en l'église des frères mineurs
de Barcelonne, où est son épitaphe en vers, qui se lit en la chronique
d'Es])agne' <le Michel de Carbonel '.
PiEiu'.E, II'' du nom, comte de Tripoli, surnommé le Gras, succéda
à son père au rovaume de Cypre-', et d'autant qu'il estoit fort jeune,
Jean, prince d'Antioche, son onch;, se fit déclarer par la haute coui-.
' Il est certain que ce mariage n'eut pas
lieu. Marguerite n'était pas encore mariée
on i 383 , comme on le voit par une lettre
lie Pierre IV d'Aragon au pape, du 18 mai
de cette même année ; et elle épousa , vers
i385, son cousin germain, Jacques de
Lusignan , comte do Tripoli , fds de Jean .
prince d'Antiocbc, frère de Pierre l", qui
avait été connétable de Chypre et régent
ilii rovaume. (De Mas-I^ati'ie, llisloire de
C.hijprc, t. m, p. 770, et note i, p. 771.
— Et. de Lusignan, Cliovogra'pltia dcll' isola
ili Cipro, n' tableau généalogique. Ce der-
nier donne à cette princesse le nom de .1/«-
rictlc.
' Loredano, 1. \ Ht. p. ôo(J ; trad. franc
I. Il, p. 99. — Wadding, i83o, 07.
' Page -2 1 h.
* Voir différentes pièces concernant la
l'eine Eléonore, veuve de Pierre I", dans
de Mas-Latrie. (Histoire de Chypre, l. Ili,
p. 7G1-7G3, 766, 767-77^, 778, 791,
79-5-7f)''-70'^' 797' 799 ■)
' Assises de Ji'rus. p. 456, Labbe; édit.
lîengnot, t. I, p. 3, préface. — De Mas-
Latrie, llisl. de Chi/pre, t. Il, p. 3-'i2.
LES ROIS DE CIIVrP.E. S3
[asscnihléo le jour inèiue de la mort du roi], baile el réjfoul du royaume,
tant qu'il auroit altoiiit Tage de majorité, comme se prétendant son
princi])al liéritier; ce qui se fit à lexclusion de la reync Eléonore, à
qui la régence appartenoit de droit.
Le jeune roy ayant atteint lage de quatorze ans en lan iSyi', il
fut couronné roy de Cypre à Nicossie, et de Hiérusalem à Famagouste.
Aux cérémonies de ces couronnemens, il s'éleva une grande querelle
entre le baile de Venise et le podestat de Gènes, pour la ])réséance,
qui fut adjirgée aux Vénitiens par les intrigues du prince d'Antioclu',
qui les favorisoit; et, sur les mécontentemens que les Génois en témoi-
gnèrent, et sur ce qu'au festin cjui se fit ensuite ils estoient venus avec
dessein de disputer cette préséance par la force, il les fit maltrailei-
indignement". Les Génois, sur cette nouvelle, firent équiper une
ai'uiée navale de cin([uante vaisseaux et de quatorze mille hommes,
sous la conduite de Pierre Frégosse, fière du duc, pour tirer vengeance
de cet aflVont. Le pape Grégoire XI. sur l'avis qu'il eut de cet arme-
ment, prévoyant que cette division ])onrroit causer la ruine de celte
isle, qui avoit servi jusques-là de rempart à toute la clirestienté, fit ses
elforts d'en arrester les mauvaises suites par ses soins, employant à cet
elfet le roy de France, et ])ar ses andjassadeurs (ju'il envoya à Gènes''.
D'autre part, le jeune roy et ses oncles, dans la crainte de cet orage,
firent alliance avec les Turcs, auscpiels ils restituèrent Satalie, à la
charge de quelque tribut. Les Génois estant arrivez, le roy se retira de
ÎNicossie à Cérines pour plus grande seureté, et la reyne demeura à Fa-
magouste, qu'elle rendit lascliement au Génois, croiant par là se venger
des assassins de son mary. Les Génois se servirent encore d'elle pour
se rendre maistres de la personne du roy, qu'ils attirèrent en cette
])lace sous des prétextes apparens de bienveillance. Mais cestoit effec-
tivement pour y surprendre les oncles du roy, qui, se doutant bien de
' Loredano, 1. VIII, p. i3o ; Irad. franc. de DiomèdeStraniLaldi. — Loredaiio.l. \ Ut.
t. II, p. 9. p. lido et suiv. trad. fr. l. II. p. 10 el suiv.
^ Dogiioni.- — Foglietla,l.VIII. — DeMas- ^ Gieg. \I. an. 3. fol. aSo, apud \\ad-
Lalrie, t. II, p. 351-357. E\(r. de ta Chron. ding. 1073.
8/1 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Iciii ruse, soiifcniiriviil dans les l'iiiUM'esses. Sfi voyant Iruslrezde leur
pspéranrc, ils coniinciicèi'enl à uialli'aitcr le roy, et niesme leur général
fiit rcnVoiileric de liiy donner un soufflet. La reyne, jiiquée de cette
action et désirant délivrer son fds de cette captivité, fit son accommo-
dement avec les barons du royaume, et traitta la paix entre eux et les
Génois, au mois de mars l'an iSyB'. En suite de la quelle les princes,
oncles du roy, estant venus trouver la reyne, elle fit assassiner le prince
dAnlioclie, principal auteur de la mort de son mary, après qu'il lut
entré dans .sa cliambre. Le sénesclial s'évada sur la nouvelle de cette
moi't, et les Génois, ne se trouvant pas en seureté à JNicossie, à cause
de la reyne, se retirèrent à Famagouste, d'où ils ne voulurent pas
•Mumener leurs troupes, que les deux enfans du prince d'Antioclie
eussent esté donnés en otages. Le sénesclial qui prévoioit que ces divi-
sions causeroient la ruine du royaume, s'offrit de se donner luy-mesme.
avec sa femme, en otage; ce qui fut exécuté. Mais les Génois, au lieu
de tenir leur ])arole, se fortifièrent dans Famagouste, et emmenèrent
le sénesclial el sa femme à Genes^, où ils le resseri'èrent estroitement,
sur la nouvelle (piils eurent que le roy, après leur départ, avoit assiégé
Fagamouste par mer et par terre. Ils envoyèrent une armée navale
pour secourii- les assiégez; mais le roy Pierre leur alla à la rencontre,
et les délit; et comme il fut retourné victorieux en Gypre, la maladie
le surprit peu de temps après, dont il mourut le 17'' jour d'octobre l'an
i382, âgé de vingt-six ans, ayant institué par son testament son héri-
tière au royaume, Marie, sa sœur [ou Marguerite], femme de Jacques
de Lusignan, comte de Trijioli. Il fut inhumé en l'église de Saint-
Dominique de Nicossie.
Il avoit espousé peu auparavant Valence ou Valentine de Milan, lille
de Barnabe Yisconti, seigneur de Milan. Le traité île ce mariage fut
passé le 2''jour d'avrd, l'an 1876, iiidiction 1 /j ^ et fut ratifié à Nicossie
en présence de Jean de Brie, turcoplier du royaume; de Jean Gorab
Wadfling. i375,35. ' Tilr. oiisj. ~ De Mas-Latrie, t. II.
Froissart, 1. III, c. \xi. |). 070-870.
LES ROIS HE CHYPRE. 85
auditeur; de Philippes Prévost, bailly de la secrète l'oyale; de Jean
Beduin l'ancien, et de Thomas Barec, chevaliers. Et le mariage se fit
par paroles de présent, le ()^ jour de mars, l'an 1878, indiction 1. 11
n en laissa point d'enfans.
[La Chronique de Regijio ' dit que Pierre 11 avait laissi'' une fdle en has
âge; mais que, comme les femmes ne régnent pas en Chypre, les grands du
royaume avaient appelé au trône le prince Jacques, oncle du feu roi. Cepen-
dant l'autorité de cette senh^ chronitpie ne peut prévaloir sur tous les au-
tres documents qni attestent que Pierre 11 ne laissa point d'enlanls. Il est vrai
(|ne la Clircuiique de Strand)aldi '^ parle d'nne fille du roi Pierre, à (pii sein-
hierait appartenir le trône : mais les conseillers qui défendent ses droits pro-
posent en même temps de la marier à un nohle personnage du pays. 11 ne
peut donc s'agir ici d'une enfant en has âge. Cette princesse est ('videnuiient
la iille du roi Pierre 1", Marie, à qui son frère avait voulu laisser l'héritage
de sa couronne. Nous avons vu précédemment qu'elle ne hit mariée (|ue vers
i385, deux ou trois ans après l'avènement de Jacques I". J
Jacques de Llsignan, séneschal, et depuis eonnestahle de Cjpre, tils
puisné du roy Hugues IV, fut élu roy de Cypre par les barons du
royaume^, sans avoir égard à la disposition du l'oy Pierre II, ([ui avoit
déclaré ses héritiers Marie, sa sœur, et le comte de Tripoly, son nuu y.
Loredan se méprend, écrivant' que le père du comte, (|ui lut le prince
d'Antioche, consentit à l'élection, veu cpi'il estoit moit dès l'an i?>j^),
comme j'ay remarqué ailleurs*. Et d'autant que Jacques estoit prison-
nier à Gènes, on élut |»our lieutenant général du royaume Jean de
Brie, avec douze chevaliers de la haute cour, tant (pi il seroit arrivé.
A Tellet de quoy on envoya des ambassadeurs pour traiter de sa li-
berté ^, qui y fut arrestée sous certaines conditions, dont lime lut que
' Muratori, Scriplor. rrr llalic. t. XVIII, Roya, ami. iSgS. — Froissait, I. III, c. xxi.
col. 90, a, b. ' Voir Les Princes d'Aidloclie , et ci-des-
' De Mas-Lalrié. Hislnire de Chypre, sus, p. 84.
t. II, p. 893. ' LoiedaiiO, I. IX. \). 5i4, .5i.5: trait.
' Bapt. Fulijos. I. VI. c. II. — /Egidius de franc, t. II. p. 108, loy.
86 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
Famaj;ouslc (It'iiioureroil ('iiî;ajj(''c aux (îénois, avec deux lieues à Ten-
viroii, et les (hircs^ on ijahclles, |)oiii' la soiiiiiie de deux cent iniile
bezaiis, cl (jue le rov paveroil coniplaiil nuire cela liull cent mille
bezans, |iour lesquels il laissa Jean, son fils aisné, ([uehiuc temps en
ota[>e-. J.e roy Jaques estant reloui'iié en Cypre, l'an 108/1, il fut cou-
ronné roy de Cypre en la ville de Nicossie, et deux [jours'] après roy
de Iliérnsalem, en la mcsme ville, à cause que Faniafrouste estoit au
jjouvoir des Génois. Il se lit aussy couronner roy d'Arinénic après le
décez de Léon V, roy d'Arménie, arrivé [à Paris], en l'an i3(j3 [le
■j(j novembre] '. Deux ans après, il envoya Jean de Lusignan, seijjneur
de Barut, son neveu, en France pour traiter une alliance avec le roy
(jliarlesVI, (juifutarrestée à Paris en la maison du chancelier de Corbie-'.
le 7"^ jour de janvier, l'an iSgy (iSgS), entre Guillaume, vicomte de
Meluii, député par le roy de France, et le sei[jneur de Barut. dont la
procuration fut expédiée à Nicossie, le 16'' jour d'aoust, l'an iScjB, en
présence des barons et des hommes liges qui composoient la liante cour
du roy, lesquels y sont nommez.
Il mourut le qo* jour de septembre, l'an 1898, âgé de 6/1 ans, et
fut inhumé en l'église de Saint-Dominique de Nicossie. Les historiens
parlent diversement des femmes de ce prince *". Car Loredan en un
endroit, en l'an iS']k\ donne pour femme au conneslable de Cypre,
laquelle dignité Jaques lenoit alors, Élène, fille du duc de Brunswic,
qui avoii espousé la veuve du roi Hugues IV. [Lorédan fappelle, en
cet endroit même, Clevis et Cliclvis.^ Estienne de Lusignan nomme la
' Data, ou (latio, dans le sens de tribut. (De Mas-Lalrie, t. Il, p. 896 ); Lorc^dan. en
(Voir Du Gange, Glossar. mediœ et infim. j386 (I. IX, p. 519; Irad. (V. t. II, p. 1 13).
lal'mil. voce Data, I , t. II , col. 1 3 1 0.) " De Mas-Latrie , t. II , p, 386 , et note 1 .
- Do Mas-Latrie, t. II, p. 396; Cliron. de ' Trésor du roi, layette Cijpre , lit. IX.
Stranibaldi. — De Mas-Latrie, t. II. p. 438,^29, /i38-
Ce mot manijunil dans le texte de Du
/ii
'iH\.
Gange; nous l'avons rétabli d'après Etienne ' De Mas-Latrie, t. II, p. 39-2 et note 5.
Lusignan. p. 1 5a \°. L'Art de vérifier les dates — Voir plus haut, p. 76.
porte qu'il ne reçut la couronne de Jéru- ' Loredano, I. Mil. p. /186; trad. franc,
salcm qu'en 1893; Sfrninbaldi, en 1889 t. 11, p. 78.
!,ES UOIS DE CHYPRE. 87
femme de ce prince Cive ou E.scliive dlbelin'; et ajoute qu'il espousa
en secondes noces yVgnès de Bavière, fdle d'Estienne, duc de Bavière'-.
Tant y a que Loredan remarque qu'il eut cinq iils et quatre filles':
sçavoii' : Janus, ([ui luy succéda au royaume de Cypre; Guy, mort au
berceau ; Henry, prince de Galilée, qui eut postérité [et duquel descendit
le père Etienne de Lusignan, l'historien de son pays et de sa famille'] ;
Hunucs, archevesque de Nicossie, qui fut fait cardinal du titre de Sainl-
André, par le pape Martin V, l'an 1Û26, et mourut l'an ihk-j''; et
Philippes, connestahle de Gy])re. Ses fdles furent Marie, (jue son ])èr<-
donna en mariage à Ladislas. roy de Naples, avec quatre-vingt mille
ducats de dot;
[Celle princesse, accompagnée de son oncle, le seigneur de Lotrccli ou di'
la Mecclia, frère de l'ancien roi de Chypre °, Jacques 1"'', s'était rendue à Na-
ples, où elle épousa, le 1 2 février i/toa, le roi Ladislas.
' Hkt. de (^ijpre, p. i.T-i, 1).
- Et. de Lusig-nan ne parle nulle part
il'un second mariage du loi Jacques avec
Agnès de Bavière; ni dans son Histoire gé-
nérale de l'isle et royaume de Cypre, ni dans
sa Chorogrojjla dell' isola Ui Cipro, ni dans
sa Géiiciilorrie des roijs de Cyprc. Lorédan na
dit rien non plus de ce second mariage.
' Eorédan. aux anne'es 1387 -1889
(I. IX, p. 5-2o-5a3 , et trad. fr. t. II, p. 1 1 6-
1 iG), noranie quelques eid'ants du roi Jac-
ques I", mais il n'en donne pas l'i'numrration
conqilète. Celte énumération se trouve dans
Lusignan (Généalogie des roijs de Cypre,
(bl. a 9 ; cl ChorograJJia , etc. -l' tableau généa-
logique, à la lui du vol.). On y trouve six fils
et quatre fdles. Aux fils nommés dans le texte
de Du Gange, il ajoute Gui, connétable de
Jérusalem et Eudes, sénéchal do Chypre,
mort dans une bataille en Tiie de Gorse: il
omet Gui, mort au berceau. Les quatre filles
sont les mêmes. Cette liste cependant est en-
core inconqilèle, s'il est vrai qu'en 109Ô le
roi Jacques présente au voyageur Oger, sei-
gneur d'Anglui-e, qui était venu lui rendre
visite, une partie dosa famille, c'est-à-dire
quatre de ses fds, et cinq de ses fdles. (De
Mas-Latrie, t. II, p. -'i3a et notes 3, -'1. )
' Lusignan, Généal. des roys de Cypre.
fol. •2-2 v". — Hist. du royaume de Cypre.
fol. 1.5/1 v°.
^ De Mas-Latrie, t. II. [i. ûi8-.5-ji,
5a3-5a6, etc. t. III, p. 73 note 3. —
L'Art de rérificr les dates : Ihis de Chypre,
Jac(]ues I". — Monstrelel , t. II. fol. 3o v°.
qui le nomme (iilies. — Loredano. I. 1\.
j). oia; I. X, p. .jSo; Irai!, frane. t. II.
p. 137, 177.
' De Mas-Latrie, t. II, p. /iG5.
' On ne sait quel était ce frère des rois
Pierre!" et Jacques I", qui leur avait survécu.
(De Mas-Latrie, t. Il, p. /i6.5 et note 3. 1
Peut-êtreélait-ce un filsnatureldeHugues]^ .
Il semble s'être ll\é à la cour de Ladislas:
88 LES FAMILLES DOIJTRE-MER.
Ati 1 " mai \ h i h , ce jinnce i'(''clariiail le iiayciiu'iU de la dot jtromise à sa
IV'iiiiiic '. Li' V sr|)li'iiil)i'c (le la inriiii' année, la reine mourut, par suite des
droMues (luClle |ii'ejiail pour devenii' enceiiitr' -. |
Isahel, iiiai'it'u' à Pierre de Lusi<[nan, comte de Tripoli [son cousin,
fils di' Jacques, comte de Tripoli^, et de Mariette, fille de Pierre I"];
Agnès, décédée à l'âge de seize ans, et Give ou Escliive, morte sans al-
liance.
[Il l'aut y joindi'e probablement une autre Agnès, (jui fut élue en i45i ab-
besse de Wunstorpen, en Wcstphalie '', et qui mourut en i/i5c) à Venasca près
de Salures, en Piémont, où elle avait accompagné sa nièce Anne, mariée au
comte de Genève.]
Jennes ou .Iams de Lusignan succéda à son pèie au royaume de
Cypre, estant pour lors âgé de vingt-quatre ans^ et reçut la couronne,
en l'église de Sainte-Sophie de Nicossie par les mains de lévesque de
Tortose. 11 lut ainsy nommé, à cause cjii il prit naissance à Gênes du-
rant la prison de son père ". D'abord pour premier de ses exploits, il
mit le siège devant la ville de Fainagouste par mer et par terre. La nou-
velle en estant venue aux Génois qui estoient en ce temps-là sous la pro-
tection et la seigneurie du roy de France, le maréchal de Boucicaut,
qui estoit leur gouverneur, dépescha aussytost l'Hermite de la Faye
pour aller trouver le roy Janus et se plaindre de la rupture de la paix ".
Cependant ayant équipé une flotte de huit galères, il partit le 3'^ jour
quand ce prince maria sa sœur Jeanne au ' De Mas-Latrie, t. Il, p. /i3a note 4, et
duc d'Autriche, le seigneur de la Meccha fut I. III. p. i8 et note i.
un des soixante notables personnages qui ser- " Pins II. Ania, c. xcvn. De Bello Cy-
virent d'escorte à la princesse. ( Giornati na- prio.
jijo/iirtnîjapud Muratorijt. XXI, col. 1069b.) '' Etienne de Lusignan, Ilist. ilii royaume
' De Mas-Latrie, t. II, p. 477-681. de Cypre, fol. i54. — De Mas-Latrie, t. IL
■ De Mas-Latrie, t. IL p. 466. p. SgS; Chron. de Strambaldi.
' Etienne de Lusignan , GeHeafog'. (te roî's ' Hist. du maréchal de 6owcî'cfl!/(^ a'part.
de Cypre , fol. 22 v°; — des comtes de Tripoly, c. ii et les chapitres suivants. — Coll. Peti-
fol. 45 v°; — Chorognijfia , etc. -i' et 3' ta- toi et Monmerqué, i" série, t. VII, p. 26
bleau généalogique. — Loredano, I. W. et suiv. — De Mas-Latrie, t. II, p. 466-
p. fi-îo; Irad. l'rnnç. t. II. p. 1 i4. 477.
LES ROIS DE CHYPRE. 89
d'avril, Tan i4o3, et fit voile vers Rhodes, à dessein d'y attendre la
response du roy, qui tesmoigna vouloir persister en son entreprise. Le
mareschal estant résolu d'aller en Cypre, Philibert de Naillac, grand
maistre de Rhodes, alla trouver le roy, et fit tant que la paix se con-
clut'; laquelle fut ratifiée ensuite par le mareschal 2, qui [après avoir
saccagé Lescandelous ', en Turquie, tandis que l'afl'aire se traitait] vint
visiter le roy à Nicossie. Ce fut au retour de ce voyage que Boucicaut
alla faire une course sur les costes de la terre sainte, prit et pilla les
villes de Botron*, de Barut, de Laodicée, de Tripoly et autres. Le roy
de Cypre luy donna deux galères pour l'accompagner en cette expé-
dition.
[Ce qui ne i'erapéclia pas, après le départ de Boucicaut (1 4o8), de recom-
mencer les hostilités contre les Génois et de renouveler ses entreprises sur
Famagouste. Mais enfin une paix plus durable fut conclue avec Gênes, le
9 décembre 1 4 1 o ^.]
Continuant toujours d'ailleurs ses courses sur les infidèles, et faisant
des prisonniers sur eux; ce qui, joint aux entreprises du roy Pierre
sur Alexandrie, porta Melec-Ella [Al Malek-el-aclirat-Barse Bay], sultan
d'Egypte à prendre résolution de se venger des Cypriotes. A cet elfet d
fit équiper une armée navale de cinquante-trois vaisseaux, laquelle
arriva en Cypre au mois d'aoust, l'an 1 /laG, ou, selon d'autres, l'année
précédente ''. Le roy leva ce ({u'il put de troupes pour s'opposer à cet
orage, et eut assez de cœur pour aller combattre les Sarrazins. Mais
comme ses forces estoient inégales, il perdit la bataille [de Chierokitia,
le 7 juillet 1/126] et fut fait prisonnier. Le prince de Galilée [Henri
de Lusignan], frère du roy, chef de l'armée, et grand nombre de ba-
' Codice diplom. t. II, p. 107, io8.n°85 " Livre desfaicls, etc. c. xix-xxm.
et p. ^68. ' De Mas-Latrie, t. IL p. 495-/198.
' Livre (ksfaicts du maréchal de Bouci- ' Wailding, là-iG. 9. — PliiJeLf. Epist.
caut, 2° paît. t. VII, c.xiv.p. 3G-38. i.VIII. — Monstrelet, Il voL c. xxsvi, foL 3o,
' Livre desfaicls du maréchal de Bouci- 3i. — De Mas-Latrie, t. II, p. 5oG-5i4,
caut, '2° part. t. VII, c. xv-xvii. .533-543.
90 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
l'ons perdirent la vie en cette occasion. Les Sarrazins, après avoir pillé
et ravagé toute l'isle, s'en retournèrent en Egypte et y emmenèrent le
roy. où il dcMieiira jns(pies en l'an i 697, qu'il fut délivré, moyennant
une rançon de deux cent mille bezans, ([uc Jean Podocatero\ seigneur
cypriote, paya de ses deniers, ayant vendu tout son bien pour faire
celte somme; et à la charge de reconnoislre le sultan pour seigneur
supérieur et de luy payer certains tributs tous les ans.
[Après que l'on se fut accordé sur le prix de la ranron du roi, et rjue le
payement en eut été à peu près assuré , le sultan le tira de sa prison le 1 5 août
1/136; mais .fanus ne rentra en Chypre que le 12 mai 1^27, dix mois après
la perte de sa lihcrté^.
On croirait, à lire la phrase de Du Gange, qui est la traduction de celle de
Lorédan ^, que le seigneur Podocatero paya à lui seul toute la rançon du roi.
Mais Etienne de Lusignan* et Monstrelet^ lui associent dans cette œuvre géné-
reuse Bénédict Pernessin, citoyen de Gênes. D'autres documents d'ailleurs'^
nous apprennent que, leur noble dévouement n'ayant pas suffi pour com[)léter
la somme convenue, il fallut quêter dans diflérentes provinces des Etats chré-
tiens. Le pape Martin V avait accordé des indulgences à tous ceux qui vou-
draient contribuer à la délivrance du roi Janus. Le chevalier Jacques d'Al-
lemagne, au nom de l'ordre des Hospitaliers, emprunta pour la rançon
1 5,000 ducats à la républicpie de Venise. Le diocèse d'Elne (Roussillon)
paya la somme de 226 liv. 1/1 sous 6 deniers de Barcelone, comme on le
voit par une reconnaissance de ladite somme, du 5 mars i/i3i (i/i3a) et
du 3 septembre 1 432 , donnée par-devant notaire par le collecteur des sommes
à percevoir pour le même objets]
Le roy, estant de retour en son royaume, y vécut avec beaucoup
d'incommoditez causées par cette irruption, et enfui mourut le
' Loredano, 1. IX, p. 568; trad. franc. ' Etienne de Lusignan. Hisl. de Cypre,
t. II, p. 1C6. — Etienne de Lusignan, Hist. fol. i55 et v°.
de Cypre, foi. i5.5 et v'. " Monstrelel, loc. cit.
■ Monslrelet, t. II, fol. 3i. — De Mas- ' Jauna, HIst. de Chypre, t. II, p. 907.
Latrie, t. II, p. .'Ji3. — Loredano, I. IX, —De Mas-Lalrie, t. II, p. Siy. 5i8.
p. 568; trad. franc, t. II, p. lOo. ' GhampoWion, Mélmigesliislorifiiws.i.lW
' Loredano, loc. cit. n" xi, p. 3i5.
LES ROIS DE CHYPRE. 91
ig'^jour de juin, Tan i/iSa. Il fut inhumé en l'église de Saint-Domi-
nique de Nicossie, avec cette épitaplie, qui contient son éloge ' :.
EPITAPHIUM GIANI REGIS SERENISSIMI CYPRI,
M CCCC XXXll, DIE XXIX MENSIS JDNII, CUJUS ANIMA REQUIESCAT liN PAGE.
HIC SITUS EST JANUS, QUI CYPRUM REXIT AM/ENAM,
TBAJANO SIMILIS INTEGRITATE FUIT.
CiESAR ERAT RELU), SUPER.\NS GR.WITATE CATONEM.
NOBILIRUS FUERAT PORTUS ET AURA VIRIS.
UT DEUS IN TERRIS, DECIMO CARISSIMUS ANNO
VIXIT, ET I?v POPULIS GRATIOR IPSE DEO.
SANCTIOR HIS CUINCTIS ET SANGUIME GLARIOR EXTAT :
UMBIU POLUM CELEBRAT, DETINET OSSA LAPIS.
Il avoit espousé Charlotte de Bourbon, lille puisnée de Jean de
Bourbon , comte de la Marche , et de Catherine , comtesse de Vendosme-.
Les espousailles s'en firent par procureur au chasteau de Melun, le
2^ jour du mois d'aoust, l'an 1/109, ^ ^^ solemnité des quelles toute
la cour de France assista. Elle arriva en Cypre l'an i/ii 1, au port de
Céi'ines, où elle fut recueillie par le roy, qui la conduisit à Nicossie,
où se firent les cérémonies de la bénédiction. Il eut de cette alliance
trois fils, dont le premier fut étouffé au berceau par sa nourrice';
l'autre, nommé Jean, succéda au royaume de Cypre; le troisième fut
Jaccjues qui, suivant Estienne de Lusignan*, fut séneschal de Cypre. Il
eut encore deux filles, dontl'aisnée, Anne de Lusignan, mal nommée
Agnès par Loredan ^, fut recherchée en mariage par le seigneur de
Césarée et le comte de Japiie, qui tenoient les premiers rangs dans la
cour de C)q3re°. Elle fut ensuite accordée à Amé de Savoye, fils aisné
' Loredano, I. I\, p. 671. * Etienne de Lusignan, Généalogie des
' Jtonstrelet. vol. I, c. lxiv, fol. 89; édit. rois de Chijpre, fol. 28 v°.
de P. Lluiillier, 1572. — De Mas-Latrie, ' Ijoredano, 1. X, p. 676, 676; trad.
t. Il, p. 6f('i , igS. — Etienne de Lusignan, franc, t. II, p. 170,171.
Géncalog. des rois de Ci/prc, fol. ■2'î v". — Lo- "" Elienne de Lusignan , Généalog. des rois
redano, l.IX, p. ois , 5/i3 ; trad. franc: t. II, de Cypre, fol. 28 v°. — De Mas-Latrie, t. II.
p. 1 30, 107. p. 525-627, 629 et note 7; t. 111. p. 4 . 10,
' Loredano. 1. IX, p. 566; trad. franc. 11,12-15,17-23,805-807. — Guicbenon .
t. II, p. lii. Hist. généalog. etc. t. I, p. 698, 621.
92 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
d'AnK' VIII, j)i'omicr duc de Savoye, par traité du g'^jour daoust, l'an
1 63 1 ; mais, co prince estant décédé peu de temps après, elle espousa,
en l'an i^Sa, Louys de Savoye, comte de Genève, depuis duc de Sa-
voye, frère d'Anié. Gnichenon ' en a donné les traitez en son Histoire
généalogique de la maison de Savoye, où elle est qualifiée fille aisnée
du roy. L'autre, nommée Marie, fut accordée à Philippe de Bourbon,
seigneur de Beaujeu, fils puisné de Charles I", duc de Bourbon, qui
mourut avant les noces "^ Janus eut encore un fils naturel nommé
Phœbus^, et qui est peut-estre ce Phœbus de Lusignan, qui en l'an i iSs
se disoit seigneur de Sajette, et qui fut envoyé ambassadeur en France
avec Hugues Pocodatore, docteur en loix, par Jean II, roy de Cypre,
pour obtenir du roy Charles VII une subvention qui hiy avoit esté
accordée par le pape au sujet de la guerre qu'il avoit avec les Turcs,
comme j'apprens de quelques lettres de la Chambre des comptes de
Paris. Il laissa un fils nommé Hugues de Lusignan, qui fut marié deux
fois*; la première avec une fille de la maison de Babin, puis avec
Isabeau Placoton. Il eut, de la première, Isabeau, femme de Werwic de
Zimblet, baron de Macrasique; de la seconde, vint Lucrèce de Lusi-
gnan, qui espousa Olivier de Flatres et en eut Hugues et Olivier de
Flatres, qui mourui'ent à la prise de l'isle, l'an 1670, et une fille
mariée à Hercules Palol, décédé en la mesure occasion.
Jean, II" du nom. roy de Cypre, naquit l'an iii3^ [le 16 mai
ikih, selon Strambaldi], et fut couronné roy des trois royaumes, en
l'église de Sainte-Sophie de Nicossie, par Salomon, évesque de Tor-
tose. Sa mère, qui estoit une dame ornée de belles qualitez, gouverna
quelque temps l'Estat, et jusques à sa mort, arrivée le iS"" jour de dé-
cembre, lan iliùh'^'. 11 fut obligé, comme son père, de recounoistre le
' Guichenon, Hisi. généalogique, etc. t.W. ' Etienne de Lusignan, loc. cil. — De
p. 364, 365. Mas-Latrie, t. III, p. 267.
- Sainte - Marthe. — Etienne de Lusi- ^ Loredano, i. X, p. Sya; trad. franc,
gnan, loc. cil. t.II.p. 168. — De Mas-Latrie, t. II, p. 629.
' Etienne de Lusignan, /oc. e/?. et fol. ai; ' Loredano, i. X , p. 576; trad. franc.
Chorogrqffia, 3" tableau généalogique. t. II, p. 171.
LES ROIS DE CHYPRE. 93
sultan pour seigneur, et de luy continuer le tribut. Il prit ensuite ré-
solution de se marier; et, ayant jeté les yeux sur Ayniée de Montferrat.
fille de Jean- Jaques Paléolo'jue, marquis de Montferrat (Loredan '
[ainsi que les historiens Amadi et Stranibaldi-] la nomme Médée, au
lieu d'Amédée; d'autres, Isabelle^), il re.spousa par procureur, à Pii-
paille, le aS*^ jour de décembre, l'an 1^37*. Hugues de Lusignan,
cardinal de Cypre , espousa la princesse au nom du roy.
[Mais, difTérentes causes ayant relardé le départ d'Aimée ^, elle ne s'embar-
qua à Venise pour se rendre en Chypre que le 27 mai ihào. Le mariage eut
lieu le 3 juillet suivant.]
Laquelle estant décédée [le i3 septembre liio], deux mois après
quelle fut arrivée en Cypre, par l'intempérie de lair'^, ou, comme
aucuns estiment, de poison, il prit une seconde alliance avec une dame
de la mesme famille, ({ui fut Hélène Paléologue', fille unique de Théo-
dore Paléologue, despote de Selyvrée, second fils de l'empereur Ma-
nuel. Aucuns la font fille d'André, despote, neveu de Théodore, contre
la vérité. Car Spandugino\ Volaterran^ et autres, la font fille de Théo-
dore. Phranzès'", qui en fait mention, la qualifie fille du frère de l'em-
pereur Constantin. [Le mariage fut célébré à Sainte-Sophie de Nicosie,
le 3 février ihk'i, nouveau style".] Celte dame, d'abord qu'elle eut
espousé le roy, comme elle estoit artificieuse et de grande conduite,
s'empara de l'esprit de son mary, quiavoil esté nourryparmy les femmes
et dans l'oysiveté, et estoit fort peu propre aux affaires, et fit en sorte
qu'il luy abandonna le gouvernement. Ce fut alors qu'elle renversa
Loi'oJano, loc. cit. ' Loredano, loc. cit. — De Mas -Latrie,
" De Mas-Latrie, t. III, p. 79, 80. loc. cit.
Nous n'avons pas trouvé dans quels au- ' Vkis II. Asia, c. xcvii. De bello Cyjn-io.
leurs cette princesse est appelée Isabelle. Ce — Gobelin. Comment. PU H, \. VII , p. 1 7(1.
nom était celui d'une sœur d'Aimée. — Du Cange, Famil. /Uig. Bijzant. p. aiS.
' Giiichenon, Histoire gciicalogique , etc. — Dogliani.
t. I, p. /i8/i, 1245. — Du Cange, Famil. ' Spandug. p. 189.
Aug. BijzdiU. p. a5-3. " Volât. 1. IX.
' De Mas-Latrie, t. III, p. 79 et note 1, '° Phi-anz. 1. III, c. v.
p. 80 et note -2. "De Mas-Latrie, t. III. p. 80.
94 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
ICsIal (le la iclifjion romaiiu'', v iiilroduisaut la grecque, dont elle
cstoit iiilcclée, cliangeaiil (oiis Irs prélals lalins dans les églises, au
lieu des(juels elle mil des prestres grecs. Elle estoit gouvernée, d'ail-
leurs, par une sienne nourrice, el celle-cy par son fds [Thomas],
qu'elle fit élever à la dignité de chambellan du roy.
Cependant le roy, désirant reprendre Famagouste'\ y mit le siège
en l'an 16/11; mais les Génois l'ohligèrent à se désister de ses préten-
tions et de faire paix avec'eux. A[)rès la mort de sa première femme,
il s'estoit pris d'une dame nommée Marie, de Patras, de l'archipelage ,
a laquelle la reyne Hélène, par jalousie, fit couper le nez [selon Lu-
signan^, elle le lui coupa elle-même avec les dents], d'où elle fut nom-
mée Coiiionutena, c'est-à-dire sans nez*, et en eut un fils nommé Jacques,
qui naquit en l'an i/iSG-'. En la mesme année, Hélène accoucha d'une
fille, qui fut nommée Charlotte. Cette princesse, estant encore toute
jeune, fut mariée à Jean île Portugal, duc de Coymbre, petit-fils de
Jean, 1"' du nom, roy de Portugal; lequel, estant arrivé en Gypre,
non-seulement fut fait et créé prince d'Antioche , mais encore le roy
luy abandonna le gouvernement des alTaires'^.
Le prince réforma d'abord les abus qui s'estoient glissez dans la re-
ligion , laquelle il rétablit en sou ancien estât , et gagna , par sa conduite ,
' Loi'edano,l.X,p.576.577 ; trad.frniiç. même que fjiûris , p;T); , fi/ri; , qui seniblenl
t. II, p. 173. — Etienne de Lusignan, llist. tous provenir (leptwxTi/p, nez. Ainsiles Grecs
(le Cijpre, fol. i56 v°. disaient, par un mot de forme tout à fait
' Lorcdano.i.X.p. 579. .58u;trad. franc. semblable. HOfif/oTroSaj, qui a les pieds cou-
(. II. p. 176, 177. p^s. (Du Gange. Ghssar. mcil. ethif. grœci-
^ Etienne de Lusignan. Hisl.dii nnjmuiic lalis . t. I, col. 700. 9-29.)
fie Ciiprc, fol. i5G; Chorograffia ilcW iso- ^ Cette date est tout à fait inadmissible,
la, etc. fol. 60 v'. surtout pour la naissance de Charlotte ,
' Etienne de Lusignan (Hisl. de Ct/pre, puisque sa mère ne fut mariée qu'en liia.
fol. i56 v°) l'appelle Comotimtene , et Loré- Quant au prince Jacques, puisqu'on le disait
dan (1. X, p. 577, 578; trad. franc, t. II. âgé de trente-trois ans lorsqu'il mourut en
p. 176, 175), Comomutenu , forme préfé- 1^73, il devait être né en 1Z160.
rable à celle que donne Du Gange. C'est, " Loredano. 1. X. p. 587 et suiv. trad.
en effet, une légère altération du grec «of/fxo- franc. 1. II, p. i85 et suiv. — Et. de Lusi-
fjiÛT);»'. qui a le nez coupé, substantif à lac- gnan, IlisUiire de Cypre , fol. i56 v°. — De
cusalif. composé de KO-alw et de ^vtijs. le .Mas-Latrie, t. III, p. 81 et note a.
LES ROIS DE CHYPRE. 95
les affections des Cypriotes, qui se lassoieut du gouvernement des
femmes. Mais, d'ailleurs, cela luy attira la haine de la reyne, qui. à
la persuasion de sa nourrice et de son fils , prit résolution de s'en del-
faire : ce qu'elle fit par le poison, que le chambellan luy donna. Ce
fut alors que ce faquin, devenu insolent par la mort de son ennemy,
commença à maltraiter la jeune princesse ^ laquelle eut recours , eu
cette occasion, à son frère naturel, qui, pour la venger, le tua de sa
main. Ce jeune prince commença dès lors à aspirer à la couronne . se
persuadant qu'elle ne pouvoit tomber entre les mains de sa sœur, par
les Assises du royaume, qui en excluoient les femmes-. La reyne, (jui
avoit préveu le dessein de Jaques, l'avoit engagé dans Testât ecclésias-
tique, et, l'archevesché de Nicossie estant venu à vacquer après la
mort du cardinal^, elle l'en avoit fait ])ourveoir, sans néantmoins que
le consentement du Saint-Siège y fust intervenu. Cette dernière action
confirma à la reyne la pensée qu'elle en avoit eue auparavant : c'est
pourquoy elle fit en sorte qu'd vidast le royaume. .Ia([ues se cacha
quelque temps chez le baile de Venise, puis se relira à Rhodes, où
il fut très-bien accueilly des chevaliers. En cet entre-temps, la reyne
vint à décéder, le 1 1*" jour d'avril, l'an t ^58 '\ D'autre part, Charlotte
estoit recherchée en mariage par divers princes. Le pape Alexandre VI ■'
luy offrit Baltliazar Borgia, son neveu; mais l'occasion se présenta d'une
autre plus illustre alliance, qui fut de Louys de Savoye, comte de Ge-
' Loredano, I. X, p. .Sg-S et suiv. trad.
franc, t. tl , [). igi el suiv.
" La loi, ou plutùt la coutume, n'était
pas formelle sur ce point en Chypre comme
en France. Hugues III étaitmonté sur le trône
(1267) en vertu des droits que semblait lui
avoir transmis sa mère Isalielle. Un siècle
après (1882), on en avait écarté Marie,
fille de Pierre 1", que son frère Pierre II
avait nommée son héritière, pour prendre
Jacques, son oncle, frère de Pierre I", sous
prétexte que les filles ne succédaient pas à
la couronne. Cependant Cliai-lotte succéda
à son père, sans opposition de la part du
clergé, des nobles et du peuple; et son
frère, qui la déposséda, fut (oujours re-
gardé , surtout par les anciennes familles
franco-cy[)riotcs, comme un usurpateur.
' De Mas-Latrie, I. III , p. 7'i. 78, notes.
' De Mas-Latrie, t. III, p. 7G, note 3.
' Inadvertance échappée à Du Gange.
Alexandre VI ne fut pape qu'en liga.
Il faut lire ici, d'après Lorédan (1. X,
p. 607; trad. l'r. l. II, ]). a 00), Calliste III
(Alfonse Borgia). (|ui fut pape de ihâi) h
ii58.
96 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
nève', second fils de Louys, duc de Savoye, et d'Anne de Cypre. [La
reine s y était vivement o|)|)osée; mais, après sa mort,] le traité de ce
mariage lut conclu à Turin, le i o'^ jour d'octobre de la mesme année,
par Janus de Montolil", mareschal de Gypre, et Odet Bossât, ou du Puy-
sel, gouverneur de la princesse, ambassadeurs du roy. Parce traité, il
fut convenu que Louys prendroit le titre de prince d'Antiocbe, et que,
après la consommation du mariage, les barons de Cypre luy feroienl
hommage , comme à l'héritier présomptif du royaume, qui luy appartien-
droil après le décez du roy. Durant ce temps-là-. Jaques, perdant l'es-
pérance de parvenir à la couronne, fit ses instances vers le pape Nicolas
pour avoir les provisions de l'archevesché de Nicossie, à quoy la reyne et
sa fille s'estoient opposées puissamment, l'ayant traitté non-seulement
de bastard, mais encore d'Iiomicide. Leurs lettres estant tombées entre
ses mahis, piqué de sentimens de vengeance , il vint, déguisé, en Cypre,
et, accompagné de plusieurs de ses amis, entra dans le palais, où il
passa au fil de l'espée tout ceux cpi'il croioit lui estre contraires, puis
alla loger en la maison archiépiscopale. [Lusignan^ et Lorédan* ra-
content le fait avec quehpie difi'érence, surtout dans les motifs qui
poussèrent Jacques à cet acte de violence. Il était indigné, disent-ils,
qu'on ne lui rendit point les revenus de son arclievêcbé, dont il était
privé depuis le meurtre du cbauibellan Tiiomas.] Les tendresses que
son père avoit pour luy firent qu'il ne vengea pas avec vigueur cette
action j)leine de présomption et de mépris. Au contraire, il le laissa
paisible tant qu'il vécut, et jusques à sa mort, arrivée le aG*" jour de
juillet de la mesme année i/i58. Quelques auteurs ont avancé qu'il
mourut de poison, qui luy fut donné par son fils. [Lorédan^ parle de
poison, mais ne dit pas qu'on eût soupçonné le prince Jacques. Pie 11
lui-même'*, quoique fort partial contre ce prince, n'en dit rien.] Il fut
inhumé en l'église de Saint-Dominique de Nicossie, près de son père.
' Giiichenon . Histoire généalogique, etc. '' Loredano, 1. X, p. 607 et suiv. Irait,
t. I , p. 5.37, 538; t. II, p. 38G. franc, t. II, p. 2o5 et suiv.
^ Pius II, De bcllo Qjprio , e. xcvii. ' L. V, p. ù-iS.
' Liisig-nan . Ili.1t de Ci/jirc . fol. i5f). ' Pius II. loc. cit.
LES ROIS DE CHYPRE. 97
Charlotte, fille unique de Jean II et crHélène Paléologue, fut, après
la mort de son père, reconnue reyne de Cypre par les barons \ et fut
couronnée solemnellement en l'église de Nicossie. Ce l'ut en cette qua-
lité qu'elle conféra l'ordre de Cypre, dit de l'Espée, à Martin Villain ,
seigneur de Rasseglieni en Flandres, au retour de son voyage de la
terre sainte ', comme on reconnoist par ses lettres données au palais
de la citadelle de Nicossie, le 23"= jour de juillet l'an lûBg, indict. vu,
auquel temps le prince Louys, son mary, n'estoit pas encore arrivé en
Cypre, n'y estant abordé qu'au mois d'octobre suivante II y fut reçu
avec joye par les barons, qui firent solenniiser son mariage avec la
reyne , en l'église de Sainte-Sophie de Nicossie , le 7 du mesme mois ,
où il fut ensuite couronné roy de Cypre, la reyne ayant desjà reçu la
couronne. Aucuns écrivent que ce mariage se fit sans la dispense du
pape*, et que, pour cela, les évesques ayant refusé de faire la béné-
diction, un chapelain de la reyne la fit; ajoutant qu'alors, en l'église
grecque, on n'admettoit pas les dispenses. Mais, si cela estoit véritable,
il faudroit inférer que les roys de Cypre eussent en ce temps-là re-
connu cette église, depuis le changement que la reyne Hélène Paléo-
logue y introduisit.
Cependant Jacques, bastard du roy delTunt, n'ayant pas osé attendre
l'arrivée du prince, alla trouver le sultan d'Egypte^; ce qu'il fit par le
conseil de Marc Cornaro, gentilhomme vénitien, qui mesme luy donna
son vaisseau à cet efî'et. Estant arrivé au Caire, il fit si bien, par ses
pratiques et son adresse, qu'il gagna l'esprit de ce prince infidèle,
qui luy donna une armée navale, avec laquelle il recouvra son royaume.
Louys et la reyne Cliarlolte ayant esté obligez de céder à la puissance
d un si grand ennemy. J'omets les circonstances et les événemens sin-
guliers de cette guerre, la chose ayant esté traitée à fond par le pape
' Etienne de Lusignan , ///*•;. de Cypre, ' Giiichenon. /fcï.rfe.S(«'Oi/c^ t. I,p.538.
fol. 1C2 v°. — De Mas-Latiie, t. III, p. 89. ' Loreilano, i. X, p. 6.'5f), 6/10; trad.
— Chron.de Georges Bustron. — Loredano. franc, t. 11, p. 938, 909.
I. X, p. 699; trad. franc, t. II, p. 227, '" Pius II, loc. cil. — Et. de Lusignan ,
998. Hist. de Cijpre, fol. 166 elsuiv. — Loredano,
" Hist. de Guines , au.x preuves, p. 691. i. X, p. 689. 6io.
i3
98 LES FAMILLES D'OUTRE-MER
Pie 11', au li'aiU' (ju'il eu a l'ail, et, [rappelée aussi] eu [uue de] ses
épistres; [racouiée eu détail] par le cavalier Loredau et Estienue de
Lusignaii eu leur Histoire de Gypre, et particulièrement par Guiclie-
noii - eu sou Histoire de la maisou de Savoye, où il a rapporté la trau-
sacliou que cette infortunée princesse fit avec Louys, duc de Savoye,
et la duchesse Aiuie de Gypre, sa femme, en labhaye de Saint-Maurice
de Ghablais, le 18*^ jour de juin, l'an 1^6-3, par laquelle il fut arresté
que, la reyne venant à décéder sans eufans du roy Louys, sou uiary,
le duc demeureroit seigneur et roy du pays de Gypre, et les siens,
aiusy qu'il a voit est('' accordé par leur contrat de mariage et au cou-
ronuenient du roy. Gette donation du royaume de Gypre fut ratifiée
par une auire que cette reyne fit à Ronu^ le 2 5" jour de février. Tau
) 685^, en faveur de Charles, duc de Savoye, sou neveu, par laquelle
elle hiy donne, en termes exprès, le royaume de Gypre, avec le titre
et la qualité de roy , ])our luy et ses successeurs ducs de Savoye. G'est
(Ui suite de ces donations que les ducs de Savoye prennent le titre de
roys de Gypre. Gette princesse, après avoir inutilement essayé d'en-
{jager les papes et les princes à sou restablissement [et refusé noble-
ment l'asile (puî Venise lui offi-ait sui' sou territoire, avec une pension
annuelle de 5, 000 ducats d'or*], mourut, sans eufans, à Rome, d'une
paralysie, le 16*^ jour de juillet, l'an 1 hS^ ^, et fut inhumée eu l'église
de Saint-Pierre, entre les chapelles de Saint-Thomas et de Nostre-
Dame, entrant à main gauche, avec cette épitaphe'^:
CAROLA, HIERUSALEM, CYPRI ET ARMENIJ) REGINA,
OBIIT XVI JUUI, ANNO DOM. M.CCCC.LXXXVII.
Le roy Louys, son mary, eu suite de ces disgrâces, se retira au prieuré
(le Ripaille, près de Thouou, et y mourut au mois d'aoust, l'an 1 /i8-j.
' Plus U, De bello Cyprio, Hislor. rciuiii ^ Guiclienoii, llixl. de. t. I, ji. o/i5:
ubique gcslarum : De Asia, c. xcvii, epist. l. II, p. /ioi-'io3. — De Mas-Latrie, t. III.
ioi , édit. de i5i8; epist. 887, édit. de p. i5i, i5-2 et notes. — Et. de Liisignaii ,
i,55i. -— VolaleiT. 1. IX. fol. 18G.
" Gaichenon, Histoire de la maison de " De Mas-Latrie, t. III, p. i48-i5o.
Savoye, t. I, p. 5ii, et t. II, p. 3g i ; Hist. '' De Mas-Latrie, t. Itl, p. 8y . note i.
des éoesques de Belky , p. yy. ' Roma suhictr. 1. H , c. i.x. S i 8.
LES ROIS DE CHYPRE. 99
.Iaques, s'estant ainsy rendu maistre du royaume de Cypre, tant |)ar
le secours du sultan d'Egypte que par sa valeur, commença à travailler
à régler les affaires de son Estât. Premièrement d assiégea, sur les Gé-
nois, quiavoient favorisé la reyne Charlotte, la ville de Famagouste',
et la leur enleva [par capitulation, le 20 janvier 1/16/1], après qu'ils
l'eurent possédée l'espace de quatre-vingt-dix ans; puis, sur la deffiance
qu'il eut que les Sarrazins, qu'il avoit appeliez à son secours, ne s'em-
parassent du royaume, d les fit tous tuer en une nuit 2. Cette action
luy eust attiré la guerre [de la part] du sultan, s'il n'en eust destourné
l'orage par ses adresses ordinaires et par ses pratiques vers ce prince.
Puis il appliqua ses soins à s'appuier de quelque alliance. Il avoit re-
cherché d'abord la fille d'André Paléologue, ou plustost de Thomas,
despote, qui estoit réfugié à Piome; mais le pape^ estimant qu'il de-
voit chercher un autre ap|)uy, luy offrit sa nièce, qu'il refusa, sur le
bruit de sa vie un peu licencieuse. Ce refus irrita tellement le pape
qu'il ne le traita plus que de tyran et d'apostat. Enfin André Cornaro*.
noble vénitien, qui avoil esté fait auditeur de Cypre, luy offrit Cathe-
rine, sa nièce, fille de Marc Cornaro, chevalier, son frère, avec cent
mille ducats de dot, et avec promesse de la faire reconnoistre par la
république de Venise fille de Saint-Marc ^
L'appuy et l'alliance des Vénitiens ^ qui s'engageoient par là à son
secours et à sa protection, luy firent accepter ces propositions, en suite
desquelles il envoya Plùlippes Pocodataro, son ambassadeur à Venise,
où les espousadles se firent, par paroles de présent, l'an 1 /169. Catlie-
rine, toutefois, n'arriva en Cypre que l'an 1/171 ^
' Et. de Lusignan, Hisloire de Cypre, ' Pnoio Morosini. Dell' histor. cU Venel.
toi. iy8. — Loredano, 1. XI, p. 681, 682 ; I. XXIV. — Paul. Crassus Patav. in pra^fal.
trad. franc, t. II, p. 281, 28a. — De Mas- ad Theoplid. protospalliarium.
Latrie, t. III, p. 170, note 1 , p. lyS. ' Et. de Lusignan, Histoire de Cypre,
- Et. de Lusignan, loc. cit. fol. 179. — fol. 181 v° et 182. — Loredano, 1. XI,
Loredano , foc. «V. p. 70a, 708; ti-ad. fi-anç. l. II, p. 3o5-
^ Et. deLusign. loc. cil. fol. 181. — Lored. 807.
t.XI,p.699, 700; trad.fr. t. II, p.3oi, 3o2. ' P. Bembo, Hist. Venei. 1. I.
— De Mas-Latrie, t. III, p. 176 , note 1. 'De Mas-Latrie, l. III , p. 3/i3 . note a.
t3.
100 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[Les fiançailles avaient eu lieu en i /iG8 , et Catherine ne partit pour Chypre
qu'en 1/1712'. Dans rinl(>rva!le, .lai'([ues, comprenant que, par cette alliance,
il se mettait en (|uel(|u<' sorte à la discrétion de la république, avait hésité
longl('m|)s, et tenté de renouer l'afi'aire de son mariage avec la fille du despote
de Morée. Mais enfin il céda aux pressantes instances de Venise, qui le som-
mait presque avec menaces de remplir ses engagements.]
Le roy survécut pou de temps à ce mariage, et mourut le 5'^ jour de
juin [ou mieux le 6 juillet de] l'an 1678, âgé de trente-trois ans.
(Juelques-uns tiennent qu'il fut empoisonné par Cornaro et Bembo, ses
oncles, qui vouloient se rendre maistres du royaume. Il fit son testament
avant que de mourir, par lequel il institua la reyne et l'enfant dont elle
estoit grosse héritiers du royaume de Gypre, sous la protection de la ré-
]»ublique de Venise^. L'enfant qui naquit de cette alliance fut nommé
Jacques et succéda au royaume ^. Il laissa encore trois enfans naturels,
sçavoir : Janus, Jean et Charlotte, qu'il eut de quelques nobles concu-
bines, entre lescjuelles fut la sœur de Balian de Nores, qui furent
envoyez à Venise, où ils moururent sans postérité*. Quelques-uns
écrivent que leur père les substitua, par son testament, à l'enfant qui
devoit naistre de sa femme, et à ceux-ci, le plus proche de la maison de
Lusignan-'. Charlotte espousa Sor di Naves, prince d'Antioche. Mais je
doute que ce mariage ait esté accompli, si toutefois c'est cette Charlotte,
lille de Jacques, laquelle décéda à l'âge de douze ans, et dont l'épi-
taphe se voit à Padoue, en l'église de Saint-Augustin, en ces termes :
ZACHl, C\PR1 REGIS, CERLOTA F. H. SEPT. T. |hicsita est?|
ANNO SVM «TATIS XU, MENS. HI, M.CCCC.LXXX, JUMI XXIIIP.
Il y a encore, cians la mesme église, l'épitaphe de Marie de Patras.
' De Mas-Latrie, t. III, p. iS-a-iSû, * De Mas-Lalrie, f. \U. p. ;î'i(i , note .3:
3o7-3io, 3i2-3i5. |). 4o8-4i2.
' Ét.deLusignan,/fo(.f/eC'»;jor(!,fol.i8a. ' Voir le testament, Chron. de Georges
180. — Loredano,!. XI, p. 706-707; trad. Bustron. — De Mas-Latrie, t. III, p. SiS-Siy.
franc, t. II , p. 3o8-3 11. — De Mas-Latrie . " Schrader, Momim. liai. p. 1 5.— De Mas- ,
t. III, p. 3U-345, 345-347. Latrie, t. III, p. 34G, n. 3. — Jac. Salomo-
' Thuan. I. XLIX. nias, Inscript. in-h. Patavinœ , p. Sg.
LES ROIS DR CHYPRE. loi
mère du roy Jacques, qui fait voir qu elle survécut à son fils. Elle est
ainsy conçue :
MARIETA. MATER QUONDAM lACOBI, CYPRI REGIS,
VIVEINS SIBl FECIT M.CCCC.LXXXni, MENS. SEPT'.
[OBUT AUTEM M.D.IU DIE XII APRILIS '.
Kllc lut transportée à Venise en 1^76. par ordre du Conseil des Dix, avec
les enfanis naturels de Jacques IP.]
Quelques auteurs de ce temps-là écrivent que Ferdinand, roy de
Naples, envoya des ambassadeurs en Gypre, pour recherclier en ma-
riage la fille naturelle du roy Jacques, qui estoit alors décédé. Je ne
sçay si c'estoit cette Charlotte*.
I L;i (lliariotte promise à Sor de Naves mourut en 1 A6c) ^. [jm^ autre Char-
lotte survécut à .son père; c'est celle qui mourut, âgée de douze ans , le 2/1 juil-
let 1680, celle que le roi Ferdinand rechercha en mariage, non pour lui.
mais pour son fils naturel, en 1478, lor.-iqu'eile n'avait encore que cinq ou
six ans".
Lusignan , dont le bisaïeul Clarion avait été maltraité et dépouillé de ses
biens jiar Jacques II, a jugé ce prince sévèrement. Lorédan, après un récit
assez impartial de ses actes comme homme privé et comme roi, résume l'en-
sejiihle de sa conduite et les traits de son caractère par un éloge à peu près
complet, auquel il oppose le blâme et les reproches des partisans de Charlotte.
Sans vouloir atténuer ni excuser ses torts et ses actes nombreux de violence , on
ne saurait disconvenir i|u'il n'ait été un des rois de Chypre les plus remarquables
par la justesse autant que par l'élévation de son esprit. D'une activité qui lui fai-
sait tout entreprendre et nîussir partout, il conquit son royaume et reconstitua
l'unité du territoire; il eût peut-être réparé les malheurs des règnes précédents
s'il eût vécu''. On peut consulter, comme un monument de sa sagesse et de son
' Schrader, loc. cit. fol. i5 v°. ' De Mas-Latrie, t. III, \>. 3o8 et note a ;
' Jac. Salomon. loc. cit. p. 3i6 et note 3.
' De Mas-Lalrie, t. llï.p. hoS. ' Loredano , I. XI, |>. 817, 7-2/1; trad.
' Josaph. Barbar. Ilivnnriiim persiciim . Iranç. t. II, p. 3a2, 393-33o.
p. /160. ' De Mas-Latrie, t. III. p. i84-3o6.
102 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
habileté, iiin' Miilc d'urtos enregistrés à la secW'le royale de Nicosie, pour les
années i 668, i/i6(), ((ue M. de Mas-Latrie a publiés d'après un manuscrit du
Vatican. |
Jacques, 111" du nom, naquit après la mort de son père, en suite de
lacjuelie, ol suivant sa disposition, Catherine, sa mère, fut reconnue
reyne de Cypre. Jacques estant né, il fut aussytost couronné, pour em-
pescher les mouvemens des grands, qui sembloient favoriser la mère,
(pii tut obligée de se retirer à Hliodes.
I Les faits sont ici confondus et rappelés d'une manière inexacte'. Il y eut,
le t5 septembre 1/178 , une violente émeute des Cypriotes, non en faveur de
(Jatherine au détriment de son fils, mais contre l'influence déjà prépondérante
des partisans de Venise. Deux oncles de la reine, André Gornaro et Marc Bembo.
y perdirent la vie, ainsi que plusieurs notables personnages qui étaient attachés
à sa personne ^. Ce fut une occasion favorable pour Venise d'établir sa domi-
nation dans l'île, en plaçant des hommes à elle dans toutes les villes, les for-
teresses et les ports'. Mais la reine resta en Chypre, sous sa dépendance, et
continuellement surveillée par ses agents , jusqu'au moment oii la république
lui signifia l'ordre de quitter Chypre*. C'est alors seulement que, pour échap-
per à cette tyrannie, elle tenta de se réfugier à Rhodes; mais ce projet ne put
recevoir son exécution^.]
Mais le jeune prnice vécut peu de temps, estant décédé Tannée
suivante, ou l'an 1/17 5, non sans soupçon de poison. H fut inhumé à
Famagouste *'. [Jacques III, né le 27 ou le 28 août 1678, mourut le
26 août iZiyi^]
Catherine Cornaro, sa mère, comme héritière de son mary et de
son fils, gouverna le royaume paisiblement l'espace de quinze ans,
sous la protection de la république de Venise, qui dissipa à divers
' De Mas-Latrie, t. III, p. 353-369. ' De Mas-Latiie, t. III, p. /lag-iSi.
' De Mas-Latrie, hc. cit. p. 870, 871. ' Bembo, 1. I. — Sabell. Dec. III. 1. X.
' De Mas-Latrie, loc. cil. p. iii-ii6. — Doglioni.
' De Mas-Latrie, loc. cit. p. 620-625. • De Mas-Latrie, t. III. p. 3i8. note i.
LES ROIS DE CHYPRE. 103
temps les vains eflbris de la reyiic Charlotte, qui, après la mort du
bastard, avoil repris ses espérances de rentrer en ses Estais [par 1 en-
tremise de Rizzo de Marin, ancien chambellan de Jac([ues II, et de
Tristan de Giblet']. Ferdinand, roy de Naples, la l'echercha en maria[^;>'
pour son fds Frédéric, [ou plutôt pour son fils naturel Alfonse, selon
Marin Sanut le jeune, ou pour lui-même, selon Lusignan^; ce ([ui
paraît moins vraisemblable]; mais les Vénitiens, qui aspiroient à la
possession de ce royaume, craignant d'en estre frustrez si cette alliance
se faisoit, la firent persuader, par Geoi-ges Cornaro, son frère, d'en
faire la cession à la république, et de se décharger du soin du gouver-
nement en se retirant à Venise, où la république luy domieroit de quoy
subsister selon sa dignité : ce que la reyne, qui dépendoil des Véni-
tiens, fut obligée d'accepter, contre son inclination. Estant ensuite
partie de Cypre, elle ai-riva à Venise, où elle fut reçue, avec beancoiqi
de magnificence, l'an 1/489, et y résigna publiquement tout le droit
qu'elle avoit au royaume de Cypre. [Mais il n'y a point d'acte écrit de
la cession de ce royaume faite aux Vénitiens par la reine Catherine.]
La ré])ubli(pie luy donna la ville d'Ascoli [Asolo, dans la Mai-che tré-
visane] et 5o,ooo livres de ])ension tous les ans [8,000 ducats, dont
les revenus d'Asolo formeraient une partie^]. Il fut encore arresté que
la famille des Cornares, dont elle estoit issue, pourroit ajouter, à
l'avenir, à ses armes celles de Cypre.
Ainsy les Vénitiens [moyennant le tribut annuel de 8,000 ducais
qu'ds continuèrent de payer au sultan d'Egypte, comme au seigneur
suzerain des derniers princes de la maison de Lusignan] devinrent
possesseurs de l'isle de Cy[)re , qu'ils tinrent jusques en l'an 1670*.
qu'elle leur fut enlevée par Sélim [II], sultan des Turcs, qui se pré-
tendoit estre au droit des sultans et des' mamelucks d'Egypte, de ([ni
ce royaume dépendoit et estoit tributaire-'. [Nicosie fut enq)ortée d as-
' De Mas-Latiie. t.tll, I». /iiSet note 1. ' De Mas-Latrie, t. lit. p. /io->-/i54 . i-jM
p. iif). 435-5'i5. et note i.
" Etienne de Lusignan. ilist. de ('ijpve , " De Mas-I>atrie, t. lit. \i. k'jt) et note 1.
foi. 18.5. ' De Mns-Latrie, t. 111. y. 569. note 1!.
104 LES FAMILLES D'OIITRE-MER.
saiil par les Turcs le 9 septembre iS^o: Farnagouste, la place qui
résista le plus longtemps, capitula le 1" août 1671 '.]
La leyne Catlierine mourut à Venise le 1" [10*=] jour de juillet, l'an
I iBio], âgée de cinquante-quatre [ou plus vraisemblablement cin-
quante-six] ans [étant née en 1 656 ]'-^. Son corps fut inhumé en l'église
des Apostres, d'où il fut transpoi-té en celle de Saint-Sauveur, durant
que l'on rebastit cette église^. Georges Gornaro , son frère, luy fit élever
un superbe tombeau de marbre, avec une chapelle.
[Tous les niallieurs qui affligèrent Chypre depuis le meurtre de Pierre 1",
et même son assujettissement à la domination des infidèles, avaient été, si l'on
on croit Lusignan*, prédits clairement par sainte Brigitte, qui, à son retour
de Jérusalem, était venue à Famagouste peu après la mort de ce prince, t^ Il n'y
ta plus qu'une de ses prédictions à accomplir, ajoute Lusignan. qui écrivait en
"• 1678, celle qui annonce le retour de i'ile sous la puissance des chrétiens.'^
Or voici cette prédiction telle qu'elle se trouve au livre des Révélations de
sainte Brigitte, chap. xix ^:
K Peuple de Cypre, je te déclare que, si tu ne veux te corriger et amender,
«j'effaceray ta génération et race du royaume, et ne pardonneray ny au pauvre
«ny au riche, et t'effaceray en telle sorte qu'en hrief temps ta mémoire s'es-
ft coulera des cœurs des hommes, tout ainsi que si jamais n'eusses esté au monde.
"Vray est qu'après cela j'y planterai de nouvelles plantes qui accompliront mes
« commandemens et m'aimeront de tout leur cœur. «
Il faut avouer que cette prophétie ressemble parfaitement à celles du Mira-
hilis liber de Nostradamus, et, en un mot, à toutes les prophéties de ce genre,
qui deviennent claires après les événements. ]
' Ange Calepien, Disc, de la priiise de ' P. Berabo, Hist. Venel. I. X, p. siy.
Nicossie, p. q58 et suiv. — Disc, .sur la — Sansov. Nella Venel. l. Il et III.
prin.ic de Famagouste , p. 288 et suiv. " Lusignan, Ilist. de Cypre, fol. 1^7 v°
= De Mas-Latrie, t. III, p. 468 et note 9, et i48.
p. /i ltr)-^5 1 . ' Lusign. Hist. de Cypre, fol. aSS r° et v°.
LES ROYS D'ARMÉNIE.
Les géographes du moyen temps divisent l'Arménie en deux par-
ties, dont Tune, appelée la Grande Arménie, avoisine la mer Caspie.
du costé du septentrion, et est séparée par le fleuve dEuphrate de la
Petite Arménie, qui joint de l'autre costé à la Cilicie et à la mer Médi-
terranée. Mélitène estoit la capitale de cette seconde Arménie \ qui fut
autrefois le siège des peuples nommez Leuco-Syres ou Syriens blancs.
au rapport deProcope, ou plustost des Mélano-Syres, comme veut Héro-
dote^. Il y avoit encore, outre ces deux Arménies, Je Thème arméniaque^,
qui estoit une partie de la Cappadoce qui avoisine le Pont-Euxin. ainsy
' Procope, De liello Persicn, I. 1, p. 27;
édit. de Par. c. xvii. p. 6g.
* On ne trouve dans Hérodote aucune
mention des Mélano-Svres, ni môme des
Leuco-Syres. Cet historien dit seulement
(1. 1, c. Lxxii) que les Grecs donnent le nom
de Syriens aux Cappadociens. Les Leuco-
Syres sont nommés par Procope (loco citato),
Pline (Hist. natur. ]. VI, c. m). Strabon
(1. Xn, p. 564, a, et 1. XVI, p. 787,3;
édit. de Casaubon, Paris, 1620), etc. En ce
dernier passage , Strabon fait remarquer
cette dénomination de Leuco-Syres, ou Sy-
riens blancs, comme supposant, par con-
traste, des Syriens noirs, ûs àv Ôvtcijv rtvàiv
2tip«oi> liai (ieXâvuv ; mais il ne nomme point
les Mélano-Syres comme un peuple existant
dans ces parages. Constantin Porpbyrogé-
nète s'exprime ainsi dans son traité des
T/ièwftç de l'empire d'Oiiont. c. 11 ( Ban-
duri, t. I, p. G b, c) : rr Hérodote appelle
rr Leuco-Syres tous les Cappadociens qui ha-
rrbitent jusqu'à la mer Pontique, pour les
«distinguer des Syriens qui habitent au delà
crdu Taurus et de la Cilicie, et que l'on
rrnomme Mélano-Syres. » Nous avons vu
qu'Hérodote ne dit pas cela. Du reste, Cons-
tantin n'attribue pas à cet auteur la déno-
mination de Mélano-Syres. Nous ne sau-
rions dire d'où est provenue l'erreur de Du
Gange. Les auteurs de L'Art de vérifier les
dates, qui ont transcrit, mot pour mot, ce
début de Du Gange sur les rois d'Arménie , ne
font aucune remarque sur les Mélano-Syres
d'Hérodote.
' Constant. Porphyr. De Tlicmat. 1. 1 . c. 11
— De Adiiuiiisl. imper, c. 1,. (lîanduri. l. I
p. 5 . 1 .3.5. )
1/1
106 LES FAMILLES D'OIITRE-MER.
nommé, parce qu'il estoit joignant à l'Arménie. La principale ville de
(•»' canton estoit Amasée. Mais, dans les derniers siècles, le royaume
d \ rniénie comprenoit particulièrement les provinces qui sont aux envi-
rons (lu mont Taurus, du costé d(; la Cilicie'.
Sous les premiers empereurs de Constanlinople, l'Arménie estoit
gouvernée par des ducs et des comtes^, jusques sous l'empire de
Juslinien, qui en donna le gouvernement à Acacius^, puis à Sittas.
Persan de nation, à qui il avoit fait épouser Comito, sœur de sa
l'ciinne Theodora, qui la tint sous le titre de général d'armée. Ce Sittas
liil tué par les Arméniens. Dorothée* tint encore ce gouvernement sous
.liistinien, et JeanMustacon^ sous Maurice. Chosroès se rendit maistre de
I Arménie ° et de la Cappadoce, sous Phocas, durant les désordres de
ICmpire. Héraclius la reprit, lorsqu'il alla en Perse, et y fitmesme hi-
verner son armée''.
[C'est alors probablement ^'Jo-Jj <[ue David Saliarlioiini *, autrefois uuirz-
han ou gouverneur d'Arménie pour le roi de Perse, fut envoyé par l'empe-
rcnr Hérai'lins, pour administrer ce pays, avec le titre de curopalate.]
Pasagnatliès [Sempad, lils de Varazdirots, de la race des Pagra-
tides°], patrice des Arméniens, se révolta, quelque temps après'",
contre l'empereur Constans, à layde des Arabes. Deux ans après.
\bib, chef des Arabes, y fit une irruption et delTit Maurian, chef des
Grecs. Ensuite Saborius [Sapor], Persan de nation, gouverneur de
l'Arménie", se révolta contre l'empereur Constans, avec le secours de
Muavias [le calife Moavviah], sultan des Arabes, et fut déliait, l'an
de Nostre-Seigneur 658 [66(5].
' Voir plus loin l'addition, p. io8. Theophan. p. â55, -iSG.
' Theophan. p. lai, lig. — Cedrenus. * Saini-Marlin, Mcin. sur l'Arménie, l.\ .
p. ;i()7. — Anastas. Hisi. eccles. p. 55, Oo. p. 335, 336, 4i5.
' Novell. XXXI, c. 1. — Procope, De ' Sainl-Mavlin, Mcm. sur rAniiénie. t. \ .
Mlo Persico, I. 1, p. i8, ig, et 1. III; De p. ii(i.
.Edifie, c. 1. — Theophan. p. 169, 181. '° Theophan. p. 286. — Saint - Martin .
' Theophan. p. iCi. Mêm. .sur l'Arménie, t. I, p. SSy.
' Theophan. p. -2 14. " Theoplian. p. 990. — Anastas. Hist.
Theophan. p. a 48. • ecefes. p. 109.
LES ROIS D'ARMENIE. 107
[Il périt par un accident', et il n'y eut point de bataille livrée entre son
parti et l'armée impériale-. Yézid, fils du calife MoavviaL, envoyé par son père
pour soutenir le parti du rebelle, prit Amorium, en Galatie; mais cette ville
fut reprise, l'année suivante (6G7), par l'eunuque André, lidèie mini.stre du
jeune prince Constantin, lils de l'empereur Constant.
11 parait que les Arabes s'emparèrent d'une partie [de l'Arménie]
sur les Grecs, sous l'empire de Constantin le Barbu, et, sous son suc-
cesseur, qui fut Justinien Rhinotmète, il se fit un traité de paix entre
les Grecs et les Arabes dont Abimelech [Abdul-Malek] estoit le sul-
tan', par lequel il fut arresté cpie les uns et les autres partageroient
les revenus de l'Arménie, de Gypre et de l'Ibérie également. Mais, la
niesme année, Justinien, sans avoir égard à ce traité, envoya Leontius
avec une armée dans l'Arménie et la reprit, ensemble l'Ibérie, l'xAlba-
nie et la Médie. Enfin l'Arménie vint en la puissance des Arabes*,
l'an 687 [698, la 8^ année du règne de Justinien]. par la lascheté
de Sabb.\s ou Symb.\tius, patrice, qui en estoit gouverneur; lequel,
voiant que les Grecs avoient esté delTaits par ces peuples, leur aban-
donna cette province^.
L'année suivante [696 , la 10^ du règne de Justinien], Miiamed [Mo-
hammed], leur chef [fils du calife Abdul-Malek], passa jusques dans la
quatrième Arménie®, que Baanes, surnommé Heptademon, assujettit en-
tièrement aux Arabes ', l'an quatre d'Apsimare [702]. L'année suivante.
' Theophan. p. 290. — Lebeau, Hist.
du Bas-Empire , t. XIII, p. yi. 79.
' Ce Saporius ou Sapor paraît être , sinon
par la ressemblance du nom, du moins par
la coïncidence des temps et des événements ,
ie même que Hamazasb. (Saint -Martin,
Mém. l. I, p. 337, 338, il G.)
' Theophan. 3o2 , p. 3o3. — Const. Por-
phyrog. De Adinin. imper. c. xxii. Apud Ban-
duri. t. I, p. 7/1 , 75. — Anastas. p. 116.
' Theophan. p. 3o6 a. — Cedrenus.
p. 64o , hh\. — Anastas. p. 1 1 7.
° La ressemblance du nom peut faire
prencb'e Sabbas ou Symbatius pour Sembal
ou Sempad, de la race des Pagratides; mais
les faits ne s'accordent pas. D'abord général
des troupes de l'empereur, Seuq)ad , nommé
par Léonce curopalate, en (jgS, resta tou-
jours attaché au parti de l'empire contre les
Arabes. Celui dont la défaite livra l'Arménie
aux Arabes (ôgS) est le curopalate Nerseli.
(Saint-Martin, Mém. 1. 1, 339. 34i, 616.)
° Theophan. 307. — Anastas. p. 118.
' Theophan. p. 011. 3ûi. — Anastas.
p. 119. 1-2 0. — Saint-Martin. Mém. sur
rAniiéiiic, t. I. p. 339. 'àho.
là.
108 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[les grands de l'Arménie se révoltèrent, massacrèrent les Sarrasins et se
remirent sous la domination des Romains; mais] Muhamed y vint en
personne, y deffit les rebelles et eu lil ])rusler les principaux [708].
De là. il j)assa en Cilicie, d'où il fui repoussé par Héraclius, frère de
rem])creur.
[(Il- n'est pas Mohamed, ce sont deux autres jjénéraux araljes, Azar, en
700, et Azil), en 70 A, f[ui attaquèrent la Cilicie, et qui furent repoussés par
Héraclius.]
Maivan (Merwàn), qui fut depuis calyplie', lils de Muhamed, suc-
céda à son père au gouvernement de l'Arménie [737]. Théophanes'-^
ajoute^ que l'empereur Philippicus [712] obligea les Arméniens qui
avoient esté chassez de leurs terres par les Arabes, et qui s'estoient
retirez dans celles de l'empire, daller habiter la quatrième Arménie
et Mélitène; laquelle place, ayant esté depuis enlevée par les Arabes,
fut reprise par l'empereur Constantin Copronyme*, qui établit, ]iour
gouverneur de la Petite Arménie, Paul, (pii fut défiait par les Arabes.
Cest cette quatrième Arménie qui a donné les roys et les princes
dont jenlreprens l'histoire.
I Du (lange aurait dû appeler ce pays la troisième Arménie. En effet, aux
deux Arménies de la Notice de l'empire, Justinien avait ajouté deux autres
provinces du même nom^, ce qui forma (piatre Arménies, ainsi distribuées : la
jjremière ou intérieure, comprenant plusieurs villes de la Grande Arménie, entre
autres Theodosiopolis, qui devint la capitale de cette nouvelle province; de
l'ancien Pontiis Polcmoniacus , sur le littoral du Pont-Euxin (Trébizonde et Cé-
rasonte), et de la province (|ui était anciennement la première Arménie (Sa-
lala et Nicopolis); la seconde Arménie, (jui avait été la première, ayant pour
' Theoplian. p. 35 1 b. — Saint-Martin, a inséré entre les deux celle qui a rajiport
Mcm. l. I, p. 417. ' à Mervan , el détruit ainsi la liaison des
' Theoplian. p. Sno, 368 d, SO-? , idées et l'ordre chronologique des faits qu'il
375 a. — Anastas. p. lai. indique.
' Dans la première rédaction de Du ' Anastas. p. i65, i4G.
(lange, cette phrase suivait imniédialenient '' Novell. XXXI, c. 1. — Gui Pancn-ol.
celle qui se termine par ces mots : Hcra- h Notit. imper. Orient. Qmwwntarium ,
ctiv.i , frère de l'empereur. Plus tard Du Gange toi. 99 v°.
LES ROIS D'ARMENIE. 109
ville principale Sébaste, aujourd'hui Siwas; la troisième, la seconde d'autrefois,
dont la ville principale était Mélitène, Malatliiali '; la quatrième, qui n'était pas
auparavant une province romaine, composée de différentes contrées barbares,
et surtout (h la Sophène, au delà de l'Euphrate; une de ses villes principales.
Amide, fut un des boulevards de l'empire grec-. Les trois premières Armé-
nies, dont la deuxième et la troisième représentaient ce qu'on avait appelé la
Petite Arménie, étaient distinctes, sauf quelques villes de la première, de
la Grande Arménie, située au nord de la Perse, et au sud de laquelle se
trouvait la Sophène. A ces diverses Arménies il faut joindre encore le Tlièmt
arménien qui, sous Constantin Porphyrogénète , occupait la partie occidentale
de l'ancien Pont Polémoniaque ; et la Comngène ou Euphratèse, ([ue les Ar-
méniens regardent comme ayant été une des grandes divisions de la Petite
Arménie.
Les divisions et les dénominations des quatre Arménies furent modifiées et
changées plusieurs fois^; cependant on ne voit pas que la province dont Méli-
tène était la capitale se soit jamais appelée la quatrième Arménie. C'est donc de
la troisième Arménie établie par Justinien, celle dont Mélitène était le capitale,
et non de la quatrième, que Du Cange se propose de donner l'histoire. Quoiqu'il
s'autorise de Théophane, Constantin Porphyrogénète, Anastase, Cedrenus.
pour l'appeler quatrième Arménie, les passages où ces auteurs (([ui d'ailleurs
n'ont guère fait que se copier successivement) parlent de la quatrième Armé-
nie, peuvent très-bien s'entendre de la Sophène et des autres paysan delà de
l'Euphrate.
Plus tard , les princes roupènes de la troisième Arménie et de l'Euphratèse
ayant conijuis sur les Grecs (i 1 56-i 1 85) la Cilicie, où s'étaient formés, depuis
un siècle des établissements d'Arméniens*, la dénomination d'Arménie franchit
avec eux le Taurus , s'étendit à l'ancienne Cilicie , et , durant les xiifel siv"^ siècles .
s'y appliqua presque exclusivement. Cette région est aujourd'hui nommée Ca-
ramanie; elle est, en partie, habitée par des Turcomans, en partie par des
Grecs, et surtout par des Arméniens^. L'arménien vulgaire y est encore en
' Hierocles, Si)nee(leiitus iwperii Orient. ' ^ami-MaTÛn , Mèmnins sur V Arménie .
(Banduri, t. I, p. '16). t. I. p. 20, 0-2.
- Banville, GcogTa;;/i. «HCie««e, col. 1 1 5. * Saint-Martin, Mém. t. I, p. 197.
118. — Saint-Mnrtin, Hisl. d'Arménie, du ' Saint-Martin, loc. eii. — Viet. Langlois.
patriarche Jçau \1, p. 1-2. \umi.imiit. etc. p. 7.
110 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
usage, sui'lout flans les moiilagnes du Taurus et clans les monastères. Les
Arméniens, aujourd'hui indépendants du Zéithoun, parlent un arménien vul-
gaire des plus corrompus, concurremment avec le turc]
[Quant à la troisième Arménie], nous ne lisons pas quand elle
s'est sousti-aile de l'obéissance des Grecs, quoytju'il y ayt lieu de croire
que ce l'ut avant l'empire de Basile le Macédonien ^ qui fit la guerre
aux Arméniens et assiégea la ville de Mélitène, qu'il ne put toutefois
emporter. Cette place estoit pour lors en la puissance des Arabes, et
l'ut enlevée, sous l'empire de Constantin Porphyrogénète, sur Apocaps,
neveu d'Amir, qui en estoit seigneur. Lliistoiie remarque qu'en
lan 916 il y avoit un prince, en Arménie, qui estoit indépendant de
leui' empire, qui tesraoigna au pape Jean X vouloir se réunir au Saint-
Siège"^. Scylitzès^ fait encore mention de
Phhabète Brachame, prince d'Arménie, qui. tenant fort dans les
places et les lieux qui sont enfermez de montagnes, refusa de recon-
noistre Michel Ducas; mais, après la mort de cet empereur, il se sou-
mit volontairement à Nicépbore Botoniate, duquel il obtint la dignité
de cui-opalate. Il vivoit vers Tan 1080. Après luy paroissent
Constantin, etTAPHROC, appelé par d'autres Taphnuz, frères, princes
d'Arménie, qui avoient leurs principales forteresses dans les détroits
du mont Taurus, qui estoient si puissans en biens et eu hommes qu'ils
estoient estimez comme les roys de ce pays-là*, ainsy qu'écrit Guillaume,
' Constantin Porphyr. In Basilio, c. xxvin.
wix, sxxiii, XXXIX, XL, XLvi, et i.I, De Them.
|). .34. (Banduri, t. I, p. la). — Léo
(Iraimuat. p. ^72, 5o4.
^ Léo Grammat. ibid. — Scylitz. 827,
post Cedrenum. — Cedrenus. t. II, p. 627.
— Theophan. continuât. I. VI. De Romuno
iinperiojp. 267. — Baronius,hocanno. t. XI,
p. 6o5; edit. Ven. ann. 917, t. XV; edit.
Liiciœ, 1766, p. 596. .595.
' Scylitzes. p. 8G6. post Cedren. t. II:
ëdit. de 1647. — Lebeaii. Histoire du Bus
Empire, t. XVII. p. ^126, 4 2 7.
' Tiieophan. p. 119. — Cette citation de
TliL'opliane renvoie au récit d'iuie expédition
qui eut lieu, sous l'empire d'Anastase (485,
480). contre les Isanres, retranchés dans
les jjorges du Taurus. Mais ce t'ait semble
avoir bien peu de rapport , même indirec- .
tement , avec les princes arméniens du
\r siècle, qui occupaient alors les mêmes
délilés.
LES ROIS D'ARMÉNIE. 111
archevesqiie de Tyr ^ Car l'Arménie esloit pour lors divisée eu plusieurs
principaulez, qui s'estoient formées par la loiblesse et limpuissaiice
des Grecs-. L'histoire de ces temps-là a nommé plusieurs de ces
petits princes arméniens, sçavoir Gabriel, seigneur de Mélétin (Méli-
tène), capitale de la quatrième Arménie\ qui donna sa fille en ma-
riage au roy Baudouin II*; Pancrace et Corvasil, frères*; Fer et
NicHiz, qui avoient leurs chasteaux du costé de Turbaissel (Tell-Bas-
clier)"; Ursin, cjui avoit les siens dans les montagnes voisines dAntio-
che; Antevel et Léon, son frère; Siméon et autres''. Abulpharage* fait
encore mention de Basile, seigneur des détroits d'Arménie, qui fut
suruonnné le Larron, à cause des chasteaux qu'il enlevoit de temps
en temps à ses voisins, qui mourut en l'an 1118. 11 sendjle le faire
fils de Léon.
[Il serait inutile de vouloir établir aucun ordre de succession entre ces ilit-
férents seigneurs, dont plusieurs dominaient en même temps sur divers cantons
de la Petite Arménie, de la Comagène et de la Cilicie. Nous nous contenteron^
d'indiquer les altérations que quelques-uns de ces noms ont subies dans le>
récits des Occidentaux. Ainsi Tapbnuz ou Tapbroc paraît être luie corruption
du mot Thoros ou Tbéodore; Corvasil est le Kogli-Vasil, ou Basile le Voleur
des écrivains arméniens °, désigné, cjuelques hgnes plus bas, sous le nom de
Basile, comme étant un personnage différent. Ursin est le même qu'Ose//»*, et
plus loin, le Turolt des montagnes est aussi un Thoros.]
Constantin et Taphnuz sont ordinairement surnommez, comme
aussy leurs successeurs, de la Montagne, ou de Montaiiis, par les au-
teurs, à cause du pays qu'ils habitoient et auquel ds commandoient .
qui estoit rempli de rochers et de montagnes'", ainsy qu'il est décrit
' WiU. Tyr. 1. X. c. 1. ' Alb. Aquensis, 1. III. c. wni: I. I\ .
- Robert. Monach. i. III, p. i/i. c. ix.— WiJI. Tyr. i. V, c. ix.
' C'était la troisième Arménie de Justi- ' Alb. Aquensis, 1. XI, c. iv, vl. —
nien, comme on vient de le voir. Guibert. ]. IV, c. i.
* Voir Les Rois de Jérusalem. ' P. 9^5.
* Albertus Aquensis , 1. III, c. xvii; 1. IV. ' Saint-Martin, Mévi. t. 1 , p. 387.
c. vi; 1. V, c. xin, xiv; I. XI, c. xl. — '" Alb. Aquensis, 1. III. e. xviii. \x\i:
Will. Tyr. I. IV. c. I. i. IV, c. VI ; I. V. c. xvni.
112 LES FAMILLES l) OUTIiE-MER.
|)iir saint Basile, en l'épislre 3Û2 , cl par Taijcnon de Passau ' el WiHe-
l)iaii(l (l'Oldciiboui'g-.
Ceux d'Edesse, désirant se donner à Baudouin, frère de Godefroy
do Bouillon, et se deffaire de leur duc, s'appuyèrent de Constantin,
])rince ])uissant, dit Albert d'Aix^; et Baudouin en ayant esté fait sei-
gneur, Ta|)linuz, frère de Constantin, luy donna sa fille en niai'iage,
et le déclara héritier de tous ses biens. 11 est probable que ces princes
portèrent le surnom de Rupins [Roupémens], comme on peut colliger
«rAiMio Comnène*, lorsqu'elle parle des deux frères Rupins^, Léon et
Théodore [Thoros], qui commandoient à l'Arménie sous l'empire
d'Alexis, ])eut-estre parce que ce nom estoit familier en leur famille,
comme nous verrons encore dans la suite, et qu'il fut pris par eux à
cause qu'ils estoient seigneurs de cette partie d'Arménie qui est rem-
plie de rochers. Ordéric'^ semble dire que ces deux frères estoient en-
fans de Taphnuz, écrivant qu'Alix, fille du roy Baudouin II, et femme
de Boémond II, prince d'Antioche, estoit nièce de Léon, qui estoit fils,
à ce qu'il dit, de Turoit ou de Théodore des Montagnes; ce (pie je ne
voudrois pas garantir pour véritalde, d'autant qu'il est bien peu vrai-
semblable que Taphnuz eust donné sa principauté à son gendre en
faveur de son mariage, ayant des enfans masles. Ce qui me porteroit
à réformer le moi Jilius dans Orderic, et à y substituer^«/er, en sorte
que Léon auroit esté frère et non fils de Toros. Tant y a que Léon et
Toros eurent encore Milon pour frère, et deux sœurs, dont l'une fut
mère de Thomas, qui posséda l'Arménie après ses oncles; et la seconde
espousa Jocelin le Grand, premier du nom, comte d'Edesse''.
[Tout cet article est |singulièrement confus. Mais il est facile d'y rétablir
' Tageno Pasav. p. ik. dans le traité de lîoémond avec Alexis. —
^ Iliner. terrœ sanclœ , \^. l'ih. Voir aussi Du Gange, /n j4nn. Cothm. yi/ea;Mi-
' Albertus Aquensis. \. III, c. xxxi. dem noUe, p. 899, 4oo. H y renvoie à ses
' Anna Conmen. 1. XIII, c. xxxi, p. iia ; Familles de Jérusalem ou d'outre-mer.
c. d; édit. de i65i. ' Ordericus, I. XI, p. 828, 83i ; édit. Le
' Le grec ne les appelle pas /Wre« : Aj'su Prévost, t. IV, p. 357. notes; p. 267.
hi]AovàTi T);s Tcôi' Povi!svi'j}v §iaKpaT)7<7£tos. notes.
Aéoi'TOs Ts Kai OeoSîôpoii TôJr kp(isviciiv... ' W illelmus Tyr. I. XIV. c. m.
LES ROIS D'ARMÉNIE. 113
l'ordre et d'identifier les personnages à l'aide des Tableaux gi^'néalogiques que
nous plaçons à la fin de cette Notice.
Le fondateur de la dynastie des Roupéniens fut un nommé Roupen (Ruben),
parent de Kakig II, dernier prince pagratide d'Arménie, dont il vengea la morl
sur les Grecs (1080). Il se jeta en partisan dans les gorges du Taurus cili-
cien; son fils Constantin fixa sa résidence à Pardzerpert, château très-fort, si-
tué au nord de Sis. Cette petite souveraineté se transmit aux descendants de ces
deux princes, et fut connue au moyen âge sous la dénomination de royaume de la
Petite Arménie , ou comme disent les auteurs arabes, les Etats du fils de Léon.
Le fils de Roupen, Constantin, lui succéda vers 1093 ou 10 9 5. Il vint
spontanément au secours des croisés pendant le siège d'Antioche. Ses deux
fils, Thoros et Léon I", le remplacèrent l'un après l'autre (1 10 0-1 129).
L'an 11/11^, Léon mourut à Constantinople , prisonnier de l'empereur Jean
Comnène. Son fils Théodore ou Tuoros II s'échappa de Constantinople, et fut
reconnu par les Arméniens pour leur chef (ii43 ou 11/11). 11 mourut
(1167 ou 1168), laissant pour successeur un jeune enfant sous la tutelle
de Thomas, son beau-père, qui prit le titre de baile. Cet enfant est nommé
Roupen dans la chronique arménienne du connétable Sempad.
L'année suivante, Mleh (Milon ou Meslier), frère de Thoros, usurpa la
souveraineté sur son neveu, et le fit périr; mais il se rendit insupportable par
sa tyrannie; ses officiers le massacrèrent (1 lyS), et proclamèrent à sa place
Roupen III. Ce dernier était neveu de Thoros II et de Mleh.
Roupen, après dix ans de règne, se retira dans un cloître, où il mourut
quelques jours après, sans laisser de fils. Son frère, Léon II, lui succéda en
1 185, d'abord sous le titre de baron, et ensuite, en 1 198, sous le titre de roi.
Léon (ou Livon), nommé par les Arméniens Levon, d'où les Grecs
ont formé le nom qu'ils luy donnent de Aeëovvi)?, eut à démesler avec
Boémond II, prince d'Antioche, son neveu \ qui luy porta la guerre dans
son pays; en laquelle Léon s'appuya des Turcs, qui deffîrent et tuèrent
dans une rencontre le prince Boémond; mais ceux d'Antioche eurent
leur revanche incontinent après-, l'ayant fait prisonnier en une autre
bataille, et ne le relaschèrent que lorsque l'empereur Jean Comnène,
' Ordericus, 1. II, p. 83i. ^ Cinnamiis, 1. L p. i5.
i5
il4 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
lils (lAlcxiy, vint ])Our fairo la guerre à Raymond de Poitiers, prince
d Aulinclie, ollensé de ce (jiie ce |)riiice avoit esté préféré à son fils
Manuel an mariage de Constance, fille et héritière de Boémond. Sur
le hrnit du dessein de l'empereur, ils le mirent en liberté et firent al-
liance avec Iny. En suite de quoy, Léon entra dans les terres de IVm-
|)ire et mit le siège devant Séleucie ' [Selencia ad Calycadimm, Selef.
anjuind Ijui SelefkéJ, ce qui attii'a rarmée de l'empereur en ces quar-
liei's-là, ((ni, après avoir fait lever ce siège, entra dans la Cilicie, prit
les villes d'Adana et de Tarse, jiuis passa jus(|ues dans l'Arménie, y
prit le fort cliasteau de Braca [Vahga]-, ijui fut vaillamment delfendn
par Constantin, l'un des grands seigneurs d'Arménie, et Anavarze (ou
Anazarbe). De là il vint à Antioclie, où il mit le prince à la raison. Je
ne scay si c'est ce Léon dont Albert d'Aix^ a entendu parler en son his-
toire [lorsqu'il nonnne deux frères, Antevel et Léon].
jDu (iuiigu a coni'oiulu Tlioros I", frère de Léon I". avec Thoros 11. fils et
successeur de ce ilernier; c'est à ce Tlioros II que se rapportent les (Hénements
(jui vont suivre.]
Ci'estoit m\ prince noble et puissant, au rapport de Guillaume de
Tyr'. (pn', [)ar son inconstance, s'attira plusieurs fois les armes de
lempereur Manuel Comnène, se fiant sur ce qu'il estoit éloigné de luy.
(le (pii luy donna l'envie d'entrer dans la Cilicie, qui appartenoit à
1 empire, depuis qu'elle fut enlevée au prince d'Antioche par lempe-
r<'ur Manuel, et d'en entreprendre la conqueste. Mais Manuel envoya
aussitost des troupes contre luy, sous le commandemeni d'Androni(pie
Comnène, son cousin, qui fut depuis empereur, que Toros deflit en
diverses rencontres, l'ayant obligé de se retirer avec honte à Gonstan-
tinople, et comme Toros ne cessoit pas de continuer ses entreprises
ordinaires. Manuel, (jui estoit occupé ailleurs'', donna charge à Re-
' Cinnamus. — Nicetas, In Joann. c. vi, " Willelmtis Tyr. I. XVIII, c. x. — Giii-
VII. nanius, I. III, p. i3i. — Nicet. In M<ni.
- Saint-Martin, Mém. t. 1, p. aoi, -joa. I. III, c. i.
■' Albertus Aquensis. I. II, c. \l. • ' Cinnamus. I. IV. ]>. i()i.
LES ROIS D'ARMÉNIE. 115
naud de Cliastillon, prince d'Antioclie, de l'aller combattre. Ce prince
le deflit entièrement et l'obligea par sa valeur de se i-etirer dans ses
Estais. Renaud, ayant eu quelque mescontentementde l'empereur pour
n'avoir pas eu la rescompense de cette action (|ui luy avoit esté pio-
mise, se souleva contre luy et fit alliance avec Toros', qui vint à An-
tioclie avec ses troupes pour les joindre à celles du roy Baudouin 111-
qui avoit résolu d'aller attaquer les Sarrazins, sur le bruit delà mort
de Noradin (Noureddin). Il se trouva avec luy au siège de Césarée.
sur le lleuve d'Oronte, vers l'an ii56. 11 prit encore occasion d'en-
trer derechef dans la Cilicie-, où il se rendit maistre des villes de
Tarse et d'Anavarze [Anazarbe], capitales de la première et seconde
Cilicie. et de celles de Mamistre (Mo])sueste) ^. d'Adane et de Sisiuni
[Sis. (jui l'ut plus tard la capitale du royaume]. Manuel, piqué evtra-
ordinairement contre Toros et contre ce prince*, descendit dans cette
province avec une puissante armée , et vint se présenter devant Ma-
mistre, où le roy Baudouin 111, ayant obtenu de l'emjiereur le jjardon
du prince Renaud, moyenna aussy l'accord de Toros, c|ui renilil la
pluspart des places qu'il avoit prises, puis fit hommage à l'empereur,
et le suivit mesme en ses guerres contre les Turcs; ce qui arriva vers
l'an 1 1 5 9 . . — -
Quelque temps après, INoradin estant venu assiéger Harenc, en
la principauté d'Antioche, Toros se trouva avec les nostres et avec
Calanian, cousin de l'empereur, qui l'avoit estably gouverneur de la
(jilicie, pour l'aller combattre; en laquelle occasion les chrestiens per-
dirent la bataille^ et furent delfaits, au mois d'aoust, l'an i i65, et Ca-
lanian fait prisonnier. Toros, qui n'avoit pas esté de sentiment d'aller
combattre les ennemis qui avoient levé le siège, se sauva avec une
partie de ses troupes, et depuis, s'estant soustrait de 1 obéissance de
' Willelnms Tyr. I. XVill, c. xxvii. — " NiceU.s, In Man. I. III, c i. — VVillel.
Gesia Dci, etc. p. 1 179. — Du Ghesne, Hist. Tyr. ). XVIII, c. xxiii,\.\iv. — Cinnani. I. IV.
fr. t. IV. p. GgS. p. 202. 216.
" Willelmus Tyr. I. XVIII, c. xxiii. ' Gesia Dei, etc. p. 1179. 118a. —
' Saint-Martin, t. I, p. 199, 200, 201. WiUel. Tyr. 1. XIX,c. ix.
116 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Manuel ', il luy enleva plusieurs places dans la Gilicie, sur Andronique
Euphorbènes, cousin de lempereur, qui l'avoit estably gouverneur de
cette province durant la prison de Calaman. Ce qui donna sujet à
Toros de quitter le parti des Grecs, fut la mort d'Estienne [Sdé-
phanè], son frère, (ju'il imputoit à ce gouverneur. 11 décéda sans en-
fans, avant Tan i 170-. [En décembre 1 167 ou 1 168.]
Thomas, fds de la sœur de Toros ^ luy succéda* en la principauté
d'Arménie, à laquelle il fut appelé par les grands du pays. Gudlaume
de Tyr^ nous apprend qu'il estoit Latin, c'est-à-dire François de na-
tion, sans néantmoins désigner sa famille, et ajoute qu'il n'avoit pas
toute l'adresse pour gouverner que l'on auroit pu souhaiter de luy, et
qu'il avoit beaucoup manqué encore en ce point, en ce qu'd n'exerça
aucune libéralité à l'endroit de ceux à qui il avoit l'obligation de
sa promotion à une si haute dignité, ce qui luy causa son dernier
malheur, car
MiLON [Mleh, frère de Thoros II et de Sdéphanê], ou comme les
Arméniens le nommoient, Melicu ou Melier, ainsy qu'd est encore
appelé par Guillaume de Tyr*" (ce nom estoit fannlier aux Arméniens),
prenant l'occasion de la froideur des grands seigneurs du pays, s'allia
sous certaines conditions avec Noradin^ avec les troupes duquel il
entra dans l'Arménie et en chassa Thomas, ayant esté le premier qui,
contre la coutume de ses prédécesseurs, avoit introduit les infidèles
dans ses terres. C'est peut-estre la raison pourquoy Arnoul de Lubec '
' Cinnamus, 1. IV, p. aiy. " Cinnamus, 1. IV, p. 19.6.
" Il eut deux enfants, connue on peut le ' Willelraus Tyr. loc. cit.
voir dans le premier tableau généalogique de " Willehnus Tyr. I. XX , c. xxvin. — Li-
AI.Dulaurier. — Lignngcs d'oiiIre-merA.lll. gnages d'outre-mer. — Saint-Martin. Métn.
— Will. Tyr. 1. XX, c. xx\n, xxvni. — Con- t. I, p. 3ç)0, Sga.
tin. de Guill. de Tyr, 1. XXV,c.xix, p. iGi. ' Léo Gramniat. p. /19. — Constant. Por-
' La parenté de Thomas avec Roupen II, pliyr. De Tlicm. 1. I. p. 36. (Raiiduri. t. 1 .
son pupille, n'est pas clairement établie, et p. i3.)
les aufem's varient sur ce point. (Voir le ° Arnoldus Lubec. 1. U.c. i\.
premier tableau généalogique.)
LES ROIS D'ARMENIE. 117
le qualifie Sarrazin. Estant [devenu possesseur] paisible de sa princi-
pauté, il cliassa les chevaliers templiers de la Cilicie, et leur osta leurs
commanderies, quoyque dans les commencemens il eust porté l'habit de
cet ordre. Il conserva une telle amitié avec Noradin et les Turcs, ([u'il
se joignit presque en toutes rencontres avec eux contre les chrestiens,
dont il se déclara l'ennemy, pillant et volant ceux d'entre eux qui pre-
noient leur chemin par ses terres pour s'en retourner, et commettant
tous les excez imaginables contre eux. Ce qui obligea le prince d'An-
tioche de luy déclarer la guerre, à laquelle le roy Amaury, qui avoit
tasché inutilement d'adoucir cet esprit farouche, se joignit. L'un et
l'autre entrèrent dans la Cilicie, et y avoient commencé le ravage,
lorsque le roy en fut rap])elé pour aller secourir Crach, dans l'Arabie,
qui estoit assiégée par Noradin. Ce qui arriva en l'an 1171.
L'empereur Manuel ne fut pas plus heureux en la guerre qu'il en-
treprit contre luy vers ce mesme temps, Milon ayant delïait ses géné-
raux en diverses rencontres', sçavoir Michel Vranas, Andi'onique Eu-
phorbènes, cousin de l'empereur, et Calaman, gouverneur des places
que les Grecs tenoient en Cilicie. Ces désordres n'empeschèrent pas que
Manuel ne prist l'occasion d'attirer derechef les Arméniens à l'Eglise
grecque, et de les soumettre au patriarche de Constantinople, comme
ils avoient esté auparavant. A cet effet, il envoya, en l'an 1170, Théo-
rian^ à Norsesis [saint Nersès, surnommé Schnorhah , ou le Gracieux^].
catholique d'Arménie, c'est-à-dire chef de léglise de ce pays-là [ou pa-
triarche], et non prince, comme veut Baronius, et, si nous en croyons
la relation de cette ambassade, les Arméniens embrassèrent entière-
ment l'Eglise grecque.
Milon laissa pour fils Rupin*. Le Lignage d'outre-mer^ écrivant que
Dolet, qui espousa Bertrand de Giblet. fils puisné de Hugues I", sei-
' Cinnamus ,1. VI . p. 3 1 1 . 3 1 '1 . mois ; il aurait été plus exact de dire que ion
" Théorien, ieg-«;. Barou. ad. ann. 1 170. ig'nore eutièremeut si MIeli laissa des en-
' Saint-Martin, t. I. hh-i. fants;les historiens n'en mentionnent aucun.
' Du Gange avait d'abord ajouté r: et ' Lignages d'outre-mer. c. m. xn. —
'-Livon;^ mais il a ensuite rayé ces deux Hist. ms. d'outre-vier.
lis LES FAMILLES D OUTRE-MER.
<jiiciir lie l'cllc |)l;i((', lui iiircc du ro\ Léon mi Livoii, ji' me |)(;isii;i(le
qii elle esloil issm- de (|uel([U(' sd'iir de ci; l'oy.
Rl'pin [Roupen 111, (ils d'Estienne ou Sdeplianè, Irère de Mieh et de
Tlioros II], prince d'Arménie, tenoit celte principauté en lan i 180'.
Il lia fort différent, en sa façon d'agir, du prince Milon, son père
[lisez son oncle], ayant toujours esté amy des chrestiens et dun naturel
magnifique. Boémond 111-, prince d'Antioclie, voyant qu'il luy seroit
malaisé de conserver la ville de Tarse, capitale de la Cilicie, qui luy
«voit esté rendue pai' l'empereur, la vendil, en l'an 1182, poui' une
grande somme d'argent, au prince Rupin, en la bienséance de qui elle
estoit. Quelque temps après, ayant mandé Rupin à Antiociie sous pré-
texte d'entrevue, il le lit arrester prisoimier contre le droit des gens\
et, sur ce (|u'il ne voulut ])as luy faire hommage, il entra en sou
pays, y fit le dégast et prit plusieurs de ses places. 11 [c'est-à-diie
Rupin] favorisa l'entreprise d'Andronique Comnène, lorsqu'il s"einj)ara
de l'empire sur le jeune Alexis, fils de Manuel, et se joignit au sultan
de Coni [Iconium] contre les Grecs*. Il espousa IsABEAU^ fille d'Hum-
froy II, siie de Tlioron, et de sa femme Estiennelte, et en eut deux
filles. Alix et Philippes. Alix fut mariée avec Raymond, fils aisné de
Boémond 111, prince d'Antioche'', qui mourut du vivant de son père
et laissa un fils nommé Rupin, (jui prétendit à la principauté d'An-
tioche. Philippes fut alliée avec Théodore Lascaris, empereur des Grecs,
qui en eut un fils nommé Constans, puis la répudia. Brompton', par-
lant du retour de Philippe-Auguste, roy de FraJice, de la terre sainte,
dit qu'il passa par l'Arménie, en les terres de Rupin de la Montagne,
qui n'est autre que ce Rupin, quoyqu'alors il fust décédé, l'Arménie
estant possédée, au temps de ce retour, par Léon, conmie tuteur des
filles de Rupin.
' VVillelnias Tyr. I. XXII, c. m(. * Lifjiwgex d'outre-mer.
' Willelmus Tyr. I. XXII. c. xxiv. " Continuateur de CnùW. de Tyr. I. \XVI .
' Sanutus. I. III. part, i o , c. viii. c. xxv. ]i. -n'i.
' Cliron. Vosiense, I. II. c. xv. — Roger ' Rrniiipton . p. i-jiT).
de lldveiien. p. bij!^ . 65 1.
LES ROIS DARMÉNIE. 119
JJÉo^, OH LivoN [11], ainsy qu il fsl nommé pai' les arméniens',
succéda à Rupiii. Presque tous les auteurs écrivent (|u"il fut frère
puisné de ce prince; et luy-raesme, pariant du jeune Rupin, prince
d'Antioche, petit-fils de Rupin, prince d'Arménie, l'appelh" toujouis
son neveu. Mais une épistre du pape Innocent III'- semble former un
doute là-dessus, qualifiant Miion oncle de Léon, avunculus. Connue
encoiT un titre de Léon du mois d'aoust, lan 1210, dont l'original est
au trésor des chartes des chevaliers de Malte de Manos(jue^ souscrit
avec le cinnabre ou vermillon, et scellé d'un sceau d'or, où il se dit
fils d'Estienne, en ces termes : Léo, filins domiiii Slepliuni honœ mp/mo-
fuf, Dei et Romani impeni gvatia rex, etc. ce qui justifie qu'il estoit
fils d'Estienne, frère de Toros et de Milon, qui fut tué par Andronique
Eu])horbènes, gouverneur de la Cilicie sous l'empereur Manuel , comme
j'ay remarqué cy-devant*.
Rupin luy commit le gouvernement de l'Arménie^ et luy laissa la
tutelle de ses filles, ([ui en estoient héritières; mais il [c'est-à-dire
Léon] le retint par droit de bienséance. Nous ne lisons pas précisé-
ment quand il en prit possession , mais seulement (jue ce fut avant
lan 1 190'', en laquelle année il envoya ses ambassadeurs et des vivres
à l'empereur Frédéric I", qui devoit passer par ses Estats pour aller
en la lei-re sainte. L'année suivante ^ il accompagna Guy de Lusignan.
roy de Hiérusalem, lorsqu'il passa en lisle de Cypre pour y aller ren-
Vincenlius Bellov. Spéculum hisioriak ,
I. X\XII, c. xxi\. — Sanut. 1. III. part. 10.
c. Mil. — Lignages d'outre-mer, c. m. —
Hoveden. [i. (uji. — Jo. Broraplon , p. 1 198.
— Hist. ms. d'oulre-mer. — Cod. diplomal.
t. I, p. 95. 106. 107. — Continuât, de
Guill. de Tyr, 1. XXVI. c. xxv, p. 31 3;
I. XXXI, fi. III, p. .3i3.
" Innocent. III, Episi. I. II, p. 550.
^ Cartul. Manosc. — Codic. diplom. l. I .
p. 100, 101 .
' Voyez le 1" tableau généalogique de
M. Dulaurier, où sont établies la descen-
dance et la parenté dos princes arméniens
ici nommés.
^ Vincentius Bellov. I. XXXU, c. \.\i\.
'' Tageno Passav. — (jodetr. Mon. ann.
1190. — Cliron. Reichersperg. ji. 283. —
Saini-Martin, Mém. t. I, p. BgS. — Con-
tinuateur de Guillaume de Tyr. 1. XXIV.
c. vxv.
' Hoveden , part. post. p. Oij 1 . — Bronip-
ton, ann. 1191. — Benedict. Petroburg.
(Hist. de Fr. t. XVH, p. 5 18. etc.)
120 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
contrer Uicliard, roy d'Angleterre. Trois ans a])rès\ il eut un grand
différend avec Boémond III, prince d'Antioche, qui, l'ayant mandé sous
prétexte d'une entrevue, taschade l'arrester. Mais Léon, qui connoissoit
le peu de fidélité qu'il y avoit en ce prince, dont il avoit un exemple
tout récent en la persoime de Hupin, son prédécesseur, s'estant fait,
accompagner de deux cents chevaux qu'il avoit mis en ambuscade,
non-seulement échappa de ses mains, mais encore le fit prisonnier, et
le fit conduire en Arménie.
Boémond, voyant bien (pi'il luy seroit malaisé de s'accommoder avec
Léon, pria l'empereur Henry VI, qui estoit pour lors en la terre sainte,
de vouloir s'entremettre de leurs dilïérens. L'empereur vint en Ar-
ménie, où il fut très-bien reçu par Léon, qui lui remit toutes ses places
en son obéissance, et se soumit de tous les différens qu'il avoit avec
le prince. Par l'accord qui fut traité, il fut arresté que Boémond seroit
mis en liberté, et que la seigneurie d'Arménie seroit ([uitte pour l'avenir
de l'hommage qu'elle devoit à la principauté d'Antioche; et que le
prince Boémond eu seroit vassal et feroit hommage à Léon, auquel les
terres qu'il avoit prises dans le détroit de la principauté d'Antioche sur
le prince demeureroient; et enfin que, pour establir une parfaite con-
corde entre eux, Baymond, fils aisné du prince, espouseroit la fille
aisnée de Bupin, prince d'Arménie.
En suite de ces traitez, Léon pria l'empereur de lui vouloir accor-
der la couronne^, et de lui donner le titre de roy, attendu qu'il
estoit assez puissant en terres et en provinces pour en estre revestu;
ce que l'empereur luy accorda. Arnoul de Lubec^ semble thre que l'em-
pereur ne passa pas en Arménie, mais qu'il y envoya Conrad, arche-
vesque de Mayence et évesque de Sabine, au lieu de son chancelier,
(ju'il avoit commis à cet efTet, tant pour terminer les dilïérens d'en-
tre ces deux princes que pour couroimer Léon ; ce qu'il fit avec
grande solemuité [dans l'église de Sainte-Sophie, à Tarse, le 6 jan-
' Sanut. I. III, part. 10, c. VIII. — Con- ' Willebr, ab Olclenb. Ilincrar. t. V.
tiiiuat. de GuilJ. de ïyr, 1. XXVI, c. xxvi, p. i3/i.
XXVII, p. QiA . 3i5. ^ Arnoldus Liibec, 1. V, c. v.
LES ROIS D'ARMÉMK. 121
viei' 1 198 ']. A quoy est conforme co qui est porté sur ce sujel dans
les épistres du pape Innocent III-, qui semblent conlirmei' ce cpie
Baronius a avancé, que la couronne fut envoyée à Léon tant de la ])art
de l'Eglise romaine que de l'empereur. Néantmoins Léon en ses litres
ne parle point du Saint-Siège, mais se dit : Léo per Dei el Romani
imperii gratiam rex omnium Amieniormn^. Vincent de Beauvais* écrit
qu'H envoya depuis un andjassadeur au pape et à l'empereur Otiion IV .
pour les prier de trouver bon qu'il list lionnnage de son royaume à
l'un et à l'autre; ce que le pape et l'enqjereur luy accordèrent, sauf
le droit de l'héritier de cet Estât, qui esloit le jeune Rupin. Tant v
a qu'il est constant que Léon, à la j)ersuasion de l'archevesqne de
Mayence, se soumit à l'Eglise romaine dont il embrassa la créance;
comme fit encore le catliolique, ou jiatriaiclie, des Arméniens. Mais je
ne sçay d'où Gilles, moine d'Orval-', a puisé ce qu'il escrit, que l'em-
pereur Frédéric, en son voyage de la terre sainte, l'an 1 kjo. couronna
un roy d'Arménie qu'il nomme Gédéon, confondant asseuiément cd
empereur avec Henry.
.le jiasse en cet endroit les grands dilleiens (pie ce nouveau roy eut
avec Boémond IV, ])rince d'Antioclie, au sujet de cette principauté,
(pii appartenoit de droit au jeune Hupiii, petit-fds de Rupin, prince
d'Arménie, que ce roy appelle toujours son héritier léjjitime'^, tant
parce que j'en ay remarqué les principales circonstances dans la suite
des princes d'Antioche, que pour ce que l'histoire en a esté écrite au
long par les historiens \ et dans les épistres du pape Innocent, <pii
' Wiliobr. ab Oidenb. p. x'ij. — Sainl- " luiioceiil. 1. XIII, ep. i i<j el alibi s.-epe.
Marliii. l. r, p. .Sg-'i. ' Gcsla Innocent. III, p. 117 el secj. —
' Innocent. Ul, Epist.l [I, p.ôaS, SaG. Innoc. III, I. II. ep. 55i; I. XIII, ep. i2.3;
— Piaiiiald. 1199, "• ^^- — ^^•"^' f^'""- 1- ^'^ - T- Ci; I. XVI, ep. 2. — Rainald.
cent. p. iiyelseq. — Baron, ann. 1197. ann. 1-210, n. Zk; ann. 1211, n. a.5. —
' Innoc. III, I. II, p. 527; 1. Mil, epist. WiiJel)!-. al) Oidenb. p. i3/i, i38. — Con-
119. — Cod. diplom. t. I, p. 9,5, 98. 100. linuat. de Guill. de Tyr, 1. XXVIII, c. vi,
* Vincent. Betlov. foc. a(. — Sannt. 1. III. p. 267; 1. XXXI, c. m, p. ;]i3. — Vin-
part. 8. c. m. cent. Bellovac. S/jeciil. hisloi'mle. 1. XXXII,
* lEgid. Aureœ Vallis , £)ji«c Acorf. c. Lvi. c. wix.
t6
122 LES FWIII.LES DOUTRE-MEr..
iiiar(nieul encore ([uelqucs (léiiicslcz qii il ru( avec les chevaliers du
Temple, au siijel desquels il fut excommunié. La bonne intelligence
([uil (Mil avec le jeune liiijiin, qu'il avoil toujours considéré comme
son héritier, et qu'il lit coiiroinuM' rov par l'empereur Othon IV, ayant
obligé les barons du pays de luy prester lioininage, s'altéra j)eu avant
sa mort : ce qui fit bien juger que toute la guerre f[u'il avoit faite an
sujet de la principauté d'Antioche, au nom de Rupin, n'estoit qu'un
prétexte pour agrandir son Estât. De fait, il le chassa d'Antioche,
après qu'il s'en fut emparé; et, non content de cela, estant à l'extré-
mité de la maladie dont il mourul. il refusa de le voir'.
[Vers Tan iqi6, Léon avait été le principal agent de la révolutimi nui
avait i'(''tabH le prince Raimoiul Rupin dans Antioche. Il paraîtrait . d'après les in-
ductions (pii découlent des textes de Marin Sanut - et du Continuateur de Guil-
laume de Tyr^ que ce jeune prince, sans doute par défiance, s'était hâté de
congédier son oncle, et l'avait à peu près forc(' de quitter Antioche. Lorsrpi'en
121 g il fut chassé hii-mènie fie cette ville, il revint auprès do Léon pour
requérir son aide; il avait ouhH('', dit Sanut', l'injure qu'il lui avait faite, en
le chassant d'Antioche : iiiiniPinor uijunœ ijun ijisiiii) de Antioclnn expulit. Mais le
vieux roi s'en souvenait. « Li rois Livons, dit le Continuateur de Guillaume do
«Tyr^, estoit mal de lui por la lionlo que il ii avoit faite do lui faire chacer
« d'Antioche. v C'est pourcpioi il aijandonna entièrement les intérêts de son
petit-neveu, et laissa son royaunio à sa fille Isabelle.
Du Cange, on cet endroit et plus bas, aux princes d'Antioche. explique au-
trement ces deux textes, et suppose que c'est le roi Léon qui, par ses intrigues,
inquiet de voir son novou trop puissant, l'avait fait chasser d'Antioche. Mais
Léon était alors mourant , et probablement il était étranger à cette dernière
nWolution.
Le roi Léon avait éti' hion secondé on dilTérentes circonstances par les che-
valiers de l'Hôpital do Saint-Jean de Jérusalem. Lu reconnaissance'"', il confirma
lo don do la ville do Gibol. eu Gibolol. fait à cet ordre par son neveu Rai-
' Marin. ..Saillit. I. Itl, pari, i i. e. ix. ' Marin. Saiiiil. 1. lit, c. ix.
' Marin. Saïuit. I. lit, pari. 1 1, c. \i. ^ Continuât, etc. I. XXXII, c. xv, p. SAy.
^ Continuât. île Guill. de Tyr, I. \.\.\l, ' Sebast. Paoli, Cor/Ze. (//))/o7«. t. F. n" 91 ,
c. Mi,p. 3i8. p. 95, gO. 517. 5i8.
LES ROIS D'ARMÉNIE. !:>;;
inond Rupin, comme prince (rAntioche. don( il était le haile et le luteiii-
(22 mai 1207).
Il leur accorda (année incertaine)', en récompense des secours iju'ils lui
avaient donnés contre les Sarrasins, la cité de Salepli, le Cliâteau-Neul' (en
arménien Norpert) et Camunhmim. — En août 1210-, du consentement dr
son héritier, Raimond Rupin, il leur concéda la ville rie Laranda (karaman).
si elle venait jamais à tomber en son pouvoir.
Il donna à l'HôpilaP (121/1, ao avril) un casai, en nantissement d'un
prêt de 10,000 besants ipi'il en avait reçus, pour aider au mariaw de sa fille
Estel'enie* avec le roi de Jérusalem. Jean de Brienne. Par un acte du même
jour^, il consigna au même ordre la terre de Giguerium (en arménien DjëjjKcr]
avec toutes ses dépendances, en gage, pour 20,000 besants (pi'il lui avait
empruntés à la même occasion.
Ces deu.x derniers diplômes sont datés de Tarse. 1
Cependant Léon mourut l'an 1 2 i 9, durant (jue les clirestiens assié-
geoient la ville de Daniielle^ Il avoit espousé Isabelle [ou Sibylle] \ fdl
d'Alniéric, roy de Hiérusaleni et de Cypre, de laquelle il eut une fill
unique, nommée Isabelle [en Arménien Zahcl], comme sa mère. Il I;
donna en mariage au fils d'André, roy de Hongrie ^ (estant incertain si
ce fut Bêla IV, roy de Flongrie, ou Coloman, roy de Galicie), avec le
royaume en dol pour luy et ses héritiers; ce ((u'il fit du consentement des
barons du pays : et, à cet effet, le l'oy de Hongrie envoya son fils en
Arménie. Mais nous ne lisons pas que cette alliance ait esté effectuée,
quoyque le roy André, dans une épistre qu'il écrit au pa()e Honorius III ,
le dise formellement : estant toutefois probable (ju'on n'en vint (pi'aux
promesses, attendu le bas âge du jeune prince qui y est remarqué. Il
' Cod. diplomat. l. 1, n° 96, p. 9.5, 99. I. XXXI, c. xciu. — Jacolms de Vidiaco.
Cod. dipl. t. I. n" 96, p. 100, 101, I. m, p. n/i.j._ Oliver, llist. Damuitina .
519, 5ao. npud Eccard. t. II, col. l'iiy.
' Cod. diplomat. t. I, n° 99, p. loi. ' Lignnges d'outre-mer.— Saiiiil. I. III.
' Continuât, de Guiil. de Tyr, i. XXXI. part. u.c. iii. — Contin. de Guill. de Tyr.
c- i\. P- 3-30. I. XXX,c..\i, p. 3o5.
Cod. diplomnl. t. I, n° loo, p. io5. ' Gestn f)ei /jer Fraticos . apud Bongars.
'' Sanut. loc. cil. — Vincentiiis Bellovac. p. 119?!.
16.
12/j
F.ES FAMILLES DOUTRE-MER.
;i iiicsMic cliosc aii'ivji dti inai'injje (le cette piiiicesse
est probable (|ii(
avec Jean rie Bi'iciiiic, rov tie Hiérusalem, qui nCut poiiil ])ai"eHleiiient
son cHcl, aiiisv <|iie jav reiiiai(|ur' cy-devant'. Tant y a cjue Sanudo-
sembb^ (bre qu CHe a esloit pas niai'ire lorsque son père mourut, et
(piClIi' u'espousa qu'après sa niorl Pliilippe d'Antioclie, quoyque Vin-
cent de Beauvois dise le contraire, bayant laissée sous la tutelle et ie
jrouvernenient de (iouslans. son cousin, l'un des plus puissans barons
du loyaunie ^
I Avniil (Vinstaiis ((ionslaiitin ) . A<lain di^ Gastim, sénéchal d'Arménie',
iioinnié par les Arméniens Sire Adam, avait été désigné par Léon pour être le
baiii' du royaume et le tuteur de sa fille^. Mais ii fut tué neuf mois après par
les Batliéniens ou Assassins ])endant qu'il passait dans une ruelle de Sis; et
Constantin, connétable du royaume, resta seul chargé de la régence.]
l'nn.ipPK, fils puisné de Boémond IV'', prince d'Antiocbe, et de Plai-
sance de Giblet, sa preinièi'e feunne, ayant espousé, en l'an l'iai, la
princesse Isabelle, l'ut, à cause d'elle, roy d'Arménie.
L'bistoire remarque que plusieurs princes prétendirent à ce royaume
après le décez de Léon : sçavoir le prince Rupin, qui'', ayant esté
' La [irineessc. lille de I^éon, qui fut
mariée à Jean de Biienne. s'ajipelait Eslc-
fenie, comme on la vu piTcéJeiiinient. Sé-
bastien Paoli [Codic. diplom. t. I. p. riyS.
379) l'appelle par erreur Isabelle, peul-
êti'e d'après Etienne de Lusignan , qui ( Gc-
ncalogie des rois d'Arménie, fol. 3o) donne
deux fdies au loi Léon. Selon cet histo-
rien . Isabelle , l'ainée , à qui appartenait le
royaume, fut mariée au roi Jean de Brienne.
veuf alors de sa première femme. Marie,
reine de Jérusalem; mais elle mourut peu
après son père. Marie, la plus jeune, celle
que tous les autres historiens nomment Isa-
belle, épousa Héllioum, fils de Consiniiliii .
s^rand baron d'Arménie.'
" Sanul. I. 111, part. 1 1, e. ix.
' Continuât, etc. 1. \X\It, c. xv. ji. 3/17.
' Sebast. Paoli. Cod. dipl. l. I, n" (jG,
99, 100, 101, 10-2, p. 100, loi. )o5.
106, 107.
' Continuai, de Liuill. de Tyr, 1. \\.\11,
e. XV. p. 3 '17. — Biographie univers, t. \I\.
p. S'i/i; art. Iliii/hin . |inr Saint-Martin.
° Sanut. I. 111, [lart. 1 1 . c. x. — Olive-
rius, Hist. Damiiidiiit , apud Eccard. 1. H.
col. i45o.
' Sanul. I. ill, c. i\. — Honorius 111.
c. V, epist. 263 apud Rainald. la-io n°57.
— Oliverius , Histor. Dnmiatimi . apud Ec-
card. t. Il , col. \h-i'\. — Saint-Marlin . Mhi.
LES ROIS D'ARMENIE. 125
cliassé par son onclo, comme je viens de i'emar([iicr, vint Iroiivei' Pe-
lage, légal apostoli(|ue au siège de Damietle, pour tirer du secours
pour recouvrer le royaume d'Arménie et la principauté d'Antioclie;
duquel ayant obtenu des troupes, il descendit dans l'Arménie, et, ayant
esté receu en la ville de Tarse et reconnu i-oy, il y l'nl lait prisoiniiei'
par Constans, qui le laissa mourir en prison. Le Lijfnage doutre-mer
dit qu'il fut tué par les Arméniens.
D'autre part, Jean de Brienne ', qui estoit au siège de Damiette,
ayant appris la mort de Léon, abandonna le siège, dans l'espérance d'y
retourner, et vint à Acre, avec le dessein de passer en Arménie pour
y recueillir ce royaume au droit de la reyne Marie, sa femme, et mesme
écrivit au pape Honorius pour obtenir la confirmation de son droit.
Mais il ne se lit [)as ([u'il ait continué dans ce dessein'-.
Pliilippe de Montforl y eut aussy des prétentions mieux fondées ^ à
cause de Marie, sa femme, ijui estoit fille et héritière de Piayniond
Rupin, prince d'Antioclie, qui avoit esté emprisonné par Constans.
Mais Philippe [d'Antioclie] en demeura possesseur au droit de sa
femme, laquelle il espousa du consentement de Constans, et en jouit
peu de temps. Car, l'année suivante, c'est-à-dire l'an 1222', s'estant
attiré la haine et le mépris des peuples, Constans prit l'occasion de
s'emparer de ce royaume et de la personne de Philippe, qu'il fit mourir
en prison ^ faisant espouser sa veuve, malgré elle, à son fils Alton
(Héthoum). Il se deffit encore de soixante-deux barons d'Arménie'',
lesquels il fit moui'ir pour s'assurer davantage en son usurpation.
' Saïuil. hc. cit. — Honorius III, 1. IV, ' Vincentius Bellov. I. XXXII, c. \,\i.\. —
c. XXVI, j). GGa. Apud Raiiiiild. nii. i-'ao. Li/fiiiigcs d'oulre-mcr, c. m; Laljbe. t. I,
n" 55, 57. p. •iOa, à-26.
■ Voir Jean de Brienne, aux Rois de Je- " Sanut. 1. III, c. x.
nisidcm, et la note précédente. Du Gange '' Uipiages d'outre -mer, c. m et i\\
avait d'altord écrit /srtie/fe, et a remplacé Labije, t. I. p. 3(53. 3(J7, k-i() . à-ij,
ce nom par celui de Marie; il faut lire Es- et /laç).
tefciiie, fille aînée de Léon II, du chef de ' Saint-Martin, Mém. p. 376, 875. • —
laquelle Jean de Brienne prétendait au trône Continuât, de Gnill. de Tyr. 1. XWIl. c. xx,
d'Arménie. p. 3/i8.
1^6 LES FAMILLES D^OUTRE-MEli.
Viiicciil de Beauvais' (''crit que ce fui Léon (]ui tua j^liilippe après luy
avoir iloiiiié sa lille; ce (|ui est contraire à ce (pie les historiens plus
lidrlcs oui (lil de ce grince.
Constats-, auquel le Lignage d outre-mer^ donne la qualité de con-
nétable d'Arménie'', ne prit pas le titi'e de roy, mais seulement de baile
ou de régent d'Arménie, sous le roy Aithon, son fils, sous le nom du-
quel il gouverna le royaume tant cpi'il vécut. En ce temps-là les roys
d'Arménie estoient tributaires du sultan de Goni [Iconium], lequel
ils estoient tenus de servir tjuatre mois Tannée, dans ses guerres,
avec cpiatre cents lances ^. [Le texte de différentes éditions de Vin-
cent de Beauvais'^ porte trois cents lances.^ Mais Constans luy garda
mal la loy qu'il luy avoit jurée, car, sur lé bruit que les Tartares dé-
voient entrer dans la Turquie, le sultan Azatin [Iz-Eddin"] luy
ayant envoyé sa mèi-e et sa sœur pour les garantir de leurs ou-
trages, il les livra entre leurs mains et fit alliance avec eux; ce qui
irrita tellement le sultan qu'il entra avec une armée dans l'Arménie,
et vint mettre le siège devant la ville de Tarse, durant lequel il mou-
rut, l'an 1 2.^8.
[Dans la lutte des impériaux contre les Ibelins, Constantin paraît s'être dé-
claré pour les premiers, et lorsque, vaincus par les Cypriotes (laSa), près
d'Agridi, ils se réfugièrent en Arménie, Constauliu et le roi Héthoum, son fds.
les accueillirent avec de grands honneurs.
L'année suivante Constantin s'attira la liaine des Templiers par le supplice
d'un chevalier de cet ordre ^. Les Templiers étaient appuyés par le [irince d'An-
tioche, Boémond ^^ qui voulait venger la mort de son frère le roi Philippe.
' Vincentius Beltov. I. XXXll c. xix. ' Joinville, p. Sa; p. aG, édit. de Du
° Vincentius Bellov. lue. cil. Gange. — Mjilliieu l'aris, an i'i4G, p. iy.B.
Lignages d'outre- mer, c. ni. * Vincentius ttcliov. I. XXXI, c. xcLiv;
' Ce litre lui est donnd aussi par le Con- 1. XXXII, xix.
tinuateur de Guillaume de Tyr (I. XXXII, ' Abulfarage, p. 3-20.
c. XV, p. 3/17) et dans plusieurs actes (Codic. ' Continuât, de Guill. de Tyr, t. X.XXttl,
diplomat. t. I, p. 100. loi. io5. 106, c. .\xxvi. p. /102. — liist. lilt. delà France,
107). t. XXI. p. i '18.
LES P.OIS D'ARMENIE. 127
Mais un accord ménagé entre le roi d'Arménie et les Templiers prévint une
rupture, qui semblait imminente '. Dans ces deux circonstances, rpioicpie le roi
Héthoum soit nommé avec son père, on voit que c'est Constantin qui était
de par le fait le véritable souverain.]
L'histoire ne remarque pas ie len)j)s de la mort de Ci)iisiaiis. mais
seulement qu'il eut pour eufans, outre Aitlioii, Seinbat, SenibaJd ou
Remballi [Sempad]-, (piil établit connétable d'Arménie^, ])ar l'entremise
duquel il fit son traité avec les Tartares; Estiennette [ou Stéphanie |,
mariée en l'an 1288 à Henry, roy de Cypre*, et Marie^, fenune de Jean
d'Ibelin [comte de Jalïa, le l'édacteur des Assises].
[Sempad était l'aîné des fils de Constantin, conmii' on le voit paj- le passage
des Assises de Jérusalem '^^, où Jean d'Ibelin rappelle que le baile d'Arménie.
Constantin, le consulta pour savoir si la coutume et la loi du royaume de Jé-
rusalem lui peiinetlaient de disposer d'un fief de conquêt en faveur de celui
de ses fils (pùl voudrait. Sui- la réponse affirmative de Jean d'li)eliii, Cons-
tantin donna le château de Corc (Gorigos) à sou second fils t)issin (Oschin),
au préjudice et malgré les réclamations de son fils aîiui Sempad, conn('1al)li'
d'Arménie.
On peut ajouter ù Héthoum, Senqjad et Oissin, un quatrième frère, iiomnir
Basile, qui fut abbé-seigneur du couvent de Trazarg.]
AiTHON, 1'"' du nom [Héthoum], ou Othon, ainsy (ju'il est nonnué par
Sanudo et quelques auti-es, ou Al-Tacpliur Hatem [c'est-à-diri' le
Thakavoi' ou roi Halem], comme il es! nommé jiai' Abulfarage ', prit
' ('.oiiliuuat. (le (iuill. de Tyr, I. XXXllI. — Ahiilfjirnff. p. 3-2o. — Saiiil- [Martin.
c. M., p. hob, hoG. Mvin. t. I. p. SgS.
■ Celte forme Reiiibnth ou Picmhach, si ' Samil. ]. III, part. 1 1, c. xiv. — Coii-
altérée, el ([iii n'est probabienicitl qu'une tiiiual. de Guiil. dii Tyr, I. XXXIII, c. l.\i.
erreur de copiste , ou une faute d'impression , p. /i oS.
se trouve dans la lettre d'Eudes, évêque de '' Spicikg. t. VII, p. -iiy. — Miscdlunea
Tusculuni, à Innocent IV (an. i^hcj), sur cpislolanim.
les all'aires d'Orient. (D'Achery, Spkileg. ° Assises de Jmi.ial. i.l. c. c\i.v. [>. -iiu.
I. VIII, p. -Jiy.) —Uist. lia. de la France, t. XXI, p. i5o.
■' Vinr-onlius iM'llovac. 1. \XXII. c. xxi'i. ' Altulfai'ag. p. 3ao, ?>-ii. o-iS.
128 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
rt'iiticr poiivciiK'iiKMil (In rovaiime (rArménic, aïKiiiel ii ijarvint au
(lidit (le la piinci'ssc Isviîelle, sa femme, fille du roy Léon. Ayant ap-
i)i'is, en l'an i 26S, Tari-ivée de sainl Lonys, roy de France, en l'isle de
Cypre, il y envoya ses andtassadeurs avec plusieurs présens, pour hiy
ollVir ses services'. Non-seulement le roy le reçut honorablement, mais
encore travailla à accommoder les dillerens qu'il avoit avec le prince
d'Antioche, et nioyenna entre eux une trel've de deux ans. Le connestable
d'Arménie, son frère-, qui estoit allé en ambassade versMango, can et
empereur des Tartares, de laquelle [ambassade] nous avons quelque
relation en la Vie de sainl Louis \ ayant esté quatre ans entiers près
de ce prince*, en retourna 1 an ia53. Et, sur le récit cju'il iuy fit des
bons trailemens qu'il y avoit reçus, Aithon se résolut, en l'an ia52.
de l'aller trouver en personne : lequel, ayant esté traité avec de sem-
blables accueils de ce prince infidèle^, fit tant, par ses paroles, qu'il hiy
persuada dembrasser la religion clirestienne et de se faire baptizer. [Il
en obtint aussi que les églises arméniennes fussent exemptes du tribut.
Enfin] il retourna de la cour de ce prince en l'an 1 2 53 ''. Le sire de Join-
ville semble rapporter le voyage de ce roy vers le can des Tartares avant
l'ai'rivée de saint Lonys en l'isle de Cypre, qui fut en l'an 12/18, écri-
vant qu'd obtint alors de lui un grand secours, au moyen duquel il deffît
le sultan de Coni et des Turcs, et s'aflVancliit ainsy du servage et du
tribut auquel il lui estoit obligé, ajoutant que la renommée de cette vic-
toire entraisna beaucouj) de cliresliens en Arménie, dont on n'entendit
plus de nouvelles; mais cela se peut rapporter à la négociation du con-
' Nangis, Vila S. Ludovici, p. .SSa. — Gonliiuiat. île (juill. de Tyr, I. XXXIV, c. 11.
Vincentiiis Bollovac. I. XXXII, c. xcii. — p. hhi.
.loinville. p. aG. 27 ; ëdit.Du Gange. — Rai- '' Abulfarag. p. .3'38. — Sainl- Martin,
nalil. ann. 1209, n° 8a. — Spicilcg. t. MI, Mcm. t. I. 3f)5, 896.
p. 210. '' Abulfarag. p. o.'îo. — Voir la relation
' Aithon, c.\xni. — Saniit. l.III.part. i 3, du voyage du roi Héthouni à la cour de
c. M.
Mangor-Khan, dans le travail intitule Les
Mongols , d'après le;
par M. Dulaurier, ex
Vincentius Bellovac. 1. XXXII. c. xcu. — md asiatique, i865.
" Joinville. p. 97. — Abulfarag. p. 3ao. Mongols, d'après les historiens arméniens,
' .Xangis, \ita S. Liidovici, p. 3i8. — par M. Dulaurier, extrait de Guiragos. (Jo
Joui-
LES ROIS D'ARMENIE. 139
nestable. Le Tartare', ayant esté baptizé avec les piincipaiix seigneurs de
sa cour par un évesque d'Arménie qui estoit chancelier de ce royaume,
envoya Haolau (Houlagou), son frère, avec le roy Aitbon, pour faire
la guerre aux Sarrazins et aux Perses, et, les ayant subjuguez, il entra
dans le pays des Assassins [et] du sultan d'Halape, qu'il deflit pareille-
ment^; et luy fit pari de ses conquestes, qu'il eust poussées plus avant
si la mort de son frère ne l'eust rappelé en son pays^. Le moine
Aitlion*, qui rapporte cette mort à l'an i-jGo, et qui vivoit en ce
temps-là, comme il escrit luy-mesme, dit (ju'alors le royaume d'Ar-
ménie estoit si puissant qu'il pouvoit mettre en campagne douze mille
chevaux et quarante mille hommes de pied''.
[Eii consé([uence de ces rapports intimes avec les souverains mongols, l'Ar-
ménie se trouva, il est vrai, afTranchie (I(^ fout servage à l'égard des sultans
d'Iconium, mais elle n'y gagna ([ue de devenir bientôt vassale et presque su-
jette de ses nouveaux alliés, comme le prouve la suite des faits "^.j
De là, aprèsla prise de Césarée et d'Azot par les infidèles, l'an i aGS ".
il [c'est-à-dire Héllioum, roi d'Arménie] fut prié, par le pape Clé-
ment IV, de vouloir secourir la terre sainte; et, deux ans après, il envoya
des troupes à Antioche, qui estoit menacée de siège; et luy-mesme
n'échappa jias à leurs incursions^. Car le sultan d'Egypte, prenant l'oc-
casion de son absence, et durant qu'il estoit avec les forces du royaume
avec les Tartares, envoya une puissante armée dans l'Arménie sous la
conduite d'un de ses généraux. Les enfans du roy, sur cette nouvelle,
levèrent pronqitement des troupes pour les opposer à ces infidèles, et,
leur ayant livré combat, les Arméniens furent défaits [i;iG6]. Léon,
fils aisné du roy, fut fait prisonnier", et un autre [nommé Thoros],
' Aithon , fl/«(. on'eîi/. e. xxiv-xxviii. ' Rniriakl. ann. laCS , n° io; anii. i -'ôy.
" Aithon, c. XXIX. 11° 6().
' Aithon. c. XXXI. ' Aitliou, c. xxxiii. — AbuH'ainjT. p. ;1.^G.
" Voir, sur ce moine Aithon, les observa- — (lonliiiuat. de Giiill. de Tyr, I. XXXIV.
lions de Du Gange, plus bas. p. i38, 189. c. ix, {>. /i55. — Saint-Martin. Méiii. I. I,
' -Aithon. c. xxviii. p. 3gG.
° Aithon. c. xvviii. x\xvi, xwvii, xl. ' Continuât, de (iuill. de Tyr, 1. XXIV.
xLii, etc. c. IX. p. i56.
■ 17
130 . LES FAMILLES DOUTRE-MER.
Ui6 : ce qui donna facilité aux ciniemis de coui'ir et de i-avager l'Ar-
ménie. Cependant Ailhon, qui n'avoit pu ol)teiiir du secours des Tar-
tares.à cause qu'ils estoient occupez ailleurs, s'accommoda au temps,
et lit Iresve avec le sultan, qui luy rendit son fds [en échange de
Sangor', ou Soncor Alasclikar, émir égyptien, parent du sultan, qui
avait été pris par les Tartares], et lui, restiiua au sultan le chasteau de
Tempesak (Derbeçak), en fit démolir deux autres, et luy rendit encore
un de ses principaux chefs, qu'il tenoit prisonnier, i^bulfarage raconte
toute celle hisloire avec d'autres circonstances sous l'an i 268 - [l'année
même de la prise d'Antioche].
Ensuite Ailhon, après avoir régné quarante-cinq ans, et avoir tra-
vaillé beaucoup pour les clirestiens, se résolut, non-seulement de
quitter la couronne et de la donner à son fds Léon, mais encore de
s'enfermer dans un monastère, où il prit fliabit de moine, s'estant
fait a|)peler Macaire, et moui'ut incontinent après, l'an layo ^.
H cul plusieurs enfans de la reyne, sa femme, sçavoir : deux fds et
cinq filles*. Les fils furent Livon ou Léon 111, roi d'Arménie, et Toros,
([ui fut lue en la bataille par les Sarrazins. Les filles furent Sibylle,
qui espousa [en septembre-' i'j5/i] Boémond VI, ])rince d'Antioche;
Fémie ou Eufémie, mariée à Julian, sire de Sajetle [avec 26,000 be-
sants de dot°, par un acte du roi Héthoum, sans date, mais non anté-
rieur à l'année 12^3]; Ritta, femme du sire de Roche ^; Marie, alliée à
' Conlin. de Guill. de Tyr, 1. XXXIV, de Marg-uerite, se retrouve dans un état
c. Il, p. 657 '^' ""^^ *"• des soniincs réclamées au nom du roi d'Ar-
'" Abulfarag. ///4-toî'mfl///i«.s7/«r«/«,p. 35G, niénie (1007) pour dommages et frais oc-
?i[)n. casionnés ;i lui ou à ses sujets par les gens
^ Il ne serait mort qu'en 1273, selon Tau- des galères vénitiennes d'André Sanulo et
leur de lltistoire générale de l'ordre des de Paul Morosini, qui s'étaient emparés
Ermites de Saint-Augustin. (Luigi Torelli, du château de Lajazzo. (De Mas-Latrie, ///s-
Secoli Airostmiaui , de. 1. IV, p. 778.) Im'iv de Chijijre . t. 111, p. 685.) On y voit
' Lignages d'ouirc-mcr. c. ui. l'énuraération de divers objets d'babille-
* Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXIV, ment enlevés à une femme nommée Rita,
c. n, p. /lia. uni iitiilicri noininc. Rita, mais qui n'a évi-
' Corf/c. r///>fo/n. t. l,n° 1 19, p. i34 , i35. demment rien de commun avec la lille du
' Ce nom de Rita, abréviation familière roi d'Arménie.
LES ROIS D'ARMENIE. 131
Guy dlbelin, fiis de Baudoin, séiieschal de Clivpro. qui en eut posté-
rité, et Isabeau, qui mourut sans alliance.
Léon ou Livon, II"^ [lisez 111'] du nom, ayant succédé à son père
au royaume d'Arménie ' [après avoir été couronné à la manière des
Arméniens-], continua de cultiver lalliance des Tartares, avec le se-
cours desquels il fit ses ellorts pour détruire les Sarrazins d'Egypte.
Abaga, roy des Tartares, après avoir conquis le royaume de Turquie
ou de Coni, l'oUrit à Léon ^■, mais il s'excusa de l'accepter, sur ce qu'il
luy seroit impossible de le conserver, à cause qu'il avoit toujours Ben-
decar ou Bendocbar [Bondokdar], sultan d'Egypte, sur les bras, qui
menaçoit à tous momens ses Estats, et qui, l'an 12^5, estoit entré
dans la plaine d'Arménie, où il avoit mis à mort |)lus de vingt nulle
hommes, et avoit fait plus de dix mille captifs*, et avoit emmené un
luitin sans prix; ce (|ui obligea le roy de se retirer dans les montagnes,
et les babitans de s'embar(pier sur mer, pour se sauver de la rage du
sultan; une partie tomba entre les mains des pirates, l'autre arriva
beureusement à Acre. Il pria seulement le Tartare de se vouloir
joindre avec lui pour chasser le sultan de la Syrie, ce qu'il accorda,
el l'un et l'autre le dédirent depuis en la plaine de la (Ihamelle.
[Gefto vicfoirc, l'emporlée en 1282 .^iur Kélaoun. succes.seiir des deux iif'^
de Bibars Bondokdar, mort en l'f^'y. fut .sans résnitat. par suite de finexpé-
rience de Mangou-Temour, frère d' Abaga, qui abandonna trop tôt le cliatn|i
de bataille^. En i285, un traité de paix et de commerce fut conclu fiitre
Léon III et Kélaoun f'.]
Le moine Aitlion ^ écrit (pi'il fut (le loi d'Arménie) doué de pru-
' Abiilfarog. p. 358. 36o. — Marin. tiiiuat. de Guiil. de Tyr, I. XXXIV. c. x.t.
Sanut. 1. III, part. i3.c. vin. — Aithon, p. /1C7.
c. .1XXIV. '- Continuât, etc. I. XXXIV. c. xxxn .
' Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXIV, p. ^179.
c. XVI. p. /i63. ' Reinaud. Extraites des Uistor. arabes
' Aithon. c. xx.\v, xxxvi. relatifs au.v ci-oisatks, p. 55.9. 557.
' Sanut. i. III. part. 12. c. xiv. — Con- ' Aithon, c. xxxiv.
'7-
i;i2 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
dence et de valeur, et qu'il fut aymé également des siens et des Tar-
tares. Pachymères ' escrit qu'il maltraita le patriarche d'Antioche, (ju il
liiil (juelijue temps prisonnier, et (pril l'eust fait mourir, s'il ne se fust
sauvé. Il ne dit pas le sujet de ce démeslé; mais il y a apparence que
ce fut pour cette action qu'il encourut l'excommunication, dans laquelle
il estoit encore en l'an 138^.
Il espousa Guiran-, (ille et héritière de Constantin, seigneur de
Lamhron [ou Lampron], qui estoit une forte place^ [au nord de Tarse],
entre rArménit' et la Turquie; duquel Constantin il est fait mention
dans ^ incent de Beauvais'', Brompton^, et ailleurs '^^. 11 eut d'elle sept
liis et tn»is hlles '' : Aiton, Toros, Semblât ou Sembat, Constantin,
successivement roys d'Arménie; Norses [Nersès]; Rupin, nommé en-
core Alinaii (Alinakh) ou Almach*; Oissini [ou Ochim], roy d'Arménie:
\sabeau, qui espousa Alméric, prince de Tyr, lils de Hugues, l'ov de
Cypre; Ricta, mariée à Michel, fils aisné d'Andronique le Vieil, empe-
reur de Constantinople ", nommée jiar les Grecs Marie et Xène [c'est-
à-dire l'étrangère^; et Téphanon ou Tliéophanô, comme elle est nom-
mée par Pachymères"', duquel nous appi-enons qu'elle espousa Jean
l'Ange, fils de Jean, sébastocrator et despote d'Epire; les Grecs luy
donnèrent le nom de Théodore. Le Lignage doutre-mer dit qu'elle
décéda en jeunesse.
AiTiioN', 1^ du nom. succéda à son père au royaume d'Arménie,
' Pachymer. I. VI, c. 1; i. VII, c. xix. * Roiipen dit Alinkli est mentionné dans
■ Ligiiiigcs d'mitre-mcr, c. m. le Lignnge doutre-mer; ce nom se trouve
' Saint-Martin, Mém.surrArmntie, l.t. ti-anscrit fautivement .4 //«acA dans Rainaldi
p. 5 02 . {Annal eccl. ann. 1 3o() , n° 1 3 ) , qui rapporte
' Vincentius Rellov. Spéculum historiale . une lettre du pape adressée au roi Léon IV.
I. XXXI, c. cxLiv; t. XXXII, c. XXVII, xxviii. ainsi qu'à frère Jean, de l'ordre des Mineurs.
^ Rrompton, p. 121.5. gouverneur du royaume, à Uxiani (Ocbin)
' Rainald. ann. 1277, n° 86. et Alniach, oncles du jeune roi.
' Lignages d'oulre-mer, cm. p. 'd(')f),li-2-j. ' Du Cangc, Familiœ Byzant. y. 286.
— Rain. i3o6. 11° i3. t. XVIII, p. iio. '° Pachymer,!. IX, c. v, vi. — Du Gange,
— Wadd. eodem anno, n° 26. Familiœ Bijzant. p. 210.
LES ROIS D'ARMENIE. 133
en raiméo 1289, ou la précédente'. Le pape loxliurla, par ses
lettres, à embrasser l'Eglise romaine, à quoy il avoit lesmoif|né beau-
coup crinclination. Il écrivit sur le même sujef^ à Marie, sœur de la
reyne, pour lors décéclée, à Toros, frère du roy, et à Léon, connes-
table d'Arménie, et mesme il luy envoya quelques frères mineurs, à
cet efl'et, en l'an 1290, pour instruire les Arméniens en la créance
ortbodoxe, et sur ce qu'après la prise d'Antiocbe par Bendocbar, ce
sultan estoit entré dans l'Arménie, où il avoit fait de ((jrandsdégasts, et,
y ayant esté tué, Nelpus', son fils et son successeur, pour venger la
mort de son père, la menaçoit d'une seconde irruption, il exliorta le
roy de France de donner une favorable audience aux ambassadeurs
d'Aitlion, et de le vouloir secourir en de si pressans besoins.
Quelque temps après, Aitlion, se lassant du gouvernement, à cause
des guerres continuelles des infidèles, résolut de prendre l'habit des
frères mineurs*, où il prit le nom de frère Jean, et quitta le com-
mandement à son frère Toros, si nous en croyons le Lignage d'outre-
mer, d'où nous apprenons que c'est ce roy d'Arménie qui estoit
à Constantinople, en la cour de l'empereur Andronique, au mois
de décembre, l'an 1296, Pachymères^ remarquant qu'il demeuroit
parmy des frères italiens, c'est-à-dire qu'il avoit l'Iiabit de frère
mineur.
Toros III espousa [du vivant de son père (1286)] Marguerite'',
fille de Hugues III, roy de Gypre [moyennant dispenses'' accordées
VVadd. aiin. 1 289, n°' 7, 8; ann. lago, noninn' par nos historiens Essaïd , soit son
n" 10. — Rainald. i289.n'"57,58. — Saint- frère Scùimesch.
Martin , Mém. sur l'Arménie, t. I , p. 398. ' Wadd. ann. 1296, n" 11. 12.
- Waddington, ann. 1992. — Rainald. ' Pacliym. 1. IX, c. x\.
ami. 1292. ' Lignages d'outre-mer, c. ni, p. itWj.
' Heroid {Contimwtio he.lli sacri , I. V, Selon Lorédan , cettfi fille du roi Hugues III
c. Il), continuateur de Guillaunie de Tyr, le s'appelait Clirn-hltc, et elle épousa Chaton
nomme Hcljjiii. Il est difficile de reconnaître (Ailhon ou Héthoum), roi d'Arménie,
dans ces deux formes le nom d'un des fds de ' De Mas-Latrie, Hist. fie Chypre, t. 11,
Bibars, soit Beréké-Uian-said i\ aser-eddin , p. 85, et note 2.
134 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
par Honorius IV, pour cause de parenté, parce (piAinaury, Irère de
Marguerite, espousa, vers le laesuie temps, Isabelle, sœur de Toros];
en faveur duquel mariage le roy de Cypre donna à Toros quelques
chasteaux du royaume de Hiéiusalem qui confinoienl à l'Arménie,
avec claus(> de ne les pouvoir aliéner sans le coiisentiiment des deux
cours.
Après deux ans de règne, Toros entra dans le cloistre, et Hé-
tlioum remonta sur le trosne. (Toros), estant allé avec son frère Aithon
à Constantinople ' soit pour y clierclier du secours [coiilie les infidèles,
et peut-être conireles menées de leur frère Sempad'-], soit pour y visi-
ter sa sœur, qui avoit espousé Michel Paléologue, fils de l'empereur
^ndronique le Meil,
Sehbat ou Sembald, son autre frère, prenant 1 occasion de son
absence, s'empara du royaume et se lit couronner roy, en lan 129^.
Cependant Aitlion et Toios estant retournez dans l'Arménie, ils en
furent chassez, ce qui les obligea de passer en lisle de Cypre; de ih
à Constantinople, d'où ils allèrent trouver le can des Tarlares, pour
se plaindre de l'usurpation de leur frère, et tirer du secours contre
luy. Mais Sembat les prévint, et, pour gagner l'amilié de ce prince,
espousa, à ce que l'on dit. une dame de Tartarie; et, ayant pris ses
deux frères au retour de leur voyage, il les fit conduire en Arménie,
où il fit ci'ever les yeux à Aithon, qui recouvra depuis la veue par
la permission de Dieu et par miracle, et fil étrangler Toros avec la
corde d'un arc. Sembat l'ut aussy travaillé par les irruptions des Sar-
razins, qui l'obligèrent, en l'an 1998, d'avoir recours au pape Boni-
face YIII, et aux roys de France et d'Angleterre, auxquels il dépesclia
ses ambassadeurs pour avoir du secours ^ Cependant Constans, son
frère, ne pouvant souffrir plus longtemps son usurpation, se souleva
contre luv et. l'ayant arresté, le mit en prison et en tira Aithon". Le
' Saniit. I. III, part. i3, c. ii. ' Rainakl. i-'gS. n" lO. — Wadd. n° B.
" Saint-Martin . Mém. sur l'Arménie. 1. 1 , — Bzovius , n° 7.
p. 3ç,8 ' Sanul. I. 111, part. 1 3 . c 11.
LES ROIS D'ARMÉNIE. 135
Li;>naoe d'oulre-nier ne convient pas que Senibat ait usurpé le royaume,
mais dit qu'il luy fut donné pai' son IVère, après qu'il l'eut osté à Toros.
[Selon un historien arménien', Hétlioum avait abdiqué une seconde t'ois
.(i 296) en laveur de son frère Senq)ad; et c'est alors (pù'l s'était rendu
à Constantinople avec son frère Tlioros.] Il y a aussi lieu de douter de
la circonstance, rapportée par Saniido, du mariage de Sembat avec
une dame tartare, veu que les épistres du pape Boniface VIII- nous
apprennent qu'il avoit espousé Isabelle, lille de Guy de Japlie, avec
laquelle, non-seulement il vivoit l'an i-jcjS, mais encoi'e dont il avoit
des enlans qui estoient chevaliers. Et d'autant que Send^at craignoit
<puî la dispense qu'il avoit obtenue du cathobipu-, ou patriarche
d'Arménie, ne fust pas valable [comme cette dame était sa parente
au troisième degré], il demanda, en cette année-là, celle du pape
Boniface, qui la luy accorda. Le Lignage d'outre-mer ajoute qu'Aithon,
estant sorty de piison, donna le ro\aume d'Arménie à son frère
CoivsTANs [ou (loNSTAiNTiN II], à qui il dcvoit sa liberté, mais que,
depuis, il le lu\ osta. Sanudo ne dit pas que Gonstans ait esté déclaré
ro\ par luy; mais il convient avec le Lignage d'outre-mer, en ce qu'il
escrit, qu'Aithon fit arrester Constans et l'envoya avec Sembat à l'em-
pereur de Constantinople, auquel il en recommanda la gardée II ne
faut pas douter ([u'il n'ait eu de puissans motifs pour en venir à cette
violence contre Constans, à qui il estoit redevable de sa délivrance.
[Ailhon remonta ainsi sur le trône pour la troisiènu; fois.] II fit en-
suite couronner Léon, son neveu [i3o5].
Léon, IIl" i\u nom, roy d'Arnu-uie ', estoit fils de Toros et de Mar-
guerite, fille de Hugues III, roy de Cypre. Et d'autant qu'il estoit
encore tout jeune, Aithon se chargea de la légence du royaume : ce
que nous apprenons d'une épistre (jue le pape Clément \ adressa, en
l'an i3o6, au roy Léon, à frère Jean, de l'ordre des frères mineurs,
' Le connétiiLile Sempad. ■ Saint-Martin, Mcm. t. I, p. .'{gy.
• Rainald. ann. i-i88, n°' 19, ao. " Lijjnwijcs d'outre-mer. — Aithon, c.xlvi.
136 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
«[ouvemeur d'Arménie, qui est le roy Aitlion, à Oissin et Almacli,
oncles de Léon, par laquelle il leur donne espérance d'un prompt
secoui's de la part des princes chrestiens, contre les Sarrazins qui atta-
quoient l'Arménie ^ Cassan ou Cassian, empereur des Tartares, qui
avoit succédé àBavdon, en cette principauté, continuant les erremens
de ses prédécesseurs, entreprit la guerre contre les Sarrazins d'Egypte,
ayant en sa compagnie les roys d'Arménie et de Géorgie, et les deflit
en un lieu nommé le Cannet, l'an i3oo'-. Ces roys le suivirent depuis
en cette guerre, jus(jues à ce qu'après le retour de Cassan, le sultan
d'Egypte reprist la pluspart de ses places par trahison. Cotulossa y ayant
esté envoyé, en l'an i3oi, pour en chasser derechef les Sarrazins,
le roy d'Arménie l'y accompagna, comme il fit encore Cassan, qui y
retourna en personne, l'an i3o3, où. les succez de la guerre furent
ditférens. Enfin, après la mort de Cassan, le roy estant retourné en
Aiménie, les Sarrazins, pour se venger de iuy, firent des irruptions
dans ses Estats.
Ce l'ut pour lors (ju Aithon rechercha le secours des princes chres-
tiens^, au défaut desquels il appela les Tartares. Balargan [Bilaighou-
Klian] y ayant esté envoyé avec des troupes par Carbaganda [Ald-
djaptou, dit Khodabcndeh^, frère et successeur de Cassan, Aithon ne
l'estant pas venu trouver avec la diligence et la promptitude qu'il eust
souliaitées, ce barbare, en estant irrité comme d'un mespris, arresta
Aithon et le jeune roy Léon, qui estoient arrivez en sa tente, et
les fit tuer tous deux avec leur suite, en sorle qu'il ne resta [qu'une
seule] personne qui en pust porter la nouvelle; ce (|ui arriva en
l'an i3o7*.
[En ce(t(! année i.Ho'y^, le -20 mai, Léon III a\ait accordé aux Vénitiens
un privilège commercial, où il s'intitule «Lyon en (irist feable, roy de tote
' Rainald. ami. i3oC, 11° i3. — Wadd. ^ Sanut. i. III, part. i3, c. 11. — Rai-
eod. anii. n° 26. nald. aiiD. 1007, 11° 5.
" Aithon. e. xli, xlvi. — Saniit. 1. III, ' Saint-Martin, Mém. t. I, p. 899, 4oo.
jjart. i3, c. vni, x. — Nangis, Citron. ^ De Mas-Latiie, Hist. de Chypre, t. II,
ann. 1299. p. loG, note 3; t. III, p. 687, C90.
LES ROIS D'ARMENIE. 137
KErmenie, lils dou Christ ainaiit el bien aorant roy de toute Hermenie, Lvon
«en Crist repose des puisans et haus Ropinaiis. . . n Nous avons de la même
année, 3o mai, une (piittance du connélaMe d'Arménie', donnée au nom du
roi, ])our toutes les indemnités dues par les Vénitiens, suivie d'un état des
sommes réclamées pour les dommages occasionnés par les galères vénitiennes
qui s'étaient emparées de Lajazzo'. Cet état est sans date, mais il paraît être
également de iSoy.
Clément V, dans une lettre ^ au grand maître et aux chevaliers de l'ordre
de Saint-Jean de Jérusalem, à Rhodes, déplore les ravages des Sarrasins en
Arménie et en Chypre; mais il ne parle pas de la mort récente d'un roi
d'Arménie; cette lettre est donc antérieure à la mort de Léon III. Or elle est
datée du 3 des ides d'août (i i août), 3' année du pontilicat. Cette année est
i3o7, si Clément V compte les années de son pontilicat du jour de son élec-
tion, 5 juin i3o5*, et i3o8, s'il compte seulement depuis son couronnement,
qui avait eu lieu le iA novembre i3o5. Dans tous les cas la mort du roi
Léon ne pourrait être que de peu antérieure au i i août iSo^, et peut-être
même iaut-il la différer jusqu'à l'année suivante.]
D'autres écrivent que Balargan commit cette action^ en haine de ce
qu'Aithon ne luy avoit pas voulu mettre entre les mains l'importante
forteresse de Navarzan [Anazarbe], et que, piqué de ce relus, il le
fit assassiner et son neveu, en un festin où il les avoit invitez.
Quelques écrivains ** assurent que Cassan, dont je viens do parler,
espousa la fille du roy d'Arménie, en Tan 1399, et qu'il se fit chrestien
par les persuasions de sa femme; ce qu'il y a sujet de révoquer en doute ,
veu que le moine Aithon, qui parle de luy avantageusement , n'auroit
pas oublié cette circonstance.
Nous ne lisons pas si le roy Aithon fut marié, n'est que nous ajou-
tions foy à ce que nous apprend Estienne de Lusignan, qui escrit qu'il
' De Mas-Latrie, t. III, p. 683, 686. ' Loredano, De' Re' Lnsignani , I. V,
' De Mas-Latrie, p. 68/1, 687. p. 9,33, a3/i; Irad. française, t. I. p. -258,
' Sebast. Paoii, Codice cUplonuit. t. II, a.5y.
n° 18, p. 17, -io. « Walsingh. Edward. I, p. 7G. 98. —
* Anmidire de la Soc. de l'Iiisl.de France, Bzoviiis, ann. 1299, n° i3. — Chron. ms.
année i85â, p. i38, iSg. franc, (inissanl en i32-2. ^ Nantis. Chron.
18
l;î8 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
espousa Marie, fille de Hugues III, roy de Cypre. Mais, outre (pi'il la
confond avec Marguerite, femme du roy Toros [et que le roi
Aithon, dont ])arle Lusignan' en cette circonstance, est Aitlion I", fils
(In hailc Constant, et non pas Aitlion II, son polit-fils], la circonstance
du tem|)s auquel il vivoit peut faire croire que c est luy qui espousa la
tille de Louys d'Acre [fils du roi Jean de Brienne'^, et devenu, par son
mariage], vicomte de Beaumont, qu'une ancienne généalogie^ qua-
lifie reyne d'Arménie. Au reste, Waddingue, en ses Annales des frères
mineurs, confond inqîrudemment les deux roys qui portèrent le nom
dAithon, tante d'avoir veu une généalogie exacte des roys d'Arménie.
Le cavalier Loredan ^ [comme Estienne Lusignan ^J a paredlement
confondu le roy Aithon avec Aithon, seigneur de Curco [Goi'igos],
(pii estoit une place forte sur la frontière d'Arménie*^ et le rivage de
la mer qui regarde la pointe de l'isle de Cypre. (lar cet Aithon,
le([uel ayant esté chassé de l'Arménie comme séditieux et brouillon, en
l'an i3o5, se retira en l'isle de Cypre, où il gagna les bonnes grâces
d'Alméric, prince de Tyr, qui gouvernoit ce royaume, après en avoir
chassé le roy Henry, son frère, estoit cet Aithon'' dont nous avons
l'histoire, qui s'y qualifie seigneur de Curcli (Gorigos), et escrit qu'en
cette mesnie année ^, après s'estre trouvé en toutes les expéditions mili-
taires des roys d'Arménie contre les Sarrazins, et avoir conversé avec
les Tartares qui estoient alliés de ces roys, [il] prit congé du roy
Léon III, et se retira en l'isle de Cypre, où il se fit religieux de l'ordre
de Prémonstré^, au monastère d Episcope [Piscopi], qu'Estienne de
Lusignan '" nomme de la Paix. 11 est sans doute qu'il estoit proche
' Etienne de Lusignan, Généalogie, des ' De' Re' Liisignnni , I. IV, c. v.
mis d' Arménie , fol. 3o v° et 3 1 . ' Et. Lusi!|nan , Généalogie des rois d'Ar-
' Moréii, Dictionnaire historirpie , art. même, fol. 3i et v°.
Brienne. " Froissart, vol. III, c. x\ii.
' Nous ne pouvons dire quelle est cette ' .4itIion . in prœl'at.
ancienne gAiéalogie que Du Gange ne dé- ' Aithon, c. xlvi.
signe par aucune indication précise, ni ' Lepaige, Biblioth. PrœmonMr. p. .î88.
quelle est celte lille de Louis d'Acre, mari(«e '" Etienne de Lusignan. Généal. des rois
:i un roi d'Arme'nie. d'Arménie . fol. 3 1 et v".
LES HOiS DAItMKNIK. 139
parent de ce roy, comme il escrit lui-inesme; mais ion ne peiil pas re-
marquer, de ses escrits, si ce ne fut de son cliel" ou par alliance; cai-
ceux qui ont avancé qu'il estoit neveu du roy d'Arménie l'ont lait sans
aucun l'ondement. Quelques-uns' le loni (ils d'une sœur du roy Ai-
thon l\ peut-estre que cet Aithon fut père d'Oissim, conîte et gou-
verneur de Ghurc ou de Curico, l'un des principaux barons d'Arménie,
qui vivoit sous le règne de Léon IV ^j
OissiM [OcHiN ou AucHiN' ]\ appelé par quelques-uns ("iinoYSSiN, ou
plutôt Chir Oyssin [Kvp Oit»'], succéda à son frère Aithon et à son
neveu Léon, au royaume d'Arménie, auquel il fut appelé par les ba-
rons. D'abord Balargan^, ensuite de la mort des deux roys, assiégea
la forteresse de Navarzan [Anazarbe]; mais, faute de vivres, il fut
contraint d'abandonner le siège et de se retirer en Tartarie. Il [Ochin]
favorisa le party d'Alméric, prince de Tyr, son beau-frère, durant
les divisions du royaume de Gypre, en faveur duquel il tint le rov
Henry [II], frère de ce prince, prisonnier dans le chasteau de Lam-
bron, après avoir esté chassé de ses Estais par son frère. [En i3io,
Ochin intervint pour ménager un nouvel accord entre Henri II et
Amauri ou Alniéric'^;] mais Alméric estant décédé, il se lit un échange
des personnes de Henry et d'Isabelle, veuve d'Alméric. Gela n'apaisa
pas toutefois la rancune et la division qui resta entre ces deux roys:
pour raison de laquelle Oyssim otTrit de se soumettre au jiape Glé-
ment V, en l'an 1 3 1 1 ^
' Labbe, Abrégé royal de l'alliance chron. du roi Héthoum I", par une cousine de ce
l. 1. p. .3(53. dernier, mariée à sire Adam de Gastim,
" Sut (\iie\ fondement L'Art de vérifier les baile d'Arménie.
dates {Rois d'Arménie, Léon II, net.) le ' /?eg-/,s?. Fa//c Clément. V, pp. ep. 771.
fait-il lils de Senibat, frère du roi Aithon I? 77/1, apud Wadding. aiin. i3i 1. n° 2, et
Voir aussi ce qu'en a dit Lepaige [Biblioth. in reg. p. h-i , n° 27.
Prœ/«o»js/»-. p. 3o0, 307, 588). ' Loredano, I. V, p. 235; trad. fran-
' Cf. sur l'historien Aithon, Ilaytoniis 7ho- çaise, (. I, p. a6o.
nac/i!«s(HethQum). le Tableau généalogique ° De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. Il .
de la famille des Héthoumiens, princes de p. 1 1 1, 1 13, 1 15.
Lampron. On y voit qu'il était petit-cousin ' Rainald. ann. i3i 1, n° 77.
18.
liO LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[Il semble que le roi d'Arménie' avait eu fjuelqiKîs clémêl(?s avec les che-
valiers de Rhodes, puisque le pape Jean XXII écrivit à ceux-ci (i3i8, 5 mai)
de vouloir bien proléger et assurer le retour d'une ambassade que le roi lui
avail envoyée, pour plusieurs motifs non spécifiés, et, eu particulier, pour
régler les intérêts de l'orfb'e, relativement à ses possessions en Arménie.]
\yaiit eu aussy à démesler, et estant entré en guerre avec le roy de
Sicile^, en l'an 1^19, le pape Jean XXII moyenna une tresve, et en-
joignit, l'année .suivante, aux aniba.ssadeurs de Gênes, de conclure
une ferme paix entre eux; en laquelle année [10 20], Oissim mourut.
Il l'ut encore attaqué par les Sarrazins^, (pii coururent son pays, ce qui
l'obligea, en Fan i3i7*, d'implorer le secours des princes chrestiens.
[Ocbin, avant d'être roi-', était connétable du royaume et prince de Gant-
chi. Dans une liste de grands personnages du royaume d'Arménie'', il est ap-
pelé Hoissinm de Alticovanta'' , génère Rnppinorum, Arménie rex.
Ochin montra un grand zèle pour la réunion de l'Eglise d'Arménie avec
l'Egli.se romaine. Ce fut par ses soins et en sa présence que se tint, en i3i6,
le concile d'Adana, où l'on confirma les décrets du concile de Sis, tenu
en 1807, pour le même objet ^.]
Il avoit espousé Jeanne^, appelée par quelques-uns Irène [ou Anne],
tille de Pliilippe de Sicile, prince de Tarente, de laquelle il eut deux
fils : Léon, roy d'Arménie, et un autre, lesquels il laissa en bas âge.
Léon ou Livon I\ , [comme roi, 1'] du nom, succéda à son père au
' Sebast. Paoli, Codkc diplomat. t. II. " Cf. iiir/iK'o stor/co î(«/mno, appendice.
|). 67, n° 48. 11° '^g; Firenze. i853, iii-8°. p. Syi, 11° h el
" Rainald. ann. 1819, n° 17; iSao, note.
n°' 47, 48. 'L'Art de vérifier les dates : Conciles;
' Rainald. ann. i3i9,n"i7. Rois d'Arménie. — Ciemens Galanus, Conci-
* Rainald. ann. 1317. u" 35; i320, liulio ccclesiœ Ann.enie citm Romima , c. xwiii ,
n° -îi. .XXIX, p. /ia2, l>-jçf.
' Saint-Martin, Mém. 1. 1, p. 4 00. ' Rainald. ann. i3i8, n° 17. — Giov.
" De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, l. III, Villani, 1. IX, c. cxLvni. — Wadding. ann.
p. 692. i3i7, n° 49; 1 3a2 , n° 70.
LES ROIS D'ARMÉNIE. lil
royaume d'Arménie'. Et daiitant qu'il estoil fort jeune lorsqu'il mou-
rut, sa mère prit le gouvernement en main 2, el, pour s'appuyer de
quelque personne puissante, elle espousa le seigneur de Layco ou de
Layasso [Lajazzo, Laïas ou Aïas], oncle du roy, sans aucune dispense
du pape. [Ce seigneur était Oclnn\ comte de Gorigos.] Les barons
du royaume furent mal satisfaits de ce mariage, contracté contre les
formes et entre des personnes si proches, dont la reyne n'en fit qu'une
raillerie, disant que la jn'emière fennne qui pécha en fut quitte pour
demander pardon.
Ce discours les irrita encore davantage et causa de la division dans
l'Estat; laquelle donna occasion au sultan de Babylone* de faire une
iriuption dans l'Arménie avec plus de trente mille chevaux, où il lit
un grand nombre d'esclaves, dont il en fit mourir plusieuis. Il y prit
encore presque toutes les places, à la réserve de celles qui estoient
situées dans les montagnes, près desquelles s'estant approché, il fut
déliait dans les détroits par les Arméniens, qui estoient en petit nombre;
ce qui arriva au commencement de l'an 1022 \ Henry, roy de Cypre,
quoique d'ailleurs mal satisfait des Arméniens, envoya en cette occa-
sion du secours au roy Léon, et s'attira par ce moyen les troupes de
ces infidèles dans ses terres. D'autre part, Boyssethan [Abousaïd], em-
pereur des Tartares, à la suscitation du pape Jean XXII, envoya vingt
mille chevaux au secours de Léon, et obligea le sultan d'abandonnei'
l'Arménie comme un pays qui relevoit des Tartares et leur estoit tri-
butaire •'; ayant moyenne un accord et un traité en l'an i323, pai'
lequel la paix fut conclue entre eux pour quinze ans, moyennant que
le roy d'Arménie s'obligeroit de payer chaque année 5o,ooo florins au
sultan. La paix fut aussy arrestée en la mesme année entre Léon et le
roy de Cypre. Mais celle qui avoit esté faite avec le sultan subsista peu
' Rainald. ann. i3a.3, n" i.3; iSao, " Michas Mail, de Barbazanis. /7w/. c. x\.
n° 48. — De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, * Rainald. ann. i.Saa, n" 33 et seq.
1. 111. p. ■J9.C). 737. " Rainald. ann. iSaS, n" 6,7, lo. —
' \ iWani. lococittilo. Wadd. ann. iSaa. n" 70; ann. i^-i'à.
' Saint-Martin, Mém. t. 1, p. 2o4, ioo. n"' 18, 20.
l'i:! LES FAMILLES 1) OUTHE-MEIi.
(le temps, comme on peut assez reconnoistre des extrémitez où Léon
se trouva depuis l'an iSa/i jusques en l'an iSùi'; pendant lequel
temps l'histoire remarque (ju'il se donna une sanglante bataille en
Arménie, en la plaine de Lyas ou de Layasso^, le jour de Sainte-Ca-
therine, l'an i33o, entre les chrestiens et les infidèles, où Cassan, roy
de Tarse, demeura sur la place avec cinquante-huit mille des siens,
les clirestiens en ayant perdu sept mille.
[En même temps des divisions agitaient l'intérieur de la famille royale, el
ajoutaient aux maux du pays. En i33o^, Léon V se brouilla avec Ocliin, son
tuteur. Soutenu par les Lusignans, il le vainquit, le mit à mort, ainsi que
beaucoup d'autres grands du royaume d'Arménie, et donna leurs biens à des
Latins qui l'avaient secouru; ce qui augmenta le mécontentement et la haine
de ses compatriotes. Il avait même, dans un accès de fureur, fait mourir sa
femme, si l'on en croit les bruits qui coururent alors et que les chroniqueurs
ont enregistrés.]
Toutes ces grandes secousses firent que Léon ne cessa pas d'impor-
tuner les princes chrestiens par ses ambassadeurs, pour avoir du se-
cdurs. Et ce fut alors que le roy Philippes de Valois lui donna une
somme de 10,000 florins d'or de Florence, pour servir à la garde de
ses chasteaux, par des lettres dont voicy la coppie, tirée d'un registre
de la Chambre des comptes de Paris \
ff Philippes, par la grâce de Dieu, roy de France, à nos amés et
rcteaus les gens de nos comptes et nos trésoriers à Paris, salut et di-
fflection.
trPour ce que nostre tres-chier cousin, le roy de Arménie, Nous a
ff segnefié que les Sarasins de par de là le guerroient elTorciement, nous
' Sanut. ep. 1, h, 5, 8. — Rainald. ^ Saint-Martin, ./l/e'm. «ur /'/trwc'Hîe, 1. 1.
ann. 1826, n" 49, 43; ann. i33o, n° 43; p. 2o4, 4oo, 4oi.
ann. i33i , n° 3o; ann. iSSa, n" 19, 24. ' Mémorial de la Chambre des comptes,
25; ann. i334. n° 12. — Wadding. ann. coté B. fol. 17; communiqué par M. d'Hé-
i34i , n"' 1, 2. rouval. — L'Ait de vérifier les dates: Rois
- H. Knighton. p. 2659. d'Annénie, Livon IV.
LES ROIS D'ARMÉNIE. ittS
tt volans li faire aide pour ce qu'il puisse miex garder ses chatiaux et
crson pays et résister aux dis Sarasins, si que le dit pays d" Arménie.
fcqui est pays convenable, si comme Ion dit, à recevoir nous et nos
ttgens, se nous nous y transporterons pour le saint voiage d'outre-nier
ftdou (piel faire. Dieu aidans, nous avons grant dévotion et désir, soit
ff retenu et ne puisse estre prins ou grevé par les Sarasins mescreans,
ff avons donné au dit i"oy et donnons de grâce especiale par ces lettres
rtdiz mille florins d'or de Florence, pour estre convertis en la garde
ftdes dis cliatiaus et pays; les quels nous volons qui li soient paies, ou
ffà son certain mandement, en trois ans: si vous mandons que les diz
tt mille florins dessus dis, vous li assenés sur aucunes de nos receptes;
ff et mandés à noz receveurs sur les qués vous les assenerés , qui les
tt paient au certain mandement dou dit roy, en trois ans prochains ve-
ttnans, à deus termes en l'an, c'est assavoir à Noël et à la Saint-Jehan,
ttie premier terme en commençant à Noël prochain venant; et nous
tt volons et vous mandons que iceus diz mille florins ainsi paies, vous
tt aloés cz compte des diz receveurs qui les paieront en vous raportant
ttles lettres par quoi vous les y aurés assenés, et quittance de ceuls qui
ttles recevront pour le dit roy, qui auront de li pouvoir de recevoir,
tt Donné à Paris, le i r jour de juign, l'an de grâce mil ccc trente
tt deux.
ttCollatio hujus transcripti facta fuit in caméra conqwtorum, tertia
ttdie julii, anno Doniini m° ccc xxx u°, cum originali signato sic :
ttPar le Roy, à la relation de Vous, de Martin de Essars, de nions.
ttGuy Chevrier, et des trésoriers, Ja. de Boulay, per me J. de Noeriis.
ttet me J. Aquila>. -n
Ensuite de ces grandes secousses \ le pape publia en faveur de ce
roy une croisade pour la delfence du royaume d'Arménie contre les
infidèles. Le roy de France, qu'il vint visiter à cet effet, prit la croix, et
les autres princes luy donnèrent espérance de secours; mais il ne s'effec-
' (îiov. Villnni, I. XII. c. xl.
l'.'i LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Iiia rien de ces beaux projets, de sorte que Léon fui obligé de retourner
en Arménie, où il fut a(ta(|ué derechef par les Sarrazins; ce qui ré-
veilla la haine de ses peuples contre luy, aigris d'ailleurs de ce qu'il
senibloil les négliger, s'aitachant par trop aux coutumes et aux mœurs
des Latins, ayant toute sa maison conq30sée de gentilsliommes de cette
nation, à cause de sa femme. Et cette liaine alla si avant qu'ils l'assas-
sinèrent en l'an idkli, selon Villani].
[Ce prince, en iSSa \ avait cédé à l'orcke des chevaliers de Rlïodes deux
châteaux ou places fortes ([u'il ne pouvait plus défendre contre les Turcs. En
i333^, 10 novembre, il accorda aux Vénitiens un j)rivilége commercial, où
il se dit fils d'Oissin , y^otofs et subltmis de Rubinis. L'acte est signé de son chan-
celier Jean, et le nom du roi, Léo, rex ommitin Hevmenorum^
11 avoil espousé, dès l'an loag^, Eléonore, nommée encore Cons-
tance, fille de Frédéric, roy de Sicile, pour lors veuve de Henry H,
roy de Gypre. Pierre, comte de Ribagorce, frère du roy d'Aragon,
lavoit recherchée en mariage en mesme temps, mais il ne put obtenir
la (bspense du pape. 11 est probable qu'il n'en eut point d'enfans. Vil-
lani dit qu'il avoit pour femme, lorsqu'il fut assassiné, la fille du prince
de Tarente et de la Morée, nièce de Robert, roy de Naples, et que, par
cette alliance et l'amitié qu'il tesmoigna pour sa femme, il se conforma
aux mœurs et aux coutumes des Latins, laissant celles des Arméniens,
et retenant à sa solde de la cavalerie et de l'infanterie latine, ce qui
augmenta la haine de ses peuples et causa en quelque façon le dessein
qu'ds prirent de s'en défaire.
[Depuis le règne d'Héthoum I" jusqu'à la mort de Léon V, Du Cange .s'ac-
corde avec les auteurs modernes de l'histoire d'Arménie pour la succession et
la généalogie des rois; mais à partir de l'avènement des rois Lusignans jusqu'à
la mort du dernier roi Léon VI, l'histoire redevient incertaine, et les auteurs
varient pour l'ordre cl la parenté de ces souverains. Sans rappeler ici, pour
les discuter, les systèmes divers proposés par Labbe * dans ses tableaux du
Lignage d'oulre-mer, par Etienne de Lusignan. tpii en présente deux différents
' Codice diplom. t. II. p. 8i, 82, n° 6i. ^ Rainakl. ann. iSag, n"" 88. 91.
' De Mas-Lati-ie , t. III, p. 7-26, 727. ' Labbe, Abrégé, etc. t. I. p. 36i.
LES ROIS DARMÉNIE. Ii5
dans ses Généalogies ' et dans son Hisloiro de Cli\[)re ^, par le père Anselme ^, etc.
nous renverrons le lecteur au 3' tableau généalogique de M. Dulaurier, inti-
tulé : Souverains de la Petite Arménie, 3' Immche, Lusignans. Ce tableau contieni
tout ce que l'on peut savoir par l'étude et la comparaison dos divers docu-
ments que l'on a obtenus jusqu'à présent.
Alméric ou Amauri, frère de Henri 11, roi de Chypre, connétable du
royaume, prince de Tyr, avait épousé Isabelle d'Arménie, sœur des rois Hé-
thoum II, Thoros III, Sempad, Constantin 11 et Ochin. Il en eut trois fils.
Henri, Jean et Guy, dont les deux derniers, après la réconciliation de leur
oncle Henri II avec leur mère Isabelle et le baile Ochin ( 1 3 f2 2 ), passèrent en
Grèce, où ils se firent remarcjuer par leur bravoure.
A la mort de Léon V (i342), les barons d'Arménie confièrent la régence
à Jean de Lusignan, et, quelque temps après, l'élurent pour roi. Jean, en
montant sur le trône, prit le nom de Constantin III, et fut couronné dans la
ville de Sis. Ce prince régna à peine un an, et fut tué par les barons irrités,
qui lui reprochaient ses préférences et sa partialité pour les Latins. Son frère
Gui, élu à sa place (i3Zi3), périt lui-même, deux ans après, victime d'une
pareille révolution ( 1 3/i5).
Les barons placèrent ensuite sur le trône un |)rince nommé Coixstantin IV,
fils de Baudouin, maréchal d'Arménie. On ne sait à quel degré il appartenait
à la famille des Lusignans. Il mourut en 1 3(J3 , après avoir repoussé en plu-
sieurs rencontres les Egyptiens. 11 avait eu deux fils, Léon et Ochin. Il n'est
pas prouvé que Léon VI ne soit pas le premier des deux.
Suivirent plusieurs années d'anarchie. En i368 , Pierre I", roi de Chypre\
fut élu roi d'Arménie; il mourut en 1369. Alors la couronne fut donnée à
Léon VI, ou Livonet, prince de la famille des Lusignans, mais dont on ignore
la filiation. Son avènement peut être rapporté avec assez de probabilité à
l'année i365. Ce prince mourut en iSgS, ayant été le cinquième roi latin et
le dernier souverain de la Petite Arménie.
Maintenant reprenons en détail, dans le texte de Du Gange, les règnes des
cinq derniers rois, selon l'ordre où il les a placés.]
' Généalogie (les iwjs d'Arménie, {u\. '6-2 y°, ' Hist. généalog. des maisons de France.
Ur. t. II. p. 606.
" Histoire générale de Visle de Ci/pre , ' Voir plus loin . aux articles de Draco ef
fol. i53. de PiERBE I".
"9
lûÔ LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Guy DE LusiGNA\ lut a))pcl(" à la couronne d'Arménie pai' les [)cii])les '.
Il estoit^ alors en la cour d'Anilroniqne Paléologue le Jeune, empe-
reur (le Conslanlinople^, sous lequel il eut plusieurs beaux emplois
dans les conimandemens d'armées et les gouvernemens des places, et
sous Jean^, son fds. Cantacuzène, qui parle de luv en divers endroits
de son histoire, le nomme ^ Sùp Vris Te As'^îavo \^^vpyi)? NTsAs^jâro-
ou Nrsk£vov(TÎa.v^, c'est-à-dire rrsire Guy de Lusignan, n et dit formel-
lenienl (|u il estoit lils du roy rie Cypre '', c'est-à-dire d'Alméric de
Lusignan, prince de T\r, qui s'enq^ara du gouvernement du royaume
de Cypre sur le roy Henry II, son Crère, [et] qui avoit espousé Isabelle,
lille de Léon II [lisez III], roy d Arménie. Ce ([ue (Jantacuzène fait assez
connoistre, écrivant que le sire Guy de Lusignan estoit cousin germain
d'Andronique le Vieil [lisez le Jeune], par la mère de cet euqjereur
[Ricta, Marie ou Xène], qui estoit pareHIement fille de Léon IP. Il est
probable que les enlans dAlméric. après sa mort et le restablissement
(\u loy Henry, furent oblijjés de se retirer de Cypre, et cpu' ce fut pour
cela (]ue Guy alla en la cour de Constantinople.
Nicéphore Gregoras^ en la seconde partie de son histoire, escrit
((u'au temps (]ue l'empereur Andronique le Jeune mourut [ann. i36i],
il estoit gouverneur de la ville de Serres et des autres petites places
jusques à Cliristopoli, estant en la cour de Constantinople depuis vingt-
quatre ans, où il avoit esté appelé d'Arménie ])ar la sœur de son père,
sçavoir par l'impératrice [Ricta], mère du jeune Andronique, enq)e-
reur, où il espousa la cousine germaine de Jean Cantacuzène, depuis
empereur, avec laquelle il vécut longtemps sans en avoir eu d'enfans,
et, après son décez, il se remaria avec la fille de Sigianès'', ([ui estoit
fils dun autre Sirgianès, originaire de Comanie, qui se i-etira en la
' Cantacuz. 1. 111, c. \li\. " Du Gange, Famil. Bytant. |). aSIi.
* Canlacuz. 1. III. c. \lviii, \i,i\. ' Gregoras. I. I. c. x\i; ou Itien I. XII,
" Gantaciiz. 1. I. c. lvi; 1. III, c. wxi. c, \v.
' Gantacuz. 1. III, c, wwii, xxxviii. \r,i. ' Go nom devrail êlic ëcrit ici comme
' Gantacuz. I. I, c. lvi; I. III, c. xwi. dans la ligne suivante. Il semble être une al-
' Gantacuz, I, 111. c, xwi, tératinn des/;- Qinn (Jean).
LES ROIS DAHMÉNIE. U7
cour de Conslantinople, [et] dont il eut des enl'ans. Il ajoute qu'estant
à la cour de Gonstantinople il vécut toujours à la nianière des Armé-
niens, lui donnant le nom de Grii.
Tant y a qu'il fut appelé à la succession de la coui'onne d" Arménie,
comme l'iiérilier le plus apparent à cause de sa mère. [On vient de
voir que Gui fut le successeur et non le prédécesseur du roi Constant
ou Constantin 111.]
Je ne lis rien de particulier de ce qui s'est passé sous son règne,
sinon que, d'abord qu'il fut parvenu au royaume \ il envoya les arche-
vesques de Mascare et de Trebesonce [Trébizonde], Daniel, frère mi-
neur, et Grégoire de Sargen, chevalier, ses ambassadeurs, au pape
Clément \1, pour luy prester obéissance, et l'assurer qu'il feroit tous
ses efforts pour arracher et extirper les opinions erronées ([ui s'estoient
glissées de longtemps parmy les Arméniens; à quoy le pape l'invita
particuhèrement par la lettre qu'il luy écrivit en l'an i3/»/i. Le pape
y envoya mesme deux ans après, à cet effet, les évesques de Caiche et
deCorone, de l'ordre des frères mineurs. Mais il mourut incontinent
après. Car, en l'an 13/17, Constans, que je crois avoir esté son fils,
tenoit le royaume d'Arménie. [Ce Constans, qui régnait en 1067, était
Constantin IV.] Il eut encore une fille, qu'il accorda à Manuel Canta-
cuzène, fils de Jean Cantacuzène ^, grand domestique et depuis empe-
reur, durant ([u'il estoit à la cour de l'empereur Andronique.
CoNSTAss [ou Constantin IV], estant parvenu au royaume d'Arménie,
envoya, en l'an i3/i7^, Constans, chevalier, son ambassadeur, au pape
Clément VI, à Pliilippes de Valois, roy de France, et à Edouard III,
roy d'Angleterre, pour leur demander du secours contre les infidèles.
Nous ne lisons rien des actions de ce prince, mais seulement qu'il eut
pour successeur Constantin, sans ([ue nous sçachions s'il estoit son fils
ou son frère.
' Wadding. ann. idlili. u" i. 2; ann. - Du Cange. Finiiil. Byzant. p. i&o.
i3i(j, n" 1. 2.3. ^ Wailding. ann. 1367, n" 3
l/i8 LES FAMILLES D'OUTHE-MEH.
Constautiu esloit roy d" Arménie eu Tan iB/ig ', en la(|uelle année
Jean Scherlat fut éleu archevesque de Pise, l'histoire remarquant que
n'ayant que le titre de diacre et déleu de Gorone, il fut envoie avec
Antoine, évescjue de Caiche, en (jualité d'and)assadeur, vers ce roy.
En l'an i35i -, le pape Clément VI l'invita, par une lettre (|u'il luy
écrivit, de joindre ses soins à extirper les erreurs des Arméniens, et,
pour l'y porter davantage, il luy promit du secours contre ses en-
nemis, et lui fil teiiii" à cet eiîet r),ooo (lorins.
Ce fui de son temps que les Arméniens, se voyant pressez par les
infidèles, eurent recours à Pierre, roy de Cypre, lequel leur envoya
Robert de Tolose, chevalier anglois ; puis, avec une armée navale de
cinquante galères, assisté encore des chevaliers de Rhodes et des Ca-
talans, vint mettre le siège devant Satalie et l'enleva; et enfin obligea
les petits seigneurs de la Cilicie de luy payer tribut; ce que le cavalier
Loredan^ ra])porte à l'an i36ç> [et au règne de Lionnet en Arménie].
Quelque temps après, les Tui'cs de Caramanie estant venus assiéger
Curcho, le mesme roy de Cypre y envoya le prince son frère, le sei-
gneur de Tyr, le séneschal de Cypre, et Philippes, duc de Brunswic,
avec dix galères et quati-e vaisseaux de guerre, qui obligèrent les Turcs
de se retirer avec perte. Ce ([ue le mesme auteur rapporte àl'an i 366*.
11 avoit espousé Marie, laquelle estoil veuve de luy en l'an iSya^.
Les épistres'' du pape Grégoire XI [d'après les dates, il paraît qu'il s'agit
plutôt, dans les lettres de Grégoire XI, de Marie, femme de Léon VI;
on la croyait veuve depuis la dispai'ition de son niai'i] la qualifient
nièce de Philippes, empereur de Constantinople ^ et de Jeanne, reyne
de Sicile, ce qui pourroit faire présumer qu'elle estoit fille de la reyne
' Ughelii, Arcli. pisau. n" ô8. «ju'il tiuit sons-en tendre dans tout ce (jui va
" Wadding. ann. i35i,n° -i. suivre.
' Loredano, 1. VII, |). 353, 353; trad. " Wadding. ann. iSya, ii°' aS. a(), 37.
fi-anç. t. I, p. ^87-489. ' Fils de Catherine de Valois et de Phi-
* Loredano, 1. Vil, p. 07^, 370; trad. lippe, prince de Tarcnle, empereur titulaire
franc, t. I, p. 'iii-ii3. de Conslantinopic. (Du Gange, Histoire de
' L'auteur confond ici Constantin I\ Comlaiiliimitlc soux les empereurs français ,
avec Léon VI; c'est ce derniei' snnvci'nin p. 3oS.'i
LES ROIS D'ARMÉNIE. l/,y
Irène, sœur de l'empereur Phiiippes, qui fut mariée deux fois, comme
j"ay remarqué ^ et peut-estre de son second mariage, ou bien du roy
Léon JV. Quoi qu'il en soit, cette princesse, estant veuve et se voyant
attaquée de tous costez par les Turcs, eut recours au pape pour luv
demandt'i- du secours, et pour emploier son entremise envers les
princes cil restiens. Elle lui envoia, à cet efiet, Jean, de l'ordre des
frères mineurs, archevesque de Sitie [Sis, capitale de l'Arménie], son
ambassadeur. Le pape, ayant appris par sa bouche le péril où estoit le
royaume d'Arménie, esci-ivit aussytosl à l'empereur Phiiippes, à la reyne
de Naples, au prince dAntioche, gouverneur de Cy])re, aux ducs de
Venise et de Gènes, et au grand maistre de l'Hospital, et les conjura
de se joindre ensemble pour se bander contre l-'ennemy commun de la
chrestienté; et sur les propositions que l'archevesque luy fil qu'il seroit
à pi-opos que la reyne s'alliast à quelque prince puissant de l'Occident,
il jeta la veue sur Otlion de Brunswich, cousin de Jean, marquis de
Montferrat, dont il avoit conduit les armées, et qui, d'ailleurs, estoit
allié au roy de Cy])re, lequel, quoyqu'il portast le titre de duc, ne
jouissoit pas toutefois de ce duché, qui a|)parlenoii à son aisné, et
n'avoit aucuns biens, estant au reste en réputation de valeur et de
conduite "^ Mais ces propositions n'eurent point d'eiTet, et Othon espousa
depuis Jeanne, reyne de Naples.
L'histoire est fort incertaine en cet endroit, car, (pioyqu'il soit indu-
bitable qu'il y eut un autre roy d'Arménie entre Constantin et Léon,
qui mourut à Paris, son nom ne paroist pas avec certitude dans les
auteurs. Ce dernier roy estant ipialifié quint, roy latin dans son épi-
taphe, il faut qu'il y ait eu quatre roys qui n'(!stoient pas originaires
d'Arménie, mais issus de familles latines, ([ui l'aient précédé, dont le
premier fut Guy de Lusignan, le second, Constans, le troisième, Cons-
tantin, et le quatrième fut le prédécesseur de Léon V; car tous les
autres furent de race arménienne.
Du Gange, Uisl. de Constaulinoplc sous - Vka Grcgorii XI .pupœ, p.
/«.« empereurs franc'ix , p. 9.5ç)..3o8.
150 LES FAMILLES 1) OUTRE-MER.
N. . . roy (f Arménie après Constantin, est nommé LÉoiv ou Livon
parEstienne de Lirsijjnan' et Loredan^, ([ui le confond imprudemment
avec Léon, (|ui moui'ut à Paris. L'un cl l'autre semblent convenir que
Léon, prédécesseur du dernier, ayant perdu tous ses Estats , qui luy
avoient esté enlevez par les Turcs, tomba en la puissance de ces infi-
dèles , qui le firent mourir avec sa femme et son frère. Loredan ajoute
que ces barbares le firent empoisonner, n'ayant pu le persuader d'em-
brasser leur religion. D'autres disent qu'ils le firent mourir, sur l'avis
qu ils eurent qu'il avoit traité avec quelques marchands sarrazins pour
se sauver de leurs mains ^.
Quoy qu'il en soit, il y a peu de certitude quant au nom de Léon,
qu'ils donnent à ce prince. Je me persuaderois plustost ([u'il se nommoit
Dbago , duquel nom quelques monnoyes d'argent de la grandeur d'un
teston, et un peu ])lus pesantes, nous représentent un roy d'Arménie
chrestien ([ui ne peut estre que le prédécesseur de Léon V [VI]. 11 y en
a deux dans le cabinet du loy, dont la première a d'un costé une sainte
à demy-corps , les bras étendus , le chef diadème à la façon des saints ,
et pour inscription, en lettres gothiques, DRAGO REX ARMEN. Le rond
de l'autre costé est party ; au premier est un dauphin en pal ; au second
est une femme de profil, à demy-corps, échevellée, regardant le dau-
phin ; et pour devise ces mots : MONE[T]A MACRl CHIO*. L'autre
monnoye a , d'un costé , une teste d'homme sans barbe , en forme de
buze , avec un manteau , et une main qui tient un globe ; et pour lé-
gende : DRAG. REX ARM. AGaPI. Le revers est semblable à l'autre,
' Et. deLusignan, Généal. des rois d'Ar- tes empereurs franc, p. 2 89, d'après Giov.
ménic , fol. 33 et v°; — Hisl. de Chypre, Villaiii , Islor. 1. IX, c. cxLviii. Mais Villani
loi. i53 et v°. a coiiibiidii ces deux princes, en supposant
^ Loredano. 1. IX, p. 5i(), 520; trad. qu'ils ont existé, avec Léon V, et son oncle
franc, t. II, p. 1 13 , 1 14. et tuteur Odiin, (jui épousa sa mère. (Voir
Lusignau place ici deux rois du nom plus haut, p. lii.)
lie LivoN, le neveu et l'oncle. Ce dernier, * Cette médaille, qui existe au cabinet
eu succédant à son neveu, aurait épousé de la Bibliollièque impériale, n'a absolu-
Irène, sa veuve. Du Cange lui-même en ment aucun rapport avec les pièces armé-
parle dans son Hist. de Constuntiuople sous niennes.
LES ROIS D'ARMENIE. ir.l
tant par les fi<i[ures (jue pour rinscriplioii, saul que la teste du dauphin
ressendjle à la teste d'une l'eninie. Ce nom deDrajjo estoit tort coniumn
en ce siècle-là, et particulièi-ement parmi les Dalmates'.
[A la ])lace de ce prétendu roi Draco, des autorités plus certaines pré-
sentent PiERBE 1", roi de Chypre. Ce prince , appelé au trône d'Arménie ])ar
les barons du royaume^, fatigués de l'anarchie (jui .suivit la mort de (Constan-
tin IV, prit possession, au moins par le titre, en septembre i368, connue
nous l'ajjprend Guillaume de Machaut; et le ti'moijjnarje de cet écrivam est
confirmé par une médaille de «Pierre, roi de tous les Arméniens. 75 J
Léo!N de Lusignan y [comme roi, Vl"] du nom [, était, selon des rap-
poi'ts dignes de foi^, fils d'un roi et d'une impératrice grecque. Il] estoit
roy d'Arménie lorstpie les Tartares ou les Turcs se rendirent maistres
de ce royaume *, en ayant enlevé toutes les places , à la réserve de celle
de Gurcho , que les Génois, qui la gardoient, deftendireiit longtemps
contre ces infidèles. Dorronville^ semble dire que son royaume luy lui
enlevé par le sultan d'Egypte.
[11 serait inutile de répéter ici ce (jue Saint-Martin'' a dit sommairement des
('véneinents de son règne, et de son impuissante résistance aux attaques ui-
cessantes des sultans d'Egypte. Nous rappellerons seulement que sa capitale,
Sis, l'ut prise et brûlée en 1871; ijue lui-même se réfugia dans des monlaguies
inaccessibles, et qu'en 1 873 , au moment où, sur le bruit de sa mort, sa femme.
Marie, allait épouser Othon, duc de Brunswick'', il reparut tout à couj). Mais
les ravages continuèrent : ses villes, ses châteaux furent tous pris et brûlés; et
lui-même, renfermé dans la forteresse de Caban avec sa femme, sa fille fl
Sclialian, prince de Gorigos, son gendre, après avoir soutenu un siège de
tiful mois, se rendit prisonnier en 1875. Léon fut conduit, avec sa f'annlle.
à Jérusalem, |niis au Caire, où il resta captif six ans. En 1 38o (8 septendjre),
Pierre IV. roi d'Aragon^, écrivit en sa l'aveui' au sultan d'Egypte, et, en même
' Jo. Lucius, De rcgiio Dalmat. passiiii. " Saint-Martin, Mém. sur l'Avmémc, t. f .
■ De Mas-Latrio, /oc.c/f. t.lf, p. 3oç)-3i I. ji. Aoi-'io."!. — Biographie univers, t. XXiV.
' CJiroii. (le CImrles VI, t. f, p. 3ao, 3ai. p. ii6, liy.
' Froissart, vol. tll, c. \xi . xxn. ' De Mas-I^alrie, Hist. de Unjjire, t. ili.
' DoiTonville, Vie de Louys IJI, duc de \>. 769 et note 1 ; p. 760; copies fxirailes
Hnurhoii , c. i.\xxv. des arcfiives de IJnrceioiie.
J52 l,ES FAMILLES DOlITRE-MEil.
Ii'iii|)s, à l'aiiiirnl du siillau , pour l'intéresser à la délivrance du roi. En i .'58 i ,
Léon ol)tiiil .sa iiher((' par la uiédialum de Jean I", roi de (jastille. Mais il
avait perdu son royaume sans retour.]
Tant y a qu'en estant chassé' il vint premièrement en Cypre, puis
passa en Italie [ensuite en Espagne, où il confirma aux habitants de
Madrid- (i 389 , 19 octobi'e) , dont le roy Jean l" lui avait concédé la
souveraineté (1889, 2 octobre), leurs privilèges, droits et coutumes]
el de là en France, en la cour du roy Charles V, duquel il fut fort bien
reçu. Le temps de son arrivée est rapporté par plusieurs à l'an i385;
mais l'Histoire de Charles VI semble dire que ce fut deux ans aupara-
vant [ou seulement en i384^].
Durant son séjour en France , il fit ses etïorts pour obtenir du secours
etpour engager les princes chrestiens à son restablissement ; et d'autant
que la guerre estoit entre les Fi-ançois et les Anglois, qui pouvoit
causer quelque refroidissement de leur part*, il travailla à moyenner
une paix entre les deux princes , et vint, à cet efl'et, en Angleterre, l'an
1 386 , tiouver le roy Richard II, qui tcnoit sa cour à Eltham ; mais ce
lut sans effet. Le roy ne laissa pas de luy faire grand accueil; et, outre
plusieurs présens qu'il luy fit, il le {(ratifia d'une pension de mille livres
par an, ce (pi'il fil à l'exemple du roy de France, qui luy en accorda
une de six mille, (|ui estoit à raison de cinq cens francs par mois : ce qui
est tesmoigné par Froissart^ et quelques comptes de l'an i385. Il luy
accorda encore, pouj" sa demeure, l'hostei de Saint-Ouyn, près de
Saint-Denys. Il eut aussy plusieurs pensions des autres princes chres-
tiens; en sorte que Thomas de Walsingham dit ([u'il posséda plus de
biens que lorsqu'il estoit roy, et qu'il fut plus heureux en sa fuite et
en son exil qu'il ne fut en son royaume. Enfin, après avoir demeuré en
cette coui' l'espace de dix ans, il finit ses jours à Paris, l'an 1393^', et
' Et. de Lusignan, p. i5a li. ' Walsingh. an. i38G. p. Sai-S-i.S.
■ OonzaièsDavila, Teatro delas grandezns ' Froissart, vol. lil, c. xxiii.
di Madrid, p. i59-i56. " Hisl. 7iis. Caroli VI, an. iSgS. t. Il,
' Chronique du religieux de Saint^Denis . i. .\IV, c. xiv, p. 112. — Dubreuil. Antiq.
t. I, i. IV, c. V, p. 320-827. '^'^ Paris, p. gi3.
LES ROIS D'ARMÉNIE. 15:5
fut inhumé en l'église des Céiestins, à costé du grand autel, où il est re-
présenté en marbre blanc, vestu d'un manteau royal, la couronne non
fermée en teste , le sceptre en la main, couché tout de son long sui' un
tombeau de marbre noir, enchâssé dans le mur sous une arcade, avec
ces deux inscriptions; la première, qui est en peinture, a ces mots :
et gts! Igoti'rot) ïiartncnxe'pncr titcn ponr hv-
Et plus bas , en lettres gravées :
n gtsi trcs noble excellent prince Igon ïc hïxnguen
qnint rog lafm ïin ronanme ïiarmcme
qni renïii lame a îiien a pans
le XXIX jonr îe noncmbre lan ïe grâce mil trois cens qnatre mngts treiïe-
Ses armes y sont représentées d'Arménie, parues de Hiérumlem , ri
tiercées de Lusignan. L'Arménie est d'or, au lyon couronné de gueules,
brisé sur Vespaule d'une croiselte d'or.
[Ce tombeau, (juc l'on a vu pendant vingt ans au musée des Monuments
français , est maintenant dans l'église de Saint-Denis. Il a été représenté dans
la Statistique monumentale de Paris, par M. Alliert Lenoir'.]
L'Histoire de Charles VP remarque qu'il mourut fort chrestienne-
' Statistique monument, de Paris, -nf li- inscription peinte n'existe plus. Elle est
vraison, Céiestins, \k' planche. — Hurtaut. remplacée par une table de marbre, gravée
Dictionnaire de Paris, t. II, p. io3. — - au xvni' siècle, où on lit, en capitales ro-
Dans la planche de M. Lenoir. la première maines :
LEO • LVSIGNANE^ ARMENORV -REX-NOVIS
SIM-? • AB • OTOM ANNIS ■ SOLIO • DETVRBATVS
ET ■ A • C AROLO ■ VI ■ FRANC • REGE . BENI
GNISSIMEEXCEPT'' -IPSI-' •SVPTIB'' -HOC
IN-LOCO-REGALITER-SEPVLT^FVIT AND1393-
' Hisl. ms. Caroli VI , ann. \?>q^ . etc. — Les Gr. Cliron. de France.
If)/! LES FAMILLES DOUTRE-MER.
nient, el que, par son lestamenl, il dislrihua tous les grands biens
(|u il avoit amassez des lihéralitez des princes; sçavoir, une partie aux
pauvres et aux. religieux mendians; la seconde à Guy, archidiacre de
Hrie , son lils naturel ; la troisième à ses domestiques , et la quatrième
aux intendans de sa maison. Elle ajoute que son corps fut porlé aux
(ïélestins, revestu d'ornemens royaux blancs, sur un lit de parade blanc,
ayant près de sa teste la couronne d'or. Ses domestiques assistèrent à
ses obsèques, en habits pareillement blancs, suivant la coutume d'Ar-
ménie, ceux qui portèrent les torches et les flambeaux estant revestus
d'habits de mesnie couleur.
[L'historien Tchamitch ' dit ([ue Léon VI laissa au couvent des Céiestins
•i.ooo sick's (s»f) pour dire des messes.]
Ce roy estant décédé sans entans [mâles], Jacques, roy de Cypre ,
se pi'éleudant son héritier au tiers degré, se fit couronner roy d'Armé-
nie; ce qui donna sujet à plusieurs de s'étonner qu'il prist le titre de
roy de trois royaumes, luy qui à peine en possédoit un.
Calcondyle-, Phranzes^ et les Annales des Turcs*, écrivent que Ba-
jazeth, sultan des Turcs, se rendit maistre de l'Arménie, au comnience-
ment de son règne , avant la bataille de Nicopoli, qui se donna l'an 1896.
Mais il semble cpie cette Arménie est autre (jue celle où les Lusignans
commandoient , (pii esloit proprement la (lilicie, Calcondyle taisant
assez connoistre que cette province, qui lut conquise par les Turcs,
estoit voisine de l'Euplirate, et que la capitale fut Ertzique, et la prin-
cipale forteresse Lamaque.
[ Chalcondvle dit seulement que Scander, alors roi d'Arménie, étendait sa
domination jusqu'à l'Euplu-ate; ce qui n'emjiêclie pas que l'Arménie dont il
était souverain ne soit, en grande partie, l'Arménie des Roupènes et des
Lusignans. ]
Vchamed, fils.de Guerapec, en l'Histoire de Tamberlan^, fait men-
' llisf. d'Arméme^ t. III. '' Annnl. turc.
' Lnoiiic Cliaicoiifl. 1. II, p. 4i. ia. ' Hist. de Tumhcrl. 1. VI, n° 5.
' Plirnnzf's. 1. I. e. \\i\.
LES ROIS D'ARMÉNIK. I55
tion de ces deux places, nommant la première Avzangène , et la se-
conde, fpii en est à une demi-journée, Camaque ou CamacJie ; la-
quelle , suivant cet auteur, est située sur l'EupIirate. Du temps de Ba-
jazeth, ScENDER [ou Iskander, appelé le Grand Karaman] estoit ro\
de cette Arménie, et estoit le plus puissant prince des Barbares (ce
sont les termes de Laonic) , c'est-à-dire Turcs, qui régnoient en l'Asie,
et avoit rendu des preuves de sa valeur conti-e ses voisins.
Sa fennne le fit tuer et prit le gouvernement avec son fils . et ce fut
sur eux que Bajazelli s'empara de cette Arménie. Il la restitua inconti-
nent après à ce prince, que les annales des Turcs' nomment Tech«i.\
Beg , et Achamed Taharkan , ayant retenu ses enfans pour otages. Tam-
berlan [Ling-Timour] enleva celte province aux uns et aux autres, el
particulièrement les deux places que j'av nommées.
[Les provinces qui formaient le royaume de la Grande et de lu Petite Ar-
ménie retombèrent bientôt au pouvoir des Turcs, et constituent aujourd'iuii
les pachaliks d'Adana et de Marascli.]
Annal, liirc. un. logG. — Le miel . n'Ou. — Acliameil. 1. V[, c. xii: I. Vil. c. i.
Les Tableaux généalogiques des rois de la Petite Arménie, ({ue nous ddu-
nons ci-après , sont extraits du mémoire intitulé : Étude sur l'orgamsatwn poli-
tique, religmise et adminislratwe de la Petite Arménie à l'époque des Croisades, jiar
M. Edouard Dulaurier, membre de l'Institut de France. Nous sommes encore
redevables à son obligeance de plusieurs des notes qui sont jointes à cette
partie de notre travail.
1 50
LES FAMILLES D OUTRE-MER.
LEGENDE EXPLICATIVE.
' SempntI , Chronique, ad anti. 56i et Big.
■■ Guillaume df Tyr, X, i; Albert tl'Aix .
Hist. llieros. III, m.
' St-mpad , ad ann. 5ig et 578.
* JUst. flicros. XI , XL.
^ Vahram, Chronique rimêe.
5 Aboulfaradj , Chron. «>/r. p. 3i5 ; Matthieu
«rÉdesso et (Jr«'(joiri-' U' Prêtre, ad ann. 585
.( 586.
" Si^mpad , ad ann. 678 , 585 et 588.
** Guillaume do Tyr, XIV, ni.
^ /(/. X. i; Orderic Vital, 1. V, p. 676;
I. VIII. p. GSo-
'" Guillaume d-' Tyr, .M, i.
" Inscription de la chapelle du château d'A-
iiazarbe. [Inscriptions de la Cilicie, recueillies
par Victor Lanpiois, p. 10-1 5.)
'- \'ahrain , CVirow. rimcV, et Samuel d'Ani,
Chron. ad ann. 57/i ; Tchamitch , t. III, p. iSg.
■> Aboulfaradj, p. 365.
'^ Sempad , ad ann. 617.
'* Id. ad nnn. 6i3.
'■^ Sëmpad , ad aiin. 585 ; Tchamitch , l. UI,
p. 5..
" Héthoum . Table chronolog. ad onn. 685.
'^ Guill.de Tyr, XX,xs¥; Cionam.VI, xi-\ii.
'^ Michel le Syrien, Chronique.
'^° Sëmpad, ad ann. 6ai.
21 Guillaume de Tyr, XX , xxviii. ,
'■'^ Aboulfaradj, p. 393 ; Matthieu d'fcldfsse,
ad. ann. £65.
-^ Sëmpad . ad nnn. 6ii).
^* Id. ad ann. 600.
35 Id. ad ann. Gai.
=" Id. ad ann. 636.
^' Id. ad ann. 63o, 638 et GSg.
-'' Du Gange . Histoire ms. des Prinnpautés de
HiérusaUm, de Cypre et d'Annénie, fol. i3 v°;
Lignages d'outre-mer, p. 343, et Etienne de
Lusignan , Histoire de Chypre, c. xsii.
-^ Paoli , Codice dîplomatico , t. I , p. 517. —
Dans les Lignages d'outre~mer, c. 1, p. i65,
<^dil. Beugnot, elle est appelée Douce, niesse
don ruy Livon d'Ermmie. — De Guignes, t. I ,
p. i6o, d'après Tëdition des X-ig'nflg'es donnée
par le P. Labbe, l'appelle Clolet, leçon vi-
cieuse , mais qui se rapproclie davantage de la
vëritable forme Doletn.
^■^ Guillaume de Tyr. XX , xxvni.
■^' Vahram , C/iro7i. rtmi'f.
^■^ Sëmpad , ad ann. 6/i3 -, Tchamitch , llis
toire d'Arsncnie, t. III, p. lii ; Continuai. (U
Guill. de Tyr, p. 308 et 31a.
^' Charte de IU07.
'* Sëmpad et Tchamitch, loc. cit.
^^ Valiram, Chron. rimée : Lignages d'outrt-
mer, p. iiS et 462.
^^ Bongars, t. I , p. 1 197.
^' Lignages d'outrc-mer, p. hUZ et ii5 ; lu-
nocentii lU , Epistoîœ, t. II , p. 555 , édit. Ba-
luze; Etienne de Lusignan , c. sxu , et Du
Gange, Hisl. des Principautez, etc. fol. 21 r°.
De Mas-Latrie , Hist. de Chypre, l. I , p. 167.
^* Vincent de Beauvais, bpec. hist. XXXI,
xiix ; Lignages d'outre-mei\ c. iv : Ci-dit des rois
d'Ermenie.
III.— THOROSl".
baron en 1 lOo ;
-|- 1 139^;
Anievellus "d'Albert
d^Ais\
(kcHIN ". (^.OSSTAMTN ,
mort
t-nipoisonné
en 1 j 16 '3.
RoiipÈ.v ,
mort en captivité
Conslantinople.
I
V. — (fl)THOF,OS I
Pausébaste ,
-\- décembre 1 167 '
ou 1168'*.
Sdépu'a:(Ê épouse Rïtha .
fiilede Sëmpad .
seigneur de Babar'ou .
-I- 116/1 '5.
VI. — ROLîPKMI.
sous la tutelle
de Thomas ,
son cousin ,
mort tout jeune .
à Hr'om-gia ,
en 1 170 ^'.
1
X. liHe.
mariée
à Héthoum II ,
iils d'Oschin II.
prince
de Lanipron 3*.
1 — ; —
Mil. -(c)ROUPÉN m,
baron en 1 175 -^j
épouse Isabeau ,
fille de Honfroy.
seigneur de Thoron
et de Krak, en 1181 ;
-|-ii87^«.
IX. — ((i) LEON II.
baron en 11S7, épouse: t" Zabét
(Isabeau) d'Antioche , en 1189;
2° Sibylle, fille (du second Ut) d'Ami
roi fie Chypre, et d'Isabeau de Planlaj
reine de Jérusalem , en 13 10". ''
— Sibylle était née après 1189,
puisque son père se maria h. cette époqi
(e) Alice ( Aalis) ,
mariée en ii8q, à Héthoum, fils de Tchordonanèl .
prince de Saçoun (Hayston de Sasoigne) ^^.
et en 1 if)i, à Boémond ,
Iils cadet de Boémond le Bambe , prince d'Antioche .
et frère de Boémond le Borgne ^'.
I
[g] Ratmo.vd Rcpin (RocpêN) ,
pruice d'Antioche, épouse Helvis ou Héloise,
deuxième fille d'Amaury,
roi de Jérusalem et de Chypre ,
«l'Eschive d'ibelin, sa première femme.
Helvis était déjà mariée légitimement
à Eudes de Dampierre .
à qui Raymond Rupin l'enleva en 19 10'".
RiTHA.
(/) Plilippa
épouse, en nSg, Schahenschah
fils de Tchordonanèl '^S
puis Théodore Lascaris,
empereur à Piicée'^.
(A) CONSTAM,
mort en bas ilge.
X. fille,
épouse André, fils iPAndré II.
Hongrie ".
I , 1
(1) EscBivE. ( j ) Marie , dame de Thoron .
épouse Philippe de Montfort .
seigneur de Tyr^\
LES ROIS D'ARMENIE.
157
i\" TABLEAU. 1
SOUVERAINS DE LA PETITE ABMENIE.
PHEMIKHE BRANCHE: HOUPÉNIENS.
BARONS.
1. —ROtJPÉN 1", i\H leGraud,
parent du dernier roi bagratide , Kakig II , vers i o8o .
M. — CONSTANTIN V.
En iOya , ii sVmpare de la forteresse de Vahga ,
et établit définitivement la domination arménienne
dans la Cilicie; -}- iioo '.
IV. -LÉON I"
: 1° la tille d'Uaac , frère de l'empereur Jean Coninène' ;
la sœur de Baudouin , du Bourg, comte d'Kdesse^;
1 190 , fait prisonnier et conduit à Constanlinople , 1 136 ;
N. Ulle,
mariée à Josselin de Gourtenay,
dit le Vieux \
Tafrik. ou Tapiimiz -
Ahoa, iiianee, eu iioo, àBiiuduuin,
fi'ère de Godefroy de Bouillon, \euf de Godtwile *
répudiée et forcée d'entrer au couvent de Sainte-
Anne, Ji Jérusalem '°.
t
, fils naturel .
eus crevés
?s, eu uSg '^.
VII. -(6)MLEH,
autrement appelé Mleb Khodoiou '^
(Milo, Melier, Meslier, Mf\i':tî '^),
marié à une tille du cathoUcos Grégoire IV Degh a '".
règne sept ans ; tué en 1 1 7 5 ^^ .
n avait d'abord été templier et avait apostasie^'.
N. mie
(Id.-
N. U
Thomas ^" , fi s de la tante
maternelle de Thorns II , suivant
Aboulfaradj(C/tron.si/r.p.365);
son beau-père .
d'après Tchakedj'an ;
ambassadeur d'Arménie
à Anlioche".
N. fille,
épouse le prince Vasil
Degh'a^-'.
ir,8
LES FAMILLES DOUTRE-VIE
LKfil'NDK EXIM.ICATIVI
' Abultaimlj . Clnou. syr. p. 658.
• Coiitinunlrur (Ipriuiliaume (le Tjr, \\\(,
IX , p. 3ao ; et Chartes des Roupouieiis, Padi .
[. I, p. 3o/i-3o5, 379-380.
3 Conlitiual. de GÙiil. de Tyr, \.\.\I1 . xvi .
p. 3/19; SamUn , p. aoq; Olivier le Sclioias-
ti(iue, apud Ecrard . t. II. col. i.'i3.'i: de Mas-
I.alrie , liist. dr Cht/pir . t. I . p. tH)'».
" Sempad , ad nnii. G7 1 .
^ /(/. tid anit. nig el 730.
* Id. ad ann. b-jô.
' Trhamilch , t. III , p. 370 et 382 ; Con/é-
ronce du docleur Mekliitliar de Daschir avec le
légat du pape à Saiiit-Jcan-^I'Acre, manuscrit
do la Bibliothèque impériale de Paris, n" la ;
Lifrnagcs d'mitrc-mcr. p. ii5.
^ Sémpad , ad ann. 719 et 720.
■■ Continuateur de Sempad. nd ann. 703;
Lignages d'outrc-tner, p. /i/i5.
'*• Continuât, de Sempad. ad ann. 7i5;
Ahulfaradj . p. ''i f|
" V.'dir;i[ii, Citron, rimce.
'2 Continuai, de Guill. de Tvr, X.\.\iV, 11;
cf. Leliris, ihid. note 11 ; Sanuto , p. aao.
'* Aboulfaradj , p. 570 ; D'Ohsson , Hist. dex
MongoU, l. in , p. U']i'>.
^* Lignages d'outve-mer, ch. xviii. Ci-dit des
Jtiers de Smette.-
'^ ('oulinual. de Sempad, ad ann. 756:
Kt. de Lusigiian, c. \%\i.
'* Continuai, de Sempad, «d hhh. 7-^18; Li~
gnages d'ontre-mer, p. iîi ; Et. de Lusignan ,
c. SX et XXII. (Cet historien appelle Chehis la
femn)e de Thoros.)
'' Buchon . Becherclies et matéria7i.T, l'^'part.
tableau géni^alogîque des rois chrétiens d'Ar-
ménie.
"* Spondanus, Annal, ecdesiast. t. I, 199S,
viii ; Conlin. de Samuel d'Ani/fi^i ann. -jftG.
'^ Conlin. de Sémpad . ad ann. -^kH.
-° Id. ad ann. "j^^-
■' /(/. ad ann. 7^7.
•^ Continuât, de Sémpad, ad ann. 769.
^' Ktal nominatif des seigneurs etfeudalair';
de la Petite Arménie, n° :i.
'^» Tchamitch, t. III , p. 379.
^^ Étal nominatif, etc. n" 5.
-^ Continuât, de Sémpad , ad ann. 758.
"^' Lignages d^outte-mer. p. ttùà.
2» TLdiauûtch, t. II! , p. 270 et 379,
-' Nicéphore Grégoras, VI, ix.
^'^ Aboulfaradj . p. 576 et 584-585.
^' Continuât, de Sémpad. ad anu. 7'iS:
Et.de Lusignan , c. xxii , fol. soi v°.
3^ Conlin. de Sémpad, ad ann. 766.
^3 État nominatif, etc. n* 3.
3» Villani, VIII, 35.
^^ Continuai, de Sémpad. ad ann. 780.
■ « ïd. ad ann. k-^o ; Villani . XIl . 39.
*' Tchamitch. t. Ul, p. 34i.
2* El de Lusignan . c. xxii.
^' Burhon . liecherches et matériaux. i"[>.it.
p. 395
\I1.- (»)LEON in-
( 0} Tboros .
RnLPB% .
né (Il 1326^,
tué en 126G .
mort
épouse Guér'an , ou Kvra Anna .
leaâ août'"
en bas âge
fille du grand baron d'Arménie,
Constantin de Lampron;
é en 1371 ', veuf le 99 août ii85^;
+ 12890.
XIII. — (ti) HÉTHOUM M,
sacré en 1289 .
épouse Marie .
fille de Hugues III
de Lusignan . roy de Chypre,
lue en i3o7 "^
(p) Sibylle
épouse Boémond VI , prince d'AntincIr
|u)BokmondVII. ( r) Is.\BE.Ai. (.r) JMaiuf,. I
I
XIV. — (i/) THOROS 111,
épouse; 1* une fille de Gazan ,
Ivhan des Mongols;
2" Helvis ,
autre lille de Hugues III ;
d'abord seigneur de Babar'on ;
roi en 1296 ;
tué par son frère Sempad
en 139g ^^.
WIl. — (s5)LÉ0MV
épouse .4gnès ,
fille d'Amaury
de Lusignan .
prince de Tyr.
sa cousine;
roi après 1299 ^' ;
lue en i8f»7 3"-.
XVni. — OSCHIIN,
seigneur
de Oazan ^'\
\V.— (A-A-) SEMPAD,
roi en 1297,
épouse : 1*" Isabeaii ,
fille de Guy,
comle do JaQa ^' :
2" une princesse
tarlare'*-
N. fille
devient la femme
de Gazan ,
khan des Tarlares**.
^\VI.— (//)CONSTAiSTm II
seigneur de Gaban en 1277.
roi en 1299 '".
XVIII. — (mm)OSCl
seigneur de Gaban , épouse :
sœur d'Amaury de Lusi
prince de Tyr;
2°en i3i7, Anne (Jeannedan
ad ann. i3i8 , S 17;
fille de Philippe de SSt
prince de Tareule, morte ei
roi en i3o8-'; -|- i3î
XIX.- LEON V,
né en i3io , dWnne; succède k son père
à l'âge de dix ou douze ans^^; sacré en iSai;
épouse : i" la fille d'Oschm , comte de Gor'igos .
baile du royaume, qui est tuée par lui;
a" Constance . fille de Frédéric II , roi de Sicile,
et veuve de Henri H . loi de Chypre, en i33i ^'':
mort sans enfants.
LES ROIS D'ARMENIE.
SOUVERAINS DE LA PETITE ARMÉNIE.
PREMIÈRE BRANCHE : ROUPÉNIENS.
(SlllTIÎ.)
I :V,)
\i' TABLK/Vl]
HiTHA ,
m-e d'Isabenu ,
jjrt^niière feriimc tle Léon-
ROIS.
, b
!\. _ (/;) I.EON, <Iit i.' (Irautl,
sacré le G janvier ikjS; -f 1219.
AprL'ss;i mort, sire Adam de Cîaslim exerce les fondions
tlebaiie du rovaurae ou régent pendant deux ans,
au bout desquels il est tué par les Ismaéliens,
et remplacé par le grand baron Cunslantin ' .
ESTÉPUÉUIE
épouse Jean de Brienne, roi titulaire de Jérusalem,
ivant le mois de maiiaii-; + laao ^ ayant eu un fils
4- îi Vàg*} de h ans , cette même année *.
(0 Isabkm:
épouse : 1" X. Pliilippe (/ dis) .
(Ils de lïoéniond le Borgne,
prince d'Anlioche , en isas*
DEUXIÈME BliANCHE : HÉTHOUMIENS.
^-Xl. — {m) HÉTHOLIM l'\
fils du grand baron Constantin ; -f- 1268^.
(q) FÉMiE
épouse Julien ,
fils de Balian I".
sire de Saiette;
Julien -j- 1 959 ''^
l
(r)lUTU,\
épouse le sire
de la Roche.
I
( .t) IsiBEAK.
(/) Mahif.
épouse Guy d'itielin ,
fils de Baudouin .
sénéchal de Chypre.
IV. fille.
fiancée au Sabih-Pervané Moni-eddii
Soieyman ,
principal ministre de Hokn-edihn .
snllan d'Iconium ;
4- avant le mariage, en ia(J7 '^,
(2) BAL1A^
épouse Marie,
du sieur de Cibelet
i
(an) Jehan.
1
(bb) MAltGUEUlTli ,
mariée à Cuy,
seigneur de Gibelet.
(ce) Ttioros (ild) Isabe\u
épouse Sibylle, épouse Hélhoum ,
d'Oissin de la Hoche, (llaytonus) l'historien.
ÉMIE (^ IsiBEAL'
um {cc() . épous^
iréchal !\lancel de
Inie. Bouillon 'V
(/;;/) Lko\. U'h) HiTn\
(Hn)NEnsÈs, (vo) Uoiipî.x , dit Alitini-k .
■j- i?78"''' seigneur de Tarse,
puis de Lampron ,
de Mauléon ,
■ h- Cogclaquus (Gongîag)
>-l de Roisso^' ;
+ »3o9^^
T
{pp) IsIVBEAll ,
ioîur aiuée de Héthoum l! .
épouse le ]irince deTjr,
Aaïaury de Lnsignan .
connétable de Chypre ,
haiio du royaume
de Jérusalem ■'.
I
Tkschkho
( reine) ;
+ ..78-^^
(qq) RlTIlA ou MiElB-' (rr) TuÉOPIIAm')
épouse ,
le fi janvier 1296 ,
Michel ,
fils d'Andronic le Vieux.
empereur
de Constantinople.
fiancée
il Jean l'Ange .
fils de Jean
S'-Iiaslocralûr ;
+ ijyfi.
.ivant le mariage
N. fille.
née
(I uuecouculiuif.
ntai'iéc au liN
du
S.ililb-P^Tvaiir
Mo in-etldiii
Solevman '".
(un) Hemii , \X. — ( vr ) JEAN , BoEMoxn^'
en prison ,
à Sis ,
avec sa mèr'-.
(lit
Conslanlin II '
Wi.
-(XX) CU\.
i yy jMakie
(appelée
A^nès
par Etienne
de Lnsignan ,
C. X\Iï).
Aisne
épouse : 1" Thomas ,
comte de Céphalonie;
2" le neveu
de ce dernier, Thomas ,
despote dWcarnanie
etd'ÉtoHe".
160
|3« TAISr.KAIi.l
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
SOUVERAINS DE LA PETITE ARMENIE.
TROISIÈME BRANCHE : LUSIGNANS.
XX. - JRAN (Djc-van), ilil r.ONSTAMlN 111,
roi en i3/i2 .
tup par sps troiipps après un an de règne '.
XXI. —GUY (Kouidon),
irabord princ! d'Achaie , épouse ia cousine de Jean Cantaciizéiie
puis la fille de sire Jean , ZvpYixyurt . »
commandant des troupes d'Occident ^:
roi en i343 ; tué par les grands , après deuï années de règn»-
N. fille,
fiancée à Manuel , fils de l'empereur Jean Cantacuxène ^.
XXll. — CONSTANTIN IV,
fils du maréchal Baudouin ,
épouse une fille de l'empereur d'Orient ;
roi en i3i5 ; -f- i362 *.
liÉOS.
OsfiHIS ^
INTERREGNE.
PMiSIKURS r.OMPÉTITECRS, PARMI LESQUELS PIERRE I". RO! DE (IHYPRE ^1-268^
XXIIl. — LEON VI.
roi en i365; Cis de Constantin IV (de Léon , suivant Et. de Lusignan ), et Arménien par sa mère '
épouse Marie , appelée par les Arméniens la reine Marouu , nièce de Philippe de ïarente ,
empereur titulaire de Constantinople , et parent de Louis, roi de Hongrie;
fair captif par les Égyptiens, eu 1875; -(-à Paris, le 1" dimanche de PAvent (39 novembre) iSgS.-
Marie; -j- à Jérusalem, iio5.
P!N^A
épouse Schahan .
ronite de Gor iços.
PlUSIEI BS ENFANTS LEGITIMES *
Philippe ,
fils naturel , archidiacre de Brîe
en i'éghse de Paris ^.
Guy ou Gvïot-
fils naturel .
capitaine de la tour d'Amldeux '
LEGENDE EXPLICATIVE.
' Tchamitch, I. III. p. 36i.
' fd. ibid. p. 2i5; Nicéphore Grégoras. XII , xv.
* Cantacuzène, III , xx\i.
■' Juvénal des Ursïns, Charles VI, IV, v.
^ Mémorial d'un évangile manuscrit du couvent de Sis. (Victor
Langlois, Voyage à Sis , Jount. asiat. février-mars i855 , p. 287.)
'' Guillaume de Mâchant, apud M. Dp Mas-Latrie. Hist. de
t'hiijni'. t. II, Dnctiments. p, 3ii-.'îi3.
"' Tchamitch , t. III , p. 355 , Et. de Lusiguan . ■
^ Juvénal des Ursins, loc. laud.
^ Testament de Léon VI. ( Cf. Becueil d'épitapbes
Tombeau de Léon VI de Lusignan . manuscrit de
impériale, supplément français, n" 5o2i.)
'" Même recueil d'épilaphes. Ibià.
, t. ll,p. 127.)
la Bibliothèqnf
LES ROIS D'ARMENIE.
ifyl
[II' TABLEAU. I
TRANSMISSION DE LA COURONNE DE LA PETITE ARMENIE
DANS LA MAISON DE SAVOIE,
P.iVR LES BOIS DE CHYPRE DE L.\ FAMILLE DES LUSIGNANS.
PIERRE I",
élu par les Arméniens pour leur souverain '
(1359-1369.)
PIERRE II.
(i3G9-i.'(S2.t
.lAcnu
ES I".
(i384-i398.)
JANl'S.
(i398-iïi32.)
JE.AN II,
roi de Cliypre ( i/i32-ii58).
Jacqics .
tib naturel ,
épouse Catherine Cornari
Anne
t-'pouse, en liSa , Louis I"^ , duc lie Savoie,
fiisd'Amédée VIU.
Charlotte
t'pouse , en i6i8 , son cousiq , Louis II ,
prince de Savoie ; -f- à Rome , en 1/187 ^
transnii't ses droits à son neveu .
r.liarles 1'^', duc de Savoie, dit le Guerrier,
iils d'AinM.V' IX.
LOUIS II.
iik puiot^. priiirr de Savoie.
' Suivdiit ie témoignage lU' Guillaume de Mâchant {apud de
Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. II, Documents, p. 3ii), ce fut
vers i368 que les Armi^-niens, ou plutôt une partie de la nation
arménienne, appelèrent, pour les gouverner, Pierre !'% roi de
Chypre. Le trône de la Petite Arménie, qui appartenait alors à
Léon V! . cousin de Pierre, était ébranlé et presque ruiné par les
désordres intérieurs et les attaques des ennemis du dehors. Le titre
de souverain de la Petite Arménie ne devint définitif et officiel dans
la famille des Lusijjnans di- Chypre qu^^p^^s que Léon VI, le
dernier des Lusignans d'Arménie, fut mort Ji Paris, le 29 no-
vembre iSgS. Nous savons que Jacques I" le portait déjà au com-
mencement de Tannée suivante, i3gi, par un mémorial qui se
trouve h la suite d'un recueil de chants arméniens , ^utntunuiii ^
provenant de la hibliothètjue de feu M^'' Garabed, d'abord arclu'-
vèque d'Erzeroum , et ensuite- dp Tillis. {Cf. Haïasdan , Journal
arménien de Constantinople, numéro du 3i janvier (12 février)
i85a.)
ir>2
LES FAMILLES D'OUTRE-MEU.
' Alexiatlc , Hv. XII. Cf. Trhamitch . t. 111 .
p. 10.
^ Matliirn d'IvUsse, ad ann. 5/i6. (if. Sa-
muel irAni. ad ann. 533.
■' Àlcxiade > Ivr. liiud.
' TrhaiTiitrli , t. 111, p. lo.
■' Sompad , ad niin. (hjo,
'' Id. ibid.
' Id. ihid.
•* Id. ad a»u. 6/17.
^ Id. ad ann. fioo.
i"' /(/. ihld.
" AbouH'aru<lj . Chron. syr. p. i85.
'- SémpatI . ad ann. 6^7 ; el mon extrait de
Cuiragos , Journal asiatique, i858 , c. xst.
'' Gniragos. ifcifL Si-rapad . ad ann. 665.
LEGENDE EXPLICATIVE.
'* Mémorial d'iiue Biliie de la bibliothèque
d'Edcliniiadzm ; Brossct . Itapports sur un voyage
en (léorgie cl en Ai^mènic, iiv. i, p. 28-39.
'^ Sémpad , ad ann. 761.
'^ Abouifaradj , p. hSh; Sempad , passim.
" Conliiiuateur de Sempad , ad ann. 7/;!.
'^ Sérapnd, ad ami. 665.
'* Id. ad ann. 667; Abouifaradj, p. 58o ;
Assises de Jérusalem , Haute cour, 1. 1, c. cxlv,
p. 230.
^'^ Mémorial de la traduction arménienne
(le Michel le Syrien , Journal asiatique, i8i8 ,
cahier d'octobre; Rubruquis, Mémoires de la
Société de Gcof^raphie , t. IV, p. Saa-SgS-, Sém-
pad , ad ann. 7 i 4.
^' Mémorial d'un évangile de la bibliothèque
du couvent de Venise, collection de Zohrab,
Ms. Bibi. impér. supp. arni, n^ 97.
'^" Mémorial cité ci-dessus, noleao.
^* Rainaldi , .flnnfl/. eccles. ad ann. 1389,
S 58 ; Sémpad . Liste des connétables.
^* Collection précitée de Zohrab.
^^ Continuât, de Sémpad, ad ann. 778, et
Liste des connétables.
'^ Le chroniqueur Antonin dit ([u'Oschin de
Lanipron était oncle du roi Oschin. Rainaldi ,
ad (iH)i. iSaa, S i6; i333, SS /i et 6 ; Sém-
pad , «ri ann. 767.
■-' Continuât, de Sémpad, ad ann. 778.
^^ /(/. ad ann. 770 et 776.
OSCHÏN H, Sébasie,
seigneur de Lampron, épouse Schahanloukhd , fille o
frère de saint Nersès Scbnorhali; fait prisonnier par'
en 1 i5i , il donne eu otage sim jeune fils nétbi)
HETHOUM II, Sébasie,
seigneur de Lampron .
grand chambellan d'Arménie ,
épouse, en ii5i, N. bile de Thorus II ' ;
assiste au couronnement de Léon II . en 1 19
Ce prince lui enlève Lampron,
et lui donne Trazarg*.
I
Seupad ,
nommé ensuite
Wersès de Lampron ;
archevêque de Tarse;
né en 1 153 ;
•j- lA juillet j 198.
I
OSCHÏ.N II,
bis aîné '^.
I
Co^sTASTL^",
seigneur de Lampron ,
thakatir^K
I
ScHAnENSCIUfl ,
seigneur
de Loulva,
assiste au sacre
de Léon II ,
en iiq8.
— \ n
Geoffkoï '*. ÎN. fille,
épouse le grand baron Constantin,
baile d'Arménie.
OsCHlN .
maréchal .
seigneur d'Asgour'îi
f I de ftlar'niach ; -f 1 392 '
Sémpad ,
maréchal ,
seigneur d'Asgour'a ,
succède ^ son père
en 1295.
icCC) HÉTUOltBI
épouse Fémie ,
fille de Balian ,
sieur de Gibelel.
I
OSCHIJV ,
créé seigneur de Gautclii
et sénéchal en 1277.
puis connétable ,
par Léon III.
IS. bile,
mariée
sire Adam de Gaslim ,
baile d'Arménie **.
Le baron Seupad, fiisaî'
connétable d'Arménie , seigneur di
auteur de la Chronique dur»
de la Petite Arménie,'
né en laoS; -j- le vendredi 6 m*
Le baron Léon , connétali!
GitKnomE, (ddd) Héthoum (Hajtonus) l'historien,
créé connétable ;
!>eigueur de Gor'igos remplace Grégoire comme soigneur de Gor'igos;
et baile en 1377, é])ouse Isabeau d'ibelin;
par Léon 111, -f- en France en i3io.
(eee) Constamin ,
seigneur de Lampron ,
connétable ^^.
(Jff) Oschin, comte de Gor'igos,
baile, Gubemator, regiœ procurator^^ ;
tué en i3ag.
HÉTHOIM ,
mort tout jeune, en iSas^
N. fille,
épouse le roi Léon V, en '
LES ROIS D'ARMENIE.
163
\y TABLEAU.)
HÉTHOUMIENS.
PRINCES DE LAMl'RON.
OSCHIN 1"
émigré en 107a de la province d'Artsakh avec ses frères ilalgani
sa mère , sa femme et sa noblesse.
11 enlève aux musulmans la forteresse de Lampron ,
dont la possession lui est confirmée par Abêlgharib , prince ardzrouni
qui tenait Tarse en fief de l'Empire; -|- 1110. —
Appelé ActiîiÉttïs par Anne Comnéne'; née par l'empereur Alexis prince .le T,
en remplacement d'Isaac , gendre de ce dernier, décédé".
HKTHOUiM I". Sébasie.
t Pazouni*.
Halgoim '
et Pazouxi".
frères d'Osclnu.
io85,
1
Semi'au .
seigneur de Barbnr'ou ,
lui5 pn 1 liji •*.
N. fiii
mariée à Vasil ,
frère île salut Nersès
Schriorhali.
Marie.
SiCHOUSCUi>
( Susanna ).
Dalitha
ou DOLBTA
le Sl-
i3oa''
Li(ios ■',
marié
à (liime Agatlie,
\
Sire LÉON
^l trois fille?'"'.
(fl(l«) MâltlE ,
mariée à Jean d'ibeiin ,
seigneur d'Arsour,
oonnélable du royaume
lie JénisRleni ; -f- i958.
I
Pagoi:i!an
succède à sou père ,
comme seigneur
de Baba r on ^;
asiste au sacre
de Léon II, en 1 198.
1
Va(;a(; ,
seigneur
d'Asgour'a
et de Lamos "^
Sire Geoffroy,
seigneur
de
Sarvanlik'ar".
(22) CoNSTA>TI\ ,
grand baron, connétable, baile d'Arménie,
épouse sa cousine ÎN. fille de Hélliouin II "
1
RiTUi
épouse le prince
roupénieii
Sdéph .-nié.
I
HETHOUM I",
roi d'Arménie.
I
Basile ,
îigneur du couvent
de Trazarg'^.
Léoi
Jean Rapoun,
archevêque de Sis,
ensuite catboHcos
sous le nom de Jean
le Magnanime ;
+ laar,.
I
Stéphajiie .
mariée
au roi de Chypre,
Hcnn ,
fils dt- Hugues V' .
(m) Dif
FAMILLES ARMENIENNES
ET LEURS ALLIANCES AVEC LES FAMILLES FRAÎNÇAISES.
D'APRÈS LE LIVRE DES LIGNAGES ll'OVTHE-MEII ,
A PARTIR DU RÈGNE DE TIIOROS II (IIU). .USOirA LÉON V ( 1321 i.
(Les minuscules entre parenibèses indiquent les renvois aux talileanv Rériéalo.piiues ci-dessus.)
CHAPITRE II. — Cl PARLE DES LIGiNAl.ES DES ROIS DE CHIPRE.
Marguerite [l'une des filles de Hugues 111. roi de Chypre] esposa Tiiouros {jj } . le fils
au roi Livon de Ermenie Amaury [fils de Hugues HF] esposa Ysabeau (pp), la fille
au roi Livon d'Ermenie, et oreiit quatre fils et une fille: Hugue («) , Henry («»). Gui (,ra-)
et Jehan (vv) et Marie (yy).
CHAPITRE IV. — CI DIT DES ROIS D'ERMEME.
Thoros de la Montaigne («) fu sire d'Ermenie, et raoru sans heir, et escheul Ermenie aii
.Melih son frère (t), lequel Mclih ol deus fis, Rupin (c) et Sanoii '. P.upin esposa Isaheau.
la fille Hanflroy don Thoron, et orent deus filles, Aalis (e) et Phelippe (/). Aalis esposa le
prince Beimont et orent un lis (pii ot nom Piupin . que Ton appelait le prince liupin (g).
et esposa Helvis, la fille dou roy Eincri de Chipro. si coin est dit, et orent deus filles.
Eschive(i) et Marie (_/'). Eschive moru; Marie esjiosa Phelippe de Monllbrt, sire de Sur.
Phelippe (/) , l'autre fille P.upin de la Montaigne, esposa Pacre', et orent un fils Coiislans (Vil.
qui moru. Puis la mort de Ilupin de la Montaigne. Livon son fi-ère ((0 se saisit de la tcriv
et se fil coroner à roy, et fu le premier roy d'Ermenie, et esposa Sehille, la fille dou ro\
Eiraeri de Chipre et de la royne Isaheau, et orent une fille qui ot nom Isaheau (/). Après
la mort dou roy Livon, la dite Isaheau espousa Phelippe, le fis dou jinnce Boi'gue, lequel
valut moul poi, et le tuèrent li haron d'Arménie; puis esposa la royne Ysaheau d'Ermenie
Heilou (m), le fis Gonstans {;:), qui esloit conestahle et haill d'Ermenie', et orent deux fis
' Lisez Livott ou Léon (rf). Le cominlateur commet sire Philippe de Naples, on lit de plus : «Et les filii'N
ici une grave erreur en attribuant à Melih ou Mleb, dou baiil si lurent mariées, l'une [hbb) au roi de
les deux fils du frère de ce dernier, Sdépb'anè. Chipre, et l'autre (aaa) à Johan de Ybelin , qui lu
■ Lisez Lascre (Lascaris). conte de Japhe.r
■ Au chapitre xv. Ci dit des filles qui Jurent de mes-
'16fi LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
ol cinq filles : Livon («). Tlioros (o), Sehille (}i). Femie (t/). Ritta (r), Isaheaii (s). Marie {t).
Seliille esposa le prince Beimont d'Antioehe, Femie esposa Julien le sire de Saictte, Rilta
esposa le sire de la Roche , Marie esposa Gui de Ibelin , Ysabeau nioru , Thoros fu occis de
Sarrasins. Livon fu roy après la mort de son père, et esposa Guiran, la fille nu seignoui'
dou Lambron, et orent sept fis et trois filles : Hcïton {ii), Tlioros (ji}'), Semblât (hic), Cons-
tans (//), Horses ', Rupin que ils nomerent Aiinah (oo) , Oïsim (mm), Ysabeau (pp),
Ritta (77) et Jefanon (rr). Puis la mort du roy Livon. Ileïton son fis (ii) ot la seignorie et
ne se vost coroner, eins vesti nbit de nienours, et dona la seignorie a Thoros son frère (jj):
puis li toli et la dona a Semblant, son autre frère {kk) et fu eoroné dou royaume d'Ermenie.
Thoros esposa Marguerite, la fille dou roi Hugue de Chipre, et ot un fis, Livon (ss); Isa-
beau esposa Amauri, le fils dou roy Hugue de Chipre. si com vous avez oy; Ritta esposa
le fis de l'emperem- de Constantinople ; Jefanon morut. Le dessusdit Semblât fit tuer Thoros
son frère, puis Heïton le fit prendre, et dona la seignorie h Constans. son frère (//); puis
fit il prendre Constans, et manda Semblât et Constans en Constantinople; là morut Cons-
tans, et il dona la seignorie a Livon son neveu {ss). qui fu fis Thoros et de Marguerite, la
lille dou roy Hugue de Chypre, come a esté dessus dit.
CHAPITRE V. — CI PARLE DES PRINCES D'AN TIOCHE.
Beimont fut prince puis la mort de son père, et esposa Sebiile (p). la fille au roi Heiton
d'Ermenie, et orent un fis et trois tilles : Beimont (m). Isabeau {v), Marie (x) et Lucie (y).
Ysabeau moru damoiselle; Marie esposa Nicole de Sainct Orner, et nioru sans heir: Lucie
psjiosa Nerio de Toussi . et nioru sans heirs.
CHAPITRE VI. — CI DIT DES HOIRS QUI DESCENDIRENT DOU PRINCE BORGNE
Le prince Borgne si ot a feme Plaisence . qui estoit fille de Hue de Gibelet et de Este-
fenie, le segonde fille de Henri le Buffle, et orent quatre fiz et deux filles : Reimont et Bue-
mont et Phelippe (/ bis) et Henri et Orgueilleuse et Marie Marie fu feme de Thoros ^
et ot un fiz Bueniont , et morut Phelippe fut baron de la royne Isabiau d'Ermenie ( /) ,
et les Ermins le tuèrent.
CHAPITRE VHI. — CI DIT ET PARLE DE CEAUS DE YBELIN.
Gui. le fis Baudouin de Ibelin. seneschal de Chipre. esposa Marie ((). la fille au roy
Heiton d'Ermenie, come a esté dit. et orent un fis et une fille, Thoros (ce) et Isabeau (dd).
Thoros esposa Sebiile, la fille Oissin de la Roche, et orent un fis et une fille, Livon (gg) et
Riffa (Ritta) (hh); Isabeau esposa Heiton le sire dou Coure (ddd), et orent quatre fis et une
fille. Oïssm(Jff), Constans {eee). Livon (ggg) et Baudouin (lilili) et DilTa (iii).
' Lisez A'ersM l^nn). — - Ce Thoros, qui m'csl inconnu, ne ti[;nre pas dans mes Tableaux généalogiques.
LES ROIS D'ARMENIE. 167
CHAPITRE XVIII. — CI DIT DES HIERS DE SAÏETTE.
Julien (lils de Raliaii d'Ibeiin) fut sire de Saïette, et esposa Feniie (r/), la liiie au roy
Heïton d'Ennenie, etorent deux fils et une lille : Balian (: ), Jolian {na) et Marguerite (ii),
qui esposa Gui, le seignor de Gibelet. Johan noia en Ermenie; Baliau esposa Marie, la lille
au seignor de Giblet, et orent deus filles, Femie (ee) et Isabeau (Jf). Femie esposa Heïton.
le fils dou maraschal d'Ennenie [ccc] , et orent deux fis et une fille. Isabel esposa Manse
de Buillon. et orent une fille.
LES PRINCIPAUX SEIGNEURS
DES ROYALMES DE HIÉRLSALEM ET DE CYPRE.
LES SEIGNEURS D'ADELON.
Adam est le premier que Ton remarque avoir esté seigneur d'Adeion'.
[Il était fils de Hugues de Giblet, seigneur de Besmediu, et d'Agnès
de Ham, si l'on en croit un nouveau chapitre du Lignage d'outre-
mer-.] Il ne laissa qu'une fille unique, qui suit :
Agnès, dame d'Adeion, fille d'Adam, espouse Thierry de Tenre-
MONDE [ou Terremonde], qui estoit fils puisné de Gautier, II"' du nom,
seigneur de Tenremonde, en Flandres ^ Il se voit au cartulane de
Manosque un titre d'Aymery, roy de Hiérusalem, de l'an 1 198, où il
souscrit avec plusieurs autres barons.
[Cet acte est celui qui se Ut à la date d'octobre 1 iy3, dans le recued de
Sébastien Paoli*. Tbierri de Tenremonde a souscrit aussi deux actes du
comte Henri de Champagne, roi de Jérusalem^ (janvier 1198, et 5 janvier
i 1 9 4 ), un acte du roi Amauri ° ( août 1 1 9 8 ), et le diplôme , suspecté de faux ,
du même roi" (octobre 1 1 98), en faveur de la commune de Marseille.]
' Lignages d'outre -mer, c. xxiu; édition ' Cod. diplomat. 1. 1, giiinta n" 8, p. 287.
Fîeiignot, e. xxxv. ' Cod. diplomat. t. I, p. 87, 216, 5i 1 el
' Lignages d'outre-mer, c. xwi. 5 12.
' Du Chesne, Hist. de Guines, 1. IV. en. ' Cod. diplomat. t. I. i\° i8(j, p. 235.
p. lia . et preuves, p. 287. — Lindan. 1. 1. 'De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. Il,
c. VI p. 2 5.
170 LES FAMILLES DOIITRE-MER.
Ayant quitté la terre sainte, il vint au service de Baudouin I",
empereur de Constantinople, qui luy donna la charge de connestable,
de Ronianie, et l'ut tu»' en un combat contre les Bulgares, comme Vil-
Iciiardouin raconte plus au long'. 11 fut père de Daniel, qui lui suc-
céda [et d'Isabelle, nommée seulement par le Lignage d'outre-mer -.
sans autre indication ; elle est appelée ailleurs Marguerite].
Daniel de Tenremonde, seigneur d'Adelon, espousa Agnès de Franc-
ien, qui pouvoit estre (ille de Gérard de Franco hco, qui souscrit le
titre dont je viens de parler; laquelle, après la mort de son mary.
s'allia, en secondes noces, à Garnier Aleman le Jeune ^ ainsy que
sendjle dire le Lignage d'outre-mer, quoyque ses termes ambigus
peuvent faire attribuer le mariage à Agnès, fdle de Daniel.
[Le Lignage" dit qu'Agnès de Francien épousa Garnier Aleman le Jeune.
S'il .s'agissait de la mère, le texte devrait indicpier un mariage en secondes
noces, après la mort de son premier mari, Daniel de Tenremonde D'un autre
côté, s'il s'agit de la fdle, celle-ci devrait s'appeler de Tenremonde on d'Ade-
lon, comme son père, et non de Francien, (pii iHait le nom de Famille de la
mère. André Du Cllesne^ ijui s'appuie uniquement sur le texte du Lignage.
|)ense que cette Agnès de Frandeu, qui épousa Garnier Aleman, était la fdle:
La Thaumassière ^ suppose (pie c'est la mère qui se remaria. Labbe '' reste dans
le vague du texte du Lignage.
Un des nouveaux chapitres du Lignage* présente ces alliances d'une manière
plus claire, mais toute difTérente. Suivant ce texte,
Thierri be Tenremonde, époux d'Agnès d'Adelon, eut deux enfants, Daniel.
(|ui lui succéda, et une fdle, nommée Marguerite, au lieu d'Isabelle, première
femme de Philippe de Maugasteau, et morte sans enfants.
' Villelianl. n" i ()8 , 210 . -il i, -JiS, et ' A. Uu Ctiesne , loc. cil.
p. 334, édition Du Gange. ' As.<!ises de Jérusalem, noies et ubscrm-
- Lignages d'oui re-iiœr. c. \vm. éflition liriits, p. 288.
Beuffnot. ' Abrégé roijal de l'alliance ckromhg.
Voir La Famille Aleman. - t. I, p. hof).
" Lignages d'outi-e-mer, Labbc. c. wni. ' Lignages d'outre-mer, c. \\\i. édition
p. ?io6, &/17; édition Beugnot. c. vwv. Bengnot.
LES SEIGNEURS DADELON. . 171
Daniel épousa Isabelle, sœur de ce même Philippe, sou heau-frère, et eu
eut deux fdles, Agnès et Isabelle. Ce texte ne mentionne pas sou (ils, Da-
niel II, mort sans héritiers.
Isabelle eut le titre de daine d'Adelon, et n'eut point d'enfants.
Agnès de Tenremonde, sa sœur, épousa Garnier l'Aleman, qui était lils
d'Aimé l'Aleman et d'Agnès de Frandeu ^ etc.
Dans ce texte on ne voit qu'une personne qui porte le nom d'Agnès de
Frandeu , et qui n'a d'autre rapport d'alliance avec Daniel que par le mariage
de leurs deux enfants, par conséquent il n'y a plus de didicullé à résoudre:
reste à savoir de quel côté est la vérité.
Ce Daniel de Tenremonde, époux d'Agnès de Frandeu, ou d'Isabelle de
Maugasteau, paraît être, par les dates, celui qui est nommé, dans la Continua-
tion de Guillaume de Tyr^, parmi les dievaliers qui, eu 1220, accompa-
gnèrent la reine Isabelle, fdle de Jean de Brienne, lorsqu'elle se rendit de
Tyr à Brindes pour épouser l'empereur Frédéric II.]
Il laissa trois enfans, Daniel, Agnès, femme de Garnier le Jeune,
suivant A. Du Chesne, et Isabeau.
[C'est probablement cette Isabelle à laquelle Jean Aleman ou l'Aleman,
seigneur de Césarée, s'engage, par acte du 1" mai 1 2-55 ^, à payer une rente
annuelle de 600 besants, conmie faisait le seigneur de Césarée, Jean, son
beau- père. I
Daniel [II] de Tenremonde, seigneur d'Adelon, décéda sans enfans.
[En lao/i, on voit un Pierre d'Avalon, qualifié de seigneur d'Adelon*.'
vassal de Julien, seigneur de Sajette , dont il souscrit un acte (août laBà).
Nous ne pouvons dire s'il succéda immédiatement à Daniel II de Tenremonde ,
ni à (piel titre il possédait la seigneurie d'Adelon. Il y avait bien quelque alli-
nité entre les familles d'Avalon et d'Adelon, puisque Gilles Aleman, fils de
Garnier Aleman le Jeune et d'Agnès de Francien, épousa une nièce de Pierre
' Voir la suite Je cette généalogie à Lu ' Cod. diplomat. t. 1, 11° i8i, p. -22 3,
Famille Aleman. 5Ai et 56-2.
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXH, ' Cod. diplomat. t. 1, n" laS, p. i43.
c. \x, p. 358, et note e.
172 LES FAMILLES DOIJTRE-MER.
(l'Avalonle Jeune '. Ce Pierre d'Avalon est-il le même que le neveu d'Eudes de
Montbëliard, nommé par Joinvilie^; son cousin, par le Continuateur de Guil-
laume de Tyr '. et par le Lignajje d'outre-mer' ? Est-il aussi le même que
Pierre d'Avalon, seigneur d'Adelon ? Enfin, quand toutes ces identités seraient
prouvées et bien établies, nous n'y verrions pas encore comment un sire d'A-
valon se trouvait l'héritier de la seigneurie d'Adelon.]
Les Assises de Hiérusaieni parlent de Jourdain de Tenremonde ^
qui devoit un chevalier de service à cause du fief qu'il possédoit en la
baronnie d'Acre; il estnit probablement, issu de la mesme famille.
' Lignages d'outri'-mcj', Labbe. c. .\xiii. ' Lignnges d'outre -mer, Labbe. c. vu.
p. /io6 , 667; édition Beugnot, c. XXXI. p. 876. 633. — €nd. diplomatie. I. I.
- Joinviile, (klition Du Gange, p. 37, 89. p. 527.
el observations, p. 70. * Assises de Jérusalem, Labbe, p. 5,17:
^ Continuât, de Giiill. de Tyr, L XXXIIl . édition Beugnot, t. I, p. 4-25 : Assises de la
c. xxxviii, p. 4o3 et lioU. haute cour, c. cclxxi.
LES DUCS D•A^TIOGHE. i73
LES DUCS D'ANTIOCHE.
La ville d'Antioche, assise sur la rivière d'Oronto ', niétropolitaiiii'
de la Cœlésyrie, lut autrefois la capitale des roys de cette contrée, et
depuis, le siège d'un patriarche. Elle vint, comme les autres villes de
l'Asie, en la puissance des Romains, qui se la conservèrent jusques au
temps de l'empire de Justinien^, que Cosroes, roy de Perse, sen em-
para, et la ruina presque de fond en comble. L'empereur Justin^ le
Thracien la rétablit incontinent après, et iuy donna le nom de Tluo-
polis ; ce que Théoplianes* attribue à Justinien. Omar, roy des Arabes.
l'enleva derechef aux empereurs d'Orient, sous la conduite de Mua-
vias, l'an 21 d'Héraclius, ou, comnu' escrit Cedrenus^, après Tlieo-
phanes, le 28. Elle demeura ensuite sous la domination des Sarrazins.
jusques à l'empire de Nicéphore Phocas •', sous lequel Michel Burzès.
patrice, l'un de ses généraux, s'en rendit le maistre, vers l'an 966.
Depuis lequel temps elle obéit aux empereurs de Gonstantinople, qui
y envoyoient de temps en temps des gouverneurs'' avec le titre de
ducs, jusques à ce que les Turcs s'en emparèrent.
L'histoire nous ayant marqué les noms et les familles de la plusparl
' Wiilelnius Tyren. I. IV, c. ix. — Joan. I. XVIII, p. 58a. — Niceph.Constantinojiu-
Phoeas, Descn'pt. terrce sanctœ , n° t2 ; apiid litanus, p. 69. — Sigebert. ann. 6io. —
Allatium, Sufif^iiXTa. Aithon, c. w.
^ Hisloria. miscell. 1. XVI . p. 1x6. — Pro- ' Zonar. p. 161, 1 G3. — Manass. p. 228.
cop. De Bello Persico, 1. II. — Evagrius, — Scyiiizes. — Abiilfaragius, p. 207.
I.IV.c. xsiv. — (îregoi'iusTur. 1. IV, c. XXIII ; ' Zonar. p. i8i. — Balsam. ad cari. K
1. X.c. XXIV. synodi Eplios. — Niceph. Callist. ). \
' Evagr. I. II. c. XII; I. IV. c. v, vi. c. xi; I. XII, c. iv. — Anna Cmnn. I. XIII
* Theophan. p. i.5i. ]). /ii3. — Sebast. Paoli, Cod. dijAninnl. t. I .
' Cedrenus, p. 629. — Histonn miscell. p. /ii5.
174 LES FAMILLES l)OUTRE-MER.
«le ces ducs, il lu; sera pas hors de propos d'en donner la suite avant
que de parler des princes d'Antioche.
Ki,iiiii:\T ', patrice ou duc d'Antioche, sous l'empire d'Arcadius.
Michel BiRZÈs^, fils, si je ne nie trompe, du premier, qui senipara
d'Antioche sur les Arabes, tenoit cette qualité sous l'empire de Ba-
sih' et de Constantin.
Damianus ^ et
NicKi'HORUS LJRANUS ' la tinrent sous Basile Porphyrogénète . comme
MiciiAEL SpoNDYLAs^ euuuque, sous Constantin, frère de Basile, et
CoNSTAiNTiNUS Carantenus '^, SOUS Boiuain Argyre, dont il avoit es-
pousé la sœur. Celuy-cy eut poui' successeurs :
SpOM)VLAS "". et
NicÉTAS de Mysthée\ qui turent suivis par un autre
NicÉT^s'^, et par
Co^sTANTiNus, frères de lerapereur Michel Paphlagon, sous son em-
pire.
MAtROCATACALON'" et
MicHAEL [surnommé] Vranls Magistère' tinrent ensuite cette dignité
sous 1 empire de Michel Stratiotique''^.
' Coclinus, Origin.Constimtinop.f.bd. ' Zouar. 188. — Cedrenus. p. j'ii')
' Georg-. Cedrenus. p. 68/=i . 685. '" Gedreiuis (p. 798) et Zoiiare (p. -jog)
^ Cedi-enus, p. 701. ne l'appellent que Catucalon, surnommé k
' Cedrenus, p. 706. Brûlé, ^exavfiévos.
' Cedrenus, p. 790-726. " Ce mot. dans le grec, indique sa fonc-
' Cedrenus, p. 72.5. tien: Uiynlpos ktnioxei^s.
' Glycas, p. 689. '■ Cedrenus, p. 798. — Micli. Cérulaire
' Cedrenus, p. 7-27. patr. Constantinop. Epist. n° 1 1 .
LES DUCS D'ANTIOCHE. ' 175
ScLÈRE ', sous celuy de Constantin Monnmaque. el
Catatirius-, Arnif'nien de nation, sous celuy do Romain Diogèni'.
Après eux.
NlCEl•HoRITZÈs^ eunuque, fut duc d'Anlioclie sous Michel Ducas [Vil.
surnonnné Parapinace], et eut pour successeur
Joseph Trachaniote *, protoproèdre , et, celuy-cy estant mort.
IsAAc CoMNEINus^ IVère aisné d'Alexius, qui fut depuis empereur.
iuy succéda. 11 obtint le gouvernement de Michel Ducas, lequel il iif
tint pas longtemps, car Phylarète, Arménien, que rempereur Diogèue
avoit élevé à la dignité de domestique, ayant porté impatiemment la
disgrâce de son maistre et de son bienfaiteur ^ et le mauvais traite-
ment qui Iuy avoit esté fait par ses ennemis, qui lui avoient fait crever
les yeux, se souleva en sa faveur, et se saisit de la ville d'Antioche.
Mais conune il n'estoit pas assez puissant pour la conserver contre les
incursions et les attaques continuelles des Turcs voisins, il prit réso-
lution de s'allier étroitement avec eux, en embrassant leur religion, el
se faisant circoncire. Son fils eut horreur d'une action si impie el si
extraordinaire \ et, voyant qu'il ne pou voit rien gagiun- sur son es-
prit, pour le démouvoir de cette résolution, traita avec Soliman, sul-
tan de Nicée, fils de Ptolomée, et Iuy persuada de s'emparer de la
ville d'Antioche; ce qui fut exécuté sous le caliphat de Muquetadibellc
[Moctadi-Bamrillah]. Ce sultan ne la [)osséda pas lonj;temps. car.
ayant esté vaincu en bataille par Ragroldule, nonnné jjar les Grecs
Tumsès [Toutousch], sultan [seldjoucide] de la ville de Hiérusalem
et de Damas, il se retira par désespoir, et laissa par ce moyen An-
' Baronius, Annal, ami. 1054, ifscj. ' Anna Gomnena. I. Il, p. li'A.
■ Zonar. p. 222, aaô. — Scylitz.p.839. ' Anna Gomnena i. VI. p. itib. iG<i
S'ili. — ^'icf■ph. Bryemie. 1. I , n" aa. — Zonar.
' Scylitz. p. 845. ' Georg.Eïmacin. Hisioiic ilr.'i '.nliiplus.
' Bryenn. 1. II. n' 28. p. 289, 29.8. 296.
J76 ■ LES FAMILLES I) OLTRE-MER.
tioche à son eiuioiuy. Cela ai'i-iva vers I an 108/1, sous 1 empire d'A-
lexis Comiiène ', coninie 011 peut colliger de ce que Raymond d'Agiles^,
Orderic Vital ', Guillaume de Tyr', et les autres auteurs escrivent que,
lorsque Antioclie vint au pouvoir des François, (jui lut le 3" jour de
juin, lan de Nostre-Seigneur 1098, elle avoit esté sous la domination
des Turcs et des Sarrazins de la Syrie l'espace de quatorze années.
\iiss\ Georges Elmacin rapporte la mort de Soliman à l'an de l'hé-
gii'e /178, qui revient à l'an de Nostre-Seigneur io85. Les nostres la
leur enlevèrent après neuf mois de siège ^ ou, comme veut un autre
auteur'^, huit mois et un jour.
' Willelmiis Tyr. I. I, c. i\. — Aitlion. ' Wiiielmus Tyr. I. V. c. 11.
<:. \i\. \\. — Matli. Paris, anri. 1 176. Alberlus Aquensis, I. IV, c. \\\. —
" Raym. d'Agiles, p. i'jH. Hiiym. «l'Agiles.p. 169. — Guiberlus. i.I\.
^ Onlericus Vital. I. \. p. 796: I. XIII . r. \i. — Wiiielmus Tyr. I. V. r. xmii.
p. ()i V . " Roberl. Monaclius. 1. VIII. p. 68.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 177
LES PRINCES D'ANTIOCHE.
BoÉMOND ' fut choisy par ies chefs de l'armée pour prendre le gou-
vernement et la seigneurie de la ville d'Antioclie, après sa prise, à cause
qu'il s'estoit signalé plus que les autres au siège qui y fui dressé, et
de ce qu'après sa reddition il la défendit vigoureusement contre les
forces et les efforts de Corbaham, sultan des Sarrazins, qui l'estoit
venu assiéger incontinent après (pie les nostres s'en furent rendus
maistres; encore que par le traité qui avoit esté arresté entre l'empe-
reur Alexis Comnène et les François, lorsqu'ils passèrent à Constanti-
nople, il eust esté convenu (ju'au cas ([u'ils vinssent à la prendre ils
seroient tenus de la remettre au pouvoir de cet empereur-.
H estoit fils aisné de Robert Guichard •'' [Guiscard], prince de la
Pouille, et de sa première femme, Alberade, quoyque Anne Com-
nène, qui vivoit de son temps, ait escrit (ju'il estoit frère pnisné de
Roger. Orderic * nous apprend qu'il eut pour son nom de baptesme
celuy de Marc, et que son père, ayant ouy raconter en un festin fami-
lier la fable du géant Boémond pu Buamond, luy en donna le surnom
par forme de raillerie, probablement pour la hauteur de sa taille, pas-
sant le commun des hommes d'une coudée, comme escrit Aime Com-
nène ^ qui l'avoit veu, et qui nous l'a dépeint au naturel dans son
Alexiade. Elle ajoute"^ (|n'il fut surnommé Sanisque, sans (pie j'en aye
' Albertus Aquensis, I. V, c. ii. —Tu- 1. lll, c. m. — Anna Comnena, I. XL
,lel,od. — Willelmus Tyr. et alii. — Abul- p. 333.
faragius, p. 2/4-2. ' Malaterra.
' Albert. Aqiiensis,l.V,c. 11. — Tudebocl. " Ordericus, 1. IX, p. yai ; 1. XI. p. 817.
p. ygg. — Willelmus Tyren. I. V, e. xvi. — ' Anna Comn. 1. XIII, p. ioA.
P.aklrir. I. II. p. 108. 109. — Guiberlus. ' Anna Cnnin. I. IV, p. 11. "j.
a3
17R LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
pu deviner la raison. Luy-mesnie se qualifie ainsi en quelques litres ' :
FJgo Maucvs, qui et Abbamomte, Rubberd regisjilius : c'est-à-dire BaemoiH.
Il tut (jualifié ])rince d'Antioclie à cause qu'avant qu'il entrasten pos-
session de celle ville, il esloit et se qualifioil prince, au rapport de
Guillaume de Tyr-, sçavoir de Tarente en Italie, comme on recueille
du Lignage d'outre-mer ^ et de Jean Villani *. Car entre les places qui
luy furent laissées en son partage par son frère Roger *, furent celles
de Bari el de Tarente.
[Dans lin acte où le roi Foulques'', coinmo haile d'Antioclie, confirme les
concessions faites par Boémond I" et H" en faveur de l'église du Saint-Sé-
pulcre de Jérusalem, ces deux princes sont appelés «seigneurs d'Antioclie,?;
(lomiin Antiocheni.]
Je ne prétens pas rapporter icy tous ses combats, ni comme il fut
l'ait pi'isonnier par les Sarrazins, puisque cela seroit de trop longue
haleine, et que tous les auteurs de son temps en ont escril amplement.
Il suffit de remarijuer qu'il mourut en la ville de Bari, en la Fouille,
non sans quelque sou])çon de poison, comme il se prcparoist pour
passer à Antioclie^ et qu il fut inhumé en l'église de Saint-Nicolas*.
Les auteurs ne s'accordent pas ])0ur l'année de son décez. Anne Com-
nène ^ et Gudlaume de Tyr '" disent qu'il mourut six mois après la levée
du siège qu'il avoit mis devant la ville de Duras en Albanie, (jui fui
en l'an 1 109. Albert d'Aix'^ escrit qu'il mourut au temps que l'empe-
reur Henry IV esloit à Rome, oîi il se vengea de ses ennemys par le
fer et par le glaive. Pierre diacre'-, dit la mesme chose, et (jue Boé-
mond et Roger, duc de la Fouille, son frère, finirent leurs jours du-
rant ces mouvemens; d'oiî il faut conclure que Boémond mourut en
' Angel. a Nuce. ail lilj. IV Chr. Cnxsin. ' Gniberlus, 1. VII, c. \\\iv — Math,
c. \. Paris, ann. 1109, p. hh.
' Willelmiis Tyr. I. VI, c. \xiii. ' Alberlus Aquensis, I. XI, c. \lviii.
' Lig-iwgcg d'otiUe-mer, c. iv. ' .\nna Gomnena, 1. XIV, p. 4 19.
'' J. Villani, I. IV, c. xvHi. '" Willelnius Tyr. I. XI, c. vi.
^ Ordericus Vital. 1. VIII. p. 077. " Albertus Aquensis, 1. XI, c. xlmii.
'' Cartuhiriinn Sar.cii Septilchri , n' 8(1, '' Petriis diac. C/ir. C«.Mm. I. IV, c. \Lii.
p. 167. — VÀron. Foss/r Novœ , ami. 1 1 1 ] .
LES PRINCES D'ANTIOCHE. ' 179
l'année 1 1 lo, comme escrit Mathieu Paris, ou la suivaiik-, ausf[uelles
les auteurs rapportent le voyage d'Italie de l'empereur Henry. Ho-
muald, archevesque de Salerne, dit qu'il mourut l'an 1 1 1 1, quatorze
jours après la mort de sou frère, et qu'il fut inhumé près de l'église
de Saint-Sabin, en la ville de Canusio. La Ghroni(pie de Maillezais',
celle de Fosse-Neuve'- et Orderic Vital ^ cotent aussi cette mort en
l'an 1111. Mais le dernier se méprend lorsqu'il escrit qu'elle arriva à
Antioche. Enfin le Nécrologe de l'abbaye de Molesmes* la rapporte au
8'' jour d'octobre. Un auteur ancien^ dit (ju'il mourut au mois de fé-
vrier; un autre ^ au mois de mars. Le cardinal Baronius '^ a rapporté
diverses épitaphes qui luy furent dressées à Canusio eu la Pouilie, en
l'église de Saint-Sabin, où il fut inhumé.
Il espousa ^ Constance, fille de Philippe I'', roy de France, l'an i i o/i.
Les noces s'en firent en la vdle de Chartres, avec grand appareil, iu-
continent après la feste de Pasques. Elle estoit pour lors veuve de
Hugues, comte de Champagne. Il eu procréa deux fils ", dont l'aisné.
nommé Jemi, mourut jeune dans la Pouilie; l'autre, nommé Bor-
moiid, fut prince d'Antioche. Constance demeura dans la Pouilie avec
son fils^", et l'histoire remarque" qu'elle lit plusieurs bienfaits à l'église
de Jyvenazzo en l'an i i i3, au monastère des religieuses de Brindes,
en l'an 1 1 1 6, et qu'elle fit bastir le monastère des religieuses de Saint-
Bartliélemy de Tarente. Elle vivoit encore l'an 1120, en laquelle
année l'histoire remarque que le pape Calixte, estant venu à Béné-
' Chron. Malleac. aiiii. 1111. Suger, in Lud. VI, c. i\. — (Jrdericiis. 1. V.
■ Citron. Fossœ Novœ, anii. 1111. VIII, XI. — Fragm. Iiistor. [Hislorieiis de
' Uideiicus Vital. 1. XI, p. 82/1. et not. France, t. IV, p. 9/1, 98.1 -Anna CiOmnena,
ad Annam. I. XII, p. 3/i(3. — Citron. Marcum. I. III
* Necrol. Molism. c. iv. — Conin. Aimoini. I. V, c. \lviii.
'■ Necrol. Ctissiu. — -Falco Denevenl. ' Fulcherius Carnot. I. II, c. wviii. —
" Anonyni. Barensis. Guibert. I. VII, c. \\\iv. — Roinunld. ami.
' Baronius, Annal, ann. iiii. iio5. — Suger, in Ludonic. VI, p. û88.
' Chron. Cnssùi. I. IV, c. l. — Fulcherius '° Chron. Fossœ Novœ, ann. 1 1!20.
Carnot. I. Il, c. wvni. — Guibert. I. VII. " Uglielii, Arch. Benev.if 17; Arch. Tti-
c. x.wiv. — Willelmus Tyren. 1. XI. e. 1. — rcnl. n° ai ; Arch. Juvenaccitsi , epist. n" It.
23.
180 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
vcnl, y reçut les hommages du duc Guillaume et des grands de la
Pouille; et, de là, estant allé à Bari, il mit eu liberté la femme de
Hoémoud, à la(|uellc elle donne le nom de reyne, parce qu'elle estoit
fille de roy. [Elle était morte, en 1 12G '.]
. Tancrède [prince de Galilée] fut clioisy - pour prendre le gouver-
ueuieiit de la seigneurie d'Antioche, durant la prison de Boémond.
(|ui avoit esté [tris en une rencontre par les Sarrazius, l'an 1100.
comme son principal héritier, et jusques à ce quil auroit recouvré la
liberté. Il estoit fils d'Eudes* Bon-Marchis, ou, comme quelques an-
leurs le nomment, Marchis ou Marquis, et d'une des filles de Robert
Guichard, dont le nom a esté supprimé par l'histoire. [Elle est nommée
Ennna dans IHistoire de la guerre sacrée, publiée par Mabillon *.]
D'où vient cpi'Eudes est nommé par Orderic^ sororius de Guillaume
de Grantmesnil, c'est-à-dire beau-frère de par sa femme, 1 un et l'autre
ayant espousé deux sœurs, filles de Robert, dont l'une, femme de Guil-
laume, fut Mabile. Ainsy Tancrède'' estoit neveu de Boémond, qu'Al-
bert d'Aix '' et quelques autres qualifient oncle, avunculus, de Tan-
crède^. Boémond fut deux ans prisonnier, au rapport d'Albert d'Aix'-'
et de Foucher de Chartres '", ou, selon Guillaume de Tyr^' et Mathieu
' Voir plus bas . ;i i'niticle dp son lils Boé-
mond IL
^ Albertus Aquensis, I. VU, c. \xvir,
\Lv. — Fulclier. Carnotens. 1. Il , c. vi.
— Willel. Tyr. I. X . c. v. — Gesta Fran-
cor. exp. Hier. 1. I, c. xxxviii. — Abb. Us-
perg. ann. 1102. — Mathieu Paris, ami.
1101.
' Ordencus Vital. 1. Vlil , p. 717; 1. i\.
p. -j-ih. — Romuaid. ami. iiii. — Tu-
dpbod. I. I et IL — Anna Comnena, I. XI,
p. 34i.
' Voir la note ci-après.
' Ordericus Vital. I. VII, p. 6i5.
" Anna Comnena. I. XIII. n. iio.
' Albertus Aquensis, I. Il, c. xix. — Wil-
lelmus Malmesb. 1. IV, p. i5i.
■' Du Gange , dans ses Familles Normandes .
fait la mère de Tancrède sœur et non pas
lille de Robert Guiscard, de sorte que, dans
ce cas, Marc Roémond et Tancrède auraient
été cousins. C'est aussi l'opinion de Sébas-
tien Paoli {Cod. dtplomat. t. I, p. 38(î); il
cite, entre autres preuves, l'Histoire de la
guerre sacrée, publiée par Mabillon {Mu-
sœuiH halicum, t. I, p. i36).
" Albertus Aquensis, I. IX, c. xxxvi.
'" Fulcber. Carnot. I. II, c. xxi.
" Willelmus Tyr. 1. X , c. xxv ; i. XI . c. iv.
V, VI.
LES PRINCES D'AINTIOCHE. ^ ' 181
Paris ', quatre ans. La chronique du Vigeois^ dit qu'il lut délivré pai-
l'intercession de saint Léonard. Estant retourné à Atitioche, il entre-
prit incontinent après son voyage d'Italie, d'où il passa en France ^
durant lequel il donna la garde de sa principauté à Tancrède, son
neveu, et ayant espousé, durant son voyage de France, Constance,
fille du roy Philippe \", il obtint" en mesme temps, pour Tancrède.
Cécile, fille naturelle du mesme roy, et qu'il avoit eue de Bertrade
de Montfort. Enfin, Boémond estant décédé en Italie, Tancrède retinl
la principauté d'Antioche tant qu'il vécut, c'est-à-dire jusques en
l'an 1 1 1 -i ^, qu'il décéda au mois de décembre. Il lut inhumé en la
ville d'Antioche, en l'église de Saint-Pierre. La princesse Cécile",
après la mort de son mary, duquel elle n'eut point d'enfans, es-
pousa, en secondes noces, Pons, comte de Tripoli.
Roger, très-illustre et jeune chevalier, dit Albert d'Aix\ fut cli<)is\
par Tancrède ^ et par sa dernière disposition, pour lui succéder en la
princi]iauté d'Antioche, à condition de la restituer au jeune Boémond,
fils du prince Boémond, et à ses iiéritiers, lorsqu'ils en feroient la
demande. Guillaume de Tyr^ Foucher de Chartres^», et quelques
autres ", luy donnent pour père Richard, qu'Orderic Vital '^ qualifie du
titre de prince, parce qu'il estoit prince de Salerne , en Italie. C'est ce
Richard qui fut fait prisonnier par les Sarrazins avec Boémond, et qui
estoit fils de Guillaume, comte du Principat au royaume de Naples.
' Mathieu Paris, p. 42. " Alberlus Aquensis, I. XII, c. \i\. —
^ Chroii. Vasiense, part, i, c. xv, xxxiii. Willelmus Malmesb. 1. IV. p. i53.
' Alberlus Aquensis, 1. IX, c. xlvii. — ' Alberlus Aquensis, I. XII, e. a.
Fulcher. Carnol. 1. II. c. xxv. * Willelmus Tyrens. I. il, e. x; I. \I.
' Willelmus Tyr.l. XI, Cl. — AnnaComn. c. xvni.
I. XII, p. 346. ' Willelmus Tyr. 1. XI, c. xvin, xxii.
' Albertus Aquensis, I. XII, c. viii. — " Fulcber. Carnot. I. II, c. xlvu.
Fulcher. Carnol. 1. II, c. xlv. — Hisi. Hier. " Mathieu Paris. — ,Egidius de Roya. —
p. 609. — Willelmus Tyr. 1. XI, c. xviii. — Willelmus Malmesb. I. IV, p. i5o. — Ro-
Robert. de Monte, ann. 1112. — yEgidius 'muald. ann. 1119.
de Roya, ann. 1119. '" Order. Vilal. I. X . ]>. 802.
182 LRS FAMILLES DOUTRE-MRR.
IVère de Robert Guicliard, d'où vieiil, qu'/\lbert d'Aix' dit qu'il estoit
Norman de nation, et proclie parent de Tancrède -. Le nicsnie auteur^
nous apprend que Hoger estoit neveu de Tancrède par sa sœur; d'où
il faut conclure que le prince Richard avoit espousé la sœur de Tan-
crède, (jui estoit sa proche parente. Les escrivains du temps* louent
le prince Roger pour sa valeur, mais ils le blasment tous pour ses dé-
fauts et ses vices, racontant qu'il fut dans le dernier abaiidonnement,
dans la dissolution et l'avarice; que c'estoit un adultère public, et qui
ne gardoit ny foy ni parole^, ayant refusé tout le temps de sa vie de
leslituer la principauté d'Aiitioche au jeune Boémond, qui estoit dans
la Pouille, et à qui elle appartenoit de droit. Le Cartulaire de Ma-
nosque nous représente quelques titres de luy, avec la qualité de
prince d'Antioche, de l'an 1 1 18.
I Par un de ces actes, du h juin'', il confirme à l'hôpital de Jérusalem les
donations (|ui lui ont (''té faites dans toute l'étendue de la principauté d'An-
tioche.]
II mourut l'année suivante, ayant esté tué en une bataille contre les
Sarrazins, vers Arcas\ 11 espousa, selon les auteurs du temps ^ la
sœur de Baudouin II, roy de Hiérusalem; mais, si ce qu'Orderic^ a
escritde Melaz, fdle du sultan Daliman, est véritable, sçavoir que cette
dame ayant embrassé le christianisme à la persuasion du prince Boé-
mond , durant sa prison , et ce prince en estant échappé par son adresse ,
la maria à Roger, fils de Richard, qui estoit tenu captif avec luy. il
' Albertus Aquensis, 1. III. c. xv; 1. VII .
C. WMII.
" Anna Comnena, I. XIII. p. ioa.
Albeilus Aquensis, i. XII, c. ix, xii.
' Wilk'lmus Tyr. 1. XII, c. x. — Willel-
rans Maimesb. i. IV.
' Willelmus Tyr. I. XII, c. ^. — Fulcher.
Carnot. 1. III, c. m. — Ganter. BellaAntioch.
— Historia Hierosolym. ann. 1119.
'■ Cod. diplom. t. I, n" 6. p. 6, 389,89(1,
40/..
' Fulcher. Carnot. \. III . c. iir. — Ganter.
]). i53. — Ilisi. Hieros. ann. 1119. — ^Wil-
ielmus Tyr. I. XII, c. i\. x. — Ordericus
Vital. 1. XI, p. 8-3i.— Robert, de Monte —
.Egidius de Roya. — Willelmus Mnlniesb.
1. IV, p. i5i. — ^elnaad , Extraits des hist.
iirahes , p. Sg-ZiS.
* Fulclier. Carnot. 1. Ill, cm. — Ganter,
p. i6 1 . — -Willelnius Tyr. 1. \l. c. \xn; I. \II.
c. vni, xn.
' Ordericus Vital. I. X. p. 802.
LES PRINCES D'ANTIOGHE. 183
faut inférer que Roger espousa cette dame en preniièn^s noces, quo\-
que, pour dire le vray, ceia ressente un peu le roman, et vu d'ailleurs
que les escrivains qui demeuroient outre-mer n'ont rien laissé par escril
de cette circonstance. 11 ajoute ' encore que l'empereur Alexis Coin-
nène rechercha la fille de Roger pour Jean Comnène, son fils aisné.
qui fut depuis empereur, ce qui ne peut estre, d'autant que Jean estoit
marié'-; et Irène, sa femme, ne décéda qu'en l'an i 126.
Raudouin, 1^ du nom^, ro\ de Hiérusalem, ensuite de la défaite et
de la mort de Roger, vint avec Pons, comte de Tri])oly, et une armée
considérable en la ville d'Antioclie, après avoir combattu les Sarra-
zins, et les avoir vaincus en bataille, et y fut reconnu [)rince et sei-
gneur de cette principauté par le clergé et le peuple, à condition*
(}ue, pour le bien public, il donneroit sa fille en mariage au jeune
Boémond. à qui la principauté d'Antioche appartenoit, si ce prince \
donnoit son consentement, et qu'il vinst à Antiocbe. pour gouverner
cet Estât par ses conseils et par ses secours.
Boémond, IP du nom ^ surnommé le Jonne, prince de Tarente, ayant
terminé les différens qu'il avoit avec Guillaume, duc de la Fouille,
son oncle, pour les Estats d'Italie qu'ils disputoient respectivement,
avec cette clause que, l'un d'eux venant à décéder, le survivant lui
succéderoit en tous ses biens, passa de la Fouille, où il fut élevée
dans la Syrie, après l'an 1 ia6; car en cette année il estoit encore en
la Fouille, comme on recueille d'une de ses patentes'', datée du mois
' Ortiericus Vital. I. II, p. 83o. clicr. Caiiiot. !. 111, r. lvii. lxi. — Orderic.
- DuCangc, Familles By tant. \^. 179. Vital. I. XI, p. 8-i5, 83i. — Math. Paris.
' Gauter. p. i58. — //w(. Hkrol. ann. p. 48. /ig. — Uglielli. Italia sacra, t. Vil,
1119, p. 61.5. — Willelmus Tyrens. 1. XII. p. 1 1 'j ; t. IX, p. 173. — Romuaid
ann.
c. XII.— Orderic. Vital. 1. XI. p. 8o5. — Ro- 1127.
bertus de Monte, ann. iiio- — Willelmus " Chron. Cassin. 1. IV. c. l.
Malinesb. 1. IV, p. i5i. ' Paulus yEmilius Sanctorius. Hist. (An-
' Gauter. p. i58. bon. motitisl.
' Willelmus Tyr. 1. XIIl, c. xxi. — Fiil-
18A LES FAMILLES DOUTRE-MER.
(If janvior fie l'an du monde, selon les Grecs, 6636, indiction 6, qui
revient à l'an de Nostre-Seigneur 1126, par laquelle il donne le mo-
nastère de Saint-Bartliéiemy de Tarente, que Constance, sa mère,
alors décédée, avoit fait bastir pour des religieuses, à Nilus, abbé de
Saint-Anastase de Carbon; et ce, du consentement des archevesques
de Rari, d'Otrante et de Brindes. 11 passa donc dans la terre sainte,
dans la persuasion qu'il avoit que le roy Baudouin luy restitueroit
la principauté d'Antioche, qui luy appartenoit légitimement de la
succession du prince Boémond ^% son père. En quoy il ne fut pas
déceu, car le roy, sur l'avis de son arrivée, luy alla au-devant, et
luy rendit la ville et toute la principauté, qu'il avoit conservée avec
beaucoup de soin et de peines contre les attaques des Sarrazins; et
ensuite il luy donna en mariage la princesse Alix, sa seconde fdle. Ce
prince estoit alors, au rapport de Guillaume de Tyr', un jeune sei-
gneur, bien fait de sa personne et d'environ dix-buit ans, baut de
taille, ayant la teste blonde et un visage affable et courtois, (pii mar-
quoit la grandeur de sa naissance, mesine à ceux qui ne la coiuiois-
soient point, libéral et magnifique comme son père; et qui enfin eust
esté un des plus grands princes de son temps, si la mort prématurée
ne luy eust trancbé le fil de ses jours. Car, après avoir repris Ca-
pliarda, au siège de laquelle place il signala sa valeur, il fut tué en
un combat ■•^, qu'il entreprit inconsidérément avec Rodoan ^ [Zengbi,
nommé par les Occidentaux Sanguin], sultan d'Halape [Alep], où il fut
abandonné lascbemenl des siens, l'an ii3i, laissant de son mariage
ime fille unique, nommée Constanco^. Son corps fut trouvé sans teste ^,
et fut iniiumé, au mois de février, au monastère de Nostre-Danie, qui
' Willelmus Tyr. 1. XIII, c. \\i. en 1 1 1 h. Le sultan actuel était Emacl-eddin-
" Willclnnis Tyr. I. XIII, c. .xxi, xxvi, Zonfflii I", ou Sanguin, comme le nomme
wvii. — Matli. Paris, j). luy — Ordericus ()rdericVital.SelonGuillaumedeTyr(l. .XIII,
Vital. I. XI , [). 83 1 . — RomualJ. ann. 1 1 çi- e. xxvii). Sanguin était un autre chef des
1 .1 1
Turcs, dont Alix rechercha l'alliance,
kl (Jaugea suivi ici Guillaume de Tyr. '' Willelnuis Tyr. 1. XXI. c. \xvii.
r|ui nomme Rodoan le sultan d'Alep régnant ' Roniuald. nnn. 1 1 3 1 . — Muratori, t. VU,
alors; mais Rodoan ou Rodonan était mort col, 187 d.
LES PRINCES DANTIOCHE. ' 185
estoit près du sépulchre de Nostre-Seigneur, à costo du niosme sépid-
chre ' [sur la droite].
Après la mort de Boémond, le roy Baudouin, son beau-père, prit
derechef le soin et le gouvernement de la principauté d'Antioclie, d'où
il chassa sa fdle Alix, veuve de Boémond', qui vouloit s'en rendre la
maistresse. Estant mort incontinent après, la princesse fit ses efforts
pour y rentrer, et, à cet effet, fit alliance avec Pons, comte de Tri-
poly, et Joscelin le Jeune, comte d'Édesse^ Mais Fouques, roy de Hié-
rusalem, ayant esté appelé par ceux d'Antioche, défit le comte de Tri-
poly, et prit possession de la place et de la principauté, dont d donna
le gouvernement à Renaud Mansuer, seigneur de Margat, personnage
de naissance et vaillant.
[En l'année 1 134, le roi Foulques confirma, comme haile d'Antioche, une
donation faite au Saint-Sépulcre de Jérusalem ^ L'acte est daté de son palais
d'Antioche. ]
11 est probable ^ que ce fut après la mort de Baudouin que ceux
d'Antioche envoyèrent offrir la fille de Boémond à l'empereur Jean
Comnène, pour son jeune fils. Manuel, qui luy succéda depuis à l'em-
pire; ce que cet empereur ayant négligé, il se forma entre les François
et les Grecs une inimitié mortelle, ijui donna depuis matière à de
grands démeslez entre eux. Cependant
Raymond de Poitiers, ou le Poitevin ^ comme d est nommé par les
Grecs et par le juif Benjamin", fut mandé à Antioche \mxv le roy Fou-
' La phrase latine de Romuald semble ' CartuL S. Sepiilc. n" 8.1, ji. iG.5, iGti.
plus claii-e que celle de Du Gange : «... et ' Cinnamus, 1. I, p. i4. i5, 1" édit.
rrsepultus in inonasterio Sancta; Maria?. ° Nicetas.
fquod estjuxtasepulclirum nostri Redeiup- ' Le mot Pitibin, pr&édé de l'article
fftoris, in dextera parte ejusdem sepulcliri." l''3il2''Dn, qu'on lit dans le texte de Benja-
- .-Eoid. deRoya, ann. 1128. min, immédiatement avant le mot papa.
' Willelmus Tyr. i. XIV, c. v, ix. — Or- également précédé de l'article, NCDH (édi-
dericus Vital. I. XII. p. 88((. — Mathieu tion Constantin Lempereur. p. 3i), ne pa
Paris, p. .TO. ann. 11 33. raît pas devoir s'appliquer au prince Ray-
ai
186 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
([ues', à qui il estoil parent, pour ospouser la princesse Constance. Il
esloil pour lors en la cour d'Henry, 1" du nom, roy d'Angleterre, du-
(juel il avoit receu l'ordre de chevaltu'ie. Ce seigneur- estoit [comme il
il le dit lui-même, de l'illustre iamille des Poitevins, c'est-à-dire des
comtes de Poitiers], (ils puisné de Guillaume, IX^ du nom, duc de
Guyenne (et non d'Austriche, comme veut un auteur aleman^), et de
Philippe, dite Malhildc, de Tolose, et frère de Guillaume X, dernier
duc de Guyenne. 11 prit naissance en la ville de Tolose, comme nous
a])prenons de la Chronique de Maillezais *, et estoit, au rapport de
Guillaume de Tyr\ un personnage d'une riche taille et d'une helle
prestance, alTahle et courtois à tout le monde, qui surmonta ceux qui
le précédèrent en valeur et en expérience, au fait des armes, grand
amateur des gens de lettres, sobre dans son vivre, magnifique et libé-
ral à l'excez; et, pour achever son éloge par celuy que luy donne Guil-
laume de Neubourg^ il fut le bouclier et le défenseur des chrestiens
dans l'Orient, et se transmit en quelque façon par le nombre de ses
iiiond (le laitiers. I^a phruse tie lauleur
sernljle signifier : it Cette ville (Anlioclie) est
rr lapins f'orlo de tout l'empire de ceshniiiiiies
'fiers qui suivent la foi du pape l^ilivin."
Est toi lus imperiiferociuii! Piliviiii piijnr Jidi'iii
(impleclcntiinn munili-tsiiiKi. Telle est la tra-
duction de Constantin Lempereur. L'autre
Iraducteur, Arias Montanus, s'est conlenlé
(le dire (p. 3i) : Esicjiic miiiiilissima m-bs di-
lionis diJpdcHtiiiin a fidr uostrii. (ionslantin
l>eni])ereur. dans ses notes, pense que jinpiv
signifie ici le patriarche d' Anlioclic , et il cher-
che vainement dans Pitivini un nom propre
(le palriarclie. Mais il faut plul(')t regarder ce
mot comme un adjectif, et l'expliquer par
le patriarche poitevin , soit parce que ce pa-
triarche d'Aiitioelie, quel qu'il fût en ce mo-
ment, était le patriarche d'une ville soumise
à un seigneur poitevin d'origine , soit parce
que le patriarche vivant au moment où écri-
vait Benjamin était Aimeri, natif de Limo-
ges, élevé à la dignité patriarcale par la fa-
veur du prince Raymond le Poitevin , et que
Limoges, alors vicomte mouvant des comtes
de Poitiers, était eu qnelque sorte mie dé-
pendance du Poitou. Dans tous les cas, ce
ne peut être à la personne mt'me de Ray-
mond, mort en i lit), que s'applique cette
qualification . de la part d'un auteur qui écri-
vait en 1 17;! et qui parlait de ce qu'il avait
vu trois ans auparavant. (Voir plus loin Lex
Seigneurs de Gihlet.)
' ^Villelnu^s Tyrcns. I. XI\ , c. ix, \\. —
Willehims Genietic. I. MI, c. \lhi. — Math.
Paris, ann. 1 lo-?. — Rohert. de Monte, ann.
1 i3o.
'" Cliron. Vosiense , 1. I, c. xxxiii , xxxix.
— Ph. Mouskes. — Cartiil. S.Sepiilc.\i. 178.
' Jac. Wimpheling. Ejjit. rerum Genn.
' Citron. Malleac. ann. 1099.
"' Willelmus Tyr. 1. XIV, c. xxi.
" Willelmus Neuhriff. I. I, c. xxi.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 187
belles actions et de ses victoires la gloire de l'ancien Machabée. Enfin,
Cinnamus ' dit qu'il estoit un autre Hercules. Mais tous ces avantages
furent ternis, ou plutost obscurcis par quelques défauts ^ car il estoit
d'un naturel prompt, se laissoit emporter par l'impétuosité de son es-
prit dans les occasions ; il n'estoit pas niaistre de luy-mesme quand
d estoit en colère, raisonnoit peu, n'estoit pas beureux, avoit peu
de prévoyance, et enfin il estoit adonné extraordinairement aux jeux
de dez.
11 commença à entrer en possession de la principauté d'Antioche
vers l'an ii36, comme on peut recueillir d'un titre ^ de luy et de
Constance, sa femme, du mois d'avrd [19], l'an 11/10, indiction 3.
qui est marqué estre le quatrième an de sa principauté [extrait du
Cartulaire du Saint-Sépulcre, d'un autre acte du même joui', môme
année, tiré du même cartulaire*]; et d'un autre qui est au Cartulaire
de Manosque^ en Provence, du 1" février, l'an 1 1/18, indiction 12.
qui est marqué estre le treizième °. Or, en cette année 1186, Constance
n'avoit pas encore atteint i'age nubile, son père n'ayant contracté son
mariage qu'en l'an 1126, ce qui est aussi remarqué ])ar Guillaumi-
de Tvr \
D'abord que Jean Comnène, empereur de Gonstantinople, eut ap-
pris (jue la ville d'Antiocbe avoit esté mise entre les mains de Ray-
mond, et que Constance luy avoit esté accordée en mariage, oiïensé
de ce que cela s'estoit fait sans sa participation, prétendant estre sei-
gneur direct de cet Estât, [il] leva une puissante armée, avec laquelle il
s'acbemina vers Antiocbe; enleva d'abord au prince les villes de Tarse.
' Cinnamus, 1. III. p. i35 de la 1" éJi- '' Cartul. Manosc. — Cnd. dqilom. t. I
tiiin. "° 2S' P- a?-
- Willelnms Tyr. 1. \IV, c. xxi; i. XVI. " Nous pensons que l'acte donné dans le
Gei-ta Ludovici VU, régis Franco- Codlce diplomatko est celui que Du Cange
c. IV
rmn, c. xxv. avait vu dans le Cartulaire de Manosque .
'' Aux Preuves de XHisl. des Chasteign. et qu'il est de l'an 11 49 (nouveau style), cj
p 3_ qui s'accorde avec les autres indications
" Cartul. S. Sepulc. n" 88, 89, p. 169- chroiiolog-iques de l'acte.
,j.2-i^S. ' Willelmus Tyr. I. XIV, c..\v.
24. '
188 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
(lAdaïui, (le Maniistre et d'Aiiavnrse [Anazarbo], dans la Cilicie, qui
avoienl, esté possédées parles |)riiires d'AiiUoche depuis quarante ans;
mit le siège devant la place, et la pressa de si près que Raymond , voyant
[lien ([u'il nepouvoit espérer aucun secours duroy de Hiérusalem, traita
avec l'empereur, et consentit de luy l'aire hommage lige de sa princi-
pauté et de luy accorder l'entrée de ses places à grande et petite force ',
c'est-à-dire aux conditions ordinaires des fiefs jurables et rendables '■^.
11 semble qu'en conséquence de cet accord lempereur laissa dans An-
tioche un gouverncui' de sa part, avec le titre de duc de la mesme
ville, comme ses prédécesseurs avoient fait au])aravant, et que celuy
(pii eut pour lors cette qualité fut Léo MaiopoJns, dux Antiochiœ. qui
souscrivit avec les barons de cette principauté le titre de l'an i lio,
dont je viens de parler.
[Ainsi (jue le second acfe^ du iikmik- jour, et un autre, également du prince
Raymond, du i" lévrier 1 1 Acj \
Mais si Léon fut duc d'Antioclie pour l'enipereur, il avait ('té établi dans
celte dignité par Jean Conniène, avant le mariage arrêté de Raymond et de
Constance, puisqu'on le voit, en i i3/i et 1 135, souscrire comme témoin deux
actes du roi Foulques °. Dans ces difl'érentes souscriptions, il est nommé Léo
Maiopolus, (lux Antiochiœ; Léo Maiopoli , (lii.v; Léo, dux MeopoJis, ou Mngnopo-
lis: ou enfin seulement Lco (hcr.
Léon eut, dans sa dignité de duc d'Anlioclie, des successeurs dont nous
donnons la suite un peu plus bas, à l'article de Roémond III.]
Guillaume de Tyr '\ pai'le du dessein que l'empereur, estant entré
dans la place, eut d'y laisser des trouppes, et qu'il en fut détourné par
une sédition qui s'émut parmy le peuple sur ce sujet.
Raymond se repentit incontinent après de ce traité, du(juel il se
' Willelmus Tyr. 1. XIV, c. sxiv, xxx. — ' Cni-iul. S. Scpuk. )>. 171, 177.
Nicetas,./o(7«îi.c.vii.— Orderic. Vital. 1. XIII. '' Codic. diplomat. t. I,i)° a. 5, p. 27.
p. (ji4. — Cinnamus, I. I, p. 17, 18, )35, ' Girtul. S. Sepulc. n" 85, 86, p. 166,
1'" édition. 167. — Assi.sci deJérus. (-dit.Beugnot J. II,
' Voir Du Gange, 3o' dissertai imi sur p. igi, 11° i,"5.
Jninville, p. Sig et suiv. '' VVilletnius Tyr. I. XV, c. ni, i\.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. ' 189
rétracta, par les persuasions de Hugues, cvesque de Gibei ou Zebol'.
L'empereur, irrité de celte infraction de paix, retourna en la province
d'Antioche et ravagea la campagne. Mais, comme il estoit dans la CÀ-
licie, la mort le surprit en l'an nlx'd. Manuel, ayant succédé à son
père, envoya une armée navale et une autre de terre, pour achever
de réduire ce prince, qui se trouva à de si grandes extrémitez qu'il
l'ut obligé de venir à Constantinople et de faire hommage lige à l'em-
pereur'-. Estant de retour à Antioche, il y reçut Louys, VIP du nom.
roy de France, lorsqu'il passa dans la terre sainte, et le traita magni-
fiquement, dans l'espérance qu'il obtiendroit de lui un secours consi-
dérable pour recouvrer ses places , qui luy avoient esté enlevées par
les payeuse Mais, s'estant vu frustré de ses pensées, il en conçut un si
grand dépit qu'il résolut de s'en venger : ce qu'il fit en persuadant à
sa nièce, Aliénor de Guyenne, femme du roy, et qui estoit une de ces
femmes folles, connue écrit Guillaume de Tyr, de se sépai'er d'avec
son mary. Enfin, il fut tué dans une bataille contre Noradin, qui estoit
venu ravager ses terres, s'estant avancé trop avant dans les troupes
ennemies, desquelles il se trouva accablé, et finit ainsy ses jours, le
27- jour de juin, l'an 1168*, après avoir tenu la principauté l'espace
de treize années.
[il faut reculer la mort de Raymond au mouis jusqu'en l'année iiAy.
puisqu'on a de lui un diplôme ^ en faveur de l'hôpital de Saint-Jean de Jéru-
salem , daté du 1" février 1 1 ig , indiction 1 -2 , la treizième année de son priii-
cipat. Mais il est très-probable qu'il ne vécut pas au delà de cette année.
' Willeimus Tyrensis, I. XV, c. i, 11 et mus Tyr. 1. XVI. c. xxvii. — Willelmus
seq. XIX, XX, xxi, xxii. — Ollio Frising. Nanguis. Cliroii. ann. iiig.
I. Vn , e. xxvni. xxxin. — Nicel. Joann. " Willeimus Tyr. 1. XVH, c. i\, — Wil-
c. n. _ Jo. Tzetzes. Episl. ad Mclrophav. ielmus Neubrig. i. I, c. xxi. ~ Math. Paris.
patriarcli. [). afiy. — Gimiamus. 1. III. ann. iikS. — Chron. Normann. ann. iii6
p. ,3i. et 11 53. — Robert, de Monte, ann. 11 40.
- Cinnamus. I. II, p. 33, 34, 36; — Ginnamus, 1. III, p. i3i. — Mog-. C/iron.
I. m, p. i35. --iNicetas, Manuel, i. I. Belg. — Peu. Ven.].\l, ef. 18 , içf. — Wic.
c. II.
Trivett. ann. 1 i5o.
Gesta Ludorici VU, c. xv. — Willel- ' Cod. dlpIomaH. I. n° 25, p. 27.
190 I.ES FAMILLES IVOUTRE-MElî.
puisque, on i i So, la princesse Constance conlirme une donation en laveur du
inèine ordre, par des lettres' où il n'est pas lait mention du prince Raymond.]
Son corps fut poi-t*'" i\ Aiitioche, où il l'ut iuhuiné au vestibule de.
l'église (le Sainl-Pierre, au tombeau de ses pi'édécesseurs.
[Dans ses diplômes 2, Raymond se dit prince d'Antioclie, et a|)pelle son do-
maine royaume. Dans l'un de ces actes, il remarque que, depuis la troisième
anm^e qu'il a obtenu le trône du roijaiime d'Antioche, il s'est rendu à Jérusa-
lem pour y adorer les lieux saints.]
Il laissa , de sa femme Constance *, deux fils et deux filles : sçavoir,
Boémoiid, qui fut prince d'Antioche; Baudouin, qui suivit la cour et
les armées de l'empereur Manuel, et mourut à son service, vers l'an
117/i''; Pbilippie, qui espousa Andronique Comnène, qui fut depuis
empereur ^ et, en ayant esté répudiée, se remaria avec Humfroy de
Toron, connestable de Hiérusalem, vers l'an 1176; et Marie, mal
nommée Marguerite dans le Lignage d'outre - mer '^, et Constance par
le Continuateur de Sigeberf. Cette seconde lille fut mariée à Manuel
Comnène, empereur de Constantinople, et fut nommée par les Grecs
Xène, c'est-à-dire et estrangère*. n La princesse Constance , après la mort
de son mary, mit ses Estats en ia protection de l'empereur Manuel °,
qui voulut luy faire espouser Jean Roger'", qui estoit revestu de la di-
gnité de césar de l'empire, et qui s'estoit allié en premières noces avec
Marie Comnène, fdie aisnée de l'empereur Jean"; mais l'ayant rebuté
' Cod. diplomat. t. I, n° ay, p. 29, 3o. ' Chron. Nonn. ann. 1 1 40. — Robert, de
' Cart. S. Sepulc. n"' 88, 89, p. 170. Monte, ann. iiGi.
171, 178, 177. ' Ginnaraus. — Nicetas. — Hoveden. —
' Willelmus Tyr. I. XVII, c. x. — Rain. Chron. Vosiense, c. xxxui. - - ^Egidiiis de
Epist. [Historiens de France, t. IV, p. 580.") Roya, ann. 1 166. — Du Gange, Famil. Btj-
— Cod. diplomat. t. I, n° 76, p. 76. lunt. p. 186.
* Nicetas. Manuel. I. V. c. viii; 1. VI . ' Ginnanius, I. IV, p. ig.S.
c, 11. " Ginnanius. I. III, p. i3i, i3-j; I. IV.
' Willelmus Tyr. I. XXI, c. xiii. — Du p. 198.
Gange, Famil. Bij~ant. [>. 190, 191. " Voir la famille des Goninènes, dans Du
' Lignriffes d'outre-mer^ c. iv. Gange, Famil. Aug. Bijzanl. p. 180.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 191
n cause fie son âge, elle se remaria, sans en donner avis à Manuel,
avec
Renaud', de Chastillon sur Loire, seigneur de Gien sur Loire ^ qui
avoit pour sœur ia mère de Renaud, seigneur de Montiaucon en Rrie.
et d'Aveline, femme d'Ursion, seigneur de Nemours et de Tracy. Ce
mariage se fit sur la tin de Tan 1 15;:!, ou sur le commencement de
l'an 1 1 53 , durant le siège d'Ascalon [comme on peut le conclure d'un
diplôme de Renaud et de Constance ', en faveur de l'hôpital de Jéru-
'salera, daté de l'an 1 155, et de la troisième année du principat de
Renaud, c'est-à-dire la troisième depuis son mariage]; car Gdles de
Roye* le rapporte mal à l'an ii6o. 11 s'est pareillement mépris au
surnom de Neeïle, qu'il donne à ce prince contre la vérité. H estoit
pour lors à la suite et dans les troupes de Baudouin 111, roy de Hié-
rusalem, du consentement duquel il parvint à cette illustre alliance ^
la princesse l'avant préféré, quoyque simple chevalier, au frère (hi
prince de Capoue, qui estoit en la cour de ManueP, et à plusieurs
autres seigneurs de haute condition qui la recherchoient. Cinnamus'
dit qu'elle fit ce mariage à la persuasion de la noblesse d'Antioclie.
qui appréhendoit que, si elle se laissoit marier par l'empereur, tout
son Estât ne devinst tributaire de l'empire.
Incontinent après estre parvenu à cette dignité, il [Renaud] se con-
cilia les Pisans, qui estoient en ce temps-là puissans sur la mer. et.
avec la princesse Constance, sa femme, il leur donna une portion de
terre près le port de Laodicée, pour y construire une maison au-des-
sous de l'église de Saint-Hélie. vis-à-vis de la maison du Temple ^ Il
leur donna encore une maison en la ville d'Antioche, qui avoit appar-
' Alhericus, ann. 1167. laoi. 1. XVIII. c. i,.\, xvii.xviii. — Sanutus, 1. III .
' Histoire manuscrite d'outre- mer. part. 6, c. xx.
^ Cod. diphmiil. t. I, n" 3i , p. 36. " Cinnamus, I. III, p. i3i.
399. ' Cinnamus, 1. IV. p. 19a, 198 etsecj.
* yEgidius de Rop. ' UghelJi , Italia sacra . t. III . p. 663 , Ar-
^ Willelmus Tyr. 1. XVII, c. xxi, xxvi; clàep. Pisanico.
192 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
tenu h une dame nommée Odette de Tyr, et leur donna l'exemption
de la moitié des péages dans toutes ses terres. Ces lettres furent expé-
diées au palais d'Antioche, le lo'' jour de may, l'an i i5Zi.
lienaud se concilia aussy l'amitié de Manuel, <jui l'employa contre
Toi'os, prince de Cilicie et d'Arménie, lequel il défit. Mais comme il
vit que l'empereur diiïéroit de hiy donner la récompense qu'il luy avoil
promise, il se jeta sur l'isle de Cypre, la ravagea, et défit une partie
des trouppes impériales '. Cette action donna sujet à Manuel de faire
marclier l'armée qu'il avoit levée contre Toros dans l'Estat d'Antioche
contre Renaud, lequel voyant bien qu'il n'avoil point de forces pour
résister contre un prince si puissant, (ju'il avoit grièvement offensé, le
vint trouver en Cilicie, en liabil de coupable, la teste nue, les mains
découvertes jusques au coude, les pieds nus et la corde au col, suivy
du peuple d'Antioche, et obtint par ce moyen son pardon. Le mesme
auteur semble dire que ce ])rince se trouva nécessité à cette bassesse
])ar la considération du patriarche, qu'il avoit autrefois maltraité et
mesme emprisoiuié, <pii avoit promis à l'empereur de le livrer entre
ses mains avec la place. Manuel entra ensuite à Antioche et y fut reçu
avec grand appareil, comme il est amplement rapporté par Gudlaume
de Tyr^ et Nicétas. Le dernier donne mal en cet endroit le nom de
Gérard au prince, s'estant probableuient mépris par la rencontre du
nom de Gérard, évesque de Laodicée, par le conseil et en la compa-
gnie duquel Renaud vint trouver l'empereur en CiHcie. Estant ainsy
rentré en la paisible possession de ses Estats, sous l'hommage de l'em-
pire, il fit diverses entreprises contre les Sarrazins, dans l'une des-
quelles^ il fut fait prisonnier, près de Marésie, par Magedin, gou-
verneur d'Halape, et conduit en cette ville, le 28 de novembre,
' Cinnauius, i. IV. — Nicetas, Manuel, ' WillelQuis Tyr. I. XVIII, c. xwiii. —
I. m. c. m. — VVillcInius Tyr. 1. XVIII. Epist. inincip.in Gest. Dci , p. 1176, 1178,
c. xxiii, .\sv. et Historiens de France, t. IV, p. 689. 692 .
" VVilielnius Tyr. 1. XVIII, c. 1. — Ciiina- Ggi. — Sanutus, 1. III, part. 6, c. xx. —
mus, 1. IV, p. 196. — Du Gange, .3o' rf/i- Robert, de Monte, ann. 116',. — Nicol.Tri-
sertntion sur Joinville, p. 857. vct. ann. 1 1O2.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 193
l'ail 1 1 Go ' ; où il fut en captivité l'espace de seize années, après lequel
temps il fut élargi par Tentremise de ses amis et au moyen d'une
grande rançon qu'il paya'^.
La princesse Constance estant décédée durant ce temps-là, Boi'--
mond, son fils aisné, qu'elle avoit eu de Raymond de Poitiers, son
premier mary, devint prince d'Antioche, et le prince Renaud, après
avoir recouvré sa liberté, se remaria avec Estiennette, au droit de
laquelle il devint prince de Montréal, et mourut l'an i 187, comme
nous dirons ailleurs. Albéric * dit que Renaud eut trois filles de son
mariage avec Constance, dont la première espousa Manuel, empereur
de Constantinople, qui en eut le jeune Alexis; la seconde, Agnès, fut
alliée avec Bêla, roy de Hongrie, qui en procréa Aiinery et André,
successivement roys de Hongrie, et deux reynes, sçavoir, Constance,
reyne de Bohesme, et Marguerite, reyne de la Grèce. La troisième,
nommée Alix, fut mariée au marquis d'Esté, en Italie. Quant à la pre-
mière, il est constant (ju'il s'est mépris, et ([ue la fille de Constance
qui espousa Manuel estoit du mariage avec le prince Raymond, comme
Nicétas=^ et les autres auteurs escrivent formellement, car Manuel l'es-
pousa vers l'an 116/1, auquel temps Renaud ne pouvoit avoir des filles
en âge nubile, ne s'estant marié qu'en l'an 1162. D'ailleurs, Guillaume
de Tyr'> dit qu'elle fut la dernière fille de Constance, et sœur ger-
maine de Boémond 111, prince d'Antioebe. Nicétas'Tait mention du ma-
riage d'Agnès avec Bêla, roy de Hongrie. Quant à la troisième, qu'es-
pousa le marquis d'Esté, Jean-Baptiste Pigna et Hiérome Falet, qui
' Au mois de mai-s précddent, 1160 ami. 1162. — %iclius de Roya. ann.
{more roniano), de concert avec sa femme 1 176.
Constance, Renaud avait confirmé la vente ' Voir Les Princes de Montréal.
d'une gastine, ou terre inculte, faite aux ' Alljeric. ann. 1167.
Templiers par Rainald ou Renaud, seigneur ' Nicetas, Manuel, 1. UI, c. v.
de Margal. {Codke diphmat. t. 1, n" i63. ' Willelmus Tyr. 1. XVIII, c. xxx, xxxi :
p. 206.) 1. XIX, CXI.
■ Willelmus Tyr.l. II, CXI, siv.—Monac. ' Nicetas, Mnnwe/, 1. V, c. viu; Alei.
S. Mariani, p. 89. — Roger de Hoveden. Manuel, filitis, c. xvi:. — Cinnamus, 1. VI
ann. 1187. p. 635. — Robert, de Monte. p. 3 19.
â5
19'. LES FAMILLES DOUTRE-MER.
oui écrit l'histoire et la généalogie ilc la famille d'Esté, ont ignoré cette
alliance.
BoÉMOND, 11^ du nom', surnommé le Bègue, ou k Banbe, comme
(III ])arloit alors, qui est un terme qni vient du latin halbm, fils aisné
di" Raymond de Poitiers et de la princesse Constance, prit possession
de la principauté d'Antioche après le décez de sa mère, et durant la
captivité du prince Renaud, son beau-père, en l'an 1 164, comme écrit
Gilles do Roye -, ce qui s'accorde avec un titre de ce prince, de l'an
I 170, <ju'il dit estre la septième année de sa principauté. Ainsy la
|)rincesse Constance mourut en cette année 1 166.
[Constance serait morte dès l'année précédente, s'il n'y a pas erreur dans
la date (ii63) d'un dijilônie de ce seigneur^ par lequel il confirme toutes
les donations faites à l'hôpital de Jérusalem par son pore, et les autres sei-
gneurs et harons de la principauté d'Antioche.
L'Art de vérifer les dates'' place aussi à l'année 1 163 l' avènement de Boé-
mond III au principat d'Antioche; mais il se fonde sur un acte ^ de ce prince
et (le sa femme Orgueilleuse , par lequel ils accordent à l'hôpital de Jérusalem
90 hesants, en échange de plusieurs maisons. Or l'acte étant daté de sep-
temhre 1 1 72 , la neuvième année de son principat, la première année du prin-
cipat de Boémoud III semble appartenir naturellement à l'an 1 i(î4. Il n'en
est pas de même d'un autre diplôme de Boémond '', également en faveur de
l'Hôpital, daté de janvier 11G7, la quatrième année de son principat. Cette
date permet de supposer que le principat de Boémond a commencé dans le
cours de l'année 1 163.]
Far ce titre [de 1 170], il confirme avec la princesse Orgueilleuse
(Urgolosa), sa femme, les donations et les privilèges que le prince
Renaud, son beau-père, avoit accordez à ceux de Pise.
H fut fait prisonnier en la bataille qui fut livrée par les François
' Lignages d'outre-mer. ' Princes latins ou francs d'Antioche.
^ /Egidiusde Roya, arm. 1 i6i. — Ughell. ^ Cad. diplomat.t.l, n° i98,p. aûa.
//«?!« «ncm, t. III. p. Û76. ' Cad. diplomat. t. I. n" i3. p. i3.
■ Cnd. diplomat. t. I, n° 87, p. .38, 89. hk.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 195
du royaume de Hiérusalem contre Noradin, près d'Harenc', piace as-
sise dans les limites de son Estât, et emmené à Hala|)o, le i o*^^ jour
d'aoust, l'an ii65, où il demeura l'espace d'un an, et jusques à ce
qu'avec beaucoup de peine et une grande rançon , il recouvrast sa
liberté-. Gilles de Roye^ dit qu'il passa, au sortir de sa prison, à
Constantinople, pour y visiter l'empereur Manuel, qui avoit espousé
sa sœur.
Il est probable que ce fut durant sa minorité, et après la prise du
prince Renaud, que ceux d'Antiocbe secouèrent le joug des Grecs,
qui s'estoient réservez la souveraineté sur cette principauté, pour se
mettre en la protection de Baudouin III, roy de Hiérusalem, ce qui
donna quelque chagrin à Manuel. Mais A mairie, successeur de Bau-
douin, ayant fait alliance avec luy, il relascha ce droit, au rapport de
Ginnamus *.
[Nous ne pourrions dire si les personnages qu'on voit revêtus de la dignité
de ducs d'Antioclie, après Léon Maiopule, étaient des officiers établis par les
empereurs de Constantinople pour les représenter et constater leurs droits
comme seigneurs suzerains de cette ville, ou des dignitaires nommés par les
princes d'Antiocbe. On en voit encore après l'époque où les empereurs grecs
semblent avoir renoncé à cette suzeraineté, même après la mort de Manuel:
et les noms des personnes indiquent des Latins plutôt que des Grecs. Voici la
liste de ceux que nous avons remarqués :
GeolTroi Fahard, ou Falzard, souscrit des actes de Renaud de Chatillon et
de Boémond III, aux années ii55, 1160, 1167^.
Simon, Simon de Diiritwis, Simon de Burgevin, si toutefois ces trois déno-
minations désignent un même personnage, paraît comme duc d'Antiocbe
parmi les témoins de plusieurs actes de Boémond III, en 1175, 1179, ii8i*^.
' WiUelmus Tyr. 1. XIX , c. ix. — Episf. ^ yEgidius de Roya, ann. 1 176. — Cod.
regum, in Gesl. Dei, p. 1 179, 1180, elHis- diplomat. t. I, n° 3o, p. Sog.
toriens de France, t. IV. — Sanut. i. III. ' Cinnarnus.p. a58.
part. 9, c. II. — Cinnamus, 1. V, c. xvu. — '" Cod. diplomat. t. I, n" 3i, 43, i63,
Niç. Trivet. ann. ii64. . p. 3/i, hh, 207.
- VVillelmus Tyr. 1. XIX, c. xi. ° Cod. diplomat. 1. 1 , n" 58 , Cr], p. 59, 68.
lOfi LES FAMILLES D^OUTRE-MER.
Il signe encore un acte du même, (Je septembre i igS '; mais il n'a plus le
titrc! de duc d'Antioclic, qui appartient à un autre.
Guillaume de Saint-Paul signe des actes de Boémond III, de i i8() et
1 1 ()0 -.
I^aoul de la Rivière, d'abord châtelain d'Antioche, dans le titre de i içjo,
est duc d'Antioche dans celui de septembre i ic)3 '.]
Cependant Noradin, après la défaite des nostres, prit Harenc et
assiégea la ville rrAntioche, s'estant rendu maistre du reste de la prin-
cipauté *. De son temps encore, Saladin, sultan, après la défaite des
clirestiens en la bataille [de Huttin] où le roy Guy fut pris, l'an i 187,
s empara de toutes les places en l'espace de ti'ois mois, excepté le ciias-
teau imprenable de Cursat, qui estoit du domaine du patriarche d'An-
tioche, et la ville mesme d'Antioche, dont il abandonna le siège moyen-
nant une grande somme d'argent que le patriarche luy donna''.
[Quoique Boémond III eût accueilli avec empressement, en 1 186, Bau-
douin do Rames et les chevaliers c[ui avaient refusé l'hommage au roi Gui de
Lusignan '', cependant il envoya au secours de ce prince, en 1 187, avant la
bataille de Huttin, son iils aîné, Raymond, avec cinquante chevaliers.]
L'histoire remarque" qu'en l'an 1191 il vint avec BoémomI, comté
de Tripoiy, son fils, trouver Richard, roy d'Angleterre, en l'isle de
Cypre, lorsqu'il faisoit la ;;uerre à Isaac Gomnène, qui s'en disoit em-
pereur, estant alors à la suite de Guy, roy de Hiérusalem, et cjuil luy
olTrit son service; et que, lorsque le roy Pliilijipes-Auguste s'en re-
tourna de la terre sainte en France, laissant la conduite de ses troupes
au duc de Bourgogne, il donna à ce prince cent chevaliers et cinq cens
escuiers, pour la défense et la garde de ses terres, le roy Richard lu\
' Cod. diplomal. n" 80, p. 86. ' Continuât, de Guill. de Tvr. I. Wlii.
' Cod. diplomat.if 'j'j, 210, p. 81, aôi. c. xxu. p. 3i; c. xxix, p. i6.
' Cod. diplomal. n" 80, p. 86. ' Hoveden, part. post. p. (Jai. — Be-
' Episl. regum, [). iijij. ned. Petroburg. (HistorieiK de France,
Jacobus de Vitriaco, i. I, c. xcv. — Sa- t. XVII, p. 5 18 a.) — Rrompton, p. 1 198.
nutuô, 1. III, part. 9, c. ix. — /Eg-idins de laoq.
Roya. ani). 1 165.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 197
ayant fourny un pareil nom])re de clievaliers et cinq cens seigeaiis.
avec cinq grands navires équipés de toutes choses nécessaires ; mais
Hoveden et Brompton, qui l'ont ce récit, se sont mépris lorsqu'ils l'ont
nommé Raymond. Il vendit, en l'an i 182, la ville de Tarse à Rupin,
prince d'Arménie', lequel il fit depuis arrester prisonnier contre la toi
publique. Ce prince porta une si particulière affection aux chevaliers
hospitaliers, qu'il fit un traité de société avec eux, au mois de sep-
tembre, l'an 1 193, indiction 1 1-, par lequel il entra en confraternité
avec eux, sous cette condition qu'au cas qu'il voulust entrer en religion,
il ne le pourroit faire en autre maison que celle de l'Hospital, et
que, lorsqu'il viendroit à décéder, si son corps n'estoit pas inhumé en
l'esglise de Saint-Pierre d'Antioche, il ne pourroit eslre inliumé ail-
leurs qu'en la mesme maison de l'Hospital, à laquelle il donne après
sa mort son haubert, son heaume, sa lance, le meilleur de ses chevaux
sans selle, s'a mule, qui portoit son haubert, et tous ses somniiers; et,
en outre, pour reconnoissance de cette fraternité, il luy donne tous
les ans cinq cens anguilles. L'année suivante, il eut quelque démeslé
avec Léon, prince d'Arménie, qui le fit prisonnier^; mais l'empereur
Henry apaisa ce différend.
[Le fait est raconté avec plus de détails dans Les Roys d'Arménie, page 1 -30:
mais, dans les deux passages. Du Gange omet de dire que Léon avait attiré
Boémond, avec sa femme Sibylle, dans une embuscade, sous prétexte d'une
partie de plaisir ^, et qu'en apprenant cet acte de violence et de perfidii' le
comte de Champagne Henri, roi de Jérusalem, et non l'empereur Henri VI.
s'entremit activement auprès de Léon pour la délivrance de Boémond, lequel ne
recouvra sa liberté qu'en tenant Léon quitte de l'hommage qu'il lui devait.]
Il survécut peu d'années après ce traité, estant décédé, au récit de
Sanudo^ l'an 1201. Les auteurs parlent diversement de ses mariages
' VVilleimus Tyr. 1. XXII. c. xxn. — Sa- ' Sanut. ). III. iiart. 10, c, viii.
iiutus, I. III, part. 10. e. viii. — Voir Les ' Continuât, de Guill. de Tyr, \. XXVI,
Rois d'Arménie , p. 1 1 8. c. xxvi . p. 216. a 1 5.
" Cartul. Manosc. — Cod. diplomai. t. 1. Sanut. I. III. part, m , c. 1.
n°8o.p. 86.
198 LES FAMILLES DOUTRE-MEP..
et de ses femmes; car Guillaume de Tyr ' dit qu'il espousa Tliéodora,
nièce de l'empereur Manuel, et que, l'ayant renvoyée vers le temps de
la moi't de cet empereur, qui arriva en l'an 1 180, il s'allia, au mépris
des censures ecclésiasti([ues, avec une dame nommée Sibylle, qui pas-
soit pour une sorcière, et qu'à l'occasion de cette conjonction illégitime,
tout l'Estat des chrestiens d'Orient, et particulièrement la principauté
d'Antioclie, fut en de grands troubles. Le Lignage d'outre-mer ^ ne s'ac-
corde point avec Guillaume de Tyr, escrivant que Boémond espousa
Irèue [celle que Guillaume de Tyr appelle Théodorn^, nièce de l'em-
pei-eur Manuel [on ne sait par quel frère ou par quelle sœur]'; après
la mort duquel il la renvoya à Constantinople, avec la fdle nommée
Couslance, qu'il avoit eue d'elle, et qu'aussitost il espousa une noble
dame de la principauté d'Antioche, fille du seigneur d'Hareiic ou
d'Harène, comme porte l'imprimé, nommée Orgueilleuse, et qu'il en
procréa Raymond et Boémond; l'ayant encore répudiée, il prit pour
femme cette Sibylle, de laquelle il eut une fille nommée Alix, mariée
depuis à Guy, seigneur de Giblet [et à laquelle son frère, Boémond IV,
constitua 10,000 besants de rente, en décembre 1206, à l'occasion
de ce mariage*]. Enfin il se défit pareillement de cette dame, et s'allia
avec une autre, nommée Isabeau, dont le mary vivoit encore; lequel
il confina aux Meseaux, c'est-à-dire en la maison de Saint-Lazare ou
des lépreux, et, de cette conjonction illégitime, il en eut deux fils,
sçavoir, Guillaume, qui mourut sans enfans, et Boémond, qui fut
seigneur du Boutran [Botron]^, au droit de sa femme.
Comme je ne fais pas de doute que ce que cet auteur anonyme ra-
conte des femmes du prince Boémond ne soit pour la pluspart véri-
table, il est cependant constant, par le titre de 1 170 dont je viens de
parler, qu'il estoit, dès cette année-là, marié avec Orgueilleuse, et
qu'ainsy il n'espousa Tliéodora ou Irène qu'après avoir répudié cette
première femme, de laquelle il eut Raymond et Boémond, qui u'au-
' VVillelmus Tyr. 1. XXII, c. vu. * Cod. diplomat. t. I, n" 98, p. io3.
' Lignages d'outre-mer, c. iv. ' Voir Les Seigneurs du Boutran.
' Du Gange, Fainil. Bijmnt. p. i85.
LES PRINCES D'ANTIOGHE. 199
roient pas pu estre issus de ce mariage s'ii ne l'avoit espousée (ju'aprèï^
la mort de Manuel, arrivée en l'an 1 180; car Raymond, fils aisné de
Boémond, estoit âgé en ce temps-là, puisqu'en l'an 1 196 il esponsa
Alix, fille de Rupin', prince d'Arménie, et qu'il mourut avant l'an
1 1 99-, ayant laissé son fils Rupin, qu'il avoit eu de sa femme, en la-
quelle année Boémond, frère de Raymond, prétendoit à la princi-
pauté d'Antioche, son père estant encore vivant; n'estant pas probable
que, si Raymond eust pris naissance après l'an 1 1 80, il eust esté marie
et eust eu un enfant avant l'an 1 199, et que Boémond, frère de Ray-
mond, eust esté en âge assez avancé pour disputer la principauté à son
père et à son neveu, s'il estoit né après l'an 1 180.
[Ce qui est une preuve sans réplique, c'est que, dans deux actes ^ de
l'année 1 186, par le second desquels Boémond III cède aux Hospitaliers la
cité de Valenie et le château de Margat; ce prince déclare agir avec l'assen-
timent de sa femme. Sibylle, et de ses fds, Raymond et Boémond, déjà che-
valiers; ce qui suppose environ quinze ans au moins pour le plus jeune des
deux. (Voir Boémond F/.)]
D'autre part [il existe] un titre de ce prince*, de l'an 1 176, par
lequel il fait quelques donations aux Hospitaliers de Manosque. en
Provence, du consentement de sa femme. Orgueilleuse, et de ses eu-
fans, ce c[ui fait voir qu'il avoit alors plusieurs enfans d'elle, et que le
mariage de Boémond avec Théodora ou Irène, ne se fit qu'après la
dissolution de celui qu'il avoit fait avec Orgueilleuse. Il est parlé d'Isa-
belle, dernière femme du mesme ])rince, dans les épistres d'Inno-
cent III ^, en l'an 1 199.
Boémond, IV'- du nom, surnommé le Borgne, pour avoir perdu un
œil en une rencontre près du mont Liban ^ comte de Tripoly, succéda
' Saillit. 1. III, part. 10, c. vi. " Cariul. Manosc. — Cod. diplomat l. I
- Innoc. III, Epist. 1. II, p. 55o. — Vin- n° 58, p. 58, .59, 5 19.
cent. Bellov. 1. XXXII, c. xxix. ' Innoc. III, Epist. 1. II, p. 55a.
' Cod. diplomat. t. I, n"' 76. 77, p. 76, ' Continuateur de Giiill. de Tyr. l.XXXI.
77. «1
81. . c. IV. i). 3i h.
200 LES FA MILICES 0 OUTRE-MER.
à son père en la principauté d'Anlioche, maigre les efforts de Livori.
roy d'Arménie, qui tasclia de s'en em[)arer pour Hayniond Puipin, son
petit-neveu, qui en estoit l'héritier légitime; ce qui donna matière à
une longue et fascheuse guerre. Raymond Rupin estoit fils unique de
Raymond, fds aisné de Roémond IIP, lequel Raymond avoit espousé
\li\. lille de Rupin, prince d'Arménie, et nièce du roy Livon; et, en
ayant engendré ce prince, estoit tombé en frénésie, laquelle l'emporta
en la Heur de son âge [longtemps avant son père^]; mais estant à l'ex-
trémité, dans les bons intervalles qu'il eut, il pria son père de con-
server sa succession, qui luy appartenoit de droit \ à son fds Rupin,
ce que Boémond III promit et exécuta ensuite, après la mort de son
fils, avant déclaré son héritier et son successeur en la principauté
d'Antioche son petit-fds.
RAYMOiND-RuriN reçut, en qualité d'héritier apparent de la princi-
pauté d'Antioche*, les hommages liges de ceux d'Antioche, sauf la
iéauté, qui estoit due à son ayeul, qui luy donna en outre le nom de
son père, qu'il ajouta à celuy de Rupin, et se réserva la seigneurie
de la principauté dui'ant sa vie; mais Boémond, comte de Tripoly, ne
pouvant digérer qu'il eust esté privé de la succession de son père,
s'éleva contre luy, et . assisté des forces des chevaliers de l'Hospital
Ht du Temple, et mesme de ceux d'Antioche, le ciiassa de la ville,
et cassant ou annulant l'hommage qui avoit esté fait au prince Rupin,
reçut celuy (jui luy fut fait par ceux d'Antioche. Toutefois, il n'en
fut pas longtemps possesseur; car le prince Roémond, son père, fut
rétably incontinent après par le secours de Livon, roy d'Arménie.
Roémond estant décédé , le comte de Tripoly, son fils , fut derechef
reçu par ceux d'Antioche, et reconnu en qualité de prince^, ce qui
' Continuateur de Guill. (le Tyr. 1. XXIV. ' RainalJ. ann. i aoS. n. 87. — Manriq.
c. xxv, p. iSy. Annal. Cislerc. ann. i2o5, c. iv, n° fi. —
' Continuateur de Guill. de Tyr. 1. XXXI. Innoc. IIl.£);/s(. ].ll,p.55i ;1.XVI, epist. 7.
c. in. p. 3i3. ' Sanut. i. III, part. 1 1 c. 1. — Contin.
' Odor. Rain. ann. 1 iriç). n° 67. de Guill. de Tyr. 1. XXXI, c. ni. p. Sio.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. ' 201
alluma une grande guerre entre luy elle roy d'Arménie, et le prince
Rupin, son neveu ', aiisquels les chevaliers de THospital et le patriarche
mesme d'Anlioche se joignirent, les chevaliers du Temple et le [)eii-
ple d'Antioche prenant le party du comte; et mesme le roy d'Armé-
nie entra dans la ville du costé du chasteau, et se saisit de toute
la partie qui est jusques à l'église de Saint-Pierre, et y campa trois
jours entiers; mais le comte, estant sorty du chasteau avec des troujt-
pes, chassa le roy de la place, défit son armée et emprisonna le pa-
triarche, ([ui lavoil favorisé; ce qui arriva en l'an i2o3. 11 y eut
ensuite plusieurs pourparlers daccomodemens et de soumission au
jugement du pape Innocent III, qui ordonna des juges, mais sans
aucun effets
Enfin Rupin, par le moyen du patriarche, rentra derechef dans la
place avec le roy, son oncle ^, et y fut reçu par tous les hahitaiis et toute
la nohlesse, ([ui luy fil hommage, et fut investy solemnellement [)ar
l'étendart, en l'église de Saint-Pierre, de la principauté d'Antioche,
par le patriarche, aucjuel il fit de sa part l'hommage accoutumé. Cecy
se passa sans effusion de sang, en l'an i2o5''. Mais ([uel([ue tem])s
après, sçavoir l'an 1208, ceux d'Antioche, à la persuasion du mesme
patriarche, se révoltèrent contre le prince, et firent retourner les sol-
dats qu'il avoit chassez ^ Ensuite de quoy le comte, prenant occasion
de cette division, descendit du chasteau, qu'il tenoit toujours, et, es-
tant venu à bout des bourgeois, arresta le patriarche et le mit eu pii-
son. où il lui fit soufirir plusieurs tourniens. Le comte tint Aiitioche.
jusques en l'an 12 iG, qu'elle fut rendue au prince Rupin par la tra-
hison du séneschal d'Antioche''. Mais, troi'^ ans après [1219]''. le
' [niioc. lit, apud Rainalil. ann. lao.i, ' Samil. I. III. [larl. 11, c. m. — liinoc.
n' 38. — Continuateur de Guill. du Tyr, 111,1. XVI. epist. 7.
I. XXVIII, c. VI, p. 257. ° Sanutus. j. 111. pail. 1 1 . c. vi. i\. —
'' Innoc. m. I. XllI, epist. i23; I. XVI. Gont.deOiiill.deTyr. I. XX\I. c.\ii . p. 3iS.
epist. ' Oliverius, Hist. Damial'ma , apud Ec-
' Rianald. aiiii. 1 -205 , n' 37. chard. t. II, col. 1617. 1 ii8. — Contiu.
' Rainald. ann. 1 '20.5 , n" ;)5 et suiv.ann. de Guill. de Tyr. I. XWl. c. \ii. p. 3i8:
laio. n" 8. I. XXXII. c. \v, p. i'-i-j.
26 ■
i)()-2 LES FAMILLES I)-OUTRE-Mi:P..
coiule la re])ri( sur Puipiii, pni' riiilclli<n'n(c ([ii il eut avec Guillaume
,1e Faral.el.
I \inis lie croyons pas (iii'oii piilssr (Irteniiinei- les années où Rayniond-
l'iiiiiiM resla niaîtii' d'Antioclir, ni crllrs où il en lut exclu, d'après les dates
(le piiisii'urs de ses diplômes, donm's par lui connne prince d'Antioche, en
l'aNciir des chevaliers de l'Hôpital de Jérusalem. Peut-être ces concessions n'é-
laicii(-(dles pour lui (ju'un moyen de les attirer ou de les retenir dans son
harli. lors(pril clicrcliait à recouvrer ci' (pi'il ajipelait l'hêntnge de son père.
(ii's diplômes, d'ailleurs, ne portent pas le nom du lieu où ils ont été donnés,
cl plusieurs ont été expédiés par le cliancelier ou pai' le |)roto-notaire du roi
d'ArnK'nie; ce (lui fait supposer (pie Haymond-Rupin les a donnés lorsqu'il
é'Iait réfugié auprès du roi L(''on, son grand-onde maternel.
Tels sont : un acte du 29 mai 1207 '. par leipnd il donne à rilôj)ital de
.li'rusalem la ville de (iihel, avi'c toutes ses tlépendances, du consentement de
son oncle etbaile, Léon, roi d'Arménie; concession qu'il se propose de con-
firmer (piand il sera parvenu à l'âge convenable ; et un acte de se|)teml)re 1 2 i o'''.
par lequel il confirme celte donation et y ajoute le château de la Vieille [ats-
h'Ihiij) Vctulœ). dans la principauté' d'Aulioche.
Deux autres actes, du 1" avril 1 2 1 5 ^, par lesquels il conlirme aux Hospi-
laliers toutes les donations l't l'oncessions de ses prédécesseurs, les princes
d'Antioche, sont expédiés par son chancelier, Jourdain. Ce Jourdain était-il
chancelier de la principauté d'Antioche, ou seulement du prince Raymoiid-
ISupin en particulier?
Mais on voit qu'en 121^ Raymond-Rupin était hors de la principauté d'An-
tioche, puisqu'il signe, comme témoin, un ai-te du roi Léon, donné' à Tarse,
le 2 3 avril de cette même année*.
De même, une lettre d'Honorius 111 , aux Ilo.spilaliers ', du 2.") juillet 1 2 1 (J.
par laipielle il leur recommande instamment les ind'rèls de ce |jrince, prou-
verait assez qu'en ce moment Raymond-Rupin n'élail |)as encore rentié dans
Aiilioche. I
' ','o(/. diploiiKit. 1. 1, II' 91 . p. ()."), i)ti . ' Cud. dii)lumuH. 1 , 11 ' 1 0 1 . 1 o-! . p. lull.
■ M 7. 107, 5--Î0, 5:!1.
' (h(l. fiijiloi/iiil. I. 1, II" f)5. p. Ç)(). 100. ' <mI. iliiiloiiKit. (. 1. 11° 100. p. io5.
.)!((. ' Cuil. (liplomat. t. I, n' .'lo, p. o-io.
LES PRINCES DANTIOCHE, ' "iO-'i
Il est probable que la division qui arriva, en l'an 1208, on la villi-
d'Antioche, se fit en faveur du roy d'Arménie, qui désiroit se rendre
maistre de la place. Ce que Ton peut induire de Sanudo, qui écrit qu.-
Rupin, (pioyqu'il eut esté chassé d'Antioclie par le comte, ne laissa pas
d'aller trouver Livon, roy d'Arménie, oncle de sa mère, dissimulani
et oubliant l'injure que ce roy lui avoit faite lorsqu'd le chassa d'An-
tioche ^ Tant y a qu'il trouva le roy à l'extrémité, et tout mourant.
qui ne le voulut pas voir. Ce qui obligea Rupin d'aller trouvei' le légal
du pape, ([ui estoit à Damiette, et de hiy demander du secours |)onr
recouvrer la principauté d'Antioche et le royaume d'Arménie, qui lin
estoit échu par la mort de Livon, décédé depuis ce temps-là. Ce (|u'auuit
obtenu, il vint en Arménie, et fut reçu en la ville de Tharse par les
habitans. Mais Constans, qui avoit esté laissé, par Livon, gouverneur
d'Arménie, vint avec une puissante ai-mée, le prit, et le coidina dans
une prison, où il mourut api'ès 1 an 1922.
[Après la mort de Raymond-Rupin, loiil ce (pfil avnit donné aux Hos|iil;i-
iiers fut rendu aux princes d'Antioche, excepté Gilx'l et Civila-VerHiia, rommr
on le verra plus bas -.]
Ruphi avoit espousé Helvis, lilic d'Aimery, roy de Cypre, veis
l'an 1210, laipelle d enleva à Eudes de Dampierre, qui l'avoit esfteuséi"
en légitime mariage ^ et, sur h ditférend qui survint à ce sujet, le pape
Innocent* en commit le jugement au juitriarche d'Antioche. Il en eut
Eschive, décédée sans alliance, et Marie, dame de Toron, femme di-
Pliilippes de MontforL, seigneur de Sur ou de Tyr.
Quant à Boémond IV, prince d'Antioche et comte de Tripoly, i\ se
gouverna avec tant de rage et de violence à l'égard des habitans et des
Hospitaliers, ausquels la garde du chasteau avoit esté commise par le
' Voir Les Bois d'Arménie, p. i-2(J, où ^ Rainakl. ann. 1-5 10, 11 ' 17. — Couti-
nous avons proposé une antre interprétation nuateur fie Guill, de Tyr. 1. XXVI. c. xvi.
du texte de Sanudo, combiné avec celui du .xxv, p. 908, aiS.
Continuateur de Guillaume de Tyr. " Innoc. III. 1. XI\ , epist. io5. — Coil.
' Cod. diphinit. t. I. n° 1 1-2. p. iQO. etc. diphmul. t, 1 . n° g.5, p. 99. 100.
à(i.
20i LES FAMILLES DOUTRE-MER.
légat du pape, qu'il s'attira les censures ecclésiasti(|ues, dont il ne fui
absous qu'en l'an latiG. Il mourut l'an i233.
I Voici (|ucl(|ncs actions (]« sa vie . coiniiic prince d'Anlioclic :
Kn 1 2 1 7 ', invite par in roi de Hongrie, Andr('', et le duc d'Autriche, Léo-
luild. aji|)el(' aussi Berlol , à ])rendre part à une expédition contre les Sarra-
sins, il se rendit à l'année des Croisés, amenant avec lui plusieurs seigneurs
de distinction; mais celte campagne se borna à quelques chevauchées, et à la
Chandeleur de l'année 1218, Boémond était de retour à Tripoli, où il épousa
.M('lissende.
En 1228'^, il était du jiarti de Frédéric II contre Jean d'Ihelin, seigneur
de Baruth, baile du royaume de Jérusalem.
PJn vertu d'un accord du 2 y octobre 1 2 3 1 avec les Hospitaliers ^, ménagé
par Giraud, patriarche de Jérusalem et légat du Saint-Siéjje, Boémond IV
recouvra tout ce que Raymond-Rupin avait donné aux Hosj)ilaliers, comme
prince d'Antioche, excepté Gibel et chastel Velulœ; mais, par un acte du même
jour*, il leur assigna 878 besants de revenu annuel, assis sur la commune
d'Antioche, en dédommagement de cette restitution. Par un autre acte, éga-
lement du même jour"', il leur accorda aussi 3i6 besants de rente annuelle
sur Tripoli, en échange de certains droits que l'Hôpital lui cédait. Ces deux
derniers actes sont en français et datés de la ville d'Acre, comme la lettre du
|)alriarche.
Ce prince fut un habile jurisconsulte , au jugement de Philippe de Navarre ^
qui résume en ce peu tle mots toutes les vicissitudes de son règne : «Le viel
■prince Bemonl, qui premier fut conte de Triple, après la mort dou conte
•' Raumont, et après fu prince d'Antioche, dont il fu moult traveillié , aucunes
"i'eiz la perdi et après la recevra, et vigoureusement tint puis les deus sei-
-fgnories jusqu'à la mort. (M moult fu sages et soutil de science en court et
■' dehors. "]
II fut marié deux fois", la première avec Plaisance, lille de Hugues,
' (Jonliiuiat. Je Giiill. de Tyr, I. XXXI , * Cod. diplomai. t. I, 11° 1 1 ^i , p. la-J.
c. \, p. 022, 323; c. xni , p. 3a5. laS.
' Continuât, de Guili. de Tyr, 1. XXXIll. " Assises de la haute cour, livre de Pln-
c. ni, p. 368. lippe de Navarre, t. I, c. xciv, p. Syo.
' Cod. diplomai. t. I. n° 112. p. 120. ' Sanut. I. 111, part. ii,c. xin. — Alberic.
' Cod. difihmat. (. 1, n° ii3. (). 121. ann. ia33. — Ligiwges d'outre-mer.
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 205
seigneur de Giblet; puis avec Mélisende', fille d'Ainiery, roy de Cypre,
et de la reyue Isabelle. Du preuiiei- mariage vinrent HaymoiuF, cpii
lut tué en la ville de Tortose par les Assassins, priant Dieu dans Tes-
glise de Nostre-Dame . devant l'autel , vers l'an 1219; Boéniond, prince
(l'AntiocIie; Philippe, roy d'Arménie; Henry, surnommé prince pai- Sa-
nudo ^ (jui, au droit de sa femme, Isabelle, fille de Hugues II, roy df
Cypre , obtint le bad et la régence du royaume de Hiérusalem , l'an
ia63, et fut noyé dans la mer, comme il passoit en Cypre, son vais-
seau ayant esté brisé contre un rocher, le 27'' jour de juin, l'an 137(1.
II fut père de Hugues III, roy de Cypre, et de Marguerite ^ Boémond
eut encore de ce mariage, outre ces deux fils, deux filles, Orgueil-
leuse et Marie, décédées en enfance; et, de son second, deux autres
filles, sçavoir, Helvis et Marie, qui transporta ses droits sur le royaume
de Hiérusalem à Charles I", roy de Sicile ^.
BoÉMOND, V^ du nom, prince d'Antioche*^ et comte de Tripoly, lut
menacé d'irruption \ dès l'an 1 -jUk, par le roy des Tartares, qui, après
s'estre reifdu maistre de plusieurs provinces, l'obligea, et le roy d'Ar-
ménie, à luy rendre tribut. II eut aussy de fasclieuses guerres contre
le mesme roy [d'Arménie, Hélhoum I'^"'], que saint Louys*, allant en
la terre sainte, en l'an 12^8, tasclia de pacifier, ayant moyenne une
tresve de deux ans entre ces deux princes.
[Au commencement de cette guerre (i 233), Boémond V avait pour aliii's les
Templiers^, qui bientôt s'accommodèrent avec le roi d'Arménii-, et |)iu- là t'or-
' Continuateur de Cuitlaunie de Tyr. — Vigner. -- Rainald. ann. i-j-j-j. n" 16 .
1. XXX, c. XI, p. .3o.5, et I. XXXI, c. .\iu. ly.
p. 80,5. ' Continuât, de Guill. de Tyi, I. XXXIII,
" Jacobus de Vitriaco. i. III, p. itia. — c. xxxvni. p. io3.
Vincent. Bellov. I. XXXI. c. xciu. ' Matli. Paris, ann. i-ilitt. laûO, p. i38.
' Sanut. 1. III, part. 1 1 , c. vu; part, is, àj'è. — Vincent. Bell. I. XXXII, c. xcvi.
c. VII, XIV. ' Willelnuis Nangiiis. fiesta S. Liidovici,
' Lignages d'oidre-mer, c. H. ann. 1268. p. 35-2. — Vincent. Bellov.
' Lignages d'oxUre-mer. — Assis.de Jérus. 1. XXXII, c. xcvi.
— VVillelmus Nangius. Cliron. ann. 1278. ' Voir Les Rois d'Arménie, p. i3i.
206 LES FAMILLES 1) OITKE-MER.
ccruiil Boéiiuiiul (k' resk'i' t|uel(jiR' tem()s cii paix. l'(ni après, il fu( engage''
dans un débat d'un autre genre avec les Hospitaliers. Cet ordre réclamait le
domaine de Maraclée, dans le comté de Tripoli; Boémond, comme comte de
Tripoli, le leur contestait. Barthélémy, administrateur de l'église deValénie,
délégué par le Sainf-Siége pour terminer ce différend, adjugea aux Hospita-
lier.s le domaine en litige (22 novembre 128/1)'. Mais, Boémond ayant pro-
testé, les débats se renouvelèrent, jusqu'à ce qu'enfin, par une décision
d'Alberl, palriarclie d'Antioche -, Boémond gardât Maraclée, et, en dédom-
magement, concédât aux Hospitaliers une renie annuelle de i,3oo besants.
(1 8 novend»re 1 2 4i.)j
H mourut l'an i25i ^. Il espousa en premières noces*, vers l'an
12-22, Alix, liile d Henry, comte de Champagne, et d'Isabelle, reyne
de Hiérusalem, pour lors veuve de Hugues, roy de Cypre ; mais ce
mariage ayant esté dissous par l'autorité de l'église, à cause de la pa-
renté, qui estoit entre eux du troisième au quatrième degré, vers
l'an 12-38, il s'allia avec une dame nommée Lucie [ou Lucienne], fille
du comte Paul de Rome ^, et sœur de Paul, évesque de Tripoly , de
laquelle il eut Boémond M, prince d'Antioche, et Plaisance^, mariée
premièrement à Henry, loy de Cypre, puis à Balian d'Ibelin, seigneur
dArsuf. Il est parlé de cette princesse Lucie en l'assignat de douaire '
qui l'ut fait par Hugues, roy de Cypre, à Marie de Valois [lise: de
Bourbon], femme de Guy de Cypre, son lils, de Tan i3'38, par lequel
il luy assigne la maison (pii est à Nicosie, lacjuelle fut de la princesse
Lucie, que le roy avoit achetée de sa tante, la princesse.
[Cet acte original, tiré de la Chambre des comptes de Paris, a déjà été
' Cad. diphmat. t. l. n" 117. p. it^y- I. XXXII, c. \si, p. .36 1; I. XXXIII. c. xli.
1-2CJ. p. 608.
^ Cod. diplomnl. t. I. 11° iiS. p. lat)- * Lignages d' outre-mer. — Continuat.de
i33. (iuill. de Tyr. /oc. cîV. — Saiiut. 1. III, part. 19.
' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXIV. c. xn. — Rainald. ann. 1279. n° /19.
c II. p. hho. — Sanut. 1. III, part. 1 1, c. .\. " Continuât, de Guill. de Tyr. \. XXXIV.
■ Sanut. I. 111, part. 11. c. x, xiv. — ci, p. h'it^.
Rainald. ann. 12'j5, n° 9; aiin. laaO. " Original de la Chambre des comptes de
n' 58. — Continuât, de Guill. de Tyr, l'aris.
]AiS PniNCES D'AMIOCIIE. ' 207
iiiontioniK'. p. 72. dans l'IIistoiri^ dos roys de (Jliypre; c'csl le inèiiic aclo. ou
une expédition de ce même acte, qui se trouve aux Arcliives de l'Empire, sec-
lion domaniale, et rpie M. de Mas-Latrie a publié sous ce litre ' : Expéditinu
notariée de l'assise de la liante cour de CInjpre, qui assigne à Mûrir de Bourbon un
domaine de 5, 000 florins sttr le secrète roijalc. Fait à Nicosie, le 3i junner iS:ii).
Dans co document, dont les dispositions primitives, faites par le roi, sont en
français, et la confirmation ofllcielle en latin, le roi Hnjrues IV dit en ellcl
avoir acheté de sa tante Lucie une maison sise h Nicosie. Mais comment niic
tante de Hugues IV, qui réj;na de iSa/i à i36i, pourrait-elle avoir été la
femme de Boémond V, en 1228, un siècle avant le mariajn' du [irmce (iiii
avec Marie de Bourbon-? Lucie, femme de Boémond, fut la tante par alliance
de Hugues 111, aïeul de Hugues IV. Quant à la tante Lucie, mentionnée dans
l'acte de i33o, il faut croire que c'est une sœur inconnue <le fini, père de
Hugues IV, d'Amauri et du roi Henri II de Chypre.]
Boémond, VP du nom, prince d'Antioche et comte de Tripoly ^ [ayant
succédé à sou père], reçut Tordre de chevalerie par les mains de saint
Louys. roy de France, estant à Japhe, vers l'an i^5^î, et comme à
peine il avoit atteint l'âge de seize ans, il obtint de sa mère, à la prière
du roy, que, nonobstant qu'il n'eust pas encore l'âge de majorité, (pii
estoit d(! vingt et un ans, suivant les usages du royaume de Hiérusalem.
il auroit l'administration et le gouvernement de la principauté. En mé-
moire et reconnoissance duquel bienfait, le sire de Joinville dit (|ue.
rrdès lors, pour l'Iionneur du roy, il escarteila ses armes, ijui sont \ei-
frmeilles, avec les armes de France,^ d'où il semble ([ue les armes
de ces princes estoient de gueuUes simplement, comme Albert d Ai\ '
représente en quelque endroit l'étcndart de Boémond I". Néantmoins.
un titre original de Boémond VP, de l'an i^J)-2, an 9 de son prince
(s('f), porte en l'escu de son sceau une croix fichée.
' Ue Mas-Latrie, Hist. ilc Clviprc , t. II. Observai, p. 9.8. — Continuai, do fliiill. 'le
|,. i(j:!-i6/i. Tyr. I. XXXIV, c. ii, p. Vio.
^ llist. de Clii/ptr. t. Il, p. t(j;i, note 2. ' Albertus Aquensis, I. IV, c. wvi.
' Sanut. 1. III. paît. 11 . c. iv, v. —Join- * Carlulaire de Manosipœ. — Du flange .
Vllll>
p. aot): édition Du (lange, p. 98. et Observai, sur Joinvilli' , p. ()'■'>.
208 LES FAMIIJJ:s D'OlITIiE-MER.
Ce prince ne possikla pas lon|;loinps depuis cette principauté; car
Bendocbai-, sultan d'Egypte, après avoir ravagé T Arménie, prit la ville
dAnliochc, sans presque aucun siège, le ag'^jour de may, l'an 1267,
selon Stéron', ou le suivant, selon quelques auteurs, et particulière-
riiciil Sanudo-, (jui ajoute qu'en cette prise il y eut 17,000 hommes de
tuez, el plus do 100,000 faits captifs et prisonniers; et que cette belle
ville, fameuse par son antiquité et pour la magnificence de ses basti-
mens, fut réduite en une espèce de solitude.
I Des débats, suivis d'injures et de voies de fait de part et d'autre, eurent
lieu entre ce prince et les Hospitaliers, comme sous son père et ses autres
prédécesseurs, il fut convenu par un accord^, d'avril 1266, que les deux par-
ties se tiendraient quittes réciproquement de tous les torts mutuels qu'elles
s'étaient faits pendant leurs différends antérieurs; et, par un second accord,
du 1" mai 1 26-3 \ cpie les débats qui pourraient s'élever entre elles seraient
jugés par trois arbitres que nommeraient les deux parties. Ces deux actes,
dont le second est peut-être le titre du cartulaire de Manosque, cité précé-
demment, sont en français, et sont signés par plusieurs des vassaux de Boé-
niond, parmi lescpiels les nus sont les grands odiciers de la cour d'Antioche.
If bailli, le connétable, le sénéchal, le maréchal d'Antioche; et les autres, des
seigneurs, vassaux, pour la pliqiart. du comté de Tripoli, les seigneurs do
(iibelet. du Boutron, de Maracl/'o, do la Gibrouille, du Puy, de Flamecourl,
dp Montolive, deCamerdais, otc]
Le prince Boémond mourut le 1 i^' jour de may, l'an 1276^ [le
mars 127^, selon le Continuateur de Guillaume de Tyr**]. 11 avoit
q)ousé, dès l'an laS^i, Sibylle, fille d'Aithon l", roy d'Arménie, de
laquelle il eut Boémond VII, comte de Tripoly, décédé sans enfans,
' Stero, ann. isliT. ' (''xl. ili/ilumal. 1. I. ii" i-ig, [). i53.
- Sanul. I. III, [)art. la, c. ix. — \ithoii. i5/i.
c, xxxii. — .lo. Villani, 1. Vil, c. xviii. — " Cml. iliplomnt. (. I. ii° o-'i , p. aGa ,
Monach. l'adiiens. I. Ill.ann. 1267. — Risli- -iGS.
nnger. — Rainald. aun. i2.56, n° /<5; ann. ^ Saiiiit. 1. III, [lait. i-3,c. xiv. — \i(lion.
î 967, n Gg. — Nie. de Trivetto. ann. 1967. c. xxix.
— Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXIV. " Continuât, de Guiil. de Tyr. I. XXXI\ .
c. Il, p. 65G, 457. c. n, p. lili-i; c. xix. p. /i()6.
I
es
LES PRINCES D'ANTIOCHE. 20!)
l'an 1 287 ; Isabelle, morte à marier; Marie , femme de Nicolas de Saint-
Omer, et Lucie, alliée à Narjot de Toucy '.
[A la mort de Boémond VII, Lucie, sa sœur, lut la véritabio princesse
d'Antioche; son fils, Philippe de Toucy ou Tocy, seigneur de la Terza, prit,
du chef de sa mère, le titre de prince d'Antioche, et mourut, dit-on, san>
postérité ^.
Cependant, si nous en croyons Etienne de Lusignan ^ dans ses Tableaux
généalogiques, Hugues, (ils d'Amauri, prince de Tyr, frère du roi Henri II.
épousa la fille du prince d'Antioche, Ugo, cou lafiglimla del principe de Antio-
chia. Quel était ce prince? Narjot de Touci, ou Philippe, son fils?
Toujours est-il certain qu'on voit, en i3io, un prince d'Antioche, nommé
HuGiES, figurer parmi les chefs du parti dévoué au prince Amauri. Lorsque
le retour du roi fut résolu *, Hugues d'Antioche prêta serment au roi Henri II .
entre les mains de la reine mère, avec les principaux chefs du parti qui avail
soutenu Amauri; et, peu après, ils s'en remirent à la clémence du roi ^
Ce Hugues était-il le fils aîné d'Amauri? Ce n'est guère probable. En effet,
par l'article li^ du traité (jui rendait la liberté à Henri II il est dit que le roi
cédera à son neveu le château de Crusocho, et l'on ne le (jualifie pas, en cet
endroit, de prince d'Antioche. En 1011, il est dif que Henri II ne montra
aucune mauvaise disposition contre le fils aîné du prince Amauri , à cause de
son jeune âge; et, en iSi/i ^ que le roi, après la mort de ses frères, était
tranquille , parce que ses neveux étaient dans un âge à ne lui donner encore
aucune inquiétude.
Ce jeune prince, presque enfant en 1 3 1 '1 , pouvait-il avoir joué un rôh'
politique en 1 3 1 o, comme chef de parti ?
A l'avénement de Hugues IV, fils du connétable Cui ( 1 3'^ 'i). personne n'osa
' Voir Les Comtes de Tripoli. ' Loredano. I. V, p. -i 70-271 ; traducl
• Du Gange. Hisl. de Constantinopk sous t'ianç. t. i, p. •297-'29g.
les Français, \>. 126. — Anselme. Hist. des " I.oredano. I. V. p. -aCi ; Iradiict. ti-anc
grands ojjiciers , t. II, p. Sgi. — Moréri , t. l. j). -jSS.
Dict. hislor. t. VI, p. 536. ' Loredano. I. V, \) -381 ; traduct. franr
' Chorograffia delV isola di Cipro , ■?.' ta- t. I. |). 3io.
hleau, à la lin du volume. " Loredano, I. V. p. 285; traduct. fra
' Loredano , I. V . p. a58 ; traduct. franc. t. 1 , p. 3 1 5.
l. I. p. a86.
raiic
^10 LES FAMILLES D'OUTRE-MEU.
parler en laveur des enfants d'Amauri ', prince de Tyr, (jui était l'aîné de Gui,
à cause du crime de leur père; et, d'ailleurs, leur mère n'était plus là pour
l'aire valoir leurs droits. Ce rpii suppose Hugues, le fds aîné d'Amauri , encore
bien jeune, puisqu'il ne |)ouvait les revendiquer lui-même.
IMus de cinquante ans après la mort de son père, ce même Hugues, lils
d'Amauri, appelé aussi Hugues d'Antioclie, réclama ses droits au trône, et dis-
puta la couronne à Pierre I" (1369)^. 11 abandonna bientôt ses prétentions,
moyennant une pension de .t,ooo ducats '; puis il épousa la fdle du comte de
Rohas, ce qui déplut au roi '.
Il y eut donc très-probablement deux personnages du nom de Hugues d'Aii-
tioche; mais d'où venait le premier? De qui, et comment avait-il reçu son
titre à une époque où le véritable titulaire, Philippe de Toucy, vivait encore?
En quelle année mourut-il, et quand Hugues, fds d'Amauri, lut-il investi de
son titre ? Enfin quand mourut ce deuxième Hugues ? N'est-ce qu'après sa
mort que Jean, frère de Pierre I", fut appelé prince d'Antiocbe^
Du Gange '^ a placé le premier Hugues d'Antiocbe parmi les membres de la
famille du surnom d'Antioche, sans dire aucunement qu'il ait été prince. Quant
à Jean, Thomas, Pierre d'Antioche, nommés dans les histoires du temps, de
1299 à 1 383 , ils étaient très-probablement membres de cette famille, comme
l'a pensé Du Gange.]
' Loredano,!. VI.p. 296;lraduct. tranç. ' Voir Les Comtes titulaires d'Édease ou de
t. I, p. 826. Rohas.
- Loredano, 1. VU. p. 35i ; traducf. ' Voir farticie suivant,
tranç. t. I, p. 386. ' Voir plus bas la généalogie de la la-
' Loredano. 1. VII, p. 35-i ; trad. p. 087. mille surnommée d'Antioche.
LES PRINCES TITULAIRES DANTIOCHE. 211
LES PRINCES TITULAIRES D'ANTIOCHE.
Les roys de Cypre, ayant perdu le royaume de Hiérusaiem, conser-
vèrent les titres et les noms des principales dignitez de ce royaume,
qu'ils affectèrent à quelques terres ou fiefs, dont ils revestoient les
plus grands seigneurs de leur cour. Entre ces titres, le premier fut
celui de prince d'Antioclie ', lequel ils donnoient ordinairement aux
premiers princes du sang. Le premier que je trouve en avoir esté re-
vestu - est
Jean de Luzignan, fils puisné de Hugues IV, roy de Cypre, qui fut
créé prince d'Antioche (et non de Galilée, comme escrit le chevalier
Loredan '), par le roy Pierre, son frère, incontinent après son avène-
ment à la couronne ; lequel luy confia encore le gouvernement de ses
Estats durant ses expéditions contre les Turcs de la terre sainte".
[Selon Amadi ^ Jean fut fait prince d'Antioche et connétable de Chypre,
par son père, le roi Hugues IV, au moment où celui-ci fit couronner roi de
Chypre Pierre son fils aîné, h ak novembre i358. D'après ce qui vient d'être
dit dans l'article précédent, Hugues d'Antioche, fils du prince de Tyr, Amaun,
vivait encore. Ces titres de j)rincipauté n'auraient donc pas été à vie? Quant
au titre de prince de GaUlée, il serait possible alors qu'on l'eût aussi accordé
à Jean, quoirp'il appartînt au prince Hugues, fils de Gui, fils aîné de
Hugues IV , lequel ne mourut cju'en i386.]
' Hist. de Chypre, c. xviii, p. 79. " Loredano, l. VI. p. 345; trad. franc
^ Cette assertion paraît devoir être modi- t. I, p. 38 1.
fiée par ce que nous venons de dire sur les ' De Mas-Latrie. Ilisl. Je Chypre, t. Il
héritiers et les successeurs des derniers p. 9 5o,3o8.
princes d'Antioche. ^ De Mas-Latrie, t. II, p. 325.
212 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
Mais, depuis, il conspira contre liiy ' avec les barons qui deman-
doient l'observation des anciens usages, et se joignit avec eux pour
l'assassiner. Après le décez de Pierre -, il fut étably par la haute cour
baile et régent du royaume, durant la minorité du jeune roy Pierre II,
son neveu, le i (3 de janvier i 368. Il fut tué par le commandement du
roy^, à la persuasion de la reyne, sa mère, en vengeance de l'assas-
sinat du roy Pierre I", l'an iSyS., et fut inhumé en l'église des frères
prescheurs de Nicosie. Il avoit espousé la fille de Jean du Morf, comte
de Rohas\ de laquelle il eut, entre autres enfans, Hugues, qui mou-
rut en otage en la ville de Gênes, et Jaques de Lusignan, qui fut
comte de Tripoli. Il eut encore un fils naturel ^ d'Alix de Gibelet,
femme de Philippes de Costa, nommé Jean de Luzignan, qui estoit à
la cour du roy Pierre II, en l'an iS-jli.
[Ce prince Jean, fils naturel de Jean d'Antioche '^, épousa, en i385, une
autre fille du comte de Rohas, par les soins de son oncle, Jacques I", qui l'avait
ramené de Gênes, et qui le fit baron ou seigneur de Baruth.
Plus tard, de iSg.^ à i3()8\ le prince Jean fut employé par Jacques I",
comme ambassadeur, à des négociations avec les princes d'Occident, et con-
clut une alliance entre Cbarles VI et le roi de Chypre, le 7 janvier iSgS.
En i38o, Jacques I" nomma prince d'Antioche Jean de Brie ^ pour le ré-
compenser de ses fidèles services. Ce seigneur, devenu lieutenant général du
royaume à la mort de Pierre II, avait puissamment contribué à la décision du
conseil qui donna la couronne au prince Jacques, alors retenu prisonnier à
' Loredano. i. VIL — Et. de Lusignan. ^ Loredann, 1. VIII, p. 679; trad. franc.
Hist. de Chypre, foi. là-j. t. Il, p. 69.
^ Assises de Jérusalem, p. Ii5&, 563 -,1.1, '' CAron. de Strambaldi. — De Mas-Latrie ,
p. /*. — Hist. de Chypre , j). \k']. — Wad- lUst. de Chypre , t. U, p. 896. — Loredano,
ding-, ann. iSyi, n° 9; ann. iSya, n° 26; I. IX, p. 5iG; trad. franc, t. II, p. 110.
ann. iSyS, n° 3. (Voir Les Seigneurs titulaires de Baruth.)
' Loredano, 1. VIII, p. 690; trad. franc. ' De Mas-Latrie, t. II, p. /lo/i, 698.
t. II, p. 82. — De Mas -Latrie, Hist. de ^99, 438-6^1.
Chypre, t. II, p. 365 et note 3. ' Loredano, I. IX, p. 5ii, 5i6; trad.
' Loredano, 1. VIII. p. 455, 661 ; trad. franc, l. II, p. loli- 109, iio. — De Mas-
Cranç. t. II, p. 'n . /19. Latrie, t. II. p. 891 , 893-394.
LES PRINCES TITULAIRES D'ANTIOCHE. in
Gênes. Il eut aussi le titre de prince de Galilée', et fut pourvu de la dignité
de turcoplier de Chypre.]
Jean de Luzignan, fils aisné du roi Janus, porta la qualité de prince
d'Antioche^ du vivant de son père, avec laquelle il paroist au contrai
de maria|Te de sa sœur avec Louys, duc de Savoye, l'an 1682.
Charlotte de Luzignan, fille unique et héritière du roy Jean 11',
['ut créée par son père princesse d'Antioche; lequel titre elle commu-
niqua à Jean de Portugal, duc de Coymbre*, petit-fils de Jean, I" du
nom, roy de Portugal, que son père luy fit espouser en l'an ii56 .
en laquelle année il fut associé à l'ordre des chevaliers de la Toison
d'or, par Philippes le Bon, duc de Bourgogne, au chapitre tenu à la
Haye, en Hollande, prenant alors la qualité de prince dAntioche et
de régent du royaume de Cypre. Mais il jouit peu de temps de ce titre,
ayant esté empoisonné incontinent après par le chambellan de la
reyne, et par l'ordre de cette princesse. 11 fut inhumé en l'église de
Saint-François de Nicosie. Charlotte fut depuis reyne de Cypre.
SoR Di Naves ayant esté laissé par la reyne Charlotte ' pour com-
mander dans Cerines durant la guerre qu'elle eut avec Jaques, son
frère naturel, fut gagné par ce roy, et luy remit la place entre les
mains, aux conditions de le faire prince d'Antioche et de luy donner
Charlotte, sa fille naturelle, en mariage; ce qui s'çxécuta en l'an 1 /16/1.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. II, fol. 79 v°. — Loredano, I. X, p. 687; tratl.
p. 396-600. franc, t. II, p. i85. — De Mas-Latrie, Hist.
' Guichenon, Hist. de Savoye. de Chypre, t. III, p. 8i, note 2.
^ Généalog. de Lusignan, p. 91 v'. ' Loredano, 1. II, p. 680, (J8i ; trail.
' Et. de Lusignan, Histoire de Chypre, franc, t. II, p. a8o, 281.
■2\>i LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
DE LA FAMILLE QUI PORTA LE SURNOM D'ANTIOCHE,
ISSUE DE L'EMPEREIR FRÉDÉRIC II.
La taïuille qui porta le surnom d'Antioche est fort célèbre dans l'his-
loire d'Italie. Gomme il est constant qu'elle est issue de l'empereur Fré-
déric 11, il n'est pas bien certain pourquoy elle a pris ce surnom. Cet
eaqjereur eut plusieurs bastards, dont l'un mourut en prison en la
Pouille, l'an i235, suivant Alberic'; un autre mourut aussy en la
Fouille, l'an 1269, au rapport de Mathieu Paris ^, qui fait encore men-
tion de Henry, que l'empereur Frédéric avoit coutume, dit cet auteur,
d appeler son fds naturel. Cet Henry n'est autre que celuy qu'il appelle^
indifféremment de ce nom ou de celuy d'Encius'', qui fut roy de Sar-
daigne au droit de sa femme, Adelasie, qu'il espousa en Sardaigne
fan 1238, au rapport d'un auteur^ de son temps. Ptolémée de Lu-
ques s'est asseurément mépris lorsqu'il a avancé que cet Encius estoit
légitime, et qu'il estoit issu du mariage de Frédéric avec la fdle de
Jean de Brienne, roy de Hiérusalem, contre l'autorité des meilleurs
écrivains. Un auteur du temps de Frédéric ^ dit qu'il vint du mariage
de cet empereur avec une dame de la famille Anglienne. Outre ces
bastards, il en eut encore deux autres", fameux dans l'histoire, sça-
\n\]\ Mainfroy, qui fut roy de Sicile, et
Frédéric, qui fut surnommé d'Antioche, que Ricordano dit avoir
' .Alberic. ann. ii235. ' Ricard, de S. Gerniano, Chron. ann.
' Matb. Paris, p. 5i3. 1289, laio.
' Math. Paris, p. 38o. ' knonymus. De Gestis Frederid, p. jB!i.
' Matli. Paris, p. 376. 679, dS-], 5i3. ' Monach. Paduaii. C/o-. 1. 1. ann. 1967.
FAMILLE QUI PORTA LE SURNOM D'ANTIOCHE. l>I5
esté le premier de ses fils naturels'. Il est parlé de ce dernier dans une
lettre qui est insérée dans Mathieu Paris ^, de laquelle nous appre-
nons que, non-seulement il estoit son fils, mais encore qu'il Tavoil
estably son lieutenant général dans la Toscane, d'où quelques-uns^
luy ont donné le titre de roy de celte province. Il est qualifié frère dp
Mainfi'oy, roi de Sicile, en l'histoire de ce prince*. Hicordano Males-
pini^, qui vivoit en l'an 1281, en laquelle année il a fini son Histoire
de Florence, écrit qu'outre les enfans légitimes que Frédéric eut di-
ses femmes, il eut encore, d'une autre dame, Frédéric, duquel soiil
issus ceux qui furent surnommez d'Antioche, Mainfroy et le roy Enzo.
Ptoiémée de Luques convient aussy que Mainfroy estoit fils de Fré-
déric, ajoutant c[u'il l'eut de la fille du prince d'Antioche, que cet em-
pereur espousa publiquement, luy ayant fait croire que sa femme es-
toit morte. Mathieu Paris'' parle en quelque endroit de la mère de
Mainfroy, et dit qu'estant près de sa mort elle pria l'empereur de
l'espouser, tant pour mettre son ame dans le repos de conscience, que
pour légitimer, par ce moyen, les enfans qu'elle avoit eus de luy, ce
qu'il fit; d'oii Mainfroy prit sujet depuis de prétendre aux Estais de
son père. Il est constant, néanlmoins, que Mainfroy ne vint pas de la
fille d'Anlioclie, et que la mère de Mainfroy esloil Italienne, et se nom-
mait Bianca Lama, et qu'elle estoit de la noble famille des marquis de
Lanza, en Lombardie'. De fait, d est nommé en son contrat de ma-
riage avec Béatrix de Savoye, Manfredus Lancea. Elle estoit sœur de
Cauvain et de Frédéric Lanza, qui eurent plusieurs dignilez dans le
royaume de Naples sous le règne de Mainfroy, leur neveu. S'il est
véritable' que cette dame, mère de Frédéric, qu'Anmiirato ' et Cos-
' Ricordano, c. cxxiii. ' Ricordano, c. cxlviii. — Anonyniiis,!»!
^ Matli. Paris, p. 679, ann. la/iG. relms gestis Frederici et Maiifredi, p. ySi .
' Cuspinian. Freder. II. — Zurila.l.IIL 76/1, 8o5, 81 1, 845. — Gostanzo, i"parl.
c. Lxvii. Dell' islor. Sicil. 1. VU , p. 958. — Preuves du
' Anonynius . De Gestis Frederici et Man- l'histoire de Savoye, p. 7 1 .
fredi, p. 789. ' Cuspinian. loc. cit.
' Ricord. c. cxn, p. 77. ' \mm'u alo. Nella famigl. Gesnalda ,l-U.
' Matli. Paiis. ann. 1256. p. 62G. p. 5.
2ir> LES FAMILLES DOUTRE-MER.
(aiizo ' nomment Béalrix, ail esté fille du prince d'Antioche, comme
veulent encore ces derniers auteurs , ce fjiie j'estime fort incertain, il
faut qu'elle ait esté fille de Boémond III, comme Coslanzo escrit for-
mellement, et qu'elle soit issue de l'un de ses mariages, dont la plu-
jiarl furent illégitimes. D'autres'^ tiennent que Frédéric eut le surnom
d'Antioche, pour ce qu'il y fut élevé durant le voyage de son père en
la terre sainte. Mais Ricordano Malespini^ semble dire que, lorsque
Frédéric II se banda contre le pape Honorius III {su), U revestit ses
iMifans légitimes et naturels de divers titres; qu'il fit élire Henry roy
d' \iemagne; qu'il fit Conrad duc de Savoye; Frédéric, le premier de ses
enfans naturels, duc d'Antioche; Enzo, roy de Sardaigne, et Mainfroy,
duc de Tarente; d'où il est à présumer que c'est de là qu'il fut sur-
nommé d'Antioche. L'histoire remarque que Frédéric acconq)agna son
frère Mainfroy en toutes ses expéditions, et dans les soulèvemens qu'il
entreprit contre l'Église; ce qui attira à l'un et à l'autre* les censures et
les excommunications de l'Eglise.
Costanzo dit que Frédéric, qu'il qualifie mal prince d'Antioche,
aussy bien qu'Estienne de Lusignan^ en ses Généalogies, espousa une
dame romaine qu'il nomme Marguerite, et qu'il eut d'elle Conrad et
Marguerite d'Antioche, laquelle eut une fille nommée Béatrix, mariée
avec Opicin Spinola, gentilhomme génois, et mère d'Argentine, qui
espousa Théodore Paléologue, marquis de Montferrat. Filadelfe Mu-
gnos parle autrement des enfans de Frédéric, écrivant qu'il eut, outre
Conrad, deux filles, dont l'une, nommée Isolde, espousa Berthold.
marquis d'Hérembourg[Hokenbourg], en Allemagne, et Béatrix, femme
d'Opicin Spinola. Quelques-uns'' tiennent, sans beaucoup de fonde-
ment, que Frédéric fut allié avec Marie, fille de Boémond IV, prince
d'Antioche, et de Mélissende de Cypre, sa femme; laquelle céda ses
droits sur le royaume de Hiérusalem à Ciiarles \", roy de Sicile.
' Oostanzo, toc. cil. aiin. 1382, 11° 26; ann. laSi, n° i5; ami.
' Filadelfe Mugnos. 1 285 , n" 9.
' Ricordano, c. cxxiii. ' Et. de Lusignan. c. xxv. foi. 35.
* Oderic. Rainald. ann. i-2i>li. n" 5a; " iil. de Lusignan.
FAMILLE QUI PORTA LE SURNOM DANTIOGIIE. "217
Conrad d'Antioche est vulgairement surnommé par les auteurs ^ Ca-
/)itlo ou Cajmtio, à cause de la terre de Capici, en Sicile, (|iril eut du
chef de son père. Il posséda aussy les comtez d'Alba et de Gclauo, eu
Calabre, et les terres d'Albaïde et de Catribil, en la Catalogne, (\u\
luy furent données par Constance, reyne d'Aragon, sa cousine. 11 fut
pris- par les troupes de Charles I", roy de Naples, après la bataille
de Bénévent, dans la Sicile, où il avoit esté envoyé par Conradin pour
s'en rendre maistre. Ricordano escrit <[ue Guy de Montfort, chef des
troupes de Charles, qui le prit^, luy ht crever les yeux, et Fazel'
ajoute qu'il le fit pendre ensuite; mais ces auteurs se sont mépris, car
d vécut longtemps depuis et fut un de ceux qui, en 1 an ia8i, por-
tèrent le roY Pierre d'Aragon à embrasser l'entreprise du recouvrement
de la Sicile, proposée par Prochyte^; ce que nous apprenons de Su-
ritaS et d'une épistre du [jape Martin IV ^ qui ajoute qu'il fut pris
avec Conradin, en la bataille que le roy Charles renqiorta, et qu'il
eust esté décapité conmic luy, si le pape Clément IV n'eust intercédé en
sa faveur, Charles luy ayant accordé sa grâce sous les sermens qu'il
luy fit de luy estre fidèle; ce qu'il ne tint point. Il est probable que
Conrad d'Antioche, qui, en l'an 1012, vint, avec la noblesse romaine
f.t cinquante chevaliers de sa suite, au-devant de l'empereur Henry VII
loi'squ'il arriva à Piome, estoit quelqu'un de ses enfans^ Car on ne
peut pas dire que ce soit le premier Conrad. Tant y a que Fazel , et
après luy Vignier', se méprennent quand ils luy donnent le titre de
prince d'Antioche; et le dernier encore plus, lorsqu'il dit que ce fut
sur luy que Bendocbar s'euqjara de la ville d'Antioche.
[Le récit de Du Gange, l'ii eu qui concerne Frédéric et Conrad tl Anliothe,
' Ricordano. e. clxxx. — Rainald. ann. ' J. Villani.
1267, n" 9, 19; ann. 1268, n°' i5. 34. " Surita, I. II, imiic. |). 1 iG.
■" Anoiiymus, De Rébus gcslis Frederici, ' Rainald. ann. 1282. n"2(J; ann. 128/1 .
p. 859,883. n° i5; ann. 1286, n° 9.
' Vignier, /)/W(oî/(. ann. 1268. ' Albertin. Mussal. De G'cs/w //f/»7V/ 177 .
" VaicW.UeRehmsicul. poster. decA.WW I. \III.[). U'i.ho.
I-. m, p. /1.58. '■' Fazt'li. l'I Vignier. locis citai is.
218 LES FAMILLKS DOUTRE-MER.
est (rès-confiis. Nous résumons ici, d'après les renseignements qui nous sont
ronnnuni(|U('s |)ar M. Huillard-Bréiiolies, ce que l'on sait de plus certain sur
ces deux persoiuiages. Frédéric d'Anliocbe était le second des fds naturels de
l'emijereur Frédéric 11. Au connnencement de l'année i aie, il était déjà marié
el investi d'un apanage dans l'Abrazze. Il ne porte pas encore à cette date le
surnom d' AutiorJic , (pii lui lui donné plus lard , probablement parce qu'il avait
sur la j)rincipauti' (rAnlio( be des pré'Ienlions doni la cause nous est inconnue.
De juillet la/iT) ius(prà la mort de Fiédéric 11 en i25o, il fut vicaire général
de l'Fmpire en Toscane; il porta même, en iq/iS. le titre de roi de Toscane
et di^ prince d'Anfioclie; mais la \\wv\ de l'empereur fit évanouir ces belles
espérances. Frédéric d'Anliocbe lui créé ou confirmé comte d'Alba, de Celano
et de Loieto, parle roi Conrad; il mourut sid)itemenl peu après le couronne-
ment de Mainl'roi, vers la fin d'août ifjôS.
Sa femme Marguerite, d'une noble famille r(jmaine, bii avait apporté en
(loi le cbàteau de Saracinesco. situé aux environs de Tivoli. File lui donna,
comme le dit Du Gange, deux enfants, Conrad et Marguerite d'Antiocbe. Mais
ce Conrad ne fut jamais surnounné Caputo ni ne fut seigm-ur de Capici. Notre
auteur le confond avec Conrad Capece, un des derniers ])artisans en Sicile de
l'infortuné Conradin. Ce qui a pu causer cette méprise, c'est (pie tous deux
eurent une fin lragi(pie et à peu près semblable. Conrad d'Antiocbe, étant alb^
rejoindre Conradin, (pii le créa prince des Abruzzes, fut fait prisonnier à la
bataille de Scurcola (août i •2i\S). F|(argné par Charles d'Anjou, il fut échangé
contre les frères du cardinal Gaétan, que Béatri.x, sa femme, gardait en otage
dans le cbàteau de Saracinesco. Ayant ensuite réussi à gagner la Sicile, il y
lui pris deux ans après |)ar Guj de Monlfort, (pii le lil aveugler, châtrer et
pendre à un gibet.]
CoiinuP espousa Béatrix, fille de Gaivano Laiiza, second comte de
Fundi, et en eut trois lils, Frédéric, Henry, Gaivano, Bartliéleniy, ar-
chevesqiie de Palernie en l'an lagB, et François, (jui luy succéda en
cette dignité, en l'an i 3 1 i '. llocchus Pirriis nous ^ a donné les épitaphes
de ces deux archevesques, qui les disent issus du sang impérial;
' Costanzo. — \uinnra(o. — \lugnos. ' Roccluis Pirrus, l. 1. p. i5.5, i5G.
■ Siirita, tnd. aiin. i ;i i S. .'iSo. — Cnahcrus. T(diul.i<ic>ills,n°'6'j,()>'>.
FAMILL1-: OUI PORTA LE SURNOM D'AMIOCHE. 219
comme aussy celle de Frédéric, qui y est qualifié chevalier et frère
de Barthélémy, archevesque de Panorme, et ra])|iorle sa mort au
22*= jour de juillet, l'an i3o5. Ce dernier fut inhumé en la mesmc
église cathédrale, en une chapelle qui est sous terre.
Fkédéiuc d'Antioche, II^ du nom, paroist après ccux-cy. Il fut créé
comte de Capizzi par Frédéric, roy de Sicile, en l'an i 336 '. Mais, deux
ans après, il se révolta- contre le rov Pierre, qui avoit succédé à Fré-
déric, et se rangea du costé de Robei't, roy de Naples; et enfin mou-
rut en combattanl ' poui' luy, au siège de Melazzo, au mois d'aoust,
l'an iSia.
11 fut inhumé honorahleinent en l'église du cliasteau de Sainte-
Lucie, près de cette ville, par le roy Pierre, dont il estoit parent. Ses
biens, qui estoient grands dans la Sicile, au rapport de Fazel et de
Costanzo, furent donnez à Rémond Pei'alto, sous le titre de comté de
Calatabilleta. Il avoit espousé Marguerite, comtesse d'Escolo, dont il
eut un fils, nommé Pelruccio, et quelques filles, sçavoir, .leauue .
mariée en l'an i3i5 à Francesco Gesualdi, avec 1,200 onces d'or de
dot, Antonella et Caternella *.
Fazel dit que ce Frédéric estoit lils de Pierre d'Axtiociie, lequel,
quoyque noble d'extraction, avoit peu de biens, et fut enrichy par le
roy Frédéric, qui luy donna divers emplois , et le lit son grand chan-
celier, laquelle dignité il possédoit en l'an i325. Costanzo parle de ce
Pierre d'Antioche en divei's endroits, de sorte qu'il seroit piobable que
Pierre fust fils de Conrad. Filibert[Filadelfe] Mugnos escrit, plus proba-
blement, que son père se nommoit pareillement Frédéric, et (|iril décéda
l'an i3o5; et ainsi ce Frédéric 111 estoit fils de Frédéric, lils de Con-
rad. Ces deux auteurs font encore mention de François et de Simon
' Fnzell. De Rehus skul. poster, dcc. 1. IX. — Surita. ind. I. III. p. 18a. — (iostafizu.
c. m, p. 48a ; c. iv. p. 48.5, 48G, /187. — i. X, p. .3/ii et seq.
Costanzo, Dell' istor Sicil. part. 1", i. IX. ' Fazell. — Surita, p. 187. -Costanzo.
p. 436 a, 437 c. p. 346.
" Fazell. De llelnis firnl. poster, ilee. 1. IX. ' .Aiiiiiiirato. 1. II. p. h. — Fazell.
28.
'2-2Ù LES FAMILLES DOllTRE-MER.
I) Antioche, cousins germains de Frédéric. Simon fut père de Bauthé-
i.KMV d'Antiociif. ', ([ui eut du roy Pierre I" le gouvernement de la
ville (le Randazzo, et espousa la iille de Nicolas Gesareo, chevalier.
iialilMe Messine. Ce Rartliéleiny eut aussy, du roy Pierre II, la confis-
cation des biens de Lujx) Gai'diola. Enfin le duc Délia Guardia, en la
Généalogie des lliilli de Naples -, dit cpie (Conrad d'Antioche, comte
de Gapizzi, espousa Govella [fdle] de Giordano Rufli , comte de Montalto.
et (le Margueiilc. comtesse de Cleiinont, sa seconde femme, et le qua-
lilic ai'rière-petit-fils de I'em])ereur Frédéric. De sorte qu'il faut qu'il
ail esté (ils et successeur de Frédéric d Antioche, comte de Capizzi.
.Te ne veux |)as oublier en cet endroit que j'ay remarqué un Geokoks
I) Amiochk, (pii s(niscrlt. avec li' litre d'amiral de Sicile, quelques titres
du roy Hogei', des années i i •>') el i i 'i>, sans (pie je s(;ache d'où ce
stniiitm hiv esl ddiinc \
' Mufjiios. ' Roccbiis PiiTiis. Archiepisc. Messnn,
' l'ciffc :^)'>i. |). '^o-2\ Arrhippisc. C.iiUin. |). 20.
LES SEIGNEURS IVAP.SUR. -l-Il
LES SEIGNEURS D'ARSUH.
La ville d'Arsur, dite par quelques auteuis Arsul' cl Aisutli [on
même Assur], place maritime assise j)iez du comté de Japlic, l'ut au-
trefois appelée i4Ma))a«n's, du nom d'Aiitipater, père d'Hérodos'. Gode-
froy de Boudlon, l'ayant assiégée, fut contraint de lever le siège par le
défaut de vaisseaux qui coupassent les vivres du costé de la mer; la
gloire de la prise de cette place ayant esté réservée à sou frère Bau-
douin, qui s'en rendit maistro incontinent après, par le secours des
Génois et des Pisans". L'histoire ne remarque pas à qui elle liil donnée
alors, ny qui en fut eslabli gouverneur; mais il est probable que
.Iean, surnommé d'Amir par Guillaume de Tyr^, et qui accouq)agna
le roy Amaury au voyage ({u'il fit à Gonstantinople, Tan i 170, en
estoit seigneur [])uisqu'en cette qualité il signa, connue témoin, un
acte du roi Amauri, 18 avril 1 17^ \ et un autre de Baudouin I\ , en
1 1 77 ■']. et que Mélissende, qui espousa
Jean d'Ibelin, fils de Balian, H'' du nom, seigneur d'ibelin [appeb'
communément le vieux sire de BarulJi\, estoit sa fille; au droit de la-
quelle son mary devint seigneur d'Ai'sur, ainsy que nous apprenons
' \lbr!rtus Aquensis, 1. Vil, c. i et seq. Willelmus Tyr. I. X. c. \iv. — Ecknnl.
— Willelmus Tyr. 1. I\, c. ix. — Cliron. a[uifl Marlène. Ampliss. Coll. (. V. cnl. 5-25
oWcH/.p.Si. — Samit. I. II , part. /i , c. x.w ; e. .5a() e.
I. ni. part. 1/1, c. 11. — Fiileher. Carnot. ^ Willelmus Tyr. 1. XX, r. \\i\.
I. Il, c. vu. — Cod. diplomnl. t. l, p. hho. ' Coi. diphmat. t. I. ii' -.^oi, |). -ihh.
— Cartul. S. Sepulc. p. doi^. '' Cartularliirii Simcti Sepiilc. n" i(i().
' .Ali)ertus .Aqiiensis. I. \lt. c. i.iv. — p. 3o8.
^22 MvS FAMIM.KS I) OLiTIîE-MKIt.
tlii lJ[iiia{;o froiitre-nicr ', où loiildnis rinipriiiu' poi'lo mal lo siffiiof
(If Sin; au lieu d'Arstir.
I Un (li's (liaiiilies du liijjiiajje (rouirc-iiior (|iie n'ont publiés ni Labbe, ni
i-a Tliauniassiùre'-, nous a]i[iren(l (juo le picMnicr Jean, seij;ncur d'Arsur,
ilonl le ])('■!■(■ n'est pas nommé, mais (■lait avant lui seigneur d'Arsur, épousa
Helvis, lille d'Aiiseau de Brie, et mourut avant elle sans postérité '.
Sa sœur Méi.isse^de, héritière de la seigneurie d'Arsur, épousa en premières
iiores Tlieri d'Orguenes, doiil elle n'eut que des filles, mortes jeunes.
(le Thehi ou TiiiERRi fut donc, par sa femme, un seigneur d'Arsur, ipii doit
se placer entre le premier Jean et Jean d'Ibelin, le Vieux Sire de Barutb. On
voit en efl'et un Thicrri d'Orgue, ou de (hra. figurer j)armi les témoins de
deu\ actes, l'un de Henri de (Ibampagne, roi de Jérusalem (5 janvier t igi)''-
l'autre du roi Aimeri (août i 198)^, et un Thierri de Asca, avec le titre de
seig'ueur d'Arsur. souscrire un acte du roi Aimeri (octobre i 1 98)''. Les témoins
sont à peu près les mêmes dans les trois actes.
il n'est guère douteux (pie ce Thierri de Asca, seigneur d'Arsur, ne soit le
même ([ue Tliiei'ri de Orcn, d'Orgue, d'Orgueiies. |)remier mari de Mélissende,
et, comme tel, seigneur d'Arsur.
OuanI à la femme du \ ieu\ Sire de Baiiitli. l'ancien texte du Lignage
d'outre-mcr " la nomme Mélissende: la (lontinualion de (iuillaunie de Tyr *
(lit ipi'il était marié à la suair de Henouart de Népliin, contre lequel, non-
obstant cette alliance, il prit parti en faveur de Boémond IV, le Borgne, vers
l'an 1 9 0 6 .
Le nouveau chapitre, déjà cité'-*, du Lignage d'outre-mer. acçord(» les deux
passages. Cette sœur de Benouart, fille de Baimond, seigneur de Néphin,
nommée Heln's. fut In iiremière femme de Jean d'Ibelin. sire de Barutli: elle
' Lignages â'oulrc-mer. c. vi, p. 43o; " Coil. diploinal. t. I, n" 8. p. 287.
«lit. lîeugriot, t. 11, c. viii, p. /|/i8. ' Lignages d'oulre-iner, é(\il.Lahhf.c\i:
^ Lignages d'oulre-mer. édil. Beiignot. édil. Beugiiot. c. mil
t. II. c. XI, p. /i5i. ' Coiitinuiil. (le (iuill. de Tyr. I. \\\l .
' Lignages d'oulrc-mer,éà\i.Lix\)he. cm; e. i\. ji. 3i5.
f^flit. Beugnot. c. vin. " Lignages d'oulre-mer, c. xi. éiJit. Beu-
Cod. diplomal. I. I. 11° 81, p. 87.
(ïod. diplomal. I. 1, n" 189. p. 235.
LKS SEIGNEURS DARSIJR.
22H
eut do lui nni\ fils, qui moururent jeunes, et elle nidurut peu aprrs. Jean d'I-
belin. en secondes noces, épousa Mélissende. Ainsi il n'était pas encore sei-
gneur d'Arsur en 1206.
Voici, pour plus de clarté, le tableau de la ;;énéalogie et des alliances des
seigneurs d'Arsur, tel (]u'il résulte du Lignage d'outre-nier " :
}ÎAi,nx 11 . d'Ibelin.
seigneur
(l'A
rsur.
—
"jEAN^r
seign''iir <-
JEAN ,
seigneur d'Arsur.
épouse Helvis,
aiio
d'Anseau de Brie ,
mort sans postérité
a. Mélissende,
veuv.- ,h- TIkmI
d'Urguenes ,
dont sept lilles
niorf es jeunes.
'Ibelin ,
ni.r ,
0 Barulh.
1 1
Ci^'i FILS 1. Isabelle,
morts nonnaJD.
jeunes.
3
LE
1 1
Hue a. Baiidouin ,
Fort. st^ni.'<-hai.
2
co
de
.GlI, a. B
inélablo s
Chypre, de 1
ALU.N , 2. JEAN
eur d'Ibelin .
iirulb. seigneur
d'Ai-snr.
Raiuo.nd,
Sf'igneurde Néplnn.
1 . ÏIkLOïS KcLANTlNE, KESOUAnT.
OU Hblïis. épouse stig;neui
Rohart de N.i|ilii]].
seigneur
deCayphas.
IltLvi^, Agnès.
épousi' épouse
Geoiïroi Bovere! .
Pinilniti. à Gènes.
BALIAN,
seigneur d'Arsur
actuel.
Gilles Polilaix
seigneur
deCayidias.
Jean d'Ibelin, seigneur de Baruth, et d'Arsur par sa l'enune Mélissende
mourut après le 7 août 12 3.6, date d'une lettre adressée à lui probablement
par le pape Grégoire IX '^; ce qu'il y a de certain, c'est que, dans le courant
d'août, même année, il figure encore comme téinoin d'un acte du roi de
Chypre, Henri V' \]
Je crois que ce fut de son temps que Saladin prit Arsur*, que le
vaillant Hugues de Tabarie, fds du prince Gautier, reprit depuis sui'
luy; car, après la délaite du roy Guy, l'an 1 187, par ce sultan, Hugues
sortit de Tyr avec quelques troupes, prit d'assaut cette place, tua
tous les Sarrazins qui se rencontrèrent à sa défense, et fit prisonnier le
gouverneur, ce qui étonna lellemenl Saladin qu'd n'osa hazarder en-
' Lignages d'outre-mev, édit. Lai)l)e, r. \ 1 ;
édit. Beugnot, c. viii, xi.
' De Mas-Latrie, llist. de Cln/pre . t. II.
]). Tm); l. III , |). 0/10.
■' De Mas-Latrie. Hisi. de Chypre. [.
p. (JSg.
' Expcdil. iisint. Frcder. 1 , p. ôo.
03'i
T. ES PA MILLES l)()I THE-MEP,.
coir une lois k" siéjjc <1 Arsur, ([iioujuil se lusl rnidii iiiaislre de
|)i('S(|U(' toutes les autres places fie la terre sainte.
\)u rnariafTc de Jean avec Milesende ou Mélissende, vinrent entre
autres eid'ans, Balian, seigneur de Barut, Baudouin, séneschal de
(i\pre, et
Jkan n'IisKLi.N, III'' du nom, connestable du royaume de Hiérusalem '
[vers laai], (|ui eut en partage la seigneurie d'Arsur-, du consente-
ment de ses trères. Il fut encore clioisy baile ou régent de ce royaume^
pour [Henri l", en 1260, puis pour] Hugues II, roys de Cypre [di-
gmtr «|u'il céda à son cousin, Jean d'ILelin*, comte de Japlie et d'As-
calon, et qu'il recouvra trois fois. Il en était investi] en l'an 1268; en
laquelle année il mourut. Il espousa Alix, lîlle de Rohart, seigneur de
<lavplias^, de laquelle il eut un lils qui suil.
B\LiA.\ d'Ibelin, fds de Jean, succéda à son père, en la seigneurie
d'Arsur, et en la dignité de connestable de Hiérusalem [dont il ne fut
revestu qu'en 1 968*']. Le roy saint Louys, estant à Acre, en Fan 1 •2.'")6".
le fil chevalier le jour de Pasques, auquel temps Balian esj)ousa Plai-
sance, fille de Boémond V, prince d'AntiocIie, pour lors veuve d'Henry,
roy de C-ypre. Mais le mariage ayant esté dissous* d'un mutuel consen-
tement [et par linjonction expresse d'Alexandre IV ^], quatre ans après
[1268], il s'allia avec Lucie'", fille de Jean Gauvain, de laquelle il eut
Jean; Ermelliue, qui l'ut mariée dans la Pouille; Jeanne, fenune de
' Joiiiville. [). âi8; édition Du (iange,
j). 102, et Oljserv. [I. yo.
" Cad. diploinat. t. 1. n' lai. p. ikh:
Il iSa. p. 107-161, 528. — Lignages
d'nvtre-mer. c. vi.
Saillit. I. III, part. 12. c. iv, \, \i. —
Ai-sises du royaume de Jrnis. apud Lalibe.
t. I, p. 50 1.
' \ oir les Bois de Cliypre, [1. ()3.
' Lignages d'oulrc-mer. c. vi.
' Goiiliiiuat. de (niill. de Tyr, I. .\XXI\ .
c. \i. p. ho"].
' Saiiut. 1. m, part. la.c. iv. — •Contiii.
ileGuili. de Tyr. \. XXXIV, c. 11, p. 44 1.
' Siinut. I. III. part. la. c. \. — Conti-
nuât, de Gnill. de Tyr, 1. XXXIV. r. m.
p. hh'i.
° De Mas-Latrie, t. II. p. 68. 6(|.
"'Lignages d'outre- mer. c. vi. |i. ?)-j!i.
édit. Labbe.
LES SEIGNEURS DARSUR. 225
Baudouin du Morl', seigneur de Stambole; et Nicole, mariée à Tliibaul.
de Bessan. Balian ' vendit la ville d'Arsur avec ses dépendances, eu
l'an i25i, aux chevaliers de i'Hospital de Hiérusalem, à la charge de
luy payer tous les ans i,ooo bezans sarrazinois-, qu'il (|uilta depuis à
Hugues Revel, grand niaistre de I'Hospital en l'an laOy, à cause
que le sultan Bendocbar s'estoit enijjaré d'\rsur sur luy, dès lan
[Dans un acte du i" mai 1261 ', Balian d'Iljclin énumère les vassaux di-
la seigneurie d'Arsur qui , en vertu de cette vente , devaient être payés par
l'Hôpital, et réciproquement lui devaient service.]
Enlin ayant esté fait bade ou régent du royaume de Hiérusalem ■'
[en 1268, et laissé avec cette quahté dans Acre, en octobre i-jyti.
lorsque le roi Hugues III abandonna cette ville], il mourut peu de
temps après*^, sçavoir l'an 1277. Sanudo'' dit (|ue les chevaliers hos-
pitaliers ne laissèrent pas de payer au seigneur d'Arsur, après sa ])erte\
la somme de 28,000 bezans, tous les ans, ce qui se doit entendre
ius(|ues au quittement qu'il en fit.
Jean d'Ibelln, fds de Balian, qualifié seigneur d'Arsur", s'allia avec
Isabelle, fdle de Balian d'Ibelin, séneschal du royaume de Cypre, et
eut d'elle Balian, Guy, Alix, Marguerite et Lucie.
[Jean d'Ibelin fut nommé connélahle du royaume de Jérusalem'" (hi vivant
' Saillit. 1. III, part. 12. c. vi, vu. —
— Continuât, de Guill. de Tyr, I. \XX1V,
c. IV, p. 6/iG.
" Caiiiil. de Manosqiie. — Cad. diplomal.
t. 1, n" 1/49, p. 189-191.
' Rainald. 11° h\. aiin. ii>G5. — Contin.
Inc. cit. p. hbo.
' Cod. dijtlomnt. t. 1, 11° 1 /to, p. 1 7 ! -1 7,].
-—Assises de Jerusnlern, édit. Beufjnot, t. I.
p. 355 , note.
" Saniit. I. III , c. XIV. - Contin. de Ciiili.
de Tyr, 1. XXXIV. c. .\i.. p. ôk'j: c. xwiii.
p. h^h.
" Saiiul. I. tu, c. \u. — Continuât, de
(iuill. de Tyr, I. XXXIV, c. m. p. '.78.
'' Sanut. 1. III, part. 1^1. c. 11.
' (>'est-à-dire après la [lerle d'Arsur : [ins
cjus amissioueiii , comme dit Saiiudo.
'■' Ligiiagcs d'oulrc-incr, édit. Labbe, cm .
p. i39;édit. Beugnot. c. vin, p. hUiy
"• Continuât, de Guill. de Tyr. 1. \X\ \ I .
c. \VI . p. /l()3.
39
-22(1 LES FAMILLES DOIITRE-MER.
même de son père, en 127a. Il vivait encore en i3ofi. puisqu'il est nommé
comme témoin d'un traité deconnnerce ' du prince Amauri, régent du royaume
de Chypre, avec Venise, à la date du 3 juin de cette année.
11 (uit pour successeur, au titre de seigneur d'Arsur. ^Al.IA^, son fils. (pu.
eu cette (pialilé, souscrivit un acte- du roi Hugues IV, de (Ihypre, le ^j sep-
lend)r(^ 1 0'i(S.|
Piiii.ii'PK i)"li!ELi\. lieutenant de Jaques de Luzignan, séneschal du
ro^jaunie de Cypre, est (jualilié seigneur d'Arsur, en l'an i368 [ou
plutôt i;5G()]. aux Assises du royaume de Hiérusaleni^ [lors de la
réunion des seigneurs qui suivit immédiatement la mort du roi
Pierre l' [
[Le -30 mai précédent, i3()8, ilu vivant de Pierre 1", il avait été témoni
d'un acte * relatif au payement du douaire de Marie de Bourbon.
Le l'y janvier i3(k), il lut un des assassins de Pierre I" ^ et Guillaume de
Machaui lui impute d'avoir porté les premiers coups.
Le 16 novembre i36(), il fut un des seize notables désignés pour la révi-
sion du livre des Assises ".
On ne sait s'il était lils ou pelil-liis de Halian d'Ibeiin, ou de Gui. son
frère.]
Le seigneur d'Arsur avoit droit de haute cour, c'est-à-dire coin-,
coin ou monnoye, et justice, et avoit. à Saint-George de Sébaste, coin-
de bourgeoisie et justice''.
' De Mas-Lalrie, t. II, p. io3.
' De Mas-Latrie, t. Il, p. i43.
Assises de Jérusalem, p. 456. 660,
édit. Beugnol, t. I, préf. p. 111. vi. — ^Voir
Les Rois de Chjpre , p. 76.)
' De Mas-Latrie, t. II. p. 391.
■^ De Mas-Lali-ie. t. II. p. 335. 34 1.
* Assises de Jérusalew , édil. Beugnol .
l. I, C. VI.
' Assises de Jérusalem , édition Labbe .
p. 559; édit. Bengnnt , t. 1. p. 4->.o.
Les Comtes d'Ascalon, voyez Lus Comtes de Japhe.
LES SEIGNEURS DE 1! ARUT.
227
LES SEIGNEURS DE BARllT.
Baudouin, I" du nom, roi de Hiérusalem, après la prise de Tn-
poly, entreprit le siège de Barut\ ville de la terre sainte, appelée par
les géographes Berylus, célèbre pour son université, dans laquelle on
enseignoit le droit, et où Ton venoit de tous costez pour y étudier la
science des loix-; et, s'en estant rendu inaistre à l'aide de Bertrand,
comte de Tripoly, et des Pisans, le 23*^ jour de février, l'an iiio.
ou, selon Gudlaume de Tyr, le 27"= jour d'avril de l'année suivante,
il la donna, au rapport de Lambert d'Ardres^ et de Meier\ qui l'a
suivy, à
FouQUES DE GuiPiES, secoud fds de Baudouin, I" du nom. comte di'
Guines, et d'Adèle, sa femme. Ce seigneur paroist avec son père et ses
frères en quelques titres de l'an io84, et obtint, au récit de ces au-
teurs, le comté et la ville de Barut, en la terre sainte, où il fut in-
humé ^ Après luy, ce titre est donné, j)ar le Lignage d'outre-mer"
[qui ne fait pas mention de Foulques], à un autre seigneur, nonuné
' Albertus Aqiiensis , 1. XI , c. xv,xvi,xvii.
— VVillelmus Tyr. i. XI, c. xiii.— Pulcher.
Garnot. I. Il, c. xl. — Arnold. Lubec. 1. V,
c. m.
■ Digest. proœm. \ii : Hœc autem tria.
— Cad. lib. X, tit. 69 : Qui icUtle. —
Gregor. Tliaumat. p. 18G. 187, 188. —
Liban, or-at. 2O, p. 5g5 b. — Agathias.
I. II, c. XV. ^ Nonn. 1. IV, c. v, p. i/i.3,
.3c)i. — Alypius Anliocb. — Jo. Phocas,
n° 5. — Willebr. ab Oldeiiboi'g . \\. 127.
— Bayle , Dictiuiinniic cnlifjiic , au iiiol
Bérijte.
■' Lambert. Ard. |i. 17.
'' Meier, I. IV, anii. luçi;). — Versus rie
illustribus viris diœc. Tarvnneiis. apud Mar-
tène, Ampliss. Collecl. t. V. col. 5io a.
^ Lambert. Ard. p. 25, 27. — Meier,
ann. 1099. — D'Acliery, S/«'c//. I.IX. p. 8/17.
° Lignages d'outre -mer, édition Labbc.
c. XVII, p. 891; c. XXI ; édition Reugnol,
c. XX.
ag-
22« LES FAMILLES DOUTnE-MER
Pierre [le premier que le Lijjriage présente comme seigneur de Ba-
rutli], (le la famille duquel il ne spécifie rien, se contentanl de dn'e
(pi'il Inl sire de Baiiil. de sorte que l'incertitudti reste toujours s'il
cstoit fils de Fouques ou de la même famille que lu\. [L'époque où il
vivait est à |)eu prés détei-minée i)ai- ce l'ail ', que le roi (Baudouin 111)
lui donna Damas, qu'il assiéoait alors (i i 68), et le mit en possession
d'une partie de la terre et du jardin (jui sont devant la ville.] Ouoy
<pi"il en soil, de la l'ennnc (pi'H espousa il laissa quatre fils et deux
filles, sçavoir, Gantier, prince ou seijpieur de Barut; Guy, surnommé
de Barut, par Gudlaume de Tyr-, dans les années i 167 et iii8 [et
1102, lors du siège d'Ascalon], lequel espousa Julianne, princesse
de Césarée; Bernard et Hugues, décédés sans ent'ans; Marie, qui s'allia
(Ml premièi'es noces avec Guillaume de Tabarie, fils de Gudlaume de
Bures, prince de Tabarie, et en secondes, avec Girard de Ham, con-
nestable de Tripoly^ et Béatrix, fenune de Jean le Tor, seigneur de
Ma n net.
[Cette généalogie est inadmissible \n\v son invraisemblance; Sébastien
Piioli* en donne une autre, où il suppose (pie Gui de Barutb, qui devint sei-
eneur de Césarée par son mariage avec Julienne, est le lils de Pierre, et le
|)ère de Gantier, d'un second Gui de Barutb, de Bernard, etc. Mais il n'ap-
porte pas à l'appui de son opinion des preuves snllisantes, et la principale
dillicullé, résultant de la dilTérence des temps, subsiste toujours. D'ailleurs
les chapitres ix et xvn du Lignage d'outre-mer (xi\ et xxi de l'édition de Beu-
gnol), et les nouveaux clia|)itres ix et xx de la même ('dition, s'accordent
tous les (juatre ])our donner |)our fils à Pierre : Gautier, qui tut après lui sei-
gneur de Barutb; Gui, mari de Julienne; Bernard, etc. Cependant, lorsqu'on
songe à l'intervalle qui sépare les divers documents où il est (juestion de (iaii-
tier et de Gui de Barutli. de 1 i2() à 1 182, l't même 1 i()a environ, on est
forcé de reconnaître qu'il doit \ avoir eu des intermédiaires entre Foul(|ues
et Pierre, et (pie Gautier et Gui de Barutli. mentionnés dans des actes de
' Lignages d'outre -mer, c. x\, édition ' Marie Ae Bjii'iilii liil wmwq trois fois.
Beiiiynot. • {\ .n-a\ms LesSeignem-sdeluBlaiicliegiink.)
- Willelmiis Tvr. I. Wll. c. 1 . \v. \\i. " Cod. diphnwt. I. L p. '-icf?^ . 't^'t-
LES SEIGNEUHS DE RAllUT. :2'iO
1 125, ii9(J, 1 i36, 1 i38, 1 i-'io, 1 i/iA, I 1 '17, et même des amiées 1 liVi.
11 55, iioT), ne peuvent pas être les mêmes que Gautier et Gui, qui liguicnt
dans des actes de 1 iSy, 1 i(Jo. 1 178, 1 182 '. Dans ce système, Pierre occu-
perait un espace assez restreint entre 1 i5(j et 1 157; et après Un vicndrau-ut
ses fds, Gautier, qui échangea Barutli contre Blancliegarde, et Gui, mari de
Julienne de Gêsarée. Quant aux deux frères, Gautier et Gui, cpii auraient pn-
cédé, nous ne pouvons dire s'ils étaient (Ils de Foulques, ni si l'un des deu\
fut le |)ère de Pierre, ni s'ils furent successivement ou conjoinlemeiil seigneurs
de Barutli. Gette dernière supposition néanmoins paraîtrait la plus vraisem-
blable, et la seule capable d'accorder des faits ([ui semblent coiilradictoire^.
Un acte du roi Baudouin II, du 2 mai ii95"\ est souscrit par Gautier.
seigneur de Barutb, surnomiin'' Briseb'irrc.
Un acte de 1 126, 28 juin ■\ nomme (iaulier ilf Bnriilh . puis son frère Gui.
sans aucune qualiticatioii.
Un acte de 1 i34 * est souscrit par Gautier de Baruth.
Un acte du roi Foulques ^ 5 février i i38, est souscrit par Gui, seigneur
de Barutb.
Gui de Barutb, souscrit un acte de Baimond, comte de Tri|)oli " (1 lio.
décembre).
Gautier de Baruth souscrit un acte du roi Baudouin III ( 1 1 A/i )''.
En 11/17, ^' juillet ^ Gui de Baruth est témoin d'un acte du même roi.
Gui de Baruth souscrit encore des actes du 3 0 juillet 1 i 5 6 ^ 1 3 juillet t 5 '^ 5 '".
7 juin 1 1 56"; et il est nommé aussi, par Guillaume de Tyr, dans les aiini'es
11. '17, 1 1/18, 11 5a, ainsi qu'on l'a vu, comme s'il était le seul seigneur de
Baruth, sans qu'il y soit fait mention de son frère Gautier, qui. prohahle-
ment, était mort depuis plusieurs années.
Mais les frères Gautier et Gui, nommés dans l'acte de 1 1 57 '-, sont évidem-
ment les fils de Pierre, et nécessairement distincts des précédents , leurs liomo-
nynies.
' Cod. iliplomiit. t. I. iV'7-!, |). 7-.!. ' Corlul. S. Sepiilc. n" ;Ui, p. (jH.
• Fontes reniiii Avslrliiciinnii . \. \II . ' Co/l. diplomal. l. \. n' -2!* . [t. ai'>.
n° lit , p. 0/4. " Cod. dijAomat. t. 1, 11' 3o, p. 33.
' Cod. diploiiwl. l. 1. 11° 10, p. 10. '" Cni-liiliiriiiiii Saticti SrpnJehn . n"
" Cod. diphmat. t. 1. 11' 1.58, p. 9oa. p. 101.
' Cnrtd. S. Sepuk. if 33 , p. 63. " Cod. diplonmi. t, I , u" 3-. . p. 35.
" Cnrtiil. S. Septilc. n" g'i. p. 187. " Cod. diphmut. t. I. n" 3i , |i. 3(i.
.).5 .
r.iO I.ES FAMILLES D'OLTRE-MER.
(it'peiuliuit toutes les dinirult(''s ne sont j)as encore levées. D'abord, Pierre,
au moment où il reçoit le don de Damas en expectative ( i ii8), est indiqué
(lar le Lignage ' comme seigneur de Barutli; et cependant, par les actes, Gui
en l'sf encore seigneur en 1106. Ensuite, comment et à quel titre le roi Amauri
donna-t-il, vers 1 ifiy, la seigneurie de Barutli à Andronic Comnène, puiscjue
Gautier en était alors légitime seigneur, et (ju'il vendit Barulh à la reine Isa-
belle'' et au roi (Conrad, Henri, Aimeri?) pour avoir les moyens de racheter
sa mère, (|ui était restée en otage chez les inlidèles, après avoir payé une partie
ili' la rançon de ses trois fils, prisonniers comme elle, sans doute après les dé-
sastres de 1 187 ?
On peut sup])oser (|ue Pierre, en 1 ihS, n'était pas encore seigneur de Ba-
ruth, et (pi'il est désigné ainsi dans le Lignage par anticipation; qu'après la
mort de Gui, vers 1 i56, il aura reçu du roi la seigneurie de Baruth en dé-
dommagement de celle de Damas, (|u'on ne prit jamais; à moins que Pierre
ne soit le même personnage que ce premier Gui , tous deux étant qualifiés sei-
gneurs de Baruth dans le même temps, Pierre par le Lignage. Gui par les
actes où il souscrivit comme témoin.
Quant au don de la seigneurie de Baruth l'ait à Andronic, on peut dire que
ce l'ut une espèce de titre honorifique assez semblable à ceux du même genre
que l'on accorda plus tard à des personnages notables, après la perte de toutes
les places de la terre sainte: ou une jouis.sance leMq)oraire, à titre d'hospita-
lité, qui ne préjudicialt point au\ droits du véritalde seigneur. |
Gautier, sire de Barut [souscrivit en cette cjualité plusieurs actes
des rois Baudouin III et Baudouin IV, dans les années 1160 (26 juil-
let ^ et 29 novembre^), et 1178 (17 novembre), puis il] céda cette
seigneurie au roi de Hiérusaleiu*, qui luy donna en échange la l'orte-
resse de la Blanchegarde, (jui avoit esté bastie par le roy Fouclues^
l'an 1 1 38, sur une colline distante de la ville d'Ascalon de liuit milles.
' Lignages d'outre-mcr, c. \x, édit. Ben- ' Coil. âiphmal. t. 1. 11° 30. p. 87 ; n' 65.
yiuil. p. 60.
• Lignages d'tmlre-mer, loc. cil. ' Lignages d'oulre-iiier, iklilion l.alilie.
■ Caiiulariuiit Snncti Sepidchri , n fih . c. wii; édit. Beiij;not. c. i\,x\. \m.
p. iny. ' Wilieiniiis Tvr. I. X\. c. \\\.
LES SEIGNEURS DE I5ARUT. i>31
[Gautier de Baruth était le seigneur suzerain tlu château de Banins, (|ue
Humfroi de Tlioron , connétable du royaume de Jérusalem , tenait de lui en lie!'.
Par un acte du h octobre i 167 ', il permet à Humfroi d'en donner lu moitié
à l'Hôpital de Jérusalem, avec l'approbation de ses frères. Gui et Bernard.]
Sa postérité, qui sera représentée après les seigneurs d<' BariiL.
prit de là le surnom de la Blanchegarde. Ensuite le roy Amanry, que je
crois estre celuy qui fit cet échange, donna la seigneui'ie de Bai'ut,
vers l'an 1 167, à
Andronique Gomnène-, qui l'ut depuis empereur de (lonstantinople,
lorsque ce prince vint en la terre sainte sous prétexte d'y visiter le
roy, mais, en effet, à dessein d'enlever et d'espouser Théodora Gom-
nène, sa parente, veuve du roy Baudouin III. Ce qu'ayant exécuté il
se retira furtivement en Grèce, et abandonna par ce moyen la ville de
Barut, que le sultan Saladin prit depuis sur les noslres en l'an 1 187,
après la malheureuse défaite de Guy de Lnzignan^ Gette prise n'em-
pescha pas que, par l'accord qui fut moyenne par les roys de France
et d'Angleterre, en l'an 1191, entre Guy de Luzignan et Goni-ad, mar-
quis de Montferrat, cette place n'ait esté comprise entre celles (|ui
furent laissées au marquis ". Mais elle ne ftd reprise par les chrestiens
qu'en l'an 1 197, aidez du secours des Alemans^ Quelque temps après.
Henry, comte de Champagne, qui avoit espousé Isabelle, reyne de
Hiérusalem, veuve du marquis [ou plutôt Aimeri, roi de Chypre el
de Jérusalem, quatrième mari d'Isabelle, qui avait repris la ville de
Baruth], la transporta à
Jean, seigneur d'Ibelin. tils de Balian, IP du nom, seigneur d Ibe-
' Cod. diplomat. f. I, n' 3à , p. 3G. ' Pioger de Hoveden. 697. — Bromijfon .
- Willelnius Tyr. 1. XX, c. n. ami. 1908.
^ Jacobus de Vitriaco, 1. I. c. xcv,c. — ' Innocoiit. III, I. I, Epist. p. ii-j. —
Sanut. i. III, part. 9, c. V. — Roger deHo- GodelVidus mon. et Mon. Altissiod. anii.
veden, p. ().36. — Radulph. Goggeshal. 1197. — Mngu. Chruii. Bclg. p. -ao!. —
Martène, .l»i/)//M. CoH. t. V, col. 5(53, e. Will. ali Oldenborg. limer, p. ia(i. —
232 l-ES FAMILLES 1) OLÎTI'.E-MKR.
lin, qui, euécliaiige, liiy rciuil la comiesUiblie ilii rujaiimc de Hiéru-
salem '. Ce seiffneur cslaril devenu par ce moyeu propriétaire de cette
place, il en rostablil les tours et les murs, qui avoicnt esté ruinez par
les sié<>es, et la icndil incomparablement plus lorte cpi elle n cstoit
aiq)iii'a\anl.
I C'est l'r Jean d Ibelin ipii est si connu sous le nom de Vieux Sur de Barntli ,
l'I (|U(' inrntionnciil souvent avec éloges Jean d'ibelin, son neveu, rédacteur
di's Assises, et l'hilippe de Navarre-, comme un homme sn|)érieur par ses
talents militaires, riiabiicté de son administration, et son protond savoir en
jurisprudence.]
II survint ensuite un grand démeslé, en l'an luaS et 1229', entre
reni])ereur Frédéric II et Jean d'ibelin, à l'occasion de la ville de Ba-
rut et de la régence du royaume de Hiérusalem, qui avoit esté doimée
à ce prince*, après la mori du roy Amaury de Luzignan, dès 1 an
1 -iof), l'empereur luy contestant l'une et l'autre; et, sur ces différends,
il se tit plusieurs traitez, qui sont rapportez par les historiens^; et
iiiesme [après des succès variés], il délit en bataille le niareschal de
lempereur, au mois de may, l'an laSs. [Cette affaire eut lieu le
) T) juin i!20'j ^, à la Gride de Cérines.]
Quelques-uns estiment (jiiil lui encore comte de Japhe, se persua-
dant que c'est ce Jean d'ibelin ", comte de Japhe , cpii mourui 1 an 1 -266**.
Sanut. I. m, part. 10. c. \iti. — Continuât.
iIp Giiill. de Tyr, I. XXVII, c. vi, vn, p. aai,
■.•>5.
Sanut. 1. III , pari. 1 1 , c. ni , xi , xiri. —
Ldiedano. De' re Lusigmini, i. I,p.52 ; trad.
franc t. 1, p. 60. — WiH. ab Oldenborg.
Iliiicr. p. 12O.
" Assises de Jerus. l. I. [).xxx, io3, loç).
I 12, 11;!. 327. 383. 5 1 5,. 525, 539, 559,
."170 . etc. édit. Beugnof. (Voir Les Seignem-s
d'Arsur. \
' Sanut. loc. eh. — Goleirid. Mon. ann.
1232. — .'Uberic. ann. i233. — Oderic.
hainald. ann. 1229, n° 29. — .Math. Paris.
ann. 1 129, p. 267. — Contin. de Guill. de
Tyr, I. XXXIII. c. n. m. iv, p. 367-369;
c. X, p. 376. 377.
' Il faudrait dire plutôt à ee seigneur; car
il est question ici de Jean d'ibelin . et non
de l'empereur Fri'déric II.
^ Sanut. 1. III, part. 11, c. m. n, xi. —
Richard, de S. Geriu. ann. 1232.— Contin.
detiuill. de Tyr. I. XXXIll, c. \i . p. 377;
c. XX. x\i, p. 38('), 387.
" Voir Les Bois de Clii/pie . p. 61.
' Sanul. I. III. part. 12. c. \ni.
" Voir plus bas, Jeim d'ibelin , coiule de
Japhe.
LES SEIGNEURS DE B.VRUT. 233
Ce qui uesl pas probable, (rautant que Balian, fils de Jean, se disoit
seigneur de Barut, dès Tan 12^0', joint (pi'Albéric- dit en termes
formels qu'il mourut Tan laSS. [Nous avons vu, dans l'article des sei-
gneurs d'Arsur, qu'il mourut au plus tôt en l'année 128/1.] D'où il ré-
sulte encore que le chevalier Lorédan ^ rapporte mal son décez à l'an
1286, écrivant qu'il mourut de la chute de son cheval, au retour de
la chasse. Les Annales de Marseille* racontent qu'en l'an 1222 il fit
un traité avec les marchans de cette ville, par lequel il leur donna
plusieurs immunitez et exemptions pour le trafic qu'ils feroient dans
ses places.
[En 19 33 ^, choisi pour médiateur entre Marseille et les frères du Temple
et de l'Hôpital, qui réclamaient des privilèges exorbitants, il amena ces der-
niers à restreindre leurs exigences.]
Il espousa Mélissende , fille du seigneur d'Arsur, au droit de laquelle
il devint seigneur d'Arsur ^ et laissa de cette alliance Balian, seigneur
de Barut; Baudouin, séneschal de Cypre; Hugues, décédé sans en-
fans; Jean, seigneur d'Arsur; Guy, connestable de Cypre; et Isabelle,
qui fut religieuse.
Balian d'Ibelin, seigneur de Barut [autrefois donné en otage par son
père'' à Frédéric II (1228)], paroist avec ce titre en l'an 1260^
[Il l'avait déjà en octobre 1937^, et même plus anciennement, depuis la
mort de son père.]
11 espousa Eschive, fille de Gautier de Montbéliard "^, et de Bour-
' Sanut. i. III, part. u.c. xvi. ' Continuât, fie rmill. de Tjr, 1. WXIII .
" Alberic. loc cit. c. 11, p. SGy.
^ Loredano, De re Liisigmni , I. II. " Sanut. 1. Ht, part, ii.c.xvi.
p. 1 2 1 ; liaduct. franc, t. I , p. 1 4o. ' Cod. diplomal. 1. 1 . n° 1 1 o, p. 1 1 7. 1 1 <S,
' Guesiiaius, Annal. Massil. p. 355. 523.
* Codic. diplomat. t. I, n° iiG. p. i-ik- '" Lignages d'outre-mer, c.yi\ édit. Beu-
197. gnot, c. viii. — Continuât, etc. 1. XXXIII.
" \'oir Les Seigneurs d'Arsur. et plus bas. c. x, p. 320; c. Xixiii, p. 899 . — Loredano,
le tableau généalogique des Ibelin. I. II. p. 96: trad. franc, t. I, p. 11 t.
3o
^34 LES FAMILLES nOIlTIiE-MER,
ootnie, nilc (lu roy Aimory, qui est appelée cousine du comie de Moiit-
béliard par le sire de Juiiiville^ Elle estoit veuve de Girard [de Moul-
ainu], neveu d'Eusloroe, arclievesque de Nicosie. Ce mariage fut
dissous par sentence de l'archevesque de Nicosie, à cause de la pa-
renté qui estoit entre eux.
fEscliive do Montbélianl - était la petito-lillo d'Esrliive d'Ibelin, première
foiimie du roi Ainicri, laquelle était cousine germaine de Jean d'Ibelin, sei-
jrrieur de RariiUi, père do Balian III.]
Mais depuis, le })ape Grégoire IX leur accorda la dispense. De cette
alliance vinrent Jean, seigneur de Barut; Hugues, qui fut conjoint par
mariage avec Marie de Tabarie, et mourut sans enfans; Balian, dé-
cédé jeune; et Isabelle, femme de Henry, seigneur de Giblet.
[Balian III d'Ibelin, seigneur de BaruUi, lut, au rapport de Pbilippe de
Navarre^, un habile jurisconsulte, ^personnage moult courtois, aimable et
«gracieux, qui chassa de Tyr les Lombards, îi c'est-à-dire les troupes de Fré-
déric II. En effet, en la/io, réuni à d'autres seigneurs, il reprit la ville et le
château de Tyr*, sur Ytier, frère de Bichard Filangieri, et fut préposé à la
garde de cette ville \ Dès l'an i 207, il était connétable du royaume de Chypre.
En cette qualité^ il donna à l'Hôpital de Jérusalem, de concert avec sa femme
Eschive, deux casaux qu'il avait reçus du roi Henri I", de Chypre (i-aSy. oc-
tobre). On no dit pas quelle l'ut l'année de sa mort.]
Jean d'Ibelin, seigneur de Barut, qu'il y a lieu de croire estr(^ le
mesme qui fut comte de Japhe, et qui décéda l'an i266\
' Joiuville. |). 07. — Du Gange, p. 28, p. 3i(j.— Coiitiii. ilctuiill. ileTyr, I. XXXiii .
ag, et Ohscrv. p. Go. — Hisloi: de France, c. 1,11, lui, lv, p. 'la-i , h-ià . iaG, /127.
t. XX, p. ai'i, 1). 11. ' Siiccessibililc au trône et à h régence,
' Voir plus bas la généalogie des Ibelin. c. u.— .issises de Jérus. t. II, p. ioo, 4oi.
— Math. I\iris. ann. ia3f), p. 0/11. — De " Cwl. diphmat. t.l.ii" 100, p. 117. ti8.
Mas-Latrie, Ulsl. de Chmire , t. II. p. tia et
,;>•!.'..
notes G, 7. 10; t. Ill , p. 629. G3o. ' Le comte de Japhe. .lean dlhelin, uiori
' Phili[)|)e de Navarre , c \h\\. — Assises m 1 aGG , était le neveu de Jean d'Ibelin , le
de Jérus. t. 1 , p. 670 , édit. Ikugnot. Vieux Sire de iiaruth. ( Voir plus bas les ia-
' Marin. Sanut. 1. III, part. 11, c. xvi, l.leaux généalogirpies de la famille dlbeliii. >
LES SEIGNEURS DE RARUT. 235
[Ne fut pas comte de Japlie et mourut en laGi '. Dans un acte du roi
Hugues III (octobre 1270)-, où ce prince fonde un service pour le repos des
âmes des membres de la famille royale, il est appelé rJean d'Ibelin le Jeune.
jadis seigneur de Barulh; " et, dans le discours de Jaccpies d'Ibelin, vers 1 37 i^
pour maintenir les droits des barons contre le roi Hugues III, on mentionne
le K Jeune seigneur de Baruth, petit-fils du sire de Baruth le Vieux, moil
il n'y a pas encore longtemps. 55 En 1260, Jean d'Ibelin avait été vaincu ('\
pris par les Turcomans \ et s'était racbeté pour la somme de '>o,ooo be-
sants. Il]
Espousa Alix^ fille du duc d'Athènes, de la maison de la Roche, et
eu procréa deux filles, dont l'aisnée fut
Isabelle, dame de Barut, qui eut qualre maris et décéda sans en-
fans. Le premier fut Hugues, fils de Henry, roy de Cypre, (pii mourut
à i'age de quatorze ans; le second [quelle épousa en 1272], Aymon
[ou Heimont] le Strange [l'Estrange], seigneur ang^ois^ qui pouvoit
eslre issu de Bernard, surnommé Extraneus par AJlbert d'Aix '. Le docte
Spelman ^ a donné la généalogie de cette famille , qui subsiste encore
au comté de Norfolc, et ses armes", qui sont de gueules à deux hjons pas-
sans d'argent. Je ne scay si elle n'estoit jjas issue dune autre du mesme
nom, en France, de laquelle estoit Claude, baron de l'Estrange^", de
Hautefort, vicomte de l'Eslrange, et de Glieyiane, baron de Boulogne
et de Privas, qui, de dame Marie de Chambaud, laissa Marie de l'Es-
trange, qui espousa Charles, seigneur de Seneterre, manjuis de Chas-
teauneuf, dont le fils aisné porte le titre de vicomte de l'Estrange. Le
troisième mary d'Isabelle fut Nicolas Alemaii, ])i'ince de Césarée [tué
' Coiitiriuîil. «le, Guill. de Tjr. 1. \XX1V. '' Lignages d'mitn'-mer, c. vi.
c. IV, (). i/17, /44.S. ' Continuât, de Guill. de Tyr. !. XXXI\
- De Mas-Latrie. Hist. de Chi/pre. t. III, c. xv, p. 46-2.
p. 660. ' Albertus Aquensis, I. VIII, e. \l, xlii.
' Assises de Jeriis. i. Il, p. h'ii. * Spelman, Aspilogia, p. ih\.
' Marin. Saiiul. I. III, part. 1-2, c. VI. — ' Monaslic. anglican. ]>. SSO. — Gai/.
Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXIV. c. m. clirist. t. I, p. 696.
j). /a/i.'î. '° Béjard. Eslats de Langtiedoc.
■.iu.
2;i6 LES FAMILLES D OUTRE-MEIi.
peu i\[)vès son mariage \ qui eut lieu en 1277]; et le (juatrième, Guil-
laume Barlais.
EsoiiivK, seconde fille de Jean, seigneur de Barut, fut dame de Ba-
vut. Elle fut alliée en premières noces avec Humkroy de Montfort, fils
puisné de Philippes de Montfort, seigneur de Tyr ou de Sur; et de ce
mariage naquirent Almaric et Bupin de Montfort, et une fille décédée
en jeunesse.
I Amauri et Rupiii portèrent peut-être l'un a[)rès l'autre le titre de sei-
i^neur de Baruth. Amauri mourut sans enfants -. Rupin de Montfort épousa
Marie d'Ibelin, fille de Balian d'Ibelin ', sénéchal de Chypre, et en eul
deux enfants, une fille, nommée Jeanne, et un fils, Humfroy de Montfort, sei-
gneur de Baruth et connétable de Chypre. Ce seigneur est mentionné, comme
neveu du roi Hugues IV, dans une lettre du roi d'Aragon'', Jaynie II, au
roi de Sicile, Frédéric II, son frère (iSaS, k mai), relative aux divers pré-
tendants à la main de la reine Constance, veuve du roi de Chypre, Henri II,
parmi lesquels on voit figurer Humfroy de Montfort: mais il mourut peu
après, le 2 A juin iSaG.]
Puis, ajirès le décez de son raary, elle espousa Guy, fils de Hugues 111,
roy de Gypre^ et en eut un fils et une lille, Hugues IV, roy de Cypre,
et Isabelle [qui épousa Eudes de Dampierre'*, connétable du royaume
de Jérusalem]. Ce fut du temps de Guy et de cette princesse'' que la
ville de Barut vint au pouvoir des Sarrazins, avec le reste des places
de la terre sainte, vers l'an 1291. \ucuns* cotent sa mort [celle du
prince Gui] en l'an i3o3.
' Continuât, de Guill. de Tyr, \. XXXIV, ^ Lignages d' oulrc-mcv , c. ii.
c. xxxiv, p. iyg. ° Voir Les Rois de Clnjpre.
- Lignages d'outre-mer, c. xii. ' Sanut. 1. III, part, la, c. xxii. — Rai-
' Voir les généalogies d'Ibelin , r'tableau nald. ann. 1291, n° iG. — Ptol. Luc. Hisl.
et tableau C. ceci. I. XXIV, c. xxiv.
■' De Mas-Latrie, Hisl. de Chypre, t. 111, ' Loredano, 1. IV, p. 9o5; trad. franc,
p. 7i3 et note 1. t- I, p. saj-
LES SEIGINEURS DE BARUT. ■ 237
Anioul de Lubec' escrit que coinnie les roys de Hiéiusaieiii avoieiil
coutume de recevoir en la ville de Barut la courmine royale, ainsy
Saladin, rayant prise, s'y fit pareillement couronner, et fut reconnu
ensuite roy de Hiérusalem par les siens.
' Arnold. l-ul)ec. I. V, c m. i\.
238 MÎS Fy\MILM;s D OIJTiiE-MEli.
LES SEIGNEURS TITILAIUES DE BARl T.
Entre ies dignitez lionoraires du l'oyauiue de Hiérusaieni que les
rn\s de Cypre conservèrent dans leur cour, lut celle de la seigneurie
de Barut, à la(|uelle on annexa, comme aux autres, certains fiefs situez
dans le royaume de Cypre. Entre ceux qui se sont qualifiez seigneurs
de Barut après sa prise, je remarque les suivans :
Guy [ou Balian] d'Ibelin', séneschal de Cypre, père de Loyse ou Alix
d'Ibelin, l'emme de Hugues IV, roy de Cypre, tenoit cette dignité en
lan 1 33o.
.ll•:v^ DE LuziGNAN, neveu du loy Jaques, n estant âgé que de quatorze
ans, l'ut fait clievalier par ce prince, et seigneur de Barut, l'an i38i'-:
en laquelle année Jacques hiy fit espouser la fille de Jean du Morf,
comte de Rohas. Ce loy l'envoya en qualité d'ambassadeur en France'',
poui' traiter d'alliance avec le roy Charles VI, dont le traité se fit en
la maison du chancelier de Corbie, à Paris, le 7'' jour de janvier, l'an
i3()7, more gallicano [c'est-à-dire iSgSJ, où il est qualifié neveu
du i-oy Jaques; la procuration duquel, passée à Nicossie \ est du 16*=
jour d'aoust, l'an 1895. 11 presta au duc de Bourgogne, avec Branca-
léon Grille et Nicolas Matharas , bourgeois de Péra, 172,000 ducas,
|)onr la délivrance du comle de Nevei's, détenu prisonnier par Bajazel
' Etienne de Lusiguan , Hist. de Chypre . ' Titres du trésor des chartes , Archives
p. il\li. — Loredano, i. V. p. -288; trad. de TEnipire, sect. hist. J. /i33, n° 9. — De
franc, t. I. p. 018. Mas-Latrie, t. Il, p. Sig-Ziii.
■ liOieduno, De'rcLusign(iiii,\AX. \i.BiC). " DeMas-Lalvie. Hi-it. de Cliium . t. II.
\oir Les Prhiri's liliil/iiri'^ d'Aiilioclii'. n. iaS. It9.
y-
LES SEIGNEURS TITULAIRES DE BARUT. ' 239
après la bataille de Nicopoli, sous la raulion du seigneur de Mellieliii
et de quelques Génois, le ai de juin 1897 '.
Je crois que c'est le mesme que cehiy ([ui csl iioniinr iiiessiie .Icau
de Leaigimn, seigneur de Barut, chevaUer, chambellan dn roij, dans un
auti'e titre du Trésor des chartes du roy, de Tan liio, qui [)oitt' qu il
estoit venu en France pour les affaires de la cliresticnté. Nous ne lisons
pas qui fut son pèi'e; aucuns le nomment Jean et le qualifient [la-
reillement seigneur de Barut. Mais, si cela est vray, il faut cph' ce
Jean ait esté le mesme que Jean, prince d'Antioclie, (ils puisné de
Hugues IV. Loredan^ le qualifie/ifs du frère du roy Jacipies {' ' ; ce <|iii
est conforme au titre dont je viens de ])arler, qui le (jualifii' neveu de
Jacques. L'auteur de l'Histoire de Dalmatie^, dit qu'il estoit oncle de
Marie de Cypre, femme de Vladislas, roy de Hongrie; d'où il sensui-
vroit qu'il auroit esté frère de Jacques I". père de cette princesse; ce
qui est contre la vérité, d'autant qu'il estoit cousin germain, et non
pas oncle de cette reyne. Le mesme auteur remai-que (pi'il estoit, en
l'an i6o5, au service de Vladislas, roy de Hongrie, qui avoit esjHuisé
sa nièce, et que ce roy luy donna le gouvernement de Zara, sous le
titre de duc de Trau; de sorte que, s'il m'est permis di; c(injectui'('i-.
je crois ipi'il estoit pctit-rds du prince d'Antioche, et iils de Hn<;iie^.
son fds. (pii mourut en otage à Gènes.
[On a vu, dans Les princes titnhiires d'Aiitioclic, (jue ce Jean (!i,' LusigiiHii.
dont il est ici longuement question, était le fils nnîurel de Jean, \mnci- d An-
tioclie, tué en iSyB, et par conséquent frère de Hugues, mort en otage à
Gènes, et de Jacques, comte de Tripoli.]
' Histoire des durs de Ikiiirgojpie . t. II. ' Lcii-cd;iiio, I. I\. |i. .nC).
). 3fli. ■ .fonii. I.ni'ins. Ilisl. D'ihunl. 1. \. c. iv .
■2'il)
LES FAMILLES DOUTRE-MER.
LES SEIGNEURS DE LA HLANCHEGARDE.
GENEALOGIE DE LA MAISON DE LA BLANCHEGARDE,
ISSUE DES PREMIERS SEIGNEURS DE RARUT.
PIERRE ',
seigneur de Baru(.
1
Gai;t[eb de Babit,
Gdt de Barlt,
1
Bebnabd
Marie Béatrii
seigneur
(!e ia BUnchegarde ,
espouse Juliane,
dame deCésarée.
Hugues
espouse ;
i" Guillaume de
espouse A^nès .
(Voir Les Princes
[morts jeunes].
Tabarie ;
nièce
d'Eschive ,
»/f Césart^e.)
i" Girard de Ham .
(lame
de Taliarie.
connestable
de Tripoli.
Voir plus loin A.]
!
Gilles ,
Kaimonde,
Maugueritb
ESCBIVE
Ob
1
àBLE
seigneur
de la Bianchegarde
femme
do Bertrand. Gui
espouse
laumePorcellet.
espouse de la B!
Joscelin de Gibiet . [épouse
anchegardê
Eustache-
«poust
deLi
Agnès
éron.
S'*!gneur de
[Voir pins
Margat.
loin. 1
seigneur d'Anegore de
[ou Avegore].
Neuville].
Rao
L'L .
1
Renaud.
Marie Porcellet.
Renier de Giblbt.
seigneur
de ia Blancliegarde
Bertrand.
Hugues ,
espouse
1° Léonard
seigneur d'Anegore .
espouse Isabelle .
e5;pouse Isabelle .
sans enfans.
de Baphe ;
ij" Hugues de Gibiet
tille de Renaud
lili'^ du seigneur
de Mimars^.
de Caviihas.
[Voir plus loin B.]
[Voir plus loin G. ]
1
Gautier II .
1
Thomas
1
1
EsTÉFÉ-ME
Agnès Marie ,
1
Alii .
seigneur
delà
espouse Agnès
fille de Jean
Nicolas.
espouse
Gautier
espouse femme
Thomas, deBalian
femnit
de
Blanchegarde.
de Fleun-.
Julien.
prince de Lanclée.
Uerlheiot
espouse Agnès.
maréchal
de Césarée.
lie Garuiei .
fille de Gilles
de Tabarie.
noble pisan.
Aleman.
1
■ fille.
Raoul.
l^vEELLB .
I (^e tableau est incomplet, et ne reproduit [)as même toutes les indications
données par l'ancien texte du Lignage d'outre-raer. d'où il a été tiré. Nous
avons cru devoir les y ajouter, comme complément indispensable du travail de
Du Gange, en y joignant celles que nous ont fournies les nouveaux chapitres
du Lignage, publiés |)ar M. Beugnot . et quelques autres documents contem-
|)i)rains.
Ligiuifjcs d'outre -mer j édition Labbe. " LiB^)ingesd'outre-»ier.c.\x.éàit.\ieugn.
c. vvii : ôdilinn Rpunnot. c. wi. Ligiingex fVojitre-mer. c.w . éilit. Bfug'n.
LES SEIGNEURS DE LA BLANCHEGARDE. 2i1
A. Marie, fill(? fie Pierre de Baruth', eut (rois maris ; Baiuloiiiii d'ibeliii-,
(ils (lu premier Baliau ifHjeliu, dont elle fut la troisièuie i'euuiie; Guillaume
de Tabarie^; Gérard de Ham, connétable de Tripoli. De ce dernier elle eut
deu\ enfants : Thomas, connétable de Tripoli, lequel épousa N. lille de Julien
de Ravendel de Méradée, et mourut sans postérité: Agnès, mariée à Hugues
de Giblet, seigneur de Besmedin.
p RAIMONDK',
fille (le Gautier ili.' Barulh .
épouse Bertrand, seigneur tle Marjjat.
r
Rt\.VL'D.
I
Bkatrix ,
sans h^irs
Agnès
épouse HeyiiuTi Barhiis.
ClNn flLS.
N. (Philippe).
épouse Gui J'ibeiin ,
coQuelable de Chypre^.
C. Marie Porcellet*^', fille de Marguerite et de Guillaume Porcellet, eut de
son premier mari, Liénard ou Léonard de r>a[)Iie. une fille, Marguerite, ma-
riée à Guillaume, vicomte de Tripoli, etc.
(îette généalogie compliquée sera mieux représentée par un tableau :
épouse
Mafie Pobcellet
: 1° Léonard de Baplie; 3" Hugues de (iiblel.
I. Mahgueuite
épousL' Guiliauine , vicomte de Tripoli.
1
vicomte de Tripoli , épouse Eschive .
liiledeJean deFarabel , seigneur du Pin.
i
liuGliES ,
seigneur du fief Saint-Jt
éjiouse Esléfénie , fille de Jean
an ,
du Four.
épou.'ie N.
Alk
seigneur de Mimkt-.
B*[,ia\, Marie Maugueuite
tué épouse épouse
;i la prise Benand JeaoBeduiu.
de Tripoli Beduiu. fils
{1288). de Renaud.
Je\>
épouse Isabeau
fille d'Anseau,
mnrécbal
do Chypre.
Sans poslérilé.
Marc
épo
Bal
Maug
Esté
épo
Jean d'^
Sans pc
1
DEBITE
use
ian
eriiy.
FÉME
use
ntiocbe.
stérile.
épouse Je
Mi
m du
nui
'lass.
ou Plessis.
Jeax.
1
Baiooi'is.
Esté
épo
Geo
iel
lÎME
use
iïroi
ror.
1 1
MAIIGUEniTE AnSELLE
épouse Jean
de Giblel.
' Lignages d'oiilrc-tner, éd. Labbe , c. xvii ,
p. oÇ)i, Ai-!; éilil. La Thaumassière, c. xxi
et XXXI, p. n3i. 9.8/1 ; édit. Beugnot. l. II.
p. iSg, IxGC).
' Voirci-apres, GcncaLdcs Ibclln , 1" tabl.
' Voir ci-dessus Les Seigneurs de Baru th.
" Lignages d'outre-mer, édit. Beiig. c. xx.
' Voir La Famille de Barlais et Généa-
logie des Ibelin, tableau C.
' Lignages d'otitre-mer, c. xvu. '
3i
2/i2 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
l). Hciiicr (le (ilhlcl, siM;;i:ciir d'Aiionoro', ctiL, tris;il)rllt>, (illo do Renaud
de Mlmars, deux iils cl (lrii\ lillcs : l'uMiiiiid: I'lilli|i|)c, lin' ii'uiio; N. inari(5e
à Oltc ou ()>!(> Potier; N. Icuiiiie de Simon de Navelles.
Vers le temps oi'i Gautier de Barutli éclumgea sa seigneurie de Barutii pour
celle de Blanchegarde, ou voit un Arnoul de Blanchcgarde signer connue
témoin deux actes, l'un du roi Amauri I", 7 avril 1 165 ^; l'autre de Constance
de France^, comtesse de Saint-Gilles, eu 1170. Mais il n'était pas le sei-
giuHir, il u'é'Iait (pie le cliàlciain de Blancliegarde, soit pour Gautier, devenu
seigneur de ce lief. soit pour li- roi de Jérusalem, avant rechange.]
Ro.i^er (l<> Hovedeii '' cscrit que la forteresse de la Blancliegarde'*
\iiit an pouvoir de Saladiii, avec plusieurs autres places de la terre
sainte, après la défaite de Guy de l^usignan, Tan 1 1 87.
L'auteur des Assises de Hiérusaleui '' fait mention de niessire Haoul
de Baruf, ([ui vivoit du temps d'Aimery de Lusignan, roy de Hiéru-
salem, lequel contribua beaucoup à compiler et à rédiger les Assises,
c'est-à-diie les loix et les statuts du royaume, avec ce roy, cpii estoit
aussy très-liabde et sçavant en ces matières; et ce, avant qu'il survins!
quelque démeslé entre eux, (pii fit esloigner ce seigneur. Le temps
auquel il vivoit, c'est-à-dire l'an 1 200, me fait croire que cela se doit
rapporter à Raoul, seigneur de la Blancliegarde, dont il est parlé en
la généalogie précédente. .Je doute que ce soit le mesme qui se trouva
à une assemblée générale des barons de Hiérusalem, l'an 1 â5o ^ pour
la rédaction de ces mesmes Assises.
[Nous sommes persuadé au contraire que le Raoul de i aSo est Raoul de
la Blancliegarde. et (jue Gilles ou Gilon de Baruth, qui assista au couronne-
ment de Jean de Brienne', en laio, et ([ui est nommé comme témoin dans
' Lignages d'otilix-wci; c. wii. " Assises de J crus. édit. Labljc, p. hijfi;
■ Cod. diplomiit. t. I, n° 197, p. ail. wlit. Boiignot. t. I. [i. /i3o.
■■' Cod. diploiiKtt. t. I, 11° 5-j. p. 5.3. ^ Assises de Jénis. édit. Labbe, p. 5(i-j ;
' Hoveden. p. G36. <^dit. Beuonol, t. II, p. a/16.
' Aujourd'luii 7V// e5-S(/y^/(/c/(, misérable ' Le texte de ràlitioii de M. Beugnot
village arabe, à 35 kilomètces a \'0. S. 0. (t. I, p. lido) l'appelle Raoul de Taharie.
de Jérusalem; on y voit encore quelques ' Continuât, de Gnill. de Tyr, 1. XXXF,
restes du château construit par les croisés. c. i, p. 3ia.
LES SEir.NEURS DE LA BLANCHEGARDE. 24:5
un acte du roi Jean do Brienne ' (janvier i'!i7), est Gilles de la Blamlie-
fjarde, père de ce Raoul. Quant au premier Baoul de Barulli, qui vivait en
1200, c'était ou un membre de cette faniill(>, non nientionn('' dans le Li{;na<;'e,
ou un chevalier de cette seigneurie, ou enlin, s"d faut s'en rapporti'r au texte
de l'édition de La Thaumassière^ et de M. Beuynot, c'était Raoul de Tabarii'.
<[ui pouvait en effet vivre à la même épocpie. Cette variante est peut-(Hre la
v('rital)le leçon.
Raoul, seigneur de la Blauchegarde, souscrivit deux titres de ii>5/i': el ,
par un acte du 3 mars 12G0 *. passé en présence de la liante cour de .Jéru-
salem, il vendit à son cousin, Amauri Barlais, pour 6,000 hesants, une renie
de /ioo Lésants, assise sur l'Hôpital de Jérusalem. Amauri ou Heymeri Bar-
lais était son cousin par alliance, ayant épousé Agnès ^, fdle de sa tante Rai-
monde.]
Un autre [auteur]" a parlé de Baliaii, archevesquc de Rhodes, et,
depuis, de Spalato, en Dahnacie, qui nioiirut en l'an iSsS, qui estoit
originaire de Baruth, ce qui me fait croire qu'il estoit issu de ia famille
des seigneurs de cette place.
[Enfin on voit, en i3/i(j'', Agnès et Helvis de la Blancliegarde sceller un
acte, seulement indiqué, de la haute cour du royaume de Chypre. Ces deux
personnes, signant un même acte, ne pouvaient être tontes deux souveraines
ou titulaires de la Blancliegarde. Ce titre doit indiquer ici seulement leur nais-
sance, et être comme un nom de famille. On pourrait croire (|ue ces deux
dames sont Agnès et Aalis ou Helvis, toutes deux filles de Raoul, seigneur de
la Rlanchegarde; mais les dates s'y opposent. On a vu que Raoul vivait en
i'î54 et 1265, c'est-à-dire près d'un siècle auparavant. R faut donc (pie cotte
Agnès et cette Helvis soient des descendantes, peut-être les filles de Raoul,
petit-fils du jjrécédent, le dernier seigneur de IMaiichegarde nommé dans le
Lignage.]
' Cnd. (llploiiHit. t. I.n° -3 1-2. p. -20?). ^ Ligiiiiges d'oiitre-iiicr. c. \x . édil. Beii-
" La Tliaumassière. Assises de Jériisal. gnol.
c. (XLXxxr, p. 187. " Miclios Mod. de Barhnzanis. Ilinl. Spu-
' Cod. (liploiiiiit. t. I, 11" lai. [I. i44; lut. c. xvv, wvi.
11° 17. ji. -njô. ' Assises de Jénisnl. l'oimulo •.',9'. t. II.
' Cod. diploiiuil. l.[.n° ilik .[). iSo-ii'i'i. p. ^89.
;ii.
•Ihh LES FAMILLES D'OLTP,E-MER.
LES SEIGNEURS DE BELINAS.
Pancas', ville très-ancienne, assise au bas du mont Liban, fut pre-
mièrement nommée Lcseï), et, depuis, Cœsarea Pltilippi, parce que Phi-
lippes, tétrarque, fils de Hérodes le Vieil, l'ayant agrandie et restablie
(le nouveau, luy donna ce nom en liionneur de lempereur Tibère
(César); ayant pris dans les derniers siècles celuy de Belinas.
[Baiiias, ville située au sud de Djebel esch-Scheik, Anti-Liban. Son nom
de Paneas venait du Paneion, grotte consacrée à Pan, et oii le Jourdain prend
sa source. Dans l'antiquité, elle porta aussi le nom de Nerouias, que lui donna
le roi Agrippa le Jeuno.]
Emir Alid^, l'un des eliels des peuples nommez Assassins, qui l'a-
voient possédée longtenqjs, la mit entre les mains de Fouques, roy de
Hiérusalem, moyennant rescompense. Ensuite de quoy.
Renier, surnommé Brus^, l'obtint en fief de ce roy, tant pour luy
que pour ses héritiers. A peine fut-il entré en possession de la place,
(jue Tefjelmelnch* [Tadge el-Monlouk Bonri, fils de Toghteghin] ou
Doldequin, roy on sultan de Damas, l'assiégea et la prit durant que
Pienier faisoit la guerre d'un autre costé avec le roy. Le sultan la re-
mit entre les mains d'Emir Ali, qui en avoit esté seijfueni' auparavant;
mais, sur le bruit que le sultan Sanguin^ venoit attaquer le sultan de
' Eusèbe, llist. eccl. 1. MI, c wii. — Sobasticii Paoli. Cod. diploiimt. c. i.p. 'i33,
Cedrenus, p. i8i,3o5. — - W illelmus Tyr. 43/i.
I. XV, c. ix; 1. XIX, c. X. — Jacobus de Vi- = Will. Tyr. 1. XIV, c. xix.
niaco,!. I, c.xxv. — Joinville,p. io6, 228; ' Will. Tyr. 1. XIV, c. xix.
l'dil. Du Cang-o, p. 276. — Hishiriciis de '' Will. Tyr. L XIV, c. x\ii. xxvi; 1. XV,
France, Bongars , t. XX, p, 1179. — D'An- c. viii.
ville, Gèograph. une. col. i3G, 137. — ^ Will. Tyr. 1. XV, c. vu, viii, ix, x, xi.
LES SEIGNEURS DE BELINAS. 245
Damas, Aiiiard [Moïn-Eddin-Auar], son s;viu'ral d'arméç, fil alliance
avec les chrestiens et leur promit de les ayder à reprendre Belinas,
qui cstoit entre les mains d'Emir Ali, qui avoit pris le ])aity de San-
guin, et de leur restituer la femme de Renier et tous les prisoimiers
qui avoient esté faits à la prise de cette place par son maistre; ce qui
ayant esté exécuté, Belinas vint au pouvoir des nostres, après un
fasclieux sié{i;e, et fut remise entre les mains de Renier. Ce seigneur
estoit issu probablement de l'dlustre famille de Brus, en Angleterre',
qui estoit originaire de Normandie, où le village de Brus se rencontre -
au diocèse de Constantin''. L'histoire fait mention \ vers ce mesine
temps, de Robert Brus, vaillant chevalier <pii suivit Guillaume le Bas-
tard en Angleterre, et de Robert, son fils, qui se trouva avec les sei-
gneurs anglois en la bataille apelée r/e VEtendarl, contre les Escossois,
l'an 1 i3S. Son fils Adam fut aussy de la partie^ et mourut depuis, en
l'an lihh. De luy est issu Robert Brus'', surnommé le Noble, baron
d'Anandal ou de Cleveland, en Angleterre, qui espousa Isabelle, fille
de David d'Escosse, comte d'Huntington, et mourut en l'an 13G7. De
ce mariage vint Robert Brus, comte de Caritt [Carrickj, à cause de
sa femme, père de Robert Brus, roy d'Escosse [en i3o6], et de Ber-
nard Brus, qui eut postérité.
Renier, seigneur de Belinas ^ fut marié deux fois. L'histoire n'a re-
marqué ny le nom ny la famille de sa première femme, mais seule-
ment qu'ayant esté faite prisonnière à la prise de Belinas, et, depuis,
renvoyée à son mary après deux ans de captivité, il la i-eçut d'abord;
mais sur ce qu'il apprit qu'elle s'estoit mal gouvernée durant qu'elle
estoit avec les ennemis, ce qu'elle avoua, il l'cmferma dans un monas-
' Brouipton, p. <)<34. * Elbelred. De hello Stand, p. 338.
- Malli. Paris, p. ia3. — Rad. de Diccto, ^ Siineon Dunelm. p. 278.
p. 673. — Mon. Angl. l.l, p. 58 i ;l.II,p. ii8. " Buclian. 1. VIII. — Rougecroix, c. vu.
' Constantiensis diœcesis, le Gotentin. Le — Monast. Aiigl. t. I, p. 557, 58 1 ; t. II,
village de /?/■«« est probablement ZJ/'«f/ie('(/fe p. liS.
(Manebe, arr. Valognes, caiit. Saiute-Mère- ' Willeliiiiis Tyr. 1. XIV, c. xix.
Église.)
•2'iC> LES FAMILLES DOUTRE-MEll.
lèiM^, et, après son clôcez, il ospousa Agnès, nièce de Guillaume de
Mures, prince de Taharie; laquelle, après la mort de son mary, se
remaria avec Girard, prince de Sidon ou de Sajelle.
[C'est ce Renier, vraisemblablement, ipii a souscrit, comme tt-moiii. plu-
sieurs actes (les rois Baudouin 11, en i 126, et Foul([ues, en 1 106 et 1 1 38.
sous le nom de Renier Brusco, de Bruso, Bruns ou Brusdi '.]
HuMFROY, seigneur de Tlioron, I" [ou ])lus probablement I^] du
nom, connestable de Iliérusalem, succéda à Reniei' en la seigneurie
de Belinas, connue son héritier, au rapport de Guillaume de Tyr'-.
Ce qui me donne sujet de croire qu'il avoit espousé queicjue fille de
Renier^. Tant v a que ce seigneur, ne se croyant ])as assez puissant
pour la défendre contre les Sarrazins, estant assise sur les frontières
du royaume de Hiérusalem, associa par forme de pariage* [en 1 107],
du consentement du roy Baudouin III [et de Gautier, seigneur de Ba-
ruth, dont il la tenait en lief], les chevaliers de IHospital en la sei-
gneurie de cette place; lesquels, y ayant reçu quelque échec, rési-
lièrent au traité incontinent après, et se retirèrent. Ce cjue INoradin
ayant appris, il y mit le siège, et s'en fusl rendu maistre, si la vigou-
reuse résistance qu'Humfroy et son fils y apportèrent, jointe au bruit
de l'arrivée du roy et d'un puissant secours, ne leust obligé de se re-
tirer. Mais après la défaite des nostres près d'Harenc, en la principauté
d'Antioche, il la réassiégea, et enfin la prit, durant (pie le connestable
estoit en Egypte, le 18'^ jour d octobre, lan 1 1G7, et la ruina de foiul
en comble ^ Gautier de Quesnoy, qui en avoit esté laissé gouverneur
par Humfroy, fut soupçonné de négligence et de lascheté en la con-
servation et en la défence de cette place, qui estoit une des plus fortes
de toutes celles qui estoient dans le royaume de Hiérusalem.
' Fontes renim Anstriuc. I. XII. n" i 1 . ' Cnd. diploiiuit. I. I, 11° 36, p. 36.
p. i)i. — Cod. (Uplomat. t. 1, n° 17. p. 18. Wiliclniiis Tyr. I. XIX. c. x. — Epist.
— Carlvl. S. Sepiilc. n" Sa , 33 , p. 5g , 63. principiau , apucl Boiigars , p. 1178, 1180.
- Willelraus Tyr. 1. X^III. c. xii. \iii. el Du Ctiesne. Hislorlciis de France. I. t\ .
^ Voir Les Seigneurs de Tlioron. p. Cgi. 695. Cg6.
LES SEIGNEURS DE BELINAS.
247
Le sire de Joinville ' raconte que les François qui estoieut avec
saint Louys jjrirent d'emblée la ville, mais non pas le chasteau [nonmié
Subeibe, situé sur la montagne, à une demi-licue de la viJh;).
Le seigneur de Thoron -, de Belinas, de la Sebelc [ou la Sebelie.
ou Subeibe], et de Gbasteauneuf, avoit droit de liante cour, c'est-à-
dire cour, coin ou nionnoye, et justice; et il y avoit en ces ti'ois lieux
cours de bourgeoisie et justices'.
' Joinville, j). 007, édit. Du Cniige. —
Historiens de France, t. X\ , |i. ■).']']. et
note 1.
" Assises de Jérusol. édit. L;\l)be, t. I.
p. 553; édit. Beugnol, t. I, p. 4a 1.
' Le texte de Labbe {M Abrégé royal de
l'alliance chronol. t. I,p. 553), qu'a suivi
notre auteur, porte «-le seignor don Tjioron
tret de Belinas et de la Sebele [Sehehe, dit
rclitalieii) et de Chasteaunoul', a court et
rrcoins et justice; et au Thoron, et à Beli-
rrnas et à Gbasteauneuf, a court de bour-
ftgosie et justice. « Le texte de l'édition de
M. Beugnot (t. I, p. 621 ) divise toutes ces
seigneuries, et s'exprime ainsi pour la sei-
gneurie de Belinas: rrLa seignorie de B(;li-
trnas a court et coins et justice, et Belinas
tra court de borgesie et justice, n
2Ù8 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
LES SEIGNEURS DE IJETHSAN
ou DE BESSAN.
La ville (le Bethsan ou Bessan, dite anciennemeiil SculliopoUs\ poiii'
avoir esté bastio par Tlioas, roy des Scythes, assise entre les montagnes
(le Gelljoë et ic Jourdain-, dans une belle campagne arros('e de ri-
vières, fut autrefois la capitale de la Palestine. Ses vieilles masures et
les restes de ses beaux (''difices de marbre estoient la marque de sa
grandeur^*; mais, ayant estij ruinée par les guerres et Tinjure du temps,
elle fut pres(jue réduite au néant, au rapport de Guillaume de Tyr, et
habitée de peu de personnes, n'en estant resté qu'une petite bour-
gade , dont la prérogative et le titre archiépiscopal fut ti'ansféré à la
vdle de Nazareth, à cause de la dignité du lieu et du respect deu h la
naissance de Nostre-Seigneuv.
Adam de Bétliune" [(|ui prit part à la jiremière croisade], fils puisné
de Robert, 111= du nom, seigneur de Réthune, surnommé le Chaiwc,
et frère de Robert IV, dit k Gros, fut le ])remier (pii en posséda la sei-
gneurie. 11 fut père de
' Cedrenus, p. i35. baslien Paoli. Coil. diploiiKit. t. 1. p. li-'>r\.
■ Willelmns Tyr. i. VIII, c. iv; 1. XIII, iio.
c. xviii; I. XXII. c. \vi. xwi. — Fulcher. '' Les niiiies nommées aujourd'hui Kltar-
Carnoleiis. 1. III . c. \xx . l. — Flavius het Beijsan conservent encore de nombreux
.losephus. Aiiii<i<iiUil. jmliiiciv. 1. V. e. ni; vesliges dos mominients de l'anliqiie 5n//Ao-
!. XII. c. \n. — Marinus Sanulus. 1. III, jxjUs.
part. li. c I. — Jacobus do \iliiaco, ' Lignages d'uiitrc-mcr, c. w. *\\\u. —
i. 1 . c. i.M. — Eugesipp. De distant. A. Du Cliesne. Ilixt. de Béthune . \. Mil.
locpium terne sanctœ , part. 3. — .Se- c. r et suiv.
LES SEIGNEURS DE BETHSAN. ' 249'
Adam, IP du nom, soigiiour de Bossan, qui eut deux onfans, Gi'é-
inout, seigneur de Bessan, et Hugues, qui souscrit un titre du ro\
Baudouin IV, de l'an ii55\
Gremoînt ou Guermond [Guarmond, Guormond, Gormond] (nom fami-
lier à la famille de Piquigny) succéda à son père en la seigneurie de
Bessan. 11 espousa Agnès de Giblef-, iille de Hugues do Lembriac,
prince ou seigneur de Giblet, et de Sanclie, sa femme; et [il] laissa
de cette alliance, Adam, 11^ du nom, seigneur de Bessan ; Gautier, qui
eut postérité; Amaury et Pbilippes, qui décédèrent jeunes ^; Riclient,
femme de Baudouin d'ibelin, seigneur de Rame [dont on peut voir la
postérité dans Du Chesne*]; Isabelle, mariée au connestable de Ta-
barie, et Estéphénie, qui espousa Piiilippes de Pioux, qui en procréa
Isabelle, mère d'Aimery Barlais.
[D'après ie texte ancien du Lignage^, au commencement du chapitre xv,
Grémont I" eut tous ses enfants d'une seule et même femme. Agnès de Gi-
blet. laquelle, selon le chapitre des seigneurs de Giblet, était lillc de Hugues
de Lembriac et de Sanche, Provençale de nalion. Puis à la fin de ce même
chapitre xv, Gautier, le second fds de Grémont de Bessan, est dit être le lils
de Marguerite, la sœur de Gautier de Baruth, comme si cette Marguerite eiil
été une seconde femme de Grémont. Mais d'aljord nous ne voyons aucune Mar-
guerite, sœur de Gautier de Baruth''. D'un autre côté, la généalogie des
r Hoirs de Giblet '' -n nomme Marguerite comme l'unirpie épouse de Grémont I".
et la mère de tous ses enfants, André ou Adam III. Gautier, Amauri, Phi-
lipjie, etc. Elle est fdle de Hugues de Giblet et d'Agnès, lillc de Marie de Ba-
ruth et de Gérard de Ham, son troisième mari. Ainsi, dans les anciens cha-
' Cai-tul. S. Sepidc. — Beiignot. Assises. plus jeunes alors. Amauri surtout, qui peul
t. II, p. 5-20; édit. de Rozière, p. iia. avoir vécu jusqu'en laSo et au delà.
" Lignages d'outre-mer, édition Labbe. ' Uisl. de la maison de Drthune, 1. Mil.
c. .xv, xix; édit. Beugnot, c. xxvii , xxx et ]). 5/i8, ôig.
XXXI. ^ Lignages d'ouire-mer, édi\..Lahhe,c.\\ .
' Le Lignage dit seulement qu'ils mou- xix; édit. Beugnot, c. xxvu, xxx.
1-urent: ce qiii veut dire qu'ils moururent ' Lignages d'outre-mer, c. \x, éd. Bewgn.
sans postérité; mais peut-être nétaient-ils " Lignagesd'outre-mer, c.wxi, éd. lieugn.
39
'250
LES FAMILLES DOllTHE-MEIt.
nlliTS \v et \i\. A|jnès, i'einiiie (le (iiv-nioiil I", esl la fillo de HiiyiR's de Lciii-
bi'iac, nrumior seigneur de (illjleU diiiis le nouveau cliaj)itrc wxi, iMaijjucrile,
l'eninie du même Grémont, es! la pelile-lille de Guillaume, (|uatriènie (ils de
llujfiies de Lenilniac (ies deux personnes sonl donc séparées par deux g('n(''-
ralions, c'esl-à-dire par un intervalle d'environ quaranle ans au moins. La
coni'ordance des dates peut seule nous décider entre ces deux monuments
d'iuie ('".«'aie aulorit('. Hugues de Lembriac ' fut établi seigneur de Gd)li'l eu
I I 08, lors de la inùse de cette ville jiar les croisés. Sa fille Agnès l'orme, avec
ses (puitrc lils-, la seconde génération; elle a donc dû vivre prim'i[)alenii'nt
dans la première moitié du xii°siècle. Grémonl I", petit-fils du premier seigneur
de Hessan, le(pud était contemporain du premier seigneur de Giblet, forme la
Inu'sième génération de sa famille, il a donc pu être le mari de Marguerite
plutôt (|uc d'Agnès, qui devait être de vingt ou trente ans plus âgée que lui.
Mais comment le chapitre \v nomme-t-il celt(^ dame, d'abord Agnès puis Mar-
guerite^? C'est par suite d'une confusion que nous ne prétendons pas expli-
(Hier. Ceci prouve que ces chapitres ne sont ni tous, ni tout entiers l'ouvrage
d'une même main, et qu'ils ne méritent notre confiance que dans une certaine
mesure. Cette considération nous semble un motif sullisant pour adopter de
préférence la généalogie du nouveau chapitre xxxi, où la filiation se suit, du
moins sans contradiction apparente.
\]n extrait des deux généalogies l'(;ra mieux apprécier la vraisendilance de
iu)li'e opinion :
SKICXEI'RS DE r.ESSAJi.
A[>\M OE IjLTIil \E.
Adam II.
CtliÉMOM r'. r'ir.
SEICNEUns DE CIBLKT,
Hl'GUES de LhUBltlAL.
Agnès,
iiiariéL- i'i Grt'inonL i". (?)
CilULULMt
(ou lîuMo^n) .
/i" lils.
HlGLES l»E G1IILKT.
seigneur do licsniedin ,
'-'pouse Aguès de Haui-
Maiicueiute,
épouse Grémont I".
' Voir ci-api'ôs Les Seigneurs de Gibkt.
'" Au comnieucement Je l'article des Gi-
lilrl.. nous reci liions la généalogie donnée
par le Lignage d'oiitre-mer, et adoptée par
Du Gange; mais cette i-eclilication laisse
au même intervalle et au même degré de
parenté les deux Agnès , ou .Ignès et Mar-
guerite.
' Labbe, L'Abrégé royal de rulliance ehm-
nohgiqne, etc. t. l, p. Sgo, 'iSg.
LES SEI^.^EURS DE BETHSAN. 251
Du Canf^e sest annuvé siii- riinlorilL' de Du Cliesne, dons son Histoire do
la maison de Béthune; mais Du Cliesne lui-même renvoie, pour ses preuves,
à des exlrails du Lignage d'outre-mer. ]
(jiiaiil à Gautier, second fils de Giéiiioiit, il soiisci'ivit, en l'an i :'. lo
j an mois de novembre], la charte que Hugues, 1'='' du nom. ro\ de
Cvpre', octroya à l'église du Saint-Sépulcre.
[La même année, en septembre'-, il souscrit des lettres du même roi en la-
veur des Hospitaliers. Il avait contribué plus qu'aucun autre ^ à la vicloire d'Ar-
sur. remportée sur Saladin. en i 192. Profitant de son influence et de celle de
sa famille'', il s'entremit ellicacement, vers 1 ig5, pour rétablir la bonne intel-
ligence entre les rois Henri de Jérusalem et Aimeri de Cbypre. En 11117, ''
se rendit^ avec Grémont II, son neveu, seigneur de Bessan, à la réunion con-
voquée pour une croisade par André, roi de Hongrie, et Boémond IV le
Borgne, prince d'Antioclie. La même année, on le voit souscrire deux actes,
l'un de Bertrand ^ seigneur de Alargat, l'autre du roi de Cbypre ^ Hugues 1"':
en 1-320*, il souscrit un acte de la reine Alix. Nous ne savons si ce person-
nage, un des plus remarquables de son temps, prolongea sa carrière long-
temps an delà de cette année.]
Il fui marié deux fois" : la première avec Douce Porcelet, fille de
Renaiit Porcelet, chevalier provençal, pour lors veuve du seigneur de
Nefin, (|ue je crois avoii- esté nommé Renouard, et dont parle Guil-
laume de Tyr'"; ij eut de cette alliance Amauri de Bessan, qui passa
dans la Poudle, où il posséda la seigneurie de Tricari ou Tricarico;
Eschive, mariée à Jean irAnlioclie, marcschal de Cypre, el Estéphénie,
' (Àirtiil. de Mmwsqne. — (jiiiiil. S. Se- '" Conlinuat. de Guili. <le Tyr. I. XXXI.
;)!(/(•. n° 176. p. 3i4,3i5. c. X, p. 322.
- Cod. diphmnt. t. I. 11° 97. p. io-3. " Cod. dqtlomat. i. \ , n' loO.p. 110.
.5.J0. ' De Mas-Latrie, Hisl. de Chypre, t. 111.
' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXVI, p. Gog.
c. Vil, p. i-S/i. ' Dl' Mas-Latrie , t. III, p. Gi4.
" Continuai, de Guili. de Tyj'. variante ' Ligntijresd'oulre-mer, éàxi.Lahhe .ti.\\\
ilu nis. de Fittrence, p. qi3, col. 1. — De édit. Beugnot, c. xxvii et \x\i. — Voir Les
Mas-La(i-ie, t. III. p. 697. — Voii' Les Cntntes Seigneurs de Nephiti.
lie .Iiijiheel d'Ascaloii. '" Willeimus Tyr. I. XX . c. xxiv.
252 I-ES FAMILLES D'OUTRE-MER.
l'ciiimc de Guy (\e Soissons, fils de Renaut de Soissons, niaresclial do
Gypre. En second lit, Gantier esponsa nne dame de Romanie appelée
Tliéodora Lalhoumena\ on plnstost Comnena, ainsy que je présume, et
en procréa deux filles, sçavoir, Alix, femme de Baudouin dlbelin,
sénesclial de Gypre; et Femie, mariée à Guy du iVIoi'i', fils de Jean. Il
est probable que Baudouin de Bessan, qui souscrit un titre du roy
Aimery, de Tan i 198 -, (pii est au cartulaire de Manosque [et d'antres
encore \ dans l'un desipiels ' (-29 septembre 1195) il est qualifié de
coiniélable]. estoil pareillement fils de Grémont on d'Adam 11.
[Nous lo croirions plutôt fds de Grémont. En 1 1 9/1, 5 janvier », il souscrit,
avec son frère Amauri, un titre de Henri de Champagne, roi de Jérusalem.
Or, si cet Amauri est celui qui est mentionné parmi les iils de Grémont, il est
clair que Baudouin sera éj;alement Ids de ce seijjneur. 11 est toutefois étonnant
i|ue, dans la j;énéalogie de la famille, le Lignage d'outre-mer ait omis 1111 per-
sonnage revêtu d'une dignité si importante.]
L'bistoire de Gypre fait encore mention d"nn Amalric de Bessan,
(pii fut un des cinq barons qui furent choisis par l'empereur Frédé-
ric 11, pour gouverner le royaume de Gypre, sous la minorité du jeune
l'oy Henry ^ vers l'an 1280; lequel est peut-estre le inesme [fils de
Gautier] (jue l'on dit s'esti'e retiré en la Fouille.
- [A moins que ce ne soit Amauri, frère de Baudouin, que nous présumons
être le fils de Grémont, et par conséquent l'oncle d'Amauri, fds de Gautier.
(les clcu\ o|)iin'(>ns sont l'galement probables.]
Vdam, 111' du nom [Adrs ou Adon, nommé aussi Vndué dans un des
nouveaux cbapitres du Lignage d'ontre-mei- '], seigneur de Bessan,
' Dh Gange, F(i»i//. Bi/imit. p. i85, i8(5. ' (M. diplomal. t. I, n' 81 . [>. 87.
' CoJ. iJiplonmi. t. t . 11°' 1 89 , 8 , p. 3.35 . " Lorcdano , De rc' Lusignani , \. I , p. (53 ;
.jgy. Irnd. l'ianr. t. I, p. yS. — Conlinuat. do
■' Cod. diplomui. t. I, II" 17.3, p. -jiG. Guill.deTyr, LXXXIll.e. m, p. 368; c. i\,
* De Mas-Lnliie. Ilist. de Chi/pre . I. III, p. 876; C. x, p. 877; c. xxvii, p. 3<)3.
,). 5nn. ' G. XVI, XXXI. édil. Beugnot.
LES SEIGNEURS DE BETHSAN. ' 253
lils (le Grémont, s'allia avec Helvis, fille de Henry de Milly, dit le Bufjle,
et d'Agnès de Césarée; duquel mariage procéda un fds unique, qui fut
Grémont, 11'= du nom, seigneur de Bessan, qui souscrit la charte
de Hugues I", roy de Cypre, de l'an i'mo', de laquelle je viens de
parler.
[Il îivait succédé à sou père dès i uj.S, puisqu'en cette année ^ il souscrivit
un des actes du roi Ainieri, ci-dessus mentionnés. Ce seigneur, comme on l'a
vu, se rendit avec son oncle Gautier^ à l'assemblée des croisés tenue en 1217.
Avec lui aussi il souscrivit les actes de Hugues, roi de Chypre *, octohre 1217,
et de la reine Alix ^, octohre 1220.]
11 s'allia en premières noces avec Juliane de Soissons, fille de Ue-
jiaud de Soissons, mareschal de Cypre; de laquelle il eut Baudouin,
seigneur de Bessan; Thibaut, qui mourut à Tripoly, que je crois estre
ce Thibaut de Bessan qui se trouva à une assemblée des barons '"' en
la ville d'Acre, l'an laBo [qui assista comme témoin'' à un acte de
Jean d'ibelin, seigneur d'Arsur, du 10 août laBy], et (jui esponsa
Isabelle de la Mandelée «; et [probableunnit encore] Gautier de Bes-
san ^ qui espousa Alix d'ibelin, fille de Pliilippes d'ibelin, connestable
de Cypre, et eut d'elle une fille nonunée Marie.
[Ce Gautier qui embarrassait Labbe'", et dont La Thaumassière '^ n'a rien
dit dans ses Tableaux généalogiciues , n'est pas nommé d'abord dans le Lignage
avec les lils de Grémont II. Mais, par la place qu'il occupe ensuite dans ce
' Caiiidiiriiiiii Saiicti Sepulcri . 11° i^li. p. ôGa; édition Beugnot, I. II. c. xiii.
p. 3i5. P- aCi.
■' Cocl. diplumat. t.I.n' 189, p. -35. ' Cod.d{plomat.l.\,n' io-?.,\). 157,161.
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXI. ' Lignages d'outrc-mcr. c. xii, xvi. édit.
c. X, p. 32 3. Beugnot.
' De Mas-Latrie, Hisl. de Cliijprc, t. III. ' Lignages d'outrc-mcr, édit.Lahhe ,c.\\ .
p. 609. édit. Beugnot , c. xxvii.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. III , '° Labbe, t. I, p. Syo.
p 6,/,. " LaTliaumassière, /l.ssise«(/eJe;'i/-s«/em,
' Assises de Jérus. editinn Labbe. 1. I. [). -383.
OiV, LES FAMILLES DOIITUE- MEP..
même cliaiiili'c. apn^'s Uniulouin d Tliil)nii(l. on voit ([u'il devait rirr leur
frère. ]
Juliiiiic cstaiil déft'd ('■(.'', Girnioiit csjioiisa une autre dame dont le
nom est inconnu, do laquelle il procréa Helvis, alliée avec Rolland de
Luques, qui en eut Baudouin, Thomas, et Esléfénie, religieuse.
B.UDOLiN, seigneur de Bessan, fut conjoint par mariage avec Macée.
tille de Guillaume Vicomte, dont il eut Gautier, seigneur de Bes-
san; Pliilippes et Amaury, décédez en jeunesse; Philippe, mariée à
.lean Bahin, fds de Raymond, dont issit Raymond Bahin; et Eschive
de Bessan. femme de Nicolas Boule, qui en eut Thomas Gautier; Mar-
guerite, alliée avec Pliilippes de Cafran; et Philippe, conjointe avec
Thomas de Verny.
Gautier, seigneur de Bessan. espousa Marguerite, fdle de Raymond
Babni; de laquelle alliance naquirent Thibaut, seigneur de Bessan,
et Agne [Ague ou AygueJ de Bessan, lieutenant du royaume de Cypre
et gouverneur de Famagouste- sous Henry, roy de Cypre, Pan 1013:
(jui espousa Alix de la Mandelée, fille de Guillaume de la Mandelée,
pour lors veuve de Guillaume Barlais.
f Aguc est nommé avec sou père, romiiie téiiunn d'uri Irnitr de pai\ cl de
commerce 3 conclu à Nicosie, le 3 juin i3o(), entre Amanri de Lusignan.
prince de Tyr, gouverneur du royaume, el riiudiassndeiir de Pierre (irade-
nigo, doge de Venise.
Après la mort du régenl Amauri, il dirigea les aflaires, de concert avec la
reine mère, jusqu'au retour du roi Henri II: on le voit, en conséquence,
donner des instructions à une ambassade' rpie le gouvernement envoyait à
Venise (qo août 1010). Dans cet acte, et ailleurs-', il a le litre de capitaine
lies barons de Chypre. Ague était mort en i338. puisipie ses héritiers .sont
' Lignages d'outre-mer, c.w-.édH.hahhe. ' De Mns-Liilrie. llisl. <le Chiipre, t. Il,
- Lovedano,Dc'rcLusignant_,\.\'.[t.i5li, p. io;i.
a66: traducl. frmir. I. 1. p. -tSo. 9.81. '' De I\ins-Latrie, I. II. [). 117. n^-
3„g_ ' De Mns-Latrie. I. II. p. i36.
LES SEIGNEURS DE BETHSA.N. 255
mentionnés' dans un traité du roi Hugues I\ avec la républùjue de Gènes,
(lu 2 1 lévrier de cette même année.
Quant à Gautier, son père, il paraît avoir été partisan du régent Amauri.
Après la mort de ce dernier (i3io), il fut forcé de prêter serment au roi
Henri H"^ entre les mains de la reine mère; et, après le retour de ce prince
en ses Ktats, il vint avec d'autres seigneurs du même parti ^ lui demander
liumblement pardon. Nous ne savons s'il vécut longtemps encore, mais il est
clair ijuo son fils Thibaut ne lui succéda pas avant cette époque , et qu'une
partie de ce que Du Gange rapporte de Tbii)aut appartient à Gautier.]
Thibaut, seigneur de Bessan, fut conjoint en premières noces avec
Nicole cVIbelin, fiiie de Balian, seigneur de Sur, et, en secondes noces,
avec Alix de Montolif, fille de Simon, qui mourut au siège d'Acre,
l'an 1 -jgG. Je crois que ce fut de son tem|)s (ju'Olivier de Termes, chef
des troupes françoises, estant arrivé à Acre, le 20'' jour de septembre,
l'an l'iGk, en sortit le r>'' du mois de novembre *, avec les chevaliei's du
Temple el de FHospital pour aller faire des courses sur les Sarrazins.
et prit sur eux la ville de Bethsan, qu'il ruina entièrement, estant
probable qu'elle avoit esté ])rise par les infidèles quelque temps aupa-
ravant.
[Nous avons vu que Thibaut n'avait pu succéder à son père en la seigneurie
de Bessan, avant l'année i3io; l'expédition d'Olivier de Termes, antérieure
de quarante-six ans à cette époque, doit avoir eu lieu au tenq)s de Baudouin,
aïeul de Thibaut, ou dans les premières années de Gautier, son père.]
Ce seigneur se retira comme les autres barons du royaume de
Hiériisalem en celuy <le Cypre, où il maria l'une de ses filles^ à
.lean de Brie, favory d'Amalric, jtrince de Tyr, qui s'empara du gou-
vernement du rovaume sur le roy Hemy, son frèi-e. Il vivoit encore
l'an 1 3o().
' De Mas-Lalrio. Hist. de Chypre, t. Il, ' LorcJanu, I. V, |i. ■iyu; tiad. fi-aiK;.
]). 171!. t. I, p. 298.
■ Lorcdano, 1. V. p. 2.35: tiad. Iranç. ' Saiiut. 1. III, part. i2,c. vu.
1. ] , p. 285. ' Loredano, 1. V, p. aiS-ayo.
256 LES FAMILLES D'OUTRE-MEK.
[Tout ceci convient beaucouj) mieux à Giiutier. C'est de son temps qu'arrive
la prise d'Acre (lagi); c'est lui ([ui était le beau-père de Jean de Brie, el
([ui, quoique du même parti, l'empêclia de parler trop insolemment au roi
Henri II , déjà prisonnier de son frère ' (1807). Dans les passages de Lorédau
indiqués par Du Gange, mais suj)j)rimés il est vrai lors d'une seconde révision,
il est ipiestion de Gautier de Bessan, et nullement de Thibaut. Enfin. Gautier
vivait encore en 1809, et même en i3io, comme on vient de le voir. OuanI
à Thibaut, nous ne connaissons de lui que ce que nous en apprend le Lignage
d'outre-mer.
Vers la fin du siècle, nous trouvons un Baimer de Scolare, sire de Betll^all.
parmi les douze conseillers nommés pour gouverner le royaume en l'absence
de Jacques I"- (octobre iSSa). Dans cet extrait de l'historien Strumbaldi, il
est nommé Erine Collar. On le voit, l'année suivante ^, capitaine de la secrète:
puis en 1386-1887, 'iiubassadeur du roi Jac(pies 1", auprès de la républi'quc
de Gênes". Etait-ce un fils ou un petit-fils, soit de Thibaut, le dernier sei-
gneur connu de Bessan, soit d'Ague, son frère? C'est cfe que l'histoire ne
nous apprend pas.]
Le seigneur de Bessan avoit droit de haute cour^ c'est-à-dire cour,
coin ou monnoye et justice, et il y avoit à Bessan cour de bourgeoisie
et justice.
' Loredano, 1. V, p. 262, 268; trad. ' De Mas-Latrie, Hisl. de Chi/jin . I. 11.
franc, t. I, p. 268. p. 4o6. ii2.
" De Mas-Latrie, t. II.p. 3(|i. ' AssiscsdeJérus. édiLLahhc A. \.\1.nb9.;
' Loredano, L IX. p. 01 1 ; Irad. frniif. édil. Beugiiot, t. I. p. 620.
t. II. |i. )o/|.
/
LES SEIGNEURS DU BOUTRON.
257
LES SEIGNEURS DU BOUTRON.
Raymond dWgout ou Agot, ainsi ([uil est escrit au Lijjiia^e d outre-
mer, probablement originaire de Provence', où la tamille d'Agout a
esté fort illustre, et où elle a possédé la vallée de Saut, aujourd'liu\
érigée en comté, fut le premier seigneur de Boutron-, <[ui est uw
ville maritime de la Syrie, dite des Grecs BoTpvs^, entre Tripoly et
Baruth.
(Il eut de ^. w rpriiMic'l "
1
ROSTASG OU RoSTàlfi d'AcoT,
seigneur du Boutron
[épouse N.].
M
de H
1 , 1
IRGUERITE d'AgOT, IsàBEAU ,
femme femme de Meilleur,
igues de Monlclar. seigneur de Maraclée.
N. fille,
IIIH
riée à Plival\ . genlillioniiue Pisaii,
qui devint seigneur du Boulron .
au droit de sa femme.
N. fille,
mariée à Boémond d'Antiocue .
lils piiisné de Boémond III .
prince d'Antioche .
et d'Isabelle.
1
1
JbA« d'AnTIOCBE, GlILLàUSIE
ourut en la prison seigneur di
de Tours ^ espousc
tiiie de Balian , p
d'Axtiochk,
Boutron ,
Aguès ,
rince do Sajette.
1
Jacques d'A-ntiochi:.
espouse Clarence , 1
lille de Guillaume HazarL,
connestable d'Antioche.
1
1
Isabelle,
■mine de Meilleur
seigneur
de Maracléf.
Jeas d'A
seigneur d
espoQst
fille de Bertra
NTIOCHK ,
i Boutron .
Lucie,
nd de Giblet.
1 1
RosTAi?( Alix,
et Guillaume. femme de Ouillauiu''
moururent Farabel ,
en la Pouille. seigneur du Puv.
Gfill
AUME.
Deux filsel une liil.-.
' Nostradainus , Hist. de Provence , part. 3 ,
p. 290; De Dom. lit. 26, n" 7.
^ Sanutus, 1. III, p. ik, c. 11. — Jacobus
de Vitriaco, I. I. — Willebr. ab Oldcnborg.
p. 1 9K.
' Tbeophan. Justin, p. nji. — Sur la
prise de Boutron par les Sarrasins, voy. Rai-
nald. ann. 1291 , n° 17.
' Lignages d' outre-mer, c. x\ii , 'x\s.i\ .
'' .^linsi porte l'ancien texte du Lig;nage
33
->58 LES FAMILLES D'OUTRE-MEIV
I Malgrô la (liffi'rence des noms, il semble dillicilc de ne pas admettre i'i-
ili'iilll('' (le RnsTAiMG d'AcouT et de Guillaume Dorel, nommés, l'un par le
Li;;na<fe, l'antre par le Continuateur de Guillaume de Tyr ', comme seigneur
du Boutron. En effet, la fille de Guillaume Dorel, comme celle de Rostaing,
iii'i' d'une prcuurre feinme inconnue, épouse Plivain . gentilhomme pisaii, et
lui a|)|)orte des droits à la seigneurie du Boutron.
(iuillaume Dorel épousa en secondes noces Stéphanie . tille de Henri le
Bnlllc-, laipielii', devenue veuve, épousa Hugues de Gtbiel ; mais il ne paraît
pas en avoir ru d'enraiifs. Il avait l'-lé témoin d'un acte de Raimond 11, comte
de Tripoli^ (décembre i lyi). Il mourut ipu:'l<|ues années avant ce prince.
puis(jue ce lut RaiuKuid 11 ipii dis|)osa de sa fille el la maria de la manière
ipi'il jugea la plus avantageuse pour ses intérêts.
Plivain l'acheta, à la lettre, son pesant d'or '. ipioiqu'elle eut été promise
à (i('Tard de Ridelort, plus tard grand maître du Temple, cpii devint, dès ce
moment, ri'nnemi irréconciliable du comte de Tri])oli. Nous avons vu (jue ce
dernier mourut l'U i i<'^7.
Plivain. Pleven, Plehninis. souscrivit, dès 1181. comme seigneur du Bou-
Iron, des actes de Raimond 11, comte de Tripoli^; en 1 198, -j 1 août, il sous-
crivit, avec un sien neveu nommé Henri'^, un acte de Roémond IV, comte de
Tripoli l't jirince d'Anlioche: un acte du même'', décembre 120/1. el un acte
de GeofTroi le Ratb. grand maître de l'Hôpital '*, en jqoCi.
Son gendre et successeur, Boémond d'Antioche, était seigneur du Boutron
dans les années 1281, 1 2/1 1 ^, où il souscrivit des actes de Boémond IV, prince
d'Anlioche, et d'Albert, patriarche de cette ville. Il l'était encore en iikk.
1 8 octobre, lors de la défaite de Gaza '". où s(^s dfuix fils, .lean et Guillaume,
iloiiiié par I^nlibe, p. '167. Mais dans ses ' Cad. (lijjhiiiut. n" '>'t . [>. ^^h.
Tableaux généalogiques qui précèdeni, ce ' Continuât, de (luill. de T\r. I. Wiil.
même éditeur a dit (p. ioS). tmiort en la c. axxiv.
frprison des Turcs. " Conjecture justifiée de- ^ Cod.diploiiiid. I. 1, n' 70. p. 70; n' 'i ,
puis par le nouveau texte de M. Beugnot : p. -jH;!.
ren la [)nson des Turs.-^ {As.flses, I. II. ' Cud. dijiloiiHit. u° -n i , \>. -jS-!.
p. A68.) ' Cod. diphmat. n" 98, p. 1 o.3.
' Continuai, de Cuill. de Tyr, I. XXIII. ' CW. diidomat. n° 175. p. -218.
c. xxxiv, p. 5 1 et noie a. ' (lud. diplomat. u" 1 1 3 . 1 1 '1 . p. 1 -i 1 .
' Continuât, de (iuill. de Tyr. I. Will. i-ia;n" 1 iS p. i3.">.
c. \xxiv et note ''. — Liomigos d'riHlro-wfv. '" Continuât, de Cuill. di' i'yi'. I. WXIII .
C. \\1. Pllit. RpllPIMlt. C. LVII. p. 'i3o.
LES SEIGNEURS DU BOUTRON. 259
lureiil laiL-. |)nsoiinier.s. Jean avait souscrit avec lui racle du jialriarclic Albert,
de 1 24i '.
Guu.L\i]ME l'ut, après son père, seigneur du Boulron. Il élail, coiiinu^ Ions
ses prédécesseurs, vassal du comte de Tripoli; et, en cette qualité, il signa,
comme témoin, plusieurs actes de Boémond VI, mars ia55'^ avril i256\
i" mai 1262 *. En cette même année, 1 262 , il lut un des arbitres choisis par
le légat pour terminer à l'amiable certains dilTérends survenus entre le Temph-
et l'Hôpital. Dans l'acte dressé pour cet objet (19 décembre)-', il esl (pialilii'^
connétable du royaume de Jérusalem.
On voit un RosTAn'G, seigneur du Boutron, parmi les signataires de I acte
d'accusation dressé contre Gui de Giblet (1282, 18 février)'', qui avait voulu,
à l'instigation du Temple, enlever la ville de Trijioli au prince d'Antioche. Ce
ne peut être que Roslaing, lils de Jacques d'Antioche, et, par conséquent,
neveu de Guillaume. Mais à (juel titre était-il seigneur du Boulron. puis(|ue
Guillaume avait un héritier direct en la personne de Jean, son lils, du moins
selon le Lignage d'outre-mer? Uostaing a-l-il été chargé de la seigneurie comme
tuteur, par exemple, de Guillaume, petit-lils du premier Guillaume, qui aurait
succédé à son père, Jean, dans an âge encore tendre? Nous n'avons point
trouvé d'autres renseignements sur les derniers seigneurs du Boutron.]
' Cod. diijlmiml. t. I. 11" 1 i.S, p. i.'JS. ' (ùod. diplviiial. t. I, 11° q-m, [). ■i6'^.
'- Cod. diplomnt. t. l. n iqG, p. i48. ' Cod. diplomat. t. \. ii° lûa. p. 177.
• (lod. diploiii/it. t. I. ié" io(). [}. 1.S/4. " l>p Mas-Latrie, t. ill. p. Ii()7.
.33.
■260 l,KS FAMILLES D'OUTRE-MER.
LES SEIGNEURS DE CVIMONT.
Les Assises de Hi/rusalem ' parlent du seigneur de Gaimont et disent
(|uil avoit cour, coing et justice, cest-à-dire haute cour, et qu'il avoit
à Caimont cour de bourgeoisie et justice. Sanudo'- l'ait mention de cette
|)iace de Cainiout, et dit que ce fut en ce lieu où Lamecli tua Gain
d'une llèche. Mais il ne me souvient pas avoir remarqué le nom d'au-
cuii seigneur jtarticulier de cette place.
[Le (iayini)iil l'^t iiiciilioniié dmix lois par le Coiilimiateur de Guillaume
de Tyr^ comme un lieu voisin de la ville d'Acre, et paraît s'identifier parfaite-
ment avec la localité moderne iiommi'c Tell-Kiiimàn , située au ])ied des inon-
tafjfnes qui iniiilent à l'ouest la |)laine d'Esdrelfiii.]
' .4.m/sm (/p ./(TUS. édit. Labbe. p. .55-3 ; ^ (luiilinuatinir de Giiiilaiime de Tyr.
édit. Reugnot. l. 1, p. h-io. I. WVl. c. \xvii, p. iS3: I. XXXll. c. n.
' SanuUis, I. III, part. 1 4 , c. m, p. î^f). p. 3'iii.
LES COMTES DE GARPASSO. 261
LES COMTES DE CARPASSO
AU ROYAUME DE CYPRE.
Jaques leBastard, roy de Cypre, érigea Caipasso', ville mantiiiie
et fort ancienne, située sur le promontoire de Saint- \ii(lré, en litre de
comté en faveur de
Jean Ferez Fabrice, qu'U avoit fait p(Mi auparavant comte titulaire
de Japlle^ et voulut ([uen cette qualité [de comte de darpasso] il
précédast tous les autres comtes. Il le fit aussy capitaine général de ses
galères, et, par sou testament [l673]^ il le nomma l'un des gouver-
neurs du royaume, et lun des tuteurs du ji'une roy Jaques, son (ils.
[Jean Ferez Fabrice fut l'aïeul mati'rncl du [>ère d'Etienne de Lusignan \
Isabelle, sa fille, ayant ('pousé Fiiilippe, (]ui fut le grand-pèr(> de notn- liislo-
rien. comme ce dernier nous l'apprend lui-même.]
LouYS Ferez Fabrice, son fils, luy succéda en ces deux dignitez.
[Mais peu après (i 47^1, 1 0 lévrier), la reine Catherine ', lui retira, moyen-
nant un échange, le titre de comte de Jaffa et d'Ascalon, et le donna à son
cousin, Georges Contarini. en le nommant premier comti' du royaume de
Chypre.]
' llisl.(leClii/pre.M.\!t]h. — Lorednno, I. II. p. 3iu. — De iMas-Liilrie, Hisi. de
I. XI, p. G7/1; Irnd. IVanç. t. II. p. 27,3, Clti/pre. t. III, p. 3/iG.
■37/1. ' llist. de Chijpre , fol. ■!() //. — Clioio-
- Voir Les Comtes de Japlie. — De Mas- gniffi" • c(c. Tableaux généalogiques, à la lin;
Latrie, Hisl. de Chypre, t. III, p. 3 1 0, 3i 1. ^ Et. de Lusignan , Gcnéatogie des comtes
note 1 . de Curpatie , loi. Go I). — De Mas-Iyatiie . Hist.
' Loredano, I. XI, p. 707; liad. franc. deClnjpre, l. III, p. 366-36f),
.2rr2 l-KS l'A MILLES D OLTRE-MER.
I.oiiys l'(M'('z cslaiit drcrdi'' sans |ios|('m ih'.
Nicolas .Iistimw ', lils du |)rciiii('r ((iii lui eslabh lieiileiiaiil pour la
rénublmiic de NCiiise au royauuu' de C)pre, dcvinl comte de Cai-
nasso. au dioil de sa l'euime, Charlotte, fille aisnée de Jeau Pei'ez, et
MiMU- de L()u\s. Il laissa d'elle un Ids .■! nne lille , allii'c en la maison
de Gradoiucd.
LKo^ .hsTiMAN, lils de Nicolas el de Charlotte, sa ienime, succéda
au comté de Carpasso. Il eut procès devant le sénat de Venise pour la
préséance avec le comte de Japhe, (pu l'ut adjugée à celuy des deux
launlles (pii seroit le |)lus ancien. Il vivoit en Tan i566, et laissa,
enlie autres enfans, Nicolas, qui ln\ succéda, et Ursat, cjui lut pris
des Turcs à Nicossie, l'an 1^70, et (pu lut depuis mis en liberté.
Nicolas .h:sTiNr\N, lils de Léon, l'ut comte de (iai'()asso après son
père. Il espousa la lille de Nicoiao Benetti, dont il eut des enl'ans. 11
vivoit [à Venise], l'an 1^79- [avec sa femme et ses deux enfants].
' Et. de Lusigiiaii. Généalogie des comlen ' Et. de Lusignan. (iénéologic iks aiinles
h Cnrp/itie, fol. (mi /'. — Lnredano . i. \1. '''' C.nrpdiie . fol. fii v".
[). (lyi: trad. IVaiir. I. II, p. -l'/k.
LES SEIGNEURS DE CAVl'llAS.
263
LES SElGNELliS DE CAYPHAS.
Cayphas [CaïlTa] est uii»^ ville de la Priéaicie niaiiliiiic ', au pied du
mont Garmel, du costé du septentrion, qui fut premièi'enient nonnuée
Porpliyria et Ella. Elle prit ensuite le nom de Cayplias, de celii\ du
prince des prêtres dont il (>sl parlé dans rÉvangile, si nous en cioioiis
Albert d'Aix^, et vint en la puissance des François, (pii l'inent secondez
en cette occasion par les Vénitiens, l'an iioo. Le duc Godel'rox de
Bouillon l'avoit promise, estant au lil malade, au cas qu'on la pi-isl. à
Geldemar Garpeîsel ou Gharpenel, 1 un des plus vaillants clievaliers
de l'armée ^ et qui estoil des troupes et de la suite du comte de Sanil-
Gilles. Mais, après la prise de celte place, Tancrède, *\m avoit en avis
de la mort du duc, s'y jeta et en chassa Geldemai', (|ui se letii'a au
chasteau de Saint-Abraham, qui avoit esté pris peu auparavant pai' les
chrestiens. De sorte que
Tancrède lut (juelque temps en possession de Ga}])has\ Guillaume
de Tyr'' escrit qu'elle luy lut accordée par le duc. contre la \érile ih'
l'histoire. Car Albert d'Vix*^ nous ajiprend (pie Baudouin, I" du noni.
a\ant succédé à son Irèi'e au rovaume de lliéiusalem, Geldemar lil
' Willehims Tyr. 1. \I11, c. ii. - Saniit.
I. lit, part. (), c. m; ])art. li. c. ii. — Ja-
eobus de Vitriaco. I. 1, c. lu. — Willeljr.
al) Oldenbojg. Iliiierarimn, p ihli. — Bur-
chard. Descriptio Icrrip saiicla', c. ii, .^ -î. —
SpI). Paoli, CoJ. diplnmat. 1. 1, p. 438, iSg.
' Albertus AqiK'iisis. 1. V, C XLi;i.VIl.
c. \x et seq. xxii , xxvi.
■ Tiidf'liod. I. V. {I. (Skj. - liayiiioiiil
d'Agiles. [). 17Ô. - Willelmus T\è-. I. \ III.
c. i\. — Albertus Aquensis. I. Ml. r, wvi.
— Historin llifrosoli/ii/iliiiiii . seounda pars,
p. 598.
" Fulelier. Carnol. 1. U.c. 11.
\\ iilelniiis Tyr. I. I\ , c. \iii.
Mberliis Aqneiisis. I. VII. ( . i.\i\.
-2C!i LES FAMIIJ,i:s DOllTRK-MER.
cil (M- TniicnVle en l'asscinlrlée j[('nc'i'ak' (|U(' ce roy tint an palais fie
Saloiaon, en la ville de Iliérnsalem, et hiy deinanila la festitution de
celte jdac(î. Tancrède en lit d'abord refns, ce qui excita une grande
ijuerelle entre le roy et luy; mais à la fin, sur ce que Tancrède tut
mandé par ceux dAntioche pour jjicndi'e le gouvernement de la place,
durant la captivité du prince Boémond, dont il estoit Tliéritier appa-
rent, il consentit à la restitution de Cayphas et de Tabarie, qui luy
esloient disputés, à condition que, s'U retournoit dans quinze mois,
elles luy seroient remises de bonne foy. Ensuite de quoy le roy rendit
(layphas à Geldemar, après avoir tii'é de luy la promesse d'accomplir
cette condition ^ Mais il ne survécut pas longtemps, ayant esté tué in-
continent api'ès en une rencontre contre les Sarrazins de Babylone.
RoRGius ou UoHART obtiul Cette place en fief du roy Baudouin !"%
après la niurt de Geldemar. Il décéda en l'an 1 107, et fut inhumé au
ceuietière du [)ortiche (.s/c) de l'église du Saint-Sépulcre de Hiérusa-
lem^ Il [parait qu'il] tut aussy seigneur de Saint-Abraham* [après la
mort de Hugues; mais après luy Gautier Mahomet fut investi de ce
tief par Baudouin 1"].
Païen, son fils^ luy succéda en la seigneuiie de Cayphas. Mais, Tan-
crède estant retourné d'Antioche ", cette place avec Tabarie et Nazaret
luy furent restituées par le roy Baudouin, auquel il •■n lit hommage.
[D'après le récit d'AlItert d'Ai\^ ce fut en 1 109. pendant le siège de Tri-
poli j)ar Bertrand, fds de Raimond de Sainl-fiilles. (|uc Tancrède, s'étant ré-
\LV.
AUjertiisAqucnsis. tVIl.c. \liii , xliv, ou de ciinoiière. (Voir (, argentier, Glossm:
nov. t. l, voce Airivm. n° i, col. 36 1;
Aibertiis Aquensis. i. IX, c. \, xlviii; ot l. III, voce Slillicidium , n° 5. col. 87:^.
I. \,c. XVI. «74.)
' Le texte porte : Stillicidio potilciis eccle- ' Ailiertus Aquejisis . 1. X . c. \xxii. — Voir
■siœ . elc. Le Slillicidium ou impliiriiim était un Les Sciiinciirs de Saint- Abraham.
espace en avant de lYglise, et couvert, pour ' Albertus Aqnensis, 1. XI, c. x.
mettre à l'abri de la pluie. Ce porclie ex- ' Albertus Aquensis. I. XI, c. xii.
lérieiu- servait ordinairement de charnier ' Albertus .\quensis. I. XI , c. ix-xii.
LES SEIGNEURS DE CAYPIIAS. 265
concilié avec ce seigneur, reçut du roi Cayplias le Temple du Seijjneur, Ta-
harie et Nazareth, avec tous les revenus de ces places. Que devint alors Payen?
11 est probable qu'il conserva au moins le titre de seigneur de (Jayplias. et
même la possession du territoire, sous la suzeraineté de Tancrède , puisqu'on
le voit, en i i lo, donner à l'Hôpital de Jérusalem' un villain avec des mai-
sons et des terres, situées à Caypbas et à Gapbarnaûm -. Comme nous ne con-
naissons pas d'autre acte de Payen , nous ne savons si , après la mort de Tan-
crède ( 1 1 1 q), le roi Baudouin I" lui rendit la seigneurie de Cayphas.]
Albert d'Aix ^ écrit ([uc, après la mort de ce roy, Baudouin II, son
successeur, retira et réunit au domaine du royaume plusieurs places,
entre lesquelles fut celle de Cayphas, laissant néantmoins les revenus
de quelques-unes aux principaux de sa cour. 11 est probable que Cay-
phas en fut une, puisqu'il se trouve qu'elle a eu, depuis ce temps-là.
des seiorneurs particuliers. Car, en Tan i 190, un autre
Païen '' en estoit seigneur.
[Nous n'oserions affirmer (jue, depuis le |)remiiM- Payen, il y ail eu conti-
nuité dans la suite des seigneurs de Cayphas. Nous voyons en 1 1 qo, 1 1 20 .
11-38, des diplômes du roi Baudouin II en faveur du Saint-Sépulcre^, signés
par Payen, chancelier du roi. Ce Payen était-il l'ancien seigneur de Cayphas.
à qui le roi aurait accordé, en dédommagement de son fief, une charge à la
cour? Quant au second Payen, il ne succéda pas immédiatement au premier,
car il était fds de Vivien, comme nous le démontrerons un peu |ilus bas.]
Il fut un de ceux qui déposèrent en faveur de Conrad, marquis de
Montferrat^ pour la dissolution du mariage d'Isabelle, qui fut depuis
femme de ce marquis, avec Humfroy de Toron. Le grand intervalle
' Cod. (liplomat. t. I. n° 2 , p. -2. Beugnot, t. 1, p. 4-i5. — Lignages d'outre-
- Ce Capliarnaûm semble devoir être situé mer, c. xxv, xxxvn.
près de Cayphas (Guill. Tyr. 1. X, e. xxvi) ' Cartid. S. Sepidc. n" 3o, M, 45 . p. 56.
et paraît pouvoir être identifie avec le lieu 82 , 84.
nommé de nos jours Tell el-h'eiiiseh. (Seb. " Hist. Hicrosol p. 1 171. — Radulpluis
Paoli, Cod. diphmmt. t. I, p. 454.) . de Dicelo. ann. 1 1 90 . p. 657.-- N. Trivett.
Aibcrtus Aquensis. i. XII, c. xxx. ann. 1191.
' Assises de Jérus. I. II, c. XLVin; édil. '
3^
•2M, LES FAMILLES DOLITUE-MEI!.
(le temps ([u'il y a entre ces deux Payeii peut persuader fpie ie dernier
pouvoit estre lils de l'autre, ou fils de \ iviau de Cayplias, qui sousci'il
lui litre du roi Baudouin 111, de Tan i iSo ', en qualité de vassal, et
iiM'c les autres vassaux de ce roy. Ce (pii me fait croire que Cayjthas
ayant esté annexé au domaine particulier des l'oys, Vivian (n'est que
ce soit le mesm(^ que Payen) en fut seigneur.
I II l'sl bien icioiuiii (juc Vivien n'est pas le même (pie le second Payen.
Vivien esl le père de Payen 11, et pent-iUrc le lils de Paven 1". On li^ voit
souscrire dill'érenls tilres, connne seigneur de Cayplias, d(;s l'année ii38^
où il est témoin d'un acte du roi Fouhpies en faveur du Saint-Sépulcr(\ Kn
1 I .ôiS ^. il souscrit des actes d'Aniauri, comte de Japiin, du roi Baudonui 111.
(I(^ Hiijjues (l'ihelin. connne lionune, baron ou vassal du loi. En iiU'i '. li
lionne une (erre au Sainl-Sé|)ulcre; et, de m('nie, en i iCô"'; ce dernier acte
esl improuv('' et confirmé, au niomenl même, par son lils Payen, sa femme
Béatrix, et sa bru Hodierne, dont le nom était resté inconnu à l'auteur du
LiiTiiaiTC d'oulre-mer. Parmi les l('moins de cet acte on voit un autrt^ Vivien,
vicomte de (laypbas.
(le même Vivien, vicomte, souscrit aussi un acte, postérieur à i i65". de
Roger de Cayplias, leipiel était un des hommes du seigneur Vivien, et avait
signé, comme témoin, ainsi ipie son frère Jean, l'acte de 1 165.
Pioger et .Ican ('talent peut-être des parents de Vivien et de Payen, son fils:
c'étaient du moins, à ce ([u'il paraît, des personnages considérables. Par l'acte
dont nous venons de parler, Roger et Jean accordent au Saint-Sépulcre six
charmées de terre, libres et franches de tout impiM. L'acte est signé par l'ar-
chevêque de (lésarée, le maréchal du roi, le chapelain de Cayphas, Guillaume
de Monigisart, Henri de Giblet, etc. et un nommé Humbert, (pialifié miles P<i-
)(ani, c'est-à-dire «homme ou vassal de Payen, d qui était alors seigneur de
C.ajphas. Plus tard, en i 201 ^, la fille de Roger de Cayphas, nommée Chris-
' CarluL S. Scjiulc. aux Preuves dcŒist. ' Carliil. S. Sepiilc. n° \hk. p. 226.
(/f i5e;/)HH(', p.3.">8. — Beugnot. l.ll, j)..520. ' Qniiil. S. Sepidc. 11° 127, p. a3i .
— De Itozière, ]). 112, 11° 56. 23-3.
^ Ca7-tul. S. Scpiilc. n° 33, p. 63. ' Carlul. S. Sepulc. n° 126, p. 229.
- ' (^'flrtu/.S.5e/jM/c. n°'56. 59. 62.p. 1 la. ' Co(/. r;/())/o»!(((. t. I. 11° 86, p. 91.
119, 127.
LES SElGiNEURS DE GAVPHAS. 267
tiane, faisait à l'Hôpital do Jérusalem uik' concession, conlirniée par son sei-
gneur Roard.
On voit un André de Cayphas signer un acte de Baudouin dr Saint-fiiUes '
en laveur du Saint-Sépulcre (18 décembre 1175). C'était un clievalier, si.il
allié à la maison de Cayphas, soit attaché à son service.
Enfin on lit les noms de plusieurs autres chevaliers de la seigneurie de Cay-
phas, Miles. Eustache, Jean. Etienne, Thomas, etc. parmi les signataires de
l'acte de Christiane (mai 1^01) -.]
Hovedeu^ écrit que Cayplias lui pris par Saladiii avec plusieur.s
autres places après la prise du roy Guy, i'aii 1187. Tant y a ((ue
Payen eut deux fils, Rohart, seigneur de Cayphas, et Uenaut, (jui eut
la postérité (|ui sera déduite cy-après. 11 est probable aussy (pi Isa-
belle. qualifiée fiHe du seigneur de Cayphas, ([ui espousa Uaoïd, sei-
gneur de la Blanchegarde, estoit filie de Payen.
Rohart, II"^ du nom, seigneur de Cayphas, espousa Eglaiiliiie ', fille
de Rayniouil, seigneur de Nelin, dont il eut trois filles: Helvis, dame
de Cayphas; Alix, femme de Jean d'Ibelin, seigneur d'Arsur; et Agnès.
mariée à Bouveret Grimaldi ou de Griuuiut, noble génois. Il n'est j)as
bien constant si c'est ce seigneur de Cayphas ^ ([ui perdit la vie en une
bataille contre les infidèles, l'an 12^/1, ou (piebprun de ses succes-
seurs, l'histoire ne maiMpiant pas jirécisément le temps auipiel ds vi-
voient, et, par la racsme raison, il est incertain si ce l'ut de son temps
que Conradin, sultan de Damas'', détruisit cette place ^ laquelle le roy
saint Louys^ estant eu la terre sainte, répara et fortifia de nou\eaii ,
' Cniitil. S. Seinilc. n" lii, p. a58. " Saïuitiis. i. 111, part, i 1 . c. \.
' CdiI. diplomai. t. I , n° 86 , p. 9-2. ' Cayphas n'est pas noniun' dans ce clia-
' Roger de tloveden. p. 60G, G/i3. — [)iti-e de Marin Saniido. PeiU-êlie Du Caiige
liadulpluis Coggeslial. Chron. terne sancUe . aura-t-il ciiiilonilu avi'c t'M-sIniin Cœsareœ .
apud Mart. Ampliss. Collecl. t. V, col. 56o d. mentionné à la lin du cliapitir eoninie ayant
' Lignngen d'oulre-mer. c. xxv, p. 607, été déti'iiit par (Jonradin.
/,/i8. — Assises de Jériis. ras. c. ccvi; édit. " Willeini.Nangius, Siiiic!. Liidoe.[).di)(j.
Beugnot. t. 1. c. tcin. p. 325, 326. {Historiens de France, t. \\ . ji. 38/i .
' Math. Paris, ann. laii. p. iig. 385.)
268 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
vors rail i!'.r)ti; t'iifiii si ce fut sur Iiiy <|in' Bendocbar la prit en l'an
1 ■'A'iîy ', cl (|n il la iiiiiia.
[Nous |ioiivoiis, |i:ir les dales (li> cprlaiiis actes, (l/'lomiiiicr à jicu |)rùs la
piiiodi' (II' t(iii|is pciidaiil hujuelie Roliarl II l'ut sciifnciir de Cayphas.
En 1 1 ()cS , août ol octobre, il souscrit deux actes du roi Aimeri ^ ; en i ao i ,
mai^ il couliruie le don d'un casai fait à l'Hôpital de Jérusalem par Chris-
liane de (layplias; on le voit, en 1210, assister au couronnement de Jean de
Brienne^; au 1" juillel 1 -i 1 1 . il souscrit un acte de ce roi^; en I9i3, 18 oc-
tobre, il si|;iie im acte d'Adéuiar di> désarée''; en 1217, janvier, un acte du
roi Jean de Brienne ''. Ayant été dessaisi de son fief' par Balian, sire de
Saj<>tte, Laile de l'empereur Frédéric II, roi de Jérusalem, il en fut investi
de nouveau au temps où Fri'déric fut lui-même baile du royaume pour son
iils Conrad. F>n laSa, lors des débats pour la bailie du idyaunie de Chypre
entre Fréih'-ric et les Ibelin, il fut d'avis de se joindre au roi d(> Chypre et à
Jean d'Ibelin'', contre Richard Filangieri. Au 3 mai de cette année'", il.se
trouvait dans Acre lors de la bataille de Gasal-Imbert. Eniin il ligure parmi
les signataires d'un accord conclu avec les Génois'' (i-joo, ai octobre). A
partir de celle époque, nous le perdons de vue, et rien ne .s'oppose à ce (pie
le seigneur de Cayphas. (pii |)i''rit en laAi, ne soit en elïet Robart II.
En laSo, f-t mai'-, on voit un Garsias Alvarez, sire de Cayphas, mari
(I'Helvis, dame de Cayphas, donner, du con.sentement de sa femme, une terre
à l'abbé et à l'église du Montliabor. Ce personnage, qui n'est pas nommé par
le Lignage d'outre-mer, était peut-être un second mari d'IIelvis, qui piil le
titre de seigneur de Cayphas lant (pie V(''cut sa femme, et (pii n'aura pas laiss('
(le posiérih''.]
' Rainald. nnn. i iCS, 11° 'i3. ' Assises de Jrriis. Itaule cour. l.\,v.(.r,u\.
' Cnd. illjilowat. t. I, 11° 189, |). -l'ib. — p. 3^5.
De Mas-Latrie, llist. de Chi/iirc . l. II, p. -25. ' Continuât, de (juill. deTyr. I. XXXIIi.
' Cod. dlplomal. t. I. n° 8G. p. ()i . (j-3, c. xxvni. p. 3gi.
5i/,. " '» Conlinual.de Guill.de Tyr.l. XXXIII.
' Continuât, de Cuill. de Tyr. I. XXXI. c. xxxi, p. 898.
c. I, p. 3 1-2. " De Mas-Latrie, llist. de Chjpre . I. Il,
^ Cari. S. Seimic. n" l'if), p. atig. p. 58, note 1.
" Cod. diiihimitl. t. I, n" 11, p. -igo. " Cad. diploiiiiil. t. I , n° 1 -23 . p.l'io. (^1
' Cod. dipiowdt. t I , n° 2 1-2, p. -253. Scenu.v, n° 58. pi. VI.
LES SEIGNEURS DE GAYl'HAS. 269
Helvis, dame de Cayplias, l'ut conjointe |)ai' inaiiajic avec Jofi'iio^
Poulain, duquel elle eut Gilles et Hoberl.
GiLLKS [d'EstbainJ, I''' (lii uoin , seijjuciir de Gayplias', s'allia avec
Marguerite, fdle de Jean de Brie et d'Alix de Cjhappes, et laissa d'elle
Joffroy, seigneur de Cayphas; Roliart et Helvis, leninie de Hugues Ka-
douf. Roliart, second fds de Gilles, fui marié deux lois, et première-
ment avec Alix, fille de Pierre de Gloire, noble Pisan; ])uis avec Béa-
trix, fille de Guillaume de Piquigny et de Marie des Baux. De la
première alliance, vinrent Gilles, Pliilippes et Marguerite de Cayphas,
femme de Réniond de Montolil'.
[Gilles d'Estraiii avait signé un acte d(^ Philippe de Montierf-, seigneur de
Tyr, avec la qualité de fds du seigneur de Cayplias. L'acte est de juillet i -îlif):
mais il y a ici erreur dans la date, puisque Philippe de Montfort était mort
en I 260^. Peut-être faut-il lire 1209. De là, ou peut inférer qu'à cette époque
Garsias Alvarez, beau-père de Gilles, vivait encore, ainsi qu'Helvis, et que
l'héritier du premier mari d'Ilelvis se contentait d'un titre (pu rappelait son
origine et son droit. C'est peut-être ce même Gilli^s ipii avait souscrit un acte
de Jean d'Ibelin, seigneur d'Arsur* (12.^7, 10 août), avec la (pialité de che-
valier de Cayphas.
Ainsi Geoft'roi Poulain, premier mari d'Ilelvis, aurait été seigneur de Cay-
phas de 12/iA à i25o tout au plus; Garsias Alvarez, de 1260 au moins à
1269; et Gilles d'Estrain. depuis 1260, au plus tôt. Mais voici une autre
dilliculté : cet acte de Jean (rib(din, de 12 ."j'y, souscrit j)ar Gilles, chevaliei-
de Cayphas ^, est fait du consentement et en présence de Jeaiv he Valenciemves,
seigneur de Cayphas; et deux lettres d'Urbain IV, du 29 mars 1268 et du
26 janvier i9(34*', chargent Gilles, arcbevè(|ue de Tyr, et Jean de Valea-
ciennes, seigneur de Cayphas, de recevoir les produits de toutes les quêtes
faites pour la terre sainte. Jean de Valenciennes était-il un troisième mari
d'Helvis, et Gilles d'Estrain n'a-t-il été seigneur en son nom (pi'après 126/1?
' Ligii. d'witrc-mcr, c. xw, |). 4o8, 4/18. * <m/. iliplumal. [t. Ljy, 161. 5-28, h-2{).
- Cod. diplomal. l. I, n" -ifli, p. 267. " Marlène, Anecdol. t. II. col. iy. — ■ De
' Voir Les St'igiiems de Tijr. Mas-Lalrie, Hist. de Cliijpre, L II, p. 70.
' Cod. diplomat. t. 1, n° 182, p. ilii. 71. — Trésor des chartes, J. /445. n° 3.
•lli) LES FAMILLES D'OUTHE-MER.
Du icslf, ce Jean de Valciicirinii's pi'ul trrs-liicii l'irc celui diiiil parle Joinville
(voir j)lus bas), mais imii pas l<' luèiiic i|ni' ccliii (jui est nifiilioiiné en i3io
couiine scifjneur de (iavplias; car alors il laudrail sii|)primer les Irois g('néra-
lioiis (le scijjiuMU's, (lllles I", GeoH'roi , Gilles II, ijui remplissent l'intervalle (le
1 ami(''(^ 1 •)() A à I '^ 1 o.l
.i()rKiU)\ nu (lEoi-i-iiov, seigneur de Cayplias', Mis aisné fie Gilles.
es|)()usa Bediiine, tille de Jean Beduin, de laquelle il eut Gilles, sei-
gneur de Gayphas. et Mai'guerite, femme do Tlmmas de Gihlet.
Gilles. W^ du nom, seigneur deGaypIias, eut pour lemme Philippes,
lille de .lean d \ntioche, maresclial du royaume de Cypre. Après luy
paroisl
Jean »e V\lenciennes, seigneur de Cayplias, sous le pape Clément V^,
cest-à-dire vers l'an i3io. Oi'deric ' semide faire cette famille Nor-
mande.
[On voit un Jean de Yalentina, de Vidanàim'^ si toutefois c'est le même
personnage, souscrire plusieurs actes de rois et de seigneurs, en faveur du
Saint-Sépulcre ou de f Hôpital de Jérusalem, de i i A.'i à i 17 i . ]
Le sire de JoinvHle^ fait mention d un Jean de Valenciemies, che-
valier, (|ui se tiouva avec le roy saint Lou^s en son pi'emier voyage
ddulre-mer, ([ui peut estre le raesme que celuy (pii lut seigneur de
Cayj)has ^ [Nous venons de montrer que cette identité est très-peu pro-
bable.] En un registre de la Chambre des com])tes de Paris, je trouve
Estiennot de Valenciennes, escuier, fils de feu Jaipies de Valenciennes,
pannetier du roy ''.
' Lignages d'oiUrc-mei-, c. \\\. ' Joiiiville. p 108. a3i ; édil. t)u Gange.
' Trésor des chartes du roy. p. 96 et Observât, p. 277. c. ( Hisloviens ilr
' Ordorie. Vital. 1. VI, p. 6o('); édit. Le France, t. XX.)
Prévost, t. III, e. VIII, p. 7^6. ' Rainald. ami. 126a. n° 17. — Wad-
" Cart. S. Sepulc. n" 48 . Sa . 1 1 2 , 1 86. ding. Reg. t. I . p. lij.
— Coll. illphmal. t. I. Il" 171. p. 21 4. ' Le Livre rouge, p. 36 1.
LES SEIGNEURS DE CAYPHAS. -271
L'iiistoii'c fait mention de Miles de (jayplias' (|iii vivoit sons le un
saint Loiiys, vers lan i'2'jo, sans que jaye |)u décoiivrii' ilc ({iii il
estoit issu. [En 1277, il succéda à Guillauuii' de Rnussilioii -, coinnic
chef (les liduimes d'armes du l'oi de Fi'aiice, dans la vdic d \(i('. Il esl
diflicdc de lin Irouver une place parmi les seigneurs de Cavplias. a
inciius (juil ne soit le nuMue que (iilles II.J
Le seigneui' de (layphas a voit coin-, coin ou moiMHi\e. d justice;
c'est-à-dire haute coui': et il y avoil à (]a\plias coui' de liourgcoisie el
justice^.
' VA. Meiiard. Observai, sur le sire de ' Coiil. ilr- (iuill. de Tm \\\1\ . \.\\iii.
Joiiwille, yt. '^ih ; ét\ii.]'>n Cauf^p , I Ih.'ifriiil . Assises de .lériis. «lit. I,alil»f. p. ôô:» :
p. 3Sl. l'dil. lipug-nol. t. 1. [I. /4>n.
■)73
1,1'S l'AMILLES DOliTRE-MER.
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LES SEIGNEURS DE CEREP. 273
LES SEIGNEURS DE CEKEP.
Le chasteau cleCerep' estoil assis dans I cstendue de la priiicipaulV:
d'Antioche. Al-Gazi, amiral dos Turcoinans, y vint mettre le siège en
lan 1 1 15, et l'enleva sur les nostres; auquel temps
Alain en estoit seigneur^, qui la défendit généreusement, et rendit
toutes les preuves imaginables de valeur dans le cours de cette guerre.
Je remarque qu'il y a eu trois ou quatre seigneurs de ce nom qui vinienl
en la terre sainte avec nos premiers conquérans, scavoir^ Alain, sé-
nesclial de l'archevesque de Dol, en Bretagne: Alain de Guaer, fils (l(^
Raoul de Guaer, qui se trouva en la mesme expédition, et Alain Fer-
gand, duc de Bretagne. Te crois qu'Alain de Guaer est celuy qui lui
seigneur de Cerep, Gautier'' le représentant comme un jeune seigneui-
plein de feu, celuy-ci devant avoir esté paieillement jeune, puisqu il
accompagna son père en ce voyage. Les écrivains de ce temps-là^ l'ont
assés voir (piil estoit Breton, le mettant avec les seigneurs de cette
nation qui vim'ent en la terre sainte avec leur duc Alain. Il estoit de la
l'amille de Kaër, en Bretagne, qui fondit en celle de Malestroit, qui a
possédé ensuite la seigneurie de Kaër. Augustin du Pas^ a parlé de
cette maison entre celles de Bretagne. Foucher de Chartres'' tesmoigne
que Gère]» esoit encore au pouvoir des François lan i irîB. si toute-
fois Cerep est la mesme place cpiil nomme ('.(ireph.
t.
' Gautec. De Bello Autioch. apuil l'on- " Page 4/i3.
pars. p. hàh , /io8. " Raidric. i. II, p. 97, apud Roiigars. —
■ Gauter. Do Bello Antioch. a[iuil lion- Urderic. Vital, p. 729.
gars, 448, /i5i , iSg. ' Du Pas, p. 199 , 6-22 , 628, 820.
' Raldr.l.II,p.97.— Oïder.Vilal.l.lX. ' Fulch. Carnot. 1. III. c. xxxu.
p.729;édit.LePiévost. t. III. c. viii .p. 007.
35
27/1 LES FAMILLES DOUTRE-MEH.
lh:s seigneurs de cesaree.
Elstaciie. siiiiiomiiK' (h-ananua. par Albert dAix^ Garnier, par lei<
Lignages d'outre-mer -. Grener'i'i Gramcrs , par Guillaume deTyr^,
après la prise de Césarée, dite de PaJcsiine, en Tan iioi*. en fut
estably seigneur par les cliiestiens, (jui luy donnèrent encore la prui-
cipauté de Sidon ^ on de Sajette, en suite de la prise de cette place,
arrivée an mois de décembre lan i i i i. Il lut anssy connestable '' du
ro\anme de Hiérusaleni.
[On m- le voil lias cyiiciidant avec ce tilie ilaiis les (liplùiiics (juil a (loiiiiés
('11 sou nom. on signés seuleinenf coiiinic léiiiom ". iiio, a8 septembre:
1 1 I () . h mai ; I 1 -M).!
Le ro\ Baiiiliiiiin 11 a\iinl esté lait piisouiiier |iar les Sarraziiis^ il
lui éleu par les barons pour gouverner le royaume en (pialité de
liaile ou de régent, en lan i i-jo. Mais il jouit [leii de temps de cette
dignité'', estant décédé le i 5"^ jour de juin de la mesme année, il av(ul
espousé Enielote ou Hermeline '"[on Emma], nièce d AiikhiI. jtatiiarclie
' Alliei-I. A(]ii('iis. I. M, c. \; I. XII. c. VI. ' FulcliiT. Cnriiof. i. If. c. \i.ii.
" Lignages d'outve-im'r. pilitinii Labbe. " Willelinus Tyr. i. XII, '■. \\i.
<•. i\; édition Beujjiiot, c. \i\. ' Codic. diplomat. t. I. ii" -2 p. -i et 453:
' \\ illeliiiiis T\i'. I. XI. c w : I. XII. Il ;î(i, |). 3a. — Ciirliil. S. Sepiilc. ii" /i.S.
c. Mil.
5.^, 11 g, p. 85. y8, (jg, -i-.i-j.
• Fulchcr. CiuiKil. I. Il, c. MU. — Albert. " Fiilclipr. Caniot. I. III. c. \vi. — Hisl.
.Aquensis, I. V. c. \i.i; I. VII. c. i.v. lvi. — //î'eroso/. p. (i 17. Hongnrs. — WilIpiiiiiisTyr.
(îiiibert. iXovig. I. \II. p. ôIJo. — Inccrti. i. XII. c. wii.
apiul lîongars. — Ecchar(\. De Sitmi cxpedil. ' Fulcher. Carnot. I. III. c. wii. — Wii-
hnisùhjm. {Ampli'is. cvllect. I. V.col. 5-i5e.) iclmiis Tyr. 1. XII, c. \\i.
— ]'ersiis de r<, ,,. jlliislrihiis dioces. Tarne- '° Willelnins Tvr. I. \1. r. \\ : I. Xl\
iicnK. etc. {Amplis-s. Cnllrci. I. V. col. 5 '10 a.) c. \v.
LES- SEKINEURS DE CÉSARÉE. 275
(le Hiériisalem, laquelle, après la mori tle son inary, se remaria avec
Hugues de Puiset, II" du nom. comte de Japhe.
[Elle élail déjà remariée mii S avril i i a 'i . ainsi (|ue l'atlesle un acte de ce
jour'. |)ar le(jue] Emma, du coiiseiilemeiil de ses fds, Eiistaclic el (iaului'.
confirme et au;;menli'. parla main de son mari. Hufjues, comte de Ja|dii'. Ii-
don qu'elle avait fait, avec son premier mari, d'une terre d'un moulin l'I d un
cours d'eau, à l'église île la Sainle-(Juarantaine.|
il [Euslaclie Graniei] eut d'elle deux tilz et une fille-, scavoir, Gi-
rard. ))riiice do Sajette [nonuné aussi Eustaclie dans l'acte précédent,
et par Guillaume de Tyr']. Gautier, prince de Gésarée, et Aonès.
femnie^de Henry de Milly, dit /c /^»///c, l'rère du pi'ince de Naples. Je
trouve plusieurs familles de ce nom de Granier ou Grenier en France.
Besiy\ en son Histoire des comtes de Poitou, ra])]iorte un titre ex-
pédié du temps du roy Hobert. en l'Aquitaine, de Ganlernia, roi>ii(i-
inenU) Granerius, et de sa lennne Auiid . sui inunmée Blanche. Il est fait
mention île lîertrand Garners. clievaliei'\ en im autie d'un abbé de
Tulles, en Limosin, de fan f^- 19. In titre de Thierry", évesque
d'Annens, de l'an 1 1 67, parle (Wilehiius, (■(fpmminc Graimrim. che-
valier, qui estoil seigneur du lieu nounné Le Grenier, jjrès de la
chaussée de Piipiigiiy. H estoit lilz de Pierre (îrenier, qui lit ijuebjnes
biens à l'abbaye de Saint- \(dunil, au diocèse d'Amiens, et qui, oulre
cet Aleaume, eut un fils nommé Simon, et deux filles, Agnès et Emnie.
comme ou recueille d'un autre titre de fan i i85, qui l'ait encore men-
tion de Gautier et de Guy, b'ères de Pierre. Il est malaisé de deviner
si Eustache estoit originaire d'AqmIaine ou de Picardie, ou mesme
de Flandres, comme veut Meier '. qui luy donne le surnom de lieccam,
sans que j'en sache la raison.
[Il l'appelle Bi'camensis. r'est-à-dire natif de Brccaiii. lieu qui devait être en
' (JirHil. S. Sipulc. 11° 1 Kj. p. -i-M. ■2-2'à. ■ lîesly. p. 363.
' Lignages (V oulre- mer, c. vui. i\; P>eu- ' insip\.PreuresdeFliist.ilrTi'rrmn'.[>.ho.
o-not. c. wiii, M\. " ('Mrhd. (k Saint-Achetil.
'■ Willplinus Tyr. 1. XIV. c. xv. ' Meier, ami. 1099.
.35 .
,('
27f. LES FAMILLES DOUTRE-MER.
Fhuulro 011 (liHis (|iicl(|iMin dos pays voisins, |)uisque l'aulcur remarque (\iir
Godefroi de Bouillon, dans la distril)ution des places ron(|uises faite aux ba-
rons croisés, n'oublia |)as ses conipatrioles. Mais nous ne trouvons pas de villr
ou de boure du nom de Beccam.
Des vers latins en l'Iionnein- des personnages originaires du diocèse de
Thérouanue ' <pii se sont illustrés dans la première croisade nous apprennent
(pi'Eustache, surnonuiK* (lernirs, qui devint prince ou seigneur de Césarée.
était Hnrhcl Rrimcnsis. Cet adjectif, qui dans l'imprimé est divisé en deux mots,
est pinit-('tre une forme altérée pour Hnrbelhmensis , ou quelque chose d'ap-
prochant, et peut signifier natif à' Harbel ou HerbeUes, village situé près d
l'ancienne Tliérouanne (Pas-de-Calais, arrondissement de Saint-Omer, canton
d'Aire-sur-la-Lys). Y a-t-il quelque rapport entre Harhcl Ramensis et Becai-
metisà? Sont-ce deux altérations différentes d'un même nom?]
Gautier- succéda à son père Eustache en la seigneurie de Césarée.
et, en celte (jualité, il se trouva avec les autres barons du royaume de
Hiérusalem à une assemblée générale, qui fut tenue à Acre, l'an i i 67.
en présence de l'empereur Conrad.
[En l'année 1 i3i il avait pour femme Julienne; par un acte du -21 sep-
tendîre de cette même année-', il déclare confirmer, de concert avec elle, tout
ce qui a été coiu-édé par son père et d'autres barons à l'Hôpital de Saint-Jean
de Jérusalem, sur le territoire de Césarée et en d'autres lieux.
En 1 i/iq, il consentit, avec sou fils Eustache*, à la cession d'un casai don!
ils étaient les seigneurs, faite aux Hospitaliers parla reine i\Iélissende.|
Guillaume de Tyr^ luy donne l'éloge d'avoir esté bien l'ait de corps
et vaillant de sa personne. Il eut un fds nommé Hugues [peut-être le
même (lue celui qui est nommé Evslache dans le diplôme de i 1^9]-
surnommé ordinairement de Cémrcc, par le mesme auteui ^ «|uy luy
' Martèiie, Ampliss. Coll. t. V,coi. 34oa. '■ VVillelmus Tyr. 1. XIV. c. \vi. — Li-
- WillelniusTyr. l.XIV.c. xv.xvi; L VII. jrnages (VouUe-mer, Lalibe, c. ix; Beiignol .
c. 1. — CarUil. S. Sejjulc. n" hh , p. 8-2. — c. Mx.
Cesta Lmlov. VU, <■. xviii. ° Wiilelmus Tyr. I. XIX, c. xvi. xviii .
^ Cod. iliplowal. t. I, 11° i3, p. i4. \xiv, xxvHi, XXX. — Preuves de l'histoire de
" Cod. diplumal. 1. 1, n° aC. p. ag. Bèlhune, p. 358.
LES SEIGNEURS DE CÉSARÉE. ' 277
donne aussy l'éloge d'avoir esté un personnage d'une piMidciice el (rniie
circonspection admirable, lorsqu'd raconte comme, en I an 11(17, il
fut envoyé en ambassade par le roy Amaury vers le calyplie d'Egypte.
Un titre du Gartulaire de Manosque' [probablement l'acte de Gautier,
seigneur de Tibériade, en faveur des Hospitaliers (avii! 11 68), H
qu'il a signé comme témoin] le fait encore vivant Tannée suivante.
[Dès l'an ii5/i il avait succédé à sou père, pulsip'il souscril , eu qualité
de seigneur de Césarée, un acte du roi Baudouin 111-, du 3o juillet de celte
même année.]
il espousa Isabelle, lille île Jean de Gomas ou de Gothman \ comme
il est nommé dans un titre du roy Baudouin, de l'an 11 55, l'un des
principaux barons de Hiérnsalem , (b^ laipieile il eut Gautier (d Juliane.
[Nous trouvons aux anui'cs 1 17/1, 11 75, un Asi.ubi di; (Iésaiiiîi:. ipti sous-
crit quelques diplômes des rois Aniauri et Baudouin IV '. Le dernier de ces
actes est souscrit aussi par s(ui lils Gehvais. Deux ibis cet Ainauri signe immé-
diatement après Rourd de Joppé, comme étant un personnage du même rang.
Fut-il réellement seigneur de Césarée? A quel titre? Il n'est poiul mentionné
dans le Lignage d'outre-mer. On ne voil pas ikui plus ce que devint son lils
Gervais. N'était-ce ([u'un chevalier sans lief nltai-ln- au service des seigneurs de
Césarée, ou l'ut-d un frère aîné de Gautier II, mort avant lui, ou bien un
oncle, tuteur de ce jeune seigneur durant sa minorité? C'est ce que f absence
des monuments nous empêche de décider.]
Gaiitieiî, Ib" du nom, fut seigneur de Gésarée. II se trouva, en l'an
1182'', avec les autres barons, en l'armée qui fut levée pour s'o[)-
poser à Saladin. ([ui estoit entré dans les Estats dn royaume de Hié-
rusalem.
[La même année °, il vendit aux Hospitaliers le casai de Galilée, pour le
' (Àirlul.dc Manoncjue. — Coilir. (/Ijiltiinnl. 100, iS,5. \). i()5. i()(). 197- a7<>.
l. I, n° 46, p. 1*8. -^78, etc.
■^ Cofl. (liplmnal. t. 1, 11° 3u . ]i. 'Xi. " Cod. diploiutit. 1. 1. ii" !îoi, -jo-i, -jo^.
' Lignages d'outre-mer, c. i\. — Prcii-^ \). -ihh , 245 , a/i(5.
ces de l'histoire de Béllnine, Reiinnot , I. II. * Willelmus Tyr. I. XXII. <•. xxvir.
p. 5-Jo. — Carlulurium S. Sepulc. n" 1)9 '' Cod. diplomat. (. I, 11° 7:?. p. 72.
278 I.RS FAMll.LRS DOlITliE-MER
iirix (le f),ooo lipsants. avoc la permission du roi Baudouin l\. du conscnlc-
iiienl lie sa somit .liilicnni' l'I de son licaii-lrèrc. Gui de I5arulli.|
L(,' Lij'iiaj;c (rdiili'c-iiKM' ' dit (ju'il l'iii liiô. sans spocilier en f|ii('li('
occasion; ce (|iii ne peul cslrc airivo (|u"a|i!ns l'an i i<)H, en laquelle
année il souscrit un lilre d'Ayinery-, roy de Hiérnsalein el de <lv|)re.
avec les antres liaroiis du rovaniiie.
[Du (ianin' a ninl'ondii ici Gantier II. fils t\r Mumui's. a\i'c Gautier III. lils
(le Julienne el de Gui de Barulli. Gantier II était mort entre les années i iSd
ei I iSn, !ors(|ue Giii de liUsijjiian était roi de Jérusalem, ou du moins en
avait enrore le litre. Julienne sa sœur, par nn acte du an octobre i i 97^. con-
lirme le don d'un casai iine ce seigneur, an uioiiienl de sa mort, m e.rtri'min
jionitu>i. avait l'ait aux Hospitaliers, en présence de (ini, roi de Jérusalem, et
de .Monaco, à celle épocpie arclie\è(]ue de Gé'sarée. et au moineiii de cet acte
( 1 I ()7 ), palriarclie de J(''rusaleni '.]
L'IiistoM'e rcinarrjue ■ (|ue. (i.antiei- estant seignenr de Césarée, cette
ville lut prise après la défaite dn roy Guy par Saladin, l'an iiSy,
et ipien I an 1 1 9 i'' il se lit nn accord par Philippe-Auguste, ion de
Pi'ance. et liicliaid. lov (rAnoleterre , entre (\u) de Lnsignan et Con-
rad. iiiaiNjuis (le Monlleriat . loiicliant le royaunie de Hiérusaleni.
pai' leipud il l'nl conveiui. entre autres (dioses. ((ue Guy tiendroit le
roYaunie de Hiérusaleiii durant sa \ie, et (|ue Geoll'roy de Liisignan.
son frère, aiiroit le comté de Japlie et Gésarée. à la cliarge de l'iioni-
inage et du service ordinaire. Ils ajoutent (pie, lîicliard ayant rebasl\
Gésarée, il la mit entre les mains de (JeoIVroy. Mais il semble ([ue cela
se doit, entendre de la seigneurie directe.
JiLiAM'. "^ snccéda à son frère en la seigneurie de Gésar('"e. Elle
' limiu'i-p-'! (Vdiilrc-mo-. c. i\. l'Iii' mif excellente ilisscrl;ilion inlilulée :
' Cartul. lie Maiiosiliic. — Cari, iliiilimiat. Ilinjmiirl Mniinchi de r.rjniipmla Arconr lilm-
t. 1. \i' X. p. -287. IclriisticliKS . Liigduiii . l'errin. 1866.
Cnil. (liploimil. t. I. 11° 83. |). 8(). '' Hojjcr de hnvedeii . p. (536, 6Zi3.
' Voir Les raliiarvlies de .h'rusdkm et ' l{n;;er de Hovcden, p. (J97. 71 i- —
/,p*.4>T/(«'c7»p.sr/(;Cc««w. Sur Ityiiinr Moine Jo, l')ioiii|)ton , p. i-2o8, 1-21/1.
ou Monaco en particulier. M. 1*. Riant n pu- Liinmges d'mitri'-mer, c. w.
LKs siiiCiNKLiP.s i)i; (;i<;s\[!i:k. ->7;i
espousa preiiiièreiiieut Gcv de Baiut. (luqiH'l (luilhiiiinc d»- Tyr' p.uic
eu divery endroits de son liistoire, depuis l'an i i /17 jus(pies en 1 1 5-2.
qui estoit tilz puisué de Pierre, seigneur de Bai-ui.
[Nous avons vu Gui laeutioiuié couuue uiari de Julienne (i;ni> lui ;ii-U' dr
Gautier, son beau-frère, de l'année 1189^. 11 l'i'taii déjà en 1 17(1. si tdu-
tet'ois c'est lui i[ui souscrit un acte de Bandonin di' Raim-s. de rrltc tnèine
année ^ sous le nom de Gui de Césarée. Avait-il donc di''j;\ je droit de
prendre le titre dp fJsnréc. comme étnnt marié m j'iKM-itière |ir('S(iii]|)tive de l;i
seigneurie?]
Elle en eut Gautier, seigneur de Césarée, Bernard, Isabelle etBerte.
Isabelle fut uiai'iée à Benaud, chandiellaii de Hiérusaleni, fi'ère de
Boliard, seigneur de Cayplias, et Beile espousa Benaud de Soissons,
luareschal du royaume (b' Gypie.
La princesse Juliane, a[)rès la uioi't de Guy, lepril niu" seconde
alliance avec un seigneur noniuié Ai/mir ou Adliémar \(li' Ijuran. et
non bu'oii, cnunue il est dit dans le Lignage d'outre-iuer ': leipiel
sousci'it déjà, connue seigneur de Gésai'ée, en janvier 1 iç)?) \ un acte
du comte Henri, l'oi de Jérusalem J, avec lequel elle paroist [dans des
actes du -i-J octobre 1197. février i-joo", et] au cartnlaire de Ma-
nosipie, dans deux titres du mois de février, fan 1-207 '; dont le sceau
représente ini cavalier avec cette inscription alentoiu' : .S. Adhemur. dei
Eron.
[Le sceau dont parle Du Gange a|)jiartienl au |ireuiier de ces deux di|ilônie>.
H est n'présenté dans le recui'il de Sé])aslien Paoli^: il porte d'un côté' ini ca-
valier, la lance en arrêt, avec cette légende alenienr : S. Adt-miir. dr Lron , et
au revers, des l'orliticatiiuis de \ille. et alenioiir: .luhini'i dowuia G'cwnw.j
' Wilieiinus Tvr. I. XVII, c. r. xv xxt. ' ^W. diplonwt. t. I. ri° 8.S , |i. Sy ; n° <) .
■ Coll. diplomut. t. I, if -]■! , p. 73. p. -J^H , -389.
' Cod. (liplomnt. t. I. ii° (i i . |i. (Ji. ' (M. diphiimt. l. I. n" 90. |i. 9'-!. 9.",:
' LigHOi'e.'i d'imire-wrr. I. II. c. x\. n" 10, p. 089.
p. UM. éflit. Beugnot. ' Oxl. diphwnl. I. I. pi. n. a' 'i.5. à la
' (lod. diplfimnl. I. I. il" \ -]'■'< . p. -iid. lin (lu volume.
280 LRS FAMILLES DOUTRE-MEH.
Saiiudo ' l'ail iiuMilioit (l(^ luy avec la qualité de prince de (lésarée,
qu'il possédoit dn clioi' de sa l'enune, et nous ap[)rend qu'en l'année
suivante il l'ut choisy par les barons avec Tévesque d'Acre, pour passer
eu France vers le roy Philippe-Auguste, à dessein de luy demander un
cspoux |)iiiir Marie de Montferrat, héritière du royaume de Hiéru-
salem, qui |insl [{ouverner cet Estât et le défendre contre les infidèles,
qui ratta(|Moient de tous costez.
rAdhéniar souscril lui aric du roi Jean de Briennc-, i -n i. i" juillet; ot
|i;ir un acii' en son nom. (In 18 octobre iai;3''. il concède aux Hospitaliers,
de concert avec sa femme Julienne, les fruits de trois casaux, jusqu'à ce (pi'il
leur ait remboursé 1 ,000 besanis. qu'il leur avait empruntés dans un moment
de pressante nécessité.
Depuis cette époque nous ne voyons plus paraître ni Adhémar ni JiiHenne.
(iette dernière était morte en 1219, puis(pn' l'on remanpie'', au sujet d'un
Avniar de Lairon, envoyé au secours de Raymond Rupin, qu'il était le neveu
d'Aymar de Lairon qui avait été seigneur de tiésarée; ce (pii peut faire su])-
noser qu'Adliémar vivait encore, mais que, par la mort de sa fennue , il avait
perdu son titre de seigneur de Césarée, (pii avait passé dès lors au fils de Ju-
lienne.J
Gaitu'H [111], seigneur de Césarée, fds de Guy de Barut et de Jii-
liane, fut connestable de Cypre\ avec laquelle qualité il souscrit un
titre de Hugues de Cypre, de Tan 1210.
[Du vivant de .sa mère, on le voit souscrire plusieurs actes, avec le simple
titre de Gautier de Césarée, dans les années 1 1 98 ^ 1 aoc ^ 1 12 1 0 ^ et même
1 ^! 1 7 '. Cependant à cette dernière année, où il prit part à la croisade d'An-
' Marin. Saimt. I. III. part. 11. c. m, ' Preuves de l'hist. de Béthmie,^. Mo.
p.,, o5. — Coiitin. de Guiil. de Tyr, 1. XXX , ' Cod. diphmat. l. I . n° 8 , p. 287.
c. XIII. p. 3o(). ' (^od. diplomal. l. I, n" 9. p. a88.
- Carlul. S Scpiilc. 11° i45. p. aGç). — ° Cod. diphmat. t. I, n° 97, p. 102. —
Assis, de Jérusal. t. II. p. 536, 11° 5o. (Àirtiil. S.Scptilc. n° 176, p. 3 10.
' Cod. diplomat. t. I . n" 11. p. •y.()0. " Cod. diplomat. 1. 1 , 11" 1 oO , 2 1 a , p. 1 1 3,
' Contimial. de Guiil. dcTyc. I WXII. 953. — De Mas-Lntiie. Ilist. de Chiiprr,
c. XV. p. 367. l. m. p- <'09.
LES SEIGNEURS DE CÉSAHÉE. 281
dré, roi de Hongrie, et de Boémond IV. le Borgne, l'histoire' le nomme sei-
gnetir de Césarée, et en même temps connétable dn royaume de Chypre. Il
souscrit, en cette double ([ualité. un acte de la reine Ali\ - (octobre 1920).
En 1219, il se rendit au siège de Damiette avec cent chevaliers de Chypre^:
en 1225, il assista au couronnement de la reine Isabelle, fille de Jean de
Brienne *. Il fut tué le 2/1 juin 1229^ devant Nicosie, en conibatlnnl pour
Jean d'Ibelin, seigneur de Barutb , contre les partisans de l'empereur Frédéric. |
H espousa Marguerite'^', fille de Baliaii (ribelin et de Marie Com-
iiène, veuve du roy A mairie, et laissa de cette alliance Jean, prince
de Césarée; Isabelle, décédée à marier; Alix', femme de Ja([ues de
la Mandelée, et Eupiiémie, alliée à Jean de Giblet, marescbal du
royaume de Cypre'.
[Une lettre où Frédéric II se plaint de Grégoire IX ( 1 aSg, 20 avril )' non,--
apprend que ce pape avait accordé une dispense à Jacques de la Mandelée pour
son mariage avec Alix, parce que Jacques avait précédennnent épousé sa sœur '".j
' Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXI.
C. X, p. 322.
- De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, I. III.
p. 6ià.
^ Coiitiniiflt. de Guill. de Tyr, I. XXXII.
c. s., p. 339, 3'40.
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXII.
0. .\x, p. 358.
'■" Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXIII,
c. X, p. 376.
° Du Gange, Famil. Bij:mil. généal. des
Coninènes, p. 182. — Assisen de Jénisal.
t. I . c. Lxv. p. lor).
Math. Paris, ann.
I2.jr), |).
' Le Lignage d'oulre-mer dit seulement
du royumne ; nous verrons plus bas. aux 5e/-
gneurs de Giblet. que ce Jean tiil maréchal
du royaume de Jérusalem.
'' De Masd>atrie, Hisl, de Chypre, l. II.
p. 6-2 , 63. — \ oie plus bas le tableau gé-
néalogique des Seigneurs de la Mandelée , à
la suite des Comtes d'Edesse.
" M de Mas-Latrie (lli-st. de Chijjjn' .
t. 11. p. 63, note 1) suppose que cesl
Jean de Césarée qui avait épousé la sœur
de Jacques de la Mandelée; mais le moly//v".v
seuible indiquer un premier mariage; et qui ,
placé inunédialement après Jacol/o. se ra[;-
porte beaucoup mieux à ce mot qu à Joan-
iiisde Cesaria, qui précède Jacobo. La phrase
est ainsi conçue: Dispensutiones... per ijiias...
Aalidem sororem Joannis de CesariaJucobn de
Ainendolia, qui prius sororem ipsias despoii-
sarerat. . . concessit uxorem, etc. Cette [ihrase
peut s'ex])liquer aussi en ce sens que Jacques
de la Mandelée . après avoir promis d'épou-
ser une autre sœur de Jean Césai'éo. mode
avant la célébration du mariage, aurait en-
suite demandé la main d'.Alix et obtenu dis-
pense pour épouser la sœui' de sa première
fiancée. Du Gange s'est figuré tpi'il s'agissait
d'une sieur de Grégoire IX {sororem ipsius).
que l'histoire ne nomme pas et que Jacques
aurait épousé en Fouille. (Voir ci-après.
3C
2S2 LES FAMIM.F.S DOIITHE-MEP,.
(1(! l'ut peut-estro du temps de ce prince [niaintenant on peut l'at-
lii'uicr,] (pie le roy .Tenu de Brienne et le duc d'Autriche, avec les che-
\aliers de rilospital [(jautier d'Avesnes et plusieurs autres pèlerins'],
iortilièrent le chasteavi de Césarée, ce que Vincent de Beauvais -, Go-
ddroy ■', moine de Saint-Pantalénn, et Mathieu Paris ra])portent à
r.in 1-117.
I Dapivs le (lonliiiualeur do Guiljauiiic de Tyr, ce .serait l'ii lévrier ou mars
I •> 18: ce <|ai |>('ut s'accoriicr avec la (la(o doniiéi' par les autours précédents.
i|iii ont |ii'oljalil('ment compté more l'alhanio. \)ims W'-lv de la même année,
I •! I (S ", la ville de Césarée, quoi([U(' vaillamment détendue par les Génois,
iiiiiis de Gautier, l'ut prise par Conradin, (pii en détruisit les fortifications. En
II' moment le roi Jean de Brienne r(>tenait la |)lace et refusait de la rendre ;i
(iautier, jusipi'à ce (pie celui-ci lui oui remboursé les dépenses faites quelques
mois auparavant pour en r('parer les fortificatious.]
Jean, seigneur de (Césarée, l'ut conjoint^ par mariage avec Alix.
nièce d'Eustorge, archevesque de Nicosie, et en eut un fils, décédé en
has âge; ^!arguerite, princesse de Césarée; Isahelle, Alix, mariée à
Richard de Dampierre, de la(pielle alliance vint Eudes de Dampierre,
(pii espousa \lix, fille de (iuv d'Ibelin, comiestable de Cypre.
|.lean de (iésarée fut un des plus zélés partisans de son oncle Jean d'Ibelin,
seigneur de Barulli. En ia3-i '' il vendit un casai aux Hos|)italiers, au prix de
I (i.ooo besants, tpi'il prêta à Jean d'Ibelin pour lui donner les moyens de ré-
coutorliT l'armé'c l'vpriole. décoiiraj[ée par la (b-iailc de (lasal-Imberl. On le
p. 3u:! , liote li.) Miiis. outre que le sens de
In phrase se priMc mnl à une telle interpréta-
lion, il faut se rappeler que le pape Gré-
g^oire IX . mort presque centenaire .en 1 a 4 1 ,
]\i' ])Ouvail pas avoir, selon toute vraiseni-
Idance, une sœur assez jeune pour être ma
riée , vers 1 -îSo , au seigneur de la Mandelée.
' Continuât, .le r.uill. de Tyr. I. XXXi .
C. XIII . p. .'')!î.5.
Vincent. Bellovac. I. XXXI. c i,xx\i .
Lwvu; apud Iteinecciuin . lolio i lnj verso.
' Godefrid. Mon. ann. i-2i'
Mathieu
Paris, ann. 1217.
' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXll.
c. V, p. 33/1.
^ Lignages d'outre-mcr, Joc. cil.
" Assis. dnJerus. t. I, e. cciii, p. 3 a S. —
Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXIII.
e. XXV. xxviii. XXXI. xxxii. p. 390. 3()3 .
39/1. 398.
LES SEIGNEU.KS DE CESAIiEE. 283
voit figurer parmi les témoins de [ilusieiirs actes de laSa et i2 33 '. Mais il
vécut plusieurs années au delà, ijuoi([ue nous ne connaissions pas, connue pour
son père, l'époque |)récise de sa mort. Deux lois il refusa la licutenance de la
bailie du royaume de Jérusalem^, d'abord aj)rès la mort de l'impératrice Isa-
belle; ce ([ui dut avoir lieu dès les |)remiers lemj)s de son avènement à la
seigneurie de Césarée, puis(pie la princesse Isabelle était morte en 1298: la
seconde fois, vers l'an i20(), lorsque les barons di'clarèrent l'empereur Fn--
déric II décbu de l;i bailie, depuis ipie son fils Conrad était l'econnu èlre en
âge de régner par lui-même.]
Marguerite, dame du Césarée', s'allia avec Jeain l'Aleman, du([ii('l
elle eut trois fils, sçavoir Hugues, qui mourut de la chute d'un cheval
[qui tomba sur lui et lui brisa le cou]; Nicolas, seigneur de Césarée,
qui espousa Isabelle, dame de Harut, et Thomas, (|ui d'Agnès, fille
de Raoul de Barut, surnommé de la Bhmchegarde, ne laissa aucune
postérité.
[Jean Aleman ou l'Aleman, seigneur de Césarée [)ar sa fennne, fut en celle
qualité et comme Iionmie lige du roi, conv(j(pié par .leaii d'Ibelin. seigm'ur
d'Arsur*, à une assemblée générale (pii se tint dans la \ille d'Acre, en février
laSo.
Par un acte du i" mai laSô, il donne aux Hospitaliers, sans iaire men-
tion de sa femme, tout ce qu'il possédait dans Acre, moyennant (pielques messes
perpétuelles et d'autres conditions, par exemple la charge d'une renie perpé-
tuelle de 600 besants à Isabelle d'Adelon Par un autre acte du mois de juin
suivant, il se déclare, ainsi que sa femme Marguerite, confrère de l'ordre de
IHôpital, avec promesse de l'aider et de le secourir en toute circonstance.
Dans cet acte sont nommés plusieurs liommes ou vassaux de la seigneurie île
Césarée, Guillaume de Picquigny, Simon de Tro\es, Amauri de Saint-Bertin,
Gautier de Châtillon, Hélie Charles.
Jean Aleman. ou Marguerite, ou tous deux peut-être vivaient encore en
' Cod. cliplom. l. I , Il ' ih . 1 1 0 ,p. SQ'i , 4ou. Sncccsailiilili' un tiviic on à In réyeiivc .
1-jG — De iMiis-Lati'io, ilist. de (Ihi/pre, c. 11.
t. Il, p. 55, 50, 58; t. m, p. (536. ' Lignages d'ouU-c -nier. lue. cil.
' Assises (le Jérusuleiu , t. 11, p. oyy, ' Assises de Ji'rus. 1. ll,c. viii. p. ■>![(■>.
36.
•2M
LES FAMILLES D"OUTRE-MER.
196^1, lorsque péril Hugues, leur fils aîin' '. (jul [("('liiil ((^iiendaiil alors que
l'héritier de la seigneurie de (Jésarée.
Nicolas, leur second fils, était seigneur de Césarée, on ne peut dire depuis
quand, li>rs(|u'en 1277. pi'ii après son maruige avec Lsabelle de Barulli-, d
lui liK' pai' Beaudouin d'Ibtdin, qui vengeait ainsi la mort de son Irère Jean,
tué par ce même Nicolas, pour qui>l(pies nmu\ aises paroles qu'ils avaient eues
à Nicosie. Ces deux frères, Jean et Baudouin, étaient vraisemblablement fils
de Gui d'Ibelin ^, coiniétable de Chypre, quatrième fils de Jean, le vieux sire
de Baruth.
Avec Nicolas linil la lamille et s'arrête la succession des seigneurs de Césarée. J
La ville de Césai'ée reçut plusieurs secousses durant les guerres
d'iiutre-mer, ce qui paroist assez par les soins que l'on prit de la Ibr-
lilier de temps en temps et de réparer ses brèches; car, outie ceu\ de
Hicliard, roy d'Angleterre, et de Jean de Brienne, roy de Hiérusalem,
dont j'ay parlé, les auteurs* remarquent que, l'an 1 '^27 [ou 1 228], les
|)èlerins y refermèrent et restablirent le cliasteau, qui avoit esté détruit
par Coni'adin, sultan de Damas; et qu'en l'an 1 2 53 "\ saint Louys, roy
de France, estant en la terre sainte, fortifia la place de nouvelles mu-
railles et de nouvelles tours, au lieu de celles qui avoient esté abattues
par les Sarrazins, sans néaiitmoins ([ue l'iiisloire ait coté les temps
ausquels les ruines arrivèrent. Enfin nous apprenons de Sanudo*^ et
des épistres du pajie Clément l\ , (pie le sultan Bendocbar'' se rendit
' CoiilimiiU. de Guill. de Tyr, 1. XXIV.
c. IV, p. 4i8. — Ligiui'rrs d'niitir-iiifr, c. ix .
p. 3So, /i34 , édit. Labbe.
" Continuât, de Guill. de Tyr, L XXXIV.
c. wxiv. p. iyg. — Lignages d'oiitre-mer,
I". VI et i\, p. ."iya. 38o, 43o, h?th . édil.
I^abbe.
■ Voir phis bas la g'énéalogie des Ibehii.
tableau C.
' Marin. Sanul. I. 111. part. 1 1 , c. \. —
Gontin. de (luill. de Tyr, I. XXXIl. c. \x\,
p. 365.
'' Join ville, ji. 89, édit.Dn CangQ(Hislor.
de France, t. XX.) — Willenius Nangius.
S. Lud. ann. 1 aSS [Hislor. de France , t. XX .
p. 38/i , 38.J.) — Malh. Paris, p. 852.
" Marin. Sanut. I 111, part. 1 a , c. vu.
— démentis IV, papœ, I. Il, episl. iy, I18 .
apud Rainald. ann. 1266, n" Sg, ho, h'S.
— Martène , Thcsaur. anecdot. l. 11 , col. 699.
— (Ind. diplomal. t. I, n" i5, p. 395.
' On a vu que c'est ainsi que l'appelle
ordiiiairenienl Du Gange, quoique Marin
Sanudd le nuirune Rendocdar.
LES SEIGNEURS DE GÉSARÉE. 285
maistre de Césarée par intelligence, le 2 G'' jour de janvier, l'an ladh.
c'est-à-dire laCS, à la l'açon de compter d'à présent.
[La leLlre de Clément IV est datée du -jô octobre, un 2" de son [xmliliçul .
c'est-à-dire ia66. Il dit que Césarée avait été prise peu de jours aupara\aiil.
Mais il ne faut pas prendre trop à la lettre cette expression figurée et bil)li(pie.|
Le seigneur de Césarée' avoit sa liante cour, c'est-à-dire coui', coin
ou monnoye et justice; et il y avoit à Césarée cour de bourgeoisie el
justice.
[Certains actes nous ont conservé les noms de quelques officiers de la cour
de Césarée, vicomtes, qui présidaient la cour des bourgeois 2, et sénéchaux, ou
maîtres de l'hôlel ^ chargés de l'aire exécuter les ordres du seigneur et de
veiller à l'administration de ses revenus.
Parnn les vicomtes nous voyons Gautieii de Cihco '. ipu doinie à l'Hôpital dr
Jérusalem un courtil, du consentement du seigneur Gautier Granier, 1 toi .
21 septembre. Ce même acte est signé par Richard, (pu s'inlitnie également
vicomte de Césarée. Comment y en avait-il deux à la l'ois? Ganli(!r de Cbaco
est nommé dans le corps de l'acte dressé au nom de Gautier Granier, G. mceaimes
weiis. Pdchard signe l'acte, Riclnmlus, ricecomen CV.synw.et sa signalnre pn'-cède
celle de Gautier de Chaco, qui signe ainsi, Gimllerius, cwcconies Cluiro. L'un
était-il le vicomte du seigneur, l'autre celui de la seigneurie? ou comme Gan-
tier Granier était seigneur à la fois de Césarée et de Sidon, les deux vicomte^
se jiartageaient-ils ces deux villes dans l'exercice de leurs fonctions ?
Un acte de Hugues de Césarée, de 1160^. est souscrit par Gervais. nrnnili .
On peut croire que c'était un vicomte de Césarée.
En 1 iSa, SiBO-', vicomte de Césarée, signe un acte de son seigneur Gau-
tier IL
Les sénéchaux de Césarée connus sont : Uichaiu), (jui lut ténioni d\nu: do-
nation faite au Saint-Sépulcre'' par Ebremar, archevêque de Césarée; el Bai-
DoiiN, ipii signe en cetlf qualité l'acte du 21 septend^re 1 i3i.|
' Assises; livre rie Jean crihelin, t. L ' Cod. (h'plomiil. i. l, 11' i.3, |i. i4.
c. ccLW , ]). h-20. ' Cod. diploiiiitl. (. I. 11' liy-î . p. -jott.
^ Assises de .lérn<:. t. H, c xxxv, p. 'ih~ ' Cod. diplomal. t. 1. n" j-?. . |>. 7-1.
et note «. ' Ctnluhirinm S. Sepiih-, 11° 711. p. 1^3.
^ Assises de .lériis. t. Le. cclvi, p. 407.
28(; LES FAMILI^ES DOUTRE-MER.
I.t's comtes de Mercenasco , en Piémont, du surnom de Gi-anen,i^e
(iisciil issus (les princes de Césarée et de Sajette'; iis portent, pour
aimes, r: d'azur à la fasce d'or, accompagnée en pointe de trois espics
de l)led d"or sur une mesnie tige qui sort de la pointe, et en cliel,
diin chasteau sommé de trois tours, aussy d'or. i^ On dit que ces
armes se voiiwit dépeintes en l'église de Saint-Georges, à deux milles
(le liâmes, où l'on croit que l'ut l'ancienne ville de ce nom, qui est
ilcsservie par des caloiers grecs, au-dessus de cette épitaphe : rr Ambrosio
rrde Turre Mediolanensi, nobilitate ac virtutibus insigni, hic deposito;
frcpiem ut egregia ejus opéra, dum viveret, gesta, eternum liominibus
crconnnendant, sic eum immortaiem cœlicis civibus Deus aggregare
'•dignetur. Julius Pusterla et Celsus de Graneriis, ejus vices gerens,
crcum fletu ac mœrore magno in tanti viri patrii gloria hoc merenti me-
rr mores, inscripserunt monumentum septimo idus julii Mcxx.n Au-
dessus sont les armes de cet Ambroise de Turre, qui sont ft d'argent à
une tour de gueules, r et au-dessous, Ambrosius de Turre. Elles sont
accompagnées de deux écussons, le premier trd'or à un puits de
gueuhîs au chef d'or chargé de trois girons en pal d'azur, n Au-dessous
est escrit : Julius Puslerla. Le second est rr d'azur à trois espics de bled
d'or, avec leurs feuilles sur une terrasse de mesme,ii et au-dessous
est escrit : Celsus de (h-aneriis. Au-dessus de cliacun île ces écus sont les
croix potencées de Hiérusalem avec leurs croisettes. Il esl ])robable
(jue les Graneri de Piémont sortirent avec la reyne Charlotte du
royaume de Cypre. où la maison des Greneri a subsisté longtemps,
et y a possédé le titi'e de comtes de Holias, et vinreiit avec elle en
Piémont.
' Mémoires qui m uiit mlr communique/, pur M. ImMjc' d iùilreiiionts, de celle tamiilc
LES SEIGNEURS TITULAIRES DE CESAREE. 287
LES SEIGNEURS TITULAIRES DE GÉSARÉE.
h\s DE Nevilles [(jui t'iaii vicomte de Nicosie ', el (jiii avjiit éli-
nommé un des douze membres du conseil ou gouvernement |n-ovisoire
formé à la mort de Pierre II, en iSSa], lut ciéé seigneur de Césarée
par le roy Jaques-, l'an i88i [en récompense de ses services et de
son dévouement envers ce prince lorsqu'il s'était agi de le faire noanner
roi]. Je crois qu'il estoit père de ce seigneur de Césarée ^ (|ui recher-
cha en mariage, vers l'an lùSa, Amie de Luzignan, sœur du roy
Janus, laquelle espousa depuis Louys, duc de Savoye.
[Depuis i38i nous perdons de vue Jean de JNeviile. Un accord di' (iliypre
avec Venise*, 1889, a octobre, mentionne Jean Goi\ai' ou (ioiiAB, comnn^ spi-
gneur de (lésarée. Jean Gora|), ini des meurtriers de Pierre l"^ avait l'Ié aussi
un des douze membres du gouvernement provisoire de 1 3(85 '', et le roi Jacques
avait récompensé son zèle et son dévouement en le nommant, en iScS'i''. au-
flitcur du royaume de Chypre, il est très-probable que le seigneur de Césarée
qui, en l432^ recherchait l'alliance d'Anne ou Agnès, fdie et non pas sœur
du roi Janus, n'était plus Jean Gorap; mais nous ne pouvons dire si c'était son
fds, ou un de ses parents, ou un personnage (pu lui fût tout à lail étranger.)
' Loredano, I. IX, p. 5ii ; IraH. fi-anc. ' t> Mas-Latrie, Hisi. de Chijpi-i' . t. II.
t. II, p. loi. — StramlialJi. — De Mas- p. 373 et note 3.
Latrie, liisl. de Chypre, t. II. p. 3()i. " Loredano, 1. IX. p. .31 1 ; Irad. traiiç.
' Loredano. I. IX. p ô 1 Ci ; Irad. fiam;. t II, p. io4. — De Mas-Lalrie. Ilisl. dr
t. II, p. 109. Chypre, t. Il, p. 391.
' Loredano. I. X, p. .^76; trad. t'ranç. ' Loredano, I. IX, p. 5i<k Irad. lran<-.
t. II, p. 170. t II- P- 109.
' De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. II. ' Loredano, I. X. [i. 576; Irad. tranç.
[). '117 et note 3. t- IL p- 17"-
288 LES FAMILLES DOITRE-MEP..
F.ES SEIGNEURS DE LA CILIGiE.
La Cilicie, (jui est bornée, à l'orient, de la Gélésyrie; à l'occident,
(l(^ llsaurie; au septentrion, du mont Taurus, et au midy, de la
inei' (le Gypre, tut presque la première des provinces que les fa-
meux paladins de la terre sainte conquirent sui' les iididcMes, au sortii'
(les Icries du sultan de Coni [Iconlum, aujourd'hui KoniehY- Elle
avoil l'ail auti'elois partie de l'empire d'Orient-, et avoit esté envaliie
avec les autres provinces de l'Asie par les Arabes et les Sarrazins, au
lemjis qu'ils vinreni fondre en cette partie du monde, sous l'empire de
(Constantin le Barbu, d'Apsimar et de Justinian Iiliinotmète. L'histoire^
fait mention d'Esman, sultan ou seigneur de Tarse, et d' Vpafdèle, sei-
gneur d'Anavarze, sous Basile le Macédonien, contre lesquels cet em-
pereur eut diverses guerres par ses généraux avec dilïérents succès.
Nicéphore Phocas ** ayant entrepris, l'an 96^, <pii estoit le deuxième
de son empire, et l'année suivante, d'en chasser les Sarrazins, prit les
villes d(> Tarse, d Anavarze [Anazarbe], d'Adane [Adana], et les
autres, et rendit les sultans de Tripoly et de Damas tributaires. Pour
mémoire d'une si mémorable victoire, il fit apporter à Conslantinople
les portes de Tarse et d'Anavarze, qu'il revestit tout d'or, et fit mettie
l'une dans la citadelle et l'autre sur la porte Dorée de la ville.
La Cilicie demeura en la puissance des Grecs jusques à l'empire de
Romain Diogène et de Michel Ducas, sous lesquels les Turcs s'en eni-
paièrenl ^ De sorte que, lorsque les nostres entreprii-ent ce fameux
' Willelmiis Tyr. I. lit, c. ix. t;iii(iii. Poipliyrog. Basilio, c. \\\m. wwn
- Tlicnpluiii. .Iiisliii. p. lifi, -lOfk. .3i i. \lii . \liii.
■.U[>. " Scylilzès, p. Go4, G65. 65G.
(jcdrenus. p. 570. SyS, 58o. — Cons- '" Scylilzès, p. 82/1, 820, 8ii.
LES SEIGNEURS DE LA CILICIE. 389
voyage, elle estoit en leur |)Ouvoii' et sous la domination de Soliman,
sultan de Nicée^
Tancrède lut le premier qui l'attaqua; lequel, estant entré en cette
province, y assiégea la ville de Tarse, et ayant obligé les Turcs d'en
sortir, les habitans le reconnurent pour seigneur, et élevèrent son
étendard sur la principale tour, jiour marque de seigneurie-. Ce-
pendant
BviDOdiiv, frère de Godelroy, duc de Boudlon, estant survenu in-
continent après, la luy enleva, ayant persuadé aux liabitans, partie
par belles paroles, partie par menaces, d'abattre l'étendard de Tan-
ci'ède et d'élever le sien^ et ainsy devint niaistre de la ville de Tarse,
qu'il se conserva malgré les efforts de Boémond, (|ui avoit pris la
querelle de Tancrède, et y mit une foi'te garnison. Au mesme temps*,
un seigneur aleman, nommé Guelfe, prit sur les Turcs la ville d'Azara,
que Gudlaume de Tyr semble confondre avec la ville d'Adane, et Tan-
crède, poursuivant son chemin, prit aussy Mamistre, dite des Grecs
Mopsuestie, l'une des principales places de Gilicie^ Ensuite Bau-
douin et Tancrède s'estant rencontrez avec leurs troupes, il se livra
combat entre eux, où Tancrède, qui n'avoit pas des forces égales, lut
obligé de céder et de prendre la fuite '^. Mais cela n'empesclia pas
qu'il ne prist sur les Turcs Alexandrete et la pluspart des autres places
de la Gilicie, tandis que Baudouin faisoit d'autres conquestes du costé
de l'Arménie et vers le fleuve d'Euphrate''. Ce fut en ce temps-là que
' All)prlus Aquensis, I. III. c. v. Rnli. Mon. 1. III. p. liB. lil>, apud Bou,cfars.
^ Tucleboil. I. II. p. 784. — Alljcrtus ' Atbertus Aquensis, I. III, c. \, xiv. —
Aquensis, t. III, c. v, vi. — lîaldric. I. II. WitlelniusTyr. I. III, c. xx. wii. — Tiidelioil.
p. 100, apud Bongars. — Guibei't. Novig. I. Il, p. 78/1.
1. III, c. XII. — Witielmus Tyr. 1. III, c. xix, '" lialdric. I. II, p. i 00. - Allicrt. Aqueii-
XX. — Fulchor. Garnot. 1. I, c. vi. — Belli sis, I. III, c. xv. — Willplmus Tyr. 1. III.
sacri histor. c. xxxi, apud Matjillon, Muséum c. xxi. — Guibert. .\ovig. I. lit, c. xii.
Italiciim, t. i, p. 107, 108. ^ Atbertus Aquensis, t. III, c. xvi.
' Alb. Aqueiis, 1. III. c. ix, x, xi, xiv. — ' Willetmus Tyr. I. III. cap. utt.
37
300 LES FAMILLES D^OUTRE-MER.
BoÉiVKiND, qui lui depuis prince d'Anlioclie, prit sou temps pour
reprendre les vilhîs de ia (lilicie, lesquelles il enleva à Baudouin et à
ceux ([ui les lenoicnt', el se l'endiL niaislre de celles de Tarse, d Adane.
de Maniistre, d'Anavarze, de Longinias et autres, où il estahlil des
gouverneurs. [*our s'en assurer davantage la possession^, il en obtint
l(! (Ion de Talie, gV'néral de l'empereur Alexis. Cet empereur, piqin'
de ce (pie Bo(''moii(l ne luy avoit pas remis la ville d'Antioche entre
les mains, comme il avoit esté convenu, envoya Monastras avec une
armi'e de terre, et Cantaeuzène avec une arnn^e navale, pour enlever
aux François les places (|ui luy dévoient demeurer suivant les traitez
(]u"il avoit faits avec eux loisqu'ils passèrent par Conslantinople^. (lan-
tacuz(''ne prit Laodicée, et Monastras se i-endit maistre des villes de
Longinias, de Tarse. d'Adane, de Mamistre et de toutes les places de
la (^jilicie. Mais les Grecs ne les possédèrent pas longtemps; car durant
(|ue Boénioiid. piqué contre I empereur de celte invasion, passa dans
la Dalmatie pour lui faire la guerre, Tancrède, à qui il avoit laissé le
gouvernement d'Antioche, ])r(^nant l'occasion du rappel de Monastras
et de ses troupes poui" les ojiposer à Boémond, en sortit avec dix mille
hommes, prit Mamistre et tout le reste de la Cilicie, sans que Aspiétès.
qui en avoit esté laissé gouverneur a])i'ès le départ de Monastras, eusl
apporté beaucoup de résistance*. Gecy ari'iva vers l'an iio4. Il est
probable que
Bebinard^, surnommé Leslrange ou Extmneus, de la famille duquel
jay parlé ailleurs, qui est qualifié gouverneur de Longinias en Cilicie.
par Albert d'Aix '^, et
Guy, surnommé Capreolus ]n\v le mesme auteur', ([ue je crois avoir
esté de la maison de Chevreuse, qualilié prince des villes de Tai'se el
' Willdraus Tyr. 1. Vil, c. il. * Anna Comm. i. XII, p. oig.
' Raiiiioncl. de Agiliis, p. i4(3. ' M oW Les Seigneurs de Banith.
' Anna Comm. 1, II, p. 389. .Sin. — " Albertus Aquensis, I. VIII, c. xl, \lii.
Gesin Frnncor. p.rpiigiianl . HieriisnI. c. i,m. ' Albertus Aquensis, I. XI. c. xi,.
LES SEIGNEURS DE LA CILIGIE. 291
de Mamistre, qui vivoit ou Tau i i lo et i i i5 \ eurent ces places en
CTOuvernemeut ou en fief, sous llionmiage des princes d'Anlioche. Du
moins il est constant que Tenipereur Jean Gomuène, fils d'Alexis, les prit
toutes sur Raymond de Poitiers, prince d'Antioche, lorsque ulcéré du
refus qu'on luy fit de donner en mariage l'héritière de cette piinci-
pauté à son fils Manuel, et de ce que Raymond luy avoit esté préféré,
il vint, l'an i lia, avec une puissante armée pour l'obliger à luy res-
tituer, suivant les anciennes conventions, cette place et let, autres de
l'empire grec qu'il tenoit -. D'abord l'empereur se rendit maistre des
villes de Tarse, d'Anavarze, d'Adane, de Mamistre et du reste de la
Cilicie, après cpi'elles eurent demeuré en la puissance des princes
d'Antioche l'espace de tfuarante ans, ainsy qu'escrit Guillaume, arche-
vesque de Tyr; puis il vint mettre le siège devant la ville d'Antioche,
et ayant obligé le prince à luy faire hommage, il luy restitua, par le
traité qui se fit entre eux, toutes les places qu'il luy avoit enlevées, et
luy en accorda l'investiture, à condition de les relever de l'empire^.
L'année suivante, le prince s'estant repenti de ces traitez, obligea
l'empereur, qui avoit hyverné à Tarse, de retourner vers Antioclie:
mais d décéda en chemin, dans la Gilicie, l'an ii/iS*. Manuel, son
successeur, continua cette gueri'e, et envoya deux généraux avec une
armée dans la Gilicie, où ils prirent les places et les chasteaux que
le prince y tenoit, qui demeurèrent depuis ce temps-là aux Grecs,
quovi[ue Raymond eust fait sa paix avec Manuel^. Mais
ToRos'', prince d'Arménie, voyant (jue l'empereur estoit occupé en
d'autres guerres, et se fiant d'ailleurs sur ce (pi'il estoit éloigné de luy.
entreprit la conqueste de la Gilicie, de laquelle il se rendit maistre.
Vlannel, ([ui ne pouvoit venir en personne jiour réduire cet insolent.
' Gauler. De Bello Anlioclieno , \-). Il hj. ' S mv Les Princes d'Anlioche.
- Wilielnms Tyr. 1. XIV, c. x.\i\. — Gin- ' Cinnamus, I. It , c. m . p. 19. 3/!. —
naiiius, 1. I. c. VII, .\. p. 8. 9. 19. li). — Odo deDiogilo. I. IV. p. liu.
Nicet. in Joann. c. \i. " Voir Les Rois d'Arménie.
' Willelmus Tyr. 1. XIV, c. .vx.
292 LES FAMILLES D'OUTP.E-MER.
donna charge ;\ Renaud, prince d'Aiilioclie, de le chasser de cette
piovince; ce qu'il fit. Mais ce prince, offensé de- ce que l'empereur ne
luy avoit pas donné la rescompense qu'il luy avoit promise pour un ser-
vice si signalé, quitta son |tarty et se joignit à Toros, qui entra dere-
chef dans la Cilicie, où il juit les villes de Tarse, d'Anavarze, et les
autres de cette province. Cette seconde irruption de Toi'os ' attira Ma-
ruiel et son armée dans la Cilicie, où il reprit Longinias, Tarse et les
autres plac(>s qui lui avoient esté enlevées, et y établit pour gou-
verneur
Calaman -, auquel les Grecs donnèrent le nom de Constantin^, filz
de Borilz, bastai'd de Calaman, roy de Hongrie, et ainsy proche pa-
rent de renq)ereur'', (jui estoit filz de la sœur du roy Calaman, outre
<{ue Boritz avoit espousé une parente de l'empereur Jean Comnène, de
laquelle ce Calaman na(|uit^ Ce gouverneur est reconnu dans nos
histoires sous le titre de duc de Mamistre". Elles racontent comme il
tut l'ait prisonnier en une bataille que les nostres perdirent au mois
d'aoust, l'an j i(U. Durant la prison de Calaman, Manuel envoya
Andromque Euphorbène, son cousin, pour gouverner la Cilicie, sur
le(|uel Toios prit plusieurs places de la Cilicie, piqué de ce que ce
gouvei'iieui' avoit fait mourir son iVère Estienue''.
ANDRONiyLË CoiiisÈNE y fut euvoyé ensuite avec la mesme qualité et
fut défait plusieurs fois par Toros**.
MiLos ou MILAS^ qui succéda à Toros, fit la guerre à Calaman, (|ui
' Ginnamus, I. IV, p. 195. ' Epist. pnnci[).iii Ge.s(. De/,e/f.[j. 1 1 79,
^ Ciiinaïuus, p. 3i2. 1182.
' Thwiocz, part. 2, c. lxi. ' Cinnamus, p. aiy.
' Willelinus Tyr. I. XIX, c. ix. " Cinnamus, p. 27 1 . — Nicet. in Manuel.
' Cinnamus, 1. III, p. 126.— Ollio Fri- \. IV, c. iv.
sing. Annal. I. Vit, c. xxi. ' Cinn.p. ?, 1-2. —Voir Les Rois d'Arménie.
LES SEIGNEURS DE LA CILIGIE. 293
estoit sorty de prison, le défit et luy enleva plusieurs places, il vain-
quit encore Michel Brauas et Andronique Eupliorbène, qui furent en-
voyez contre iuy. Il est probable ((ue ce fut en ce temps-là cpie I l'in-
pereur (juitta la ville de Tarse (laquelle il pouvoit malaisément garder
à cause des Arméniens qui s'estoient joints aux Sarrazins) k Boé-
mond III, prince d'Antioche; lequel voyant qu'elle estoit trop esloignée
de ses Estats pour la conserver, la vendit à Rupin, prince d'Arménie,
fds et successeur de Milon, l'an i 182 '. Depuis ce temps-là les princes
et les roys d'Ai-ménie furent possesseurs de la Cilicie, et y firent leur
principal séjour; à cause de quoy cette province fut reconnue depuis
sous le nom d'Arménie , comme nous apprenons des auteurs de ce
temps-là ^.
' Willeimus Tyr. 1. XXll . c. \xi\. tara. c. ixiv, p. 2/11. — Mann. Sanut. I. I .
' Tageno Palav. p. i3. — Geog. grœc. part. 5, f. i.
apud Allatiiim. notée in Georg. Acropoli-
^>!)'i LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
LES COMTES D'EDESSE
ou DE ROHAS.
Ëdesse, ville très-célèbre des peuples nommez Osroènes et de la
Vlésojjotamie, fut appelée JuslinopoUs, du nom de lempereur Justin
le Tliiacien, ipi la fil rebastir après qu'un tremblement de terre leul
ruinée'. Ensuite elle prit le nom de Roclias ou de Rohas'^, qui luy fut
donné par les Arabes. [On a cru aussi ^ que c'était l'ancienne Rages
on Ragnu des Mèdes.] Elle est assise sur le fleuve de Scyrte *, et lut
autrefois la capitale du royaume d'Abgare ^. Elle vint au pouvoir des
Perses sous le fds et le successeur de ce roy, qui se rendit volontaire-
ment à eux. Les habitans se soulevèrent' ensuite contre les Perses et
se donnèrent aux Romains, qui la conservèrent jusques en lainiée
iju'Héraclius, après avoir fait mourir le tyran Phocas, fut fait empe-
reur, Cosroès l'ayant inutdement assiégée auparavant, sous 1 empire
de .lustinian''. Héraclius la reprit incontinent après sur eux, lan 19''
de sou empire; mais il ne la garda pas longtemps, cai' dix ans après.
Jad ayant esté envoyé en Mésopotamie par Umar, roy des Arabes, ré-
duisit Edesse et toute cette province en sa puissance*. Ensuite l'empe-
reur Romain Lécapène, y ayant mis le siège, le leva à la prière des
' Evagrius, \. IV c. viii. — Procojj. 1. 1. ' Cedrenus. p. 365.
!)f Bello Persico , edit. Paris, c.xvii, p. 27. ' Procop. De jEdif.jmtA.U, c.\u,]). -n.
'19. — Anastas. Hisl. eccl. p. yS, 86.
" Constant. Porphjrog. De Imag. Edess. " Cedrenus, p. 607. — Anastas. p. 88.
|). g/i. ' Piocop. De Bello Persico, 1. II.
' Ecchard. De Sncra cxpeit. lerosoli/m. — ' Thooplian. — (Jir. Ak\va7id. p. 8'jli. —
.Mai'tène, Ampliss. coUect. t. V. coi. Saô h. Anastas. p. loC). — Paul. Diiic. Hist. miscell.
— Cod. diphm. (. I . p. 493 . I>i'i. \. XVIIL
LKS COMTES D EDESSE. 295
liabitans. qui pour reconiioissaiice de ce bienfait luy firent piésent de
l'image de Nostre-Seigneur, imprimée dans un mouchoir, qu(> nous
appelons vulgairement veVonùyMe, quasi vera icon Christi d'où quelques-
uns ont Formé le nom d'une sainte'.
Enfin, sous l'empire de Romain Argyre, Georges Maniacès, prolo-
spatliaire ou grand escuier, l'ayant reprise, elle demeura en l'obéis-
sance des empereurs de Constantinojile -, qui y envoièrent des gou-
verneurs de temps en temps, dont le premier fut Maniacès \ auquel
succéda Léon Lependrène, qui défendit généreusement la ])lace contre
les attaques des Arabes; puis Parasuatzas *, Ibérien de nation, (jui
défit ces mesmes peuples qui avoient tasclié de s en emparer par eiii-
Ijusches et par fraudes. Après luy l'histoire fait mention de Paul,
proèdre-' (c'est une dignité), gouverneur et capitaine d'Édesse, sous
Diogènes, sous l'empire duquel la Palestine et les provinces voisines
ayant esté envahies et occupées par les Turcs ^ la seule ville d'Edesse
demeura exempte de leurs attaipies; et, quoyque environnée de toutes
parts de peuples infidèles, elle ne reconnut pas tant les empereurs de
Constantinople (ju'elle se vit assujettie à ses gouverneurs, qui se trou-
vèrent presque indépendans d'eux, à cause qu'ils n'en recevoient au-
cun secours. Car il semble qu'Orderic Vital '' s'est mépris (piand il ;:
escrit (jue la ville d'Edesse estoit en la puissance des Turcs lors([ue
Baudouin, frère de Godefroy de Bouillon, y fut appelé par le gouver-
neur, quoyque Aithon^dise de mesme, et qu'elle fut assiégée et prise
par Artot, général de Dogrissa ou Tegralbe, second sultan des Turcs,
avec toute la Mésopotamie ; ce qui semble se rapportera c(; que Geoiges
Elmacin a écrit, que les villes d'Antioche et de Rohas vinrent en la
puissance des Turcs au mesme temps, sous le caliphat d'Abulcasem.
Mais Foucher de Chartres ^ qui accompagna Baudouin en cette expé-
' Cedrenus. ]>. 63 1. — Léo (irammat " Wiilelmus Tyr. 1. 1\ . c. ii.
p. 5o8. ' Ortleric. Vital. 1. !X. p. 7/1/1; édil. Lt-
' Gedi-eniis. p. y-Si. prevost, c. u.
' Cedrenus, p. 787, 709. * Aitlion. c. .\\. p. l'i.
Cedrenus, p. 787. ' Kuicher. Carnol. 1. 1 ,1;. \i. - Willeltiiiis
' Cedrenus. p. 843. Tyr. I. IV, c.
11.
±H-> LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
(litioii et estoit son cliappellaiii, nous apprend formellement que celuy
(jui commandoit alors en la ville dEdesse estoit Grec de nation. Con-
rad, aljl)é d'L'sperge', le qualifie très-chrestien ; lequel y ayant esté en-
voyé, par l'empereur de Constantinople,pour la gouverner en son nom,
et se voiant environné de toutes parts des Turcs, (jui avoient occupé
les provinces voisines, en sorte qu'il ne pouvoit avoir aucun commerce
avec les Grecs d'Orient, ny tirer aucun secours d'eux, commandoit à
la place et aux pays voisins avec indépendance, et en quelque manière
.'Il souveraineté. Mais, comme il n'estoit pas assez puissant pour re-
pousser les continuelles courses et les attaques des Turcs, il manda,
du consentement des liabitans, Baudouin, dont la réputation en t'ait
de guerre avoit remply de terreur toutes les provinces occupées pai-
les nifidèles, pour le sccouiir contre eux, et l'adopter et le faire son
successeur au duché et au gouvernement d'Edesse, ce duc grec n'ayant
aucuns enfans '. Cai- Orderic^ s'est encore mépris en cecy, quand il a
esci'il que le duc donna sa fille en mariage à Baudouin.
Baudouin donc, attiré par ces belles promesses, [)rit quelques troupes
avec lesquelles ayant passé, non sans beaucoup de péril, jusques dans
Edesse, il v fut receu par le duc. qui non-seulement le fit gouverneui
de la place conjointement avec luy, mais encore l'adopta en fils \ sui-
vant la coutume du pays.
J'av remarqué ailleurs les cérémonies qui s'observèrent en cette
adoption. Le duc ayant esté tué par les habitans quinze jours après",
-;ur l'avis qu'ils eurent qu'd machinoit la mort de Baudouin; ce prince
fut reconnu et estably par eux duc d'Edesse, vers l'an 1097. Depuis,
ayant esté esleu roy de Hiérusalem, après le décez de Godetroy sou
frère, en Fan i 100. il céda le comté d'Edesse à
' Gonrnd. Usperg. ann. 1 100. berl. I. III. c. xiii. — -i-i' Dissert. siir.loiri-
' Fulrliei". Cnniotens. — Willplimis Ty- ville, p. 270.
i-eiibis. * Fulcher. Cariiot. 1. 1, c. vi. — AUjertus
• Ofderic. Vilul. t. III. \. IX. 0.11. p. 508. Aquensis, 1. HI. c. xxii. wiii. xxiv. — \\\\-
-jhïi. lelnnis Tyr. I. IV. c. iv. v. — Ecchard. apiid
' \ll)Prliis Aquensis. I. IH. c.x\i. — Gui- Martèiie. Ampliss. collect. t. V. col. oao b.c.
LES COMTES D'EDESSE. 297
Baudouin, seigneur de Bourg en Retlielois, son cousin, fils puisiK' de
Hugues, comte de Retliel en Champagne '. Ce comte ayant esté tail
prisonnier en une course contre les Turcs,
Tainciiède fut choisy par ceux d'Edesse pour gouverner la |)lace d
l'Estat d'Édesse^; ce ([u'il fil jusques à ce que Baudouin, estant de
retour après cinq ans de captivité, rentra en sa principauté. Enlin
Baudouin de Bourg avant succédé au royaume de Hiérusalem à Bau-
douin 1'% il donna le comté dEdesse à
.loscKLl^ DE CoLRTENAï, SOU cousiii, auquel, n'estant encore (pu-
comte d'Edesse, il avoit l'ait don à son arrivée en la terie sainte, vers
1 an 1101, de la partie de son comté qui est vers le fleuve d'Euplirate '.
en laquelle estoient les villes archiépiscopales de Coritium et de Tn-
lupe, et les villes et les chasteaux de Turbessel, de Haitab, de Ra-
vendel et quelques autres, pour tenir le tout en fief de luy ; d oii il
est souvent surnommé de Turbessel dans les auteurs \ Joscelin estoit
issu diuii' très-illustre famille, ainsy qu'écrit Albert d'Aix ^ et estoit
fils de .foscelin, seigneur de Gourtenay, et petit-fils d'Athon. fils d'un
chastellain de Ghasteau-Renard, qui le premier l'oitilia le chasteau
de Courleuay ^ Ce Joscelin n'eut de son |)]'eniier mariage avec
Férole, lille de Geofroy, comte de Joigny, qu'une fille, qui fut mère
de Guy et de Renaud, comtes de Joigny. De sa seconde femme, Eli-
zabeth, fille de Miles de Montlhéry, il laissa Miles, seigneui' de Gour-
' AllieitiisAqiiensis. I.Vll.c. \\xi;l. tX. Ordeiic. Vil.il. I X, p. yMç); I. \l. |i. 8a5.
c. xxxix, XI,; I. XI. c. vu; 1. XII. c. xi\. — S26.
Fuleher. I. II. c. xx\i. — W ilielnuis T\ r — ' Albeilus Aquensis. 1. VII . c. xwvi ; 1. 1\.
Math. Paris. c. xxxix; I. X. c. xxxvi: I. XI. c. x. xii,
- Aibertus Aquensis. I. IX, c. xli; I. X, xxxviii.xl.
e. xxxvi. — Marin. Sanut. 1. III. p. l^.'k — ^ Alberlus Aquensis. I. XII. c. xxxi.
WillelmusTyr. 1. X.c. xxx; I. XI.c. vmi. " Gnniinuat. Aimonii. I. \. c. xlvi. —
' AlbcrUis Aquensis. I. IX. c. xxxix;I.X. Ilist. de CliaslUlon . I. II. c.
\i .
c. xxxvi; 1. XI. c. xxxviii; 1. XII, c. xxxi. — Labbe. Lignages d'otilre-mer, 1:. \\\ . \i. 090.
Willelmus Tvr. 1. X. c. xxiv. xxix. xxx. — — Cad. dqdoimt. t. 1. p. '110.
38
298 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
lenay; Joscelin II [coinriK! ineinbre de la famille de Courtenai, el 1"',
coinnie] conite d'Édesse, (;l GeollVoy de Courtenay, surnoiniué Char-
palii par Giullaunie de Tyr \ qui mourut aux guerres saintes. Cette
Élizahetli estoil sœur de Mélissende, mère de Baudouin [de Bourg],
ce (jui a l'ait dire au mesiiie auteur [Albert d'Aix-] (jue Joscelin II [1]
estoit Iils de la tante de ce roy. Miles, seigneur de Courtenay, espousa
Agnès, sœur de Guillaume, comte de Nevers, et eut d'elle Benaud ou
Renard, seigneur de Courtenay ^ qui, de la sœur de Guy du Donjon,
eut Élizahetli, dame de Courtenay, mariée à Pierre de France, lils
puisné de Louys le Gros, roy de France, dont la postérité prit le sur-
nom de Ç.ourlenajj.
[On voil lin Joscelin de Courtenai souscrire, comme baron du royaume,
un acte du roi Baudouin III*, en i i/iA. Nous ne pensons pas que ce soit Jos-
celin II, comte d'Kdcsse, qui alors n'avait pas encore [)erdu sa principauté.
Rtail-ce un frère ou un fils de Renaud, seigneur de Courtenai?]
Joscelin, comte d'Édesse, se fit tellement signalei- dans les guerres
saintes (pi'il en acquit \o surnom de Grande qui luy est donné ])ar les
auteurs et par son fils mesme, (pii, dans des lettres de [mai] ii3i,
où souscrit Tramon [Francon], arclievesque de Tulu[)e, j»rend ce
litre: Goscelimis, magni Goscelini flim, cornes Edessanus. Guillaume
de Tyr'' parle avantageusement de ses rares qualitez, aussy bien que
les autres escrivains des gueri'es d'outre-mei' \ (pii racontent au long
toutes ses belles actions. II mourut l'an i i3i ^ laissant de sa femme,
qui estoit sœui' de Levon ou Léon, princ<> d'\rm(''m'(> ou dans 1 \r-
nnînie, Joscidin, qui luy succéda.
' VVilielrmi.s Tyr. I. \[V. c. vw. — f)u " Willelimis Tyr. I. \. r. \xiv.
Tillet, [). 8(i. ' I*'iilctier. 1. 111, c. \ii. \\\u . \\\\ . \i.ii.
- Albeiliis Aquensis. I. Xll, c. \xm. — — (ieiiiler. De hello Aiiliochem , p. 'i(i(). —
Ciid. diploiiiiil. t. 1, p. /iio, 'ii->. Hist. Hierosol. ann. iifla; apud Bongars,
Uist. de Courtenay, p. ii. -18. ]). (Ji<). — Willelimis Tyr. 1. X. c. .wiv.
' (lartul. S. Sepiik. n" S'i , |). OS. \xix, \\x; 1. \11, c. iv, xvn et seq. 1. XIII,
' jEgidiiis (le Itoyn , ann. iiOT). — dar- c. xi, \vi, xxii.
lui. de Manosfjue. — Cod. diphmal. 1 . 1 , n° 1 .^, ' Wiilelmus Tyr. 1. XIV. c. m. — f'yid.
p. 1 6 . 4 I ] . lie Roya , ann. 1 1 ."i 1 .
LES COMTES DÉDESSE. 299
JoscELiN, II' du nom, comte d'Édesse, suriioiiiiiR' le Jeuiic\ lut tiiV-
iibéral et vaillant de sa personne, mais adonné extraordinairemenl
aux femmes, à l'ivrognerie et autres vices, ((ui le plongèrent avec le
temps dans le mallieui-, et luy firent perdre en un nu)ment ce que
son |)èie avoit acquis avec beaucoup de gloire et de réputation, et
conservé avec beaucoup de jieine. Car Sanguin % sultan de Musule
[c'est Emad Eddin Zenglii 1"', sultan de Mossoul et d'Ale|)], ayant mis
le siège devant Édesse, la prit en l'an 11^2, ou selon d'autres^ en
l'an 11 45 \i\hh, selon L'Art de vérifier les dates]. Guillaume de
Neuboiii'g" dit qu'un habitant de la ville. Arménien de nation, piqué
sensil)lement de ce que le comte avoit abusé de sa t'einine. iniroduisil
les ennemis dans la place, le propre jour de Noël, durani les matines.
Mais le comte, fayaiil recouvrée et reprise^ incontineni après, par
l'intelligence des liabitans, Noradin, fils de Sanguin, la leprit encore
une lois sur lui.
La nouvelle de celte disgrâce, arrivée ù la terre sainle", excita les
princes chrestiens, particulièrement l'empereur Conrad et Louys le
Jeune, roy de France, à prendre la croix pour arrester les progrez
des infidèles. Enfin le comte lut tait prisonnier par eux dans des em-
buscades ((u'ils lui di-essèrent comme il alloit à Antioclie, vers 1 an
1168, et l'ut conduit à llalape [Alep], où il mourut misérablemenl '.
Sa femme, voyant que son mary avoit esté pris, transporta et céda.
' Willelmus Tyi-. 1. XIV, c. m. xxvi ;
i. XV, Cl. Il, III, IV, \iv. wiii; I. XVII.
c. XI.
- L'Art (le ocrificr les dates: Si(ltiiiis (F Alep
et de Damas. — Nicet. in/onnn. c. mi,\iii. —
Willcliniis Tyr. 1. XVI. c. iv. v. — .lacob.
de Vilr. I. I , c. xcii. — Chr. Usperg. — CItr.
Mnuriii. [Histor. de France, t. IV, p. 388 ).
■ — Gcsla Lnd. Vil, c. m. — Chr. Novmnnn.
anii. 1 i()A. — Otho Frisiiig. De Gest. Frider.
I. I. c. xxw. — /Egid. de Roya, ann. 1 i3i.
' Malh. Paris, ann. ii4-j. — Robert,
de Monte, ann. iiiS. — Cliron. lîeiclicr-
sperg. aijii. 1 ikb. — Nic.Trivet. ann. 1 lATi.
" VVill. Neubr. I. I , c. xviii. — CItr. Vo-
sieme , c. \\x. — Reinaud, Extraits des Ht.':-
toriois avales, etc. p. 71-78, 9(1-9.3.
' Willelnuis Tyr. I. XVI. e. xiv, xv, xvi.
— Saniit. I. III, part. y. c. n. — Alberir.
Aquensis. — Magn. chr. Bcigk.
° Willeinuis Neubrig. loc. cil. — Willel-
mus Tyr. I. XVI, e. xviii. — Otbo Frising.
De Gest. Frid. i. I, c. xwv, x\x\i. — Rn-
bert. de Monte, ann. 1 i/i5.
' W ilieimus Tyr. I. XVII. <•. xi— Jacob,
de Vitriaco, I. I, c. xcii.
.38.
.■iOn LES FAMILLES IVOUTRE-MEP,.
(In (-(1118611161116111 de Baiidoiiiii 111, roy de llii'riiyalcin, à reniperoiir
(le (loiisliiiiliiioplc, l(^s villes de Tiubasscl, de Saiiiosale, de Ravendel.
et les autres places cjuelle possedoit encore au comté d'Edesse, à la
cliai'fje de cpielque pension annuelle; mais Noradin les prit toutes en
l'espace d'un an'. Cette dame se nommoit Béatrix, et estoit, au rap-
piiil (le (iuillaume de Tyr-, autant recoinmandable pour ses belles
(Mialilez (pie pour la noblesse de son extraction. Elle avoit espousé en
pi('un(''res noces Guillaume, seigneur de Sehuna, ou, comme porte le
[.ij;na<;e doutni-iner, de Saône; d'où (piel(]ues-uns ont estinn^ , contre
la vi'rilé, (pi'il estoit comte d'Outre-Saone en France; car il estoit
de la mesme l'amille (pi'un autre Guillaume de Sehuna, si ce nest le
mesme dont parle encore cet auteur '\ H esl parlé, en un registre des
comtes de Tolose*. de Sicai'd de Saomi, (pii souscrit un titre du comte
i'ijnmond, de Fan ni/id. Mais le Lignage d'outre-mer'' l'ail de ce nom
une seigneui'ie en hi teiic sainte ".
.loscelin eul de ce maiiage Josceiin III et deux tilles". La [uemière.
nommée A<>iirs, espoiisa prenn(''rement Uenaud de \lar(''s, ipn lut tué
en la bataille où Haymond, prince d'Antioclie, |)erdil aussi la vie.
l'an 1 1/18: ])r()bablenieiit fils de Baudouin, seigneur de Marès\ que
Guillaume de Tvr" (pialilie noble et pnisHunt; puis, en secondes noces,
elle fut conidinle avec Abnaiic, comte de Japbe '^ (pii lui depuis roy
iéiiisalem. Ge uianage ayant esté dissous à cause de la parenté
[ui estiiit entre eux. elle prit pour lioisiènie mary Hugues, seigneur
l'ibelin el de liâmes. L'autre fille de Josceiin " l'ut Isabelle | (pi'il donna
en otage, en j i'i->, à l'empei'eur Jean G(unn(''ue].
' ,lac(il)Ms lie Vili'iaoo, I. I, c. xc.ii. — ' \inv \)\u^hM Les Seigncuis de Suuiied.
Willeliiius Tvr. I. Wll, c. \\i. WilIflniLis Tvr. I. XIV. c. m; I. XVII ,
' Willoiiiius Tyr. 1 XIV. c. m; I. Wll. r. i\, \i.
c. \i. — Lignages d'oiili-e-iiier. c \vi . xwiii. " \ dir Les Seigneurs de Mares.
\\ illelmiis Tyr. 1. XIV, r. iv. \Viiit?lmiis Tyr. !. X\l. c. \iv. \\i. —
' lleg. lie Tolosc , (le la chaïKlMv des (iiunaiiius, 1. I, p. lO.
i'iiiii|iU's (If Paris. '' Lignages d'outre-mer, c. 1.
Lignages d'anlre-mor, c. \\\\ . |i. 'iio. " W'iliel. Tyr, I. XV, c. xix. — Lebeau .
<:,|il. l,nl(hc. Ilisl.da Bas-Empire,] lAXXVI, I.XIX. p. S
I,KS COMTES DÉDKSSE. 301
JosoELiN, 11b' du nom, qualifié comte par Guillauiiic de Tyr', voyant
qu'il ne lui restoit plus rien au comté d'Edesse, se retira au royaume
de Hiérusalem, où la charjJie de séneschal du royaume luy lui
donnée.
III siiiiscril l'ii celte (|ii;iiit<'' jiliisiour.s acti's, de i i 77 à i iS-','-; en 1 17(1.
il signe un acte aver la seule qualification de inmte Joscelin ^. et nu antir
comme sén(''clial '.|
11 l'ut lail [irisfunucr eu une rencontre par les Tuics ', a\ec iiciiaiid
de Chastillon et autres, (;! de|niis l'ut uns en lilierté. lau 1 17(1.
[Joscelin prit une part active aux affaires du royaume. Oncle de Sil)\ile.
comtesse de Japlie, fille d'Agnès de Courtenai et du roi Amanri. il lut chargé
de la tutelle et de la garde du petit roi Baudouin V (i i8,5), et enuneiia l'en-
iant dans la ville d'Acre". A la mort de Baudouin V (1 18 G), il persuada à
Baimond, comte de Tripoli, de se rendre à Tabarie et de laisser aux Templiers
le soin de porter le corps du roi défunt à .lérusalem''. Le comte de Tripoli crut
son conseil, et Joscelin, prolilant de sou absence, fit proclamer reine à Jéru-
salem .sa nièce Sibyll''. l'ris l'anm-e suivante à Tibériade**, il lut relâché pro-
bablement en même temps ijue le roi (nii el les autres seigneurs hiits prison-
niers avec lui ( i 188)^.]
H vivoit encore Tan i ii)o"' [puisqu'il a souscrit un diplôme de Gui
en laveur de Marseille, daté du siège d'Acre, eu celte même année).
11 espousa Agnès", fille de Henry de Milly, surnomini' le HiiJJIe, tVèie
de Pliilippes, prince de Naples, au droit de laijuelle il posséda le Ciias-
teau du Roy el Montfoi't. De ce maiiage vinrent deux lilles, Héatrix,
' WillelniusTyr. I.XIX.c. IV. i\;l. \\l. '' Cmilimuil. de Ciiill. il.- T\i'. I. Wll
c. wii; 1. XXII, c. i\, xxvii. r. V, XVII. p. -jo, -jç).
■ Corf. rfî)>/ow(rt(. 1. 1, n"' (53, tiô. liC». 71. ' (Continuât, (le Giiill. de Tyi'. I. Wtl
■H17. p. Go. ()<J, (>■]. 71, i'.'k). c. \liv. |). 0(3.
' Cod. diplomat. \\° (Ji,p. 61. " (lonliniial. de ("iiiill. de Tyr. I. XMV.
■' (lod. diiihmal. n" Go, p. (il. c. xn. p. i->, 1.
' E"i(liiis di' liov;i . iinii. 117G. '" (juesiiay. Proniic. ]l(i>.silinis. nniinl.
' (Jontiiiual. de (Jiiill. i\r Tvr. I. Will . n. 33G.
c. V. XVII , p. 10, o.r>.
f.ii'iiiiiiex d'oiilrc'iiwr, c. \\i.
.)():; I.KS FAMILi-ES D'OUTRE-MER.
iiiariôe à un conilo îilciuaii [ (''est-à-dire Allemand do nation, nommé
Ollon, comto de Ilinncbci';, comme on le voit j)ar nn acte de ce sei-
j'neur' (octobre 19,08), en raveiii" des Hospitaliers de Jérusalem], (jui
vendit ces deux places aux chevaliers Thciilons, n'ayant laissé aucuns
cnfans de lu y.
[Un acic (le janvier 1 -2 1 7 -, pa)' lequel Bi'.ilnv cède ù l'Hôpital de .léru-
salem ses droits sur un casai contesté, sendile nKli(|ner (pie le coinle son mari,
ipn lui avait remis l'administration de tous leurs biens communs. l'Iail mort à
cette é[)0fpie. ]
L'autre, nommée Agnès, .s'allia avec Guillaume de la Mandelée^
(pii en (Mil la postéi'ité (|ui suit :
TABLEAU GÉNÉALOGIQUE DES SEIGNEURS DE LA MANDELÉE.
(ililLLAHME PE LA MAINDELKK ■',
espousc Agnès ,
fille (le Joscclin 111.
Jacques dk i.\ Masdelkb,
espouse :
1" utin clame native de la PuuiMe;
•2" Alix , fille (le Gautici-,
prince de Césarée *.
liL] (ItlI.I.AL'ME DE LA MwDBLEE,
ps|)nuse Agnès .
lillo (le Pierre,
seigneur de Scniulelidn.
"1
[ù' Irl.J UABELLt t)t LA Ma%DELFE ,
fi'fnim- (le Tliibniil de Bossan ,
ijis puisnô lie Crémont II .
spijfneiir de Bessan.
.lOfiCELIN PB I.A MaNDBLKE
^e relira en la Pouille,
nii il s'habitua.
Cillï et PlEnRE DE LA MaNDBLRE
furent ohevaliers de Tordre Theutniiique.
Alix
espousa :
1" Guillaume Barlais;
n" Agne de Bessan ,
lils puisné de Gautier,
seijjneur di- Bessan.
' Cofl. lUpkimut. t. I , 11" 93 , p. 96 .
'113.
" Cod. (liptoiiiiit. l. 1, n" -1 1 a , p. a 53.
^ J^ignngcs d'oiilre-mer, c. \vi; I,abiie,
p. 391, /i/io; La Thauuiassière. p. a3o.
?,86; lîeugiiol, c. \ii , xwm. — Livre do
Pliiiippc de Navari'e, c. lxxii. — Asxises de
Jénisnl. l. 1. p. 5/1 3.
' tril est parle de eeUe seconde aliianoe
en une l'pisti'c de reni[)erenr Ffédt'i'ic II.
dans Malhieu l'at'is, en l'an 1 3,39 (p. oh 1).
où il est noniiiK' .laques de Amendnba, et où
il est remarque^ que re seigneur espousa eu
premières noces la sœur du papcGiégoite IX.
qui, en celle considération, donna des dis-
penses pour son second mariage avec Alix.
quoyque eslans parens au troisième degt é. -
[Nous avons montré comhien celle opinion
I,KS COMTES DÉDESSE. ' 303
I Ces seigneurs sont appelés indifféremment de La Mandei.ée, dk l^v Mamik-
LiÉ. de Amemhilia. de Amigdalen , de Amaiidoleto. Ils paraissent être orl;;inain's
tl'ltalie.
Le premier, Guillaume de la Mandelée, mari frA;;nès, fille de Joscelin, était
un chevalier natif de Calabre'. Il combattit dans l'armée du roi Aimeri, en
I ^o3 et 1 2o4, contre les Sarrasins, qui faisaient des courses jusqu'aux portes
d'Acre.
Son fils Jacques, témoin d'un acte en i aS i -, fut . en i 933 , l'un des signa-
taires d'un traité d'alliance avec les Génois^. En i 207, il approuva et scella,
avec d'autres hommes liges du royaume de Jérusalem, un acte de Jean d'ibe-
lin, seigneur d'Arsur ', baile du royaume, accordant des franchises et des
exemptions aux maicliands d Ancùni'.]
de Durante était peu \rais(niil)lal)le. l't reste la parenté entre les ileu.v époii.x était
comment il l'ullail interpréter la phrase à bien plus éloignée, à en juger par le tableau
laquelle il lait allusion. (Voir jjIiis haut Les généalogique suivant extrait des Lignages.
Seigneiiis ih fjsnri'p , ]). -'.Si, note 10.) \u c. \vi et xwui . édition lîengnot :
IClsTICIIE (llii.MEir. , riK CtSARKIi.
tiVlïiKil i^'. m: r.t,suiv:K. \g>ês.
I «pousi: H'-nri le llulllf
tluCLBS.
I
Jl'LIENMir.
ê|j0.t^c Jns-.lui m. d.- Holu
(itLTiGn 11. é[ioiisc (.luillaumc de ia Mariiicifi
Alix. Jacjik'; de m M(\Dti.KE.J
' Contuiiuil. de Guill. de Tyr. I. WVIU, De Mas-Latne, Him. <lf Clii/jnf, I.
\i , p. •?(>•.'. p. 58, note 1.
' CoJ. diploma!. n° -M '1 . p. ^55. ' ('ixl. (liptoiiint. n° i3o.p. 1.17. 1 () 1 .
;50/i LES FAMIU.KS D OLTIiC-MEH.
DE LA iMAISOrS UE GOllUTENAY
i;.\ A.\(;LETEiiP,i;.
ISSLE, SELUA (HELQLKS AITEIUS, DES COMTES D'ÉDESSE.
<iiit'l(|iies iiK'iuoiix's iiuimiscrils dAiigleterie, (|ia' j ai \('uy, et qui
m ont esté coiiiiiiiiiiiijiiez |)ai' M. dHérouval, Idiil desociidre la mai-
son de Coiu'teiiav, (|iii v sidjsisle encore à préseiil, d nu lils ])Misné de
.losceiiii I'^^', comte d'Edesse, sans donner la pi'oiive de cette descente,
(|iii est incei'taine. (Hioy(|irii soit probable que les sei}jneurs de cette
iamille, en Angleterre, sont sortis de la niesme ti'je, c'est-à-dire de
la maison ancienne de Gourtenay, dont ils ont porté les armes avec le
lambel pour brisure.
Le jircmici' cpii a [lassé en Anf'leterre a esté Renaud de (jOtrtenw',
chevalier, (pu l'ut ('uq)lové en 1 an i lo-i pour la conclusion du mariage
d'Aliénor d'A(piitaiiie, <|ni avoit esté répudiée par le roy Louys \ll.
avec Henry, comte d'Anjou et depuis roy d"An(;leterre, et vint a\ec
elle en ce royaume, estant jjour lors âgé de cpiarante ans, avec (uiil-
laume, son fils du premier lit, où il obtint divers biens, et \ prit une
seconde i'enune. Roger de Hoveden ^ escrit qu'il fnt présent au traité
ipii se lit entre le roy Henry et Roderic, roy de (lonact en li'lande,
l'an 1 176. D'autres ont estimé avec peu de l'ondemenl (pie ce seigneur
estoit fils de Pierre, fils de Louys le Gros, ro\ de France, qui espousa
l'héritière de Courtenav. Car, posé (pie Renaud ait eu ([uarante ans
en l'an 1 iBa, il ne peut pas estre issu de ce prince. L'histoire de la
rondation de l'abbave de Forde, en Angleterre^, a avancé cette opi-
' Mém. de Camden. '' Monust. niigl. I. 1. |>. ySG.
" Hoveden, p. bl>-j.
MAISON DK COUMTENAY KiN ANGLETEHUK. ' 305
iiioii, t'I iiéanlinoiiis elle se truiiipi' an iium de Picnr. s('i;;iifMi «k-
Courteiiay, luy doniianl le nom de FIciiin, ([ui fui cidin d'un des en-
faiis du roy Pliili])|)es l'"' ft de Berti'ade de Montlort. (Idininc doiir il
est plus probable (|uc la uiaisoii de (louileuay eu Antjleli'iie esl
descendue de l'aneienne maison de (loiirleiiay en Franc.', en ayani
déjà tracé les commencemens et l'origine, j'ay jugé à j)ro|jos de douriei
la table généalogi([ue de celle de ce nom (|ui subsiste encore en \n-
glelerre, estant d'ailleurs peu connue eu France.
39
306
LKS F\iVIIIJJ<;S IVOUTRE-MER.
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308
LES FAMILLES DOliTRE-MKR.
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310 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
Li:S COMTES ÏITILAIUES D'EDESSE
01 DE ROHAS.
Les roys de ('ypi'f liront revivre clans leur coui' les (lijjiiitez (jiii
avoienl eslé les jtlus relevées dans le royaume de Hiérusalem, et cori-
servèreiit les titres de comtes et de princes qui y a\ oient eu cours,
comme si les places dont les noms y estoient annexez eussent encore
esté dans leni' [)uissance. Entre les titres imaginaires, alTectez néant-
moins à (pi('l([ues seigneui'ies du royaume de Cypre, fut celuy de
comtes de llolias ou de Ruchas. Le premier que je lis en avoir esté
revestu l'ut
JEA^ DE MoNTFORT, maresclial de Cy[)re, l'rère de Pliilippes de Mont-
tort, seigneur de Tyr ou de Sur, et fds de Pliilippes de Monlfori et
de sa première l'ennne. [Jean de Montl'ort était lils de la seconde femme
de Pliili[)pe d(^ Montl'ort '. Voir pour plus de détails Les Princes et sei-
gneurs (le Tijr.\ Il mourui sans postérité, avec grande opinion de sain-
teté, veis Fan i3oo'-, et fui inhumé eu l'église de Nostre-Dame-des-
Cliainps (le Nicossie, au lombeau du(iuel il s'est fait grand nombre
de miracles, (pii ont fait changer de nom à celte église, qui fut de-
puis appelée de Sainl-Jean de Montfort. Sa feste se solenmise au mois
de may.
Jean du Monr [[)eul-ètre le même (pii avait été témoin d'un acte de
Hugues IV, en i338j paroist ensuite avec cette qualité de comte de
' Lignages (Vontrc-mer, c.\\\. 89. — Gallnnil, Du Fraric-dllcu, j). ido.
' Et. deLusigmm, Ilist. de Chypre, \K6'i, t6i.
LES COMTHS TITULAIRES D'ÉDESSE. 311
Rolias', et de mareschal du royaume de <-^ypre [eu Taïuiée io6u'-.
comme tesmoiu d'une confirmation de privilèges en faveur des Véni-
tiens (16 août); eu i36i^, comme ambassadeur du roi l^ieri-e 1"
au])rès du doge de Venise; et] eu l'an 1303 [ou i3fi9]; eu laquelle
année ' il fut envoie par le roy Pierre eu qualité d'ambassadeur, avec
Thomas de Montolif, auditeur de Cypre, vers le pape Innocent VI.
au sujet du démeslé que ce roy eut avec Hugues, prince d'Autioche '.
son oncle, pour la succession du royaume. II l'establit encore gouver-
neur du royaume*^ dui'aut le voyage ([u'il fit en Italie et à Avignou.
[Pendant l'absence du roi, sa conduit; à l'égard de la iciiu^ Kb-onon- '
ne fut pas exempte de reproches.]
Après la mort du roy Pierre \ il fut un de cfu\ ([ui élurent .leaii
de Luzignau, ])riuce dAntioche, baile ou régent de (jyju'e, durant la
minorité du jeune roy Pierre II, l'an ]3G8. L'aimée suivante '^ il coui-
mauda six vaisseaux de guei-re contre les Turcs. [Lors du niassacie
des Génois dans Nicosie"^, à la suite du couronnement de Pierre H,
il contribua plus qu'aucun autre à arrètei- le désoidic.] Il uioiirut de
mort subite, non sans sou|)i;on d'avoir esté empoisonné", estant à la
table du roy, l'an 1379. Il eut entre autres enfans deux filles [ou
plutôt trois ], dont l'une es])ousa [Hugues d'Antioche'-, couq)étiteur de
Pierre 1" au trône de Ghypi'e; une seconde,] Jean de Luzignau , prince
d'Vntioche '^; l'autre fut donnée en mariage après la mort île son père
' De Mas-Latrie. Hist. do dli/uji-e. L It. ^ Assises de Jérus. édil. I>alj]je , |j. /i.^7.
p. 179. '((jo, 563; édit. Beugnot, I. I, ji. (J.
- De Mas-l^alrie. Hist. de Clwjpn' , t. II. ' Loredano, I. VtlI. p. h\<.h ; li-a(L tiaiiç.
p. 3.30. t. 11. J). ■>.
' De Mas-Lalrie, Hist. dr Chijirc , t. 11. '" Loredano, I. Vtll.i). 43i , 633; trad.
[I. 233. franc, t. II, p. 10. i3. — De Mas-Lalric
' hoïtàann. De reLmifrii. I. Vil , p. 3.5 1 ; t. II. p. 35(j.
Irad. franc, t. 1, p. 386. . " Loiedano, 1. Vill . p. 5oG; Irai!. tVani;.
■ Voir Les Princes d'Antiuche. I. Il . p. 99.
'' Etienne de Liisignan, Hist. de Chypre, '' Loredano, I. VII. p. 35i ; li'ad. Iiarn;.
p. i'i5, i46. I. I. p. 386.
' Loredano. I. Vil. p. 391 ; Irad. franc. ' Loredano. I.VIll. p. /i55. '461 ; liad.
[. l,p. 428. l'ranç. t. Il, p. '41 . iy
;512 LES FAMILLES DOliTHE-MEK.
j en i385j, par If roy Ja(|iit's', à .(eau de l.iizij;iiaii. lils [aalurelj
(le son frère, pour lors a};é de i|uai()i'ze ans. | I.e(|uel épousa ainsi la
sœnr de sa lielle-nièie, si lonlefois il laiil s'en tenii' an l'éril de Lo-
ii'dan. I
MoKK i)i: (iiiiMKii un iiK (]i!ENn;ii [on Gin\n:K de Morpho ] fnl fait
comte de lîdlias -. par le roy .Ia(pn\s leHaslard, I an 1/170.
111 l'i'hul déjà depuis |iliisieurs iinnées. puis(prii est iioihuk' avec ce titre
jijinni les témoins de l'acte du G janvier i/ifi/i ^, pnr le(|uel Jacques II coiilir-
mait dans le sein de la haute cour, à Nicosie, les conditions proposées par
les Génois pour la reddition de Famagouste.
Il fut toujours un des seigneurs les plus dévoués au parti et à la personne
de Jaccines 11, et un de ceux auxquels ce ])rince témoigna le plus d'attache-
ment et (le conliance. Il en recul à différentes reprises, surtout en 1 A68'', des
casaiix, des sommes d'argent, des produits en nature, elc. |
(le fut nu des seigneurs (|ui furent eslablis [par le testament de
.lac(|nes II ] gonvei-neuis du jeune roy .laf[ues, son fils, fan 1 A73.
[Ap|)elé à Venise, en 1A7/1, par ordre du conseil des Dix'', connue sn>-
pect de trop de dévouement à la reine Catherine, ou à la cause de la natm-
nalité cypriote, (Irinier de Morpho ne put rentrer en (ihypre ipi'en i/uSb.]
Il mourut [à Nicosie, le 26 juin i5oi ', âgé de soixaule-cjualre
ans,] sans postérité. Je crois que ce comte estoit issu de la mesme
famille ([ue les seigneurs de Césarée et de Sagetle.
' EomlaïKi. I. I\. [). 5i0: trad. fianç. ' ÉudcLmigiian. Hisl.(leCtjjirc,\^. 18,-2.
!. 11. p. 110. — De Mas-Lalrie. ///W. tic — Lomlaiio . 1. XI, [>. 707; trad. franc.
Clifipi-e. 1. 11,11. 3f)G. ^- ''' I^' '^*'^'' ~ ^'^ Mas-Latrie, Hi.1l. de
' Et. de Lusijrnan. Géiicaloijic des comU\i Chiprc , t. lil. [1. 366.
il'Édesse, fol. '11 Ij. ' De Mas-Lalrie, Hist. de Chypre, 1. 111.
' De Mas-Lalrie. llisi. de CInjpre, t. 111. [>. 366 et noie a, 377 el note 1 , 896 . noie a.
p. i-z.2, 395. 396 el noie 2.
" De Mas-Lalrie. Ilist. de Chiipre, t. 111. ' De Mas-Lalrie, Hisi. de Clitjpic . t. IK.
p. a6c> el noie li. cl p. a6t. p. 397, 896 note a.
LES COMTES TITULAIRES D'ÉDESSE. 313
Eugène Synclitique, gentilliomme de l'isle de Pdiodes ' [mais issu
d'une noble famille de Chypre 2, dont on voil plusieurs membres^
Thomas, Nicolas, Philippe, figurer dans les actes du loi Jacques H],
estant passé de l'isle de Cypre à Venise, vers l'an i^gS, acheta de la
république le titre de comte de Uohas, avec le fiel' <pii y estoit an-
nexé. 11 laissa, entre autres enfans. Jaques, ([ui luy succéda au comté,
Marc, qui espousa Marguerite, fille de Mulio Costanzo, admirai de
Cypre; et deux autres filles.
Jaques Synclitique succéda à Eugène, son père, au comté de
Hoas, et espousa la fille de Pierre Podocator, et sa:'ur d'Hercules, de
la(pielle il eut* Eugène II, comte de Roha.s; Tiiomas, qui fut allié
avec Hélène, fille de Diomèdes Strambali; Hiérosme; Micolas Marie;
Mathieu, qui fut conjoint avec Magdelène, fille de Jean Muscorno;
Marie, femme d'Augustin Barbarigo, qui mourut proviseur de l'armée
contre les Turcs, l'an 1.^71 ; Marie, femme de Scipion Carall'a; Flo-
rence, femme d'Anloine d'Avila, connestable de Cypre; Cécile, mariée
à Mutio de Zimblet; et Catherine, femme, en premières noces, de Ja-
zon de Nores, et, eu secondes, du fils de Telagridia.
Eugène Sïnclitique, 1I*= du nom ^ comte de Rohas, fils de Jaques,
espousa la fille unique d'Onufre de Requesens, séneschal de Cypre, en
lacjuelle dignité il succéda à son beau-père. Mais, après la mort de sa
femme et de son filz unique, estant allé à Venise pour en obtenir la
confirmation, la républi(pie, qui voulait supprimer cette charge et
cette dignité, luy accorda au lieu, sa vie durant, celle de collatéral de
l'Estat des Vénitiens. Il mourut en Cypre, capitaine général de la ca-
' Et. de Lusignan, Géncnlogie des comtes " Et. de Lusignan, Généalogie des comtes
d'jidesse, [i. /ii b et ia a. - d'Édesse, p. ia. — Ange Calepien, De ta
' Éliennc de Liisigiian, Jlist. de Cijprc, prise de Nicossie.
p. i83 b. = El. de Lusignan. Généalogie des comtes
' De Mas-Lalrie, Hist. de Chypre, t. III. d'Edesse, p. ia b.
p. 1-37, i()i. aiS. 268, ayS, 281.
31/1 I.KS FAMILLES D OUTP.E-MER.
vale,ii(^ (lu io;yaiime coiilic les Turcs', à la prise de la ville de Nicossie,
avec [pres<iue] tous ses iVères [et beaux-frères], l'an 1670. li eut, de
sa première lenime, Ja(|ues et Cornille, décédez (wifans: et, de sa
seconde, (|ui estoit Bressane, Jaques Synclitique, qui vivoit en l'an
iSyq-, à Tarvisio. Elle s(' uonimoit Cara, et estoit fille de Deiphobc
Betegen, de Bresse, et de Lama, native de Tarvisio.
' Fr. Aiijff^ Caippien. p. jGf) 1). — ' Hist. Tamsina. I. IV. p. (Ui-j.
LES SEIGNEURS DE FEMIE. Ml
LES SEIGNEURS DE FEMIE
01 D'APAMIE.
Tanciîkdk, neveu de Boémoiid, l'ut le piciiiie)' ' (|ui. iuec ses gens,
alla mettre le siège devant la ville d'Apaniie, capitale et métropole de
la (lélésyrie, et l'enleva aux Sarrazins vei's Tan 11117. 1''^'' iain'i'*"-
\lhert d"\i\ iinmine eette ])lace Ff'mie'^.
hjNGi!;u(.i;ii, seigneui- ou guuvenieui' de Féinie", se trouva avec les
liaions du conilé d'Edesse et de la principauté d'Antioche, avec le roy
Baudouin 1'', lorsqu'il vint à Antioclie. Tan 1 1 1 •< . à dessein de faii'e
une (■oui'S(* sur les Sariazins.
I Nous 111' vovoii.s plus de seigneurs d'Aj)auiii'; on 11e peul uiihiic dire (jue
Taucrèdc et Rngeljjpr l'aient possédée en fu'l'. dette ville devint une dépen-
ilanrc ilc la |)riiK-ipaul(' d'Anlioclie ".]
( Les PuiNCKs DE (jai.ii.i;i:, voyez Les Seigneurs de Tabaiue. j
' WilleliiiusTyr. l.X, c. xxiii. ' AlberUis Aquensis, 1. XI. c. \l.
' Ail). Aq. 1. X , c. xvii et seq. I. Xll , c. w. ' Cod. diidom. t. 1 , p. ia 1 .
ko.
.116 LES FAMIM.ES nOlJTRE-MER.
LES SEIGNEURS DE GIBLET
ou DE GIBELET.
Hugues, surnomme de FEmbriac dans le Lignage d"oulre-mer '.
Ehriaais dans les histoires des guerres saintes-, et Ansald, nobles
génois ^ estant arrivez en la Palestine avec une armée de soixante-dix
vodes, assiégèrent la ville de Giblet ou de Gibelet. comme elle est
nommée par Jaques de Vitry, vHle maritime de la Pliénicie [garnie de
hauts murs et de fortes tours ', située entre Tripoli et Béryte], dite
en latin BibUiim, et la prirent en Tan 1 108 [ou plutôt 1 109, d'après
le texte même de Gudlaume de Tyr^]. L'un d'eux, sçavoir, Hugues
de l'Emhriac, en obtint la seigneurie pour un certain temps, ta cnndi-
lion de payer à la république de Gènes un cens animel.
[Tel est 1(> réch de Gtiillaunio de Tyr. Selon Albert d'Ai\ *. au mois de
mars, la quatrième année du règne de Baudouin (en 1 100, si l'auteur compte
Ips années de ce roi du commencement de l'année commune, a 5 mars; 1 1 oA .
s'il les compte seulement de l'avènement et du couronnement de Baudouin,
le jour de Noël, 1 100), les Pisans et les Génois s'emparèrent de Giblet, et
remirent cette villfi à Raymond de Saint-Gilles, comme devant en élre le soi-
gneur naturel. Si l'on ado|)tc de préférence ce récit d'un contemporain. 01
01-
1
' Lignages d' outre-mer, c. .\ix, xw. sale mhtli ili Gemva, j)!. iv.) D'après lagra-
- Allïei-liis Aquensis.l.V, c.xxxviii; i.lX- viire. l'écu est d'argent à trois lions de
c. XXVI. — Roljerl. Monaeli. l.VIll.j). 71. jj-ueules.
apud Bongars. — Jacoljus de \ itriaco ,1.1. ' Scliast. Paoli , (M. diplomal. 1. 1 . p. /i3o.
p ^Liv. — lo. Pliocas, n' 5. 'i3i. — Gontin. de Guill. de Tyr, 1. XXXVII,
' Emhriachi de Gênes, selon VArmorial c. vni. p. aatj.
de Gênes du Fransoncî, rror à trois lions de ' Willclmus Tyr. 1. XI, c. ix.
sable, -2, 1." (Ag. Franzone, AriM délie ca- '' Alberlus Aquensis, I. IX. c. xxvi.
LES SEIGNEUliS DE GIlîLET. .'ilT
pourra, sans trop forcer les textes el les claies, admettre la possii)ililé d'im
diplôme de Raymond de Saint-Gilles, du 17 janvier 1 100 ' ( 1 io4".')- pai-
lecniel le chef de la croisade, Princeps militiœ cltristianœ in Jerosolimitano itnwrc.
donne à l'abbaye de Sainl-Victor-lez-Marseille, la moitié de la ville de Giblel
et de tout ce qui en dépend, églises, villœ. châteaux, casaux, terres incultes
et cultivées. Si l'acte n'est pas supposé, et personne jusqu'ici n'en a contesté
l'authenticité, quoirpie aucun autre document, dans le Carlulaire de Saint-
Victor, ne rappelle cette donation, peut-être Raymond donnait-il ce qu'il ne
possédait pas encore (c'est l'opinion de dom Vaissete), comme ont fait f[uelques
rois de Jérusalem, ainsi qu'on l'a vu précédemment. Mais ce diplôme n'indi([ue
aucune condition d'éventualité. Raymond y parle comme étant à ce moment
seigneur de Giblet sans opposition.]
" Les François en avoieiil tenté le siéj'je auparavant ', mais sans aucun
eiïet. Hugues espousa une dauie provençale, nommée Sanchc, et en
eut Hugues II, seigneui' de Giblet-; Bertrand, Raymond, Guillaume,
qui eurent postérité; et Agnès, femme de Garmond ou Grémond, sei-
gneur de Bessan ^ L'histoire fait encore mention* d'un Guillaume de
l'Embriac ou Ehriacus, noble génois, qui se trouva à la prise de la
ville de Hiérusalem, ((ui possédoit quelques biens en la ville de Lao-
dicée, en l'an ii5û-', comme on recueille d'un titre d(! Renaud,
prince d'Antioclie, de celte année-là. 11 eut pour fils Hugues Embriac,
qui possédoit les mesmes biens et vivoit en l'an 1170 [ainsi que le
prouve un acte de Boémoiid III, prince d'Antioche'\ confirmant celui
de Renaud.] Mais il n'est ])as constant en quel degré de parenté il
atlouchoit le prince ^ de Gddet.
' llist. gciwi: de Langtied. t. Il, p. SSy. clans rarlicle concernant Les Seigneurs de
et Preuves, col. r>6o. 36 1. — Beng-not. Bessan, p. •2hç).
Assises de Jériis. t. Il, p. '179.— Cm-tul. ms. " Raymond d'Agiles, |). 1 77. — Tudeb.
deSaint-Viclor-let-Marseille , fol. iS.'i. Cnrt. p. 808. — Willelnuis Tyr. 1. VIll, c. x.
imprimé, t. 11, p. i5i. ' Llghelli, Itidia sacra, t. 111, col. hdlt.
- Raymond d'Agiles, p. iliô. — Belli " Vi^lieWi, Itniia sacra, co\. h-jo , h']6.
«icn /i/iwr. Mabilloii,il/«s. //»//V. l.l,p.-3o/i. ' H fanl lire ici seigneur de Giblel; par-
— Lignages d'outre-mer, loc. cil. tout ailleurs, dans cet article. Du Cange a
' Voir, sur cette alliance d'Agnès avec suhstituéleraot dese/g-HCKr à celui dey^ciHce,
Gre'mond, ce que nous avons dit plus haut, qu'il avait éeiit d'abord.
.318 m;s familles d uutp.l-mei;.
I L'iiiccr(i(ii(lc (Ir Dm (laii|;t; à I égard de (iiiillauiiic de LciiiLriac l'I de
Hugues, sou lils. |)r(i\ienl de re (|ue le Liguage d'outre-mer a évidemmenl
omis une gén(''rali()ii au lomuieuceujeul di' sa géuéalogie des Giblel, comnu'
le |)r(iii\eii( plusieurs actes et d'autres documents hisloritjues; et d'abord le
(ïiii.LAtMi; i)K LKMiiniAC (|ui Se Irouva à la [)rise de Jérusalem, en )0()C), est
distinct de celui (|ui vivait eu l'an i i5A. On peut croire, et c'est l'avis de Sé-
bastien Paoli '. ipie le premier est le père de Hdgues de Lembriac; mais nous
nr trouvons aucune indication ipu nous autorise à supposer, avec cet auteui-.
(]ue Hugues de Lembriac et Ansald aient été frères.
Hugues de Lembriac , resté seigneur de Giblet sous la suzeraineté des princes
de la maison de Toulouse qui furent depuis les comtes de Tripoli, vivait en-
core en l'an i 197, année où il souscrivit un acte de Pons-, comte de Tripoli.
Il ne vivait |)lus en 1 i35. comme l'atteste un acte de sa veuve, Adalaxu' ou
Adélaïde ^, ijui, d'accord avec son fds Guillaume, donne au Saint-Sépulcre une
rente annuelle de douze besants et de cent vingt litres d'buile, pour l'âme de
son mari, Hugues Ebriac; pour son propre salut, et pour celui de ses lils et
de ses filles. Dès cette épocjue, et même auj)aravant, Guillaume Edhiac, ou de
Lembriac. était donc le seigneur de Giblet, d'abord peut-être sous la tutelle de
sa mère. Il est nommé GuiUaume Ebriac. dans un acte de Raymond I", comte
de Tripoli ' (1 iH(j, i3 décembre), comme étant un de ses barons. Il souscrit
un autre act<' du même seigneur^ (1 1 65), sous Iç même nom, sans autre fjua-
lilication. Il est témoin d'un acte d'Armesende de Château-Neuf" ( 1 i.5i ). où
il est nonnué Guillaume Embriac. Enfin, dans un acte" dressé en son nom
( t i5c)). Guillaume Ebriacus prend le titre de seigneur de Giblet, ce tpii ne
veut pas dire cependant (ju'il n'ait pas joui de ce titre avant cette époque, car.
déjà vingt-deux ans au moins s'étaient écoulés depuis la mort de son père. Par
let acte, (niillaume Lembriac vend une maison à lui appartenant dans la ville
de Tripoli, du consentement de sa femme Sansa et de son fils Hugues. On lui
voit aussi un autre fils iinnnué Raymonfl . mentionné dans les actes de ce même
' Cod. diplomal. l. 1, p. '177, /i7(S. '' Cod. dlplomnt. l. 1 . 11' :>.'.>. [i. -'.L.
' Cod. diplomal. I. 1 . lï' 1 1 . ]>. it>. " (^od. diploimil. l. I. 11" 19A, p. yiit).
■ Cniiiil. S. Scpiilr. n"' f)('), 97. |). iSf). ' (Àid. diplomal. t. I. 11° 31), p. 35.
i()i. ^ Coll. diplotiiulA.\ .n" ^i'\ . \).^.}: n' ii')'].
Cod. diplomal. I. I. 11" i<S. p. u). p. -.mu.
LES SEIGNEURS DE GIHLET. 319
Ainsi c'est Guillaume de Lembriac. et non son père Hugues, (jui eut |)oiu'
l'einme Sansa, ou Sancbe, et pour fils Hugues H et Raymond. Quant aux trois
autres, Bertrand, Guillaume appelé aussi Raymond^, et Agnès, mentionnés
par le Lignage d'outre-mer, ils peuvent avoir été en effet les enfants de Hugues
de Lembriac et d'Adélaïde, et, par conséquent, frères et sœur de Guillaume.
Voici donc comment on pourrait établir le commencement de cette généa-
logie :
tiuiLUlME DE LeMBRUC ,
au sit'ge d** Jérusalpni.
1
Hugues de LEMonuc ,
premier seigneur de Gibiet,
épouse Adiilaide,
\. Ac\tS. (ilItLilME DE LeMBBUC GviLLALME DERTRANC,
fille inconnue. tipoust? Sanclie. ou Raïuomj.
1170-1186. ' lÎAlllONP.
Hugues II. j
1184-1196. Jean DE filBLET,
Hugues UI , le Boiteux, maréchal du royaume , etc.
épouse
Estéfémie.
Gui . Hcgdes ,
seigneur de Giblet, etc. tué vers 1306.
Nous développerons plus tard les motifs qui peuvent faire supposer deux
seigneurs du nom de Hugues entre Guillaume de Lembriac et Gui. |
Hugues, H*^ du nom, seigneur de Giblet, surnommé le Boueux-, es-
pousa Estiennette, fiUe de Henry de Milly, dit le Buffle, frère de Phi-
lippes, seigneur de Naples [laquelle était veuve eu premières noces
de Gudlaume Dorel ou Rostain, seigneur de Boutron']. Il eut de cette
alliance Guy, seigneur de Giblet; Hugues, décédé sans enfans; Plai-
sance, femme de Boémond, dit le Borgne, prince d'Antioche; et Pavie.
mariée à Garnier Aleman.
' Lignages d'outre-mer, c. xavi. édition ' Continuai, de Guill. tle Tyr. I. XXI II .
Labbe. c. xxxiv, p. 5i. — Assises de Jerusal. l. I.
^ Lignages d'oiitre-mer, loc. cit. p. 5i3, note a.
320 F,KS F\MILI>i;s I) OUTRE-MER.
Guy, sei|{(i('iir de Gil)l('l, osl iioinnH' Hlglks par (jiiillaume de Tyr',
du teiii[)s du(|iiel il vivoil, eesl-à-dirc sons l'ompire de Manuel, escri-
\aiil (jiril esloit pctit-lils (\u ])remier de celte famdle (jiii posséda Gi-
blet. Mais il \ a lieu de cioii'e (iu'il s'est mépris, d'autant (pu; le Juil'
Benjamin eu son ltinéiaii'e'% (pii vivoit au mesme tem^iJS (pH3 Guillaume
de Tyi'. nous ajtprend (ju'il s'appeloit Guy, nous ayant mesme marqué
quelques vestiges de son surnom et de sa nation, que les deux inter-
pi'ètes de cet auteur ont mal conceuz et et expliquez.
I Le texte liébreu porte -v-i^^iW DiiN'^'?''^, Gillmms Ainhmmi, ce (jui rapj)elle
Guillname Eiiibriac, et se rapporte à ce seigneur beaucoup mieux qu'à Gui,
sou petit-lils. En elïel , lors([ue Benjamin arrivait à Giblet, peu de jours aupa-
ravant. Tri|ioli avait éli' alllijjé d'un violent IremJjiement de terre. Or cette
catastrophe eut lieu en i 170. selon L'Arl (k vrnjier lesd/ites, on, selon Guil-
laume de Tjr '^ '^^ septième année du règne d'Anuuu-i, au mois de juin, c'est-
à-dire en 1 I Gf). Guillaume Embriac aurait donc vécu au moins jusqu'en cette
année ou la suivante, mais pas au delà, puis(pie nous avons vu, en 1170,
Hupues en possession des liiens de son père '. |
D'ailleurs VVillebrand d'Oldenbourg \ descnvant le \oyage qu'il lit
en la teiTe sainte, l'an 1 •>. 1 1 , dit que le seigneur de Gibiet qui vivoit
alors se noiumoit 6»//.
I Du Gange connnencc Iroj) tel et ne prolonge pas assez la vie de Hugues II.
On a vu (ju'il succéda à son père en 1170, et divers actes prouvent qu'd a
vécu au moins juscpi'en 1 18/1, l'année même où s'arrête le récit de Guillaume
de Tyr. Gonune seigneur de Giblet et va.ssal dn comte de Tripoli, Hugues
souscrit*, avec Ravmond, son frère, un acte de Raymond 11. comte de Tripoli
(1 17/1, décembre): la même année, du consentement du comte de Tripoli,
de concert avec Raymond, son frèn;, et Hugues, son fils ', il accorde une terre
à l'Hôpital de Jérusalem. Parmi les témoins de l'acli', on remar((ue Henri et
■ Willelimis Tyr. I. XI, c. ix. " Ujflirlli. Ilali'i ■■<iicni . i. Itl, col. /lyo,
- Benjarii. Itiiirr. l'dition Arias Monlani. 'lyCi.
p. 35; édition Const. L'Empereur, p. 33. ' \Viliel)r. Olclenlj. ]>. i-jy. 1-38.
' Willelnius Tyr. 1. XX, c. xu . p. 38G. " CW. (Ilploinrii. L 1 . 11° 5/i, p. 55.
édit. Boiijjars. ' <mI. diphiimt. l. 1. n" 1G7, p. a 10.
LES SEIGNEURS DE G1I5LET. ' 321
Rainaud de Giblct; mais nous ne pouvons dire s'ils appartenaient à la l'ainille.
ou si c'étaient, seulement dos chevaliers habitants de la ville. Henri de Gihiet
avait déjà souscrit deux actes', de Roger de Cayphas, et de Vivien, seigneur
de ce fiel': le dernier de ces actes est de 1 165.
Hugues II, seigneur de Giblet, souscrivit encore un acte de Baudouin
de Rames'- (iiyG), et trois titres de Raymond H, cmnte de Tripoli ■
(1177. octobre; 1181, mars; 1186. juin); ces trois derniers avec son fils
Hugues. Ici s'arrêtent les documents c[ue nous possédons relativement à ce
seigneur.
Son frère Raymond souscrit avec lui plusieurs des mêmes actes; dans celui
de mars 1181, il a le titre de connétable de Tripoli^; seul, il en signe en-
core d'autres, avril 1 i85 '; 1" février 1 186'^^. Au même mois de la même
année ^, il vend un casai à l'Hôpital de Jérusalem. Dans cet acte, il s'intitule
Raymond de Giblet, fils de Guillaume Embriac, et déclare agir avec l'assenti-
ment de son seigneur, Boémond (III), prince il'Antioche. Depuis cette époque
nous le perdons de vue, aussi bien que son frère. Sa postérité est rapportée
par le Lignage d'outre-mer, et donnée ci-après dans le premier tableau généa-
logique de la famille des Giblet.
Quant à Hugues, fils de Hugues II, que nous voyons souscrire des actes
de son père entre les années 1 177 et 1 1 84, il y a tout, lieu de croire que
ce fut Hugues le Clopin ou le Boiteux, mort avant 1 kj'^. De son vivant, la
forteresse de Giblet était tomb('e au pouvoir de Salali ed-Din, après la bataille
de Hatlin. Sa femme Estéfénie, restée tutrice de ses enfants, parvint à re-
prendre la seigneurie de Giblet en 1 197^. grâce aux intelligences qu'elle avait
su se créer dans la garnison nmsuimane.
De son mariage avec Estéfénie, Hugues III paraît avoir eu deux fils, dont
l'aîné. Gui, lui succéda comme seigneur de Giblet-', étant encore mineur, et le
second fut, selon toute apparence. Hugues, tué en 1906 '". durant la guerre
' Cininlarhnii Sanrti Sepulcri . n°' laS. ' f^od. diphimat. (.1. n' 77. p. «^i.
197, p.asg, aSfl. — Voir Les Seigneurs de ' Cod. diplomot. t. I. n" 76. p. 7G, 77.
Cayphas. ' Continunt. île (niill. de Tyr, 1. XXVIl,
' Cod. diplomnl. I. [, 11° Gi. ji. (h . C- '- P- 217. a 18.
' Cod. diplomat. t. I. 11° 170. p. 21 3 : ' Continuât, de Guiil. de Tyi. 1. XX III,
n° 70, p. 70; n° 75, p. 7G. c- xxsiv, p. 5i.
* Cod. diplomat. t. I, n° 70. p. 70. '" Continuai, de Guill. de Tyr, i. XX Xi ,
^ Cod. diplomat. t. 1. n" 7, p, 287. c. iv. p. ?>ili. 3i.'i.
Al
;!-22 I.HS FAMILLES i)OUÏRE-MER.
ijui eut lieu entre lioénioiul l\'. (rAntioclu". et Renaurl. seiptKMir de Méphin.
Telle est (lu moins l'opinion de Paoli '.
De ce (]ue nous venons de dire, on peut conclure qu'en i i8A, iiu monienl
où (iuillauine de Tyr arrêtait la composition de son Histoire, Hugues H était
encore le seigneur de Giblet, et que par conséquent cet historien ne s'est pas
trompé. Rien n'empêche, sans doute, qu'en 1211 le seigneur de Giblet n'ail
été Gui, son fils ou son petit-lils. Et, s'il n'y a point eu deux seigneurs du
même nom (|ui se soient succédé de père en fils. Gui a pu hériter du titre
son père dès l'année 1187. comme le pensait Du (lange; mais rien ne le
iirouve.
Ainsi [ou ne peut «lire avec certitude si] ce t'ul de son temps [, ou
du vivant de son père, Hueues II'-,] que Saladdin se rendit niaistre
(le la ville de Giblet, l"an 1 187. Mais après la mort de ce suitan, les
Sarrazins qui la gardoient ayant esté gagnez par argent par celui à
qui elle appartenoit'\ la luy livrèrent sans que le sultan qui gouvei-
noit alors eust avis de cette trahison. Ce qui arriva vers l'an 1 199.
I Ou 1197. Nous avons vu (pie c'est l'ancienne dame de Giblet ', Estélénie,
veuve de Hugues le Boiteux, qui ménagea cette affaire et l'amena à un heu-
reux r(5sultat. Les héritiers dont parlent Jacques de Vitry et Marin Sanudo, sans
mentionner cette dame, étaient les enfants de Hugues et d'Estéfénie , desquels
Philippe de Navarre^ ne nomme (pie Gui, et Pavie, l'emme de GarnierLaleman.
Gui peut donc être considéré comme étant, à cette époque, le seigneur de
Giblet, mais peut-être encore mineur et sous la tutelle de sa mère.]
II espousa Alix", sœur de Boémond, dit le Borgne, prince d'Antioche
[qui lui apporta en dot i.ooo besants de rente], de laquelle i\ eut
Henry, seigneur de Giblet; Raimond [dit le Jeune], chambellan du
prince d'AntiocIie, qui souscrit un titre d'Aimery, roy de Hiérusalem ■.
' Cod. diplomal. t. 1 , p. /178. " Cmitiiiual. de GuilL de Tyr. I. XXVll,
- Jac. de Vitiiaco, L 1, c. m;v. — Saiiut. c 1. \i- -217- 218.
i. III , part, (j, c. V. — I\a(L de Diceto . p. (J4 1 . ' As.iises de Jérus. l. I , p. o43.
— Hovedeii . p. (130. — Rad. Coggesli. apiid Lignages d'oiitre-tnei: — Cod. diptomat.
Martèrie, Ampllss. collect. l. V, col. 564 a. t. I, n" 98, p. 10a , 108.
■ Jacobus de Vitriaco. i. I. c c— Sanut. ' Cartul. de Manosque. — Cod. diplomal.
\. 111. part. 10, c. i\. t. i, n-S. p. aSy.
LES SEIGNEL'IÎS DE GIT.F.ET. ' 323
de Tau 1 198 [octobre, ol un aiUie litre' de Boéiuoud 111 d'Aiitioche,
comte de Tripoli (91 août, même année), avec son l'rère]; Bertrand,
décédé sans enfans [le môme, peut-être, (jui souscrivit, en itaoG'^
un acte de Geolîroi le Rath, grand maître de rHopital]; et Agnès,
femme de Barthélémy du Sacliin, ou Donssacliin, seigneur du Soudin ■
(Seleucie, aujourd'iiui Souedieli), ([ui est une place assise à l'embou-
chure du fleuve d'Oronte.
[Gui, en janvier 1 2 1 ■>, concéda à rHôpilul de Jérusalem les 1,000 besanls
de rente qu'il avait reais de Boémond IV pour la dot de sa femme *. Eni 2 1 7,
il prit une part active à la croisade^ avec Bertrand de Giblet, petit-fds du
ureniier Bertrand, Irère de Guillaume Endiriac, et Guillaume de Giblet, fds
de Hugues de Giblet, seigneur de Besmedin. Dans le cours de cette expédi-
dition. au mois de septembre de la même année'', il |)rêla au duc d'Autriche
00,0 0 0 besants pour l'engager à rester au siège de Dannette, et ce prince ne
se retira qu'à Pâques 1218.
En 1928'. il prit parti pour l'empereur Frédéric II contre les Ibelin, el
Aia à ce prince, lors de son arrivée en Chypre. 3 0.000 besants sarrasinois.]
on
Henry, seigneur de Giblet, s'allia avec Isabelle ^ fille de Balian
dlbelin, seigneur de Barut, et eut d'elle Balian, décédé en enfance;
Guy II, seigneur de Giblet; Jean, (|ui eut deux enfans morts en jeu-
nesse, de la fille de Hugues Salaman ou Alaman; Baudouin^, décédé,
sans enfans; et Marie, femme de Balian le Jeune, ])rince de Sagelte.
|i\ous ne pouvons dire en ([uel temps Henri succéda à son père. Il signe,
comme vassal'", un acte de Boémond VI, prince d'Antioche et comte de Tri-
' Cod. diplomat. 1. I. n' 211. p. a5a. ' Coiiti}inat. de (!uill. d(? Tyr, t. XXXIII,
^ Cod. diplomat. (. 1. n° 1 70 . p. ai8. ci, p. 366; c. m. p. 368.
' Voir iV^of. ad Aiiii. Coin. p. Sig. 368. ° Lignages d'outic-mer.
" Cod. diplomat. 1. 1. n" 98, p. loj-io'i. » Du Gange a mis dans son toxle Ber-
^ Continuât, de Guill. do Tyr, 1. XXXI . trand, mais le Lignage d'outre-mer, seul
c. X. p. 332. monument sur lequel il s'appuie en cet en-
" tvontinual. de Guill. de Tyr, 1. XXXll. droit, dit Baudouin.
I-. Ml. p. 332. " Cod. diplomat. t. 1, n° 221, p. 203.
il.
30/, |,ES FAMIM.es D'OUTRE-MER.
poli (i" mai i aGti). Dans un acle de Hugues do Revel, {jiaud maître de l'Hô-
iiilal ' (i -171 , s juin), il est rappelé eomme défunt, et nommé père de Gui II.
alors seigneur de Giblet.]
(ji:\. II" (lu nom, seigneur de Giblol, succéda à son père; mais l'his-
loiie ne marijnaiit pas pi'écisémcnt le temps auquel il vécut, il est
incertain si c'est lu\ ([ui eut a démesler avec Boémond VU-, comte
de Tripoli, en l'an 1275, ou quelqu'un de ses descendans, encore que
le mariage <pi'il contracta avec Marguerite, fille de Julian, seigneur
de Sagclte^, qui vivoit vers ce temps-là, le doive faire présumer. Il en
eut deux fils et deux filles; sçavoir, Pierre, décédé sans eni'aus; Sauve,
Marie, femme de Piiilippe d'ibelin, séuesclial de Gypre: et Catlierine.
n)ariée à Jean d'Antioclie.
I Quelques-unes des époques où vécut Gui H" sont marquées par des actes
ou par les récits de l'histoire. Ainsi le diplôme du -2 juin 1271, que nous
venons de mentionner, nous apj)rend que ce seigneur avait redemandé et re-
• •ouvré quarante -quatre chartes de privilèges qui avaient été déposées chez
les Hospitaliers par son père, Henri, seigneur de Giblet; ce qui peut faire sup-
poser que ce dernier était mort depuis peu de temps. L'histoire ^ nous ap-
prend aussi (pie c'est Gui H, (pii, en 1275, ayant pris parti pour l'évéque de
Tripoli, Paul, et pour le Temple, contre l'évéque de Tortose, que soutenait
Roémond VIL s'attira ainsi la haine de ce prince. Par suite des démêlés qui
s'élevèrent entre eux, il essaya trois fois, à l'instigation du Temple, d'enlever
Tripoli au prince d'Antioclie. G'est ce qu'atteste une relation '' dressée sur les
aveu.v du seigneur de Giblet, et faite à Néphin, le 26 février 1282, jiar-devant
notaire, en présence du prince d'Anlioche et de nombreux témoins. La ville
de Giblet avait été enlevée aux chrétiens peu de temps auparavant. Gui II fut
donc le dernier seigneur réellement possesseur de Giblet.]
■ Cod.dijdowal.l. I . il" ili-a,}). 196,195. ' Continuât, de Guill. fie 'fyr, I. \X\1V.
' Sanut. I. lit. part. 12, c. xiv, xvn. c. .x\i, p. '168, iOg.
' Lignages d'uiiii-c-mci: " De Mas-Latrie. Hisi. di' Chypre . t. 111.
' Cof/. f///;/»»»»/. I. l.n" 1 .12 , p. ifl'i, 195. p. (5 ((•■>-(■)(■) S.
I.KS SEIGNEURS DE GIBLET.
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32fi IJ'S F<AMIMJ:s T)OI!TP.E-MEli.
[Hu(,ii,b DK (iiiiLET. lils cl(j Bertrand cl petil-lils du premier Hugues de Lein-
briar csl-il celui doiil parlent lo Gontinualeur de Guillaume de Tyr el le cava-
lier Lorédan. dans les années i 927-1 •>.'.] 1 ? On peul en douter; car il se trou-
verait à cette époque séparé de son aïeul par un espace de plus de cent vingt
ans. Si l'on admet (pie Bertrand, son père, soit iils et non frère de Guillaume
de Leinbriac (voir plus jiaut, p. 3i8), on aura une génération de plus pour
remplir cet intervalle. Quoi qu'il en soit, le Hugues de Giblet du xiii' siècle ne
se présente pas sous les rapports les plus honorables. On le voit, en 1227 ^
prendre part, avec quatre seigneurs de ses amis, à un infâme guet-apens
contre un chevalier toscan, cousin de Philippe d'Ibelin. En 1229, de concert
avec ces (piatre mêmes seigneurs-, il acheta de Frédéric H la bailie du royaume
de Jérusalem pour trois ans, moyennant, la somme de 10,000 marcs d'argent.
Après la défaite de l'armée des bailes à Nicosie ^ (2 4 juin 1 2 2 9 ) . par Jean d'Ibe-
lin le \ieu\, sire de Barulh, il se retira dans le château de Dieu-d'Amour, où
il entraîna le roi de force. Plus tard (i23i), persistant dans son animosité
contre les Ibelin '', il .se joignit à Richard Filangieri , sous prétexte que le roi
Henri I"' était trop jeune , et que son véritable chef était i'empereur. Après la
défaite de Richard à Cérines. et l'expulsion des Impériaux hors de l'île de
Chypre (1202), Hugues, sur la plainte du roi, fut déclaré rebelle par la haute
cour du royaume ^, et ses biens furent confis(|ués. Dejiuis ce moment, nous ne
voyons plus qu'il soit fait mention de lui dans Thistoire.]
' LoredaïKi. I. I, p. Sy-AM; ti;i(l. franc. c. \, ]>. 377. — Loredano. 1. 11. p. 71 bis.
I. 1. p. ii-/i(). — Assixcs lie .lenisiil. t. I. 7^ : trad. franc, t. I, p. 83. 84.
|). /1/18. note a. ' (iontiniiat. de Guill. de Tyr, i. XXXIU,
- Continuai, de Guill. de Tvr. I. XXXlll. c. xxvn, ]). 31)3.
c. IX, p. 37.'). — Loredano. 1. 1. |). 63-(ii: ' Loredano. \. II, p. ni. 1 1 .t: tind.
trad. franc. 1. 1. p. 73-7^. franc, t. I. p. i33. i34.
' Continuât, de Guill. do Tvr, 1. XXXlll.
LES SEIGNEURS DE GIDLET.
:i-21
AUTRE SUITE DE LA MESME GENEALOGIE.
fTABLEAli AI
GUILIALME DE (îlELET .
liis pui^né (le Hugues, seigueur de liesmedin .
espouse Anue de Mnnlifjnac.
El- DES ,
GininD,
morts
JeaS de r.IBLET,
seigneur de Sainl-Foucv,
espousL- Giietk' ,
1
KSTÉFÉME.
feniinr-
'le'Ainauri le lîeniier.
Marie de GielKt,
femme d'Amalric le Fiameiic.
ans pnJ'niis.
lillc (lu spi^m^ur il'Aiigillcr,
1
Fémif..
AC«KS.
1
ClILLAIME
ItE
ÎIBELET. MaBIR.
ESCHIVI., EcKBMlE
ft'ninie
.le
[A
1
i,E Flamem: .
d'Aiigelier
r.ibk-t.
1
MaRGIEIU'I]. ,
;lllié.'
il Riijmond dAiiliin-l
opouse Heivis,
de (ïibiet- de Fleurv.
[Guillaume de Giblet, lils \minô de Hugues, seigneur de Besiuediii, es(-i!
le même qui souscrit, en décembre i aoi ', un acte de Boémond IV d'Antioche;
le même qui, en février i 207 ', souscrit un acte de Julienne de Césarée, sous
le nom de Guillaume Embriac ? Il est probable que c'est lui qui prit part à la
croisade de 1917 •' avec Boémond IV, d'Antioche, et André, roi de Hongrie ;
et qui. en i-iiq, fut envoyé par les chrétiens réunis devant Damiette vers Ir
sultan iMalek el-kamel, pour traiter de la paix; mais le légat enqxVliH d"a(-
cepter les conditions raisonnables proposées par le sultan.
Relativement aux Aivcelier de Giblet, voir au tableau des Seigiteum <lr Muni-
cli'e. p. 38 7. note •j..\
' Lignages d'outre-mer, édition Labbe.
I-. \i\ , p. 098. h!ifi\ édit. Bpugnot. c. x\\.
• Gihkl n'est (jii'uiie faute (rimpression
dans les lableaux généalogiques de Labbe
[Ligiuigen.c. vix . p. 398): il faut lire Gis-
Jebert , comme le porte le texte même du cha-
pitre XIX. dans I^abbe. p. ^l'i^i; ceux de La
Thaumassière , p. -i'i-i , et de M. Beuguot.
Assises, t. II, c. XXX, p. 466.
'■ Cod. diplomiU. t. I . n° 98, p. lu-").
' Cod. diplomiil. t. I . n" 91) ..p. 90 ; n" 1 o.
p. 989.
' Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXI.
c. X, p. 3'2-2; 1. XXXII. c. i\, p. 339.
328
LES FAMILLES DOLTIiK-MER.
LES SEIGNEURS DE PILES
DE LA MAISON DE GIBLET.
JEA^ DB GlBLET,
seigneur ilc Piles '.
espousp Tortcrelle .
lllle (rÂiiiaury le CtlamlR'rlan
et (le Marie de Tor.
(itlLLArUE DB ItlBLBT,
espouee :
1° Douce .
tille de Jean de Brie;
2° Isabelle .
fille de Gautier Ijambert.
Suio\E ,
es pou se
Philippe le Petit.
Léoaor , Jei>ne, Catheri^ie.
fut aveugle. espouse religieuse '".
Baudouin de Mimars.
seigneur d'Aquie.
Amai^hï pe Giblet.
[épouse N.
lille de Jean Babin^I
ToRTEl.LE DE GlBLBT.
rfHfOHS r>fi (ilRI.ET ^
\Ullf.l tItITE .
éiiôuse
Raymond d'Antioclie?
' Lignages d'outre-wer, édition Labhe,
c. xviii. p. .'>9^- àli'7: (•ilition Beugnot.
c. xm, xxix.
^ A la place de Catherine . Du Gange avait
mis ffHelvis. l'enimede riaulier le Norman,^
qui se retrouvera dans la généalogie de la
famille de Tor. Nous avons rectilié cette er-
reur d'après le Lignage doutre-iner.
^ Voir La Famille de Babin.
' Voir L(( Famille du surnom d'Anhnchf.
AUTRES SEIGNEURS DU SURNOM DE GIBLET. 329
AUTRES SEIGNEURS DU SURNOM DE GIBLET.
[Nous avons déjà vu, parmi les sires tic Giblel dont on ne peut établir la
généalogie, Henri et Rainaud, témoins d"un acte de Hugues II. seigneur de
Giblet. en 1176.]
Renier de Giblet' fut envoyé en l'an 1 196, par Guy de Luzignan,
roy de Hiérusaleni, vers l'empereur Frédéiic II, pour obtenir de luy
ie titre de roy de Gypre.
Arnaud [de] Giblet"^ estoit en la cour du roy de Gypre Tau i23a.
[Renier ou Rainier de Giblet, dit le Vieux, homme sage, subtil et bon plai-
deur', au témoignage de Philippe de Navarre, est peut-être celui qui avait
été témoin d'un acte de Hugues de Césarée en i 1 (3 1 ". En 1 1 C) 1 , 3 1 janvier^,
il souscrivit un acte du roi de Jérusalem, Gui de Lusignan. En 1 1 gi ou 1 1 95.
il fut envoyé, non par Gui de Lusignan '', vers l'empereur Frédéric 11, mai.s
par Aimeri, successeur de Gui, vers l'empereur Henri VI, pour obtenir de lui
le titre de roi de Chypre. Il souscrivit encore deux actes du même Aimeri^
( 1 ig5, 2g septembre; 1 1 97, i'" novembre). Nous ne savons s'il prolongea sa
carrière beaucoup au delà. Mais il mourut avant le roi Aimeri. En mourant il
partagea ses fiefs entre ses tjuatre fils'*, Amauri, Arnéis, Rainier le Jeune et
Josselin.
' Loredano, I. 1. p. 17. c. x.xn , j). 209. — Loredano, I. I. |i. 17:
* Loredano, I. II, p. 119. trad. fianç. t. I, p. 19.
' Assises de Jcrus. t. 1, c. lxxiv, p. 6/i5; ' De Mas-Latrie, Hisl. de Chypre, t. III,
c. \civ, p. 070. ■ p. 599,607.
' Cod. dqilomiil. t. I.n° 196, p. -2/11. * Assises de Jénts. t. I, p. fi/iS; c. lixiv
* Cod. diphimni. f. I, 11° 79, p. 8G. de Philippe de Navare.
' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXVI,
no MvS FAMII-LES D'()IJT1\E-MER.
Amauih, rpii «'tail l'aiiii", avait reçu de soa père, soit tie son vivant, soit
après sa mort . lont ic fief de Piles; mais il prélendit avoir seul tout l'Iiéritage
paternel, et réclama auprès du roi Aimeri, qui mainlinl le parlaj;e entre les
quatre livres. V a-l-il (pu^hpie rappori entre cet Amauri, possesseur du fief
de Piles, et Anuuiri de (iiblel , (ju'on a vu mentionné dans le tai)leau généa-
lo;ji(pie des seigneurs de Piles de la maison de Giblet ? L'ascendance n'est pas
la mênu'; et les dates ne concordent pas; car, d'après le nombre des généra-
tions de la famille de Piles, depuis Pierre de Barutli, bisaïeul de Torterelle,
jusqu'à cet Amauri de (iiblet, (pii eu est le dernier représentant, il a du s'é-
couler environ un siècle et demi. Pierre de Bnrufli vivait en i i.56. Amauri
devait vivre à la fin du siècle suivant.
AuNÉis, Heisnois ou Arnacd de Giblet, le second (ils de Rainier le Vieux, eut
une part des liei's de son père, mais on ne dit pas laquelle, (le fut aussi un
bon plaideur, c'est-à-dire un habile jurisconsulte '. dont Philijipe de Navarre
fait l'éloge en plusieurs endroits de son livre. En 1282, laissé capitaine de la
terre de Chypre par Jean d'Ibelin le Vieux , sire de Baruth "^, il défendit le
château de Dieu-d'Anio(n', qu'assiégeait Richard Filangieri. En i233, il était
membre de la haute cour du roi de Chypre, Henri I" ^. Nous voyons des actes
sionés de lui, en mars i2!U): laoS, 2 décembre; i234, juillet et aoiit:
1289, décembre''. On a pensé qu'il était l'auteur de la première partie des
Continuations de Guillaume de Tyr^.
.Iean de Giblet, signe comme homme lige ou vassal de Boémond V, prince
d'Antioche ", un acte d'Albert , patriarche de cette ville ( 1 a A 1 , 18 novembre).
C'est peut-être le même qui, maréchal du royaume de Jérusalem ^ fut vaincu
et pris par les Turcomans, en 1 260, puis racheté peu après; et qui .signa,
avec la qualité de maréchal, un accord entre l'Hôpital et le Temple'* (1262.
I c) décembre). Mais il est bien difficile d'admettre que ce personnage, maré-
chal du royaume en 1 2(10. si>it le même f[ue celui qui. dans le premier ta-
' Assiseii(leJériis.l.[.i-.\\\\\\i.]).î>i[i: t. Il, [>■ âG; I. III, p. lin, (138, tJSg,
c.\Lix, p. 5-25; c. \civ, p. 570. ()5?>.
' Continuât, de (niill. de Tyr. 1. XXXIll. ' De Mas-Latrie, Hist. do Chypre, t. II.
1;. xxxiu, p. 3()r). ]). .î(), note 7.
' Assises (le .lenis. l. I . p. 08!) ; c. cc\\m\ " Cod. tliplotniil. t. 1 , n ' 1 1 8 , p. 1 33.
lie .lean d'Ibelin. — Loredano, I. I p. i 1 9 ; ' Continuât. île Guili. <li' Tyr, 1. XXXIV,
had. franc, t. I, p. i38. c. m, p. i45.
' De Mas-Latrie. Histoiie de Clii/prr. '' Coil. diplomul. t. 1, n" l'i-j. p. 179.
s
AUTRES SEIGNEURS DU SUliNOM DE (.llil.l'/r. 331
bleau jjénéalogi([ue des Giblet, est présenté oomiue petit-lils de HiiPues de
Lembriac, établi premier seigneur de Gililet plus de cent cimpiante ans au|)a-
ravant. D'après la rectification que nous avons faite du commencement de
cette généalogie, Jean de Giblet, maréchal du royaume, n'est plus, il est
\Tai, que l'arrière petit-fds de Hugues de Lembriac. Trois générations, sans
doute, suilisent à grand'peine pour remplir cet intervalle. Cependant, on en
trouve des exemples. Nous remarquerons aussi cpie l'alliance de Jean de Giblet
avec la fdle de Gautier 111. seigneur de Césarée, nommée Fémie ou Euphémie
dans la généalogie des seigneurs de Gésai'ée, concorde, pour le temps où
vivaient Gautier III et Fémie, avec l'époque où Jean de Giblet fut maréchal
du royaume de Jérusalem. Ainsi nous nous en tiendrons, jusqu'à de plus
jn-écis renseignements, à ce tableau généalogique et au Lignage d'outre-mer
rectifiés; car nous n'avons point de données suffisantes pour attribuer le titre
de maréchal du royaume, et les deux mariages mentionnés dans la généa-
logie, d'après le Lignage d'oulre-mer, à tel ou tel autre Jean de Giblet, que
nous voyons dans ce tableau généalogique ou dans le suivant.
Philippe ue Giblet est mentionné comme un des seigneurs de la cour du
roi de Chypre '. Henri I", dans un traité d'alliance offensive conclu pour cinq
ans, le a décembre laSS, entre les Cypriotes et les Génois. C'est lui qui
refusa formellement le service à ce même roi '-. s'il n'était payé de ce qui lui
était dû, l'ait dont fut témoin Jean d'Ibelin, le rédacteur des Assises.
RaimoiX'd de Giblet, qui avait été fait sénéchal du royaume de Jérusalem par
l'empereur Frédéric H, et baile du royaume, au nom de son fils Conrad, lut,
selon la coutume du royaume, dépossédé de cette charge^ quand Alix, reine
de Chypre, fut reconnue reine de Jérusalem en 1289 ou 12/10.
Nous ne pouvons dire si ce Raimond est Raimond de Giblet, seigneur de
Besmedin, ou Raimond, chambellan d'Antioche, fds de Gui L', seigneur de
Giblet.]
Henry de Giblet, chancelier de Cypre sous le roy Hugues \\ , i an
i33o, el archidiacre de Nicossie*, ayant esté éleu arclievesque de la
' De Mas-Latrie. Hisl. de Clii/pre, t. II. ' Assines de Jériis. t. II, p. 4oo.
p. 5y. * \Vadding. t. II, In regestro, p 182.
^ Assises de Jérns. 1. 1. p. SiGrc. cciii de iNicolaslV. A. i. ep. aSy.
Jean d'Ibelin.
332 MvS FAMILLES DOUTRE-MER.
mesme ville a|)ri's le déccz de l'archevesque Ranuire, Tau 1298, se
(léinit (le sou élection eiilre les mains du pape Nicolas IV, c{ui pourvut
de celte di<;uité Jean, de l'ordre des frères Mineurs.
[Mais il |;ar(la son ancien lilrc d'arcliidiacre de Nicosie. En conséquence.
l'est avec la double (|uali(ica(ion de chancelier et d'archidiacre, qu'il est men-
lionni'-' coinuie témoin du Irailé de paix et de commerce (1 828 , h septembre)
(•oiulu eulre le roi Hugues IV et Jean Soranzo, doge de Venise; de la rali-
(icatiou du contrat de mariage- eulre Gui, le fds aîné du roi, et Marie de
Bourbon ( i33o, 1 /i janvier); el de la constitution du douaire de celte priu-
îsse ■\ 3 ) janvier, même année.]
ce
PiERiiK Di: GuîLET suivil la fortune de Henry, ro\ de Cypre *, et l'ac-
compagna [dans son exil à Strovilo, proche Nicosie; mais non peut-
être en Ai'niénie,] lorscpril fut [dépouillé de la royauté, puis] chassé
du royainne par son frèi'e Alméric, l'an i3o5.
I Ou mieux 1807. Il hit un de ceux qui signèrent l'accord fait en mai
i3o6'\ par lequel le roi abandonnait l'autorité à son frère, lequel s'enga-
geait en retour à lui payer une pension annuelle de 1/18,000 besants.]
Je crois (pie c'est celuy qui est (jualilié tils de Guy, 11'' du nom.
seigneur de Giblet, dans le Lignage d'outre-mer.
Henry de Giblet fui un des barons de Cypre [précédemment par-
tisans du prince Almericj ([iii allèrent au-devanl du roy Henry [pour
faire leui' soumission '', el lui preslèrent serment de fidélité entre les
mains de la reine mère.] lorsqu'il rentra en ses Estais, l'an iSog [ou
plutôt 1010].
[(iuiLLAUME DE (jiBLET siguc , coiume témoin, uii traité ihi roi Hugues IV
' De Mas-Lalrio. Ilisi. de Chypre. I. 11. * Loredano. 1. IV, j). -jiS. 319; trad.
n. i/i3. franc, t. I, p. aii, aifl.
' De Mas-L;iliie, Hint. de Cliijpre , t. II. ' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre , t. Il,
p. 1G3. p. 101, 102.
' De Mas-Latrie, Hisl. de Chypre, t. 11. " Loredano, 1. V, p. ^58; trad, franc,
j). iCylx. t. 1, p. -iSô.
AUTRES SEIGNEURS DU SUIt.NOM J)E GIRLET. ' 333
avec Gènes', du i (j levriei- lo-jy. Il e>l |ieiil-r(re le père Av Jean de (iililel.
nommé en i 3 6 c) et i 3 7 :i . ]
Jean dk Giblet [est nommé comme témoin (l'un traité (h; commerce -
conclu avec Venise ])ar Amauri, prince de Tyr, gouverneur de Cypce.
H] se trouva présent au traité de maria|;c de Fernand de Majorcpie.
prince de la Morée, et d'Isabelle d'Ibelin, conclu eu la présence An
roy Hugues ^ Tan i3i5. Il souscrivit encon; lassinat du douaire de
Marie de Bourbon, femme de Guy de Cy|>i-e -, fils aisné du mesnu^ ro\.
avec les autres barons de ce royaume, l'an i33o |3i janvier. Dans
cet acte, il est nommé sireJolian de Giblet d'Araizon]. Je ci'ois (pie c esl
ce Jean de Giblet cpie Cantacuzène^ (pialiiie baron et noble de (apie.
([ui altouclioit de parenté aux roys de ce royaume, et ([ni, eu I an
iSâS, estant dans les armées d'Andronique le Jeune, empereur de
Gonstantiuople, lut clioisy par luy avec Andronique Tornices, grand
cliambellan de cet empire, pour aller faire la recbercbe, au nom de
l'empereur Andronique le Jeune, d'Anne ou de Jeanne de Savoye.
fille d'Ame, V*" du nom, comte de Savoye.
I C'est probablement aussi le même Jean de (iiblel ipii écril, le ad mai'.
année inc(n'taine, au roi d'Aragon, Ja(-(pies 11, une lettre où il se félicite de
ce (jue le roi de Chypre, Henri H, dont il est l'homme lige, l'a admis au
nombre de ses conseillers, et où il se promet de lui conserver une lidélité à
toute épreuve. M. de Mas-Latrie'' pense (pi'il pourrait bien être le fils de cet
Henri de (iiblet, partisan d'Amauri, d'abord exilé par le roi Henri 11, malgré
' De Mas-Latrie, llist. de Chiipii' . I. II. les einpeiriirs/ruiiçiiis, de Dii (loiiije. -i' éd.
1). i58. (loiiiiiV; |)ar Diiclion . (. 11. |i. 371-370.
■ De Mas-Latrie, llisl. de (Jnjiire, t. 11, xuiii' pièce, a la ilale du .') ocluhre i3iâ.
p. ,o3. ' Titres originaux. — l'i' Ma---Latrif.
' Du Gange n'indique [las ici ses aiUo- lUst. de Unjpre , t. H, )i. iG'i.
rites. Mais comme ce mariage l'ut réellement ' (ialilaciizène, !. I, c. xi..
conclu en i3i.5 [llist. de Cotislanliuople, " \h Mas-Lalfia. llist. de Cliiijir( . l. {[[.
I. VII, n' 18, p. -(.îo), il faut lire lleitri au p. 700. 701.
iitu de Unîmes. Ge traiti' ou coniral, se ' De Mas-Latrie. /7w;. de Chijpre , i. II.
trouve dans ïllistoiie de ('.onstuntinople sous p. i-'i; I. 111. p. 700. note 'i.
.33'r LKS KAMILLKS l) 0 llTUK-MHIi.
sa soumission ; mais (|iii rentra plus tard en grâce, el recou\ra ses biens coii-
lis(jLiés. C'est ce (jiii e.\|)li(|iienut la reconnaissance el le dévouement de son
fils.
En 135^. on voit un (lu de GnsLET, seigneur de Anisio (tu d'AraisoiiK
évèciue de iNémosie (Limassol), com'onner, dans Sainte-Sophie de Nicosie.
Pierre I", du vivant et par la volonté de son père, Hugues IV. 11 est nommé,
dans la (Jlironiipie do Diomèdes Strambaldi, rpii nous apprend ce fait, Gîte
Iniijoli. i-f i|iii jKiiivait signifier aussi Gui dlbelin ; et. en effet, un acte de
Pierre 1" ( i o6o , i 3 août) le nomme expressément Gui d'Ibelin. Mais le titre
de seiîTueur de Arasio , que nous avons vu appartenir incontesiahlemenf à un Jean
de Giblet. nous l'ait incliner pour la première interprétation. On pourrait in-
férer de celle circonstance que l'évêque de Némosie était son lils. et avait
hérité de son titre.]
Carion de Giblet. vicomte de Nicossic. Tan 1867 '^ fut tué par les
Génois, ioi'squils semparèreiit de Famaj-ouste, Fan 13-3.
[Carion, Charin ou Henri de Giblet, était le père de cette dame Marie ^
nui, outragée par le roi Pierre I ". provo(|ua le complot des seigneurs qui mit
fin aux jours de ce prince. Il y prit une part active. Le 1 6 novembre suivant
( i36()), il fut choi.si avec quinze autres seigneurs* pour la réunion des assises
du rovaume. 11 fut mis à mort, avec quelques autres nobles personnages^, par
les Génois, en 137/1. jieu après qu'ils se furent emparés de Famagouste.]
Jean de Giblet vivoii en la cour du roy de Gypre. 1 an 1372''.
[C'est lui sans doute (|ui est nommé //.s de sire Guillaume' parmi le,s
seize .seigneui-s chargés, en 1369, de i-éviser les Assises du royaume
de Cxpre.]
' De Mns-lAdvu: . HisL lie Cliijiiir, I. U. ' Assms ik .li'nisa/nii, Préface, t. 1.
\i. aai et note 3, aaS. [>■ •>•
' Loi-eilaiio. 1. VII. S. ' Lorediuio. 1. \ lit. y. '171 : trad. t'raiu;.
■ Loredaiio. 1. VII. [i. ioli-icuS, /118. l. II. p. IJo.
iig; Irad. IVaiiç. f. I. p. 44i-ii6. 455, ' Loredano. i. \lli. |i. 'jOo; trad. franr.
'450.— De Mas-Lalrie . Ilisi. r/c Cliiipre . t. II . t. Il . p. 48.
ij. 336. 338. 36i. ' Assises de Jvrns. I. I . |). ti.
AUTUES SEIGNEURS DU SURNOM DE GIHLET. 335
[Jacques DE GiBLET,riiPvali('r. signe coiiinif lénioin un acti> du rdi .la((iui'> I"'
( i3q5, 16 août). Il est inoiilioiiné, dans h traité de paix <■! de coiiiiiifrci-
(in roi .lacipiPs aver la r(>|iulili(|nf de (iènos- I 1 'lo.'î. 7 jnillcl). coiiinic /•lanl
nn des ministres (pii i'avaieni négocié. |
Cario^ [du HE^^.l I m: (jiiiLKT^ vivoil en l'an i/iaf). [!! lui nuinnié à
cette époque gouverneur «le Nicosie, après la désaslreusc journée de
Chierocbitia.]
Hemu i)k GuiLiiT, uiaistre iriioslel Au roy .îauus', se trouva préseiil
au traité de uiaria'je d'Aune, tille de ce ro\, avec LoiijjS, comte de
Genève, et depuis duc de Savoye [1" janvier] Tau 1 ioa. | Ce person-
uage est très-probablement ie uiême (jue le |)récédent. |
[Une dame de Giblet, Eschive, demanda an mi .lacques 11 -' et obtint de ce
prince (1/168, 19 mars), pour elle et ses entants, un secours annuel de
36 muids de froment, 36 mesures de vin, et 3oo besanls en argent. Cette
libéralité du roi est d'autant pins remanpiahle (|ne la famille des (iiblet se
distingua en général par son attachement au parti de la reine Charlotte.
Nous pensons c[ue c'est la même dame qui, dans un autre article du re-
gistre de la secrète'' (i468, ?!7 janvier), est nommée Cleiia de Ciblet, par
altération du nom de Cliivn, ou Eschive; la même qui, dans une liste des ca-
saux de l'île de Chypre est appelée", par suite d'une altération encore pluN
forte, Vera Zumbet, pour Cira Zinihlet. forme italienne de Chive on Eschive de
(nblet.
Enlin nous voyons un Tbistan de (iiBLET\ nommé dans la Cluoniipir grecque
de Georges Bustron, comme un adversaire di'clari'' de .lacqni's II. lorsque ce
' De Mns-r>atrie, Hist. île Cliiiprc . I. II. ' De Mns-Eatrie , Hisi. de Clii/jne. t. III.
p. lio.t). )). i()/i et note h. 195.
' De Mas-Eatric. Ilist. de Cliijprc . l. 11. " De Mas-t.atrie. Hisi. de Idnipir . i. III.
j). '167. [>■ -y^^i-
' Lovcdano. I. IX, p. ôtii); ti-ad. IVanç. ' De Mas-Latrie, Hkt. de Chi/pre. I. III.
t. II. p. i6i.--De Mas-Lalric, I. Il, p. .'162 p. ôt?> et note 2.
et note 1. ' De Was-Latrie . Hist. de Chypre , t. III.
' Hist. de Saroije, de (jiiiclienoii . l. II. p. 85 et note 3. — Et. de Ijisigiian. Hist.
Preuves, p. 3G5. de Cypre, fol. iGS a.
;J3C I.KS FAVIUJ.ES I) OliTI'.K-MEli.
|irincc' n'était ciicorc (|ir;ircli('V('''(|iio noniiii(' de Nicosie (i^i^cSj. En ili-jli, il
l'tail siisppff au iTOUvoriiPiiu'iil vénitien', eonnne [lartisan de la reine Oliar-
Idtle. Quand (ont espoir fut pi'rdu |)(>iii' lliéritière légitime des Lusignans. il
naraît im'll --e rallarlia à la reine (Catherine pnur sauver du moins la natio-
nalité du pays. En octobre i'i.S8'-. une entpnlle lut ordonnée par le conseil
des Dix, sur les menées faites |)ar Tristan, de concert avec Rizzo de Marin.
|)onr marier Catlierine à un lils du roi de Naples. Pris par les agents de la
Répul)li(pns et conduit de Chypre à Venise ( i /i8S). Tristan de (iiblet se donna
la mort' pendant la travers(''e. en avainni une liiepie de brillants (pi'il avait au
doigl, I
' De Mas-b.itnr. /7^^■/. ilc Clujinf . I. !ll. ' l->c Mas-l.atne. Hisl. ili- Chyinc . t. il! .
p. HyS et noie i. i'- 'i'"' <"* ""''' '•
'" ])(> AIas-F,ali'ii'. /. c. p. ?)iW-'i9().
LES SEIGNEURS DE HARICH. ' 337
LES SEIGNEURS DE flARICH.
Glido Fkwims, seigneur de Haricli, en la [)iincipaulé d "Aniioclie.
est nommé par Albert d"Ai\ ' entre les seigneurs voisins de la princi-
pauté d'Antioclie, ou qui esloient de cette niesme principauté, qui se
trouvèrent à Antioche avec le roy Baudouin l", lorsqu'il entre})rit
d'aller faire une course sur les Sarrazins, l'an iiia. Il semble (jue
(•est le mesiue (|ui se nomiiu^ GuiDO Fiiemel [et VVido Traimel, dans le
texte de Sébastien Paoli,] en un titre de Roger, prince d'Antioclie, du
/i'= jour de juin, l'an i 1 1 8 , au Cartulaire de Manosque ^; et encore le
mesnie que ce Glido Frenellcs, dont Gautier^, chancelier, et Guil-
laume *, arclievesque de Tyr, racontent les actions dans cette princi-
pauté, dans les années i i i5 et 1119.
GriLEAUME Fremel OU Fn.vis\EL luy succéda, comme je crois, eu cette
seigneurie, et fut probablement son fds. Tant y a qu'il se trouve nommé
dans un titre de Raymond, prince d'Antioche, de l'an 1 1 60 [1 9 avril ■.
et dans un second titre du même piince, daté du menu.' jourj, au Car-
tulaire du Saint-Sépulchre. Au reste, je ne scay si Haricli est la mesme
place qui est nommée Harenc, qui estoit le plus fort chasteau de la
principauté d'Antioche, et qui appartint depuis en domaine au pa-
ti'iarcbe d'Antioche'', de laipielle ville il estoit distant d'environ qua-
torze milles. Orderic Vital " parle de la maison de Fresnel en divers
endroits de son histoire, et fait voir qu'elle estoit Normande.
' Albeitiis Aquensis, XI. I. c. xl: I. XII. ' Willelni. Tyi-. I. \II. c. ix.
e. \x. ■ ' Oirt. S. Sep. n" 8(S. 89, p. 171. 177.
" Ccirliil. (le Manosque. — Coil. diphmat. " Willelni. Tvr. 1. V. c. vi. mi.
I. I. n° 6. j). G. Orderic. 1. \. p. C). l'i; p. 687. bgti,
' Gauler. Anlioch. p. i68. 453. _ 625. 85o.
h:>,
338 LES FAMILLES D'OL'TliE-MER.
LES COMTES DE J4PHE ET D'ASCALON.
Gorldroy. <Uu- de Bouillon, ayant tronvr la ville de Japhe', dite en
latin Joppc, démolie et ruinée, se résolut, après la prise d'Arsur, de
la rebaslir et de la l'ernuM- de murs, afin d'y faire un poii où les vais-
seaux des chrestiens pussent aborder et y estre en seureté. Ce qu'ayant
l'ait, il en donna la {jaide à
Roger, seigneur de Rosay [ou Rosoy], en Tierasse"-; mais il ne jouit
pas seul des revenus de la place, car Gérard, chevalier de la maison
et de la suite de Baudouin 1". roy de Hiérusalem. en eut une partie
pour récompense des services qu'il avoit rendus dans les guerres.
Après eux.
HiGiES Dr PuisET^, filsd'Everard, vicomte de Chartres, qui se trouva
pareillement en la première entreprise des guerres saintes, et d'Adèh;
de Montlhéry, du diocèse d'Orléans [sœur de Mélissende, mère du roi
Raudouin 11 J, seigneui- d'illustre extraction et puissant en biens, estant
arrivé par dévotion en la teri'e sainte avec sa femme, Mabile ou Ma-
milié, fille de Hugues, surnonnné Chokt, comte de Roucy, obtint du
rov Baudouin II soi cousin germain, le comté de Ja|)lie avec ses dé-
pendances, pour en jouir par luy et ses héritiers.
' Albert. Aquens. 1. Vit. I-. \ii. — Ilayni. " VVillelmus Tyreiisis. I. XIV, c. \v.
de Agiliis, p. 17.1. — Georg. Elmacin, — Ivo. Carnotens epist. 168, et ibi Sou-
ann. Iieg. /i()û. — Chron. orient, p. 81. — cliet. Histoire de Chistilhn . 1. II, c. xi.
Ecchard. Aiiipliss. collect. t. V, col. oo.ln-. — — Henrir. Huntindon. I. \ll, p. Syi. ■ —
Sebast.Paoli, Cod. diploniA. I, p. Vio, 4'i->. L'Art de vérifier les dates : Sires de Mont-
' Albert. Aquens. 1. III, c. wviii; I. \, llieri.
c. IX, X, XI.
LES COMTES DE JAIMIE ET DASGALON. ' 339
|0n voil un acte de Baiulouin I" ', du -H) septembre i i lo. confirmant le
don fait aux Hospitaliers par Hugues, dit Picilli. ou du Pitixel . d'un casai situé
dans le territoire d'Ascalon; et ce même Hugues est le premier des témoins
(pii signent ce diplôme. Paoli conclut di- la date (jue ce ne peut être le sei-
gneur de Japhe, et pense (pi'il était seiilemeul un de ses [)arents; mais, avant
d'être investi du comté de Japlie [lar Baudouin 11, Hugues du Puiset a pu
recevoir de Baudouin I" (piehpies domaines dans ces parages. ]
L'histoire reiiiarqiuï (|u"il accoiiipagiia le |)riiice Boéiiioiid lorsque.
après son mariage avec Constance de France, il reprit le clieinin d Ita-
lie, d'où Hupues passa dans la terre sainte. Estant décédé inconti-
nent après, le niesme roy fit espouser sa veuve à
Albkrt, fils d'Albert et frère de Godefroy, comte de Namur-. L'un
et l'anti'e estaiil pareillenn^nt morts peu do temps après leur mariage,
HiGUKs DU Pliset\ fils de Hugues T' et de Mabile de Fioucy, de-
manda au roy le comté de Ja|)he, qui lui appartenoit du chef de son
père, (le qu'avant obtenu [avant i i 22. ])iiis(pie eu cette année*, sous le
titre de consul de Joppé, il permet à Baliaii, son connétable, de faire
un don à l'hospice des pauvres de l'église de Saint-Jean, à INaploiise],
il espousa Émelote [Emma ou Ermeline ), nièce d'Arnoul, patriarche
de Hiérusaleni, pour lors veuve d'Eustache Graner,' prince de Gé-
saree ■
[Ce mariage semble avoir eu lieu [leu avant le 8 avril de l'année ii-ilx.
époque où Emma*^ confirma le don d'un moulin (pi'elle avait fait, d'accord
avec son premier mari, à l'église de Sainte-Quarantaine. On voit encore cette
dame mentionnée dans des actes de Hugues 11 du Puiset. du -28 juin 1 ia6,
et de l'anné-e 1 1 33".] .
' Coilic. diplomat. t. I. 11" ■>. . {). y , 65a, " Cuil. diploimil. l. 1, ii' 191 , [J. aSG.
'i.'')3, et 11° 3o. 1). 3a. ^ Voir Les Seigneurs de Césmée.
' Willelmus Tyr. I. XIV, c. xv. " Ciirtiil. S. Sepiilcr. 11° 119, p. aaS.
' Willelmus Tyr. 1. \IV. c. xv, wi.xvii. ' Cod. diplomat. t. 1. n" 10 , p. 10. 1 1 ;
\vin. — %icl. deRoya, ann. ii33. n° lôy, p. aoi.
43.
;V,0 LES l'WlILI.ES DOUTHE-MKR.
Jl eut ensuite nu jjrand déiiieslé avec le roy FoiujMes, (kniiiel il es-
toit cousin jjcrniain, («slans cnfans des deux sœurs.
|(iuillaiMiic (l(> T\r ' (lil scidiMiieul ([iio Hn;jues H du Puiscl était |)aren(
de la roiuc Mélissendi'. al tendu ([uc leurs |)ères étaient cousins germains,
comme on vient de le xoir dans l'article de Hu;',ues 1" du Puisel. |
Le sujet iiCn est pas hieu constant, sinon que Guiihuune de Tyr
dit (lue le coniti', estant ])lein de cœur et orné de tontes les qnalitez
(ini relèvent un seigneur, avoit peine à se soumettre an ro\ [ Guillaume
de Tyr- dit aussi que le roi était animé par un violent sentiment de
jalousie]; lequel suborna Gautier, prince de Gésarée, fils de la com-
tesse Émelotte. pour l'appeler en duel, s'oH'rant de prouver le crinn-
de ti-ahison dont il Faccnsoit. D'abord le comte se trouva en la cour
des barons, on le duel l'ut arresté; mais, soit qu'eireclivement il se
sentist coupable, ou qu'il appi'éhendast la puissance du roy, il alla cher-
cher du secours à Ascalon, qui estoit alors tenue par les Sarrazins, à
dessein de Iny l'aire la guerre. Enfin les bai'ons s'entremirent d'accom-
modement, et firent un traité par le(jn(d le comte seroil tenu de .s'ab-
senter du royaume l'esjjace de trois ans, pendant lesquels ses revenus
du comt('' de Japlie seroient enqjloiez au payement de ses dettes. Le
comte, irrité de ce ipi'il avoit esté maltraité en la ville de Hiérusalem
par un soldat breton, comme il estoit prest d'en partir, et, d'ailleurs,
ne pouvant souffrir de se voir dépouillé de ses biens dans des pays
inconnus, quitta la terre sainte et vint im la Fouille, en la cour de
Roger, qui Iny donna le comté de Gargano. d'où il ne l'elourna plus
ontre-mer, ayant esté ])ré\enu d'une mort prématurée.
I Les actes (pi'on voit donnés eu son nom ou signés j)ar lui. et ijui suji-
|)i)senl sa |irésence dans la terre sainte, sont des années i i-j-î. i i -î/i, i i '2(3.
1 I 38, 11 39 et 1 I 33 ^. Ce doit donc être peu après cette dernière année (ju'il
aliandonna le ])ays pour toujours. Dans ce diplôme de 11 33, il concède un
' Wiilelmiis Tyi'. I. \1\ . c. \\ 1. 11° hh . \). 8-.! ; n' O7, )>. 1 .'îg. — f.W. diploni.
- Wijieimus Tjr. loc. cit. I. I. 11' m, la, 107. i()i : ]). ui. 11. i.3.
^ Cartul. S. SeptiIcT. n" iii), |). i-io; -.'.o 1 , aoO.
LES COMTES DE .lAl'HE ET DASCAEON. ' .l'i I
casai aux IIospitalicM's, sur la rccoiiiiiiandalioii de sa rcininc Kinnia ( jurovc ii.ninx
mee Emme). (H coiiliriiic le don. l'ail lii Irnr la\riir par un de ses vassaux, de
plusieurs (tMTCs ot de f[uel(iues moulins. Kn rclour, il reçoit comnie cadeau.
|)res(|ue comme aumône [caritalwc), loo besanls et une nulle. On pourrait
induire de ce fait qu'il était déjà dépouillé d'une partie de ses biens, on du
moins d(> ses revenus.
Il en résulte (|ue Hupues de Joppé. (pii . pai' un aile du •>.) mars i ilto '.
reçoit du Saint-Sépulcre une place pour bàlii' el <les concessions de terres,
n'est pas le seigneur Hujfues, mort depuis longtemps, mais un personnage
considérable. Iiabitaut de Joppé, peul-ètre un lils de Hugues II du Pniset. |
Gioxeiiazzo- nous appieiid (lUc la l'aniillc du Pui.s('t, ([u'il iKunincf/f
Puleaco, subsistott eiicort:" au royaume de Naples sous le l'oy Charles I'".
et niesme je crois qu'elle s'habitua pareilleuient en Cypre, si toutefois
c'est la inesnie qui porta le surnom de Pinani , aiiisy que les escrivaiiis
des guerres saintes nomment toujours la maison du Puiset, l'hisloiie
de ce royaume faisant mention de Scirro de Puisât ^ chevalier, (pii fut
envové en ambassade en Savoye, l'an ià58, pour le mariage de Louys
de Savoye avec la fdle du roy de Gypre (que je crois esti-e celuy
qn'Estienne deLuzignan" nomme Thétore ou Théodore Pansât); et
d'Augustin de Puisât, l'avory de la reyne Ghailolte.
[Il parait (pie Hugues il du Puiset n'eut pas de successeur innnédial au
comté de Joppé, et ipu' ce iief resta entre les mains des rois Foul([ues et Bau-
douin lll . jusipi'à c(> (jue|
Alméric [Amaliuc, ou AiiAURij, IVère de Baudouin lll, roy de Hiéru-
salem ^, estant en l'agc de pouvoir estre chevalier et de porter les
armes, fut fait [on ne sait en quelle année] comte di' Japhe, ]jar le
' (larUd. S. Sepukr.n" t'^6. p. aai. '' Loredano, De' re Liisign. I. X, p. (i-j^i;
' Ammirato ndla famigl . Caracc. \>. loS. I. XI, p. 71 i.
\IatteodiGiovenazzo,S ig^.pariebiend'anc ' Etienne de Lusip,'nan . Hi.tt. de C.inire ,
raniillc napolitaine C|u"il nomme c««r( di Pu- p. idi 1).
'/jco/o, ceqiii |)euls'er]tendref/ePoMî;o/c«; en ' VVillelmus Tyr. I. Wlil. c. \i\ ;I.X1X,
tout cas il n'y a pas de Puleaco dans son texte. c. 1.
3i2 LES FAMILLES DOLTRE-MEi;.
rov son frèrf, (|iii Inv donna encore (le])iiis la \illc dAscalon'. quil
a\oil enl('V(''(' ;m\ inlidrles le i'?/' jonr daoïisl. lan i i5/i, dont il se
(|naldioil coiiilc des Ijih i luB.
I Ihins ili'iix :i(li'>. (lu 'i jiiillcl 1 l'i'^ cl di' I lôo. Ainaiin ik^I (|Ui' (Us de
hi iciiii' cl Iri'i'i' (lu roi ". i-c plus ancien aclc (pic ikhis jnons de lui. c(innne
(■(iiillc (le .IdlilK'. esl (le I 1 . > I ■*, et le ])|-einler (lù il se (|lilllllie (le (■(inile d'As-
( aldii esl (lu 1 'l |;iii\ ICI' 1 I .).i. I
Le ro\ lîaudoMin II avoit fait don aupai'avant an\ ViMiitiens de la
li'oisi('Mne [larlic d \sralnn\ au cas (|n"elle vins! an ponvoir des ehres-
liens.
Aniaur\, n'eslani encore que conile d \scalon el de .laplie '. donna
à\illain. arclievesque de Pise, el à la coiuiniinanh' des Pisans, du
consentenienl du rov Baudouin, son Irère, la uioiti('' des droits d'en-
li'ée et de sortie (juils luy pourroient devoir dans .la])lie ])our leurs
niarcliaadises, et encore une rue dans la mesnie \ille, pour y bastir
des maisons à leur usajje, avec une place jiour y (d(>ver une église,
par lettres doinn-es à .\scalon au mois de jnni, 1 an iiby. [Sans
compte)- plusieurs autres concessions faites au Saint -Sépulcre''' et ta
Tordie des IIos|)itaiiers '.J II succéda de[)uis à s(ui lièic au royaume
de Hiérusaleiii.
Guillaume \ marquis de Montferrat , suriiounné Longue Espée, fds
de Guillaume, dil le McU, et frère de Conrad, ayant esté mandé par
le rov Baudouin IV. ai-riva à Sidon vers Tan i lyB. au commencement
du mois dOctobre, et. ayant espousé Sibylle, sœur de ce roy, il fut
' Willenuis Tvrpiis. 1. WII, c. xxi-xx\: ' \A'illclimis Tyr. I. MI. c. \\v, p. S3i.
I. XVIII. c. xxiv. xxi\. — Cliroii. 'Sormann. ' Ugliell. luilla nacra . t. III. p. h*ih.
nnn. i lôs . i 1.51). — ("laiifr. IV^; .S. Bei- "■ Cartul. S. Scptiki: n" 'ig. 58. Ô9. 60.
lundi. I. 1, \il. .'). c. n.- — Malli. Paris, ann. Gi.
t i.Vi. — Prctiics do r Histoire de liélliune , Cod. di/doiiiiit. 1.1. 11"' -'./j , -28. p. -iG.
p. 358. — ('od. diphniwt. l. I, p. hhh. 00. etc.
■' Cod.diidiiiiiiiiA I. p. aG-3o. ' VVillelinus Tyr. I. WI.c. xiu. — Abl).
' Cartul. S. Si'i)alcr. n" '13. p. 91 ;n°59. Uspoig. ann. 1 187. — Alberic. ann. 1 191 .
p. 1 17-iao.
190-!. — Hovedeii. [i. 5i5. G3i. 635.
LES COMTES DE JAPHE ET DASCAI.ON. ' 3/i3
ci'i'é coiulc dt' Japlie cl d'Ascaloii. H niouiiil iiicontiiiciil apirs. sravoir
au mois dt; juin de laniu'c suivante, a\ant laissé sa feniuic ;;i()ssi' d lui
lils, (|ui lut Baudouin, V'' du nom, roy de Hiérusalcm.
|(iiiilhuiiiir sei-ail iiKHi en i 17G, d'après co |)assa!;c de Du (Ijiumv. (,(_>|icii-
(lajil nous voyons (|u'il visiiil encore en 1 177. |iiiis(|H"il ^oiiscrll un acto du
roi Baudouin IV, et esl nicutiouné dans un autriMle sa fcninii' Sili\llr. iiclcs i|ui
tous (leu\ sohI de I 177. sans date du mois'.]
Giv DK LizHiNw- succéda au marquis au comté de Japlie et d'Asca-
lon, par le mariaoe (pi'il contracta avec sa veuve, au droit de laquelle
il lut aussy depuis roy de Hiérusalem, en ayant esté l'ait réjfent au|)a-
ravant, durant l'indisposition du roy, son beau-frère. [Dès le i'' mars
Il8l^ il si.cne un diplônu" du roy Baudouin IV, avec la (pialité de
comte do .loppé et d'Ascalon.] Au tenqis de son rèone ', les Sarrazins
prirent la ville d'Ascalon sur les clirestiens, le k de seplend)re, l'an
1187, en laquelle année ce roy fut pris et déliait en bataille, avec
toutes les forces du rovamiie, par Saladin, à cpii les cliicstiens furent
obligez de rendie pour sa délivrance plusieurs places, et entre autres
celle de Japlie.
I II y a ici inoxaclilndc et coufusion dans l'ordre des l':iils. V|irès la bataille
de Tibériade^, livrée le samedi '(juillet, où (iin l'ut lail |alM>nuirr. .Sapliadin,
frère de Saladin, soumit |iluslnirs villes, mais ne put jinMidir d abord Asca-
lon, parce tpi'elle était soliilement fortifiée. Saladui'^ en forma cusiute le si('f;-e
et le poussa vigoureusement; [)rès de s'en rendre maître par la force, il olirit
aux habitants de les recevoir à composition \ et, en échange, il mettrait en
' Cartul. S. Sepiilcr. 11° 1O9, p. .3o8. —
(Jod. (liplomat. t. I, n" 63. p. 63.
- Willel. Tyr. 1. XXII, c. i, \\v, xxvii,
wvin; I. WIII, c. I. — Wiith. Paris, ann.
118/1, ]). 68.
■ (jiid. (liplotiuil. I. I. 1]° .') . |). a83.
* Monach. S. Mariani . p. 90. — i'Àron.
orient, p. 100.
' Piadulph. Ciigijeshal. Chr. lerrœ sanctte.
AiiipUsR. collect. t. V, col. o5f), 5 60. —
Benofliet. Petrolmrg. Viln Hrniki II. His-
tmioHS (le France, t. XVII. p. /176, iyy. —
Conlin. ileGuiii. de Tyr, I. \\\1II, c. xlv,
p. 68; c. XLMI, ]). 71; c. LI, p. 78.
' liadulpli. VjOgg(i%\\i\\.(^hr. lerrœ sanclœ.
A iiipliss. collect. t. V, coi. 564, 565.
' Conlinuateur de Guill. de Tyr, i. XXIII .
c. Li, p. 78, 79; 1. XXIV, c. XI, ]j. 121.
.•î'i-'i LES FAMILLES D OLTME-MEU.
Iil)('rl('' le l'di :i\('c dix aiilrcs m'isoniiicrs dv iiiar(|iie, au clioiv de ce pniicii:
ce (iiii lui arci'pli'. Selon (iojfjjcslialc . rc liirciil les habitants d'Ascalon eux-
mêmes (lin iiniiKisèi'ciil ci's ruiidilKiiis r'ii laxeiir du l'oi. tie s(in Irère Aimeri .
de l'évêiiiie de Saiiil-tieorjjes ou de Raines, l't di' douze aiili'es nobles person-
iia;jes. La reddition de la place eut Heu le 'i septembre i iSy. Aussitôt rpie
ia ville d'Acre eut été reprise par les chrétiens. i3 juillel i i y i ', et même
a\aiit sa d(''laile du ■>■> août suivant. Saladin lil abattre les lortilications d'As-
calon afin ipie l'ette ville ne |iùl ofïrir auciiiie ressource aii\ cliri'tiens. Le roi
I\ic!iard en lit relever les murs'-; mais il fut obli;[('' de les ({l'Iruire en \ertu de
sa Iréve avec Saladin '(q septembre i H)->.). tpii assurait aii\ cliréliens la jxis-
session de Jojipé, Arsur, (lésarée, Gayplias. Acre et ïyr.
.lapbe ou Jojipé ' fut prise par Saladin . immédiatement après la bataine de
Tibériade: mais Saladin la di'iiiantela en nn'nie temps cprAscalon, et pour le
ini'me motif. La trêve de i icp) la rendit à Richard, (pu en lit réparer les
forlilications. |
Depuis, par i accord ([ui se fil le •^7'' jour de juillel ou le suivant,
laii 1191 ■'. par Pliilippes-Auguste, ro\ de France, et Richard, roy
(lAngleterre, entre le roy Guv et Conrad de Montferrat. touchant le
royaume de Hiérusalem. il fut convenu ipie Guv tiendroit le royaume"
sa vie dui'ant, et que
GEOFi-nov iJE Llzignan, sou frère, aiiroit pour lii\ cl ses hoirs le
comté de Japlie et Césarée, sous rhomiiiaoc el le service ordinaire
deus aux l'ovs de Hiérusalem.
I (le seijjneiir. C(Uinu sous le nom de denffroi à hi jn-mulc ilnit '. était célèbre
' Benedicl. l'elrolmrg. lilu Uenviii II. — Loiiliiiiial. de Giiill. de T\r. I. WXill,
p. 53o e. — (lonlinuat. de Guili. de Tyr. c. li. p. 78; I. XWI. c. m, p. 17M; c. vu.
I. WVI. c. m. |). 178; c. vu. p. 182. p. 18a; c. wii. p. iy8. 199.
■ Continuai, de Guili. de Tyr. 1. XWI. ^ Hoveden, p. G97. — Jo. Brompton.
c. i\. p. 187; c. X. p. 188, 189. C(jl. i-ioH. — Benedict. l'etrobuig. Histor.
' Continuât, de Guili. de Tvr. I. WVI. ilc France . I. XMI , p. 5aG. a. b.
c. \\n. p. 198, 1 (19. ' (i Vsl-ii-dir(^ le titre de co; . eoninie il a
* Radulpli. Coggeshal. Clir.lerrwsanclœ . été dit ji. 18. à l'nriicle des Rois de Jêni-
col. 559 d. — Benedict. Petroburg. Hktnr. salem.
de Frrince. t. XVII. p; ^76. .53oe. 53o L. ' De Mas-Latrie, llist. de Chypre, t. 11.
LES COMTES DE JAPHE ET D'ASC ALON. 345
par sa vaillance et s'était notamment dislinjjué an siège crAcre. Il était allé
ensuite se joindre à Richard, en Chypre, avec son frère (lui. et plusieurs
antres jjrands |)ersonnages. |
La ville de Japhe esloit |)nii]' lors en la puissance des Turcs et de
Saladin', lequel, après la perte de la ville d'Acre, ayaiil esté dell'ail en
bataille par le roy Richard, le 23'= jour d'aoust de la mesiiie année, sur
l'avis qu'il-eut qu'il avoil dessein d'attaquer Japhe, donna ordie de la
démanteler en diligence, el en fit enlever tout ce qu'il y avoit de ])lus
précieux. Cependant, Richard y estant ari'ivé avec trois galères et dix
clie\aliers de sa suite, el s'en estant emparé, il la lit leleiiner et y
ajouta de nouvelles t'ortifications. Raoul de Dieet' semble attribuer la
prise de Japhe à Margarit, amiral de Sicile, (]ui avoit esté envoyé ]»ar
le loy Guillaume au secours de la terre sainte avec quatre-vingts ga-
lères, escrivant, en Tan 1 189, (pi'il s'en rendit le maistre, et y tua tous
les Turcs qui s'y rencontrèrent. Tant y a que Richard ^ ayant rebasly
Japlie et Césarée, mit ces deux places entre les mains du comte GeolTroy,
à qui elles appartenoient. Mais à [leine il fut entré en possession*, ijue
l'année suivante, 1 icj-î, Saladin vint assiéger Japhe. Albéric de Rains,
(itii V avoit esté laissé gouverneur j)ar Richard, se delliant de la pou-
voii- garder, lui rendit la ville sous quelques conditions, le ciiasteau
tenant toujours bon. La garnison ayant donné avis à Richard de l'ex-
trémité en la(pielle elle estoit, le roy s'y rendit en diligence pai- nier,
avec sept galères, tandis que Henry, comte de Champagne, venoit par
terre avec la cavalerie; et fit si bien, qu'il arriva devant Japhe le sa-
niedv devant la leste de Saint-Pierre-aux-Liens [aS juillet], et estant
entré dans le chasteau. il fit une sortie sur les assiégeans. (ju'il delTit,
prit la ville, et esloigna ainsy les <;nnemis^ Elle demeura depuis ce
p. aa , a 3. — Çoiitinufit. de (iuill. de Tvr. ilen, p. iu)-j. — Jac. deVilriaco. I. 1 . r. xcix.
I. XXIV. c. XVIII, |). 129; c. MX, p. i3o. — ' Rad. de Diceto , hnagines liistnrmrum ,
Benedicl. Petrobur;;. Historiens de France:, col. 6'ii. — Jac. de Vitriaco, I. J. c. xcv.
t. XVII. p. 5i8 a. ' Hoveden, p. 716.
' Jîriimplon. ]i. i". 1/1. — Sanut. 1. III. * Hoveden, p. 717.
part. 10, c. V. — Malli. Paris, ann. 1191. ' Remaud, Extraits des Hislorieiis iirabe-: ,
— Rad. de Diceto . [k (IO-j . 6G7. — Hove- p. 3/i8-.3.5i .
Uli
346 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
temps-là en la {juissaïu'c des chreslieiis jnsques en Tan i 197 ', que les
Turcs, irritez fie ce que les Ailemans, qui estoient arrivez nouvellemenl
dans la terre sainte, avoient rompu les tresves par la prise de Barutii,
mirent le sié<Tc devant la ville de Japhe, (|ui avoit esti' l'ortiflée peu
auparavanl", ] tuèrenl Idus ceux qui se irouvèreni dedans, el rui-
nèrent de fond en comhie toutes les i'ortifications.
Uieollroi iiV-lail pas rest('> ioiijjliMiips iiosscsscnr du ('(iinlé et de la ville de
.loppé. il souscrivit , avec ce titre, un acte du loi (lui de Lusifjnan, son frère,
(lu 01 janvier 1 1 9 1 " ( 1 1 ()•> h mais il paraît qu'il rclouriia en France au
mois d'octobre 1 19Q '; et ([u'après son d(^|)art
AniERi . son frère, ipn déjà avait été investi du comté de Jojipé par dui et
Sibylle ', c'est-à-dire a\ani 1 njo. épocpie de la mort de cette reine, recouvra
la possession de ce comté, puisque, en 1 1 ()'i, au moment où il fut appelé à Ja
souveraineté de Chypre, il fut obligé de le céder au comte Henri de Cham-
pagne, roi de Jérusalem. Vers l'an 1 j gS , le roi Henri . réconcilié avec Aimeri .
lui vendit le comté de .loppé ". à condition (pie ce comté formerait le douaire
de sa fille Alix, qui devait épouser, el qui épousa en efTet Hugues 1", (ils
d'Aimeri. En i 197, le roi H(>iiri, vovani Joppi' menacé par les Sarrasins, d(^-
inaiida du secours à Aimeri'. Celui-ci exigea, jiour pouvoir mieux défeufh'e la
place, qu'elle fût remise entre ses mains, conformément aux conditions du
traité précédent, qui, en rj; point, n'avait jias encore reçu son exécution. Il
l'obtint en etTel . et y établit pour la défendre un riche personnage de Chypre.
Renaud Barlais, (pii agit niolieinent, et ne |)ut empêcher les Sarrasins de
prendre te château aussi bien (pie la ville\|
Elle fut toutefois répai'ée depuis; car
' Innocent. 111. Episl. I. I, p. ■> 1 -^ . îiq. (Jontimiaf. de Guill. de Tyr, t \XVI.
— Monncli. S. Mariani , p 9^1. p. ■>. 1 ?> . grande variante. — De Mas-Latrie.
■ Jac. de Vilriaco. I. 1, <:. c. — Sanul. Ilim. de Chypre , l, li!. p. .igy, extrait du
I. 111, part. 10, r. viii. ins. de Florence. — Lignages d'outre-mer.
■ Cod. diplo/iiiit. t. 1, n° 79, p. 8(). c. 111, l'dit. Reiignol.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. 11, " Continuât, de Gnill. de Tyr, 1, XXVH,
p. -39, -20. 1;. ii-iv. p. a 18-29 1.
' Continuât, de Onill. de Tyi'. I. XXVl, * De Mas-Laliie. Illsl. de Chypre, t. 11.
c. XVI, p. 908. p. -iô.
LES COMTES DE JAPHE ET D ASCALON.
Ul
Gautikr [ÎIl'' ou 1\"' ', Je Grand], comle de Brienne. en Clianipagne,
et de Japhe, la tint [probablement du roi Jean de Brienne , son oncle '^
sous la tutelle duquel il avait été élevé] et la conserva tant ([tiil vécut,
ayant delTait les Sarrazins en plusieurs rencontres, au rapport i\u siie
de Joiuville^ et des antres auteurs '.
[De son t(:'iii|is. lenipcreur Frédéric 11 ■'. .sur la riemande de (ieoliVoi Ba-
iian. l'rèrp de rHôpital de Jérusalcin, confia aux Hospitaliers la !;arde d'As-
calon (la-jS). Cette disposilnm Inl conlirmce jiar un acte de son lils (iom'ad
du 3o novembre i9 43''.|
Enlin il l'ut lait prisonnier au siéjje de la Cliamelle " par Barba-
ipiau, sultan de Perse, (pii l'envoya au sultan de Babylone, et liiy eu
fit présent, ensemble du maistre de THospital et de plusieurs autres
chevaliers, en l'an 126/1; où, après avoir souffert tous les tourmens
imaginables durant sa captivité, le sultan n'ayant pu obtenir de luy la
reddition de Japlie, qui estoit gardée par ses gens, ou plus probable-
ment, comme escrit le sire de Joinville, ayant esté livié aux marchands
de Babylone, (piil avoit destroussez plusieurs fois, il lut mis à mort,
ce que Mathieu Paris** semble rapporter à fan laSi''; mais il y a
lieu de croire ((u'il mourut avant ce temps-là. L'année suivante "*,
le rov saint Louys estant venu à Japhe, le 1 5" jour d'avril, il fit re-
t'ortifier la place, comme il avoit l'ait auparavant Césarée; et, vers
ce niesme temps '\ Marguej'ite de Brienne, princesse de Sidon ou de
' Du (langp. Histoire de ('.unslunluwjile ,
[). 317.
' Continuai, de Guili. de Tyr. 1. XWII ,
c. XVI. p. a.38; I. XXX. c. xiv, p. 3o8.
' Joinville. p. ().S-ioi . édit. Du Cange;
et Ohscmitioits . p. gS-gi.
' Alberic. anii. 1 aSy.
Co<l. {lijiIoiiKii. 1. 1 . n' 1 1 1, p. 1 1<|.
" Cod. diploiiHit. iiiênie charte.
■ Math. Paris, ann. i-ihh , p. 619, h-n.
iaS. — Sanut. I. III, part. l'î. c. 1.
Malli. Paris, ann. i-ih\ , p. ïjUk.
' Cod. dijilomal. t. I . n° 43 , p. 3a3. —
Conlin. de Guill. de Tyr. I. XXXIU. c. lvii,
(I. h'io. — Sauut. I. III , part, i ■>. , c. iv.
'" Joinville. édit. Ménard. p. -207, aai;
édit. Du Cange, p. gy, io5. — Xangis, in
S. Liidov. ann. it>5fl. Ilistoriois de France,
I. W.p. 3,S/i. — (jaufrid. de lîello Loto,
c. .\vv!. Ilisivr. de France, t. XX, p. iG.
" Joinville, édit. Ménard, p. 189; édit.
Du Cange. p. 88, 89.
hli.
.ViS LES FAMILLES DOUTRE-MEU.
Sagetlo. cousine {jerinaiiie de Gautier, lit rapjioiter ses os. et les lil
iiiluiinei' hniioi-aWcîiiieiit en l'église de lllospital d'Acre. Ce comte
Gautier esl mal nommé Walleran par Jean Viliani '• | Il avait épousé,
en 1 933-. Marie, lllle du l'oi Hugues 1'', de Chypre, et d'Alix, de Jéru-
salem, j
Jkan n'IiîiaiN ' luy succéda au comté de Japhe, jiour la conservation
(hnpiel il fit <le grandes dépenses.
I Innoiciil IV, j)ar une lettre du â6 mars laSa \ lui confirme la donation
qui lui a éti' taile du comté do Joppé par le roi de (ihypre. Ce qui suppose
la donation du roi autérunn-e de peu à la lettre du pape. |
H est nommé avec ce titre en l'an l 'ib'], dans Sanudo, qui rapporte
sa mort au mois de décembre 1266.
I Jean d'ibelin avait éti' baile du royaume de Jérusalem en t-jïih^; il rcm-
plarait dans cette dignité Jean d'ibelin. seigneur d'Arsur, sou cousin, en
faveur duquel il se déuut en ta56. On a plusieurs actes de ce seigneur
en tàvenr des Hospitaliers, et d'autres aux années lûSa, m'Oi, t-yJi'j.
1 -î.^t) ", etc. I
II semble ijue c'est le nn'sme (pii tut seigneur de Barntli', car le
sire de Joinville^ dit ipu- le comte de Ja])he qui se ti(niva a\ec le ro\
sain! Louys en son voyage d'Egypte, l'an it^iS, et (jui estoil à Japbe
lorsque ce roy entreprit de la fo.rtifier, estoit cousin {jermain du comte
de Montbéliard, et du lignage de la maison de Joinville, c'est-à-dire
allié de celte l'amille, pintant, pour armes, d'or aune croix patlée de
' .1. Villaiii, I. IV, .,■. xu.
' Continuât, do (hiill. de Tyr, I. XWJI.
r. \\i , |). .'Uin; i. XXXIll , i: xswiii .
f). /io3.
' Sanut. I. m. part. 1-2. c. v. vin. —
liainaid. anii. ia56,n" '46.
' De Mas-Latrie. Hisi. ilr (llii/jirr. 1. il,
p. ()G; t. III, |). 6A(), G.5o.
' Voir Le« Seiirneurs d'Arsur. - Conti-
nuateur lie (lui!!, lie Tyr, 1. XXM\. c. m.
p. 64 1, 44-2.
" (jod. diploiimt. l. 1. p. \'Mt, i.35, i.5o.
1.55, -'.ga. — De Mas-Laliie, Histoire de
Chfipre, t. III, p. 636, G/17. 648.
' Voir Les Princes de Raruth et l'addition
ci-après.
' Joinville. édit. Ménard, p. Tig, 207,
édit. du Gange, p. -19, 97.
LES COMTES DE .lAl'IlE ET D ASGAF.ON. ' 349
(Tueules. Or la iim'Iv de Jean (lllx'liii , l'ciiiiiio do Baliaii . s.m|;ii("ui-
de Barutii, se noniiiKjil Esclave, el esloit (ille de Gaiilier de Moiil-
béliard, frère du coiiili' de Monlbéliai'd. Ji' ciois encore que cesl le
niesnu' (jui mit les Slaluls et les \ssises du royaume di' îliôrusalcin
en ordi'e '.
IJean d'Ibelin. coiuîe de ,ln])lie ou de J(>|ii)i'. don! d l'sl ici i|iii'sIi(Mi. piirail
être le même (jue le comte de Jnphe dont parle Joinville % mort l'ii i •>()().
selon Sanudo\ et le même aussi qui rédigea le priiicipai livre des Assises de
la haute cour de Jérusalem; mais il élail dilléreut de Jean d'Ilx'liu \ seigneur
de Barutli, fds d'Eschive de Monlhéliard, (|ui était son pelil-cousin.
En effet, les ral)ri(|ues du livre des Assises (|ui existe s(Uis le nom de Je;in
d'Ibeliu nomment ainsi l'aulenr au([uel il esl allribué*' : -Jolian de \l)elni.
:5 comte de Japhe et d'Escalone, et seignor de Rames.;'
Cet auteur parle souvent des membres de sa i'amille. Au cluqiitre ia\ ". il
nomme Belian ou Balian d'Ibelin, son aïeul, père de madame Marguerite de
Césarée, qu'il appelle iiiiidiiiiu' Mante', c'est-à-dire mmldinc wn latitc . ainsi
que Balian d'Ibeliu, seigneur de Barutli. neveu de cette dame, et lils d'un
frère aîné. Ce frère aîné de ^blrgue^ite "^ est cet oncli' que .)ean d'Ibeliu raji-
pelle fréquemment sous cette désignation : ■•Mon oncle, le vieux seigneur de
Barulli.v,
Au chapitre ccni^, il parle aussi du seigneur de Cesaire ou de Césarée. suii
cousin, ([ui était Jean, lils de la tante Mar;;uerite nommée plus haut, et de
(jautier, prince de Césarée.
Au chapitre ii '" De h successibilili^ au Iroiic cl de la régence, il luiuniie l'ii-
core son cousin Jean, seigneur de Césarée; son cousin Belleem ou Balian.
seigneur de Seette ou de Sajetle; et sa cousine, la jeune reine Isabelle ou
' Assi-^e.i lie Hin-usnlem . p. 467, 561, iwtofficiiic , t. I, p. ''iSy, ôlià. — Mpugiml .
56i. édil. I-ablii", Abrégé royal de l'alliance t. 1 . p. i , (j , a) . sa.
chronologique. " Beugiiot, t. I , p. 108. 1 o(|.
- Joiiiviile, p. ai). ;)(), 97. ('■ililiiiii Du ' Mamisciil Saint-Omiain. 'i3o. citi''
Ganffp. |»ar M- lieugnot.
' Saillit, /oc. tv>. ' Beuifiiol. I. I, c. i.xiu bis. \>. luo:
' Voirla Généalogie Jc.s Ibeliii . i" tableau c.cciii. p. oaSi t. 11, p. 3;)!). oie.
et tableau D. " iJeugnot, t. I, p. 3a. f).
^ Labbe, Abrégé royal de l'alliance ehro- '° Beugnot . t. H. p. 3y().
350 LES FAMllJ.ES 1) OLiTUE-MEU.
Yolande, fonime de rein|icri'iir KiY-dt^ric II. pclile-niii' d'Isabelle, reine de
.lérusaleiii.
Dans un acte de Jean d'Ilieiln, seljjiienr de lîaruth, el de Jean, seijjneur
de Césarée, du '\ avril i •!;)■> ', il est lail nieulion de Jean d'Ibelin, fils de
défunt Pliili|i|)e. el de feu la comtesse Alix, l'enune de Pliilippe, el de Marie,
leur fille.
Ces données el d'autres que |)ûurrait encore nous fournir le livre des
A.ssises de Jean d'll)elin, con)l)inées avec les chapitres vui et xni du Lignage
d'outre-nier'-. dmil le premier seul était connu de Du Cange, nous font con-
naître claiienient la généalogie de ce Jean d'ibelin et ses rapports de parenté
avec les différents personnages qu'il a nommés dans son livre.
Nous voyons au chapitre viii, (jue Balian 11, lils du premier Balian, dit le
François, ou Barisan, eut de Marie Comnène, veuve d'Amauri , roi de Jéru-
salem, et mère de la r(Mne Isabelle, Jean d'Ibelin, sire de Baruth , baile
ou régent du royaume de Jérusalem 3; Philippe; Helvis, qui épousa Re-
naud, le seigneur de Sajette; et Marguerite, femme de Gautier, seigneur de
Césarée.
Le chapitre xiii nous apprend que Philippe, qui fut baile de Chypre, eut
d'Alix de Monthéliard. sœur de Gantier et tante d'Eudes de Montbéliard, Jean,
comte de Japlie. Or Jean (ribelin . comte de Japhe, auteur du livre des Assises,
(}ui avait pour tante Marguerite, |>our cousins les seigneurs de Sajette et de
Césarée. ne peut être que le fils de Philippe, baile de Chypre: lequel est
évidemment le même que le Philippe du chapitre \iii, frère d'Helvis, de Mar-
îmerite el de Jean d'Ibelin, sire de Baruth, cet oncle dont parle si souvent
Jean d'Ibelin dans son livre.
On voit par là comment Jean d'Ibelin, comte de Japhe, était, ainsi que le
dit Joinville. cousin germain du comte de Montbéliard. Sa mère, Alix, était
sœur de Richard et tante de Thierri III, comte de Montbéliard après 1387;
sœur de Gautier et tante, par conséquent, d'Eudes de Montbéliard et d'Es-
chive, enfants de ce dernier. Eschive fut mariée au fils du Vieux Sire de Ba-
ruth, Balian III \ celui-là même (pii disputa en vain la |)ossession du fief
' Cod. dijilomat. I. 1. 11' \h. \^. ag-J. — ' Voir Les Seigneurs de Baïuth et \es Gé-
Lignages d'outrc-mcr. c. xiii. édit. Reugnot. nèalogics de In famille d'Ibelin.
- Lignages d'ovlre-mev. édit. Beugnot. " Beiigiiot. t. I. c. lxv. [>. 108. 107.
c. vni. xni: édit. Labbe. c. vi.
LES COMTES DE JAPHE ET D'ASCALON. ' 351
(l'Ilicliii H sa lante Mar;;ii(^i'itc. coouik^ l'Iaiil lils du l'W'n' aîiK'. Ainsi Eschivc
au lieu (ViMtc la inèiv do iiotro Jean d'Ilx'lii), élail doid>liMiiciil, sa i-(iusiiic.
par naissance, du côté de la dame Alix, mère de Jean: par alliance, élanl
devenue la femme de Balian III, cousin j;ei'niain du même Jean d'Ihelin.
Jean d'Ibelin ', comte de Japlie, eut pour femme Marie, lille de Constant.
haile ou ré(5ent d'Arménie, et. sœur d'Etiennette, première femme de Henri I".
roi de (lliypre.
Les actions militaires de Jean d'Ihdin. siu'tont dans la guerre (pu- son
oncle, Jean d'Ibelin, le Vieux Sire de Barutli, soutint en i-jo-^ contre Richard
Filanijieri, maréchal de l'empereur Frédéric II, (pii voulait le dépouiller de
la régence du royaume de Jérusalem el de la seigneurie de Barulh, sont
mentionnées d'après Bustron - et le Continuateur de Guillaume de T\r '. par
M. Beupnot', dans une courte notice siu- Jean d'Ihelin. et |)ar l'Ilisloire litté-
raire de la France '\|
Deux aiis après sa inoi'L", Beiiclocbar, sultan (J'Egyplv. |)iil la \ili
(ieJaphe par intelligence, durant les tresves, le 7" jour de mars, la
12G8. Je nay point reinarcpié le nom de celuy cpii estoit ahus eonit
de Japlie, n'est que ce soit
(■■
an
e
(jV\, comte de Japlie, duquel il est parié dans les auteurs '. sous
les années 1 298 et fiQy, qui espousa Marie \ fille di' Philippe d'Ibe-
lin, connestable de Cyj>re, prince de Tabarie. Le cavalier Lorcdano'
luy donne le surnom (ïJheJm, en Tan i3o^i. Il lut père d'Isabelle'",
qui espousa Senibat, roy d'Arménie.
I Ce (iui, presque iiK'oniui à UuCiange. est le lils de Jean d'Ihelin dont on
' Voir ics Bois de Chi/pi-e el trArmoiiie.
— Lign. (l'oHlrc-mer, c. w. édil. Iicugnol.
' Buslron. Cniiiiiienl. de Cipro. loi. 100.
— Martène, Ampliss. collecl.l. \. col. 680,
711, 71-?.
CoiUiiui.'il. detiuill. ilc Tyi', I. XWIIL
0. XXX, j). 097.
' Reu{;'iiot, Assises de .lèiusakm, t. 1.
p. ■> 1, i-> , nnfes.
' Hist. littéraire de In France. \. XM,
|). àl,8. Ixhç,.
' Sanut. I. III, part, i-j, c. i.v.
' Oflor. Rainald. anii. i-k)8. n. 20. —
Saïuit, I. m, part. 10, c. x.
' fj/riiiiires d'onire-iiier. r. \i, \iii.
De' re Lxisiguiini . I. iV. p. tîoO.
'^ Rainald. ann. 1298, n. 200.
352 LES FAMILLES D'OUTRE-\IEP,.
vicnl (lo parinr loii{>ueiiK'nl, coninic nous l'apprciKl un des iioiivoniix chapitres
(lu LijjUiijjc (roiitre-nior '. (pii le iiomnic rrs/»/ (iitiolin, c'est-à-dire actuelle-
ment vivant au moment de la n^action de ce chapitre. On sait déjà (pi'il
épousa Marie (Tihelin. laipirlle é-tail veuve de lui en i ;^> A ''. peut-être dès
i;]io, et i|u'il lui père disahelle. Ou j)eul supposer, sans invraisemblance,
(ju'il était aussi le père ou l'aïeul de
HcGiiES d'Iiif.i.in, comte de Joppé et d'Ascalon, seigneur de Rame, sénéchal
lu royaume de Jérusalem en i338. et tpii épousa Isabelle d'Ihelin \ veuve
le Fernand de Majocrpu' '. Seid des seigneurs de la cour du roi Hugues IV. il
témoigna de l'intérêt au prime Fernand, (ils du premier mari de sa femme,
qui avait épousé Esclave, la (ille du roi-'. Ludolphe. dans le récit de son
vovage en terre sainte*^ (i3.^)o), fait mention de la magnificence de ce sei-
gneur, ipii entretenait plus de cin(| cents clnens de chasse.]
Le coiulc (le Japlie et. d'Ascaion ' avoit cour, cniii ou droit de iiioii-
noye, et justice; et, dans ces de'ux villes, il y avoil coiii' de bourgeoisie
et justice.
ftjuehpies actes du xii" siècle nous font connaître les titres de plusieurs
ollices existant dans le comté de Joppé, avec les noms de ceux qui les rem-
j>lissaient. Ces ollices ou dignités existaient é;;alement dans les autres seigneu-
ries importantes du royaume.
Connétable, Balian'. en i i i '1 . i i ofi : chancelier, Eudes''. ii33: maré-
chal, Hugues'". M 33: sénéchal. Halelme ". ii33, et peut-être André'-,
I I -îfi; vicomte, Séjorrt '■\ i 1 1)3: châtelain. Jean de Welves ''. i 193.]
' Lignages d'oiilir-iiicr. r. \iii, ('■dilioii ' Axxisi's de .Irnixiilrm . édition l>ahl)e.
IJeugnot.
lîOUfTIIOl . l. f . c. cci.xx .
' De Mas-I^atrie. ///.W. de CJnjiK-e . I. il . |i. 'ii<).
p. 1 1 /i , 1 1 5 . 1 30. ' ' ''"'■ 'lijiloiiiat. l. l . Il" 1 o , p. 1 o : n° 1 () 1 .
' De Mas-L;itri(', llisl. île Cliijprc . t. II. p. o.'M); n" iSy. p. -îoi el 469.
p. 178. i7() cl iKilc 3, i83 el note >! . " Cud. dlphimil. i. l. n" iSy, p. aoi.
,,j5^ etc. '" Cod. diphmiil. t. 1, n" iSy. p. 201.
' Voir la Généalogie des Iheliii . labl. C. " Cod. diplomiil. I. I , n" lô;. p. -Jo 1 .
' Voii- Les fhis de Cln/prc. " Cod. diphwnl. t. 1 , 11" lo. p. 11.
° De Mas-l-nirie. Hisl. de Clujprc . t. II. " Cod. diphmmt. t. I , n" 1 78 . p. 9 1 G.
" Cod.dijdotnat. t. I. n" 178. p. -M 6.
FAMILLE QUI A PORTÉ LE NOM DE JAPHE. 353
FAMILLE ()U( A PORTÉ LE NOM DE JAPHE.
Guillaume (le Tyr parle assez souvent do deux chevalieis (]u"il sur-
nomme de Japhe, sans que j'aye pu descouvrir d'où ce surnom leur a
esté donné; sçavoir de Rohard de Japhe', dit le Jeune-, (pii iïit cliiistel-
lain de Hiérusaiem; lequel il traite assez mal, escrivant que c'estoit un
chevalier du bas étage, grogarivs. Iiomo [et un homme peu capable.
minus siijficiens]. L'autre l'ut Ballan de Japhe, son frère \ (jui tut [ainsi
que Rohard] employé en quelques négociations. Je crois que l'un et
l'autre estoient enfans de Rohaud, dit l'Ancien, et qui depuis lut sur-
nommé de Naples, au rapport du mesme auteur \ lequel vivoit au temps
du règne de Fouques et de Baudouin IIL vers l'an ii3o et ii5o.
Quant à Rohard le Jeune et Balian, ils vécurent sous les règnes du
mesme Baudouin III. d'Amalric et de Baudouin IV,
I Quand on parcourt une suite d'actes de i i -jo à i 170, où l'on voit figurer
le nom de Roard, seul ou avec la (jualification de Joppé; quchpiei'ois avec le
titre de vicomte ou châtelain de Jérusalem; (pu^hpiefois associé au nom de
Balian ou Barisan, son frère, il est impossible de ne ]ias admettre, avec i'his-
torien des croisades, deux Roard, dont l'un est siu'iiommé l'Ancien, et l'autre
est son parent, peut-être son iiis.
L'ancien Roard ^. qui prit ensuite le nom de Roard de Naples ou Naplouse,
et (pi'ou voit, dans les premières années du règne de Foulques d'Anjou, haï
' Willclnuis Tyr. 1. XV, c. x\i; 1. XVTII. dénominntioii pour le distinguer de Rohard
c. \iv; I. \X. c. .\xiv; L XXI, c. IV. r Ancien.
" Nous ne trouvons pas, dans les quatre ^ Will. Tyr. I. XVIII, c. xiv; 1. XXI, c. iv.
passages de Guillaume de Tyr inditpids par ' Will. Tyr. I. \1V. c. wiii : I. XVII . c. xiv.
Du Gange , fpie ce Rohard ait été surnommé ' Will. Tyr. 1. XIV. c. wiii. - Voiries
Ir Jeune; mais on peut lui conserver cette Scii^nciiis de Xaples.
35/1 LES FAMH.LES nOlITRE-MER.
ot porsériilô par In roino Mélisscndc; (]iii es( iioninié vers i i 48 par Guillaume
de Tyr '; (jui (^sl Iriiioiti on iiSS'-, d'un ado de la reine Mélissende , en
I i6o-^ d'un ado du roi Baudoin 111, est poul-èiro aussi celui qui a souscrit
des actes de Baudoin H ' ( i i '!(). i i 98) sans aucune <|uali(ication ; un acte de
Hneues di' .loppé ■ (i 1 -jG , a 8 juin), sous le nom de Roard de Jérusalem; celui
encore qui éfail cliàlelain de Jt-rusalom en 1 i36'', et qui souscrit, en qualité
de châtelain et de vicomte de Jérusalem, des actes de 1 1 35 à 1 1 62 ', et peut-
être jusqu'en 1 i65.
Dans les signatures de ce dernier acte' (7 avril 1 1 Go ), on voit immédiate-
ment avant son nom celui de Roard de Joppé. Si ce n'est pas une inadvertance
des copistes ou des imprimeurs, qui auront séparé les deux qualifications,
Joppnisis, castellanus turris David, données à un seul personnage, il faut re-
connaître que Roard l'Ancien a poussé sa carrière au moins jusqu'en cette
année.
11 avait ou pour femme Gilla ou Geltide, nommée dans deux actes, l'un de
11/11', comme vivante; l'autre de 1 i Sa '", comme défunte. Roard signe ce der-
nier diplôme avec son neveu Raoul ; ce qui pourrait faire supposeï' qu'il n'avait
pas d(^ fils.
Après lui, Roard le jeune eut roffice et le titre de châtelain do Jérusalem,
qu'il posséda depuis l'année 1 1G8 " au moins (s'il ne l'avait pas déjà en 1 iG5),
jusqu'à sa mort'-; mais nous ne lui voyons pas le titre de vicomte.
(Test lui qui était le frère de Balian de Joppé, avec lequel il l'ut fait prison-
nier par les infidèles '^, ainsi que Hugues d'Ibelin, fils de l'ancien Balian, vers
1 I 5G ou 1 tSy. Avec son frère, il souscrivit un acte d'Ainauri, comte d'As-
calon '' ( 3o novembre 1 160).
Roard le Jeune fut comme le prèto-nom de Miles de Plancy, qui périt assas-
siné dans une rue d'Acre, par suite de la haine universelle que lui avait attirée
' (îuill. de Tyr, I. XVII, c. xiv. i6/i. 197. p. 18, îm, -i-?. . jG, 9,07, aii.
' Carinl. S. Scpulc. n" 00, p. g:!. ^ CmI. dipimnnt. t. 1, n" 197, p. iki.
■' Cod. diplnnml. t. 1, n" 5o,p. T)!. ' Cnd. di plumai, t. I, n" -lo. ■? 1 , Ji. ai.
' Cnrlul. S. Scpulc. n" Vi , 'iT) , p. 83 . 8,î. ■>.•?.. — V.avUd. S. Scpulc. n" 1 1 7, p. 220.
' Cod. dl.plnmal. t. I, 11' 10, p. 10. '" Cuilul. S. Sepulc. n" 48, p. 88, 89.
° Giiill. lie Tyr, I. \V, 0. \xi. " (iuill. il(3 Tyr, I. XX, c. xxiv.
' Cartul.S. Sepulc. n' 02, 33, 34, lo-!, '" Ciuill. de Tyr, 1. XXI, c. iv.
112, 1 1 7. p. 59, 03 , 68, 202 , 2t4 , 220. '^ Giiill. de Tyr, 1. XVIII, c. xiv.
— (lOd. diplomal. t. 1, n"' 17, ao, 21, ai, " Cuitul. S. Scpulc. 11° 58, p. 1 t6.
FAMILLE QUI A PORTÉ LE NOM DE JAPHE. ' 35î
son insolence (i ly'i)'- Depuis, il a soiiscril des ades, tanlôl sous le nom de
Roardde Joppé, tantôt avec le fifre de cliàfeiain de Jénisal.-ni. juscpi'en l'année
Il 77-.
Dans un acte du 18 décemlire 1175^ il est mentionné comme père de
Stéphanie, qui avait épousé Baudoin, seijjneur du casai de Saint-Gilles.
Un acte de Balian d'Ibelin *, seigneur de Naples (1 180), est signé de Roger,
abbé du Teni|)le, fils du seigneur Roard. Ce seigneur était pi'uf-élre Roard de
Joppé, le jeune, châtelain de Jérusalem.
Quant à Balian de Joppé, frère de Roard le Jeune, nous éprouvons encore
plus d'i'nibarras. D'après l'inspection attentive de divers actes de 1 120 à 1 178,
souscrits des noms de Balian ou Barisan, sans qualification, Balian, connétable
de Joppé, Balian de Joppé, Balian, frère de Roard, on esf amené à dislinguer
trois Balian. vivant en même temps, mais de diflerents âges. Le premier et le
plus ancien paraît être un Ralian qui prend le titre de connétable de Joppé
dans un acte ^ où il concède des dîmes à l'hospice des pauvres de l'église Saint-
Jean de Naples (mai 1129), et dans la souscription d'un acte de Hugues de
Jopjié (1 laf))'^. Le premier de ces deux actes mentionne un autre Balian.
Plusieurs diplômes des années'' iiao. 112/1, 1129- 11 33, ii3(j, 11 38,
1 lû/i, sont signés de Balian sans autre qualiiicafion. Il nous est impossible de
décider si ce Balian est le connétable, ou l'autre personnage du même nom.
Un acte de 1 1 5o est signé de Balian et de son fils Hugues \ Ce même Balian,
avec les noms de ses fils, Hugues, Baudouin, Balian, etc. se retrouve dans des
actes'-" de 1 i58 et 1160. Il n'y a pas de doute sur celui-ci; c'est Balian, dit
le Français, premier seigneur d'Ibelin, dont nous parlerons ci-après dans les
seigneurs de Rame. Enfin nous voyons Balian , frère de Roard le Jeune , nommé
par Guillaume de Tyr, vers ii56 ou 1157'°. et signant un acte d'Amauri,
comte d'Ascalon", avec son frère Roard de Joppé (3o novembre t 160). Ce
' Guill. de Tyr, i. XXI, c. iv , et voyez, ° Cod. diplomat. n° 10, p. 10.
pfusloiil. Les Seigneurs de Montréal. ' Curl. S. Sepulc. n" 4.'j, 119, 67, 3i,
'- Cod. dlphmaïAA , n" l>8 . &o .61, i88, 33, 36, p. 85.223, 1 39,59, 63,67.—
197, aot, 9 02. 2o3, p. 5o,6i, 234. 266, Cod. diplomat. (.1. n" 17, 167, p. 67, 201.
245, 946. — Cnriul. S. Sepulc. n" i44, ' Cod. diplomat. t. I, 11° 28, p. 3o.
169. 170, i84. p. 268, 3o8, 309, 328. ' Cartul. S. Sepulc, n° 60, p. lao, 121;
' Cnrtiil. S. Sepulc. n° i4i, p. 257. 258. 11°' 64, 65, p. i3i, i33.
' Cod. diplomat. t. I, n" 68, p. 69. '° Guiil. delyr, l.XVllLc. xiv;XXI,c.it.
' Cod. diplomat. t. I. n° 191. p. 236. " Cartul. S. Sepulc. li" 58, p. 116.
45.
356 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
troisième Balian vivait encore an moment de la mort de son frère, en 1177. (j'est
peut-être lui qni sij^ne un acte du roi Baudouin IV ( i" avril 1 1 78) ', comme
châtelain de Jèrusali'ui ; il a |iu être, en effet, revêtu de ce titre après la mort
de son frère Roard. mais il ne le conserva |)as louijtemps, puisqu'un diplôme
du même roi-, du 17 novembre suivant, nous montre, parmi les témoins qui
l'ont souscrit, Pierre de Cveseca ou de Creseto, châtelain de Jérusalem, et en
même temps Balian, seif^neur d'Abylène; ce qui nous paraît être un titre ho-
norifique (pii lui aura été donné en dédommagement de sa châtellenie, si tou-
tefois il s'ajjit dans ces deux actes de Balian, frère de Roard. ]
H est encore probal)le que ce Guy de Japhr, Guido Joppeiwi>, qui
souscril un litre (lu roy Baudouin IV avec GuiHauu)e, arclievesque de
Tyr, chancelier de Hiérusalem, de Tau 1181, au carlulaire de Ma-
nosque\ estoit issu de liin d'eux.
[Si, comme il est vraisemblable, ce diplôme est celui que rapporte Sébas-
tien Paoli ', ce Gri DE Joi'PK n'est autre que Guy de Lusignan, le mari de Si-
bylle, qui souscrit l'acte avec cette (jualification : Domiino! Guido. Joppoisis et
AschûlomtiDins cornes. Guy, comte de Joppé et d'Ascalon.]
' Cod. (Upinmnt. t. I, n" sol), p. ".h?,. ' Cnrtul. Mnnosc.
- Cod. diphmwt. t. I . n" 65 . p. 66. ' Cod. diphmal. t. ! , n' ?, , p. aSa . -i.SS.
LES COMTES TITULAIRES DE JAPHE. ' 357
LES COMTES TiTULAIRES DE JAPHE.
Entre les litres de dignité qui ont eu cours dans le royaume de Hié-
rusaleni, que les roys de Cypre conservèrent dans leur cour, fut celuy
de comtes de Japlie, (jui tut premièrement possédé par
Guy d"1beli?j, dont je viens de parler', letpiel vivoit en Tan i3o/i.
Quelques anciens mémoires de la Chambre des comptes de Paris,
de l'an loAo, font mention du comte et de la comtesse de Japlie, et
donnent à cette comtesse la qualité de mère de Fernand de Majorque,
qui espousa Eschive, fdle du roy Hu<jues IV. Elle se nommoit Isabelle
(fibelin, et estoit fdle de Plnlippes d'ihelin, hail du royaume de Hié-
rusalem, et a voit espousé Fernand de Majorque, prince de la Morée,
décédé ou tué en la Morée, l'an i3i6 ; de sorte qu'il faut que cette
comtesse ait esté remariée en secondes noces à un comte de Japhe
dont j'ignore le nom [Nous avons vu que ce second mari d'Isabelle,
veuve de Fernand, était Hugues d'Ibelin, iils ou petit-iils de Gui
d'ibelin.]
Nous ne lisons point (pii ait tenu le titre [de comte de Japhe] après
Guy d'Il)clin [ou plutôt après Hugues d'ibelin] jusques à
Floisin ou FioRiNo'% qui fut fait comte titulaire de Japhe par le roy
Jean II, et qui, ayant esté envoyé par la reyne Charlotte, à Constanti-
nople, en ambassade vers Mahomet II, sultan des Turcs, y fut mis à
mort par le principal Bassa, l'an i 6G3.
' Voir p. 35 1 . Cypre , p. 1 77 b. — Loredann , De' re Lusi-
' Etienne de Lusignan, Généalogie des giiani, I. X à XI, p. 678; trad. franc, t. II
coynif.i (le Joppé , p. 48 b; — Histoire de p. 278.
358 LES FAMILLES DOUTHE-MER.
[Florin (Mait-il ce S{'i|;noiir de Japlie et de (larpasso^ qui, en i/i33, seion
Lorédan. avail prétendu à la main d'Anne ou d'Affnès , lille du roi Janus, ou
était-il un de ses suceesseurs ? (lonnue Lorédan ne Ta pas nommé, nous ne pou-
vons ru'ii di'i idi'r là-dessus.
En I 47/1 nous voyons Florence de Rames, comtesse de JafTa, à laquelle le
grand maître de Rhodes, sur la demande de la reine Charlotte, accorde, ainsi
qu'à plusieurs autres noiahles personnages, des lettres de sauf-conduit^
(1" juillet i/i^'ijpour pouvoir lilirciuent habiter ou quitter Rhodes à son gré.
Cette dame nous |)araîlrait assez vraisemblablement être la veuve de Florin,
mort au service de Charlotte , si l'Iiistoire ne nous apprenait tpie la femme de
Florin était la sœur d'une Cantacuzène. Florence de Rames était peut-être la
femme ou la veuve d'un autre comte de Jaffa postérieur à Florin.
Les mêmes lellres du 1" juillet ifijli nous montrent une Charlotte Canta-
cuzène de Flory, femme de Hugues de Bussat. qui pourrait bien être la fdle
de Florin, dont elle rappelle le nom ainsi (jue le nom de famille de sa mère. |
.Iean Pebez Fabrice, gentilhomme espa;;nol ou catelan, s'eslant attaché
au party de Jaques leBastard contre la reyne Charlotte, fut honoré par
luy de la dignité de comte titulaire de Japlie ^ puis fut l'ail comte de
Carpasso, premier baron du royaume et capitaine général de ses ga-
lères. Il luy donna en mariage Appollonie de Pandes, de laquelle d eut
Louys Ferez", qui luy succéda aux comtez de Japhe et de Carpasso;
Charlotte, comtesse de Carpasso; Isabeau, mariée à Philippes de Lu-
siunan, père d'Estienne de Lusignan; Jacobin, auteur de lliistoire de
Cypre, et Ursule, femme d'Eugène Podocator, frère du cardinal Louys
Podocator, archevesque de Cypre. [Lucrèce, fille naturelle, épousa Ni-
colas Strambali, qui fut le premier ambassadeur envoyé au sénat de
Venise pour lui prêter serment d'obéissance, lorsque le royaume vint
au pouvoir des Vénitiens.]
Louys Perez Fabrice succéda à son père aux comtez de Japhe et de
' Loredano, I. X, p. 67/1; trnd. fianç. ' Et. dehusignunjlisl. deCypre,^.!']-.
t. II. p. 170. ' ^^'t- de Lusignan, Gcnéalogie des comtei
■ De Mas-Laine, t. III, p. 127, note 3, de Japhe, p. .'19, 5u
LES COMTES TITULAIRES DE JAPIIE. ' 359
Carpasso. Mais, depuis, la rcyne Catherine Cornaro Itii osta le rointé de
Japli(> et le donna à Geoi'oe Contai'fii. Il fiiourul jeune sans avoir pris
alliance.
Georges Cointaren. noble Vénitien, fut fait comte de .laphe par la
reyne Catherine Cornaro sa parente, laquelle ordonna en sa laveur
que ce comté précéderoit tous les autres, au contraire de ce que le
roy Jaques le Bastard, son mary, avoit fait. Il laissa entre autres enfans
\. comte de Japlie, et Jides Coidaren, procurateur de Saint-Marc. Il
fut inhumé dans le chœur de léjjlise des jacobins de Aicossie'.
N. Gor<T,\REN fut comte de Japhe après le decez de son père, et eut
pour successeur en ce titi'e
Georges Go^TAHi;^^, son fds. lequel fut mai'ié deux fois, ayant laissé
des enfans de ses deux femmes. Il vivoil l'an i^^g.
' Et. de Lusignian. llisl. de Ciipir . p. i5.3 b.
360 LES 1<^AMILLES DOL'TRE-MER.
LES SEIGINEl KS D'IBELIN ET DE RAME.
Fouques, roy de Hiérusalem ', fil construire un cliasleau et une for-
teresse sur une colline près de la ville de Rame et assez près de Lidde
ou Diospolis, en un lieu appelle Ibelin. mal nommé AbcHn dans Albert
d'Aix. pour répi'imer les courses des Sarrazins, qui leuoient. pour lors
la ville d'Ascalon, et en investit
Idelfe loi'alil('' jiaraÎL s'idciitilier avec lebiieli . viila;;c arabe qui a reiuplacé
i;i .hniiiiiii anliijue el J'ibeiin des croisades; on y voit encore une chapelle et
une grosse nuiraille, derniers vestifjes du château.]
Balian ou Bauisan-. ainsi (|u"il es! nommé dans les anciens litres,
brave cbevalier, lequel s'acquitta avec beaucoup d'bonneur et de répu-
tation de la !;arde de cette place, comme fii-ent encore depuis ses en-
l'ans, jusques à ce que la \ille d'Ascalon l'ust réduite sous l'obéissance
des chrestiens. Le Lignage d'outre-nier le nomme Balian le François^,
et dit qu'il esloit frère au comte Guillin de Cbartres, et qu'il vint en
la terre sainte tcsoy dixiesme de cbevaliers,n c'est-à-dire de ses vas-
saux, et que le rov Fouques, qui avoit alors élevé la forteresse d'Ibelin,
la luy donna, avec celle de Mirabel, et autant de terre qu'il en falloit
])our le service de dix chevaliers, et enfin ([ue de ce cliasteau luy et sa
postérité prirent le surnom iYlbeJiii. Il n'est pas aisé de deviner (jui fut
ce Guillin, comte de Chartres, veu qu'en ce ten)ps là le comté de
(Ihartres estoit tenu ]»ai' les comtes de Blois; ce (pii pouiroit donnei'
' Willelnnis Tyrciisis. I. \tt. c. \\i; t. M, [>. i55 . iiolon. — ^W/. f//y'A»/("'. t. I .
1. \V, c. xxi\. — Jnrolms do Vitriaco. p. hUli.
1. I. c. xLi. — Albfitus Aqiiensis, 1. I\. = Witl. Tyr. 1. XV. p. lU; 1. XIV, c. xvi.
c. vLMii. Li. — Assises (le Jérusalem- '" Lignages d'outr'e-tner, c. m.
LES SEUINKLJRS DIBELIN ET DE RAME. 361
sujet de croire que ce Guillin esloit vicuuilc de Chartres, (|ui n'auroit
pas esté nommé Guillin, mais Gilduiii; duquel nom il se voit' un vicomte
de Chartres en des titres de Tau i 0-2^ . (jui a donné l'origine aux autres
vicomtes de la famille du Puiset. Entre les ent'ans de Hugues du Puiset,
vicomte de Chartres, des titres- nomment Hugues, (|ui hii succéda,
Guy, vicomte d'Estampes, Valeran, seigneur de Villepreux, et Gdduni.
Ce qui peut confirmer cette pensée est que le sire de Joinville^ donne
pour armes, à la famille d'ibelin, (For à nue croix patléc de gueule, la-
quelle croix les hérauz d'Angleterre" donnent à la maison du Puiset,
quoiqu'ils ne conviennent pas pour les émaux. Tant y a que Balian^es-
|)ousa Helvis ou Haloïs, fille de Baudouin, seigneur deRame,sœui' uté-
rine de Philippes, prince de Naples^ de la([uelle alliance sortirent trois
fils. (|ui tous prirent le sniiiom iyibeUn\ et deux filles, sçavoir : Hugues,
seigneur de Piame , Baudouin , qui succéda à son frère , et Balian le Jeune ,
aussi nommé Barisan. prince de Naples. Les filles furent Hermengarde^
princesse de Tabarie, et Estéfénie. Helvis, estant devenue veuve de Ba-
lian ^ espousa en secondes noces Manassès d'Hierges, connestable de
Hiérusalem.
[Bafian était mort avant l'uniiée 11 55, comme le prouvent phisieurs (h-
plômes '" de son fils aîné, Hugues d'Ibeliii, du 1 i janvier de cette année.
Baudouin, .seigneur de Rame, beau-père de Balian et aïeul de Hugues
d'ibelin qui suit, est dit. dans un diplôme de ce dernier" (1 iGo). avoir été
' Aux preuves de l'Histoire géiiédloglijtie
de Broyés, par Du Chesnc, p. 6.
- Souchet. Ad Ivon. epist. i(h).
■ .loinvilie.p. 307, édition Méiiaid; [i. 97.
édition Du Gange.
^ Ralf. Rrooke. aux Comtes de ^'ortlnlm■
berliiiid.
' LifpKiges d'oiitre-iiier, c. vi, p. S, ik;
lîeugiiot.
" Pliiii|)[ies de Naples, Gui le François.
Henri le liullle. étaient les trois tils de Gui
le François ou de Milly, et d'Esléfénie, la-
quelle , veuve de Gui , se remaria à Baudouin .
seigneur de Rame , et en eut Helvis. [Lignages
d'outrc-mcr. c. xiv, édit. Beugnot. — Carliil.
S. Sepulc. n" 60, p. 1 -20.)
' VVillelmus Tyr. I. XV, c. .vxiv.
' Preuves de VHist. de Béthiiic, p. 357
et suiv. — Cartul. S. Sepulc. n" 60 , p. 1 au ,
1-! 1 .
" VVillelmus Tyr. I. Wll. c. xui. —
Lignages d'outre-mer, c. xiv, édition lieii-
gnot.
'" (Airtuliir. S. Sepulc. n*" JJG. 09. G-.!,
p. 110. 1 13. 117, iju , i-j'i , 1J7.
" Cartul. S. Sepulc. u" 135. [). i3i.
l>6
362 LliS FAMIIJ,KS DOUTRfi-MER.
le premier seii[neui' lai in de Haine. Mais d'autres actes eonlredisent cette as-
sertion. Un diplôme de i i-^a ', nomme IIugdks seigneur de Rame, et Bau-
douin, son frère, seigneur de Miçebel. Nous avons des actes de Hugues de Rame
ou seigneur de Rame'-, pour les années i laG et i 12g. Il paraît qu'il mourut
sans poslérili'; et après lui son frère Bacdouin devint seigneur de Rame, comme
l'attestent des actes-' de i \'.}i>. 1 i38. C'est ce Baudouin dont la fdle Helvis
épousa Balian le Français, et |)orta les seigneuries de Alirebel et de Rame dans
la famille desibelin. Ainsi, avant Baudouin, se place, comme seigneur de Rame.
son frère Hugues, probablement son aîné; mais, avant l'un et l'autre, nous
voyons un Baïïdocin donner à l'hôpital de Jérusalem un vilain, des terres et
des maisons dans le territoire de Rame; don conlirmé parle roi Baudouin I" '
(a8 septembre 1110) et par Baudouin 111 (00 juillet ti5/i). Baudouin,
l'aïeul de Hugues d'Ibelin , n'était donc que le second, peut-être le troisième sei-
gneur latin de Rame.]
Hugues d'Ibelw, qualifié par la grâce île Dieu seigneur de Ranie^,
en un titre de l'an 1 1 fio , se trouva au siège et à la prise de la ville d'As-
calon'' l'an 1 iB/i. Deux ans après'', il fut fait prisoiniier eu une ren-
contre par les Sarrazins avec quelques autres barons du royaume de
Hiérusalem.
I Devenu par la mort de son pèie chef de la famille, il n est appelé dans ses
premiers actes donnés en 1 1 55 ^. et même dans un diplôme de 1 108'', que
Hugues d'Ibelin; ce n'est (|u'en 1 itio'", (|u'il jinMid pour la première fois le
titre de seigneur de Rame. Dans les actes du 1 h janvier 1 i55 ", sont men-
tionnés les divers membres de sa famille, sa mère Aloïs ou Helvis. son frère
lîaudouin, sa sœur Hermengarde, dame de Tabarie; un frère encore mineur.
' (lod. diplmiKit. t. t. Il' M) 1 . |p. '.36. [).-].')(). — (Aiiiidiniinii Smirli Sc.pidc. n" f>h .
' Cod. diphiiiKil. I. 1 , 11"' 10,1'!. .')(>, p. 1 (). p. 1 ;^/i.
i3,33. ' WilleliuusTyr. I. WIl. r, xm.
' Cod. diidniiwi. (. I, n" 17, ]). iS. ' WilleimusTyr. I. XVIIJ, e. XIV. \xi\.
— Cm-tiiliirniiii Siinrli Srj)iilc. n"' 3o . 33. ' Ciiiiiil. S. Scpiik. 11" .TO. .5i. 5-1. .5(1.
]). 09. 63. .'m), (j.i.
* Cod. dijiloiiiiil. t. [. n" -j , p. •_! ; 11' 3(> . '' Ciiiliil. .S. Sepidc. 11' Go, p. 120.
|i. 33. '" Ciiviul. S. Sepulc. Il- 65, p. l3i.
'' Preuves «te VHisloire dr Uéïkmc . " G()-(«/. S. &/)«/c. n" .56, 5() . 62.
LES SEIGNEURS DIBELIN ET DE RAME. 36:5
Barisaii ou Baliaii, une soeur tout eul'ant , Tlii-ophanie ou plutôt Stq)luuiic;
ses oncles maternels, Pliilii)[)e de Naples, Gui le Français, Henri le Buffle: des
jjarenls [cognati), Philippe de Cal'ran et sou irère, Pierre de Teillet.
L'acte de i i58^ nomme toutes les mêmes personnes, et Balian, avec son
frère Baudouin comme majeur; Stéphanie est encore mineure; parmi ceux
(|ui jurent pour les mineurs mentionnés dans l'acte, figure aussi un nommé
Nicolas (ïlheUn. Nous ne savons s'il était membre de la famille.
Par cet acte et plusieurs autres de i ilîo'-. Hugues d'Ibelin vend deux ca-
saux aux chanoines du Saint-Sépulcre pour accpùtter sa rançon, et leur lait,
en outre, des concessions en reconnaissance de ce qu'ils ont contribué à sa dé-
livrance. Dans le dernier acte '. ce don est confirmé par ses frères Baudouin
et Balian et par ses sœurs Hermengarde et Stéphanie, celle-ci devenue ma-
jeure; pour lui donner plus de validité, Hugues scelle son di|ilôme du sceau
de son aïeul Baudouin, rie premier seigneur latin de Rame. 'i Nous avons lait
voir ce (pie cette assertion avait de contestable. 11 est à remarquer que dans
un diplôme de i i58*, où il nomme plusieurs de ses hommes ou vassaux, Hu-
gues d'Ibelin déclare l'avoir lait sceller du sceau de son seigneur, Ainieri,
comte d'Ascalon, |)arce cpi'il n'a pas de sceau en propre.
En 1 167 ■', Hugues, de concert avec son épouse Agnès, permet à son frère
Baudouin de Mirebel de vendre un casai à l'Hôpital de Jérusalem; en 1168,
1 1 octobre'', il signe comme té'moin un diplôme du roi Amauri. C'est le der-
nier acte où nous le voyons paraître. 11 n'y prend, comme ilans le précédent,
que le litre d'IoELiN ou SEiciNEur. d'Ibelin.]
11 espousa, vers Tau 1 iG/i ', Agnès, lille tie Joscelin le Jeune, comte
d'Édesse, (ju'Ainaiiry, comte <le Japlie, el depuis roy de Hiérusalem,
(jui la luy avoit enlevée durant ses fiançailles, avoit esté obligé de
quitter à cause de la parenté qui esloil entre eux; de la(|uelle Hugues
n'eut aucune postérité ^
' Carhd. S. Sepulc. 11° (5o, p. i'20-ia3. ' Cod.dijilomnt. L I, n° If], p. ig.".
- Cfirtul. S. Sepuk. n°' ."17, (Ji , (i5. ' Willelinus Tyr. 1. \IX. c. iv, xxi, xxii.
' Cai-lul. S. Sepulc. 11° G.J . p. i33, i35. — Lignages d'oulre-mer. e. vi. xvi; vui,
" Cartxil. S. Sepuk. 11° '53. p. 19.9. xxvih.
'' Coll. diplomiit. t. I. 11° 171. p. -2 13. ' Willelnius Tyr. I. XIX, c. iv. — Li-
.2)/|. fpidges d'outre-mei; \oc. cil.
M.
sr,'! LES famim.es DOUTRE-MER.
BvuDOiiiiN, surnomini^ de Mimhel [Mirebel, Mirbolj, (311 un titre de
l'an 1167', parce que dans l'Iiéritaj^e ])aternel il eut cette place en
partage, et de Rame par Guillaume de Tyr- [ainsi que dans plusieurs
actes, dont le [ilus ancien est du 18 avril 1 17^^], parce qu'il succéda
à son frère en cette seigneurie, ayant appris que Guy de Lusignan avoil
esté couronné roy \ il ne voulut pas luy faire hommage, mais re"mit
ses terres entre les mains de son fds, qui le fit au roy;
I Le rnl ne reçut pas riioinmaMe du jeune homme; alors le père recommanda
son fi(>r au roi jusqu'à ce ipie son lils fut en àjje, et confia celui-ci à Balian.
son frère. |
Et luy se letira vers le pi'ince d'Antioclie. Il passoit pour le plus
vaillant chevalier de son temps et estoit en cette réputation auprès
de Saladin. 11 espousa Hichent ■' ou Richilde . fille de Guermond ,
seigneur de Bessan, au droit de laquelle il devhit seigneur de ce
chasteau, suivant le Lignage d'outre-nier. De ce mariage naquirent
Thomas ddhelin, décédé sans enfans, après Tannée 1181 ", en laquelle
il souscrit un litre" avec son père**; Eschive, femme d'Aimery, roy de
Cypre'-', et Estéfénie, mariée à Amauiy, vicomte de Naples. Baudouin
fait mention de ces filles en un titre de Tan 1176'", au cartulaire de
Manosque.
' Cartiil. Manosc. — Cad. iliplumiil. I. I ,
11° 171 . [i- ai 3 , -aii.
■' Willnlmus Tyr. L MI. r. \ui ; I. \1\ ,
c. .\xv[; 1. Wll. r. xiii, xiv ; 1. MX. c. iv :
1. XXI, c. i-x\ir. vxix; I. XXII, c vi, xvi.
\xvn.
' Cad. dij)hnwl. l. I , n° aoi, j). -ihh.
" llisl. iiiilll. des guerres saintes. — Con-
liiiuat. de Iniill. ilo Tyr, en français. — Mai--
tène, Aiiijjl. coll. 1. V, col. Sg'i , Tk)!). —
Hist. des llniisndes , l. il, p. 3?. 34.
'■ Willflnius Tyr. I. IXX, c. iv. — Li-
gnages d'untre-mer, c. VI, \ui. i\. — Cod.
diplomal. t. I, n° 171, p. ai 3.
" Ici ces trois mots, après l'aimce 1 181 ,
ont élé billes par Du Canjre.
' Carfiil. Manosc.
* Raiidouin de Rame, du consentemenl
de son frère Balian et de son fils Thomas .
conllrme la vente d'un casai faile à l'Hôpital
de .lérusalem par Ihigues de Flandre, qui
le tenait en lief de lui. (Cod. diplomal. ann.
1 1 S 1 . t. J , n° 2 , p. 283 .) Nous croyons que
c'est ce même diplôme que Du Gange avait
vu dans le Cartulaire de Manosque.
" Continuât, de Guill. de Tyr. 1. XXVI,
c. XXI. p. 208 et note 6.
'" Cod. diplomal. t. I, n° th. p. (il.
LES SEIGNEURS D'IBELI.N ET DE UAME. 365
I Devonii vciil', Baiulouiii de Rame épousa Elisabolh ou Isabelle', lilli' de
Jean de Gothnian, veuve alors de Hugues de Césarée. il la iKinuiie dan-- un
diplôme de i i y.)-. |
L'hisloii-c maïuisciile des gueri'es saintes dil ([u'il es|)()iisa la lille du
connestable de Tripoli.
[Nous n'avons |)as Iroiivé ce fait énoncé dans la continuation de l'histoire de
GuUlaunie de Tyr; mais nous apprenons par le cha[)itre du Lignage cité plus
haut, que Baudouin épousa en troisièmes noces Marie, iille de Pierre, sei-
gneur de Baruth, lacpielle eut ensuite deux autre maris. Guillaume de 'I a-
harie et Girard de Hani, connétable de Tii|ioli.
Le château de Mirebel , ipii avait été le premier apanage de Baudouin d'Ibelin ,
fut pris par Saphadin en i 187 ^ Le titre de seigneur de Rame fut donné plus
tard à Jea\ d'Ibelin, seigneur de Joppé et d'Ascalon, dont nous avons parlé
plus haut. Quant à la seigneurie d'Ibelin , elle devint, après la mori de Tlninias .
le partage de
Balian II, son oncle", troisième lils de Balian le Français (dont nous parle-
rons plus en détail dans les seigneurs de Naples). Balian II, dit le Livre des
assises rédigé par Jean d'Ibelin, son petit-fds, mourut r^le dernier cbrestien
saisi et tenant d'Ibelin. ■«
H semblerait résulter de ces paroles que Balian II, au niomenl de sa ukuI.
é'tait encore possesseur d'Ibelin : cependant le château fut pris et brûlé par
Saphadin en 1 1 87 •', et Balian II ne mourut pas avant 1193, puisque en cette
année il souscrit un diplôme du roi Henri de Jérusalem'^. Il faut donc expli-
quer ainsi la phrase du Livre des assises : Balian II fut le dernier baron chré-
tien qui tint Ibelin, el à sa mort personne ne )iut lui succéder dans cette sei-
p-neurie, qui était au pouvoir des infidèles.
II ])ara!t, par le même texte des assises, (pi'Ibelin fut reconquis au teuqis de
' Lignages d'niilrc-mcr, c. i\, éd. Beu- p. 109. — Lignages iV outre-mer, c. vui,
jrnot. édit. Beugiiot. — Voir Les Comtes de Jnphe,
■ Cod. diplomat. t. 1, II" 5;, p. 58. addition à Jean d'Ibelin.
' Rad. Coggesh. Ampliss. coUect. t. V. ' Rad. Coggesli. AnipL collect. t, V. col.
col. 559 e, 5(Jo a. 559 c, d.
* Beugnot, Assises de Jénis. t. I, c. lxv. " Cod. diplomat. t. I, n" lyS, p. aïO.
.■506 LES FAMILLES DOLTUE-MER.
Gautier (h Gosarée, ('poii\ de Marguerite, fille de Baliaii II, mais seuiemeul
a|)rès la mort du fils aîné de Balian II, Jean le Vieux, seigneur de Baruth, dé-
ridé en 130/1: car cette seigneurie lui aurait dès lors appartenu sans conlc^-
lation. Marguerite rerpiit la seigneurie d'ibclin contre son neveu Balian Ili.
fils de Jean d'Ifielin le Vieux. En vertu de la coutume du royaume de Jérusa-
lem, le droit de représentation ne fut pas admis en cette circonstance, |)arce
(]u'il y avait eu interruption dans la possession: et la seigneurie fut adjugée
à Marguerite comme directe héritière de celui qui l'avait possédée en dernier
lil'U '.|
Le seigneur dlbelin'- avoit cour, coin ou moniioie et justice, et il y
avoil à Iheliii cour de liourgeoisie et justice.
[\ous n'avons truuvi' i|u"un seul vicomte d'ibelin. I'aleikl, (jui signe un
acte-' de Hugues dlbelin. seigneur de Rame (1 i58).]
Ou donne à la taïuille d'Ibeliu qui se retira eu Cy[)i'e, pour armes,
d'aztir à une Jasce d'or''. Mais cela ne s'accorde pas avec le sire de
Joinville, qui donne pour armes au comte de Japhe de son temps et
qui esioil de la maison dlbelin^, comme je fay l'ait voir, une croix
juitlce.
[On peut voir (juelie fut la puissance et pres(pie la souveraineté de la maison
d'ibelin en Chvpre, pendant les deux premiers tiers du xiii' siècle, dans le dis-
cours de Jacques dlbelin'', proiionc(' en 1271 en faveur des privilèges des
seigneurs contre les prétentions du roi Hugues 111.]
La maison d'ibelin passa du royaume de Hiérusalem en celuy de
Cypre. où elle posséda les premières dignités'^. Les seigneurs de ce
nom tii'cnt bastir et londèrenl à Nicossie le monastère de Saint-Domi-
' \o]ez Les Scigimirs de Naples, de Hidiitli * .loinviile.p. 97, édit. Du (Jange.
el. de Itame{d'Arf:iir cl de Jnplic]. " Assises de Jérus. t. Il, p. h?)0-h'ih et
■ Labbe, Assises de Jêrus. p. 552; Beu- iiole c
oiiot, t. I, c. ccLw. p. àig. ' Il caval. Loredan. De' re Liisiguani ,
^ Cartul. S.Sej}i(k. n° un. [>. i3o. I. 111, p. i55: traduction française, t. I,
' La Cliiesa . Joëlle jiori di hlnsoneriu. p. 173.
LES SEIGNEURS D'IBELIN ET DE lUME. • 367
nique, où ils ('•ieureiil leur sépulture. C'esloit eu cette éolise ' (|iu' ré-
sidoit le patriarche de Hiérusaiem depuis la ])erte de ce i'o\auiue. (Julre
les seigneurs de cette famille dont il est parlé dans les tables généalo-
giques, qui ont estably leur domaine en Cypre, il s'en rencontre en-
core (piel([ues autres dans l'Iiistoire et dans les titres.
|Nous les présenlerons, aillant que possible, dans l'ordre chronologique .-1
nous y joindrons plusieurs de ceux qui sont nommés dans les généalogies en y
ajoutant (pielques indications cpii les feront mieux connaître, détermineront
répo(pie où ils ont vécu, et serviront à distinguer certains personnages du
même nom.
Philippe u'Iiîklin, frère de .lean d'Ibelin le Vieux, sire de Barulli . et [)ère de
Jean d'Ibelin, comte de Joppé, le rédacteur des assises.
En 1 •307 - il fut un des seigneurs qui conclurent le mariage du roi Hugues 1"
avec Alix, fille de la reine Isabelle et du comte Henri de Champagne. En 1 y 1 o
il fut laissé avec Garnier l'Alman et quelques autres chevaliers à la garde de
la ville d'Acre^ pendant le couronnement du roi Jean de Brienne à Tyr. C'est
lui dont on voit le nom parmi les témoins d'un acte de ce prince en faveur du
Sainl-Sépuhre * (1" juillet l'iti). En 1217, il se rendit avec son frère, le
sire de Baruth, et beaucoup d'autres seigneurs, à l'assemblée convoquée pour
une croisade =* par André, roi de Hongrie, et Boémond IV le Borgne, prince
d'Antioche. La même année, en octobre, il fonde dans l'église de Nicosie*^ un
service annuel pour sa mère Marie Comnène. Des lettres de la reine Alix , de
dillet 1918', nous apprennent qu'à cette époque d était déjà baile de Chypre ,
lignite à laquelle l'avait nommé cette princesse sa nièce, alors veuve de Hu-
gues I", roi de Chypre , pendant la minorité de son fils Henri. En 1 2 2 a . il fut
maintenu dans la hailie du royaume par les seigneurs ^ malgré les réclamations
' ÈLde\Ais\gi\an.Hist.dc Ciii)>e,[^.5û. ' De Mas- Latrie. Ilistoiie ik Chypre,
- Maiime, Tliesam: aiiecdni. t. I . col. 806, t. III, p. O08 , G09.
^07. ' De Mas -Latrie, Histoire de Chypre,
' Continuât, (le Guili. de Tyr, 1. WXI. l H- |). 3f). — Continuateur de Guii-
e. I, p. 3]. 2. lauine Je Tyr, 1. XXXll, c. xxi, p. .36o,
" Cnrtnl. S. Sepulc. n" 1 65 , p. 269. 36 1 .
- Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXI. ' Cmitinual. de Guill. de Tyr, c. xxi,
c. X, p. 322. P- 36i, 362.
.168 I.KS FAMILLES !)()( TliE-MER.
d'Alix; el [)ar iiiir IcUrf du i (i IV'vrier t ^-aG ', h pape Iloiioriiis III lui rocoiii-
inandail do Lien remplir ses fonctions de baile pour l'inlérêl du jeune roi d
du royaume : il les conserva |us(|u'à sa mort.
Philippe d'Ibelin mourut'- dans l'été de i ayîS. Une bulle de Grégoire IX, du
'i noni même année, le mentionne comme défunt, il avait épousé^ Alix de
\lonl])éllar(l, encore vivante en i 2/1 Zi, et dont il eut Marie et Jeaiv d'Ibelin, du-
(lui'i nous avons parlé lonjjuement à l'article des comtes de Japlie et d'Ascalon.
HuGLEs D"liii;i,iN, troisième lils de Jean le Vieux, sire de Baruth", fut remis
par son iière comme otage à Frédéric II, en 1228, avec son frère aîné Balian.
On \oit son nom dans diflerents actes de i233'', 128/1, 1287. Celui-ci est le
dernier qu'il ait souscrit. Il ne vécut peut-être pas beaucoup au delà; il mourut
>ans héritiers ''.
Baidouin i)'Ibeli.\ '. deuxième bis de Jean, sire de Baruih, frère du [)récé-
dent. Son nom paraît dans divers actes de 1288 à 12^47. Dans le plus ancien,
du 2 décembre l2 88^t|ui est un traité d'alliance entre les Cypriotes et les
(iénois, il est mentionné avec son père et ses frères Balian e( Hugues. Il sous-
crit deux actes du roi Henri I"". de juillet et août 128/1. également avec son
père et ses d(;ux mêmes frères: un acte du même roi (octobre 1287) '", avec
MH\ frère Hugues seulement. Leur frère Jean " (jui fut, à la mort de son père,
seigneur d'Arsur, n'est |)oint nommé dans ces actes; ce qui fait présumer qu'il
était plus jeune et n'était (|ue le quatrième fils, par l'âge, de Jean le Vieux,
seip-neur de Baruih, après Balian, Baudouin et Hugues. En 19/16, Baudouin
d'Ibelin'-. séni'chal de Chypre, fut envoyé avec huit galères par le roi Henri
' Dp Miis-Latrie, Hist. iln Chyitrv , l. Il, y. .")(.: I. III. p. 638. (iSy. — Coil diplom.
1). /18. : I- ' • "" 1 1 'I • P- 1 ''^•
- Continuai, de Guill. (le Tyr, 1. XXXII. ' Liyiiancs d'oiilrr-nu-r. <■. m. I.ahlie :
c. \\\. p. 3(Jo. — Marin. Saniil. L III. c. x. c. \ni. lleugnol.
p, .j 1 ] . — I)^. Mas-Latrie . Hixl. ilr Clnjpi-e , ' Gi'iiàilogie des Ibclin , labl. A.
I. III, p. 6-25. ' f'c Mas-LaUie. ///.(/. de CJiHjne. I. II.
■ Cod. diplomiit. l. I. 11" I '1 , p. -2t)-î. p. .')().
— Lignages d'oiilre-iiicr, c. xiii, édit. Beu- ' De Mas-Latrie. Ilisl. de C/itij/ie. t. III,
onot. — De Mas-Lalrie. Histoire de Cliij- p. 638,6.39.
lire, t. III, p. 6i4. 6/1.5. et noie 7 de la '° Cod. diplomnl. I. 1. n 110. p. 118.
pape 6/ii. " \oiv Les Seignevrs d'Arsur el hGéncii-
" Continuai, de Cnill. de T\r. I. XWII. higic des IhcUn , laid. 15.
c. 11, p. 3G7. '■ Continuai, de (luill. de Tyr. I. X.X.\111.
' De Mas-Laine. Ilist. de IJuipre. I. 11. c. Lx.p. 433.
LES SEIGNEURS DIBEI.IN ET DE RAME. 369
lui secours d'Ascaloii. serré de ])rès par les Turcs, et leur fil lever h' siét^e. Il
souscrivit, comme sénéchal '. un acte de ce prince, de i g/iy. Il se trouvait avec
son frère Gui à la bataille de la Mansoure - (i a'jcS), et tous deu\ y furent faits
j)risonniers. Il fut père de
Philippe^, connétable de Chypre, qui est témoin d'un acte du roi Hujjues III '
(novembre i^Gq) et est mentionné dans un acte de Hugues de Revel, grand
maître de l'Hôpital, comme fds de feu IJaudouin d'Ibelin (•! juin i\>.'ji): à
cette époque il n'était pas encore connétable.
Jacques d'Ibelln", petit-fils de ce Philippe, était liLs de Balian d'Ii)elin, prince
de Galilée et d'Alix de Lusignan, fille du roi Hugues III. Il est nommé, dans
le Lignage d'outre-mer-', à l'aiticle des rois de Gliypre. Une lettre de .sa mère
au roi d'Aragon , Jaccpies II , son beau-frère '', du mardi i 8 mai i 3 i 6 ou l'i-m ,
le nomme .laques, et en parle connue d'un très-jeune enfant, ipii envoie -cent
iuille salulsî) au roi d'Aragon son oncle. C'est donc bien à tort ' que l'on a pris
cet enfant , à peine né en 1 3 1 o ou i 3 i 5 , j)Our le Jacques d'Icki.in qui , en l '^ 7 i ,
parla devant le prince Edouard d'Angleterre et le roi Hugues IIP, pour sou-
tenir les droits des barons de Chypre et prétendit (pi'ils n'étaient pas tenus de
faire le service, s'ils ne le voulaient bien, hors du rouuune. 11 avait souscrit en
novembre 1 260' un acte de Hugues III, comme honuue du roi. C'est lui vrai-
semblablement qui rédigea le Livre de jurisprudence féodale publié dans le re-
cueil des Assises de Jérusalem '". (Quoique à la rigueur cet ouvrage puisse appar-
tenir à Jacques d'Ibelin, né vers 1 3 1 5 , cependant la nature et la gravité du
sujet doit plutôt le faire attribuer à Fauteur de la remontrance de 1271. Le
premier Jacques d'Ibelin ne paraît pas dans les tableau.x généalogiques de la
famille, et rien ne peut nous faire conjecturer à quelle branche des Ibelin on
pourrait le rattacher.
Gm d'Ibelin , connétable de Chypre", cinquième fils de Jean d'Ibelin le\ ieux.
' I^abbe, Alliance chronolog.l. II, p. 65(j.
" Joiiiville. édit. Du Gange, p. 5-2, Gy.
68.71.
^ Ligiwijcs d'otitre-iiier. c. vi. p. 878 .
'i3i, édit. Lcilibc.
' Cofl. ilijiloinal. I. 1, 11° 1^8. p. iSç):
11° ib-2. [). i()h, if)â. 535. — Gênéal. des
Ibelin, taljl. A.
' Lignages d'unlic-iiici, e.n . p.3til.Aî!G.
éflit. Labijf. — Généahg. des Ibelin, tabl. A.
" f)e Mas-Latrie, llisl. de Clujpre , t. lil,
[I. 6ç)C) et Ilot. 3.4.
' Assises de Jenis. t. I, p. 453, note n.
— Hisl. lillrr. de la France , t. XXI, p. 457.
' Assis, de Jérus. t. H, p. 43u, /!3/i.
' Cad. diplumat. t. 1, n" 1/18, p. i8i|.
'" Assises de Jerxs. l. t, p. 453 et suiv.
" (Jéncalng. des Ibelin , tfibl. G.
.•{70 ■ LKS FAMILLES DOUTUE-MEU.
seigneur de Biinith, fut témoin de deux actes du roi Henri 1" ' (décend)re i-ioij
et 1967). C'est lui probablement qui est nommé dans une lettre du pape
Alexandre IV- (1^1 mai ia55) comme étant un des ex(''ruteurs leslamenlaires
de CQ roi.
lÎAiJDOLiN n'JBKLn , fils du précédent, mourui jeune. Henri H, roi de Chypre,
son neveu, fonda à Sainte-Sophie de Nicosie^ (janvier 1 aSfi ) une messe quo-
tidienne pour le repos de son âme. Dans cet acte il l'ajjpelle connétable des
rois de .Jérusalem et de Chypre. C'est lui peut-être ' qui en 1277 avait tué Ni-
colas de Césarée pour venger la mort de son frère .Jean tué par Nicolas.
S'il est le même, le Jean d'Ibelin, dont il vengea la mort, serait égalemeni
fils de Gui d'Ibelin le connétable. Baudouin et Jean seraient ces deux seigneurs
indiqués dans la généalogie des Ihelin ^ avec Airaeri , un de leurs frères, comme
('■tant fous trois décédés jeunes et sans postérité.
Balian d'Ibelin, leur frère aîné'', sénéchal de Chypre, fut témoin de l'acte
de laSG^ par lequel le roi Henri II fondait une messe quotidienne jiour son
oncle Baudouin. Du Cange, dans son troisième tableau généalogique des Ibelin,
renvoie pour ce seigneur à Loredan, 1. IV, p. 999, mais c'est par erreur. Il
n'est point l'ail mention en cet endroit de Balian d'Ibelin. Le sénéchal était
alors Philippe d'Ibelin ^ frère des précédents, et, par conséquent, comme eux,
oncle du roi Henri II, par leur sœur Isabelle, femme du roi Hugues III.
Nommé par son neveu baile du royaume de Jérusalem en 1286 °, il devint
sénéchal de Ji'rusalem et de Chypre, après son frère Balian. Il l'était déjà en
i3o.i'". Dans le grand différend qui s'éleva entre le roi Henri II et son frère
Amauri, il resta constamment attaché au parti du roi. Son nom paraît dans
plusieurs accords entre Henri II et Amauri(mai i3o6)"; entre la reine mère
Isabelle et Gui son fils i-, connétable du royaume ( 1 3 juin 1 3 1 0 ); entre les rois
' De Mas-Lnti-ie, Hist. de C.hijprr , t. III. ■"■ Généalog.des Ibelin, lah]. C.
p.(;43. — Lnhhe, Alliance chi-imologifiiic , elc. " Génénhg. des Ibelin. labi. C.
I. Il, \^. 656. ' De Mas-Lalrie, t. III, p. 670.
' De Mas-Laliio, HIsl. de Chi/pre. 1. III. ' Génénhg. des Ibelin, tabl. C.
p. 65j. ' Marin. Sanut. 1. III, part. XII, c. xix.
' De Mas-Latrie, /to. f/e C%//e, t. III, '" Loredan. 1. IV, p. 206; traduction
p. 669 et note 1, p. 670. française, t. I. p. 'j-iS. — De Mas-Latrie.
" Continuât, de Guiil. de ïyr. I. WXIV, I. II. ji. i36.
c. XXXIV. p. '179. — Voir Les Soigneurs de '■' De Mas-Lalrie. t. II, p. 10a.
Césarée. ' De Mas-Latrie, t. II, p. 112.
LES SEIGNEURS DIBELIN ET DE UAME. ' 371
de Chypre et d'Arménie', sur les conditions du relour de Henri li en Chypre
(4 août tSio); lui-même devait rester en otafje auprès du roi d'Arménie; il
rentra en Chypre deux mois après le retour du roi'-.
11 écrit deu\ lettres au roi d'Aragon •\ Jacques 11 ( 3 i janvier i 3 i A (? ). 8 oc-
tobre I 3 1 5 (?). Il est nommé, dans une lettre de François des Forii ' au même
roi d'Aragon (29 mai i3i6). peu de_ temps après cju'il avait marié sa fdie
Isabelle-' à Fernand de Majorque. 11 mourut en i3i8 (î)*^.
Gautier d'Ibelin '' souscrit deux actes de Jean d'ibelin, comte de Joppé et
d'Ascalon, en qualité de maréchal de Jop[>é (janvier et 2 février 1266). Le
même, peut-être, mais sans qualification ■\ souscrit, comme liomme du roi,
un acte du roi Hugues 111, de novembre 1269. Nous ne pouvons dire à quelle
branche de la famille il appartenait.
Baldolin d'Ibelin", fils de Jean d'ibelin et d'Isabelle, est-il celui qui figure
comme témoin dans un traité de commerce avec les Vénitiens '" en date du 3 juin
i3o6('?), et le même qui fut donné comme otage au roi d'Arménie", pour
assurer le retour du roi Henri II à Chypre 1
Balian d'Ibelin'-, prince de Galilée, seigneur de Tabarie, |)ère du jeune
Jacques d'ibelin, dont nous avons parlé précédemment, est nommé dans
le traité de commerce avec Venise'^ (3 juin i3o6) et dans un accord'*
entre le roi Henri II et le prince Amauri son frère dont il était zélé par-
tisan'^. Ce n'est pas sans doute le même Balian d'ibelin qui fui témoin
(i'un premier accord entre ces deux prinCes '" (mai i3o6): il y est nommé
sans qualification avec le surnom de Malguarnito , et parmi des person-
nages qui sont cités dans l'histoire ''' comme inviolablement attachés à la for-
' De Mas-Lalrie. Hint. de Chypre, t. II, '° De MasLalrie, f. II, p. 100.
p. 11/t et note G. " De Mas-Latrie, t. II, p. ni.
* Loredan. i, V. p. 977: Iratl. franr. l. I. " Gihu'alog. des Ibelin, tabi. A.
p. :^o6. " De Mas-Latrie, t. Il, p. 10?,.
' De Mas-Lalrie. t. III, p. Gçi'i-GgC. " De Mas-Latrie, t. il, p. nu. i36 et
' De Mas-Latrie, p. 7o5. note i3.
^ De Mas-Latrie, p. 706. '' Loredan. I. IV, p. 2116; trad. franc.
' Loredan. I. V, p. o8(i: trad. liarii;. (.1. t. I . p. -.îtii ; L V, p. a 58; Irad. franc, t. I,
ji. 3i6. p. al^r>; 1. V, p. '270; trad. fraii(,-. t. I,
' Codicc diplonidt. l. I, n" laS. i3o. p. -igS.
p. 153, i55. '" De Mas-Latrie, t. 11, p. 102.
' Cod. diploiiKit. n° i/icS,p. 189. " Loredan. 1. IV, p. -219; trad. liamj.
Gi'iu'diog. de;: Ilieliii . taLI. .■\. l. 1. [). s!)-),.
372 LES FAMILLES DOIiTP.L-MEn.
lune du roi Henri II. lisl-œ Balinn, lils do riiilij)|)c d'ibelin, sénéchal de
Chypre \ conlro leriuel se forme une conspiralion - ainsi que contre le roi
et plusieurs nulr(\s seigneurs allachés à sa personne (i3i i )".' Du Canjj'e"' ren-
voie à tort pour ce personnage à l'autorili' de Lorédan (1. \', p. ayo); dans
ce dernier passage, il est évidenunent (picslion de Balian d'Ibclin, prince de
(lalilée.
Hugues d'ihelin ', qui souscrit le traité de commerce avec Venise (i3oC ),
est peut-èlre le i'rère de Balian d'ihelin, ])riuce de Galilée-'. C'est lui proha-
hlemenl ipii était entré dans le parti d'Amauri contre le roi Henri II, et qui.
en 1 3 1 o , après la mort d'Amauri ", vint avec plusieurs seigneurs faire ses sou-
missions et prêter serment au roi entre les mains de la reine mère. Parmi ces
seigneurs l'histoire nounne
Philippe et Jean d'Ibelin, frères. Seraienl-ce les deux fils de Balian d'ihelin '
et de Marguerite, fille de Haymond, vicomte de Tripoli ?
Ce Philippe parait être celui que Lorédan appelle Philippe le Jeune, par
opposition avec Philippe d'ihelin le sénéchal. Après avoir prêté serment à la
reine mère, il n'osa im])lorer lui-même son pardon auprès du roi *, qui, pré-
cédemment, l'avait comblé de bienfaits. Ce prince d'abord le condamna à mort,
puis se contenta de le faire enfermer dans une prison.
Par un accord entre les rois de Chypre et d'Arménie, sur les conditions du
retour du roi Henri II, en Chypre', il fut arrêté, article 8, que le roi ferait
tout son possible pour marier la veuve de Gli d'Ibehn et sa fille avec les fils
du seigneur de Tyr (défunt Amauri son frère), comme la chose avait été con-
venue entre eux de leur vivant. Cet article ne se trouve pas dans Lorédan '".
qui a reproduit toutes les autres conditions du traité, à peu près comme elles
sont exprimées dans Amadi et Florio Buslroni.
On ne sait" s'il est ici question de Gui d'ihelin, nommé aussi Baliaii par
' Gènéalog. des Ihelin, labl. (1. ' Gcnéalog. des Ihelin, labl. A.
' Lorcilaii. \. V, p. -179 ; trail. iVanr. 1.1, " Lorédan. 1. V, ]). 376 , 277 ; trad. trarir.
1>. 3o8. '■ I ■ p- -JijS. 3o6.
" Génènlog.dex Ihelin, \.ah\.C. " Extrait tl'Amaili. — De Mas-Latrie.
* De Mas-Lnlrie, Hisl. de Chijpre , t. II. llUt. de Cliijpre , t. II, p. ii4, ii5.
p. , o3. '" Lorédan. i. V, p. -(fio, aCa ; trad. franc.
■■ Génénlnn-. de.s Ihelin, Inlil. \. l. l,]). :!88, 289.
' Lorédan. 1. V. p. 2.)8; Irad. i'ranr. I. L " De Mas-Latrie, Uist.de Chypre. \^. 1 i5.
p. aSû. "Ole 2.
LES SEIGNEURS D'IBELIN ET DE RAME. ' 373
Lorétlan K dont la fille Alix épousa le prince Hugues- (depuis Hugues IV. roi de
Chypre), ou de Gui, uouiuié aussi (luiottis. iils de Jean d'ibelin'. rédacteur
des Assises, dont nous avons parlé précédemnienL ' : iM. de Mas-Lalrie pen-
clierait plulôt pour cetle dernière supposition.]
Guy d'Ibelb', lieuteiiaiil du séneschal de Gypre, lefiuol vivoit eu Tau
l'd-jlx [fut élu en celte année ^ pour présider la haute cour où Hu-
gues [IV] de Lusignan, connétable de Chypre, demanda et obtint la
couroinie |. En un roUe de la chambre des comptes de Paris, intitulé
Coinpotus hospilii (loi)iiiii régis ad lermimim Candelosœ, anno 1-288, il esl
parié de Guy d'Ibelin ]iarmy les oentilshommes qui furent faits cheva-
liers par le roy à Melun. à la feste de Noël.
[Nous ne pouvons dire si ce Gui d'Ibelin est le même ([ue le lieutenant du
sénéchal de 1 3 a A . ni si ce dernier est Gui d'Ibelin le beau-père de Hugues IV ''
(ce qui est assez probable, quoique rien dans le récit ne fasse soupçonner la
parenté de ces deux personnes), ou bien Gui, fils du rédacteur des Assises
(mais ce dernier mourut au plus tard en cette année iSa/i), ou enfin Gui,
cousin du beau-père de Hugues IV, fils de Philippe d'Ibelin le sénéchal. |
Sire Jean d'Ibelin fut présent avec les autres barons du royaume de
Gypre" à Tassinat du douaire de Marie de Bourbon, femme de Guy,
fds aisné de Hugues IV, roy de Gypre, l'an i33o.
[C'est peut-être le Jean d'Ibelin, frère de Philippe le Jeune S dont nous
avons parlé à la page précédente.]
Guy d'Ibelin, séneschal de Gypre [qui est peut-être le même que le
lieutenant du sénéchal de 1826], souscrivit avec les autres barons
' Lorednn. 1. V. Documents relatifs à la snccessiliitité. I. Il,
- Géiiciiloo-. (les Ibelin, labl. C. c. xviii, p. i-jo, h-2i.
' Généalog. des Ibelin, \a\)\.T). "^ Gcnéalog. des Ibelin, lah\.C
' Voir Les Comtes de Japhe et d'Ascalon. ' Titres orig-inaux. — De Mas-I-,alrie,
* Assises de Jénis. — Labbe, p. 54a. — ///*/. de Uiijpre , t. II, p. lO/i.
I.a Thauiiiassiine. p. Sog. — Beugnot, ° Gcuéaloff. des Ibelin, tah\. A.
374 LES FA M IF, LES D'OUTRE-MER.
(lu iiiriiio loyauiiio ]a ratification du contrai do mariage d(; Gn\ et d(,'
Mai'ie à Nicossio, l'an i.')3o'.
I II V rsl a|i])ri('' wti!jiii/icu!< vir, qnalificafioii i|ui convenait Ijien au beau-
pcrc du roi. idiniiR- il est proljable (|u'il Irlail on clieL Par un acte de i3y().
1 o mai '-. il ('lahlit dans l'éjjlisc de Nicosie cin(| assises ou londations de prêtres,
dont le payement était assuré sur les rentes (pi'il avait reçues du roi Hugues i\
à Sivouri (i ooo besants, ce qui faisait aoo besants par an ])0ur chaque prêtre ).
se réservant pour lui et ses héritiers le droit de nomination et de patronage
sur les cin(] préircs cbar;;(''s du service religieux.
Un acte du roi Pierre I"^ (i 6 août i 36o) mentionne un Gui d'ibelin . évècjue
de !N(''mosie (Limassol): nous avons expliqué plus haut, [)age 33/i, [)our(juoi,
malgré cette autorité, nous penchons à croire que cet évêque, qui couronna
Pierre 1" du vivant de son père, en i358, s'appelait jilulôl Gui de Giblet.
On voit un Jean dlbchii. s('ni''chal du royaume de Jérusalem, dans un acte
du .1 mars i3G3 ^ où Pierre 1" conlirme aux Génois les privilèges (jue leur
avait accordé's le roi Honri 1". 1
l'iiilippes d'ibelin vivoil en 1 an iByi. Il est parlé de luy en l'his-
toire du cavalier Loredano\ | C'est le même personnage que le suivant.]
Pliilippes d'ibelin, seigneur d'Azot'\ (jui est une place forte entre
Ascalon et .lapbe, dite Azolitur. paroist en un titre de Fan i368.
' Titres orioiiiaux. — De Mns-l,ntric. ' De Mns-Eatrie, Hisl. de Chi/pre, I. II.
t. fl. ji. iG-i. p. 'ïig.
" De Mas-L;i(fie. flisl. de fdii/pre. I. lli . I.oreilyn. i. \III, p. 'l'io: U'nd. liane.
p. 7-23. 'J9.5. t. Il, p. 20. — Voir Les Seigneurs de Tijr.
' De Mas-I.iilrie. llisl. de CInjpie . l. Il . " Titres originaux.
]). a-^ 'i--îoo. ' Jacoijus de Vilriaco. i. I . c. \li.
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380 • LES FAMILLES !)()UTUE-MER.
LES COMTES DE LAODICEE.
Wiiieinar', origiiiain' du comté de Boulogne sur la iiiei', s estant
t'ait cliel" de plusieurs capitaines de vaisseaux de Hollande, de Flandre,
de Frise et autres provinces voisines, après avoir couru la mer en qua-
lité de pirate, l'espace de sept on huit ans, arriva en la teri-e sainte -
au temps que les François y estoient nouvellement venus; et, s'estanl
|oint à eux en la ville de Tarse ■\ il entreprit le siège de la ville de Lao-
dicée, qui estoit la seule ville de la Syrie qui estoit possédée par les
Grecs, ainsy que veut Guillaume de Tyr; mais Albert d'Aix" écrit plus
probablement qu'elle estoit tenue par les Turcs et les Sarrazins. Tant
y a que Winemar, l'ayant emportée, la garda peu de temps, ayant esté
fait prisonniei- parles Tnrcoples et les troupes de l'empereur Alexis, qui
s'emparèrent de la place et tuèrent plusieurs des siens. L'histoire est
assez confuse en cet endroit, car Guillaume de Tyr semble dire qu'il ne
la prit pas, mais que les babitans se tlonnèrent àGodefroy de Bouillon,
(pii relira d'eux Winemar et le mit en liberté. Albert d'Aix dit le con-
traire formellement, et ajoute ijue Winemar et ses compagnons mirent
la place en la puissance du comte de Saint-Gilles, (jui la restitua à
l'empereur, suivant les conventions que les nostres avoient avec luy. Ge
(jui s'accorde avec ce qu'Anne Gomnène^ écrit, que ce comte la remit
à Andronique Tzintziluces, envoyé par l'enqiereur à cet effet.
Winemai' estoit natif du comté de Boulogne, et vassal du comte Eus-
tache, père de Godefroy de Bouillon, au ra])port des historiens de ce
' Aibertus Atjuensis, 1. m, c. \iv;l. \L ' Albcrtus Aquensis, I. IlL c. lix. —
c. Lv. Wilieinius Tyr. I. VII, c. xvi.
" Willelmus Tyrensis. I. III, c. xxiii; " Albeikis Aquensis, I. VI, n. lv.
I. VII, c. x\i. * Anne Comnène, 1. M, p.Sat).
rc
LES COMTES DE LAODICÉE. ' 381
temps-là'. Or je trouve deux Wincmar en celte contrée, (|ui \ivuieHl
lorsque les nostres entreprirent la conqueste de la lerre sainle. Le
premier est Winemar, surnommé Grasse-Vache, dans un lilic di' Ma-
nassès-, comte de Guines. L(! second est Wincmar, cliastellain ilc Gaiid.
qui espousa Gisle, fdle de Baudouin 1'', comte de Guines. Je doute (pu-
ce cliastellain' soit ce Winemar qui s'achemina en la terre sainte,
parce ({u'il paroist qu'il estoit en Flandres dans les années i ogfj , 1097
et 1101, et encore depuis; auquel temps le premier estoit outre mer.
Guibert et Orderic Vital ' disent que dans l'armée navale (pii vint
avec Winemar estoit Edj][ai', fils d'Edouard, roy des Danois, qui avoit
esté esleu roy d'Angleterre après la mort d'Harold, avec plusieurs An-
glois, (]ui abordèrent au nombre de vingt mille hommes en la terre
sainte pour y visiter le saint sepulchre de Nostre Seigneur, et (ju'estant
descendus à Laodicée, les habitans les receurent et se mirent en la pro-
tection d'Edgar, (|ui, après l'avoir gardée «juolque temj)s, la mit entrt
les mains de Robeit. duc de Normandie; lecjuel estant allé en Hiéru-
salem, y laissa garnison. Cependant les Grecs, estant venus assiéger 1;
place, l'emportèrent à la laveur des habitans.
Quoy ([u'il en soit, Boëmond^ ne pouvant soufîrir que Laodicée eust
esté remise au pouvoir des Grecs, entreprit de l'assiéger, contre la vo-
lonté des princes, (jui l'obligèrent de lever le siège; ensuite de quoy le
comte de Saint-Gilles entra dans la place et y fit arborer son étendart.
Mais, durant la prison de Boëmond ^ Tancrède, son neveu, l'enleva aux
Grecs et la remit entre les mains de son oncle, après (pi'il eust esté mis
en liberté; lequel luy en bailla rescompense [an 1 io3 ou 1 lo/i].
Cependant Alexis, sur l'avis qu'il eut (jue les nostres avoient pris
' Atbertus Aquensis, I. VI, c. lv.— Wil- ^ Albertus Aquensis, I. VI, c. lv et seq.
lelnius Tyr. 1. VII, c. xvi. — Anne Comnène, p. 33o.
- Preuves (le l7//.y/. f/e Gume«, p. 36. ' Alliertus Aquensis, I.X,c.\ix. — Fulcli.
^ Lambert, Ard. p. 17. — Hist. de Guines, Carnot. L II, c. x\ii.- — Guibert Novifj. 1. VII,
I. II, c. IV. c. XXXIV. — Willelmiis Tyr. L X, c. xxui. —
" Guibert, I. VU, c. xxxiv, — Orderic, Gesln Francor. c. li, lui; Bongars, p. 690,
I. X, p. 778. Sgi. — Jacobus de Vitrinco, j. I, c. xliv.
a
382 LES FAMILLES DOl TRE-MER.
Laodiccc '. ciivoui une juiik'c [xjiir \ iiiellic le su''j;e sous la cuiKliiite
ilf (laiiliicii/.riic, (jui (laboid jiiil la \ilK". \e rliasteau estant toujours
ilciciiilu pai' les François. A la lin. Boëinond vint au secoui's, et après
avoii' ()l)li;(('' l<"s (Jrocs de se rctirci-. il cnlia dans la placi' et la t'ortifia
de udincau.
Il scndjk' (|U(' Tancrède rentra eu la possession de cette place; cai'.
par le traité ([ue Boëniond lit avec Alexis '\ il promit de faire restituer
à 1 euijiereur Laodicée par Tancrède ; ce que ce seigneui- ne lit pas tou-
lelois. An contraire, nous lisons qu'il en jouit depnis, et (piil v establit
M\r.ri\, (jui est qualifié conite de Laodicée par Albert d'Aix^.
Apiès la nioi't de Boëniond, pi'ince (r,\iitioclie, Boëniond son lils se
conserva la seigneurie de Laodicée et de Zebel, quovque dabord il
11 entra pas en la possession de la principauté dAiitiocbe ; ce ([ue Ton
recueille d"nn titre où il prend ces (jualite/. ' : Ego Boemuiidns Boannmdi
(jiioiidani Aniiorliur nobilisshni priiicipis fîlitis, habeiis domiiiiuin Laodidœ et
ZahiiJi. Mais il y a erreur en la date, qui porte i i63; car ce titre est
avant 1 an i i;i(), vers lequel temps il entra en possession de la jirin-
cijiauté d .\ntiociie.
Les liistoires des guerres saintes, escrites en IVaiiçois ou en roman,
nomment cette place h Liclie.
[Cette ville, située sur le territoire d'Antiociie ^, appartint toujours au\
souverains de cette principauté. 11 paraît qu'elle fut donnée en douaire*' à Adèle
ou Alix, liUe du roi Baudcniin II, lorsque cette princesse épousa le prince
Boëniond 11, car un acte de sa lille Constance (ii5o)'' la qualifie princesse
• le Laodicée. A sa mort. Laodicée rentra dans le domaine direct des princes
d'Anlioclie. Ln acte de Boémond III, de 1 183 ^. est souscrit [)ar Guillaume de
Cava, duc (le Laodici'e. Celait seulement un gouverneur de la ville, sous la
domuialioii et les ordres ilii iirince.
' Aline Coninene. 1. \t. p. 3)î(). " L' An de mijler les dates ; Princes d' An-
' .\nnc Comnène , 1. XllI. [i. /iiu. tioclic; Rainwnd. t. V, p. 78.
^ AlberUis Aqueiisis. 1. XI . c. xi.. " Cod. diplomal. t. I. n° 27. p. -jg.
' Lgliolli. Ilalid Sdcni, t. Vil. p. -lùS. ' Cod. diphiiiiit. 1. I. 11° -loS. p. 25o.
Tof/. dipbniiiit. I. i. p. /i2'
LES COMTES DE I.AODIGEE. .'i-s;;
On voit que Laodict-c possédait à celte épO(|iie uin' maison (riiospiUilic r.s :
par un acte de la même annc'e i i83 ', Boi-mond 111 conc(klo à cet étahlisM'-
ment la propriété de plusieurs hommes, Latiu';. Grecs. Juils. Arméniens,
francs et quittes de toute espèce de taille, j
' Cod. (liplomal. t. 1. n° .5, p. a8/i.
;58'i LES FAMILLES DOUTRE-MER.
LES SEIGNEURS DE MARACLEE.
Lï) \ili(_' (le Maraciéc, dile Manicka et Mareclea par Gmllaïuiie di'
Tyr ', l'ut une ville épiscojiale dépendante de l'archevesché de Tyr, et
l;t jM'cmièie - des places de la Phénicie (pii se présentent à cen\ qui v
ari'iveiil du costé du sepientiion ; elle est située près dAntarados ou
Tortose et [non loin] du ciiasteau d'Archas. Les chrestiens^ qui estoient
à la suite et en la compagnie de Raymond, comte de Saint-Gilles, sV.n
rendirent maîtres. D"où vient qu'Anne Comnène" écrit que cette ville,
quelle apj)eile Maxaps'js, ajipartenoit à ce comte, lorscjue l'empereur
Alexis en demanda la restitution aux jjarons de l'armée. 11 est toutelnis
probable qu'il la laissa en bel' à
' Willelimis Tyr. 1. XXII. c. m. dric. I. IV, p. laS. — Guibert. I. VI. c xv.
" Willelimi? IM'. I. \ IL r. wii. — Cad. diplomat. t. I, ji. iaS.
' Robert. Mnnnch. I. VIII. jj. -•:>. — lîal- ' Anne Comnène. Akxiad. I.XI. |). 3-hj.
I,ES SKIGINEURS DE MAKACI.KE.
385
BEUNAni) ou UEMAHD
(cyr le Lifîiiafje iroulie-nicr ' vario à ce sujel ).
qui en est qualilïé premier seigneur,
et eut les enfans (jiii suivent.
Meillolr [!"] ,
seigneur tle Maraclée .
espouse Marie ,
1
Hugues de Maraclbe,
(jLillaubie de Mai'.aclue,
Hsnouse la sœur d^Ati|^i'lici' ■
espiilise IshIk.
'111 .
d- GiMe
Iilie de M;inuc(nu
de Pisaii.
Mauric- j
fille (i'Amaury de Tborol
ou
lie Thorote.
1
1
1
1
1
, 1
IUnmidIP.
Agnès, v
lltniES .
Katiiohd .
lUïMOMi HuiUiKS,
Isabelle ,
seigneur
(le
fut donnée
sire iTArbais.
décédé
de MAr.ACLl'.K ,
espouse
en mariage,
par
sans enfans.
espouse
Baudouin
Maraclée .
Ciarenre .
de Piquiffuv
fut
le prince d'Anlioclie,
iille
.lésliérilé
à
de Ciuillnunie
par
Pierre de Havendel .
Angelier.
le prince
avec la seigneurie
d'Antiocho.
de Ma
raclée.
lÎAlMOMi*.
Mbillo
nflli
1 1
Jran. Isabelle,
TUOMAS
i'S[)Ouse ^.
tille
seigneur de Maraclér.
femme
DE Maraclée.
espouse Isabelle ,
de Guillaume
de Heiiaut
lille de Raymond ,
de Beauvais.
de Margal.
seigneur du Boutron.
-
IsACELLK.
,1 J
JeaX , l'iERÏIt,
Gautier ,
Mauie,
B
1 , 1
alun [Nicolas
espouse
Jean
espouse X. ilécédé
fille jeune.
'seigneur de Maraclée
, religieuse.
DE M
ARACLÉE . UE MaRACLÉe
espouse Malhilde,
d
•cédé espouse N.
Angelier.
de Thomas de Ham .
ntie
sans
cnfaiis fille deHenn
■onnestable de Tripoli .
de Pasclial delà Cave
IMivaiii.
et iiVn eut point
rrenfans.
Hut^its
Meillulu [III].
Angelieh ,
seigneur de M;irac!ée
tué
ii la porte
de Tripoli.
il y a au cartuiaire des chevaliers hospitaliers de MaiiosqiK'' un tili e
de Boëmond, comte de Tripoli, fds de Boëmond [lll], piiiice clAii-
tioche, (lu mois de seplemhre 1229 [Usez i3 septembi-e 1199], pin
lequel il prie Geoffroy de Domou [Doniou ou Duissou |, jjraiid maislrc
' Labbe, Lignages d'outre-mi'i-, c. w.
p. ioo, 'l'iô. — Beugnot, Assises deJénis.
I. 11, c. .\x\ii, p. 467.
' Angelier ne paraît être qu'un suinoni
pris (le Gilette d'Angilier, épouse île Jean tle
Gibiet d'Angelier, seijjneur de Saint-Foucy.
Henard 11 ou Renoart est appelé aussi
par le Lignage Reimonb, et c'est lui-même
qui épousa une fille de Itenaud de Margal.
soit le premier, soit le deuxième Renaud Ma-
soer. ( Voir Les Seigneurs de Margat.) Il n'eiil
pas de (ils nommé Raimoiid. Sa lille Isabelle
épousa Jean Angelier; il faut donc supprimer
de cette branche la génération de Rainiond.
* Oirtiil. Manosq. — Cod. dijiloiiial. I. I,
n° 82, p. 88.
^9
386 LES I''AMII,LES n'OUTRE-MEH.
(lo rHospiliiI (lo Hiérusaleiii, ni sibi niiinnodarcl dmiininin Maimicœ cl
Camcli, ijHoad ri.rpfil. Ci- (nù peiil l'aire croire (juc cette place fut
laissée aux Hospitaliers par les seigneurs, qui n'estoient pas assés puis-
saiis pour la couserver, s'en estant toutefois réservé le titre.
[Dans Paoli', cet acte |)i)rlc la date (lu i3 soptoniLre ii()(j, (laie vrai-
semblable, celle (le i9 3() élaiil inadmissible, puis([ue Boëmond 111, j)rincc
d'Antiocbe, et Donion , grand maître de l'Hôpital, y sont nommés comme vi-
vants : or ils moururent l'un et l'autre en i90i. Par cet acte, le comte de
Tripoli cède aux Hospitaliers Maraclée et la (Ibamel, moyennant la remise
d'iuie renie de .3oo besants (pi'il payait à l'ordre; il est aussi stipulé dans cette
• harte ipie Hoi'mond se réserve le droit de garder ces deux places sa vie du-
rant, cà UKiiirs ipie les seigneurs de Maraclée ne consentent à leur occupation
inmiédiate par les Hospitaliers, cpii, dans ce cas, devront payer au comte de
Tripoli 6,000 besants en en prenant possession. 11 paraît (pie Boéniond IV
garda Maraclée toute sa vie. Les Hospitaliers la redemandèrent à Boémond V.
Bartbélemi '-. ministre de l'église de Valénie, juge délégué parle pape, pour
cette aflaire, adjugea alors la quasi-possession de ce domaine aux Hospitaliers,
malgré les oppositions et les vexations du comte de Tripoli, prince d'Antiocbe
(•39 novembre 12 Si). Boëmond V réclama; et par une nouvelle décision du
légat Albert-' (18 novembre laii), Maraclée resta à Boëmond V, (pii accor-
dait en dédommagement aux Hospitaliers i,3oo besants de rente annuelle.
L'acte de cession, dressé par le grand maître de l'Hôpital, devait rester à In
garde de l'Hôpital des Allemands' (cbevaliers de l'ordre Teutoni(jue) jus({u'à
la majorité du seigneur de Maraclée. Ce seigneur, (pii n'est pas nommé ''. était
fils de Jean de Ravenel, on Rnvandel; on lui laissait la faculté, lorsqu'il serait
devenu majeur, c'est-à-dire h quinze ans accomplis, d'être à son gré vassal
e l'Hôpital de Jérusalem ou du prince Boëmond V.
Nous |)arlerons avec détail de certains membres de cette famille, qui pa-
raît avoir possédé pendant ipielque temps la seigneurie de Tortose avant que
cette ville devînt une des principales commanderies de l'ordre du Temple,
puisque nous voyons un Guillaume de Maraclée'' qui, par un acte de jan-
' Cod. di'jilomal. t. I. n" 8-2 . j). SS. " CoiI. (Ilplomtil. t. I. n' 1 18, p. i3o.
Cod. diplomiiHA,»" II-, p. i-i-j-\-icf. ' Cod. diploimil. l. l, ti' 1 18, p. i3i.
' Cod.diploiiml. [.I.if 118.]). lay-io;!. ' Cod. diploiiwt. t. I, 11" 38. p. Sg-io.
(I
r
LES SEIGNEURS DE MARACLÉE. ' 387
vier 1 1 63 . de concert avec sa femme Béatrix . et du consentement de sou père
GuiLLALMF. Rainoiaiid, et de ses frères Rainoard et Raimond. vend ;i l'Hôpital de
Jérusalem, pour i.46o besants, un château, une vallée et un casai, dans le
territoire de Tortose; laquelle vente est confirmée par Raiinond 11, comte de
Tripoli.
Meliouet de Maraclée'. qui souscrit deux actes de Raimond il. comte de
Tripoli, en mars i i8i et juin i i8/i. paraît n'être autre que Meilleur 1". fds
aîné de Rainoard.
Jean de Ravandel-, nommé dans l'acte de i o/i i , doit être le mênn' que celui
que le Lijpiage et Du Gange appellent Pierre, et auquel le prince d'Antioclic
avait donné en mariage Agnès de Maraclée, avec cette seigneurie, dont il avait
dépouillé Rainoard 11. frère d'Agnès et fils de Meilleur 1'. Le lils d'Agnès et
de Jean ou Pierre de Ravandel. non nommé dans ce même acte, et qui.
en i^/ii , n'était pas encore majeur, est Meilleur, d'après le Lignage. Jusqu'à
sa majorité, son tuteur, Renaud Barlais ", ipii avait pour femme Agasse, eut
le titre de sire de Maraclée. En cette qualité, il fit hommage pour ce fief à
Boëniond V, prince d'Antioche. comte de Tripoli ; mais il ne figure pas dans
la généalogie de cette famille.
Meillocr ou Melior II, sire de Maraclée, souscrit trois actes de Boëmond VI.
comte de Tripoli ■, mars ia55, avril i256, i '' mai 1262, comme étant son
vassal.
Nous trouvons en 1278 un Balian de Maraclée ^ vassal de Boëmond VU.
dont il souscrit un acte. C'est, selon toute apparence, le Balian que l'on voit à
la cinquième génération de cette famille. On peut douter ([u'il ait été sei-
gneur de Maraclée, puisque Meilleur II, Gautier son fils. Meilleur III son
petit-fils, semblent former à cette époque la suite non interrompue des sei-
gneurs de Maraclée.
Melior ou Meillor de Ravandel, qui signe l'acte dressé en 1282 contre Gui
de Giblet '^, nous paraît être sans nul doute Meilleur III , le fils de Gautier.
Cette seigneurie de Maraclée se retrouve de nos jours dans le lieu nommé
Merakieh, situé à l'embouchure de la rivière de ce nom, entre Markab et Tor-
' (:<}d. (liplomat. n" 70, 76. p. 71. ' 6W. rfijo/omn/. t. I , n°' 126, 1-29, as 1 .
•76. p. ii8> i5û, 263.
' Cod. diplomiit. l. I. |i. ilii. ^ Cod. diplomat. 11° i5.5. p. 199-200.
' Cod. diptomul. t. I. ji. nÎ!. ° De Mas-Lalrie. t. 111. \>. 667.
388 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
loso; ('Ile (li''|)cii(lail du coiiiti' do Tripoli, et c'est à lorl (jiie Paoli l'altribiie
;"i la |irinci|)aiilr d'Aiiliochc.l
l'Idl/'iiK'c (le |ji(|iips' a j)arlé de sa |)ris(î par les Sarraziiis.
' Hisi. nrks. I. XXIV. |). 6-)S, — Ai>iid liainald. lygi, ii" 17.
LES SEIGNEURS DE MARES. • .'58',)
LES SEIGNEURS DE MARES.
Mares est une ville de la terre sainte', appellée par les Grecs Mâ-
pccSis, et par les écrivains latins Maresch ou Mares, aujourd'hui Ma-
resch, ville du paclialic d'Adana , et est assise sur les confins des terres
du sultan de Coni. [Cette ville'- paraît avoir fait pailie du comté d'E-
desse.]
Richard^ est le premier <[ui est nommé seigneur ou gouverneur de
cette place , qui luy fut confiée incontinent après sa prise.
Geoffroy, surnonmié le Moine, est qualifié comte de Mares, cornes
de Mareis, par Orderic Vital', qui raconte qu'estant venu au combat
avec Ralac, roy d'Alep, l'un et l'autre y perdirent la vie. Guillaume
de Tyr et Gautier d'\nlioche font mention de luy dans les années i 1 1 ,5 ,
1119 et ii3i, et luy donnent l'éloge d'avoir esté noble et vaillant
dans les armes.
Baudouin, seigneur noble et puissant, et qui signala sa valeur en plu-
sieurs occasions'', au rapport de Guillaume de Tyr, seigneur de Mares,
accompagnoit Joscelin II, comte d'Edesse, lorsqu'd reprit cette ville sur
Noradin, fils de Sanguin, et fut tué, incontinent après, en une sortie
qu'il fit avec ce comte sur le sultan, qui y avoit mis le siège, vers l'an
' Voir Niilas iioslnus nd Amt. Cumnm. ' AIIjl'iIus Aqiiensis, I. XI, c. xl.
p. ;j:y,._ WilleliiiusTyr. 1. XVlIi.c. xxvii, ' Onler. 1. XI, p, S-îg. _ Ganter. De
xwiii. — Saïuit, 1, 111, part. 12. c. 11. Bello Anlioch. p. 45:?. — Willelmus Tyr.
' Cod. diplomal. l. I, p. 4?.6, h-2']. — I. XII, c, ix; 1. XIV, c. m.
Jacob. (Mini, des (jvixiidcs, p. xliii. ^ Willelmus Tyr. I. XVI. c. xiv. xvi.
••590 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
1 1 6(). Ciiiiiaiiuis ' fait nicutioii de liiy, et dit <|ue lorsque ie sultan
Sanjjuin assiégeoit le chasleau de Monti'ei'rand, ([ui appartenoit au
roMitc de Tri[)()li, où le roy Fouques s'esloit enfermé, il \iiit avec
Raymond, prince d'Antioche, et les autres barons du loyaume de Hié-
l'Msalem jiour faire lever le siège.
Hi;\AUi). seigneur de lMarès'% que je crois avoir esté tiis de Baii-
rjouin, l'ut tué en la bataille où Raymond, prince d'Antioche, perdit la
vie. le 27 de juin lan 1 1 48. Il avoit espousé Agnès ^ ûllede Joscelin II,
comte d'Edesse: laquelle, après la mort de son marv, se remaria avec
Amaury de Lusignan, comte de Japhe, et depuis roy de Hiérusalem.
Guillaume de Tyr* semble dire que cette place tomba en la puis-
sance du sultan de Coni. et (|ue IMoradin la prit sur luy vers l'an 1 iB5.
I On voit en 1 i(33'' un Baudouin, seigneur de Mares, concéder à l'Hôpital
de Jérusalem . du consentement de sa femme Agathe , des héritiers de sa fennne ,
de Hugues de la Hoche ou de Rocca. seigneur de Vnnaverium, voisins et pro-
|)riétaires en partie du terrain dont il voulait disposer, une place avec un ter-
rilon-p de deux lieues alentour. Ce Baudouin n'était plus, selon toutes pni-
halnlités, (]ue seigneur titulaire de Mares, qui avait dès lors cessé d'appartenir
.iu\ chrétiens.]
' llinnanius. 1.1. p. itj;l. 1\ . p. aii/i. ' Willelnuis ïvr. i. WllI. c. x\mi.
' W illelmus Tyr. I. WII , c. ix. ° Cod. iliplomal. I. 1, n" ho. p. ^ii.
" \\ lilelimis Tvr. 1. \IV. c. in.
LES SEIGNEURS DE M A KG AT. 391
LES SEIGNEURS DE MARGAT.
Margat' estoil un cliasteau assis sui' les rivages de la inei', dans
retendue de la principauté d'Antioche, ap])eli'' par Anne Coninène
'S]ap-)(âTis , voisin de Maraclée, de (îaljuliini ou Gibel, el <le Valénie.
I Ce château, appelé aujourd'hui Kiihuil cl-Markah, est situé sur une
montagne dominant Valénie; c'est un des plus beaux monuments que
nous ait laissés l'arcliitecture militaire des croisades.] Cette place eschut
à un noble chevalier appelé
Renaud, surnommé Mansuérus dans les historiens latins cpii ont traité
des guerres saintes, et Le Mazoir, dans le Lignage d'outre-iner. Ce
seigneur, <pi'nn auteur de son temps- dit avoir été d'une illustre nais-
sance, puissant en biens, d'un grand esprit et courageux de sa per-
sonne, fut fait prisonnier par les Sarrazins en la bataille où Roger,
prince d'Antioche. perdit la vie, l'an 1119, après y avoir combattu
vaillannnent. Et, comme il estoit en une haute réputation par sa con-
duite, le roy Fouques luy donna la garde de cette principauté ^ après
la mort de Roëmond II : laquelle il conserva jusques au mariage de
Constance, fdle et héritière de ce prince.
[Il souscrit deux actes du roi Foulques en 1 i36. 1 135 ', comme baron
de la principauté d'Antioche, et, dans le premier, il prend le titre de conné-
table (le cette principauté.]
' Willelmus Tyr. 1. Vil, c. xvii. — Ja- c. xxi, p. 33. — Cod. diplomnt. t. 1, [>. 4-j3.
cobus de Vitrinco, I. I, c. xliv. — Aithon. ° Gauler. De Bello Aiitlocli. p. i53-'i.^6.
c. Lix. — Saillit. 1. III, part. lA, c. 11. — — Willelmus Tyr. 1. XII, c. x.
Willebr. ail Oldenib. p. i3o. — Anne Comn. ^ Willelmus Tyr. I. XIV, c. v.
1. XI. p. 33g. — Lignages d'outre -mer, ' Cart. S. Sepuk.ii" Si, 86, \). liid , lii-].
392 LES FAMH.LES DOUTUE-MER.
Il jiiil la |)i'olL'cliou ' (lu patriarciic d'Aiilioche contre le prince Boë-
Miond 111. ((ui l'avait arrêté et le nialtraitoit pour l'avoir excoinnuinié
à cause (II' son mariage avec Sibylle: et, l'ayant enlev('' de ses mains, il
le r(>tira dans son chasteau, (|ui estoil imprenable, au rappoit de Guil-
laume de Tyr. Ce qu'estant arrivé vers l'an i 1 80 , il s'ensuit qu'il vécut
un grand âge, puisque dès l'an 1119 il alloit à la guerre, et possédoil
Margal: car on ne peut pas dii'e que ce Renaud, ([ui vivoit sous Roi'--
mond 111, soit le fds de celuy qui vivoit sous le prince Roger, puis(|ue
(iuillaume de Tyr surnomme celuy-cy Mansuer et ([ue le Lignage
d'outre-mer dit formellement qu'il ny eut qu'un Renaud, seigneur de
Margat, lequel laissa une fdle mariée à
lie
)
GuiLLALMii OE TnoROT, OU plutôt de TiiOROTE, qui est le nom du
noble famille qui a possédé les chaslellenies de Noyon et de Coucy, ci
Picardie, et dont la généalogie a esté décrite par André Du Cliesne-
en l'histoire de la maison de Dreux. De ce mariage a lurent deux fils,
Bertrand et Amaury, qui eurent postérité.
[Le peu d'acles (|ue nous possédons, où sont mentionnés les premiers sei-
gneurs de Margat, donnent un démenti formel au Lignage d'outrc-mer, que
Du Cange a suivi en cet endroit, comme en beaucoup d'autres, peut-être avec
Irop de (oniiance. Le Lignage ne nomme cpi'un Le Mazoir ou Ma.nsoer, sei-
gneur de Margat. et Du Cange en conclut que ce Reinald Mansoer, déjà homme
fait en 1119, vivait encore en 1180. Mais il y eut deux Renaud Mansoer,
|)ère et fds, (|ui se succédèrent et remplirent prestpie tout l'espace du xn' siècle.
Le premier était mort en 1 1 60 ; car, par un acte de cette année (mars) 3, Re-
wiD. fils de Renaud Mansoer, vend aux Hospitaliers une gastine du consen-
tement de sa fennue Agnès, fille du comte de Tripoli, et de sou fils Thomas.
Sébastien Paoli ' penche à croire que cette Agnès était fille de Pons et de Cé-
cile. Ce Renaud ou Rainald est surnommé Mansoer, comme son père, dans la
souscription d'un acte du prince Roèmond 111 d'Antioche^ (janvier 1167). H
' Willeliiius T) !■. I. XXIl . c. vu. ' Cod. diplomat. 1. 1 . ii" 1 63 . p. noô , aoj.
' Du Ciiesne, Histoire de lu HKituon de ' Cod. diplomat. t. t. n° iG3. p. /109.
ïlreu-x, 1. I. C. l. p. 28. ' Cod. diplomat. 11° ho. p. hh.
LES SEIGNEURS DE MARGAT. ' 393
figure encore dans des actes de 1181, i" janvier 1 182, juin 1 18. 3. Dans les
deux derniers il agit avec l'assentiment de Bertrand, son fils, il [)araît que
Thomas était mort à cette époque.
Rainald Mansoer II avait cessé de vivre en 1 186, comme le prouve un acte
du 1" février de cette année ^ donné par Bertranu son fils, seigneur de Margat,
acte sur lequel nous reviendrons plus loin. La succession des seigneurs de
Margat est donc bien établie pendant trois générations, de père en fds ; et
nous n'y trouvons aucune |)lace pour Guillaume de Tliorole (aujourd'hui
Thourote, près Compiègne), mari d'une fille de Raiivald MA^soER. Mais,
quoique ce Guillaume ne paraisse pas avoir été seigneur de Margat, (pioique
nous n'ayons rencontré sou nom dans aucun des actes contemporains, nous
ne prétendons pas contester son existence. 11 » pu èlre. en effet, le mari
d'une fille du premier ou du second RainakI Mansoer et être le père, sinon
de Bertrand, du moins d'Amaury, qui. dans la généalogie des seigneurs de
Maraclée -, est appelé Anunirij de TJwrnL\
Le temps auquel vivoit Robert de Margat, chevalier qui l'ut envoyé
par Léon, roy d'Arménie ^ vers le pape Innocent III en Tan 1 199, peut
faire croire qu'il estoit encore un fils de (iuiilaume.
Bertrand de Thorote | un vient de voir que ce surnom ne lui convient
pas, puisqu'il était fils du second Rainald Mansoer] espousa Raymonde
[ou Bermonde, comme le portent deux actes de juin 1 183 et 1'' lé-
vrier 1 186] S fille de Gauthier de Baruth, seigneur de Blanchegarde-',
et en procréa Renaud, seigneur de Margat; Béatrix décédée à marier,
et Agnès, qui succéda à son frère et fut conjointe par mariage à Aimery
Barlais, qui en eut quatre fils et uue fille, comme il sera remarqué
incontinent.
Renaud, seigneur de Margat, céda et vendit cette seigneurie pour
une pension annuelle de quatre mille bezans sarrazinois, et mourut
Cod. illplomat. n° 77, p. 77, 81.
Ligiuiges d'oittre-wer, c. xx.
Innocentii 111 Episl. I. 11, p. 55 1.
* Cod. diplonuit. p. 78, 260.
' Lignages d'outre-mer, c. xvu.
394 LES FAMILLES D'OUTRE-MER,
sans ciitaiis, au ra])port de l'auteur du Lijjiiage d'outre mer, qui ne
dit pas à qui cette vente fut faite. Mais il est probable que ce fut aux
chevaliers Hospitaliers, qui la possédoient dus l'an i a 1 1, au rapport de
Willebrand d'OldendiOurjj' ; ce qui est confirmé par Jean Brompton -,
qui escrit ()ue Margat appartenoit aux Hospitaliers."
I (l'pst certainement aux Hospitaliers que lut vendue la seigneurie de Margat:
mais ce n'est pas Renaud, c'est Bertrand son père, qui, moyennant une rente
annuelle de a,900 besants, leur cikla.le cliâteau de Margat et la ville de Va-
lénie, qu'il ne |)()uvait jilus défendre contre les attaques des infidèles^.
L'acle est du i" février 1186. Cette vente fut confirmée immédiatement
parle suzerain de Bertrand, Boëmond III, prince d'Antioche, avec le consen-
tement de sa fennne Sibylle et de ses deux fils, Raimond et Boëmond, déjà
chevaliers.
Dans cet acte, Bertrand mentionne sa fennne Bermonde, et plusieurs che-
valiers de Margat, Zacarie , Renier, Joscebn et Amelin , châtelain de la place.
Depuis cette époque, divers faits nous montrent les Hospitaliers possesseurs
de Margat. Richard y fait enfermer Isaac, tyran de Chypre ', en i iQi.
Les Templiers ■"', en 1 i<)''^, leur disjnilenl certaines possessions sur ce ter-
ritoire, etc.
La cession de Bertrand est rappelée dans des actes de Baoul de Baruth",
seigneur de la Blanche-Garde (.'5 mai 1360), et d'Amauri Barlais ", petit-fils
de Bertrand (g novembre lafij)).
Bertrand vivait encore en 1217. Le 93 juillet de cette année'*, il confirme
une réduction de 200 besanls par an, accordée aux Hospitaliers, de son propre
consentement, par feu son fils Renadd, sur la rente des 2,200 besants, prix
de la vente de Margat. Cette concession est confirmée, dans le même acte, par
Agnès, fille de Bertrand, femme d'Aimeri Barlais.
Bertrand, cpii survécut à son fils, fut donc le dernier représeiilanl de la
branche masculine de sa famille, et en même temps le dernier seigneur de
' Willebr. abOldcnli. /» ///h.I.V,]). i3o. ' Cad. diplomal. (. I, 11° 39, p. 3l8,
" Biomplon, [). \-?.\o. 3i(j.
' Cod. diploiml. l. 1 , 11° 77, |i. 77-S 1 . " Cod. diplomal. 11° 1 /i '1 , p. 181.
' Continuât, de Guill. fie Tyi', I. XXV, ' Cod. diplomnt. 11" liG, p. i8i, 185.
c. xxvi, p. iGy. ' Cod. dijilomat. n° ioC,p. lia, 11 3.
LES SEIGNEURS DE MARGAT. 3!)5
Margat. Dans iaclc de laiy, il ne s'intitnlo plus que Bertisand di; Maiigat: la
seigneurie appartenait depuis 1186 à l'ordre de l'Hôpital.
Après lui, on ne trouve plus que des châtelains nommés par l'cn'drc, conime
auparavant [)ar les seigneurs, pour la garde et la défense du cliâteaii.
Les actes du temps nous l'ont connaître les noms de quelques-uns de ces
châtelains.
Zacharie ', en 1182,1180.
Amelin'-, en 1186, 1" fé-vrier, pour le seigneur de Margat.
Henri, en 1186, 1" février, au moment de la cession, pour les llospiialiers.
Pierre de Scutai ou Scotai ^, en 1 198, '199.
Anfred de Margat', ainsi nommé dans un acte de Raimoiid Rupin (sep-
tembre 1210), sans la qualification de châtelain.
' Guillaume de Fores ^, en 12^1.
Pierre", en 12/18.
Nicolas Lorgue", vers 1260, peut-être le même qui devint grand niaiire
de l'ordre en 1278.
Jean de Bubie ^, en 1 2 53.
Jean de Bomb', en 12 04, vraisemblablement le même, dont le nom est
altéré, etc.]
Le sullan de Babyloiio se rendit maistre de cette place '° et la prit
après un siège, le -ay*^ jour de may, l'an 128/1.
[D'après les travaux les plus récents, c'est au 27 mai 1286 qu'il faudrait
placer la prise de Margat par le sultan Kelaoun, après un mois de siège.]
' Cod. ilii>lomut. n"" 78, ûoij. [>. -j'i . '' Cod. cliplonwt. n" -i^ ,it}h, p. 'iS, 198,
200.
3/1 3.
■ Cod. dijilomat. 11° 77, p. 79. ' Cod. dijilomut. 11° i-Ji, |). i38, 139.
■ Cod. diplomat. n" 8â, 211, p. 88, aôa. ' Cod. diplonuU. n° i-îti, p. i45.
■' Cod. diplomat. n° gS, p. 100. " Saniit. 1. III, part, i-j, c. xi.\. — Gior.
' Cod. diplomat. n° 1 18, p. i32 , i33. Villani, I. VII, c. c. — De Mas-Latrie, Hisi.
" Cod. diplomat. n° 219. p. 260. de Chypre, t. II, p. i3i.
5o.
396
LES FAMILLES DOUTUE-MER.
GÉNÉALOGIE DES SEIGNEURS DE MAlUiAT.
RENAUD LE MAZOIll ,
seigneur de Margal.
N. lille,
mariée Ji Guillaume de Tliorole.
Bertrand ,
soigneur d*' Margat,
espouse
Rnymon'lt' <lf- Bnnilh '.
Amaubt de SIatcat
[on piiit<M- de Tliorote].
Robert? de Margat,
chevalier.
Renavd ,
seigneur
de Margal,
[sans liêriliers]
litauix. Acnés, M\niE
sansenfaus. espouse de Margat,
Aymery Bariais , espouse
fils do N. Bariais Meillour,
et d'Isabeau seigneur
]e Roux ^. de Maraclt^e.
N. fille,
AmAOFT. (ÎUII.I-ACMIÎ, ReNAIT l'ilILIPPE.
mort espouse Alix et Adiekï, femme
sansenfans. de la 3Iandel(?e, décédez de Guy d'Ibelin ,
et mourut sans enfans. oonnestable
sans enfans. de Gypre.
\ î
y. aile, iV. mie.
espouse
iluiliantufie Berner.
ACABIE AUâURT LE BeR\ER , MaBIB LE BbKNBB ,
E Marcat. f spouse Estti-féuie , espouse Thomas
fille de Guillaume de Flaive Conle.
de Giblet.
~1
i\. lille, Guillaume Béatris. Jean. Gl'illalme.
marii^e Berner. Anne.
à Reliant
de MiuKtrs.
[D'après ce qui vient d'elre dit, on peut reclifier ainsi le comnienceineiit de
cette généalofjie
RAINALD ou RENAUD MAiNSOER ,
connétable d'Antioclie.
épouse Renard 11
ou Raimond .
seigneur de .Mar.iclt^e.
RilNALD IMaNSOER U ,
épouse Agni'îs,
fille du comte de Tripoli.
Reutra.m> ,
épouse Bermonde
Ben ALT» ,
mori avant son père.
Thomas ,
mort sans postérité.
N.
épouse
Guillaume deThorole?
AwAi'itï DE Thoroïk.
Maril ,
épouse Meillour.
seigneur de Maraclée , etc.]
' Labbe. Lignages d'outre-mer, c. xxi,
p. io3. hh^ ; Beugnot,!. II.c.xxxHi, p. A68.
Lignoges (Voxitre-mer, édil.Beug^n.c. xï.
LES SEIGNEURS DE MONTGISART. • 397
LES SEIGNEURS DE MONïGISAIiï.
Montgisart, place de la terre sainte' [située près de Haiidali], re-
nommée pour la delTaite de Saladiii par les nostres près de ce lieu
là, sous le roy Baudouin IV. Tan i lyM [ou plutôt i 17.^), le 35 no-
vembre de la troisième année du rèfjne de Baudouin; et 1 176-. si
Amauri, son prédécesseur, n'est mort qu'en 117^], a donné le nom
à une noble famille qui l'a possédée; de laquelle j'ay remarcpu' ceux
(jui suivent :
Guillaume de Montgisart souscrit un titre de Baudouin, III' du
nom, roy de Hié^usalem^ de l'an 1 155 [ik janvier], avec les autres
barons de ce royaume.
[Et deux autres actes du même jour\ l'un d' Amauri, comte de Joppé,
l'autre de Hugues d'I])eliu, relatifs à la uiême affaire. 11 souscrit encore •\ vers
1 165, un acte de Roger de Cayphas, avec
Jean, son frère, dont nous ne trouvons pas d'autre mention.
Aymard de Moxtgisart est nommé parmi les témoins du diplôme suspect du
roi Aimeri° en faveur de Marseille (octobre 1 198).]
Renaut de Montgisart avoit son fief^ dans l'étendue de la seigneurie
' Willclm. Tyr. 1. XXI,c. xxin.— Gaul'r. ' Cnrt. S. Sepulc. Mil. Woùtnv. n° i-io.
Vosiens. i.I.c. Lxv;apudLabljc,t.II,[). 3i6. p. 229.
* Voir Les Rois de Jcnisnlcm. ° De Mas-Latrie, Hisl. dr Chypre, t. II.
' Cart. S. Sepiik. — Beugnot, Assises, p. aS.
1. II , p. 5ao; uJit. P.ozièie, p. 1 13. ' Assises de Jérus. édil. Labbe, p. .^58;
* Cart. S. Sejmlc. édit. Rozière, n" 59, édit. Beugnot, t. I. c. cclxxi, p. iaO.
6-2 , p. 119, 127.
398 LES FAMILLES D'OUJRE-MER.
(I(; Sur, à laisoii diKjucl il devoil un chevalier de service. H vivoit vers
l'an 1200.
[Le lexlc dos Assises, aju'ès avoir dit (|lio la cité de Sur doU vingt-huit che-
valiers, en détaille la devise, c'est-à-dire la division ou répartition de cette re-
devance entre les vassaux de la cité. Ensuite il passe à la seigneurie ou cité
du Daron, (jui doit deux chevaliers, et la devise ou répartition en est faite
ainsi: Gérard de Douai, un chevalier; Renaut de Montgisart, un chevalier, il
esl donc hien évident (|ue c'est du Daron , et non de Sur ou Tyr, que rele-
vait le château de Montgisart.
Guillaume de Montgisart signe, comme témoin ', un acte du roi de Chypre
Henri I". du lojuiu iQoa.J
RoBEIiT DK jMoNTGISART,
[Dont nous ignorons les relations de parenté avec le précédent, souscrivit
un acte du roi Henri P', de Chypre, du 2 décemhre 1233'-, et un autre du
même ^ (décemhre 1289). Il est nommé, comme étant un des exécuteurs tes-
tamentaires de ce prince*, dans une lettre du pape Alexandre 1\ , du 1 /i mai
1255.11]
Eut, entre autres enfans^, deux filles; Tune qui espousa Raymond
du Four, fils de Simon du Four et d'Anselle la Belle, l'autre nommée
Estél'énie, femme de Tliibaiid du Plessié.
Henrï de Montgisart lut père d'Eschive '-', qui lut conjointe par ma-
riage avec Renaut de Soissons, IIP du nom.
B.\LiAN DE Montgisart" espouse l'une des filles de Roland de la
Baume.
' De Mas-Latrie, Hi.it.-de Chypre, t. II, ' De Mas-Latrie. Hisi. de Chypre, t. III,
p. 56. p. 662.
'" De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. 11. ' Lignages d'ouire-mcr, c. x.wii, xxmii ,
p. 57. XL.
' De Mas-Latrie, Hint. de Chypre ■ t. Ili , ' Lignages d'oiilre-iiier, c. xi, xxui.
p. 6i3. Lignages d'oulre-mer, c. xxvni, XL.
LES SEIGNEURS DE MONTCISART. ' 399
[Lisez, d'après le Lijjiiage, de Baudouin de Nores et d'Estéfénie. fdle de
Baudouin du Morf. Il est nommé comme témoin ' dans le traid' de commeire
conclu le 3 juin i3o6 entre Chypre el Venise.]
Guillaume de MoNTGis,vr.T - [nonuiié de Montgensart dans ie cha-
pitre XXVII du Lignage d'oulre-iner] s'allia avec Alix, fille de Ray-
mond de Mimai-s, et fut père d'Isabeau, qui espousa Renier le Petit,
fils d'Eustache le Petit.
[Par la nature de ses alliances, (uiillaume parait appartenir au xin' siècle
pluLôt qu'au xiv". et pourrail h\m être le même que celui qui a él/- mentionné
à l'année i i2 32.] ,
Baudouin de Montoisaist^ se maria avec Esclave, fille de Philippes
de Brie.
Robert de Montgisart, l'un des premiers barons de Cyj)re'', fut un
de ceux qui conservèi'ent la fidélité au roy Henry, qui avoit esté chassé
par son frère Amalric ; lequel ayant esté mis à mort par Snnéon de
Montolimpe en l'an iBog, Robert fut éleu lieutenant général avec
Agne [ou Aiguë] de Bessan et Renaud de Boissons [ap])elé Renaud
Sanson dans Loredan], et en cette (jualité récent, au nom du roy, les
sermens des peuples. Il se trouva encore au traité de mariage -' <[ui lut
arresté en présence de ce roy, en la ville de JNicossie, entre Fernand,
prince de la Morée, et Isabelle d'Ibeliii, Tan i3i5; el cim} ans après
le roy luy donna la conduit(! de quatre galères et de six fiistes contre
les Génois.
Jean de Montgisart l'aisné, chevalier ^ souscrivit avec un autre Jk\x
' De Mas-Enlrie. ///s/, rfe r%)T, Lit. traduction française. I. F. |). -îyg, îSo.
p. io3. -i^i-
- De Miis-I.alrie, Hlsl. île Cliijjire, t. Il , ' Lorcdano, //«/.(/(>%>*•<•. 1. VI. p. -iSti,
0. xxvn, x\x, xxxix, xi.ii. 389; Irad. franc, t. I, p. 3i(), o-io.
' Ligiingcs (l'oittrc-mei; c. xxvi, xxxvni. ° Tn'sor des chartes du roi/. — De Mas-
' Loredano. Hisl. deCyprc, i. V.p. 354; Latrie, Hist. de Chypre, l. H, p. if>i.
/,00 I.KS KAMILLKS DOUTHK-MIM;.
DE MoA'TGisAiîT, clicviilinr, (il, Ifis autrcs hiiroiis du loyaiiiiK! de Cypre,
i'assinal du douaire accordé à Marie de Boui'J)Oii, leiume de Guy, fds
aisiié (le Hugues IV. roy de Cypre, l'an i.'i-jH.
1(3 1 jaiivin' i.i.io.) Dans cet acte, I(î premier nomni('! des deux Jean de
Montgisarl est (|iialilir d'rt»»', (;e (|iii fait supposer qu'ils (étaient frères. L'un
des deux, sous cette (|ualification, souscrit un traité', du ai février i33cS,
entre le roi Hugues IV cl la répuMique de Gênes.
,l,\c(^>UKs i)K iMoNTGisAiiT, ciievalicr. est témoin de la coidirmation -, l'aile le
t8 octobre i3(|7, d'un accord conclu le ) i (x^tobre i o(i() entre (lliypre et
Venise.]
' De M;is-L;ili-ii', tllxl. ilc Climm, 1. 11. ' Ue Mas-Latnc, lli>,l. de Cliy/rre , t. 11.
p. 179. p- 'iSS, note 3.
LES SEIGNEURS DE MONTRÉAL. iOl
LES SEIGNEURS DE MONTREAL
ET DE LA TERRE D'OUTRE LE JOURDAIN.
Baudouin, I" <\n nom, roy de Hiériisaleni ', désirant estendre les
limites de ses Estais, et n'ayant au delà du Jourdain aucune forteresse
poui- réprimer les courses des Arabes, prit résolution de traverser la
mer Morte et l'Ai'abie Déserte ou Pétrée, puis arriva en celle appelée
Sy7'ia Sobal, près de la mer Rouge; et là il fil eslever sur une colline
un chasteau. Fort d'assiette, (ju il garnit de tout ce qui esloil nécessaire,
auquel il donna le nom de Mont-Royal ou iVoiiln'al, parce qu'il avoit
un l'oy pour tondaleur.
[La jiosilion de Montréal esl aujourd'hui parfaitement identifiée avec celle
(lu village de Scliau])eek, à l'est de l'Ouad-Arba.]
Depuis, celle partie d'Arabie''^ prit le nom de la terre de Montréal,
estant aussy appelée quelquefois la Terre d'outre le Jourdain. Ce chas-
teau fust basty en l'an i i if), et se trouve avoir esté possédé avec ses
dépendances par
RojiAiN DU PuY (Roinaiiiis de Podioj, qui esl qualifié seigneur de la
Terre d'outre le Jourdain par Guillaume de Tyr ^, et eut un fils nonuné
Raoul.
[Romain du Piiv est sans doute le même que l'on voit faire des conces-
' \Mllelnius Tyr. 1. 11. c. xwi. — Hist. c. iv. — Sanut. l.lll, part, ili.c. i. — Vin-
liierosol. part, n, p. (il i. — Fulclier. 1. Il, cent. Beliov. 1. XXXI, c. Lx.\xvn.
c. LUI. ' Willeluius Tyr. 1. XIV, c. sv; I. XV,
' Willelmus Tyr. \. XVI, c. vi; I. XXI, c. xxi.
Zi02 LES FAMILLES D'OUTRE-MEli.
sions à l'Hôpital de Jérusalem ' cl au Saint-Sépulcre'-, en 1 1 lo et i i 98, et
signer des diplômes du roi Baudouin IP et de Hugues de Joppé * (1120,
L'un ot l'autre ayant esté accusez et convaincus d'avoir conspiré
contre Fouques, roy de Hiérusaiera, lurent privez de leurs seigneu-
l'ies, qui funMit données par le roy, au plus tard en 1 iSa, à
Païen, stirnoinnié le Bonteiller^ [Pincerna), parce qu'il avoit esté
escliançon du roy.
[En cotte (puilité il avait signé des diplômes du roi Baudouin 11° (1120,
I 128). comme seigneur de Montréal; il est témoin d'un acte de Guillaume
de Buris, seigneur de Til)ériade " (1182); cependant il souscrit encore un
acte du roi Foulques^ (1 i3(j), avec la simple (jualitication de Puicerm.]
Lequel estant devenu ])osscsseur de cette vaste et grande seigneurie,
lit coiistruir(! un très-fort chasteau sur les confins de l'Arabie seconde,
près de Raba, dite la Pierre du Désert, qui en est la ville capitale, et
luy donna le nom de Crahr. [Cette seconde forteresse domine encore
de nos jours la ville modci-ne de Karak dans la Moabitide.]
Ce seigneur se trouva avec les autres princes du royaume de Hié-
rusalem à une assemblée générale', qui fut tenu^» eu la \ille d'Acre,
l'an 1 ] /17.
Maurick succéda à Payen '*, son oncle, en la seigneui'ie de Montréal,
avant Tan 1162; en laquelle année il se trouva au siège d'Ascalon.
[En cette même année, il concède à l'Hôpital de Jérusalem" plusieurs
terres et casaux avec différents privilèges, entre autres le droit de libre passage
' Coll. dijAoïiiiU. t. i . Il"' -j , 3o , p. 1,'i-i. ' Cart. S. Sepulc. 11" 7'! , p. 1 69.
/i5'4, /lyf). " Cod. d'qilomut. n" 1 7, p- 18. /17G.
' Cart. S. Scpiilc. n" kà, p. 8-2 , 83. ' Vilii Liidov. VII, rcg: fi: c. xvin. apud
' Cart. S.Sepuk. n° â.5, p. 8.5. l'illwu, édit. Du Cliesiie.
' Cod. dlploinat. t. I, 11° 157. p. 301. " WiilelmusTyr.l.XVU, c.vxi; 1. WII.
' Wiiielnnis Tjr. 1. XV, c. xxi; I. XVII, c. xvmii.
c. i; i. XXII, c. xxMii. " (,W. dlplomnl. t. I, n"' -29, 62 . p. 3),
" Cart. S. Scpulc. n" hk . i5, p. 83, 85. 62, 63.
LES SEIGNEURS DE MONTRÉAL. liO?,
sur la mer Morte. Ces concessions furent confirmées, en 1177, par Renaud de
Châtillon.]
Nous ne lisons rien des alliances de ces princes, mais seulement que
Phu-ii'I'e de Milly, prince de Naples ', fils de Guy de Milly et d'Es-
tiennette, succéda à Maurice [dont il aurait épousé la lille, selon
Etienne de Lusignan], et (jue le roy Baudouin III luy donna cette
principauté avec la seigneurie de Saint-Abraham, en échange de la
vdle de Naples, qu'il luy transporta. 11 laissa de sa femme une fdle,
Estiennetle -, qui espousa en premières noces Humfroy de Toron,
11" du nom, et, en secondes.
Miles de Plancy, séneschal de Hiérusalem^, qui fut par ce moyen,
au droit de sa femme, seigneur de Montréal. Il estoit François de
nation, et fds de Hugues, seigneur de Plancy*, au comté de Cham-
pagne. 11 posséda les bonnes grâces du roy Amaury, duquel il estoit
proche parent, qui luy donna la dignité de séneschal, et luy fit es-
pouser la dame de Montréal. Cette faveur le rendit insupportable et
arrogant, et luy attira à la fin la dernière disgrâce; car, après la mort
d'Amaury, voulant s'emparer du gouvernement sous le jeune roy Bau-
douin IV, son fils\ ses ennemis subornèrent des assassins, (|ui le tuèrent
sur le matin, en pleine rue, dans la ville d'Acre. [11 fut témoin de
plusieurs actes du roi Amaury'', des années 1168, 1169, 1171 et
18 avril 1 17^.]
L'histoire le note encore de trahison et de méchanceté '' pour avoir
rendu à Saladin, moyennant de l'argent, la ville d'Alexandrie, qu'il
' Willelmus Tyr. I. XXII. c. v, xxviii. " H'''!- '''' Chaslll/o,,, p. Sa.— Hist. de
— Llgmiffes il'outre-mer, c. xiv, xxvi. — MoiUmor. 1. XII, e. m.
Généalogie des barons de Mont- Royal, MVillelmus Tyr. 1. XXI , 0. iv.
fol. 5G r. {\v\r Les Princes ou Seigneurs de ' Cart. S. Sépale. n° 18/1, p. 828. --
If aptes. ) ^°d- diplomat. l. I,n"i7,i8,20i,p. 69,
= Willelmus Tyrensis. 1. XXI, c. m, 5o, sii, 5oo, 5oi.
IV.
Jacobus de Vitriaco, I. 1, c. xlviii.
Willelmus Tyr. 1. XXI . c. m. iv. Sanut. 1. III. part. 6. c. xxu.
/lOA LES FAMILLES D'OUTliE-MER.
avoit enlevée sur liiy, et persuadé le roy Amaury d'abandonner le
siège qu'il avoil mis devant la ville du Caire, qui estoit preste à se
rendre. Sa veuve, Estiennette de Milly, espousa, en troisièmes noces,
Renaud de Cblvstillon sur Loinjj, ([ui avoit esté prince d'Antioclie ',
à cause de sa première fenune, Constance de Poitiers, et qui devint
seigneur de Montréal à cause de cette seconde alliance.
rCe mariaije parait avoir pu lieu dans le cours de l'anuée i 177; far, en
cette année-, Renaud de Chùlillon souscrit, comme prince d'AntiocJie, un
acte, sans date de mois, de Sibylle, comtesse de Joppé et d'Ascalon; et, dans
un acte de novembre'', même année, où, de concert avec sa femme Sté-
phanie, il confirme toutes les concessions faites par Maurice à l'Hôpital de
.lérusalein, il se nomme Renaud, autrefois prince d'Antioclie, maintenant par
la fjrâce de Dieu soinnenr d'Hébron ou Saint-Abraham et de Alontréal.j
Saladin assiégea de S(hi temps, en l'an ii83', la ville de Crncli,
laquelle il dclTendit avec beaucoup de valeur, le sultan ayant esté
obligé de se l'etirer. Mais en suite de la delTaite du roy Guy, avenue
en l'an 1 187, elle luy fut rendue faute de vivres, après deux ans do
siège.
I Cette jdace résistait encore à Saladin cpielipio temps après la jirise de Jé-
rusalem '.
A la mort de Baudouin IV (1 186), Renaud si- montra lui des plus zélés
partisans de Sib\lle et do Guy de Lusignan ", et contribua de tout son pouvoir
à faire nounncr ce dernier roi de .lérnsalem.]
Quebjues historiens blasuient le prince Renaud'' pour avoir esté
' \o\r Les Princes d'Aiili(jclir. ^ Rnooi- île llovcilen , p. 6i6. — Cod.
- Cod. diplomal. t. I. n" 63 , p. 03. dijilnii/a/. I. I. n" 36. p. 3i5.
' Cod. diplomal. t. I. 11° 63, ]). 6-2. " Coiitiniuit. de Guiil. de Tyr, 1. XXIII,
" WiiletniusTyr. i. XXII.c.vn.xiv.wvn, c. xvii. p. o(j, .ig, — Rad. Coggeshal.
xxvui, XXIX. — Sanut. 1. III, part, g, c. i\. Ampliss. coll. l. V, col. 5/17, G.
— Willelinus Neubrigius, 1. III, c. xvii. — ' Hist. llierosoliiii. p. 11 5-2. — Monach.
Monach. S. Mnrimii. ann. 1187. — Incerti S. Mariiin. — Willelmiis Tyrens. I. XXII,
aucl. Hist. Hierosol. ]). ii5G. c. xiv.
LES SEIGNEURS DE MONTRÉAL. /lOu
la cause priiicipaKi des l'uiiestes révolutions (jui arrivèrcul dans le
royaunio de Hiérusalem, par ropiniaslrelé qu'il tesmoigna à ne point
vouloir déférer aux tresves que les chrestiens avoient avec Saladin. ce
(lui irrita tellement ce sultan que, n'ayant pu tirer aucune satisfaction
des nostres pour cette infraction', il \int, en 1187, fondre avec une
puissante armée dans la terre sainte, y ravagea la campagne. deOil
les forces du royaume, fit le roy Guy prisonnier, et le prince Renaud,
auquel il coupa la teste de sa main propi'e. Guillaume de Neubourg
luy donne cet éloge d'avoir esté un ])rinc(^ très-clireslien, très-vaillant
de sa personne, et ipii s'estoil signalé dans une infinité de cond)ats.
L'abbé d'Usperg- s'est mespris, le qualifiant prince de la Morée, au
lieu de Montréal; aussy bien que l'auteur de la Gbroni(iue orientale',
publiée par Abraliam Echellensis, qui luy donne le nom d'\rnat, au
lieu de Renaud. Il ne laissa point d'enfans de sa femme *.
Le seigneur du Crach et de Montréal-' avoit droit de liante coui,
c'est-à-dire coin ou monnoye et justice. Il y avoit en ces deu\ places
cour de boui-geoisie et justice.
[(ielle seigneurie élail for! iui|iorlanle ; elle (lésait au mi "^ soixante oheva-
fiers. dont la devise ou répartition était telle : fJu (Irac et de M(jiiln'al, ([ua-
rante chevaliers; de Sainl-Abraham, vingt clievaiiers.|
' Malli. Paris, aim. nTu . p. 56i. — * Aljh. Lîspeig. p. oiî.
Hisl.e.rpeil. nsiiit.Jkd.it. 'iii. — Cliroii. iiingi}. ' Cliraii. orient . p. nui.
belg_ — Sanut. I. lit, C. iv, p. 9.— Fulgos. ' Ilisl. munuscr. d'uiiti-r-Dirr.
rov. niciiior. I.IX, c. V. — Gcr\as. Barobern , ' J s.s/w.s' de lénis. édil. lîrugiiol. c. i.
p. i5o-3. — Ncubrig. 1. Itl.c. XVII, /lyj/jm/. cci.w, p. /120; \jMw , p. iJTvj.
nd cliron. Marcian. p. 900. — Continuât, de " Assises de .h'nis. c'dil . t'onrfiidl . |). h ■> 2 .
Guili. i\e Tyr, 1. XXIII. c. xi.iv, xlv, p. 60 , Labbe, p. 55'j.
67. — liad. Coggesh. Ampliss. coll. 558.
iOe LES FAMILLES D OUTUE-MER.
LES PRINCES OU SEIGNEURS DE NAI»LES.
Baudoin, 1" du nom, roy de Hiérusaleiii , se rendit maistre de la
ville de .Naples', dite autrelbis Sichur et Sainane, sans aucun siège ny
appareil de j",uerre.
Philippe dk Milly la posséda avec le titre de prince, comme nous
apprenons de Guillaume de Tyr-, sous les années 1 1^2, 1 1A7, 1 168
et 1 1 65. 11 la céda au roy Baudouin IIP, en échange des seigneuries
de Montréal et de Saint-Abraham; et enfin, ayant pris résolution de
quitter le monde ', il se fit templier, et devint grand maistre de cet
ordre, laquelle dignité il quitta depuis. Il estoit fils de
Guy de Milly, gentilhomme champenois, que l'on peut présumer
avoir possédé la seigneurie de Naples avant son fils, et d'Estéfénie ou
Estienette, native de Flandres.
[Il paraît douteux que Gui de Milly ait été jamais seigneur de Naples. Dans
les divers actes qu'il a souscrits, comme témoin'', en 1110, 1120, 1126,
1126, comme dans ceux où il est mentionné^', 1 127, 11 38, 11 54, il n'est
jamais appelé que Gui de Miluico, de Milet, du Milieu, sans autre qualification.
En outre , un des nouveaux chapitres du Lignage d'outre-nier ' dit que sire
' Albert. Aquens. 1. X, c. xxvi. — Gui- ' Willelinus Tjr. 1. XX, c. x\iv; I. XXtL
Itert. 1. Vn, c. XIV. — Jo. Pliocas. note i.'i. c. v.
— Joiiiville. p. -225; édition Du Caiige, ' Cari. S. Sepiilc. n° Û5, p. 85. — Cad.
[>. io5. — Seb. l'aoli, Cod. ilipluiiinl. t. I, diphinat. 1. 1, n°' a , 8, 10 , p. 3 , 9 , 10.
p. hho. '' ('"!'/■ ^- Sepulc. n° 33, p. 63. — Cod.
• Willeimus Tyr. I. XVI, c. iv; \. XVII, dlphiimt. m" 12, 3o, p. i3, 33.
c. i, xiv; 1. XVIII, C. xui; I. XIX, c. xxi. ' Lignages d'oiitre-mer, édit. Beugnol ,
' Lignages d'outre-mer, c. xiv, xxvi. c. xiv.
LES PRINCES OU SEIGNEURS DE NAPLES. 407
Païen, bouteiller, était seigneur de Naples; qu'il mourut sans liiTitieis, et
qu'après lui son neveu, Philippe de Milly, fut seigneur de Naples; ce qui ne
permet guère, ce semble, de supposer d'intermédiaire entre Payen et Phi-
lippe.
Philippe de Milly, ne |)araîl pas avoir eu le litre de seijjneur de Naples
avant iiAq'. Dans un acte du roi Foulques-, du 5 février ii38, il est
nommé parmi les témoins avec cette seule qualification : Philippe, fis de (hii
de Milly. Il n'était donc pas encore seigneur de Naples; mais son ))ère, en ce
moment, ne l'était pas non plus, comme tout semble le prouver.
Philippe de Mdly signe, comme témoin, sous le nom de Philippe de Naples,
ou seigneur de Naples, une série d'actes^, de i i65 à 116/1, ([u'il serait inu-
lile d'énuniérer ici. Nous ne voyons pas en (|uel temps Roard l'Ancien, du
nom de Joppé, et qui fut surnommé de Naples", aurait eu la possession de
cette seigneurie; au moment où il est appelé Roard de Naples, Philippe de
Mdly en était incontestablement seigneur, et plusieurs actes ^ de la reine
Mélissende (ii55), du roi Raudouiii 111 (iitio). du roi Amauri ( 1 16/1),
signés par Roard de Neapoli et Neapolilmuts, le sont également par Philippe,
avec la même qualification, Neapolitanus. Nous ne pouvons dire à quel litre
Roard avait pris ce surnom.
A la mort de Maurice, seigneur de Crac, son cousin, Philip|)e lui succéda
dans celle nouvelle seigneurie, ainsi ipi'on l'a vu '^. mais à la condilion d'a-
bandonner Naples au roi Amauri. Les rois de Jérusalem n'auraient [las voulu
sans doute voir ces deux fiefs importants réunis en une seule main. Philippe
de Millv ne fut j)as longtemps seigneur de Crac et de Montréal ; il avait ac(|uis
celle seigneurie vers 1 16.5 \ au plus tôt; en 1 169 il était ^ déjà grand maître
(le f ordre des Templiers.]
L'histoire ne nous a pas marqué le nom et la famille de sa femme,
' Guill. de Tyr, 1. XYI^ c. iv. ^ Carlul. S. Scpnla: n" 5o , 1 /i4 , p. 98 ,
- Carlul. S. Sepiilc. n" 33. p. G3. 167. — Cod. diplomnt. l. I, 11° .5o, p. 5i.
" Carlul. S. Scpiilc. n" ig-SS, 56, Sg, " Voir Les Seigneurs de Crue et tic Moiit-
60, Ga , G3 . l'i'l. — Cod. diploumt. t. I, n'ai.
\r 23, 2/1, 3o. 3i, 00. ' Guiil. de Tyr, I. XIX, c. xxi.
' Voir La Famille qui a jtorU' le nom de * Voir, plus bas. Les Grands Maîtres du
Jnplie. Temple.
i08 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
mais bien tju'il en eul deux filles, sçavoir, Estieuuelte et Helvis, qui
décéda à marier '.
[Helvis niourul sans poshTilù; mais elle avait été mariée à un neveu du
seigneur de Tabarie '-. qni cul des dillérends avec le roi et quitta le pays.]
Estieniietle fui mariée trois fois; la première, avec Humfroy, sei-
gneui' de Toron: puis avec Miles de Plancy; et, en troisièmes noces,
avec Renaud de Cdiastillon % prince de Montréal. Pliilippes eut encore
deux f'rèies, Henry et Guv. suinomuié le François en un ancien titre*,
lecjuel mourut sans enl'ans.
I (jui le Français a souscrit un grand nombre de titres du roi Baudouin III
et de plusieurs seigneurs-', de i i55 à i 160. Il était sénéchal du royaume''
en I I 64. 1
Hem y de Milly, surnommé le Buffle, espousa Agnès, fille dEiis-
taciie Garner ', premier seigneur de Sagelte [ou seulement sa petite-
fdle*, sœur de Renaud, seigneur de Sajette], el laissa d'elle trois filles,
entre lesquelles il y eut difîerend'' pour le partage de la succession de
leur père. L'aisnée '° [Helvis] fut mariée à Adam [ou André], seigneur
de Bessau: la seconde, Esliennette, à [Guillaume Dore! ", seigneur du
Boutron, puis à] Hugues [le Boileux], seigneur de Giblet: et la troi-
sième, nommée Agnès, à Joscelin III, comte d'Edesse.
Estienuette, estant veuve de Guy de Milly ^-, se remaria avec Bau-
douin, seigneur de Rames, qui en procréa Helvis, femme de Balian
le François, premier seigneur dlbelin.
' Lignages d'oHlre-mer, c. xiv, édition ' Lignages iVoulrc-iner, <:. Mn, \i\,éA\.i.
Labbe. Labbe.
" Lignages d'oxdrc-mer, c. xv. édition * Lignages d' outre-mer, c. xvi, édition
Beugnot. (Voir Les Seigneurs de Tabarie.) lîeugnol.
' \o\T Les Princes de Montréal. ' /l«s/se«(/eyé)«s. p. 520 ; édit. Beugnot.
* Preiires de l'Iiist. de Bétkune , p. Sôy. t. II. p. ioS. hhh.
;î58. '' Lignages d'oulre-mer, édition Lal)bL'.
^ C.artularium Saneti Seimlrri , n" 5i- c. x\ ; édition Beugnot, c. xvi, XXM.
■ 57. 59, Co. (j-J , (J3. — Codice dijihnialico , " Voir Les Seigneurs du Boutron.
n°' 3i, 36. '" Lignages d'outre-mer, c. xiv. édition
' Cart. S.Sepuk. n° i/ii. p. 2G7. Beugnot.
LES PRINCES OU SEIGNEURS J)E NAPLES. ' /i09
[C'est ainsi que Philippe de Milly se trouvait l'oncle maternel de llunues,
Baudouin et Balian d'Ibelin , fils de Balian le Français.]
Balivn d'Ibelin, nommé diversement dans les auteurs Balis.\int et
Barisan', et rds de Balian, dont je viens déparier, ayant espousé
Marie Comnène-, veuve d'Amalric, roy de Hiérusalem, vers l'an 1 17G,
sous l'aveu du jeune roy Baudouin IV, devint seigneur usufruitier de
la ville de Naples, que cette princesse possédoit à titre de douaire; doù
vif
L'ut rpi'il est appelé NapoUtniii ^ pai' Guillaume de Tyr.
[Dans plusieurs actes de ii55 \ Balian II, d'Ibelin, est nommé conune
étant un enfant mineur. Il ne l'est plus en 1 1 58 "'. Kn 1 160 ''', il confirme el
sijfne un acte de Hugues d'Ibelin, son frère. 11 souscrit encore, conune té-
moin, (liflerents actes des années"' 1 167, 1170, 1 17^, 1 176. 1 176. 11 est
iiientionné pour la première fois, comme seigneur de Najjles, dans un acte
d'Amauri, vicomte de celle ville* (1178), et dans l'acte du roi Baudouin IV,
confirmatif du précédent (1 178, 17 novembre). En 1 180'^, de concert avec
sa femme Marie, reine douairière de Jérusalem, il fait une concession de
(erres à l'ordre des Hospitaliers. On le voit ensuite souscrire diflerents actes,
en 1 181 '", 1 182, et jusqu'en janvier 1 ic)3. On ne sait s'il vécut beaucoup
au delà. En 1180 ", au couronnement du [lelit roi Baudouin V, il le porta
dans ses bras, pour (pie cet enfant ne parût pas plus petit que les barons qui
l'entouraient. En 1 186'-, il fut un de ceux qui s'entremirent le plusactivemenl
' Hislor. Ilierosol. p. 1171. (Voir, plus
lunil, p. 87.5, Les Sclffueuis d'Ibelin et de
Ruines. )
• VViilelimis Tyr. 1. XXI, c. xviii, \\ii.
— Assises de Jihus. édition Labbe. I. II,
c. XLVii, p. hbB. 556; (îdilion Beiigfnuf.
t. I, c. I.XV, CCLXXI , p. 10(), 4-!3, llilli. —
.ilberic. aiin. ia33. Ilisloricns de Frnncc.
t. XXI, |). C 1 0, b. c.
' Willelimis Tyr. I. XXII, c. \xvn.
'' Cdii. S. Sepiilc. n"" 5(3 , 5i), (J-2. p. 1 1 1 ,
118,125.
^ Oiri. S. SejMile. n" (3o , (33, p. lao.
1-21, 1 a8.
" Ciiil. S. Sepiilr. n" (35, p. i35.
' Cod. diphnmt. 1. 1 , 11°' 5 1 , 57. (3 1 . 171.
•!0i. 20a , p. 52 , 58, fil , 2 1 3, 2 1 à, 2 44.
2 45.
" Cod. diplonwi. 1. I. Il" 64. 65, p. 04,
65.
(!od. diploiiKii. t. I, n" 68, p. 68,
69.
' " Cod. diplomnt. 1. 1 , n°' 2 , 7 1 , 72 . 178,
p. 71 , 72, 70, 2 16, 282.
" Cnntiniuit. de Guiil. de Tyr. 1. XXllI.
I-. V, p. 8.
'" ContiniKit. de Guill. de Tyr, 1. XXIII,
r. wiv, XXV. p. 35, 37.
'ijn ij:s rAMii.LKs DOUTr.E-Mi-r,.
pour rétablir la paix onlro le roi el le comte de Tripoli. Après la bataille de
Hattin. en iilS'y '. il s'ciilnit d'abord i^i Tyr, puis revint à Jérusalem, où
s'étnil réliiipi'c' la reine Marie, sa l'einmi'. Il voulait se retirer avec elle à
Ascalon; mais il se trouva pres(|ue forcé par le patriarche et le peuple de
rester dans Jérusalem ])our la défendre.]
Un auteur arabe- escrit quil se signala au siège cjue Saladin mit
devant Hiérusalem, et qu'il obligea le sultan à se départir de la fierté
avec laquelle il vouloit traitei' les assiégez, (|ui deniandoient à capi-
tuler.
I (le fait est raconté par le Contiiniateur de Guillaume de Tyr avec plus de
détails et d'une manière plus intéressante''. Balian resta donc dans la ville de
Jérusalem pour la défendre contre Saladin, (pii l'assiégeait. Quand il la vit
sans ressources, il demanda un(,' capitulation à Saladin, cpii la refusa. Puis il
eut avec lui, sur le prix de la rançon des habitants de la ville et surtout des
pauvres, une discussion où se montrent toute la franchise et la générosité qui
caractérisaient le vainqueur des chrétiens.]
II eut de son mariage Jean, qui lut seigneur de Barut; Pliilippes.
qui fut bail ou régent de Gypre sous le l'oy Henry, et qui décéda en
1 227 ; Raoul et Hugues, dont il est parlé dans Alberic; Helvis, femme
de Renaud, piince de Sagette; et Marguerite, mariée à Gautier, prince
de Césarée. Cette place vint incontinent après en la puissance des Sar-
razins*, après la delïailc du roy Guy, Tan 1 187.
[A la nonv(dle de ce (h'sasti'e, les habitants (1(3 Naples l'avaient presque
entièrement abandonnée, et la reine Marie, que son mari Balian y avait
lais.sée pendant la bataille, se réfugia à Jérusalem. |
Et quelque temps apiès nous lisons qu'en l'an lâog-' le sultan
' Continuateur de Guillaume de Tyr, c. xlvi, i.vi, lix, lv, p. 68-70, S.") , 88-93.
1. XXIU, c. \Lu, xLvi, p. 05, (J8-70. " Royer de Hoveden, p. G/i3. ^ Rad.
— Rad. Cogg-eshal. Aiiijilm. coll. l. V. Cofjgesh. Ampliss. coll. t. V, col. 56-j. —
col. 557, d. Contiimalour detniillaunie de Tyr, 1. WIIl.
- Albufaraz, fol. -173, 27^. c. xlvi, p. 08.
-' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXlll, ' AlLme. ann. i23(j.
LES PRIiSCES OU SEIGNEURS DE .\.\1'LES. ' 'Ml
Naissere, fils de Conrad, qui avoit {jucire avec le sultan de Damas,
en estoit possesseur.
[Le lexle d'AlL(^ric ' j)orte Conradin. Les [jalins ilonnaiont le nom do Cora-
din à Malek al-Moadliam Scliarler-Eddin . sullaii de Damas. Du reste, dans te
passage, il est dit que Naissere ëtait maître du Crac de Montréal; il ii'v est
pas question de Naples ou Naplouse.]
' Hisloiiens de France . t. \\I. p. Goj e. noie g, e( j). G-jû j.
h\-2 LIvS FAMIIJ.ES 1) OUTli K-MEH.
[LES VICOMTES !)E NAPLES.
Nous oonnaissons trois viroiiites de Naplns (|iii so sont siicciklé de père en
lils:
Olric, HiiLRic ou HiRRic' sigiie en cette (|ualité plusieurs actes, de i i a8
à 110 1. Ce dernier acte avec son lils
. Baudouin'^, qui souscrit, comme vicomte de Naples, un acte du roi Amaun
(iifii, 16 juillet) et du patriarche Amauri, en 1168.
Enfin Amacri, lils de Baudouin, était d(^jà revêtu de celle charge en 1 1 yU-*.
Dans un acte de 1178*. où il confirme la vente d'un casai, faite par lui à
l'Hôpital de Jérusalem, il déclare avoir agi avec l'assentiment du roi Bau-
douin IV, de la reine mère Marie , de Balian , seigneur de Naples, de sa femme.
Stéphanie, fille de Baudouin de Bames, de sa mère, Isabelle; de ses frères.
Bainald, Jean. Baimond, Boger. Balian; et de ses sœurs. Mélissende, Gille,
Afni.ès.l
()
' CnrIiiL S. Scpiilc. n" !iS , hh, /ig. — Cnd. iliploiiiat. (. I. n° fi 1 . y. (>i,
Cod. diplonml. t. I, 11°' 17. 3a, 33. ' Cod. diphiiial. (. 1. n" 6'i. 6,5, p. (i'i.
" uni. S. Sepulc. 11°' \hh . 1 (io , p. -208 . (If) . (i(i.
•1S9.
LES SEIGNEURS DE iNEPIlIN. ' /il3
LES SEIGNEURS DE NEPHIN.
>jephin estoil im fort chasteau, à cinq iniiies de Tripoly ', el ail-
lant de Botron. Il l'ut possédé par des seifjiKHirs qui en portèrent le
surnom, entre lesquels Guillaume de Tu'- fait mention de
Reinuard ou Renouard de Nepiuns, qui accompagna Amaury, roy de
Hiérusalem , avec les autres barons, au voyage qu'il fit à Constanli-
nople- poui- y aller visiter Tenqiereur Manuel, Tan i 1O9. Il espousa.
comme je le présume par la cii'constancc des temps, Douce, fdle de
Renaut Porcelet ^ gentilhomme originaire de Provence; laquelle,
estant veuve de luy, se remaria avec Gautier de Bessan, (pii \ivoit
en Fan 1210. [Ce (|ui lait présumer quelle avait été |)lulol la leiiunt'
de Raimond ou Renaud, qui suit.] Je me persuade aussy ipiil lui
père de
Raymond, seigneur de Nepliin [cpie nous voyons .souscrire j)Insieurs
actes* de Raimond II, comte de Tripoli, en 117/1, 1 '81, 118/1: de
Boémond IV, en 1196^; et peut-être le rnème Renaid '^ qui pilla in-
liuniaineinent les chrétiens expulsés de Jérusalem, en 1 1S7 '], dont la
' J. tle Vitriaco, I.I, c. xliv. — Samil. '' D. Vaissette, Hisl. (h Languedoc, I. II.
I. II[,|)nrl. i/i,c. II. — Willcbr. ab Olden- pr. n° /iô3. col. 4(jH.
Iiorg. in llliiorc, p. 128.^ Innocent. III, " Continuai, de Guill. de Tyr, 1. Wlll
Hpist. I. il, p. 565. — De Mas-Latrie, l.lll. c. lxiv, variante, p. 100, 101.
p. (508. ' En punition, il devint aveugle, et ses
\Villeliiius Tyr. I. \\ , c. xxn . héritiers perdirent la seigneurie de Népli
m.
Lignages d'outre-mer, c. xv, xwii. de leur vivant. (Continuât, de Guill. de Tyr
' Cad. iliphwwt. t. I. n" .Vi . 70. 75. loc. cit. p. 101.) Ce n'est donc pas lui <\u
p. 55- 71 . 70. lu' dépouillé par r>oéiiiond IV.
'il'i LES FAMIM.l'S DOUTRE-MER.
fillo. Ai;;limtine '. espoiisa IJoliarl , II"' du nom, seigneur de Cayplias,
el sur ]e(|uel vrayseinblablenienl Buéniond [IV], prince d'Antioclie
[comte de Tripoli], s'empara de la seigneurie de Nephin- en l'an 1206.
Ce seigneur [nommé Renoart^ par le Continuateur de Guillaume
de Tyr, et ti'ès-probablement lils de Raiuiond ou Renaud], ayant es-
pousé Isabelle, fille du seigneur de Gil)eletar, qui estoit vassal du
prince, sans lui en avoir donné avis, et sans avoir pris son consente-
ment, fut cité en sa cour, et, n'ayant pas voulu se présenter [parce
qu'il se sentait soutenu par dillerents seigneui's, par le roi d'Arménie,
et même par Aimeri, roi de Cbypre et de Jérusalem], il l'ut condamné
par contumace, et déclaré échu en commise''. En suite de quoy le
prince [avec lequel était Jean d'ibelin, seigneur de Barulii ^ ([uoique
beau-frère de Renoart, dont il avait épousé la sœur Helvis] alla atta-
quer à main armée les cbasteaux de Ncpliin et de Gibeletar, ot s'en
rendit le maistre ''. Depuis ce temps, ils demeurèrent en la possession
des princes dAntiocbe, sur lesquels le sultan Bendocbar, en suite de
la prise de Tripoly, prit Nepliin, l'an 1 288, el le fit ruiner de fond en
comble.
[Outre les seigneurs de IVépluii mentionnés précédoiinnent , nous trouvons
plusieurs personnages du surnom de I\éjihin, (pic nous ne pouvons affirmer
avoir été ou n'avoir pas été seigneurs de ce lici. Tels sont :
Raimond de Nesinz'', forme altérée probablement pour Nefinz, qui souscrit
un acte dans la ville d'Acre, en faveur des Hospitaliers (août 1 i55);
Gaston ' et Olivier de Néphin, qui souscrivent un même acte de Guillaume
de Maraclée (janvier 1 1()3);
El. après (pie ce lief eut ét('' coiiliMpK' par le comte de Tripoli,
' Lignages iVonlrc-mcr, c. xxv, xxxvii. note e. ) Ce fait est lexemple le plus mémo-
" Sanut. 1. III, part. 1 1 , c. m, p. 3o5. rnble de l'application tliine assise. [Assises
■' Conliiui.it. lie Guill. de Tyr, I. \X\I, de Ji'nis. t. I , c. xwi, livre au l'iui. p. G27
c. m, p. 3i4, 3i5. e! note h.)
' Ou toiiihc en coroiiiise , c"esl-à-dire con- ^ Voir Les Seigneurs d'Arsiir.
(Ianin(; à perdre son lief par cimlisi alion. . ' Sanut. I. III, |iar(. 19, c. xi,xvii, x\.
(Laurière, (îlossaire du droit frnnç. p. -jG-i , ' Cvd. dijiltiiiin/. t. I, n" i<)5, p. 2^0.
263. — Beugnot, Assises ^ t. 1, p. 287, ' Cod. diphmiit. t. I, n" 38, p. Sg.
3
LES SEIGNEURS DE NÉPHIN. ' /il."
Jean de Néphin ', descendant peut-être du dernier seigneur dépossédé, sous-
crit un acte du 3 avril i-î'ifi. Le même-, vraisemlilablement , est nommé |)arm
les membres de la cour des bourgeois d'Acre, réunie le i" février laSo. pou
rédiger les décisions, statuts et coutumes de cette cour de justice.
Nous ne comptons pas, parmi les membres présumés de la famille , un Guil
LAUME, vicomte de Néphin, cpii paraît avoir résidé en Chypre, où il s'engage
(avril 1991) à entretenir un chapelain au vlllaije de Nicia, près de Nicosie.]
Cette famille passa, comme les autres du royaume de Hiéiaisalem,
en celuy de Cypre, où elle tint les premiers rangs parmi les barons;
entre lesquels sire Guillaume de Nefuv * sonscrit un titre de Hugues,
roy de Cypre, de Tan 1828 [et l'acte^ qui constituait le douaiie de
Marie de Bouibon, du 3i janvier i33o |.
' Cod. diplomat. l. I, 11° 2 17, p. 9 58. ' Trésor dex charlex.
- Assises de Jérns. \. il, p. a/jy, c. xn . ' De Mas-Latrie. Ilist. de Clniprc . I. 11.
' De Mas-Lalrie, t. IIl,p. OiG, 017. p. iliA.
4t6 LES FAMILLES I) OUTRE-MER.
LES SEIGNEURS DU PLAISSIE
ou 1)1 l'LAISSIEU.
Thibald de Dahiane, fut scijiMt'iu' (lu l'Iaissit", à cause tle quoy sa
postérité ou prit le suruoiu. .Iç crois qu'il estoit de la maison des chas-
tellaius d Amiens, et qu'il faut lire au Lignage d'outre-mer' Tliibaud
d'Amiens au lieu de Tliibaud de Damiane. Car, outre la ressemblance
de ces noms, c'est qu'il se rencontre un Tliibaud d'Amiens au temps
que celui-cy vivoit, c'est-à-dire vers 1 an 1990. Ce Tliibaud estoit fils
puisné de Dreux, chastellain d'Vmiens, et frère de Pierre d'Amiens,
avec lequel i\ souscrit un litre de l'an 1 igS, et ([ui décéda l'an 1 90/1.
à l'entreprise de Constaiitinoplc, comme il est amplement raconté par
Villeliardouin'-. Si toutefois Tliibaud lit le voyage d'outre-mer, il faut
qu(» c'ait esté après l'an l'ior) et 1216, au(|uel temps il estoit encore
en Picardie, comme on recueille de quelques titre-; de Renaud d'A-
miens, son frèi'e, qu'il souscrit avec Aleaume et Rernard, ses autres
frères. Ce Tliibaud, seigneur du Plessié, espousa Estélenie, fille de
Laurens du Plessis, dit du Morf, ['"■' du nom, et en eut le fils ([ui suit.
Pierre, seigneur du Plaissié, lils de Tliibaud, est probablement ce
Pierre que Saïuido^ nomme Daiiiiiicis, au lieu d Amiens, ipii, en l'an
1278, amena trois cens arbaleslriers pour la garde d'Acres. Il espousa
Ancelle la Relie et en eut Tliibaud.
TiiiBMi). Ib' du nom, seigneur du Plaissié, lut conjoinl pai' mariaj'e
' Lignages â' nuire - mer. c. \vii . wi. * Villelinrd.n.8 . j).58,77,ëd. DiiCanoe.
wviii, XL. " Saillit. 1. lit, part. 12, c. xii.
LES SEIGNEURS DU PLAISSIÉ. ' 417
avec Estéfénie, fille de Robert de Montgisart, (|iii h\) prociéa. ciilic
autres enfans, Jean, sei;;iieiir du Plaissié; Hugues, el l'ieire. arclii-
diacre de Limessol. au royaume de (îypre.
Jean, seigneur du Plaissié, iils de Thibaud 11, sallia avec Marie,
tille de Hugues, vicomte, seigneur de Sainl-Jean, et laissa de celle
alliance Jean, Baudouin. Estéfénie, femme de Joiïroy le Tor; Mar-
guerite, mariée à Jean de Giblet; et Ancelle.
Cette famille subsistoii encore en Cypre l'an i368 '. au([uel temps
MvTHiEt DU Plaissié y possédoit le titre de Boiiteillier de Hicnisakm. \ il
fut uii des seize seigneurs désignés dans l'assemblée <lii i (» nnvi'inbre
1 />(>() pour la révision des Assises.]
' A-f-fi-ses deJi'rus. iiiip. en iliilien. p. 'ido . itli : SdH: ('.(lit. I^abb(!. t. I: (■dil. lî.'iigiiol.
l. I. |>. ti.
53
418 LES FAMILLES I) OUTl'.E-MHl!.
LES PRl^(;l:s dk r h i lippes.
\ll)iil (IAIn ^ esciii (|ii(', (luraiil (jiie les François imn'ut le siégé
(levant ia ville (rAntioclic, il ieui' survint une fascheuse uouveHe, de
la fleiïaile de Suenon, (ils dn roy de Daneinarcli. ([iii venoit à leur
secours avec quinze cens iidnimes délite, pai- Soliman, sultan de iNicé.
(|U!, assisté des Grecs, les tailla en pièces comme ils se reposoient
dans une forest, vers Pliilomelium. Suenon. après s'estre généreuse-
ment deffendu, y perdit la vie, comme aussy une noble dame nommée
Florivc, fille du duc de Bourgogne, [)oiir lors mariée au prmce de
Pliilip'pes [Phitippensium principi) , (jui s'esloit mise à la suite de Sue-
non, espérant d'aller ti'oiiver son mary (^sperans posi triuinplmm jide-
hinii linii niaipio tanloquc sociun iiiarilo). Voilà les ternies d(^ cet auteur.
(pu iiiériteroient d esti'e explicjuez: car, premièrement, les titres et nos
histoires ne ioiii pdint mention de cette Florine en ia généalogie des
ducs de Bourgogne, (|iu? le temps peut l'aire présumer avoir (.'sté fille
de Eudes-, I" du nom. duc de Bourgogne. En second lieu, ce prmce
de PliilipptiS nous est inconnu, ou du moins la situation de cette prin-
cipauté nest pas hien constante. 11 est vray (piil est ])arlé dun prince
de Philippes dans les épistres dHoiioi-ius III , en l'an i a i y ■'. des(juelles
nous aj)()renoiis (|ue ce pajie le reprit aigrement, et mesme le punit
de (pielipies ])eines poui' avoir lait moui'ir son éves(pie. Il escrivit
mesme à Rverard. patriarclie, et aux évesques, ses suffragans , et
leur enjoignit de rexconmiunier s'il n'expioit ce crime, \lais nous ne
lisons rien de cet Evci'ard. iiy s'il lui patriarche dAiitioche ou de Hi(-
' All)ei't. A(]ucns. 1. III , c i,i\. Hunnr. I. 11. Epist. ôyô. apiul lîaiiiairl.
" l/Ali (le ri'rifii'r Ira {h:ii:s : l^i-x Diicft de ami. ]-il~. 17.
Doiiigognc . Eudes / .
LES PRl^cIvs \)\i i'Hii,ii'f'r:s, ■ /j19
l'usaleiii. Cil cette aiinéo 1^17, ne se Lrouvaiil |ioml de |»aU'iaiclie fie
ce nom dans ces deux églises. Ainsi nous n en tirons |»as de lumières
pour apprendre où estoit la ville dont ce seigneur est ([ualilié piince.
Les géograplies ne remarquent particulièrement que celle de ce n
qui est en la Tlirace. Mais ce (pii pourroil faire donicr (jue ce soil
cette place, est ipiil est constant ([u'elle appartenoit en ce temps là
aux Grecs, et ([n'il si'nd)le ([ue les pi'inces de Philippes reconnoissoieiii
l'église romaine, et (|u'ils estoient François, n'estant pas probable
<|u"un duc de Bourgogne eust marié sa tille à un seigneur grec, les
François ayant en ce tenq)S là peu d'alliance avec cette nation. D ail-
leurs nous ne lisons pas flans liiislone byzantine de ce temps là qu'il
y ait eu des seigneur's grecs qui ayent possédé aucune place de l'em-
pire en propre. Enfin, ce qui augmente mes doutes, est (pi'Honorins lli
fait voir que la ville de Philijipes n'avoit qu'un évesque. et nous ap-
prenons, des Épistres du pape Innocent IIP. cpie la ville de Philijijn, en
Thrace, estoit gouvernée pour le spu'ituel |)ar un archevesque, tiepuis
que les nostres se rendirent maistres de l'empire de (lonstantinople;
auf[uel temps cette église commença à lecomioistre le Saint-Siège,
comme il est disertement remarqué en l'une de ces épistres. Quoy «pi il
en soit, j ay creu (pie je ])ouvois placer en cet endroit cette observatioii
touchant le prnice de Philippes. «pioyque je ne sois pas certain s'il
appartient aux coiir[uest.es de la terre sanite.
' Innocent Ht . i. XV. li^insl. ho. 56.
/i20 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
LES SEIGNEURS DU PllY
HioL'ES SANS Avoir, seigneur du Piiy\ vraysemblablement fils ou issu
(lu fameux Guillaume sans Avoir [Du (lange a voulu probablement
dire Gautier'-], lun des plus vaillans chels qui se trouvèrent à la pi'e-
mière entreprise des guerres saintes, espousa Eschive, fille de Guil-
laume de Tabaiie, qui esloit lils de Guillaume de Bures, prince de
Tabarie, et de Marie, fille de Pierre de Baruth.
[Hugues Seiizaver, ou sans Avoir, sine Ccitsu, souscrit des actes depuis
1 1 /i5 jus(|u'en 1 i84^, la plupart de Raimond 1", et de Raimond II, seigneur
de Tripoli, dont il paraît qu'il était vassal. Dans un acte de ii63\ il est
qualifié connétable de Tripoli. Nous ne pouvons dire si c'est le même person-
nage dont on voit figurer ainsi le noni dans des actes pendant quarante ans,
ni si cet Hugues sans Avoir est le mari d'Escliive; ce qui est cej)eiidant assez
probable, d'après l'accord des faits et des dates.]
11 en eut la fille qui suit :
A'hniE SANS Avoir, dame du Puy, porta cette seigneurie en mariage à
Jean de Farabel, duquel elle eut Guillaume, seigneur du Puy; Thomas
et Guy, décédez sans enfans; Escliive, femme de Jean, vicomte de
Tripoly; Mabaut et Anne.
GuiLï^AUME DE Farabel, seigueur du Puy, est probablement celuy par
la trabison duquel Raymond, prince de Tripoly, recouvra la ville d'An-
Lignages d'niilir-mer, c. vu , wii. 1 70 , i ç)3 . 19/1. |). aS , 70 . 76 , 2 1 3 , 208 ,
Seb. Paoli. Cod. diplotuat. t. I, ]). /182. 289.
Cnd.dijilomnl. t. I. n" aS, 38, 70, 70, ' Cod. diphmal. t. I, n° i65, p. 209.
LES SEIGNEURS DU PUY. ' 'i21
tioche' siii' 1»' prince Rupiii, Yim i->\[)- Il espoiisn '\li\', lillc de
Jaques du Boutroii jet en eut deux fils et une fille].
[Jean de Fahauel, peut-être un des deux (ils de Guillaume, houscril un acte
d'Albert, patriarche d'Antiociic, du 18 novembre laii'': une sentence en
laveur des Hospitaliers* (3i mai i-i/i3); un ade de Boémond IV, prince
d'Antioclie^ (avril laTiC); dans les deux derniers litres il est (pialifié seigneur
du Puy. Il était vassal du prince d'Antioclie comme comte de Tripoli.
En i-jSa, Gluj-aume de Farabel, connétable de Tripoli, et Simon de Faha-
BEL, frère de l'ordre du Temple «, lipurent comme témoins dans la relation ou
accusation dirigée contre Gui -de Gibelet, qui avait voulu enlever Tripoli au
prince d'Antiocbe. Étaient-ils frères? fils de Jean de Farabel (|ni précède? Les
documents nous manquent |)Our établir celte (ilialion, même par conjecture. |
' Samil. I. tll, prl. 11 , c. xi. ' Coil. diplomat. t. I, m' 179. |). '221.
- Lignages d'outre-mer, édition Ijalibe. * (^od. diplomat. t. I, 11" 129, p. i.'i'i.
c. xxii; ëilition Beiigiiot, e. xxxiv. ' De Mas-Latrie, Ilist. de Chtipre . t. III.
' Cad. diplomat. t. I, 11° 1 18. p. i33. [j. 605, GG6. O67.
LES. FAMILIERS I) OUTlUvMRP..
LES SEIGNEURS DE lUME
La ville dv. tiaiiic, diï^laiile de Hiénisaleiii de i (i tiiilles, ayant esté
aliaiidoimée ])ar les Sairazius à l'arrivée des iiostres en la terre sainte,
l'a)! !()()(). le comte de Flandres y lui envoyé pour s'en rendre
Miacsli'e'. et, l'ayant trouvée déserte, il y lit entrer ses jjens. et v lit
élire un éves(|ne. Normand de nation, estant probable (|ue celuy à
(pu on eu laissa le gouvernement teiup(»rel estoil pareillement des
-u]els du coude'. Il sappeloit
Baldouin, seigneur de Kame, lequel se trouva au concile^, tenu en
la ville de lNaj)les de Saniarie, par le patriarche Gormond, l'an
ii;io. Il es])ousa Estiennette, native de Flandres, veuve de [Gui le
François, et sceur utérine de] Philippes de Milly, seigneur de Naples,
de la(pHdle il eut une lille uinque, nommée Hclvis, (pii porta la sei-
gneurie de Hame en mariage à Balian, seigneur d'Ibelin. duquel sont
sortis les autres seigneurs de Rame remarqués ailleurs.
Voyez Les Seigneurs d'Ibelin [et m: Rame].
Le seigneur de Rame' avoit cour, coin ou diod de moimoye et jus-
tice, (pii est la haute cour: et à Rame [il y avait] cour de bourgeoisie
e| pislice.
' Willelnuis Tyr. I. Vtl, c. \\n. — Sn-i/i-
tnrcs i-eniiii Hicros. passini.
" La phinse nous semblerait [lius claire
ainsi construite : rril est probable que celui
r'.î qui. etc. était un des sujets du comte. -
c est-à-dire l'^iainand de nation. 1-e mol pa-
reillement donnerait à entendre que l'évêque
était aussi un de ses sujets; et cependant on
a vu qu'il était Normand.
Willelmus Tyr. I. XII, c. \ni.
' Assises (le Jérvs. p. 55 1 ; édit. F-abbe
I. l , c. ccL.w , p. 619.
LES SEIGNEURS DE SA 1NT-AI5IUH Afvl. - 'rlP,
LES SEIGl\EURS DE SAINT-ABKAMAM.
Le cliU8lt'Hii (le Saiiit-Ahi'aliaiii ', dislaiil (je la ville de Hiei iisHiem
(le 6 milles, liil basty |)ar ce saint |)ati'iai-che, (jiii l'Iiaijila. et oi'i oii
(ieiil qu il lut iiihuiiié avee Isàc et Jacol). Il estoit situé vers les iiKin-
tagiies-, près du lleine (|ui aii'osnit les villes de Sodonie et de do-
niorrhe, en la vallée (r!lélir(tii. et l'ut sié{{e irévesché, reconrui ordi-
îiaireineiit sons le nom Alh'bron. Il a esli' de toni temps en grande
vénération, lanl envers les Tui-cs l't les payeiis, ([iie les juils e1 le-
clirestiens, à cause des sacrés desposts de ces saints patriai'ches qui!
conservoit.
Godelroy de Bouillon^ s'en i-endil maistre sur les inlidèles, et le
donna en fiel, comme je le présinne. à nu certam
Hugues. <|ui es! suiiiommé de Sauit- ihralmui par Alliert d Ai\ '. i-l
qui se trouva en (pielques entreprises avec le roy Baudouin b'. \Ieier '
le fait. Flanien, et iuy donne le surnom de Bnheajiir. [Il était natii de
cetle ville, au diocèse de Térouenne'^.]
Fiotr\iiT on Iloiuiius, tini auss\ ce cliastean. >^i nous en croions le
' AIL). Aijiwnsis, I. VII, c xwi; I. XIJ. sancUe'.p. 106. — SpI». VaohJ'.od. <(ifil<iiHiil.
c. xwiii. — Willelnius Tyr. I. XX, c. m. — t. 1, p. hliî> , hki'i.
(lesta franc, expugnant. Hierus. c. \xxvii, Alberlus AquL'ilsis. i. VII. (-..wm.
]). .tRo. ' Albertus Aquensis. I. I\, c. xi.vni.
' Albertus Aquensis. I. VII, c. xLi, xLiii, ^ Meier, ann. 1099.
— Jo. Wiocas, in Descript. W-rœ sanctip, ' Martèiie, AiiipUssimu < Inllectiu . l. \.
V. xxvii. — Eligesip. (Ir Dfulniit. locor. ternr i:i>\. 5io,a.
li'2à l,liS FAMIJJ.KS DOI TliE-MER.
inesmc Alhcil '. Il [Xjsscda encore celuy de (iayplia.s'-. el . ostaiil décédé
Tan 1 1 oy.
Gal'tiimi. siii'iiomnié MaliiDiicl [ou BiiffvmclhY, ohlint le chasteau de
Saint-Abraliani en fiel' dn roy Baudouin. Les Turcs d'Ascalon en en-
treprirent le siège incontinent après; mais le roy leur donna la chasse
et les obligea de se i'elir(>r '. Il accompagna ce roy en ses gnerres
contre les infidèles.
I C'est ce Gautier BatTuiiiotli . probablenieiil , (|in lit à iliôpital de Jéru-
>aleia le don d lui casai, ronliriné par le roi Baudouin 1"^ (-28 septembre
t 1 1 0 ) : il csl uomnié dans ce diplôme; il le signe comme témoin; mais il n'v
prend pas le lilre de seijpieur de Saint-Abraliain.]
La propriété de ce chasteau retourna aux roys de Hiérusalem '', <'t
tomba à la fin en la possession des seigneurs de Cracli el de Montréal,
ayant esté donné par le roy Baudouin 111 à Piulippes de Milly, sei-
gneur de Naples, avec les seigneuries de Crach et de Montréal ' en
échange de celle de Naples.
[On voit, avant Phili[ipe de Milly. un Baldouln de Saint-Abraliam sous-
crire deux actes du roi Baudouin 11"' (1120, et mars 1 128). el un autre du
roi Foulques'' (1 i3(î). Ce dernier acte mentionne aussi IIugies de Saint-
Abraham, (pu, à la prière du roi. avait d(inii('' j)lusieurs casaux à 1 Hôpital
de Jérusalem. Le second de ces personnages ne fut peut-être fpie le châ-
telain, ou même un simple chevalier du fief. Sous les nouveaux seigneurs,
Saint-Abraham tut coutié à la garde de barons (pu avaient le litre de châte-
lains. Tel lui AxrRED, qui lit un don à un particulier, par un acte de juillet
I 1 'ig '". oii il se nomme de Sanrto-Admluim ctislcllanus. Hcgles, peut-être le
' AlberUis Aqufiisis, 1. \. c. x\xn. ' Voir Les Sciffiicnis de Crac et de Motit-
' Voir Les Seigneurs de Cayphas. rcnl.
' AlberUis Aquensis, 1. X. p. xxxii. " Cartitl. S. Sepiilc. n" klx. 45. p. 83.
■* Albeitus Aquensis, i. XI, c. xl. 85.
' Cod.diplo}iMtA.l,n°''i,'èo ,p.-i,'i ,'i-2. '' Cod. diplomat. l. \. n° ij, p. 18.
" Lignages d'outre-mer, c. xiv, xxvi. — '" Cartiil. S. Sepulr. 11° 112. p. 21 4.
Sanut. I. III. part. 9, c. iv.
■2 lit.
I-ES SE1(;NEURS de SAINT-ABRAHAM. 425
même ijue celui ddiit il vieiil d'être (|uesti(ju. accorde un don semblable, ou
le confirme seulement, au même particulier, par un acte d'une date incer-
taine, mais certainement postérieure à i i^ig, [)uis(|ue la femme du donataiie,
mentionnée dans le premier acte, ne l'est plus dans le second, et que son ii<'-
ritier, mentionné dans le second, ne l'est pas encore dans le premier. Il signe.
par la grtice de Dieu, de CasteUo Sancti- Abraham , ce qui semble indiquer un
châtelain. Ce même acte est signé de Guillaume d'Alesnes, de Saint-Abraham,
i|ui n'i'tait prolia])lement qu'im chevalier. |
Ces seigneurs dévoient vingt clicvaiieis de service au roy de Hié-
l'usalein, en cas de guerre, pour la seigneurie de Saint-Abraham'.
Le seigneur de Saint-Abraham^ avoit droit de haute cour, c'est-à-
dire, cour, coin ou monnoye, et justice; et à Saint-Abraham [il y
avoit] cour de bourgeoisie et justice.
' Assises de Jcriis. p. 5o/i; l.iiljbe, t. 1 . '' Assises de Jénis. p. 552; Labbe, t. 1,
c. ci;l\x[, p. Uio.. ('. ccLxx, |i. hao.
/i26 LES l'AMlLLES DOUTRE-MER.
LKS SEIGNEURS DE SARMIT.
B()i\Ai'i.n s tonoil ol [lossi'floit lu ville do Sarmit ', liin 1112.
|Cct(e localité parait s'idnnlifier avpc le villaije de Sarmeda, situé entre
Anlioclii' et Alep.]
Allierliis Aqiiensis. I. M. c. xl.
LES SEIGNEURS DE SCA!\DALJON. ' 427
LES SEIGNEURS DE SCANDALION
011 SCANDELION.
Baudouin 1" du nom, roy de Hiéiusaiem, pour brider el bloquer ia
ville de Tyr', qui estoil tenue par les infidèles, fit élever en lan 1117
un fort chasteau entre celle ville et celle d'Acre, au lieu niesme où Ton
tenoit que le grand Alexandre en avoit basti un, lorsqu'il assiégea la
ville de Tyr, l'ayant nommé, de son nom. AJexandnum , qui lut changé
avec le temps en celuy de Scandalion, du mot Scander, qui chez les
Arabes signifie Alexandre. Baudouin y mil une forte garnison, et donna
la place à quelqu'un des siens pour la tenir en fief de la couronne.
Guy. surnommé de ScANDALioNpar Guillaume de Tyr'-, en 1 an 1 1 5o .
proche parent d'Humfroy de Toron, coimestable du royaume de Hié-
rusalem, en estoit seigneur.
[11 avait donné à l'Hôpital de Jérusalem deux vignes sur le territoire de To-
ron'. Humfroi confirma cette donation; cl ia concession de Humfroi fui con-
firmée elle-mèinc par un acte du roi Baudoin III, du '4 oelolire 1 157. Gui
est encore témoin d'un acte du roi Amauri', du 20 août 1 iCç).]
Ceux qui portent le surnom de Scandalion descendent probablement
de luy; entre lesquels je remarque
Pierre, seigneur de Scandalion, (lui eut, entre autres enfans^, deux
' /fo;. Hieros. j' paît. p. Gi-j.— Willel- ' VVillelmus Tyr. 1. XVIII. c. xv.
mus Tyr. I. XI, c. x\x. — J. de Vitriaco, 1. I , ^ Cod. diplomat. t. I , n" 3/i , p. 3G. htyi.
c. XXIX.. — Saillit. 1. III. part. G.c. viii; part. * Cod. diplomai. t. I, 11° /18, p. 5o.
i4, c. 11. — Fulclier. I. Il, c. lx. — Seb. ^ Liijniiffes d'out7-c-iiii'r, c.wi , \i\ . xwiu ,
Paoii, Cud. diplomat. t. I, p. 435. xxx, p. hào, hkh.
5â.
/i28 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
lilles, Ajjiiôs. ([ui espousa Guillaunic delà Mandoléc, elHelvis. ([uitiit
alliée à Bailliolemy de Giblet, iils de Bertrand. Pierre eut une sœur
nommée Hehts, mariée à Raymont tle Giblet, seigneur de Besniedin,
([ui vivoil en l'an i i 98.
Ha\mond dk Scandalion vivoil vers h mesme temps'. Il est nommé
par l'auteur des Assises de Hiérusalejn entre les vassaux de ce royaume
((ui dévoient service à la cité d'Acre, et devoit. à raison de ses fiefs,
sept chevaliers.
[il souscrit deux actes- de Boëiiiond IV. prince d'Aiitioche, comte de Tri-
poli (21 août 1 198, 3 septembre 1199), et un acte de GeofTroi le Ratii^.
jrrand maître de l'Hôpital (laoG).]
Le même livre [des assises] fait mention* du seigneur de Scandalion
qui se trouva à l'assemblée des barons du royaume tenue à Acre, lan
1 •jSo . sans le nommer.
[Ce seigneur pourrait être GiiLLâiyME de la Mamielée '", seigneur de Sca.miv-
LiON, mari d'Agnès, fdle de Pierre, qui est mentionné, comme membre de la
liaute cour île Jérusalem, dans un acte de Raoul de Raruth, seigneur de la
Blanchegarde, du 3 mars 1266.
Après lui on voit un second Raijio.nd de Scandalio.n souscrire un acte, de juil-
let 1 269'', de Philippe de Montfort, seigneur de Tvr et de Toron, dont il était
vassal, et, en janvier 1270, un acte de Jean de Montfort, iils et successeur
de Philippe, confirmatif du précédent. Dans le même temps vivait]
PHiiU'PEs DE Scandalion, dont il est parlé dans le Lignage dOutre-
mer'', [et qui] espousa Leonor, fille de Thomas de Maugasteau et (h'
Marguerite de Maraclée.
' Assises de Jérns. édit. Labbe. p. Sôy: ' Cod. diplomal. l. 1. n l'ii, p. 182.
édit. Beugnot, t. I, ]». Zia5. ' Corf. r/;/^/omrt/. 1. 1, n" iSg. 226 , p. 17
' (jjd. dipl. t. I , n" 8-2 , â 1 1 , p. 88 , 263. 367.
■ Cod. diploimit. t. I. n" 175, p. 218. ' Lignages d'outre-mer.c. w. xxiv. \\\i
' Assises de Jèrus. édit. Labbe, p. 56a: xxwi , p. i45. k'iiî.
édit. Beugnot. t. H, p. aiO.
(I.
LES SEIGNEURS DE SCANDALION. ■ /i29
[II était homme du mi Hugues III'. et louait tle lui viii<]èri:'M)»Mi( nu casai
près de Nicosie, coiunio ou le voit par uu acte d'octobre i 270. J
Anfre [Amfrey, Amfrei) ou Humkroi] de Scaindalion, chevalier, paroist
après ceux-ci. Il demeuroit à la cour du roy de Cypre- en l'an 1807;
[Sou nom figure dans un traité de commerce entre Chypre et Venise '. du
3 juin i3o6; le 1" juin 1807 ', il fut envoyé par le prince de Tyr, Amauri,
régent du royaume, pour dresser un inventaire des biens de l'ordre des Tem-
pliers en Chy[ire.]
Et en l'an l'd-iS il fut présent avec les barons de ce royaume à 1 as-
sinat du douaire de Marie de Bourbon\ femme de Guv de Cypre,
prince de Galilée, par Hu[jues, rov de Cypre. père de Guy, en 1 an
1828. Il espousa Thomase^ fdle de Jean de Floury, mareschal de Ta-
bary. Je ne sçay si c'est le mesme qui fut encore marié en premières
ou secondes noces' avec Marguerite, fdle de Jean de Soissons.
[La chose n'a rien que de vraisemblable; Anfred a pu épouser successive-
ment Marguerite et Thomase, rpii descendaient toutes deux, à la quatrième
génération, de Julienne, dame de Césarée^. Mais il est moins probable que
cet Anfred de Scandalion soit celui (jui avait été en 1287' un des arbitres
choisis par un seigneur de Chypre et par l'archevêque de Nicosie pour pro-
noncer sur les droits respectifs de deux casaux qui leur appartenaient.]
L histoire du royauuie de Cypre parle encore de Cive^" ou Esciuve
DE Scandalion, 1 une des premières dames du pays, qu'elle note pour
ses amours infâmes avec le roy Pierre, sous lan 1 .308.
' De Mas-Latrie, t. m, p. 6G1 , 6Ca. " Lignages d'outre-mer, a. \,\\n,\t.h'i().
^ Loredano, 1. V, p. 2 36; traduct. franc. ' Lignages iV outre -mer. c. xi, xxiit.
t. I , p. atii. ]i. 687.
' De Mas-Ijatrie, Hisl. de Chypre, t. II. '^ Lignages d'outre-mcr, édit. Labbe. c. x
p. io3. et xi; (Sdit. Beugnot, c. xxii, xxiii.
' De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. II , ° De Mas-Latrie. Hist. de Chjjire. I. 111.
p. 109 et note a. p. Ct'jh.
^ Titres 01-iginau.r. — De Mas-Latrie, '° Loredano, 1. Vil, p. Zn8 ; liad. fianç.
t. 11. p. 16/1. t. 1, p. 655.
^30 LES FAMILLES DOUTRE-MEP..
Le seigneur de Scandalioii' avoit cour, coin ou moniioye, et justice,
c'est à dire droit de haute cour; et il y avoit à Scandalion cour de
bourgeoisie et justice.
' Assises dpJcnts. p. 553; ddit. Beugnol. l. I. c. cclxx. p. /iq,.
LES SEIGNEURS DE SIDON.
/i31
LES SEIGNEURS DE SIDON
01) DE SAGETTE.
Baudouin I" du nom, roy de Hierusaicin ', s'estant rendu maislre
de SiDON, ville maritime de la Palestine, dite dans les derniers siè-
cles Saoette- [ou Sajette |, le 19" jour de décembre, Tan 1111. en fil
don à
EusTACiiE Garnier OU (jUENER ^ jK'ince de Césarée, lun des grands
seigneurs de la cour, (jui l'ut aussy connétable du royaume de Hiérusa-
leni. Ce seigneur' eut, entre autres enfans, d'Emelote sa femme, nièce
d'Arnoul patriarche de Hiérusalem, Girard ^ prince de Sagetle. el
Gautier, prince de Césarée.
Girard, appelé Eustache Lejeune'^ par Guillaume de Tyr [et dans
un acte du 8 avril 1126'], sire de Sagette [et de Beaufort-j. se trouva
en l'an 1 liG " avec les autres barons du loyaume à l'assemblée géné-
rale (|ui se tint en la ville d'Acre, où l'empereur Conrad présida, et au
siège d'Ascalon'" en Fan 1 i5/i.
' Albortus Aquensis, l.XI, c. xxxiv.
- Willelinus Tyr. I. Xi, c. xiv. — Sebast.
Paoli, Cod. iliplomul. t. I,p. 633.
' Willdimis Tyrens. I. XI, C. xii, xv;
I. XIV, c. XV. (Voir Les Princes de Césarée.)
' Lignages d'oiilre-nicr, t^dition Labbe ,
p. VIII ; édition Ikugnol. c. xviii. xviii bis.
' Seb. Paoli, Cod. diplomat. (. i , p. hSk .
485.
' WillelmusTjr. I. XIV, <•. x\.
' Cartuliirium Saiicli Sepulc. n ' i i g .
p. a2Q , 2^3.
' Assises de Jértis. éilit. l!ennno( , I. i,
p. 'Il II.
" Willelmiis Tyr, I. XVII, c. i. -- Vila
Liidno. VU . c. xviii.
" Willclmus Tyr. I. XVIi. c. xxi.xxiii.
XXV.
432 LES FAMILLES DOUTIiE-MLi;
I On If voil souscrire' coiiune témoin des actes des rois iiiuidouiri 111 et
\mauri . de 11/17 ^ 1 ) fi^i.J
II <Mit à déinesler avoc Aniaury, roy de Hiérusaleni'-, pour avoir
déshérité un sien vassal, sans connoissance et sans esgard de court,
d'un fiei (ju'il tenoit en la sei;;neurie de Sagette. Il espousa Agnès ^,
nièce de Guillaume de Bures, prince de Tabarie, pour lors veuve de
Renier Brus, prince de Belinas, de laquelle il eut Renaud prince de
Sagette, et Eustache, dont il est parlé dans Guillaume de Tyr*, qui
mourut sans enfans. Le Lignage d'outre-mer"' dit [de ce dernier] qu'il
n'estoit pas bien séné, c'est à dire qu'il ii'avoit pas l'esprit bien fait.
Renaud, sire de Sagette, se trouva en diverses expéditions militaires*^
sous les roys Baudouin IV et Guy de Luzignan, et particulièrement en
la bataille où ce dernier roy fut pris, l'an 1 187, par Saladin, qui prit
aussi la ville de Sidon sur ce prince.
Il favorisa'' le mariage de Conrad, marquis de Montferrat, avec Isa-
belle, femme d'Humfroy de Toron.
[11 souscrit un certain nombre d'actes \ entre autres, des rois Baudouin IV,
Henri de Champagne et Aimeri, de 1 178 à 1 198. Quelque temps avant la
défaite de Tibériade (1187), il s'était entremis", ainsi que jdusieurs autres
seigneurs, pour réconcilier le roi avec le comte de Tripoli. Ayant échap[)é, avec
peu de gloire'", au désastre de l'armée, il s'(>nfiiit à Tyr, et songeait à rendre
' Cod. dijildiniit. t. I, n" ai, 3o, 32,
?,li. 3(i. — Cari. S. Sepulc. n" 53, 54,
i/./i.
' Assisi'.'! ilr Ji'nis. ms. c. cxxwi; édition
Heugnot, t. I. c. cxl, p. ai4, 517. (Voir
Les Rois (le Jenisnieiii.)
■ WilleJiiuis Tyr. I. XIV, c. xix.
' Willelinus Tyr. 1. XXI, c. viii.
' Lignages d'outre-mer, c. viii , xvni.
' Willeimus Tyr. I. XIV. c. xix; I. XXI,
c. iir, VIII. XXII, XMx; 1. XXII. c. xwii. —
Hoved. p. 630, O37. — Matli. Paris, ann.
1187. — Rad. de Dicelo. p. C4o, 054. —
Will. Neutr. 1. III, c. xix. — Gewas. Dorob.
p. i5o-3. — Godefrid. Monach. ann. 1187.
' Hist. Hicras. p. 1171. — Rad. de Di-
celo, p. 058.
" Cod. diplomut. t. I , n" Sa , 60 , 05 , 66 ,
8 1 , 1 73 , 1 89 , et suppl. n°' 3 , 8 , p. 58 ,
O1, 06, 67, 87, 216, 934, 283, 287.—
De Mas-Latrie, t. II, p. 26.
' Continuât, de GuiU. de Tyr. I. XXIII ,
c. V, p. 37.
'" Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXIII.
c. xLii. p. 65. — Coggesli. — Marlène.
AmpUss. Coll. t. V. col. 557 d.
LES SEIGNEURS DE SIDON. ' ASS
cfille ville à Salailin ', lorsque Conrad y aborda. Alors, à la faveur de la nuil,
il s'enfuit à Tripoli. En 1192, assiégé dans son château de Beaufort '^ il fut
retenu prisonnier par Saladin, avec ief|uel il était en conférence, parce qu'il
refusait de lui abandonner ce château. Mais, ses vassaux de Beauforl s'étant
rendus^ il fut remis en liberté; etSaladin, pour le dédommager du traitement
qu'il lui avait fait subir*, lui donna la moitié de la terre de Sagetle et la ville
de Sarfent ou deSarepta. à ([ualr(^ mdl(\s de Tyr.|
H espousa^ Agnès, fille de Joscelin le jeune, comte d'Edesse, poui'
lors \enve de Hugues d'ibelin. Mais, ce mariage"^ ayant esté dissous pai-
autorité de l'Église à cause de la parenté (jui estoit entre eux, il se
remaria'' avec Helvis, fdle de Balian 11, seigneur d'ihelin et de Marie
Comnène, de la(|uelle il eut Balian, prince de Sagette, Agnès alliée à
Raoul, prince de Tabarie, et Eufémie, femme de Oste de Taharie,
i'rere de Raoul. Le prince Renaud estant décédé ^ Helvis, sa veuve, se
remaria avec Guy de Monlfort, frère de Simon, comte de Montforl,
vers fan 1202,
[Ou 120/1", comme semble l'indiquer le récit du Continuateur de Guillaume
de Tyr,]
Qui au droit de sa femme, et comme ayant le bail de ses eiifans,
est c[ualifié seigneur de Sagette'" par Guillaume le Breton et autres
auteurs. 11 n'est pas toutefois constant si Sagetle estoit alors en la puis-
sance des noslres. Gar Godefroy, moine de saint Pantaleoii ", assure
que cette place fut prise par les Sarrazins en fan 1 197. El elle ne lut
' Conliiiuat. de Guill. de Tyr, I. XXII. Beugnal , c. \, xviii et wiii Ins. — Albenc.
c. XLix, 11. 76. ' nnn. 12.33. — Historiens de France, t. XXI .
^ Conlinuat. de Guill. de Tyr. I. XXVI, p. Tmo, c.
c. IV. p. 187. * Lignafres d'nulrc-nier, c. \ii, x.\iv. —
' Conliiiiuit. de Guill. de Tyr. 1. XXVI, Saiiul. j. III, pari. 1 1 , c. mi.
c. i\, p. 18S. ' Conlinuat. de Guill. de Tyr, 1. XXVIII,
■' Continuai, de Guill. de Tyr. 1. XXVI. e. xii. p. 963.
c, xvu. ]). i()i), '° Petrus Mon. Vall. Sam. c. ia [Hislo-
' VVilleliuus Tyr. 1. XIX, c. iv. riens de France, t. XIX, p. 58. a). — Will.
' Ilisl. de la gncrre sainte, aux Prctires de Brilo. l'iiilipp. I. VIII , p. 1 1^^) . vers O78 et
l'Iiisl. de Tiirenne, p. 3Go. suiv.
' Lignages d'outre-mer. e. vin; édition " Godefr. Mon. ann. iiy7.
55
',V, LES FAMILLES D'OUTUE-MER.
restituée aux chresticns' (lue vers Tan isi'jg, l()rs(jiie I euipereui' Fré-
il(''ric passa en la lenc sainte. Hoveden et Brompton'-^ disent que par
l'accoid (pii lui arresté en l'an 1191 entre Guy de Lusijjnau et Conrad,
Miar-quis de Moiitlei rai, an sujet du royaume de Hiérusaleni, les villes
de Tyi\ de Sagette et de lîaruth furent laissées au marquis pour en
jouir liéréditairemenl; ce (jui se doit entendre pour ces deux dernières
places poui' la seigneurie directe. Alberic^ écrit (\u(' Guy de Montlort
eut de cette alliance un fds nommé Guy.
I Ce fils, (un' n'est |)as noiinné par Alberic, est Pliili|i|)c (li> Mdudort '.
seigneur de Tyr.J
Ballon, sire de Sagette ^ (ils de lienaud, gouverna le royaume de
Hiérusalem sous l'enqjereiir Frédéric, qui lui rendit la ville de Sagette,
après quelle luy eut esté remise par les Sarrazins, connue je viens de
leinarijuer.
[Balian est ce ])ersonnage dont Philippe de Navarre ° vante la sagesse et les
connaissances appnitondies en jurisprudence. En 19 10 il assista'' au couron-
nement du roi Jean de Rrieiuic ('.'esta lui* (pi'en novembre 1219 le gouver-
neur de Damicfle rendit le clu'ileaa de la ville. En 12 25 il assista au couron-
ncmenl de la reine Isaludle'. tille de Jean de Brienne. et l'accompagna à
Hrindes. où elle épousa l'empereur Frédéric II. Lorsqu'en 1 •228 '" on apjirit la
mort de cette princesse, les barons du royaume nommèrent Balian lieutenant
de l'empereur Er(''déric, «pii était naturellement baile du royaume pour son tils
Miilli. l'iiris. aiiM. iaa<), |>. -'.ki'). — i,\\\m . \c;iv. — Assi-svs do JeriisA. \, [>..>->.î).
Willelir. iili Oldcnliorg'. in Ilincre . p. lao. •>>"'{)• ''7'^ et noie e.
lloper de Hoveden. \>. (h)7. — Pnoiiip- ' (loiilinuat. de Guill. de Tyr. 1. \XXI.
ton. p. i-ioS. e. \i, p. 3ii et note i.
Ailjeric. inin. la.'l.'!. ' ' Continuai. <le (iiiill. de Tyr. I. XXXII.
' Liguagc-s d'oKlre-mey, (édition Lnldie. c. xiv. p. 3/i(i.
c. \ii; édition Beugnot. c. \, wiv. " Coiilinnat. de (inill. de Tjr. I. \\\ll.
' Assises lie Jérus. ms. e. e.cvi; édit. La p. o58.
'i'iiaumassière, c. cr.xn ; édit. lîcnjjnol. t. I. '° Jean d'Iljelin, Sitcccssibilllé au trône et
c. ccin; t. Il , p. ogy. /; lu régence, c. ii. — Assises de Jérus. t. Il .
" Lii're de Philiiijje de \iie(irn-. c. \h\\ . <■. w. p. 3()().
LES SEIGNEUnS DE SII)0\.
' "I lors(|uo
/i35
(Jonrad. L'Empereur agréa ce choix ', cl, lors(|ue la uiëiiic année ce |n-init'
vint en Chypre-, Bahan alla à sa renconire, el se mit avec hii ^ contre Jean
d'Ibelin, seigneur de Barulh, son onch'. Il fut envoyé par l'empereur" au
Soudan pour lui demander la remise des saints lieux , puis fui établi par lui
son lieutenant au royaume de Jérusalem^, avec Garnier l'Allemant, lorscpie
ce prince quitta la terre sainte (isî^;)). La même année Bulian alla au se-
cours de Jérusalem'', maltraitée par les Sarrasins, malgré les trêves, et U'>
en chassa.
il résidait à Acre avec le titre de haile du royaume. PcndanI son gouver-
nement, il paraît avoir d'abord cédé trop facilement aux exigences du parti im-
périal, et il dépouilla'' ses neveux el ses ann's des fiefs (pi'ils [)ossédaient dans
Acre. Bevenu à des sentiments plus moih'rés, il fil*, avec d'autres seigneurs
(1281), des représentations énergiques à Richard Filangieri, maréchal du
royaume, sur sa conduite à l'égard du sire de Barulh, (pi'il avait dé[iouillé de
cette seigneurie; mais ils ne purent rien obtenir. Aussi, l'amiée suivante"
(isSa), sollicité [lar son oncle, Jean d'Ibelin, il se joignit à lui au siège de
Barutli, et l'accompagnait lors de la déroute de Casal-Imberl, ([u'ils ne purent
empêcher. Vers ce temps l'empereur voulut ôter la lieutenance au sire de Sa-
fette'"; mais l'assemblée des seigneurs la lui maintint, malgré les ordres de
Frédéric, qui nommait I*hilippe de iMaugasteau pour le renq)lacer. Il sem-
blerait, d'après le texte du document Sur In successilnlité au Inhie et à lu iri>mct',
d'où nous tirons ces détails, que Balian mourut peu de temps a|)rès celle déci-
sion ; mais il vécut encore quchjues années. Il fut témoin d'un traité avec les
Génois", du 2/1 octobre laSS; et en 1 289 il alla '- avec plusieurs chevaliers,
tenter contre Gaza une attaque qui fut infructueuse. C'est le dernier événemeni
où on le voit paraître.]
' Assises lie Jcriis. t. II. p. Mç)().
= Continuai. dcGuili. dcTyr, i. XXXIII.
c. I, p. 067.
' Continuai, de Guill. de Tyr, 1. XXXIII ,
c. III, p. 3(J8.
» Continuai, de Guill. de Tyr, I. XXXIII,
e. IV, VI, p. 309, 370, 372. (Voir Les
Rois de Jénisii/eiii. )
'■" Assises de Jcria. l. il', p. 399.
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXIII,
c. XVIII, XIX. p. 3SÛ-386.
' Philippe de Navarre, c. lu.
' Continuai, de Guill. de Tyr. I. XXXIII,
c. XXIV, x\\, p. 389, 390. — Saiiul. 1. lit.
pari. 1 1 , c. Mil, p. -2 I (i.
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXIII.
e. xxvii. p. 393 , 39^1.
'" Assises de Jénts. t. H. p. 399.
" De Mas-Latrie, Uisl. de Chijpre, t. Il,
p. .58, noie 1 .
'- Continuai, de Guill. de Tyr, I.XXXill,
c. XLIV, p. /| 1 '4.
55.
'i,3fi LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Il espousa [on i -i i<S ', lors([u'il l'Iail au siège de Daiiiiotlc] une dame
nommée Marp-vciitr , (|ue le Lignajje dOtilre-mer- dit avoir esté nièce
de Jean de Jîrienne, roy de Hiérusalem; ce qui s'accorde avec ce que
le sire de Joinville dit^, que cette princesse estoit cousine germaine de
Gantier, comte de Brienne et de Japhe. qui l'ut lue jtar les Sarrazins
en Tan l'ihh, et dont elle fit rapporter le corps à Acre, où elle le fit
iidiumer en l'église de lllospital. 11 est probable qu'elle estoit fille de
Guillaume de Brienne, i'rèrc de Jean, ([ui mourut vers l'an 1200;
lequel, au rapport de Yigner *, laissa des enians qu'il ne nomme pas,
quoy([u"il y ait lieu d'en douter.
[Deux nouveaux textes, uiconnus à Du Gange, ne laissent plus de doute sur
la filiation de cette dame et sur sa parenté avec le roi Jean de Brienne. Join-
ville^ dit qu'elle était cousine du comte Gautier de Brienne, mort en iq/j/i,
et sœiu" de Gautier, seigneur de Bisnel. celui dont Joinville'' épousa la fille en
secondes noces quand il revint d'oulre-nier. Marguerite et Gautier de Bisnel
étaient les enfants de Hernol ", Arnold ou Arnoul, seigneur de Bisnel, et de
Ide, sœur du roi Jean de Brienne.]
Tant y a que cette dame vivoit encore en l'an 1 aoa .
[Epoque du mariage de son fils Julian. Dans l'acte ou le contrat de ma-
riage ^ sont mentionnées aussi, mais non nommées, sa lille et sa helle-sœur.
Elle mourut le '.■> juin 1 2 54 ' : en cet endroit l'historien l'appelle Marthe, sans
doute par erreur.]
Le prince Balian laissa d'elle plusieurs enl'ans, sçavoir Gilles, Julian,
Isabelle et Agnès. Gilles et Isabelle décédèrent sans alliance; Agnès
épousa Guillaume du Bontron, et
' Continuât, de Guilj. de Tyr, 1. XXXII. ' Ilisloi: de France , t. XX, p. -jt)! c.
c. m. i>. 3.3-3. " Du Gange, Généalogie de la maison de
■ Lignages d'outre -mer, ôdition Labije, Joinrille . p. m.
c. vni; édition Beugnot, c. m, xvin et ' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXII ,
w
"I l'is- c. m, p. 332.
' Joinville, cdit. Ménard, p. 189; édit. ' Cad. diphmat. t. I, n" 1 19 , p. i34.
Du Gange p. 88, 89. et Oherr. p. 88. " Continuât de Guill. de Tyr. I. XXXIV.
' Vigner, Hist. de Lu.venihinirg. c. \\ . p. Vu et note n.
LES SEIGNEURS DE SIDON.
'i.*57
JiLiAN fut sire de Sagette; laquelle place ayant este piise cl ruim-e
par le sultan de Damas en Tan i353', elle l'ut restablie par le roy
saint Louys durant son voyage d'oulre-mer. Mais Julian, voyant ([u il ne
la pouvoit pas conserver, la vendit en l'an i-'.Go^ avec le cliasteau diî
Belfort, qui estoit de la dépendance de cette principauté, aux cheva-
liers templiers; à l'occasion de laquelle vente il s'émut une grande
querelle entre le roy d'Arménie, dont Julian avoit es[)ousé la fdle, et
les chevaliers.
[Le roi lui-même (Hugues 11 ou Hugues 111?), ofTeusé de celle vente con-
clue sans l'aven dn suzerain, lui pardonna enfin ^ son méfait, et le reçut à
hommage pour ce ipi'il avait reçu en échange de ces princi[)aulés.
Quelques années auparavant (août iq5/i), étant encore seigneur de Sa-
gette et de Beaufort , il avait cédé à l'Hôpital de Jérusalem un casai * au prix
de 2/1,000 hesants. A la lin de l'acte sont les noms de plusieurs de ses vas-
saux : Pierre d'Avalon, seigneur d'Adclou; Jciui de La Tour, l'onuélahle de
Sagette; Geoftroi de Villiers, Philippe de Beaufort, Guillaume de Buillon,
Raoul d'Achy, Barthélémy Maineheuf , Eudes de Creel. Un acte du a 9 sep-
temhre suivant ^ fait connaître les fornudes ("t le cérémonial de la prise de
possession de ce casai par les chevaliers de l'Hôpital; les mêmes prohahlemeul
qui étaient en usage dans toutes les circonslances analogues.]
Enfin les Tartares s'emparèrent de cette place et la riiinèrenl de
fond en comble, connue raconte le moine Aitlioii*^. Julian avoit espousé,
dès l'an 1262^ la lille d'Aitlion, roy d'Arménie [nounnée Féinie ou
Euphémie, avec une dot de 35, 000 besants sarrasinois'^], et eut de
' Saimt. I. III, part, la, c. vi. — .loin-
ville, édition Mdnai-d, p. 220, 221, 226,
288; ëdition Du Canjje, p. io3, io5, 1 1 1.
— - Nan{f. iii S. Lndoi-.]). o5g. 3(>o. — Du-
chesne , t. V, et Ilistor. de France, t. XX ,
p. .38/1 c, 385 I), c.
^ Saiiut. I. III, part, la, c. vi. — Coiit.
de Giiill. d,; Tyi-, 1. XXXIV, c. m. p. /)/i5.
— Assises (le Jènisnl. t. I, p. 53o, note a.
^ Philippe de Navarre, c. lxvu. — -Assises
tic Jénis. t. I. p. 53o, 53i et note a.
' doil. diplomnl. t. I, u" 128, [i. i/iî-
1/1 3.
^ Cod. diplomnl. t. I, n" 12A. [i. lA'i,
1/.5.
' Aillion , c. XXX.
' Sanut. I. III, part. 12, c. iv. — Ligntines
d'oulre-mer. c. vui, xvui. — (_'.ontinuat. de
Guill. de Tyr, 1. XXXIV, c. u, p. i/io,
note e.
' Cod. diplumfit. t. I, II" iiy, p. lo'i.
i3.5. — .assises de .Jérus. t. I. p. 53 1. —
/i38 lj;s lAMILLES D'OIJTRE-MER.
(M'll<' jilliaiicc |{;iliaii II, Jean [ou JohaiiiiiiiJ, (|ui se iKiya dans I \|-
iiirnic. et Marjjuerilc, feinnip de Guy 11, seigneur de (îil)let.
|ll mourut à Tripoli, eu i-fy-), ('(aul Ircri' de l'ordre de la Trinité, après
avou' l'h'' Irèrt' du Tcninle. I
Balian II du nom, (|ualiri<^, par quelques uns sire de Sagette, espousa
Marie, lille de Henrv, seigneur de Gil)lel, et sœur de Guy II, de la-
• [uelleii eul <leux (illes, sçavoii' Euphémie, mariée à Aitlion, mareschal
d'Arménie, (pii en eut deux (ils et une fille, et Isabelle, l'emme de Man-
sel de Buillon, qui en eut une lille. Ce l'ut de son temps que la ville
<le Sagelte fut prise pour la dernière lois pai- les Sarrazins sous le pon-
tificat du pa]»e Nicolas IV ', vers lan i-^iji.
[Balian II", qui no possédait plus de terres, avait un iiel de soudée, c'est-
à-dire qu'il recevait du roi 7,000 basants, et lui devait eu échange service de
son corps et d'une certaine (piautité de chevaliers.]
Le .seigneur de Sa!>ette avoil haute cour \ c'est à dire cour, nion-
noye et justice; et à Sagette il y avoit cour de bourgeoisie et justice.
Lignages d'utUrc-miT, édit. I.al)lie. c. viii; " Assixcs de Jcnis. t. I, |i. 63i. — i'Iii-
éflit. Beugnot, c. wiii. lippe de Navarre, c. lvn.
' Ptolein. Luc. Hisl. ceci. 1. 1\. c. xxv. ^ .l«me« rfe/cViw. p. .55a ; édil. Beugiinl .
;ipnd Rainald. aim. 1^91 , n° 17. t. 1, c. cclxx, p. ^20.
LES SEIGNElJiiS TITULAIUKS DE SAGETTE. ' 'i30
Li:S SEIGNEURS TITULAIRES DE SAGETTE.
Phoebis de Lusignan', siMjjiieiir de Sagelle, <|ue je ci'ois fsliv !.■ lils
naturel du roy Jaiuis, qui porta ce nniir% suivil la IVoiuue de la revue
Ghaiiotte, après qu'elle eut esté dépossédée de sou royaume |)a]le roy
Jacques le Bastard, el fui présent à la donation ([u'elle fit du royaume
de Cypre à Louys. duc de Savoye^, en l'abbaye de Saint-Maurice de
Chablais, le 18 de juin Tan 1/162. .le ne sçay s'il fut père du seigneiu-
qui suit, ou si c'est le mesnie.
Philippes de Lusignaiv, seigneur de Sagette*, paroist dans un titre de
la niesme revue, de l'an 1 663 [1 /i()o , go février].
[11 l'sl infiniment probable (|ue ce n'est i|ii'uuc faute du copiste, et (pie ce
Pbilippe est le même (pic l'Iicbus. — Pbcbus est encore témoin ''d'un acte de
Louis de Savoie, (lu i8septend)re iù63.
11 eut un fils nommé Hugim''. dont on a parlé plus liaut, et une fille.
Éléonore de Lusignan, ipi, dans un acte du 10 février 1/1 .5 9'', se dit fili(
(le ma}{nifif[ue seigneur Phébus de Lusignan, chevalier et maréchal d'Ar-
ménie.
' Guiclieiioii. Hist. de Savoye, [>. .54 1 . — De Mns-Latrie, Hisi. de Cliijiire, I. 111 .
É(. (le Lusignan, ïuhleaux gènéalofriques des [t. ia6 et note i.
Lusignan : généalogie des mis de Chypre, " Guiclienon, Gè)(;al. de In ISalme. Ilisl.
loi. 23 v° et -i/i. de Bresse et du Biigei/. I. il. suile de bi
" Janus porta le titre de prince (LAn- 3' partie, p. So.
tioclie (De Mas-Latrie, t. 11, p. 'i-ji ), mais ' De Mas-Latrie, Ilis/. de Onjpn-, l. il!,
non celui de seigneur de Sidon ou de Sa- p. i'i.5, note i.
gette. l'hehus ('lait bien cerlainemenl son ' Voir Les Rois de Chypre.
lils naturel, comme l'atteste Et. de Lusi- ' De Mas-Lalrie. Hist. de Chypre . [. III.
gnan dans les ouvrages citf^s en note. p. \\h et note 3.
iliO LES FAMILLES D OUTRE-MER.
Dos Icllres de sauvegarde' (1/466, 22 décembre) lui son! accordées à elle
et à son mari, Velasco Gil Mony, noble liomme de Portugal, par le grand
maître de Rhodes.
Kléonore n'est pas mentionnée par le père Etienne Lusignan. ipii a dressé
cependant une généalogie de sa i'amille, aussi complète que possible.]
' De Mas-I>;itno, llist. du Chijprc , t. III, j). liti, 167.
LES SEIGNEURS DE SOHORGIE.
iil
LES SEIGNEURS DE SORORGIE.
La ville de Sororgie', assise dans la même [ji'oviuce (|iu' cellt' d'E-
desse^ tomba en la puissance deBEMinouiN, frère de Godefroy de Bouil-
lon, incontinent après cpi'il eut esté l'ait sei;;neur d'Edesse, lui ayant
esté livrée par les infidèles, (|ui ne croyoient pas se pouvoir deffendre
contre ses attaques. Il la donna en ;;arde à
FoucHER DE (Chartres ^ ou d'Orléans " (car il est ainsy surnommé in-
diÛéremment par les auteurs), avec cent chevaliers d'élite. J'ay remar-
qué, en mes Observations sur Villeliardoin-', ([u'il estoil fils d'Albert
d'Orléans, ou du moins de la mesme faniHle, qui ayant tenu la terre
deCliampigne en la province d'Anjou, eniic la Sarthe et la Maine, la
quitta au comte Fouques Nerre, en eschanjje de quelques auti'es terres
en France. L'histoire des guerres saintes est remplie de ses actions,
que je passe à dessein, nu:; contentant de cotterà la marge lesemlroils
où il en est parlé'"'. [Nous savons (jue ce [)rince périt, en l'an i nu,
dans une bataille contre les Persans \] Je remarque seulement qu'il
' CfUe ville s'idontilie nvec le village
modcnie de Seroudj en Mésopotamie, qui
se trouve à i h kilomètres au sud-est de Bir
ed-.Iik. entre cette ville et Harran; elle fut
enlevée aux chrétiens pai- Noureddin.
- Alltertus Aquensis, I. lit, c. xxv. —
Seb. Paoli, Cad. diploiiml. t. i, p. ^ia5.
' Albertus Aquensis. I. III, c. xxv.
' Willelnuis Tyr. I. I. c. xxv. — Albert.
Aquens. I. I, c. xui, xx. — Math. Paris,
1). 18.
'' Du Gange, lUalnirc (h l'cwjiirr de Imiis-
tiintinoplc sviis les empereurs françois ; Obser-
vations sur Villehardouin. 11° r>. p. a.5G.
° Rayai, de Agiles. |). 1A9. — Alberlu.-*
Aquensis, I. I. c. xxn; I. III, c. \xv; 1. V,
c. XV, XXII. — Willelm. Tyr. I. VII, c. \n. —
Gestnvùe Hicros. p. gog, col. 1 et ^î, b, c.
— Robert Monach. I. V, p. .5/i, 55. — Gui-
bert, Gesta franc, e.rjniffiiaiit. Hieros. I. VII.
c. xxxvui. p. 5 G a.
' Mathieu d'Edesse. c. ci.wui. p. i-'>->.
5(i
i42 LES FAMILLES D'OUTKE-MEH.
lui le inciuior (|ui escalada la ville d Antioche. Sou irère', ([iii lac-
coai|)a(Tiia en ce voyage, estaioinmé Doel de Chartres^ dans Ihistoire
(|in l'aconte aussi ses actions.
PwKN DE Chartres on dOisléans, succéda à son père an goiivei-
ncMicnl on en la seigneurie de Sororgie, d on il est nommé, par Albert
d'Aix'. I'ayen de Sororgie. Il se trouva avec ho chevaliers et 3o pié-
tons à Vntioche, lors(|ue le roy Baudouin I'" assendjla les barons de la
terre sainte [)oui' marcliei' contre les Sarrazins Tan i 102. Je noserois
pas assurer que ce soit ce Payen d'Orléans qui fut grand bonteillei' de
Fi-ance sous le règne de Pliilippes I".
' Raym. de Agiles, p. 169. I. Vit, p. yoy. — Chroit. Cnssm. I. IV. c. xi.
" Balderic. p. 91. — GesUi viœ Hieros. ' Albertus Atpiensis. L XI. c. .\l.
LES PRINCES rJE TABARIE.
443
LES PRINCES DE TABARIE
ET DE GALILEE.
La ville de Tabarie ' fut enlevée [aux Romains] par les Vrabes el
par Omar leur calife, du temps d'Hcraclius. Elle fut appelée première-
ment Tibriiade, et estoit assise (bins la (ialilée. près de la mer siir-
nonnnée de Tihériade.
Tancrède -, neveu du prince Bôemund, lobUni en lief do Godelmy
de Bouillon, incontinent api'ès qu'il l'eut réduite sous sa puissance.
Ayant esté appelé au gouvernement de la principauté d'Antioche ^ du-
rant la prison de son oncle, il la l'emit sous certaines conditions au ro\
Baudouin, (pn' la doima, lan i loi, à Hujjues de Fau(|uenljergue.
HiGUKS DE Fauquenbergue [aiusi nommé parce qu'il était natif de Faii-
quenbergue'S du diocèse de Tbérouenne (Pas-de-Calais, arrondissement
de Saint-Omer)], prince de Galilée et seigneur de Tabarie ^ issu de
la famille des cbastellains de Sainl-Omer, dans TArtois, perdit la vie
en un cond^at contre les Sarrazins, l'an i 107.
[il avail lionne à l'Hôpital de Jérnsnlcni dos vilains cl des terrrs on Talia-
' Etmacin. — Seb. Paoli. Cod. diplomat.
t. I, p. Ix'i8.
^ Albertus Aquensis, 1. VII, c. xvi.
' Albertus Aquensis, I. Vit, c. xi,v. —
Willelmus Tyr. 1. tX. c. xni; I. X. c. ix, x.
— GeslH franc, exinig. Hierus. c. xxxvni. —
Matli. Paris, p. Sg.
' Martène, Amplmima Collectio , I. V,
col. 56o, a.
* Albertus Aquensis , I. Vil , r. xlv, lxiv ;
1. IX, c. XLvni; 1. X, c. II, m. — Fuloher.
1. Il, c. XX. — Ge.s/ii friDic. eijnin. ffiema,
C. XXXVIII, XLIX.
/i/ii 1,ES F\MII,I.KS DOlJTRE-MElî.
rie ', in Tluiluiria, don ronliniK' par les rois Baiulouin 1", 28 se[)tembre 1 110,
p| Baudouin III, 3o juillet 1 i5/i.]
Son livre, Gerai'd-, prévost de Saiul-Oiner, coiinit un tel despiaisii-
(le .'•a iiiDrl , (|iril tomba en inie griève maladie, qui l'emporta huit jours
après. L'un cl Inuti-c'' esloient enl'ans de Guillaume, cliastellain de
Sainl-Omer, et de Milesonde, fille d'Arnoid de Pirjuigny, vidame d'A-
miens, la(|uelle tiroit son extraction du grand Cliarlemagne, au rap-
port de Lambert d'Ardres. Guillaume eut de cette alliance plusieurs
cnfans, qui sont nommez par cet auteur en cet ordre : Guillaume.
Il" du nom, cliastellain de Saint-Omer, Hoste ou Hoston, chevalier du
Temple"; Gérard, prévost de Saint-Omer; Hugues de Fauquenbergue,
etWautier, auquel il donne le titre de prince de Tabarie. H eut encore
plusieurs filles, dont l'une espousa Arnoul de Gand. Le lignage d'outre-
mer^ doinie la qualité de cliastellain de Saint-Omer à cet Hugues, et
escrit iju'il eut deux filles de sa femme, laquelle il ne nomme point;
sçavoir Escliive, dame de Tabarie, et Elvis, qui espousa un gentilhomme
d'outre-mer, c'est à dire de France, qui en eut une fille nommée
ignés, mariée à Gautier de Baruth [premier], seigneur de la Blan-
chegarde''. Le roy Baudouin, après la mort de Hugues, vint en la ville
de Tabarie, pour donner ordre à la conservation de la ])lace et du pays
circonvoisin, et y établit j)our prince etjiour gouverneur
Gervais, seigneur illustre pour sa naissance'', qui [d'abord mécon-
tenta le roi par son insolence; mais sa bravoure et ses succès contre les
infidèles le remirent bientôt en faveur]. Ayant esté fait prisonnier [un
' Coii. (Ujiloi/iiit. t. 1. j). -2. 3a, /liôS. on voit un Hoston de Saint-Omer, frère de
" Albertus Aquens. 1. X,c. v. — Fulcher. la milice du Temple, souscrire un acte de
I. H. c.sxxiv. — Willelmus Tyr. 1. XI, c. v. Gautier, seigneur de Césarée, en 1 1 /i 5. (Cnr?.
— Hist. Hieros. pars 2, p. GoS. S. Scpuk. n" 71. p. xhh.) S'il nest pas le
' Lambert Ard. p. 79 (i/istoj-.f/c F;vîHfc, frère de Hugues de Fauqiiembergue, il
t. XUI, c. xLvi .p. 629 , d, e.) — Seb. I^aoli, était certainement de la même famille.
Cod. diphmat. t. I, p. 'jg6. * Lignages d'oulre-mcr. c. vu, xvii.
'' Lambert d'Ardi'es, loc. cit. ne dit pas ' Voir Les Seigneurs de In Blnnchegnrde.
que Hoste ait été chevalier du Temple; mais ' Albertus Aquensis , I. X , c. vu.
M-:s PRINCES DE TAP.ARIE. 'l'if)
jour de Pâques] par ceux de Damas \ en nue Ijataille [il fui menacé de
ia mort s'il lùibjurail; sur son refus], il lui tué par eux à coups de
flèches, ayant ainsi terminé sa vie par le martyre.
L'abbé Guibert^ nous apprend qu'il liroit son extraction du cluisteau
de Basoches, qu'il nomme Basilica, au comté et au diocèse de Soissons,
d'où André du Chesne^ a pris occasion d'asseurer qu'il estoit issu d'une
branche de la famille de Cliastillon sur iMarne, qui, pour avoir eu ce
chasteau en partage, en porta le surnom. Incontinent après, Baudouin
restitua les villes et les chasteaux de Tabarie, de Cayplias et de Laza-
re tli à
Tancrède, à son retour d"Antioche\ et après la délivrance de
Boëmond, son oncle. Après sa moit, avenue au mois d»' décembre
l'an 1112,
JoscELiN DE CouRTENAY ^ obtint du loy Baudouin la principauté et la
ville de Tabarie, qu'il (juitta pour aller recueillir le comté d'Edesse.
et aussitosl
Guillaume de Bures ^ connestable do royaume de Hiérusaiem, qui
avoit espousé Eschive, fille aisnée de Hugues de Fauquenbergue, prince
de Tabarie, recueillit la succession de son beau père, et devint par ce
moyen prince de Tabarie : laquelle qualité il possédoif lorsqu'après
la mort d'Eustacbe Graner, prince de Sagette et de Césarée, il lut
choisi par les barons de Hiérusaiem pour gouverner ce royaume sous
le litre de bail, durant la captivité du roy Baudouin II, l'an ii2.*î.
' Aibertus Aquensis, I. X, c. lui, Lrv. lv, * Alberlus Aqiieiisis, 1. XI 1, c. x\m. —
Lvi. Willelmtis Tyr. I. XI . c. vu , viii , \xn : 1. XII ,
' Giiibert. I. VII, c. XLI, XMV. — c. iii,xvii.
Assises de Jérusalem , t. II, p. i8a, \H?>. * Lignages d'oiUre-mei; c. \u , wii.
note. ' Fulcher. I. III. c. xxii. — Bongars,
' Hist. (h Chastillon, 1. XI!. r. i. p. /i3/i. — Willelmus Tyr. 1. XII, c. xiii,
* Aibertus .Aquensis, i. XI. c. xii. \xi; I. XIII, c. xiii; I. XIV, c. xxvi.
/i/i6 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[Plus tard, l'ii i 12S', il l'tit envoyé par ce roi en ambassade, avec Gui
Brisbarre, auprès de Foulques, comte de Tours, du Maine et d'Anjou, pour
lui proposer la main de iMelissende, fille de Baudouin, et la perspective du
Irône de Jc'rusalem , a|)rès la mort du roi.]
fiiiillamin' de Tyi' lui (loiuic l'éloge d'avoir esté un seigneur niagni-
[i(jiu' et (ligue de louange eii toutes ses actions. 11 laissa de son mariage
avec la pi'incesse Escliive- quatre fils, scavoir Hugues, ([ui mourut sans
enfans, Guillaume, Hoste et Raoul. Guillaume l'ut conjoint avec Marie,
fille de Pierre, seigneur de Baruth, et eut de cette alliance Eschive,
femme de Hugues sans Avoir, seigneur du Puy. Hoste ou Oste de Ta-
harie, troisième fils de Guillaume de Bures, espousa Euphémie^, fille
de Renaud, sire ou prince de Sagette, de la((uelle il laissa deux en-
fans, sçavoir Oste deTabarie, décédé sans postérité, et Eschive, femme
d'Emery Rivet, qui en eut une fille nommée Isabeaii, mariée à Jean
dlbelin, fils de Baudouin, sénescbal de Cypre. Enfin Raoul, dernier
fils de Gudlaunie de Bures, s'allia avec Agnès, fille de Renaut, sire de
Sagette, et en procréa deux filles, Eschive. dame de Tabarie, mariée
à Eudes de Montbelliaid, comme il sera remai'qné dans la suite; et
Helvis ou Heloïs, femme de Pierre d'Avalon, chevalier champenois*,
duquel le sii'e de .loinville, qui se qualifie son cousin, fait mention en
l'an 1268.
G es! ainsi que le livre du Lignage d'outre-mer rapporte la postérité
de Guillaume de Bures. Mais il y a lieu de douter de la qualité de
[trince de Tabarie qu'il donne à Raoul, veu (jue le livre des Assises dii
royaume de Hiérusalem^ dit en termes formels que la dame de Taba-
rie posséda cette principauté du chef d'Eschive son ayeule, et non pas
de celui de son père, qui estoit décédé du vivant de sa mèi'e. D'ail-
Guill. (le Tyr. I. XIV, c. II. — Gesta pon- ' Lignages d'outre- mer. c. x. e'dilion
lijic. Cciiomaiwiis. Miibill. AnaJecl. t. III, Beugnot.
p. 3;15. — Uisl. (le France, t. XII. p. 5)(), ' Joinville, p. 76, 176, 1" édit. ou dp
b, 552, d, e. Mënard; p. 07, 82 , édit. Du Gange.
' Lignages d'oiilre-iner. — tiinoc. Episl. ^ Assises de Jérus.[i. 5-i9.; Mil. ]^engnol.
I- H, p. ;i5.S. t. II, p. /106, ioy.
LES PRINCES DE TABARIE. ' hkl
leurs cette Eschive n'entra pas sitost en la possession <li' Tabaric.
ny incontinent après le décès de sa mère; car Guillaume de Tyi' •■)
quelques autres auteurs remarquaient plusieurs seigneurs cjui eurent
le titre de princes de Tabarie, après la mort de Guillaume (1(! Bures, '
et avant qu'Eudes de Montbelliard, mary d'Escliive, en fust enfié eu
possession.
Je crois que c'est ce messire Raoul de Tabarie que 1 auteur des
A'^sises de Hiérusalem' dit avoir esté banuy du royaume par le ro\
Amalric, quoyqu'il eust oH'ert de se purger devant ses pairs des crimes
qu'on lui imposoil.
[C'est le même, mais il était fils de Gautier et d'Escliive; comme on le verra
plus bas.]
Elina^d, prince de Tabarie, avoit cette qualité dès lan i i h-2'\ et se
trouva avec les autres barons du royauuic à une assemblée générale
qui se tint en la ville d'Acre, l'an 1 1/17 K Après luy paroist
Simon, prince de Tabarie, qui se signala au siège de la ville d"Asca-
lon\ lan 1162, et que je crois avoir espousé cette Hebmengarde d'ÎBELi.v.
fdle de Balian ^ancien^ seigneur d'ibelin, et sœur de Hugues et de
Baudouin d'ibelin, qui est qualifiée dame de Tabarie, en un titre du
roy Baudouin de l'an iiSo^ Outre ces deux. Guillaume de Tyr lait
encore mention de
GuABMOND, qu'il surnomme de Tabarie, parce que probablement il
en estoit, ou en avoit esté prince\ lequel accompagna le roy Amaury
au voyage qu'il fit à Constantinople, Tan 1 170. Mais, comme il est
' Assises de Jcrus. ms. c. ccvii; édition ' Gèiienlngie de !n nidison il'fMiii . 1" ta-
Beugnot, t. I, c. cciv, p. .Say, 828. lilcaii.
.' Willelmus Tyr. 1. XVI, c. iv; I. XVII. ' ùirlul. du S. Se[mlc. ;m.\ |ireiiv.'s lU-
c. 1. — Vita Ludov. VII, Fr. reg. c. wiii. \ Hist. deBéihune, p. .Sôy; éilil.de M.deRo-
■ Voir plus loin nos oijservations. .-ière. n°' 56 et 6i. p. iiu. l'î.'i.
' Willelmus Tyr. 1. XVII. c. wi. '■ Willelmus Tyr. I. XX. c. xxiv.
liliH LES FAMILLES DOUTIiE-MER.
incertain dOù ces trois seijjiieurs eurent cette qualité, il est pareille-
ment constani (|ue
(lAiiTiKii ', (|iie le niesiue auteur (jualilie quelquefois cliastellain de
Saint Onier, et qu'il surnomme en d'autres endroits, de Fauquenber-
gue. fui prince de Tabarie. Car, outre le témoignage de l'archevesque
de Tvr'-', il se voit un titre de lui au cartulaire de Manosque', de
l'an 1 168, où il se dit, par la grâce de Dieu seigneur de Tabarie et
prince de Galilée. H y est aussy parlé de sa femme Escliive et de Hugues
son fils, et de ses autres enfans, qui toutefois n'y sont [)as nommez. 11
en souscrit un autre de la mesme année*, du roy Amauiy, en faveur
de ceux d'AmalpIii, avec la qualité de prince de Galilée. Cette date
semble justifier que Gautier jouissoit de cette princi[)auté au temps que
i'ay remarqué que Guarmond vivoit. 11 souscrivit encore le titre ^
qu'Amaury, roy de Hiérusalem fit expédier, en faveur des Pisans, au
mois de septembre l'an 1169. Guillaume de TyrMait aussi mention
d'Escliive, femme de Gautier, et dit que, son niary estant décédé, Ray-
mond 111*-' du nom, surnommé k Jeune, comte de Tripoli, l'espousa en
l'an 1 170; et (pie c'esloit une princesse qui avoit nombre d'enfans de
son premier mary, et qui estoit riche en biens et dame, de son chef, de
la principauté de Tabarie'; à cause de quoy le comte de Tripoly jouit
de cette principauté durant le mariage, duquel il n'eut point d'enfans.
(~le prince ayant rompu les trêves^ avec les Sarrazins, Saladin vint
avec toutes ses forces assiéger Tabarie; prit la ville d'emblée, et battit
la forteresse, 011 Ravmond avoit laissé la princesse sa femme pour
la garder. Ce siège attira malheureusement toute l'armée chrestienne
' Willeimus Tyi-. 1. XVII. c. xi\, xmii . ' Willelmus Tyr. I. XXI, c. v.
\\i. ' Willeimus Tyr. 1. XXII, c. ix. — Jac.
" Willeimus Tvreiisis. I. XVII. c. xviu. de Vitriaco. I. I, c. xciv.
x\i. " Ciotefr. Mon. aim. 11 (Sj. — HisWrln
' Cod.diplfiiiiiil.'i. I. 11° Mj. [). h-, 48. Hierosolymit. apud Bongars, p. ii55. —
* Ughell. Iliil. Sacra, i. \ II . p. yyo. Hoveden . p. 635. — Gervas. Dorobein.
" Ughell. I. m. p. iyS. p. 1601. 1002.
LES PRINCES DE TABAHIE. • 'l'i!»
el lo roy Guy de Lusiguan, à liiislnnce des enlaiis de la [niticesse,
le roy ayant perdu ia bataille (jui causa la ruine entière de cet éfai
naissant.
J'ay peine à me persuader que Gautier de Saint Onier, prince de
Tabarie, fut ce Gautier l'rère de Hugues de Fauqucnbergue, premier
prince de cette famille, à ([ui Lambeit d'Ardres donne cette qualité
que les autres donnent à son frère. D'ailleurs, Gautier estant formelle-
ment appelé cbastellain de Saint Omer par Guillaume de Tyr, il semble
que ce qu'il écrit de lui se doive rapporter à Gautier cbastellain de
Saint Omei', que nous volons à la suite de Tbéodoric', comte de Flan-
dres, en quelques titres de l'an i i 5/i : et en ce cas il y a lieu de croire
qu'estant arrivé en la terre sainte, et ayant espousé la princesse de Ta-
barie, il cjuitta la cbastellenie de Saint Omer à Guillaume, qui esloit,
ou son filz, issu d'un premier mariage, ou son frère'-, lequel se dit
cbastellain de Saint Omer en l'an i ifii, et par conséquent du vivaiil
de Gautier. Il n'est pas plus aisé de deviner qui fut cette Escbive, ipie
Tarcbevesque de Tyr^ dit avoir esté danie de Tabarie de son chef: car
on ne peut pas avancer ([ue c'est la niesme qui espousa Guillaume de
Bures, avec lequel elle estoit mariée en l'an 1128, veu que cet auteur''
ajoute que cette dame, quoyque naturellement féconde en la pi'oduc-
tion des enfans, cessa de 1 estre, sitost qu'elle eut espousé le comte de
Tripoly ; et ce, par une cause occulte; ce qui fait voir qu'elle estoit en-
core pour lors, c'est à dire en Fan 1176, en âge d'avoir des enfans; ce
(jue l'on ne pourroit pas dire d'Eschive, femme de Guillaume de Bures.
Ce ne peut pas estre aussi cette Escbive qui espousa Eudes de Montbe-
liard, qui fut à cause d'elle prince de Tabarie; car le temps y répugne,
comme je le feray voir incontinent.
Entre les enfans que Guillaume de Tyr attribue au piince (îaulier
et à la princesse Escbive sa femme, qu'il dit avoir esté en nombre,
Raoul de Dicet^ et riiistoire des guerres saintes^' en nomment quatie,
' Malbranq. I. X, De Morinis , c. xiv. xv. * Willelmus Tyr. I. XXI, c. v.
^ Malbranq. I. X, De Mnriuis, c. .\x. ' Rad. de Diceto.Muth.Paiis, anii. i ii)o.
' Willelmus Tyr. 1. XXIl, c. ix. ° Ilisl. UKiiniscr. des guenes saiiiles.
57
Ii50 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
sçavoir Hugues, Guillaume, Haoïil, et Olliou ou Ilosle de Taharie, qui
tous se trouvèrent à la prise de la ville d'Acre, l'an i igo.
[On voit (|ue ce sont les mêmes noms que le Lignafje (l'oiitre-mer altribue
aux enfants de Guillaume de Bures et d'Eschive'.]
Hugues, l'aisné de ces enfans, est loué j)ar Guillaume de Tyr en di-
vers eiidroitz de son histoire, pour son courage et sa valeur, dont il
rendit une infinité de preuves dans les occasions. H se trouva [très-
jeune encore-, odolesceiis] à la bataille qui fut donnée en l'an i 178,
dans les terres de la principauté de Sidon, entre les chrestiens et Sa-
ladin, où ce sultan, qui y remporta la victoire, fit plusieurs des nostres
prisonniers, et entre autres Hugues de Tabarie. Quelques romans^ ont
avancé que ce fut durant cette captivité que Saladin, qui avoit conçu
une liante estime de la valeur de ce chevalier, désira prendre par ses
mains l'ordre de la chevalerie, dont il luy donna les instructions. Quoy-
qu'il y ait lieu de douter de cette circonstance, veu que l'histoire'
nous asseure que Saladin prit cet ordre non de Hugues de Tabarie,
mais d'Humfroy de Toron. Estant de retour de captivité, il continua
de rendre des tesmoignages de sa valeur contre le mesme sultan, parti-
culièrement^ au combat qui se livra avec lui vers le chasteau de For-
belet en la Galilée l'an 1 182, où avecles trouppes qu'il avoit amenées
de Tabarie , il perça les escadrons des ennemis , et les mit en fuite , au-
quel temps il estoit encore tout jeune au rapport de Guillaume de Tyr.
Mais la prise d'Arsur par lui^', a])rès la delTaite de Guy de Lusignanen
1 187, fut une action qui donna de l'étonnement à Saladin. Gar après
' (joiitiuuat. lie Guill. de Tyr, I. XXIII, ' Ilisl. Hieros. p. 11 5-2. (Voy. ci-après
c. \i\ , p. 04. Variant, au bas de la page. Les Seigneurs de Toron.)
-' Willelimis Tyr. 1. XXI, c. xxix. ' Willelinus Tyr. 1. XXIl, c. vvi.
' L'Ordvne de chevalerie, ms.6i\.deMeon, ° E.rped. Asiat. Freder. Cauis. Anliq. lec-
l. I, [1. Go et suiv. — Uist. tnanuscr. d'outre- tiones, t. V, part, a, p. .5o, in -4°. (Voy.
mer. (Voy. ci-après Les Seigneurs de Toron.) Abulfarag. p. 278 *.)
* D.ins le passage cité J'Abuifarage, il n'est pas du tout ([ucstion de ce fait.
LES PRINCES DE TABABIE. • 651
s'esti-e signalé en la deflense de la ville de Tyr', dont ce snllan avoil
entrepris le siège, il en sortit avec quelques trouppes et vint prendre
d'assaut la ville d'Arsur, tua tous les Sarrazins qui s'y rencontrèrent,
et fit le gouverneur prisonnier. Enfin la nouvelle estant venue aux
chrestiens de la terre sainte de la prise de Constantinople par les Fran-
çois^ il fut un de ceux qui, durant les trêves qui estoicnt outre-rner,
vinrent offrir leur service à l'empereur Baudouin, et iiit suivi en ce
voyage par son frère Raoul, connue nous apprenons de Ville Har-
douin.
Guillaume de Tabarie\ probaljleuient frère de Hugues, souscrivit le
titre d'Amaury, comte d'Ascalon, en faveur de ceux de Pise, l'an 1 1 67.
Guillaume de Tyr* fait encore mention, sous l'an 1 18a , de Fouques
DE Tabarie [qui rendit aux Sarrasins un château fort au delà du Jour-
dain, à 6 milles de Tabarie, dont il avait la garde; et] auquel il donne
l'éloge de noble et puissant en biens, sans spécifier neantmoins s'il
estoit issu du prince Gautier. 11 est paredlement incertain si ce Fouques
ou Hugues de Tabarie possédèrent la principauté de Tabarie après le
décès du comte de Tripoly et de la princesse Eschive.
Roger de Hoveden^ parle d'un Laodicius de Tabarie, qui, en l'an
1187, avec quelques uns de ses compagnons, se rangea du party de
Saladin, et eudjrassa sa rebgion. [Ce ne peut être qu'un simple baron,
dépendant du seigneur de Tabarie, qui était alors Hugues.]
[Avant de poursuivre, il est indispensable de revenir sur nos pas pour tâcher
de débrouiller ia confusion qui existe, de l'aveu même de Du Gange, dans plu-
sieurs points de la succession des seigneurs de Tabarie et de la généalogie de
leur famille.
La circonstance du mariage de Guillaume de Bures avec Eschive, tille et
héritière de Hugues de Fauquembergue , et les noms de leurs quatre fds.
XV.
" (inc.
' Hist. Hieros. p. 11 55. ' Willelmus Tyr, I. XXII, c. >
^ Villehanloiiin, 11° 168. ' Hoveden. p. G35. — Histor. Fn
' Ughellus, It<il. Sncra, t. III . j). 665. t. XVII . p. 67a . .1.
57
i52 LES FAMILI.KS I)OUTP.E-MEH.
Hiijjues, Gnillaiinic, Oste cl Raoul, no nous sont connus quo par li- Lignage
d'oulre-niiT '. Mais ce document a omis ici une génération. Escliive, mère de ces
i|ualro seigneurs, était la femme de Gautier-, successeur de Guillaume de
Bures.
GciLLADMK DK BuRES OU DE Biiti n'cut poiut d'héritier direct. Par un di-
plôme de ll32^ il donne au Saint-Sépulcre deux casaux entre Bethsan et
Tibériade, et le droit de pèche dans ses viviers pendant huit jours, de la Sep-
tuagésimeà Pâques, avec l'assentiment, de ses deux neveux, ses héritiers, Raoul
d'Ysis et Simon : don confirmé, par Gautier, en ii(j5''. Dans aucun acte
émané de lui ou souscrit par lui il n'est fait mention ni de sa fenune, ni de
ses enfants. Sa femme peut avoir été une Eschive, fille de Hugues, de même
qu'Eschive. femme de Gautier, son successeur, peut avoir été sa fille; la chose
est même assez probable: mais nous ne pouvons rien aflirmer là-dessus, dès
<pie le Lignage, notre principal guide, est ici convaincu d'erreur. Nous ne
pouvons même assurer (jue Gautier ait été le successeur immédiat de Guillaume
de Buri, quoiipn^ dans l'acte de ii65 il l'appelle son prédécesseur. En elTel,
Guillaume a souscrit des actes'' de 1120 à 11 58; mais il est à remarquer
(jue dans ces actes, à partir de 1 1 .^)0, la souscription porte Guillaume de Ti-
bériade. et non |ilus Guillaume de Buri. Un acte du 3 h'vrier 11/11'' est le
dernier où il se trouve avec ce surnom.
• Ne pourrait-il pas se faire que son successeur immédiat eût été Elinaxd, dont
a parlé Du Caiige? nous observerons cependant que, dans les deux passages
de Guillaume de Tyr cités (m note, il est appelé seuli'ineut Elinand de Tibé-
riade. C'est le même probablement qui souscrit un acte du roi Baudouin 111,
du h juilet 1 1 .'17'', sous le nom d'EliniDid de Tihérludc. Mais l'auteur de la Vie
de Louis VU* l'appelle formellement comte de Tabarie, et le nomme, avec le
comte de Sidon, le comte de Césarée, le comte de Thoron, etc. d'où l'on voit
riue chez cet écrivain le titre di> comte, pour les fiefs du royaume de Jérusalem,
es! le synonyme du mot sei<j-)ieur. Etienne de Lusignan '■' l'appelle Ei.iaxd de
' Lignages d'outre -mer, l'dilioii Labbe, 1.5 0. — Cod. diphmal. t. 1, 11" 8, lu, 17,
c. vu; édit. Beuynol, c. xvii. -20 . -i-j. 3o , 3'i , p. 9, 10, 18, -21. 3o , 33 .
■ Voir ci-(|pssiis. mi. de Gautier. 3G, 666, /167, 670.
' Cnriul. S. Srjitilc. 11° -h. p. 16S, i5o. ' Cod. diplomat. n" 9.0, p. 21.
* (lariul. S. Sepulcn' 13/1 , p. aQ7, aag. ' Cod. diplomal. l. I. irai, p. 26, liHi.
' Cartul. S. Sepidc. n" Sa, 33, 4.5, 60, ' Gestn Ludon. Vil, c. xviii.
O-j . •] à , \y. 09,63.84. 12-2, 139, 1Û8. ' Généalogie desprinces de Galilée, f. 5i ,
LES PRINCES DE TAIÎAFÎIE. ' /i53
HiiRES, fils et successeur de Guillaume de Bures, r| il lui (ioiiiic |ioiir (illc
Escliive, qui lui la femme de Gaulier.
Après cet Élinand viendrait un second Guilladme, de ii5o à i iSS, sans
que nous puissions dire si ces deux porsonnancs tiennent à la famille Guillaume
de Buri, ou à celle de Hugues de Fampiemberipie.
C'est à ce Guillaume que paraît se rapporter ce que Du Can;;e a dit de
Guillaume de Tabarie en 1 167 '. C'est peut-être lui qui eut pour femme Hi'r-
mengarde d'Ibelin, qualifiée dame de Tabarie'^ dans trois actes du 1/1 jan-
vier 1 i55. Mais dans deux autres actes de 1 i58, sans date du jour ni du
mois, elle n'est plus que Hermengarde, sœur de Hugues d'Ibelin; ce qui ferait
supposer qu'alors son mari était mort.
Quant aux deux neveux de Guillaume de Buri , Raoul d'Ysis ne nous esl
connu que par les deux actes (|ui le mentionnent. Simon se distinjjua à la
prise d'Ascalon, en 11 Sa, comme l'écrit Guillaume de Tyr'. qui l'appelle
seulement Simon deTibériade. Il souscrivit aussi un acte du 3o juillet 1 1 5/i''.
du roi Baudouin III, sous le nom de Simon de Tibériade : mais ce même acte
est souscrit aussi par Guillaume, Guarmond, Mabengot, tous surnommés de
Tibériade, et par Raoul, fils de Mabengot. Il est donc Irès-présumable (pu'
Simon ne fut pas un seigneur de Tibériade nu de Tabarie.
Guarmond ou Gormond de Tabarie souscrit un acte de Guillaume de Buri
en 1 1 82 ^ On ne le voit plus reparaître qu'en 1 1 5 A °, où il souscrit un diplôme
du roi Baudouin III, avec plusieurs barons ou cbevaliers de Tabarie. et peut-
être même s'agit-il d'un autre personnage portant aussi ce nom; puis il sous-
crit diil'érents autres actes dans les années suivantes ^ jus(pi'en 117/1. Mais
ni l'un ni l'autre, en supposant deux Guarmond, n'ont pu être seigneurs de
Tabarie, puisque, dans les mêmes années, en était incontestablement sei-
gneur Guillaume de Buri, puis Gautier.
Ce fut aussi sous le même Gautier que Foulques de Tibériade* fut témoin
de plusieurs actes, de 1 16/1 à 1 170 environ. Si c'est encore le même Foulques
' Voir ci-dessus , p. 45 1 . ' Cod. diphmal. li" 34 , 36 , 4 1 , 46 , /17.
' Oiriul. S. Scpidc. n" 56, 69. 69, 48, 5o, 197, 201, p. 36, 38, /ta . 48, ig.
|). 1 10, 1 1 1, 1 17, 118, 1 a 4, 19 5. 5o, 9 4i. 9 44. — Cartul. S. Sepuk. n°'54,
' Giiill. Tjr. I. XVII, c. XXXI. 99, 193, 194, i44, [>. 107. 196,996.
' Coil. diphmal. 1. 1 , 11° 3o , p. 33. 298 , 967.
' Cdiiiil.S. Scpuk.n" ']l>,p. 149. ' Ctirlul. S. Scpul. n°' laS, 194. i44.
" Cod. diplomat. I. I. n° 3o, p. 33. p. 296, 998, 967.
/iS'j I.ES FAMILLES DOL'TRE-MER.
dont Guillaume de Tyr fnil iiicution en i 182', on voit qu'il n'a pu être à au-
cune époque seigneur de Tabarie, puisqu'on 1 182 le seigneur était Hugues,
fils de Gautier.
Gadtier, prince de Tabarie et châtelain de Saint-Omer^, paraît avoir été de
la famille de Hugues de Fauquembergue; mais il no peut être le même que le
Gautier, frère de ce Hugues, mentionné par Lambert d'Ardres comme ayant
été aussi seigneur de Tabarie.
En edel, Hujjues et ses frères étaient déjà des hommes faits au commen-
cement du \if siècle ; et Gautier, qui tint la seigneurie de Tabarie pendant les
années 1 1 60-1 1 72 environ, mourut laissant ([uatre fds, dont l'aîné était en-
core un tout jeune homme en 1 178^ et même en 1 182.
Gautier, en signant comme témoin certains actes, se nomme seigneur de
Tibériade*, châtelain de Saint-Omer et seigneur de Tibériade^, prince de
Galilée'"; et dans les actes émanés de lui, il s'intitule, par la grâce de Dieu,
prince de toute la Galilée''; par la grâce de Dieu, prince de Galilée et châte-
lain de Saint-Omer'; par la grâce de Dieu, seigneur de Tibériade, prince de
Galilée '•-.
D'après l'époque de sa mort et le bas âge de ses fils, il n'y a plus lieu d'être
surpris que sa veuve, remariée en 1 17 3 au comte de Tripoli, fût encore en
état d'avoir des enfants, et qu'on ait remarqué connne une singularité que dès
lors elle avait cessé d'en avoir.
Eschive avait consenti à plusieurs donations de son premier mari'", en 1 1 65
et 1 168, en faveur de l'Hôpital de Jérusalem et du Saint-Sépulcre. Après la
mort de Gautier, elle fit , en 1 1 7/1 ", une nouvelle donation à l'Hôpital , en son
nom, comme dame de Tabarie, et au nom de son fils Hugues. Dans cet acte, il
n'est aucunement question de son second mari; cependant, selon Guillaume de
Tvr'-, elle avait épousé Raimond de Tripoli l'année même où il avait été chargé
' Guill. Tyr. 1. XXII,c. XV, p. loaC. ' Cariul. S. Sepul. n" tiB . iih .p. ^-ifi .
" Cod. (Uplomat. t. I, p. igG. 227.
' Guili. Tyr. L XXI, C. xxix; \. XXII, ' Cod. diplomat. n" ku p. /12.
c. XVI. " Cod. diploinat. n° 66, p. '17.
' Cod. diploinat. t. I, n""36, 5o, p. 87. '" Cod. diplomat.t.l, n" i 1 , 46, p. 62.
5i. — Cnrtul. S. Sepid. n° 96, p. 107. à-j. — Carlulmiiim Saucti Sepulcri , n° 126.
' Cartul. S. Sepul. 11° 99, p. 196. p. 227.
' Cartul. S. Sepul. n° ikk, p. 267. — " Ccd. diplomal. n" 199, p. 262. 243.
Cod. diploinat. a" 67, 197, p. 69, 261. '' Guill. Tyr. 1. XXI, c. v.
LES PRINCES DE TABARIE. ' i55
de la régence du royaume de Jérusalem , c'est-à-dire en 1178, [)eu après i"a-
vénement de Baudouin IV. Eschive participe aussi à une donation de Raimond'
en faveur de l'Hôpital (octobre 1 177); et elle est nommée incidemment dans
un autre acte du même- (septembre 1181).
Tout ce fjui a été dit, d'après le Lignage, des fils de Guillaume de Buir
doit s'entendre des (ils de Gautier et d'Eschive. On a vu ipiecesont absoluni<'iit
les mêmes noms.^
Hugues, l'aîné, nommé dans plusieurs actes de son père et de sa mère^. fut
seipneur de Tibériade jusfiu'à la prise de cette ville par Saladin, en 1 187,
peu après la désastreuse bataille de ce nom, d'où lesfjuatre frères écliappèniit
avec leur beau-père^ Raimond de Tripoli. Hugues est déjà mentionné dans
un acte du 98 avrU 11 65*, où Gautier déclare cpi'il agit d'après le consen-
tement de sa femme et de son fds Hugues. Mais si Hugues était déjà capable
à cette époque d'avoir une volonté, comment peut-on dire qu'en 1 178 et sur-
tout en 1182 il était encore tout jeune? Il faut croire que la mention faite de
son assentiment à un acte de 1 1 65 n'est qu'une formule constatant l'existence
de l'héritier du seigneur de Tabarie, car il devait avoir alors deux ou trois ans
au plus.
Hucues, sous le nom de Hugues de Tibériade^, souscrit des actes de 1181
à I 19/1. En 1 ic)2, il commandait, avec Jacques d'Avesnes, l'arrière-garde de
l'armée du roi Richard'', se rendant d'Acre à Joppe.
11 avait épousé Marguerite d'Ibelin, sœur utérine de la reine Isabelle \ la-
quelle, devenue veuve, se remaria à Gautier, seigneur de Césarée. En 1197. il
chercha vainement à faire épouser la reine Isabelle' à son frère Raoul. On a vu
qu'il vivait encore en 120/1, puisqu'il alla, avec ce même frère, otfrir ses ser-
vices à Baudouin , empereur de Constantinople. Il ne laissa pas d'héritiers. Guil-
laume de Tibériade'", le second de ses frères, l'ut le deuxième mari de Marie
' Coâ. diplomat.n" 170, p. si9. ' Continuât, de Cuill. de Tyr. I. WVl.
'- Coll. âipkimat. n" 4, p. a83. c. vu, p. i83.
' Cod. diplomat. t. I, n"" i 1, iO, 198 , ' Continuât, de Cuill. de Tyr, I. WVII.
n. h-i. k-],-2!f2, a/iS. c. v, p. aaa. — Lignages d'outre-mer, c. xii.
' Continuât, de Cuill. de Tyr. 1. XXIII, wii, édition Beugnot. (Voy. Généalogie des
c. XLV, p. G8. Ibelin, 1" tableau.)
' Cod. diplomat. n° 4i,p. ia. " Continuai, de Cuill. de Tyr. p. aaa.
° Cod. diplomat. t. I. n" 4, 81. 178; 3 23.
p. 87. -116, 283. '° Lignages d'oulre-mer,c.\x\i. éd. Weii^.
Û56 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
(Il' I5anilli, l'I cil oui une lilln noiiuiiée Esclave, connue on l'ii vu précMcni-
incnl'. Marie, (ievcmic veuve, ('pousa en Iroisiùnies noces Gérard de Hani; ce
(|ni avail eu lieu avant ino'i, |iuis(|ue. dans un acle de décembre'- de cette
année, il est lait mention d'Agnès, iille de Gérard de Ham et de Marie.
Otte, Hosle, llostius, le troisième frère, prit parti avec son frère Raoul,
pour Renoard-', seigneur de Nepliin, contre Roéinond IV, le borgne, en iao6.
Il souscrit un acte de ce prince en 1 196*, et des actes de Raimond Rupin^ et
de Léon I", roi d'Arménie de 1 a 1 0 à 1 a 1 5. Sa postérité est rapportée à l'article
de Guillaume de Buri.
Raoul, le plus jeune des quatre frères, est ce personnage si versé dans la
connaissance des lois, que Philippe de Navarre'' et Jean d'Ibelin mentionnent
souvent avec éloge. W refusa au roi Aimeri', qui l'en avail prié, de composer
un nouveau code de lois, t' parce qu'il ne voulait pas, disait-il, apprendre ce
([u'il savait à des légistes, hommes du peuple, et les rendre ainsi ses égaux.»
Peu après, en 1197, il se brouilla avec le roi iî cause du mariage de ce prince
avec Isabelle, la reine de Jérusalem, dont il avait lui-même recherché Fal-
liance'; mais les barons du royaume, les templiers et les hospitaliers avaient
j)référé Aimeri à Raoul , parce que ce dernier ne leur offrait pas , par ses biens ,
assez de ressources pour la défense du royaume. En 1 198, soupçonné par le
roi Aimeri d'avoir, par vengeance, aposté (juatrc chevaliers allemands pour l'as-
sassiner, Raoul fut forcé par le roi^, wsans esgard et connoissance de court,')
de quitter sa terre en huit jours. 11 se retira auprès du comte de Tripoli, Boë-
mond, ([ui lui donna un iiel; mais il le perdit encore, quitta la terre sauite,
se rendit à (ionslanlinople, auprès de Baudouin, et ne revint en Syrie qu'en
1 i2o5, après la mort d'Aimeri.
Raoul fut sénéchal du rovaume de Jérusalem. Il signe en cette ([ualité des
' Voy. ci-dessus, p. -jhi.
- Cad. diplomat. l. I, n' 87, p. 99, 98.
■ Continuât, de Guill. de Tyr. L XXXI,
'■. IV, p. 3ii. (Voir Les Seigneurs d'A)'sur
ri. de Nephiti.)
■ Vaisselle. Histoire de Lunguedoc , t. Il,
r. ccccxcvni.
^ Cod. diplomat. t. 1, n°' gS, 96, 99,
100, 101, p. 99. 100, io4. 195.107. —
(Voy. plus haut, p. 45-2.)
' Assises de Jeriis. t. 1. p. 827, 383,
5i5, 5/i3 , 5 Vi , 559 , 670.
' Assises deJérus. t. I, p. ioo, 52 3. —
Labb. 1. 1 . p. hofh. — Lalhaumns. c. cclxx.vi,
p. 187.
' Conlinual. de Guill. de Tyr. I. XXVII,
c. v, p. 222 , 228.
' Assises de Jériis.t. I, c. cciv, p. 827,
328. — Gonlinuat.deGuili.deTyr,!. XXVII,
c. X, M. p. 280. 281.
LES PRINCES DE TABARIK. hUl
acles ' de i iq/i à 1S17. Il s'ap[)elle (onjoiirs Raoul dr Tabariu ou de Tibi'--
riade, mais il ne prend jias le fiire de seigneur-, (|ui paraît ne lui avoir
jamais appartenu, quoi qu'en dise le Lignage d'outre-mer, non plus qu'à ses
frères Guillaume et Otte, ses aînés. En 1219, Raoul se distingua au siège de
Damiette', où Pl)ilip|)e de Navarre, jeune encore, conversa plusieurs l'ois avec
lui. Le Lignage d'où Ire- nier'' dit qu'il avait é|)ousé Agnès, lille de Renaud, sire
de Sagetle, et d'Helvis d'ibeliu. Un nouveau cliapitrc' dil quHehis. lille de
Pliilipjte de Naples, épousa le neveu du seigneur de Tabarie, qui eut des dif-
férends avec le roi et quitta le pays, et qu'elle mourut sans héritiers. On pour-
rait croire d'abord (|u'il s'agit ici de ce Raoul dont Helvis aurait été la première
femme. Mais Raoul était lils el frère, cl non neveu du seigneur de Tabarie.
Peut-être s'agit-il, dans ce chapitre du Lignage, de Raoul dYsis, eu de Si-
mon, tous deux neveuN de Guillaume de Buri, mais dont nous ne connaissons
pas autrement la vie et les actions.
Raoul laissa d'Agnès*" une fille nommée Enclave, cpii épousa Eudes de
iMontbéliard , et lui apporta ses droits à la seigneurie de TLbériade, comme on
le verra ci -dessous.
Nous remarquons un Guillaume, châtelain de Saint-Omer'', qui se rendit
au siège de Dainiette en lâig. Nous ne savons s'il était de la famille des sei-
gneurs de Td)ériade: mais il est bien sûr que ce n'était pas Guillaume, le
second fils de Gautier, que nous avons vu mort avant l'année 120/1.
Enfin, sans rappeler le Laodicius de Roger de floveden. nous mention-
nerons un Foubjues de Tibériade, qui souscrit, le -j /i novembre ihqô^. un
acte de Marie, abbesse deSainte-Marie-Magdelène, à Acre. Mais nous ne [)en-
sôns pas qu'il soit de la famille, ni surtout (|u'il ait été seigneur, plus que cer-
tains autres personnages que nous avons déjà remarqués avec cette simple
qualification, (pii paraît simplement désigner leur lieu tforigine.!
' Cod. cllplomal. n" 81 , 1 8g , 'j 1 2 . p. 87,
aSi. 253. — Cartul. S. Sepul. n° i/i5,
!'• 269.
" Jl faut en excepter le diplôme, si juste-
ment suspect, du roi Aiineri en faveur de la
comniiiiie de Marseille (octobre 1198), où
il est uommr parmi les témoins t:Radulfi,
r-doraini Tdjeriiide, regni scnescalci.i (De
Mas-L;itrie. Hisl. de f'Inijire. 1. II. p. 25.)
' As.ii.sesdeJénin. t. 1 .c. xi.i.x, p. 525.
' Liij-tifiges d'outre- mer, édition Labbc
c. \ii, cdif. l'eiignot. c. wii.
'" Lignages d'onlre-mcr, c. w, Bengnot.
' Lignages d'ovtre-mer, édil. Lnlibe, c. \ 11 ;
édil. Beugnot, c. wii.
■ Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXil,
c. Ml. p. Si;'.
' Cod. dijdomal. t. I . n" 21 3. p. 2 5/i.
lihH I.KS FAMILLES l)OUTRE-MEr,.
Tant il y ;i (|iiil (;.sl constant que
Eudes de Mombéi-iaud [nommé Huoijes ' par Marin Sanudo], fils'-,
connnc je crois"', de (iautiec de Montbéliard, bail et réfjent du royaume
de Cypre [et <pii avail |iiuir neveux' Pierre d'Avalon et Gautier de
l)ampiei]('|. lint la jirincipauté de Tabarie en l'an 196/1; auquel
temps liarl)a([uan, enq)ei'eur de Perse, estant descendu dans la terre
sainte, prit sur lui la ville et le cbasteau de Tabarie, au rapport du
sire de Joinville''.
[Eudes do iM()nlI)i'iiard fut connétable du rovaunie de Jérusalem. Il l'était
déjà eu l 'A 1 8'", lorsfpi'il prenait part avec le roi Jean de Brienue à l'expédi-
ùon de Daiiiietle. Laissé, en 1 saS'', gouverneur de la terre sainte par Jean de
lîrienne partani |iouf lllalie. il assista* au couronnement de la reine Isabelle,
sa fille, on i-is'ô; et resta baile du royaume de Jérusalem'' au nom de Fré-
déric II, comme il l'avait été pour Jean de Brienne. II eut pour successeur
dans cette cliarge "^ Tlionias Galan ou d'Acerra, puis Balian de Sagette et Gar-
nier l'Aleman", (pie Frédéric II, à son départ de la terre sainte, en 1299,
' Marin. Snniil.LIIL pari. 1 1 ,c. .\,p. -2 1 1 .
" Du Gange a raison de iloulei'. Dans un
chapitre du I.ijjii.ige d'oulre-nier, (c. :vi\,
édit. Beugn. ). il est dit qu'Alix, veuve du
comte Berlot . l'enuiie, en secondes noces, de
l^hilippe d'Ibelin, fils de 15alian H, était
sœur de Gaulii i- de Montbéliard et tante de
Eudes de Munti)('b'aril; ce ijui. sans rien
atîii mer. peut faire . il est vrai . supposer que
Eudes était le (lis de Gautier. Mais inie va-
riante d'un autre chapitre (\vu' de ledit.
Beugn. ) dit posiliveiuent qu'Eudes était le
neveu de Gautier. Le Lignage (en, des Pwis
(le Cypic) nomme Escliive llllc de (îautier de
Montbéliard et de Bourgogne de Chvpre,
mais ne fait en cet endroit aucune mention
d'Eudes d.'3 .MonLbélinrd. Le chap. i\° (édit.
iSengn.) ne le mentionne pas non plus.
' Cod. diplomat. t. I. p. 5a3.
' Lignages d'outfc-mcr, c. .xvn, édition
I5eugnot. variante. — Continuât, do Guill.
de Tyr, 1. WXIit. c. xxwni, p. hoh.
^ Joinville, p. 99, au. — .\lbufara».
p. 078. — Continuât, de Guill. de Tyr,
I. XXXIII, c. Lix, p. /i3a. — Lignages
d'oiilre-iiiei-j c. vu, xvn.
" Contmuat. do Guill. de Tyr. I. XXXIi.
c. IV. p. n33.
' Continuât, de Guill. de Tyr. 1. \X\II.
c. \i\ , p. 355.
' Continuât, de (îuill. de Tyi', I. XWII.
c. x\, p. 358.
■' Continuât, de Guill. de Tvr. 1. XXXII.
I'
\ o:i' Les Itois de JéniS(dem.
Voir Les SeigiieJirs de Sngelle.
— Assises deJériis. SucccssihUité au trône et
à la régence, t. I[. p. 3()t).
LES IMSIWGES DE TABAHIE. i5<J
établit ses lieutenants, comme baile du royaume de Jérusalem pour son fils
Conrad. Garnier l'Aleman s'élout retiré du monde vers i ri3 i , Eudes de IMonl-
héliard le remplaça, et queli[ues années après ( i q.Scj), à la mort de Baiian,
il resta seul lieutenant de la Lailie du royaume de Jérusalem. Dans ses rapports
avec Frédéric II \ et lors des débats entre Jean d'ibelin et Piicliard Filanjjieri,
il agit presque toujours de concert et en société avec Baiian de Sagette.
Il souscrivit-, comme connétable, plusieurs actes dans les années ia3i-
123.3.
Vers l'an i9 3(j, lorsque le.s bommes liges du royaume de Jérusalem décla-
rèrent Frédéric II déchu de la bailie', parce que son fils Conrad était en <àge
de régner, il l'ut choisi ou maintenu par eux connue lieutenant de la bailie.
Mais seul ' il s'opposa à ce qu'on reconnût Ali\ j)our reine de Jérusalem avant
d'avoir de nouveau prévenu (Jonrad.
L'an i23() ^, il se trouva au nombre des seigneurs qui tentèrent contre Gaza
une attaque infructueuse.
Il avait fortifié Tabarie'', qui fut cependant prise par le Soudan d'Egypte,
en 1 2/17.]
H devint seigneur do cette principauté au droit de sa femme Eschive,
fille aisnée de Raoul de Tabarie, troisiesmc fille de Guillaume de
Bures et de la princesse Eschive, comme nous apprennons du Lignage
d'outre-nier. JMais ce qu'il ajoute, que Raoul, père d Eschive, futaussy
prince de Tabarie, semble estre directement contraire à ce que lau-
teur des Assises du royaume de Hiérusalem en a escrit.
[Nous avons vu que Raoul était le quatrième fds, non de Guillaume de
Bures, mais de Gautier, et qu'il ne fut pas seigneur de Tabarie.]
Car [lauleur des Assises], traittant la c[uestion^ sçavoir si en ligne
' Continuât, de Guili. de Tyr, I. XXXII, ' Assises de Jénis. t. Il, p. ioo.
c. .\xni, p. 36i; I. XXXIII, c. viii.p. 87/1; * Assises de Jenis. t. II, p. lioo.
c. xiv, p. 890; c. xxvin, p. 396; c. xxxi, ' Continuât. deCuill. de Tyr, I. XXXIII.
p. 898. c. xLiv.p. hih.
^ Cod. diplomat. l. l,n°' i l'd , i ili , 116 , ' Continuât, de Guili. de Tyr, 1. XXXII,
2 1 6 , •-! i5 , p. 121, 122 , 126, i2(j , 205 , c. Lix, p. à3-3 , et note f.
256. — De Mas-Latrie ///si. rfeC/()/;)re, t. Il, ' Assises de Jérus. I. Il, c. \iv; édition
p. 58, note 1; t. III, p. G36. Beugnot. t. II. p. 4u6, hoj.
58.
/J(i0 l-KS l'AMlM.KS DOUTHE Ml'Ii.
(liit'clc la icpii'sciilalioii avoil lieu en ce royaiiiur, parinv })liisieiiis
('\('mj)l(>s (|ii"!l ia|)|>()i'l(' j)()iii' la ii(''j;ativo, il incl ocliiy de la dame de
Taharlc; la(|iielle (|ii()y([iie issue ilii |iuisiié, fui prélérée en cette priii-
cipaiili'' à iiunlaiiie Mscliive, |)ai'ce (lu'elle esloil ])liis âgée qu'elle; cet
héi-ilajuc. (|ui navoit jauiais appartenu aux pères de ces dames, et du-
quel ils navoieut jamais esté saisis, pour cstre décédés devant leur
mère, estant écluni à cette dame de Tal)arie du chef de la princesse
Escliive son ayeulle. Ce qui semble dahord ne pouvoir se rapporter
qu'à la princesse Esclave, femme de Eudes de Montbéliard, qui au-
roit esté jiréférée en celte succession à lune des deux [autres] Escliive
[ses cousines], I une, lille de Guillaume (ils aisné [ou plutôt deuxième
fils] de Guillaume de Bures [c'est-à-dire de Gautiei']; l'autre, fille de
Hoste, second lils du mesme Guillaume,
[(rest-à-dire Gautier. Hostc élail le troisième lils. L'aîné, Hugues, mou-
rut, comme on l'a vu, sans postérité. C'est plus probablement Escliive de Ta-
barie, fille de Hosle, qui disputa la seigneurie de Tabarie à Escliive, lille de
Raoul. Les deux dames étaient encore vivantes en i 3*' i •]
Mais n'estoit que le Lignage d"outre-mer' dit formellement quEs-
cliixe, feiuiiie de Eudes, estoit fille de Raoul de Tabarie, fils de Guil-
laume de Bures, je me serois plulost persuadé qu'elle auroit esté fille
de Raoul de Tabarie, frère de Hugues, dont j'ay parlé cy-devant, l'un
et l'autre enfans de Gautier de Saint-Omer el de la princesse Escbive,
qui seroient décédés du vivant de leur mère, ayant laissé, de leur
mariage, cbacun une fille du nom d'Escbive, et que la fille de Raoul
auroit esté préférée à la fille de Hugues, à cause qu'elle auroit esté
plus âgée.
[Par cette supposition, Dn Cange rentre dans la vérité; puisipie le Raoul
prétendu fils de Guillaume de Rures et Raoul fils de Gautier ne sont iju'iui
seul e( même personnage.]
Quoy qu'il en soit, Eudes de Aloiitbéliard laissa de son mariage avec
Eschive, ti'ois filles, scavoir Marie, qui espousa Hugues dlbelin. dont
•' Liijiiage d'oiitrc-iair. r.. vu. l.nlil). 17. Binig-nol, él v;u'i;iiile de la iin. — Asslucs de
.lél-KS. I. 1! . p. 'lol).
LES Pli INC ES DE TAliARlE. /i(ii
tîlle n'eut point d'enfans; Jeanne, déccdée en jeunesse; et Simone,
mariée à
PniLippES d'Ibelin, coiHiestable de Cypre, lils de Baudouin', sénes-
lial de Cypre, et pelit-fils de Jean d'Ibelin, seif'neur de Bariitii. De
cette alliance naquirent Baudouin d'Ibelin, uiort jeune'-; Balian, prince
de Tabarie; Hugues et Guy, déciklés sans postérité; Marie, l'emnie de
Guy, comti; de Japlie; Alix, mariée à Gautier de Bessan; Escliive,
l'emme de Gautiei' de Dampierre; Helvis et Marguerite, mortes en
jeunesse.
(',
Baijan d'Ibelin, prince de Tabarie et de Galilée, lut un des barons
de Cy])re ({ui s'attachèrent au service du roy Henri IP, contre les
entreprises du connestable Almeric de Lusi,guan, Irère du roy, et qui
allèrent au-devant de lui pour le recevoir, lorsqu'il rentra en ses états
l'an 1809.
[Nous avons vu au coulraire ijui.' le prince do Galilée fut un des plus
ardents partisans du connétable contre le roi Henri Il.J
11 fut depuis prince de Tyr ', comme on peut recueillir des Epistres
du pape Jean XXII, la cpielle dignité il possédoit en l'an i3i8 et
i33i. Il tut conjoint par maiiage avec Alix^, fdle de Hugues HI, roy
de Cypre, de la qu(dle il jjrocréa Jacques d'Ibelin ou de Tabarie, du
quel peut estre issu
Jean de Tabarie, maresclial du royaume de Cypre'', qui estoit à la
suite de Jac(jues, roy de Cypre l'an 1895, comme on recuedle d'un
titre du Tbrésoi' des cliartes du rov.
' Lignage d'oulre-mei-, c. vr. p. 370 , ' Joann. XXII, pap. 1. 1, £)«'47. st'iT. 55-2 .
A3i, éilit. Labbe. apud Rayii. ami. i3i8, c. xvii;ann. i33i,
■ Voir Lu Gcnôitlûgic dr la maison d'ibc- c. xxx.
lin, i"suiti\ ' Lignages d'niitre-mcr. c. 11, p. 36 1,
' Loyei]ano, De Re' Lusigii.l.W , f. liij; '126.
l.V.p.370.- Trad. franc, l. I.p. 9,'ji et-jgS. * Tlirésor du roy : layelic Ci/pre , lit. \ .
402 LES FAMILLES D'OL TilE-MLIi.
I hii i3iS(J ', il élait iiuibas.sfuk'iir du roi Jacniics I" auprès de lu répuLliiiuo
de Gênes. Il lui témoin de plusieurs actes de ce prince, en )3c)i, i3q5,
i3(j'y. Dans les deux derniers il prend le litre tie iiiaréilial d'Arménie^,
et non pas de Cypre. On ne voit point qu'il ait porté le litre de prince de Ga-
lilée. 11 mourut le 2a août i/ion'*. Son épilaplie porte cpnl l'Iail fils de Bmi-
TiiiaEsu DE Tabahie.]
L'histoire manuscrite des guerres saintes remarque* que la ville de
Tabarie fut la première que les chrestiens prirent sur les Sarrazins
dans la Syrie, et quelle fut la première que ces inlidèles repi'irent sur
eux [en 1187].
Les princes de Galilée^ avoient cour, coin on droit de monnove et
justice; et à Tabarie il y avoit cour de bourgeoisie et justice, coumni
aussy au Saphet, qui dépendoit de cette principauté.
[Nous terminerons cet article parla nomenclature de quel(|ues-uns des olli-
ciers supérieurs de la principauté de Tibériade.
Connétables :
Foulques'^', témoin de deux actes de Gautier, seigneur de Tibériade (28 avril
1 1 65 , avril 1 1 68).
N. . . mari d'Isabelle do Bessan '', fdie de Grémon I". Etait-ce Bertrand de
Porcellet, qui épousa une Isabeau de Bessan?
Maréchaux :
Guillaume'^, vers 1165-1170.
Gautier de Flori^; nommé d'abord comme sinq)le baron dans un accord de
Marseille avec les Hospitaliers (3 octobre i933), il obtint, avant 1261 '", la
dignité de maréchal de Tabarie contre Ilélie Charles, qui la lui disputait. Il
.semble que ce fut à titre héréditaire.
' De Mas-Ijcilrie Ilist. de Chypre, l. Il, ' Assittcs de Jenis. p. 552; édit. Beugu.
p. io6, il 2 , et note 3 ; p. iaS, /t28 , /t.'ÎG . t. I , c. cclxx, p. il 9.
note 3. ' Cod.dijdomitl.l l. n" ài, h(j ,[). à-i,!i8.
^ De Mas-Ijatrie, Insciipl. de Clnjpvc ,. ' Ligiinjies d'oulrc-mcr. ili A.WWl.Vi.
n° 39, p. 519. et c. xxvii, 0.
' Voir plus loin Les Marêchmix d'Ar- " Ciiiiid. S. Scpulc. p. 227.
ménie. ■' CW. diphmat. t. I , n" iiO, p. 126.
'' Hist. mauuscr. des Guerres saintes. '" Assises de Jerus. t. II. p. /107.
LES PRINCES DE TABAIUE. 'i(i3
Ji:a\ de Flori', uoiumé coiiiinc liomme lige de la seigneurie du ruyauuie di'
.li'iusaleni. en i-iôo et i 2 5 7. souscrit , comme maréchal de Tabarie'-. des
actes de i alî-i cl 1 -i ''>((•
Vicomtes :
GuALA ou GiALON^ cst témoiii (rnii acte de Guillaume de Buri, seigneur de
Tibériade( 1 i3>j). et d'un acte du roi Baudouiii 111 ( '1 juillef 1 1/17). Ce der-
nier acte n'est pas signé par le seigneur de Tibériade, quel qu'il fût alors.
Gautier'' signe plusieurs actes du seigneur Gauiier, de 1 i65 et 1 i()8.|
' Assi-ies de .lérux. I. II. c Mir. p. -ihi). '' Cnrtiil. S. Sepulc. n" -jh. p. liç). —
— Cod. diploiinil. Il' i?>-i, p. ih-. Cad. diplomat. u" ai, p. aG.
- Cod. diplniml. n" li-'. 1 '17. i6y. ' Cod. diplomat. n"' hi. Mi . p. 'i-? , 48.
[). 171), 188, i()o. — CrtW.,S..SV;jwfc.ii°'ia3, i94.p.-vi7.-i>:>8.
!iU Li;S l'AMlLLES 1) 01 TKE-MEli.
LES PRINCES TITULAIRES DE GALILEE.
Los rovs de Cypre, qui lostoioiit aiissy di' Hiéiusaieiii. apiès la
perte de ce dernier royaume, ne laissèrent pas de conserver en leui-
cnurles titres des principales dignitez (|ui v avoient subsisté loneieinps.
Entre ces titres imaginaires ausquels (ui all'ecla quelques fiels dii
royaume de Cypre, connue jay remarqué ailleurs, tul celuv de j)riiice
de Galilée [le plus honorable après celui de prince d'Antinche' el ]
(\uo nous lisons avoir esté possédé par les seigneurs suivans :
BoEMOND DK Li SIGNAI, socond fds de Hugues III. roy de Cy[)i'e. s'es-
tant fait religieux de loi'dre des frères prescheurs, et ayant cpiith' le
froc'-, fut créé par son pèi'e, prince de Galilée; mais il mourut dans
l'an qu'il fui revestu de cetle dignité, par nne punition exemplaire de
Dieu, pour avoir quitté la condition où il avoit esté appelle, l'an i 288.
[Selon Et. Lusignan', il ne mourut que peu de temps avant son frère
le roi Henri II.] Son corps fut premièrement iidiurné en l'église de
Nicossie, puis fui revendiqué par les frères prescheurs qui le dépo-
sèrent au milieu de leur cliapitie.
Gly de Lusignax. fds aisné de Hugues IV, roy de Cypre, fut fait, par
son père, prince de Galilée; avec la quelle dignité il espousa Mûrie de
Bourbon, filh' de Louys I". duc de Bourbon, et de Mavie de Hainaut,
l'an i328. connue j'ay remar(jué ailleurs'. Ce prime décéda du vivant
' El. de Lusit^jum. Gcni'dhgie di's pi'inccs ' lit. de Lnsijjnaii. Histoire de Chjprc .
de Galilée, p. S-j. p. i63.
■ Loredano. Z>c' /!(;Ih.s/^'-«. t. lit. p. 167 : ' Hisl. de (!oii-sl(iiiiiii(iple. \. \U\ . u° 11.
trad. fraijç. t. I. p. iMO. p. aOt).
LES PRINCES TITULAIRES DE GALILEE. ' /iGf)
de sou père, avant Tan lolx'j, en laquelle année sa veuve se remaria
avec Robert de Tarente, empereur de Coustanlinople. 11 laissa de son
mariage avec celle princesse un fils unique, sçavoir,
Hugues de Lusig.nan, prince de Galilée, (jui fut exclus de la succes-
sion du royaume de Cypre par le roy Pierre, son oncle, sous prétexte
que la représentation en ligne directe navoit point de lieu en ce
royaume. Il mourut sans postérité vers l'an 1 386 , avant Marie de Bour-
bon, sa mère.
[Longtemps avant ^a mort, dès l'an i3Gi, le titre de prince de Galilée'
avait été donné par le roi Pierre I" à son frère Jean, au<inel en 1 3. "')(]. il
confia le gouvernement du royaume.]
Jean de Brie, qui avoit esté éleu lieutenant général du royaume
de Cypre après la mort du roy Pierre II, fut élevé, par le roy Jacques
son successeur, à la dignité de prince de Galilée, et non d'Antioche,
comme escrit le chevalier Loredan -, incontinent après le décez de
Hugues; avec laquelle dignité, et celle de turcoplier du royaume, il
se trouve nommé en la procuration du roy Jacques^ de l'an iSgB,
pour traiter d'alliance et de confédération avec le roy Cdiarles \1.
Henri de Lusignan, fils du roy Jacques 1"', fut fait [)riuce de Galilée
par son père : après la mort dutpiel, voyant qu'il n'a\oil aucune pari
au r-ouvernernent sous le rov Jean son frère, il se retira mécontent en
Italie, fan i A i i', avec Hugues de Lusignan, éleu archevesque de
Cypre, son autre frère. Depuis, estant de retour, le ruy le fit son lieu-
tenant général^ et luy donna la conduite de ses trouppes contre les
' Loreclano. L VI. p. 345; Iracl. franc. — De Mas- Latrie, Hist. de Chypre . I. II,
l. I,p. .3<Si;l. VIl,p.38.3;tra(l. franç.t.I, p. 898, ioo. iaS.
I). /i-20, h-îi. * Loredano, De' Ile Luslgnani, I. IX. —
' Loredano, j. IX, p. 5iG: trad. franc. Uisl. de Cliijpre, p. 5/i3.
t. II, p. 101. 110. * Loredano, De' Bc Lusignani, p. 5^7 ;
' Titres du Trésor, Layette, Cypre,til. 7. trad. franc, t. II, p. lii.
466 LES FAiMI]-LES DOUTRE-MER.
Turcs, i|ui csloionl entn'z en Cypre; et en cslaiiL venu ;ui\ mains avec
eux, il perdit la bataille [de Cdiierokitia] en laquelle il fut tué et le roy
tait prisonnier, l'an i/i-af), «tu rannée suivante [le 7 juillet i/ia6].
POSTÉIUTÉ DE HENRY DE Ll
c-spous
PniUPPES DE LCSIGSAS,
prince de Galilée, seigneur de Lapyllie et de Chity, dit Prinzip\
pspouse Cive de Noves, sœur de Jaques, comte de Tripoly^
Charles [ou Cuubios] de Lusicsas, dit Gaurie,
ayant suivy le party de la reyne Charlotte,
lui niallrailé de Jaques le liastard , qui luy confisqua tous ses b:
Il espouse Hélène , dame de Simie ,
sœur de Paul Zappe, séneschal de Uiérusalem.
PniLIPPES DE Lrsio>A\ ,
seigneur de Pliimolophie et de Siniie,
■spouse Isabenu. fille de Jean Perez Fabrice, comte de Japlie.
Phoeris de Lt!&ic>A>,
gouverneur de Lioiisso, alla à Venise l'an lyai ,
pour demander les biens confisquez sur son ayeul .
et mourut âgé de vingt-huit ans.
U espouse : 1* la sœur de Jean de Verny ;
2" Isabeau, fille de Bertrand de Zerban.
Agnès .
espouse Gaspard Palol,
PiEniiE Antoixb
DB Ll'SIOAN ,
espouse Marie,
m le
d"Olivifr Cunr'ino
Jaso.n,
succède j't son friïre
au gouvernement de Limisso.
Il espouse Lucie,
fille de iialian de Flatres.
Je,v\ .
Philippes,
Hercules ,
prisonnioj-s des Turcs,
JeiN ,
religieux
<le Saint-linzile,
mort au siège
de Famagousle. iSyi
JiQlES DE Lfsn^NAX ,
religieux de l'ordre
des frères Prêcheurs ,
nommé Estienne
en son nom de religion .
au leur
de rilisloiri' de Cyprc
i5H6.
Do!
sur
fils pu:
espou
1. PniUPPES DE Ll'SIGMS , * 1. HiÉllOSME,
vint en France l'an ir>5o, chanoine de Paplie.
puis alla à Rome, où il mourut,
à la suite du cardinal Cornaro.
Est. (le Liisij']nan . GchchI. des prtuccs de Gid'dcc , fol.
-Tybieaii [jéneai. à la suiie de Chovog-nil
LKS PRINCES TITULAIRES DE GALILÉE. • i67
Son corps lut [torlé à Nicossie, el inhumé en l"é<;iist' des firios \n'é-
clieurs.
De lui procéda la postérité qui osl remarquée en la lable qui suit:
TITULAIRE DE GALILÉE.
MaFIIE de Ll Slf.NA\ ,
espousc Honoré de Requesens,
séneschal de Cypre.
Heltis ,
femme d'Hector (iliivides.
/
PuSCE.
espousc Médite Pndocat
1
Jea>- ,
jr. niorl
1
.Mélissevde.
espouse
1
iMaiue.
femme rie Jaques
en Savoy
(.ouys Pa
iiphyle d Acre.
1
Gun^me.
PiEnnK
1 1
CllâULES. MÉUSSExnF,,
CnsiLF. .
1
CnÉltlBIVE
Pantésilée.
espousv iS.
de itaslron.
mort
snns enfans.
cspouse
jouys d'Acre.
espouse
Cnrrernn
de
espouse
AnnLbal
Paléologuf.
RoqueseuN
séneschal
de Cypre.
Llsi
GNAS
1
PlElLBE .
Jean Peiik/.
niQie
0
X.
es pu use
Miiscovno.
Lois ,
religieux
Augustin.
PhlLIPPES.
pALÉOLOCtE,
capilain»*
à Trévise.
lio.
iS'
espousc
Devemer.
PlER.lE.
MincrEiiiTK.
OGIE PRECEDENTE.
moiophie ,
l'-orzalemi.
El
spo.
1 .
2. AMCrOISE
Je\n Peuez.
HEItCl'LBS.
'jûit Seigneurs de Sagettc.
2. MARGlEniTE,
l'spouse Pierre Prévost.
IjAunE ,
t'spouse .^. de liuslroii.
LfCBÈCE,
59.
468 LES FAiMILLES DOUTRE-MER.
LES SEIGNEURS DE ÏORON.
Hu(iUES DE Saint-Omer, pHiice de Tabarie', pour garantir ses limites
des courses continuelles des ennemis [et ménagera ses troupes un lieu
de refuge et un point d'appui dans les attaques contre Tyr, éloigné de
Tabarie d'environ trente nnlles], fitbâtir [à lo milles de Tyr] un fort
château au lieu nommé l'ancien Tibenin. auquel i\ donna le nom de
Toron, parce qu'd fut élevé sur une haute montagne et pointue. Il
estoit assis en égale distance des villes de Tyr et de Paneas ou Belinas.
en la tribu d'Aser, entre la mer et le mont Liban, dans un agréable
pays, planté d'arbres et de vignes, et propi-e pour l'agriculture. Après
le décès de Hugues, arrivé en Ynn i 107,
[Peu (le ieinps après la fontlatinii du Toron, par suite des blessures qui)
avait reçues dans un combat de cavalerie avec ceux do Païuas,]
HiMFuoY. [HiiMEROi OU Henfued] I''' du noui", sumommé le \ ieil on
l'Ancien, obtint [du roi Baudouin 1"'] ce cbasteau, à la faveur duquel il
se rendit maistre de tout le pays qui est depuis le mont Liban, jusqu'à
la ville de Tyr, qui estoit sous l'obéissance des Sarrazins et des Turcs,
.le n ay rien remarqué de la famille d'Humfroy dans les écrivains des
giH'rres d outre-mer, qui, entre les seigneurs et les gentilshommes qui
se trouvèrent à la première entreprise de la tei-re sainte, ne font men-
tion que de deux de ce nom, qui estoienl à la suite de Boëmond^, sca-
voir Humfroy de Montcayeux [de Moule Scabioso), gentilhomme de la
Pouille, et Humfroy, fils de Raoul; estant incertain le quel des deux
posséda Tnion. 11 nesl pas aussi constant si c'est cet Humfrov, ou son fils.
' Willclimis Tyr. 1. XI. c. v. — Jac. rie ' Willçlimis Tyr. I. XIII. c xiii.
Vitriaco. 1. I. c. m.iii. ^ \]a\(\. Tyr. Chioii. Cassiii. Oi-ihvk Vital.
LES SEIGNEURS \)E TORON. • W.)
HuMFROV, IP du nom, dit k .]r.uiie\ qui lut l'ait conncstahhi de Hii';-
rusaleui par le roy Baudouin III, Gudlaunie de Tyr ne s'accordant pas
avec soy-mesme sur ce sujet. Car en cest endroit il attribue cotte di-
gnité au Jeune-, conrorniément au Lignage d'outre-nier; et ailleurs il
la donne à Humfioy Je ViciP, ce qui est plus probable \ comme on
peut recueillir de ce que le mesme auteur raconte en divers lieux, et
particulièrement en cellui où il marque que le jeune Humfroy décéda
du vivant de son père\ et que Toron et Paneas échurent au troisième
Humfroy, de la succession de son ayeuj palernel, qui décéda"^ d'une
blessure qu'il reçut en un combat contre les infidèles, le vingt el
unième jour d'avril l'an 1178. Je crois pareillement qu'il faut rappor-
ter au premier Humfroy" le mariage qu'il dit avoir esté fait, deux ans
auparavant, entre Humfroy de Toron, connestable de Hiérusaleni, et
Philippe, fille de Raymond, prince d'Antioche , qui avoit esté répudiée
par Andronique Comnène, laquelle décéda incontinent après : veu
qu'ailleurs il dit que le jeune Humfroy, fils de l'ancien*, eut pour
femme Esliennette. fille de Philippes, prince de Naples; laquelle ayant
survécu [à] son mary, espousa en secondes noces Miles de Plancy,
gentilhomme champenois, séneschal de Hiérusaleni; et en troisièmes.
Renaud de Gliaslillon, prince d'Antioche. D'où se tire cette induction,
qu'il faut attribuer ce que Guillaume de Tyr raconte des belles actions
d'Humfroy de Toron, connestable de Hiérusaleni', au premier Hum-
froy i«.
Les auteurs ne parlent point de son premier mariage, duquel il eut
■ Willelmns Tyr. I. XVIt, c. xiv. ' Willelmus Tyr. 1. XXI, c. xxvn.
- Willelmus Tyr. I. XIII. c. xiii. — Lt- ' Willelmus Tyr. I. XXI, c. xui, — Du
gnage d'outrc-mer, c. xin, n° 2.5. Gange. Famil. Augustol. Dyznid.^t. 190, 191.
= Willelmus Tyr. 1. XXII , e. v. ' \\ illelmus Tyr. I. XXI, c. iv.
' Cet Humlroi le Jeune est le même qui, ' Willelmus Tyr. 1. XIV, c. xxvi;l. X\II,
plus tard, fut appelé //KH;/ra(/eFîeM.f. (Voir c. i,x, xiv, xv, xvii, xxi; 1. XIX, c. xxi;
notre addition ci-après.) I. XX, c. viii, xxvui; I. XXI, c. ni, vin.
^ Ce nouvel Humfroi le Jeune, mort avant xxvn.
son père , est le fils du connétaljle. (Voir ci- '° C'est-à-dire au second. Il y a évideu)-
après.) ment quatre Hamfroi.
/i70 ■ LES F \M 11,1.1-: S 1) OU TUE- M El!.
le i<'mi(' lliiinlVoy; mais il est |)iul)al)l(^ (in'elle estoit (sirj (ille de Re-
nier de Brus, scijjneur de Paneas ou de Beliiias, d'autant ([u'il succéda
à Renier en cette principauté, et la posséda comme à luv éclieuc de
succession, ainsy qu'il est rcnuuMpié par (luillanme de Tyr'. Ce cjui est
constant est ([ue. le jeune IliunlVoy, qui esioit né du premier mariage
de son père, laissa deux enl'ans de sa l'ennne Stéplianie- ou Estien-
nette, sçavoii' Humfroy III. et Isabelle, l'emme de Rupin de la Mon-
ta<;ne, prince d'Arménie.
Ml n'y a (jUMu moyen de concilier les conlradiction.s de Guillaume de Tyr :
("esi (radmellre, d'a|)rès son récit même et les divers actes où se voit le nom
d'Humfroi de Toron. f[ua(re ;j(Miérations de ces llumfroi, au lieu des trois (jue
pri'senle le Lif^unge d'oulre-mer''.
1° Humfroi, seigneur de Toron depuis i i 07, possédait presque tout le
pays depuis le Liban juscpi'aux faubourgs de Tyr', au moment de la reddition
de cette ville aux chrétiens, en 1 1 -ih. Il fut le père dv Humfroi, dit le Jeune,
qui fui ensuite coiun-talile. (ic premier Humfroi souscrit un acte du roi Bau-
douin 11. d(.' l'an 1 128^, et pi'ul-èlre aussi un acte de Foulques'', de 1 i36.
a° En 1 107, après la mort de Pons, comte de Tripoli, le roi Foulques,
délibérant sur ce qu'il y avait ti faire", admit à son conseil, avec d'autres per-
sonnages mjtables. Humfroi de Toron, encore jeune homme : liro cl imimim
adohscens. Ce jeune bonune ('tait probablement le lils du personnage impor-
tant qui avMit facilité aux cluM'tiens la conquête de Tyr. Il venait de succéder au
titre de son père, mort récemment, si c'est re dernier qui avait souscrit l'acte
de 11 36. Humfroi, le fds ou le jeune, assista avec tous les grands person-
nages du royaume à l'assemblée générale d'Acre^, tenue en i 1A6. Vers 1 1/18,
lors des démêlés de Baudouin III avec sa mère Mélissende, ce prince le nomma
eonuétable'-' [coiitiliihuhinus reijiiis'), dignité (pu_^ IlundVoi rouserva jusqu'à sa
mort, en 1 178. Attiré par sa renommée de bra\oure. Saladin vint le trouver,
' Wiilelnnis Tyr. I. XVIII , c. xii ; I.XXII . => ùirlul. S. Sepnk. n" lili , p. 82.
c. xxvin. '' Cod. ilijjlovitit. t. I, n° 17. p. 18. /176.
" Lignage d'oiilre-iiiei; c. xiii , x\v. ' (luill. de Tyr, 1. XIV. c. xxvi.
' Lignage d'oiilre-nier. c. xiii. ('tlilion ' Guill. de Tyr, 1. X\II, c. 1. — Gesia
Labbe; c. xv, xxv, (■dit. Beugnot. Ludor. Mil, 5, 18.
' Guiii. de Tyr, 1. XIII , c. xui. ' (uidl. do Tyr, I. XVII, c. xiv.
LES SEIGNEURS DE TORON. • 'i7l
dit-on', pour recevoir de lui l'ordre de la chevali^rie; faveur que ne lui rel'usa
pas Hunifroi de Toron. On a vu le même iail aldibué à Hugues de Tabarie.
C'esl ce même Hunifroi, le conni''fal)le, cpii ('iiousa l^liilippe, iille de Rainiond
d'Antioclie.
3° Hundroi H avait eu un llls mort avant lui; parmi les nombreux diplômes
(piil signe conuni^ ti'inoin, (b; ii/i.^) à i 178, il en est trois (pu font mention
de ce fils, nonnné comme lui Huinlroi, et surnommé le Jeune, tan<lis que le
père était devenu Hunifroi le \ leux ou l'Aucien. Par un acte du A octobre i 107-,
Hunifroi , le connétable, fait don aux Hos[)italiers de J('rusalem de la moitié du
cbâteau de Panéas, avec le consentement de son fils Huinfroi et de ses filles.
Dans deux actes des rois Raudouin 111 et Amauri, 1 160 2G juillet^, et 1 16/1,
16 juillet*, le fils signe connne témoin avec son père. Il avait épous('' Estéfé-
nie. Il mourut avant 1170, puis(|ue en cette année le roi Baudouin IV^ fit
épouser sa veuve à Miles de Plancy ■', mort avant son père. Ce troisième Huni-
froi ne porta jamais le titre de seigneur de Toron; c'est là probablement ce
uni a causé l'erreur de GuillauiiKi do Tyr et des généalogistes, auteurs du
Lignage d'outre-mer, puis(|u'il ny eut en elfet que trois seigneurs de Toron
nom de Huinfroi : le père du connétable, le conin'lable et son petit-fils, qui bu
succéda immédiatement en 1 178.]
Humfroi, Kl'' [ou plutôt IV'] du nom^ fut seigneur de Toron et de
lîelinas après le décès de son ayeul. Guy d(^ Lusignan, roy de Hiéi'u-
saiem [secondé par Renaud de (jiiâtillon, troisième mari de sa mère
Estét'énie,] lui fil espouser Isabelle, mal nommée Melissende par Roger
de Hoveden^, sœur de sa femme, et seconde fdle d'Amaury, roy de
Hiérusalem, et de Marie Gomnène. Les conventions en furent arrestées
au mois d oclobi'e'*. Tau 1 180, en la ville de Hiérusalem; mais il ne
l'espousa rpie quatre ans après, à cause du bas âge de la ])rincesse.
' Hist. Hieros. Bongars, p. ii5i>. — ^ Cart. S. Sepuk. n° 5lx,\). 106.
Cliron. Guill. deNniijj'. nnii. 11 y-.!. — Paoli, ' Cari. S. Sepulc. \\° xhh, p. 367.
Cod. diploiniit. L I, p. A7G. — Vertot, His- ^ Guill. de Tyr, 1. XXI, c. iv.
toire de l'ordre de Maltlie, t. I, p. kjo. ' Willelnius Tyr. I. XXII, c. v.
(Voir plus Iinut, p. A.^)o, Les Seigneurs de ' Hoved. p. .5io, C79.
Tubarle.) ' Willelnius Tyr. 1. XXII, c. v. - lli.sl.
^ Cod. diiihmml. t. 1 , 11° ?)h . p. 30. Ilieros. p. 1 170.
472 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[de prince était faihh^ d'esprit comme de corps. A la iiioil de Baudouin V,
en 1 i8(j, a|)prenanl (pn' les liarons songeaicnl à le faire roi, avec sa femme
Isabelle', il s'échappa, vint à Jérusalem, et fit hommage à la reine Sibvlie et
au roi Gui de Lu.si{jnan.]
Cependant ia icyne Sibylle- estant décedée sans enl'ans, l'an i 190,
et la succession du royaume devant tomher à Isabelle, Conrad, mar-
quis de Montferrat et seigneur de Tyr, poussé d'ambition de régner,
fit tant par présens et par promesses, que les barons du royaume per-
suadèrent à la princesse de demander la dissolution de son mariage,
sous le prétexte du défaut de consenteniejit, et d'espouser ensuite le
marquis. Les barons se laissèrent aisément emporter^ dans la croyance
qu'ils avoient qu Humfrov n'esloit pas capable, à cause de sa jeunesse
et du peu d'expérience qu'il avoit, de porter le fais du gouvernement,
dont le marquis, qui avoit rendu des preuves de sa valeur en diverses
occasions, s'acpiiteroit beaucoup mieux. Isabelle, ayant esté ainsi per-
suadée*, lit appeler en jugement son mary, et produisit des tesmoins de
la violence dont Ion avoit usé envers elle, pour l'obliger à lespouser.
Les tesmoins furent Payen de Caypbas, Balissant mary de sa mère, et
Renaud, prince de Sidon ou de Sagette. L'arcbevesque de Tyr et un
autre évesque de la terre sainte, juges nommez par le palriarcbe de
Hiérusalem, qui estoit d'intelligence avec Conrad, ayant donné leur ju-
gement de dissolution, le marquis^, assisté de Henry, comte de Cham-
pagne et des autres barons de l'armée, enleva la princesse, et ensuite
l'évesque de Beauvais les maria publiquement.
Humfroy fut lait piisonnier par les infidèles*' [à la défaite de Tibé-
viade,] au rapport d'un ancien auteur, et recouvra la bberté après la
' Conlinuat. de Guill. de Tyr. I. \X11I, ' Ancienne enqueste au Cartul.de Cham-
c. xviii. x\\. pngnc.
- Willelmus Tyr. 1. WIl. c. wvni. — * Rad. de Diceio, ann. 1 1 90. p. GSy. —
Aiberic. aiin. ii()i. — Iloved. j). Gyf). — Hisi. liicros. p. ii-i-u-j.
flist. Hiei-os. p. 1170, 1170. — Gi'sla lu- ^ Enqueste de fann. laii! au CortnI. de
iiocent. III, 1. XVI. epist. i5i. — Jae. de Champagne.
Vitriaco, !. I, c. c. (Voir pins liaiil Les '' lllst. Ilieros.]). 1 1 06. — < Continuât, de
Rois de Jérusalem. ) Guill. de Tyr, I. XXllt, c. xi.iv, p. 06.
LES SEIGNEURS DE TORON. /i73
prise de Cralic par Saladiii. H lut aussi un des haroiis du ruuuiiiu' de
Hiérusalem' (|ui vinrent oflVir leur service à Hicliard, l'oy d'Angleterre,
lorsqu'il i'aisoit la guerre en Cypre. Il avoit eschangé dès l'an i 180-,
Toron, [le Chàteau-Neut] et Belinas avec le roy Guy 3, sous certaines
conditions; mais Toron vint incontinent après en la puissance de Sala-
din '. ensuite de la dell'aile de Guy, l'an 1 187. 11 mourut sans enl'ans
ian 1 l98^ et eut pour successeur, [mais non pas immédiat,]
Pfulippes de Montfort, seigneur de Tyr^ (|ui se qualifia seigneur de
Toron, au droit de sa i'enune Marie, dame de Toron, qui esloit lille
(le Raymond-Rupin, pi'ince d'Antioche, et petite-fille de Raymond
d'Vnlioche et d'Alix, ([ui estoit fille de Rupin d'Arménie et d'Isabelle,
sœur du derniei' Huudroy de Toion.
[Ce fut en vertu de son litre (le nièce de Huntroi le Jeune (|u'Ali\ récliuiia
de l'empereur Frc'déric H. alors à Acre, la restitution du cliàleau de Toron,
et l'obtint après ;ivoir prouvé son bon droit (avril 1 329). Le roi (iuy de Lum-
(nian et sa fenune SibvHe avaient coniinné l'accord interveiui entre le roi Bmu-
douin IV et Hunfroi le Jeune. Il avait été stipulé ([ue le comte Joscelin d'Edesse
serait mis en j)ossession de Toron et de Gbâteauueuf avec leurs dépendances,
ainsi tpie de Maron et de plusieurs autres casaux; mais que, s'il arrivait (pi'un
jugement de la cour du royaume retirât Toron et Châleauueul àJoscch'u,
'celui-ci aurait en liel' à titre perpétuel, non -seulement Maron et les casaux
ipii en dépendaient, mais encore tout ce que Hunl'roi aurait reçu en écliange
de Toron. Ajuès la mort de Joscelin, sa fdle aînée, Béatrix. mariée au coude
Olbon de Hemieberg, vendit, connne on l'a vu. aux cbevaliers Teutonicpies
le cbàteau du roi, probablement le même ((ue Çliâteauneuf, et Guillauuie de
l'Amandelée. mari de la seconde fdle de Joscelin, engagea à des créanciers la
' Hoved. p. Chji. — Bfiicdict. Pctroburg. " Jac. de Vitr. I. I. c. xcxv. — Siiiiiit.
t. II. p. G48. — llisi. de Frimce, t. XVII, I. ill. part, lu, c. viii.
p. 5i8, '(. ' Hoveden, p. 789.
' VVillelinusTyr. I. XXll. c. V. " Lignage d'outre-mer, r. xii, \in. .xv,
■" Ceci est une inadvertance de Du Caiige. xxiv. x\v. — Assises de Jerus. p. .jCi-j. —
car. à la date indiquée par lui, c'était Bail- Vincent lifllov. t XXXil, c. xxi\. (Voir
iloiiin IV qui était roi de Jérusalem. Les Seigneurs de Tijr.)
60
fiHt f.ES FAMILLES D'OUTRE-MER.
|);irl (In siiccossion f|ul nncnail n sa IViiimc. En janvier ir!-i(!, Frédéric 11 cl
lsa!)t'lli' (le l!rii'nni> conlii-nièrcnl aii\ ciicvalli'rs la possetisnin de toutes les
leni's de .Liscelin, aussi hien de eellrs (|ui relevaieril du domaine royal (jue
de celles (|ui étaient encore occupées par les Sarrasins; mais peu après les
chevaliers investirent Jaccpies de l'Aniandelée, lils de la seconde iille de Jos-
celin, de la portion qui lui revenait du chef de sa mère, à la condition qu'il
leur rembourserait la somme (prils avaient avancée pour dégager cet héritage.
il est prohalile (jue Jacques ne put rem|)lir cet engagement, car en 1239 les
Teutoniqnes étaient maîtres de toutes les terres qui avaiiMit appartenu à Jos-
celin d'Edesse. sauf de Toron, resté jusqu'alors entre les mains des infidèles,
et dont le château avait été détruit en 1 •> 1 <) par doradin'. Néanmoins les
Teutoniqnes, pour constater leur droit, le nommaient le Torvn des cJievuhers,
Tiiro militiiiii'-. Toron ayant été rendu aux chrétiens en vertu du traité conclu
avec Malek-Kamel, les Teutoniques demandèrent à en être mis en possession:
mais Frédéric II adjugea celte place à Alix. Toutefois, comme il devait un dé-
dommagement aux chevaliers, il leur donna en fief une rente de 7.000 Lé-
sants à percevoir sur le port d'Acre, cette rente étant précisément celle C[ue
Hunfroi le Jeune, dans l'accord primitif, avait reçue en échange de Toron. Les
actes qui nous révèlent les péripéties de cette afl'aire très-einbrouillée ' ne
parlent pas du mari d'Alix , la(jueile paraît avoir agi alors comme entièrement
libre de ses actions. Elle était probablement déjà veuve et avancée en Age.
Nous ignorons à quelle époque elle transmit la seigneurie de Toron à sa petite-
lille Marie.]
De son mariage avec Marie, il eut Jean. Hiiinfroy, Alix et Eléoiiore
de Montfort.
[Philippe de Montfort avait eu de sa première femme'', Éléonore, Iille du
comte d'Auxerre, Pierre de (lourtenai, un fils nommé Philippe, (pu lui suc-
céda dans ses fiefs de France', et deux filles, Éléonore et Jeanne, (pii ne sont
' Contiiuiat. de Guiil. de Tyr, 1. \\\il . I. H! , p. 1 so , d'après le carlulaire des Teii-
r. \. p. 339. tniii([nps aux archives de licriid.
" Olivier le Scolastique, apud Eckard. ' Lignage d'oulre-mer, c. xii.Labb. a^,
doi-jj. Iiisl. mod. wi-i , l. II. col. l'Aff.). B. — Le P. Anse\me, llist.gcnéal. etchronol.
' Huiliard-lîn'linjies, Hislor. dipbiiml. t. 1, j». 478; t. VI, p. 79-80.
Firderici sec. 1. II. p. .53] . i^t'.U) . C)'ji. e( '' Paoli, Cod. diphmalA. I, p. 53o.
LES SEIGNEURS DE TOP.OiV. 475
point nommées par le Lignage (l'outre-mer. De sa seconde femme, Marie d Aii-
tioche, il laissa Jean et Humfroi, ou AulTroi. (loiil il a été (|uestion |)liis liant '.
et deux fdles, Aalis, ou Alix, et Helvis.
Ses actes, comme seigneur de Tyr, seront rappelés ci-après. INous menlion-
nerons seulement sa présence, en qualité de seigneur de Toron, à l'assemblée
convoquée dans Acre, par Jean d'ibelin, seigneur d'Arsur. en février i-aao-.
et nous observerons que sa mort est fort mal placée par Seb. Paoli. avanl
janvier 1260^. malgré un diplôme de son fils Jean, à cette date, qui le men-
tionne comme défunt. On voit en eflet, en laG^i', Phdippe assiégé dans Tjr
par les Vénitiens. En 1268, avril, il supplie saint Louis^ d'accorder à son fils
aîné Pliilippe les fiefs (pi'il lenail du roi dans l'Albigeois, le Narbonnais et le
Garcassez; et des lettres du roi, de iqIjS^ décembre, annoncent qu"il a reçu
à riiommage lige Pbili])pe, le lils aîné du seigneur de Tyr, (pii reste son bomme
lige pour une portion de ces terres. Paoli cite ces deux pièces à l'appui de son
opinion. Dans la première il suppose la date fausse; dans la seconde il la lit
mal; elle porte en elTet : Ainw inillesinw ducentesimo sexagesiiiio oclaro, menue
decembri. Paoli a placé la virgule avant octuro, et interprète ainsi: L'an 1-260.
8 du mois de décembre. Mais ainsi la pbrase ne serait pas latine. Enfin Plii-
lippe de Montfort cède un casai à l'Hôpital de Jérusalem par un acte de juil-
let 1269". C'est cette donation qui est confirmée par un acte de son lils, de
janvier 1260, postérieur à la mort de son père. Paoli suppose en consé-
quence que l'acte précédent est de 1259 ^ Mais la date de 1 269 y est écrite en
toutes lettres. Ainsi il passe sous silence le fait qui se rapporte à l'an 126/1,
date qui est donnée par plusieurs bistoriens; et il suppose des erreurs de date
dans trois diplômes. Ne serait-il pas plus simple d'admettre que, dans le di-
plôme seul de janvier 1260 '', la date est erronée, et qu'au lieu de dues cens et
soixante, il faut lire dites cens et setante, comme dans un autre diplôme, où ce
même Jean confirme aux Hospitaliers un don de sa bisaïeule Alix? Ce serait
' Voir, ci -dessus. Les Seiffueurs de B(i- c. iv. p. Mij. — De Mas-Latrie, t. Il,
ruth, p. 236. p. 74 et not. 1.
^ Assises de Jcnisal. Labb. p. 56i-562; ■■ Paoli, p. 53o.
Beiign. t. Il, c. xui, p. 966. " Paoli, p. 53o-53i.
' Paoli, Cod. diplomat. t. I, n" iSg, ' Paoli , t. I, n" asi , p. -iOC-aOy.
p. 168,5-29,531. ' Paoli, p. 168-170.
' Continuât, de Giiiil. de Tyr. I. XXXIV, ' Paoli. n° i5o , p. 191.
60.
'i7(i LES FAMILLES D'OIITHE-MER.
(loue (liiiis lo (Icrnii'i's mois di' l'an i ai'xj ijih' Ton [lourrait ll\rr l"i''p()(juc très-
probable (Ir la iiiori do i'Iiilljipi' de Monifort.]
Jean de Montfort, seigneur de Tyi-, iiis aisiié [des enfants du second
iil] do Philippe, se fit appeler, du vivant de son père', seigneur de
Toron, comme on voit en des lettres de I an 11268 [celles mêmes qui
ont été données par Paoli dans ses notes.] Il espousa Marguerite-, sœur
de Hugues, loy de Cyjjre.
[Nous avons vu qu'on janvier 11270^ il coiitirnia aux Hospitaliers de Jéru-
salem des concessions de son père et de sa brsaïi'ule Alix. En 1 ■!73,les Véni-
tiens l'avant empêcbé de séjourner à Acre^ il si; retira à Nazareth, puisa Tvr.
Il mourut en 1 •tS3'', In même année que son Irère Humfroi. |
' \. GaWand. Du Franc A leii , \i. i (Jo. — De Mas-Latrie, Hisloiri' dr Clitipic . I. IL
De Defos. Du comté de Castres, p. •^.'j. p. j'i et note 3.
" Cod. diplomut. t. I. p. 53o. — Li- ' Cod. diplomal. t. l,p. i-jo-np.
gnage d'ontre-mer, édition Lobb. c. iii, \ii. ' Continuât. etc. I. XXXIV. e.xviii. p. /i(ji.
\ni: édition Beiignot , 'i . i5. ait, 90. — ^ Sanut. I. III. jjart. 1 ■> . c. \ix . |). 2-2t).
LES COMTES DE Tlill'OfA. 477
LES COMTES DE TRIPOLY.
Raymond, comte de Saint Gilles', ou de Tolose, après avoir pris la
ville d(> Tortose sur les Sarrazius, ap])liqua ses soins à leur donner la
chasse et à étendre ses limites. Pour y parvenir il prit résolution d'as-
siéger la ville de Tripoly; ce qu'il fit. Mais, comme il vit qu'il lui estoit
presque impossible d'en venir à bout, à cause des secours continuels
que les habitants recevoient de ceux de Babylone, d'Ascalon. de Sy-
don et de Tyr, il changea le siège en blocus, et fit élever à deux lieues
de la place une forteresse, à laquelle il donna le nom de Monl Pcknn,
pour incommoder les habitants de Tripoly, et pour servir de retraite
aux siens lorsqu'ils feroient des courses.
Phacerol Melic-, fils de Guemarre, estoit pour lors seigneur de Tri-
poli. Ce fut durant ce temps là que Raymond bastit une esglise en
l'honneur de Saint-Ruf^ et qu'il la dota de revenus dans la contrée de
Tripoly; laquelle il soumit à l'abbaye de Saint-Ruf en Dauphiné.
[Raimond de Saint-Gilles était considéré coinine le chef des croisés pen-
dant le voyage à Jérusalem, prùiccps viiltcie christiaiw in Jerosolimitano itinere'. et
comme le premier prince des chrétiens établis en Syrie, chrisliaiic tmliite ex-
cellentissimus princeps in parlibus Sijne^.
On a parlé ci-dessus '^ de la donation, peut-être contestable, (pi'il tit en
iio3 ou 1 lo/i de la moitié de la ville de Giblet à l'abbaye de Saint-Victor
de Marseille. Vers ce temps il donna à l'église du Saint-Sépulcre" une maison
' .ilbert. Aquensis, I. IX, c. \x\ii. — ' Assises de Jérus. t. II, édil. Beugnot;
— Wiileliiuis Tyr. 1. X, c. xxvii. — Ann. Charles, n° i, p. 67;).
Conin. I. XI. — Alex. p. 33o. — Willebr. '■" Cartul. S. Sepuk. u° 91, p. 180-181.
Au Oldenboig. in ilinere, p. 129. " Voiries Seigneurs de Giblel , p. 817.
* Elniacin. ann. Hegir. 695. ' Cartul. S. Sepuk. n' 91. p. 180-
' Sammarth. in abjjat. S. Rutli. n. 3. i83.
/i78 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
située sur le Mont-Pèlerin, nue ('ylise de Saint-Geor|;('s clans les montagnes
(les environs, enlin l'église; (|iii serait la picniiôre de Tri|)oii a[)rès la eallié-
drale, ipiand Dieu aurail doiuK' aux ilirétiens la possession de celle ville. Cette
donation l'ut conlirmée par son successeur, Guiihuinie Jourdain, en i 106, et
colin par Rainiond H, arrière-petit-lils du comte de Saint-Gilles. D'autres
donations ' de ce seigneur, faites à des époques incertaines, en faveur du Saint-
Sépulcre et de l'Hôpital de .Jérusalem, furent également confirmées par ses
successeurs.]
Raymond estant décédé en ce chasteau- [du Monl-Pèlerin], le der-
nier jour de février, Tan 1 io5.
Guillaume Jourdain, comte de Cerdagne, son neveu ^ et lils de sa
sœur, lui succéda, en vertu de sa dernière disposition, en la sei^jneurie
de Tortose et du Mont Pèlerin.
[11 prend comme lui le titre de christtmiœ mililiœ ductor'^, dans un acte du
9 2 août 1 io(i, où il confirme les donations faites par son prédécesseur à l'é-
glise du Saint-Sépulcre.]
Il estoit lils de Guillaume Raymond, comte de Gerdagne, et de la
fille de Pons III, comte de Tolose, sœur de Raymond, comte de Saint
Gilles, que quelques écrivains espagnols-' nomment Adahïdc, la faisant
fdie de Pierre Raymond, comte de Bèses''. [ou plutôt comte de Car-
cassonne, vicomte de Béziers;] cependant
' Cartul. S. Seinilc. n" gS, g/i , 97,
p. i85, 186, 190. — Cod. diplomat. t. I.
n°' 7, 9, 1 i. 18. p. 7, 9. 1 1. 1 9.
" Aibertiis Aqiiensis, I. IX. c. \x\ii. —
Fulclier. I. II. c. .\xi\, xxxviii. — Wilieliuus
T)r. 1. XI . c. II. — Hisl. Hieios. ann. 1 1 o5,
p. 606. — Gestii Franc, c. liv. — Anna Conin.
1. XI, p. 33-3. — Catel. 1. II, Hisl. de Toi.
' Alhertus Afjuensis, 1. IX, c. l. — Fnl-
clier. 1. Il, c. XXIX. — Gesta Fniiic. c. liv.
— Willelmusïyi-. 1. XI.c. ix. — Hist.Hicros.
ann. 1 100. — Ann Conin. 1. XI. p. Soa.
' Cartul. S. Sepiilc. n° 91. p. i8a.
' Svrit. in hd. emn. iio3.
° Surita, cité en note par Du Gange, ne
(lit rien delà leninie de Guillaume Raimond.
mère de Guillaume Jourdain; cette dame,
nommée Adélaïde, ou Saiicia, n'était pas
fille de Pons III. Sur ses rapports de parenté
avec Raimond de Saint-Gilles, on peut con-
sulter Yllistoire géiiâtik de Languedoc , l. II,
note 37. p. ftgg-Goo. On y voit cjue Guil-
laume Jourdain, quoi(|ue ([ualilié toujours
nercu de Rainiond de Saint-Gilles, ne l'était
cependant, comme on dit. (ju à la mode de
Bretagne.
l.KS COMTES DE TRIPOEY. 479
Bertrand, comte de Tolosc', fils naturel de Raymond, comte de
Saint (lilles, ayant levé plusieurs trouppes dans ses terres, accompagné
d'une flotte considérable de Génois, partit de France en Caresme,
l'an 1 109, et arriva en la terre sainte, où d'abord il eut à démesler
avec Guillaume Jourdain toucliantla seigneurie de Tortose et du Mont
Pèlerin, qu'il pretendoit lui appartenir, comme héritier de son père.
Ce différent n'empescha pas qu'il ne formast le siège devant la ville de
Tripoly, avec le secours des Génois et de Baudouin 1", roy de Hiérusa-
lem; laquelle lui fut enfin rendue le dixième jour de juin de la mesme
année, et en fit hommage- au roy, qui la lui avoit accordée. [Il fut
donc en réalité le premier comte de Tripoli. ] Durant ce siège, il y eut
plusieurs propositions d'accommodement, par les seigneurs françois,
entre les deux princes; et enfin' le traité fut conclu entre eux, par le-
quel il fut convenu que Bertrand entreroit en la possession du Mont
Pèlerin et de Tortose, et que le comte de Cerdagne posséderoit Arcas
et les autres places ([u'il avoit prises. Il relira aussi de Tancrède celles
qui avaient appartenu au comte de Saint Gilles, son père, et dont il
s'estoit emparé. Mais, incontinent après*, il survint quelque division
entre les familles de Bertrand et de Guillaume Jourdain, où, le dernier
estant accouru, il y reçut un coup de flesclic, dont il mourut. Ce qui
fait voir Terreur de Surita^ qui rapporte sa mort à l'an 1 io3; et de
ceux'^ qui ont écrit qu'il mourut au siège d'Huesca, l'an 1096,
[Guillaume Jourdain, ainsi que Rainiond de Saint-Gilles, est nommé par
Pons et Raimond II, comme comte de Tri|)oli\ quoique ni l'un ni l'autre
n'ait possédé cette ville,]
' Albei'tus Aquensis, I. XI, c. in, iv. — ' Aibertus Aquensis, I. XI, c. xii.
Hist. Hieros. p. 608, ann. 1108. — Fui- * Aibertus Aquensis, I. XI, c. xv. — Ful-
cher. i. II, c. xvxvni, xl, xliu. — Wiil.Tyr. cber. i. II, c. xxxix.
I. II, c. IX, X. '" Surita, indic. anii. 1 io3, p. 44.
" Aibertus Aquensis,!. XI, c. XV. — Wiii. ' Andr. Bosch.
Tyr. XI. I,c.x.— 67(roM. OncH/. p. 81.— ' Cod. diplomal. t. I, n" 9, 11, 18,
Hist. des Calt/jàes, de Watier, p. 3o6. — p. 9, 1 1, 18. — ùntul. S. Sepiilc. n°' 98,
Cod. diplomat. t. I, tioS-li-i-]. 97, p. i85, 190.
480 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Après son décez, le conik' Bcrtiaiid devint maislic dArcas, et de
toutes les places qui avoient esté possédées par le comte de Cerdagne.
[Entre autres donations qu'il fit à des établissements religieux, nous reniar-
i|u<'rons celle-ci. f|ui est (lu i" décembre iii^, ou peut-être du 3o no-
M'inine i i lo'. Il rend à l'église du Sâint-Sé[)ulcre située au Mont-Pèlerin
trois nasaux (ju'il lui avait déjà donnés autrefois pour le repos de i'àme de
(juitlaunie Jouiduin, son cousin, et qu'il avait depuis repris et réunis à son
domaine.
En reconnaissanre de cette générosité, le piieur de l'église donne au comte
lin bon clieval et un excellent mulet.]
Il uiourul- en l'année que le siège de la ville de Tyr l'ut levé, c'est
à dire en l'an i i i i ou i i i y.
Quelques auteurs ont douté s'il fut fds légitime ou naturel du comte
de Saint Gilles, veu qu'il lui succéda en tous ses estats tant de France
que d'outre-rner, et <jue dans son testament qu'il fit au Mont Pèlerin.
il ne parle d'aucun autre de ses héritiers que de Bertrand. IVIais^ Or-
deric', Guiberl et Guillaume de Malmesbury disent formellement (pi'il
esloit né d'une concubine, et que le comte de Saint Gilles, son père,
le choisit poui- son liéritier, (juod in aUquantis patrissarci, parce qu il
a voit beaucoup de rapport à son humeur, à son esprit et à son incli-
nation. Le dernier ajoute qu'il lui fit espouser une dame de Lombardie.
nièce de la fameuse comtesse !\b\thilde, et qu'il en eut Pons, qui lui
succéda au comté de Tripoly. Ce que Gatel=* et quelques autres qui
l'ont suivv ont mal conçu, ayant inventé ipi'il avoit espousé une Ma-
tliilde. niepce de Maruse. Orderic" dit iju'il espousa Hele ouAlix. fille
de Eudes I", duc de Bourgogne, de la (pudle il eut Pons, et que cette
dame se remaria, après le décez de son mary. avec Guillaume Talevas.
' Cartul. S. Septik. n" ^8 . i^. 19-2-194. ' Orderic ne dit rien de la naissance, lé-
' .4)1». Coin. I. XIV, p. li^8. — Willelnuis g-ilime ou non, du comte Bertrand.
Tyr. 1. U.c. wii. wiii. '" Cale\ . en i' Hisloiie des comtes de Tolosc ,
' Orderic, 1. Mit. p. 897. — Wilieim. p. lo.j. — Labbe. en ses talileaux ge'néa-
Malniesb. 1. IV. p. lôa. i53. — ■ Guiberl. logiques.
I. If . c. XVIII. '' Orderic. /occ. c/(.
LES COMTES DE TRIPOLV. 481
comte de Poatieii. Catel^ a rapporté le contrat de son mariage, qui
est de l'an logS, passé en présence du comte de Toloso, son père;
d'où il s'est persuadé que cette dame, qu'il espousa alors, se nommoil
Electe. Mais le même titre, inséré aux preuves de l'histoire des ducs de
Bourgogne d'André du Ghesne'-, fait assez voir que le mot à'ekcta n'y
signifie autre chose (\\.\e promise {pacta), son nom y estant seulement
designé par la lettre A, c'est à dire Alix. La date de ce mariage me
l'ait croire que
Pons, qui lui succéda au comté de Tripoly n'en estoit pas issu, mais
du premier, d'autant cpi'au tenqjs du décès de son père il auroit esté
trop jeune pour se marier avec la veuve de Tancrède, et pour agir
comme il fit; l'histoire faisant foy qu'il entra aussy tosl dans le manie-
ment des affaires. Elle est pleine des actions de ce prince^ que je passe,
me contentant de remarquer qu'il fut tué en un comhat contre ceux de
Damas, (pii estoient venus faire des courses dans ses terres, ayant esté
ahandonné méchamment par les Suriens qui habitoient les montagnes
de Liban, vers l'an 1 1 36. Il espousa** Cécile, veuve de Tancrède , prince
d'Antioche, à la persuasion de ce prince, qui, estant au lit malade, et
vovant à ses costez sa femme et Pons, qui promettoit beaucoup à ce
temps là , crut qu'il devoit les convier de se marier ensemble après sa
. mort, pour le bien et l'utilité de la terre sainte. Il laissa de cette
alliance le comte Raymond (jui suit.
Raymond, II" du nom^ succéda à son père au comté de Tripoly et ven-
gea généreusement sa mort, ayant défait les Suriens et les ayant punis
' Catel , on l'Histoire des comtes de Tolose . \i\ ; i. XtV, c. v, wiii. — Ann. Comit. I. \IV,
p. 15-2. P- àû8.
- knd.duLhesne.Hisl. des ducs de Bout;- " Albertiis Aquensis , I. XII, c. \i\. —
gogne , Preuves , p. 87. Willelmus Tyr. 1. XI , c. xviii ; I. XIV, c. vi ;
Alberlus Aquensis. I. XII. c. xi\. — 1. XXI. c. v. — Malmesljur. I. IV, p. i53.
Fuiclier. I. lit. c. xi, xxxiv, .\lii. li. — — Continuât. Aimoin. 1. V, c. l; c. xlix,
Hist. Hicros. umi. 112-2, p. G 16. — Will. édit. iSCy, ia-8°.
Tyr. 1. Xi c. xix; I. Mil. c vu. ix. xvi. ' Willelmus Tyr. I.XIV,c. -xxm.
/i82 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
|)ai' (livors supplices. Au mesmc temps' le sultan Sanguin, ayant apfiiis
la dellaile de Pons, vint dans le couilé de Tripoly, et y assiégea le
chasteau de Montlenand. Mais comme le comte le poursuivoit, après
hiy avoir l'ait lever le siège, il fut fait prisonnier par luy- dans un com-
bat dans lequel il se vit engagé, et où se trouvèrent aussy le roy de Hié-
rusalem el le prince Raymond d'Antiochc, qui estoient venus à son
secours. Ensuite de cette deflaite, Sanguin remit le siège devant la
place, dans laquelle le roy et le prince s'estoient enfermez, et la pressa
de près. Enlin, sur lavis qu'il eut de l'arrivée d'un grand secours et de
l'approclie de Jean Comnène avec une puissante armée, il traitta avec
les assiégez , dont la principale condition fut qu'ils lui remetteroient (sic)
la place entre les mains, et que lui il metteroit le comte en liberté. Il
se trouva ensuite^ au siège et à la pi'ise de la ville de Belinas, dite en
latin Paiieas; et quelque temps après il fut tué par les Assassins*,
comme il rentroit dans Ti'ipoly, vers l'an i i Ha. Il avoit espousé Odiarte
ou Hodieriie'', lille de Baudouin II, l'oy de Hiérusalem, et laissa de
cette alliance Raymond'', comte de Tripoly, et Melissende '', qui lui
accordée en mariage à l'empereur Manuel; mais elle ne l'espousa pas.
(îinnamus'* s'est mespris, écrivant que ce fut à cause qu'elle n'estoit pas
issue de lègiliuic mariage. Elle mourut' sans avoir esté mariée.
Havmoâd, HE' du nom '", surnonnué IpJrtdic, comte de Tri[)oly, avoit à
peine atteint l'âge de douze ans lorsque son père mourut. Il fut fait pri-
sonnier" avec plusieurs autres qui estoient venus pour faire lever le siège
mis devant Harenc par Moradin, au mois d'aoust l'an i i(i5; et api'ez
' \Villf'liiuis Tyi'. I. XIV, c. XXV, xxwi.
XXVIII.
" La construction de cette jihrase la rend
obscure. C'est le comte de Tripoli qui fut fiiit
prisonnier par Sanguin.
' WiilelmusTjr. 1. XV, c. ix, x.
' Wiilelnius Tyr. I.XVlI.c. x\i. xvii.xix.
' Willelmiis Tyr. 1. XII. c. n; 1. X\II.
c. XIX : 1. XXI, c. V.
' VVillelinns Tyr. I. XVII, c. xix.
' Wiilelnius Tyr. I. X\lll, c. \\\, wxi.
' Cinnaïuus, i. IV, p. Q27.
' Lignage d'outre-mn-, c. v, vu.
" Willelmns Tyr. I. \Vtt. c. xix.
" Wiilelnius Tyr. 1. XIX , c. ix.— Cinna-
ïuus. p. a34. — Boiijjai's, p. 118a. —
Cod. diplomal. t. I, n° 3o, p. Sog, n° 5i.
|). â-2.
LES COMTES DE TRIPOLY. . /i8:i
liiiit ans' de captivité, pendant les quels il souffrit beaucoup, il fui mis
en liberté, moyennant une rançon de 80,000 besans d'or; et, inconti-
nent après, le roy Aniaury estant décédé Tan 1 170'-, il l'ut éleu bail
et rc;!;ent du royaume, et tuteur du jeune Baudouin IV. Eu la (pielle
année il espousa Escbive, veuve de Gautier, prince de Galilée et de
Tabarie, au droit de laquelle il posséda cette pi'incipaiité. Il eut de
grands démeslez^ et de fasclieuses ([uerelles avec Guy de Luzignan,
comte de Japbe, qui causèrent par leurs suites funestes la ruine pics-
que entiéie de la terre sainte et relevèrent le cceur des Sarrazins. Car
(iuy' ayant esté fait roy après Baudouin IV, dont la mort est imputée
]iai' (piebpies auteurs au comte de Tripoly, il conçut un tel dépit de ce
qu il lui avoit esté préféré^, que dans la bataille (jne les clirestiens
eui'eiit contre Saladin, sous la conduite de ce roy, (pii y fut fait pri-
sonnier, il prit lascbenienl la fuite, et exposa toutes les forces de cet
estât à la boucberie de ce sullan, qui sci-ut bien s'en ])révaloir dans la
suite, pour satisfaire à sa vengeance particulière*'. Mais il ne jouit pas
longtemps du fruit de sa trabison : car comme il relournoil en la xillc
de Ti'ipoly, dans le dessein de la livrer entre les mains de Saladin,
suivant les traitez qui estoient entre eux, il fut trouvé moif (piin/!e
jours après cette deffaite, l'an 1 187.
Quelques auteurs^ disent fpi on trouva après sa mori des mar([ues
de la circoncision, qu'il avoit l'eceue depuis peu.
' Willehiuis Tyr. 1. \X , c. xxx.
' Willelmiis Tyr. I. XXI, e. v. — Math,
i^aris, ann. ii8'i. p. 98. — Conliiniat. de
Giiill. (le Tyr. I. XXIII, e. 1. iv, vi.
' Willelmiis Tyr. I. X\1I. c. ix.
'' Voir Les Itoys de HU'rustileiii.
''' Jaeobus do Vitriaco, 1. I. c. xcxiii.
xcxiv, xcxv. — Satiul, 1. III, part. 9,
c. IX. — Iloveden. p. G3G. — Rndiilpli. de
Dicelo. pages Gio, (ii-a. — Malli. Paris,
ann. ii88, p. lo.'i. — Vincent. Beliov.
Siicciil. Iiixt. I. \\X, c. xLiii. — Giiill. de
INang. Cliitiii. arni. i i 87. p. 8/1 , édit. de Gé-
raud. — Gontin. I. Wlll, c. xxi\. xxvi, xi.ii.
' Selon Coggesliale( C/)ro)(. Terne Sanclir
apiid Marten. Ampliss. coll. t. V, col. 55fl-
55G),la l'éconciiiation du comte de Tripoli
avec Gui de Lusignan, avant la bataille de
Tibt^iiade, avait été sincère, et sa conduite
dans la bataille fut à l'abri de tout reproche.
\ aissette (fllst. de Languedoc A. W^ p. ioy-
6O0 et p. G46-6i8) et, d'après lui, L'Aride
vcrijkr les dates (Comtes de Tripoli), on(
adopté le récit de Coggeshale.
' .Monach. S. .Mariaui . p. 90. — Sauut.
I. m, pari. 9. c. IX.
Gi.
/i8-'i LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
D'aulros escrivenl (jnil iiioiii'iil après avoir perdu IV'S[)rit', ol sans
recevoir les derniers sacreinens. Alberic- [et Cogffeshale | tasche[nt]
(le l'exempter dn blasnie de cette trahison; d'autres tiennent^ qu'il tut
empoisonné, on (|u"il mourut de desplaisir d'une perte si signalée que
la terre sainte soulïroit par cette delVaite. Tant y a qu'il mourut sans
enfans. Il se voit un sceau de ce prince* attaché à des lettres de l'an 1181.
parles (juelles il lait quelques donations à Elize, danioisellc de chambre
de la comtesse Eschive, sa femme, qui représente, d'un costé un che-
valier descendant d'un rocher, et tenant un étendart baissé avec cette
inscription : RAYMVNDVS COMES TRIPOLITANVS; et. de
l'autre, une ville fermée avec cette légende : Et hec sua civitas Tri-
POLIS^.
[La ville de Tripoli'' l'ut assiégée en 1 1 98 par Saladni, qui leva le siège peu
après.]
Raymond, fds de Boëmond IIP, prince d'Antioche, succéda au comte
Haymond, non comme son plus proche parent, comme veut le moine de
Saint Marion d'Auxerre ^ mais en vertu de la dernière disposition de
ce comte, qui le fit son héritier universel en tous ses biens"-', à cause
' .Matli. Paris, ad. de Diceto.
" Alljei'ic. nnn. 1187. — Voir la iioU>
précédente.
■ E.rjivdit. Asitit. Fridcr. I , p. ig. —
(lonliiiual. de Ciuiliaiime de Tyr. I. XXIII,
C. \LVI1.
' Ciirtiil. (le Manos/jue. — Cod. diplomal.
1. 1. Il" i, p. 983.
' D. Vaissette {Hist. génér. de Langued.
I. 11 , Preuves, col. igy ) et, après lui . L'Ail
de vérifier les dates (Comtes de Tripoli] , ont
décrit un sceau semblable , mais appartenant
à Raimond II , à la suite d'un acte de jan-
vier 1 1 io. Ce seigneur est Raimond I". Dans
L'Art de vérifier les dates, qui n'n pas compté
Raimond de Saint-Gilles parmi les comtes
<le Tri[)oli . ce sceau n était pas particulier à
ce prince. Séb. Paoli, à la suite de l'acte de
1 1 81 , dit qu'à ce diplôme était joint le sceau
ordinaire des comtes de Tripoli; et la repré-
sentation qu'il en donne (t. 1, pi. 2%n"' aS) se
rapporte à la description de Du Gange.
(jMoique ce sceau appartienne à un diplôme
lie l'an 1 i(j3. n° 3iS. p. io. Le nom y est
écritRâiMCiXDUs.etla légende Et iiec soa, etc.
On n'y voit point la trace du roclier dont
parle Du Cango.
" Continuât, de Guill. de Tyr. I. \\l\,
c. XI, p. 1 lÇ)-l-i0.
' Marin. Sanut. I. lit, part, y, c. w.
' Monacb. S. Mariani, ]). 90.
' Lignage d'outre-mer, c. iv, \.
LES COMTES DR TRIPOLY. 'i85
qu'il Tavoit tenu sur les fonts de baptesme, pourveu qu'ils ne vinssent à
estre réclamez par les comtes de Tolose; au quel cas, il seroil tenu de les
restituer. Depuis, le prince Boëmond 111 traita avec son fds Raymond
et l'institua son héritier en la principauté d'Antioche et ses dépendan-
ces, à condition qu'il abandonneroit le comté de Tripoly à Boëmond
son frère puisné, qui prit ensuite le titre de comte de Tripoly. Roger
d'Hoveden^ dit que la fennin' du comte Raymond III, voyant son mary
décédé, mit la ville de Trijioly au pouvoir de Raymond, prince d'An-
tioche, qui en donna après le gouvernement à son fds Joscelin. Mais
cet auteur- se mesprend premièrement au nom de Raymond, ([u'il
donne au prince d'Antioche, qui se nommoit Boëmond; en second heu
en celui de Joscelin, qui n'est reconnu par aucun auteur.
Boëmond IV, fds puisné de Boëmond 111, ])rince d'Antioche, fut non
seulement comte de Tripoly, mais encore prince d'Antioche, comme
j'ay remarqué parlant de ces princes. Guillaume de Neubourg- dit que
de son temps le comté de Tripoly eut quelque relasche. et ne fut pas
si fort mquiété par les Turcs. Il eut pour successeur' en ces deux
eslats son fds
Boëmond V, prince d'Antioche et comte de Tripoly', qui fui père
de
Boëmond VI, sous le quel les Sarrazius se rendn-cnt maistres de la
principauté d'Antioche. Il mourut le i i'- jour de may, l'an 1276. En la
quelle année
' Hoveden,p. 636. relet, son mari. Il nomme son frèic Henri
■ Will. Neubrig. 1. III, c. \\\. en tête des hommes qui composaient la cour
' Voir ci-dessus , Les Princes d'Antioche, où cette vente fut produite. {Carlulaive des
1). .2o5. Tectoniques, aux archives de Berlin.) Nous
' Ce prhice, dans mi diplôme de l'an n'avons trouvé nulle part aillem-s la men-
i-i36, conlirme aux chevaliers Teutoniques lion de cet Henri d'Andoche ou de Tripoli,
la vente de deux casaux que leur avaient qui n'était peut-être c|u'un lîls naliirej de
faite Isabelle de Betlisan et Bertrand Por- Boémond IV.
'i8G I.KS FAMILLES DOUTIiE-Ml:;».
BoËMOND. Vll'dii nom', coiiito de TripoU. son fils et de Sihylle d'Ar-
ménie, <nii esloil en l;i lulelie de l'évesque de Tortose, recul l'oi'dre de
chevalerie |»iii les nuiins du l'oy dAiménie, sou onde. 11 lil lioniuiage^
de son coinlé èi (lliailes, 1" du nom, loy de Sicile, en qualité de roy de
Hiérusaleiu. 1 an i277. H eut à démeslei'^ avec le seigneur de Giblet
en Tan i->, 70. et avec Paul, évesque de Tripoly, sou oncle'', en
1 au I ■<7<S el I •^79. et ToMigea de se retirer de la terre sainte.
Le roy conserve une luonnoye d'argent de ce jtriuce qui a diincosté
cette incri|iliou : Boemvm)vs sei'Timvs, et de l'autre un cliasteau à trois
touis, et ces mots à l'entonr : Tripolis civitas Sïrie.
11 mourut le 19" jour d'octobre, l'an 1 287 ^ sans laisser aucuns en-
fans de Marguerite, fille de Louys d'Acre, vicomte de Beaumont, qui
est qualifiée niepce de Marguerite de Bourgongne, comtesse de Ton-
nerre, reyne de Sicile. Celte princesse, ayant survécu à son mary'^, se
letira en la cour de Fi'ance, el, y estant décédée, elle lut iuliumée eu
l'esglise du monastère de Maubuisson, où se voit encore son épila])lie.
qui manpu' le tem])s de sa mort, en ces termes, sur un loudjeau
élevé et couvert de plaques de enivre, sur le quel se voit la figure de
cette princesse :
ffCy gist Marguerite, lille monseigneur Loys, lils le roy de Jérusa-
"lem, vicomte de Biaumont: femme monseijjneur Bemont, prince
rf d'Antioche, conte de Triple, (jni trespassa l'an mil trois cens vingt
rrkuict, le neufviesme joui' en avi'il.^'
Le tombeau est parsemé de croix de îliérusalem dans des losanges
de gueulle, et de lyons rauq)ans dans des losanges de sable fleurdelyzé.
il est encore couvei't aux costez de plaques aussy de cuivre, toutes
parsemées de lleui's de lys, sur un fond en azni'''.
' Snnut. I. Il], part. i-i. c. \i\. wii. ^ Lignage d'outre-mer, c. iv, v.
" Saillit. I. III, part. i-i,c. \vi. ° Du Caiige, Histoire de Conskiiiliiiojjlc,
^ Saiiiil. I. 111. part. 1 a , c. \iv, wii. — ji, 10G.
De Mas-I^atiie, llinl. de Clii/pre, t. III. ' (le mominient a été (li'triiit en 1798,
p. G62-G68. avec tcms ceux que Ton voyait autrefois dans
* Raynald. anii. 1978.11" 81; lo.-jfj, hit. l'église de Maubuisson. (Dulaure, Environs
— (lontin. deCiuill.clo Tyr. I.XXXIV. c. wi. de Paris. (. II. p. .3.3i . et note a.)
LES COMTES DE TlUPOLY. , 'iH7
Après la mort do Boëmond, la comtesse Sibylle sa mère fil ses
elïorls pour se conserver le comté de Tripoly, et voulut engager les
habitans'à lui faire hommage. Mais ils lui respondirent qu'ils ne le pou-
voient faire au préjudice de
Lucie, sœur du prince \ qui esloit en âge pour tenir terre, et estoil
pour lors mariée. Ils luy accoi'dèrent neantmoins qu elle pourroit gou-
verner le comté de Tripoly jusques à ce que Lucie et son mary, qui
estoient absens, fussent de retour. Ensuite de quoi la comtesse Sibylle
eslablit Bertrand de Gibelet pour gouverneur de la ville. Lucie, ([u' Aui-
mirato- nomme mal Luciane, esloit mariée à Narjot de Tocy ou de
ToucY, gentilliomme françois du diocèse d'Auxerre, et [qui] esloit fils
de Narjot de Toucy, qui avoit esté bail et ré;;ent de l'empire de Cons-
tantinople', et de la fille de l'impératrice Agnès de France et de Théo-
dore Branas ou Vranas. [Aussi le roi Louis IX l'appelait-il son cou-
sin*.] Le cavalier Loredano^ luy donne mal le nom de ÏS(U'[fe Triulci.
S'estant retiré, après la prise de Conslanlinople® par Michel Paléo-
logue, au royaume de Naples, le roy Charles P'' lui donna la seigneurie
de la Terza en la terre d'Otrante, et le fil amiral du royaume, avec la
quelle dignité il paroist dès l'an 1272; et, ayant espousé Lucie, le comté
de Tripoly lui échui au di'oil de sa femme, estant pour lors absent et
probablement au royaume de Naples. Mais à peine il en entra en pos-
session ^ la vdle de Tripoly ayant esté prise, incontinent après que ce
comté lui échut, par Mclec Messer [Kelaoun-Malek el-Mansour], sul-
tan de Babylone [c'est-à-dire d'E;;y])le], qui s'en rendit le niaistre
' Snnul. I. 111. jiail. \.-i,c. \x. " Ainniiriilo Siiinmonle, I. III.
- AiimiiiMlo, DeUc failli o-l. Ycujiolit. t. 1 , ' Samit. 1. III, part. ia,c. ao. — Steru.
|). 197. ann. ia8(). — Wadding^. ann. ia88. —
' Hist. de Coiistiiiitinoiilc.l. W. u' -iù. Aithoi). cap. .5a. — Gio. Villani, I. \1I,
* Joinville,('ilit. do Du Cauge, |i. f)'i. l'I c. cxwiii. — Pacliyni. 1. VII, c. xxxii. —
Observ.. p. 90. — Ilist. de France, 1. \.\, RaynakI. anii. laSg, n. G5, 66 et suiv.
p. 365, rf, et note 8. ann. lago, n°' 1, a. — Nicol. Trivelt.
^ Il caval. Loredano, ///.f/. de Clitjjire . ann. laSS. — Cad. diphmal. I. I. n" aai),
p. 18a; I. IV, V, Irnd. lï-auç. t. 1. p. aoi. p. a68.
'i88 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
apiTs un mois de siégo, le •îG" jour d'avi'il lan i 288 , ou l'aunée sui-
vante, comme écrit Aitliou, et la fit démolir. Il mouiiit au royaume
de INaples, lan 1292, laissant la comtesse Lucie sa femme, veuve de
lui. Il eut d'elle Pljilippe de Toucy \ seigneur de la Terza, amiral de
Sicile, au(|uol Léonor, fille de Charles, If' du nom, roy de Sicile, fut
accordée en mariage; mais les promesses en furent déclarées nulles, à
cause du bas âge de la princesse, par bulle du pape Bonil'aceVIII, du
mois de may lan i3oo.
[Le comté de Tripoli avait été dès l'origine, comme on l'a vu, une des
quatre grandes baronnies ou seigneuries de tout le rovaume, et non pas.
romme le prétendent rpieifpies personnes mal instruites -, une des (jualre ba-
ronnies de la seigneurie de Jérusalem en particulier. On peut lire dans deu\
diplômes, l'un de Boëraond VI (i955)^, l'autre de BoëmoncI VII(l278)^
les noms et les titres de plusieurs des vassaux des comtes de Tripoli. Quant
aux seigneuries, villes, châteaux, renfermés dans les limites du comté de Tri-
poli, on en trouve la nomenclature dans les Notices géograpliiipies de Sébas-
tien Paoli ■'.
Ln diplôme du comte Raimond II ( 1 i/i3)^ nous donne i'énumération de
fous les lieux , terres et casau.x de ce comté qui avaient été concédés par di-
verses personnes au Saint-Sépulcre de Jérusalem, et dont ce miMuc comte lui
conbrme la possession.]
' .\nselme. Généalog.tAl. p. ugû. (Voir ' Cod. diplomat. (. I, n° isG. p. ii8.
Les Princes d'Antiochc.) " Cod. diploimil.l.l ,n" 1 55 , p. 199-aoo.
" I^abbe, Abrégé royal de l'iilUiuicc chro- Cod. diplomat. I. 1. p. iay-iSa.
nol. etc. I. I, p. 55o-55i. " Curlul. S. Sepulc. u' 97. p. 190-192.
LES COMTES TITULAIRES DE TRIPOLV, • . Zi89
LES COMTES TITULAIRES DE TUII'OLV.
[Le (ilre de comte de Tripoli' élail généralement réservé à l'héritier du
trône de Chypre. Ainsi]
PiERUE DE Llsignan, fils aillé do lingues, 1V'= du nom, roy de Cypre,
lut créé par son père comte de Tripoly-. Estairt parvenu à la couronne,
il fit une entreprise avec les chevaliers de lîhodes, les Vénitiens et les
Génois, sur la coste de la terre sainte; mit le siège devant la ville de
TripolY\ la piit d'assaut cl la démolit; ce ([ui arriva en l'an 1360. En
la quelle année il fit
Pierre de Lusignan, son fils uni([ue, comte de Tripoly '. Lequel ayant
succédé à son père au royaume de Cypre en l'an i3G8,
Jeain de Llsigxan, piince d'Antioche, son oncle et son tuteur, eut
cette dignité, suivant un auteur moderne ^ ce (pi'il y a lieu de révo-
(juer en doute.
[Ce même auteur, Est. de Lusignan '', ne nomme pas Jean parmi les comtes
titulaires de Tripoli dans ses Généalogies placées en tète de son Histoire de
Chypre.]
' De Mas-Latrie , t. II. p. 5 19, noie G. " Il caval. Loreilaiio, llisl. de Uiiijjiv.
- Il caval. Loredano, Hisl. de Chjprc , I. VU, p. 384; t. 1, p. h-?.u — Assises de
I. VI, p. 3-3.'i , 329 ; trad. l'raiiç. 1. 1, p. 358- .Jcvusal. éàit de Labbe, p. iSy. /i.58 , .''i63.
;if;'4. — Waddin(j. ann. i3G8, ri° 3.
■■' Il caval. Loredano, Uisi. de Cliijpie . ' Est. de Lusignan, en ses Gc'««(/og(M (/c
I. VII, p. 38i; Lrad. frani;. t. I . p. /ii8- 67 nobles mriisoiis , elc. c. 1,1. |i. Ç).^.
^i,,-,, ' (Inii'id, des coiiiles de Tripoli, loi. 'i;i.
G 2
ÛM LES FAMILLES DOUTRE-MER.
.I\(.)i]i:s i)K IjUSIGnan, son lils, la Iciioil en laii iSy/i', si nous (MI
iM'oions le cavalier Loredano.
1 11 l'avait reçue de son cousin, le roi Pierre 11, f|ui, le l'y oclobre 1872 ^.
donna ou confirma les orands ollices et les litres lionoriliques du royaume à
divers jjrands |)ersonna;;es. |
(Jaeicjucs uns oscrivenl (luil Tohliiil du loy Pierre 11, eu laveur de
son niaria;;e avec Marie de Lusijjnan, sœur de ce roy; le quel par son
testament du 17 octobre 1082, institua ce sien beau-frère héritier de
tous ses estats; mais tous les barons deCypre adjugèrent la couronne à
.laques de Lusiguan, connestable de Cypre, qui estoitpour lors prison-
nier dans Gennes. 11 eut de sa femme Pierre, comte de Tripoly, Jean,
Escliive et Léonor.
PiERBE DE LusuiNAN succéda à SOU père au comté de Ti'ipoly^. i.e loy
Jaques I"' lui lit espouser en ian 1887, sa lille Isabelle de Lusignan,
de la quelle il n\n\[ point denfaus.
Jean de Lusignan, son frère, paroist ensuite avec celte qualité, sous
le roy Jaques, Tan 1 896 ; en la quelle année il se trouva ])résent'', avec
les barons du royaume, à la procuration que le roy lit délivrer à Jean
de Lusignan, seigneur de Barul, son neveu, pour aller en France con-
tracter alliance avec le roy Charles VI, où il est nommé le premier.
Pierre de Li'sig.nan, comte île Tripoly, se trouva présent au traité
de mariage-' d Anne, fdle de Janus, roy de Cypre, avec Louys de Sa-
voye, comte de Genève, et depuis duc de Savoye, l'an iho9,.
[Il est nommé aussi comme témoin d'un acte de la même année, 8 juillet".
' Loredfliio, I. \ttl, 1\. p. ôog, ôii.— ncal. des rois de Ci/pre , l'ol. :ia v'. — Clioiv-
llisi. de Ci/pre , p. 2o3. ^''^ff'" ' ^''^- '^' t'il'lenu gt'nénlogique.
- De Mas-Lnlrie, lli.ti. de Chypre, t. II, " Titre du Trésor du roy. — De Mas-La-
p. o5i. Irie, l. II, p. iaS, et noie 1.
Loredano, l.l\. p. Ti-îo; liad. IVaiiç. ' Preuves de Vhisloire de Savoye , p. 305.
t. H. p. ii/i. — Est. do Lusignan. Gc- " De Mas-Latrie, t. Ht. p. •'?.
LES COMTES TITULAIRES DE TRIPOLI. . ^t91
par lequel le roi Jean, lils de Janus, dunne procuralioii an cardinal Hugues de
Lusignan pour s'occuper de tout ce qui pourra intéresser le royaume de Chypre.
Selon Etienne de Lusignan', ce Pierre est le même que le fils de Jacques,
comte de Tripoli; car il vécut longtemps, dit-il, mourut sans héritiers, et eut
Jean Fures ou Tal'ures [)our successeur. Mais comment concilier son lilre de
comte de Tripoli, qu'il scmlile avoir acquis dès 1887 en épousant la lille du
roi Jacques, et qu'il portait encore en i/iSa. avec le même lilre donné à son
frère Jean en iSgô ?
Ce dernier n'est pas nommé par Elienne de Lusignan parmi les comtes de
Tripoli. Cependant nous l'avons vu qualifié de ce (ilre dans un acie de i3f)5.
Etait-il l'aîné, et Pierre fut-il son successeur? Alors ce serait par anlicqiation
(|ue l'historien Lorédan aurait nommé Pierre comte de Tripoli, dès iSSy. Si
Pierre était l'aîné, il faut que Jean ait ét('' son successeur, et que le Pierre
vivant en iA3a soit un personnage difTérent du premier. C'est ce qui paraît
le plus probable; car, entre Jean et le second Pierre, il faut placer le prince
Jean, fils du roi Janus, qui fut dès sa naissance, en l'ii/i-, nonnui- prince
d'Antiocbe et comte de Tripoli : titre ([u'il conserva probablement jusqu'à son
avènement au trône en i/i3a. La suite des coniles titulaires de Tri{)oli sera
donc telle que l'a établie Du Cange, sauf l'omission du prince Jean, que nous
avons rétabli à sa place.]
Jean Flres nu Tafures^, qui l'ut créé comte de Tripolv par le roy
Jacques le Bastard, en reconnoissance de ce qu'il lui avoit preste ses
vaisseaux, pour l'aider à se rendre maistre du royaume de dypre. Ce
roy lui fit espouser la fille d'un des plus riclies barons de sa cour, doul
il n'eut point d'enfaiis; et par son testament, qu'il lit en l'an 1/170 ', il
voulut qu'il fusl un des barons cpii dévoient gouverner le royaume après
sa mort, durant la minorité du jeune prince qui naquit posthume.
[Après la mort de Jacques, son alfachement à la mémoire de ce prince le
rendit suspect au gouvernement vénitien, qui le fit poursuivre (i/17/i^). Il
' Gciwiil. des Comtes de Tripoli , fui. hl>\". — Liisij|ri. Gcm'iihg. des comtes de Tripoli,
'- De Mas-Latrie, Hisl. de Clnj/tre. I. 11. Idl./iG.
p. 539. * Les mêmes et De Mas-Latrie, t. III,
' Loredaiio. I. XI, j). Gç).'); tmil. franc. [i. 345. 340, 3.55 et noie 1.
I. II,p. '2f|7. — Ilist. de (ihiipre,\>. )8->. ' DeMas-Latrie. t. III .p. /loj. 4o3eln. 1 .
Ga.
w-2 m:s FAMHJ.KS DOUTRE-MER.
i''cliap])a , à ce (|ii'il |i;ini[l, mais sa lamillc lui aiiieiléi' à Vonise en i fi-jj ', par
ordre du coiisi'il tli's l)i\. 1
i)i\y DE ÎNoiiEs, fils piiisiu'' de Jaques de INorcs -, ruii des premiers ba-
rons de Cypre, aciiela de la république de V'eiiise, qui possédoit alors
le royaume d(! ('vpre, le litic de comte de Tiipuly avec quelques vil-
lages v aiuiexés, et la (pialilé de priMuiei' barou de Cypre, ])oui' eu
jouir par biy el ses lioirs. Il espousa une dame' qui se rendit religieuse
de lordi-e de Sainte Claire après la mort de son mary, et vécut près
de cent ans. Il eul d'elle entre autres enfaus le comte deTripoly qui suit :
fiOvs DE JNoiiES, comte de Tripoly, fdz de Jean*, fut fait, par le sénat
(le Venise, capitaine de cent gentilshommes. Il lut conjoint par ma-
riage avec une dame de la maison de Ficardi, de la (|uelle il eut Jaques
de Nores, comte de Tripoly; Jean de Nores, qui espousa la (ille de
Pierre Flatri; Jean Marie de Nores; Octavio César de Nores, éves(pie
de liovigo et de Parenzo en Istrie; Laure. mariée à Louys Podocator;
Marguerite, femme d'Hector Podocator; Emilie, alliée à Scipion Cos-
tanzo; Constance, mariée à Pezaro, genlilliomme vénitien; et deux
autres filles, l'une mariée à Jazon de Bustron, l'autre à Jean Baptiste
Benetti [ou Benedetti].
Jaques DE Nores, conile de Tripoly, capitaine général de l'artillerie
pour les Vénitiens^, fut tué avec ses frères à la prise de Nicossie
l'an iSyo, après y avoir signalé sa valeur. Sa femme, fdle d Hercules
Podocator et sœur d'Hector, ayant esté prise par les Turcs au mesme
temps'*, fut submergée avec ses enfans dans la mer, comme on l'em-
menoit à Constantinople.
' De Mas-I.atiio, p. ioi) et notu a, et
]). hi-î.
^ Est. tle Liisign. Ilisl. <le Clujprc . p. Pi.>,
2 j 0.' — GéïK'iil. des comtes de Tripoli, fol. /i().
' Est. de Lusignnn en ses Généalogies ,
c. Li, p. r)(j.
'' Esl. (le Lusigniin, Généalogie des comtes
de Tripoli, loi. h() v° et h-.
'' Aiitj-c Calp[)ien , Disc, de lu prliise de Ni-
cosie, fol. -iOg v°. — Thuan. 1. XI^IX.
° Est. de Lusignan , Généalogie des comtes
de Tripidi, fol. h~ .
I.KS COMTES TITULAIRES DE TRIPOI.V. . /i93
Louvs [ou AlviskJ dk Nores, chaiioino de Padouo, fils, roininç je
présume, de Jaques', prcnoit le lilre do couile de Tripoly en Taii i ô8(;.
[Nous croyons plutôt que c'était un fils de Jazon de iNores-, piusijiul ('l;iil
cousin de Lancclot. Les enfants de Jacques n'existant plus, c'est à lui <[ut'
revcnnit le titre de comte de Tripoly.]
Je trouve encore un TiuruoN de Nores, comte de Tri[)oly \ qui
eut pour fille Sophie, femme d'Octave Baldigare de Cepliales de
Chypre [sic).
11 est parlé dans un iitrc delà chambre des comptes de Savoie, dr
Tan i^i&5, de (Jcillaume ou Gicotix de Nores, chevalier, consoillei-
président du conseil, résidant à Chamhéry.
TABLE (1É\ÉAL()(;I0LL DES COMTES DE TRIPOLY
DE LA MAISON DE NORES.
JAQUES r>F> Nonrs,
clipvjilii'r 1.
J*rjCES i>K NonBS.
PiEnr.E pE Nores ,
seigneur de dont baronniVs.
vivait Tan t aSo ,
à PadouL-,
avec 3PS i.nftins.
LiSCELOT
DE Nores
vivoit enl'Vancp,
Pan i58o ,
î\ la suite
du duc
d'Espernon.
[Alvise ou Loltm
DE Noues,
chanoine
de Padoue-,
00 i58().
prt'tiait ie litre
de comte
do Tripoly,]
CARCEnAIV MtLL'SISB
DE ÎSonES. DE NonEs.
jEix DE Nores ,
comte de Tripoly
Maiirierite
L
otis Dï Nores,
DE Noues,
coml<.- de Tripoly
niî'ce
d'Antoiiu' d'Avîla »
con II e stable
de Cypre.
Jaques,
Je
\.
Lit RE.
comte
JeAS MilllE.
Margvep.ite
de Tripoly.
OCTATIO.
Emilie.
CtSAR.
[ ro\sTA_\cr:.
[N. y.\
LoiYS D
. Nores
?
' Est. (le Lusigiiaii. Grncdlogie, elc.c.u.
fol. 96.
- Voir le tableau g'L'n('alojj-i(^ne ([ui suit.
" Biicellin. p. gO.
' Esl. (leLiisign. Gcm'diog. c. li, fol. 9G.
— llist. de Oijl/irr, f(il. 80. — Géncahg.
(les comlex de Tripoli, loi. 'iG-'iy. (Voir ci-
après la famille de Nores. )
'i!)'i
LES l'AMIM.KS I) OlîTRE-MEH.
LES VICOMTES DE TRIl'OI.^
lïAYMOM)'.
vicomt'^ (le Tripolv [ V | .
lépouse Eschivp do Gjljld |.
vicomte de Tripolv.
l'Spousc Marguerilf.
Iill(.' (lu Léonard de lîîiplu-
el, do -Marie Porcellet ,
lai|U('lle se venin ri;i
,Tvt'c Hugues de Giblel.
fiiimie de Bali.in d'Uielm
fils de U;Midoiiiii .
s'nesclial de T-ypre.
[ ESCIIIVE ,
\i<uiiile de Tripolv,
e?[tO(ise Eschivc,
fille de Jean de Fiirnbcl ,
seigneur du I*uy.
lIlGLES,
seigneur du Gefde Saint-Jean ,
espouse Estiennellc,
liile de Jean du Four,
Aux y
■ninic ilu seigneur île Mené
iÎAUAX
M MUE,
1
.'^Iakolerite,
1
Jean ,
MilSCLEIinK. .
1
.Marie ,
l'ut occis
fi.'tiirne
espouse
sei(fneur de Saint-Jean .
femme de D;ili;
n
rrnnie (
e Jlm
n du Piessié*^
1 la porte
de lîi'nnml
Jean Beduin .
espouse Isabelle.
Maugarni.
e Tripoli.
n-duiti.
(ils
(ille d'Anseau ,
(l'-'S9.|
di- Renaud,
niareschal de Cypre.
Il décéda sans enfans.
EsTIE.V
\ETTt .
1.
EsTlE.N.VETTf, .
mariée
n
tinoi i\
espouse
à Jean d'Antiof
le.
Jodroy ie Tor.
(ils de Gfiulier
-
MAUGLEfllTE .
femme
IcJeandeGiL.tel
A^SEl.E.
Il fsl jiail('', (Ml (li\('i's endroits (lu li\ rc du Lij;iia;;c d oulrc-iucr^ de
lîwMOM), vicouilo, (pii de Eschivc de GihIcI cul (|ucl(nics filles, s(;avnir
\lar|;ucn(c, (|ui cs|)0usa Raliaii (Vlbcliu. lils de Baudouin (lHjcIiii, s(''-
iicsclial de (Apre; Escliivc, l'emnic de Siiiion du Four; et Jeanne.
n)ari('>e à Baliaii d" Antioclie. Il y est encore paidc de GriLLAiME. vicomte.
' Lignage (Vonti-c-mci-, c. \\\\. \\i. —
\nir /j?s Seigneurs de la Blmtclicguvilc ,
p. -l'i I .
" Voir ia gt>néiiloj;ie du Plaissif'.
'■Lignages d'oulic-jner . c. \i . \. \\\.
WIX;' MU. N\l(. \\\ . \I,I.
LES VICOMTES UE TISli'OEY. . /.!)5
(lui sallia avec Marie le Tor : mais je ne scay s ils esloieiil de la l'aiiiille
(les vicomtes de Tripoly.
[Ainsi c'esl nar supposition seuleniLMit (pie dans ce taljleaii on a donni' an
premier Raimond le litre de vicomte de Tripoli, et qu'on l'a lait père de
Guillaume, vicomte de Tripoli. Mais cette supposition n'est (;uère admissii)|i'.
Ce tableau , ([ui a été déjà donné en partie dans la généalogie des seigneurs
de la Blancliegarde, ne nous présente en définitive que deux personnages re-
connus par le texte du Lignage pour avoir été vicomtes de Tripoli, Guillaunir
et Jean son iiis. Nous ne savons au juste si Raimond, mari d'Escln've de Giblci.
a été vicomte de Tripoli; mais les actes du xii" siècle nous en loni coiiuaili''
ipielques autres :
RAnIO^D^ présent à un acte dr Pons, comte de Tri|)oli, rii i lo-j.
GuiLi-ALiiE-, témoin de plusieurs actes, des années ii'i.), iitiS, 1170,
Gérard^, frère de Raimond de Montolif, souscrit deux actes de liaineind II
comte de Tripoli (mars 1181, et juin 1 1 S'i ).
Raimond'', témoin d'un acte de Boémond IV, comte de Trip(di ( 8 août i 1 ;)()).
avec le titre de vicomte, sans autre désignation. Est-ce un vicomte de Tri-
poli?
Bertrand, témoin du même acte, qualifié seulement vicomte, comme le
précédent. L'un des deux fut-il vicomte île Tripoli? Ont-ils pu l'èlre tous les
deux ensemble?
Guillaume^, vicomte de Tripoli, ligure deux l'ois conune témoin, en i-!o(i.
de la confirmation du comte Roémond V en faveur des Teutoniques. cl en
13^1, le 18 novend)re, d'un acte d'Albert, palriarcbe d'Antioche.
' D. Vaisselle, llist. de Lfinfrucilov , l. Il . ' CmL diphin. 1. 1 , u" 70 , 75 , j)- 7 1 • /<'■
Preiiv. n° /i53, col. igC. ' D. Vaisselle, Uist. de Languedoc . I. il
^ Cod. diplomat. t. I, 11" i'.'i, ?<<). 5i. Preiiv. 11° 453, col. hç)H.
54 , p. aS , 4o. 5a , 5.5. ' Cod. diplomat. 11" i iK. |i. 100.
V.)(i LKS FAMILLES DOUTHE-MER.
LES IMUNCES ET SEIGNEURS DE TYR.
Lii \ill(' lie T\ r, ;i|)|)('l('i' dans les derniers siècles Sto; dont l'anliquité
el la piéi'ogafivc ont esté suffisamnient exagérées par Foucher de Cijai-
li'cs', Giiiilannie, archevcsque de la mesnie ville [de Tyr] et autres au-
teurs, lut assiégée par les barons du royaume de Hiérusaleui et les Vé-
nitiens, le 20'' jour de niai's, et prise le 7*^ de juillet, selon Foucher-:
>elou Guillaume de Tyr, le 29^ jour de juin; et selon Sauudo, le der-
iiiei' du mesme mois l'an 112/1; et ensuitte du traité^ qui avoit esté
airesté en la ville d'Acre, Tannée précédente, entre les barons de Hié-
rusalem dune ]Kut et les Vénilieus d'autre, il fui fait un ]tartage de la
ville et de ses dépendances en trois ])arls, dont les deux ajiarlinreni
au roy*, qui les donna depuis à Fouqucs, comte d'Anjou, sou gendre,
et la troisième aux Vénitiens. Elle fut ainsi gouvernée jusqnes après la
delTaite de Guy deLusignan, roy de Hiérusalem, que Saladin, conti-
nuant de recueillir le fruit de ses victoires, (it marcher ses trouppes
contre la ville de Tu-, h dessein de l'assiéger; mais par bonheur,
(iOXHAD, maripn's de Montferl•at^ quis'estoit retiré de Conslantinople,
V arriva le mesme jour que le combat s'estoit dorme, et ayant trouvé la
' Fukher. \. 111, c. xxix, xxv. — le. ' Willelnius Tyr. I.Ml. c. x\\.
l'hocns. note 8. — Willelmus Tyr. 1. Mil, * Willelmus Tyr. L Mil, c. wn.
c. I. • — Ilist. Illeios. j). II 55. — Sniiul. ' Nicelas in Isaac , 1. Il, n° i. — llisL
1. Ill, part. G,c. XII. — Chron. <)rifiil.ii.8-2. Hkrosol. p. ii5/i, il 55. — Uovedeii.
— Reinaud, Exlruit des historiens arabes, p. 6û6. ■ — Jac. de Vilriaco, 1. 1, c. .xcxv.
p. 68, 69, 5o. — Exped. nsiat. Fredcr. I. I. \. — Canif
- Fulchcr. \. III. r. xxxiv. — Wilielimis p. 69. — Monacli. iiltissiod. — Continuai.
Tyr. ]. Xlll.c. \iv. — Sanut.l. ill. part. (i. de Guill. de Tyr. i. \\!1I, r. \i.iv. p. -'1.
c. \]\. 76.
LES PIUÎNCES ET SEIGNEinS DE TVH. /i97
ville presque déserte, à cause que la plupart des liahilaiits estoieut
demeurez sur la place on cette lialaille, entreprit de la delTemliv
contre Saladin, à coiiditinu c[ue, s'il la pouvoit conserver, elle lui ap-
partieudroit en propriété : à quoy le l'este des lialiitans et les dires-
tiens ([ui s'y estoieut retii'ez consentirent volontiers. 11 se conq)orta
avec tant de valeur et de conduite contre les atlacpics de ce sultan,
qu'après y avoir perdu inutilement son temps, il fut contraint de sr
retirer.
I Irnmrdiatemenl iiixès sa victoire do Hattin', Calali-Eddin |iril Tabaric, Na-
zarelli. Acre; mais il n'osa d'abord allai|iirr Tyr, allendu (|ue là s'(''laionl réunis
les chevaliers qui avaient ('clinppé au désastre de l'armée çbn'licimi'. A|i[((>lé
eusuitepar le châtelain 2, (pii a\ail promis de lui rendre la vilh'. il so présenta
devant les murs; mais Conrad^ venait d'y entrer et de mollro la jiln(?e en étal
de défense. Devenu maître de Jérusaiom, Salab-Eddin résolut d'emporter
Tvr de vive force. Mais il la trouva défendue par (lonrad avec les Hospitaliers
et les Templiers, et, après deux mois d'elforts infructueux, il se vil contraint
de se retirer le 1" janvier 1 188.]
Cependant le roy Guy'', estant sorty de captivité, voulut rentier en
possession de la ville de Tyr, à quoy le marquis s'estant ojiposé, il s'é-
mut enti'e eux une grande querelle, (pii s'accrut encore par les droits
que Conrad prétendoit avoir au royaume de Hiérusalem i)ar son ma-
riage avec Isabelle, sœur tie la femme de Guy. Sur le sujet du qu(d
différend, Geoffroy de Lusignan, frère du l'oy, appela le marquis de
foy menlie et de ])arjure, en présence de Philippe Auguste et de IVi-
chard, roy d'Angleterre, (|ui estoieut partagez d'inclination pour les
deux parties; car Richard lavorisoit Guy, et Philippe avoit esté gagné
par Conrad, qui luy avoit cédé la moitié de la ville de Tyr. Mais à la
fin les deux roys moyennerent un accord entre eux, par le quel il lut
' Conlimint. de Giiill. de Tyr. I. XXIll, ' Continuât, de Giiill. th Tyr, 1. XXIll.
c. .TLV, p. (18; c. XLvii, p. 71.— P.adiilpli. r. i-, p. 77, 78; 1. X\!V, e. 11, n , p. 106,
Coggesli. Ampliss. Coll. l. V, cnl. ,")03, d, c. 1 10.
' Conlimint. de Guill. de Tyr, 1. XXIII, " J. de Vilriac. 1. I. c. xclviii. — Rnd.
c. xLvni, [1. 78; c. xLix, p. 76. Coggesli. Ampliss. Coll. t. V, col. â-jh ., a.
63
/.!)H LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
iiiiTsl(> oiilie aiilros choses' (|iic Guy jomïoit de la dignité de roy sa
\i(' (liiraiil; (|U(' les revciiiis du royaniiie seroient partagés entre Guy
et Goniad; cl ([uc (loniad possédei'oit les villes d(! Tyr, de Sagelte et
de Haiiilli. et la uioilié de la ville d'Acre, dont lui et ses successeurs
leroient lionnnage et le service accoustunu! au roy. Conrad ayant esté
tiu' (juel(|iic temps après par les Assassins,
Henry, comte de Champagne'-, qui estoit arrivé peu auparavant au
siège d'Acre, espousa Isabelle, sa veuve, le troisième jour après la
mort de son inary, et devint par ce moyen seigneur de Tyr, d'Acre,
et des autres ])laces qui avoient esté possédées par le marquis, n'ayant
|)as voulu se Taire couronner roy de Hiérusalem, à cause qu'il faisoit
élat de s'en retourner en France. Mais estant décédé l'an i 198, avant
(pie d'exécuter ce dessein,
\iMERY ou Almeric de Lusignan, frère de Guy, roy de Hiérusalem.
espousa' la reyne Isabelle sa veuve, au moyen de la quelle alliance il
devint non seulement roy de ce royaume, mais encore seigneur des
villes de Tyr et d'Acre*; la quelle seigneurie passa ensuite aux autres
roys ses successeurs, les Vénitiens estant cependant demeurez en la
possession de celle de la tioisième partie de la ville de Tyr, jusques
environ lan iri^G, comme je remarqueray incontinent.
BvLLw. sei;;neui' de Tyr\ ])aroist en l'an 1228, dans Sanudo.
|ll y a [)i()l);d)lrmcnt erreur dans le tevie de Sanudo. (ici auleur dit qu'en
I 098 l'enipprenr Frédéric II envoya comme députés, au sultan Malec el-kamel-
heu-Adel. IJaliaii, seigneur de Tyr, et Thomas de Lacenie; mais on lit dans
1,1 (loMliniialioii de (linllauuie de Tyr'', Balian, seigneur de Sacte ou Sagetlc
' tloveileii. [1. 0<)7. — r.roiiiploii. 1 -508 , ' \\ illebrandus ab OldenJJOig. iii lùncv.
i-i\h. Teirw Sniiclie , ]). i s 5.
" .lac. lie \ilriaio. I. I. c. i:. (Voir Les ' Sniiiil. I. III, pail. i i , c. \ii.
Iloix tic Jmisnlcm.) " Conlimint. elc. I. XXXIII, c. iv, vi.
' Sanul. 1. III. jiail. lu, c. \iii. — il ca- p. 070, 07-2. (Voir Les Rois de Jcritsalcw ,
val. I.on-daiio, De' ir l.iisirpuiiii . I. IV. et Les Seigneurs de SiijrUc.)
LKS PRINCES ET SEIGNEURS DE TVR. /l'J'J
ce qui s'accorde bien mieux avec toute la suite de l'histoire, à moins que ce
même Balian de Sajette ne se soit aussi (lualifié seigneur de Tyr, litre qu'il
aurait pu recevoir de l'empereur, dont il était à cette épo([ue zélé partisan. Dans
tous les cas, ce Balian, seigneur de Tyr en 1228, ne peut être le Balian de
Barutli, fils aîné du vieux Jean d'Ibclin, puis(pn> en cette aniK'c il venait d'êtn'
livré par son père en otage à Frédéric, et l'Empereur n'aurait pas chargé d'une
mission importante auprès du sultan le fils de son ennemi.]
Je crois que c'est celuy qui fut depuis seigneur de Bai'ut, et qui
estoit fils de Jean, seigneur cVlbelin et de Barut. Mais il semble, de ce
que le mesme auteur' raconte ailleurs, qu d ne devint seigneur de cette
place qu'en Tan laio : en la quelle année il s'en enq)ara sur le gou-
verneur qui la gardoit au nom de l'empereur et de son fils Conrad,
n'ayant pas voulu la remettre entre les mains d'Alix de Lusignan , reyne
de Cypre, fille d'Aimery, roy de Hiérusalem, et de la reyne Isabelle,
qui avoit esté reconnue reyne du royaume de Hiérusalem par les Ita-
rons et les estais.
[En 12/10, Balian de Barutb, ayant aidé Philippe de Montfort à reprendre
Tvr sur Ytier Filangieri -, qui en était le gouverneur pour l'empereur, lui pré-
posé à la garde de celte ville; mais il n'en fut point seigneur.]
On ne lit pas à quel titre cette seigneurie passa ensuite à
PiiiLippES DE Montfort, fils de Guy de Montfort, seigneur de la Ferté-
Aleps, et d'Helvis d'ibelin, dame douairière de Sagette, le quel durant
la division et la guerre survenue entre les Vénitiens et les Génois ^
Tan 1 25G, se rendit maistre de la j^artie de la seigneurie que les Véni-
tiens avoient en la ville de Tyr, estant probable (pi'il avoit le reste de
la seigneurie qui avoit esté tenue par Balian et ses prédécesseurs.
[Le titre de Philippe de Montfort à la seigneurie de Tyr fut en quelque
' Sanut. 1. m, part. 1 1 , c. xvi. p. 216. — Assises de Jenis. t. II, c. 11.
- Coiilinuat. de Giiill. de Tyr, 1. XXXIII, p. ioo, ioi. (Voir Les Seigneurs de Bn-
c. LU, LUI, Lv, p. 4-22, /i-2.3, AsC, h-2'].— ruth , p. 233.)
Marin. Sniiut. i. III , part. 11. cap. xm, ' Sanut. I. III. part. 12. c. v.
03.
iOO
LES KAMILLKS DOUTRE-MER.
xiilc II' (Iroil lie i'(im|ii/'l(' ; il a\ai( ri'iiris i-i'llc ville en i:i/io,,siir les impé-
riaux '. e( il refusa tie la reiiiellie à l'iaoïil Je Soissons, alors baile du royaume
(le Jérusalem, au nom de sa Icnuiic Alix, reine douairière de Chypre. Il fut,
vers ce tcm|)s, préposé avec Nicolas Anteaume, à la garde du cliàleau d'Acre'-,
lui \'?Jih, il «'lait connétable d'Acre, lorsrpi'il écliappa à la di'faile des chré-
liens par les Kaiisiiiicns, et se réfugia à Ascalon^. Quel que lui son droit au
litre de seigneur de Tvr, on le voit, avec cette «pialification, convoqué à une
assemblée dans la ville d'Acre", par Jean d'ibelin, seigneur d'Arsur (i25o).
Kn laBy, 10 aoùt^, il est témoin, comme seigneur de Sur ou de Tyr, d'un
acte du même Ibelin. En i 2 G/i , il fut assiégé dans Tyr par les Vénitiens ''', qui
fureiil repoussés.]
Tant y a (juil se trouve qualifié prince ou seigneur de Tyr en cjuel-
(|ues litres de Tan 1268', et dans l'Histoire du sire de Joinville. iVous
ne lisons pas précisément le temps au quel il passa en la terre sainte,
mais seulement qu'il y estoit dès l'an 12/16; en la quelle année^ il se
liouva à la bataille oij Gautier, comte de Brienne et de Japlie, fut fait
])risonnier, s'eslant à peine sauvé de cette déroute, le bruit niesme
ayant esté qu'il y estoit mort. Il se trouva encore au voyage-' que le
l'oy saint Louys lit en Egypte l'an 1 a/i8, et y fut fait ])risonniei' comme
luy par les Sarrazins; et après avoir recouvré la liberté il suivit le roy
dans la terre sainte, où il estoit seigneur de Tvr, non toutefois sans
contestation de la ])art des Vénitiens, (pii luy firent la guei're; la
' Coiitiiniat. lie Giiill. Je Tyr, i. XXXllI,
c. LU. LUI. Ole. p. Aaa,/ia3, etc.
" Assis. (kJéiiis. t. II. p. /loi.
' Math. Paris, nnii. 12/ii, |i. /ia8. —
(m(I. iliphm. t. I, 11° '1'). p. Sao.
' Assises de Ji'nis. t. Il, c. xiii, p. oJii).
— Lalibe. Alliance clironologiijiie . t. t,
p. SCa.
' (mL tlipliDiini. 1. I. 11° i3a.p. iSy.
i() 1. 5 a 8.
^ Coiilinnal. de (Juill. de Tyr, I. WXIV,
c. lY, p. hlq. — Marin. Sanul. 1. III . |). 12 ,
e. M, p. aa 1 .— De Mns-l.atrie, 1. Il . [I. 7/1 .
et note 1 .
' Calel , en XHisi. de Larigned. p. 706. —
Gatland, Du Franc - Alleu , p. 160. (Voir
Les Seigneurs de Toron.) Joinville, p. loG
de la nouvelle édilion. — Du Gange, el
observât, p. 96.
* Malli. Paris, ann. lai/i, p. iaS. —
Madi. Paris, ann. lai/i, p. iai.
' Joinville, édit. Ménard.p. 129, lia.
iG3, 228; t'dil. Du Gange, p. 61, 67, 76.
77, io(j.
LES PRINCES ET SEIGNEURS DE TVR. 501
([uelle dura jiis(|iics eu r<m i''-77'. 'lue les clievalicis du Tcimilc
nioyeunèreiil lui traité de paix eiitic eux et Pliilippes.
[Pliilippe était mort, ainsi qu'on l'ii \u-, dans les derniers mois de l'an-
née 1 aGf). Le traité fut conclu avec le sei|;nenr de Tyr, qui était alors Jean de
Mon I fort.]
Par ce traité, les Vénitiens recouvrèrent la seigneurie de la troisième
partie de la ville de Tyr qui leur avoit esté enlevée [par Philippe].
Philippes [on plutôt Jean de Montlort, son successeur] ne laissa pas
toutefois de conserver le titre de seigneur de Tyr, à cause des auli'es
parties de la seigneurie qu'il posséda probablement.
Jean de Montfout, seigneur de Toron, en conserva le litre jnsrpies
à sa niort\ ari'ivée sans enfans l'an is83. Il avoit espousé Marguerite,
sœur de Hugues III, roy de Cypre. Enfin la ville de Tyr vint en la puis-
sance des Sarrazins le mesme jour ([ue celle d'Acre ', le 19 de may,
l'an- 1 9.91, ayant esté abandonnée des clirestiens. Aucuns attribuent la
perte de cette place à la pluralité des seigneurs aux(piels elle obéissoit
et à la diversité des nations qui l'habitoient.
La Maison de Monttbrt, en France, est très illustre pour avoir pro-
duit de grands hommes qui se sont signalez dans les guei'res de nos
roys, et j)articulièi'ement en celles contre les Albigeois et les Sarrazins.
Elle a étendu ses branches dans l'Angleterre, dans l'Italie et dans la
terre sainte, où elles n'ont pas moins acrpn's de réputation et dhon-
neiii' que la principale souche en France.
' Sanut. t. lit, part. 19 , c. \vi. — Con- — Lignage (rontre-mer, c. xn, xxiv. — De
liniiat. (le (iuill. de Tyr, 1. XXXIV, c. xxxni , Mas-Latrie . llisloire de Cài/iji-c , t. 11 , p. 78 ,
p. ^78. et note 3.
" Voir Les Seigneurs de Toron, p. fi^'i. " Sanut. 1. III , part. u.c. xxn. — Magn.
^ Sauut. 1. m, part. 12, c. xn et xix. Cliroii. helg.
AUTRES FAMILLES
in B 1 T l, E E S
Al X ROYAUMES DE HIÉRUSALEM ET DE CYPHE.
LA FAMILLE D'A LE M AN.
La laiiiilli; crAleinaii ou dAlaïuaii est I une des plus illustres de la
Proven-ce, doù elle a passé en la lerre sainte, dans le royaume de
(j\pre cl dans celuy de ^aples. Animiralo et Philibert Campanile' oui
doinH' la oénéalo;{ie de la braiiehe qui s'étalilil au royaume de Xaples.
111 ne nous csl pus possible d'/'lablir, niènn' d'une inanii'^i'e (•iinieclui';d< .
la iiliatioii do tous les ineiubres de cotte fniuillo ipu sont nommés dans Tlus-
toire ou dans les actes dos soigneurs d'outro-mor, ni do reconnaître, parmi tant
de personnages du même nom, quels furent les véritables cliels do la lamilie
dAlonian.
h' premier ipu se présente avec ce surnom est Wicker'-^, chevalier distingni'
par sa bravoure et ses exploits. Il accompagna Godefroi do Bouillon au premier
siège d'Arsur, et mourut l'année suivante, peu après la reddition de refte ville
aux chrétiens.
\près lui, pendant un sli"'cle nous ne \oyons plus aucun soigneur de ce
nom. I
' Scipione Aminirato, |)art. i, p. <■]?>, ' Albertus Aquensi*. I. \ll '. i. i.w
lyC. — Campanile, p ai G. p. sf)H . Pu 'i.
50/1 LKs F\Mii.i,i:s doutiif;-mer.
CiAitMich \i,i;m\n csjMUis;i P;nii'', lillc de lliinjuos, II'' du iioin [siii-
wnmwii' Ir I)iiilcii.t\, si'ijjnciii- (lo (îil)li't , cl aiiisv il V(''(iii xci'slau i i8û:
au (|U('] (('ni|)s, (iuv, sci;;ii('ur de (iililct, liric de celle dauic vivoit.
I Nous av<iiis vil- (|ii(' (iiii. Ills (le lliieiics le IJoileiix. l'Iail encore niiiieiir
en 1197. l'ar 1 oiiséfjueiit, sa sieiir, si elle élail à jieu près du niôiiie âge, a
pu u'èlre iiiarn'i! (|ue dans les premières années du xiii' siècle. Ainsi Gar-
iiirr AleiiKui ('•lait tout à fait conlein])orain du personnafjc qui suil.]
lîiuuui.i: I nom alh'n'- jioiii' lliuuii ou Hehri] Aleman souscrit un litre
(le Juliaue, dame de (a^aiée de lan 1307 [lévrier], au cartulaire de
Vlanosque^ [el un secoiul de la mi^iie damo. à la nu^'ine i'[)0(|ue].
(lARNiER Aleman cl .IeaiV Alema\, scigiicurs de S\ ria [c est-à-dire
Gauïieu Aliîman, avec sou frère Heime, el Jean Aleman, seigneur de Cé-
sarée jiar sa femme Marguerite],
Se lron\èrenl à rassemblée des barons de Hiérnsaleiu ([ui fui tenue
à Acre jiar le seigneur d'Arsiif, lan 1250". Je crois (jue ce Gai'nier
est celuy (|ui est surnommé le Jchuc'-', et (|ui espousa Agnès de Fran-
cien ou de Tenremonde *"', de la (|uelle il eut les enlans (|iii Miivent :
//»//« .v«(/-i(, 1. \ Il . |i. Go. — Lign.d'ou- ' On voit (|iie ce (iariiier le Jeune est
tre-mer, c. xix, p. S.jO, /i/i 3, édition LaljLe. (lilT(?rent de GarnierAlemnn, mari de l'avie,
" Voir Les Seigneurs de Gihlel, p. AyS. puisque le vrai nom de celui-ci est dautier.
' Cod. dlplovKil.t. I, n° 90 , p. gS , 5i6 , Mais nous verrons plus bas un vc'ritable Gar-
el n° 10, p. 989. nier le Jeune.
" Assises de Iliénis. 1^. ^ùi , Mil. Lahhe; ° Lignage d'oulre-mer, c. xix bis. F>.
1. 11. c. .\ni, p. aie, (îdit. Beugnot. (Voir Les Scignetirs d'Adelou.)
LA FAMILLE D\\LEMAN.
505
GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE D'ALEMAN.]
[AIME IVALEMAN',
c'pouse Agnès de Fianelcu.]
[Gabmeh Aleman,
suriioiiiiinî le Jenve ,
rpousc Ajnijs il'.' TenreEiionde,]
GiLES ALEMiS-,
espouse Alix,
nièce de Pierre d'Avaloii
le Jeune.
I
AïMii Alemas ,
s'iiabitua en l'isie de Corfou ,
el espousa Isabeau,
fille de Raymond Faisan.
IsABEf,I.K AlEMAN ,
- espouse IMiilippe de Cossié,
de la maisoji de Cayplias,
chaniltelinn du rovaunie delliérusalem^
SES Ali
Agsès Alemin MiciE Alema:ï, IsAutu Alf,iia\.
[ou A>ESDIE*1-
[GARMER ALEMAN,
épouse Pavie ^. ]
jBiN Albman^,
qui est peut-esirc celui qui est qualilié seigneur de Syria",
fut conjoint avec Marguerite, dame de Césarée.
II L'eu ES ,
mort cil' la chule d'un cheval.
NlCOHÇ ALEMi\ ,
<^^])0us(' Isabelle , dame de Barul ,
de laquelle il n'eut point d'enfans.
Thomas Âlema'i .
espouse Agnès.
lille de Raoul de la Blanchegarde
et décède sans enfans.
JEAN ALEMAN*.
espouse Isabeau df Piquigny,
fille de Guillaume de Piquigny et de Marie des Beaux.
Jaqies Alemas.
PniLippES Alemax
I
femme de Macé Valiêre.
GiLEs Aleman^, père (l'Agnès, qui espousa Gautier de Barul ou, de
' Lignages d'nutre-mer, c. \xxi, édition
Beugnot.
^ Lignages d'oiilre-mer. c. xxiii. édition
Labbe; c. xxw, édit. Beugnot.
' Lignages d'outre -mer. c. \\\ lus, xxii,
ëdit. Beugnot.
' Lign. d'outre-mer, c. xxxi , édit. Beugn.
' Lign. d'outre-mer, c. xvi , édit. Beugn.
' Lignages d'outre -trier, 1. XIX, c. is,
édit. Beugnot.
' Ce mot Syria n'est qu'une aite'ration de
celui de Césarée, dans la version italienne.
Ainsi il n'y a aucun doute sur lidentité
du personnage. (Comparez Labbe. t. I.
p. 56a , et Beugnot , Assises de Jcrus. t. 11 .
p.'o./iG.)
' Lignages d'outre-mer. édit. Labb. c. xx;
édit. Beugnot, c. xxxn.
' Lignages d'outre-mer, I. XXI. c. wu.
édit. Beugnot.
6/i
566 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
la Blaiiclic(;arde [paraît èli'C le aième (jue le lils de Garnier Aiemaii,
(lll le .Iriiiir^.
Hugues Alem.vs enl' une fille mariée à Jean, fils d(; Henry, seigneur
de GibleL
[Les trois éditions du Li;;nai;(! rappelluiil IIugue Salaman; ce qui pourrait
n'être qu'une mauvaise dis[)osilion de lettres, pour Hugdes Alaman.
Après avoir présenté le résultat des recherches de Du Canjje, en l'accouipa-
puant (le quelques observations , nous essayerons de relier ensemble certaines
portions des diverses généalojjies dont il nous a tracé le tableau.
Un nouveau chapitre du Lignage- nous apprend que Garmer i.'Aleman, dit
leJpime, mari d'Agnès de Tenremonde, était lils d'AiMÉ l'Alejian et d'Agnès
de Francien. Nous avons vu, dans la nouvelle édition des Assises de Jérusa-
lem'', que Gaitiei! Aleman assistait, avec son frère Heimé, à l'assemblée d'Acre
(le 1 iibu.
Plusieurs diplômes de Frédéric 1!, datés d'Acre, avril 1229*, sont souscrits
par Garmep. l"Ai.ema>' et par Avmon, son neveu. Eniîn un nouveau chapitre du
Lignage^ allirnie positivement que Garaiei; (selon une variante, Gautier)
i.'Aleman. qui épousa Pavie, était père de Jea\ l'Alejian qui fut seigneur de Cé-
sarée par son mariage avec Marguerite.
D'a])rès ces données, en admettant l'identité fort vraisemblable d'Aimé, père
(le Garnier le,l(iune, d'Heimé, frère de Gautier, et d'Aymon, neveu de Gar-
nier l'Ancien, on voit le lien (pii unit les deux branches principales.
GARNn:n i,"\ncien, épouv de Pavie, était le frère du père, encore inconnu,
d'AiMK et (le Gaitieh. 11 était l'oncle de ces deux chevaliers, et grand oncle
par conséquent de Garnier le Jeune. Les dates ne s'y opposent pas : Gautier,
\imé, son. frère, et Jean Alenian, seigneur de Gé.sarée, leur cousin germain,
• iiit pu s(> trouver ensemble à l'assemblée de i25o.
Aimé peut être encore le même que Aimes li Alemans, possesseur d ini lief à
Acre*"', qui fui ('nvo\é par Frédéric 11 au roi de Ghyprc, en 1200, pour
' Liffiidge-'i d'oulrc-iiicr. l'jiUl. Lab. c. \]\ , ' llisl. diploinal. Frcdcrici II , Ihiillaril-
j>. •)<)(), ttk'.): vtYd. CoLignot, c. xx\. Bréliolles, t. lit, p. 121, la.j, i->5 etc.
^ Ligiwgef! d'oii!rc-iiicr, c. \\\i. C'ditinii * Ligii. d'oiilre-incrj c. \\\, (idit. Reugii.
iîeiijjiiol. " Gonliimal. de Gaill. de Tyr, 1. XXXlll ,
' Assises de .li'nis. t. \] , c. \iii, p. -jùG. c. \x, p. 38(1, et note/; et c. xxi, p. 087.
LA FAMILLE D'ALEMAN. • 507
réclamer la garde ilii royaume, de préfi'rence à Jean d'Ibclin, s('i;;iieur de
Baruth.
Oiianl à Garmer l'Aleman, l'Ancien, le mari de Pavie, il paraît ([iie c'est le
Garmeu (|ui joua un rôle assez actif dans les aflaires du royauuK; de Jérusa-
lem. Il fut laissé avec Philippe d'ibelin à la garde d'Acre', pendant le cou-
ronnement de Jean de Brienne à Tyr, en laio. 11 souscrivit un acte de ce
prince- du i" juillet 1211, et un autre d'Adémar de Césarée \ du 18 oc-
tobre i2i3. En 1217, il fut envoyé par Boémond IV d'Antioclie'' et André.
roi de Hongrie, au roi Hugues I" de Chyjire, pour l'inviter à se joindre à la
croisade. L'année suivante, lieuten^?nt du roi dans Acre^ il envoya des secours
à la ville de Gésarée contre Coradin. En 122;), il résidait encore à Acre,
comme lieutenant de Frédéric IF', et, la même année ^ il alla (l(''fendi-e les
chrétiens de Jérusalem maltraités j)ar les Sarrasins, et chassa ces derniers de
la ville. Quoique attaché au i)arli de l'empereur, il fit, en 1 20 1 . ])révenirJean
d'ILelin*^, seigneur de Baruth, des mauvaises dispositions di' Hichard Filan-
gieri à son égard. Cette même année il sigiui comme t(''inoi!i un acte de Ba-
lian, sire de Sajette' (q8 septembre), et deux de Boémond IV d'Antioche '"
{27 octobre). Après cette époque on ne le voit plus paraître. C'est ])robable-
ment alors qu'il entra dans l'ordre des frères du Temple ".
Garnier l'Ancien eut deux iils et une fille :
Jean l'Aleman '-, seigneur deCésarée par son mariage avec Marguerite, l'hé-
ritière de cette seigneurie, et dont la postérité est décrite par Du Gang(^ d'après
l'ancien texte du Lignage ^^, au chapitre des seigneurs de Césarée;
Hue ou Hdgues, qui épousa la dame d'yVdelon '', vraisemblablejnent Isabelle,
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXI,
c. I et H, ]). 3ia, et noie e.
■ (Aiviuhir'mm S. Scpiik. n° ii5, p. 26;).
' Cod. diphmiil. t. I, n° 11, p. 290.
» Continuai, de Guill. de Tyr. 1. XXXI.
c. X, p. .322 , et note li.
'- Continuai, de Guill. de Tyr, 1. XXXII,
c. V. p. 334.
" Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXIII,
c. IX , j). 075. — Assises dcJi'nts. t. II. p. Sgg.
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXlïl ,
c. x\Mi , MX, p. 38i , 386.
' Continuât, de Guill. do Tyr. I. XXXIll.
c. XXV, p. 390.
" Cod. diplomat. t. I, n" 21 4. p. aSS.
'" Cod. diplomat. n" ii3, ii4, p. 121,
122.
" Assises de Jèrus. l. II, p. 399.
'" Lifiiw'gcs d'outre-mev, c. xvi, édition
Bcugnol.
' ' Lignages d'outre-iiier, ('dit. Labbe . c. 1 \ :
édit. Beugnot, c. xix.
'* Lignages d'oulrc-mer fC.wi . xxxi,édil.
Beugnol. — Voir Les Scignenrs d'Adelon.
6!i.
508 LES FAMIM.ES D'OUTRE-MER.
l'iiioïc \iv.iiil(' ;iii iiiomoiil (lù ('(rivnit Ii' rôdaclciir <\r ciTlaiiis cliapitres du
Lignage, cl i|iii ('lail iikuI a\;uil rllc. sans laisser d'héritier;
Helvis, ('nouse de Baiidoiiiii de Ijimjjui'vaiis, (|iii alla outre mer, c'est-à-dire
dans les pays d'Occident.
Les nouveaux chapitres du Lignage n'ajoutent rien aux détails de la posté-
rité de Gaiîmei! l'Aleman le Jeune, telle que l'a donnée Du Gange d'après l'ancien
texte, au ( liapilr(^ des seigneurs d'Adelon '.
Les deux premières parties de la généalogie des Aleman peuvent donc ainsi
se rejoindre avei' assez de vraisendilance. (Juant à la troisième, nous ne
voyons pas à (piél rameau se rattache Jean, mari d'Isabelle de Pic(piign\,
non plus (pic Hcgues Aleman, qui termine l'article de Du Gange. Ge person-
nage, si loulelois il est de la iamille des Aleman, ne peut être celui qui
iq)Ousa la dame d'Adelon, puiscpie ce dernier mourut avant sa fennne sans
laisser d'hérilier.
On voit encur(i plusieurs autres personnages du nom d'AiEMAiv figurer dans
l'histoire d'outre-mer. Nous allons les énumérer rapidement, sans nous
arrêter sur les autres Ale.ma.x (pie mentionnent les historiens des afl'aires d'Oc-
cident '-.
Guillaume Alaman était un seigneur résidant en Thessalie en lai"!'.
Amauri Saleman, homme liji-e du prince Boémond V d'Antiochc, est nonniié
comme garant d'un acte d'Alhert, patriarche d'Antioche, du i8 novembre
12/it*. On poiH'rait admettre ipie son nom de i'amdle a subi une altération.
couiUK? celui de Ilugue Saleman doiil nous avons parlé plus haut.
Iîaoul Aleman ou l'Allema.M), chevalier, honmie lige du royaume, assiste à
l'assendjlée d'Acre en i25o'\ Il est nommé Jeax dans la traduction italienne
des Assises. En laS/i, il souscrit un acte de Julien", seigneur de Sajette.
Amis l'Alkmax sousci'il, le .'1 mars ia()5, comme membre de la haute cour
' Lignages d'oitlir-mcr, édition Laiiljc. ilAiiglelerri', l'oiiservation d'un traité eoii-
r. xxru. édilidii IU'iijthoI. c. x\\\. du entre ce prince et le roi d(; France, en
■ Tels soiil le .Iean Amnx qm- Idn vnil laay. ( llislor. de France, 1. XVIII, p. San,
recevoir une pave connnc ai-Lah'Irier de note. )
l'hôtel, an service de Louis IX (Tuhulir ■' Du Gange, Hist.tlc (J/pie , ]>. ,)çi.
reraUv, i.'>it\-\-aiTm. Ilisl. de Franir ,L\\\ . ' (Md.dijihmal. t. I. n° 118. p. io3.
p. iSOa,, a-, oO'i . a; oiyi . h), cl |in di'iix '' Assises de Jérnsal A. H. c. xin. p.a'il);
(jautU'R et HuGur-s ALAJiAx,(jui jiiical puui- l'dil. Ijalil). 1. 1. p. 56-2.
liicjiard. conilc de l'iiiiiei's, trcrc du nii ' (!nd. dijilunifil. t. I , n° lai, p. l'i'i.
LA FAMILLE DALEMAN. • -V)!)
(lu lovaunie de Jénusalrin ', un acte de Raoul de Barulli. .seii;iHiii- de la UliU]-
clieprde. Serait-ce encore le même (jue Aimé ou Aymoii, IVère (\r (iaiilici.
(|ui avait assisté à rassemblée de i qôo?
PiKiuiE l'Alemaiv, al)l)é de In maison de iJeanniont. ordre de C.îlcauv. deviiiil
Tripoli, est nommé - commi; (;arant de rexacliludi' de la relalion lailc le iS IV'-
vrier 198:!, conlri' (iui de Giltlel.
Hkme Akama>, vicomie de Nicosie, est nommé comme témoin d'un traité '
enire le roi Hu!;ues I\ ri la ré|iul>li(|ue de (lènes. 1 (1 lévrier 1 •'•!<). |
' Cod.diplomui. Il l'./i. |.. 18:!. ' !)'■ Mns-i.nlri.;. Ilisi. :li- Chijpiv . I. II.
' De Miis-l;;ilrii'. ///.s7. ,1c Cluiprr . I.lll. p. ifi.S.
LES FAMILLES D'OUTRE-MEIi.
L\ FVMILLE SURNOMMEE D'AI^TIOCIIE
EN L\ TERRE SAINTE.
Hasse i)k (jAiiiiE, jjeiitillioiiuiic du romté <!c Flandres, vint on la terre
sainte, an r(''cil de l'auteur du Lignage doutre-mer ', avee Guy de
Lusignan. rov di; Hiérusalein. du ([uel on disoit. qu'il estoit parent. .le
crois (|ue c'est celui que Pieriv d'Oudegherst- dit avoir suivi Philippes
d" \lsacc, comte de Flandres, eu son voyagedola terre sainte, l'an 1177,
l'I (jui souscrit (|U(dques litres de ce comte avec la noblesse de Flandres,
l'ii l'ail I i(i()\ Il s'Iiabiiua ontre mer, et y espousa une dame native
d' Aiilioclic. d'où sa ])ost(''rit('' prit le surnom d' Vntuiciii: .
' UjpmgOi (Foiitre-mcr, e. \\i\. \l,i. ' Hi>il. ilc liclhuiie . I. II. p. l'iy.
" ( Judentieiwl . ^/(fO)i. de FInnd. i'. lxwii.
LA FAMILLE SURNOMMEE D'ANTIOrjl K
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-ï ^ ˰=^ fS
5 ■*• -3 ^
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c-r 'ii "
512 LES FAMILLKS DOUTRE-MER.
I JNdiiN ,i|iiiiliTiiiis peu (II' cliosr au lahlcati dr |)ii (iauge.
(n \nil lin |irriii[i'r ,\i:\y h'Antiociir souscrin; un acte di.' Boéiiioiid III.
jirincc (rAulioclic', en i iS.S. l']lai(-(e un frère aîné (l'Adam?
Adam, (ils de Hasse, souM-ril, le t" novembre i i <)7 -, un ado d'Aiineri. roi
de Clnpie.
.1i:a\ irANiiociiiî, son lils, soiiseril un acte de Henri 1". roi deC-hypre-'
( 1 o juin 1 2.")'j ), el . comme man'clial de (lliypre. un second arli^ de ce nn^ne
roi '. en i -j/iy.
GuTiEi! ii'AM'iociiE,(liand)i'rlain du royaume de (iliypre. vraisemblabienieni
le l'ière (le Balian, et lils connue lui de Jean el d'Eschive, souscrit, en jaii-
\ier 1 2SG'', un acte du roi Henri II de Cliyj)re.
La gi'ni'alojjie de celte famille s'arrête, dans le Lignajje, apivs Jean I)'A>-
TiociiE, lils (le Balian, el tous les individus de la même génération.
Nous n'avons jiu trouver d'après ([uelle autorité Du Gange l'a continuée de
irois degrés, el a fait descendre en ligne droite de père en lils, Hugues, Tho-
mas et Pierri', du dernier Jean d'Antioche.
II a été' parlé' longuement de Hiigces d'Amiociie dans l'article des princes de
ce nom ''.
Thomas scelle un acte de la haute cour du royaume de Chypre'' ( 5 mai 1 3 4(i ) ;
nommé chevalier en 1 366 , par le roi Pierre !"**, il fut, en ipialité d'homme lige
de la cour de (lliypre, un des seize seigneurs désignés-' (i36f). 16 novembre)
pour la révision des Assises. ■
PiERHE fut , en octobre i'iS-2. un des douze conseillers du royaume'", en l'ab-
sence de Jacipies 1".]
' Cod. dijiloiiiiit. (. 1. 11° 5, ]). 28/1. ' Assises drJcnis. t. 11, p. 089, for. •?.().
- De M,is-L;ilri('. I. 111, p. (ioy. ' Lor(!(lano. 1. Vil. p. .J72; tiad. franc.
" De Mas-Lalii(^ I. II, p. 5lj. 1. 1, p. -'i<>9.
" Abn'gé (le rtilliancc chroiiohig. l. 11, ' Assises de JéiiisA. \. y. ù.
65G. <îdit. Labbe. '" De Mas-Laliie, t. II, p. Sqi. — Lo-
" De Mas-Lali-ie, t. III, p. G70. redaiin, I. 1\, p. 5ii; liail. IVanç. t. II,
" Voir Les Princes d'Anliochc, [). yo;). p. io5.
LA FAMILLE DE BABIN. • 513
LA FAMILLE DE BABIN.
I Avant le premier membre de cette famille présenté par Du Cange, on voit
un personnage du nom de Babin, sans prénom connu, mentionné comme étant
le seigneur et le suzerain d'un nommé Jean Patrice, auquel il permet, sous le
roi Foulques, un échange de certains casaux avec le Saint-Sépulcre'; échange
qui est confirmé par la reine Melissende en i i 5 i . Ce même Babin est ensuite
témoin d'un acte de celte reine- en 1 1 Sa ; d'un acte du roi Baudouin III ^, du
ay juin 1 155; et d'une donation faite au\ Hospitaliers* par Eustache, Adam
le Noir et autres, en i i63.]
Anseau [ou Anselme] Babin vivoit vers l'an 1200 ^ Jldevoit, à cause
de ses fiefs situez dans la seigneurie de la ville de Hiérusaiem, cintj
chevaliers.
[11 avait été témoin, en 1 178, d'un acte de (lonstance '^', comtesse de Saint-
Gilles, femme de Raimond V, de Toulouse; et, en 1 1 76 , d'un acte de Renaud ',
abbé du mont Sion.
La date ajjproximative de 1200, donnée par Du Cange, est fournie par le
document intitulé t-Le service que la sainte cité de Jérusalem doit'*." où fi-
gurent un certain nombre de personnages tous à peu près de cette époque.]
Raymond [ou Boiïmond] Babin vivoit au niesme temps'', et avoit ses
tei-res en l'étendue de ia seigneurie de Mapies, à raison des quelles il
' Ciirlul. S. Scpiik. n" /ig, 5i, 5o, 120, ' Cod. diploiiiat. t. I, n' 5-?, , p. 53.
p. 90, 90, 2-îi. ' Cari. S. Sepiilc. n' 170, ]). Sog.
^ Cartul. S. Sepiilc. n° /i8, p. 89. ' Abrogé royal de l'alliance cliroii. édit.
^ Cartul. S. Sepiilc. 11° 5-2 , p. 97. Laljbe, 1. 1 , c. xlvi, p. 55i , 555 ; Assises de
* Cod. diplomat. t. I, n° iGi , p. 9,07. Jè-us. ëdit. Beugnot. t. I, c. cclxi, p. àûS.
' Assises de Jcnis. p. 554. t. I, p. iaS. ' Assises de Jériis.\).b5G ^Beiigaol, It^à.
65
iVl'i LKS FAMILLES D'OUTRE-MEl'..
l'sloiL ohlii;/' de scivii' dans les jjiierics avec lui ciie\aIioi'. Il fui père
(le Jean Baliin ' et de Maijjuei'ile, iiiaiiée avec Gautier, seigneur de
Bessan.
Jean Babin es])onsa Isal)eaii, lille de TJioinas [le Lignage'- dit Phi-
lippe] de Maiigasteau, et en eut une lillc, qui fut mariée à Aniaury de
Giblet [peut-être le seigneur de Piles^], qui en eut Tlionias de Giblet
et Marguerite, l'eniuie de Reinond d'Anlioclie '.
Jean Babin, II" du nom, fut conjoint avec Pliilip[)es de Bessan •', sœur
de I Gautier de Bessan, et par conséquent helle-sœur de] i\lar;;uerite,
de la quelle je viens de parler; du quel mariage vint
Baymond Babin, W du nom.
|Jean Babin fut, en l'année i3io, député, avec Anseau de Brie, par la
reine mère auprès d'Isabelle d'Arménie'", veuve du prince Amauri, pour la
presser de (piitter Chypre au plus tôt, puisque le retour de cette [irincesse en
Arménie était une des conditions de la délivrance du roi Henri IL]
Il se trouve [)résent avec les barons du royaume de Gliyj)re au
traité de mariage conclu en la ville de î^icossie^ entre Fernand de
Majorque, prince de la Morée, et Isabelle d'Ibelin, lan i3i5.
Baymond Babin II estoit bouteiller de Gjpre en Lan i368^ Il fut
père de
Jean Babin, III du nom'', (|ui esloil à la coiH' du roy de Gypre.
lan i3y3 | ou i 07/1 j.
' Lignages d'oiUrc-mer, Labb. c. w ; Beu- ' Ijoredmio . 1. \ . [j. ado ; (rad. franc. 1. I ,
gnot, c. \xvn. ■ ji. fif)i.
' Lignages d'outrc-mcv, c. xxiv, xxxvi; et ' lîucboii , lUst. de Chjiire , sous les cni-
C. XXIX, XLi. pcvcars français , t. II. p. 07 'l.
' \o\v Les Seigneurs de Piles , de la Maison ^ Assises de llicrus. p. hi>h; t. I. p. G.
de Giblet. rAlii. Beugnot.
■' VoirLrt Maison d'AnUoche. ' Loredano, I. VllI, p. 563; trad. franc.
'^ Lignages d'oulrc-mer, c. xv, \xvii. I. 11. p. 5a.
LA FAMILLE DE BABIN. • 515
[On a pu remarquer une certaine confusion et des lacunes dans la suite
de ces seigneurs. Ainsi, selon Du Gange, Jean Babin I" est frère de Marjjuerile.
nui épousa Gautier de Bessan, vivant en l'année i3oo; comment peut-il ('irc
le fils de Uaimond Babin, qui vivait en 1200? Il doit se trouver entre i'u\
plusieurs intermédiaires.
Et d'abord nous voyons un Jean Babin qui souscrit un acte de la reine
Alix 1 (octobre 1 2 2 0 ). Le même , lors de l'affaire de Gasal-Imbert- (3 mai 1 2 3 2 j ,
fit conduire à Acre le jeune roi Henri, et resta à la bataille, où d fut blessé
dangereusement au visage. Alix\ qui épousa Baudouin du Morf, était proba-
blement sa fdle. Ge Jean Babin n'est certainement pas celui di>nt le benu-iVèrr
vivait en 1 3oo.
Précisément à cette dernière époque existait un autre Jean Babui, <elui
que Du Gange appelle Jean Babin II. mari de Pbilippes ou Pbilippine de
Bessan, sœur de ce même Gautier de Bessan qui avait épousé Marguerite, lillo
de Raimond Babin. Quel lien de parenté unissait ces deux Jean Babin? Le
premier, (pie ron voit agir en i232, a pu être le fds de Raimond Babin I"
(mais rien ne le prouve) et le mari d'Isabelle de Maugasteau, dont le frère
Tbomas était vivant vers le milieu du siècle. Mais il ne peut être le frère de
Marguerite, épouse de Gautier de Bessan.
Raimond Babin, père de Marguerite, nécessairement distinct du premier Rai-
mond Babin, paraît être intermédiaire entre les deux Jean Babin. Etait-il le lils
du premier, le père du second? Nous n'en savons rien. Par la concordance des
temps, Jean Babin II peut être le frère de Marguerite, comme l'a supposé Du
Gange, quoique le Lignage ne le dise pas. Seulement il faut appli(pier à Jean
Babin II ce que Du Gange avait dit sur ce point de Jean Babin I".
A partir d'ici il n'y a plus de ditRculté. Jean Babin II, mari de Pbilippes
de Bessan, est celui ([ui signa comme témoin, en mai i3o6'', un acte de
Henri II, roi de Ghypre; que nous avons vu en i3io, agir pour le retour de
ce roi , qui assista en 1 3 1 5 au traité de mariage entre Fernand de Majorque
et Isabelle d'ibelin, et qui souscrivit, le 4 septembre 1828 '', un acte du roi
Hugues IV, comme maréclial du royaume do Jérusalem.
' De Mas-Latrie, Illift.ih' Chijpre , t. III, ' Lignages d'oulrc-mcr. LalAe, c.xwiii;
p. (3 1/1. lieugnot, c. xl.
= Continuât, de Giiill. de Tyr, 1. XXXIll, " De Mas-Latrie, t. II, p. 10-3.
c. xx\i. 11. ?)()7. ' fe Mas-Latrie, p. ii3. ii4-
65.
516 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Son llls, lÎAiMONn Babln 111, (juil iivait eu de Pliilippes do Bcssan, fut pré-
sent au traité de Huijiios IV avec Gênes', du 21 février i338. Le méme(?),
bouleiller de Chypre-, fut, en iSfit), un des seize seigneurs nommés pour la
révision des assises du royaume.
Il était, en iSy/j, le favori du prince de Galilée, et l'on voit, par le récit
d'un historien (|ui écrit à celle époque ', (pi'il avait alors un lils nommé Jean.
On peut croire (jue c'est ce lils, Jean Babin III, qui fut envoyé à Gènes par le
roi Jacipies I"', en t383 ,pour y diriger l'éducation desonfils Janus,qui, cham-
bricr du royaume d'Arménie, fut témoin d'un acte du roi Jaccpies I''( 16 août
i3f)5 •'), comme membre de la haute cour du royaume de Chypre; le même,
enlin (pu, amiral du royaume, signa un acte du roi Janus° (9 octobre ] /iio).
On voit, après lui, Amauiii ou Camerin Bakin ". qui fut tué à la bataille de
Chierokitia, où le roi Janus fut fait prisonnier, le 7 juillet 1/126.
Telle pourrait être, quoique en partie conjecturale, la suite des seigneurs
du nom de Babin :
Babin, sans pri'noni, vers ii/io-ii63;
Anseau Babin, ann. ii'yS-iaoo?;
Raijiod Babin I", 1200?
Jean Babin V', fils ? 1 2 2 o- 1 2 3 2- 1 2 5 0 ;
Raimond Badin II, lils? père de Marguerite, qui vivait en i3oo, et peut-être
aussi de
Jean Babin II, i3o6-i328;
Raimond-Babin III, fils, 1338-137/4;
Jean Babin III, lils, 137/1-1/110;
Amauhi Babin, 1/126.
On trouve encore un Gui Babin qui scelle un acte de la haute cour du
royaume de Jérusalem^ (5 mai i3A6), et Hugdes Babin, baron de Chypre,
qui souscrit un acte du 16 août l395^ du roi Jacques I", et un autre du roi
Janus'", à la date du 7 juillet 1 /io3 ; ce sont vraisemblement deux membres de
la même famille. J
' De Mas-Latrio, t. II, p. 179. '■ De Mas-Latne, t. II, p. if)5.
' Assises de Jénis. t. I, p. 6. ' De Mas-Latrie, 1. Il, p. ôSg, note 1.
■' Loredan. loc. cit. ' Assises île Jérusalem , t. H , p. 889 , for-
' Loredan. I, IX, p. 517; trad. franc. mule 2().
t- IL P- 1 n- ' Do Mas-Latrie, t. il, p. ''40,9.
'^ De Mas-Latrie, t. Il, p. iaS. '» De Ma.s-Latrie. t. II, p. lié-j.
LA FAMILLE DE BARLAIS. 517
LA FAMILLE DE BARLAIS.
[Renaud Barlais, riclie personnage fie Chypre ', fut cliargc en 1197. par le
roi de Chypre Aimcri, de di'fendre JalTa, que le comte Hciiil de Champagne
lui avait rendu. Il était capitaine de quarante chevaliers formant la garnison de
cette ville-; mais il se conduisit mollement, et la place l'ut prise par le soudan^.J
Camerin [ou AiMERï] Barlais, OU, comnie il est nommé par le clieva-
lier Loredan*, Barlas, lut estably [en 1 ;i2'j] par Alix, reyne de Cypre,
bail régent du royaume de Cypre, [à la place de Pliili[i[»e d'Ibolin.]
sous la minorité du jeune roy Hugues I", au lieu du seigneur de Barut,
qui s'estoit démis de la régence; mais, n'ayant pas esté receu par la
liante cour, il fut obligé de se retirer.
[Aimeri Barlais avait souscrit, en octobre 1290'', un acte de la reine Alix.
En 1227, frappé dans un jeu par un chevalier toscan, cousin de Philipp(Mri-
belin'^, il l'assassina par surprise, de concert avec quatre de ses amis. Poursuivi
par Philippe d'Ihehn, celui-ci lui fit grâce à la recommandation de son frère,
Jean d'Ihelin, le vieux sire de Baruth. En 122g, ayant reparu à Nicosie",
dans l'espoir de voir arriver l'empereur Frédéric II, dont il était partisan,
Aimeri Barlais accusa et provocpia en combat singulier Anseau de Brie,
qui l'avait appelé déloyal et traître; mais le vieux sire de Baruth interrompit h;
combat et sépara les deux adversaires.]
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXVII , ' De Mas-Latrie, t. III, Ilist. de Cli;ipie.
c. n, p. 219. p. Gii.
' Assises de Jcrus. t. II, p. ^9.8. ' Loredano, 1. I , p. 38, /lo; trad. IVam;.
•'' Lignages d'outre-mer, c. xx, Beiign. 1. 1. p. hh, iG. — Assises de Jénis. t. I,
' Loredano,!. I, p. ia; trad. franc. 1. 1, p. i88, note a.
p. 4g. — Voir Les Rois de Chypre , -p. Qi.— ' Loredano, 1. I, p. i5; Irad. franc. 1. 1 ,
Continuât, de Guill. de Tyr, l. XXXII. c. xxi, p. 5i, ^'d. — Assises de Jérus. t. I.p. ^89,
p. 30 1 et note d. note.
518 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Qiielqiii' Iciiijts nprrs 1 ciiijx'reiu" Fi'rdéric II s'esliuil cmparr ilc
i'isle de Cyjii'e',il fui un des ciiui barons qii d rlioisil [loiir [jouvcriier
ce royaiiiiic; ce (|iii arrna verslaii i ;>.,')<) | ou |ilulol. i-î-.hj].
[Vaincu à Nicosie, le 2 A juin de la niêiiKî année'-, par l'arniéo du vieux sire
de lîarulli, il si; relira avec le roi an cliAloau de Dieu-d'Aniour. En 1281,
lorscjue Jean d'Ihelin eut attiré le roi dans son parti, Aimeri refusa de se
joindre à eux'' contre Richard Fiiangieri, maréclial de l'empereur. Après la
halailie d V;;ridi ( 1 282), où il se trouvait avec un commandements il fut en-
vové par Richard vers l'empereur pour lui demander du secours; mais, pen-
dant son absence ^. le roi Henri 1" le fît déclarer rebelle par la haute cour du
royaume, et tous ses biens lurent confisqués. Depuis cet événement, l'histoire
ne fait plus mention d'Aimeri Rarlais; le diplôme de Roémond VI. comte de
Tripoli, cili' plus liant, p. liSh. note h, prouve qu'il était mort en i23r). et
qu'il avait un fils nommé Jean Rarlais.]
La circonstance du temps me fait croire que ce fut lui qui espousa
Isabelle'', fille de Phili[)pes le lîoux etd'Estéféiiie de Bessan, de laquelle
il eut Aimery.
[D'après la pièce précitée, il y a lieu de croire que Jean Rarlais était (ils
de cette Isalxdle qui, après la mort d'Aimeri, se serait remariée à Rertrand
Porcelet; mais on ne ])eut supjioser, comme le croit Du (lange, (pie l'autre
Aimeri dont il va être qtieslion soit le fils du premier Aimeri.]
A1MKHV nARLAlS '
s'nlii.n iivec Aijnès. lillc de Derlrand , Sfiçiu-ur Ji' Murgal.
[11 t'-tail <U^à mark' en 1317.]
Amauiit dkBaulais. Guillaume, REr^AUT et Aimery. Philii'Pes Uaulais.
mort sans cnfans. espoiise AIi\ île la Mandel<^e , décédez sans enlans. femme de Gny d'ibelin ,
et mourut sans postélit''. connestahle de Cypre.
AiMÈRï Barlais ' s'allia avec Agnès, fille de Bertrand, seigneur de
Margat. [Il était déjà mavi<î en 1917.]
' Voir Les Itois de Chypve , p. (i i . ' tiOredano. j. I, ]>. i i A ; tr. franc, t. 1 .
" Continunt. de (-liiill. de Tyr, 1. .\.\X11I, p. i3o.
C. X, p. 877. " Uijii/iires d'oiilre-mer,c. \\.xx\u,\\\].
' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXIH, ' Lignages d' outre-mer, c. xv, xxi, xxvn.
c. xxvn , p. .Tgo. xxxiii ; cdit. lîeugn. c. xx. Cod. diplomat. t. I ,
* Loredano, \. I, p. 102, 1 12 ; tr. franc. n° loG, p. 112.
t. I, p. 120 , 12 1. * Lignages d'oiitrc-mcr, c. vi. vin.
LA FAMILLE DE lîARLAlS. 51!)
[On voit, en même temps qii'Aimeri Barlais, mari d'A;;nès de Marjjal, nn
Renaud Bahlail ou Barlais, ayant pour femme A(;asse, et iLiteiir du jeune
seifneur de Maracléc ' , faire liomnia}je pour ce (ief, en iii'ii, à Boémond V
d'Antioclie. Nous ne savons cpiels liens de parenté l'unissaient au premier
Renaud et à Canierin Barlais.
Amauri Barlais, seigneur d'Arrabe, est le fds d'Aimeri et d'Agnès. Par un acte
du 3 mars i o65-. son cousin, Raoul de Baruth, seigneur delà Blancliegarde.
lui vendit pour 6,000 bcsants d'or une rente de /loo Lésants, qui était une
partie de la rente de ;^,ooo besants que Amauri Barlais recevait des Hospita-
liers de Jérusalem, p(jur la cession t[ui leur avait ('lé faite du cliàleau de Mar-
pat, et (pie lui-même avait vendue autrefois à ce même Raoul, son cousin.
Par un autre acte du 9 novend>re inGç)^, il lit remise aux Hospitaliers d'une
rente annuelle de 84 besants sur le total de la rente (pii lui était due par
rilôpilal pour la cession du cbâteau de Margat.
Ses armes sur son sceau sont représentées au n°G3, table VI, des plancbes
gravées (pii terminent le premier volume du dodicc diplomutuv de Sébastien
Gi:iLLAL.wiî Baulais l'ut le (juatrièmc iiiary d'Isabelle, dame de Barut\
Hlle de Jean d'ibelin, seigneur de Barut, de la (|uel!e il n'eut point
d'enfans.
[11 peut être le même (pie Guillaume, tils d'Aimeri, (jui aurait eu [Ruir
seconde femme Alix^ fille de Guillaume de la Mandelée, kupielle, devenue
veuve, ('pousa Ague de Bessan.]
' Cod. âiplomnl. t. I, 11° 1 18, p. i3o , '' Cod. dlploiiiat. t. 1, 11' 1 ^lO . jj. i>S4.
iSa. — Voir Les Seigneurs de Mnraclée. i85.
Cod. diplomat. t. 1, 11° 1/1 A, p. 180, * Lignages d'outre-mer, c. vi, viii.
ig3. _ Voir Les Seigneurs de Margat, ° Lignages d'ontrc-mer, \. XXVIl.c.
1). 3f)G. '^'l''- Beugiiot.
\v.
520 LKS FAMILLES D'OUTRE-MER.
LA FAMILLE DE LA BAUME.
Il y a en France plusieurs familles du nom de La Baume, desquelles
celle (|iii porla mesme nom et qui s'establit en Cypre, peut eslre issue;
mais il est probable qu elle tire son orifjine de celle de Bresse ', de la-
quelle les comtes de Montrevel sont sortis, couune un auteur judicieux
de ce temps a avancé, sans neaiitmoins (juon en ayt aucune certi-
tude. Voici ceux qui y paroissent avec ce surnom dans l'histoire et dans
les titres.
[Guillaume de la Baume (r/c PxiJma) souscrit un iliplôiiie du roi Aimeri'-
( i" novembre i 157), et un autre du même roi-'' (mars 1201). Dans le pre-
mier, il signe avec son frère Rola.nd; dans le second, avec son frère Ralnald.
Sonl-ce deux frères difi'èrents, ou Roland et Rainald ne sont-ils qu'un même
individu, dont le nom aurait été altéré par les copistes? Nous ne pouvons dé-
cider, car nous n'avons pas d'autres renseignements sur ces personnages.]
Jeaîv de la Baume paroist, avec sa mère Agnès, en un titre de Hufjues
roy de Cypre', du mois de septembre l'an 1210, au cartulaire des
Hospitaliers de IManosque-'.
[Un acte du même roi cl de la même époque'', si ce n'est le même acte,
mais qui dans tous les cas en diflere par quelques souscriptions, mentionne
un GiLLAUME (le Bchna, précepteur de la maison des Hos])ilaliors en Chypre.
' (jiiiclienon , en l'Histoire de Bresse, roi Hugues, de septembre 1210; mais on
3° partie, p. la, iSetsuiv. ne voit, ni dans le corps de l'acte, ni parmi
^ De Mas-Latrie, t. III, p. 607. les souscriptions, les noms de Jean de in
' Cartul. S. Scpulc. n° 177, p. 3ilj. Baume et de sa mère Agnès. (Cod. diptomal.
' Carltil. de Maiiosque. l. I, n° 97. p. lOi, 102.)
^ Nous avons dans Paoli un diplôme du ° Cod. diplomul. t. 1. n" 97. p. 101. 102.
LA FAMILLE DE LA BAUME. ■ 521
(^e nom ne pourrait-il pas représenter celui de Balma légèrenienl iilléré, et ce
Guillaume être ainsi le Guillaume précédent, qui depuis serait entré dans la
milice de l'ordre de l'Hôpital? Nous ne voulons point insister sur cette con-
jecture.
Un GuiLLADJiE DE LA Baume, possesseur d'un casai en Chypre, est mentionné
comme défunt dans un acte de Hugues', abbé du Temple Domini [io sep-
tembre 1233].
Thomas de la Baume ^ espouse Eschive, fille de Raymond de Mimars,
seigneur de Traissades, et de Douce de Soissons. [Il ne laissa pas d'hé-
ritier.]
Bernard de la Baume s'allia avec [Odiart, ou] Hodierne^ fille de
Manassis [ou Menassier] de Mimars [et cousine germaine d'Eschive,
qui vient d'être nommée].
Bernard de la Baume, se maria avec Bienvenue*, fille de Philippes
de Gafran, laquelle, en secondes noces, se remaria avec Jean Letor, qui
vivoit en 1 an i aiy.
[Ce peut être ce Bernard rpii est nommé comme témoin d'un acte du roi
Henri I" de Chypre^, en date du i o juin 1282.]
Rolland de la Baume ^ fut conjoint avec l'une des filles de Baudouin
de Nores et d'Estéfénie du Morf.
Hugues de la Baume [un des douze conseillers du royaume de
Chypre, en l'absence de Jacques P''\ octobre i382] fut fait conné-
table [de Chypre en 1 38i , [luis] du royaume de HiérusalemM'an 1 896,
par le roy Jaques, qui luy avoit l'obligation de sa promotion et de
' De Mas-LaU-ie, t. III, ]). 6.37. ' Lignages d'outre-mer, c. xxviii, xl.
^ Lignages d'mdre-mer, c. xxvii, xxxix. ' De Mas-Latrie, t. II, p. 891.
■ Lignages d'oulre-mer, c. \\\n, wwx. ' Trésor des chartes du roi), iayette
'•ij""ij
Lignages d'outre-mer, c. \\\n . \\i\.. Chypre, lit. 7. — De Mas-Latrie, t.
De Mas-Latrie, t. II, \>. 55. p. 628.
66
522 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
.son ('loclioii '. Il lui briislé dans son palais par les Turcs, lors de la
prise do la ville de Nicossie, l'an i 627.
[Du (liiiij;i' paraît nvoir mal coiiiiiris le (cxto de Lorédan. Ci'l ('criNain dil -
que le roi .laiiiis, au retour de sa captivité, alla loger dans le palais de Hugues
de la Baume, parce que le sien avait été brûlé. Hugues, si toutefois c'est le
niêine^, est encore nommé dans un acte de Jaiuis de i.'joS' et dans la chro-
nique de Strand)aldi, en i^ig.]
Guy de la Baume [frère de Hugues ^ et, comme lui. un des douze
conseillers du royaume en i38'2, était] mareschal du royaunu- de
Hiérusalem, enla mesme aimée [1 896 ], sous le règne de Jaques, rnv
de Gypre. [Ce prince l'avait créé maréchal , vers i38/i, en récompense
de ses services,] Le chevalier Loredan parle de ces deux derniers en
son histoire de Gypre". Guy [de la Baume] fut fait prisoiniier à la
prise de Famagouste par les Génois'', Tan i^'jlx. [Et. de Lusignan ni
Lorédan iiCii disent rien. Ce Guy n'est peut-être pas le maréchal.]
' 11 (-aval. Lorednno.l. IX, p. 5ii,5i.3. * De Mas-Latrie, t. Il, p. h6~. 5.3o.
5i6; trad. franc, l. II, p. 10/4, lo."), 107, '' De Mas-Latrie, I. II. p. ?.f)i , el note /i .
109, etc. p. 4.28.
' Loredano. I. IX, p. .369; trad. fianç. ' Loredano . 1. IX. p. ôii, Siô. etc.
t. II. p. 16.5. ' Guiclienon.enia GpH('"/o^ierfc/" /)'"
Voir plus bas Les (jOnnéuMes de Cypre. p. 1 .3 ; Hist. de Bresse et de Btigey.
urne.
LA FAMILLE DE BEDUIN. • 523
LA FAMILLE DE BEDUIN.
Thomas Beduin est, si je ne me trompe, le premier qui se rencontre
(le ce nom'.
[C'est lui probablement ipii soiiscrivil un acte de Henri I", roi tle Cliyprc-,
du '7 dc^cembre luSS.]
Il y eut grand procez pour sa succession entre ses petits enfants,
sçavoir [Othe, ou] Oste Beduin, fils de l'aisné, et Thomas de Malan-
dre, cousin germain de Osté, qui la prétendoit comme plus âgé. Mais
elle fut adjugée à Oste par la haute cour. On allégua, pour exemple,
ce jugement, au différend qui fut, en l'an 1209^, entre le comte de
Briemie et Hugues, dejuiis roy de Gypre, sur le hail et la régence des
l'oyaumes de Gypre et de Hiérusalem sous le jeune roy Hugues.
[Arnodl Bedciiv souscrivit, ainsi que Thomas, l'acte du roi Henri 1", île
l'année 12.33. Rien ne nous indique quel était le lien de parenté qui existait
entre eux.]
Renaud Beduin* espousa Marie, fille de .lean, vicomte de Tripoly.
[Nous ne pouvons dire non plus si Renaud était issu d(î ruii des deux
seigneurs précédents. Il vivait vers la fin du siècle. Balian, frère de Marie, sm
seconde femme, fut tué à la prise de Tripoli par les Turcs, cpii eut lieu en
i-j88. Renaud pourrait donc être, par les dates, le fils de Otiie Beduin.
' Assises de Hiérusalem , t'dit. de Labbe, ' On ii vu plus luuit, Les liais de JériisH-
p. 5i8, 5ai ; ëdit. Beugnot, t. Il, p. ici , lem,[). 4 1 , que ce débat ;ivail eu lieu en
A06, l>o8. it'.Gi.
' De Mas-Lalrie. Hisl. de Chypre, t. Il, * Lignages d''oiitrc-iner, c. xvii. \\i.
66.
52'i LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Une sœur ilc Renaud, non nommi'e ', fut la deuxième femme de Renier le
IViit.]
Jean Bediin-, fils de Renaud et de sa première femme, fut marié
avec Marguerite, sœur de [Marie] la seconde femme de son père.
[Jean Beduin fut témoin, le 3i janvier i33o ^, de l'acte qui assignait le
douaire de Marie de Bourbon. Il paraît avoir eu trois filles :
Beduine, épouse de GeolTroy Poulain*, seigneur de Caïphas.
N. mariée à Balian de Soissons^.
Alix, feniine de Jean de Tabarie, maréchal d'Arménie, morte le 8 se])-
tembre iSSy, comme l'indique son épitaphe'^.
Dans le même temps que Renaud et Jean Beduin vivaient,
Simon Bauduin ou Beduin, mari de Catherine de Gaurelée'', et
AMAtJnY Beduin, leur fils. Ce dernier fut témoin, le ai février i338*^, d'un
traité du roi Hugues IV, avec la république de Gênes.
Ces Beduin étaient tous vraisemblablement membres d'une même famille.
à laquelle devaient appartenir aussi les personnages qui suivent, et dont les
deux premiers ('taient contemporains de Renaud et de Jean Reduin, aussi bien
(pie Simon et Amauri.j
Jaques Beduin'^ fut conjoint avec [N. fille de] Marguerite [du Morf,
et] de Pliilippes Gihlet.
Hugues Beduin suivit la foi'tune de Henry, roy de (lypre '**, lni's(ju'il
fut chassé du royaume |)ai' son frère Almeric, lan i3o,5.
' Ligniigcs d'outre-mer, éilil. Lalilj. c. wu .
\\\; éilit. Binijjn. c. \xi, xLii.
' Lignages d'imlre-mer, c. x\ii, \xi.
De Mns-I>ntrin. Hist. de (Jn/pre . t. IL
" Lignages d'oulre-mer, c. \xv. p. '108 .
'1/18. éd. Lobl..
'' Voii' ei-a|)r(''s LafaiiiiUe de Soissons.
' De Mas-Latrie. Inscriptions de l île de
(]lii)pre. — Bibliothèque de l'école des Chartes ,
■>' séi'ie, t. II, p. .iiH. — Magasin pitto-
resque, 18/17, p. -220, 99-1.
' Voir ci-après La famille du Morf.
' De Mas-Latrie, t. II, p. 178.
' [lignages d'outrc-mer. c. xxviii. \i. —
Voir [iliis bas In Maison du Morf. A.
'" Loredano, 1. IV, p. 919. 991 ; trad.
l'raiK;. t. H, p. 9/18 , a/i.'i.
LA FAMILLE DE REDUIN. ■ 525
[En i3o6 , Hugues Beduin est nommé comme un des dix liommes liyes i|iii
devaient rester attachés au service du roi ', lors de la convention de Henri H .
avec son frère Amauri. au sujet du gouvernement du royaume et des revenus
publics. Par l'accord du /i août i 3 i o entre les rois de Chypre et d'Armé-
nie "^ relatif au retour du roi Henri 11 dans son royaume, Hugues Bediiiii
devait rester comme otage en Arménie, avec le sénéchal Pliili|ipe d'iheliu
et cinq autres seigneurs, pour garantir l'exécution des articles de cetlf rrm-
vention.]
Henry, roi de Gypre, l'envoya en Tan i3i/i^ avec l'évesiiue de .^i-
niocie en ambassade vers le roy d'Aragon pour son mariage avec Ma-
rie, sœur du roy. 11 souscrivit l'année suivante le traité de mariage de
don Fernand de Majorque* avec Isabelle d'ibelin, arresté en présence
du mesme roy, en la ville de Nicossie. En l'an 1822, il fut envoyé en
Arménie avec une armée ^ pour secourir h' roy de ce royaume; et
quelque temps après il fut fait amiral de Gypre; avec hupielle qualité
il souscrivit en l'an [iSsS, h septembre, un traité de commerce du
roi Hugues IV avec Venise^ et en] 1 33o la ratification^ du mariage de
Guy, fils aisné du roy et de Marie de Bourbon.
[En 1839, il avait été un des députés nommés par le roi pour conclure un
traité ■' entre ce prince et la république de Gènes.]
Jaques Beduin, surnommé l'Aisne [homme lige de la cour de Chypre],
se trouve' à l'assendîlée des barons de Gypre '«, (jui fut tenue en
' DeMas-Lalrie, Hisl. de Cluipre. I. II. ' Loredaiio, I. V. p. -jcjo; Irad. Ihmç. 1. 1.
p. 103. !'■ •^■5'J-
- De Mas-Latrie. Hist. de Chijpre, t. II. ' De Mas-Lah-ie, Hisl. de Cliijprc . t. Il,
p. 1 1/1; et t. Ill, p. 70.5, note 3. — Lore- p. lia, lU.
dano, lib. V, p. 261; trad. franc, t. I, ' De Mas-Latrie, //is(. de Cliijiire, I. Il,
p. 289. P- '''2-
' Surita, 1. II. — Indic. Wadding-. in ' De Miis-Latrie, t. II, p. lôo.
nddit. ad t. III, IV, c. 11, t. VII. ' Assises de Hiérus. p. hiïi.
" Titres originaux. — Buclioii, llisl. de '" Assises de Jènrnil. t. I, |). î> . IJ . edit.
C. P. t. II. p. 37/1. Beiigiiot.
526 l>F,S FAMILLKS D'OUTRE-MER.
r;iii I 3()H |()ii plutôt le iH iiov(uiibi'<' iSGq] apiTS l;i niort du l'oy
Pierre, pour aviser h la régence (lu royaume
[Etala révision des assises. 11 avait scellé uti acte du 7 juillet i8/i3 '. ijui
Il l'sl (|u iii(lii|ui' paiiiu les fornuiles des actes de l;i cliancellerie du r(ivaiiiiie|.
Assises dr Jrriniil. t. II. |). 'M() . 11° ay. Mh. lipiijfnrif.
LA FAMILLE DE 15R1E. • 527
[LA FAMILLE DE BRIE.]
La faiiiille de Brii; a joué un rôle important durant la domination chré-
tienne en Orient, et doit être comptée parmi les familles qui s'élablirenl dans
le royaume de Jérusalem, puis ensuite à Cliypre.
La généalogie de cette maison nous fait presque complètement déiaut:
c'est une des lacunes de l'œuvre de Du Gange, et, malgré tous mes efforts,
je crains de n'avoir pas été beaucoup jilus heureux (pie mon illustre devan-
cier.
Comme les noms d'un assez grand nombre des membres de cette famille
sont parvenus jusqu'à nous, je vais les donner par ordre chronologique; ce
seront autant de jalons auxquels un jour quelque érudit, plus heureux que
moi, ])0urra rattacher de nouvelles di''couver(i's.
Ancel ou Anselme de Brie signe, au mois de mars i i -^cS ', un acte du roi
Baudouin II. Nous le retrouvons encore comme témoin de divers autres actes
du roi Foulques, en l'année i i38-.
Anselme ou Anscieau de Brie, peut-être le fils du j)récédent, ('pousa Helvis
d'Hierges. De ce mariage naquirent Jean, Isabelle, mariée au seigneur de
Saonne, et Helvis, qui épousa en premières noces Jean, seigneur d'Arsur,
puis à JeofTroy de Cafran. Nous voyons Anselme de Brie signer plusieurs
actes des rois Amaury 1"' et Beaudouin IV, pendant les années 116/1 et
11773.
Anceau de Brie, paraît être son pclil-lils, si nous en jugeons par sa
pari'nti' avec Jean d'Ibelin, le vieux sire de Baruth, qu'il accompajjna en
Syrie jiour s(uilever ce pays contre l'autorité de l'Empereur. Surpris par h-
maréchal Bichard Filaugieri, il essuie une sanglante délaile à (Jasal-lmbcrt,
' C/irt. S. Seimlcr. ]). S-2. " Continuât. île Guill. de Tjr, I. XWill,
' Caii. S. Sejndcr. p. Sy, 09, 6?). c. \\i\, p. 'i()^).
' Ciirl.S. Sejmla: p. li'i, a(J8.
.-.l)x lks familles DOUTRE-MER.
l'u 133-1 '. lii' ) 0 juin (le l;i iiH^nic année on le trouve coiiune témoin dans un
acte (lu roi Henri I", de Chv[)re. Ce chevalier mourut l'année suivante, d'une
blessure reçue au siège du château de Cérines.
Jean kr Brie, frère d'Anceau, figure dans deux actes du roi Henri 1". de
Chypre, le premier de 1288 et le second de 12/17^.
D'après les indications que nous trouvons dans plusieurs chapitres des Li-
gnages, on peut dresser le tableau suivant de la filiation des de Brie :
' De Mas-Latiie. I. II. p. 56. ' Labbe. Mélinig. t. II. p. 656.
LA FAMILLE DE l$RIE.
529
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67
330 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
TABLEAUX SUPPLÉMENTAIRES.
RAMAN DE BRIE.
i^poiiee : i" Isiiln'.ni . IHU- «lo Manjjon , Pison ;
«" Gilh-, liM.'.l.- lioni.-rde Gililrt.
1. .Iea\ de lîniB , 2. Alix,
l'-poiise .leanne, épouse Balian île Vomi,
lillc (1>.' Ilpiin (le Ciurelle.
I I
IUliw de BniE. Isabeai ,
épouse Thomas «rAnlioche.
B.
BACD0U1^' DE BRIE,
f'pnnso Fcmie , fille àc CnnrnrI rAlleinan.
III '
Anseai. , GiiiAitD, .Mauguerite , \i.]\ .
opouse Marguerite, Pierhe, épouse Hugues du Four. épouse Ramlmiin du Morf.
lillc dr Laurent du Morf Balian,
Jean ,
boémond dk brie ,
épouse ; 1° Alix , sa'ur de Julien de James ;
5° Tortereli?, lïlle de Baudouin de Miinars.
]. Jea\ de BniE, 1. KsciiivE, ■'. Jacohe'
épouse Alix, épouse : x" Raymond Rabin;
lie d'Adam du Morf. s" Thomas de Picquigny.
D.
PHILIPPE DE nniE,
«épouse Marie, (ille do Tlionins tk- Sjiiiil-Uerlin.
Jean DE Brie, Eschite,
épouse Marguerite, épouse : i" Thomas Bourdin :
fille lie Jean lîoiirdin. 2" Baudouin de Mongisarl.]
Nous frouvons encore la mention des autres membres de cette familh' dont
tes noms suivent :
Brimont de Brie paraît au mois de janvier 1286 ', dans un acte du roi
Henri 11 . de (iiiypre.
Jean de Brie fut turcoplier; il est nommé parmi les seigneurs de (di^jne.
au temps du roi Henri H'-, et épousa, d'après Du Gange, une lille de (lautliici
' De Mas-l.alrie , t. III, p. 670. ' De Mas-Latrie, t. II. [). i3(i.
LA FAMILLE DE 15RIE. 531
de Bessan, tandis que les Lignages en font le gcndri,' de Henry de Gaurelle.
A la mort d'Aaiauri, régent du royaume, dont il était le favori, Jean de Briiî
fut forcé de céder le gouvernement et la forteresse de Famagouste à Ague île
Bessan', en i3io. De son mariage, il eut une tille nommée Isabelle, (jui
épousa Thomas d'Antioche.
Anseac de Brie-, chevalier, que nous voyons dans un accord de Henri 11,
roi de Chypre, avec son frère Amaury. H est encore mentionné dans deux
actes de l'année iSag.
PiERBE DE Brie, chanoine et trésorier de l'église de Nicosie, est cité-' dans
un acte du roi Hugues IV, le h septembre iSaS.
Jean de Brie, (pii figure, le 6 mars 1878, dans un acte de Piern' II, roi de
Chypre, fut élu lieutenant général du royaume à la mort de ce prince, pen-
dant la captivité de Jacques I" à Gènes *. Il était marié à Philippe de Veriiy.
En i385, le roi Jacques, en récompense de ses services, le nomme prince
d'Antioche, et, le i3 février iSgo, il lui confère également le titre de prince
de Galilée et la charge de turcoplier de Chypre. Nous le trouvons encore di'-
signé avec ces divers titres, le 18 octobre i3()7, dans la confirmation d'un
accord du roi de Chypre avec les Vénitiens.]
' Loied. I. V, p. a.i'i; trad. liaiu;. [>. a8(). ' De .Mas-Latrie, t. Il . p. ih'à.
- De Mas-Latrie. 1.11. p. los. - " De Mas-Latrie l. il. p. '^j-i et 898.
C'V
,32 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
LA FAMILLE DE CAFRAN.
[(Jalrnii était le nom d'un casai qui avait été donné par Guillaume de Huri.
prince de Galilée, à l'église de l'Ascension, sur le mont des Oliviers'. V^ers
l'an 1 178, Bernard, ministre ou précar de cette église, le céda par échange
aux Hospitaliers de Jérusalem, dont le maître était alors Joshert, sous le règne
d'Amauri I". — Est-ce de cette localité, qui paraît s'identifier avec le village
moderne de Keferana, au nord-ouest de Jérusalem, que la famille de Cafiu.\
avait pris son nom? — Quoi (pi'il en soit, nous ne voyons parmi les témoins
de l'acte de cession aucune personne du nom de Cafran.]
Cette famille est assez connue pour les alliances qu'elle a prises dans
les plus nobles du royaume de Hiérusalem; de laquelle je remarque
mesnie ceux qui suivent :
Philippes de GAFRAiN, et SOU iVère [([ui n'est pas nomméj. sont qua-
liliez cousins-, c'est-à-dire germains [ou simplement parents, cognati]
de Hugues d'Ibelin, seigneui' de Rames [en deux titres du cartulaire
du Saint-Sépulcre, de l'an 1 i55 et 1 i58, et en plusieurs autres des
mêmes années, et de 1 160].
Outre ce PhHippes, j'en trouve encore deux autres du mesme nom,
sçavoir :
Philippes de Cafran, qui eut pour lille Bien\enue de Cafran ^
femme en premières noces de Bernard de la Beaume, et en secondes
de Jeax [lisez Geoffroi ] IjE Tor, ([ui vivoit eu lan i-î^iy;
' Cod. diplomat.Ll,n' 18H ,]^.^2'i'i .i'Slx. p. 121; et n" (ia , 03. ()ô, p. i-!.ï. lu»,
' Preuves de l'Uist. de Béihune, p. 357 '''''•
et 359. — Caiiul.S. Sépuk. édiL de lîosii'res , '' Lignages d'oiilre-mer, c. .wiii. \\i\. —
n" 50. ]). 111; 11" 5(). ]). iiH; 11° Oo. Soiv \)\wi bas La Famille Le Tor.
LA FAMILLE DE GAFRAN. 533
PiiiLipPEs DE Cakuan, (jui s'allia avéc Agnès, fille de Realdoin du
Mouf' et d'Alix Babin, de laquelle il neut point d'enfans.
[Nous ne savons lequel île ces deux Pliiliiipe de Cafran était, en i-aSa,
châtelain du château de Dieu-d'Amour, en Chypre-, et figure, parmi les sei-
;rneurs conseillers du roi Henri I", dans le traité d'alliance conclu par ce
prince avec les Génois, le 2 décembre laSS^ Nous n'oserions même affirmer,
inaljjré l'autorité de Du Gange, que ce soient deux personnages dilTérents,
car ils paraissent avoir vécu à peu peu près dans le inéme temps; et Phihppe
de GaiVan, qui n'eut point d'enfants d'Agnès du Morf, peut avoir eu Bien-
venue d'une autre femme.]
JoFFROV DE Cafran espousa Helvis, fille d'Anceau de Brie et dHel-
vis d'Hierges*, pour lors veuve du seigneur d'Assur, et de Vilain Da-
NEVl^ et n'en eut point d'enfant, ayant esté tué d'un coup de pied
de cheval.
[En 1210, il assista au coaroiniement de Jean de Brienne <'; vers 1 a 1 1 . il
était capitaine des cin(piante chevaliers que le roi envoya contre le roi d'Armé-
nie pour reprendre le château de Gastim''; et. en janvier 1217, il fut témoin
d'un acte du même roi ^ De ces dates on peut présumer ([u'il était de quel-
ipies années plus âgé cpie Philippe de Gafraii.]
Hem\y de Cafran fut conjoint par niai'iage avec Bienvenue, lille
d'Eustacho le Petit '\ et en eut Piulippes, GunxAiME, Jean, et Marie.
femme de Balian Maugarni.
[De ces ipiatre seigneurs de Cafran nous ne connaissons que les noms.]
Cette famille passa à la fin an royaunui de Cypre, où
[Nous voyous
Adam df Caphan, un des trois envoyés [mis.ii) du prince de Tyr, Amaini de
' Liifmiges d'oiilre-iiicr, c. \\\m.\i,. ' Coiilirmat. di' CiLiill. de Tyr, I. WXl.
Miontiniiat. de Guill. de Tyr. I. XXXIU. cLp. 3i-3.
c. \\\in, 1). ?>99. ' (lontiiiueit. de (uiill. de Tyr, 1. \\\l,
' De Mas-Latrie, t. IL p. 5G el note 3. c. l\i, p. 817.
' Lignages (Voulre-mei-, c. xxvi , xvxviu " Cod. diplomat. 11' a 1 j , p. ■lô'^.
■■ Lig„. d'ontvc-mer, c. \ii, p. hh\ ,édil. B. " Lignages d'outre mer, e. \xx, xlm.
53/1 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
Liisignari', cliai'Kc's, en 1007, de dresser l'état des biens des Templiers dans
rtjc de (;!i\j)ri'.
AiMKiii DE Cafhan ('?), associé, le 16 mai i355, au bailli de Ba|)lie, pour
jujjerles allaires de ce diocèse^, il est nommd dans l'Imprimé Henry d'Ysa-
Iran. J
PiERRK i)K Gafhan Iciioit ia dignité d'amirai en l'an i386^
ni en l'ut revêtu par le roi Jacques I", qui récompensa ainsi son dé-
vouement. Nommé, par ce prince, son ambassadeur auprès de Gênes, il con-
tribua à la conclusion de plusieurs traités ou conventions entre son maître
et cette république \ 1887, 4 juillet, 3o mai 1891, et avec Venise 2 oc-
tobre 1389.
Une inscription tombale découverte dans la mosquée de Sainte-Sopbie ,
à Nicosie, nous apprend qu'il eut une fille ^ D es, qui mourut le
I 1 avril 1 3 g 3 .
D'autres épitapbes trouvées en Cbypre mentionnent une Agnès'', lille d'un
seigneur de (lafran, et une Eschive, fille de Thomas de Cafran.
Mais ces inscriptions frustes ne donnent aucune date. — Tliomas ne nous
est pas autrement connu.
Jacques de Gafban, maréclial du royaume de Cbypre, est témoin d'un acte
du roi Janus , du 2 5 août 1 A 2 7 \ et d'un acte du roi Jean 11 , du 8 juillel 1 43 2 **.
II est nommé avec éloge dans le rapport des ambassadeurs de Savoie^, cbargés
de se rendre en Chypre pour épouser, au nom du prince Louis, Anne de Lu-
signan, sœur du riii Jean 11. J
' De Mas-Latrie, IJist. de Chypre, t. 11. Bihliotli. de l'école des Chartes , -2' séïie A. U -,
p. 109, note 2. p- 5o8.
- Bnns et ordonnâmes des Rois de Chypre. ' De Mas-Latrie, /Hwn>ï. (/c Chypre.—
— .Assises de Jcrus. t. Il , p. 878. Biblloth. de l'école des churles, -2' série, t. II.
' Loredano, I. IX, p. 5i5, 5i8; tiad. p. 5io, Gag.
franc, t. Il, c. ni, [). 109. ' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. II.
" De Mas-Latrie, llisl. de Chypre, t. II. p. 5a 1.
p. /11.3. !no. /117, 4-20./IU. * DeMas-Lalrie,//w«.(/eC/ii/7«(>,t.Ill,p.3.
' De Mas-Lalrie. Inseripl. de Chypre. — ' De Mas-Latrie, t. III. p. 17, 18.
LA FAMILLE DE DAMPIERRE. 53Ô
LA FAMILLE DE HAMPIERRE.
Entre les familles qui ont porté lo surnom de Dampierre, en France,
il y on a deux entre autres au comté de (Champagne, dont Tune est celle
qui a esté alliée à la maison de Bourbon ancien et a possédé le comté
de Flandres; l'autre est celle des comtes de Dampierre, en Estenois. —
Les seigneurs de l'une et l'autre fajuille se sont signalez dans les guerres
d'outre-mer. — J'ay touché quelque chose de la dernière en mes
observations sur l'histoire de Geoffroy de Ville Hardouin', lorsque j'ay
parlé de Renard [ou Reivaud] de Dampierue, en Estenois i^Marne), (jui
passa dans la terre sainte Tan 1206, on il fut longtenqis prisonnier.
L'histoire fait encore mention de deux autres seigneurs de ce sur-
nom ([ui se signalèrent dans les guerres saintes : l'un est Guillaume de
Dampierre-, sous le règne de Louys Vil, roy de France; l'autre est
Guy i)k Dampierre^, qui se trouva au siège d'Acre, l'an 1 190. Le pre-
miei- estoit bouteiller de Champagne, et fut père du second, ([ui
e.spousa Mahaut, dame de Bourbon, fille d'Archambaud VII, seigneui-
de Bourbon, du quel mariage vint Guillaume, seigneur de Dampierre,
mary de Marguerite, comtesse de Fli;mlres et de Hainaut.
[Gin.LAiJME DE Dampieiire, tîis aîiié de Guillaume et de Marguerite, accom-
pagna saint Louis dans sa preiiiière croisade''. Var plusieurs actes d'avril et
mai 1 2/10, il se reconnaît débiteur^ de certaines sommes (jue lui avaient prè-
' Du Gange. Villeliaidniiin; Observai. ' Matli. Paris, liad.rlcUicL'to, Bromptun.
p. a5.5, 306, a66. — Continuât, de Guill. ' Clironique de Beaudoiii d'Avesnes,
de Tyr, L XXVII, c. xxu, XXIV, XXV, p. 2 44 , Hislov. de France, t. XXI, p. i55, iG-.
et note e, p. aiO, oM^. 166, etc.
* Gesla Dei , etc. p. 1170. — Hist. franc. " De Mas-Latrie. Ilist. de Chypre, t. II.
t. IV, p. (K)8. Du Chesne. p. 64.
536 LES FAiMILLES DOUTRE-MER.
ti'os les frères du Temple, et divers inurcliaiids de Sienne el de Montpellier,
sous la cnnlion du i!U (\r Fninee.J
J»^ n'oserai i'umi assurer Iducliaiil lexlraclioii des seigneurs de ce
iiiini ([ui shahituèroiil on la terre sainte, ny de laquelle des deux fa-
milles ils sont issus. En tous cas, voicy ce que j'en ay remarqué.
Richard de Dampierre espousa Alix', fdle de Jean, seigneur de Cé-
SAUÉE [ou, selon un des nouveaux chapitres du Lignage, Isabelle, sœur
d'Alix], et en eut Eudes de Dampierre, qui suit :
Eudes de Dampierre, fils de Richard ', fut conjoint par mariage avec
Alix d'ihelin, fille de Guy d'ibelin et de la fille d'Emery Barlais.
[11 eul trois enfants : Jean, Gautier •', dont on parlera ci-après, et Eschive.
(pii se fil religieuse. — C'est elle |(robablenient qui mourut abbesse ' de la
(iroi\-d'Antiocbe et de Notre-Dame des Trois-Rois.]
Jea?{ de Dampierre suivit le party de Henry H, roy de Cypre ^ lors-
qn il fui cliassé par son frère Almeric. Le cavalier Loréclan le qualifie .
cousin germain de ce roy et neveu de la reyne, sa mère, ([ui fut Isa-
beau d'ibelin, sœur aisnée d'Aux, d'où il s'en suit qu'il fut fils de
Heudes [comme l'avance le Lignage d'outre-mer **]. Il vivait l'an i 3o5.
[Il est nommé dans un accord du roi Henri II avec son frère Amauri''
(mai i3o6) et il y est qualifié de cousin germain du roi et neveu de
la reine mère.]
Hugues de Dampierre, qui vivoitau mesine temps, suivant le mesme •
auteur (Loredanj, peut aussy avoir esté fils de Eudes.
[11 n'est nommé ni par le Lignage , ni môme par Loredan , dans les livres IV
et V de son histoire, qui comprennent tout le règne de Henri IL]
' Lignages d'oiiirc-7nei-, c. IX, \i\; c. \u. ' [.oreflano, 1. IV, p. 919,225; trad.
' Ligiiiiges d'oiitrc-nier. CM . \m, xn. — franc, t. 1, p. 2^42, aig , 25o.
Voir Généalogie d'ibelin , t;il)leau G. ' Lignages d'oiilre-mer, c. i.\ , xix.
■' Lignages d'outre-mer, c. ix, xix. ' De Mas-Lalrie, llist. de Chypre, I. H,
' De Mns-Latrie, Inscripi. de Chypre, p. 202.
Il" 43, p. 520.
LA FAMILLE DE DAMPIERP.E. 537
Eudes de Dampierre, riiii des plus riches et des plus puissaiis sei-
gneurs de Cypre', fut élevé en l'an l'ô-ih, à la dignilé de conneslable
de ce royaume parle roy Henri IV, (pii lui donna Isabel, sa fdle, en
mariafje. — 11 pouvait estre fds de Jean.
[Il était plutôt, comme nous l'apprend le Lignaije-, fils de Gautier, qui
était frère de Jean. Quant à sa fenune Isabelle, elle était la sœur et non la
fille de Hufjues IV. Le texte italien de Lorédan ^ dit (jue ce prince lui donna
en mariage lafgHuolalsabelhi, ce qui semble indiquer sa fdle; mais plus loin'
le roi assemble un conseil secret dont fait partie Eudes, suo cogiiato, c'est-à-
dire son beau-frère. Le traducteur français dit que le roi (it épouser à Eudes
de Dampierre sa fille Isabelle^, et [dus loin, en parlant de ce conseil secret,
il appelle Eudes le gendre du roi, mais ce n'est pas le sens de cogimto. —
D'ailleurs Hugues IV, marié en l'in)'', ne pouvait avoir de (ille luibile en
iSa/i, ni peu de temps après. Etienne Liisiguan, en trois endroits diiïérents'',
dit positivement qu'lsajjelir était la sœur du roi Hugues IV, fille connue lui
de Gui le connétable, mort en i3o3. Enfin, des formules de lettres écrites
[lar le roi Hugues IV ^ appellent la princesse Isabelle sa sœur, et le conru'-
table Eudes de Dampierre, t^son frère en lej" (en loi), c'est-à-dire son beau-
frère. Eudes figure comme témoin dans plusieurs actes du roi', de i3q8,
fi septembre; iSay, 16 février; i33o, 3i janvier.]
Gautier de Dampierre, l'rère de Eudes, espousa (vers i34o) Marie,
lille du niesnie roy ^°.
Le Lignage d'outre-mer fait encore niention de Gautier de Dampierre,
' Loredano, p. 3o8; trad. franc, t. I, p. -Joa v°. — Chorogrujfm , p. 77; rî" ta-
p. 828. — Est. de Lusijrnnn. Hisl. de Jjleau généalogique à la suite.
Cypre, p. •28*, n° 6. ' Assises de Jénis. t. II, formules 2, 5
'" Lignages d'ovire-nw, c. IX, MX, édilion p. 383, 384.
Heugnot. ' De Mas-Latrie, Hist. de Chinire, t. 11,
' Loredano, I. M, p. agC. p. ii3, 157, iG/i.
* Loredano, p. -297. '° Loredano, p. 3o8; trad. franc, t. 1,
^ Trad. franc;, t. I, p. Sa 8. p. Si a. — Est. de Lusign. Hisl. de Cypre.
' Loredano, 1. V. p. a88; trad. franc. foi. 20a v°; Chorograffui , 77 v°; Choro-
1. 1, p. 3 18. graffia, a" tableau généalogique. — Lignages
' Est. de Lusignan. — Hisl. de Cypre, d'outre-mer, c. vi, vui.
68
5.38 \A-.S FAMILLES D'OUTliF.-MEi;.
(|ui vivoil vers ce niesine temps, c'esl-à-dire veis laii iBoo. ([iii
espousa Escliive (rilx-liii. lille de Philippt^ fribeliii ', comiestable de
Gypre el de Simone, dame de Tabarie.
[(;.' si'idiid (i;mlier (Hait le lils du [ireinier Eudes df Dainpierre '■', cl le
père de Eudes, le conni'taljle, et de Gautier, que Du Canj^;i> a niPiilioiini' :i\imt
celui-ci.
Voici donc Idrdre prol)al)le des meudjres de ciHtc famille :
, I
huDES.
Gautier.
(iATTlEl;. KCDES ,
le ronnpfnbU'. |
■ Voir Gônéalogîe (ha soignrnrs (Vlbeliv , ' Lignages il' outre-mei, c. ix . \fx , érlid'on
lableau A. Beugnot.
LA FAMILLE DE FLORY.
539
LA FAMILLE DE FLORY
ou DE FLOURY.
JEAN DE FLOURY,
M le Vieil '.
GlSLPBERT DE FlOUIIV.
I
Camielocr de Flouri.
es pou se
Daniel i-le Malembec.
Desïs de Fi.oLiiï.
qualiti(>
frère de Gisieberl'''.
\ivoit vers l'an 1200
Jean de Flodkï,
GlSLEBEBT DE FlODIIÏ.
marescîial de Tabn
rie ,
espouse
espouse Marguerite, fille de Da
niel de Malenibe
Lt'onor de Malerabec
et d'Havis, fille de Renaiit l
1
e Cbanibellan.
sœur de Marguerite,
femme de sou frère.
Jaques de Floibï, Nicolas
TnOMASE,
1 , 1
Ag>BS, ISABBAL'
Helvis, IIelvis de Floluï,
baiily de la secrète de Flolr^.
femme
espouse
espouse
iu royaume de Cypre [en i3i5|^,
de Aufl'roy
Thomas
Angolier de Giblet ,
souscrivit au Iraïlé de mariage
de Scandalion.
de la
fils d'Angeiier
dedoD) Fernaiid de Majuri;ue,
B
aiicliegarde.
et de Fémie^
prince de la Moiéc ,
.t d'Isabelle d'Ibeiin, l'aniSiô*.
[On peut croire que le vieux Jea> de Flory, comme l'appelle le Lignage
d'outre-mer'', est celui qui souscrivit, comme vicomte d'Acre, un acte de Ju-
lienne deCésarée'', du 2/1 octobre 1197.
C'est peut-être Gislebeiit, son fils qui, sous le nom de Gilehertus île Florvico,
avait souscrit, le 1" mars 1181*, un acte du roi Baudouin IV. Jean de Flory
ayant atteint un âge fort avancé, son fils avait pu être témoin il'un acte anté-
' Lig'tiiges d'oiitre-mer, c. x, xxn, et xix
lus, édit. Beugnot.
' Assises de Jérus. édit. I^alib. p. SSy;
édit. Beugn. t. 1, c. cclxxi, p. /i-i5.Ge che-
valier est nomme Dreue.
' Du Gange, Glossar. med. et tuf. latimt.
t. VI . col. '3()9 , voce Seacta reffla.
' Titres originaux. — Biiciioii Hist. de
Chypre, t. II, p. 87/1.
'" Lignages d'otitre-incr. c. \ix, x\x.
' Lignages d'outre-mer, c \. \\u.
' Cod. diplomat. n° 83, p. 8().
' Cod. diplomat. n° 3, p. 2S3.
68.
o'.O LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
liciir (lo seize ans ans nu dernier monument ronnii de l'existence de son père.
De |dns, on voit un Gislebert, frère de Denys ou Dreue de Flory, qui vivait
vers l'an 1200 '. Ce Gislebert peut très-bien être celui de 1181. Mais on peut
(louler (|u'il y ait identité entre ce Gislebert et le père du second Jean de Flory,
muréclial de Tabaric,^ lorsque ce dernier apparaît pour la première fois
seulement en iq5o, séparé, par l'intervalle d'un demi-siècle, de l'époque où
Gislebert n'était déjà plus un jeune lionnne. Enfin, malgré les présomptions
qui ont pu jjiiider Du (^ange dans le tableau généalogique de cette famille,
nous ne Irouvons aucun document qui prouve que Gislebert ait été ou le fils
du premier Jean de Flory ou le père du second.]
-Vux assises de Hiéi'usalem-, à l'endroit où il est parlé de l'usage de
ce loyauine, qui estoit tel que le fds du puisné estoit préféré en la
succession de son ayeul au fils de i'aisné moins âgé que lui, ii est rap-
porté pour exemple que Sire Gautier de Flory fut préféré sur ce fon-
dement en la succession de la mareschaussée de Tabarie à sire Helik
CiiARLE. Cet exemple fut proposé au différend survenu entre le comte
de Brienne et Hugues, depuis roy de Gypre, pour la régence du
royaume de Gypre, sous la minorité du jeune roy Hugues II, 1 an
1269.
[Gautier de Flory avait souscrit un accord passé entre les frères de l'Hôpi-
lal et la ville de Marseille^, à la date du 3 octobre laSS. 11 pourrait donc
l'tre, par les dates, plutôt que Gislebert, père de Jean de Flory, au(|uel il au-
rait transmis son titre de maréchal de Tabarie. Mais lui-même est-il lils de
Gislebert ou de Denys? C'est ce que nous ne pouvons décider.
Jean de Flory, ou Floury, était honnne lige de la seigneurie du royaume de
Jérusalem. En cette qualité il fut convoqué pour siéger dans la haute cour
à Acre*, par Jean d'ibelin, seigneur d'Arsur, en février laSo. 11 fut témoin
encore en cette qualité-' d'un acte du même Jean d'ibelin, du 10 août laSy;
enfin il souscrivit, comme maréchal de Tabarie '^^, des actes de 1 -362 et 1 atît).
' Assises (le Jcrus. édil. Labb. p. 557; ' Assises de Jcrtis. t. U.c. xni. p. ihd.
>''(li(. Reiign. t. I. [i. 4a5. '' Cod. diplomat. n° i3-3 . p. iSy.
^ Assises de Hiérus.^.^-i-2\\..\\, Y.'in'i . ' Cod. diplomat. n" li-i, 1^7. l'ii),
i-dit. Beiignot. p. 17g, 188, igo.
' Cod. diplomat. n° 1 1 6 . p. 1 aG.
LA FAMILLE DE FLOP. Y. .Vil
Sa parenté avec le second Gislebebt n'est sujette à aucune clifFicultr'. L';im-
cien et le nouveau chapitre du Lignage, déjà cités', établissent (|u'ils étaiful
frères, et qu'ils éj)ousèrcnt les deux sœurs. J
Sanudo lait mention de Guillaume de Flory"^, qui fut étably vicoiiilc
d'Acre par Hugues III, roy de Cypre, l'an 1-276.
[H l'était déjà depuis deux ans au moins, puiscpi'on le voit en i-2-jli^ \)i'é-
sider en cette qualité la cour des bourgeois d'Acre. Par l'ordre des dates, il
semble se placer entre Jean de Florv, maréclial de Tabarie, et Jacques, bailly
de la secrète; mais nous ignorons (piel lieu de parenté l'unissait à ces deux
jiersonnages.
Jacques dk Flory, si c'est le même que le Zkcco de Ftnrin'^ de la chroni(pie
d'Amadi, fut un des chevaliers de (Chypre donnés en otage au roi d'Aruiéni(!.
comme garants de l'exécution du traité (i3io, h août) qui [)erinettait au roi
Henri II le retour dans son royaume.
Nous voyons encore un Pierre 0k Floi'.v ^, vicomte de Nicosie en iSyy, et
(Charlotte Cantacuzène de Flory'', dame noble de (Ihypre, femme de Hugues
Bussat, en ik-jh; tous deux probablement de la famille des Flory. |
' Lignages d'outre-mer, (Mit. Labb. c. x; ' De Mas-La(rie. ///*(. île Clii/ijre. t. Il
édit. Beiign. c. xxii et xix bis. p. 1 i4.
" Sanut. I. IH, part. 12,0. xiv. — Con- ' De Mas-Latrie. Ilisi. de CJiijine , L 11.
timiat. de Guill. de Tyr, 1. XXXIV, c. xxviii, p. /i.'iG, note 3.
p. h-jk, 475. " De Mas-Latl-ie, Uist. de Chypre, I. III,
'■ De Mas-LaUie. Hist. de Chypre, t. lll, p. i'27, note 3.
677, note a.
")'i-2
LES FAiMILLES D'OUTRE-MER.
[LA MAISON DE HAM.]
GÉNÉALOGIE DE LA MAISON DE HAM.
ELDES , 1" du nom ,
seigneur de Ham en Vorniaixlois.
l'an 1108 '.
Eudes II , dit Pied de loup ,
seigneur de Hani ,
l'an ii3o.
1
GiRABD .
seigneur de Ham ,
Ei:PES III ,
sr-igiiour de Ham ,
lit en la terre saiiile l'an laoEi '
Il fst probable que Gérai'il,
son frère ,
l'Stoit avec iuv.
El DEC IV.
seigneur de Ham ,
décédé l'an isSi ,
iluquel descendent les outres
seigneurs di- Ham.
Gibaud de Ham ^,
connestabie de Trinoly,
espouse Marie de Barulb , veuve de Guillaume de Tabarie .
et fille de Pierre , seigneur de lîarutli.
11 succéda on celte dignit*^ à Arujand de Crest .
qui la lenoît en 1 155 .
comme on recueille d'un titre de cette année là
[et de quelques autres " de la même année et de i lîJi ].
Thomas de Ham ,
conneslable de Tripoly.
Agnès de Ham .
fenune de Hugues de Giblel ,
seigneur de Besmedin.
Si!Bo> DE Ham ,
N. fils. IV.
femme de Jean de lîavendel,
lils de Meillonr de Ravendel.
seigneur de Maraclée.
I (iiiiARii ou Gép.aiid de Ham résidait en terre sainte avant la croisade de 1 -20/1 ,
|)iiis(|u'il souscrit comme témoin, et avec le titre de connétajjle de Tripoli (ce
(|iii suppose déjà un assez ion;] séjour dans ces pays) un diplôme de Boëmond .
comte de Tripoli, fds du prince d'Autioche^ du 21 août 1198; l'année sui-
Heiiipraus in Aiig. Vt^rosiii. aiin. i 108.
Ligiwge'i (l'(»iirc-mcr. c. xvii , xlx. xxi.
Willehardouiii. 7 cl 1 <i'i.
* Ciirt. S. Scpnl. n°' 56 , 89 , (3-3 . p. 1 1 '■'1 .
119, 127. — (-'"(/. diplomiit. n° 1 96 . p. -l'Ai).
— Voir Les C.onnkMes de Tripoli.
'■' Cad. ditdoiHiil. n° ai 1, |i. -jSs.
LA MAISON DE II A M. W.'>
vaille, il PII souscrit un secoiul du même. En décembre i9o4, (Tiiccord avec
sa femme Marie et sa fille Agnès, il vend aux Hospitaliers la terre de Tnliasi
avec ses dépendances pour la somme de 9,100 besants sarrazins.
Thomas de Ham, connétable de Tripoli, souscrivit, en celle qualité, un acte
d'Albert, patriarche d'Antiocbe.', du 18 novembre 12/11.
Il fui pris, avec plusieurs autres chevaliers, par les Kharisniins, à la ba-
taille de Gaza-, le 18 octobre 19/1/1. II avait épousé N. fille de Julian de Ra-
vendel de Meraclée, mais il mourut sans laisser d'héritier. Du Cange, dans
son tableau généalogique, lui avait supposé deux enfants, trompé par une
leçon vicieuse du texte du xvii" chapitre du Lignage édité par Labbe^. Mais le
texte de ce même chapitre dans La Thauinassière ", et du chapitre xxi de l'édi-
tion Beugnot, qui y correspond, porte que k Thomas fut connestable de Tri-
ple, et esposa la fille [de] Julian [et non pas Jean, comme porte le texte
de Labbe] de Ravendel de Meraclée, et mouru sans heirs. >' Ainsi il est à peu
près certain, d'après ce texte, et d'après deux nouveaux chapitres du Lignage •"',
que Thomas de Ham n'eut point de postérité.
Agnès, dame du Puy, épouse de Hugues de Giblet, fille de Marie de Ba-
ruth et de Gérard de Ham, est nommée dans l'acte de son père (décem-
bre i9o/i), dont nous avons déjà parlé. Elle eut plusieurs enfants qui sont
mentionnés dans le Lignage d'outre-mer '^. Nous n'en nommerons qu'un seul :
Gérard, qui prit le stn'nom de Ham, mais qui mourut jeune.]
' Cod. (liplomat. n° 118, |). 1 33. Assises de Jénis. t. Il . |). /i5r) , édition Beii-
' Continuât. fleC.uill. de Tyr, I. XXXIII, gnot.
c. Lvii, p. li'io. ^ Lignages d'mdrc-mor. c. i\, xxxi, édil.
' Labbe, p. Sg-a, hh-i. ^m^n.— Assises de Ji'ius. l.II.p.iSo, 40(5.
' La Thauniassière, p. •i'i\, aSi. — ' Labbe, c. xix; Beugnot, c. xxx, xxxi.
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
LA MAISON D'HIERGES.
Manassès d'Hierges vint outre aier vers Tan ii/io : en laquelie
année il transporta quelques seigneuries à l'abbaye de Broigne,
pour suvbenir aux frais de son voyage. 11 fut estably connestable du
royaume de Hiérusalem par le roy Baudouin 111, qui lui osta cette
charge depuis, et la donna à Hunifroy de Toron. 11 espousa preiniè-
lenient une dame dont le nom n'est pas marqué dans lljistoire, puis,
en secondes noces, Helvis, dame de Rames, veuve de Balian, sei-
gneur d'ibelin '.
[C'est lui qui est plus ordinairement désigné sous le nom du connétable
Mé.nassier. Il fut témoin d'un acte du roi Baudouin IIP, du A juillet i i A7;
et de deux actes de la reine Mélissende ^, en 1 1 5o et 1 1 5 1 . En cette dernière
année, il possédait encore la dignité de connétable.
Menassiei!,ou MANASSiER,n'('lant (|u'un nom individuel, nous ne crovons pas
que l'identité de nom soit un motif pour rattacher à la famille du connétable
ni Manassier de (lésarée, qui fut témoin d'un acte de Guillaume, évêque
d'Acre*, après iiSg, ni Manassieb, chevalier venu d'outre-mor (de France)
PU Chypre dans le siècle suivant, et auquel le roi donna Limniate^. Plus tard,
ce chevalier lui rendit le fief et ipiitta le pays; puis il le redemanda: mais il
hit décidé qu'il l'avait |)erdu sans retour.]
' W illi'Imus Tyr. I. \ll, c. i;l. X\I, ' Cod. diplùiiiril. n° -îS. [>. 'do. — Cartul.
c. IV; I. XVII, c. 1, XIII, XIV. — Chajipeau- S. Sepulcr. n° 69. p. 91.
viil. ai yEgid. Aureœ vaJl. Ahb. c. xl. — Li- ' Ciirliil. S. Sepulcr. n° i 43 . p. a6i .
gtwges d'oulre-mer, c. xiv, édit. Beugriot. '' Assises de Jériis. l. 1. p. b'-ili. c. lxxiii.
• Cod. diplomat. n° ai. p. 26 et 483. lio Pliiiippe de Navarre.
LA MAISON DHIERGES.
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546
LES FAMILLES D OUTRE-MER.
LA MAISON DE MAUGASTEAU.
(;É>iÉALOGIE DE LA MAISON DE MAUGASTEAU.
PHIMPPES DE MAUGASTEAU,
pspousi' Mnrguerile, lîlle tl'' Diasprp'.
fi M
Thomas he î
fspouse M
■ i\e Baudou
et trisabfUe
lAtCASTESt) ,
ai'guerile.
n de Piquigny,
lie Maraclée.
CÉCILE,
lemmc de Balian Anseaume,
ou Enliaume,
comme il est nommé
aux Assises de Hiérusalem •
ms c. csL\i -.
Ag-vès ,
religieuse
Gilles
DE
Mil r.*STE*I
Éirâ
fen
.1- P}
<le Sciir
1
■oi;e. \. fin-
lae
ilipi.es
daieon.
Isabelle. Mabit-k .
femme femme
de Jean Babin. de Guillaumr
de Millers.
N. Glle,
qui espousa
Amaury de Gibiet.
Thomas dk Giblet. MincLEHiTE .
fi'iiime de Baymoiid
d'Anlioclie.
[Un (les nouveaux chniiitres du Lignajje d'outre-mcr '^ el (jnelques antres
docunients liis(ori(|ues nous pcimettenl de roniiiléter en (|ueli|ues (xnnts la
jiénéaloifie des Maugasteau.
Le premier fjui se présente est Thomas de Maugastel, ou Maugasteau. On le
voit souscrire deux actes de Julienne de Césarëe*, février 1307, et un acte
(lu roi Jean de Brienne , 1" juillet 1211.
Il fui père de PiiiLH'i'E, <pii épousa Marguerite de Diaspre\ et d'une lille
Isabelle, ipii eut pour mari Daniel de Terremonde.
' Lipnaijcs d'ovtrc-mer, e. xxiv. xxxvi.
" Dans ce cliapitre, qui est prolinlileinent
le cxLx' <le l'édition fie M. Boiig[not (t. I,
p. aao), ce personnage est nonnné Nicollc
Aiiiiniime, et est (distinct de Balian . seigneur
de Sajette. (jui est nonini(; imniédiatoraent
avant lui. Mais les textes iniprinws du Li-
gnage d'outre-nier. de Labbe, de la Thau-
massièie et de M. Beugnul, disent tpie trCé-
cile espousa Balian Anlbeaume. 1
■' Lignages d'outre -mer, c. xxxi. i.'dition
Beugnot.
* Cod. diplomal. n° 90 . p. gS , et 11° 10.
p. -189. — QirtiiL S. Sejmic. n° i45.p. -^tJ;).
'' Lignngen d'outre-mer, c. xxxi, (édition
lîeuffnot.
LA MAISON DE MAUGASTEAU. 547
Philippe de Maugasteau fut désigné par Frédéric II, vers i 233, pour être
établi lifulenant de la bailie du royaume de Jérusalem, à la place du seigneur
de Sajette, Balian, et du connétable Eudes de Montbéliard' ; mais les bonimes
liges du royaume refusèrent de l'admettre.
Dans le même temps vivait Simo>' de Maugastel, archevécpie de Tyr- (an-
nées 1217-1225), qui n'est nommé dans aucune des deux généalogies.
Les quatre enfants de Philippe de Maugasteau sont les mêmes dans les deu\
chapitres du Lignage '^■, mais, dans le nouveau chapitre, Mabille est femme de
Gautier de Montbéliard, et non plus de Guillaume de Millers. On jjourrait
supposer qu'elle a été mariée deux fois.
Gilles de Madgasteau, fds du second Thomas et de Marguerite ch' Picquigny,
épousa, selon l'ancien Lignage ', Lanon du Caban, forme altérée, cpii ne laisse
guère soupçonner ni le nom, ni le surnom ou nom de lamille de celle
personne. Gilles était un homme du seigneur de Toron, et, comme tel, il
souscrivit un acle^ (janvier 1 270) de Jean de Montfort, seigneur de Toron et
de Tyr.
Enfin nous voyons, quelque temps auparavant, un Gervais Malguastkl
(Madgastel ou Maugasteau), vicomte d'Acre, souscrire un acte de Jean et
Simon de Treucis, du 3 avril iqAô*". Nous ne pouvons dire s'il était de cette
famille ni comment il s'y rattache.]
' SuccesaihiUtè au irôue elàluréjrcncc ,etc. ' Liguagcs d'oulrc-imi, vAûwn LaLilie,
c. II. ^ Assises deJérus. t. Il, [i. 099. c. xxiv; édition Beugiiot. c. wxvi.
' Voii' ci-après Les Archerc(]ui's de, Tyr. '' Cod. diphimitl. 11° i5e. |). 191.
■' Lignages d'outre-mer, édition Lalibe. " Cod. diplomal. 11° -217, p. -^58.
c. wiv; édition Beugnot.c. xwvi, c. xx\i.
5/,8 LKS FAMILLKS DUUTRE-MER.
[LES SEIGNEURS DE iVllLLV
Voir [ilu^ liaul Les princes ou seigneurs de Napues, au iiuiii de Philippe de
iVliLLY. (l'a|)rrs te Lignage d'outre-iiier, eh. \[v, édit. de Labbe; ch. xxvi,
édit. Beiignot; et ch. xiv, de cette dernière édition, iiitilulé : Des hoirs he
Naples. (/issiscsdr .iérnsaJcm. t. Il, p. 452. 6f)3.)]
LA FAMILLE DE MIMARS.
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LA FAMILLE DE MIMARS.
LA FAMILLE DE MIMARS.
[L'altération trùs-vraisemblahle en deux mt trois passafjes du texte, dans
les trois éditions imprimées, du chapitre du Lignage (rduire-mcr ' d'où esl
tirée la gémïalogie des Mimars, rend nécessairement certaines parties de celte
généalogie, telle que la présente Du Cange, erronées ou du moins contes-
tables.
Nous reprendrons successivement les jioinls rpii offrent malièrc à discus-
sion, ou sur lesquels nous possédons plus de renseignements liisturicpies.
H[jGUf:s Mimars. Mimnrl, Miiiuir: , Mimarcius, de Mim(ire,dc Miiuar: , \e jjre-
mier de la famille, était un baron de la terre de Jérusalem. Nous n'avons pas
trouvé dans les documents géographicpies de seigneurie ou de château du nom
de Mimars. Les différentes manières dont ce nom est encore écrit, Mdmara,
Millemarclm, pourraient faire croire que c'('tnit, ou une terre du revenu de
mille marcs, et qui de cette circonstance aurait pris sa dénomination: ou peut-
être un fief de soudé(!, -produisant à son titulaire une renie annuelle de mille
marcs payée par le roi. Ces fiefs durent connnencer à être en usage, dans le
royaume de .Jérusalem, vers les dernières années de son existence. Ils fureni
ensuite très-communs, surtout dans le royaume de Chypre -.
Hugues de Mimars fut témoin de plusieurs actes de rois et de seigneurs du
royaume de Jérusalem', de i i 70 à 1 1 8 1 .
Renaud de Mimahs, son fils, cul deux femmes, selon Labbe et La Thaumas-
sière '' : 1° uni> première, qui n'est pas nommée; 2° une dame d'Ava. 11 v a eu
ici de leur part une fausse interprétation du te te, que Du Cange n'a pas
adoptée: ainsi nous n'en parlerons pas d'avantage. Mais Du Cange n'a su à ipii
rattacher celte dame d'Aya, ni le Gui de Mimars, marié à la fille de GeoflVoi
' /-//;H«^esf/'ou(re-)«e)-,LabbeetLaThau- ' Cod. diplomat. t. 1, 11" 5i, (io. Oi, i'tli .
inass. c.xxvn;édit. Beugn. c. xxxix. (35, 68, 70, p. 59,6i,6i,6G, O9.70.
" Assises de Jerus.l.l, p. .'58/4, note G, * Tubl. chroiiol. p. àis ,!nd. — LaTliau-
p. .5-2f). note «. massière, Géiéalogies, \).-20r).
552 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
(lu Morf, (jui fi|[urc ilans l(! cli;t|iitre du Lifjnafje en question. Labhe a fait
(Ir ce Gui lie Miinars un fils de Renaud de Miniars et de la dame d'Aya. Mais
le texte, nous le répétons, s'oppose à une telle explication.
Ce chapitre, selon l'usage, nonuiic d'abord tous les enfants de Renaud :
Hugues, Menassier, Balian, Reiniond, Hue, Jean, Gui et Isabeau, puis il
reprend la généalogie, ou l'Iiistoire de chacun d'eux, en connuençant par
Isabelle.
Gdy, fut évêque de Baphe en Chypre. Nous savons qu'il mourut' en i 259.
Suivent les généalogies de Hugues, seigneur d'Asquie; de Raymond, seigneur
de Traissades. telles qu'(m les voit dans le tableau de Du Gange; puis celle de
Manassès ou Menassier , laquelle s'arrête à ces mots : t^GuY (fds de Manassès)
fui conestablc de Saette, et espousa la seur (et non la fille, comme l'a avancé
Du Gange) Guillaume de Villers , et ot deus lis et deus filles. Menassier
Pierre, l'autre fis Régnant de Mimars espousa la dame d'Aba (ou Aya) et ot
un fis et une fille. Guy espousa la fille Joffroi dou Morf. Balian, l'autre fis
Régnant de Mimars , espousa feme , etc. w Du Gange a supposé ([ue Menassier
et Pierre étaient les noms des deux fils du connétable Gui de Mimars 2. Mais,
s'il en était ainsi, ces deux noms seraient joints par la conjonction et, et ils
précéderaient l'indication des deux filles, qui ne sont pas noumiées. D'après la
construction de la phrase, il semble qu'il s'agit d'un avant-dernier fils de
Renaud de Mimars, dont l'auteur va donner la généalogie comme des précé-
dents. Mais ici est une dillicul*(', la seule d'ailleurs qui jiuisse nous arrêter
dans notre conjecture : c'est que Pierre Menassier n'a pas été nommé d'abord
parmi tous les enfants de Renaud de Mimars. On pourrait ce])endant trouver
dans les généalogies du Lignage quelque autre exemple d'un nou\eau nom
d'enfant surgissant tout à coup sans avoir été annoncé d'avance. Enfin iious
l'^rons remanpier ipie, parmi les fils de Renaud de Mimars, sont Hugues,
seiirneur d'Asquie. dont nous pcuivons suivre la généalogie, et un autre, Hur
ou Hui^ues, dont il n'est plus (|uestion. Ne pourrait-on pas supposer que ce
-econd Hugues n'est autre que Pierre Menassier, dont le Lignage reprend à
son tour l'alliance et la postérité, laquelle s'arrête à la première généra-
tion?
Nous demanderons s'il ne faudrait pas appliquer à Hugues 3, frère de Jean.
Continiu-il. >U; (uiiil. de Tyr. I. \XX1\ . ' Noir le (aljleau A. ?>' génération.
,.. II. II. A/ii. ' Voir le lalileaii \, V et 5° génération.
LA FAMILLE \)E MlMAIiS. 553
tous deux lils de Raymond, seigneur de Traissades, ce (|ue Du (lanifc dit de
HuGiES, lils de ce même Jean, qui épousa la iille de Huijues Boutevin? (iar
l'auteur du Lijjnage l'numère ici les alliances des enfants de Raymond, seigneur
de Traissades, Jean, Hugues, Estéfénie et Escliive. Nous rapporterons aussi à
cette énuniération Gui, qui épousa la fille de Geoffroy du Morf. Gui a été
nommé d'abord parmi les enfants de Raymond; mais, contrairement aux liabi-
tudes de l'auteur du Lignage, son nom et son alliance ne se trouvent plus (pu-
vers la lin du chapitre, entre Pierre Ménassier et Balian, tous deux lils de
Renaud de Mimars. Ce n'est peut-être qu'une transposition et une des altéra-
tionsn otables que paraît avoir subies ce cliajutre.
Nous ajoutons à la sixième génération du premier tableau Marie, fille de
Douce de Gaurelée, qui épousa Raudouin île Venaire. Elle avait été omise par
Du Gange.
Aux frères de Hlgies de Mimars, fils de Baudouin, dans la ([uatrième géné-
ration du tableau A, nous ajoutons RaimoiNd, donné j)ar le texte. Le nom in-
connu N. j)lacé ici par Du Gange, représente un nom peut-être perdu dans
une lacune du texte de Labbe.
Enfin nous croyons (pie Baudouin, à la cinijuième génération de ce même
tableau, est le seul fils de Hugues de Mimars et de Sibylle du Morf, et que
Amalric ou Amauri, et peut-être un autre personnage, qui se firent clercs,
étaient frères de ce Hugues de Mimars.
11 est d'autres seigneurs de celte famille sur lesquels nous possédons cpiel-
ques renseignements liislori(pies sans pouvoir dire au jusie quels sont iciix à
qui ils s'appliquent.
Tel est Jean de Mimars, un des conseillers ilu roi de Chypre Henri I", ipu,
d'accord avec ce prince', conclut, le 2 décembre 12.33, un traité d'alliance
olFcnsive et défensive pour cin(| ans enlrc les Cypriotes et les Génois. C'est
|jeut-être Jean de Mimars, lils de Raimond, seigneur de Traissades.
Hui; ou Hugues de Milmars, peut-être fils du précédent, homme du roi. fui
témoin d'un acte du roi Hugues 111 ^(novembre 1269). Nous ne pouvons
dire non [ilus si c'est le même dont la pierre sépulcrale^ fixe la mort au
1 5 avril I 32 3.
' De M<is-Liilri(.', Ilixl. de Cliijiirc, l. II, ' De Mas- Latrie. IiiKcrijjt. île (Hiii/ht ,
p. 67. n° liU, p. 520.
'' Coll. ilij)h)iiiiii. 11° 1/18. p. l8f).
• nn
554 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
AlMERI DE MlMARS, tipjXjlo aUSsi HaMERIN OU CHAMERI^ DE MlLMARS , (le Mille
Marcbis, sei;;neur de Chypre, esl nommé dans un accord, de mai 1 3o(i \ passé
entre le roi de Chypre Henri 11 et son frère Aniauri. Suivant l'accord du
'i août i3to, entre les rois de Chypre et d'Arménie, sur les conditions du
retour de Henri H-, Aimeri de Mimars devait rester comme otage en Armé-
nie. C'est lui probablement cpii fut présent au mariage de Fernand, prince de
la Morée, et d'Isabelle d'Ibelin ^ l'an i3i5; à l'assignat du douaire de Marie
de Bourbon * ( 3 i janvier 1 3 3o ) , et (jui est aussi nommé dans deux traités du
roi Hugues IV avec Gènes =* (i6 février iSag, 21 février i338). Mais nous
croyons cpie cet Aimeri serait plutôt Aimeri de Mimars, fils de Raymond et de
Gille Chappe", qu'Amalric ou Aimeri, frère de Baudoin, fils de Hugues et de
Sibylle, dont l'existence nous paraît être au moins très-constestable.
Un des nouveaux chapitres du Lignage'' mentionne un Hcgces de Mimars,
r|ui fut le second mari de Marguerite, fille de Linart de Baphe et de Marie
Porcellet. Il ne paraît pas en avoir eu d'enfant. Est-ce Hugues, fils de Ray-
mond et d(' Gille Chappe ^ mentionné par le Lignage comme étant mort sans
postérité?]
La famille de Mimars a subsisté long temps eu Cypre, car je trouve
sire Renaud de Mimars avoir esté présent à Nicossie, avec les autres
barons de Cypre à Fassinat du douaire constitué par le roy Hugues à
Marie de Bourbon ^ femme de Guy, sou filsaisné. Tau i33o. [Cesl
peut-être Renaud de Mimars II, fils de Balian.]
Le chevalier Loredan fait encore mention de [Gui de Mimars '",,ami-
' De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, l. 11. " Voir le lahleau .4, W et 5' génération,
p. jQ.,. ' Lignages d'outre-mer, c. xx, édition
' De Mas-Latrie, Hist. de Clii/pre, t. II, Beugnot.
p. ,iZ,. ' Voir le tableau .V , h' génération.—
■' Buchon. //;*■(. de Coiistnntinople sous les Lignages d'outre-mer, c. \xvn. p. i5o . edit.
Français, 1. 11 . p. 876, ms. de Du Gange.— Labbe.
Voir le tableau A. 5' génération. " Titres originaux de la Chambre des
* De Mas-Latiie. Hist. de Clii/i/re , t. 11. Comptes de Paris. — De Mas-Latrie. Hist.
p. lOlx. de Clii/pre, t. 11, p. iGi.
'- De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. 11. '" Loi'edano, 1. VllI, p. AGo; trad. franc.
[). 1.5S, 178. t. H. p. i7.
LA FAMILLE DE MI MARS. 555
lal (le Chypre en 1873, et de] Renai d de Mimais', qui fui l'ail mai»''-
cliai de Cyj)ie par le loy Jacques, en 1 an i38/4.
[Renaud souscrivit un acte de ce même roi ^, du 1 (i août iHfif) , ot un du
roiJanus, du 7 judiet i/to3.
Nous voyons encore mentionnés dans les inscriptions funéraires de Chypre
un PHu^TPrE DE MiMARS ^, sans date, peut-être le lils de Renaud de Mimars 11,
t>f une Marie de Miimars, épouse de messire de Néviles*, houteiller de Chypre,
morte en i3c)3; sans doute une des nombreuses fdles de celle maison qui ne
sont pas nommées dans la généalogie du Lignage.]
' Loredano. I I\. |). .JilJ: li'ad. franc. ' l)cMns-L;iine, Iiiscrijil. ilr ClojprCfifj'i.
I. II. p. io(). * De Mas-Latrie. Insa-ijil. de (Ihijiyre .
'" De Mas-Latiie. }lisl. de (Hii/jne. I. Il ii°l)7. — Mugnsin piltnresfiiir .\.\\ . ^t. -t-'.o .
|). /128. 667. 1" coi. j). 9.2â , -i' col.
556 • LES FAMILLES DOUTUE-MER.
LA FAMILLE D'AGLILLEU.
[Aux noms de Raymoind d'Aglilleb et de Marguerite, sa fille, qui épousa
Aimeri de Miniavs'; de Simon d'Anguiller, troisième mari d'Eschive^, si
toutefois il est de la même famille, nous ajouterons ceux de Hugces d'Aguilieh,
([ui peut-êlre vers le même temps fut témoin d'un acte du roi Henri II \ de
janvier 1286; et de deux religieuses, Isabelle et Sabine d'Agulier, mortes le
■! février i3/io et le 8 avril i3i8, que nous font connaître les inscriptions
tumulaires de Chypre*. C'est tout ce que nous savons de cette famille, alliée
aux Mimars, et qui n'a de place ni dans les généalogies du Lignage, ni dans
les développements que Du (lange a doiniés à ce fond primitif de ses Fa-
milles d'oulre-mer.]
' Voir la Généalogie des Mimars , labl. A. ' De Mas-LaU-ie. Hist. de Chypre. (. III.
à' génération. ]>■ ''>7o.
' \'o\rh Génénlngic des Mimars, ]" l;i\>\. '' De Mas-Latrie, Iiiseripl. de Clii/prr.
/['génération. . n 3i. p. 5i5.
LA FAMILLE DE MONTOLIF. 557
LA FAMILLE DE MONTOLIF.
EiitiM! les familles ([ui ont tenu les premières dignitez au royaume
de Cypre est celle de Montolif, dont les armes esloient un escu chargé
d'un lyon rampant, ayant poui' cimier un dragon, comme j'ay remarqué'
du sceau de Pierre de Montolif, bouleiller de Cypre, attaché à des
lettres de iSaS. Ainsy il y a lieu de douter de celles que M. Délia
Chiesa, évesque de Saluées, donne aux Montolivo de Cypre, d'argenl
à une plante d'olive nourrie sur un mont de sinople. Le Lignage d outre-
mer fait assez souvent mention des seigneurs de ce nom et de leurs
alliances, entre lesquels j'ay remarqué ceux qui suivent, dans les
autres auteurs et dans les titres.
[Ces seigneurs semblent s'appeler inclin'('reiiiiiu'nt de Montolil'ou de Monlo-
lieu, (h Munie OVwnrum, de Monte Olii'o ou Muiitoliro, de Monte Ollu. Moiitolieii
est uni' [)etite ville de Languedoc- (Aude, arrondissement de Carcassonne,
canton d'Alzonne), d'où est originaire cette famille, établie depuis le \m° siècle
à Marseille et dans le bas Languedoc. Les Montolif énuinérés ci-dessous ont-
ils tous la même origine? Sonl-ils tous membres d'une même famille? Nous
n'oserions l'atTu'mer. Nous ne mentionnerons que ceux qui paraissent avoir
séjourne dans la lerre sainte ou en Chypre, ou du moins avoir eu des rap-
ports directs avec les personnes et les affaires de l'Orient.
0. DE MoiNTE Olivo fut lémoiu d'un acte de Rainiond I", comte de Tripoh,
l'an 1 1 h h ^
Raimo.xd de Monte Oliu, de Montoïwo, souscrivit plusienrs actes île Hai-
moud II, comte de Tripoli*, dans les années i i 7/1-1 18/1.
' Voy. ci-après. ^ Cod. diplomal. l. 1, 11" -nj, p. ■:>.5.
' Cod. diplomat. t. I, p. 48-2. — Moréri, ' Cod. diplonuit. t. I, 11" '1. b!i. 70. 70,
DIct. Iiist. t. V. p. i-29-i3i , c'dil. (le i7.'î-3. p. 55 , 71, 7G, 988.
558 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Bengerius iiE MoNTOLivo, foriiic altérée pcu(-î'tre pour Berengarius, ou Roge-
riiis, souscrit un acte de Boémond d'Antiochc, comte de Tripoli ', du a i août
t 198. Ce même acte est souscrit par
Ogehius, ou OfiiEH, son fds. C'est tout ce (jue nous savons de ces deux per-
sonnages.
Baddouin DE MoNTOLivE, liommc de Boémond VI, prince d'Antioclie, sous-
iiivit un aclo de ce prince- de i256, avril.]
Simon de Montolif, inaresclial du royaume de Cypre\ fut tué au
siège de la ville d'Acre, Tan 1296. H laissa, entre autres enfans, Alix,
mariée à Tliibaud, soigneur de Bessan.
Guï DE MoNTOLiF espousa Marie*, fille de Raymond de Giblel, sei-
gneur de Mesmedin [ou Besraedin].
[C'est lui vraisemblablement qui s'entendit avec Gui de Giblet pour enlever
la ville de Tripoli au prince d'Antioche, dont il était homme lige, ainsi que
Tcn accuse la relation faile par-devant notaire^, contre Gui de Giblet, le
1 H février 198a.
Simon de Montolif, appelé Simon de Monl-Ohjmpe par Lorédan**, Simoiiet
flr Mous par Kt. de Lusignan''. assassina en i3io, comme on l'a vu, Amauri
ou Alméric, régent de Chypre % dont il était le favori.]
Raymond de Montolif" s'allia avec Marguerite, lille de Roliart de
Cayplias. [Il peut être celui qui fut témoin"* d'un acte du loi Hugues I\ ,
en i338.]
Jean de Montolif" espousa Eschive, fille de Raymond de Mimars,
seigneur de Traissades, veuve de Thomas de la Baume.
' CW. (lijihimit. t. 1.11° 3 11. |). a 5 3. ' Etienne de Lusignan. Ilist. de Cyprc
^ Cocl. diplomat. l. I, n° lag. p. aS/i. fol. 161 verso.
■' Ligiinges d'oiilrc-mer, c. xv, xxvn. * De Mas-Latrie, Ilist. do Cliypre , t. if.
' Lignages d'onlrc-mer,Q..\\\, \\\. p. iiOelnotea.
' De Mas-Lalrie. Hist. de Unjjive, t. lil . ' De Mas-Latrie, t. 111, e. xxv, xxxvii.
[,. 6fi3. '" De Mas-Latrie, llisl. de Chypre, l. Il,
" Lorednno. I. V. p. aSo; li-adiicl. liaiiç. p. 17g.
I. I, p. 279. " Lignages d'oiilie-mer, c. xxvn. xxxix.
LA FAMILLE DE MOiNTOLIF. • 559
[C'est lui vraispniljlaljlenicjil (]iii fui tt'iiKiiii de plusieurs actes, en i3'j8-
i33o', et entre autres des lettres de ratilicaliiin du mariage de Marie d<'
Bourbon, 3) janvier i33o.]
Bkrtranu Diî MoNTOLiF- fiit coiijoiiil |)cir aiaiiage avec Plaisance, lille
(le Jean de Giblet et de Poitevine.
[Bautiielemi de Montolh' l'ut choisi par le prince Hugues (Hugues IV) pour
requérir en son nom ^, auprès des barons du royaume, la couronne de Chypre,
vacante par la mort du roi llenii II, son oncle, le 2 avril i39/i.
Il fut témoin d'un traité avec Gènes', du -it lévrier i33cS. H ('(ail alors cu-
mérier dn roi Hugues IV.]
TnoM/vs DE MoNTOLiF es])ousa Douce ', fille d'Anceau de Brie et d'E-
glantine de Cayplias. Je ne sçay si c'est le mesme qui espousa une
belle dame nommée Jeanne'', laquelle estant veuve de Thomas, son
mary, en Tan 1867, fut aimée par le roy Pierre, qui en eut un en-
fant, et si c'est celuy qui est qualifié mareschal de Gypre [dans plu-
sieurs actes de 1828-1 BBS'', et en particulier] dans la procuration du
roy de Gypre, de l'an i3-j8', pour traitei' le mariage de Guy, son lils
aisné, avec Marie de Boui'bon.
[Les dates ne permettent guère d'attribuer ces circonstances à un même
personnage. Le mari de Douce peut bien être celui qui, maréchal de Chypre,
fut témoin d'actes de 1 3^8- 1 338 ; mais ce maréchal ne peut que dillicilement
être le même tpie celui (pii auiail , trente ans plus fard, laissé une jeune veuve,
devenue la maîtresse du roi.]
' De Mas-Latrie, Hist. de (Jujprc, t. II, c. xxvi, p. iii, 4.5o; édition lieugnot.
p. i4i , i58, i64; t. m, p. 736. c. xvni.
' De Mas-Latrie. Hisl. de Chypre, t. II. ° Lorodano, 1. VII. p. 388; liad. fiaiiç.
c. XIX, XXX. t. I, p. 4^5, AaG.
' i4««(«es f/e yeV'M*. r. II, c. xviii, p. 61 9; ' De Mas-Latrie, ///s?, (/e C7i!/;;?e, t. il ,
Labbe, p. .î^a. p. lia, xhh, 17g. — Titres originaux'.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. II, ' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. Il,
p. 167, 178. p. i4i.
^ Lignages d'outre-mer, édition Labbe ,
560 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Laquellfi [procuration] est encore souscrite de
Jean de Momolik. (jui est peut estre celuy qui espousa Eschive de
Mimars [nous avons vu (pie la chose était (oit probable]; et de
Simon de Montolif le jeune, qualifié baile du royaume de Hiéru-
saiem, aux lettres de ratification du mariage de Guy, fils du roy de
Cypre ' avec Marie de Bourbon, fan i33o [li et 3i janvier].
[On le voit encore témoin de plusieurs autres actes ^ pcnrlant les années
i328-i33o. Dans celui du 2 mars 1828, où Hugues IV choisit des procu-
reurs pour aller en France contracter mariage pour Gui, son fils, avec Marie
(le Bourbon, il est témoin avec le surnom tic Ir Jeune; dans les actes suivants,
il n'a plus ce surnom , mais il est rpialifié bouteiller du royaume de Jérusalem;
et non bniJe, comme l'a écrit Du Gange.
On le voit parmi les témoins du traité avec Gênes, du 16 février iSag'.
on y voit aussi un autre Simon de AL^ntolif sans qualification aucune. Un autre
traité avec Gènes, du 21 février i338 ^. nous montre parmi les témoins Simon
DE Mo^TOLIF, sans surnom ni (pialiflcation. C'est peut-être le même que fe
second.
•Enfin, nous voyons au i 6 mai 1 355 un Simon de Montolif. bailli de la sei-
gneurie de Gliy[)re^? auquel semblent subordonnés plusieurs autres baillis du
royaume. Est-ce le bouteiller, ou le second Simon, ou un troisième person-
nage diflV'rent des deux premiers?]
Pierre de Montolif, chevalier, bouteiller du royaume de Cypre, fut
cboisy par le roy Hugues avec Lambertin de Bologne'^, chanoine de
Famagouste, pour aller traiter le mariage de Guy de Cypre. fils du
' De Mas-Lnliif. Hisi. de Chi/jife, t. II. " De Mas-Latrie, llisi. de Chypre, I. II.
|). 163 , lO'i. p. 178.
" De Mas-Lalrie. Hist. de Chypre, t. II . ^ Bans et ordonimncen des rois de Chypre.
p. lii, lia. ii4, i58, 178. — Assises de Jérus.i. l\ . \i. Z"/"].
' De Mas-Lalrie ; Uisl. de Chypre, l. II. ' Du Caiifre, Hist. de Constant, sous les
|). i58. empereurs français , I. VIII, n" il.
LA FAMILLE DE MONTOLIF. 561
loy, avec Marie de Bourbon, fiHe de Louys, duc de Bourbon*; lequel
fut conclu en la chapelle de Bourbon, le ■^9'' de novembre, l'an 1 o-iS.
H fut aussy tricoplier de ce royaume [comme on le voit dans l'acte de
ratification du contrat^].
o*
Barthiîlemv de MoMOLiF, clievalier, vivoit l'an iS'î^^ et 1.372
[Ce sont probal)lement deux personnafjes distincts. Le premier était déjà
dans les allaii-es en iSa/i, comme on l'a vu. Le second s'entremit inutdement
pour réconcilier Pierre II avec les Génois, et empêcher le siège et la prise de
Famagouste.
Les inscriptions tombales de Chypre^ nous l'ont connaître une dame \nnt^
de Montolif, morte le 16 avril 10 'iS].
Jean de Montolu', chevalier, fut un des seize barons ([ui lurent
choisis, en l'an i368 [1869], pour compiler le livre des Assises du
royaume de Hiérusalem^. Il est parlé de luv dans la Vie de saint
Pierre Thomas, patriarche d'Antioche, écrite par .lean Garmesson,
n" 63.
[C'est lui sans doute fpii, caniérier de Chypre, avait été témoin d'ini acte
flu 16 août i36o'', confirmant certains privilèges au\ Vénitiens. Ce peut en-
core être lui qui, avant i3S3, céda par échange à Clémenl de Prcmentorm .
Génois, un fief de soudée, de 1,000 Lésants de rente', dont celui-ci, en
i3c)5, réclamait encore la mise en possession.]
c
Hugues de Montolif, fut estably gouverneur de Faniagousie", aprcz
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, f. It, '' Assises de .Icnis. édit. Lalilie, p. 6<)i;
p. 1/10 et noie 5, p. i4/i. 161. (^dit. iJeiignot, t. I, ]>. 0.
' De Mas-Laliie. Hist. de Chypre, l. IL ' De Mas-Latrie, Hist. de Ckjpre . I. IL
p. 161. p. â.ji).
■^ Assises de Jéiiis. t. I, p. 5^5; t. Il, ' De Mas-Latrie, Hisl. deClii/pre. i. lll,
p. '119. p. 78 1-78.'').
* Loredano, I. VIII, p. liai : trad. franc. " Loredano. I. VIII. p. ^i.^jq; trad. franc.
t. II, p. 93. t. II. p. 36.
De Mas-Lalrie. P.apporI n° 33 . p. 5 1 5.
71
562 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
la mort du seigneur d'ibeliii, par le roy Pierre, [ce qui avait eu lieu
avant] l'an i^yH.
[Thomas de Momolif, aiulilcur du royaume de Chypre, était, en i355 ',
bailli ou hailc pour le diocèse de Nicosie. En i36i^, il fut ambassadeur du
roi Pierre 1" à Venise. Le i 7 janvier i36;) il recpiil la bailie du royaume de
Chypre pour le prince Jean d'Antioche^, oncle de Pierre II, lors de l'avènement
de celui-ci à lacouronne, et, le 16 novendjre suivant ', il fut un des seize sei-
trneurs nommés pour la révision des Assises. Le 2/1 décembre 1871^ au nom
des grands de Chypre, il demanda au gouverneur ou régent du royaume,
Jean, prince d'Antioche, la mise en possession des royaumes de Chypre et de
Jérusalem, pour le jeune prince devenu majeur. Le 17 octobrei372 il fut
confirmé dans sa dignité d'auditeur de (ihypre^ qu'il avait tenue sous les
règnes de Hugues IV et de Pierre 1". Un Thomas de Montolif, figure aussi, en
i383, 3o mai-s'', comme maréchal de Jérusalem et bailli de la secrète, dans
un acte de Jean de Brie, prince de Galilée, turcoplier de Chypre. Peut-être est-
il un plus jeune frère de Thomas l'auditeur, qui est surnommé souvent l'aîné.]
Pierre de Montolif et Guillaume de Montolif, frères, et Renaud [ou
Arnaud] de MoNTOLlF^ furent éleus, avec, quelques autres barons de
Cypre, lieutenans du royaume, aprez la mort du roy Pierre 11, l'an
i383. [L'histoire ne dit plus rien de Henaud; (juant aux deux frères,]
ils estoient si puissans qu'ils prétendirent au mariage de la reyne
veuve. L'un et l'autre furent décapitez l'an [i386 ou] i385 [le jour
même du couronnement du roi°], ayant esté convaincus de trahison
sous le règne de Jaques \".
' Assises de Jénts. t. II. c. wxii, p. 877
' De Mas -Latrie, Hist. de Chypre, t. II
p. a 33.
^ Assises de Jérus. édit. Labbe, p. 45g
édit. Beugnot, t. I, p. 5.
* Assises de Jcrus. édit. Labbe, p. /160
*■ De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. II.
p. 354 et note 3.
' De Mas-Latrie, ///.s(. de Chypre, t. II.
p. 396.
' Loredano. L IX, p. 011; trad. franc,
t. II.p.ioo.— De Mas-Latrie, t. II. p. 891.
édit. Beugnot, t. I. p. 6. 896, 3f)().
' Clu-onic. de Slranibaldi. — De Mas- ' Loiedano, 1. IX, p. 517; Irad. franc.
Latrie, t. II, p. 35i, 352. t. Il, p. 110. m.
LA FAMILLE DE MONTOLIF. 563
[C'est-à-dire qu'ils avaient combattu ses prétentions à la couronne et avaient
essayé de faire prévaloir les droits de la sœur de Pierre IL
Henri de Montolif, celui sans doute que la chronique de Strambaldi uomiue
(JARA DE Mo.NTOLiF ', fut lué à la bataille de Cbierokitia, le 7 juillet iAl>G.
Jean de Montolif est nommé par la même clironique- à l'année 1 A27. Un
personnage du nom de Jean de Montly, corruption probable du nom de Mon-
tolif, était maître d'hôtel de la princesse Anne de Lusignan, sœur du roi
Jean II, d'après le rapport des ambassadeurs de Savoie^, de 1 ')33, novembre.]
François de Momolif l'ut fait vicomte de Nicossie* en l'an i65G [ou
plutôt liSy], par Jean II, roy de Cypre, après la mort de Jaques de
Gurry, cjui avoit eu la mesme dignité.
[L'année suivante, i/i58, sa charge de vicomte fut donnée par \v même
roi à Hector Chividès, sur la demande du prince Jacques^, dont Ghividès était
l'ennemi. Néanmoins, quehjue temps après, lors de l'avènement de Charlotte
à la couronne, Hector Chividès se montra un des plus ardents adversaires de
Jacques, aussi bien que François de Montolif-'.]
[Jean ou] Janls de Montolif esloit mareschal de Cypre on Tan 1 /j58;
en laquelle année il fut envoyé en ambassade en Savoye^ avec Oddet
Bossât, pour ti'aiter le mariage de Louys, comte de Genève, fils du
duc, avec Charlotte, princesse d'Antioclie, fille du roy Jean III [ou
plutôt Jean II; Janus ne doit pas compter parmi les rois du nom de
Jean]. Estienne de Lusignan^ et le cavalier Loredan ^ en leurs his-
toires de Cypre, confondent ce Janus avec François, vicomte de Ni-
' De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. II. t. II, p. aa/i. —Est. do Lusignan. Hist. de
|). 539, note 2. Cypre, p. 16a. i63.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. IL ' Chron. de Georges Hustron.— De Mas-
P- 5i3. Latrie, t. III, p. 85 et note 5.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. III, ' Hisl. de Savoy e , de Guichenon. t. H,
p. 2 3 et note 3. Preuves, p. 386.
' Loredano, i. X, p. 616; trad. franc. ' Est. de Lusignan, Histoire de Cypre,
t. II,p.2i3. — Est. Lusignan , en /'//('si. f/e p. 161 b.
Cypre, p. iSg, 161 b. ' Loredano. 1. X, p. 6a4. 626; trad.
' Loredano. I. X. p. 626; trad. franc. franc, t. Il, p. -221. 2s'j.
7«-
5(V, LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
cossic, dont jo viens de parler. Ils appelleiil cet Oddet de Bossât, Scirre
on Théodore de l\iisal ou du Puiset.
[Ils supposent que c'est François ijui lut chargé de l'ambassade, et que ce
l'ut à l'occasion de son absence que sa charge de vicomte de Nicossie fut donnée
à Hector Chividès. Mais, au moment de l'avénemenl de Charlotte, l'ambassade
n'était pas encore de retour; et nous voyons François de Montolif agir contre
Jaques dès les premiers moments qui suivirent la mort de Jean II.
Janus de Montolif resta attaché au parti de Charlotte et du prince Louis
(le Savoie son mari. Il portait encore le titre de maréchal de Chypre en i 463 '.
Marie de Montolif-, qui est appelée dans les registres de la secrète, à
l'année i/iCq, i A janvier, hi maréchale de Chijpre, est-elle sa veuve? ou plu-
tôt n'esl-ce pas une dame de la famille de Montolif, mariée à un seigneur,
maréchal de Chypre, autre que Janus?
SiMO> DE Montolif. est nommé dans les registres de la secrète de Chypre ,
à la date du 3 janvier j Afig ^.
Dans des lettres du grand maître de Rhodes (1/17/1, t" juillet *), on voit
nommée encore Agnès de Montolif, dame noble de Chypre.]
' De Mas-Latiie, Hist. do Cla/itrc, t. 111. ' De Mas-Latrie, Ilist. de Chypre, l. 111,
p. ia5 elnote 1, p. 126 et note -i. p. 281.
' De Mas-Latiie, llisl. de Chijpre , t. 111. ' De Mas-Latrie. Hisl. de Chypre, t. 111.
p. 275. i>- i--*?' "0'*" 3.
LA MAISON DU MORF.
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LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[LA MAISON DU MORF.]
Outre ce tableau généalogique, nous avons fort |)eu de renseignements sur
les membres de la famille du Morf.
Lauréat de Morfo, le premier qui eut ce surnom, fut témoin d un acte du
roi Hufjues I" ', en septembre laio, et de deux actes de la reine Alix'^ en
mars et octobre t290.
Jean dc Moiif, fils aîné de Laurent, fut témoin d'un acte du roi Henri l"' '■\
le 1 0 juin i ù'S-i.
Baudouin du Morf. second fils de Laurent, liomme lige du roi Henri I",
souscrivit plusieurs actes de ce prince en 1982, 1 233,193 9 S 12/17-'. ''^"
août i93/i il fonda, dans l'église de Nicosie, un service perpétuel pour le
repos de son àme'^; fondation ([ui fut confirmée [)ar le roi. (Voy. le tableau A.)
Des trois maris de Marguerite, sa fille, le second est appelé par Du (iange
Renoul le Borgne; mais il semble que c'est par une erreur de transcription
pour Raoul '', (|ue donnent les trois éditions du Lignage d'oulre-mcr. Le toi-
sième mari est appelé Raoul de Gilielin dans le texte de Labbe, de llii'liii dans
reu\ de La Tbauniassière et de M. Beugnol.
Nous voyous encore, à un siècle d'intervalle :
.Iean du .Morf, témoin d'un acte du roi Hugues iV*', du 21 février i338.
Est-ce le dernier Jean du Morf du 1" tableau, lils de Laurent II du Morf?
Jea.\ du Morf, probablement distinct du précédent, maréchal de Chypre
en 1060, et comte de Rochas, a été mentionné précédemment parmi les
romles titulaires d'Ëdesse et de Rohas.
' Cod. diplomat. l. 1. n" 97, p. lo-j.
= De Mas-L;itiie. Ilisl.de Cligne . i. 111.
|). (il I , Gi A.
' De Mas-L;ilrie, Hi-st. de Un/ pie . t. IL
p. 56.
' De Mas-li.itiie. Hisl. dc Cliijpre . t. 11.
■' l>abbe, AUmnccchrumlog. t. II , p. 650.
' De Mus-Latrie, ///W. deChiipre, I. 111,
p. CSç).
' Lijjnages d' outre -iiter, ji. 4i5. /i5;i,
édit. Labbe.
' Dc Mas-Latrie, Hisl. de l'Àijpie , (.11,
i>- 179-
LA MAISON DU MOliF. 569
Thomas du Mori- lui, on i38q, un des douze conseillers' adniiiiisImlcMirs
du royaume en l'absence de Jacques I".
Vers l'an i/i33, le nom de Morplio, seigneurie située au nord-ouesl de l'ilc
de Chypre, à laquelle élait attaché le titre de comte de Rolm, Rohas, Rorliax,
on d'Edesse, passa dans la famille des Grinier. Les premiers qui sendjlenl cm
avoir été ])onrvus sont Philippe Grinier. bouteiller de Chypre, puis Morl' de
Grinier. ou Grinier de Morpho'-.j
' I.cireil.'iii . I. I\, |i. ôii: trad. thiiic. - Voyez Les Comtes liluliiires d'Kdesse,
I. II. p. io5. — De Mas-I.iiliie. t. II. p. 3()i. (i. 3ia.
57(1 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[LES SEIGNEURS UE NEUVILLE.]
[Flnsiciirs seigneurs du nom de Neuville, de Néviles, de Nova Villa, sont
nientioniK's d;ins les récils historiques, les généalogies, les actes relatifs aii\
Inmilles d'oulre-mer. Nous les réunirons ici sous un même titre, sans [)ouvoir
dire s'ils sont tous issus de la famille des seigneurs de Ncufrilh'-siir-PortK en
basse Normandie, dont plusieurs branches sont établies en Angleterre.
Gui iiE Nova Villa- fut témoin d'un acte du roi Amauri, 1 1 octobre i iG8.
Il est nommé ici Guago, par erreur de transcription sans doute, pour Guigo.
Edstache dk Necviile. épouse Orable, fille de Gautier, seigneur de Baruth ,
puis de Blanchegarde '. Il devait vivre vers la fin du xif siècle.
Bal'dolin de Neuville souscrit un acte d'Aimeri, seigneur de Chypre, du
9 y septembre iig5 \ 11 périt en iao5, à la bataille d'Aiidrinople \ Sa fille,
mariée secrètement avec Robert de Courtenai, empereur de Constantinople*',
l'ut cruellement traitée [)ar les barons mécontents (1227).
Joinville nous fait connaître un Pierre de Neuville'', surnommé Caijel, ipii
combatlail près de lui à la Massoure ( labo).
A un intervalle de plus d'un siècle nous voyons :
.ÎEAN DE Nevile, vicomte de Nicosie ^ (pii fut un des douze membres du
conseil formé en l'absence de Jacques 1" ( 18(82).
' Expilly,Di (■?(■«»«. (/es Gaiile-i, de. t. V, * Continuât, de Guill. Je Tyr, 1. XXIX.
p. lyo. c. \xix, p. agi, ayS. — Dn(Zange. Ilisloke
^ Cod. diphiiiat. t. I, 11" A7, p. .'19, (le Constantinople sous les empereurs français ,
f.01. I. m, p. 85, 87.
' Lignages d'outre- mer. c. xx, édition ' .loiiiville. édit. Du Gange, p. i46.
iîeuûnof. ' (ilironiquo de Stiandialdi. — De Mas-
" De Mas-Lalrie .*///«/. de Clajpre, 1. III, Latrie, Hist. de CInjpre. t. II, p. ^gi. —
p. 5ç)f). Lorédnii. 1. IX, p. fii 1; (lad. franc. I. Il,
'' Vilii'li:iriliiLiin. n" uji. p. i''i8, édiL p. io4.
Du Ganjjo.
LES SEIGNEURS DE NEUVILLE. 571
Peu aj)rès, il l'ut rrét' par ce roi seigneur do Césart^e', en réconipcnsc di'
ses services et de son dévoueiueiit.
Vers la même époque un messire de NEvn.ES, si ce n'est le même ipie ii'
précédent, était bouteiller de (lliypre -. vSa femme, Marie de Mimars, moiiiul
en 1 3 f) 3 .
La même année mourut la fille d'un de ces seigneurs, Isabelle de Neviles ^.
Jacques de Neville, chevalier du rovaume de Chypre, fut tué à la lialailie
de Chierokitia*, ■y juillet i h -26.]
' Loredaiio. 1. I\ , p. 61 0; trad. lianç. ' De Mas-Latrie, Inscripliuii.s de l',liyj)ie,
|). 109. 11° 37.
■ Dp MiK-\^Mr\c. lnscriptif)ii>i (h Cldiprc . ' (jliroii. de Stramlialdi. — Dh Mns-
11° 37. Latrie, l. il. p. ôSg et note '1.
72'
LES FAMILLES DOUTRE-MER.
LA FAMILLE DE NORES.
Çcttf laniille osloil riiiic des plus illustres du royaume de Cypn-'
[el (le celles qui avaient fait la conquête de Jérusalem], et estoit issue
originairement de France, si nous en croyons Estienne de Luzignan;
ou nlutost d'Angleterre, où il y a une famille très-noble de ce nom, de
la([uel]e estoit Roger de NonES-, abbé d'Evesliam, dont Tliistoire d'An-
gleterre fait mention sous le règne de Ricliard \", et Edwis de Nores^,
chevalier, (jui, de Frederinde Lowel, eut He\ry de ^'0RES, qui espousa
Marie, fille de Thomas de Fiennes, baron d'Acre.
Henry l'ut père de Henry II, baron de Nores de Ricoff, qui s'allia
avec Marguerite, fille et héritière du baron Williams de Thame. ipii
en eut Glill.ume de ÎNores, décédé en Irlande avant son père. De son
mariage avec Elizabeth, lille de Ricliard Moreim, nasquirent François,
baron de Nores, et Je\!n, qui conduisit une armée d'Angleterre contre
les Espagnols au duché de Bretagne, l'an iSg/i, et mourut sans en-
fans. François, l)aron de Nores, fut créé vicomte de Thame, puis comte
de Barkeshire par le loy Jaques, le -^8 de janvier l'an 1690, et mou-
lut l'an iC)'!.^). Il avoit espousé Brigide de Ver, fille d'Edouard, coiuti'
d'Oxford. Quehpies écrivains anglois ' font ce comte fils de Hem-y el
de Marguerite de Thame.
Quant à la famille de ce nom habitué»^ outre-mer, voici ce que j en
ay trouvé '' :
BAllDOlIN DE ^OUES,
cspousa Esir-fr-iii^' ,
illli- lie Uaui]ouiii Jii Morf.
.iK4\ PL- NoiïES, A.\CEAr DE Noues , i\. osNonES, N. de Noues.
Itirisorier rspoiisc Alix . femme femme
lie IVglisr- de Mcossie. fille île Cuilliiume lie l'iquigny. île Rul.iml Je la Baume. île Balian Je Monlgisarl.
' ni>:t. de Cijprc, p. 8a. — De Mas-La- ' Monioii'es mss.
trie, Hkl. de Cliijpre, t. III, p. aôi, note 3. ' ISnlpli. Brnoke, Jame Vorke.
■ (iei'vas. Dorob. col. i5o5 et i5Gi. '' Linii.d'outre-mer,r. w .wwu .\\\\\.\l.
LA FAMILLE DE NORES. 573
[Baudouin de Nores, mari d'Estéféiiio, paraît être celui (|iii souscrivit un
acte de Bertrand de Margat ' (oS juillet i-ji'y), et un acte de la reine de
Chypre, Alix ^ (mars 12-20).
Vers la fin du treizième siècle, deux seigneurs de ce nom, Pierre et Bad-
DOUiN DE Nores, sont témoins d'un même acte de Henri II, roi de Chypre (jan-
vier 1286^). Etaient-ce les petits-fils du précédent? Nous ne connaissons pas
davantage la filiation de la plupart des seigneurs qui suivent.]
LoL'YS DE Nores suivit Henry, roy de Cy])re, en ses disgrâces*, loi's-
qu il lïit chassé du royaume par son frère Almeric, l'an i3o5.
[Le roi ne quitta le royaume qu'en iSoy, mais il avait ])erdu toute son
autorité dès l'an i.3o5. Louis de Nores fut témoin d'un accord^, de mai 1 3o() .
entre le roi et son frère, au sujet du gouvernement du royaume.]
Il fut présent au traité de mariage'"' conclu entre Fernand de Ma-
jorque, prince de la Morée, et Isabelle d'Ibelin, l'an i3i5. 11 vivoit
encore Tan i'Sb-j.
Baudouin de Nores, chevalier, mareschal ih- Ijiostel du roy. sous-
crivit av(!C les autres barons de Cypre l'assinat du douaire de Marie
de Boui'bon, femme de Ciuy, lils aisné de Hugues, roy de Cypre, l'an
[Baudouin de Nores souscrivit eu cette occasion trois actes distincts : 1" l'acte
du 2 mars iSaS", par lequel Hugues IV nomme ses procureurs pour aller en
France conclure le mariage entre Guy son fils et Marie di' Bourhun. Il v est
qualifié maréchal de la cour royale de Chypre, distinct du maréchal du royaume
de Chypre, ([ui est Thomas de Montolif. -2" l'acte du 1 /i janvier i3.io\ par
leipiel le roi ratifie le contrat de mariage conclu par ses procureurs. Il v est
' Cod. diiiliiiiiiii. t. 1, ij' io(). j). 11 3. " Titres originaux. — liiiclion, Ui-ii. de
- De Mas-Latrie, liist. de Chypre, t. III, (Jonstantinople sous les emper. franc, t. If.
p. (Jii. |). 37^1.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. III, ' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. Il,
p. 070. p. i/ji.
'' Loredano, I. IV, p. aiy; trnd. franc. ' De Mas-Latrie, flisl. de Chypre, t. II.
t. I, p. 26-2. p. i6->.
' De Mas-Latrie, t. II. p. 10a.
57'. LKS FAMILLES DOUTRE-MER.
appelû nuirôflial de i'hûtcl du roi, hospilii rcgii 3° l'acle du même roi' (3i
janvier i33o) qui assigne le douaire de Marie de Bourbon: il y est nommé
sans qualification.
Dans l'intervalle, il fut témoin d'un traité de paix et de commerce entre le
roi Hugues IV et Venise- (i3-î8, k septembre), et d'un traité du même roi
avec Gênes, du iG février i32t) ^; il est nommé dans tous les deux maréchal
de rhôtcl du roi.
Il souscrivit un nouveau traité de Hugues IV avec Gênes (i 338, ai fé-
vrier*), avec le titre de maréchal du royaume. Il est qualifié de même dans
le mémoire apologétique du prince Fernand contre le roi son beau-père^
(j3/io-i34-j).
Baudouin de Nores est peut-être le maréchal du roi de Chypre tué à
Smvrne '^ en i3i5.
Jacques de Nores fut un des témoins du traité du roi Hugues W avec la
république de Gênes "(ai février i338). Nous n'oserions aillrmer que ce ne
soit pas le môme que le suivant.]
Jaques de ^ORES tut t'ait capitaine et gouverneur de la ville de Sa-
talie, après sa prise par le roy Pierre, Tan 1862 ». Lecjuei gouverne-
ment il quitta, incontinent après, à .loan de Sur, amiral de Cypre.'Il
paroist en lan i368^ avec la qualité de tricoplier [ou turcoplier]
du royaume de Cypre, c'est-à-dire de colonel général de la cavalei-ie
légère '".
[Jacques de Nores souscrivit un acte du 20 mai i368, concernant le paye-
?nt du douaire de Marie de Bourbon", avec la qualité de turcoplier du roi
me
■ De Mas-Latrie. Hist. ik Ckiiprc . t. 11. " J. Villani, Citron. 'Shnalovï. Scripl. ilnl.
j,. j,5i. I. Mil. coL 918 (1.— De Mas-Lalrie.t.ll,
- De Mas-Latrie, llli^t. de Chi/pn' , l. Il, ]>■ i84. noie i.
p j/,;, ' De Mas-Laliie. t. 11, jj. 179.
' De Mas-Latrie, llist. de Clii/prc. t. 11. ' Loredano, 1. VU. p. ;i55. Sôy: Irad.
p. i58. tram;, t. I. p. 891. Sfli.
* De Mas-Latrie, Ilisl. de Chypre, t. Il, " Titres originaux.
p_ i„8. '" 1^^' Gange, Ghs^iar. med. et iiif. tnlinil.
= De Mas-Lati-ie, Hisl. de Chypre, t. 11. t. IV, col. iSig.
p. i83, 18/1.189. 190. 19/1. " De Mas-Latrie, t. IL p. -291.
LA FAMILLE DE NORES. 575
de Chypre. Il est aussi nommé dans des lettres du roi Pierre I", relatives à des
négociations pour la paix avec le sultan d'Egypte (19 mai' 1 368). Là il est ap-
pelé turcoplier du royaume de Chypre (c'était donc une seule et même dignité) ,
et de môme dans des instructions pour le même objet-, remises par le roi au\
envoyés de Venise et de Gênes (30 mai i368).
Guillaume de Machaut^ le mentionne comme le personnage le plus notable
et le [dus sage du royaume.
Dans l'assemblée qui eut lieu le 1 7 janvier 1 3 69 , après la mort de Pierre V'.
Jacques deNores*, au nom des seigneurs, engagea le prince Jean de Lusi-
gnan, frère de Pierre, à requérir la bailie du royaume pendant la minorité
de son neveu, Pierre 11.
Un Lotis DE NoRES, chevalier, mort le 1 -i octobre 1 069 ^ ne nous est connu
(jue par son épitaj)he.J
Jeaîv de Norks se signala à la prise de la ville d Alexandrie, en
Egypte'^, l'an i366, et fut le premier qui monta sni' les murs avec
les enfans perdus qu'il commandoit.
[Il l'ut peut-être turcoplier de Chypre, du moins il est nommé avec cette
qualification dans la chronique de Strambaldi, à l'année i38'J ''; mais il doit
y avoir ici quelque erreur dans le texte : le turcoplier, à cette époque, était
Jean de Brie.]
Je ne sçay si c'est ce
Jean de Nores qui espousa la fiiie de Fregose, amiral des Génois \
et qui mourut en l'an 1601.
[Badin de Nores est nommé sans qualification dans la chronifpie de Stram-
baldi'', à'I'année ih-?.ô. Il était maréchal de Jérusalem lors(|ui'. eu l'i-jfi.
' De Mas-Lalrie, l. II, p. -jgi! et note ii. ' Loredano. I. VII. |>. '.'>-; i : IimcI. Iraiiç.
p. 3o2. I. I. ]). '108.
^ De Mns-Lntrit', I. II, p. ;^o8. ' De Mas-Latrie, t. II. p. ."iy.'! et note -j.
' Do Mas-Latrie, t. II, p. 3o,3. p, 3(j4 et note 1.
' Assises de Jenis. édit. Beugnot, t. I. ' Loredano, I. IX, p. 5:>;î; liad. franc,
p. i, 5. t. Il, p. 1:17.
^ ^ De Mas-Lalrie, Inscriptions de ('Jti/pre, ' De Mas-Latrie, Hist. de Cliijpre, 1. II,
n" 49. p. 533.
:^l() LES FAMILLES DOIJTRE-MER.
après le 7 julllcl. il fnl. selon la même cliioiiique ', iioninié gouverneur de
Nicosie par le cardinal Ilnijues, frère du roi. Selon Lorédan -, Cliarion ou
Henri de Ciihlct lut alors di'sijjni' par le même cardinal pour reprendre celte
ville sur l'usurpateur Sl'orza. Ce qui n'empêcherait pas (pu' Badin de Nores n'en
eût été ensuite nonmié jjouverneur.
Badin de Nores est témoin d'un acte du -'a août i-'i-jy ^ par lecpiel le roi
.lanns doiuie au cardinal Hugues, son frère, procuration pour s'occuper des
affaires du royaume.
11 est nommé encore, toujours avec la qualification de maréchal du royaume
de Jérusalem, dans plusieurs actes de i/iSa et i433*, relatifs au mariage
d'Anne de Lusignan , sœur du roi, avec le comte de Genève, Louis, fils du
duc de Savoie, Amédée VHI.]
Jean de Nores vivoit sous Jean II. roy de Cypre, vers laii làbS^.
H suivit la revue Charlotte'^ après quelle eusl esté chassée de sou
ri)\aume.
[Et il assista . comme membre du conseil de la reine \ à l'acte du 18 juin
1/16 a, par lequel celte princesse transmellait ses droits sur le royaume de
Chypre à la maison de Savoie, si elle mourait sans enfants.]
Gautier de Nores s'attacha au party de la uiesuie reyne Charlotte^;
il vivoit l'an 1661.
[Le roi Jac([ues 11. i|ui l'avait d'abord condamné à morl . lui pardonna à la
sollicitation du père Gonemme, et se contenta de lui enlever trente-six do-
maines patrimoniaux; de sorte que Gautier de Nores vécut jusqu'à la fin dans
une gêne extrême, mais se glorifiant de sa fidélité envers sa souveraine légi-
time. Le roi lui avait conservé une pension annuelle de 365 hesanls, qui lui
' De Mas-Latrie, t. 11. p. Siaetnolei. ' Loredan<i. 1. \. j). (JiO. (jau; trad.
■ LoreJano, 1. 1\, ji. r)lj5: trad. iinnç. Iranç. (. II, p. 2i3, 217.
t. Il, p. 161. '' Hisl. de Siii'oije, p. 5/ii.
' De Mas-Latrie, t. II, p. ôai. ' De Mas-Lalrie. HIsl. de Chi/pre . I. 111.
' De Mas-Latrie, t. II, p. 5a6. noie 2 ; . p. lai. note i.
t. III, p. 10, 11. i3 et note G. p. 17 et ' Loredano. 1. 11, p. iJO'i, 665; trad.
note II, p. '5 1 el note i. franc, t. II. p. aOi. 260.
LA FAMILLE DE NORES. 577
était encore payée au 36 avril i/i(i8'. Au 24 janvier i/j(3f). les pourvoyeurs
et le bailli de la secrète l'avaient nommé en leur place- pour remplir momen-
tanément leurs fonctions; ce rjui prouve qu'il jouissait d'une certaine consi-
dération dans le parti contraire à ses opinions.
Pierre de Nores, fils de Gaulier, était tond)é dans la pauvreté. Venise, par
estime pour la mémoire de son père ^, lui accorda une pension annuelle de
800 besants (19 septembre l'^Bg).]
LouYS DE Nores ayant esté condamné à mort par contumace* pour
avoir conjuré contre Jacjues, roy de Cypre, se retira en France. Puis,
ayant obtenu son pardon, il rclourna en Cypre vers l'an 1^90, où il
professa la médecine, et y mourut Fan iS^S, âgé de cjuatre-vingt-
seize ans. 11 eut entre autres enfans une fille, mariée en l'an i/iGi, à
Morabite, maresclial de Cypre.
[Du Cange a confondu ici deux personnages bien distincts dans Lorédan^.
Louis de Nores, dont la fille épousa Morabite, et Balian de Nores, auteur
d'une conspiration contre le roi.
Mais dans le récit et dans les actes qui le confirment, il se présente quel-
ques difficultés.
Lorédan nomme sans qualification Louis de Nores, celui dont la fille fut
mariée à Morabite par le roi Jacques II, laquelle en mourut peu après de dé-
plaisir, et il ne donne pas le nom de cette dame, (le Louis de Nores est-il le
maréchal de Chypre mentionné comme défunt dans un acte du 7 avril 1 468°?
et cette dame, mariée malgré elle, est-elle Eschive de Nores, iille du maré-
chal, à laijuelle le roi fait plusieurs concessions en avril et en septembre
1 468 '' ? Dans ces deux actes il n'est pas question de son mari ; et une con-
cession du même temps (28 mars i468 '), faite à Nicolas de Morabite, parle
de sa femme, mais sans la nommer. En outre, d'après le texte de Lorédan,
il semblerait que le mariage eût en lieu immédiatement après les services que
Morabite avait rendus au roi, c'est-à-dire en i46i ; et que, par conséijueni,
' De Mas-Latrie, Ilist. de Chypre, 1. III. = Loredano. 1. II, p. O70, 688 et suiv,
p. i()7 et note 1. tratl. franc, l. II, p. 270, 290, etc.
' De Mas-Latrie, t. III, p. agS, 295. ' De Mas-Lalrie, t. III, p. aSa, 253.
' De Mas-Latrie, t. III, p. 197, note 1. ' De Mas-Latrie, t. III, p. aiS.
' Loredano , 1. II. * De Mas-Latrie, t. III , p. 26 1 el note 3.
73
Ô78 LES FAMIl>LKS DOUTnE-MK H.
la (lami' dùl rltr inorlo depuis l()ii];li'in])s on i AliS. Cependant l'identité est
pi-obable entre Eschive de Nores cl la femme de Morahite. L'historien a peut-
l'hc parlé par anticipation, dans un même passage, de toutes les récompenses
(juc Morahile recul du loi, landis (pie le mariage n'aura eu lieu (pie quelques
années plus lard.
La dame peul avoir aussi siirv(''cu à la célébration de son mariage un peu
plus loni;lemps ipie ne l'a supposé rimagination de certains historiens. Flo-
rin Buslron ' dil qu'elle uiourui jkmi de jours après; Lorédan met (pielques
mois : quelques mois peuvent être une année ou plus. Nous ne pouvons rien
allirmer, mais les textes semblent confirmer notre conjecture, qui est aussi
(^elle du dernier historien de Chypre. Le roi cherche à calmer la jeune femme
cl en même temps à adoucir riiumcui- farouche de son mari, par des pr('scnts
fails à l'un et à l'autre.
Une autre Eschive de Nores, quelques années au|)aravant, fut la fenune de
Philijipe, dil le Prlncipet-, fils du jirince H(Miri de Galilée, tué en 1/126. Ce
lurent les trisaïeuls de l'historien Etienne de Lusigiiau.
Balian de Nores, écuyer du roi Jacques II ■', était encore en faveur au .'i (!('-
cembre 1/168, puisque, à celte date, le roi lui fait remise des dînn^s de son
casai. Ce doit être peu de temps après qu'il forma une conspiration '' contre
.Iac(pies, qui avait séduit sa sœur. Jacques, son frère, et un Marsile de Nores
entrèrent dans le complot. Les coupables furent saisis, condanuK-s à morl,
iKui par contumace, comme dit Du Gange, et exécutés sur-le-cham[i. Le roi,
sur les iuslaiices de sa mère, pardonna aux coupables lors(pril n'en restait
plus que trois pour subir ii>ur sentence. Balian fut du nombre '■'. Il se retira
en France, revint eu Chvpre en 1 /iqo. v professa la nn-decine. e| iiktiu'uI
en 1 028.]
Jaques de Nores doiina l'oritjine à qnelqu(^s comlos ilo Tri])oly '',
<léfluilz ailleurs.
' De Mas-Lnliii^ Ilisl. dr Clniprr. I. lif. ' l.orodaiio. I. II, p. iîSi^ et siiiv. Irad.
|). -loi, note 3. Ihuiç. t. II. p. 390 et .siiiv.
^ Etienne i\i} Lusignan, (jhorografia , clc. ^ Loredaiio. 1. H. p. IJgg: lind. Iihik;.
liil. 78 v" et 3'' lidileau {jéntîalogique , à la p. 3oo, 3oi.
lin. '' Voir Les Coiiilcs tilulaires de Ti-ipnli de
De Mas-I,alrie. t. 111, j). o.'At^. ta fniinllo de \oro.i.
LA FAMILLE DE NORES. 579
[(l'est lui |)imt-ê(i'(_' (iiii est 11111111111'' (huis di's Icltrcs de sumI-coikIiiiI du
grand maître des Hospitaliers de Rhodi's ' |ioiir |)iiisieius (i\ pilotes ii^l'ugiés
dans cette île (i463, 8 novembre).
Sanso.n ou Saffon de Nores paraît avoir joui de la confiaiue et de la fa-
veur de Jacques 11. 11 figure comme témoin de l'acte du 6 janvier i/iG/i -, où
ce prince confirme les conditions proposées jiar les Génois pour la reddition
de Famagouste; puis on le voit successivement, dans des actes postérieurs,
conseiller de la cour du roi ^ (1/168, 7 mai), supérieur ou grand bailli de
la secrète* (1/168, là septembre; 1/169, '^ ' '^'' ^^ février), provéditeur
du royaume ^ ( 1/168, 1 A septembre; i/i6(j, 1/1 janvier), enfin connétable
de Jérusalem, sous la reine Catberine "^ ( 1/17^, octobre).
Philipi'ON de Nores. noble (Àpriole, lut suspect à Venise '. (|iii le lit incar-
cérer en 1/17/1.]
Jason de Nores [autre que celui qui a été inentiooué dans le tableau
généalogique des comtes de Tripoli de la maison de Nores] se trouva
au siège de Nicossie*, où il commandoit quelque régiment, i'an 1570,
et y perdit la vie, comme fit
François Marie de Nores''.
JEA^^ETO^ et Hector de Nores '" se sauvèrent de la tyrannie et du
carnage des Turcs, en cette mesme occasion, dans les montagnes.
[Les derniers descendants de cette famille en Cbypre sont connus aujour-
d'hui sous le surnom de Cuhmer
11
' Ue Mas-Latrie. Hisl. de Chipve . t. III. ' De Mas-Lalrie, t. III. p. 897 .
j). 12G et note G. ' Ange Qi!Ae\)vm . De la prise de Mcoaùe ,
- De Mas-Laliie. t. III. y. 172. loi. -jGçjv".
" De Mas-Latrie, t. III. p. 'i-j-i. ' AiigeCalepien, l)e lu prise de Mcossic ,
' De Mas-Lalrie. t. III. p. -207. -187. fui. oGf) v°.
•230, aSi. '" Ange Calepieri, De lu prise île Mcossie ,
' De Mas-Latrie. I. 111, p. 307. -37.^. fui. -271.
Dp Mas-Lalrie. t. III. \<. 356. " De Mas-Latrie, t. III. p. ujj. noie 1.
73.
580
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
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LA FAMILLE DES PETITS. ' 581
LA FAMILLE DES PETITS.
Cette famille a subsisté longtemps en Cyprc; l'histoire de ce royaume
faisant mention de Renikh Petit \ envoyé ambassadeur vers le pape
par Pierre, roy de Cypro, l'an 1872 -. [11 lut un des seize seigneurs'
nommés, le 16 novembi-e lodg, pour la révision des Assises.]
Il est pareillement probable que c'est celle qui subsiste encore en
France', qui porte le mesme surnom, dont les aisnés sont seigneurs
de la Cliausseraye, de la Vaiiguyon et de la Haguinière. Elle est ori-
ginaire de Berry, et maintenant liabitiiée en Touraine et en Loudu-
nois, où se débite assés communément ce proverbe : trque le pays de
ctLoudunois est un pays de contradiction, que les Grands (MM. de
ff Saint-Jean) y sont petits; les Petits sont grands (de stature); les Riches
tt(MM. de Dormans) y sont pauvres, et les Pauvres (MM. de la Vau-
rrdelin) y sont riches, n
J'ai veu une quittance d'AnxAUT Petit, chevalier, de lan loho,
parmy les titres de la Chambre des comptes de Paris, lecpiel servit le
roy en ses guerres de \aintonge. Son sceau représente un escu à un
chef chargé d'un lyoïi issaiit.
Il y a une autre famille de ce nom en Angleterre qui a un lyon
pour ses armes*.
[Au tableau de la famille dos Petits, dressé par Du Gange, nous ajoute-
rons rénumération de (|uelijues personnages du même surnom mentionnés
par les actes, sans pouvoir déterminer toutefois, pour plusieurs d'entre eux,
' Loredano, 1. VIII, p. 4-">('); li'ail. fianç. ^ Le Labniirpin-, au\ Addilinnu auœ Meiit.
t. II. p. iG. de M. de (îastelnini , t. II, p. G.3q.
^ slssi.ses de Jérusalem, Préface, t. I, ' Va^. le MonasI. anglican. i.\, ç. %(tlx\
p. 6, 4 1(3. t. II, p. Soo et 669.
.-,S2 Li:S FAMILLES DOLTIiE-MER.
>i le Miiiioiii (le Petit un /(■ l'élit leur rlail parllculier. (lU s'ils le devaient à
leur (jualilé de membres «le celle faniille.
Bérengeh Pktit fut li'iiioiii. en 1 1-21) '. d"nii acte de (iiiillaume, troisième
|irieiir du Saiiil-Sépulcre.
Remeh Peut-, témoin d'un acte du roi Foul([ues, du ■>. iV'vrier i 108.
ToiSTAiN Petit, de la j)iincij)nuté d'Antioclie, était mori en 11 55. dette
année ^ Renaud de Cliàtillon, prince d'Antioclie. coidirnia le don diii] casai
l'ail à l'Hôpital de Jérusalem par Adeline, veuve de Toustain.
Pierre Petit, frère de l'Hôpital de Jérusalem *, souscrit comme témoin un
acte d'Isembard, précepteur ou commandeur de la maison d'Acre (août 1 -i 1 9).
Pierre le Petit était bourgeois juré de la cour d'Acre-' en lévrier laBo.
Gui le Petit vivait à peu près dans ie même temps. Il est mentionné par
Philippe de Navarre'^ comme ayant été en débat à Nicosie avec le \)ère de
Salemon de Lasulie. pour une portion de lîef. et comme ayant requis contre
lui jugement par combat sin{;nlier.
Ce Gui pourrait être un de ceux que nous voyons dans le tableau de Du
Gange, soit le fils d'EusIache, à la troisième génération, soit le fils de Re-
naud, à la (piatrième; mais plutôt le premier, si Jacques, qui suit, est le frère
du second.
Jacques le Petit ' fui témoin d'un traité du roi Hugues IV avec Gènes, du
1 (j février 1 3 2 9 .
Gui des Petits est mentionné par lépilaplie de sa femme ou de sa fille ^
qui mourut le 6 août i3i3. S'il aiqtarlieni à la famille, il pourrait être le
second Gui. frère de Jac(pies.
Simon le Petit, chevalier', était ambassadeur de Hugmes IV (i35o. 1 1
août) pour conclure un traité d'alliance contre les Turcs, avec l'ordre de
l'Hôpital et la républicpie de Venise.]
' Cart. S. Sepule. n" 77, p. i5o. ' De Mas-Latrie. Hlst. de Cliijjire. I. Il
= Cart. S. Sepuk. n" .33, p. 63. p. i5S.
' Cod. diplomiil. t. 1, 11° 3i . p. Si. ' De Mas-Latrie , 7«.v(r(>/ioH.s de Chypre,
" Cod. diplomiil. (. I, n" 19. p. 291. 11° 80, p. Ô39.
= Assises de Jériis. I. 11, c. xiv. p. 0/17. ' De Mas-Lalrie. Ilisl. de Cliijpre, t. 11.
" Assises de Jériis. t. 1. c. lxv. p. .530. p. -217.
LA MAISON DK PIOUKiNY,
583
GÉNÉALOGIE DE LA MAISON DE PIQUIGNY.
AB?iOUL,
seigneur de Pi(|uigiiv ,
\i(lame ri' Amiens '.
EUSTACDE. GuEnWO^D DR P)ULl<;>y
^. MÉLISSEHDiî,
vidame d'Amiens.
espouse GuiBaume,
Viin 1066 et io85.
1
cliasteliaiii de Saint-Omni.
f 1
GlEnMOXD l", N. DE PiriUlGNÏ.
vidame d'Amiens . cspoiiSf Joël de Totenes, chevalier anglois .
1112. nu rappoit d'Hermann'.
1
1
(•JKVIID.
\idame d'Amiens.
liSy,
di'céda l'an ii5i ou 11 5a.
1
1
vidame d'Amii^ns .
1 iSa.
1
GlnADD II , lîoCEllT PK PlQLHJM^ ^.
Knoueiuîxn Dt Piqinnï ".
vidame d'Amiens, soiisrnl un tiln- de Baudouin, roy de H
i-rusalem ^. 1 nno
1 if|n, de l'an 1 17A ;
[ il cslnil décède en laoo.
GiRArDlU', 1
vidame d'Amiens, Baldouin de Piqi,ig:<y ",
laaO. l'spouse : i" Isaltelle , Olle de Guillnmili' 1
.-MararNV:
2° unr dame de Fram-c.
1
! i 1
1. Gi;iLi.\i:Mii DE PiuriiiNï", 1. JUncuEr.iTE ''\ 1. MiniE . 1
IIelvis. I. BtATmx, i'. GtniRo de Pll;llIlt:^\ "
l^nb, fenmie femme
It'nime abhesse 1 2 5 0 ,
espouse Marie, de Thomas de Jaqui'S de
Guiliaurri'- de N. I). e&pouse Agnet. .
lille de Jean d^s Bau\ . d** Maugaslnaii. Vidnl. d
• Fioury. de Tyr. lllU- df Foiiques de Caban
gentilhomme provençal. Poir plus lom.j
1 1 1
Baidums db PioiiiGNï, Jean db Piquigny, Thomas de Piougn^,
Isabelle , Jkis de Pintn.M .
espouse Bienvenue, espouse Douce, nspouse Escliivc,
f'Mnuie de Jean Alemau. ilf^cétlé fîans enfiine.
fille de Jean \o Tor, lille de Gautier llUe de Bnymond
Alh ,
v.^uve de l-aur^Til du Mm t de Gaurelée de Bric ,
r.'inmi' d'Anseau de Nnres.
mI d'EstéfL-uie VfMue de Bavnumd
BÉATnix .
de Mi
nars. Bahin.
espouse Rnlinrd de Bric
1 "1
GllLLilMB DF, PlOCICfiT. MaRIE. MaIIIE DE
PiQi;n;3u
Git. MvRd'EKirE. espouse
TtfOMïS.
Baudouin
le Venaire.
' Lambert ard.
- Voir Les patriarches de Jérusalem.
' Herman , monach. Laudun. I. II , c. s.vu et sqq.
* Lignages d'cnlre mer, c. %% , xsiv , ïïv, xssil , XXxvi, \\\ui.
^ -Issues (/e llinus. p. (55 ; I. I , c. col\xi . p. iaS.
**' Carliii. de l/ffnos-yiic. — ('."/I diyhmwt n" o^g , p. 'i'dt-
'• Voir mile 5 là-dessus.
*■ Voir note à ci-dessus.
'^ Oiiservalions de Meiiard sur Joinville , ^^. 'itô: édit. Du Caiigi-
p. ;i8i.
"' Lignafres d'outre-nter, édil. Bfiigiini . <-. \\\u
" Assisps de Uiérvs. p. 56a.
584 LES FAMILLES 1)-0UTRE-MER.
LA FAMILLE DE PIQUIGNY
Je n'ay encore pu apprendre quand la famille de Piquigny, l'une
des plus illustres et des plus anciennes de Picardie, s'Iiabitua outre-
mer, ({uoyquil y ait lieu de croire que ce fut au temps de Guermond
DE Piquigny, pati-iarche de Hiérusalem, dont le crédit peut y avoir
attiré quelques uns de ses neveux. Les premiers que je trouve de
ceux qui y établirent leur demeure sont Enguerrand et Rorert de Pi-
quigny, qui tous deux avoient leurs biens et leurs fiefs dans l'étendue
de la baronnie de Hiérusalem S à raison desquels ils dévoient, chacun
pour le service, deux chevaliers. Quoy([ue le temps auquel ils vivoient
ne soit pas marqué dans les Assises du royaume de Hiérusalem, qui en
font mention, si est-ce qu'on recueille de quelques autres seigneurs qui
y sont encore nommez, qui vivoient en l'an 1200, comme la dame de
Césarée, Renaud de Soissons, Payen, seigneur de Cayphas, et quelques
auties, qu'ils florissoient en ce mesme temps. A quoy s'accorde encore
celui auquel vivoit Guillaume de Piquigny, fils de Baudouin, que j'estime
estre nommé avec Miles de Cayphas en une ordonnance de Simon ,
légat du saint siège, dans les observations de Menard" sur l'Histoire
du sire de Joinvdle, qui se doit rapporter à l'an 1 276, comme on peut
apprendre de Sanudo^; et aussi du temps auquel vivoit Girard de
Piquigny, frère de Guillaume, lequel se trouva, avec les autres barons
du royaume de Hiérusalem \ à une assemblée solennelle qui fut tenue
à Acre, l'an 1260.
Celte famille passa, comme les autres de ce royaume, en celluy de
' Assises (le Jcnis. édit. Lnbt)e, p. 555 : " Marin. Sanul. \. III . part. 1 a , c. xiv.
édit. Beugnot. t. I, cclxxi, p. 4a3. ' Assis, de Jénis. p. 5G-:>.
■ Vov. le laljleau préce.'ilent.
LA FAMILLE DE PIQUIGNY. 585
Gypre, où elle posséda les premières dignitez. Car je trouve dans les
titres de la maison de Bourbon , qui sont conservez en la chambre des
Comptes de Paris', Thomas de Piquigny, bailly de la secrète royale, (jui
souscrivit, avec les autres barons de Cypre, la ratification du mariage
de Guy de Luzignan, fils aisné de Hugues, roy de Gypre, avec Marie
de Bourbon, passé à Nicossie l'an i33o. Et ce Thomas est peuL-eslre
celuy qui est qualifié fils de Baudouin, II"-' du nom, et de Bienvenu
de Tors 2, dans le Lignage d'oulre-mer, qui fut escrit vers l'an i3o
auquel temps l'auteur finit les suites de ses généalogies. L'histoire d
ce royaume fait encore honorable mention de Philippes de Piquigny,
gouverneur de Limisso, sous le règne de Janus, roy de Gypre, vers
l'an iZiii^, lequel se comporta avec tant de valeur contre les Turcs
en l'attaque de cette place, et en d'autres occasions, que ce roy l'es-
tablit lieutenant général de ses armées.
[Il y a dans ce récit quelque chose d'ambigu et d'inexact. Lorédaii nous
apprend que la mésintelligence de Philippe Pingueni (c'est ainsi qu'il l'ap-
pelle), gouverneur de Limisso, et de Philippe Prévost, capitaine du cliâleau.
facihta aux Turcs l'invasion et le pillage de la ville, en 1/112. Au monicnl
de la bataille de Ghierochitia, en 1A26'', Philippe de Piquigny était lieute-
nant général des armées du roi ; l'histoire ne nous apprend pas s'il périt dans
cette bataille. Peu auparavant les Turcs, en s'emparant du château de Li-
misso ^ avaient tué le baile ou gouverneur de celte ville, qui était Etienne
de Vicence.
ADDITIO.N AU TAIiLEAU ET A LA NOTICE QUI PRÉCÈDENT.
RoBEfiT, en la personne duquel commence la famille des Piquigny d'outre-
mer, est surnommé indiiïéremment de Piitqueniaco ou Pinhcniaco , Piiikep-in ou
Pinkem, Piiiqucnes, Pinclunec, sans compter d'autres formes altérées du même
' Titres de la Chambre des comptes. ■ — * Il cnvaL Loredano, i. IX, De Re Lv-
DeMas-Latrie. //(S/. f/eC%;j/e, t. II, p. 162. signani, p. 558; trad. franc, t. II. p. i5j.
' Lignages d'oulre-mev, c. xx, xxxii. i53.
' Il caval. Loredano, I. IX. De Re Lu- ^ De Mas-Latrie, t. II, p. 53i et note 11 .
signani, p. 5^3-558; trad. franc, t. II, p. 533 et note 10. — Monstrelel. t. II.
p. i38. i53. ■ fol a6 (édit. de iSya).
7
k
Ô8fi LES FAMILLKS D'OUTP.E-MEP,.
nom. Il u souscrit divers titres depuis i i(Jo jus([ii'en i 178 : un accord du
Sainl-Sépulcrc ', du 8 juin 1 iGo; trois actes du patriarclie j\niauri -, 1 iGS.
1 if)(); deu\ du roi Aniauri ^, 1 A mars 1171, juin 1 17'!; un acte de Cons-
tauce, couitesse de Saint-Gilles*, de 1 i^^-. un du roi Baudouin IV ^, du
i3 décendjre 117/1, celui ((ui est indi(|iié dans le tableau; un acte de Bau-
douin, seigneur du casai de Saint-Gilles'^, (ju'il signe comme bourgeois de
Jérusalem (18 décembre 1175); enlin un acte de Pierre, jirieur du Saint-
Séuulcre '', du 8 septembre 1 17S, où il signe Rohertus de Pinq. abréviation, à
ce (]n'il nous semble, d'un mot écjuivalent à celui de Piquigny.
Gu.LEiîERT DE l'iNouicM souscrit , vei's l'an 1 1 78 '^, comme bourgeois juré, un
acte de Bernard. ministre ou prieur de l'église de l'Ascension, sur le mont
des Oliviers.
BitDOun nE PiQuiG>r. cbevalier, peut-ôtre le (ils de Robert, lut envoyé
d'Acre' par Balian de Sajette et Garnier l'Aleraau, en laac), pour protéger
les cbrétiens de Jérusalem contre les mauvais traitements des Sarrazins.
GiRAUD DE Pi\KiGMN OU Gérart DE Pdqcegw, lils de Baudouln , fut un des
hommes liges du royaume de Jérusalem convoqués à Acre par Jean d'Ibelin'",
seigneur d'Arsur, en lévrier i25o. Il est appelé, dans la version italienne".
Gerardo dr Pruclicni. En 1 254 '- il souscrivit un acte de Julien de Sajette.
Marie, sa sœur, femme de Jacques de Vidal, eut trois fils ", Thomas, Jean.
Raimond; Thomas eut deux fils, Jame ou Jacques et Vidal.
Gi iLLALME DE PiNKiGMN, frère des précédents('?), souscrivit, le 1 1 février 1 9 5 4 ".
un acte de Jean Marrain, chevalier d'Acre, et en juin ia.55, un acte de Jean
l'Alcman '^, seigneur de Césarée. connue étant son iKunme. Rien n'empêche
que ce ne soit le même qui, en 1 370 "^^, souscrivit un acte de Jean de Monl-
forl , en qualité d'homme du seigneur de Toron et de Tyr. ('ésarée était tombée
' Cfirl. S. Sejnilc. n" 1 1 5 . |). 21 S, ' Continuai, de Guill. de. Tyr, I. XWIII .
' Cfirlul. S. Sepuk. n" 160. 161 , 11*7. c. win, p. 38/i.
p. af^y, 390, 3o5. '" Assises de Jérus. l. Il, c. \ui, [i. j'ili.
' Ciirt. S. Sepiilr.n' i8/) , p. o-ig. - Cod. " Lahhe, l'Abrégé royal , etc. 1. 1, p. 56^.
diplomnl. 11" -jou, p. a'j'i. " Cod. diploinal. n" i-j4. p. i'i4.
" Cod. (Uj)loiiifit. n" 5a, p. 53. " Lignages d'ontro-mer, c. \\. \v\n.
' Cod. diplomat. n" 90a, p. a65. p. ^402, lx!i5.
'• Cfirt. S. Spjwlc. n" i/ii , p. a58. " Cod. diplomnl. n" 17, p. ^îqS.
■ Cod. diplomnl. n" 205, p. 968. '^ Cod. diplomnl. n" 125, p. 167.
° Cod. diplomnl. n" 188, p. -iS'i. " Cod. diplomnl. 11° i5o, p. igi.
LA FAMILLE DE l'IQUIGNY. .")87
en 1965 au pouvoir dos infidèles ', et les Pif[ui{;ny, rjui paraissent ne ])as avoir-
eu une seigneurie consistant en terres, mais seulement des fiefs de soudée,
ont j)u s'attacher à un mouveau suzerain. Uu Gange, dans son tableau, l'ait
vivre Guillaume encore en layô, d'après un acte publié par Ménard ; ailleurs
Du Gange suppose cet acte de l'année 1270 ^ environ.
Thomas de Pinchemno, fils du précédent, ou son petit-lils par IJaudouui 11
de Piquigny, était bailli de la secrète du royaume de Gliyprc dès l'an i3oo^:
il est nommé comme témoin, mais sans porter ce titre, dans un traité de com-
merce avec Venise'', du 3 juin i3o6. Puis on le voit reparaître avec le titre de
bailli de la secrète, dans un second traité du roi Hugues IV ^ avec la même
républirnie. du k septembre iSaS. 11 souscrit, comme tel, un autre traité du
même prince avec les Génois '', du i (3 février 1 oi!y : les deux actes par lesrpiels
Hugues IV" ratifiait le contrat de mariage de son fils avec Marie de Bourbon,
et assignait le douaire de cette princesse, lA et 3i janvier i33o; enfin un
nouveau traité de ce prince avec les Génois^, du ai février i338. Mais ce
sont peut-être deux Thomas différents, l'un lils, l'autre petit-fils de Guillaume
de Picquigny. Ce dernier acte est souscrit aussi par
GciLLAUME UE PiQuiGNï ^ qui peut être le lils du second Baudouin de Piqui-
gny et par conséquent le frère du second Thomas de Piquigny, en admettani
la distinction des deux Thomas.]
' Voir Les Seigneurs de Césarce, p. 288. ° De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. 11.
' Voir Les Seigneurs de Cmjphns , y). -ilàç). p. i5o, i58.
' Buns H ordonnances des rmj s de ('Jiijpre . ' De Mas-L;iliie. HisL de Cliijpre . l. II.
n° 1.5. — Assises deJcrus.l. II. p. 3(!5. p. lOa. i64.
' De Mns-Lfili'ic. Hist. dr Clujpre , t. 11. * De Mas-Latj-io. Hisl. de Clujpie, t. Il,
jj. 100. p. it)?. 178.
'' De Mas-L;itrie. Hist. de l'Jtijprc. t. II. " De Mas-Latrie. Hisl. de Cliijprc, !. H,
p. iti-2. ihh. [I. 179.
7^-
388 LES FAMILLES DOUTRE-MEIi.
LA FAMILLE DE PORCELET.
Cette laïuille, originaire de Provence [et de la ville d'Arles' en par-
ticulier], et l'une des plus nobles et des plus anciennes de ce pays-là,
passa connne plusieurs autres en la terre sainte, où elle s'habitua.
GuiLLEMiN PoRCELLET^ y cspousa Marguerite de la Blancliegarde, lille
de Gautier de Barut, et en eut Pienaud, Bertrand et Hugues, décédez
sans enfans, et Marie Porcelet, qui s'allia en premières noces avec
Léonard de Baphe, et en secondes avec Hugues de Giblet, fds de Ber-
trand.
Renaud Porcelet^ fut père de Douce Porcelet, (jui espousa premiè-
rement le seigneur de Neffin, puis Gautier de Bessan, fds de Gré-
mont, seigneur de Bessan.
[Nous ajouterons à cet article de Du Caiige quelques détails et quelques
noms, surtout s'il faut regarder comme appartenant à cette famille des per-
sonnages surnommés Porcel, Porcellus ou Porcuhts; tel est
Pierre Porcellls, témoin d'un acte du Saint-Sépulcre'' en faveur d'un
nommé André et de sa femme, à la date du i 0 novembre i i36.
Nous mentionnerons aussi un Porcel ou Porcellds, bourgeois de Jéru-
salem, qui souscrit plusieurs actes de 1120 à 1 i4i^; mais cette dénomina-
tion annonce ici un nom |pbilùt qu'un surnom.
' Coït. diploiiKil. I. t. p. /iSi. " Cartiil. S. Sepiilc. n° 107. j). ^08.
- Lignages irnulrc-iiier, c. xvii, xix,xx, ^ Ci(rliil. S. Scjndc. n" 45, 117, p. 85,
XXI, XXX. 219. — Cotl. (lijilom. t. I, n" la, 17. 21,
' Lignages d'ouln-mer, c. xv, xxvn. p. i3, 18, 23.
LA FAMILLE DE PORCELET. 589
Nous voyons ensuite des actes souscrits par Guillaume Porcelet, de ii/io
à 120/1. On peut croire raisonnablement qu'il y a eu deux personnages de
ce nom.
Le premier Giiillaume Porcelet, homme du comte de Tripoli, souscrivit des
actes du comte Raimond 1°' en janvier et décembre ii/io', en 11/12'^, en
1 1 45 ^; un acte de 1 1 5 1 , d'Armessende de Castello Novo'\ en faveur de l'Hô-
pital; un acte de Raimond 11, comte de Tripoli^, en 1 163.
BEr.TRA^D, son fds, i'ut témoin, avec son père, de Fade d'Armessende'^
(ii5i), puis seul, d'un acte du roi Amauri'' (iiyo), où il est surnommé
Porculiis; et de deux autres actes de Raimond 11, comte de Tripoli^, en dé-
cembre 1 17/i et octobre 1 177.
Un Berto Porcel, si ce n'est le même que Bertrand, dont le nom aura été
altéré, souscrit un acte de Hugues de Giblet' en 1 17/1.
Ensuite vient, par ordre de temps, le second Guillaume ou Gdillemin Por-
celet, celui dont a parlé Du Gange, qui souscrivit, en avril 1 i85, un acte de
Raimond des Trois Clefs'**, écliangeant quelques casaux avec l'ordre de THôpi-
tal, du consentement de Raimond 11, de Tripoli; un acte du 8 août 1 kjG.
de Boëmond IV, le Borgne", comte de Tripoli, prince d'Antioche; un autre
acte du mênie''^, du 2 1 août 1 1 f)8; un acte de Gérard de Ham, connétable de
Tri])oli '^, de décembre 1 9 0/1.
Il était mort en 1 206; car dans un acte de cette année, de Geoffroi, grand
maître de l'Hôpital '*, il est dit que l'héritier de (iuillaume Porcelet pourrait
revendiquer sur Boëmond IV, prince d'Antioche. la terre de Befanie, que ce
prince donnait à l'Hôpital de Jérusalem. Il y est dit aussi que cette terre était
bornée à l'orient par une terre qui avait appartenu à Georges Porcelet. Nous
ne connaissons pas autrement ce dernier personnage.
Quant à Benadd Porcelet, si Gautier de Bessan, second mari de sa fille
' Carlul. S. Scpulcr. n" gS, gû. p. i85, ' Cod. diplitinnl. 11° 61 , p. 5a.
1 80. ' Cod. diploii/nt. n" 5 '4 , 1 70 , j). 55 , 2 13.
^ D. Vaissette, [list. de Languedoc, t. Il, ' Cod. diplomat. n" lOy, p. "îio.
preuves, 11° /i53, col. igô. '" Cod. diplomal. n° 7, ji. 287.
' Co(/. rf/))/oww(. n" aS, igS, p. a3, ai, " l).\'ii\ssoJ.le, Hint. de LaiiifiiedoCj t. II.
288. preuves, n°/i53, col. igS.
^ Cod. diplomat. n° igi, p. •s3g. '" Cod. diploiiial. n" ai i, p. 25-2.
* Cod. diplomat. 11° i(55. p. 209. " Cod. diplomat. n° 87, p. gS.
' Cod. diplomat. 11° 19/1, p. 289. '' Cod. diplomat. n° 175, p. 217.
590 LES FAMILI-ES U OUTRE-MEli.
Douce, est celui (|ue nous avons vu vivre Jus(|u'eii i!!2(i ', il élait loul a lail
(In même lemps ijuc le second Guillaume Porcelel. Mais uous ne pouvons dire
quel élnil le lieu d'alfinilt^ entre Bertrand, le second Guillaume. Georjfcs el
Pienaud. Nous en dirons autant de
I. . . PoRCKLET, homme lige du prince Boeniond V d'Anlioclie, (jui lut té-
moin d'un acte d'Alberto patriarche d'Anlioclie. à la date du )8 novembre
■ \nii' Les Seigneurs de .\éiiliui , |i. hto. — ' ^'w'. (lipluiiint. n° i i^. [). iS3.
LES SEIGNEURS DE S\()NE. .J(»I
LES SEIGNEURS DE SAONE.
[Outre GuiLLAiJMK DE Saône, dont la veuve, Béatrix, épousa Joseeliii 11.
roiute crp^desse'. nous avons trouvé dans les aeles du xii'' siècle les noms de
quelfiues seiffoeurs de Selione, Saône, ou chevaliers de cette famille'^.
En ) I 4o ^ un Garenton de Saône souscrit deux actes du même jour, i f) avril,
de Ravmond, prince d'Antioche.
En 1 I 70, Roger', qualifié seigneur de Seone par un acte de juillet en cette
même année, accorde le casai de Triclieria à l'Hôpital de Jérusalem, du con-
sentement de sa femme, Avice, et de ses frères, Garenton et Joscelin. On
peut supposer que c'étaient les trois fils de Garenton, précédemment nommé.
Le nom de Roner est rappelé dans un acte d'Amauri, patriarche d'Antioche.
mars 1 174; mais on ne saurai! conclure du tmle de ce dernier acte, si Roger
était encore vivant à cette époque.
On voit un Mitiiieu de Sehona (le fds d'un des trois personnages précédents 1
parmi les témoins d'un acte de Boémond III, prince d'Antioche, mai 1180.
Le Lignage d'outre-mer ^ parle d'un seigneur de Saône, qu'il ne nomme
pas, marié à Isahelle, fille d'Anceau de Brie et d'Helvis de Menassier. De son
temps la ville de Saône fui enlevée aux chrétiens par les infidèles. (Je sei-
gneur mourut peu après, dans la pauvreté.
Quant au château de Saône, qui était un des principaux liefs de la princi-
pauté d'Antioche, et dont cette famille a tiré son nom , on en voit toujours de
magnifiques ruines dans les montagnes des Ansariés , à 2 myriamètres à l'est
de Lattakieh ; elles portent encore aujourd'hui le nom de Snliwuii. Cette for-
teresse fut enlevée aux chrétiens par Salah-Eddin, en 11 87, peu a|)rès la
hataille de Hatlin.]
' Voir Ij€s Comtes d'Edcuse. ' (mI. diplomal. t. I, 11° ^19, p. 5o.
' Lignages d'outre-mer, éilition I^abbe. ' Lignages d'oulrc-incr, éilition Labbe.
c. XVI; édition Beugnot, c. xxvni. c. xi. xxvi; édition Beugnot, c. xxxvni. —
' Cari. S. Sejmlc. 11°' 88 . 89 . p. 1 7 1 . 1 77. Voir La Famille des Menassier.
592 LKS FAMILLES DOUTRE-MER.
[LA FAMILLE ESCAFACE.]
[La famille Escaface ou Scafas, génoise d'origine \ était établie en Chypre
au xiv= siècle. Elle n'est pas nommée parmi les maisons nobles de Chypre
dont le père Liisijjnan a donné la liste ■•^. Nous la mentionnerons pour mémoire
avec les trois ou quatre noms de ses membres que nous avons pu recueillir.
OniGDE Escaface ^ dont la lille Marguerite épousa Simon Lengles, et mou-
rut le 19 juin i33i.
Henhi Scafas, Génois, nommé comme agent de la république de Gênes ',
dans un traité conclu le 21 février i338 entre cette république et le roi de
Chypre, Hugues IV^
EcFÉMiE Escaface, morte religieuse dans le couvent de Notre-Dame de Tor-
tose, à Nicosie, le i5 avril i3/i8 ^
Barthelemi ScAFACE^ chanoiue de Nicosie, signa comme témoin une décla-
ration de Pierre 11. du (î mars 1378.]
' Dp Mas-l,atne. Inscriptions de Chypre, ' De Mas-Lalrie. Hist. de Chypre, t. M.
11° -27, p. oiti. P- 1G7.
- Hist. génér. de l'isle et roy. de Cypre, ' De Mas-Latrie. Inscriptions de Chypre,
fol. 82 \\ 83 v°. n" 3a.
' De Mas-Lalrie, Imaiptions de Chypre, ° De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, t. IL
11° -57. — Miigas. pitlor. 18/17, P- '^-°- '^'^-- P- '^7^-
LES MAISONS DE SOISSONS ET DE RIVET. '• 593
LES MAISONS DE SOISSONS
ET DE RIVET.
[Peut-être l'aut-il regarder comme nieiiihre de la i'ainille de Soissons Ru-
DERT DE Sesson ', qui fut témoin , en 1 1 /i i , d'un acte de Guillaume, patriarche
de Jérusalem.]
Barthélémy de Soissons souscrivit le titre qu'Ainaiiry, comte d"As-
caiou, fit expédier en faveur de Guy de Pise ^, lan i 167.
[11 avait souscrit, comme baron ou homme du roi ^, un acte du roi Bau-
douin III, du tli janvier i i55, et un acte de Huijues d'Ibelin, de la même
date, relatif à la même affaire.
Arnauld de Soissons fut témoin d'un acte du roi Baudouin I\' ", du 26 juin
..75.]
Renaud de Boissons^, probablement issu de Barthélémy, souscrit,
avec la qualité de mareschal du royaume de Cypre, un titre du roy
Hugues, de Tan 1210 [novembre], au cartuiaire du Saint-Sepulclire''.
[11 avait souscrit, sans qualification, deux actes du roi Ainieri ^, 1197,
1" novembre, et 1201, mars; il fui encore témoin, comme maréchal du
royaume de Chypre, d'un acte de Bertrand^, seigneur de Margat, du 28 juil-
let 1^17.]
Il est vraisemblable qu'il estoit issu des comtes de Soissons. Tant
y a qu'il s'habitua outre-mer, où il espousa Berthe, tille de Guy de
Barut et de Juliane, princesse de Césarée.
' Cod. diplomat. n" 21, [). 39. ° Preuves del'Hist. de Béthune , p. 36o.
^ Ughelli, halia sacra, t. III, p. /i(55 a. — Cartul. du S. Sepulc. édit. de M. de Ro-
' Cait. S. Sep. n"56, Ga, p. 113,197. sière, n" 176, p. 3i4, 3i5.
' Cod. diplomat. n° 9o3, p. 9^6. ' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. 111,
* Lignages d'outre-mer, c. xi, xi\ bis, p. 607. — Cartul. S. Sepulc. n" 177, p. 3 16.
xxni, XXX. * Cod. diplomat. n° 106. p. 11 3.
75
Ô9/I
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
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LES MAISONS DE BOISSONS ET DE RIVET. ' 595
C'est ce Renaud [lll'' du uoni, appelé par Lorédau Henaud Sanson]
qui suivit le roy Henry de Cypre iorsqu il lut chassé du royaume par
son frère Almeric', piince de Tyr, 1 an i3o5; et qui, en l'an 1828
[le 3i janvier i33o], se trouva présent avec les autres barons de
Cypre à l'assinat du douaire- constitué par le roy Hufifues à Marie de
Bourbon, lenime de Cny, son fds aisné.
[Il est noumié dans cet acte Renaut de Soissons. Nous ferons remarquer ici
que cette famille, dans le texte des deux cliapitres du Lignage, est toujours
appelée de Saisson ou Snissons. On pourrait donc douter qu'elle eût rien de
commun, uiénic le nom, avci' celle des comles de Soissons, si Barthélémy,
Arnauld et surtout Renaud, h' chef de celti' famille, ne portaient dans les
actes le nom de Soi.ssonn, de Sucs^^ione ou Sue.ssioHensif!.
On ne voit pas dans ce tableau Raodl dk Soissons, seigneur de Cœuvres,
qui épousa, vers l'an i-iio, Alix, reine douairière de Chypre, et dont nous
avons parlé précédemment''. Il ('tait frère de Jean II, comte de Soissons", et
ne faisait pas partie de la famille des Soissons établie outre-mer. Il est nommé
Raol de Soisson, dans le Continuateur de Guillaume de Tyr ^, et Raoul de Snls-
son, dans les actes relatifs à la successibilih' au trône'''.
(iuY DE Soissons, fils de Jean, petit-lils du premier Guy, épousa en secondes
noces, dit Du Cange, d'après le Lignage, Euphémie, fille de Jacques de La-
velée. Le texte porte ^ : r^Guy espousa Aalix. . . puis espousa Femie, la fille
«Jame de Lanele. n Ce que Labhe *, et d'après lui Du Cange, ont interprété :
^ fille de James ou Jaques de Lavele (Lavelée). )? Mais nous voyons, dans un
autre clia[)ilre du Lignage", (jue Féinie, fille de Jean, maréchal du royaume
de Jérusalem, et de sa seconde femme, Janie de Lanelée, épousa Guy de Sois-
sons. Labbe, dans ses tableaux '", a appelé celte dame Janie ou Jeanne de La-
' Loredano, I. IV, V, p. 219, a5/i , fl65; " Assises de Jérus. l. l[, p. lio\.
liad. franc, l. I, p. -jia, 281, 298. ' Labbe, c. xi, p. 687, De cémis de Sois-
' Titres du trésor des chartes du rrnj. — .soh\.
DeMas-Lnlrie .//('si. r/e C/()/;we, I. II, p. i64. ' Ijabbe, c.xi, p. .38/i , De céans de Sois-
Voir Les llols de Jértisaleiii, p. Sg.
sons.
' L'Art de vérifier les dates : Comtes de '' Labbe, c. xi\, p. lili?>. Des Seigneurs
Soissons. de Gihlet.
' Continuât, de Guill. de Tyi', I. XXIII, '° Labbe, c. xix, p. 898, Des Seigneurs
r. t.. LUI. p. 'i!>o , '128. de Giblet.
ôOfi LES FAMILLES D'OLITP.E-MEIi.
velée. Ne faudrail-il pas, dans lo chapitre ii, interpré(er Jame par le nom de
la mère, Janie ovi Jane de Lavelée? et alors il s'agirait dans les deux passages
de la nii'iiir personne. Mais si Jtimc exprime le nom dn père, il faudra recon-
nailn^ deux Fi'mw diflV'rentes, mariées aux deux Giuj de Soissous, dont le pre-
mier aurait eu ainsi, comme le pense le ]>èrc Anselme', deux fenunes à peu
près du même nom : l'une, Estel'émic, fille de Gantier de Bethsan; l'autre,
Féniie, fdie de Ji^an, maréchal du royaume, et de Janie de Lavelée.
Le second Guy de Soissons aurait eu aussi deux femmes : Alix et Fémie,
lillo de Jac(|ues île Lavelée, ainsi (pie rindi(jue le lahleau généalogique.
AiMEiii iiK Hnm-, prohableuient père de Jac([ues, souscrivit, sans aucun litre,
un acte d'Aimeri, seigneur de Chypre, du ag septembre i igS-; puis, comme
siMiéchal de Chypre, deux actes du même prince devenu roi ^ ( i" novembre
11 g 7 et mars 1901), et deux actes dn roi Hugues* (septembre et no-
vembre 1 ;? 1 0 ).
Jacql'es hv. Ri\ET, mari d'Isabelle de Soissons, souscrivit un acte de Ber-
Irand de Margat^, du 9 3 juillet 1217; un acte du roi Hugues I"*^^, d'octobre,
même année, et un acte de la reine Alix", d'octobre 1990.
Guillaume de Rivet, son frère, se trouva plus mêlé aux afl'aires jioliliques.
11 souscrivit deux actes de la reine Alix ^ (mars et octobre 1990); il prit part
au guet-a|)ens de Cainerin Barlais' contre un chevalier toscan, cousin de Phi-
lippe d'Ibelin. Partisan de Frédéric II contre le .seigneur de Bariith '", 1998.
il fut un des cin(| seigneurs qui achetèrent à ce prince" la bailie du royaume
de Chypre, i99(). Après la défaite de Nicosie (9/1 juin), il se retira avec le
roi de Chypre au château de Dieu-d'Amour''-^. Nous ne le voyons plus paraître
après celle éjjoque.
Guillaume de Rivet, surnommi' /c Jeune, sans doute pour être distingué tlu
' Hi-it. gcnnil. li chroiinl. de lu Maimii
rnt/ale de France, etc. t. H, p. 5oç).
- De Mas-Latrie, Hist. de ('Jinpi-e, t. III.
p. 559.
■' Do Atas-Latrie. Uhl. de Chipre , t. IIL
p. 607. — (jirliil. S. Sepidc. n° 1 77. p. 3 1 6.
' Cod. diphini'l. n° 97. p. 10a. — Cnii.
S. Sepiilc. n" 1 7!] . p. 3 1 .").
* Co(/. diploinal. n" loG, p. 11 3.
° De Mas-i.,aliie, t. III, p. O09.
' De Mas-Lnlrie, t. III, p. 61/1.
» De Mas-Latrie, t. III. p. Gi 1 . 61 4.
' Voir La Famille dex Bailais, p. .5i 7.
— Assises de Jérits. t. I, p. /188, note a.
'" Continuât. deGnill. de Tyr, 1. XXXIII,
c. III, p. 3()(S.
" Gonlinuat. deGuill. de Tyr, I. XXXIII,
e. IX, p. 370.
'- Continuât, de Gnill. de Tyr, I. XXXIII,
c. X, p. 377.
LES MAISONS DE SOISSONS ET DE MIVET. ' 597
précédent, avec lequel il eut apparemment quelque rapport de parenté, lut
un grand plaideur et un habile jurisconsulte. Philippe de Navarre', fpil avait
eu des relations avec lui après la mort du vieux sire de Barulh (i -j^î/i), en
parle avec l'Ioge.
Les inscriptions luinulaires de Chypre- mentionnent une Esciiivk de Kivei.
femme d'un sieur Bahin (?). L'année de sa mort est inconnue, mais sa tombe
est parmi d'autres qui sont toutes du xiv" siècle.]
' Lion- de Phil'qqje de Nuvurn; . c. \i.i\. 'De Mas-Latrie. Iiisiitiil'ums (h CJiiijn-e ,
— Assises de Jtrus. 1. 1. p. 59..'). ii" 54 , p. 5-26.
5Î)8
LES FAMILLES D'OUTIIE-MER.
LA FAMILLE DE TOR.
r.ÉNÉALOtilE DE LA FAMILLE DE TOR.
i)\\v jr ciois avoii* possrdt' la ville de Tor, qui est un port sui' la
iuer !!()Uî;e, (|ni est d^'cril |)ar Belon ^ en ses observations,
.IK.W LE TOR ou DE TOIt ,
seigneur lic Maïuiet^.
espouse Béatris ,
lîlle de Pierre, sire de BaruHi.
.IoFFRo\ PE Ton ,
souscril . iivec In qualittî de rhainbeiiaii
du royaviiiie de C.ypre,
un IJtri' du un Henry, de l'an 1267^;
il espoiisc :
1= Alix . rdlc de Jean de Troies;
' Bienvenue, fille de Plnlippes de Caffran .
veuve de Bernard d-- ]n Baume.
i.W.fiis
nové au ^it
de'Massuui
JeW DR ToR .
espouse
Esté lé nie ,
fdie de Jean
dr Siiissons.
LEIUTE DE Ton.
lÏËNAtP ,
le clia[uberl;in<l.
PlUI.IPPE.
.M MUE DE ToR ,
espouso Amaury
le chambellan.
mariée
en Arménie,
ToriTERBLLE ,
femme de Jean
de Giblet .
seigiu-ur
del'ilrs-.
Helii^ .
mariée
à Gautier
le Norman.
.lorii!0\ DB ToB, B^LM^ de Ton ,
espouse c-ipituse
Estipnnetlo, Jeanne,
fille de Jean fille de Paul
du Ple^si. de ^apk's.
I
.iii*\ DL Tor,.
Marie,
Ali\ .
espouse
Guillaume .
espouse :
1" Pierre (-happes-
\i comte.
a" Hugues d'ibelin
BlE\VENUK''',
espouse :
1° Laurens du Morf ;
' Baudouin de Pi.juigny,
Isabelle .
espouse
Nicole Cflrpns.
EsciiivK ,
espouse
Robert
de Monigisart.
l'stoil en Cypre l'an i3io''. Il fui présent an niariage coiilracti' ])ai
' Beloii, DhscrrdiiiiHs . elc. 1.11. i'. i.wii.
- Lignages d'inilrc-mer, c. xviii, \\i\.
' /,//)«• priiicip.
" Voii' l.cx Sclffiiciirs lie Piles de lu Miti-
soii de Giblel.
'" Lijiiiiiges iV outre -mer, édition Lnbbe.
c. \x; (édition Ueiijrnot, c. \xxii.
" Loipdnno. 1. V. p. 28:?: Irad^ fronr.
t. II. |.. 3i-:!.
LA FAMILLE DE TOR. • 509
procureui' eiiln> Fernand, prince de la Morée, el Isnhcllc dlliclin.
l'an 1 3i 5 ^
Je trouve au registre des fiels de Clianipajjne de la (lluniihic des
(■omi)tes de Paris ^, un Jean de Ton, ehevalier.
[GEOKFnoi LE Tort [GofriiJus Tortus) souscrivit un acte do Baudouin 11. du
■i mai 1 125 ', qui était une concession de |)rivilr'î{es à Sninl-)larc el au (lo;;i'
de Venise, et un antre acte du même roi' eu faveur du Saint-Séuulric.
mars 1128.]
Une charte d'Ame, comte de Savoye, de Tan 1137-', est souscrite
de Raymond de Tors.
[Albert, Arbert ou Herbert le Tor ou le Tort, fut témoin d'un accord Au
.Saint-Sépulcre'^, du 8 juin 1 160; d'un acte de Hugues d'iheliu ', de la même
année; d'un acte de Jean Gotliman * (3 décend)re 1161); du roi Amauri '■'
( 1 h mars 1171), et de deu\ autres actes '" sans date.
(]o^STA^CE le Tort souscrivit un acte du roi ArnaniM ", dr juin 1 17/1.
RoGEit le Tort est nuMitioimé dans nu acir de son fils'-, dç si'ntriiiliic 1 1 (i<).
Geoffboi le Tort, fils de Rojjer.j
Gaufridus Tortus sousciil un litre crAmaiiiy, roy <lo Hiérusalein.
pour ceux de Pise'^, de 1 an i 1 (ig, avec les grands olficiers du rovauiuf.
[En septembre, même année, il assigna à l'abbaye du Monl-Tlialior " une
//is/. de Ciiiistimlinople , I. VII. 11" 18. " Qirtiil. S. Sepidc. i] loo. n. iu().
— Buchon. IlixI. (le (Jimulanliiiople, etcA. II. ' (Mrliil. S. Sepiitc. u° i (S/i . jj. 339.
|>- 374. '" (miIuI. S. Sepulr. Il" iiH, i'ï>?i,i).->.).i.
' Registre «le la Chambre des coiiiples. -(iy.
loi. 97 I). " (mI. diploiiKit. n" -ido. |i. (i/i.
• Fontes reniin ÀuMiiucaruiii , t. \ll. ''' Cod. diplomiit. n" lOli.p. :iu9.
11' /|i, |). (jh. '■'■ Ugtielli, Italia sacra. 1. IIF. col. /17/1.
" Cartiil. S. Sepulc. n" kk. p. 83. k-]^\ 2' édit. t. III, col. 'kiCi.
^ Preuves de l'Iiisl. deSaroye, p.33.3.î. '* ,Seli. Paoli,6'of/. di/jlownUA . m iiiO.
'' Cartul. S. Sepulc. n° 1 i5. p. -218. p. -sot), -mo.
' Cniiitl. S. Sepulc. 11° 05. p. i3r).
COO LUS FAMILLES D OUTRE-MER.
ri'iilr amiuelli' dr i ■> Ix^sants sur son casai de Manuclli, pour oljtciiir la resti-
lulioii d'uu vilain i|ue son pèro , Roger, avail donné à celte église.
Le même, prohahienient, fut témoin d'un acte du roi Baudouin IV ', du
I '■' mars i i 8 i .1
Vu\ annales de Marseille- est un titre de Guy de Luzignan, roy de
Hiérusalem, donné au siège d'Acre [1189], auquel souscrit, entre
les barons, Gaufridls ToRsrs ou de Tors, qui pouvoit estre de la
mesme laïuilie qui est surnommée de Tor [et (jui est, vraisemblable-
ment 3, le même personnage que le précédent].
Dans le caitulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Paris, l'olio 181.
est un titre de Mathieu de Montmorency \ de l'an 1209, où il esl
parlé de Hugues de Bailleul et d'EsTiENNE, chevalier, seigneur de Tob,
Sipplianus, miks de Tor, qui paroist dans un autre de l'an 1226, avec sa
femme Richende, où il se dit Stephanus de Tor, miks.
[Jean le Tor ou le Tort, le premier que présente le tableau de Du Gange,
fut témoin d'un acte d'Otton^, comte de Hinneberch (octobre iâo8); le
même fut envoyé par le roi Jean de Brienne au concile de Latran (i2i5)'^,
pour Y exposer les besoins de la terre sainte.
(Ieoffroy le Tor ou le Tort, fils de Jean, était né en terre sainte''; puis il
alla s'établir en Chypre pour an grand fief que lui avait donné le roi Henri I",
et fut nommé quelque temps après, par ce prince, chambellan de Chypre.
C'était un personnage considérable, qui fut chargé de plusieurs missions im-
portantes. En 11229 il bit député par les barons du royaume de Jérusalem
auprès de l'empereur Frédéric II ^ pour lui demander cpi'il leur envoyât son
(Ils Conrad, à qui appartenait le titre de roi. par sa mère; à cette condition
' Cod. dijilomnt. I. I. n" 3. p. 283. ' Continuât, de Guill. de Tyr, \. XXXI,
- Aniiiil. de Marseille, p. 336. C vin. p. 3if).
' Assises de Jénis. édit. Beugnot, t. I, ' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXIII,
j). li'dô. noie a. — Hist. liliér. de la France, c.xiii. XL, p. HSo et note d, p. ioC. — Mar-
t. XXI, p. /i55. tène, shnpliss. collect. t. V.col. 702 c, 717 d.
'' Voir les Preuves de l'IIist. de Monlinor. ' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXIII .
n ng. c. xui, p. 38o. — Marlène. Ampliss. coll.
^ Cod. diiiloimil. n" ga, p. 97. f. V, col. 702 c.
LA FAMILLE DE TOR. • . 601
seule Frédéric pourrait conserver la baille ou régence. En 1282 il se joignit
au roi de Chypre et à Jean d'Ibelin ', contre Riciiard Filanjjieri, luaréciial des
troupes impériales. En 1 2 33 il fut envoyé à Rome par les barons du royaume
de Jérusalem ^, pour faire casser par le pape les articles de la paix de Cérines
conclue avec l'empereur, et il réussit dans cette négociation.
Sous le nom de Gaufredus Taurus, il signa comme témoin un traité d';il-
liance du roi Henri I"^ avec les Génois, du 2 décembre i233.
Il fut témoin d'un acte du même roi, de l'an 12/17*. "" '' porte le titre de
chambellan du royaume de Chypre.
C'est lui probablement qui est l'auteur du traité de jurisprud('n(<' féodale,
intitulé le Livre de Geojfroij le Tort^. ^Messire Jofrei le Tor estoit tenus à moull
ttbon plaideor et ancien chevalier, n ainsi qu'il est dit dans le titre même de
l'ouvrage.
Gui le Ton fut témoin de l'acte du roi Henri \" du 2 décembre 1233''. Il
y est nommé Taurus, comme Geoffroi, qui a souscrit le même acte.
Geoffroy le Tort, le quatrième personnage de ce nom, était le petit-lils
du troisième Geoffroy, l'auteur présumé du livre qui porte son nom^. Il ne
nous est connu que par le chapitre du Lignage dont Du Gange a présenté le
tableau.
Jean le Tor est témoin d'un acte du roi Henri II *, de janvier 1286. Nous
n'avons pas de motifs suflisants pour décider si ce Jean le Tor est le père ou
le fds du (ieoffroy précédent. Le fds, qui vivait encore en i3i5, comme l'in-
dique le tableau, a pu signer un acte dès l'an 1286; le père, fds du troisième
Geoffroy, dont le père vivait encore en 12 /l'y, a bien pu vivre lui-même jus-
qu'en 1 286.]
' ContinuaL de GuilL de Tyi-, \. XXXIIl, " Assises de Jénis. t. I, p. /i33-/i5o, et
c. xxvni, p. d^h. — Martène, AmpUss. coll. en particulier la p. 6.35 et note a. — Hist.
t. V. col. 710 c. litlèv. de la France, t. XXI, p. h-it) , 656.
' Continuât, de Guill. de Tyr. I. XXXIIl. " De Mas-Latrie. Eixi. ,k Chypi-e, t. II.
c. XL, xLi,p. 4o6, 607. — Martène. -lw/j/is«. p. 57.
collecl. t. V, col. 717 d. ' Lahhe, Alliance cliifjtwl. etc. l. l.p.Sgo.
' De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, t. II, !ih-2. — As.si.'sesdeJérus. 1. 1, p. 635 , note a.
p. 57 et note i. — Hisl. littér. de laFrance, t. XXI, p. 65(i.
' Labbe, Alliance chron. etc. \..\\,^.(>h^. ° De Mas-Latrie, t. III. p. ()7o.
76
(,(1-2 m:s familles DOUTHE-MER.
LA FAMILLK DE VIDAL
Jaques Nioai, (on latin Vilah's) se trouva en l'an ia5o | février J à
l'assemblée fjénérale des liaroiis du royaunn- de Hiérusaleni' que le
seigneur d'Arsur fit faire en la ville d'Acre.
Il paroisl encore en un titi'e d'Henry, archevesque de Nazaretli, de
l'an l'iôg [2/1 octoljre-], au cartulaire de Manosque.
11 espousa Marie de Pi(|uiony \ fdle de Baudouin de Piquigny et
d Isabel de Maraciée.
[JAQUES VIDAL.)
Thomas Vidal. Jeab Vidal. Remond Vidal.
James I ou .licQLE^] Vidal. [ÎN.] Vidal.
[Dans l'intervalle des années 1 35o-i '277, on voit Jacques Vujal, Vidaxs ou
Vital, figurer comme témoin dans des actes de princes ou de personnages
(Considérables, et prendre part lui-même à des ulTaires importantes.
Il souscrivit un acte, du 11 février iibli de Jean Marrain \ chevalier
d'Acre. II fut témoin, comme membre de la haute cour du royaume de Jéru-
salem, de l'acte (q-j septembre 1 2 5.4 ^) par lequel Julien, seigneur de Sajette,
mit les frères de l'Hôpital en [)Ossession d'un casai (pi'il leur avait cédé. Il fut
encore témoin d'un acte de Jean Laleman", seigneur de Césarée, du 1" mai
12.55.
Vaincu et pris par les Turcomans, en 1 '260 '', il fut racheté peu après. Dans
' Assises (le Jéiiis. t. 11, c. xiii, p. 246, ' Cod. diploiiiat. n° 17, p. 290.
.S62. ' Cod. diplomat. n° la/t, p. iklt.
' Ciniul. Mttnosq. — Cod. diplomat. l. I, * Cod. diplomal. n° i8i_, p. 228.
11° lo.î , p. i(i;î. ' Conlinuat. de Giiill. d« Tyr, 1. XXXIV,
' Lignages d' outre-mer, c. x\, Awii. c. m, p. hkh.
LA FAMILLE DE VIDAL.
r.o;s
ce récit, il est appelé le comte Jacques Vidons. Depuis cette époque, il sous-
crivit plusieurs titres : un accord entre le Temple et l'Hôpital ', du i 9 décembre
1262; un acte de Raoul de Baruth-, seijjueur de la Blanchegarde (3 mars
1265); du roi Hugues 111 % de l'an i2(iç); de Balian, seigneur d'Arsur '.
même année. Dans cet acte Balian le nomme parmi ses hommes ou vassaux.
La même année, lorsque Hugues III, déjà roi de Chypre depuis 1267, ré-
clama, dans l'assemblée d'Acre, le titre de roi de Jérusalem, contre les pré-
tentions de Marie d'Antioche, Jacque Vidans^ fut chargé par les honniies
libres du royaume de Jérusalem de porter la parole en leur nom, et de dé-
clarer qu'ils acceptaient connue roi de Jérusalem le prince Hugues III. Le
1 1 mars 1270, il fut témoin de la révocation d'un accord'' entre les irères
de l'Hôpital et l'archevêque de Nazareth. En 1378, il fut envoyé au concile
de Lyon'' avec d'autres notables, au nom de Hugues III. En 1277. après que
le roi Hugues eut pour ainsi dire renoncé à la royauté de Jérusalem, en re-
fusant de se montrer au peuple d'Acre, lorsque Roger de Saint -Se vérin se
présenta comme baile du royaume au nom de Charles d'Anjou ■\ Jacques Vidal
fut nommé par Roger de Saint-Severin maréchal du royaume de Jérusalem.
Depuis cette époque nous ne savons plus rien de ce personnage.
Dans le même temps vivait Bie.wenu de Vidal, syndic procureur de la com-
mune d'Ancône. qui est nonnué dans un acte de Jean d'Ibelin ", seigneur
d'Arsur, du 10 août 1257.
Nous ne pouvons dire s'il se rattachait par (pKdi|ue lien à la famille des
Vidal. I
' Cod. (liploinat. n" lU-i, p. 179.
- Cod.diploiiiat. n° i46, p. 182.
'• Cod. diplomat. n° 167, p. 188.
' Cad. diplomat. n° 1/19, p. lyu, 191.
* Assises de Jériis. I. H , p. /i i lî-Zi 1 9. —
Documents relatifs ii ta successibiUti' , etc.
c. XU-WIl.
" Cod.diploiiuit. n° i5i. p. 194.
' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXIV.
c. xvu. p. i64.
* Continuai, de Ciuill. de Tyr. I. XXXIV.
e. xxxni, [). 479. — Marin. Sanul. Secretu
fidcl. I. III, part. 12. c. xvi
' Cod. diplomat. n° l'ia, p. i58
p. 227. aa8.
76.
cm LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
LA FAMILLE CHAPPE
or ZAPPE.]
[Ln nom de celte famille, qui paraît avoir joué un assez fjrand nMe à Glivpi'e.
se rencontre fréquemment parmi les alliances des familles de Brie et de Mi-
mars.
Pierre (Ihappe est cité, au mois de novembre 1210', dans un acte du roi
Hugues I" de Chypre; puis nous le voyons signer, le 1 3 juillet 1917, un acte
de Bertrand de Margat; en l'année 1219- il se trouvait au premier siège de
Damiette, en compagnie de Philippe de Navarre et de Baoul de Tabarie. Il
|)araît s'être marié deux fois, puisque nous voyons, vers 1280^, sa veuve
Guaille et sa tille Alix épouser les deux frères, Anceau et Jean H de Brie*.
Nicolas Chappe paraît le 16 février i33(), dans le traité conclu l'nire
Hugues IV, roi de Chypre^, et la république de Gènes. Il eut une iille
nommée (jile, qui épousa Baimond de Mimars.
Paul Chappe occupait la charge de bouteiller de Chypre quand nous le
voyons nommé', le 8 novembre i/i63'', dans des lettres de sauf-conduil ac-
cordées à plusieurs Cypriotes; il semble être le même que Paul Zappe, qui
fui, en ihik, vicomte de Nicosie et sénéchal du royaume.]
[LA FAMILLE DE GOURRL
[Nous ne connaissons que quatre membres de cette famille, qui donna de
grandes preuves de dévouement à la reine Charlotte, et qui possédait en tief le
village de Gurri. dans le district dOrini :
' C«/(m/. S. iVyjH/f. 11° 17C. |). 3i5. * Voir le taljlenu géiiéal. des de Bric.
' Cod. dijiloiiwi. n" 106. p. 1 i.'S. ' De Mas-Latrie, t. II, p. i58.
' Assises de Jf'riis. t. 1. p. b-2[>. " De Mas-Latrie, t. III, p. lafietnote 5.
LA FAMILLE DE LANGEES. 605
Jacques de Gourbi était vicomte de Nicosie nu mois de novembre i/i33'; il
fut mis à mort le i" mai i/iSy, ])ar ordre de Jacques II, contre les préten-
tions ducjuel il s'était prononci':
Perrot de Gourri, noble varlet, que nous ne connaissons que par son épi-
taphe^;
Thomas, qui, en i 658 ^, prit également parti pour la reine Cbarlotte contre
le prince Jacques.
Pierre Gourbi est cité dans une lettre du grand maître de Rliodes portant
la date du 8 novembre i4G3 *; en l'année 1676, il était suspect à Venise.]
[LA FAMILLE DE LANGEES
ou LANGLOIS.]
[Cette famille ne paraît qu'à partir du xiv' siècle '•'.
Simon Langles ne nous est connu que par la dalle tumulaire de sa iemme.
Marguerite Escaface, morte en i33i.
Pierre Langles, sur le(|uel nous ne possédons iju'un renseignement sem-
blable, avait épousé Marie de Gras, qui mourut le 18 avril i/i38 ".
Eudes L\nglois, cbambellan de Cbypre, assiste, le 18 juin 1/169, à l'ac-
cord de la reine de Cbypre avec la cour de Savoie; il est encore cité, le 8 no-
vembre de l'année suivante '', dans des lettres de sauvegarde accordées par le
grand maître de Rhodes à plusieurs Cypriotes.
Arthur de Langlois est mentionné, le 1" juillet liyi, dans une Idtre du
grand maître de Rhodes ^
Jacques de Langlois était interprète de la reine Charlotte et fut diargé par
elle, le 7 mars i/i85, de demander au duc de Savoie la ratification du Irailé
du 2 5 février °.]
' De Mas-Latrie, t. III, p. 17. 'De Mas-LaUie. Inscviplioim de Chypre,
• De Mas -Latrie, Inscripl. de Chypre, p. bih.
p. 5io. '' DeMas-Latn'e, /hsc)-. (/eC/i^/j>r, p. 5i,^.
' Ghron. de Georg. Bustroii. — De Mas- ' De Mas-Latrie, t. III, p. i-îà.
Latrie, t. ill, p. 85. 'De Mas-Lati-ie, t. III, p. 127.
' De Mas-Latrie, t. III. p. 126, 127. ' De Mas-Latrie, t. III, p. 162.
606 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
[LA FAMILLE DE NAVARRE.]
I Cetti^ l'aiiiillc iiil illuslrée dès les premières années de son établissement
111 CJivpre par in l)ravoure, l'éloquence et la science féodale de Philippe de
Navaiiiie. le plus célèbre de ses membres, qui, entre les années 1219 et 126/1,
joua un rôle très-considérable dans toutes les afi'aires du royaume, et donna
son nom à l'un des livres des Assises.
Nous trouvons ensuite :
Balian iiE Navarre', mentionné dans un acte du roi Hugues III. au mois
de novembre 1 a 69 ;
Balliaix de Navarre-, peut-être le petil-tils du précédent. |)arail en i3i^8,
dans un acte de Hugues IV, roy de Chypre;
Barthélémy de Navarre fui tué le '-j juillet 1 426^. à la bataille de Cliiero-
kitia;
Eudes de Navarre, chevalier, ne nous est connu que par sa dalle luiiiulaire.
qui se voit oncorc à Nicosie '.]
[LA FAMILLE ANTIAUME.j
I Les Antiaumes étaient une des familles franques les plus anciennes et le plus
honorablement connues en Orient; cependant, au temps du roi Ainaury^, ils
étaient encore comptés dans la bourgeoisie.]
' Cod. dipltimul. Il i/i,S, [). i/i(). * De Mas-Lalrie, Imcriptionn de Chypre,
' De Mas-Latrie. Hisl. de Chypre, l. II. p. Sai.
p. 179. ^ De Mas-Latrie, Inscription'' de Chypre,
' Cliron. (le Strariibakli. — De Mas-La- p. 527.
ii-ip. I. [L p. 53(|.
LA FAMILLE DE (lAlJUELLE. 60^
[LA FAMILLE BONVOISIN.
[Cette famille était d'origine génoise et possédait la seigneurie di- Queiliie '.
BAt;DOL'I^-Bo^vo^sI^'^ se joignit en laSa au roi de Chypre et à Jean d'Ibe-
lin conire Richard Filangieri.]
[LA FAMILLE DE CHENECHY,
IGmvain iiE Cheneciiï, niarié à Herraeline deSoissons. prit en i sq8 le parti
de Frédéric 11 contre Jean d'ibelin, seigneur de Baruth; il l'ut un des tjuatre
baillis du royaume de Chypre pour Frédéric II ', et après la défaite de Ni-
cosie, -ih juin i2-2(}, il se retira au château de la Candare (kanlaraj. où,
avant été assiégé, il fut tué d'un coup de llèche.]
[LA FAMILLE DE GALRELLE
ou GAURELÉE.J
I Les noms de plusieurs membres de cette famille, l'une des plus considérées
de Cliypre, se trouvent parmi les alliances de Mimais et du Morf.
' ])c\\as-La{rie, Insir.de Cliypre, [).o'2-]. ^ GuiUinuat. de Giiill. de Tyr. L XXXIII,
"- Continuât. deGuilI. de Tyr, I. XXXIII. .-. m. p. :î68.
C. XWIM , [J. 896.
r,08 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Guillaume de Gaurelée eut de son mariage avec N. une fille, Alix, qui épousa
Jean de Mimars.
Gauthier de Gaurelée épousa Esliennelte de Mimars et en eut Douce de
Gaurelée, mariée en premières noces à Jean de Firpiigny, et en secondes à
Pierre de Giblet.
Henri de Gaurelée épousa Isabeau du Morf, et en eut trois filles : Jeanne,
mariée à Jean de Brie; Catherine, qui épousa Simon Beduin: et Sibvlle.
mariée à Boémond de Giblet.
Raymond de Gaurelée épousa Marie de Mimars.
Jean de Gaurelle fut un des seize seigneurs nommés le i6 novembre iSôg
pour la révision des Assises'.]
[LA FAMILLE DE GORAP.J
[Famille appartenant à la haute noblesse cypriote; le plus connu de ses
membres fut le célèbre Jean de Gorap, meurtrier de- Pierre I" de Lusignan.
Les noms de peu de membres de cette famille sont parvenus jusqu'à nous.]
[LA FAMILLE LAMBERT.j
[Famille d'ancienne chevalerie d'Orient*.
Balian Lambert, chevalier cypriote, mourut en i338^.]
' Assises de Jérus. t. I, p. 6. ' De Mas-Latrie. Inscriptions de Clnjprc ,
^ Assises de Jems. l. II. p. 66Zi. p. 5i3.
LA FAMILLE DE PROVANNE. ' 609
[LA FAMILLE LE JAUNE.
I Cette i'aniille paraît avoir été primitivement en Syrie, car nous voyons
Barthélémy le Jaune, baron d'Antioche, signer, le i" avril i ■> r 5 '. un acte
(le Raimond Rupin.
PiERiiE LE Jaune-, chevalier cypriote, en i3i6, accompagna en Aragon
Marie de Lusignan, mariée au roi Jacques^. Plus tard, il est mentionné, en
1.S32. dans une lettre de Hugues IV à Boccace.
Nous savons par son épitaphe *. qui se voit encore à Chy|)re, qu'il mourut
le 9 avril i 3/j3.]
[LA FAMILLE DE LA PRADELLE.J
[Famille considérable de Chypre.
Raimond de la Pradelle fut archevêque île Nicosie^ entre les années i3ti;!
et 1367.]
[LA FAMILLE DE PROVANNE.
[C'est une branche de la famille piémontaise de ce nom qui vint s'établir en
Chypre et y posséda le fief de Comy, aujourd'hui Coni, à trois lieues de Bafo.
' Cod. fliptoiiiat. (. m. [,. U)(i. Il" loa. ' De Mas-Latrie, t. Il, p. i65.
!)■ 107. ' De Mas-Latrie, /nso.r/e6'/(i//;;'e,[j. .5 j I.
" De Mas-Latrie, t. III. p. 70.3. ° Voir Les Archevêques de Nicosie.
77
(JIO LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
HoDBADE DE Provanne était chambellan du roi de Chypre el est mentionné
avec cette cjualité dans un acte du roi Jacques I"', le 16 août iSgô.
Yblin Provanne, sur qui Jacques II confis(|ua le iief de Comy, en iûo8,
pour en gratifier révê(jue latin de Paphos-, est \c dernier dont nous rencon-
trions le nom.]
[LA FAMILLE PRÉVOST.
I Philippe, Thomas, Jacques et Raimond Prévost^ sont les seuls membres de
cette famille sur lesquels nous possédions quelques documents.]
[LA FAMILLE DE LA KEMELLE.
I Cette famille a donné un vicomte de Nicosie en 1286*.]
[LA FAMILLE DU ROLVKE.
I Nous savons que cette famille possédait le fief d'Avelloiics. aujourd'hui ire-
loiiii, dans le district de Morpho ^.
Hélie du Rouvre, seigneur d'Avellones, luil une ïille nommée Isnhellf, (pii
épousa Laurent du Plessis, sire de Loriaque.j
' De Mas-Latrie, Histoire de Chypre, t. 1, p. /igô. '196. .5o(). h'Mi . li^iS.
Lll.p. /12S. 539.
* De Mas-Lalrie , Inscriptions de Chypre, ' Assises deJénis. t. Il, p. 357.
]). 5i 1. * Voir le tableau généaloffi(|Up de Li Jh-
' De Mas-Lalrie, Histoire de Chypre, mille Du Morf.
LA FAMILLE VISCONTE. • 611
[LA FAMILLE DE VERNY.
[Cette famille possédait le fief de la Gride, près de Cérines '. Les noms do
Jean et de Henry, à la date de l'année 1287; de Jean de Verny, en i33o; de
Philippe, femme de Jean de Brie; enfin ceux de Balian, de Locis et d'AcuET
DE Verny 2, fils de ce dernier, en l'année 1/168, nous sont seuls parvenus.
Pliébus de Lusignan avait épousé en premières noces une fille de la maison
de Verny.]
[LA FAMILLE VISCONTE
ou VISCOINTL]
[Guillaume VlscoNTE^ homme du roi Henry de Chypre, fut un jurisconsulte
célèbre de son temps, et se livra avec Philippe de Navarre à l'étude du droit
féodal. Nous le voyons paraître, le 10 juin taSa*, dans un acte de Henry 1".
puis dans un autre du même prince, du mois d'avril ia3/i. Vers laSo, après
la prise du château de Cérines, il était devenu membre de la haute cour.
Ravmom. ViscoNTE^ eut de son mariage avec N. une fille nommée Eschire,
qui épousa Simon du Four.]
' De Mas-Lalrie, Hist. de Chypre, l. L ' Assisesde Jcms.tl.p.b-2b; c. xxxviii.
p. 1 64, 896,537. p. 5i5.
- De Mas-Lati-ie, Hist. de Chypre, t. II, ' De Mas-Lalrie, t. 11, p. 06.
p. 678, 676. ^ Voir le tableau de Z,«/rtHii7/erfe6Wyy//'"»
77-
(112
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
I 11 nous l;iii(lrail ciicori' pailci' d'un assez |;raiul nombre tic laiiiillcs (|ui un)
joué un rôle considérable tant en Syrie (ju'à (Ihypre, et que Du Gange a éga-
lement passées sous silence. Malheureusement nous sommes loin de posséder
sin- leur com|itc des documents assez complets. A peine les noms d'un jjefit
nom])re de membres de chacune de ces familles sont-ils parvenus jusqu'à nous,
soit par des inscriptions tumulaires, soit par les actes où nous les trouvons
mentionnés. Nous nous bornerons donc à donner la liste des principales fa-
milles fixées en Syrie ou à (ihypre, et qui ne peuvent être le sujet de notices
particulières dans ce livre :
DE De '
De Bures ou Buri'; de Cammebdas'-; nu Crat*; de Pdv LAUliE^T''
DE Farabeu'"; de Deveibe": de Guivides*; de Gosta'-"; de Gras'"; de Labre": de
Maimendoiv '-; DE Sourd-Val'^; de Morabite ''; de la Tour '^; de Venaire"':
DU Forn''^; DE Po^sA^ ou Poazaa'^; de Thenoury'^.]
' (!o(l. ilijiloiiKit. [). io2. — Voir aussi
Les Connétahks de Jcriisaleiii.
" De Mas-Ij,'ili'ie. Inscriplions (h Clii/pre ,
]'■ 5o7-
' Cod. (lipliïtniil. Il' 18. p. ly.
' Cod. dijiloniiit. n" 3 3. p. a'i.
•'' De Mas-Latrie, Inscriplions de CJii/pre,
|i. 5i6.
' De Mas-Lalrie, t. III, p. 065. 666.
' De Mas- Latrie, Inscriplions de CJn/pre.
* Voir Les Princes liluhires de Galilée.
' Cjod. diplniiKil. 11° 1 96 . ]). •! 1 1 .
'" De Mas-Latrin, Inscriptions de CJujpre .
p. 5-25, ôag.
' ' De Mas-Latrie , Inscriptions de Ctii/prc.
''^ Cod. diploinal. 11°' lO], lo-i, p. 106.
107.
" Voir Les Grands ojjiciers d'Antioclic.
" Voir Les Maréchmur de Chypre.
" Cod. diplomnt. n" 100. p. io5.
'" Voir les tableaux généalogiques des
Miiuars et des Piquigny.
" Voir au (abloau do Lu //'mille de Cni/-
plldS.
" De Mas-Latrie. Inscriptions de' Chijine .
p. 5)7.
'" De Mas-Latrie . In.tcrijiiimis de Clii/pre .
p. 519, 5aG.
LES FAMILLES ETABLIES A VENISE. ' 613
[LES FAMILLES ÉTABLIES A VENISE.]
LES FAMILLES QUI, APRÈS LA PRISE D'ACRE, VINRENT S'HABITUER A VENISE.
SOUS PIERRE GRADENIGO, DOGE DE VEMSE,
ET FURENT ADMISES AU GO.NSEIL'.
Les Lycm, aussi bien que les autres, ne voulurent pas entrer dans
le port de Venise qu'on ne les tist auparavant du grand conseil, ce qui
leur fut accordé le i" jour de may, en l'an 1-296, à cause des grands
biens qu'ils avoient apportez avec eux. Ils ])ortoient pour armes : f/V/:(/y
à la bande d'or chargée de trois roses de gueules. Mais le fds de celui qui
fut fait du grand conseil ajouta un lyon rampant d'or, qu'il l)risa de la
bande. Les autres ne le prirent pas.
Les Marmore furent pareillement faits du grand conseil au uu'sme
temps f[ue les autres, et portoient handé d'or et de sinople de six pièces.
Cette famille finit en la personne (I'Andrev Marmore, estant oflicial atli
pan ni d'oro, l'an 1 i 1 6.
Les Benedetti ou Benetti lurent aussy laits du gi'and conseil. Ils
portent losange en pal d'or et de sable.
Les MoLiM d'Oro, ainsi appeliez parce qu ils j)orteHl pour armes :
d'azur à une roue de moliii d'or, à la difféi'ence des autres Molini de
Venise, qui portent j»a/-<(/ d'argent et de gueules à la roue de moJin de l'un
et ïautre, furent pareillement faits du grand conseil.
Les BoNDUMiERi ou BoNDiMiER fureut faits du grand conseil cdinrue
' Exilait (l'un manuscrit contenant le catalogue des familles de Venise.
61Û LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
les autres. Ils poiieut couppé d'azur et d'argenl, à la bande de l'un el
l'autre.
Les Barisani furent premièrement nommez Barassi, et vinrent d'Acre
à Venise, où ils furents faits, comme les autres, du grand conseil. Le
])remier de ceux-là fut M. Nicolas Barisan. Cette famille portoil d'or à
q'ualre ondes d'azur en bande, et est à présent éteinte '.
Les SuRiANi, qui s'habituèrent pareillement à Venise et furent faits
du grand conseil, y firent deux branches, dont l'une porte pour armes :
couppé de sable et d'argent à la croix ancrée de l'un et l'antre; et l'autre,
d'argent couppé de sable, à la croix ancrée de l'un et l'autre.
Les Bon Insegna s'établirent à Venise, et furent faits du grand
consed comme les autres. Cette famille portoit bandé d'or et de gueules
de six pièces, et finit en la personne de Gerommo Bon' Insegna. l'an 1821.
Les Brixi ou Brizi, vinrent avec les huit- autres familles qui se re-
tirèrent d'Acre à Venise, et furent faits du grand conseil. Ils portoient
eschiqueté d'argent et de sinople (al. d'azur). Cette maison finit en l'an
i365, en la personne de Domenico Brizi.
' Voir Les Seigneurs de Naples el d'Ibe- fvsept autres familles;'' mais par le récil
liii, même on voit qu'il y en a huit, outre tes
■ Le manuscrit de Du Gange porte cries Rrixi.
LES GRANDS OFFICIERS
DU ROYAUME DE HIÉRUSALE.M.
LES SÉNESCHAUX.
[Sur les fonctions du sénéchal, qui était le premier officier du royaiiiiie,
voir Joan d'ibelin', Assises de la haute cour, c. cclvi.]
Baldric est qualifié séneschal [dapifer) du duc Godeiroy par \lhert
d'Aix-; mais je doute qu'il ayt esté séneschal du royaume.
[Dans le premier des deux passages cités, Baldric est dit être attaclié a la
maison du duc Godefroy, ex familia ducis. Dans fe second, if est nonmié sans
aucune (pialification. Ni dans i'un ni dans f'autre on ne fui donne fe titre de
dapifer.
Hugues de Saint -Omer, second prince de Galilée, tut lait sénédial du
royaume par Baudouin 1"^.
IsAAc souscrit un acte de la reine Mélissende, de l'an i i 'j(j \ av^,- cette
rjuafification : dapifer regiœ curiœ.
Jean, dapifer régis, est témoin d'un acte de Gibefin, chevalier^, vers 1 160.
Gui LE François, frère de Philippe de NaplesS fut témoin, comme séné-
chaP, d'un acte du roi Amauri. du 16 juillet 1 16^.]
' Amsex de Jériis. t. f, |). ^07. iog et ' Cod. diplomat. t. I. 11" -jG. |). .k). /i8fl.
note a, élit. Beug-not. — Et. de Lusignan, 687.
Smécltaiu: , etc. fol. (3(3. ' Qaiul. S. Sepulc. n" '.ui!*. \>. •l'-i']
• 41lj. Aquensis. I. II. c. Il; I. VI.c. x\v. ' Voir Les Seigneurs de i^aijlex.
"' Et. (le Lusignan. 5eWc/(««.r. e(c. loi. (jtj. ' Cartul. S. Sepulc. u' iltli . \>. ■>(>■/■
t)16 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Miles de Plancy, seiijncur do Mouirôal, fut créé sénesclial du
loyauiue do Hiérusalem par le roy Aniaury ', dont il estoit parout, et
sous lequol il leiioit cetto dignité en Tan 1168, 1169, comme on
recueille de quelques titres de ce roy- en faveur de ceux de Pise et
d'Amalfi, qu'il souscrivit.
Gérard de Ridefort, chevalier flamen, qui fut grand niaistre du
Temple et qui, tué dans le combat de l'an 1 188, est qualifié sénes-
chal du roy dans l'histoire manuscrite des guerres d'outre-mer ^.
[Nous ne l'avons pas trouvé avec cette rpialification dans les Continuations
de (iuiliaume de Tyr * et leurs nombreuses variantes.]
.JossELr\, IIP du nom, comte d'Édesse, tint la mesme dignité^ sous
le roy Baudouin III, son neveu [au moins depuis 1 17(1 ^].
11 vivoit encore l'an 1 tgo, en laquelle année il souscrit, avec la
mesme qualité, un titre du roy Guy de Luzignan, qui se voit aux
Annales ecclésiastiques de la ville de Marseille, du P. Guesnay ^ où
son nom est mal escrit, Tiscellinus au lieu de Joscelinvs.
[Obertus Nepos, témoin d'un acte du roi Conrad, niarf|uis de Montferrat*,
(lu 7 mai 1191, est qualifié sénéchal du marquis.
Raoul de Tadabie ou de Tibériade, frère de Hugues de Tabarie, signe, en
mialité de sénéchal du royaume de Jérusalem'', des actes de 1 19^ à 1217.
Raimoind de Giblet, sénéchal du royaume de Jérusalem, fut dépossédé de
.sa charge'" au moment où Alix fut reconnue reine, vers 19/io.J
Geoffroy de Sargines, chevalier, ayant accoliipagné le roy saint
' Willelnuis Tyr. 1. XXI, c. iv. — Voir ' Cod. diplomat. 11° 60, p. 61. — Et. de
Les Seigneurs de Montréal. Lusignan, Sénéclimi.r, etc. foi. 66 v°.
" Ughelli, Ittdiii Sacra, i. III. j). iy.î. ' Guesnay, Prov. Massil. annal, p. 33fi.
t. VU. p. 070. ' Fontes rernm Anstriacar. t. XII. n° 76.
' Hisl. niaiiKsc. d'outrc-mer. p. 21^.
"' Hist. occident, des Croisades, t. II. ' Voir Les Princes de Tabarie et de Ga-
' Wiilelm. Tyr. I. IXX.c. iv. — Voir I^es lilée , p. i56.
Comtes d'Edesse. '" Assises deJénis. t. II, p. /loo.
LES GRANDS OFFIGIEUS DU ROYAUME DE JÉRUSALEM. (VIT
Louys au voyage de la terre sainte', y fut laissé par luy avec des
trouppes, où il s'acquit tant d'Iionneur et de réputation par ses com-
bats contre les infidèles, qu'il y fut créé séaeschal du l'oyaunie de
Hiérusalem, avec laquelle qualité il paroist dans Sanudo-, et sous l'an
1-367^, dans un titre qui est au trésor des chartes du roy.
[ 11 faut rectifier ainsi (|ucl(|ues passages de cette notice :
Geoffroi de Sargines fut laissé par saint Louis avec cent chevaliers pour la
garde de la terre sainte, en i-aS'i"; il était déjà sénéchal du royaume; il en
devint haile en 1259^. 11 paraît avec cette douhie qualité dans un acte de
Raoul de Baruth, seigneur de la Blanchegarde , du 3 mars i-jfi5'', et avec
celle de sénéchal seulement dans la lettre à Thibaud V, de Champagne, sur
l'état du royaume de Jérusalem, qui est ce dernier titre cité par Du Cange
et publié par lui dans ses Observations sur Joinville". Geoffroi de Sargines
mourut le 1 1 avril 1269^.
HoiiERi' iiE CuESEQUE souscHvit, coiiime sénéchal du royaume de Jérusalem,
un acte du roi Hugues III'-', et un autre de Balian d'Ibelin, seigneur d'Arsur'".
tous deux- de 1269. La même année, 18 décembre, il fut tué dans une eiii-
huscarle" entre Acre et Saphet.]
Jean de Greilly, seigneui' gascon, lut fait séneschal du royaume de
Hiérusalem, l'an i^yj '-. 11 y estoit chef des trouppes de France. 11 fut
envoyé en l'an [127.!} au concile de Lyon, pour le roi Hugues 111, et
eu l'an] laHc) '^ au nom du roy de Gypre, Henri 11, vers le pape Ni-
' Joinville, l'^édit. j). OG, i-j6, lag.
i56. 178; édit. Du Cange p. .33, (3o, 61.
76 , 80. — Urbain IV, pap. Epi>(l. ( Histo-
riens de France, t. V, p. 870).
" Sanut. 1. m, part. 12, c. vi.
■'■ Qirl. (le Chumpafpie de lu IlihL du roi/,
fol. 78.
" Continuât. deGuill. de Tyr, L XXXIV.
c. II. p. /l'i 1.
' Continuât, de Guili. de Tyr. I. XXXIV.
c. III, p. !ili!i. — Sanut. I. III. part, 1-2.
c. VI, p. 92 3.
'' Cod. diplomat. t. I, n° i4i , p. i8â.
' Du Gange, Ohserv. sur Joinville, p. (ii.
— ijod. diplomat. n° i6. [). 3t!G.
" Continuai. deGuill. de Tyr, I. XXXIV.
c. \ir . p. /157.
■' Cod. diplomat. n° 167, [>. 1 87, 188.
'" Cod. diplomat. n° lig. p. 1 90.
" Continuât. deGuill, de Tyr, I. XXXIV,
c. \n, p. /i58.
'" Sanut. 1. III. part. 1-1, c. \ii. — Con-
tinuât, etc. I. XXXIV, c. \iv. p. /iG3. iGi.
" Sanut. I. III, part. 12,0. \\.
78
(;|8 LES FAMILLES DOIITRE-MER.
colas IV, pour avoii- du secours pour la terre sainle. [Lors de la prise
d'Acre', il s"éclia])pa de cette ville avec le roi.
Eudes Pou,i;cuien, nomiiié sénéchal en 1277, paf Ip haile du royaume de
Jérusalem pour le roi Charles d'Anjou -, épousa la dame d'Arsur.
Phu.ipi'i; d'Ibkliiv, oncle du roi Henri II, sénéchal de Chypre, est nommé
dans une lisle de quelques seigneurs de la cour de ce roi» comme étant e'i
même temps sénéchal du royatnne de Jérusalem.
HcGiiES d'Ibelin, comte de Joppé et d'Ascalon, seigneur de Rames ', fui té-
moin , comme sénéchal du royaume de Jérusalem ^ d'un traité du roi Hugues IV
avec Gènes, du ■> i février loSS. 11 paraît (ju'il possédait encore cette dignité
en 1 35o ''.
Jean d'Ibeliiv, sénéchal du royaume de Jérusalem, fut témoin, en celte qua-
lité, d'un acte de privilèges confirmés aux Génois "^ par le roi Pierre I", du
5 mars 1 363.]
Paul Zappe, vicomte de ]Nicossie^ tenoit en cette dignité sous la
revue Charlotte, lan 1/17/1-'.
1 11 fut le dernier '" pourvu du titre de sénéchal du royaume de Jérusalem.]
' Sanul. I. 111, part, la, c. \\i. " De Mas-Latrie, Hist. de Chypre, l. Il,
- Continuât, (le Giiill. île Tyr, 1. XXXIV, p. a i5 el note 3.
c. x.wiii, p. A7.1. ' De Mas-Latrie, Hist. de Cliiiprc, t. 11.
De \lns-Lalrie. Ilisl. de Clii/pre , t. Il, p. -j'iO-
., j3(3_ ' Est. Lusignan, llifi. de Cijpvc. p. ill'i.
' Voir Les Cmiiles de Japlie el d'Ascalon, 180, i83.
p. 35-2. 37g. " Loredano, 1. X, p. (533.
' De Mas-Latrie, HIsi. de CInjpve, t. 11. " Est. deLusignan. CaUil.des Sméchmix
'7
g_ de Iliénis. fol. (îy.
LES GRANDS OFFIGIEUS DU ROYAUME DE JÉRUSALEM. 010
LES CONNESTABLES.
[Hugues Gadlis, connétable, signe un dipiùme du roi Baudouin 11 ', de
Tan 1 1 ao.]
ËusTAcnE Grener, prince de Gésarée et de Sagette-, fut conaestabio
de Hiérusalem sous le roy Baudouin II [et mourut] l'an i lao.
Guillaume de Bures, prince de Tabarie ', succéda en cette dionité et
celle de bail du royaume de Hiérusalem, à Eustache Grener", en l'an
1 120. [Cette même année il souscrivit, comme connétable^ un pacte
du patriarche Guarmond avec les Vénitiens.]
Manassès [ou Menassier], seigneur d'Hierges au Licgc'% neveu de
par sa mère du roy Baudouin II ', fut revestu de la raesme charge
par Baudouin III, hicontinent après son arrivée en la lerre sainie:
mais, s'estant rendu odieux et insupportable pour ses mauvais déporte-
mens et pour son insolence, le roy le despouiUa de celte dignité. [Il a
souscrit, comme connétable \ des actes de 1 1/17, 1 i5o, 1 i5i.]
HuMFROY, seigneur de Toron, fut fait connestable de Hiérusalem
' Assises (le Jcrus. t. l. c.iXL\H,\). l\o^- ' Foules renim Àustriacaniin , 1. XII.
il 1 et note a. — Cod. diphiiiul. t. I,p. 483. n" io, p. 85, 89.
48/1. ' Voir plus haut La Midsoit d'Hierges.
- Carlul. S. Scpul. 11° /i5, p. Si. p. 5/|/i.
■' WillelmusTyrensis,!. XII, c. xxi. ' Willelmus Tyr. 1. XVI, c. iv; I. XVIi,
' Willelmus Tyrensis, i. XII, c. xxi e. 1, xiii, siv. — Gesia Liidov. VII , c.xmu.
xxiv; I. XIII, c. IX, sxiv, xxvi; I. XIV, ' Cod. diplomat. n" ai, aS, p. a6. 3u.
c. XXVI. . i83.— Cartul. S. Scpiik. Il' hfj. [>. Ç)i.
im LES FAMILLES DOLTP.E-MEU.
])ai' 1(3 roy Baiulouiii III ', vers laii i 1^18'-. H paroist avec ce titre en
plusieurs endi'oits de Guillaume de Tyr, qui scnd)lc dire que ce lut
celuy qu'il (pialilie /' \iicirii, comme j'ay remarqué en la suite des sei-
gneurs de Toi'on, (|uovqiic le Ligua(;e d'oiitre-mer l'attribue au se-
cond'. Tant y a qu'HuniIroy tenoit encore cette dignité en l'an 1 i<i8
et ) 1O9, comme on recueille de quelques titres du roy Amaury ', eu
faveur de ceux d'Amalfi et des Pisans, qu'il souscrivit.
I il paraît iiiéino iju'il lu conserva jas(ju'à sa mort; car il souscrit encore,
connne connétable, un accord du Temple et do l'Hôpital ^ de février 1 178.]
Aymery de Lusignan, connestable de Hiéru-^alem'', souscrit un titre
du roy Guy de Lusignan, son frère, expédié au siège d'Acre, l'an
1 190^ en faveur des liabitans et des marcbans de Marseille.
[Aimeri, ou Aniauri, parait avoir succédé immédiatement^ à Humiroi de
Toron dans la dignité de conné'tabie. Il souscrivit en cette qualité plusieurs
actes, de 1181 à 1191 '. Lorsqu'il succéda à son frère Gui dans la seigneurie
de Chypre, en iiqi, il remit au roi Henri de Champagne son comté de
.laphe avec la connétahlie'", qui fut donnée à Jean d'Ibelin. Cependant, dans
un diplôme du 1" novendjrc 1 197, il prend encore le litre de connétable"
avec celui de roi de Chypre. Peut-être Henri de Champagne le lui avait -il
rendu lors(pie ce prince eut donné à Jean d'Ibelin le comté de Rarulh en
échange de celle dignité '-.
' Wilieimus Tyr. I. XVII, c. x, xiv, xv,
wii; 1. XVIII, C. XII, XVI ; I. XIX, c. xxi ;
I. XX, c. viii,xxviii;l. XXI. c. m, xni,xxvii.
- S'il n'y n |)as d'erreur de date dans
Guillaume de Tyr, il faut adnieUie que Ma-
nassès, quoique ih'pouillé de ses fonctions,
en consei-va quelqiu^ temps encore le -titre,
soil par insolence, soit par une concession
du roi qui lui perjiu'tlait d'èU'e, en quelque
sorte, un coniiétalile honoraire.
' Voir ce que nous en avons dit dans Le.t
Seigneurs de Toron, p. iOg.
' Ughelli , halia sacra, t. III, p. /175;
I. VTI, p. 270.
'" (Jod. dipluiimt. n' (10, p. G-j.
" Assises de Jérus. p. igS. h()li; édit.
tîeugnol, t. I, p. iag, àoo.
' Guesnay, in Annal. Massil. p. '.VM').
^ Assises de Jérus. t. I, p. il i.
' Cod. diplomat. n" 3, 71, 7a. 79. 207,
p. 71, 72 , (SG, 2/19, 983.
'» Continuât, de Guiil. de Tyr, 1. XXVI.
c. x\i, xx]i,p. a 08, 209 et p. 2o3. variante
au lias de la pag-e. — De Mas-Latrie , His/.
de L'Jiijpre, l. III, p. ôgS, 696.
" De Mas-Latrie,///*;, de Cln/pre, t. III.
p. 6o(), G07.
" Voir ci-après.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE JERUSALEM. G21
Un (les diplômes d'Amauri, comme seigneur de Chypre, du 29 seplcmljrc
1 I c)5 ', est souscrit par Baddouin de Bethsan, connétable. C'étnit le connélal)le
de Chypre, car]
Jean dIbelin'-, seigneur de Bariit, succéda à Aymery en la charge
(Ui connestable^ [en 1 19^], laquelle il remit au comte de Champagne
en échange de la seigneurie de Barut qu'il luy donna, ainsi que nous
apprenons de Sanudo\ Neantmoins un tilie du carlulaire de Ma-
nosque^ luy donne encore cette cjualité en l'an 1198, après la mort
de ce comte.
[C(> (ilre est un acte du roi Aimeri. aoiU 1 i()8 ^ ou un nuire du même
prince, octobre même année.]
Gautieu de MoNTBELiAUi), bail du loyauine de Cypre\ est ([ualitié
connestable du royaume de Hiérusaleni en l'an 1211 [26 septembre],
en une épistre du pape Innocent III *,
[Où ce pape invite le patriarche de Jérusalem à prier le roi de Chypre de
recevoir en grâce son connétable. Comme tel , Gautier souscrit encore un acte
du roi Jean de Brienne°, du 1" juillet 1211. Ce doit être peu après cpi'il
rendit à ce prince, pour la sonnne de 5, 000 besants >°, la dignité de conné-
table qu'il avait reçue du roi Aimeri en épousant sa fille Bourgogne. Il paraît
être mort vers l'an 121a ".]
Une auti'e lettre de l'enqiereur Frédéric II, dans Mathieu l'aris.
sous l'an 1 289'-, luy donne encore la qualité de connestable deCypre.
' De Mas-Latrie, Hist. de CÀypre, t. Ill,
p. 599.
- Voir Les Seigneurs de Barut.
' Hisl. occid. des Croisades, t. II, p. -203.
variante au bas de la page. — De Mas-La-
trie, t. III, p. 596.
' Sanul. i. III, part. 1 1 , c. xi, p. aia.
^ Ciiriul. de Manosqne.
' Cop. diploimtl. n° 18g, p. -iSô; n° 8.
p. 987.
' Saniit, 1. m. part. 1 1 . c m.
' Innocentii III. Episi. I. \1V, [j. iu4.
édit. de Toulouse, lOSS. p. a'ig.
' Cariul. S. Sepuk. 11° i65. [). q()9.
'° Continuât, de Gnill. de Tyr. 1. XXX L
c. V, p. 3i0.
" De Mas-Latrie, lUsi. de Cliijpic . I. II.
p. i3 , li.
'- Math. Paris, p. 3'n. i'dit. de Paris.
{r2^2 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
[ C'csl-à-dire qu'il iioniine Escliive, fille de feu le connétable de Chypre.
(Jauticr a-t-il été en effet connétable de Chypre, ou n'est-ce qu'une faute de
rédaction dans le texte, fort altéré, de cette lettre?]
Eudes [ou Hugues de Montbéliard, fils ou plutôt neveu' de Gau-
tier] est qualifié conncstable du royaume de Hiérusalera, en un titre
du cartulaire de Mauosque, de l'an i^Si.
IGe titre est très-probablement l'accord passé entre Marseille et l'Hôpital,
du 3 octobre laSS'; vidimé le 17 avril 1 aSi. Eudes paraît dans l'histoire
counne connétable du roi Jean de Brienne ^ dès l'an 1218.
Philippe de Montfort, sire de Toron, seigneur de Tyr*, est nommé comme
connétable d'Acre, c'est-à-dire du royaume de Jérusalem, dans le récit de la
défaite des chrétiens par les kharismiens ^ adressé par le patriarche de Jéru-
salem aux prélats de France et d'Angleterre, le 5 novembre 12/1/1 •^'.]
Jea> o'Ibelin, seigneur d'Arsur [troisième fils de Jean d'Ibeiin le
Vieux', baile à plusieurs reprises du royaume de Jérusalem, de i2 5o
a 1258]. paroist avec la niesme dignité dans Thistoire du sire de
Joinville ^,, en Tan 1 2 5 1 .
[Comme connétable, il lut présent à un acte de mise en possession d'un
casai pour FHôpitar-', du aa septembre 1 25A ; et par un acte du 1 0 août 1967,
de l'assentiment des hommes libres de la seigneurie, c'est-à-dire du royaume
de Jérusalem '", il accorda des privilèges aux commerçants d'Ancône.
GciLLAUME, fils de Boémond,sire de Boutron", était connétable du royaume
de Jérusalem en 196a. Il fut un des arbitres choisis par le légat '- ( ly dé-
cembre de cette même année) pour composer les différends entre le Temple
<'l l'Hôpital.]
' \'oir Les Princes de Tabaric et de G((- ' Cod. diplomnt. t. 1, n" /i3 , p 3-23.
Hlèe, p. /i58. ' ^'oii' ^(s Seigneurs d'Arsur.
- Cod. diphmat. n iiù.ii. i-ili, 1-26. Joinville. p. /|S; édit. Ménard. p. los ;
= Continuât, de Guill. de Tyr, i. XXXII, édition Du Gange, ot Obseir. p. 96.
c. IV. p. 333. ' Co(/. diplonmt.n" 126, p. i44.
■' \oiï Les Sires de Toron cl Les Seig)teurs '° Cod. diplomnt. n" i3a, p. 157.
ilg fili-, '' Vok Les Sires de Boutron.
' .Math. Paris, p. hab. '" Cod. diplomnt. n° 162. p. 177.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE JÉRUSALEM. 023
Balian d'Ibelin, seigneur cVArsur [fils de Jean], succéda [mais non
pas immédiatement \ comme ou vient de le voir] à son -père en cette
charge, avec laquelle il se trouve nommé en un titre de Tau i-.iôt)'-,
au cartulaire de Manosque.
[Ce titre est l'acte par lequel Baliaii d'ibeliii remet aux Hospitaliers la rente
de 4,000 besants qu'ils lui payaient pour prix de la cession du château d'Ar-
sur^. Par un autre acte de la même annëe, il leur concède une terre de 700
besants de revenu, actuellement au pouvoir des Sarrasins *; il y est également
qualifié de connétable du royaume de Jérusalem. Il avait été revêtu de cette
dignité en 1268^, en même temps qu'il avait été fait baile du royaume. 11
mourut le 29 septembre 1 377 ".
De son vivant, Jean h'Ibei.in, son fils, avait été créé connétable du royaume
de Jérusalem", en 1972.
Lorsque le roi Hugues 111 eut en quelque sorte abandonné le royaume de
Jérusalem à Charles d'Anjou, Roger de. Saint-Séverin, bailc de ce dernier,
pourvut aux divers oifices du royaume, et nomma connétable Richard de Nl-
BLANS '"'.]
Alméric de LusiGNAN, priuce de Tyr, frère de Henry, roy de Cypre,
est qualifié conneslable du royaume de Hiérusaîem, es années 1-290
et i3oo°, en l'histoire du cavalier Lovedan.
Gly de Lusignan, père de Hugues, iV'^^ du nom, roy de Cypre, est
pareillement qualifié conneslable de Hiérusaîem en l'histoire de Cypre
d"Estienne de Lusignan '". [11 était aussi connétable de Chypre*'; il
mourut en 1 3o3 '-.]
' Voir Les Seigneurs d'xlrsw. c. xvi. p. i63. — Maiièiie, Amjitissiimt Coll.
- Cnrtiil. do Manosrjue. t. V, col 7A6, d.
• Cod. iliplnwnt. n" lig, p. 189-191. ' Contin. etc. L XXXIV, C. xxxiii, p. l\-j^.
■' Cod. (lijilomat. n° i't7.p. i8.5-i88. '' Loredano, ///s?, f/e Cyp-c, I. IV, p. i8'i.
'' Continuât, de Guill. de Tyr, 1. XXXIV, :]o3; traduct. franc, t. I, p. aoà, 9.o.!t.
p. hr^-]. " Est. Liisign. Ilist. de dji'rc, fol. iâ3v°.
XI
Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXIV. " Voir ci-après.
\xxiii, p. 678 et note. '" Loredan. Hist. de Ci/pie. I.IV.
' Continuât de Guili. de Tyr, 1. XXXIV. Irad. fr.inç. t. 1. p. -227.
\i. 2 0.T ;
62^1 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Un provincial d'armoiries, dressé vers l'an i ioo, donne pour armes
an conncstable de Iliérusaleni, Irère du roy de Cypre, bnrelé d'argent
et d'azur, au lyoïi de <>i(('ullcs sur le lout, à une bande d'argent, ehargée de
rinfj crohc d'or polencées. Je ne sçay auquel d<; ces deux princes on doit
atlrihncr ces armes.
Eudes dk Dampieruiî l'ut créé connestablede Hiérusalem par Hugues IV.
loy de Cypre, l'an iSai', lequel luy donna ensuite sa fdle [ou plutôt
sa sœur] Isabelle en mariage -.
I II ost nommé, avec le titre do connétable de Jérnt.ak'm. dans des actes du
roi Hugues IV, des 4 septembre i3q8. iG février iSay, 3i janvier i33o^.
Philippe de BnuNSwicK était connétable du royaume de Jérusalem en i36o
et i363, et, comme tel, fut témoin d'actes de privilèges confirmés par
Pierre I" aux Vénitiens et aux Génois*.!
Hugues de \.\ Balme. [d'abord connétable du royaume de Cliypre,
puis] connestable du royaume de Hiérusalem, souscrivit la procuration
de Jacipies, roy de Cypre ^ de l'an ]3()5 [ib août], pour contracter
alliance avec le roy Cbarles VI.
[Sassons on Sanson de 1\okes, granrl bailli de la secrète du royaume de
Chypre, fut créé connétable dn royaume de Jérusalem ))ar la reine Cathe-
rine, en octobre 1/173 ■'.]
' Loi-eflaiici. I. VI. p. agd: Irad. fVanç. ' ÏVc'.sw (/e.s c/(»)-/fts-, lay. (jypre. lit. VII.
r. I. p. 39.8. — De Mas-Latrie, Him. de Clti/pre . l. il,
' Voir Les Hms de Chypre. p. ^28. — Voir La FumiUe de la Bmime .
'■ De Mas-Lati'ie, Hist. de Chijpre . t. Il, p. 5-2 1.
p. lis. 157, 1(3/1. ' De Mas-Latrie . Hini. de CJiyjire , t. III.
' De Mas-Latrie, t. 11. p. -xin . 2/19. p. 35() et note 3.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE JERUSALEM. 625
LES MARESCHAUX.
[Sur l'olficc et les attribulions du marécluil du royaume, ou peut voir les
Assises de Jérusaleoi ^
Sadon souscrit plusieurs actes des rois Baudouin 11, Foulques et Bau-
douin III, années 1 1 aa-i li/i -, avec la qualilication seule de maréchal. On
peut croire qu'il était maréchal du royaume.
Un Sadon, surnommé Huilard^, est témoin, eu i 126, d'un arte de Hugues
de Joppé. Est-ce le même que le maréchal? Est-ce un de ses parents? Ques-
tions que nous ne pouvons résoudre.]
Eudes de S.mnt-Amand [appelé Odo> de Saim-Omer pai' Etienne de
Lusignan *] fut niareschal du royaume de Hiérusalem ^ sous le ro\
Baudouin III. Il souscrit, avec cette qualité °, un titre du mesnie roy,
de l'an 1 iBS''. [Dans cet acte, il n'est que baron du roi, sans aucune
qualification; c'est dans un autre acte du même roi ^ 7 juin 11 56,
qu'il est nommé avec le titre de cette dignité.] Il la quitla pour prendre
celle [de châtelain ou vicomte de Jérusalem ^ puis] de grand bou-
teiller'", et fut depuis grand maistre du Temple.
[JoscELi.N, 111'' du nom, comte d'Edesse", fut maréchal après Eudes, et de-
puis sénéchal.]
' La Tliauniassii're, c. cccxi , p. ig'i.- — * Willelmus T\r. 1. XVIII, c. xiv.
Beugnot , t. I, c. cclviii. p. /112. — Paoli. " Hi-it. de Détlnine, aux Prouves, p. .358.
Cod. diplomat. 1. I, p. igo. ' CurUil. S. Scpulc.n' 56, p. 112.
' Cariul. S. Scinde, n" 3o, 3i . .33, 3i, ' Cvd. diplomat. n' 3-3, p. 35. ^90.
hk. p. 56, 58, 64, 68, 83. — Cud. dipl. " CarUil. S. Sepulc. n» 54, p. 100. —
t. I, n" 17, p. 18. Crjd.dijiloimit. n" 36.
' Cod. diplomat. t. 1, n° 10, p. 1 1. '° Willeliiuis Tyr. 1. XX, c. i; I. XXI,
'' Lusig-n. Calai, des maresc. de Hiérus. c. x\ii,xxi\, — Cncï. S, Sc/j, n' 1 4i , p. 267.
foi. 67 v°. " Est. Lusignan. Calai, des nuircsch.clc.
7i)
(120 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
Guillaume est qualilic maroscliai en un lilre du roy Amaury, d(3 lan
1169', (ju'il souscrivit avec Humfroy, conuestable, et Miles, sénes-
clial du rovaumo.
[Cet acte est le dernier en dale de (jcnv qu'il a souscrits comme maréchal'-:
le |)liis ancien est un acte du roi Baudouin 111, du 2(3 juillet 1 1 fio.]
(JEiiARD DE PuGi [de PoGEio] eut la uiesmo dignité sous le rov
Amaury \ [dont il souscrivit un acte, du 20 août 1169'', et] lequel il
accompagna on son voyage de Constantinople, l'an 1 170^.
[Il souscrivit un autre acte de ce prince", du 18 avril 117'!, comme
maréchal et chambrier.
N. . . (difl'érent du précédent et du suivant;), qualifié maréchal^du roi.
fut pris avec Gui de Lusignan à la bataille de Tibériade '' (1187); puis dé-
livré l'année suivante avec le roi, le connétable \imeri et le grand maître du
Temple; ici il est nommé simplement le maréchal. On peut douter qu'il aii
été maréchal du royaume.
Hugues MAnruN souscrivit, comme maréchal du royaume de Jérusalem, un
acte du roi Gui de Lusignan *, 3 1 janvier 1191, et comme maréchal ^ (pro-
bablement encore du royaume de Jérusalem), un acte d'Aimeri, seigneur de
Chypre , du 2 9 septembre 1190.
Jean souscrit,, comme maréchal du royaume de Jérusalem '", deuv actes du
roi Ainieri, août et octobre 1 198.
Jacques DE Dur.nai ou Tournai, maréchal du royainne de Jérusalem, fut té-
moin d'un acte du roi Jean de Brienne, du i" juillet 1211", et d'un autre du
inème prince, janvier 1217 '-. C'était, dit l'histoire '-', un chef d'année lâche eî
Lighell. Italia sacra, t. III, p. 475. — ' Continuât, de Guiil. de Tyr, J. XXIIl.
Cod. dijjlomat. t. I, n' /18. p. 5o. c. \liv, p. G6; I. XXIV, c. xn, p. 1-21.
' Cartxd. S. Sepiilc. n" 54 , 55 , 07, 1 ao . * Cad. diptoinni. t. I, n" 79, p. 86.
12/1, laS, 127. liû. — Cod. diplomut. ' De Mas-Latrie. //(«f. r/e C/i(/p'e. t. III,
n" 36, il. U']. p. 099.
' Willelmus Tyr. 1. XIX, c. xxii. xxiv; '" Co(i. rf().i/o)/(«Mi"8, 189, i).-235, -287.
I. \X, c. XXIV. " Carhd. S. Sepvk. n" i45, p. 269.
' Esl.Lusign. Cat. des mares, ctc.îoï. 68. "' Cod. diplomat. n" 212, p. 253.
• Cod. diplomal. n" 48 , p. 5o . 5o 1 . " Continuât, de Guiil. de Tyr. 1. XWU .
' Cod. diplomat. n' 301. p. a/i4. c xxxii, p. 33o. à l'année i2i(S.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE JÉRUSALEM. 627
mauvais. Dans le premier acte, il esl appelé maréchal du roi: tlans le second,
maréchal; dans le récit de l'historien, maréchal du royaume. Peut-être avait-
il rempli successivement ces deux fonctions.]
Richard, fils d'Oger, maresclial de l'empereur Frédéric II', fut en-
voyé par luy pour gouverner le royaume de Hiérusalem en son nom,
l'an 1229. Mais je ne scay s'il estoit maresclial du royaume de Hiéru-
salem ou de l'Empire.
[La Continuation de l'histoire de Guillaume de Tyr'-^ le nomme toujours
maréchal de l'empereur et jamais maréchal du royaume de Jérusalem.
Philippe de Cossie, surnommé le Clumibcrlamg, maréchal du royaume de Jé-
rusalem, fut convoqué à Acre, en février 1 2 5o^ comme membre de la haute
cour. ]iar Jean d'Ibelin , seijjeur d'iVrsur, baile du royaume de Jérusalem *.]
Jean de Giblet, fils de Raymond de Giblet et d'Eve ^ estoit mares-
chal du royaume de Hiérusalem en l'an 1260 ' [où il fut vaincu et
pris parles Turcomans; puis, racheté peu après, il souscrivit en 1262 ',
comme maréchal, un accord entre THôpital et le Temple]. 11 espousa
la fille de Gautier, seigneur de Césarée^.
[GiiLLAUJiE DE Canet, ueveu d'Olivier de Termes, fut nommé maréchal du
royaume de Jérusalem en 1279, selon le Conlinuateur de Guillaume de Tyr'-";
mais il l'était déjà en 1269. 11 souscrit en cette (jualité deux actes de cette
même année '", et un acte du 1 1 mars 1270.
Jacques Vital, Vidal ou Vidans , baron du royaume de Jérusalem , fut nommé ,
en 1277, maréchal du royaume" par Roger de Saint-Séverin , baile pour le
roi Charles d'Anjou.
' Saïuit. 1. m, part. 11, c. xiii,.\vi. ' Lignages d' outre-mer, c. xix, xxx. —
' L. XXXIII, c. I, p. 367; c. XIX, p. 386; Voir Les mitres Seigneurs du surnom de Gi-
c. XXIII, p. 388; cm, p. 42 2,c. lv, p. iaC. hlct.
' Assises de Jérus. t. II, c. xiii, p. 246. ., ' Goiitinunt. de Guill. de Tyr, I. XXXIV,
' Voir ci-après Les Chambellans. *c. xvi, p. i63.
'■ Saimt. I. III, part. i2,c. vr. '" Cod. diiilomat. n" ih'j. 1/19, i5i,
" Conliiuial. de Guill. de Tyr. i. XXXIV, p. 187, 188, 190, 19/1.
c. m. p. 4/i5. " Continunl.de Guill. de Tyr, I. XXXIV,
" Cod. dijdomiit. u° 1^2, p. 179. c. xxxiii, p. ^79.
70-
G28 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
Jean Rabin souscrivit, coinrne inarétlial du royaume de Jérusalem', un acte
du roi Hugues IV, du l\ septembre i3o8.]
Simon dk Tinory [on de Tknouri , de l'une des premières t'amilies
de Cliypre-, fut témoin comme] maresclial du royaume de Hiérusa-
lem [d'un acie du roi Pierre T' ^ du 28 janvier i365. 11] est nommé
parmy les barons de Çypre en Tan i368 [ou plutôt i35(j', 16 no-
vembre], dans les Assises du royaume de Hiérusalem [dans des lettres
du roi Pierre K concernant ses négociations avec le sultan d'Egypte\
19 et 20 mai i3G8], et en un titre de la Cbambre des comptes de
Paris "^ [du 20 mai i3()8, relatif au payement du douaire de Marie de
Bourbon].
Guy de la Baume [nommé Sergui la Bame dans la chronique de
Strambaldi], frère de Hugues de la Baume \ connestable de Cypre,
fut honoré par le roy Jaques de la dignité de mareschal de Hiérusalem
en Tan i38/i. Il la possédoit encore en l'an 1 395 ^ comme on recueille
d'un titre du trésor des chartes du roy.
Baldin [ou Badin] de Noues, mareschal du royaume de Hiérusalem
[dès l'année 1626]. fut présent au traité de mariage d'Anne de Cypre
avec Louys, comte de Genève, depuis duc de Savoye, l'an 1632". [Il
est encore nommé clans des actes de i433, relatifs à ce mariage'".]
' De MasLnti-ie, llisl. de Chypre, t. II, ' Lorednno, I. IX, p. 5i 1 . 5i .5, 5i6:
p. iâ3. ili'-i. trad. fi-anç. t. II, p. io5 , 109. — De Mas-
'- De Mas-Latiie, t. II .p. 11 0 et note 3. Latrie, t. II, p. 891 et note i.
' De Mas-Latrie, t. II, p. 254. * De Mas-Latrie, Hist. ilc Chjpre , t. II.
' Assises de Jérus. p. /160 , 563 ; édition p. ia.S. — Voir La Famille de la Baume,
Beugnot, 1. 1. p. G. p. 5:!a.
' De Mas-Latrie, t. II, p. 3o2, 3o8. ° Preuves de l'hist. de Savoye. p. 365.
° De Mas-Latrie, t. II, p. 291. '° Voir La Famille de Nores , [>. âji).
LES GRANDS OFFICIERS DL' ROYAUME DE JÉRUSALEM. {\'2'J
LES CIIAMRELLAIVS.
[Le livre des Assises' a décrit la fonction du chamherhnn ou chamhcUnn
au dîner qui eut lieu le jour du couronnement du roi.
Il serait nécessaire d'établir en quoi le chambellan différait du camêner. Du
Gange nous l'indique dans son Glossaire'-. Le chambellan, dans l'origine, avait
soin de la cliarabre à coucher; c'est lui qui introduisait les vassaux en pré-
sence du roi. Au camérkr appartenait l'entretien de la cliamhre, du palais et
du trésor particulier du prince ; mais il est probable que ces fondions ont été
souvent confondues ^ à la cour de Jérusalem, et les deux dénoniinalions prises
l'une pour l'autre.
11 y aurait encore à examiner si telle personne était le chambellan ou le camé-
rier du roi attaché à sa personne, ou le chambellan, le camérier du royaume;
mais les données des historiens et des actes sont trop peu explicites pour éta-
blir ces différences toujours avec certitude; on trouve à tout moment la (pia-
Jification de camerarius sans déterminatif ; le même individu est appelé tantôt
Chamberlain, tantôt camerarius, de sorte que ces dénominations paraissent
synonymes. Nous donnerons donc la liste de tous les personnages ([ue nous
avons trouvés avec la qualification de camerarius, qui est la plus habituelle, en
ayant soin de faire reniarfpier ceux qui évidemment n'ont été (pie les cham-
bellans du roi en particulier.]
Strabulon ou Strabeloîs est qualifié cliambellau icamerarins) de
Godefroy do Bouillon", depuis qu'il fut seigneur de Hiérusalem, par
Albert d'Aix.
' Assises (le Jcnis. t. I, c. cclv, p. /toy, t. il, aux mots Camhelhinus , Caiiierurms.
c. ccLix, hik\ édition La Tliaiiiiiassière, ^ Dutillet, Ilecueil des roijs de Fninee,
c.ccc\ii,p. 194, igS. — Scb. Paoli: Cnd. p. a8()-a(j8; in-/i", iGoa.
diplomat. t. I, p. Say. ' Ail)eitus Aquensis, i. II, c. 11; 1. VI,
^ Glossarium mediœ et iiijîmir latinitntls , c. xxv, xxvi, xxmi; 1. IX. c. iv.
630 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
[Strabulon était canH'i'i(M- du duc Godefroi au uioment de la [trise do Jé-
rusalem'. avant que Godefroi eût été proclamé souverain. Il avait encore le
litre de camérier du duc Godefroi lorsqu'il fut tué, en 1102, dans un combat
contre les Sarrasins, en la plaine de Rames-, avec d'antres officiers do la
maison de Godefroi qui étaient restés auprès de Baudouin 1".
il est clair que sa dignité de camérier n'était qu'un ollice privé qu'il rem-
plissait auprès du duc Godefroi, et qu'il continua lorsque ce seigneur fut élu
souverain de Jérusalem: après sa mort, il resta, ainsi qu'on le voit dans Albert
d'Aix. auprès de son frère Baudouin, avec toute la maison de Godefroi, mais
non comme camérier du nouveau roi, encore bien moins comme camérier du
niyaumc.J
GiRABD, cliambeliau [camerarms), souscrit un acte de Baudouin l"'.
roy de Hiérusaiem, de l"an 1110, dans Guillaume de Tyr\ [Il y est.
([ualifié de camerarms sans aucun déterminatif.]
[Jean souscrit plusieurs diplômes des rois Baudouin II et Foulques*, de
1 120 à 1 108, comme camérier, sans autre désignation spéciale.
Dans le même temps Raoll est témoin d'un acte de 1 1 29 ^ où il est qua-
lifié de camérier, et d'un acte du roi Baudouin II S vers ii3o, où ce prince
l'appelle camerarms metts.
MiLON souscrit un acte du roi Foulques, du 5 février 1 i38", comme ca-
mérier.
GoscELiN souscrit un autre acte du même roi, du h décembre 1189, éga-
lement comme camérier^. Ce même acte est souscrit aussi par Jean, avec la
même qualification. Ils n'étaient certainement pas tous deux à la fois cham-
briers du royaume; mais ils pouvaient l'être du même roi.
Nicolas souscrit un acte de la reine Mélissende, de 1 i52 ^, comme camé-
rier. sans déterminatif.
' Aibertiis Acpiensis, 1. VI, c. xxvn. p. 58, 5ç). 82. 83. — CW. f/i>/. n° 17. p. 18.
p. 282. ' Cnriiil. S. Sepvic. n" 63, p. 81.
- Aii3ertus Aquensis. 1. IX, c. m. iv, ' Cod. diplomat. n° 12, p. i3.
p. 328-329. ' CarliiL S. Scpiilc. n" 33, p. 66.
'■ Willelmus Tyr. I. XI, c. xii. » Cnrtul. S. Sepnk. n" 3i , p. 58.
' Cartul. S. Sepuk. n" 3i, 32. 6Z1. 65. " Carud. S. Sepiik. n" 68. p. 89.
LES GRANDS OFFICIERS DU R()VAi;\lE DE JÉRUSALEM. fi:il
Gérard de Plgi souscrit un acte du roi Amauri ^ du ao aoùL i i (mj, ooiiimo
maréchal et camérier, sans désignation spéciale.]
Amalric [xViMERi ou Amalri], Toy dc Cypre et de Hiérusalem, tint
aussy la dignité de chambellan de Hiérusalem- [c'était avant l'année
1179], avant que de pai'venir à celle de connestable, suivant les
Assises de Hiérusalem.
Renaud de Cayphas, fils puisné de Payen, seigneur de Cay plias, fut
revestu de la dignité de chambellan du royaume de Hiérusalem, la-
quelle fut possédée ensuite par sa postérité, d'où elle fut reconnue
par le surnom de CliainbeUan, comme j'ay^ remarqué après la suite des
seigneurs de Cayphas.
[Renaud de Cayphas est nommé chamherlain du royaume, en même temps
que bailli de la ville de Jérusalem , à l'année i a 2 9 *, Chamberlain du royaume
en 1 aSi ^, et sans qualification de dignité en 1 aSî! '', où il est a[ipelé ÙTro du
seigneur de Cayphas.
Après lui fut chambellan du royaume Jea.\, son fils, seigneur de Cossie',
puis
Philippe de Cossie, fils dc Jean, convoqué à Acre^ par Jean d'Iltelin, eu
février laSo. Il est appelé en cet endroit Philippe le Chnmbcrlaing , maréchal
du royaume. Il souscrit comme témoin, et avec le titre ou le surnom de cham-
herhuit, chambellan, mais non plus comme maréchal, un acte du 22 sep-
tembre 12 54°, et deux de l'année 1269'°, l'un du roi Hugues III", l'autre
dp Baliau d'Ibelin, seigneur d'Arsur '-.
' Cod. diplomat. n' aoi, p. a/i/j. — Voir ° Continuât, de Giull. de Tyr. \. XXXIII.
Les Maréchaux de Jérusalem. c. xxviii, p. Sg/i.
" Assises dc Jérus. p. àcjk; t. I, p. i-ig- ' Voir le talileau de Ln Famille dc Caij-
h'io. plias, p. 9.72.
' Voir le tableau de La Famille dc Caij- ' Assises dc Jérus. t. II, e. \iii, p. 2 40.
phns, p. 272. — Voir Les Maréchaux dc Jérusalem.
' Continuai, de Guill. dcTyi', i. XXXni, ° Cod. diplomat. n° \ih,\i. ihh.
c. XVIII, p. 384. " Cod. diplomat. n° 12/1, p. thà.
° Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXIII. " Cod. diplomat. n° 147. p. 188. 534.
<■. XXV, p. 3()0. " Cod. diplomat. 11° i4c), p. lyo.
C,:i-2 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
PiKniiK Makocelly, semble ;noir élé cliamLellan du royaume de Jérusalem,
d'après la j)lace de sa souscription dans un actedu -jo mai i 3G8 ' : mais, d'après
di'u\ autres actes, il est reconnu pour avoir élé iliamb(dlan du ro\aun)e de
(lliypre^.
Nicolas DE (jiiARissA l'ut nonuné, par le roi Pierre il, cliambellan du ro\aume
de Jérusalem ■'', le 17 octobre 1872.
Thomas Fui ti'inoin de trois actes' : de Gui de Lusignan, 3i janvier 1 1 1) 1 ;
du roi Henri de Champaj;ne, 5 janvier ikj^''; de Julienne, dame de Cé-
sarée, •>£> octobre 1 i^y*^^, avec la (pialification de camérier, sans autre spéci-
fication.
L'acte du ô janvier i njA est souscrit aussi par
Jea\, camérier. sans déterminatif. J
' De Mas-Latrie. I. II. p. aç)i. " Cod. diphmat. 11° 79, p. 86.
■ Voir ci-après. ' Cod. diphmat. n° 81, p. 87.
' Chron. de Stniinl>. — De Mas-Latrip. ' Cod. diplomal. n" 83. p. 8(j.
l. IL p. 3o'i.
LES GRANDS OFFICIEUS Dl' liOVAdME DE JÉRUSALEM. (i:î3
LES BOUTEILLEIÎS.
WiiSRic est (jualifié bouteiller' {^■piiircnia'^ de Godefroy, duc de Bouil-
lon, par Albert d'Aix.
Payen l'ut bouleillcr {pinceriKt'j du royaume de Hiérusalem -, et de-
puis prince de Montréal, sous le roy Fouques^.
Eudes de Saint-Amand, mareschal du l'oyaume de FTiérusalem, eut
depuis la cliarge de bouteiller [piiicfi'na] sous le roy Amaury, lau
1167''. [Il souscrit, déjà revêtu de ce titre, un acte de ce roi ^, du
1 G juillel I 1 G 6.]
Simon de Moxtolu-, clievalier, bouteiller de Hiérusalein, souscrit
[comme tel un traité de paix et de commerce" entre Hugues IV et
le doge de Venise, du h septembre iS-iS]; la ratification du | contrat
de] mariage de Guy de Cypre avec Marie de Bourbon'', lait par le roy
Hugues, l'an i33o [ilx janvier, et l'acte du ?>i janvier suivant, qui
assigne le douaire de cette princesse].
Mathieu du Plessuî, clievalier, avoit la inesme qualité en l'an i368^.
[Il l'ut un des seize seigneurs désignés, le iG novendji'e loGtj, j)our
la révision des Assises"].
' Albertiis Aquensis, 1. VII. c. x\i\. " De Mas-Latrie. HikI. fJr Chypre, I. II
" Willelimis Tyr. L XV, c. xxi. p. lia, iliL
^ \oiv Les Sciiiiicias de Montréal. ' Titres originaux. — Do Mns- Latrie.
* VVillelmus Tyr. I.XX.c. I. t. H, p. 1 62 , i6/i.
■' Ciirlal. S. Sepulc. n° ikk, p. 267. — * /{ssises de Jériis. p. ô(i3.
\ oir Lf.v Maréchaux de Jérusalem, et plus " Assises de Jérus. édition Beugnof. 1. I,
loin Les Gniiiils iiini'tres du Tewiile p. 0.
«0
(i3/i l,RS FAMILLES D'OUTUE-MEH.
LES CHANCELIERS.
Arnoul, archidiacre de l'esglise du Saint-Sépulcre, est «jualifié, par
Albert d'Aix', chancelier, sous le règne de Baudouin l"' .
Païen estoil chancelier sous le roy Baudouin II-, années i i-jîo et
1 I -jo. [11 souscrivit ou dressa plusieurs actes de ce prince^ aux années
1 1 f>o , 11 'îo et I 1 \>J).~\
(Amelia, chancelier du roi Baudouin II. dressa, par ordre de ce roi, un
acte d'une date incertaine ", mais postérieure à rélection du patriarche Guil-
laume, fpii eut lieu en i i3o, puis(pie ce prélat y est nonuiié comme présent.
(l'est lui (rès-])rohaljlement ([ui, en iii^<), dressa un acte rlu même roi'
connue ('tant son vice-chancelier. Il y est nonum'' Hemei.i.n.]
Helyes souscrit [ou plutôt dresse], avec la qualité de chancelier,
un titre du roy Fouques, de lan ii36'', au cartulaire de Manosque,
et trois autres actes du inesme yo)'\ de l'an i i38. 11 souscrit, avec la
mcsme qualification , un acte de luiyniond, comte de Tripoli ^ de dé-
cembre 1 1 Ao.
I FRÉDÉnic. qui dressa un acte de la reine Mélisendis en i i.jo^, étail-il
chancelier? L'acte porte à In hn : t-Data est liwc pagina per niannin Fiîede-
" nici (1. ^1 (létle initiale peut être celle du mot clenci, aussi bien que de rancel-
' Aljjerlus Affuensis, 1. L\, c. wi. ' CdHid. de Maiiosquo. — Cnd. iliplnmal.
- \Vill(3limis Tyr. 1. XII, c. xni, XXIV. x\v. 1. I, ii° 17, p. ly.
' Curttd. S. Sepiik. n" 3o. Itli. Af), ' CrtWu?. S. 6>m/. 11°' 3i, 3-3 , 3.3 . p. .'') .
|i. 06, 8â , 84. Go, 05.
' CarluL S. Sepnic. n" 't3, p. Si. ' Cartul.S. Sejjuk. n° 9/1 , p. 1S7.
' Cnd. diploiiKil. 11° 1-1. p. i3. ' Cod. diplomnt. 11° i>S. p. 3o, 3i.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE JÉRUSALEM. (ISf)
lorii. Mais Frédéric pourrait avoir été le cluiucclier de la rtnin' réj'cnle, el
non pas le chancelier oiricicl du l'oyaiirae, cpii élait alors K\orL.|
Raoul, Anglois' de nation, estoit chancelier du roy Baudouin dès
l'an 11^7 [et dressa^, en cette qualité, plusieurs diplômes de ce
prince]. Il fut depuis évesque de Bethléem [et il dressa un acte de
Baudouin IIP. du 7 janvier 1 i56, mais toujours comme chancelier du
roi]. Il conserva encore cette dignité* sous le roy Amaui'y [dont il
dressa également plusieurs di]dômes ■'], et mourut Tan t 170 [ou peut-
être en 1 17^''].
GuiLLAiME, archichacre et depuis archevesque de Tyr, duquel nous
avons riiistoire, succéda à Raoul en la charge de chauceliei, qu'il
exerça sous le roy Baudouin Vi, qui la luy donna en l'an 1173, après
le décès de l'évesque de Bethléem. Un titi'e de ce roy, de l'an 1 17/j,
qui est au cartulaire de Manosque", porte ces mots: rf Data per manum
r- Guillelmi Tyrensis et Nazareni arcliidiaconi, Begisque concellarii. "
[11 dressa, comme chancelier, plusieurs actes du même roi'', des années
I 178, 1 181, 1 189, et souscrivit, avec le même tilre, un acte de Gautier,
seigneur de Césarée '■', de 1182. Bongnrs a ('cril la vie de ce graild pré-
lat'". Un acte de Baudouin IV, du 26 juin 1 17,5. a été dressé par Pu-rke ",
viie-diancelier du roi.
' llisl. (le Bélliuiiej aux Preuves, p. 358. Tjr. I. \IX, c.vmv; I.XXL c. .\xv; I. XXII,
- \Aillelmus Tyr. I. XVI, e. xvii. — Cod. c. v '. et in prœfal. p. 627, de Bougars.
iliploiiKii. p. -27, 33, 30, 38. — dartiil. " Voir ce que nous avons dit (]p la mort
S. Sepiilc. p. 9,1, 97. 101. 11.3. 19G. ilii roi Amaiiri dans Les Bois de Jérusalem.
' Qtrliil. de Manosque. — Cud. dipivmal. ' Cod. diplomal. n° ''oa . i). a'j.ï.
Il" 3'.> . p. 35. ' Cod. diplomiil. n" 65 , 7 1 . p. auG , -207.
■' AVillelmus Tyr. I. XIX. c. x\i\ ; I. XX. n" 3. p. GG, 71, ai8, -.iliç). a83.
c. xxxu. " Cod. diploiiiul. n" 7a, p. 7a.
' Ughelii, llaliu sacra, I. 111. |i. ^70. — '" In prafat. ad GeslaDci. — Selj. Paoli.
C'flra//. S.Se/yw/c. p. aG8, 288, 390,339. — Cod. dijilomal. t. I, p. 509.
Cod. diplomal. p. hç) . ■2l\ i , -ihli. — Willelmus " Cod. diplomat. 11° ao3, p. a^iG.
Il lie .«e trouve dans ie \' cbapilrc du livre .WII de Guillaume de Tyi- rieu ((ui ait rapport à la digiiili;
Je rbanreluT.
-So.
R;i(i I.KS FAMILLES DOUTRE-MEU.
Bamjams (iii H\m)in(s, cliaiicclipr (>( secrétaire du iiiar(jtiis (iimrad de Mdiil-
l'ori-al , est noniiiié dans iiiio letli-e de ec |)rin("e ', dont il était porteur, adressée
à l'archevêque de (lantorbéry, le 20 septembre 1 188. Il dresse un acte de ce
prince, du 7 mai 1 1 jj 1 ^, conlirmanl un accord de l'année ii-i.'i entre les
Vénitiens et les pri'dals et barons du royaume de Jérusalem.
Pn:i!iiK D'A\GOLii,É\n':, évé(|ue de Tiipoli, était chancelier de Gui de Lnsi-
i[nan''. pour lei|uel il dressa un acli^ du 01 janvier 1191 *: où ce prnice se
ilil encore roi de Jérusalem.
JossK, Joscius, archevêque de Tyr, chancelier du royaume de Jérusalem,
dressa plusieurs actes pour le roi Henri de Champagne ■% janvier 1 1 ()3, 5 jan-
vier I 1 (ji, et pour le roi Aimeri'', août et octobre 1 198.
i\lA^EG^A^, chancelier du royaume de Jérusalem, est menfioinK' comme
père de Robert de Pise, juge, el défunt déjà depuis un certain temps, dans
un acte de Barthélenn", administrateur de l'église de V^ilenie. du -3 g no-
vendiri' I 'T.S/i. I
' R;ul. (le Dicelo. ' Cod. diploiiwt. n" 81, i-o. p. Hj.-Jiti,
' Fiinicsrcrmii Aiistiiticar. t. XII, 11° 7(1, * Cod. diphmiit. 11" 'S. i<S(). p. a35 .
p. 2 ih. ■38'j.
Ctid. diploiiKit. 11 ' -j(j , p. 86. " Cud. dij/loiiKit. n ' 8 . 1 iSi) . p. 1 1 7. 1 ■>8.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROVAUME DE JERUSALEM. (i.'iV
[LES BAILES.J
I Aii\ dignités et offices énumérés par Du Gange, nous croyons devoir ajouter
1h liste des bailes du royaume de Jérusalem, ([ui administraient en l'aljsence
ou pendant la minorité des rois, et celle des vicomtes de Jéi-usalem, puis
d'Acre, qui présidaient les assemblées de la cour des Bourgeois ', comme le roi
ou un de ses grands olHciers présidait la haute cour ou cour des Barons.
La bailie était conférée par l'assemblée des barons ou hommes liges du
royaume^, comme le prouvent tous les monuments, soit actes, soit récits hi.s-
toriques. Elle devait appartenir au plus proche parent du roi au nom duquel
on l'exerçait^; mais ce principe souffrit de l'réqiienles exceptions.
Le plus ancien jjaile du royaume fut Eustaciie G^A^■IEli, élu par les barons
lors de la captivité du roi Baudouin II ', février i i 2-j (i i ao). lùanl mort le
1 5 juin suivant ^ ( 1 1 28 ) , il eut pour successeur
Guillaume de Buri, seigneur de Tabarie". G'est pendant son gouvernement
que l'ut entrepris et terminé avec succès le siège de Tyr^ du i (! li'vrier au
•2(j juin 11-2/1; et que le roi fut délivré de sa prison ^, 1 y août 1 12/1, après
dix huit mois de captivité. De sorte que c'est à lui cpie doit s'aj)pli(|uer l'éloge
que Jean d'ibelin, le rédacteur des Assises, n fait d'Eustacbe Granier', comme
ayant formé le siège de Tyr et racheté le roi. La régence de Guillaume de
Buri cessa naturellement au moment où le loi recouvra sa liberté.
II n'y eut point de baile ou de régent pendant la minorité de Baudduin 111.
' Assises (h Jcnis. t. I, inlrocl. p. \m. — * Guill. Tyr. i. XII, c. \m. — FuIcLer.
Hisl. lin. delà France, t. XXI, p. /107, /iSS. Carnot. I. III, c. xxn.
" Assises (le Jérus. t. II, p. 897, SgS. ° Guill. de Tyr. 1. XII, c. xxi, xxiv. — •
' Le Livre au roi, c. v. — Assises, t. I, Voir Les Princes de 'Fuhurie et de Galilée,
p. Gio et note n. p. A5->.
" Guill. Tyr. 1. XXII, c. xxvn.— ^«.s/w«, ' Guill. Tyr. 1. Xll ,c. x\i\ ; 1. XIIL c \iv.
t. II, p. .3f)8. — Voir Les Seigneurs de Ce- ' Guill. Tyr. I. Xlil. c. xv.
snréc, p. ay'i. '' Assises de Jérus. l. 11. |). o(j8.
r.38 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
Sa mère, Mc'lisseiulc. ('(ail reine par sa naissance, et elle administra elle-
nièrne le royaume avec intelligence et ferniclé.
MiLON ou Miles de Pla.nci administra un instant les affaires du royaume '.
eu 1 173, à l'avénemenl de Baudouin IV, â;;é de treize ans; mais c'était jiar
suite de son esprit impérieux et entrejn'enant, et non en vertu d'un titre olli-
ciel, qu'il ne paraît pas, d'après le récit de Guillaume de Tyr, avoir jamais
possédé -. il fut assassiné ])eu après.
Rauiom) il, comte de Tripoli, qui avait été son compétiteur pour la dignité
de bade, redoubla d'instances auprès du roi^, et finit par l'obtenir, après que
le roi en eut délibéré deux jours avec l'assemblée des liants barons. Ses fonc-
tions durent cesser quand le roi eut atteint l'âge de majorité, c'est-à-dire
(pialorze ans probablement ', ou peut-(Mre i[uinze, comme c'était la coutume
|iour les fiefs -'.
En 1177. Baudouin IV, étant malade, lit olïrir l'administration du royaume
et de l'armée au comte tie Flandres, Pbilippe d'Alsace S qui était venu en
pèlerinage à Jérusalem. Sur son refus, il nomma à cette dignité
Ren.uîii de Chàtillo^i, alors seigneur de Montréal; mais on ne voit pas ipu'
ce dernier l'ail conservée longtemps, il semble (pie ce ne lut alors qu'une com-
mission temporaire et pour ainsi dire intermittente. Le baile, administrateur
du royaume, général des armées, n'avait plus rien à faire lorsque le roi, en
meilleure santé, pouvait lui-même gouverner et combattre, comme il arriva
lors de la défaite de Saladin ', le 26 novemliie 1177- dans les plaines de
Rames, où Beaudonin était eu personne à la léfc de son armée. En 11 83, le
roi. plus malade que jamais, et brouillé alors avec le comte de Tripoli \ con-
lia la bailie à
Gui de Lusioan'-*, comte de Joppé, jiar son mariage avec Sibylle, s(eur
aînée du roi; mais bienlôl iîaudouin. l'ayant pris en aversion à cause de ses
prétentions arrogantes et de son incajiacilé dans la conduite des armées el
des affaires, lui relira cette foncliun (1 i85 '" ) et la iil donner de nouveau à
' (niill. de Tyr, 1. X\l, c. 111. iv. — Vou- ' Assiscn ilc .Icnisulem. t. 1. c. or,\i\.
Les Seigneurs de Montréal, p. ^loli. p. a-ig, note a.
- Assises de Jènisalew . I. I. p. (Jio. " GuilL Tyr. I. \\l. c. \n.
note a. ' Guill. Tyr. i. X\I, c \xii. xxiii,
Guiil. lie Tyr. i. \\L c. v. ' Guill. Tyr. I. XXli . c. ix.
' Assises de Jérusalem, t. 1. p. Gio. " (niill. Tyr. I. XXII . c. \x\.
note c. '" Guill. Tvr. I. XXII. c. xxix.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROVAU.ME DE JERUSALEM. 639
Raimond II, comte de Tripoli ', (|ui la conserva jusqu'à l'avénemenl de Gui
de Lusignan à la couronne (1186). ,
A la mort d'Aimcri, roi de Chypre et de Jérusalem, en laoG
Jean d'Ibeli.n, sire de Baruth, connétable du royaume de Jérusalem, lui
nommé baile de ce même royaume'- pendant la minorité du jeune Amauii
ou Amaurion ^, tils d'Ainieri et d'Isabelle. L'enfant étant mort peu après, Jean
d'Ibelin conserva la bailie * jusqu'à la mort de la reine Isabelle (1208), puis
jusqu'au couronnement du roi Jean de Brienne, et de Marie, fille aînée d'Isa-
belle (1 3 1 0).
Dans les temps qui suivirent immédiatement, et pendant presque tout le
treizième siècle, l'absence des rois de Jérusali'm, qui, pour la phqiart,
étaient souverains ailleurs, et les disputes des divers prétendants à cette
royauté, occasionnèrent de fréquentes nominations de bailes, ou de lieute-
nants de bailes, soit successives, soit simultanées. Il en résulte pour la suite
de ces dignitaires une certaine confusion , que nous avons essayé de débrouiller
à l'aide surtout d'un cliapiire de Jean dlbelin , le rédacteur des Assises, sur
"^la successibilité au trône et sur la régence. 1) Ce précieux document a été
publié pour la première fois par M. Beugnot "', dans son édition des Assises
de Jérusalem.
A la mort de Marie de Monti'errat, en 1212, laissant une (ille mineure.
Isabelle ou Yolande, Jean de Brienne, père de cette Isabelle, conserva le fitn'
de roi jusqu'au mariage de la princesse avec Frédéric II. Mais, lorsqu'il quitta
la terre sainte pour aller en France chercher du secours auprès de Philipjie-
Auguste (1228), il y laissa pour son lieutenant ou baile '^'
Le connétable Eudes ou Higues de MoMBÉLiAno.
Fr(''déric II, devenu roi de Jérusalem par son mariage avec Isabelle (1 220],
maintint d'abord Eudes de Montbéliard dans ses fondions de baile \ puis, en
1227. il lui substitua
' Guill. Tyr. 1. XXIIl, c. 1, ot Continuât. c. \i. p. 3o5 et note d — iMartène, Thesanr.
lie CiuilL de Tyr. \. XXIII, c. 1 , p. 3. anccdot. t. I, col. 806 e.
' Coiilinu.'it. de Guill. de Tyr, i. XXX, ' Assises de Jérusalem, I. II. p. 397-
c. .XI, p. 3o5 cl note d. , hoi.
' Cette forme semble être un diminutif " Continuât, de Gnill. de Tyi', I. XXXII.
employé par le Continuateur de Guillaume c. xix, p. 355.
de Tyr pour signilier le pelit Amauri. ' Continuai, de Guill. de Tyr. I. XXXII.
" Continuai, de Guill. de Tyr, I. XXX, c xx, p. 359.
fi'.O LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Thomas u'Aoun, ou dk Calan, comte de la Cerne ' (Accrra), (jui occupa cette
place justpi'à la mort de l'impératrice (1928).
A la nouvelle de celte mort, les barons du royaume élurent bailes -, ou
plutôt lieutenants, du baile naturel, FiiÉDÉruc 11, pendant la minorité de Con-
rad son fils, encore au berceau,
Jean d'Ibelin, sire de Barutli, qui avait été déjà baile de i2o() à 1210, et
lÎALiAN, scif[neur de Sajette. Sur le refus de Jean d'ibelin, on voulut mettre à
sa place
Jean de Césarée ^. (|ui refusa aussi; on élut donc le connétable Eudes de
MONTBÉLIARD.
Frédéric il étant venu dans la terre sainte en 1228, après la mort de sa
femme, s'y comporta en souverain* plutôt (ju'en baile et ré{;ent du royaume.
A son départ, en 1229, il laissa à sa place ^
B.AiiAN, seigneur de Sajette, et Gaenier Lalemand. Celui-ci étant entré peu
après dans l'ordre des Templiers, le connétable Ecdes de Montbéliard lui fui
substitué.
Quelque temps après (vers i233?) l'empereur ordonna par lettres que
Philippe ue Maigasteau '' fût fait son lieutenant dans la bailie du royaume.
Mais les bommes liges refusèrent d'obéir, et maintinrent les deu\ lieutenants
Balian et Eudes de Monlbéliard. A la mort de Balian, qui n'eut pas lieu avant
1 289, Eudes resta seul chargé de la lieutenance.
Quand Conrad fut en âge d'homme (vers 12/10), les hommes liges assem-
blés déclarèrent rpie Frédi'ric n'était plus le baile du royaume, et au refus de
Jean, seigneur de Césarée, et de Jean d'ibelin, seigneur de Juppé,
Eudes de Montbéliard '' fut pour la quatrième fois élu baile en l'absence
de Conrad. Cependant, comme ce prince ne se présentait pas pour faire
reconnaître ses droits à la royauté, Alix, fille de la reine Isabelle et de
Henri de Champagne, veuve du roi Hugues I" de Chypre, réclama le titre
de reine de Jérusalem^; et malgré l'opposition d'Eudes de Montbéliard,
baile et régent pour Conrad, elle fut cniin reconnue reine", sauf les droits
' Conliiuial. etc. 1. XXXII , c. xmv, p. 36i. ' sUsiscs de Jcni.i. I. Il . p. Syg.
— Voir Les Rois de JérKunlei/i , p. 07. ° Assises de Jénis. I. II, p. 099.
- Assises de Jénts. t. II. p. 899. ' Assises de Jénis. t. li. [). 099. ioo.
' Voir Les Seigneurs de Césarée, p. 283. ' Assises de Jèriis. I. II. p. 899. /loo.
* Voir Les Rois de Jérusalem , p. 3j. ° Voir Les ftois de Jérusalem.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE JERUSALEM. O'il
de ce prince, que l'on rejjarduit toujours cfMnnio riiéritier li'fjilinnî (li?s lols
de Jérusalem.
Le second mari d'Alix, IUoll de Soissoas, fut liaile et ré;;enl du royaume
en son nom ' ; mais, sans crédit et sans autorité, il ([uitta peu après le royaume
et sa femme.
Dans le même temps ( i -j/io),
G.vLTiEH Penne e> Pié ou Penenpié- était bailli de la ville de Jérusalem pour
l'empereur Frédéric II. Le j)riiice Richard dAiijjleteire lui remit la ville d'As-
calon pour qu'il la gardât aussi au nom de l'empereur. Mais on ne pourrait
assurer qu'il ait eu le titre de baile du royaume.
Jean d'Ibelin, seigneur d'Arsur, lils du vii'u\ sire de Barutli, fut baile du
royaume de Jérusalem [lour le roi Henri, peut-être dès l'an 12/iG. l']n i-j/iS
il quitta la bailie, qui fut donnée à ^
Jean Fai.no.n. Celui-ci fut dépossédé l'année suivante S et la bailie rendue
à Jean d'Ibelin.
En I y 5 A , son cousin, Jean d'Ibelin, comte de Japlie el d'Ascalou, le rédac-
teur des Assises, devint bade du royaume^, et. deux ans après (ta.")!]).
Jean d'Ibelin, seigneur d'Arsur, fut de nouveau réiiilé;;ré dans ses fonctions''.
Lorsque la reine Plaisance, cpii avait épousé Baliaii d'Ibelin, lils de Jean, vin'
à Acre en laB'^ '', avec son lils Hugues H, roi de Cbyjjre, le seiffueur d'Arsui'
leur remit son office. En se retirant (1 308), la reine le laissa baile du royaume*.
Il mourut jieu après, en possession de celte dignité^.
Geoifiioi de Sai'.gines, nommé baile en 1959 '", fut un grand el sévère jus-
ticier. En laGi, il se dépouilla de sa dignité et en lit hommage au prince
Hugues de Chypre ", depuis Hugues III.
' Continuât, de Guill. <le Tyr. I. XXXIII,
c. L, LUI, p. /430, li-î'd. — Voir Les Ikus de
Jérusiilem . p. '■]().
= Continuai, fie Guill. île Tyr. 1. XXXIII.
c. .VXXI , p. k-11.
' Conlinnat. de Guill. do Tyr. 1. XXXIV.
c. I, p. /i'i6.
" Continuai, de Guill.. le Tyr, 1. XXXIV.
c. I, p. h'ij.
' Continuai, de Guill. de Tyr, I. XXXIV.
c. I. p. 'l'i 1 .
" Conlinuat. de Guill. de Tyr, I. XXXIV,
c. I. p. àh'i. — Cod. diploiiKil. l. I. n" jSa.
p. 157.
' Ansises de Jénis. l. II. p. .'101.
' Conlinuat. de Guill. de Tyr, I. XXXIV.
c. I, p. !tt\'.].
° Sanut. 1. m. pari, la, c. vi, p. o.2i.
'" Continuai, de Guill. de Tyr, I. XXXIV.
c. I. p. /i'i6. — Voir Les Scnécltaux de Jéni-
sidciii.
l.s'si.sT-ï de Jéfiis. l. II,
p. .'11.^..
Si
O'd LRS FAMILLES DOUTliE-MKIi.
L(iis(|ui' <•!' iiriiiri' (|uitt;i l)riisi|iiciiit'iil l;i \illt' d'Acre (lyyG), il \ l;ii.ss;i.
sur l(^s vives instances des lialulaiils '.
|jALlA^ d'Ibelin, scij'jneur d'ArMir. ijiii l'Iait halle dn royaume depuis l'an
I 9()8 -. Mais celni-ci, se vo-\anl aliariildiim'' |iai' siin souverain. c(''da sans ri'sis-
lance la baillie à
Roger de Saint-Siîveiii\ . conili' di' Marsi(|iie', (|ui ('lait vcmiu à Acre (1277).
coninic haile du royaume au noiii de (lliarles d'Anjou ', auquel Marie d'An-
lioclie avait transft^ré ses droils prétendus.
Philii'PE d'IbeliiX, établi en 1 aSC), par son neveu le roi Henri H de Chypre,
haile du royaume de Jérusalem, en la ville d'Arre, paraît être le dernier sei-
jjneur (pii lut revêtu de cette dignité.]
' Continuât, de GnilL (le Tyr, |). iy/i. ' CiOntiiiiinl. di^ (jnill. de Tyr. [). ^78.
■ Continuât, de Cîuiil. de Tyr, ji. hn-j. ^ Voir Les Hols de Jénisiileiii , \). hh.
LES (IHANDS Ol^M'ICIEliS DU P.OVAI'ME DE JEIU'S MJIM. (i'i;i
LES VICOMTES ET CHATELAINS DE JÉRUSALEM
ou DE LA TOUR DE DAVID.]
[Le vicomte d'une ville élait nommé |i;ir le seigneur avec le conseil di-
ses nrad'lionimes ', et, par conséquent, le vicomte de Jérusalem était nommé
par le roi. d'après l'avis de ses conseillers; mais le plus souvent par le roi
seul.
L'oliice de vicomte de Jérusalem était joint cpielrpiefois à celui de châtelain
de Jérusalem -, châtelain de la tour de David ou de la citadelle de Jérusalem;
cjuehpiefois ces deux fondions étaient séparées et appartenaient à dis per-
sonnes diliérentes.
Un diplôme du 28 septembre 1 1 lo ^ nous pré'sente un vicomte de Jéru-
salem non nommé et Anselme de Turre Ihirid, nettement distingues 1 un de
l'autre et dans le corps de l'acte et dans les souscriptions des témoins.
Un acte de la même anné(> '. (|ui établit l'église cathédrale de Bethléem,
est souscrit parle même y\nselme, gardien de la tour de David, et par Pisellus,
vicomte, ipii est peut-être le vicomte de Jérusalem de l'acte précédent. Anselme
souscrit encore un acte du 5 mai 1 1 1 6 ■ ' avec la (pialification r/c Tnrrc. espèce
de surnom (pi'il devait à son olfice.
Al'scuetin. Ascueti\, Aascatinus, souscrit avec la qualité de vicomte, ou
vicomte de Jérusalem, des actes de 1 120 à 1 i35 "^ environ. Dans un acte de
cette dernière année'', il est mentionné comme ayant été vicomte de Jéru-
saleui : (iiioiulaiii rircconute Jerusali'iii.
' Assisen des Bourgeois , l. II, c. iv, p. 2 i ' Guili. de Tyr, I. 11, c. xii, [). (So3.
pI note c. '' Qirtul. S. Sepidc. n° 1 19, p. aaa.
' Cod. diplomat. 1. 1 , p . /i 5 5 . — Du Gange , ' Ciirtiil. S. Sepidc. n" /i 3 , /i 5 . 1 o 1 , 1 0 3 ,
(ilossiir. iiifim. lutin, voce vicecomes, t. VI. io(i, p. Hi, 85, 200, aoa, 207. — Cod.
col. i5G-j. diplomiit. Il" la, p. i3.
' (_mI. iHjiliiiiKil. n" a, p. a. ' (ùurlul. S. Sepidc. n" io(j. p. a 10.
8i.
0',/. LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
C'est |)rol)al)l(Miir'nl le inêiiic Aiisclielin (jui, sans aiicim titre, souscrit un
acic di' Hn|;ues (rihelin, de ii58', parmi les hour;;e()is du roi'-.
RoAiui l'ancien, vers ii3G, était châtelain île la citadelle de Jérusalem ^
Dans des actes de i i35-i i5o, il est appelé vicomte, vicomte de Jérusalem.
Roard de Jérusalem '. Si c'est lui qui est témoin d'un acte de i i63 comme
châtelain de la tour de David et vicomte de Jérusalem \ il faut reconnaître
(lue les lonctions de vicomte n'étaient point inamovibles, mais revenaient
quelquefois au fonctionnaire dépossédé, puis(|ue nous voyons Roard souscrire
deux actes de i i5i et i 162 "^ sans aucune ([ualification, et
Ar.NOL'i, souscrire trois actes du li janvier 11 55, du roi Baudouin III,
(i'Amauri, comte de Japhe, et de Hugues de Gibelin ^ avec le titre de vicomte
de Jérusalem. H est à remarquer que, dans le premier de ces actes, il signe
parmi les hommes du roi; dans les deux autres, panui les bourgeois. On peut
<'n conclure, comme par l'exemple d'Auschelin \ que les bourgeois de Jéru-
salem ou les bourgeois du roi pouvaient être en même temps hommes ou
barons du roi, et par conséquent appartenir à des familles nobles.
Dans des actes de 1171, 1 1 7/!, 1181^, Arnoul, si toutefois c'est le même
personnage, est encore (|ualifié de vicomte. Mais auparavant
EoDES DE Saint-Amand, baron ou homme du roi (actes du 1 ^(janvier 1 1 55 '"),
celui qui fut maréchal, puis échanson, enfin grand maître de l'ordre du Temple,
souscrivit, en 1 1 (3o et 1 1 6 i , divers actes ", soit comme vicomie de Jérusalem,
soit connue châtelain de Jérusalem ou de la lour de David. A[)rès lui.
Roar:i le jrune fui témoin de plusieurs acies, de 11 05 à 1 177 '-, comme
châtelain de Jérusalem ou gardim de la ciladcllr de Ji'nisalcm. Et répondant
' Carlid. S. Sepiilc. n" G'A . \). i?>o. ' Voir plus liaiil.
' Voir, plus bas, le vicomte ArnouL " (^'irlul. S. Scpiilr. n' 18/1, p. :\?>[). —
■' Guill. d('Tyr, I. XV, c. \xi. <mI. iliplomal. n" suo, p. fl Vi , et n' ■> .
'' Cnrtiil. S. Sit'piilc.n" 3-2. 33, 3/i, 10a. p. -îSo.
I 17. p. 59, 63, (>8, 20-2, 2-30. — Cod. " Ciirl. s. Sepidc. p. i 1 -3 , 119, lad.
diiihwmt. n" 17. 20, -21, 2/1, 28, p. 18, " Cirlul.S.Srimk.irhli. 100, p. 107,
•!o. 01, 22, 2(), 3u. , 198. — 0)(/. (liphmiil. Il" 31). ]). 38.
■■ Coll. ilipin'iinl. Il' i(3-'i |i. 207. — Vnii' " Cod.illphmal. 11" 197, p. 261 ; n" /18.
J.n Fmmllc du iimn dr japhe, p. 3.Vi. Oo, 61, 188, p. 5o, (il, -ïMi. — Ctirtiil.
•' Ctrliil. S. Sepiih: n" i8, /19. p. 88. S. Sepiik. ii"'i4i, if.9, 170, i8'i, p. 357.
S(, , 91. 258, 3u8, 309. 328. — Voir La Famillr
' Qirl. S. Scpiilc. Il" 5(J , 59, G2, p. ! i3 . du mm de Jiiplie, Roard l'ancien et lioanl
120, 127. le jeune, |
). .10.).
LES GRANDS OFFICIKliS 1)1! ROYAUME DE JEP.IîS U,E\I. i\'n,
Pierre de Creseto, Creseca, Cresentia, lui tiMiioin, un ii'y.'î. (11111 aile di"
la comtesse Constance de Saint-Gilles', comme châtelain de Jéiusalcm.
Balia\ ou Barisa.n, de Joppé, souscrivit, en la même (jualilé. un ai te liu
roi Baudouin IV, du i" avril i t78\ en laveur de
Pierre de Creseto, (]ui reprit ses l'onctions peu de temps a|ir("'s. ••! siyiia.
comme châtelain de Jérusalem, un acte de Baudouin l\ . du i- novembre
1178-'.
Nous ne voyons pas nue ces derniers châtelains aient porté eu même lemps
le titre de vicomtes de Jérusalem.]
' Cod. tlipliiniiil. u' .^v), ]i. h'.). ' Cint. (lijjl'iiiiiil. n" (i.'i . |i. CiCi.
-■ Cuil. dipliiiiiot. Il' :!o(). |i. ■î'iB,
(i/4(i Mis FAMILLES D'OUTHE-MER.
LKS VICOMTES D'ACUE.
iriiAiiiN m; TunciioLAM l'.sl (|u;ilifii'' vicoiiili' [lariiii li's (('iiKiins (l'un mcIl' tic
Je.'m. évê(|ue d'Acre, du 3o nvril ii35'. Il est trè.s-|ir('suiuahle qu'il élîiit
vii'oinle de celle ville.
Un ncle (le In reine Méiissende, de l'an 11/19-, 'if'i"'»'' i''«'^ viconiles
d'Acre (|ui jinniissent devoir (*tre class(_^s dans cel ordre :
RoBEiîT, ancien |)Ossesseur d'une maison (|ui a ék' vendue', et dont la venle
est ratilli'e jiar cel acte;
GiiiALii iiK Valunciî, (|iii avait (■t(^ h'nioin d'un acte du roi Baudouin III, du
'1 juillet I 1A7", avec la (|ualit('' de vicomte d'Acre, et (|iii souscrit l'acte de
I \'h(), comme ayant (''l(' le \ic(inite au temps du(|iiel s'(''tait fait un échange
(|uc confirme cet acte;
(Ilahkmi; M 11 (iii CLKiiRMini il , (jui avait l'ait celle vente, ra|)|)el('e et ralili(^e
iiar l'acte de la reine Mi^'lissende ^. On voit ce dernier souscrire encore, avec
la (|nalit('' de vicomte d'Acre, un acte d'août 1 i,^5 '' et un autre du roi Baii-
doiiin III. du ai novembre iiGi '.
(À' m(*me acte, de 11 /iq. mentionne aussi un ciiàlelain nomm(' Fiian(;ois '.
anciennement p(jssessenr de |ilusieurs maisons (jui ont ('-h' ('cliangées depuis.
II a pu ('Ire en charge à r('po(|ue de l'acte ou dans les ann(5(vs pr6c(^denles,
en même temps c[ue les vicomtes Robert, Giraud ou Clerenibaud; sa dignit(''
paraît avoir élé tout à fait distincte de celle de vicomte.
Apri's la perte de Jérusalem, les vicomtes d'Acre doivent avoir ac(piis plus
d'importance, comme premiers magistrats de la nouvelle capitale du royaume.
Voici les noms de ceux (pu; nous font connaître les actes contemporains :
GAriiEii i,E Bel (6('//((.s) souscrit un acicdu nii Gui de Lusignan, du 3i jaii-
' 6W. dipIniiKil. m" iG, |>. 17. * C.od. (liploiniil. n" -'Ji. p. 29.
' (.'()(/. lUplumal. n" aO, p. -18. 'ig. ' (m(1. diploiiKit. u° igS. p. aie.
' CmI. (liphiiml. 11° 26, p. -îi). ' Carliil. S. Scpvic. n" 99, p. 196.
' Cnd. (Vipininal. n" 11/1. p. ay. ' CmI. dipluiiiat. [i. -.îS.
1,1'S GRANDS OFFICIERS DU ROVAUMF DE JERUSAI.EM. (i/i7
vier i I () I '. Le même fui témoin (l'un aclc <lii roi Hii;;ui?s do Chypre, sep-
tembre 12 10 -, mais sans litre.
Jean dk Flop,y, témoin d'un acte de Julienne de Césarée, du •> 'i o(lol)ii'
1197».
Hugues Poilevilain (Pelcnliinns), témoin d'un acte de Ciu'istiane de Cuyplias,
mai 190 1*.
Ce même acte est souscrit aussi par Clarembaud de Com'uisHn. Quel est le
sens de cette expression? Y a-t-il quelqm' rapport de parenté entre ce Clarem-
baud et l'ancien vicomte de ce nom?
Etienîve BouTiEn, vicomte d'Acre, souscrit un acie de Jean d'Ibclm, sin' di'
Ranilli, du '1 avril 1 9.3 3 ^.
Gervais Malguastel ou !\l\uc. VSTEAC, i>st léuioin (l'un acte di' Jivin cl Simon df
Treucis. du 3 avril 19/1.^ '''.
Eudes de i,a Ferte, vicomte d'Acre, lut convcKpié à l'assemljli'e d Acre ])ar
Jean d'Ibelin , avec les hommes li'^es du royaume de J('rusaleni, en février
i9 5o".
Jean Grif, Grifus ou Grifon , chevalier d'Acre, homme lige du royaume,
fut convo(pié à la même ;issemblé(\
On le voit, dans un acte du 99 décembre i9 53^, vicomte d Aire et prési-
dent de la cour des bourgeois. Le même, de concert avec sa femme Agathe,
fil don aux Hospitaliers de tous ses biens, en présence de la cour des bourgeois
( 1 A avril 1 960 )°; mais il n'était plus vicomir.
HiGiEs PoiLEViLLAiN, pcut-étre le fils du vicomte de ce nom, était vicomti'
en 19 0^: il fut témoin, comme tel, d'un acte du 1 1 février de cette même
année '".
Abnoul de ]*ERON,\E, tenant lini du vicomte d'Acre, présidait la cour des bour-
geois, devant laquelle fut passé' l'acte de Jean Grifon (i960) en faveur des
Hospitaliers ".
Hugues de Hadestel, vicomte d'Acre, et en cette (piaiité présidant la cour
' (mI. llijl/oiDIll, 11' 71), p. 8<i.
'" (mI. (iqdoiiitil. Il" gy, p. lo-a.
' (axI. dijihimdt. 11" (S3, [I. S(j.
' Cod. dIjiloiiKit. Il" 86. [>■ (j-i.
' (]<mI (liiddiiuit. ij" 1 '1 , |i. -^g-J-
" CoJ. llipllIllUtl. Il' -117. p. •!.)S.
' Assise-i ilf Jénisalcii/ . 1. II. c. \iii.
p. a'iG.
■^ Coll. dipliimiU. n" i(), p. agi-
' Cod. dijjliiiiKii. 11° ig. p. -'.gy, '-igH.
'" Cad. ilipiniiiiil. 11° 17. p. ag.").
" Ci'd. diploinal. n" ig. |i. ■'■[)'/.
6/,8 I>KS FAMILLES DOUTRE-MER.
(les l)()urj;ci(is . csl noiiiiiii' cii («'te d'un acte de cette cour (19 avril i-f'JÇ))'
(|ui coiiiirnie une vente laite à l'ordre des Hospitaliers.
GuiLLAïuiE DE Floiu , déjà vicouite d'Acre en 1 •^7/1-, fui laissé en cette ([ua-
lilé par le roi Hiiirues III lorsipi'il abandonna le royanme de Jérusalem, en
ia76-'.
GÉiiAiin II. liAscii\s fui noninié, en i'î77. vicomte d'Acre*, par Roger de
Sainl-Sé\erin, Imile du rovaiime de Jérusalem |)Our le roi Charles d'Anjou.]
' (',0(1. diphiiHit.u" -233. p. t^rjù. "' Centinuat. de ruiill. de T\r. I. XWIV.
- Dp Mas-Latrie, Hist. de Clnjpic A. III. c wviii. p. h-k. li-jo.
II. iIt;, nnif o. — Voir Iji Faiiiillc de * Continuât, de (iiiill. de Tyr, I. X\\i\ .
Floiji. c. \\\iii. p. /179.
[LES GRANDS OFFICIERS
DE LA PRI\CIPAUTÉ D'ANTIOCHE.
LES CO\NETARLES.
[Gaitiei! ni: Sourdval, connétable de la |)rin(i|iaiité d'Antioche, donne à
J'hôpilal fie Jérusalem, avec l'agrément d'Alix, princesse d'Antioche, nn
palais à Laodicée, (pie Ini avait donné Baudouin, père d'Alix, le *3 janvier
ii3/j'.
Ralnald Mansder, qui paraît avoir été son successeur, est, en i i3/i^, témoin
d'un acte de Foulfjues, roi de Jérusalem.
Roger he Montibus souscrit, le g avril ii/io^, un acte de Kaiinond d'An-
tioche, comme connétable de ce prince. —
Archambacld paraît avec ce titre, en l'année ii53*, comme ténnrin dnn
acte de Renaud de Châtillon, prince d'Antioche.
GciscARD DE l'Ile occupait cette charge ([uand il fut témoin de plusieurs
actes du prince Boémond 111, durant les anni'es i i 72 ^ i i ^5 '^ et i 18 i ".
Rainalu signe, connue conni'lable, un acte du prince Boémond 111 \
Raoll de Montibus, connétable de la principauté d'Antioche, est cité dans
un acte du prince Boémond, le 1" lévrier 1 186'.
Robert Mancel est qualilié de connétable d'Antioche dans un acte de Rai-
' Cod. dtplomtit. n° i.58, p. ao-i. ' Cod. diplomat. n" 198, p. -ià-i.
- Cari. S. Sepuk. n° 85, p. 16G. '' Cod. diplomat. n° 58, p. 58.
■^ Cait. S. S(piilc. 11° 88. p. 171. ' Cod. diplomat. n° 1/1, p. 281.
* Foules lenim Aiistriacar. t. \1[. 11° 55. ' Cod. diplomat. iti)-;. p. 68.
P- i35, ' (jod. difilomat. i)° 77. p. 81.
83
(ifiO M<S l'\Ai\IIM,KS l)()(JTIiE-MEH.
iihiikI Rupin. (In -i-t iiiiii i -^oy ', cl, dans un autre ;io(i' du nn-iui' prince, du
mois de sephMuljie i 9 1 o'-.
Simon paraît avec ce lilre, le 1 " mai 1 362'', dans une cliaile de Boéinond VI. J
Cnd. (liplomiit. n' gi . p. y(i. — " Cod. diploni'it. n" 90. p. 99. — ' dad. ilijdoiiinl.
11° o.-?. 1. p. ■)A>',).
LES GRANDS OFFICIERS D'\!\TIOGHE.
651
LES ^lARECHALIX.
[GuABiN Malmuz ou Malml't soiiscrit en cette (jualilé, le i c) avril i i/io', un
acte du priucc Raimond, |)uis en mars i 160-, toujours comme maréclial, un
acte de Renaud de Cliàtillon, prince d'Anlioclie; il parait donc avoir été revêtu
de cette di^niité de i 1/10 à 1 160.
Raimond paraît avoir rempli cette même charge simultanément; car il sous-
crit, le If) avril 1 1^10', en même temps (pie Guarin Malmuz, et avec le titre
de maré'clud du prince d'Antioclie, un acte du prince Raimond.
Gun-LUMH i)E TiiiEL, maréclial du prince d'Antioclie, fut témoin de divers
actes du prince Raimond, le T' lévrier 1 lAc)', au mois de nuirs 1 iGo^, de
Renauil de Cliàtillon, prince d'Antioclie, et de deu\ actes du prince Roé-
mond III, lie l'année 1 i()7''.
Guillaume de Gava parait avec ce titre dans des actes du prince Boé-
mond III, perlant la date des années 1 1 79'' et 1 1 86*, et dans un acte de
Raimond de Gililet, daté du mois de février de cette dernière anni'e.
Barthélemi Tirel remplit ces fonctions sous Boéniond III, et nous le voyons
nommé avec ce titre dans des actes de ce prince, des années 1 1 80'' et 1 1 90 '".
Hugues he Flauncodrt est qualifié de maréchal d'Antioclie au iikus de sep-
tembre 1 198 ", dans un acte du prince Boéniond III.
Thomas était revêtu de cette charge au 1" avril iqi.î ^'-, date d'un acte de
Raimond Rupin, prince d'Antioche, où il est mentionné; puis il est nommé
avec ce titre dans un acte de Boéniond VI, en date du 27 octobre 1281 '^.]
Cfiri. S. SepiiJc. n" 88. p. 179.
Co(L (lijjloiiKit. 11° a.-), p. a8.
Cdft. S. Srpiilc. n° 88, p. 173.
Coll. (liplomiit. 11° a5, p. aS, 486.
Cnd.diiilnimit. n°' ai , i63,p. Ai, 207.
Fontes rcnin Aiislriacar. 11° 6 1 . p. i Ihj.
Coll. iliploiiifil. n" 67. p. 08.
* Cod. diplomat. n" 76, p. 77.
" Cod. diphimat. n" 77, p. 81.
'° Cod. diplomat. n° aïo, p. a5i.
" Cod. diplomat. n° 80, p. 86.
" Cod. diplomat. n" 101, 10a, p. 106,
1 07.
" Cod. diplom. n" 1 1 -^ . 1 1 4 , p. i a 1 , 1 9 a .
82.
65-i l-ES FAMILLES D'OllTP.E-MEP..
LES SÉNECHALIX.
I yn I I .1.)
[ScHivAiU) ou EscHiYAiiD . (%*;'/<'»' OU séiiéclial (l'Aiilioche. esl, en
lénioin d'un acte de Renaud de Gliàtillon. Nous le voyons égalemeni [larailre
avec cetle même f|ualit.é dans un acte de Bo(''n)ond III, en i i()7'-. sous ic
ijtre de sciwsailcu.i.
Gerv.us de Sahmenia, paraît plusieurs lois comme sénéchal du pruice d An-
tioclie, entre autres dans un acte de Raimond de Gihlet. le i" février i i 86'.
et dans plusieurs autres du prince Boémond 111. dont nu est daté du 7 mars
I 1 1|(>'' . ÏNous savons par un acte de Léon I". du -'.ô avril 1 ■! 1 /i\ (pnl enl nu
(ils du nom d'Eschivard. (jui était alors baron d'Arménie.
AciiAiiiE était revêtu de celte charge au i"' avril laôi ''. date d'un acte de
Raimond Rupin, prince d'Anlioche, où il est cité comme sénéchal.
PiEniiE DE AzAiiT porte le titre de sénéchal d'Antiodi
Boémond VI. le 1" mai f2i]-i\]
lie dans un acir di'
' (.W. (Uplomui. 11" 3iri>- '^'i- ' ^"''- il'pl'Ji'i'ii- Il ■!"-'■ )'• -J-"-
- FiDites reriim Aimirincfir. 1. \II. 11" Gi, ' Coi/, diplomal. a" 100, p. io5.
,;,„_ ' (jmJ. iliplomul. 11° ■>■->. 1. [t. -lôS.
" Cod. (liploiiiiil. n" 1. p. -iBi. ' Cod.diphiiKil. 11" -i-n. p. aG3.
LES GRANDS OFFICIERS D ANTIOCHE. 653
[LES GAMÉRIERS OU CHA\IBELL4^S.
[Basile, chambellan {^aimerdi'ius ) du prince d'Antioche. souscrit, le 1 1) avril
1 1 il) '. un acte du prince Rainiond.
PiEitHE, cliambrier du prince d'Antioche. souscrit divers actes de Renaud
de (Ihàtillon et de Boéinond III. ou v parait comme témoin entre les années
1 i53 et 11(57^
(Jlivieb. cliambrier ou chambellan de Boémond III. est cité dans divers
actes de ce prince, des années ii8i ^ ii8G''. et du 7 mars 1 i()o^. qu'il
signe avec son frère Jean.
Simon, dit le Camérier, l'ut chambellan de Uaiinoud Bupni. el pMrail en
cette (jualité le 1" avril i2i5". dans un acte de ce prince.]
' Cart. S. Sepulc. n° 88, p. 172. * Cod. diplomat. 11° 76. p. 77.
' Cod. diplomat. n" Zi,hZ,ç.h'i. ti h. — ' Cod. diplomat. n" -2 10, y. -ihi.
Fontes rer. Austriac. t. XII, n° 55, p. i35. " Cod. diplomat. n" 101. io-ï. |i. loG,
■' Cod. diplomat. n" 1 . p. -18). 107.
65^1 r.ES FAMILLES DOUTHL-MEli.
LES CHA^CKLll:US.
I Kddks est chancelier de Uaiinoiul. prince d'Anlioclie, (Itml il dresse un acte
le 1 () avril 1 l'io, et plus lard nous le retrouvons avec cette même charge
en l'année i i A3.
Jean dresse, comme chancelier de Raimond d'Anlioche, un acte de re
prince, portant la date du i" février i i ^9 '•
Geoffkoi est revêtu de cette charge en l'année i i.ôS'-. (piaiid il dresse un
acte de Renaud de Châtilloii, prince d'Antioche.
Bouchard souscrit en Tan i l55^ connue chancelier du prince d'Antioche,
un acte de Renaud de Chàtillon.
Bebnaiii) remplit ces fonctions près de Boémond III, et dresse en cette (|ua-
lité divers actes de ce prince, datés des années i i63 * et i 167^.
GuiLLAii^n;, chancelier de Boémond III, d'Antioche, est témoin d'un acte
de ce prince au mois de septembre 1172''.
Jean, chancelier de Boémond 111, dresse plusieurs actes de ce prince dans
les années 1181 et 1 1 83 '.
Albert, archevêque de Tarse, occupait cette charge sous le règne du même
prince: nous le trouvons uonuué dans deux actes de l'année 1 1 8G *, le premier,
de Raimond de Giblet, où il est nommé Alheriits, et l'autre, de Boémond 111.
Alexammuî était chancelier du prince d'Antioche quand il souscrivit un di-
plôme du prince Boémond III. au mois de septembre 1 iç)3".
Jourdain dresse, en cette qualité, deux actes de Raimond Rupin, prince
d'Antioche, qui portent la date du 1" avril 1 a 1 5 '".
' Cod. (Hphimil. n" 'î.S. p. 97. ' Coll. rliplomal. 11° igl). p. ai 2.
' Fontes rcriim Auslriiicai: t. XII, n" 55. " Cod. diplomut. n" 1.5. p. 281 . 285.
,, i3/,. ' Cof/.(/(/)/oMifl/.n"'76. 77, p. 77,81.508.
■ Cod. diplomul. n" .3i, p. 3^1. ' Cod. diplomal. n° 80, p. 86.
■' Cod. diplomut. n" 37, p. 39. '" Cod. diplomal. n" 101, 102. p. 106,
■' Cod. diphmiiit w' 'lA.p. hh. 107.
LES GRANDS OFFICIEKS D" \i\T!()(;H!'. 655
Gkoki-hoi , év('(iue ilc Til)i''ria(l('. l'Iiiit cliaiici'lirr (rAnliDclic cl c'est im\ leltç
qualilé fiue nous ie voyons paraître dans un acte d'Albert, jialriarelii' d'An-
tloclie. et (ini est daté du 18 novembre l'j/ii '.
GiiiLLAiME parait dans un acte de Boémond VI, en dali' (hi 1" mai i-ida-,
portant le litre de cliaiici'licr dr ce |)riiice.|
' Cod. itiplomiit. Il" iiiS. |i. 1 :>.■'. — ' C(i(l. dijil'imdt. u" 90.1. ]). '.(t'.'t.
656 M'.S FAMILLES D'OUTRE-MEH.
[LES GHÀTEL\1^S.1
[ PiKiuiE AnMOiM suusiril, le i () avril i i 'lo '. un ncio de Rainiontl. prince
.1' \iiliorlit', en qualité de châtelain, ainsi (|iie dans un autre acte du i" fé-
vi'ier 1 I 'i() -.
Paye\ de Castellut. châtelain d'Antii)che, lui témoin, au mois de janvier
1 167'. d'un acte du prince Boéniond 111.
R\()rL i>E L\ RiVER.4 paraît avec ce titre dans lui acte du même prince, le
1 mars 1 1 ()(i *.|
' Cari. s. ScjikIc. n" HS. |i. 171. ' Cod. diidoiiiul. 11" ho. |). hh.
- Cod. ilijilomat. if -i'^ . |). 37. ' ''.ml. dipinmol. n" 010. p. aSi.
[LES GHANOS OFFICIERS
ni COMTÉ DE TRIPOLI.
LES C0^^ÉTABLES.1
I Une grande difficulté se présente |)our désigner le ])reniier «uniiétable de
Tripoli mentionné par les actes (pii nous son! parvenus; car nous trouvons à
la date du a-j août i 106 ' Guillaunje Pierre et Guillaume Piaunond liijuranl
comme témoins d'une donati(jn au Saint Sépulcre. (>t portant fous ileu\ la ipia-
lilication de connétables de Guillaume Jourdain; peut-être n'étaienl-il» qui'
de ces connétables de camp {^coii.slahiihinii.i instn) dont [larle Du (iangi' dans
son Glossaire, t. 11. col. cSi8.
HoGEii signe comme connétable de Bertrand, comte de Tripoli, un acte en
date du 1" décendire 1 1 1 a '^. Nous le retrouvons plus tard, dans les années
1 1 I 7 ^ et 1 i^'j '. mentionné comme remplissant les mêmes ionctioiis près du
comte Pons de Tripoli.
SiLVius occupait cette charge en l'an 1 i3(j, c'est du moins ce (|ue nous
apprend un acte du comte Haimond, daté du i3 décembre de celle aiuiée ''.
Hai.mkh, connétable de Tripoli, est témoin, au mois de janvier 1 1 4o*', d'un
acte ilu comte Raimond,
Arnm 11 iiK Ghest, (pii piu'aîl lui avou' succédé dans cette charge, est témoin.
' Cart. S. Sejmic. n° 91 , p. 18a. * Cod. diphiiial. n° 11. p. 1-2.
"' Cai-l. S. Sepiilc. n" 98, p. 19/1. ' Cod. diplomiil. 11" i8. p. 19.
■ Foules leniiii Aiisliiiirnr. I. XII. 11" .?(j , " ('art. S. Sfliiilc. 11" 9H . p. i85.
I'- 77-
83
(ir)S M'S K\VI1I.[,ES noUTHK-MEr..
en 1 I .") I ', (riiii iicli' en l'infur de rHù|)ilal de .l('TUsa!(Mii . l'I , le i 'j janvier
I 1.1,")'-. 'l'un i\cU^ d'Amauri, coiiile de ,lo|)|)('.
lÎMMdM), frère (le Hii;;ues de (iihiet, est inenlionné avec ce titri> dans un
acte de Ilaiinond II, [)iirtaul la dale d(> mars i i S i ^. el dans un aulre de Boé-
inoiid m. en i i 8;î ".
(iKimiii iiK H\M rM(Uj)ail lelte iliarj;e eu i kjiS, puisqu'il souscrit l'ii reUe
i|iialili''. le ■> I août de cette année^ un diplôme de Boémond. comte de Tri-
poli, lils du prince d'Antioche. Il est encore cité comme connétable de Tri-
noli. eu I •> I - ", i'po<pie à laquelle il prit part à l'expédition du mi \ndri' di'
Honerie.
Tno\r4s DE H\M. lils (In préc(''dent . jiarait lui a\()ir succ(''(l(''. puis(praii i S uo-
\einl)re i->'ii ' il souscrit, comme conn(''table. un acte d'Alberl ,• patriarche
d'Aulioclie. Il lut l'ail ])risounier par les kliarisniius à la bataille de Ga/a. le
I iS octobre i -'Ji h '^.
(iuiLLADME UE Farabel, coiinélable de Tripoli, .signe comme témoin, le
18 b'vrier lafig ", la relation de trois tentatives laites •j>ar Gui de Giblet. à
l'instigation des Templiers, pour enlever la ville de Tripoli au prince dAn-
lioclie.j
' (',0(1. (Ujdomat. 11' i()4. |). a8(). " Cnnliiiual. di' (iiiill. de Tm'. I. \\\l.
" (mvI. s. Sepnk. n" .59, ]>. 1 kj. c. \, p. 339.
C.od. (Uploiital. Il" 70, |). 70. ■ (mI. (liploiniil . 11' 1 18, |). i33.
' Foules refiiiii Aiislvincnrum , 11 (18. ' Continuât, de Guill. de Tyr. I.WMIi.
)). I 7'). C. LVII, p. 'l3o.
■'' Cml. (liplniiuil. Il" ai. ]). aiSa. ' De Mas-Latrie. I. III. p. fi<i7.
LES GRANDS OFFICIERS I)F TRIPOLI. 659
[LES CHA>CELII':US.
[Pons, archidiacre de Saint-Paul, liit chancelier du conile Pons de Tripoli;
il rédigea et souscrivit avec cette qualité, en i 126'. un acte de ce prince.
JoTRAN dressa, comme chancelier de Rainiond, comte de Tripoli, divers
actes de ce prince, durant les années 1 1 .89 -, 1 1 /lo ^ et 11 h'S ''.
P[ierre]. chancelier du comte de Tripoli, dresse en 1 1 /i5 ^ un acte pour le
comte Piaimond, et le signe comme témoin |)arnii les bourgeois.
R.\ouL DE Ch.\rtres expédie en cette qualité une charte d'Armenscnde de
Casfello-Novd. au comté de Tripoli, l'an 1 1 "1 1 '•.
MATiuia . chancelier du comte Raimond 11, dresse et signe plusieurs ncles
de ce prince, de 117/1 à 118/1'.
Jea\ fut chancelier de Roéniond 1\ d'Antioche. cnmnie coniti' di' Tripoli,
et souscrit nii acte de ce prince, en date du 1" mai lyoa^'.j
' (mI. (iiplomul. 11° 9, p. i5. ' Cud. ilijj/omal. n" -2'.^ . p. -Mj.
^ Cod. diptonwt. n" 18, p. ly. ' Cod. diplomat. n° igi. ]>. -îoij.
■'' Cart. S. Sepidc. n° ^Z, \). i85. ' Cod. diplomat. n" bk. 70. -jb. 17U.
■' Ctirt. S. Sepulc. n" 96, ()7. p. 188. p. 50, 71, 7G. a 18.
IQ-!.
' (mI. dljduiiKil. n" -i-îl. |). sljo.
83.
660 1-ES FAMILLES DOUTRE-MER.
[LES MARÉCHAUX.
[FcLciaMi r>l (|u;ililié lU' iiian'clial du coiiitt- do Tripoli, fii i i 'i,)', dan> nu
ii(ii' (lu inuilc Puiiuiond. i|u'il souscrit l'onniic h'uioin.
(Il ii.i.M Ml-; iiE Li'LEN. uiiUM'clinl de Tri|ioli, est, eu i i iî i -, léiuoin d'un
acte.
RuMONh parait ave<- ci' titre, eu septeuilur i 177', daus uu urU' du c(uule
liaimond 11 . de Tripoli]
' Oui. (liphmiit. u o:î. |i. -ih. — ' CM. iliploiiiiit. Il" 19'!. p. 089. — ' Cod. ilijdijiiiiil.
Il' 1 7(». p. ■> I ■!.
LES GRANDS OFFICIERS DE TRIPOLI. (Wil
LKS SÉNÉCHAUX
[Haiîmomi. sénéchal di- Pons, comte di' rri|)oli. l'sl cil<' (l;iii> un acte de ce
prince au mois de février i i i y '.
Bbunel, sénéchal {dnpifer) de Kaimond, comte (h' Tri|ioli. lui h'UKiin de
divers actes de ce prince entre les années i log et j i 'lo-.J
' Fontes irruiii \ti.ilri/iciir. I, Ml ii" lUi . ' ('od. iliplomut. ii" 18. p. u). — Gai.
]). 77. S. Sejmlç. n" 98. 9Ô. p. i85, 188.
662
LES KAMII.LES D OLITP.H-MEn.
LES CAMÉRIERS OU CHAMBRIEUS.J
I Hiiwi.ii. camih'iiM- dr HMimoiid. comte de Tripoli, esl. en i 109'. lénioiii
d'un acte de ce seigneur.
Albert, clianihrier du comte de Tripoli, .stiuscrivit . en 1 1 '(.i -'. un diplôme
du comte l^aunond.l
' C.nd. ilijiloiwil. 11' li^. |). 19. — Imi-I. s. Sffpulc. n° 90. [i.
188.
LES GRANDS OFFICIERS
1)1 ROYAUME DE CYPHE.
LES AMIRAUX.
Phtiuis Legalms, Cfjpt'Kr rlassis jn-a-fcrhis^ ajuid Siinl. ami. i^iiG.
HuGURS Beduin estoil amiral de Cypre- eu l'an | i'6-iS elj ir}.')ti.
Jean de Sur ou de Tyr-^, i363.
(ilV DE MlMAHS '. 1 37.3.
Pierre de Cakiun l'ut l'ail amiral, Tau i38^i, par le loy Lupu-s^. | Il
l'étail encore au 9 octobre i3()i '\\
[N... (le BiiEsvic", amir.'il du royaume de Chypre, mort le ■>. juillet de
l'année 1 '1 j 4 , ne nous est connu que par sa dalle tumulaire, qui se voit pucoiv
dans la clia|iello d'Omolaitades près Nicosie.]
Behnaud Hossi* estoit asairal sous le roy Jean II et la re\ue Char-
lotte, Tau | 1 ^58 el] diCi?). Il est mal lumimé liiosset" eu la jp'in'a-
logie (le la Balme.
' Siiritii Iml. I. it.aii. i3iO. ' De Mas-Laliie, Hisi. (/'■ l'.hii/jic. 1. II.
\n\Y La Famille Beduin. p. h-?.?). — No\r La Famillf de Cnfran.
' Ijorcdaiio, I. VII. p. ?>b'j : liiiil. Iiaiiç. ï)nMas-\jai.[itserijjt.deCli//pie . ^).h'.ik.
I. I , p. 'igli- ' Esl. Lusign. Ilif:t. defJiijine .fo\. ii>'.)\'.
' horwJaiiri , I. VIII , p. /lOo; (rail. IVaiif. — Loredaii. i. X, p. Goi , (32/1 ; triiil. Iraiic.
t. II, p. -'17, h^- I- II- p- -îoi, aag. — Do Mas-Laliic. Hixl.
' Lorcdaiin. 1. 1\. p. .Si."); (i-ad. Crniir. de Cdii/pir , t. II!. p. 85, i-i5, note 1.
1. H.. JJ. lor). ' Gi'iii'iil. de la Balme. p. ^ii|.
6fî/i LKS FAMILLES DOIJTRE-MER.
MiTKi (l()STA^z()' I Maoichiui oe (ll)^sTA^Tl,\ ], clicvalit'i- sicilien, ori-
ginaire (le Messine, lils de Martnccio Coslanzo, obtint [vei'S Tan 1662]
la char{i[(; d'amiral du roy .lai|nes. <|iii Iny lit esponscr Aime, fille de
Thomas di' Veiin. l'un des premiers seigneurs du royaume. 11 estoit
aussv viee-roy de Cyprc; (!n Tan 167/1'-. ^'"^ """'^ *'^^ remarquée avec
ses f(ualilez et son éloge en son é|)ila[)lie, (jui se voyoit à iNicossie de-
vant sa prise, en ces termes : tr Mutins Constantius, Messana' Tiina-
r-cricT urlic genitus, multum laudis apud Partlienope et Hyberniœ reges
fcadeptus, duabus triremibus Cyprum navigans, deditionis Faniocusta'
rrad regem Jacobum causa luit; a ipi" auro accinctus, et admiratus
rrregni factus, saepe ])ro rege sedens jura adminisirabat, et tandem
-morte liic prostratus sua virtute terra victa est. Obiit die xix mensis
craUgUSti MCCCCLXlX.n
[.^insi \)orU'. le texte de Costanzo; Sansovino cite l'épitaplie, mais n'en
donne pas la dnle. Mugiios la reproduit avec celte date : «Ann. 1/179, ^ ^"~
î< gusti. V 11 faut la préférer pour accorder cette épilaphe avec le récit et les dates
d'Etienne de Lusi;;nan^.|
M. Antonio Terniiuio da Contorsi. Sansovino et Filadelfo Mugnos,
en la généalogie de la lamille de Costanzo, parlent amplement des
actions et de la postérité de ce seigneur.
[Jean PKnEz FABr.icE'' est noninié capitaine de galères dans le testament de
.lacc|ues 11. mais nous ne voyons pas qu'il ail élé amirnl.|
Alessandko Costanzo succéda à son [)ère en cette chargea mais le
sénat de Venise ne luy en v(udnl pas doimer la conlirmation.
' Lfimiiin. I. XI, p. (J7-'i; Irnil- l'raiiç. '■ (.lostanzo. llisl. Sicll. [mrl. -j . 1. VII.
I 11. p. 0^/1. _ Est. Lusifin. Ilisloire de p. 579.. — Sansovino, Iklle orig. délie case
Ci/pre, p. 177. et <Mliil. des (iiiiirau.i- de d'Iltilla, p. agi. — Filadelfo Mugnos, Del
Cxjpre, fol. 71. — t>e Mas-Latrie, p. -i-jh, Theitlro gênerai, di nub. dl Sicilia, I. III.
I). 'il o.
976.
2
— \':
Ire Seggi di Niijioli, p. 5. ' Est. Lusi<|n. Amir. de ùjpreJo\. 71 v°.
' Est. Liisi,oii. Hlst. de Cypre, fol. i63. * De Mas-Lalrie. t. lit, p. 333. note 3.
M. Antonio Terminio du Contorsi, De i et p. 34C.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE CHYPRE. 6^5
MiTio CosTAN'zo, fils (rAiessancli'O ', eut aussv le iidc (raiiiiial. Il
es])Oiisa Marie Flaire, et vivoit encore Tan i57y.
Nicolas de Morabit^, gentillioninie sicilien, fut le dernier ijui ])ns-
séda la charjfe d'amiral de Cypre, (|ai avoil esté faite iiéréditairc en
sa l'ainille par le roy .In(|nes le Bastard, aiant esté supprimée ai>iez sa
mort.
I On voit que ce Xicola.s île .Moi'alut doil iMrc liicn ilistiiifpii' iriui jicr.sori-
nage du même nom (|ui fui vicomte de Nicosie^ sous le roi J;R(pi<'s 11, dans
les années i /itîy, i Afi(S.|
' \'M. Luiign. Amir. de Cypre, io\. j\ \°. ' De fvIas-U;iliie. l. (II. |i. iHi. -loi l't
" Est. I,iisigii. Hisl. (le Cypre, foi. 81 v'. note 3. -i-j-i et note •'.
8'i
666 LES FAMILLES D'OUTHE-MER.
LES AUDITEURS.
[Laiulili'ur de (jliypre semble avoir rempli à |)eu près les ionclioiis tir
(jnmd jujje '. On n'a pu recueillir les noms que d'un petit nombre de ces
dignilaires. j
Thomas de Montolif, cho\ aller, estoit auditeur de Cypre [dès le
i3 niai i355-] en Fan i3G8. [Il lut confirmé dans ces t'onclions le
1 7 octobre i 3y-2 ^.]
.Ii:an Gouar, chevalier, avoii la niesine dignité en lan iSyfi. Le
cavalier Loredan" le surnomme Corapho en lan i38/i.
[Selon cet historien, c'est alors (jiie Jean de Gorab l'ut crée' auditeur [tar
le roi Jacrpies I". Nous n'avons pu recourir au. titre de la chambre des comptes,
indiqué trop vajjuement par- Du Canyï', pour contrôler ou rectifier le rc'i'ii de
Lorédan.]
Alvah de Sanso.n esloil auditeur de Cypre lan 1397^
[Un titre du 16 août i3()5. et (jui seml)le être celui (ju'a vu F)ii (ian;;e.
le nomme dans le texte imprimé'' Ahuird de Sansono.^
A^DRÉ Cor.NAiiO, Véuilieii, lui l'ail aiidileui' de Cypre en lan j/iTicS '.
I Exécuteur testamentaire du roi Jacques 11^, il perdit la vi(> dans l'i-meule
qui eut lieu à (_ilij[)re le 1,') novemlire liyS''.]
' Assises de Jèvus. I. IL p. .Btuj — Dp ° De Mas-Lnliic. t. II, p. ia8.
Mas-Latrie, t. 111, p. h:!'i. • Lorcilaii. t. II, p. 70-2: trndiict. liaiu-.
" Assises (le Jcnis. t. H. |i. 377. t. II. p. 3()5.
■' De Mas-Latrie, t. II , p. 35/i. ' De Mas-Latrie, t. HI, p. 3/i6.
* Loredan. t. I\, p. âiG. " De Mas-Latrie, t. III. p. 354 el note -i.
' Trésor du roy. 355.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE CHYPRE. (107
LES BAILLIS DE LA SECRETE ROYALE.
I La .secrète était l'office dos iinances du royaiiine. On peiil loii.suller, .sur
les altribulions et l'organisntion de ce ministère, les savantes recherches de
M. de Mas-Latrie^. Le fonctionnaire qui était à la lète de cette administra-
tion prenait le titre de Bailli de lu secrète. Au w'' siècle, on voit au-dessus du
liailli un grand bailli ou jirovéditeur de la secrète du royaume. Des cinq ou
si\ |iremiers baillis de la secrète dont les noms nous sont narvenus. quatre
sont menlionnés |iar Du (lange, et ont été en charge pendant la durée du
xiv'' siècle. Nous n'en retrouvons plus que sous le règne de Jacques 11, époijue
011 la secrète de Ghvpre pnraîl avoir acquis le plus d'imj)orfanc(>.|
.Iaoliks i)k Fi.oin, chevalier, esloit bail [on baillij de la seciTte royale
de '>y[»i"e I an i o i 5 -.
Tmomvs i)k PlCQlIlG^Y, ciicvalipr. avoil la iiiesmc iligni'.é en i au i .')3o.
Jean Tmknliu ou Tenoiiu, seip^iieur de <ly[)rc, souscril. eouiiuc haiili
de la socrète l■o\fde^ un acte du roy l'ierre 1"'. du i (i août i/ilio.
l'aiLii'i'ES PiiEvosT paroisi avec celle (|ualité en un iiue de la Ciiaïubrc
de.s c(unj)tes de Paris, de Tan i.^jyG.
Henu;h de Scol/vr est (jualifié par le i-avalier Loredan capitaine de
' Dp Miis-Lalric. Ilist. dr ('Jiiijirc . 1. 11. Majorque avec Isabelle d'ibelin. ddiil lacti^
p. 1 3(1 et note M. oiliciel, année ioi5. souscrit par Jac({iies
• Il n'est niillenient l'ail inentiou de de Flory. avait été copié par Du Gange sur
Jacques de Flory dan, le passage cité par l'original de la Chambre des comptes. c\ a
Du Cange; mais, page aôu de la même liis- été publié par Bucbon.
toire. est l'arinfli' Ip mariaep do FiTn:ind de ' Do Mas-!;ah-ie. I. I!. p. ■v'îo.
84.
(■,68 LES FAMILLES D'OliTRE-MER.
secrrlt! ("Il laii i .'mS/i. | Il l'étail au iiiomeiil de la mort de l'i('n<> 11.
(Ml 1 a 8 1^ .
TiiovAS CAiiii-it l'ut témoin, coiiiiiie b;iilli de lii S'crète du roi, d'un aclr de
Jacques II, du (i janvier i 'i(i/i '.
Philiitk Ckua, !);n"lli do la secrète.' est nommé comnio tel dans plnsieuis
actes du registre de Im secrète tenue |)cndant toute l'année administrative
i'iG8, qui commence au i"' mars liGS et finit au a8 février l'iGç)-. Au-
dessus du bailli se trouvait alors le pourvoyeur de la secrète.
Simon S'niAMUALi est nommé avec ce titre dans divers actes du registre de
lu même année i /i68 ^.
Au-dessus de tous était le sujiérieur ou grand bailli de la secrète, avec titre
de principal pourvoyeur ou provéditeur du royaume. Le registre nous en fait
connaître deux :
Jacques Saplama, Semplana ou Zaplana, du -2 juin au i U septembre i/i68 ';
Sanson ou Sassons de Noues, qui lui succéda. Sa nomination fut notifiée par
le roi au bailli Pbilippe Ceba^ 11 est nommé dans le registre de la secrète,
aux dates des i /i septembre, 7 novembre iMj8; 1/1 janvier, 3, 91, 29,
28 février 1/169'' (nouveau style).
Au-dessous du bailli étaient d'autres officiers ayant litre, pour la plupart,
de secrétaires ou scgretnires; ceux que Pliilippe de Navarre ' noiimic les écrivainf,
de la secrète. Voici , par ordre alphabétique . les noms que nous présente le
registre de l'année 1 ^168 :
A'.DRÉ BiBi^, secrétaire:
Bauix Flatro', secrétaire;
CosMA GiioNEnH", secrétaire;
EtsTACiiE Goul". secré'taire:
' De Mas-Lalric , t. 111. [>. i-j-i. ' De Mas-Latrie, t. 111, p.aSGetnotea
' De Mas-Latrie, l. III. p. i8,S, -lo-j et -^54, •?.ji, ayS, -^87, -388, 006. — V^
oir
note 2, 278, -tSô, -287, U)0, -293, 390, Lit Famille lie Norps.
o.q'j, 3o6,."5o(i. ' l'inlippe deiNavarro, c.xxxiv. — ÀKsisc-f
' De Mas-Latrie, t. III, p. -jyS, a go. de Jérimilem, t. I. p. ai i et note b.
■39(3. 3o4, Sol). ' De Mas-Latrie, t. III, p. aS'i, a85,
' De Mas-Lalric, t. III, p. 367 et note 3, a8ti, 287, 288, 393, 297, 299.
aSq, 27^, 2()(). " De Mas-Latrie, t. III, p. 290.
'- De Mas-Latrii\ t. III, p. 207 et notes '" De Mas-Latrie, t. III. p. 289.
1, -2 et 3. " De Mas-Latrie, t. III, p. agS.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE CHYPRE. (1(19
Foulques Guoivem\ secrétaire (dans un ade du 7 noveiul)re l'iOS, il licnl
la place de Sassons de Nores, le [)Ourvo\eur'-. (jui se l'élait sid)slilii('' [Knir ci'
jour);
François de Trieoli ^ ; '
Gautier de iNores*, chargé [)ar les pourvoyeurs et le bailli de lu secrète de
les remplacer pour un acte du qIi janvier 1 Aôg;
Jacques Placoto ^, secrétaire;
Jean Stranbailli ou Stromhali, secrétaire et trésorier de la secrète royale'':
Louis Filo'', secrétaire;
Philippe Bustroa', secrétaire et oflicier tlu nouvel olîice '^, ce ipii peut lane
supposer tpie la secrète royale avait reçu à cette épo([ue une organisalion
nouvelle;
Pierre Bibi, fils de sire Jac(pies ', secrétaire;
Pierre Goul '", secrétaire;
PiERRi: Margaritï ^', secrétaire;
Thomas Petropoulo, secrétaire du roi Jacipies II, et iioiniué jiar lui sern^-
laire de la secrète ''■^.]
, ' De Mas-Latrie, t. Ili. p. -jy.S, ■iS-j. ' De Mas-Latri(^ l. 111, p. jyO.
■:^()o, 290, agG, 397. ' De .Mas-Latrie, t. 111. p. ■.'70. jHG.
-' De Mas-Latrie, l. IlI. p. 1.88. •..90.
' De Mas-Latrie, t. III, p. 396. ' De Mas-Latrie, 1. 111. p. 997.
' De Mas-Latrie, t. 111. p. 990, -jg.S.— '" De Mas-Latrie, t. 111. p. •.7S. -.Sd.
\ oir La FainUle de Nores. -9"- "-'9t>-
' De Mas-Latrie, t. UL p. vSô. " De Mas-Latne, t. III, p. -.uio. ■>9(i.
" De Mas-Latrie, t. 111. p. 228. 278, '' De Mas-Latrie, t. 111. p. ■^nj. ■>o8.
2S0, 289, 290, 296. 211 et note 3, 298 . 29G.
670 i.ES FAMILLES DOUTRE-MICK.
LKS BOLTEILLERS.
i'iLiir,!', 1)1-; MoNTOLiF, chevnlipr. cstoil honteiller de C\|)iv' en laii
i328 [et i33oJ.
HwMOND Habin, ciievalicc. avoit la mesiiie dignité en l"an iriCiS' |un
jjinlùl 1 () iinveml)re 1069].
I Messin! r)E Neviles lut l)ou(eiller du royaume de Chypre. Sa feninie, Marie
de Milninrs, nioin'ul eu i/m);Î".
PiiiMi'i>E (iiiEMKR ou GiiiMER. ijoutsiller de Chypre*, accompagnait la prin-
cesse Anne de Lusignan. tille du roi .lanus, lorsqu'elle quitta Chypre poui
t^pouser le prince Louis de Savoie, en novend)re 1 A3 3.
Paii, CiHArrE ou Zappe, bouteiller de Ciiypre. est nommé dans des le(lre^ de
saul'-nmduil. du S novembre 1 'i(i3-\ arcordé(>s |>ar U' ;;rMn<l maître des Hos-
pilaliers à plusieurs Cypriotes réfugiés à Pihedes. |
' Voir La Fmiiillc dv MmHul'if. — t)p /i'/p r/c '.'%re, u" ;i7 li. p. TiuS. — .l/,,^.-,,^;,
Mas-LaU-ie, t. II. p. 1 io et note a. l'i'i. inlUiresque , aiia. 18/17. '■ ^^ • P- "^-O- "•''"'•
,gj ■' Bapjiorl des aiiihassddi'lirf: (le Srirnir . de
' Assises de Jériis. é(\\t. Lal)lie. p. ùBu. — De Mus-Lalrie . ///«ioiVe de (Chypre, t. III .
.t()3; ('dit. Heuynot. I. I. p. (l. ~ Voir Lu p. -it! et note a.
F„miile dr, liohiii. ' Dr Mas-Latrie. Hisl. de Clnii>re . I. III .
' \)e\\;\^-\,-dW\e. hisei-iplintis Iniiiliiiles de n. i oC, pI iiote 5.
LES GRANDS OFFKllERS DU ROYAUME DE CHYPRE. (i7l
LES CHAMBELLANS.
[Nous renvoyons à notre observation sur les chambellans du royaume de
Jérusalem, relativement à la diflerence qui a j)u exister entre les chambellans
et les chambriers de (ilivpre, et sur la distinction à faire entre le titre de
chambrier ou chambellan du roi et celui de chambellan ou chambrier du
roijaume.
Amaliii de Bessax, chambrier de Chypre ', est témoin d'un aile de Ih reine
\li\, de mars i 220.]
JoFFROY LE ToR , chevalior, avoit eetle dignité en l'an \-?.U^j, sons le
l'oy Heiii'y.
[Galluer d'Antioche, Chamberlain du royaume de Chypre, iiii li'ni'iiii d'un
acte du roi Henri II-, de janvier 1286.
Bartiiélemi de Motolik, camérier du roi Hnj^jues IV, est nonnn.' comnir
agent et ministre du roi dans l'acte d'un lrail('' avec Gènes ^, du 21 li'vriei
i338.
Snio> DE iMo.x'TOiiF, camérier de Chypre, témoin d'un acte du roi Pierre 1".
du 16 août i36o, qui conlirnse des privilèges accordés aux Vénitiens '.
Perceval liE CoLOOE, chevalier poitevin, chambellan de Chypre ', accompa-
gnait le roi Pierre à la prise d'Alexandrie, en lotîtJ.
Jeaa le Mo^srRE (^Maustrij, chamiirier du roi Pierre I", fut témoin à un acte
du 20 mai i368'', relatif au payement du douaire de Marie de Bourhim, ri
(le deux réclamations de Pierre l", des iq el 20 mai de la mèmi' aiux'e.
Il fut un des meurtriers de son maître, le 1 -j janvier i 3G().|
.;>().
' De Mas-Latrie, Hisl. <h Chjprr, t. 111, * De Mas-Latrie, t. 11. p. -i'ii.
p. 611 et note k. * Giiill. de Mâchant. — De .Mas-Lalnc
" De Mas-Lalrie, t. III. p. G70. I. II, p. •>']k et note 1.
De Mas-Latrie, t. II. p. 1O7, 178. ' De Mas-Lalrie. t. II. |.. o,,,.
t\--2 LES FAMILLES DOL'TRE-MER.
Pii;uiu; M.\uci;i. [ Mahocilli ou Malocello', (Viiiic faiiiilic génoise] es-
loil cliainl)ellaii [tlii i-o\;uiiih'J de Cy])r(' sous le loy Pierre, Tan i368.
Il lut lémoiii (les iiiesnie actes (}ue Jean le Moiisli'e, en i368. il est
appelé // :(inihrihni Picr !\l(ilossa- tiaiis la cliroiiiipie de Strambaldi, au
1 y oclohre i oyi.
j Antoim! i)K PKiicAMF. OU BiiiîGAMK. uéjfociateni- Douniié par le roi Pierre 1",
eu i.'UiS, pour conclure un traité de pni\ et de commerce avec le soudan
d'Egypte 3; le mèiue jjrobableiiient qui lut témoin d'actes, de 1878 et 1889^
connue docteur es arts et en médecine, et chanoine de Paphe, mourut canic-
rier du royaume de Chypre, le 1 (| avril i3().'î.]
OuDARD DR Provane, clievaliei', cliambelian du royaume de ('vpre.
lut présent à l'expédition de la procuration du roy Jaques, pour le
traité d'alliance avec Cbarles VI, roy de France, ian 1895 [le iG
aoùt^].
[Il parait encore dans un litre de Fan i8()() (le .') juin]'', où il est nonnui'
HodrtiiJus Provnnii, camcrarius rcgiii Cyjiri, miles.
Jacqces, Sei,ih> ou Soloan, caniérier du royaume de Chypre, est nommé dans
la confinualion d'un accoid de Chypre avec Venise, du 18 octo!)re i8()7", et
dans des instructions du duc de Bourbon, d'août i3()8^
Geop.gks Bu.ly, bourgeois grec, fut camérier de Chypre en 1 '100. La chro-
nique de Diomède Strambaldi l'appelle Zoni Bnli, gouverneur de Chypre".]
Hugues Sold.w [conseiller du roi Janus en tisy '°, pui.s] cbanibellan
de Cypre, fui présent au traité de mariage d'Anne de Cypre, iille du
roy Janus ". avec Louys. comte de Genève, et depuis duc de Savoye '-,
l'an 1 /i 3 'j .
' Tilre orijjiiuiL ' De Mas-Lalric, I. IL p. -'loG.
- De iMas-Lalrie. I. II. p. 33G el note 1. ' De Mas-LnUie. 1. H. p. /liy.
' De .Mas-Latrie, I. II. p. 3i8 el note i. ' De .Mas-Latrie, t. II. p. b-2-j.
• De Mas-Latrie. I. II. p. 37a et note 3. '° De Mas-Latrie, t. II, p. ôai.
' De Mas Latrie, t. II. p. /ia8. " De Mas-Latrie, t. II, p. ôaG, note a.
^ DeUan-hidvw. Iitsci-iplions lomhalcs de '"" Guichemn . Histoire de Savoye , t. I!.
l'Àypre, n° 19. P- 305.
LES GRANDS OFFICIEUS DU ROYAUME DE CHYPRE. (37.3
Hugues ou Eudes de Langlois est nommé sans qualification dans
i"accord de la reyne de Cypre, Charlotte, avec la cour de Savoye, du
18 juin 166-3 '; il a le titre de chambellan de Cypre dans des lettres
de sauvegarde accordées par le grand maistrc de Rhodes à plusieurs
Cypriotes, le 3 novembre i603^.
Ame de Genève, et
Antoine de la Balme, seigneur de Morteray, sont nommés tous deux
chambellans du roy Louys de Savoye, dans un mesme acte du 18 sep-
tembre 1 463 ^
Jaques de Zaplana, le mesme qui, en ii6i, avait passé du party de
Charlotte à celuy de Jaques 11 \ et qui avait esté en 1 668 grand pro-
véditeur de la secrète^ et du royaume, estoit en 1671 camérier de
Cypre, régie camere regni Cyprt gubeiiiator, comme il est dit dans des
lettres de sauvegarde du grand maistre de Rhodes, du 3i mai de cette
mesme année ^.
Carceran Suât ou Siarez'' [que Lusiguaii dit avoir été] chambellan
de Cypre [mais qui tut certainement connétable], eut pour successeur
en cette cliarge [de chambellan] Rinzo de Marin, à qui le roi Jaques II
la donna après la mort de Carceran.
RiNzoN DE Marin ou Rizzo di Marino, Sicilien, fut le dernier cliani-
bellan de Cypre ^, laquelle dignité il possédoit en l'an 167/1. [^^ avait
été nommé par Jacques II mourant'' un de ses exécuteurs testamen-
taires.] Fileberto Mugnos, (jui a donné la généalogie de cette famillp.
ne parle pas de ce seigneur. Cette maison porte pour armes : d'azur à
trois fasces ondées d'argent, à un hjon d'or rampant sur le tout.
' De Mas-I.alrip, t. III. p. 1-2 h. note 1. 'De Mas-Latrie, t. III, p. i->/i.
■ De Mas-I^atiie , t. IIl , p. 1 -jG et note 3. ' Est. Lusig-n. Hist. de Ci/prc . fol. 8 1 v '.
^ De Mas-Ijalrie, t. III. p. laS, note 1. " Est. Liisign. Hist. de Ci/pre , loi. 182 v".
' De Mas-Latrie, t. III, p. i6a, note 1. ' Chron. de Geoi-g-es Bustion. — De Mas-
'' Voir Les Baillis de la secrète. Latrie, t. III, p. 3i6.
674 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
LES CHANCELIERS.
I Alain, archidiacre de Lydde ou de Saint-Georges de Rames, dressa un acle
d'Ainieri. seigneur de Chypre, du 29 septembre 1 195'. 11 n'y prend pas le
titre de chancelier; [leut-etre n'était-il encore que le chancelier priv('r du prince.
II est nienlionné comme chancelier de Chypre dans une bulle du 20 février
1 1 96 -, où le pape le délègue pour régler l'établissement de l'église catholique
dans l'île de Chypre, qui n'avait pas encore le titre de royaume.
Devenu archevêque de Nicosie dans le cours de l'année i iç)6^, il conserva
ses fonctions de chancelier de Chypre, et, comme lel, il dresse des actes du
roi Aimeri, du 1" novembre 1 1 97 '' et de mars 1201 ^.
Il est mentionné comme défunl, boinv inemonic, dans une bulle d'Inno-
cent III " du 1" avril i2o5.
Raodl ou Radulfe, archidiacre de Nicosie, dresse un acte du roi Hugues 1".
d'octobre i2i7\ comme chancelier du roi; et deux actes de la reine Alix,
mars et octobre 1220'^, connue chancelier du royaume de Chypre.
BoNVASSAL d'Aude, de Aldo, chanoine de Nicosie', fut chancelier du royaume
de Chypre. On a des actes du roi Henri 1"', dressés par lui. de l'an 12.32 à
l'an 1289 "^.
PiEHRE, évê([ue de Paphe ou Raphe, chancelier du royaume de Chypre,
dresse un acte du roi Hugues III. de novend)re 1 2(19 ".]
Henry de Gibelet (de Biblio), arciiidiacro do Nicossie, estoit chaii-
' De Mas-Lalrie, Hisl. de Cln/prc, t. III, ' De Mas-Latrie, t. III. p. Gor).
|). 599. ' De Mas-Latrie, t. III, p. (ii 1, 61/4.
' De Mas-Liliie, l. III, p. .599, Goo. ° De Mas-Lalrie. (. I!I, p. G;îi.
' De Mas-Lalrie, i. lit, p. 601, Goo. '° Cod. diphmal. l.l . n" i 10. i>. 1 \S.—
" De Mas-Lalrie, 1. 111, p. G07. De Mas-Latrie, t. II, p. 56; l. III, p. G;ir,,
° Cnriul. S. S^fiilc. n" 177, p. 817. G38, 689, G/i3.
' De Mas-Latrie, t. II, p. 33. " Cod. diplomat. n° 1/18, p. 189.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE CHYPRE. G75
cellier du royaume de Cypre, l'an loaS^ et i33o, sous le roy Hu-
gues [IV].
[Omneboino, de Manfoue, chancelier de Chypre, est témoin d'un acte du
roi Pierre 1"^. du i 6 août i 36o, qui confirme des privilèges accordés aux Vé-
nitiens.]
Philippes de Maisieres [ainsi nommé du lieu de sa naissance, vil-
lage] en Santere [Somme, arrondissement de Montdidier, canton de
Moreuil], chevalier, Picard de nation,
[Entreprit, en loB'y, un pèlerinage dans la terre sainte, au retour duquel
il vint séjourner ([uelcjuc temps dans l'île de Chypre. 11 v lui (mi grand hon-
neur auprès du roi Hugues IV, et. après la mort de ce prince.]
Fut cliancellier [du royaume] de Cypre sous le roy Pierre,
[Comme l'attestent les divers monuments historiques de l'époque, et plu-
sieurs actes du loi Pierre 1", des 5 mars i363, 128 janvier 1.305. 1 c) el
•->.o mai 1 368 . etc.']
Lequid il suivit^ en son entreprise de la terre sainte.
[Par une décision du aa juin i365, il reçut du doge Laurent Celsi le titre
de eito\en de Venise^, avec cette restriction cependant qu'il ne pourrait faire
le négoce comme Vénitien, à moins d'une autorisation spéciale.]
Il l'ut depuis appelé an service du pape Grégoire XI, puis de
Charles V, ro\ de France'', qui le fit son conseiller, et luy donna pour
gages et pensions 5 00 francs d'or, à prendre sur les aydes, jiayables à
quatie termes, comme il se reconnoist de ses ([uitlances, de Tan 1 37.5,
' Titre original. — De Mas-Latrie, l. II. "■ Wadding. ann. iSyô, 5.-- Froissart.
p. i63. iGa. itk'i. — y oir Les Seigneurs de vol. III, c. xxi. — Sansovino, Nohl. Venet.
Gibkt. p. aocédit. i58i. — Ant. Becqiiet. Gallicœ
' De Mas-Lalrie. l. II, p. 9.^0. Cœleslinorum congregat. fondationes , etc. nis.
' De Mas-Lalrie, Hkl. de Chypre, t. II. Mazar. 3io3. p. aïo-aaa; imprimé in-i°.
p. a/19, sSi, 3o9, 3o8. ly'O' P- "" etsuiv. — Mémoires de l' Acad.
' Est. Lusign. Hist. de Cypre , fol. i/i5v°. des ijiscriptions . t. XVII. p. 691-694. /if)9
■ De Mas-Lalrie. Hist. de Chypre , t. II, et suiv.
p. 279.973.
85.
676 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
qui sont en la (•liaïubre des comptes de Paris, où son sceau se voil
avec ses armes, qui ont une fasce d'hermines et une bordui'e.
[Selon Du Boulay', Becquet et l'abbé Lebeut, (|ui i'onl suivi, cette j)ensioii
était (le 2.000 francs d'or.]
Il se fit relijjieux aux Gélestins de Paris, en l'an i38o, et y mouiiil
le 99*^ jour de niay, l'an i/io5.
[Il y vécut pendant vingt-cinq ans dans l'ob.servation de la règle, comnip
s'il était religieux de l'ordre; mais il ne fit jamais profe.ssion-.]
Son épitapbe, qui se voit aux eloistres de ce monastère, est rap-
portée en 1 Histoire de Paris^. La bibliothèque de ce monastère conserve
les statuts qu'U fit pour l'institution d'un ordre militaire*, au quel il
donna le nom de Milice de la passion de Jésus- Christ contre les iiifdèles.
Il a aussy escrit en latin la vie de saint Pierre Thomas [de l'ordre des
carmes], patriarche [latin] de Constantinople-', qui a esté donnée au
public parBolandus\ Quelques écrivains'' de Sicile luy donnent mal Ir
surnom de Mazarini.
Nicolas Salagha estoit chancelier de Cypre en l'an i/i58^
SiBUER [ou Sibuel] DE LoiuOL, Savoyard . avoiî la mesnie dignité sous
la reyne Charlotte", l'an i4G3.
[DoNATO DE Aprile, Vénitien, nolaire ini[)ériul. était chancelier du roi
' Du Boulay. Hisl. nniver. Piirix. t. IV,
|). ()85. — Becquet, Gallicœ , etc. — Mi'm.
de l'Acud. etc. t. XVII, p. 5o5.
'" ISecquct, G/illirœ, etc.
•■ t)ubreul , Thèu.st. des tiiiliqiiltc: de Paris ,
1. m. p. 916, 916.
* Becqiiet, Gallica', etc. — Mémoires de
l'Acdd. etc. t. XVil, p. 5o3.
^ Ilist. de Coiist. soii.t les eniper. français,
I. Vil, § 11 , p. 9/4/1. — ,4c;«s«rî!f(. jaimarii,
t. II, p. 99/1-1 023.
" Pierre Thomas ou Tlioniasius avait été
employé par le loi Pierre I" comme négo-
ciateur [loiu' traiter de la |a!\ avec les Gé-
nois. (Voir un acte (in -jS janvier i36.^. De
Mas-Latrie, Hist. de Clii/prc, t. II. p. -303.
95/1 ) Il mourut le 6 janvier i3()(>; mais, à
cause (le l'Epiphanie , sa ftHe a été reportée
au ■•9 janvier. [Acta sanctorum, januar.
t. Il, p. 996.)
' Rocch. Pirrns. t. II. notil. p. /io3.
' Est. Lnsign. Ilist. dcCypre, fol. i5/iv'.
' M. Guichen. en la Gménl. de la Bnlme,
et en l'Ilist. de Snvoyc, p. o38. — De Mas-
Latrie, Hist. de Chypre, t. 111, \). \i^ et
note 1 .
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE CHYPRE. (w7
Jacques II, comme on le voit par une déclaration de ce jjrinn'. du i i no-
vembre làG-j. et par nn acte du registre de la secrète, du :>. \ mars i AtirS'.j
Thomas Ficard [on Phicard] avoil la inesme di,q[nit('' sons le l'oy
Jaques le Bastartl'-.
[Il était chancelier du roi au moment de la mort de Jaccpies H. en i h-j'.).
comme le prouve le testament de ce prince ^. Ambassadeur de la reine Cathe-
rine auprès du sultan d'Egypte, en 1^76, il lui plus tard suspect à Venise,
(jui. en 1/188, recommanda de le retenir sous ])onne garde*, et peu après,
1 c) septembre 1 489, mis en liberté, en mémoire des services ([u'il avait rendus
à la reine et à Venise dans son ambassade]
' De Mas-Lah-ie, I. ill. [,. iHi . if)5 et ' De Mas-Lalrie. t. III, p. ."î/iS.
note 2. ' De Mas-Latrie, t. ill. |i. 'lo.'î fl note 8 .
■ Est. Liisign. Hist. de Cyjjrc , fol. 18a p. l\idi-hio et note i.
et v°.
678 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
LES CONNESTABLES.
I Le connélablo du royoïimo de Chypre élail le vice-pn^sident né de la haiile
cour, LOinmc le vicomte de Nicosie l'était pour celle des bourgeois i. Le roi
était président des deux cours, mais il ne paraissait jamais à celle des bour-
treois. Dans la haute cour, il se faisait ordinairement représenter par le con-
nétable, et quelquefois, en l'absence de celui-ci. par le maréchal du royaume.]
Amaury de Lusignan, frère du roy Guy, fut créé; par luy, eu i 193,
conneslable de Cypre- [en même temps cju'il était connétable de Jéru-
salem et comte de Joppé]. 11 fut depuis roy de Cypre.
[Etienne de Lusignan donne pour second connétable de Chypre le prince
Jean, un des fds du roi Aimeri^, qui aurait été revêtu de cette dignité par
son père. Quoi qu'en dise cet auteur, Jean ne paraît pas avoir survécu à son
père\ et, dans tous les cas, il ne viendrait qu'après.
Baudoin de Bethsan. (jui souscrit comme connétable un acte d'Aimeri ou
Amaury, seimieur de Chypre, du 29 se|)tembre 1 196 ^ C'était le connétable
de Chypre, puisqu'en ce moment le connétable de Jérusalem était Jean d'I-
helin. J
Galtieu »e Barut, seifjneur de Césarée, estoit connestable de Cypre
en l'an i-no'', sous le roy Hugues 1^% dont il souscrit deux actes en
' Beugnot, .4s«!se« rfe Je'n/s. [. [I. p. 21 , ' Marin. Saniid. I. IH. part. u.c. iv.
2-3 et note c, .3^17 et note a. p. ao.5.
'- LoredanoJ. I, p. 1 a ; Ir. fr. t. I. \>. i3. ' De Mas-Latrie, Ilist. de Chypre, t. IH.
' Et. (le Lusig-ii. Coiincslabks de Cijpre , p. 699. — Voir Les Connétables de Jérusa-
ïo\. 69 v". — Génèalog. des roijs de Cypre , leiii.
fol. i5. ' Ciirtul. S. Sepidc. u" 17G. p. 3i5.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE CHYPRE. «79
cette année. [H souscrit encore, comme connétable, un acte d(> co loi.
d'octobre 1217 ', et un acte de la l'eine Alix, octobre i2:).o'-.|
Jea\ d'Ibelin, le vieux sire de Barutli, seijjueur d'Arsur à cause de
sa femme, l'ut fait connestable et régent du royaume de Cypre^ sous
la minorité du roy Henry I", lan 1 3 a 7 .
Balian d'Ibelin, sire de Barutli, fds du jirécédent, estoit connestable
de Cypre, dans les années 1237s octobre, et 1239s décembre.
Guy d'Ibelin, fils puisné de Jean d'Ibelin, seigneur de Baruth, et de
Mélisende d'ArsurS estoit connestable de Cypre en l'an 1267. sous
le roy Henry.
Philippes d'Ibelin, fils de Baudouin, séne.-cbal de Cypre, succéda à
Guy d'IbelinS son oncle, en la cbarge de connestable de Cypre. Il
espousa la princes-e de Tabarie.
GiY DE Llsigxan, frère du roy Henry [H] et père de Hugues [IV],
roy de Cypre, fut connestable de ce royaume, et mourut l'an i3o3^
Camerin ou AiMERY DE LusiGNAK succéda à Guy, son frère'', eu la
cbarge de connestable de Ciy[)re. Il mourut en prison, peu avant le
19 avril i3i(t, date d'une lettre nù l'on annonce au roy Jacpies II,
d'Aragon, la mort du connestable de Cypre, frère de Marie, femme
de Jaques IP".
Hugues de Lusignan, fils de Guy, avoit le mesme titre [dès l'an i3 1 F)
' De iMas-Latrie, t. III, p. 609. ' Voir la généalogie des Ibeliii. — I.i-
^ De Ma.s-Lati'ie , t. lll, p. 61/1. gnnge d'outre- mer, c. vi. viii. ix. p. 870.
' Est. Lusignan, Des Coimestiibles de /i3i , A83 , 'i3/i.
Cypre, toi. 69 v°. ' Loredano, I. IV. p. -ioô; liad. franc.
' Cod. dipImiHit. 11° 1 10. p. 1 17, 1 18. I. I, p. ■VÎ7.
* De Mas-Laliie. t. II, p. Ga et note 7. ' Loieduiio. I. V, p. 'Ho; trad. lianç.
' Labbe, Lignage d'ontre-mer, p. 874. t. I, p. Sog.
— Voir la généalogie des Ihciiii. '" De Mas-Latrie, t. 111 . p. 708 et note 2.
(m LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
ou i3i(J| en i3n) <'l i.')-". '4' [lorsrjiril ic([uil et obtint la coiiromic
(ic (Jliypi'c].
Hlmfroï de Montfort-, seigiieui' de Barutli, neveu «lu roi Hut^ues IV.
est mentionné comme connestable de Cypre dans la chronicjue d A-
madi; il nnourut le ai juin 1826 ^ au moment oiî il songeait à es-
pouser la reyne Constance, venve de Henry II.
(iiY DE LisiG\AN. prince de Galilée, fils aisné de Hugues IV, roy de
C-ypre *, estoit revestu de la dignité de connestable de Cypre '" lorsqu'il
espousa Marie de Bourbon, «pii fut en l'an 1828. Néantmoins ce titre
ne luy est pas donné dans les actes (pii concernent son mariage.
[11 est nommé avec cette qualification dans un traité de Hugues IV avec
Gènes, du 26 février i338'''.]
Jean de LusIGN.\N^ prince d'Antioclie, fils du roy Hugues ^ estoit
pareillement connestable de Cypre en l'an i355 et i368. Lorédan.
en parlant de ce prince à l'année i35/i ou 180.J, l'appelle déjà con-
nestable de Cypre, peut-estre par anticipation. Selon la cbronique
d'Amadi, le roy son père le créa prince d'Antioche et connestable de
Cypre' le 2 4 novembre i358, le niesme jour qu'il fil couronner ro)
de Cypre Pierre, son fils aisné. Jean estoit connestable au moment de
la mort de Pierre I", le 17 janvier 1869"'.
Jaques de Lusignan, frère de Jean, avoit la mesme dignité en l'an
1871. 11 fut depuis roy de Cypre.
' Loredano,]. V, p. a56-288;lra(l.franç. ' Loiedano, 1. VI. p. Sai; trad. li-anç.
l. I, p. 3iG, diH. — AssisesdeJcntfi.p.bhi. t. I, p. .35o. — Assises de Jcrus. p. iSy,
■" Voir la généalogie des Ibeliii , i" tabl. 5G.3.
' De Mns-Lnti-ie , t. lit , p. 7 1 ?> et note 1 . ' Le texte de Du Gange porle par inad-
' Loredano. 1. VI, p. 3o8; trad. IVanç. vertance Henry.
1. I, p. 342. ' De Mas-Latrie, t. II, p. 225. — Est.
* De Mas-Latrie, t. II. ]). lio-i/ig. 161- Lusignan. CMimeslablcs de Cypre, fol. 70.
1 64. '" Assises de Jérus. 1. 1. — De Mas-Latrie,
' De Mas-Latrie, t. II, p. 178. t. II, p. 53i et note 1.
LKS GRANDS OI'FICIKUS DU ROVAUME DE CIIVPRE. 681
[Le récif de Lorédaii semhie liKli(|uer aussi (jiie Jacques était déjà conné-
table lorsque le roi Pierre II fil d('çlarer sa iiiajoril('. en i .'J'y i '. (let liislorien
nomme ensendjle le prince (Jean d'Anlioclie) et le connétable. (]ui ne iieul
être que son frère Jacques. Cependant la cln'oni(|ue de vSirainhaldi dit posili-
vement que Jacques, oncle du jeune roi-, déjà sénéchal du royaume, reçut
de Pierre II l'ollice de connétable, le 17 octobre i37->. On peut croire que
Jacques avait été nonuné connétalilc dès l'anni'e i36f). par .son frère Jean,
lorsque celui-ci devint balle ou récent du royaume, et que le roi Pierre II
confirma cette nomination lors(pril r('f;iia |iar lui-même.]
HuGiEs DE LA Baume fut créé comiostahle de (lypre par le roy Jatiiic-s,
ver.s l'an i38/i\ [Lo luèiiie fut coiiiiélaljlc de Jérusalem en iSgB^.J
Philippes de LusiGNAN-', fils (lu lov Jaquos !'='■, fut fait eoiiiiostajjle
par son père. H est iioniuié avec celle ([ualification dans un traité de.
{)aix du roy Janus avec la répnhli([ue de Gènes, du 7 juillet i4o3^
Dans ce mesnie traité on voit Hugues de la Baume avec le simple titre
de chevalier, miles.
[Mais ce n'est peut-être pas celui (pu a\ait été successivement connétable
de (ihypre et de Jérusalem, j
Calceran [ou Garckuan''J Suarez avoit la inesme dignité sous le règiu'
du roy Jean II, vers Tan i/i5().
[A la mort de ce roi. il se déclara partisan de la princesse Charlotte, et lui
envoya l'anneau royal. Lnsignan. en cet endroit de son histoire, le qualifie de
sénéchal*.!
' Loredano. I. VIII. ji. 'i.'lo: Irnd. li-aiir. ' De Mas-Lalrie. I. II. ji. /i(i(,.
'■ "'P- 9- Est. Lusiynaii. Connestahks tic (ji/jiir.
- De Mas-Latrie, I. II. ji. ;!.")'i et note a. fol. 70. — Loredano, 1, X, p. 5()G: Irad.
' Loredano, 1. IX, p. 5i5, 5i6; trad. franc, t. II, p. iq/i.
franc, t. H. p. 109. » Ghron. de Georges IJiistion.— De.Mas-
' De Mas-Latrie, I. II, |). 'io«. LaU'ie. Ili.si. tir Chypre, l. III, p. 8-2. — Est.
Est. Lnsijjnan. ùmnesUMcs de Ci/pie. Lnsignan , ///.s7. grâeV. de l'isle et royaume de
fol. 70. — De Mas-Latrie, t. II, p. 63a. Cypre, foi. 1 (J-2.— Lorédan. 1. X. p. G-jy.
no'e .3. liad. franc, t. II. p. 227.
86
082 l.ES F.\MlLLi;S DOUÏRK-MEr..
Son DK Naves, Dolili! cvj)riuLc, diiltoid allaclK' an |iail\, de (Hiarlott<>
et cliarf/' par elle de drCciidi-c Cciiiics. livra celle ville à Ja(Hies II
ji4C3], qui. en récompense, le ni)innia connestahk. On le voit ave<-
celle dijjnité en i Ady '. (Tesl Iny encoi'e prohablenicnl qui est désigné
par le litre de connestable sans est.re nommé, dans un acte du i 5 mo-
xenibre 1670-. Il avoit deub es|)Ouser une fille naluielle de Jaques,
(pii mourul \"vs 1 /i(m) ^. -
Pierre d'Avu^a, j;enlilbomme espagnol, nonnné pai' Jacpies 11 inou-
lanl un de ses exéculeurs testamentaires [juillet 1 678]'', n'estoit en-
core eu ce moment (pie connestable ou capitaine des gens d'armes du
roy. II ne devint connestable du royaume que postérieurement; il ne
l'estoit pas encore au 5 janvier 1/176. Selon Eslienne Lusignan', il fut
lait connestable héréditaire du royaume de Cypre, en récompense de
ses services, par le roy Jaques II, dil le Baslavd, ou, s(don d'autres,
par Gatlierine, sa femme, qui luy fit espouser Agnès, fille de Pliilippe
de Flaires, de laquelle il laissa, entre autres enfans, François, qui
luy succéda, et Anloine d'Avila, religieux de l'ordre de Saint-Domi-
nique, arclievesque de Modon et de (loron.
François d'Avila^ succéda à son père au titre de connestable de
Cypre, le sénat de Venise ne luy en ayant pas voulu accorder la jouis-
.sance. Il espousa la sœur de Jason de Nores, ([iii vivnil encore a
Padoue au temps où escrivoit Eslienne Lusignan. vers i'"j79.
\ntoine p'Avila". fils de Fi'ançois. connestable de Cypre, se retira.
' \)i' Mas-Lalrie, t. lit. p. 1 -m) , i.3o. " Esl. l,usi;;Tiaii. Conncstables de Cijpn- ,
noie 1, i3'2, 108 et note 1, 1A7 el noie 1. loi. 70. — Histoire du royaume de Cxjpre ,
1/18. i(i2. note 1. ili'i e( noie a. lyli et loi, 8i.
iin(,e ('). " Est, Lusignan. Coiiiieslabtcs de ('ypie.
- De \lns-Latrie . (. lit, p. '^:>6 . note 1. loi, 70 v".
' De Mas-Lalrie, t. Ht. p. ;>o8, note 2. ' Est. liUsignaii. Cimiiestaliles de Ci/piu .
" De Mas-Lalrie, t. III. p. 'MU\ el note à . fol. 70 V el 7 1 ,
306, ^gi, 305 el noie 1.
Ll'S GRANDS OFFK.lKllS DU IIOVAUME DK (Ji \ l'il K. (i.s;{
apiTs la prisf do ce royaiiiiic pai' les Turcs, à VtMiise, puis en France,
en la coui' du l'oy Henri III. Il espousa (lalherine, lille de Jaques Syn-
clitique, comte de Rolias. de laquelle il eut. entre autres eiifans.
Mai-{;uerile d'Avila, que le mesme roy niai'ia, en lan 1676, au sei-
gneui' de Vlercy, et lui danu' (riionneiir de la reyne, uière du inv.
>)().
684 LES FAMILLES nOUTRK-MER.
LES M\RESCH\U\.
Renai^d de Soissos prenoil la qualité de maresclial do <'ypre t-n
lan 12 10 [cl 1217 'J.
\n\M HE GmtiES, dit ri' iiiliorhr. ont la iiiosme (|iialit('', suivant le
ténioignage du Liguajje dOutre-iiier'-.
Jean d'\>tioche succéda à son père eu la niesnie cliarge, qui! [tos-
sédoil en lan 1267', sous le roy Heiirv.
*
Anceau, mai'esclial de Cypre, est noninié en divers endroits du Li-
gnage d'outre-iner ', duquel nous apprenons qu'il eut, entre autres
enfans, Jaques, qui espousa Isabeau, fille de Laurent du Alorl, IL' dn
nom; Marguerite, femme de Guy du Mort; et Isabeau, (jui lut alliée
avec Jean, vicomte de Tripoly.
Simon de Montouf, maresclial de (îypi'e^. l'ut tué au siège d'\cre.
l'an 1 29G.
Thomas de Montolif esloit maresclial de Gy])re' en lan iSuH et
1329.
' Xitiv La Fiiiiiillc ilf Soissnii>!. — Curliil. ' Liffiirigcs iroiilrr-iiier, i\ x.wii.wi.
.S. Srpiilc. 11" 1711. p. ;!).'). — Coil. ilijilniiiift. wii. |i. JiHi, oS-}, ^|3.'). ioO. hki.
irioG,p. ii.'î. iigniifrcs d'outre - mer, c. w. \\\ii,
^ Lignages, c/c c.\\i\ ,\ij .p. /j 1 7. 603. p. 381), V'îg.
' Lignages d'outre-mer, c. w . wvii. " Xiiiv La Faiiiillr de Moiiliilif. — |)i> \l,is-
p. 388. Itlio. — Cartulaire de Clinwjiagiic. Ijatritv Histoire de (Chypre, I. 11. p. 1 '1 1 .
— Labbe. Mélanges, t. Il, p. 6h6. 100.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE GIIVPRE. (i85
Baudouin de Nores est qualifié maresclitil de Fliostel du ii>\ ' eu lit
ratification du mariage de Guy de Lusignau avec Marie de Bourbon,
parle roy Hugues son père, l'an i33o. Il paroist encoi-e en d'auti'es
titres de Tan [i338 et] i^ho^, avec la ([ualilé de inai'csclial île
Cypre.
Guy d'Ibelin est qualifié mareschal du royaume de Cypre au nietimc
titre de l'an i33o'; ce qui lail voir que cette dignité de mareschal de
l'hostel du roy estoit différente de celle de mareschal du royaume.
[Dans le titre de l'an i33o. Gui d'Iholin est f|nalifié sénéchal'^, et non
maréclial du royaume de Chypre; niais i'ohservation de Du Caii([o sur la dis-
tinction des deux offices de maréchal n'en est pas moins juste.]
.1e\n du Morf, mareschal de Cypre, paroist en divers litres et dans
l'histoire du cavalier Loredan^ depuis l'an i36i jusqiu>s en i3G8.
11 y a au Thrésor des chartes du roy*"' un titre de luy, de l'an i3(>i
[6 février iSGa], par le ([uel il luy fait hommage pour quel((nes
rentes. [Nous ne voyons Jean du Moif, avec la qualité de maréchal,
que dans des titres de i36o à i369 ^.]
le
d(-
Benaud [ou Bainald] de Mimars fut créé mareschal de Cypre pai
roy .la([ues, l'an i38/i *. Il vivoit encore tan i3()7. [11 est qualifié
maréchal dans un acte du mi .lacques 1*^', du iG août i395', et dans
un autre du roiJanus, du 7 juillet i/ioo'".]
.Taques de Cafra-v, mareschal de Cyjirc [lui lémoin, en celle <[ualilé.
' Titres originaux. — De Mas-I,alrie. " Trésor drs chartes , \ayoUo Hiimiitngcs .
t. II. [). 161. ikk. i58. iGa, 16/4. I. tit. 6/1. — De Mas-Eafrio, I. III. p. 761.
- De Mas-Latrie, t. II, p. 178. i83. ' De Mas-Latrie, t. II. p. aSo-aSS. —
18/1, i8q, if)0, ig'i. Voir Les Comtes titulaires d'Edesse et dr
'' I). 3ti o. RoliKS , p. .j 1 0.
' De Mas-Latrie, t. Il, p. ii\->.. —Voir, ^ Loiwlan. 1. IX. p. .iii(l, ."(Ro; trad.
pins loin. Les Sénécliau.v de Chypre. franc, t. II. p. lOf). ikj.
' Loredan. I. VII. p. 35i ; trad. tram;. " De Mas-Latrie, t. II. p. 'i-!8.
I. I. p. 380. '" De Mas-Latrie, t. II. p. '0\-.
686 LES FAMILLES DOIJTRE-MER.
(11111 aclc (lu roi Jaillis, du 25 aoiil i/iti-j '; d'iin acte du roi Jean, du
8 juillel 1 /i3-j'-; cl ] lut pri'seiit au iraitt'' do mariage d'Anne de Cypre.
(ille (lu loi Janus^, avec Lnuys, comte de Genève, depuis duc de Sa-
vnve, 1 an i iSa.
Bernaui) \)v. iiiNzoN, clicvalier sicilien, estoit mareschal de Cypre
sous le rov Jean II. si nous en croyons Estienne de Lusignan''.
Jams de Montolif estoit mareschal de Cypre l'an i /i58^, en la quelle
anm''(; il traita le mariage de Charlotte de Cypre, princesse d'Antioche,
avec Lou\s de Savove, comte de Genève. Il avoit encoi'e cette qualité
en l'an i /iG3'^.
[Ln inart'chal du rovaunic, dont la femme ou la veuve, Marie de Montolif,
(•si appeli^e la murclwlce (la iiiarécliale) dans un acte du registre de la secrète,
du l 'i janvier lAGg', (?tait peut-(ître Lotis de Nores, qualiti(3 mar(?chal de
(Ihypie, et mentionn(3 comme défunt dans un acte de la secrète, du y avril
] 468 ^. H si^rail ditlicile de lui assigner son rang dans la suite des maréchaux
de Chjpre. Il peut avoir précédé Janus de Montolif].
PmzoN i)K Marin eut la mesme dignit('' sous le roy Jaques le Bas-
tard [dès i/itio], suivant Loredano et Estienne de Lnsignan-'. [Nous
n'avons ])as trouvé d'acte lui donnant ce titre.]
Nicolas Mouabit, chevalier sicilien, vicomte de Nicossie, fut fait ma-
reschal de Cypre par le inesme roy '°, qui lui Ht esponser la fille de
Lonys de Nores >' [dont il vient d'être question] et le lit capitauie de
Cerines. \près sa mort, cette charge [de mai'échal] fut supprimée.
' Dp Mns-Laliin . Uisluire de Clnjprc , ' De Mas-Latrie, t. III . j). 975.
I. II. 1). 5-M. ' De Mas-Latiio. t. III. ji. 353.
■ De Mas-Lalrie, t. Ut. p. 3. ' Est. I.iisig'nan. Maresclmn.!- de ('.i/pir .
' Hisl. de SKvoye.—Do Mas-Latrie, t. III. fol. 71 ; Jlisl. de Ci/pre , p. iGt). — Lored,
p. 17, 18. I. 11, p. Gûi ; trad. tiaiiç. t. H, p. aôo.
' Est. Lusigii. lU^t. de ^'.ijpre, lui. i58v'. '" Est. Lnsignan, Mareschaux de Cypre.
' M. Giiichenon, en ïllist. de Siivoye et fol. 71 ; Ilist. de Cypre, p. 81. 176. — De
en la Géiu'al. delà Buliite, p. 3ç). Mas-Latrie, t. III, p. sSi et note -i , -^^h
" De Mas-Latrie, t. 111. p. isô. note 1, et note 4, 372 et note a.
126, note ■!. - " Voir Lu Fapnïïe de Nores.
LES GUANDS OFFICIERS UU ROÏAUME DE CHVIT.E. CS^
LES SENESCJIAIJX.
Guy de Lusignan fut le premier qui liit honoré de la cliarjje ilc si--
neschal de Cypre', pai' le roy Amaury, son père, [(l'est (Jiii. .secund
fiis du roi 4imeri et d'Eschive, qui moui'ul sans posl.éi'ih'- -. |
AiMERY DE Rivet avoit la mesme dignité en l'an i:n.«^ [Il la possé-
dait depuis l'an i i 97.]
Baudouin d'Ibelix, second fils de Jean d'ibelin, seigneur de liaruth,
estoit sénesclial de Cypre en l'an [iti/iG'^ et] i\>Ji-j'\
[B\Lr\.\ d'Ibelin, fils (le Gui d'ibelin et pelit-lils de Jean (ribelin le Vieux,
sire de Barudi. l'ut témoin, coiinne sénéchal de Chypre, d'un a(((.' du roi
Henri 11, son neveu*, de janvier i-^86.
Philippe d'Ibelim, frère du précédent, était sénéchal de Chypre, dans le-
années 1 3o(j-i 3 1 4 ". Il avait succédé à son frère dans cette dignité. On a vu
ipi'il était p(nil-i'tre en même temps sénéchal du royaume de Jérusalem "^.j
Guy d'Ibelin , séneschal de Cypre [peut-être le niènie (pu avait été
lieutenant du sénéchal^ en i3->Ji], fut présent, avec les antiN^s barons
de ce royaume, à la ratificalion du mariage de Guy de fjnsign;!ii el
' Est. I^iisijTnaii , Séiiesclniii.r de C.ypve . ' Lihcr piiiiclji.
fol. lit) v°. '■ De Mas-LaU-ie, fh'sl. dr C/ii/iin- . I. Ili.
' Ligiiiiges d'outre- mer, c. 11. p. 670.
' Cm-iul. S. Sepuk. n" 97, i7<). 177. ' DeMnsLnlric, Hisi. de ('Jiijpn:. 1. II.
p. 10a , .3i 5, 3ifi. — De Mas-Eali-io. l. III . [i. 1 oa , 1 1 -i . 1 i/i el note (>; t. III , p. (k)/i
p. (J07. 6y."i , 6fj(i.
' Continuât, de Guiil. île Tyr, I. XXXlll. * De Vlas-Lafiie. t. II. p. i;i(i.
Voir La Fil mille d'Ilirliu . p. 07S.
688 LES FAMILLES DOLTRE-MEli.
de ^laric de Boiirlx)!! ', par le roy Hujjues [IVJ, laii i33u. [i/i jauviec.
Il y esl appelé iiuigiii/icns «'//•.]
Jaquks de Lisio\A\ lui créé par le roy Hugues IV, son père^, ou,
selon daulres, pni' le roy Pierre, son frère, séneschal de Cypre; la-
(juellc charge il possédoit en l'an i368^. Il fut depuis roy de Cypre.
I Après la mort de Pierre P', Piulu'I'e d'Iiselin, seigneur d'Arsur. fut nommé
lieutenant du sénéchal du royaume de Chypre'.
Lion, Livoin ou Lkoin de Lusioan, fut nonnné [)ar le roi Pierre II sénéchal
rlu royaume di> (Ihypre^. le i 7 ootohre i-îy-J!.]
Eudes de Lusignan fut fait séneschal de Cypre par le roy Jaques,
son frère '^', et fut tué en l'isle de Corse, combattant contre les Génois.
.JAouiis DE LusiGNAN, fds puisné de Janns, roy de Cypre, est aus,sy
(pialifié séneschal de Cypre par Estiesuie de Lnsignan.
I Ce J.u(|VR's mounil enl'aiil: nous u'nvoiis pu découvrir en quel endroit de
si's ouvrages Ktieinie de Lusignan le (|ualilic de sénéclud.]
Pall Zappe lut séneschal de Cypre sous la reyne Charlotte".
[C'est le même (|ui fut aussi sénéchal du royaume de Jérusalem. Du reste,
Lorédan l'appelle simplement sénéchal, sans dire expressément qu'il fût séné-
chal (le Cliy|ire.]
Onokuio de Piequesens**, chevalier espagnol, fut honoré de la charge
de séni'schal héréditaire de Cypre par le roy Jaques le Baslard, qui
lu y donna en mariage Marie de Lusignan, sa cousine.
' Titres origin. — De Mns-f^ntiie. f. II. "' Gliron. de Stiarnijaldi. — De iMas-Ln-
]). iGa. trie. f. II , p. 35/i.
■ Est. Liisig'naii, Ilisl. île Cypre, fol. 1 '17 ; '' Est.Liisign. Séiiescli. île Cypre, lui. 70.
Séneseliini.r de Cypre, fol. 69 v°. — Assises ' Loredan, I. X. p. G33; traducl. fraiie.
de Jèrns. t. I, p. 3-6, 'i56-/i(io. I. II, p. -^Sfl.
■ Lort'daii, I. VII. p. k-1.0. ' Est. Lusignan, Hisl. de Cypre, p. 81 ,
*' Assises lie Ji'riis. t. I. p. 3-11. '77; Séiie.ichmix de Cypre, fol. 70.
LHS GRANDS 01' Kl Cl i: IIS Dli HOVAIÎVIK DK ClIVI'liK. M\)
Carceran be Requesens ' siiccéfla à son pri'c, OiioiVio. en celle di-
gnité, et décéda laii i5/ii). 11 oui un fils, appelé Ouolrio de Hei|iie-
sens, qui espousa Cliémbiiie. fille de l.oiiys d'Acre et de Alélisseiidc
de Lusipoan.
'()■
Eugène Svnclitiqie-. comte de Relias, fils du comte .la(jues. a\aiil
espousé Mélissende, fille de Carceran, succéda après sa moit en la
charge de sénesclial. qu'il tint tant que sa femme vécut, après la moi!
de laquelle elle fut supprimée par la république de Venise.
' Kst. Ijusigiian, Hisl. de (-'■tjfii-c . y. Si . - Est. Ijusiffiiaii , lUtt. iIp '/////c. |>. Si :
I.Î-; Spiiesc/inii.r (le Cypiv . fol. -o. Snifsrhtiiix dr Cypre , loi. 70.
87
090 LES FAMILLES D OUTUE-MER.
LES TllRCOPLIERS.J
para
[L'insliliilion de? lurcopliers dans les principautés chrétiennes d'outre-nier
it remonter aux premiers temps des croisades. Sans cesse harcelés par les
musulmans, les chrétiens, lourdement armés, durent sentir bien vite la né-
cessité d'opposer à leurs ennemis des troupes armées à l'orientale; de là pro-
hahlemeht l'étymologie grecque de turcoples (armés à la turque), qui me paraî-
Irail plus rationnelle que celle de Turairum puli (enfants des Turcs), que
donnent certains auteurs, et qui la tirent du recrulement de ces troupes parmi
les indigènes.
L'organisation des turcoples devait être analogue à ce qu'est, de nos jours,
celle des spahis, recrutés parmi les indigènes d'Afrique, mais commandés par
des ofliciers français, et comptant dans leurs rangs un certain nombre d'Eu-
ropéens. Les chrétiens qui i''laient à la tète de ces milices, milites Iccis arma-
tiir(v\ portaient le titre de turcoples, et paraissent avoir occupé un rang
au-dessus des simples hommes d'armes; on les voit nommés avec des cheva-
liers-, et souscrivant, comme témoins, des actes importants. 11 existait, dans le
royaume de Jérusalem, dis turcoples attachés à diverses seigneuries, à des
établissements religieux et aux ordres ml'iilaires. Xcnis n'en citerons que peu
d'i'xemples.
Deux personnages du surnom di- Biiri. Elues et GEorriiOi, élaienl turcoples.
et souscrivent, en septembre i iGy, un acte de Geoffroy le Tor^, en fivinir de
l'abbaye du mont Tliabur.
Simon, turcojile*. souscrit un acte de Barlb-'lemi. préposé à l'église de
Vab'nie (2Q luivembre is3'i).
' Du Gange, Obserr. sur l'Iiisi. de Ville- note 6. — Do Mas-Latrie. I. 111 . p. 908.
hnrdoiiiii. p. ;^3'i; Gkiss. t. VII, col. i34y. ^ De Mas-Latrie, I. II, p. 8.
— Sel). Paoii, Cod. diploviat. l. I. p. 699. ' Cod. diphmnl. t. I, n° i()6. p. 210.
— M. Beugnol. /lssi«e«f/ey«-i(.s. 1. 1. p. Gi-2, ' Cod. diplomat. l.l, n° 1 t-j. p. iO.H.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE CIIVPRE. G'Jl
Treize turcoples sont nomiiR^s, après des chevaliers, parmi les (émoiiis d'iiu
acte d'Alvise, dame de Palmeriuni ', en faveur du mont Tliaijor.
Raoul, frère laïque de l'abbaye du mont Tliabor. qui souscrit un accord de
son abbé avec Pierre de Nimènes, de l'an i i63 '^, était turcopic.
En 1178, des turcoples de la ville de Gibelin ou Betgebelin -\ (jui apparif-
nait alors à l'ordre des Hospitaliers*, enlèvent des Bédouins qui élaienl la
propriété de l'ordre du Temple °.
Le chef des turcoples s'appelait liircoplier, ou, par altération, Incopher. Tel
était Pierre de Sardines, frère de l'ordre des Hospitaliers*^, qui fut témoin
d'un acte de Peregrin , abbé de la Latine, du -j août 1 2/18. C'était une dignité
considérable parmi les chevaliers de cet ordre''; le Uircoplier était le général
de la cavalerie auxiliaire.
C'en était une aussi dans le royaume de Chypre. Aux noms des turcopliers
de Chypre^ qu'a cités Du Cange, nous en ajouterons quelques-uns, et néan-
moins cette liste sera bien incomplète.
Jean de BniE, turcoplier de Chypre'', est nommé dans un (raité de com-
merce entre Chypre et Venise, du 3 juin i3oG. Un Jean de Brie, peut-être
le même, fut mis à mort, vers l'an 1011 '°. comme coupable d'une conspira-
lion contre le roi Henri H.]
P[EiiRE DE MoNTOLiF, chevalicr, se disuil bouleiller et tricoplier de
Gypre ", en l'an 1 33o.
Jaques de Nores, tricoplier de Gypre, se trouva présent aux con-
ventions qui furent arrestées par le roy Pierre pour le douaire de
Marie de Bourbon, impératrice de Constantinople^-. l'an i368,
Cad. dipluimit. t. I. 11° 17-1, [). 21.5. ' Du Gange. Gloss. lut. t. VI,<'()I. i^iiçi.
" Cod. (lijjloiiKit. t. I, n° i65, p. aoy. — Cod. diplomat.t. I, n" 219, [). -jif^. —
' Le véritable nom de celte ville est Beit- De Mas-Latrie, t. III, p. 908.
Djibrïn, et elle a remplace' l'ancienne /ic/?o- " De Mas-Latrie, t. II, p. io3.
gahra. '" Loredan , I. V, p. 279; traduct. franc.
* Cod. diiilownt. t. I, n°/i5, p. 47. t. I, p. 3o8.
' Cod. diplmiiat. l. I, n° 60, p. 66. " De Mas-Latrie, t. II, p. i6i.
Cod. dijilomiit. t. I. n°2i9,p. 260. '" Titres originaux. — De Mas-Latrie.
' Cnd. dipliimiit. 1. I. p. 5'l8. l. II, p. 291.
87. •
b'J-J M-: s KA.MIL LES l) OLiTKK-MHIi.
[■)() mai. Il est noiiuiié avec ce lilrc dans les iiégocialions du roi l'iorro 1"
avi'c le .sultan pour la pai\ '. i () ot -îo mai i oCxS; dans Guillaume do Machaut
l'I dans rass(Mnl)l('e du i (| janvier i-'W'k)-, à la mort do Piorre I". La Tliau-
Minssièro of M. lîouguoi ra|i|)('ili'ul J,\C(,HiKS hf, Nores; Lahhi'. .hcorES up. .\or.FST.|
.li:\\ DK Biiii: osloit Iricoplior de (^\|)ro en laii ili'jil ol i.îS'y.
[Du Cango n'indiijuo auruuo autorité, ot iiou.s n'en avons Irouvi' aucune
pour la date de i S^yO. On voit, pour la première fois. Jean do Brie, turco|)lier
de Chypre, dans la déclai'alion do Pierre 11, du (i mars i j'y (S 3. Il l'est on
i.")S'), lorsqu'il est nonnné par le.s barons gouverneur du ro\annii' i-n atten-
dant le retour de Jac(|ues I", prisonnier à Gom^s '. Il liahilait alors la maison
de Jacques de Nores. Il était encore turcoplier du royaume en i3()i, i3q5,
] 3()7 ^, comme le prouvent des actes de ces années, où il est nommé comme
agent ou comme témoin.
François Gammerdas, turco])lier de Chypre, est nommé dans un Iraih' de
pai\ et de commerce avec Gènes", du •y juillet i 'i(>3, et dans un ado du roi
Jaiius^, du () octobre i 'i i o.
Pierre Peeestrini, turcoplier do Chypre, est nommé parmi les Cyi)riolos
auxquels sont accordées, par le grand maître de Rhodes, des lettres de saul-
conduit e| (|p sauvoiiarde^. du «S novembre i/i(")3.1
' Dp Mas-Latrio. t. Il . |). Mj-i el note •> . ' De \l,is-Latrie. I. II. p. 398, ioo.
3o-i. , 3o8, 3ao. 'i!)S, 'i.")(>, note 3. — Voir Les Princox tilu-
" Assises de Jénis. edil. Lniilje, \i. iô8; luires de Giillli'e.
('dit. lieugnot. l. 1, |). '4; La Tliauiiiassièi'P, " De Mas-Latrie, t. Il, |i. iljy.
Préface. — \o\r La Famille île Nores. ' De Mas-Latrio, (. II. |). !i<)h.
■■ De Mas-Latrie, t. Il, p. 37-!. 'De Mas-Lalrie. I. III. p. i-.M') el
' De .Mas-Lalrie. I. II. p. 3i)i. 3()."i, noie '1.
3y'i el note i .
LES Gl'.AiNDS (jKKICI liliS DL I!<)\\IjMK DK Clhl'ItK.
(iii.'i
LES VICOMTES DE NICOSIE.
I II ii'\ iiVîiiL (le vicoiiiti' t;ii Chypre (|u'à Nicosie ' ; à Faiii;i);i)ii.sli' . loiiiiih' (hiiis
les nutros villes; était seiilenieiil un l)ailli. Nous nvons va |ilus liaiil - i|iicll('
était la fonction du vicomte dans la cour des bourgeois. La formule du ser-
inent qu'il prêtait lors(|u'il entrait en cliarjie se trouve dans l'Aljri'gé du livre
des Assises de la cour di.-s bourgeois •*. et dans les Bans et Ordonnances dt^';
rois de (Ibypre.
Voici les noms du petit noa]|)re de vicomtes ipie nous on! ollerls les docu-
ments de l'histoire de Chypre. Il est à remarquer que cette série ne commence
et n'est à peu près suivie que sous le règne de Henri II, prince faible sans
doute, mais, comme l'a fait observer le savant et judicieux ('dilcur des Assises
de Jérusalem*, distingué par la justesse de son esprit, et qui. par di' sages
mesures, améliora les dilFérenti's parties de l'administration.
Ammri de h Remei.le. vicomte de Nicosie, est nommé dans un acte faisant
jjartie des Bans et Ordonnances fies rois de Chypre-', à la dair i\ti i ■>. sep-
tembre 1-286.
Amiiié de Naples était présent à la veiili' dune maison, iaile à larclieM'que
de Nicosie '\ le 10 se|)tembre 1 ■>()■)
Thomas de Liques est nonmii' dans les Bans ef Onloniiances '. n" Ci. (i dé-
cembre 1 a i)().
Hemu Pifteal' ou PisTiAU. t sagc chevalier, bien iMitendant et plaideur en
"la haute court'',)) est nommé comme vicomte de Nicosie dans un aclr du
■3-3 février i3oo''. En cette même année, Henri H lui ùta son titre de vicomte
' Assises dp Ji'rus. t. Il, p. 3a3, note 6.
" Voii' Les Connétables de Cliypre.
' ylssises de Jérns. t. II , c. xiii , wvi . n" 1 .
p. 387, 238, 370.
' Assises de Jénis. t. II. p. 3.-)7. 3.58.
note a.
I'
Assises de Jériis. t. II
" De Mas-Latrie, t. III, p. (■177.
' Assises de Jérns. t. II. p. •îGt).
" Assises de Jérns. t. II . p. 3-> 1 .
' Assises de Jérus. lîaiis ri (li-iloiii]. etc.
n° i5. t. II. |). 3(3.0.
(i-J'i l-ES FAMILLES DOUTRE-MER.
piU'cc nii'il ,s'(''t;iit c\ciis('' fie 110 |)niivoir faire t'\('cuter une ordonnance du roi':
mais il |)araîl (|ue cette mesure, prise al) irato. n'eut pas d'exécution, puisqu'on
voit Pieteau encore vicomte au i5 août i3oi '-. En i3o(i. Henri Pieteau prit
parti pour Amauri , frère de Henri H, mais il n'était plus vicomte.
Jean de Bay avait ce titre en i3o5^ comme on le voit par des actes des
a 5 mai, 18 et ai août de la même année ^.
Helie Alama\, vicomte de Nicosie, fut témoin d"un traité entre le roi
Hugues IV et la républicpu^ de Gênes, du 1 G février i3acj *.
Hemu de GiBLET. un des meurtriers du roi Pierre I", 17 janvier 1369,
était vicomte de Nicosie^ 11 est nommé, par Lorédan, Carion de Giblet '', et
Charin de ZiBLET, par Diomède Strambaldi".
Jean de Nevilli; , vicomte de Nicosie, fui un des douze mendjres du conseil
formé à la mort de Pierre 11 -, octobre i38a.
PiEHiiE de Flory fut présent, avec ce titre, à la confirmation d'un accord
avec Venise '', du iG octobre i3r)7.
Jacques de Golrri ou UiiRv est nommé comme vicomte di; Nicosie dans le
rapport des ambassadeurs de Savoie "', etc. de novembre 1 /i33. Il l'était encore
lorsfiu'il fut tué. le i"mai \h[u). par ordre et en présence du prince Jacfpies
(depuis Jaccjues 11 " )'. contre lequel il s'était déclaré de la manière la plus
liostile.
Hectoii de CmviDES ou kiviuES, vicomte de Nicosie, en 1/108, était aussi un
des ennemis de Jacques II '-. Surpris en 1 660 dans une sortie bors de Cérines.
qu'il di'fcndait pour la reine Cbarlotle'^ il fut mis à mort par les ordres de
' Ahrégé (Icn Assises (les BourgeuhA- il- P- 3<)i. — Loretliia. I. 1\. [). 5ii; trad.
•2' part. c. XM, p. 3-2 1 et note a. Saa. franc, t. II, p. lo'i.— Voir Les Seigneurs île
^ Assises de Jénis. Bans et Ordonn. etc. Neuville.
],» ly, t. H, p. 36(5. ' De Mas-Latrie, l. II. p. i36, note 3.
■ Assises lie Jéius. Bans et Ordonn. etc. '° De Mas-Lalrie. I. III, p. 17 et note ;).
n" 18-20. p. 36(')-367. " Est. Lusign. Hisl. de Cypre, fol. 169.
' De Mas-Latrie, Hist. de Clujpi-e, t. il, Lorédan. 1. X, p. 608, Gog; Irnd. franc
M. i58. 1. II. p. -îoG, 307. — Di' Mas-Latrie, t. III.
' De Mas-Latrie, t. II. p. 336-338. p. 355, note 1.
" Lorédan, 4. \II. p. io6: Uad. franc. " Chron. de Georges Bustron.— De Mas-
t. I, p. khh , etc. Latrie, t. III. p. 85 et note a.
' De Mas-Latrie, I. II. p. 3'ii. — Voir " Esi.Lusxgn. Hist.deCiipre , M. -j'i e[\ .
La Famille de GiMel , p. 33/i. —Lorédan, I. II. |). GG5; traduct. franc
' Sli-aiiilialdi. — De Mas-L;ilrie. I. II. I. II. p. 2G3.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DE Cini'r.E. (i()5
Jacques. 11 avait épousé Holvis, fiHe de Henri de Lusiguan, juiinr do (i;i-
lilée, tué à la bataille de Chierokitia, en i /)•>('). Etienne de Luir.ignan, dans
les généalogies de la famille royale de Chypre', ne lui donne anrun enl'anl:
cependant nous voyons, en lAGc), un Hector de Ciiivides- auquel le roi
Jacques II rend une partie de ses biens qui avaient été confisqué.s. ("élnit pro-
bablement le fils du vicomte.
Nicolas de Morabit, fjue nous avons vu parmi les maréchaux de (iinpir.
avait été auparavant vicomte de Nicosie. Il est nommé avec ce titre dans une
déclaration du roi Jacques 11, du ii novembre i4()Ç)^. et dans nn acte du
registre de la secrète, du 7 mai i/j6(S'.|
' Est. Lusigiwii. ■' Dp Mas-Lafrie. t. II! . |i. iSi.
' Registre de la Secrète. — De Mas- ' De Mas-Latrie. I. III. j). ly-j et
Latrie, t. III, p. a-'io et notp ■:>. . 0/11. unie 9.
[LES GRANDS OFFICIERS
Dl ROYAIME D'ARMÉNIE.
LES CONNÉTABLES.]
[Le connétable remplissait la charge la [iliis importante fin royaume', puis-
qu'il avait le commandement des armées du roi. 11 seiiiblo résulter des données
de l'histoire (jue la charge de connétable fut héréditaire en Arménie sous les
[)remiers rois Roupéniens, et que ceux qui en étalent investis devaient être de
sang royal.
Sous le roi Léon II furent conni'lables :
Le baron Baldolin, nonmié par Sempad^.
Abelgh'aiub ou Eblrg.uub, seigneur de Goud, mentionné par ce même his-
torien^, et qui souscrit un acte de Raimond Rupin, du 22 mai 1207*.
Constantin ou Constant, mal nommé quelquefois Constance, seigneur de
Pardzerpert, celui qui fut plus lard baile d'Arménie^. Ce dernier souscrit,
en qualité de connétable, trois actes du roi Léon II, d'août 1210'' et du
28 avril 121/1'', et deux du prince Raimond Rupin, du 1" avril 1 2 1 5 ".
Sembvt ou Sempaii, l'historien, lils aîné de Constant, fut connétable après
' Abulfarajp. Cliroii. Si/riai/. ami. laaS. ' Sempad. Chroiiiq. f. 129, i.'Jo.
— M. Reinauil, Ilistor. Arabes, p. /laS. * Cod. diploimit. i.\,n" ^i. \i. f)().
— De Sacy, Notice f/cs maiiiiscrifs , t. VIH. ' Sempad, Chroniq. p. 129. i3o.
p. ià8, 1/19, 191. — Sailli-Martin. Mé- ' Cod. dijAomat. n° 96, p. 100.
moires sur l'Arménie, t. I . p. lk)8-/ioo et ' Cod. diploiitat. n°' 99, 100. p. \oh.
note 1. icS.
^ Sempad, V.hroniq. p. 109; édition de ' Cod. diplomat. n" 101. 102, p. 106,
Moscou, i856,in-8°. 107.
88
698 LES FAMILLES D'OUTRE-MEU.
son ])ère, sous le rcgiic de sou frèiv, Ili'llioum 1"': il l'était en isAG- et
1948».
Le l);iron Liîon, fils de Sempad , Cul ronnélable sous le roi Léon 111 '. et
encore sous Hélhouni 11. Kn 1389, le pape Nicolas IV lui écrivit, ainsi ([u'au
roi Hélliouui, pour ren|i,ajjer à favoriser la réunion de i'éjjlise d'Arménie avec
celle de Kome^.
OcniM, frère de Thoros 111, seigneur de Ganlchdï, qui plus tard fut roi.
était connétal)le sous Léon IV ». 11 est qualilié t^duc général des Arméniens. '^
parmi les grands seigneurs qui assistèrent au concile de Sis''. Dans l'histoire
d'Arménie de Galaniis*, il est nommé comme distinct d'Ochim, frère du roi.
Sous ce même Ocliini devenu roi, Hethoum fut connétal^le^ 11 est cpialifié
aussi «duc général des Arméniens, 57 parmi les grands seigneurs présents au
concile d'Adana, en 101 G •".
Constantin , fils d'Ocliim , comte de Goriglios, seigneur de Lampron . occiq.a
la charge de connétable sous Léon V ".
Djohan ou JE\^, fils du seigneur -de Sour, lui succéda, vers l'an 1 399 '-.
Sous Léon VI, le connétalile Liparit fut tu(5 en combattant contre les Sar-
rasms '
ScHAHAN, gendre de Léon VI, comte de Gorighos, fut général des années
du roi^*, mais peut-être sans avoir le titre de connétable.
Amadry de Lusigna.\, frère de Henri II, roi de Chypre.]
' Sempad, Ch-oniq. p. \?ni. — Assises
de Jénif. t. I , c. cxi.v, p. aao , et note b.
■ AJKilfarcjii, Histor. dynastiar. latine,
p. 3ao.
' Voir, plus haut, le texte de Du <]ange.
p. 128.
'* Continuai, de la Climnifj. ilo SuiiÈ|)ail.
p. i3o.
* Oflor. Rainai. Aniuil. eccles. ann. la^y.
n° 58, t. IV, |). 67 ; édit. de Mansi.
" Galanus. Cniicil. (inii. c. wmii. p. i.TO
et sqq.
' Continuateur de Sempad. |). liin. —
Saint-Martin, Méin. t. I, p. 600.
' Galanus, //is/or. armcna, p. 63].
' De Mas-Latrie, I. III. p. figa.
'" Galanus, Coiicil. p. 676 ; Hist. mmi'iin .
). /17O.
" Continuai. deSeuqwd, p. i3ii.
'■ Continuât, de Sempad. p. i3o.
" Tclianiitch, t. III. — Saint-Martin.
Méih. t. I, p. ioo etsuiv.
''' Voir Les Rois d'Arménie, p. lôi. —
Tchaniitcb. t. III.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME D'ARMÉNIE. C9y
LES MARÉCHAUX.]
I La dignité de maréclial, comme les dignités de connétable et de sénéchal,
fut créée par le roi Léon II.
Le premier que nous voyons revêtu de ce titre est Vasil de Sirnic ou Basile
Sefricum, seigneur de Vaner^. Il souscrit un acte de Raimond Rupin, du
2 3 mai 1207'^ et un du roi Léon II, d'août 19 10^.
Vaaram ou Vahran. maréchal d'Arménie, souscrit, avec Josulin, son fnke,
un acte du roi Léon II, du 30 avril 131 '1*; seul, un autre acte de ce roi, du
même jour 5, et deux actes de Raimond Rupin, du 1" avril 1210 ''.
II fut tué par le baile Constant, pour avoir voulu placer Raimond Ru[)in sur
le trône, au préjudice de la princesse Isabelle, lîlle du roi'.
En 1289, le pape Nicolas IV adressa une lettre au maréchal d'Arménie,
comme il avait fait pour le connétable Léon, alin de l'engager à se réunir à
l'église catholicpie romaine **. Ce maréchal n'est pas noumié.
Nous voyons ensuite comme maréchaux d'Arménie :
OcuiM DE Lampro.n, seigneur d'Asgoura et de Mar'nich •', vers l'an 12c) 3. (pu
correspond à peu près avec l'année 7/11 de l'ère des Arméniens'";
Héthodm, son fds, rpii épousa Fémie, (illc de Balian de Sajette":
Le baron Tuoros, seigneur de Simana-gla'^.
Sous les rois Léon IV et Ochin, Sempad, seigneur d'Asgovro et de Biuag,
' Continuât. deSciupad, p. i3o. '■' Scnipad, Chron. ann. 761. — Conlin
" Cod. diploinal. n" 91, p. 96. p. i3o.
Cod. di'plomut. n° 9O, p. 100. '" L Art de vérifier les dates, 1. 1, p. io4,
'' Cod. diplomat. n° 99, p. loi. io5; édh. in-S".
'' (jod. diplomat. n° 100, p. 100. " Continuât, de Seni[iad, p. i3o. —
° Cod. diplomat . n" ici. io-i,p. loC. iî'^(i«g-c* (roM/re-rner, édition LaLbe, c. viii;
107. édition La Thaumassière, c. xviu; Beu-
' Alnilfaredjii, C/(/'o«. .sycmijr. gnot.
' Odor. Rain. /1h)i. ecc/. ann. 1289. n°5S. '- Conlimiat- de Sempad, p. i3o.
700 LES FAMILLES DOUTHE-MER.
lui maréchal d'Amiéiiie '. Comme tel, il assista au concile de Sis, mars
i3o7 ^.
Sous Léon V, un maréclial d'Arménie (jui n'est pas nommé, était père d'un
liaron Oïliiiu. (|ui lui lue au siège d'Aias^.
Le baron IÎaudoiin', seijjneur de Néglier. et d'origine latine, père du roi
(lonslantin IV, fut ensuite maréchal du royaume au temps d'IIélhoum II. Nous
trouvons encore comme maréchal d'Arménie, sous le règne de Léon IV Oschïn.
le haron Sempad ^, seigneur d'Asgour'a.
Nous voyons encore plus tard des maréchaux d'Arménie; mais ce ne fut plus
qu'un tilre accordé par les rois de Chypre, devenus eux-mêmes rois titulaires
de l'Arménie, où ils ne possédaient plus qu'une seule place. Tels furent Jean
DE TiBÉiiiADE ou de Tabarie, fils de Barthélemi, créé, dit-on, maréchal d'Ar-
ménie par le roi Jae(pies I". à son refour d'une ambassade auprès de la répu-
hli(pie de Gênes''. Il souscrit, comme maréchal, un acte de ce roi, du i 6 août
i3c)3", et confirme, au nom du roi, un accord du 18 octobre loyy, avec
Venise ^ Il mourut le a-j août 1/102 ^, comme l'atteste son épitaphe. Si l'on
en croit l'inscription d'une autre pierre tombale •". il aurait été mari d'Alix .
lille de Jean Beduin, morte en iSôy, lors(pi'il était dt^à maréchal d'Arménie.
11 est diflicile de croire qu'il ait été maréchal pendant environ cinquante ans.
et que dans des actes de i38(), 1887, 1891 ", on ne lui donne pas ce titre:
peut-être ne l'avait-il pas conservé sans interruption depuis ([u'il en avait été
investi pour la première fois. On pourrait sujiposer qu'il y eut deux Jean de
Tabarie. maréchaux d'Arménie, à deux différentes époques, l'un vers le mi-
lieu, l'autre vers la fin du x:v' siècle. Mais les preuves nous manquent.
Phébis de LusiGXAN, fils uaturcl du mi Jauus. est nommé avec le titre de
maréchal d'Arménie, dans un acte du 10 ré\rier 1/1 Jij, d'Eléonore de Lusi-
gnan, sa fille'-.]
' Continuai, de Sempad. p. i3o. ' De Mas-Latrie, t. 11. p. i30, note 3.
- Galanus, Concil. armen. p. 4.55; tlisl. ' De Mas-Latrie, liiscript. funéraires de
avmen. p. 43 1. Chypre, n" Sg , p. 5 19.
' Cnnliiuiat. de Sempad. p. i3o. '° De Mas-Latrie, Iiiscript. funérnires de
'' Sempad, Listes. Chypre, n° 37, p. 5 18. — Mngasin pittor.
' Galanus, t. 1, p. 46o. t. XV, ann. 1867. p. aao, -aaa.
' Voir Les Seigneurs de Tabarie. — De " De Mas-Latrie, t. Il , p. 4o(). 4 1 a . 6a3.
Mas-Latrie, t. II, p. 4i9, note 3. " De Mas-I,atrie, t. HI. p. 9/1 el note 3.
' De Mas-Latrie, t. II, p. iaS. — Guichenon, Hisl. de Savoye, 1. 1. p. iSa.
LES GRANDS OFFICIERS DU ROYAUME DARMÉNIE. 701
LES SÉNÉCHAUX. 1
[Adam he Gaston ou Gasti.n. jiarait coiiimi' séiii'chal d'Acmi'iiie (Imiin un actt'
du roi Léon IL août 1210'. et deux de Rainiond Rupin, du 1" avril 1 y 1 5 '.
Osciiïx^, prince hélliouinien. était en possession de cette cliarge en i-îyy.
sous in règne de Léon 111.
RAniOND* fut sénéchal d'Ai'niénie de 1^07 à 1 3 1 /i , sous le règne de
Léon IV. Oschïn.
Héthoum-', d'abord connétable, devint sénéchal du roi d"Ai'ni('nie Li'on ^.
FiiANçois Myre'' portait le titre de sénéchal de Léon Vl. et était son rhain-
bellan durant les années que ce prince passa en Europe.]
' (.W. (Ujiliiiiud. Il" Ç)G , p. 11)11. * (nilamis, I. I. |i. /iGo. nu/i.
' rW. (/(y(/')w/rtMi"' 1 01, 1 o-i.[i. 1 oC. 107. * De Mas-Latrie, t. 111. p. t'M)().
"' Tcliaiiiitch, t. III, p. -jyg. — Senipad. ° Ryiiier. t. VII, p. joli.
Listes.
702 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
LES CHANCELIERS Dl) HOYAIJME.]
[JiiAN '. ai'chevèqui' de Sis. occupait cette charge hou.s le règne de Léon 11.
en 1201.
GiiiLLACHF, i.E Velu- était chancelier d'Arménie lorsqu'il l'ut nonuné. en
i'2'jli. évêque de Tabarie.
V^ASiL^ l'était en i33i. sous le règne de Léon \.
JEA^ *■ lui succéda peu après, en i 333, sous le règne du même pnnce. |
' Foules rmiim Aiixtridcar. l.W\ , n" ()li . Pazinarêb.
]). 384 , 385. * Dp Mas-I.ntne . Hisi. dp a„ipir . t. 111
' Continuai. île Guill. de Tyr. I. \XXIV. p. 7-37.
c. \i\. p. 'jGC),
LES GRAiMDS OFFICIERS DU ROYAUME D'ARMÉNIE. 703
[LES CHANCELIEHS PAUl ICULIERS.J
[Basilk' était chancelier de Léun II en tao'y.
Bovo-'. latin d'origine, lui succéda en f.itli.
GitKGOiiiE^ l'ut chancelier en la^ô, sous le règne d'Héthouni I".
AiTON ou Atton*. chancelier du roi Léon 111. en ia88.
Grégoire le Chancelier^ occupait cette charge en i3o'y. sous L('ou IV.
' Cod. diplomat. n° 91, p. y5. <)(j. ' Arch. sUir. p. 365, 3(jy.
■ (lod. dipldinat. n°' 9^ . 100. p. io4, ' Notes et extraits , i.W. \i. m^.
100. ■ De Mas-Latrie. I. III. p. 690.
704 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
LES BOUTEILLERS.
I .Nous n'iivoiis jiii découvrir li' nom <rau(im seigneur revêtu du (ilre de
bouteiiler, quoique probablement cet oflice ait existé aussi à la rour des rois
d'Arménie.]
|,ES GRANDS OFFICIKRS DU ROYAUME D'ARMEMK. 70.',
LES PROXniOS.
Idctir rliHijje. d'origiiH- !;reci[U(' , était conservée en Arménie. Le proxiino^
était cluu'ijé de tout ce ([iii conc'ernail les droits de douanes et les nnniunilés
accordées au\ marchands l'iianijers.
Sempau '. scHcsctilc pximos (|)roxinios) Aiim'UHV , paraît avoir été revêtu i\>'
ci-tle iliaree en 121/1. sous le règne de Léon II.
Os(.iiiN -'. Ossiiius. jjro.iiiinif: . remplissait ces foiiction> sous le rè|;ne de
[iéon m, en 1288.
Tiioiios^, .seigneur de Djo-IVé-gla. était proximos d'Arménie sous le règne
de Léon IV, en 1007.
Le l)arou Oschïn Ohanne.vts ' parait lui avoir succédé sous le règne d'Os-
chïn.
Le baron Beiiros figure en cette qualité dans la seconde charle de Vliuil-
pellier. en i .'! 1 1 , sous le règne de Léon V. |
' Qui. (Iijiliiiinit. l. 1, p. 106. ■' Galniius, t. 1, p. /i(iu. ôo/i.
- Noies cl eilniits. Privilég. ;mi\ Génois. " Première rliarle de Moiilprllici .
t. IX.
p. l 'ja.
«9
706 l-KS FAMILLES D'OIITIIK-MLIÎ.
[LES GAI>1JA1M:S l)\L LA COLU.
I THOiios ' (Hait en |j()ssession de cette cliarj^e sous le rèjjiie de Léon l\ . en
1 .5 o 7 .
AïTON ^. seigneur de Nigrino. était capitaine de là cour du roi d'Arménie au
temps du roi Henri II de (iliypre (i3o8-i32o), et sous le règne d'Oschin.
Jean m; Risp ^ parait en avoir porté le litre près de Léon \ I . en i 3S5 . alors
(lUe ce prince était venu se retirer en France.]
' (îalamis, t. I, p. 4(Jo. ' Hymer, I. \ll. |i. 'i8(i.
- Dp Mas-Latrie, t. III, p. Og-».
LES (IRANDS OFFICIERS DU ROYAUME KARMENIE. 707
[LES CHAMBELLANS.
I Héthoim II '. sei;;iiiMir de L;iiii|ii'oii. <'t;iit (;r;in(l rlinnil)i'll;iii (T Vriin'iili^ s()ii>
le règne de Léon II.
AïTON-, de ^igrino, antérieurement cité comme capitaine de la cour, était
revêtu de cette dignité en l'an i oa i .]
' Jdiinitil iisiiitKjn,' . i8.t8, |). 'i.'i'i. 43.'). — - '■ De Mas-l^alrie. t. III. p. «if)-. <h|3.
/
89.
708 J-i:s FAMILLES DOUTRE-MER.
LES CAMERIERS.
IBEDiioïs' ('tnil. rii l'année i -icSS. caniérier du roi Léon III.
François MuiE-, di'jà cité, ol Jkan Myre, remplissaient celte charge, le pre-
niiiT en i38(). et le second en i3()i, près de Léon VL
,li;\> Babin. chamlirier du royaume d'Arménie, membre de la liante cour
du royaume de Chypre, l'ut témoin d'un acte du roi Jacques I". du i6 août
1 3c)5 ^; c'est le même qui l'ut plus tard amiral de Chypre '.]
' Privile'ges aux (iénois, l. M. |). i3-2. ' De Mas-Lnlrie, t. II , |>. 'nH.
' Ryiiier. t. VII. p. o4(). ' De Mas-Latn>. I. II. p. '19
o.
LA SYRIE SAINTE.
La terre sainte ayant esté conquise par les nostres, les églises qui
avoient esté régies auparavant et gouvernées, quant au spirituel, par
des prélats de l'église grecque, et qui, par conséquent, ne reeonnois-
soient pas le saint siège de Rome , lui-ent nn'ses en la puissance des
prélats latins, et, par ce moyen, furent soumises aux papes et à l'église
romaine, comme celles du reste de l'Europe. Deux sièges de patriar-
ches se trouvèrent compris dans ces illustres conquestes; sçavoir : les
villes de Hiérusaleni et d'Antioclie, où d'abord les nostres establirent
des patriarches de leur nation et de leurs créances, auxquels ils sou-
mirent les villes archiépiscopales et épiscopales de leurs anciens res-
sorts, qui tombèrent en ce temps là sous leur domination; ce qu'ils
firent sous l'autorité du saint siège et de ses légats. Les autres, qui se
trouvèrent engagées dans le party des infidèles et dans leur possession,
continuèrent d estre régies par les prélats grecs, comme elles avoient
fait avant que les François eussent entrepris ces laborieuses expéditions.
L'oi'dre des anciennes dépendances et des anciens ressorts ne fut
pas tellement observé qu'il ne s'y soit glissé quelque changenu'ut. Car
le roy Baudouin I"' demanda au pape Pascal'-^, et l'obtinl de luy, que
toutes les places que luy et ses successeurs prendroient sur les infidèles
par la force des armes, fussent sujettes à l'avenir, pour le spirituel, au
patriarche de Hiérusalem, quoyque d'ancienneté elles eussent relevé
et dépendu d'autres métropolitains et d'autres patriarches. Ce qui fut
' \\ illi'InmsTyr. I. II, c. xxviii. — Fulcli. ' Oiiens cluistiuiius. (. III. col. 33.
Carnot. I. III, c. xxxiv, xxxv. 34.
710 LES FAMILLES [)-OUTP,E-ME[!.
causf (|iii' ll•^- palriarclit's de Hiériisaloin et crAiilioclie parlagèreiil
avec le leiups le diocèse et l'acclievesclié de Tyr, ([iii coiitinoit aux
deux patriarcats, et que ce f|ui estoit en deçà du lieu appelé k Pas de
l\ti/rii lut attribué à celuy d' Aiitioclie , et ce qui esloil au delà, à celuy
de Hiérusalcni.
•le ue jjréttMis pas rafîraischir icy la mémoire aux lecteurs, de Tau-
cieu estât de ces églises, et de leur subordination sous l'empire des
Grecs; c'est une matière qui a esté traitée par les auteurs' de cette
nation si souvent, et par quelques-uns de nostre temps, que je ne
pourrois user que de redittes en cette occasion. D'ailleurs, mon des-
sein n'est que d'escrire seulement Testât de la terre sainte depuis que
nos con([uéraiis s'en sont rendus les maistres, et ainsy je ne marres-
terai (pià déduire en peu de mots celu) des églises qui se sont trou-
vées sous leur seigneurie, en donnant le catalogue des prélats latins
qui les ont gouvernées, jusques à ce que les infidèles s'en sont dere-
chef emparez.
Le patriarche de Hiérusaleni estoit esleu par le prieur et les cha-
noines réguliers de Saint-Augustin de l'église patriarrah; du Saint Sé-
[)ulchre'-. Il avoil cinq archevesques suffragans^ : scavoir, l'archevesque
de Tyr, l'archevesque de Césarée, l'archevesque de Betsan ou de Na-
zaret, rarcheves(|ue du Besseret et l'archevesque de Rabath ou de la
Pierre du Désert. Le patriarche de Hiérusalem avoil, outre ces pré-
lats, trois évesques sulïragans, qui relevoient immédiatement de luy,
scavoir : les éves<pies de Saint- George de Rame ou de Lidde, de
Bethléem, et dEbron ou de Sainl-Abraham.
Il avoit encore dans son diocèse six abbez et un prieur sulïragans;
sçavoii- : l'abbé du Mont de Sion, l'abbé de la Latine, l'abbé du
Temple, l'abbé du mont Olivel, l'abbé de .losaphat. qui tous poi-
loieiil mitre, croce et anneau, et l'abbé de Saint-Samuel, qui porloil
' VVillelmus Tyr. I. \IV\ c. MI. — VoW/ff .h'nix. p. 5'i7-.5.5o; t. I. p. ii.î-'uy. —
vetors, apuil C;uol. ;i i*;iulo. — Prov. liaiii. J. de Vitriaco, 1. I,c. i.v. lvi. lvii . Lviii. —
Auliprt Mii'ii'in. /;( Nolilin cjiisc. Sauut. 1. III. part. 7. c. 11.
- Gesla Innoc. III, p. 83. — Assises de '' Oiiciis clirist. I. tll . col. i-.i'ii-i o/i'i.
LA SYRIE SAINTE. 711
seulement croce; et le prieiu' du Saint Sépulclire, (|iii poitoil iiiilic
croce et anneau.
H avoit encore ti'ois abbesses suiTraganles; sçavoir : l'abbcsse de
INostre Dame la Grande, Tabbesse de Sainte Anne el l'abbesse de SainI
Ladre.
L'arcbevesque de Tyr avoit quatre évesques sulTraj^ans; savoir: les
évesques de Barut, de Sagette, de Belinas et d'Acre.
L'arcbevesque de Césarée n'avoit qu'un suffragant, (jui estoil ['(■-
vesque de Sebaste.
L'arcbevesque de Bethsan ou de Nazaret avoit pour suHVa;jans l'i'-
vesque de Tabaric et le prieur du mont Tliabor.
L'arcbevesque de Betbseret lut fort peu de temps au pouvoir des
Latins; ce qui est cause qu'on n'a pu sçavoii- jusques à présent qui
lurent ses suffragans, ny qui furent les prélats qui tini'ent cet arche-
vescbé.
L'arcbevesque de Rabatb ou de la Pierre du Désert avoit pour sui-
li-agant l'évesque du Faran, (pii l'ut translei'é au mont de Sinai.
Le patriarcbe d'Antiocbe ', sous nos François, avoit six arcbevesques
sulTragans; sçavoir : ceux de Tarse. d'Edess(>, d"Aj)amie, i\v Tiilupe,
de Bostre et de Mamistre.
11 avoit cinq évesques sullra^ans qui déjiendoient inunéibaleiiit'iil
de luy : sçavoir, les évesquesde Gibel [ou Gabala], de Laodicée ou de
[La] Liclie, deTortose, de Tripoli et de Gibelet. De ces cinc] éveschez.
le patriarcbe d'Antiocbe s'en attribua trois'-: sçavoir, ceux de Toilose.
de Tripoly et de Zibel [ou Gibelet], où il ordonna des évesques, juscpies
à ce que l'arclievescbé de Tyi-, de la dépendance duquel ils dévoient
estre, eust esté rendu à son église par le palriarclie de Hiéi'iisaleui.
qui avoit obtenu du pape Innocent 11 qu il seroit annexé à son ('-{[lise.
par provision, sur le difl'érend qui avoit esté meu par les deux palriar-
cbes sur ce sujet. Ce «pie celuy d'Antiocbe fit d'autant plus aisément
' Pvonm: llom. — Willel. Tyr. I. Mil. Willelmus Tyr. I. \iV. c. xiv.
c. ri ; I. XIV. c. MI . el p. io4/i . fipiid liong.
712 LES FAMILLES DOUTRE-MEli.
(|iu' ce-s Iruis évescliez éloieiit assis dans l'étencluL- du comté de Tn-
jjoly, où le roy de Hiérusaleni n'avoit presque point de pouvoir de
l'empcscher.
L'archevesque de Tarse n'avoit aucun suflVagant.
L'archevesque d'Edesse n'en avoit pas pareillement.
L'archevesque d'Apamie avoit pour sufl'ragant l'évesque de Valenie.
L'archevesque de Tuiupe ou d'Héliopoiis n'avoit point de suflFragant.
L'arclieves(|ue de Mamistre n'avoil point ih' suilrajjanL
[Un (iaugc iiii'l [)arini les sutli'ugaiils (hi patriarche deJéruraieiii l'arciievètjut'
de Betliscret, et |)arnii ceux du patriarche d'Antioche l'archevêque de Bostre.
Mais ces deux imins paraissent se rapporter à une même locaUté. Bostra, aussi
appelée Busseret , dans la Syrie orientale. Il y a donc ici une confusion dont
Du (lange lui-même semble avoir eu conscience, puiscpi'il omet l'archevêque de
Bostre dans son énuniération finale. Il y a peut-être là encore confusion avec
l'archevêque cl'Alhara, (pii relevait également du patriarcat rl'Autioche, et
ilonl nous no Irniivuis aucune mention dans cette notice. 1
LES PATRIARCHES DE HIERUSALEM.
D'abord que les François se furent rendus maisires de la ville de
Hiérusaieni sur les infidèles, ils avisèrent de pourvoir an ;;()uverne-
nernent temporel et spirituel de ces nouvelles con((uesU's. (îodeiroiy,
duc de la basse Lorraine, en fut esleu seigneur souverain, ayant re-
fusé le titre de roy '; et parce que le palriarcbe Siniéon'-. avec qui
Pierre THerniite, premier auteur des saintes croisades, avoit eu con-
férence, lors([u"il fut visiter les saints lieux ■\ estoit décédé en Tisie de
Cypi'c, on résolut en niesme temps deslire un patriarclie.
\rnoul, surnommé de PkiIics rm do PiwuxK qui est un cbasteau de
Haynaut, personnage de grande littérature et fort éloquent\ ([ui avoil
suivy le duc de Normandie en son voyage d'ontre-mer'', de la sœui'
duquel il avoit esté précepteur, fut promu à cette dignité par la faction
de réves([ue de Martorano en Calabre', par les sutfrages du peuple
et le crédit du duc, le jour de Sainl-Pierre-aux-Liens**. Mais le pape
Pasclial, ayant eu avis de cette élection, la cassa comme nulle, attendu
qu'AriKnd estoit fils de [)restre. Albert d'Aix'' ne dit pas qu'il fut esleu
patriarcbe, mais seulement cliancelier de l'église de Hiérusaieni. et
garde des saintes reliques et des aumosnes des fidèles, jusqu à ce que
' Ali). Aqiipnsis, I. F. c. m. " (Iiialter. /// Vita S. Cnrol. amiit. Flniulr.
' VVilli'limis TyiPijsis, j. t, c. ii. c. n.
' Allwr'tus Acjiiensis. 1. VI, c. \\\i,x. ' W'illeinius Tyr. I. I\, c. iv.
' Ailieiius Aquensis, 1. VI, c. vin. " Guiberl. — Math. Paris, p. ot>.
' Guiberf. I. VII, c. xiii; vel I. VIII. c. I. Alberlus Aquensis, I. VI, c. x\ix .
Willelmus Tyr. I. Vit. c. .wiii: i. VIII. e. xj. xl.
90
VW LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
l'on t'iisl |)oiiivii il rc'ïicction duii patriarclie. Un aulri' aiiUmr dit ([u il
fnl clioisi ', non pour avoir le tili'o de ])alriarche, mais pour en faire
la l'oni'lion. jusciu'à ce ipTon eusl en là-dessus la iV'soIntion du saint
sié<;(". Tndel)odus'- cscril l'ornicllcinent (pTil fut eshui patriarche, et luy
donni' toujours celle qualité. Guibert, mordant et pi({uant de son na-
lurcl cl dans son style, ci après luy l'arclievesque de Tyr, l'ont taxé
dune vie un peu licencieuse. Tant y a que le patriarche Daimberl ne
parvint pas à cette di'jnité, vacante ])ai- sa inoii, comme Malhien Paris
a esc ri t.
dépendant les Grecs ne laissèrent pas de créer un autre j)alria relie
de leui' nation, (pii résidoil ]»our le plus souvent à Gonstantinople. Il
est ])arlé de Sabas^, qui, d'éves({ue de Gésarée, fut élevé à cette di-
gnité sous l'empire d'Alexis Gomnène, |jrobablemenl après la prise de
celle place par les François.
i)A(i0BEi\T OU Daimbkht OU Daiabkrt". évesque de Pise, fut esleu pa-
Iriarcbe de Hiéi'usalem par les barons et les suffrages du peuple', cin(|
mois après la prise île cette ville. H avoil esté enqîloyé auparavant par
le pape Urbain II "^ en divei'ses négociations, et ])ailiculièrement en
Espagne, vers le roy AHonse. (pu' l'avoit régalé de magnifiques pré-
sents. \u retour, il entiepril h' voyage (rontre-nier avec un grand
nond)rç de Pisans et de Toscans qu'il emmena avec lui \ et estant
débai'ipn'" à Laodicée, il se joignit au\ l)arons ^ (jui le choisirenl pour
axoir le soin du spirituel sur toute l'armée chi'estienne, après le décez
des évesques du Pny et d'Orange, qui avoient fait cette fonction. Enfin
il scent si bien gagner les bonnes grâces de Baudouin', Irère du duc
(iodefroy, et de Boémond, piince d'Anlioche '", soil à cause de ses
belles (|nalitez. soit pai' les grands pi'ésens (piil leni- lil , et au di
nu-
' Gcsia Franc, erpiig. Hier. r.\\\. \\\ui. VIberlus Aquensis, I. \ll , c. vu.
' Tiulebod. I. V, p. S 1-2, 81;!. ' Fulcher. Gesia Franmr. c \\\u\.
' J.rs Grœco-Romduiia . t. I. (). -ny). ' (niiljei'l.
' Fiilcli. 1. I, c. XXI. ' Alborl. Aqiiens. I. Vit, c. vi, vu.
" Willeimus Tyr. 1. IX , c. xv. '" Willelnuis Tyr. 1. IX, c. xv.
LES PATRIARCHES DE JKRUSALEM. 715
qu'il lut esleu patriarche de Hiérusalem. Guihert dit (\uv les barons se
rapportèrent pour sa nomination à Arnoul de Rœux, ([ui le nomma.
Baudouin ayant succédé à son i'rère au l'oyaume de Hiérusalem ', il
s'émut une grande querelle entre eux, sur ce que le patriai'ciie, avec
Tancrède'-^, avoit voulu faire tomber cette couronne au prince Roé-
mond; ce qui donna sujet au roy de le delVérer en cour de Rome, de
divers crimes, et particulièrement de trahison et de péculat. Le pape
Pascal^ y envoya le cardinal Maurice, avec titre de légat, qui le sus-
pendit premièrement de sa charge, puis le i-establit. Mais, Maurice
estant mort, le cardinal Robert de Paris, qui luy succéda, à la fin le
déposa et l'excommunia, et fit procéder à une nouvelle élection. Guil-
laume de Tyr* écrit qu'Arnoul de Pueux excita et fomenta la division
entre le roy et le patriarche.
Ebremar ou Euremer^, prestre de bonne vie, qui avoit suivy les
noslres dans leur premier voyage •"% fut esleu pai- le peu])le cl [lar le
conseil du cardinal, patriarche de Hiérusalem, l'an i ]o3".
I II était flu diocèse de Téroiicnne, et avait été ordonné prêtre par Lam-
bert, évêque d'Arras. Il lui apprit son élection an patriarchat de Jérusalem
par une lettre, datée du 3 des nones d'avril (3 avril) i lo/i ^, (pii ne parvint
à Arras que le i 3 des calendes de décendjre (ii) novembre) suivant. Baluze a
publié cette lettre, ainsi que la réponse de l'évêque Lambert, qui le compli-
mente modérément, et se recommande à ses prières, lui et les anciens con-
frères du nouveau patriarche-'.]
Guibert dit qud parvint à cette dignité par les intrigues d'Arnoul
' Albert. Aquensis, I. VII, c. xlvi. ' Gesla Franc. e.rpiig. Ilieros. c. i.ii.llii.
." Albert. Aquensis, I. VII, o. .x.xvii. ' Papebroch, Patriarcli. Hierosul. séries
Albert. Aquensis, I. VII,c. xlvii, xi.mii . ;icla sancta. t. III, niaii. p. m.vi. b, c. —
\Li\. L, Li, Lviii, i,ix, Lx, Lxi, ixii ; I. I\ . — Uriois clirinl. t. III. col. laiù. i-i/iC. —
XIV. XVI, XVII. L'Art de vmfiei- les dates : Patriairli. de Ji'-
* WiiJelnuis Tyr. I. X, c. xxv, xxvi. rus. art. Jhymberl.
^ Albert. Aquens. I. IX. c. xvii. — Wiilel. ' L'Art de vérijicr les dates : Patriarches
Tvr. I. X, c. XXVI. — Guiberl. 1. VII, c. xiii, de Jérusalem.
ou
VIII. c. I. ' lîaluz. Miscelt. t. V, j). 33 1 -33a.
go.
716 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
(io Rœiix, ()ui, le coinioissaiil (11111 (_'s|iril simple et l'acile, espéroil tou-
jours (le {gouverner sous son nom. Mais ils ne furent pas longtemps en
houne iiilclligence; ear Aiiioul' liiy suscita le ro\ , qui l'aecusa fie pé-
culal , et le traversa de telle sorte (pril lut obligé de quitter la dignité
patriarcale, (pii fut donnée à Gibelin, arclievesque d'Arles, et de se
contenter de celle d'arclievesque de (lésarée. Guillaume de Tyr-, et
quelques autres auteurs ■\ racontent cette histoire tout autrement, et
disent ipie Daimbert, ayant esté privé de sa dignité, passa dans la
Fouille avec Boëmond, et vint à Rome pour se purger devant le pape
Pascal (pii. ajirès avoir nieuremenl examiné les crimes qu'on lui impo-
soit , l'en jugeant innocent , le restablit et le renvoya en sa charge. Mais,
comme il l'ut arrivé à Messine en Sicile, la mort le surprit le i(3\jour
de juin. Tan i 107", ayant gouverné son église en paix (piatre ans. et
trois ans dans Texil. Ebremar, sur le bruit du restablissement de Daim-
bert , vint pareillement à Home, où il ne |)ut obtenir autre chose, sinon
(pi(> raiclieves([ue Gibelin iroit avec luy en la terre sainte, où l'on exa-
iiiiiieioit le tout. Y estant arrivez, larclievesque y assembla les prélats
et tint un concile, où il l'ut arresté (pie Daimbert avoit esté déposé
injustement par la jalousie du roy et la l'action d'Aruoul, et qu'à tort
Ebremar avoit esté intrus en sa dignité, lui encore vivant, lequel \
l'ut déposé; mais d'autant (ju'il estoit homme de sainte vie, Tarche-
vesché de Gésarée. nouvellement vacant, lui fut donné.
[Oiioiiut'il IVil regaid('' coiiiiiK» intrus, c(^pendanl le pape Pascal II, en !'('-
loignaiii (In |ia(riarchat do Jérusalem, lui avait réservé sa dignité d'évèquc, et
lui desliiiail le siège de Jérusalem apr(\s la nioil de Daimbert, si cette église le
irdeniandail . ou tout autre siège épiscopal^. Ni Papebroch dans sa dissertation
sur los palriarciies de Jérusalem, ni l'auleur de YOrieiis clinstianus, ni LArl
de rcrificr les ihilrft. ne nieltf^ut Ebremar au uoinbre des palriarciies de Jéru-
salem ".
' Ail)erL Afiuciis. I. \, c lmi, i,\iii, i.iv. ' i'iivil. Pnsc;il. II. pp. aiin. i loS, 'i dé-
- Witietiiiiis Tyr. 1. \1 , c iv. ceiiiltrt^. — Cari. S. Sepulc. p. 9-1 1 , l'iill.
' Gesta Franc, c. lu. de Rosières.
' WilielmiisTyr. — Fulcher. I. ll.c.xxw. ' Cartul. S. Sepulc.
— Citron, pinaii. A. iio(i.
LES PATRIARCHES DE JÉRUSALEM. • 717
Enfin, sur 1 avis de la mort do Dairnberl, on procrda à I l'Icition de
son successeur. Quelques auteurs écrivent' (juil [Ebreniar] esloit natif
de Choques dans l'Artois, entre les villes d"\ire et de Béllmne. aussy
bien <[ue le patriarche \rnonl.
Gibelin ou Gobelin'-. archeves(]ue d \rles [appelé ll)t'liii dans la des-
cription lie la terre sainte de Fretellus], l'ut esieu palriaiclie de Hie-
riisalein, après la déposition ou la renonciation d'Eunnuei-, el par ïr
consenteinont du rov, dArnoul et de tout le i-lerî'é, lan i lo-. (jiiil-
laiiine de Tyr' escrit que ce choix se lil encoi'e par la malice il \i'iioiil.
qui aspiroit toujours à cette dif;nilé. voyant bien que Gibelin n y suh-
sisleroit pas longtenqis à cause de son ;jrand âge. Il ne l'ut pas si tost
consacré; car, en l'an i i i u, il n esloit qiialilié qu'archevesque d \ile>.
légat du saint siège, et esleu patriarche de Hiérusalein', à la quelle
année le Continuateur de Sigebert^ rapporte sa ])!'oiiioli()ii. Il le lui
inconlinent après'"', et le pape Pascal lui accorda qu'il [luet joimlie à
son église les villes et les places que le roy Baiulouin prendroit siii- les
infidèles \ quoyque dépendantes anciennement d'autres métro])olitains:
ce qui donna sujet de plainte à Bernard, patriarche d'Aiitioche. Il
mourut lan i i i i ■*, le ()'' jour d avril, qui est à nostre laçon île comp-
ter, 1 1 1 a ''.
AiiNOix DE RoELX '". chancelier et archidiacre de l'église du saint si'-
pulchre, fui enfin proineii à la dignité de patriaiche de Hiériisalem ".
après le décez de Gibelin, à laquelle il a\oil aspiré il y avoil loiig-
' Meier. onii. loij;). — Miiiliriiiic. 1. IX.
— De Moriii. I. Mil, c. XXVII.
' .Alherlus Aquensis, I. \, c. lviti. —
Fabricius, Bill. Int. iiwd. œlat. i. II.
p. QO/l.
'■ W ilielimis Tyr. j. \I , c. n .
" Wiileiuius ïyr. 1. \II . c. \ii.
' Robert de Monte, in Access, ad Sigeh.
anii. 1099. ' ' > ^^•
\\ illclimis Tyr. I. XI . c xxmii. — Eulfli.
Caillot. I. m, c. XXXV.
' ('artiil. S. Sepiilc. n° 1 •> . p. i.'i.
' Alberlus Aquensis, I. Xll, c. xxiv. —
Wiilelmus Tyr. I. II, c. w,
' Ribl. Sebiis. cent. 9. c. i.xxiii.
'" Albert. Aqiiens.— Willel. Tyr. loc. cii.
" Wiilelmus Tyr. I, XI, c. xii. — (jesin
Franc, r. lu . lui.
718 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
lcm|)s. Mais le pape, siii' li's plaintes (juil leçut île ses malversations,
cMvova en la Icrie sainte r(''ves(|ue d'Orange, qui ayant assemblé un
concile (r(''V('S(pics, le suspendit de sa charge'. De sorte qu'il fut con-
Iraiiil (I aller à llnine, (u'i il recul la confirmation du |ia])e-, lequel il
surj)iil par ses addresses, après seslre purjfé des crimes cpTon luy
avoit inq>itsez. Estant retourné en la terre sainte, il obligea, suivant
lOrdie i|u il en eut du pape, le rov Baudouin 1" de quitter la comtesse
(le Sicile, (pi il avoit espousée, sa femme estant encore vivante. Guil-
lauiiie de Tvr, qui maltraite -mi (li\eis endroits ce patriarche, et 1 ac-
cuse de plusieurs di''iégleineiis. le fait auteur de ce mariage du roy^.
Il mourut l'an i i i 8 *, ([uelques jours après la mort de Baudouin^, et
après avoir couronné le roy Baudouin II, estant malade; et fut inliunu'
avec les [latriarches ses ])rédécesseurs. Guillaume de Tyr dit (|uil fui
^urnonuné iiifilti voroima (mauvaise couronne), peut-estre parce qu il
ne inenoit pas une vie conforme à celle à laquelle les preslres sont
obligez : comme ce Raoul, dans Guillaume de Jumièges'' qui fut ains\
surnommé : fr(|uia militaribus exercitiis inserviens clericatus gravila-
"tem maie servabat. ^' Il ajoute (pi'il dissipa les biens de son église, et
<|u"il donna à sa nièce, en faveur de son mariage avec Eustache Gre-
nier, sire de Sagette, "Hiéricho avec ses dé|)eudances. dont le revenu
estoit (le cin(| mille bezans d or.
(ÎEiîMOM) ou Garmoind OU GiAiiEMOM)', succéda à \rnoul eu la di-
gnité de patriarche, à la([uelle il lui a|)peli'' par le clergé et les peu-
ples, pour la sainteté de sa vie. Il estoit natif de Piquigny au diocèse
d'Amiens, ainsi (pie nous apjirennons de larchevesque de T\r, doù
c'est avec raison (pie l'on estime que c'est ce Guermond, frère d'Eus-
' Willi^lmus T\r. 1. \I . c. \\\i. ' Willelnuis Tyr. i. Xtl. c. m. — Robert
■ l'rivil. l\iscnl. II, j);)}». ami. 1117. iS de Moiili^. ann. 1118.
' \Vill.'lni. Tvr. I. \lt. 0. vi. " Giiill. ('.émet. 1. Vil. c. 11.
\\\\\]e\. — ('.(irtul. S. Sepnk.yt. 11. i-2,(îdil. Albertus Aqiiensis. I. XII. c. xxx. —
de Rosières. VViilelm. Tyr. t. XII. e. vi. — Ilonoiius II
' Albertus \(|iieiisis. I. \II . c. \\i\. [)a[i. Epim. i . 3. — Carlui S. Sejmk. y. 1 .'1 .
LES PATRIARCHES DE JÉRl SALEM. 719
Lâche, et fils d'Arnoul de Piquigny, vidame d'Amiens'. i|iii sdiiscnl
linéiques titres de fan loGfj avec son l'ivic 11 se comporta eu ccllr
émiiiente cliarge avec beaucoup de conduite, de prudence et de zèle-:
et enfin mourut d'une maladie qu'il contracta au siège d'un chastean
jiomméBelliasen, dans Testât de Sagette, el s'estanl fait porter en cette
ville, il y décéda l'an i it>.H\ après avoir tenu la cliaire près de dix
ans. [C'est lui probablement (jui est nommé Guillaume*, patriarche de
Jérusalem, dans la chi'onique d'Alberic, à l'année i i iH.j
EsTiENNK-', abbé de Saint-Jean-en-Vallée, en la ville de Chartres,
fut esleu patriarche de Hiérusalem après le décez de (înermond de
Piquignv ''. Il estoit issu de l'illustre famille des vidâmes de la niesnie
ville, et avant (jue d'avoir renoncé au juoude, avoit eu celte (jualile.
Estant venu en la ville de Hiérusalem pour y visiter les saints lieux",
et V attendant l'occasion de s'en retourner, il fut promeu uiiaiiiinenient
à cette dignité par les barons et le clergé. Il eut de grands démeslez
avec le roy Baudouin 11, duipu^l il estoit pioche parent, au sujet de
la ville de Japhe, et autres biens qu il vouloit réunir au domaine de
.son église, comme en ayant esté aliénez. Mais il n en vit pas la lin.
estant décédé avant ([ue d'avoir achevé deux années en sa dignité.
ayant esté empoisoimé, comme on tenoit alors, en l'an i loo.
Guillaume*, prieui- de léglise du saint sépulcre, Flamen de nation,
et natif de la ville de Mecine ou Meschines, fut fait pali'iarclie de
Hiérusalem, après le décez d'Estienne. Il estoit beau de corps, ag-
' Preuves de i'Iiist. de (in'utes, |i. 017. " VVillelinus Tyr. I. Mil, c. .\\v. — J;n;.
S 18. <|p Vitriaco, c. lxv.
" Willflnuis Tyr. I. XII. c vi. xiii. xxn, ' Prœful. ad. regnl. Templtn-inr.
\\v; 1. XllI, c. VI, XXIII, \xv. - Willelnius Tyr. I. XIII, c. xxm;I.XI\
' Willelnius Tyr. 1. XIII, c. xxv.— Oril. r. xi, xxxi; 1. XV, r. xi. — Orderie Vilal.
Vital. 1. 1, p. r'.y;!; L XII, p. 888. 1. XII, p. 888, 912. — Spicileg. t. III.
' Alberic. clir. ml niiii. 1118, jjart. -j. . p. i.^a. — Innoc. III, Epist. ad Ludov. VI.
p. a35. — Maicliant, 1. I, Flandr. — .Meior, ami.
= Orderie Vital. 1. XII, ^i. 87/1. 1099.
720 LKS FAMILLES D'OUTRE-MER.
prôahle 011 sa coiivorsation, passahlcinciii iiistinit dans les lolti'cs. ol
(•Ii(''ri r-galt'iiicnl liii loi cl des peuples. 11 inoiiriil le '.',7'^ jour de sep-
li'iidiic. laii II AT)', a\aiil leiiu le siéjje i5 ans. [ Mljéric l'appelle
KlllÎDKlUC - 1.
FouciiER ', archevesque de T\ r, fut csleu patriarche de Hiérusalem
le 'jû"^ jour de janvier, lan 1 166. L'année suivante, il fut présent à
lasseinhlée générale qui se tint à Acre, en présence de l'empereur
(lonrad et de Louys VII, roy de France, et se trouva avec eux à l'en-
Ireprise de Damas; où il porta la vraM' croix". [En l'an 1 iG-^. il as-
sista avec plusieurs autres évoques au siège d'Ascalon. qui fui prise
par le roi Baudouin III. le 19 août 1 i56-^.] Il eut un grand différend
a\ec les chevaliers de l'IIospital au sujet des dixmes de leurs terres,
(pi ils refusoient aux prélats '^: ce qui l'obligea d'aller à Rome avec
j)lusiciirs ('vesques pour y demander justice au saint siège, lan 1 i56.
(pio\(pi(' alors fort vieil et âgé de près [de] cent ans. Mais il s'en re-
loiiriia sans v avoir eu aucune satisfaction \ II mourut l'an 1 i5-, le
■:!0'" jour de décembre, après avoir tenu. 1 espace de douze ans, la
dignilé' pali'iarcale.
Amalric^. prieur de l'église du saint sépulcre, natif de Neelle en Pi-
cardie, au diocèse de Novon, fut esleu patriarche de Hiérusalem, à la
lecoinmandalion de Mélissende el de Sibylle, comte.sse de Flandres,
sieurs du ro\ Baudouin III, (pio\ qu il n'eust aucune qualité rocom-
mandahle pour posséder une si haute dignité. II obtint la coiifiriiiation
de son ('leclidii du pape Hadrian. dont il gagna les bonnes grâces par
' Willflinus Tvr. 1. Wl. c. xmi. ' Willrlniiis Tyr. I. WIll. c. m.
" Alberic. Cliraii. ntl niiii. 1 1 '1 1 . part. ■>., ^ \\ illelm.Tvr. I. WII. c.wi. wiii. \\\.
p. 9.88. — Orieiis. clirisl. I. III. col. lî'u), ' Willelmiis Tyr. l.XVIII. c. vi. \ii.viii.
i-j5o. — (iieizcr. «1 Hurlu S. C.nicis , part. 1,
• WilIpimusTyi-, 1. WI. c. wii; 1. WII, p. i5S;!.
c. ici s(Hj. — 1//. LikI. (//, fr. i-cff. c \H. ■ W illi'liiiiis Tyi-. i. WIll. c. in.
WII, WIll. \i\, ^ W illi'liiuis Tvr. 1. .WIll. c. x.\. \xii.
LES PATRIARCHES DE JÉRUSALEM. ' ' 721
les grands pivsens (ju'il lui fil faire |)ai' IV'vcsijiie dAcri', nu'il eiivova
à cet eflet. inaltjré les oppositions et l'appel de rarclievesqne de (!<'•-
saré(! et de Tévesque de Bethléem. Il mourut le (!" jour du mois d'oc-
tobre, l'an 1 i8o\ Il se voit quehpu's lettres (piil éciivit à Louvs Vil,
roy de France, au quati'ième volunu; des Hisloi'iens de Fiance, et une
autre (pi'il écrivit au pape Alexandre"
,2
Hebaclils^, archevesque de C(''sai('-c. \uvei'<jnat de nation, pauvre
clerc, ainsy (pie le ])orte l'Hisloire manuscrite des guerres saintes,
succéda à Amalric en la diairc de Hiérusaleni ', dix jours après sa
mort. Il eut pour compétiteur Guillaume''. arclieves(jue de Tyr. dont
nous avons l'Iiistoire, qui, avant qu'on procédast à l'élection, avoit
prédit à toute l'assemblée que, comme un Héraclius avoit porté la
vraye croix dans Hiérusaleni, un autre Héraclius la devoit perdi'e un
jour. Mais comme, suivant l'ordre observé de tout temps, on eut porté
les noms de ces deux aT'clievesques. les plus nommez, au rov Bau-
douin III, la mère du roy lit tant par ses iiiqiortunitez qu'il choisit
Héraclius, (pii se fit sacrer aussytost, et receut les serniens des
évesques. L'arclievesque de Tyr appella à Rome de son élection, et
y l'ut en personne; mais le patriarche, ([ui craignoit quelque mauvaise
suite, sçachant que l'archevesque avoit esté fort bien receu du ])ap(',
le fit empoisoiiner. et ensuite fit tant par ses présens (ju'il (djtiiit la
confirmaticui de son élection.
Durant son pontificat^ les affaires d'outre-mer allant de mal en pis %
V\illelmus Tyr. i. \XI1, i: iv. — Gauf. raquibus (iiiiiiibus Oclaviiimis pxciiiiniiuni-
Vosiens. c. lxii. — Saniil. !. Itl . part. G. frcatus est.-
c. XXIV. — Rongars. p. i ly'i. 1 1 8o. — Hisl. " Willelmus Tyr. 1. XXII, c. iv. — L'Art
fr. I. IV, p. 690, ri()i. G97. — Dom Briai. de vérifier les dates : Palriarches de Jérusa-
Hist.fr. t. XVT. p. i.5i, 1O7. 168. leni. — Orienjt christ. LUI , col. laSi.iaSa.
" Apud Tengnageliuni . Ejiislol. E,-j. — ' Continuât. cleGiiill. de Tyr.— Marténe.
Epist. 38, earum quas Tengnageiius edidit Amplis, coll. l. V, col. 6o/i-(5o(i.
cum Domnizone : ffNotificanius dilectioni ' Rongars, in Prœfal. ad GV-s/» Oc/, n\\i.
ffvestrœ quod papa Aiexander, lerosolymi- ' Math. Paris, ann. n84. ii8.5.
rtaruiii et archiepiscopiini Osareensem el ' Silvest. Gijald. Hiher. e.rpugn. I. il,
-queindam frnncum archiepiscopura, et... c. xxv. xxvi. wvii.
9'
722 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
les barons s";ivi.sùi'ciil (K; dépiiler vers Hciui II', roy d Aiiijletefi-e, pour
le prier de prendre la protection du l'oyaume de Hiérusaleui -, (jui estoit
menacé de son dei'uicr malheur^ s'il ne recevoit un prompt secours. Le
palriarclie lui cli()is\ pour cet ellet avec le grand niaislre de IHos-
pital cl (juelques autres', (ît arriva en Angleterre vers le mois de lé-
vrier, 1 an 1 1 85 ; d'où il alla trouver le roy de France, et s'en retourna
sans avoir rien pu tirer, que de simples promesses de secours. Deux
ans après survint la deflaite de Guy de Lusignan, roy de Hiérusalem.
par Saladin, qui le fil prisonnier, et enleva la sainte croix, qui avoit
esté portée dans la bataille par larclievesque d'Acre, et enfin prit la
ville de Hiérusalem \ Le patriarclie et tout le clergé se retira, les
uns à Antioclie, les autres en d'autres lieux ^ Enfin il mourut durant
le siège d'Acre, l'an ii8() ou 1190. L'histoire'' le blasme pour ses
mœurs dérég;lées et pour ses amours infâmes avec une cabaretière.
([u'on nommoit ordinairement Maihnnr la Patriarche, de la([uelle il eut
des eid'ans*.
|A partir d'Héraclius, la succession des patriarches de Jérusalem devient
lellenicnl confuse que, si l'on compare les travaux de Papebroch (Préliminaires
(lu t. m de mai, des Actes des Saints), de Michel Lequien [Oriens Cliristumus .
t. IIl), des auteurs de L'Art de vérifier les dates (article des Patriarches de Jéru-
salem), soit entre eux, soit avec les recherches de Du Cange, on trouvera sou-
vent autant d'opinions différentes que d'auteurs. Nous n'aurons pas la jtréten-
tion de coordoner ces systèmes divers , ni d'établir une suite des patriarches de
Jérusalem, d'une manière certaine; il nous sullira de signaler les passages de
Du (iange. (évidemment (^rronés ou défectueux, et de renvoyer, soit aux auteurs
originaux, soit aux traités modernes composés sur la même matière, à l'aide
desquels il peut être rectifié ou complété.
' Monach. Aitissiod. ann. ii8i. ' Monach. Altissio(^. anii. 1187, p. 91.
- Rigord, ann. ii8i. — Ilisinr. franc. " Hoveden. p. 685.
I. Wll, p. lit. — Gervas.Dorob.an}!. 1 185. ' Sanut, I. III , part. C> , c. xxiv. — Bon-
* Chron. Andrense , apud d'Achery. .S/«V. gars, hic. cit.
l. IX. p. t,S-i. " Conlin. do Guill. d(- Tyr. - Martène.
' GiroLdaWa Covle .\ell' liistor.diVerona, .imj)liss. coll. t. V, col. 606.
1. VI. — Pétri Blesens. Epist. 99.
LES PATRIARCHES DE JERUSALEM. ■ 723
Papebrocli ', d'après Théodoric Pauli, (|ui composa au xv' siècle une cliro-
nique universelle, nomme Silpiciis comme successeur d'Héraclius. Il men-
tionne ensuite, d'après Palaeonvdore, Cyrille, troisième prieur des Carmes,
qui, élu patriarche de Jérusalem, aurait refusé cette dignité. Mais Papebrocli
doute de cette élection. |
Jean Viilani- fait ineiilion d un Florentin, évesque d'Acre, qui l'ut
fait par le pape, vers ce ienips-là, patriarche de Jérusalem: lequel
vécut peu de temps.
[Ce Florentin est Mon.ico, qui ne fut patriarche qu'après le refus de Michel
de (Jorbeil. Il est nommé par Viilani, au passaee cité par Du Cange. '• Messer
Monaco di Firenze-' (voir plus bas).|
MicHia DE CoRBEiL'\ doyeu de l'église de l'aris. ])ersoiiiiage très-
.sçavant et très-versé dans les saintes lettres, fut esleu pati'iarciie de
Hiérusalem par le clergé d'outre-mer, estant en France". La nouvelle
de cette élection luy ayant esté apportée, il fit quelque diiïiculté de
l'accepter. En cet entre teuqis le clergé de Sens'' l'esleut archevesque
de la mesme ville, du consentement du roy Pliilippes Auguste, quinze
jours après, lan i 196: de sorte qu'on procéda à une autre élection.
[Tandis ipi'une lettre de J. évèque de Lydda. l'invitait à accepter le pa-
triarchat de Jérusalem, et à venir au plus tôt en prendre jiossession].
N. . . patriarche de Hiérusalem, eut quelque démeslé avec le pa-
triarche d'Antioclie au sujet des églises de Tyr et de Crach, que l'un
et l'autre soulenoit eslre sull'ragantes des leurs, comme nous appre-
nons des épistres du paj)e Innocent III''.
' Papebrofli , Pntriarc. Ilietvs. Itisl. ckr. ' Bjiliiziiis. 1. Il, p. oMo. . ;Ui,«(>//. epist.
Acta sanct. t. lit, tiiaii. p. li, d. e; p. 1.11 . opiscopis Luiidensis ad W. Mictiael. electiiiu
a, n° 21 3. — Oricns christ, l. III, col. isSa. paliiaicli. Hioros.
^ Giov. Viilani, 1. V, c. xn : a])ud Mura- '' ïlioodiniciis Pauli, apud. l'apcbiocli.
tori, 1. XIII, col. i?)8. AcUi smicl. l. III, mail, j». li, F. n° aii.
'' Rigord. — Guill. Armorie. — Moiiach. '' Innoc. III, Ejiiat. \. I, p. l{-,>o;I. II.
Altissiod. — Alberic. ann. iig6. — Sam- p. ig»). 553 (ne se trouve [las): édition
mnrtli. lu Giill. christ. Baluze. I. I, p. -190. Jt)! , I. I. ép. 5o5.
724 LES FAMILLES DOUTUE-MER.
I Ce j)alriai'(lii' ', inconnu m Du Cange, esl Haïmar Monaco, dt^jà in(li(|ur'
précédemment. Il avait été chancelier d'Amalric, patriarche de Jérusalem , puis
archevè.(]ue de Césarée. Après la prise de Jérusalem, il rt'tourna à Florence,
où il resta deux ans. Lorsfjue les chrétiens eurent repris Acre, il revint dans
cette ville; c'est peut-être ce qui a fait croire à Villani qu'il en était arche-
vêque. Transféré au siège de J(''rusalem en i i|)^J. il inouruL en i!io3.]
Estant décédé laii i-jo.'!'-, le clergé ot les évesques sullVagans de
Hiérusaleni esleureiit le cardinal Soffred ^ du titre de sainte Praxede.
légat du saint siège en la terre sainte. Mais il ne voulut poini accepter
cette élection, quoyque le pape Innocent III * l'en eust sollicité puis-
samment, et eust envoyé le ])alliuin à un autre légat ])our le luy coii-
IV'i'ei'.
N '" évesque de Vercelles en Italie, sur le refus du cai'dinai
SolTred, lut esleu patriai'che de Hiérusaleni, et reçut, en lan 120/1.
le palliuui des mains du pape Innocent III, qui luy donna encore la
dignité de légat du saint siège en la terre sainte pour (|uatre ans, et
luy conféra plusieuis autres privilèges énoncez en ses espistres. C'est
à ce patriarche que Gervais'', abbé de Prémontré, écrivit au sujet de
quelques monastères de son ordre en la terre sainte.
[Ce patriarche est Albeut, ijui gouvernait l'église de Vcrceil depuis l'an 1 184.
En i2o5, il se rendit en Syrie avec des lettres du pape, du 1 (3 juin, qui le
recommandaient à tous les archevêques, évêques, abbés, de la province de
Jérusalem ".]
Molaïuis produit un titre (du 27 septembre) dun certain Théodore
i|ui prend ces qualitez : f Tlieodorus, Dei misericordia, sancla» civita-
' I\ipel)rocli. Acta snnct. p. i.i , n° ai4. ' Acla Innoc. IlL p. 83, 86, 98, édit.
— Oi-ieus christ, t. III, col. i25i?. Tolosœ, in-foi. i6.35. — Raynaldus, ann.
' Monach. Altissiodpr. ann. laoh. — laoâ.n'y.
Papebr. Acta suiict. p. lu. n° -2 15. ' Gervasius, episc. Sagrius. Epist. g.
' Oricns. clirinl. t. III , col. i 2.j3. ' Orieits christ, c. i-lSli. — Raynald. ann.
* .4cIh liuiuc. III, pap. — Raynald. ann. i3o5, n° 37.
I 200 , n"' 9.10.
LES PATRIARCHES DE JÉRliSALEM. 725
fftis Hierusaleni arcliiepiscopus, ecclesife Anliochœ et toliiis ()ii(Milis
ff patriarcha,n et est daté à Goustantinople, Tan 1208, (pii cstoit le
troisième de son archevesché. Mais ce tilre esl l'oi-l suspect.
Simon... Fut patriarche de liiérusalein avant Albert, selon \ll)ei'ic'.
[Alberic esl le seul ijui mentionne ce palrian-lic. Selon VOneii-'i rlinslKiiiiis-.
Simon n'est autre que Monaco, ou peut-être Jofi'red, après la mort el le relus
desquels Albert fut «'lu [)atriarcbe de Jérusali'ui.J
Albert'', succéda à Simon an patriarcat de Hiérnsalem , et eut |)a-
reiliement la (jualité de légat du saint sié<je, comme nous appi'einnis
des épistres du pape Innocent III ^, qui parlent de luy en divers en-
droitz. Quelques écrivains modernes ont avancé, sans beaucoup de
fondement, qu'd estoit petit-fds de Pierre IHermite, auteur des pre-
mières croisades, qui, avant que de se faire hermite, avoit suivy les
armes, à ce qu'ils disent, et avoit esté marié. Ils ajoutent (|uc Pieire
Armoïn, cbastellain d'Antioche, dont parle Guillaume de Tyr\ estoit
fils de Pierre, et qu'au lieu dWrmoinus il faut lire dans cet auteur lù-
mittius; que ce second Pierre fut père d'Eustacbe l'Hermite, (|ni t*ut.
entre autres enfants, Eustacbe, II'" du nom, et Albert, qui lut picmié-
rement évesque de Bethléem, puis patriarche de Hiérnsalem. Tout
cela est fort peu vraysemblable, ven que cet Armoin estoit natif du
pays de Limoges; du moins, Aymerv, )iatiiarcbt! dAiitiocbe, son ne-
veu, en estoit originaire, au rapport de Guillaume de T\i-. Gc (pii est
constant est que ce fut cet Albert qui donna la règle que les Garnu's
observent aujourd'huy. H faisoit sa résidence en la ville d'Acre, où le
siège patriarcal de Hiérnsalem fut transféré depuis la pi'ise de cette
ville par Saladin; ce que nous apprennons d'une médaille d'argent
' Allieric. ami. laii. - 1. XVI , epist. 7, i5u; (idil. liiiluzr. t. II. —
" Orieiis chrisl. c. laôi. Doutrenian , en la Vie /le Pierre rifennilr.
' .4lberic. anii. iai4. c. xiii.
" Innocent tu, I.XllI,q)isl. i-ii-J. XIV, '- Willelnius Tyr. 1. X\, c. wiii.
epist. G/i, )3i, 1/17; 1. X\', epist. 208;
726 LES FAMILLES DOl TRE-MER.
(lAllx'il (|iii a (■sl('' l'cpresentée ])tir les pères (îrel/cr el (rOulremaii'.
la (|ii('ll(' (I un cdstr a sos ai'iiics. qui csl un cscu rliaigé (l'un cliapjjeiel
|)usi'' rn cIh'M'ou. acc()ui|)aj;nr de trois (luinteleuilles, au clief cIuii'jm''
il une cioiv (le llii-riisaleui, a(M'onipa{{n(''e de (juatre petites croisettes.
Au d(îssus do I escu , (pii est panchant, est une mitlre, avec une croix
simple, cl une aulre à trois hranclions ])Osés en sautoii'. A costé est
(^sci-il Mccvi; pour inscription sont ces mots: ALBERTVS PATRI.
HIEROSO. De l'autre cost('' est une porte de ville accostée de deux
tours. L'insci'iption y est double; au moindre cercle est celle cy :
NVMVS PEREGRINOR: au plus grand, HIEROS. A. SARA.
CAP. SED. ACC. TRANS. c'est à dire : Hierosohjma a Saracenis
capta, nedf Acconcai Innislala. \)c celte médaille on tire ces inductions:
premi('MX'ment ([ue Pieri'e l'Hermite fut inventeur du chapellet-: en
second lieu, ipie la maison (|ui poiie le nom de l'Hermite, aux Pays
bas, est issue de la mesme l'amille (pie ce patriarclie, portant encore
à pr(''sent pour aimes : de sinople au (h:am ou patenostre d'oi-, enfilé et
houppe de iiiesiiie, mis en chevron, accompagné de trots qnintefeuiUes d'argent
percées, deux en chef et une en pointe, nu chef de Hiérnsaleni. Le pati'iarclie
Albei't déc(kla l'an i5i6'.
I Cet Albert est i"('v<^quc de \ erceil dont Du Gange avait d(^jà parlé avant
Simon. Tout ce qui est dit ici de sa parent('' avec Pierre l'Ermite doit se rap-
porter à un autre Albert. év(_V[ue de Betbléein en 1170, avec lequel celui-ci a
(»t(' quelquefois confondu '.)
(lALTiER bu fait patriarche de Hiérusalem après le décès d'Albert,
et fut malheureusement assassiné la mesme année par un mauvais
clirestien, ainsy qu'escrit Alberic^.
l'de n'est pas Gautier, c'est Albert, son pn^décesseur^', qui péril de mort
violente, assassiné dans la ville d'Acre, au milieu dune proc(?ssion solennelle,
' tîretzer det.riice. ' Oriens clirislidiuis . c. i-25i e. lay;) p.
- Polyd. Virgil. De huent. ' .41benc. ann. laii.
^ .Aîljeric. ami. lai/i. — Sanut. 1. 111, '' Orieiis christianiis, c. 1256-1255.
pari. u.c. \ .
LES PATRIARCHES DE JÉRUSALEM. 727
lo jour de l'Exaltation de la saiiili' cioix, i 'i si'|i(('iiil)n' i-!i'i. Miuln Saïuido '
allinnc ainsi le fait, d il mérite plus do croyance (|u"AII)('Mii-, pnicc (iirij (>sl
|j1us près des évènemenls. Il est à remarcpicr (pic Marin Siiniido ne nonnm'
même pos Gautier; il dit (pie ilodulte succéda à VIberl.
Alicliel Lequien pense (pie Gautier est celui (pic l pIicIH appelle LoniAiiii;.
et conformément à la chronicpied'Albéric, il lui ddiine pour successeur lîonoi.i k.
Papebrocli-, au contraire, ne parle pas de Gautier, et il fait succéder Lolhain»
à Rodolfe. G'est aussi ropiiii(Ui adopt('e jiar LArt ilc vérifier les rJ/ites^.\
RoDOLKK ou Raoul' luy succéda eu (•etl(! dioiiité. Il esloil éves(jue
de Sidon ou de Sagetle, faisant en cette (|ualité sa résidence en la ville
de Sarepte^, à cause (|ue Sagette estoit poiii' lors en la puissance des
Sarrazins. Il tint le siège jusques en Tau i225'', (|uil (b'-céda. \iiisy
ce fut luy (|ui porta la vraye croix au si(''i[e de Dainielte, lan i ■! i 7 et
1 2 1 8 ^
(jiROLi) OU Geuald, preniièrenient abbé dr. Cluiiy^, puis éves([ue de
Valence en Dauphiné, fut promeu à la dignité de patriarclie de Hiéru-
saleni, après le décès de Rodolfe, en Fan 1227 ' [ ou plutôt 1 228 |. Et
en mesme temps il fut créé légat du saint siège par le pape fjré-
goire IX'". Ainsy c'est ce patriarcbe qui assista Louys, landgiave df
Turinge, en sa dernière maladie, de la quelle il mourul en la ville
d'Otrante, comme il s'aclieminoit outi'e-iner.
I Grégoire IX, dans une circulaire du 90 (b'cenibre 1937, adressée ;'i tous
les fidèles, rapporte une lettre que Girold, palriarche de Jérusalem, et siv
' Marin SaïuU. I. Ill,pni-l. ii,c. v. " (iliroii. Cluniac, p. ililj/i. — Allxiric.
" Papebrocli. Acla sniiri. t. III, niaii. ann. laaS. — ^ Greg. IX. I. I. ('pisl. T^ti. —
p. Liv, c. d, n° -iaC). Apiul Raynald. ann. i-'-iy-'iti.
^ L'Art de vcrijicr les dates : Vainin-ch. ée '' Orieiis ('linxlianiis , c. iflôCi. — Icta
Jérusalem. scmcior. t. lit, niaii, p. liv, n" liay. —
' Alberic. ann. 121/1. — Sanut. ann. ibid. Math. Paris ann. i-i-ij, p. a3i; ann. 1229.
' \oir Les Seigneurs de Sagette. p. 2/17.
' Alberic. ann. laaS. '» Théodoric. De S. Elhub. lliig. 1. IV.
' Math. Paris, p. 201, aoa. c. v.
728 LES FAMILLES D'OUTRL-MEIi.
;iulri's (''\iM|ii('s lui .niiii'iil ('cnli' nmir iiressor l'crndi d'un socoiirs on iavour de
la Icrrr saiiili'. Matliicii Paris' a insi'M' dans sdii liistdiiv la li'tliv du |)a[i(; avec
i-rdli' du |ialnari-|i('. i
Il ii'sisja [niissnnuiH'iil aux entreprises de l'empereur Frt'déric dans
la li'iii' saillie, e( publia, par ses lettres qu'il addressa au pa|)e el à
toute la clireslieiilé, ses trahisons et les alliances (ju'il fil avec les infi-
dèles; ce (pii lui attira la haine de ce prince, qui se plaignit au pape'
de sa conduite, et l'accusa d'avoir soulevé injustement les barons
dOulie-iiier contre lui, pour satislaire à sa haine particulière. Ce qui
donna occasion au pape de le mander à Rome et de lui oster la dignité
de légat du saint siège en la terre sainte, qu'il donna au patriarche
dAntiochi'. au([uel il enjoiffiiil en cette qualité de travailler sérieuse-
ment à réunir les esprits et à pacifier tous les désordres qui causaient
la ruine du ro'vaume de Hiérusalem. Ce pati'iarche, avec celluv d'Ari-
tioche, se trouva encore présent, à Pérouse, à la canonisation de sainte
Elisal)eth^ de Hongrie, femme deLouys, landgrave de Thuringe, qui
se fil par li^ pa[)e Grégoire 1\, lan 19.35. Il mourut I an 1289*, le
7*^ jour de septembre, el fui inhumé en l'église de Hiérusalem, près
du saint sé[)nlchre.
Apiès son décès, le clergé d'outre-mer esleut pour son successeur le
cardinal éves(pie de Préneste^. [Ce cardinal est Jacques de Vitry,
évè(pn^ di' Tiisculnin, après avoir été évèque d'Acre".] Mais le pape
Grégoire IX ne voulut pas confirmer cette élection, à cause qu'il
avoit besoin de ci^ cardinal poni" d'antres emplois. De sorte que la li-
berli' avant esté laissée par le clergé à Sa Sainteté pour nommer un
patriarche,
Giv, évesque de Nantes, fut eslevé par le pape", en l'an 12/10. à
' Matli. l'.iris. p. o.!/,. col. 1. ■ ' Theod. DeS. Eli:nb. Ung. I. VIII, c. ix.
' Greg. ]\ . I. III . epist. o'i. — Giiillelni. ' Alheric. ann. i-25g. Chron. clini.
Tvrii contiiuiata hislor: npiid Maitt'iie. Im- ' Greg'. IX. I. I\ . episf. 54. — liavnald.
pliss. coll. t. \, col. 710, c. ann. 12/10, 11° h-j.
' Greg. I\. 1. \ I. epist. 65. 5a. ' Greg. IX. 1. IV. epist. 5/i.
LES PATlilARCHES DE JÉRUSALEM. 729
cette dignité et à celle de h'jjat apostolique en la leirc sainte, pour
exercer cette dernière en l'absence des légats (pii y pnurrnient estre
envoyez exprès. Il avoit esté premièrement évesque dans la Fouille', et
ayant esté chassé par l'empereur Frédéric en l'an 1986, il se retira
vers le pape, qui le lit évesque de Nantes en Bretagne. [Guv paraît,
être le même que Robert, (|ui suif-.]
Robert^ prenoit le titre de patiiarclie de Hiérusalem et de légat du
saint siège, en l'an 1266, comme nous apprennons de Mathieu Paris,
qui rapporte la lettre (pi'il esci-ivit aux clergez de France et d'Angle-
terre, pour leur représenter les nécessitez et les besoins de la terre
sainte. Il se trouva en la même année au concile de Lyon*. Je crois que
c'est le patriarche de Hiérusalem^ qui vint en Egypte pour travaillei'
à la délivrance du roy saint Louys, au (piel temps il e.stoit âgé d'en-
viron 80 ans.
[Dans ses observations sur .loinviile''. Du Cange croit que ce pntriarclio était
Guv. évêque de Nantes. Nous avons vu que Guy et Robert étaient vraisembla-
blement un seul et même personnage. Robert mourut le 8 juin laS'i. " Alors,
dit le continuateur français de Guillaume de Tyr, arriva à Acre Epice, pa-
triarche." Ce dernier fut-il patriarchi' de Jérusalem? C'est ce ([u'on ne saurait
allirmcr; cependant la chose est possible. Il a pu tenir celte dignité de la mort
de Robert à ravénemeiif île Jacques Pantaléon, qui eut lieu h' 7 décembre
10 55^.]
Jacques-, surnommé ])ar quelques uns Pantaléon. et par d'autres
de Court palais, archidiacre de Liège, puis évesque de Verdun, natif
' Alberic. ann. ia36-i-3/ii. ' Joinville. p. 63. i5/i ; i"é<Iit. 11" 3i.7_>,.
" Orieiis cliristitmiis. co\. i-îh-j. — L'An " Joinville, Oiiservat. ]). Oa.
de rcrifier les dates. ' Martèiie, Aiiij)liss. coll. t. V, col. 786 c.
^ Math. Paris, ann. i-ikl>, p. ti-'i']. — — Orieiis chnslianus, c. i-y.^j. — Pape-
Cnrt. de Cliiimp. de lahibl. du Roi/, p. -j-j. — brocb, Actii Sanclor. t. III. maii, p. i.vii.
Waddiiiy^. ann. i-ilfj.n"^. 10. n" tiSS.
* \\a^n. Cliniii. helff. \i. -Tili. ' io.Uoaem. Iii Heiirlco ejiisc. LewI. c.w.
9a
730 ' LES FAMILLES DOUTRE-MER.
(le. Tioycs, lui cIcm" à la dignité de patriarche de Hiérusalem ', <|uil
posséda juscpies à ce (pi'il fust promeu à celle de souverain pontife, le
•?9' jour d'aoust. Fan i ■>() i , sous le nom d'Urbain IV. Estant en la terre
saint(î. il <'ii lit la description, de la (juelle le moine Brocard- s'est
servi en la sienne, connue encore Adricliouie au théastre de la terre
sainte. Son épitaplie, ([ui se voit à Pérouse, où il mourut l'an 1266^
fait inenlion des dignitez d'archidiacre et de patriarche, (|u'il tint avant
(pio destre pape.
Pierre*, évesque d'Aj'cu, fut promeu en l'an 1268 à la dignité de
patriarche de Hiérusalem et de légat du saint siège en la terre sainte,
en Arménie, en Cypre, en la principauté d'Antioche et isles voisines.
])ar le jiape Ti-hain IV.
I i\i Pa|)cl)rnrli. ni Aliclici Li>([uien, ni L'Art de vérifier les dates, ne nonuneiit
ici PiERRK |)iirii)i les palriarclir.s de Jérusalem. A sa plac(\ l'Orieiis cliristianns'-',
suivi ])ar L'Art de vérifier les dates, mentionne, comme ayant ('ti'- élus par le
pape, Barthelemi de Bragance, évèque de Némosie, et Humbert, maître général
de l'ordre des prêcheurs, qui tous deux auraient refusé. Les propositions faites
successivement à ces deux personnages et ces deux refus consécutifs auront du
employer un certain espace de temps et expli([uent pourquoi Guillaume, suc-
cesseur de Jacques Pantaléon, n'aborda au port d'Acre que le 36 septeud)re
ia63, ainsi (jue nous l'apprenons du continuateur français de Guillaume de
Tyr".J
(il u,L\inu;, aussy évesque d'Agen, est qualifié ])atriarche de Hiéru-
salem. légat du saint siège et administrateur de l'esglise d'Acre, en un
acte de l'an 1265', au trésor des chai-les du ro\ , et en d'autres\ 11
' Slero. iinii. i-_>lii. — Cliraii. iKiniiiuiii.
ann. 13^9- — GcsUi S. Liidor. anii. i-.>6i.
" Brociinl. In Dcacrijil. tcrrtr iminitr ■
p. nj^K édil. Paris.
^ Bihl. poiitij. |). îîô.
' Ravii. anii. i fliS, i.5.
* Orieiis ckrlslKiHiis , co\. laâS.
' Mart. Ampli.sd. coll. t. V, col. 788, c.
' Layette. (JmlUiuirs I, litre 11. •
' Gall. citrisl. in oirhicii. arc. n" Sa. —
Tniilé des comtes de Castres, p. 27, dans
(iailaiidi, Du Franc-alen. p. 160, 1" édil.
— Ecliard, Script, nrd. jirœd. t. I, p. ^-27.
— r.niiiz. Miscell. t. VI, p. 35 1. Contin. de
(iiiill. de Tyr. Martène, Ampliss. coll. t. V,
col. -]h-2-']hh.
LES PATRIARCHES DE JÉRUSALEM. • 731
est encore parlé de luy en des lettres de saint Louys, de l'an 12G8.
[Le jour de Noël 12G7, il couronna en Chypre le roi Hugues IH. Il
mourut en 1 270.]
Thomas Agni ' {Lentmns) [ou de Lei)li)i<i, thi nom de Lcoiilimii, en
Sicile, sa vHle natale], de l'ordre des frères prescheurs, évesque de
Bethléem, et ensuite archevesque de Cusance en Italie, fut |)rom(Mi à
la dignité de patriarche de Hiérusalem^ et de légat du saint siège en
la terre sainte, ensendde de ladministratinn de Tesglise d'Acre, par le
pape Grégoire X, l'an 127-^^. Lue histoire escrite l'an 1278 dit ([u'il
commença à venir en la terre sainte douze ans après que le sultan
Bondocrad commença à régner, qui lïit 1 an 1260*. Il a escrit la vie
de saint Pierre, martyr, de l'ordre des frères prescheurs^. [Il mourut
en 1276 selon Ughelli, en 1277 selon Bernard Gitidoiiis, dans son
catalogue des prélats de l'ordre de saint Dominique''.]
[Etienne de Lusignan'', dan.s son catalogue des lionmies illustres, iioniiiK'
Gi'i DE SuLi.i patriarche de Jérusalem, après Thomas de Lentino, on ne sait sui-
quelle autorité.
AiGLERius ou Angélus, archevêque de Napies, fut élu patriarche de Jérusalem:
mais cette élection ne ftil pas approuvée par le pape, (pii nomma à xa |)la('e
Jean de Vçrceil.]
Jean, de Verceilles ^, général de l'ordre des frères prescheurs, fut
créé patriarche de Hiérusalem par le jiape INicolas III, 1 an 1 278. 11 se
déjnit de sa dignité l'année suivante et se trouva de])uis à la prise
d'Acre par les infidèles lan 1292, et, y ayant esté blessé à mort, il fut
' Hist.fr. E. p. i.33. — Panvini. //( clir. " Sainit. I. lit. part. la. c. m.
— Wadiling. ann. 1072.11° 11. — Ugtielli. ^ Extat ajnid Suriuni. 99 avril : el Bolaii-
Ital. sacra, t. Vil. p. 711. — (hieiia cliris- diini.
I ia)ius. co\. lafii. " Orieus clirisliniiiis. coi. i-jO-j.
^ Rocch. Pyrms.t. 1. nol. 6Vc.ecc/. p.335. ' Orle)is chrisliaiius. co\. [•^6-2.
' Rayn. ann. 197a, 11° 17. — Echard. " liaynald. ann. 1278, 11°' ai. 80: ami.
t.. I. p. lx-3-j. — Papebrocli . Acia sancl. ia7(), n° 22. — Bzovius. ami. 1379.11" 12.
t. 111. maii. ]i. lviii. 11° 2/10. — Martène. — Ecliard, t. I. p. 627.
Amplisfi. coll. t. V, col. 766. b.
92-
732 LES FAMILLES 1) OUTRE-MER. .
jetlé ilaus Mil iia\iri', avec le maistrc il<- THosjjital, <>ù fini et Taulre
décédèreiil sur la mer. Walsingham' et Nicolas Trivet- disent formel-
lement (ine ce patiiarche avoit esté de l'ordre des frères prescheurs, et
ne laissent pas de lin (Ioiiihm' le (ilre de patriarche, qnoyquil enst
résigné celle dignité.
[Tout ce <jue Du Gange vient de dire de Jean de Verceil, à partir de ces
mots : et se troitm depuis, etc. jusqu'à la fin du paragraphe, s'applique à Mcolas
(le Hanapes, dont le nom suivra l)ienlôt. t)uant à Jean de Verceil \ Etienne de
Salanhac et Bernard Guidoiiis, cités par Kcliard et puhliés en partie par Mar-
lène, (lisciil positivement ipi'il refusa en i 278 le patriarchat de Jérusalem, ipii
lui était conféré par le pape Nicolas 111; ce pape l'avait pressé d'accepter par
une lettre du 1" octohre 1278'': mais Jean ayant insisté pour n'être point
chart^é de cette fonction, le ])ape l'en exempta par un hrcf du k février 1279
(pie mentionne Bzovius. 11 mourut dans le couvent des frères prêcheurs de
Montpellier, le 3o novemhre 1288. après avoir été maître ou général de
l'ordre pendant près de vingt ans^ C'est ce que confirment deux courtes his-
toires de l'ordre des frères prêcheurs puhliées par Martène''. La seconde ajoute
(pie. tandis que Jean de Verceil s'acquittait au delà des monts, c'esl-à-diic en
France, de légations importantes dont l'avait chargé le pape, il fut (-iu pape
lui-mêm(' parles cardinaux: mais ([u'il mourut à Montpellier en i28'i, avant
([u'il eût eu nouvelle de celte élection. Plus loin, l'auteur de cette chronique'
croit que r(''lection avait eu lieu avant celle de Martin IV en 1281. Le silence
des autres historiens sur ce fait doit nous empêcher d'attacher heaucoup d'im-
portance à ces deux assertions, d'ailleurs contradictoires, d'un auteur anonyme.]
Elye fui eslevé à la dignité de patriarche de Hiénisalem. en suite
de la desmission de Jean, parle pape Nicolas III. en 1 an 1279'^
ar-
' Ualsiii'jli. Il) l'dit. priin. p. .'>:). ' llrcrissima liUt. onl. prœd. apdd M
' iSicol. Trivett. ann. 1291. (ènc, Ampliss. coll. t. VI. c. ?>ho.
' Qufîtif et Eckhard, Sciiplor. uni. prœd. " Brecls.iima liist. nnl. prœd. apud Mar-
I. l. p. -21 i,a. — lt(iriiardGuidoiiis,Ii'/;c//«< l(''ne, Ampliss. coll. col 364. d.
de magislr. ord. prœd. apud Martène. Am- ' lireri-sima liisl. onl. prœd. apud \lai-
pllss. coll. t. \ 1. col. ^oS-iog. — Ilisl. llll. lèiie. Ampliss. coll. col. 070.
de la France, l. XIX . p. 385. ' Raynald. ann. 1 -^79 , n° '17. — Echard ,
' Rayn. ami. i-j78.— Bzov. ann. 1379-
io-
LES PATRIARCHES DE JÉRUSALEM. ' 733
[Elïe, selon Cavalier, aurait eu pour successeur immédiat Palmehius', de
Gubio, de l'ordre des frères prêcheurs, mort presque aussitôt après sou éléva-
tion, en 1279. Mais Bzovius-, qui mentionne Palinerius avec élojje, ne parle
pas de son patriarchat.
Elye, ainsi que son prédécesseur, Thomas de Lentino, reçut, avec le pa-
triarchat de Jérusalem, l'administration de l'i'jflise d'Acre, comme le prouve
une lettre de Nicolas IV, du 00 avril 1 288, citée par Papebrocli^. Cette lettre,
nommant Elye comme le dernier des prédécesseurs de .\icolas de Hanapes.
auquel elle est adressée, fait supposer qu'Elye vécut jusfpi'en i^St'.I
Nicolas^ | de Hanapes, de lordi-e des frères prêcheurs | fut créé, en
l'an 1-288 [3o avril], patriarche de Hiérusalem pai- le iru'sme pape*^,
qui Iny donna encore l'administration de l'esglise d'Acre', ])onr lors
vacante, jusques à ce que l'esglise de Hiérusalem eust recouvré ses
biens. . .
[C'est lui, comme l'avait pensé d'abord Du (iaujfe (ainsi tpi'on le voit par
les corrections de son manuscrit), qui était le patriarche de Jérusalem, rési-
dant en la ville d'Acre, au moment du siège et de la prise de cette dernière
ville. Et c'est à lui que doit se rapporter ce qui a été dit plus haut de Jean de
Verceil. Il est à remarquer que l'auteur anonyme * de la relation de la prise
d'Acre, publiée par Martène, (pii donne tant de détails sur ce patriarche, ni
Zantfliet'', abréviateur de ce récit dans sa chroni(pje, ne le nomment nulle part .
non plus que Nicolas Trivet'", Guillaume de Nanjjis" et Marin Sanudo'-. Toute-
fois, d'après le témoignage formel de Bernard Guidonis^^, de Laurent Pignon
et d'autres autorités réunies par Echard dans l'article de Nicolas de Hanapes,
' (îaiies, dominic. 1. I, p. ;itj, 11° 98. — ' Orieiis chrktinmis, t. III, col. iafj:2.
Oriem cliiistimiis . col. irîGa. ' De c.tcidio urhis Acoriis , apiul Vlartène.
- Bzov. ami. i-iJÇ), n" 10. Ampliss. coll. t. V, c. 757-786.
' Acta saiicl. 1. m, inaii, p. lviii. ' Zaïilllicl, cliron. /l///y)/m-. co//. c. i-jS-
2
io.
1-39.
* Acla sancl. l. III, niaii, p. i.ix, a, b , '" Nie. Trivel. (Jiroii. ami. i-.uji. Apiid
n° a/ii. Uachery, Spicit. t. VIII, p. 658.
' Rayiialil. aiin. 1-288, n° /i i . " Guill. de Nang. Cliroii. ami. 1290.
° Papeiii'ouli, Acta sancl. l. III, iiiaii. '' .Vlar. Sanut. I. III. part. .\ii, c. -j i.
p. Lix, II' nh'i. " Echard. t. I, p. h-i-i et h-i-^.
734 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
cil examinant avec soin la liste des patriarches de Jérusalem à cette époque,
(lui se IriiuNc au iiii'iiic endroit et, sauf un seul nom. s'accorde avec celle de
Du (ianj'c. inconnue à Kcliard. on ne j)cul doiili'r (jue le patriarche de Jéru-
salem (pii inonira tant de coura!;e et de di'vouement pendant le siéjje et au
moment de la |)rise de ce dernier rempart des chrétiens en Orient, qui, hlessé,
entraîné malffn'' lui hors d'une ville envahie de toutes parts, périt victime de sa
chanté en voulant sauver le |)lus grand iiomhre possible de chrétiens fugitifs,
ne soit Nicolas de Hanapes, ainsi ipie l'ont admis, ;i|irès les recherches les
plus consciencieuses, le biographe érudit et intelligent des écrivains de l'ordre
de Saint-Domini(|ue', les auteurs de L'Art tle n'rijier les dalcn- et le savant si
éclairé au(piel nous devons l'article de Nicolas de Hanapes dans l'Histoire litté-
raire de la France-'.]
Raoi:i. de (iraiiclvilleS de Tordre des frères presclieiirs, fut sacré
patriarche de lliériisaleiii à Paris, par le commandement du pape saint
(lélestin, et dejniys desgradé par le pape Boniface ^ 111, l'an i -u)/!.
[Bernard Giiiihim^ l'ail mourir llaoul en i3o/i. après di\ ans de |iontilic:il.
Jean de Saint-Victor, dans son Mémorial, et Guillaume de Nangis, dans sa
Chronique, disent seulement qu'il fut déposé par le pa[)e Boniface VIH. En
combinant ces (Iil1erent<'s données et (fan Ires encore, Echard ■', dans l'article
de Nicolas de Hanapes, en conclut (pie Baoul fut, en eiVet, déposé par Boni-
face, mais que, très-probablement, il fut peu après rétabli par le même pape
dans sa première dignité. L'état des aflaires ne permit pas qu'il songeât à jiasser
en Orient.
Si l'on en croit le chanoine de Saint-\'ictor. Raoul était originaire de Gran-
ville, en Normandie, dans le Cotentin; tandis (pie Bernard Guidunis assure
qu'il était Bourguignon.]
Landulfe ■ fui fait [latriarclie de Hiériisalem par le pape Boniface V 111 .
l'an 1^9^).
' l']cli;iril. l. 1. l). i-J'J , ia". Oc/chs f/((7s/(Vm/«, t. III. col. i-j63. —
- L'An lie vèrijkr lesdnles: l'alriarcli. de l'apelji'ocli, Actasanc(. t. III, maii, p. lxix,
Jérusalem. u" ay-i.
' Hist.liltér.de laFniiirc. I.XX.p. ."ji.yS. " Eclinrd. t. I. p. !^•^h.
" Chrou. \iin/riiann. i-igi. — Ecluiid. ' Hnuiakl. lagô,/!».
t. 1, p. iay.
LES PATRIARCHES DE JÉRUSALEM. ' 735
[Ecliard' no mentionne pas ce patriarche, (jui peut avoir rlr norniné après
Ja déposition de Raoul: iH il ailirme, peul-èli-e sans autorités sullisaiiles, (luc
Bonifacc VIII ne nomma personne à la ])lace de ce dernier. Il l'sl permis de
croire que c'est après la mort ou la d('mission de Landulfe f|ue le tilre de pa-
triarche aura été rendu à Raoul de Grandville. Selon ÏOrten.i christianus-,
Landulfe n'est autre que Rodulfe ou Raoul.]
Antoink Beak ou Beck', éves(|ue de Dniieline, en Anj^ieierre, lut
«réé patriarche de Hiérusalein par le pape Clément V, l'an i3o5. H
mourut l'an i3i i, le •28'^^ jour de niay.
PiEHRï RK Plaine Chas.sagne\ évestpie de Rliodez, de l'ordre des
frères mineui's, l'ut créé par le pape Clément \^ après le décez de
l'évesque de Dunelme. j)atriarche de Hiérusalem et légat du saint
siège''. 11 l'ut aussy administrateur de l'esglise de Nicossie\ au royaume
■de Cypre, counne j'apprends de divers litres originaux de la chambre
d.es comptes de Paris, de l'an i3i(3*. 11 ni' laissa pas de conservei- la
qualité d'évesfjue de Rhodez.
Pierre", chanoine de Nicossie, l'ut eslevé à la inesme dignité, après
1« décès de l'évesque de Rhodez, par le pape Jean Wll'", au mois de
Juin, l'an 1822. [Il mourut en iSsi. Papebroch ne mentionne pas ce
patriarche.]
Ravmom)", de l'ordre des l'rères prescheuiç, succéda en cette dignité
' Ectianl, t. 1. p. '(2.').
- Orieiis diristiaiuis, t. III, col. 12G3.
' Malh. Westm. nnn. i.3o5. — Walsingh,
j). 90, gS. — Godwin, fii episc. Ihinrlni. —
Raynald. ann. i3o6. n" li. — Mnnmt.tm-
glic. t. II. p. 995. — Echai'd, 1. 1. p. iay.
— Oriens cliristianus , l. III, col. laO/i.
— Papebroch, AcUi sniict. I. III. niaii ,
p. Lxx , 11° 9.-]^. — Pils. Scrijil. iiii/ji. ap))cn(l.
p. 825.
* Wadding. ann.i3o9,n° 1 i-!;ann. iSaS.
Il' 1 8. — Sammarth. In Episc. Ihiilien.
' CIcnieiil V. Regist. épist. 738.
'' Rayiiidd. ann. 1 3 1 A , 11" 1 •> ; ann. i 3 1 1 .
Il" \-]h.
' Papebroch, Actd siincl. t. III, p. L\\.
n° -îyS. — Orieiis christiim. t. III . coi. 1 56/1.
" Titres de Bourbon. Grill, dlirisi. —
Dachcry, Spicil. t. VIII, p. ;>7(i.
' Raynald. ann. iSaa, n° /i(i; ann. i3a3.
n" 1 3 ; ann. i3a6 , n° 44.
'" Oviciis chvhtiamix, t. III, col. i->().5.
" Raynald. ann i324 , n° 44 ; ann. i3a8.
n° -28.
ise>
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
après lo dècez do ricirc, à la quelli' il lui proinou par le pape
Jean XXII, qui luy donna l'administration de l'esglise de Nicossie,
pour sa subsistance, Fan loai '. 11 décéda en Cypre, l'an iS^S-.
Pierre de la Pâli', du mcsme ordre, personnage sçavant, fut créé
en l'an i3a() patriardie de Hiérusalem et administrateur de l'esglise
de Nemocie.
IPiiTre", ayant quitté l'administration de l'église de Néniosie, fut nommé
évéqiic de (Jotiserans. en conservant le titre de patriarche de Jérusalem \ ce
que prouve un statut de l'an iSSy, mentionné par Ecliard''. 11 mourut le
3i janvier i 3/i2.]
Elve de Nabi!nallis\ natif de Guyenne, de l'ordre des frères mineurs,
archevesque de Nicossie, fut eslevé à la dignité de patriarche de Hié-
rusalem après le décès de Pierre, l'an i 0/4-2 [le 12 juillet], par le pape
Clément VI. et en suite à celle de cardinal du titre de Saint-Vitale H
ne laissa pas de retenir l'esglise de Nicossie. Le pape Urbain V le créa
évesque d'Ostie et de Veliterne. Il mourut le k" jour d'octobre, l'an
1367.
Guillaume AM1CI^ évesque de Chartres, et depuys archevesque d'Âix,
estoit patriarche de Hiérusalem, l'an i35i '" [comme ou le voit par
une lettre de Clément YI du -2-2 septembre de cette année]. Il mourut
le 9'' de juin, l'an i36o.
' EclianL So-ipl. onl.prn'd. t. L ]i. .)()!.
— Orioiis clirisliaiius, t. III, col. i aOô.
• Papebroch, Acla smtct. t. III. maii.
p. Lxx , 11° 273.
' Raynald. ann. iSag-g-'i. Illxt. de Cons-
tant. 1. VIII, 11° 11, p. 270. — Continuât,
de Guill. de Nangis, ann. i-îag; édit. Gé-
raud, t. II . p. 108.
* Papebroch, Acta snncl. t. 111. maii.
p. i,xx, n" 273, 27^, 275.
' Oricii-s cliristidiiii.s. I. lil. roi. 12G5.
12()6.
'' Ediard. Script, onl. pra-d. t. I. p. Go6.
' Wadding. ann. i 3ia,n°- h, 5. — Oriens
chrislianiis . t. III, col. 126I).
' Frison. In Grill, pnrpiir.
' Wadding. ann. i35i, n° 3. — Sam-
niartli. Gall. christ.
'" Raynald. ann. i35i. n" 19, 20. —
Oricnfi cliristiaiiiis , t. III. col. 1267.
LES PATRIARCHES DE JÉRUSALEM. 7.!7
Glillaume de la Garde', arcliovesque d'Arlos, fut après luv [jatiiaiclii'
de Hit^rusalem. [Il ii est [)as meiitioiuié dans l"0/v^«,s rhrlftlitunis.^
Philippe de Cabassole-, <^vesque de Cavailloii, lut proincii à la di-
gnité de patriarche de Hiérusaleni pai' le pape Urbain V, Taii \'.U)i].
Il lut depuys cardinal. [11 mourut à Pénuise eu 1372.J
I Gi U.LAUME Militis d'Angers, di- l'ordre des jirèciieurs, fut élevé [)ar Urbain \
an |)atnarchat de Jérusalem, le -jg juin i36f). Il mourut en il]-]'i. (j'esl li'
(lerniiT haliianiie de Jérusalem dont fasse uicnfion ïOrwns clirisli(iiuis'^.\
' Gnll. clirinl. ■ Oricns rhri'^l. I. III. roi. laii/. i-Hi.S.
^ Wadding. uun. iSliC). ii° 18. — (ioll. ' Orieiis cluisi. t. 111. col. latJS. —
chrisl. Ecliant. .SV»7//^ ord. prœd.l. I, |i. l'>-'-'>. li-'i.
93
LES PATIUAnCHES D'ANTIOCHE.
Les d'oisez s estant rendus maistres de la ville d'Antioclie, le 3^ jour
de juin l'an de N. S. 1098, ils y trouvèrent Jean, patriarche grec',
qui avoit soufl'ert beaucoup de persécutions, durant que celte place
appartenoit aux infidèles; et parce que les canons ne souffrent pas
qu'une inesme esglise soit soumise à deux dillérents chefs, ils ne vou-
lurent pas procéder à l'élection d'aucun patriarche latin, et laissèrent
le patriarche grec en la possession de sa dignité. Mais le prélat se
lassant de vivre parmy les latins, à cause de la dillérence des rits et
des coutumes des deux esglises; ou, selon Orderic Vital, s'apercevant
de la défiance que les François avoient de luy,lui imputant de vouloir
rendre la place à l'enqjereur Alexis, se relira dans un désert, ou, sui-
vant Guillaume de Tyr, à (lonslantinople, deux ans après. Ce fut alors
que le clergé et le peuple d'Antioche s'assemblèrent poui' l'élection
d un patriarche.
Ber>ard, évesque d'Arias, fut promu à cette dignité'. 11 estoilnatif de
la ville de Valence en Daupliiné, et avoit accompagné l'évesque du
Puy en qualité de son chappellain au voyage d'outre-mer. 11 se trouva
avec le prince Boëmond, Baudouin comte d'Edesse, et autres barons, au
siège de Carres, ville voisine de celle d'Edesse^ Daimbert,'le patriar-
che de Hiérusalem, qui avoit esté chassé de son église, et s'estoit ré-
fugié à Antioche près du prince et de Bernard, y estoit pareillement. 11
' Willpliims Tyr. I. VI, c. vMii. — VIb. ' Willelmus Tyr, I. VI, c. .wiii. — Orde-
Vquensis. I. V. r. i. — Ordoiif Vital. I. X. lic Vital, 1. X, p. 796.
|j, -al). ' \\ ill''lriiiis Tvr. 1. X . c. xxv. xxix. \.\\.
93.
760 LES FAMILLES D'OLiTRE-MER.
L'iil ciisiiitc (juclques dilTérens avec Gibelin, piilriaiclio de Iliéru.siili'in '.
[Muir les villes dépendaiiles de son esglise, (luc le pape Pasclial avuit
accordées à Gibelin. Le prince Roger ayant esté tué pai' les Sarrazins-,
il conserva et garda la ville d'Aiitiocbe contre leurs insultes =*. Enfin il
mourut Tort âgé, après l'an i i3ù, qui estoitl'an 35'' de sa promotion,
comme on i-ecueille du cartulaire des bospitaliers de .Manoscjue*. Guil-
laume de Tyr dit qu'il mourut l'an 36 de son pontificat, et ainsy il
laul rappoiter son decez à l'an i i 35 ^ 11 lui donne l'éloge d'avoir esté
(le bonne vie, et craignant Dieu. Orderic VitaP' le blâme ])our son
avarice et son bumeur allière, qui le firent bair de ses peuples. Il
ajoute qu'il estoit évesque de Maschenie, lorsqu'il fut fait patriarcbe.
[On voit, [)ar la suite, des faits rapportés ci-dessus, que Bernard était resté
paisible possesseur du siège palriarchal d'Antiochc', nonobstant une clause
(In traité cnncln en i i 0(S entre Boéniond et l'em])ereur Alexis Comm'^ne, par
laquelle le patriarche d'Antidclie devait être désormais dn rit grec. Il pnniîl
que cette clause ne fut jamais exécutée.]
Les bistoires de Siene** rapportent en cet endroit, sans aucun fon-
dement, (pi'iin noble sienois, qu'ils appellent .SWîw^^'hms de Salcmbetm.
fut le premier qui escalada la ville d'Aiitiocbe, et ([u'en ayant esté éleu
])remier patriarcbe, il mourut en cette (bgnité, où il vécut saintement,
et fut inbumé dans l'esolise de Saint-Pierre. Tout cella est contraire à ce
que les bistoires de ces temps là escrivenl, aussy bien que ce cpie Roc-
cbo Pirro " rapporte d'un Henry, (|u"il dil avoir esté premier patriarcbe
d'Antiocbe.
Raoul '^ aicbevesque de Mainistre, iiatit de Domfronl en Noi'man-
' VVillelmus Tyr. 1. II. c. wviii. ' Aiin. Coiiinen. Alerw,l.\.\U\ . p. lii.).
- Orderic Vital,!. II, p. 8a5. — (îauler, — Orieiis clirislimi. t. 111. col. 787, 1 i5;j.
De Bcllo Antiochem , p. /1.57. 1 1 54. — L'Art de vérijier les dnte^, Patriar-
' Orderic Vital, 1. X. — Willeliiiiis Tyr. ches d'Antinclie.
i. XIV, c. X. * Thomasius. I. III, IIIsl. Senens. —
" Cnrt. lie MtiHOsfj. Ughell. Iii Arcliicp. Sciions.
^ Wiilelnius Tyr. 1. XIV, c. x. ' Rocch.Pirr. //< .Vo/. eccl. Miiuir. |).54o.
" Ordf^ric Vital. 1. X. p. 7()7. '" WilN^lmiis Tyr. 1. XIV, c, \.
LES IMÏlil ARCHES D ANTIOCHE. ■ 741
(lie, fut élevé à la difjnilé de patriarclie d'Anlioche par la laction du
peuple, (findis que les archevesques, les évesques et le clei-gé estoicnt
assemblez dans le palais patriarcal pour procéder à rélectioii, et fut
conduit à l'esglise, où il prit possession de la cliaire de Saint-Pierre, s'es-
tant l'evestu hiy-mesme du paUiiwi, au préjudice de l'autorité du saint
siège de Rome. Ce qui causa une grande division dans l'esglise d'An-
tioche, plusieurs de ses sutTragans refusant de lui obéir. Mais comme
H estoit de condition, et né de famille de chevaliers, magnifique, li-
béral et bienvenu des barons et du peuple, personne n'osa s'opposer
ouvertement à son élection ; et avec le temps il attira à son party la
plus grande partie des éves(|ues. 11 eust pu jouir paisiblement de cette
dignité, s'il ne se fust attiré par son ambition et le désir de posséder
des biens la haine du clergé et des chanoines d'Antioche, dont il en-
vahit les possessions, et par les rigueurs qu'il exerça contre aucuns
d'eux, qui le déférèrent au pa|)e, lequel il fut obligé d'aller trouver à
Rome'. 11 lit néantmoins si bien ses alïaires, qu'ayant remis le palliiiDi
qu'il avoit usurpé de son autorité, le pape l'en revestit d'un autre, et
le renvoya en son esglise, avec Pierre, arclievesque de Lyon, légat du
saint siège, pour examiner les accusations qui avoient esté faites contre
lui. Le légat estant décédé incontinent a])i'ès son arrivée, ses ennemis
firenttant que le pape y envoya au même elTet Alberic, évesque d'Ostie,
qui convoqua tout le clergé de la teri'e sainte à Antioche, le dernier
jour de décendji-e [novembi'e], l'an i i/i-3 [ i i /i i , selon L'.irl de véri-
jirr 1rs flaira j, et sur le refus que le patriarche Raoul fit de se trouver
à cette assemblée, il l'excommunia; et aydé de la faveur du prince
Raymond, qui estoit aussy bandé contre lui, il l'obligea, par force, de
résigner l'anneau et la croix; puis le fit enfermer dans un monastère
voisin. Quelque tem|)s après, ayant esté mis en liberté par l'autorité
du saint siège, comme il s'acbeminoit pour allei' à Rome, il fut empoi-
sonné, sans que l'histoire ail l'emarqué par (pii le poison lui l'ut donné.
Guillaume de Tyr-, qui dit avoir veu ce patriarche, estant jeune,
])arle am])lement de ses bonnes et mauvaises qualitez.
' Willflimis Tvr. 1. XV. c. \ii. mii. \iv. \v. wi. xmi. — ' \\ illplimi'; Tvr. I W. c. wii.
e
7'i2 LKS FAMILLES DOUTRE-MER.
\nii;in (m Amaliuc ', natif (le Limoges, neveu de l'ieire Annoin, chas-
t((llain et capitaine du chaslcau d'Antiociie, <|iii avoit esté fait doyen
d'Antioche par le patriarche liaoni, fui élevé par le clergé à la cliaii'
palriarchale de la mesme ville, par la faveur du prince Raymond, et
les pratiques d'Arnioin, qui eniploia des largesses immenses pour cor-
rompre les évesques. G'estoit un personna;;e qui n'avoit aucunes lettres,
et qui estoit d'une vie un peu licentieuse^. 11 eut un grand dillérend
avec Renaud de Chastillon, (|ui avoit espousé la princesse Constance,
après le décès du prince Raymond de Poitiers, (le mariage s'estant fait
contre le consentement du patriarche, iininiitié se couva entre eux,
tant que Renaud, ensuite de quelques discours tenus par Aymery. le
fit prendre et l'enferma dans le cliasteau de la ville, où il le traitta avec
toute sorte d'indignité. Cinnamus^ dit que c'estoit pour avoir ses tré-
sors. Baudouin 111, roy de Hiérusalem, ayant eu avis de ces excès com-
mis par le prince en la pei'sonne du patriarche, l'en reprit aigrement,
et luy dépescha, en l'an 1 1 5/i , Frédéric, archevesque d'Acre, et Raoul,
son chancelier, pour faire en sorte qu'd le reniist en liberté; ce qu il ti(.
Mais le patriarche, se retirant d'Antioche, vint trouver le roy dans
Hiérusalem, où il demeura quelques années \ H est probable qu'il se
retira, sur ce que, parle traité que Renaud fil avec l'empei-eur Ma-
nuel, il s'obligea de recevoir un patriarche grec qui lui seroit envoyé
par lui, quoy qu'il y ait lieu de douter que cet article ait eu effet, non
plus que cellui du traitté qui fut fait. Tan i 107, entre Alexis, ayeul de
Manuel, et Boëmond ^''^ par lequel ce prince accorda à Alexis de rece-
voir à Antioche un patriarche grec qui lui seroit envoyé par cet empe-
reur, et que le patriar,clie latin seroit tenu de lui céder la place ^.
Amalric, qui avoit esté éleu patriarche de Hiérusalem \ nestanl
' Willolnuis Tyi-. 1. XV, c. xvi, xviii. — ' Cinnainus, I. IV, p. 197, 20t. aoa
(Àirtuliiriidn S. Scinilc. Aux preuves de l'Hist. i " éà'd.
des Chdsidigii. j). 38. ' Aiin. Comn. i. Mil. p. ii.i.
' WillelniusTyr. i. WllI, c. 1. ' Ann. Comn. 1. \1II, p. il.!.
Ciniiamus, L IV. |i. Kjy. joi, âoa; ' W illeliiius Tyr. I. WIII. c. wii.
1" eilit.
LES inTUlARCHES D'ANTIOGHE. ' làB
|»as encore sacré, le pali'iarclio d'Antioche lui clioisy par le iiie.sii)e i(i\
pour faire les cérémonies de ses espousailles avec la reyne Tliéodoia
Gommène, laquelle il couronna pareillemeiil '. nuel([ue [eni[»s apiès.
sçavoir l'an i 180, il luy survint un grand dillérend avec le piiiice Boé-
mond III, au sujet de son mariage avec Siljylle, rjuM avoit (>spousée sa
femme Théodora estant encore vivante. Car ayant excommunié ce
prince, il fut assiégé par lui dans un fort chasteau qui appartenoit à son
esglise. H vivoit encore Tan 1186, comme on recueille du cartnlaire de
Manosque'- [et même encore en 1 187, connue on le verra plus hasj.
H est fait mention de ce patriarche dans une inscri[»tion latine à demy
effacée, qui se lit encore en la cliapellc du mont de Calvaiie, au des-
sous d'une corniche que jay représenté(> en une dissertation sur l'his-
toire du sire de Joinville. (Juelques auteurs^ luy attribuent l'origine et
l'aggrandisseraent de l'ordre des Carmes.
[Après la défaite de Tiliériade, en 1 187 ", Aiiuerv écrivit une lettre à Henri II.
roi d'An/jlcIerre, pour solliciter ries secours en faveur de la terre sainte. Le
roi promit d'envoyer des renforts considérables et de venir iui-ménie en Pales-
tine. Tout se borna à ces plaintos et à ces promesses. Ces deux lettres nous ont
été conservées par Benoît de Peterborourgb ^. Ainiery mourut dans la même
année, au mois de septembre. C'est ;i lui que s'adresse une lellri' de Hugues
Etberiou, son ami, qui lui envoyait un livre de sa composition sur la Procession
(lu Stiint-Esprit. Aimery le remercia par une autre lettre en le priant d'accepter
une coupe d'argent. Ces deux lettres ont été publiées par Martene '\ d'après
un manuscrit de Clairvaux. Quant à l'inscription pimr bKptellc Du Cange ren-
voie à une de ses dissertations sur Joinville, on no la trouve pas dans son édi-
tion de 1668; peut-être se proposait-il d'ajouter de nouvelles dissertations aux
trente que renferme ce volume. L'inscription se lit dans Ouaresmius '', ([ue Du
' Willelnms Tyr. I. XXII, c. vu. ' Bened. Petrobiirg. Viui llemlci II. —
' Cartuhire de Mi(noS(juc. Ilislor. franc, t. XVII, p. A8o, ^iSi.
^ Bai'onius, ann. 1181, 11° i3. — Vide " Martenne. Thcs. iinml. t. I, col. 479.
Heuscheu, ml Vknm S. BerlhohU, ag iiiart. c. xlviii.
' L Art de vérifier les dates, Pati'iarclies ' Fr. Qiiaresniins. //'.stov'fH, (/leo/. e/ wo-
dWntiocho. — Oriens chrisûanus . t. III. /«/. urrre sanclœ eliicidalio , t. II. [). 483.
col. 1 1 .57.
Ihh LI'S FAMILMÎS l»0|iTI! E-.MK R.
(iaiiMc ;i\ail dalxiid v\\i' en iiiaijjc dr sdii iiiaiiiiscril . (lù il avail iiisi-ré aussi
uni' nipic (le rinsLrijilinii (juil a ciisuilc cllaci'c.J
N [VArl de vérifier les (laies l'appelle Haoll 11, sans rien allii-
rner sur son existence '], palriarchc (rAnlioclie, l'ut repris ai;[reinent
|)ar le ])ape Innorent 111, au mois de mars l'an i 198, de ce que, sans
consulter le saint siège, il avoit transféré léleu arclieves(|ue cl Apamie à
l'évesclié de Ti'ipoly, contre l'usage receu dans l'esglise, qui ne permet
pas les cliangemens d'une grande dignité à une moindre.
Durant les divisions de la principauté d'Antioche, il tint toujours le
party du roy d'Arménie, quoyquc le peuple inclinast du costé du conjte
de Tripoly-.
I L'autorité citée par Du Cange pour ce deriiier fait est une lettre d'iimo-
ceiit IIP, où il rappelle la prise de Constantinople par les Latins en 120/1, e(
la défaite de ceux-ci par les Bulgares, arrivée l'année suivante; ce qui eni|)é-
clia de songer aux nll'aires de Jérusalem. " Pour condjle de maux, ajoute Iniio-
lent, une disconle violente divise le comte de Tripoly et li' roi d'Arménie au
sujet de la principauté d'Antioche : les templiers sont [)Our le comte, les hos-
pitaliers pour le roi; le peuple d'Antioche suit le parti du comte, quoique le
patriarche se soit déclaré en faveur du roi. " Ces détails paraissent devoir s'ai)-
pliquer à Pierre, qui suit, beaucoup mieux qu'à son [)rédécesseur, si toutefois
il y a un patriarche entre Aimery et Pierre 1".J
Pierre*, abbé de Loces [de Loccdio), au diocèse de Verceilles en Pié-
mont, et depuis évesque d'Ivrée, qui fut l'un des douze qui élurent
Baudouin, comte de Flandres, enqiereur de Constantinople, fut promu
au pahiarchat d'Antioche par le pape.
Ce prélat ayant fait révolter la ville d'Antioche contre le prince de
Tripoly^, et fait rappeller les soldats (pii en avoient esté chassez, le
' L'Art de vérifier les dûtes, l'atriarcbes '' Innucent. III, EpisI . la^i, aiin. iao5.
d'Antioche. — Orieiis christ. t. lll,co]. 1 iSj. '' Aiberic. ann. 1211. — Orieiis chisi.
— Innocent III, t. l,Epist. p. 33. — Gesia t. III, col. ii58, iiSg.
rjusd.pup. p.3o. — Stepli. Tornac, cp. 139. '" Sanut. I. III, part. a, cm. — Raynaltl.
'" Rnynaid. ann. 1200-28. aiin. 1 199, n° 1 67; aun. i2o5, n" 9.8, 07.
LES IMTIU AKCIIKS I) \.\Tl()(JHIv 7/i5
prince ciui tciKnt le cliiislcaii cuira dans la \illc, iiiallraila les lial)ilaii>
et ies rebelles, et, s'estaiil sais\ du paliiarclM'. le mit m inison : d
après luy avoir l'ait souffrir divers touriiiciis. il le lit inuiiiir [a\aiil le
1 2 juillet 1 208, date d'une lettre d'iniioccnl III, t>ù <•' pa|)e parle de
Sel mort]. Le pape Innocent III ' a pareillement remarqué dans une de
ses épistres ce genre de mort du patriarclie; en la ([uelle il lait men-
tion d hier son neveu , aii<|uel il avoil donné une préliende en I esglise
d'Antioclie-.
I Dm \i\aiil (le Pierre, en 1 •! o<S , un drec a\ail l'Ié- uns en |iosse.ssion du siège
patri.ii rlial d' AnlMiilic; uiais Inmicrnl III il' lil (|(''|Mis('i' iiiciinliMcnl ■'. I
PiEKiiK, II'' du nom, lu\ succéda en la cliaiie d Antioclie. (lest à iu)
que le pape Innocent' adressa en l'an 1 -n 2 lépistre dont je \iens de
parler, qui est au sujet de (piel([ue argent ([u il avoil enlevé à Itier,
neveu de Pierre son prédéccsseui'.
II ) a une donalion au cartulaire de Manosipie'' de laiii->. i5. lai
par Rupin prince d'Antioclie, (Ils de Haymond, du consentement d
princesse Helvise sa t'emme et de ses barons, à cette maison, en pré-
sence de Pierre, patriarche d'Antioclie, de Léon, roy (r\iméii!e, oncle
de Léon, et d'Otlion, éves([ue d'Apamie.
Après son décez, qui arriva l'an 1 2 lO '', ou 1 année suivante; le ilergé
d'Antiocbe jetta les yeux sur Pelage, évesipie d'Albe, légat du saint
siège, et envoya vers le [lapc Honoiius 111, pour le prier d accepter
l'élection (|u'il avoit faite de sa personne. Mais le pape le rel'usa, et en-
joignit au clergé de procéder à une autre élection dans trois mois^; ce
qui n'ayant pas esté fait, le pape y jiourvut de son autorité, et promut
à la dignité de patriarche d'Antiochc
' liinocenl. lit. Episl. itlo. I. tl. ^ Cartuluirede Manosqiœ.
^ tnnocenl. lit, EpisL 179, I. XV. "" Raynald. anu. 1217, 11 17.
■ ' 0;w/«r/iTO(. l. III, col. 1 1.5(). ' Ca\KPentw.Dejurejnriimh;Aeu-(iLiivti-
" Innocent. III, I. XV. £/«.s7. 179. aoS; gor. iX. I. l\ , lit. sh , De jiirejuraiidu c. \\\i ,
EpisL 181. p. 685. — Oriens christ, l. III. petit io rentra.
col. 1 1 :ki. 1 160.
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e la
9''
746 LKS FAMILLES DOUTRE-MEP,.
l'iERRK DK (iAPOUE', ucvcii de Puîm' clo CapoiK!; caidiiial du Lilrc ilc
Saiiit-Mtircel, légat du saint siège à Coiistantiiiople et en la terre sainte:
mais l'ayant élevé incontinent après à la dignité de eardinal, il doinia,
en I an i •' i •), ceHe de patriarche d'Antiorhe à
IIemeiî, nalil'de Toscane, vice chancelier de l'esglise, avec les quelles
ipialitez il souscrit une bulle du pape Honoi'iusde l'an i -220 '-. Il dé-
céda Tan 1226, en la quelle année le mesme pape enjoignit au clergé
d "Antioche de procéder à Télection d'un autre patriarche.
Albert^, évesque de Bresse [Brixianus], lui éleu patriarche d An-
tioche l'an 1226, en la quelle année le siège d'Antioche vaca. 11 vivoit
encore l'an 120. . . [et même encore en 12^5 ou 1266, car c'est lui
qui] se trouva au concile de Lyon, l'an i245\
[Au patriarche Albert, mort en cdur romaine, fut suhtitué, i"an i-i'iô ou
1 a AG ^, Elie, de l'ordre des Dominicains. On ne sait combien de temps il ocru|ja
te siège. UArl de vérifier les dates doute de son existence''.
Au moment de la prise d'Antioche par le Soudan de Bahylone, h- m) mai
126H, 1p patriarche iMait Chresùcn , de l'ordre de Saint-Dominique \ (pii fut
tué pnr les infidèles dans son église, avec quatre frères de son ordre. Trivet ^
ne le nomme pas; mais Bzovius, Raynaldi", Lèandre Alberti et d'autres l'a|j-
pellent Chrestien. En i936, Alexandre IV, par lettres du 1 1 février, lui avait
accordé l'administration de l'église de Némosie en Chypre.
Après la prise d'Antioche, h's souverains |)ontifes nomiuèrent enc(Me des
patriarches pour diriger les fidèles de Syrie qui suivaiiMit le rit latin "•. Opnio
on Ohiso paraît avoir été un de ces patriarchi's. En \-î-]'t il assistail an con-
' lii'jnak]. ami. 1-219, "" ao, -m. '' Oricns Christian, t. 111, col. 1 ilii.
" Alberic. nnii. i-??i3. — Italiii Suera in ' L'Arl de vérifier les dates . Piilriari-hes
episl. TksciiI. [. I. ■ — Knynald. anii. 1226- iTAntioche.
59. ' Orieiis christ, t. III , c. 1 1 ùt. — Saniit.
' Alberic. anii. i-233. — Raynald. aiin. 1. III. pari. 12, c. ix.
1226, n"3(). — 0)ie"st/in.s/.(. III.col. 1 iGi . ' Nicol Trivet. Chroii. aim. 1267.
' .licta coiicil. Liigd. Gesta Dei j>er Franc. ' Raynald. ann. I25(i, 11° i5.
|). 1 i()3. '" Oriensclirisl. I. III , cnl. 1 i()--.
LES l'\TIII VUCHES D ANTIOCHE. ' 747
oilc (le Ljon '. En 1280 il l'ut cliarjfé <lc riidiiiiiiistialioii de réjjlisc de TraïKi.
C'est lui qu'en cette occasion Ughelli a[H)elle Otholmmis. En 1287 Nicolas IV
lui confia l'adniinislration de ré{|lise de Gênes; il inoui'ut en i2()'>.
Après lui, on ne trouve aucun [jatriarclie crAntioche du rit latin, jus(|n'à
Isnard.]
IsKARD-, archevesque do Thèbes, fut créé patriarche d'Antioche en
l'an i3i 1, |)ar le .|)ape (îléiiient \, cnii luy donna l'administration de
lévesclié de Pavie en Italie jtour soustenii' sa c|ualité. 11 fut dégradé de
cette dignité et autres qu il tenoit, par le pape Jean XXll, l'an i3->.o
[Ou en i3ii). Cependant en i325 il fut rétabli sur le sié;[e de Tlièhes, et
envoyé comme légat en Orient, mais sans recouvrer le titre de patriarche
d'Antiodie: il mourut en i32()^j.
Depuis le (juel temps [1820] cette chaire demeura vacante, juscpies
en l'an 18/42, cpie le pape Clément VI en pourvut
Gérard*, ministre général des frères mineurs, et docteur en théo-
logie. Il lui doiuia encore l'administration de l'évesché de (latane en
Sicile. Il estoit François et originaire de la province de Guyenne.
[On trouve enfin]
Seguin d'Alton, patriarche d'Antioche, et administrateur perpétuel
de l'église de Tours, 1876^.
' Laljb, CoHc//. t. XI . part, i.cnl. g56. ' Clemeiis VI,t. VI, É/M^ï.fol. i()3;apu(l.
— Uayriald. ann. 127Ù, 11° 3. — tJghelli. Wadding. In regist. fol. ayS. — Wadd.
/tfl7.5ncn(, t. VII. col. 1 2-29, II" 1 7, vet. edit. anii. 18/17. '^" ^^' '"*'^- '^ag. n' 7:
" Saillit, pp. -20. — Raynald. ann. i3i i. ann. i3à2. n° 12. — Orient chrisl. 1. III.
n 7/1; ann. iSig, n° 8: ann. 1820, n° 1 9. col. ii64.
' Oriens Christian, t. III. col. 1 i()3. ' GaUia christ.
94.
LES AKCHEVESOUES
DKSPENDANS Dl PATRIAHCHI-: I)K HIÉRl SALKM.
LES ARCHEVESQIES DE TYK.
La ville de Tyr lui aiiirefois le premier siège despenilaiit du pa-
triarcat d'Antioclie', et depuis fut atti-ihuée au patriarcat de fliéru-
salem, depuis la concjueste des François, avec la niesme prérogative
qu'elle avoit lorsqu'elle despendoit d'Aiilioclic. (juelques villes de son
ancienn(^ despendance furent usurpées par le palriarchc (rAnlioclie.
comme j'a) desjà remarqué.
EuDKS l'ut pronieu à la dignité d'arclieves(pie de Tyr'-, dui'anl ([d'elle
«'stoit encore en la [)uis.sance des infidèles, deux ans avant quelle
eust esté prise par les clirestiens, et l'ut sacré par le |)atriarclie de
Hiérusalem. il mourut durant le siège que les nostres mirent devant
cette place, 1 an i l 'ji.
Guillaume, prieur du saint sépulclire de Hiérusalem \ Aiiglois de
nation, l'ut èlen arclievesque de Tyr et conlii-mé par le [)alriarclie
Guarmond, la quatrième année après sa prise, Tan i i •?.'j . Estant venu
à Rome, il reçut le pallium des mains du pape Houdiius II. 11 mourut
I an 11. 'îo [environ laii ii.'js ou ii.').'!, selon YOneiis rlirislifiniifi'^.
' Willelm.Tyr. I. \1V, c. \ii. - ' W'IMm. Tyr. I. Xlll, c. .\mii. — Ho-
" Fulclier. I. lit, c. \i. — Willelni. T\i'. rioi-. Il pap. Epist. a, .3.
I. Mil, c. \lll, wii; I. XI\'. i:. \l. ' Oripii'i chrisliioiiis . I. III. cnl. loio.
750 LES FAMILM'IS D ()l TliE-MEll.
Koi ciiKii ', iialil' (rAngouniois, ahbé (l(; Celles au diocèse de Poitou,
succéda à Guillaume en cette dignité. Ayant esté sacré par le patriarche,
il alla à Rome recevoir le pallium des mains du pape InnocenI II. Il
fut pronicu en l'an ii6("» au patriarcat de Hiérusalem.
Raoul-, Anglois de nation, chancelier du roy Raudouin 111, tut éleu
archevesque de Tyr par la faveur du roy. Mais il y eut opposition de
la part du patriarche et de quehpies évesques; de sorte que l'alfaire
ayant esté portée au saint siège, le pape Eugène cassa son élection,
après (ju'il eusl jouy des biens de cette esglise l'espace de deux ans.
Pierre', prieur du saint sépulchre, natif de Barcelonne, fut éleu
archevesque de Tyr après la déposition de Raoul. Il mourut le i^joui'
de mars, l'an i i ô^*".
Frédéric ■', archidiacre de Saint-Lambert de Liège , puis éves<pie
d'Acre, fils de Henry, comte de la Roche en Ardennes, et neveu de
Godefroy, comte de Namui', succéda à Pierre en la dignité d'arche-
vesque de Tyr. 11 moiuul le oo"" jour d'octobre, l'an i i 78, et fut inhumé
'au chapitre du tenq)le, où il avoit esté aussy chanoine.
Guillaume ^ archidiacre de Tyr et de Nazareth, chancelier de Bau-
douin IV, fut éleu archevesque de Tyr, au mois de may, l'an 1 1 7^ , et .
dix jours après, il l'ut sacré par le patriarche Amalric, en l'esglise du
saint sépulchre, le 8' jour de juin\ H se trouva en l'an 1 179 au con-
' Willelm. Tyr. 1. XIV, c. xi, xii, xm . \iii, x-uir; 1. XXI, c. iv. — Ailieric. ami.
\n ; I. X\". c. XI, xvi; 1. XVI, c. xvii. — In- i ttj'^.Premesderiiist.deLvxemhourg^p.'â^.
nnccnl. II pap. Epist. 1,1. — Ughelli, /te/m sacra, t. Vit, p. 267.
■' Willdm. Tyr. 1. XVI , 0. xvii. ' Willelm. Tyr. 1. XX , c. i, xxvii ; 1. XXI .
' Willoliii. Tyr. 1. XVI, c. wii; I. XVII. c. i,v, ix, xi, xxvi;). XXII, c.iv, vu.— On«w
c. XXI, XMll, xxviii; 1. XVIII. c. m; 1. XIX. chrisUaiiKS. 1. III. col. i3iû-i3l5. — Cdm-
c. I, VI. liiuiat. de Guill. de Tyr, Ampliss. coll. t. V,
" Orieiis chnsliiiiius, t. III. toi. i3i3. col. 606. e.
' Willelm. Tyr. I. XIX. c. \i: I. XX. ci. ' Picard. In iiol. ail Neiibrig.
LES ARCHEVÊQUES DÉPENDANTS UE JÉRUSALEM. 751
cile de Latran, sous le pape Alexandre III. Après la prise de Hiéni-
saleu) par Saladiii, il lut envoyé en France' pour demander du secours
pour la terre sainte, où il fit eu sorte que la paix se fist à (îisors entre
les roys de France et d Angleterre^, qui l'eceurent la croix de ses uiains
l'an 1188.
Si ce que (juelques uiesuioires rappoilenl est véritaljle\ qu ayant
esté à Rome pour s'opposer à l'élection d'IIéraclius, patriarche de
Hiérusalem, aspirant luy-mesme à cette dignité, il l'ut enîj)oisonné par
ce patriarche, il y auroit lieu de croire <pie l'archevesque de Tyr cpii
vint eu France, et que Mathieu Paris et la chroni([ue de Marciennes
nomment pareillement Guillaume, estoit autre que le chancelier de
Hiérusalem; ce cjui est d'autant plus ])rohahle que Beriiai'd Guy*, le
moine d'Auxerre, et une ancienne chronique disent l'ormellement que
cet archevesque qui vint en France en l'an 1 188 se nommoit Josse, et
ainsy Mathieu Paris lui auroit mal donné le nom de Guillaume, qui
estoit celui de son prédécesseur. M. Bongars^ a parlé plus au long de
cet archevesque, qui est l'auteur de l'hietoire des gueri'cs saintes, cpi'il
a conduite jusques en I nu 1 180^ [ou plutôt jns(|u"en l'année 1 180"].
JossK^ (Josciusj, archeves(p)e de Tyr, souscrit un titre du ro\ Auuei'^.
de l'an 1 198, au cartulaire de Mànosque. Il s'en voit un autre de lu\,
sans date, où il fait mention du comte Joscelin, séneschal du royaume,
pour lors décédé. Je crois que c'est le mesme qui estoit évesque d Acre'^
' Hoveden, p. 596, 697, (Jii. — \lalli.
Foi'is. p. 102. — WilL Neiilirig'. t. Itj.c.sxv,
\xvi — Giralit. Cnnibr. Hihern. expiign. \. tl.
c. xxni. — Jo. Sainljçr. ep. 270. — Cliroii.
marciait. jj. 8(17.
■ Magii. Citron. belg.\t. 197. — liadulpli.
(le Diceto, p. 030. — Rroniptoii, p. 1 148.
' Conlinuat. de (iiiill. i\c Tyr. {inpUss.
coll. t. V, col. Co5.
' Appeiid. ad chroinc. Marciiin. p. 901.
goO. — Mugn. Chroiiic. helg. ]). 177. Ei
Bminido (iiiid. moniick. Alli'i'iiod. p. i)0. —
IVillaiid. 1 1 febvr. p. .5o6.
' l>i>iigars. Gcstd Dei f 1 pi-af/il. n' 1 1 .
" Guill. de Tyr. I. Wli. c. xm\. \xx:
i.XXVlI, c. I.
' CfmtiimaL de l'iiisl. di» (hiill. de Tyr.
Ilint. dfs Croisades, t. 11. p. .'î.
' Orieiis eliris/iaiiits . I. 111, col. i3i6.
.3.7.
" Uglielii, t. I\. f. 1-.1-).
752 [-ES FAMII>IJ:S I) OUTP.E-MER.
(Ml l'ail ii7('). lioPTT (le llovedeii' l'ail iiHMilioii île I arcliev('S(iue de
Tyr qui se trouva à la prise d'Acre laii i 191.
N...- arclievesque de Tyr, suivit l'ierre de Capoue, cardiual de
Sailli-Marcel, léoat aposloli([ue, loisijiril abandonna la terre sainte
pour allei' à Constantinople. incontinent après sa prise par les nostres,
la 11 i'.>o6.
Je ne sçay si c'est cet arclievesfpie de Tyr qui, en Tan 1207, au
mois de noviiinbre, fut présent en la ville d'Acre au Iraité de mariage
de Hu'Uies, roy de Cypre, avec \li\, lille aisnée de Henry, comte de
Chanqjague ^.
[Dans Martène, cet acte est daté des noues de décembre; on y voit l'iiii-
tiale du nom de l'archevêque, C. VOrieiis cliristlanus^ place après Jos.se un
anonyme qui était archevè(pie en 1218 d iai5. Nous ne pouvons dire si
c'est le mémo qui l'était déjà en 1 qo/i.]
Simon ^ arclievesque de Tyr, fut envoyé par le pape Honorius III en
France, en (pialité de légat du saint siège, pour les atlaires de la terre
sainte [en 1217]. Ce fui luy qui couronna rimpératrice Isabelle, reyiie
de Uiérusalem, après (pi'elle eut espousè par procureur l'empereur
Frédéric II. Il fut depuis l'ail patriarche de Constantinople, l'an i2S>.7.
N. . .'■' arclievesque de Tyr. fut blessé grièvement et fait jirisonnier
en une bataille qui se donna contre les Tartares (pii estoient venus
fondre dans la terre sainte.
[Cet airhevé(pie était Pikriie he Sergi.nes' . Selon le continuateur IVaiirais
de Guillaume de Tyr^ il fut tué dans une hataille livrée près d'Ascalon, contre
' Hoveil. \). t'i()(J.
'' Gesia liuioceiit. III jinp, p. <)8.
' Vcins charta, Martène, Tlics. anecd. 1. I.
c. 806.
" Orieiis chrislianns, t. III. col. iSiy.
^ .Alheric. anii. 1237. — Rich. de S.
riprmniio, ami. i-i95. — Chron. Andmise ,
|>. io;)i. — l.iiieiiaiio. I. I. — Gerrasiiis
e/n-sc. siigici/s exist. a, 4, 5.
" Math. Paris, laW, p. 4uj. 4i8.
' Oriens chi-istinivis. I. tll, col. i3i8.
' Continuât, de Gudl. de Tyr. — Martène.
Aiiipliss.coll. t. V, col. 7'i(j, e, ySo, h.
LES ARCHEVÉOUES DÉPEINDAM'S [)E .lÉMIiSALEM. 75;i
le soiidiui (le Babyloiie. non pu i -(BA. comme le porti' le le\li' de ici miiIimii-,
Midis en I9'i4,ainsi (jiie le |)roii\'e une iellre de renipei-eiir Krédérir II à
Hichard, couile de Cornoiiuilles, dn -27 l'éviier 1 •)/(;"), où il ranijelle cetle
défaite, et dit (|ue Pierre n'était pas mort d(> ses blessnres. mais avait c'Ii' ieli-
en prison, (lette lettre se trouve dans iMatliien l'ai'is'. Pierre es! très-i)rol)a-
l)le)nent l'arrlieNèipie de T\ r (jue le paj)e InnocenI IV avait iliareé en i-^'i.T-.
l'onjointenient avec ré\ê(pie ('du de Tripoli, de sVn(piérir de la science et des
mœurs de ré\('i|ne de Piyidos; et peiil-i'lrc fiil-il le successeur imnii'dial de
Simon. I j
i\...^ airlievesque de Tyr, eslaiit venu en Kiaiice pour les allaire.s
de la terre sainte, y déciîda lan ir<53.
[(iet archevêque est nommé par le rontiiiualeur de (inillaunic de Tvr''
d'abord Pierre, puis, (pndipu's lignes plus loin, 1\icol4s Lakcat. Il paraît être
le nu^me que Nkmlas, de l'ordre des frères prêcheurs, ipie Bernard Guidonis''
dit avoir été archevêque de ïyr avant frère Bonacurse.J
Gilles'' cstoit archevesque de Tyr eu Fan i-î63. Il mourut en l'an
I •>(■»() cl l'ut inhumé en l'esglise de Nostie Dame de Mantille, à Sauirnn .
avec cette épitaplie : Hic jocel /Egùlivs bonw niemorùf, Ti/iensis arclri-
cpisiopus, legdliis ni negolio cnins, qui obiil (IjukI Diiiniilnin iii Mciikiiiki.
iimio Domini mcclm i . hdho k<il. itiaii.
[Gilles'', créé arclievèipie de DairnClIc après la prise de celle \iili; par sain!
fjouis. ('tait resl(''sans siéfje (''piscopal depuis (pfelle a\ait iHv rendue aux Sar-
rasins. Il succéda en i35P) à iNicolas". Kn i3(i3, Lirhain l\ annonça à saint
Louis, par des lettres du 7 janvier, qu'il avait nommé Gilles, l'archevêipic de
Tyr, j)our lever en Framc l'inqiôt (piimpieiinal du centième. ('laMi pai- le mi
pour les besoins de la Palestine", et |)our donner la «r(»i\ à ceux (pii \ou(haienl
' iVliilli. l'uris. [I. '(17, (-ni. (i. " [^ayiiiild. ii°" 1 :>. lA.
■ iiayiuild. iiaii. 1 a'ill 11° îmi. ' On'pHs clirinlwiiii.f . I. III. col. 1 ."î 1 9.
r,7()o».Hrj);«(()(».a|)(iil D([clii'S!i. |i. km i. " (loiitiiiiial. franc i\c (iiiill. de Tyr. —
' Orieiis clirisliiwiis. l. III. col. t'.UH. Marlèae. Amjjlixs. coll. I. V, col. j'Ali. Ii. —
i;ii().- — ADipli.H.s. coll. t. V, col. -jSIt.jo-j. liayeald. anij. laGii. 11°' 1 a. i.'!.
Oiiétif cl Ecliaiil, Scrijjtof. onl. pvml. " Marlèae , Thesaunis ancal. t. H. col.
t. I. |i. 1 •');). 81. (I.
95
75') LES FAMILLES DOUTRE-MEli.
s Oiijjugcr dans la gueiTu saiiilc, pai' tout li' royaume de tjaace el les |jio-
vinces de Metz, Toul, Verdun, Liéfje el (Cambrai. (Jlément IV lui écrivit une
lettre, (lu gS avril i-^fi.")'. poui' l'eiipaijer à ne pas exig(^r des églises et des
monastères de France des droits de visite ( procuraUone-s) sous le prétexte des
affaires de la terre sainte. Gilli's mourut, coinine on vient de le voir, en itititi.
Le 16 juin de cette année, le même pape écrivait au cardinal Simon-, légal
apostolifjue, de prendre ce qu'avait pu recueillir, pour le secours de la terre
sainte. Gilles, de lionne mémoire, archevêque de Tyr. ]
Jkan^, (le l'ordre des frères prescimurs, avoit la inesnie dignité en
l'an 1271.
[Jean de Sauclo-Mes-vino ou Maxentio , de l'ordre des frères prêcheurs, a été
omis par Bernard Guidonis* et les autres écrivains de l'ordre de saint Domi-
nique, excepté par Rchard ^ et Antonin Brémond ''. à l'anni'e 1 a^s, d'après le
continuateur de Guillaume de Tyr ''.
Au même endroit de cette continuation est nommé le successeur de Jean,
BoNACOCRT ou BoNACiiRSiDS , que meiitionue aussi Bernard Guidonis à l'endroit
cité par Echard **, oii il parle de Nicolas. Bonacurse, archevêque de Tyr, est
nommé à la fin d'un a-cte du i" septembre 1990, rapporté par Ughelli '.
C'est le dermer archevêque de Tyr (pie mentionne l'O/'fms christiainis.]
' \liirt. Thrs. iiiical. coi. 81. c.d; 1-37. ^ Echard , I. II, p. .'iu.
b, c. " Brémond. Biilliiriiiiii , t. I, p. 5oo.
" Mari. Tlirs. diiecti. col. .'555. h. c. d. ' Ampliss. coll. t. V, col. 766. n" 17. c.
.'j8;i. e, f. 4a 1. c, d. " Ecbanl. I. I, p. 109.
CiirUd.de Manosqiie. " Ughelli, llaliii sacra, t. IV. c. i-uô.
* Orieiix cliristimms, i. III. roi. ili-jy. 1-216. vet. edit. Januens. archiep.
LES ARCHEVEQUES DEPENDANTS DE JERUSALEM.
/uU
LES AUGIiEVESOflES OE RABAÏH
ou DE l>\ PIERRE Dl DESERT.
GuERRic', cliailoilie rt'jjulier du temple de Nostre Seigneur, l'ut ins-
titué premier archevesque de la Pierre du Désert [Petra. <iu de Kiach-]
avec, le titre de métropolitain de la seconde Arabie, vers le caresme de
l'an 1 168; ce pays, depuis que les François s'en rendii'ent maistres.
avant esté sans pasteurs. | On ne connaît point les successeurs de
Guerric]
' Willelin. Tyr. I. XX. c. m, — O/vcw.s
clifisUtiniit: , t. m. coi. ioo5. i3o6.
' (lt"tte ville s'identifie avec le hoiii'i; mo-
ili'iuo ilf Kiii'alc dans la Mdaljitide . non
loin (liKjiiel .se voient encore de nos jours
les ruines de Rabbat-VIoab.
9&.
756 LES l'\A\lllJ,ES DOUTRE-MEIi.
LES ARCHE VESOUES DE CESAHEE.
Césaréo'. ville maritime, appelée |)remièieineiil Tour de Stnilon,
puis Césarép. par le vieil Hérocles, qui luy donna ce nom en l'honneur
(le César Auguste, métropole de la seconde Palestine, lut pi'ise par
les nostres I au i m i .
Baudouin^, (jui avoit suivy le duc Godelro^ eu sou expédition de la
terre sainte, l'ut premièrement fait althé de Nostre Dame eu la vallée
de Josaphat, après la prise de Hiérusalem, el, (pielque temps après, il
l'ut éleu archevestjue de Césarée Tan iioi l | Il mourut l'an i 107.]
Ebremkb*, ayant esté dépossédé de la dignité de patriai'c!i(> de Hié-
rusalem par le jugenu^-nt du pape, l'ut pi'omeu |)ai' lui à celle d'arclie-
vesque de Césarée, pour lors vacante, à cause de sa b(uine vie, l'an
1107. 11 fut clioisy eu lau 1119^ pour porter la sainte croix en inie
expédition (pie Baudouin 11 entreprit contre les infidèles. Il vivoit en-
core lan 1120.
Gaidentu s", arclievesquede Césarée, se trouva au synode (pii se tint
à Autioclie au mois de décembre, l'an 1 \h-i '. Il souscrit un lilre du
roy Fouques, l'an 1 i3(î, au cartulaire de Maiiosque.
' Willelm. Tyr. I. X. c. xv. Iclm. Tyr. I. X!, c. n ; I. XII. c. xiii. w. —
^ Fulcher. 1. 11. c. ix. — Guiberl. I. IV. Tiaut. caiifdlar. p. /Hlo.Aih. — Uisi.HicrO'
c. XVII. — ,\lbert. .Aqupiis. 1. IX. c. xvi. — .sn/. p. 6 i /i. (il 5. — Fulcher. I. III, c. iv, v.
Will. Tyr. 1. X.c. xm. ' Or(e«sc/(n'«îmH. t. III, col. i a 86 . i 287.
' Oiiem chrhlianm , t. III. col. 128.5. ' Willelm. Tyr. I. XV. c. xvi.
' Albert. .Aqiiens. I. X . c. lviii. — Wil- ' Orieiis clinstiamis , t.
LES ARCHEVÊQUES DÉPENDANTS DE JÉHLSALEM. i:,l
Baudouin ^ aiclievesque de Césarée, se trouva en laii i i/iy à ras-
semblée (les barons de Hiérusalem, qui fut tenue à Acre en présence
de l'empereur Conrad, et en l'an i iBa-, au siège d'Ascalon. 11 accom-
pagna le patriarche Fouclier en son voyage de Rome vers l'an i loO.
et mourut incontinent après.
Hermesius ou Hervesr!s', en françois Hervé, arcbevesque de Césarée.
s opposa à l'élection du patiiarcbe Amalric, l'an i iSy*. Dix ans après,
le roy Amaurj l'envoya à Constantinople, avec Eudes de Saint Amand,
pour amener la princesse Marie, qu'il dcvoit espouser ; et en l'an 1167, il
fut clioisy pai' le mesme roy avec le patriarche et l'évesque d'Acre, pour
aller demander du secours aux princes cbrestiens. 11 mourut l'an 1 1 70.
Eracleus ou Heraclius^, archidiacre de Hiérusalem, lu\ succéda eu
cette dignité, par la faveur de la reyne mère du roy. 11 se trouva, en
l'an 1179'^, au concile ([ui fut tenu à Rome en l'esglise de Latran, et
fut depuis patriarche de Hiérusalem''. 11 se voit une épistre d'Esthienne^,
évesque de Tournay, qui luy est addressée.
MoNACHUS^, Florentin et chanceliei' du patriarche de Hiéi'usalem,
fut éleu archevesque de Césarée, l'an 1181. 11 fut présent à la dona-
tion que Conrad de Montferrat fil aux Pisans de plusieurs lieux dans
la vdle de Tyr, l'an 1188'°.
[Il fut jirésent au siège d'Acre, dont il nous a laissé in relation dans nn
poëme intitulé De expugiuita Acconc. publié par M. Paul Rianl.
Elu patriarche de Jérusalem, en 119^. il mourut au mois d'odoi
nrc 1 !> oa.
' Wiileira. ïyi'. I. XVII, c. i. xxi; I. XVIII. " Willelm. Tyr. I. X.XI . c. xxvi. — ['icmil.
c. M. — Brouner. I. XIV, Annal. Trevir. In nul. ad Ncubrig.
- Oriens christianm,t. III, col. 1-287. ' Hist manuscr. (roulre-mer.
' Willelm. Tyr. 1. XVIH, c \\; i. XX, ' Stepli. Tornac. ep. 83, 1" édil.
c. I, xni; I. XXI, c. X. ' Willelm. Tyr. I. XXII.c. vu. — Ugheili,
* Oriens chrixtianus , t. III. col. 1-587, hi archiep. Pisait.
i-iBS. '" Hist. translal. S. Pliilippi . apud Boll.
* Willelm. Tyr. I. XXI. c. \. — Oriens 1 maii, n° -2. — Oriens chrisllaniis , t. III.
<-/(m//rtii«.s-, t. m, col. i-i88. col. 1288.
75S LES FAMILLES I) OUTUE-MEH.
Pii;iiiii;. jurlicvesque de Césarc'-e, paroisl- en un titre de 1 an 1^07,
au carlulaire de Manosque'. Il est parlé de iuy dans les actes d'iuuo-
cenl III. p. 1 8'i.
[Une iellre de ce pape, en date du -jo lévrier 1 a 1 '1 ■^. adressée ci l'arche-
véque de Césarée, sans indication de nom, lui mande, ainsi qu'au prieur du
saint sépulcre et au iliantre d'Acre, de déclarer nul, pour cause de parenté,
le mariaj^'e d'Erard de Brienne et de ï*hilippine, lille de Henri, comte de
(^liainpafjne. qui avait été contracté en Orient. Il est très-probable que cet ar-
chevêque de Césarée est celui ([ui est nommé Pierre dans le titre de l'an 1207
mentionné par Du (lange.]
V..? arclievesque de Césarée, est noninic dans Matliieu Paris, en
I a n i •?.-^.- et 1 «î 9 8 .
[Une lettre de Grégoire L\. adressée à tous les fidèles sur l'état malheureux
de la terre sainte, en date du -i'd décembre ia23*, et qui est rapportée par
Mathieu Paris, ne donne que l'initiale du nom de cet archevêque. Le conti-
nuateur français de Guillaume de Tyr^ le nomme Pierre, au 3 mai laBa. Il
ne nous est pas démontré qu'il doive être distingué du précédent.)
J...'' lut éleu archevesque de Césarée en I an i-ilih.
I 11 faudrait dire plutôt : w était archevêque élu de Césarée en la^/i'';^' car
une lettre de Hoberl. |)atriarcli(' de Jérusalem , et des autres évêques de Pa-
lestinr ;ui\ prélats des royaumes de France et d'Angleterre, sur les désastres
de la terre sainte, et rapportée par Mathieu Paris, à cette armée (loco cltnto) ,
pi'ésejite au titre le nom de J. Cœsarieims electi.]
I Le continuateur français de Guillaume de Tvr^ nomme un archevêque de
Césarée Locuimes. (|ni mourut en janvier 1 afifi.]
' (Javtvl.de Mnnosqtie , Gesiti [iiimci-iit. ni ' ()rl/>iis rln-iittidDii-i . 1. III, col. i-il^().
aj)acl lialuz. 1 -mjo.
" Orierig cliristianus . t. III. col. ia88. — ' Amplisfi. coll. I. V, col. 710. 712.
lîaluzP. Rrgist. Innocent. III, Epist. t. II. " .Malh. Paris, p. k->.'j.
p. SorS.. — lii.sl. de France, t. XIX. p. .5r)i. Oriens chrisliatiK.i , t. III, c. i2go.
Malli. i'aris. p. •jsih, 0J11. ' Amp/iss. coll. t. V. c. yAa, n° 11. c.
LKS AKGHEVEQUES DEPENDANTS DE .lÉKUSALEVI. 75V
LES AKCHEVESQIES DE BETHSAIN
ou DE NAZARET.
Le premier siège de cet arclievesclié liiL prcinièi'eiiieiil en la ville
(le Bethsan ', de la (|iielle j'ay pai'lé ailleurs; mais ayant beaucoup
souiVert à cause des guerres qui la rendirent presque inhaltitée'-. il lui
transféré en la ville de Nazaret, à cause de la dignité d(ï ce lieu, où le
Sauveur du monde a esté conceu. L'arc}ieves(pie devoil. à cause de son
temporel, i5o sergeans de service de guerre et avoil droit de cour,
de monnoye et de justice^.
Bernard*, évesqne de Nazaret, lut présent au concile (|ui lut tenu en
la ville de Naples de Sainarie par le patriarclie Gormoud, lan i l'îo.
Guillaume^, archevescjue de Nazaret, s(> trouva présent à une dona-
tion que Guillaume, arclievesque de Tyr, lit à l'esglise du saint sépul-
clire, l'an ii-39. [Il mourut vers l'an i i3S*'.]
Hobeht', archevesque de Nazaret, se trou \ a à l'assemblée des baions
de Hiérusalem, tenue à Acre l'an i i 67, et depuis, avec eux au siège
d'Ascalon, l'an 1 1 5î«.
[Il est probable qu'il faut distinguer ici, comme l'a fait ['Orlenx chriatiniiiis^.
deux arcbevèijues du nom de Robert, qui ont siégé successivcnn'iit.
' Willelnuis Tyr. 1. Xlll, c, 11; 1. \XII. '' Uglieiii, haimsaaa, I. VII. roi. io:j(,,
r. XVI. — Jac. de Vitriaco, I. I, c. lvi. n" •? , c, vet. odit.
^ £)«'.?«. Urljain iV, t. V. Hint.frauç.p. 86. " Oricns cltristiamus- , t. lit. col. i-jg-').
' Assis, de Iliérus. t. i . p. 6-17. ' Willelni. Tyr. I. XVII, c. r. x\i.
' Wilielm. Tyr. I. XII. c \iii. \\\. " Oriens clirisliniiKs: . I. III, idl. 1 ■)9ri.
TC.i) I.ES FAMILLES DOUTRE-MER.
\j- |iii'niii'r avail lilrr (rarclirvcM|iu' ('lu >\c Nazaretli ru i i.3H, aniK't' où il
sijjiia. en codr (|iialili'', un acte de (loualuju du roi Foulques', en favciii' du
|)iiiur du saint si'pulci'c. En i i 'i-j, il accompagna le roi Baudoin III- dans
siHi <'\|i(''(lition contre iîostra, et il y portait la vraie croix. En i i 'l 'i il sous-
cii\il une charte de Baudoin III <|ni ratifiait Ti^rection de l'abbaye de Saint-
i>a/ai-e en B('(lianie ". En ii'iy il assista à l'assemblée des barons de Jéru-
salem-' tenue dans la ville (fAcre. 11 mourut vers i i5i .
Oi on voit en cette même année un personnajje du nom de Robert men-
lionu(' comme arcbevèque élu de Nazareth^ parmi les témoins d'une donation
(je plusieurs biens faite par la reine Mélissende, veuve du roi Foulques, à
l'abbaye de Saint- Lazare en Bétlianie. (ie Robert, nrchevvqne élu en i i5i , doit
être nécessairement distinct du pri'cédent , qui avait en le même titre treize
ans anpar;i\ant. (iCst le second Robert (pii assistait en i iSiî au siège d'As-
calon ".|
\TTAiii)", évesque de Nazarel, lui envoyé avec lluinlVoy de Toron,
coiinestable de Hiérusalem, pour rechercher au nom de Baudouin III
la nièce de l'empereur Manuel en mariage. 11 mourut en ce voyage,
vers I an i i fjf) ^.
LiÎTARD'', prieur de l'esglise de Nazaret. luy succéda en cette dignité
l'an I iCx). Il lut présent à la donation que Conrad de Montferrat fit
au\ l'isans'" de plusieui'S lieux dans la ville de Tvr, l'an i 188. Je ne
seay si c'est cet arclievesque de Nazaret qui mourut au siège d'Acre,
l'an 1 1911". La vilh; de Nazaret vint en la puissance de Saladin après
la deilaite de Guy de Lusignan ''-.
' Cin-Uil. (In S. Scjiiilr. l'iiil. ilc M. ilc IjghelW . Iliiliii siirni . t. W] . n° o. Co\. I o'io.
Iiosiere. p. .^)9, 11 -t-r.
b.c.
" riuill. de Tvr. I. \VI. c. 11. ' (irieim clinxlmn. (.111, col. i-îgT). lagO.
titflielii , //"/m M'cc" , I. Vil . col, loiit), ' \\ illelin. Tyr, I. XVIU. c,\\ii. — Cart.
I ) '1 0 ,
(tu S. Séjjiilcr. Bilil. Cluiiiac. p. ii3-i
' (niill. fie Tvr, i.XVH, c. 1. " Lglielli, In (nrlnep. Pisau.
* Ughelli, Iiiilid xiicKi , I, \ll, col, 1060, " Hoveden.p. (i85. Broiiipton. p. iiçji.
" Guill. de Tvr. I. Wll. c. x\i. '^ Hoveilen. p. 636. — Orietis rlirislin-
W illcliii. Tvr, I, Wlll, c, .\\, Wll, — iui-1, c. i-.igtJ.
LES ARCHEVEQUES DEPENDANTS DE JERUSALEM. 7(VI
[Après LélarcP. on voit un jirclicvôijuc de Nazaretli nientionm'' duis plu-
sieurs lellres (I InnoienI 111-. des années i iijiS. i iqi): mais le nom ne s'\
trouve |)as. Le même paj)e. par des lettres du i (j avril i ■> i 3 , invite l'arche-
véque de Nazareth^, qu'il ne nomme pas non j)lus, à se rendre au concile de
Latraii (jui devait se célébrer en i -i tb. Nous ne pouvons dire s'il s'agit à ces
deux épo(pies du même archevêque ou de deux personnages différents.]
N. . . arclif;ves(juc de iNazarel, est nommé par Malliieii l',iris* en
l'an 1 •^■?.'] et i -a-i.S.
[Mathieu Paris"' rappoitc ici une lettre di; tiréjjuire I\, daté;e de Lalran.
23 décembre i -jay, où ce pape rappelle une autre lettre écrite à lui par N.. .
archevêque de Nazareth et d'autres prélats sur les malheurs di' la Iciri' sainli:.
Peut-être cet archevêrpie s'ap|ielait-il Niroi,AS.| •
Hlgles. arclieves(|uc de iNazaret. paroist en deux litres du cartuiaire
de Manosqne, des années to.'di et j'2 36. L'histoire des évesques®
d'AiJxerre escrit que
Behnac.i) uk SiLL'i. sestanl aeiiennné en la tene sanile, y lui éleu
archevesque de Nazaret, el (ju'ayant l'efusé d'accepter cetle dignité,
ii tut éleu évesque d Aiixene. lan i ■>.?)'.'>.
I D'après ce peu d'indicatujns, on peut <oncliM<' <jue lélertion de Bernard
de Sully avait précédé celle de Hugues", (le dernier est désigné seuh'inent par
l'initiale FI. dans une lettre des prélats et des barons de la (erre sanite à
ThiJ)auid, roi de Navarre, du (i o'tobjv. vers l'an laoç). h'Orionn christininta^
le noirnne Henri et l'a confondu en (juidipies pomis avec le suivant.]
' Oneiis riiristMiiiis. t. III. cul. 1 ■'()(). île l';iris. i(i/i'i. — ! >rieii-'< clirixliiniiis . i.[\\ .
l-i^J. r. l-.U)7-l-îf)8.
" Baluz. Episl. Iniaicuiit III, t. I . |i. 'm. ° Hist. ppixcapor. AutissiQd.c. L\i.p. ligii.
297, 3si, 590. I. I. iiilil. F^alilio.
' Lalib. Cfi/Kv7. 1.XI. part, r.cnl. idi.d. ' Maiiène, Thes.nnecdot. t. i. col. 1012.
" Math. Paris, p. -iZd. aia. — Raynaid. ann. isSG. n° 9,5.
' Math. Paris, p. 993. g: 99'i. a; édil. ' Oriens chnsliaiiiis,. t. \U . c. i9Ç)S
96
762 LES FAMILLKS 1) OUTRK-MEI!.
IIrmîy' esloit archevt'sqiic de Nazaret on I an 1 12/1/1. comme iiou^
a|H)ieiiiions de Mathieu Paris. Il se trouve encoi-e nommé en un tiliv
(le lan 1-^59. an cartulaii'e de Manosque.
j Henri obtint du |ia[)e (Ih'nient iV, jiar une IjuIIi' du 7 uiai i ■>()')'-, le (lr(ut
(II' faire norter la croix devant lui. [I mourut en ia68, ronnnc Ir dit le con-
tinuateur français de GuUlaunie de Tyr^.
Après Henri, ['Orietis cliristianus'^ (Miumère plusieurs archevêques de Naza-
reth, pour lesquels nous renvoyons à cet ouvrage:
(in anonvme chargé par Grégoire X, 2/1 octobre lays'', avec les évè(|ues
de Bethléem et de Panéas. de faire enquête sur les droits de Hugues de Lusi-
gnan, roi de Chypre, et de Marie, flile de Boéniond, prince d'Antioche, au
titre de la couronne do Jérusalem :
Yves ou Gi;i'\ de l'ordre des prêcheurs, élevé au siège de Nazareth \ers
1 2C)0. mort en 1 2y8;
Guillaume DE Saint-Jean", de l'ordre des templiers, élu en 1-JÇ|8:
PiEBRE P'^, qui était archevêque en iS-jG:
Pierre IP, de l'ordre des prêcheurs, qui succéda au précc'dent en i3.")u et
mourut en i3/i5 :
Guillaume Belvavsk '". de l'ordre des frères niineuis. (jui fut archevêque de
Nazareth le -(S janvier i366, a[irès la mort de Richard et (|ui lut transféré
i3t)S à rarchevêché île Torre, en Sardaigne:
Jean Salamonius", de l'ordre des prêcheurs, créé archevêque de .Nazareth par
Urbain X. le 29 octobre i368, et qui mourut vers i388:
Jean de la Ville '^ {de Urhe), élu par Boniface IX, le ih février i3()0, et
transféré le () février 1/100 à l'église d'Egine, sous la mélrojjole d'Athènes.]
' Matli. l'aris, i-ihh. y. li-2-]. ' Uglielli. Ii'ilm ^"^•((, l. VU. col. iu6."l.
' tighelli. //rt/w -««cra, t. Vil, col. loi 1 . n' 1 1 , vet. eilit.
a.vet. edil. 'Ughelii. [litlin sucra . t. Vil. col. lo'io.
' Marténe. Ampliss. coll. t. V. col. -jti'^.c. n° 19. vet. edit.
'' Orieiis christimms . I. lU . col. lagy- '" Orieiis chriilimuis, lAU , i:ii\. i3oo. —
i3oo. VVadding. ann. i30(5, 11^ 18. — Uglielli .
^ Raynald. ann. laya.n" ig. lUilia sacra . t. \11. l'ol. loi'î. n° 1,1. vef.
'' ligliélli, //«/('» 6Y1C/0, t. VII. col. io43, edit.
n° 9, vet. edit. " Foiilann. Tlicatr. domutic. y. 88. lit. M).
' Llghclli . îtalia sacra , I. VII . col. 1 o4 3. 11° 3.
Il" 10, vet. fidit. '" Ughelii. t. Vil. col. io63. n" 17.
LES ARCHEVEQUES DEPENDANTS DE JERUSALEM. 7r,;}
DlT.A^r)' [df Serminn, de Tordre des Carmes, tut iioiiiméj arclic-
vesque de Nazaret [par Clément VI, le i i mai i^/if) etj décéda l'an
i3/iH, en la ville de Vaisoii, estant à la cour du pape Clément VI.
Richard [de l'ordre des frères mineurs] fut pourveu de cette di-
gnité par bulle du niesnie pape, donnée à Avignon le 8 de décembre
de la mesme année [selon Wadding'-: le lo octobre, selon Uglielli^]
' Wiiddiiig. In i-cjj. l. 111. |). 'i-jh. — " VVaddiiiff. ami. i348. n" 9.
Ughelli. lldUii xficni , t. Vil, col. loiS. ' Ughelli, /('(/m .wrr», t. Vit, col. ioi8,
n° i3. d. n° lit.
96.
LES AKCHEVESQUES
DÉPENDANS Dl PATRIARCHE D'A NTIOCHE.
LES ARGHEVESOUES D'ALBARA.
Le coiiilede Tolose s estant rendu niaistie de ia ville (ÏAIbarnK qui
estoit située dans le diocèse d'Apaniie, à deux journées d'Antioche".
y fit élire pour évesque un ecclésiastique de sa suite, nommé Piekbe\
originaii'e de Narbonne ou de Languedoc, et luy donna la moitié des
revenus de la ville et de son tiM'iitoire. Pierre s'estant acheminé à An-
tioclje, y fut sacré parle patriarche Bernard, le quel, quelque temps
après, luy donna le pnUiiini, avec le titre d'archevesque.
Les ruines de cette ville ])ortent encore aujourd'hui le nom d'El-
Bara et se voient à quelques lieues à l'est-nord-est de celles d'Apamic
[Cependant Guillaume de Tyr*, en parlant soit de ce prélat, soit de son
successeur, ne l'aiipelle qu'cV(Vy(/e d'Albara ou d'Albarie, episcojius AUxinexsis.
L'auteur de l'Orieiis christiaitu.s'-' donne pour successeur à Pierre. Giillal me
DE Sabban. Il se fonde sur une phrase de Guillaume de Tyr '^^, où après ce nom
se trouve la qualification (Y évêque d' Alhara ; mais, à ne suivre que le texte de
l'édition de Bongars, où il y a une virgule après Wilhelmu-s de Salirait, comme
après les noms de plusieurs personnages qui précèdent, on peut croire que
dans cette phrase Guillaume de Sabran et l'évéque d'Albara sont deux per-
sonnes distinctes.]
' Atl)erlus Aquensis.t.V, c. xxvr. ' Guillauiue de Tyr. 1. VII, c. wn. x\:
' VVilielmus Tyr. 1. VII, c. viii I. I\, c. i.
' Albertus A([uensis, I. II, c. xl. — WiLI. * Orieits christ, t. III, col. i \()-i.
Tyr. I. VII, c. XVII. ' Guillaume de Tyr. I. \1II. e. xix.
766 Î-KS FAMILLES DOUTRL-MER.
LES ARCHEVESQUES D'APAMIE.
Pierre ' estoit archevesque d'Apaniio en l';in 1119.
Seblon-, archevesque frApaime, se trouva à l'assemblée des prélats
de la terre sainte qui se tint à Antioche. l'an 1 i/i-^. où il fut excom-
munié et dégradé par le légat pour avoir pris et embrassé le parti du
patriarche Raoul , qui y fut déposé.
JosClus^ episco'pm, al. nrrhwpismpm ipatmnsis, 1 176. 1 198.
I^A .* fut éleii archevesque dApamie; s'estant fait transférer
par le patriarche d'Antioche à Tévesché de Tripoly, avant que d'estre
sacré, l'an 1198, le pape Innocent III cassa cette translation comme
nulle. [Voir Les Evéques de Tripoli.]
OTHON^ évesque d'Àpamie, fut présenta une donation faite par
Rupin, prince d'Antioche, aux chevaliers hospitaliers de Manosque, en
Provence , l'an 1 2 1 5 .
[Le liane Grégoire 1\ écrivit, le 26 juin 1 2.38 '", aux archevêques d'Apumw el
de Mamistro, ([u'il ne nomme point, pour (|u'ils rappelassent à son devoir le
métropolitain [mtholicum) d'Arménie, qui s'était soustrait à l'autorité du j>a-
triarche d'Antioche.]
' Gauter. De hello Antindi. p. 6.5 1. — " Innocent. 111, 1. 1, Episl. p. .33; —
Willelmus Tyr. 1. XII, c. x Epist. 5o. p. jg, édit. Baluz.
' Willelmus Tyr. I. XV, c. \vi. ' Cnrlul. ik Manosque.
•■ Qirlul. de Manosriue.— Will. Tyr. 1. XX . ° Oriens christ, t. III , col. 1 1 89 , i 1 90.
c .xxvu: 1. XXI. e. xxvr. — Sanut. p. -20.3. — Raynald. ann. 1288, 11° 3i.
LES ARCHEVÊQUES DÉPENDANTS D'ANTIOCHE. 767
LES AUCHEVESQIJES DE CORIGlli
ou DE BOSTRE.
Bostit', ville de l'Arabie Majeure ou |)reiiiièie, appelée Belliseretli ,
ou BnzerPtli dans les Assises de Hiérusaleni et dans Saiiudo, et 5ms-
sereth dans Guillaume de Tyr et Jaques de Vitiy', lut peu de temps
en la puissance des nostres. Les assises de Hiérusalem - l'ont cet aiclie-
vesché dépendant du patriarcat de Hiérusalem, et non d 4ntioclie.
Le provincial romain le soumet à celuy d'Antioche le nommant en
cette sorte Bostrensis vel Corzensis^; ce (jui pourrait faire croire ([ue c'est
celuy de Coritium, dont parle Guillaume de Tyr, qui soumet ce dernier
au patriarche d'Antioche, ipioiqu'il y ait lieu d'en douter, parce que.
suivant les géographes, Corycium estoil en Gilicie.
[Le siège archiépiscopal de Bosira ac peut avoir été (Idiiiié'. au temps des
croisades, qu'à titre honorifu[ue ou in partibm, attendu que, hien que Bostra
ait été attaquée deux l'ois par les croisés, d'ahord sous Baudoin III, en i 1/12,
puis sous Baudoin IV, en 1182, cette ville ne tomba jamais entre leurs
mains.
Il est impossible de confondre Corycium , aujourd'hui Gorighos. ville située
en Cilicie, et qui par là même dépendait du patriarcat d'Antioche, et Bostra.
ancienne métropole de l'Arabie romaine, et dont l'archevêché dépendait du
patriarcat de Jérusalem. Des trois personnages qui suivent , le premier
semble plutôt avoir été archevêque de Goricie et les deux autres archevêques
de Bostra.]
' .lac. (le Vilry, I. I, c. \lvu. — (liiill. île ' Assiseis de Jénix. LfiMi. (. 1. p .'lA-j. —
Tyr. I. Mil. c, ii:l XVI. c. vui. — Saiindo. Eil. lieuaiiot, t. I. p /nfi.
I. m. pnri. l'i. c. I. Orlel. Thés
768 LES FAMILl.ES DOllTHE-MEf;.
Gkkaud', archevcsijue (le Coricif, favorisa le ]).iili de Uaonl, ])a-
Iriarclie frAiitioche, contre (juelques cliaiioiiies (iiii s'esloienl opposés
à son élection.
N... arclievescjue de Bostre, est mentionné en nue épistre du
pape Innoreiil 111" \ers lan i'!o5.
Fr. I)AMK^^ de l'ordre des frères minems. fut pourvu de larclie-
vesché de Bostre par le pape ClénientVl, lan i.36(i, le 29 juillet.
' Giiill. Tyr. I. XV. c. \i\, \n. " Uadd. ami l'Mii'i-n) — Clléineiit VI ,
» C;M^i. — Iniiocpnt. III. |). i3!. ■ 1. 1. np. -.9. — P.aynalfi. ann i :>'i<i , n" 70.
LES ARCHEVEQUES DEPENDANTS DANTIOGHE. 7G0
LES ARCHEVESQUES D'ÉDESSE.
Benoist', archevesqiie dÈdesse [a\<'iil été sacré en i lou |iai' Dniiii-
berl, patriarche de Jérusalem]. Il se trouva au siège de Gariau, (|ui
estoit une place voisine d'Edesse, avec Baudouin, coiulc d'Kdesse,
Tancrède et Joscelin de Cnurlenay, l'an i 106, et y l'ut tait piisoiniier
par les infidèles; mais il fut incontinent délivré par un soldat.
Il est parlé dans la Bibliothèque de Cluny - d'un archevescpie d'E-
desse qui ht présent à cette abbaye de quelques reli(|ues de Saint-
Esthienne, qui y furent apportées l'an 1 120.
iN. . .^ archevesque d'Edesse, après la prise de cette place |)ar les
Sarrazins, fut décapité |)ar eux. l'an 1 i/i5.
[Selon Guillaume de Tyr^, cet nrclievL'Huc . qui s';\j)|ielail Higies, fut
étoufTé avec plusieurs de ses rlcrcs par la foule (pii se précipitait aux pcjitcs
de certains châteaux dans l'intérieur de la ville, au moment où cIIp ('tait déjà
envahie par les infidèles, en 1 1 /a'i.]
' Wiliel. Tyr. I. X. c. xm\. — AlbeHus ' Ml. cku. p. 565,
Aquensis, 1. IX, e. m,. — Fiilcb 1. II , c. xxvi. ■' Nicolas Trivetl. ami. 1 iko.
— Orieim cliri.sl. l. III, col. 1 l85. — Aiio- * Orinis christ. I. III. roi. i iHG — Giilll.
nyni. npiul. Malnll. .l/i/«p«wi Italie, t. I. de Tvi. l. XVI, c. \.
p. 2.3i. Il" i35.
<)'/
770 hKS FAMILLES DOUTRE-MER.
LES AUCHEVESOUES DE MAMISTRE.
i'ii
Vovoz ce (jiie jay l'eniaiMjué de cette place en mes ol)seivatioiis sur
Anne Comnène, page SSg.
N. . . ai-rhevesfjue, on, comme il est (jualifié par Albert d'Aix', éves-
[ue de Maniislre, se trouva au concile (pii fui tenu en l'esglise de Hié-
salem, au sujet du patriarche Daimbert. [Cet archevêque, un des
• piatre qui fuient sacrés ])ar Daimbert ci] i loo-, s'appelait Baiithe-
l.EMi.]
lUoiL'', archeves(|ue de Mamistre, fut éleu patriarche d'Antioche
lan ! 1 ?)(].
G.uiDi> \ est (jualifié archevesque de Mamistre en un titre de Fan
I ! 60, au carlulaire du Saint-Sépulchre\ [Il est le premier parmi les
signataires de deux titres du prince Haimond d(> cette même année 1 1 /lo. ]
N...' archevesque de Mainislre, fut envoyé en France par le roy
\niaury, vers le roy Louys Vil.
N. . . [peut-(Mre Nicolas], archevesque de Mamistre, fui transféré
par le patriarche d'Antioclie à l'église de Tarse.
' AUjprtus Aquensis, \. 1\, c. xvi. |). 38. — Cai-tul. S. Sepidc. «lit. Rozière.
' Oriciis clirisl. t. III, coi. i H)j. — Ma- ]> 171. 177.
bill. Mus. itiilA.]. [). •i.'îi.n" i3."). '' Toiii(> IV, UinUni-e fnmçahc , p. 692.
■ Willi.'iiiius T\r. I, \IV, c. X. — Rongnrs, Epint. dii-cisoriim , \t \i-]U.
* Preuves de I' II ml'iiif di:\ ''liiislulguon . 1170.
LES ARCHEVEQUES DEPENDANTS D'ANTIoCIIE. 771
I Cdiniiie on le voit \>:tv iiiic lettro (riiinocent lII'.iif)S. :hi |i;ilri;irilic
d'Antioche. successeur de celui (jui aviiil IjuI cfllc tran^hilidii. (\iiir l.cs Ar-
clicrcques de Tursr.)
Un archevêque de Mamislre lut chassé de sou siège par les Arméniens, en
En 1338^, Grégoire (X enjoignait aux archevêques d'Apaniic el de M:i-
mistre de rappeler le inétro|)olitnin (catlwlicum) d' Vrménio à l'obéissance envers
le jiatriarche de Constanliiiople.
Nous ne connaissons point leurs noms, et nous ne pouvons dire s il s agit
ici de deux archevêques dilTéreats.J
Constantin^, airlicves(|ue de MaiiiisUv, 1 aa i3oG.
' Innocenl. 111. 1. 1, [1.33; I.I, i)«'«/. 5o. ' liayiinkl. anii. 1 226, 11° 27.
5o2. — rSaluz. t. I. p. 29. 987. — Orieni ' lu'ivnakl. ami. 12")8, n° 3/i.
(iiri^l. I. 111, col 1 199, 1900. " liayiialcl. ail. ann. i-i^îS, 11" \?>-
772 LES FAxMlLLES D'OUTRE-MER.
LES ARCHEVESQUES DE TARSE.
N. . . ' ('vesque ou arclievesque de Taise, se trouva au concile tenu
en Tesglise de Hiérusaleni, au sujet du patriarche Dainibert. [Il se
nomnuiil Iîogeh, et avait été sacré par DainiberL, eu l'an i i oo '-.]
EsTlE^^E^ archevesque de Tarse, lut présent au concile qui se tint
à Antioclie au mois de novendire l'an i lia
[Ou 1 1 /i 1 , pour examiner la conduite du patriarche Raoul, et qui linit par
le déposer.
AuBERT , archevèrpie de Tarse , nommé dans un titre du i " septembre i i y o '.
N. ..^' archevê(jue de Tarse, avait été transféré à rarchevéché de Mamis-
tre par le patriarche d'Antioelie, prédécesseur de celui aucpiel Innocent IIP
écrivait, le i 7 mars, probablement la première année de son pontificat (1 1 (jS ).
une lettre ipii est la 5o' du livre I" du rc5;istre de ses lettres. On voit (pic
le nom de cet archevêque commençait par un \, dans une lettre du même
pape'' (.'>! décembre), adressée à l'évècpie de Trij)oli, |)robablement de la
même année, puisqu'elle est la boa" du livre I".
Le chantre de l'église d'Antioche fut sacré archevêque de Tarse en i-2oh^,
après une longue vacance du siège, comme on le voit par une lettre de Léon,
roi d'Arménie, écrite au pape Innocent III.]
lN...° l'ut éieu archevesque de Tarse, lan 1 3 10. 11 mourut avant que
' Albert. Aqiieiis. 1. IX, c. XVI ; 1. XI, c. \L. Oiiciis christ. oA. t iU'i.
'' Oi-lfiis chrkl. l in, col. 1 iSi. — Ano- " Daluz. Imiocerit. III, Episl. 1. I, p. ay.
iiviu. apud Mabillon, il/iw. iltil. l. I, p. loi, ' Bakiz. Innocent. III, Episl. 1. 1 . ]i. ^187.
n" i35. * Raynald, ann. laoa, n° 36.
' Willelimis Tyr, 1. XV, c. xvi. ' Iiinocont. III, L XVI. Epist. -2. — Bo
' Ughelli, Ital. sacra, t. IV, coi. I2i5 et iuz. t. Il, p. i3i.
) fî 1 6 : vet. edit.
a-
LES ARCHEVEQUES DÉPENDANTS D'ANTIOCHE. 773
(l'estre sacré. Après son décès, Léon, roy d'Arniénie, voulut inliodiiirc
un prélat grec; ce qui oblijjea le pape Innocent III de le menacer d'ex-
comniunication.
[Il semble, par uno iuilri> Ictire irinuocciil III ', (pie le roi ne pctsisla |la^
dans son entreprise. Quoi (pi'il en soit, on ne voit point de circulaire de ce pa|ii'
adressée à rarchevè([ue de Tarse pour l'inviter au concile de Latrau'- : cp ipii
fait supposer que le siège de cette église était vacant à cette époque.
Les archevêques de Tarse et de Maniistre avaient été chassés par les Armé-
niens. Le pape Honorius III ordonna, par une loltre du 17 décembre laa'i ',
au patriarche de Jérusalem, léjjat du siéi;e apostolique, de les rétablir sur
leurs sièges.]
Jean, archevesque de Tarse, décéda vers l'an i3io*.
Da.mel de Terdonc, de l'ordre des frères mineurs, fut élevé à la
même dignité par le pape Clément V, l'an i3i 1 \ et fut conlii'uié ]>ar
Pierre, évesque de Hhodez, légat apostolique en la terre sainte.
[Un archevêque de Tarse, qui n'est pas nommé, l'ut sollicité, en 1 3'j i'\ par
le pape Benoit XII, ainsi que plusieurs autres prélats, d'engager le patriarche
des Arméniens à réunir un synode , et à condamner plusieurs erreurs qui étaient
imputées auv Arméniens.] :
Po^s . arclievesque de Tarse, décéda l'an i.'jGC)^ [le 9.6 novembi'e].
Jean, de l'ordre des frères mineurs, luy succéda.
Jean, que Uadding*^ ne dit pas avoir éti' de l'ordre des frères mineurs,
ayant laissé par sa mort le siège de Tarse vacant, frère Julien Hccloris, de Pise,
de l'ordre des mineurs, fut nommé archevêque de Tarse \r i- mai 1 .'m)().]
' hiiiofent. Ill,£'7yi«/.7.lili. \VI, p. 738. '■ (hicii.f rlnlsl. l. ll\, coi. ii8i.-Rny-
^ Oiieiis cliiisl. t. III, col. 1 18.3. nalil. iuiii. i.3'ii, n" 46.
' Raynald. mm. laai, 11° 37. ' VVadding. nnii. i3G6, 18.
* Wcnd(liii«|, aiiii. 1311.11° 3. ' Oricns christ, t. lu, col. 1 i84. — VVad-
^ \\'addiiig. aiin. i3i 1. — Raynald. aiin. ding. aiin. 13^0, 11° 9.
) 3 1 1 , II" 7 i .
774 F,i;s FAMILLES D OUTRE-MER.
.lEA^. ;ii'clievcs(|ii(' ilc Tarse, adiuiuistrateui' de lesjjlisc de Niinocie ,
di'céda l'ail 1627 '.
[Il iMiit lire ici : iidiiiiiiisliaU'ur de l't'glisf de Paplic \ oii jilio Ims li's t'vê-
(iiK'S de relie vdle.j
' Wnililiug. iiiin. 1V27. n° 20. — Regesl. p. iSç).
LES ARCHEVEQUES DEPENDANTS D'ANTIOCIIK. 775
LES AUCHEVESQUES DE TULUPE.
La ville fie Tlllpe ' estoil distante de Tiirbessel d'environ (i milles
Ce nom se trouve mal escrit dans les éditions du provinrial lioniain
qui portent (antosl Tuldenm, tantost TuJpensis ou Tubipeiims. (Iclui (|!i
a est»^ donné au public par Mirœus se confond avec celui iXllicrapahi^
ce qui pourroit faire croire que c'est la mesme ])lace.
[L'idenlification de Tulupe avec une des iocalilés morlernos du noid do la
Syrie est encore à trouver. |
Tramon, archevesque de Tulupe, est nommé en un tilie (k- .his^e-
linll, comte d'Edesso, de l'an i i3/4, au cartulaire de Manos(|uc.
[Ce titre est probablemcul celui (pie l'on (rouve à la même dote dans î'aoli-.
L'archevêque de Tulupe y est nommé Fra!vcOiN, ainsi que dans un aulre acie <lii
même comte do l'an i i 'i i . Il on résulte que ce prétendu Trammi n'esl autre
.pie]
ERANÇ0N^ archevescpie d'Hiérapolis: [il] se trouva à l'assemblée des
évesques qui se tint à Antiocbe, où le patriarche Raoul fut déposé,
l'an 1 1 6-! [ou 1 1 6 1 .]
' WillelmnsTyr.l. WII c.\Mi:l.XV!n ' Co</. r?(>/. t.I. n° i5. p. iC, rf i<). |i. .-.o.
e. xxviii. ' Willeliiius Tyr. I. XV, c. mv, \vi.
LES EVESQUES DE LA TERIIE SALNTE
DEPENDAIS DES DELX PATRl ARCHATS-
LES EVESOUES D'ACRE.
La viile (I Acre t'ul prise par Baudouin I" Tau i lo/i '. L'é<rlise catlié-
draie estoit dédiée à la sainte croix.
Jean- ("ut évesque d'Acre, sous Innocent II [ veis Tan i i331.
RoRGON ou Roger ^ évesque d'Acre, se (rouva à iasseinbiée j;éné-
raie des barons et du clergé de la tei-re sainte tenue par Conrad,
l'an 11/17, en ''' mesnic ville.
Frédéric', fds du comte de la Roche en Ardenne, évesque d'Acre,
selrou\a avec plusieurs autres prélats au siège que le roy Baudouin III
mit devant Ascalon, l'an 1 iSa^. Il souscrivit le titre d'Amaury, comte
d'Ascalon, en laveur des Pisans, l'an 1157^'. Le patriarche Amalric
l'envoya à Rome pour faire confirmer son élection. Il lut depuis promeu
à l'archevesché de Tyr, l'an 1 i()/i.
GuiLL.\LME s archidiacre d'Acre, succéda en la dignité épiscopale à
' Willelnuis Tyr. I. X. c. xxviii. — Alb.
Aquensis, 1. IX, c. xix. — Petr. blesens. ep.
167.
* Willelnuis Tyr. I. XIV. c. xiii — Orleiis
christ, t. m. col. iSag.
' Willelmus Tyr. I. XVII, c. 1. — Gesiu
Ltidov. VII, c. xviii.
" Willelnuis Tyr. I.XVII, c. xxi;l. XVIII.
c. I, VI, XX; I. XX, c. I.
' Oriens christ, t. III, col. iSyg.
' Ughelli, t. III, Ital. sacr. p. 465.
' Ughelli, hal.sacr.t.lU,^,. loy-O;!. VII.
]). 967. — Willelnuis Tyr. I. XX, ci, xui,
XXIV, xxvii.
9.8
778 l.KS FAMILLES D OUTRL-MER.
Frrdrric. Il soiiscrivil un litre d'Aiiiaiiry, roy de Hiérusalctn, en faveur
de ceux de Pise, l'an i Hlf)'. Il accompagna le mestne roy en son
voya{;e de Constanliiio|)ic, iaii 1170. De là ce roy l'envoya en am-
bassade vei's les [irinces clirestiens, pour le secours de la terre sainte,
en France et en Italie. Il fut assassiné au retour par un prestre, son
domestique, en la ville d'Andrinopoli, Tan 1171, le 00" joui' de
mav. H se voit une l(>ttre de luy de l'an 1170, en la bihliotlièf[iu' de
Cluny^
JoscE ■* [^Joscius, Jocius, .lorincs], chanoine et sousdiacre de lesglise
d'Acre, en fut éleii évesque après le décès de Guillaume, le 28 de
novembre de la mesme année. Il se trouva au concile de Latran,
(pii se célébra à Rome l'an 1 1 79, et fut aussy envoyé vers le duc de
Boui'gogne. Je crois que c'est luy (]ui l'iit d(q)uis arcbevesque de Tyr.
[Uglielli rallirme*.]
RuFIlN^ évesque il'Acre, porta la vraye croix en la bataille [de
Hattin] où Guy de Lusignan l'ut pris, et y perdit la vie [le k juillet de]
l'an 1 187. L'bistoire remarque qu'il y estoit armé en chevalier.
N. . ." évesque d'Acre, mourut au siège de cette place, l'an 1 190.
L histoire remarque qu'il avoit esté l'ait évesque de nouveau. [C'est-à-
dire récemment : novus episcopus de Accon.^
N. . . évesque d'Acre'', ayant esté envoyé, vers l'an 1200, vers les
' Oriois christ, t. lit. col. l'A'Aç). ' Mail}. Paris, p. 3. — Hoveden, p. (535.
" F. iZi3i. — lladulph. Gog-gesliat. Chron. apud Mar-
^ Willelnms Tyr. i. XX, c.wvii;!. \\[. leu. Ampliss. coll. l.V , co\. 81-2, a. — llislor.
c. wvi. — Picard , in not. ad Neiibrig. — franc, t. XVII, p. 'ly-j , iyS . not. c; l. WIII .
Sauut. I. 111, pari. y. c. iv, p. 191, e. — p. Go.d.
Daclieri, Spicil. t. XIl, p. 643. " Innocent Ht. I. \.Eimt. p. tî.S.S.— Ro-
' Ughelli, Itiil.sucr. I. IV. col. 1097. vcl. ger de Hoveden, Hist. purs, ijosl. p. 685.
«lit. — (Irien.i christ, l. Itl. cul. 1016, ' Hoveden, p. 1S37. — Decr. Greg. I\ .
I 33 1 . 1. III , t. XXXIX . De parocliiis. cap. 5 . si-
LES ÉVÊQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATIil ARC ATS. 779
princes chrestiens, fit naufrage, et périt en nier devant Zibel. C'est
probablement celui dont nous avons l'Histoire de la prise d'Acre qui
est intitulée au titre Movachns jlorenhnus, episcopus acconensis. [C'est à
lui que sont adressées les lettres d'Innocent IIP, i 198, 2, 2 3 décem-
bre, et 1 199, i5 décembre.]
Durange paraît faim ici uno ronfusinn avec Hayniar Monafhiis. jirche-
vêfpie de Césarée.]
.Iea\-. éleu évesque d'Acre, arriva en l'année des croisez qui prirenl
Constantinople, avec Conrad, éves(pie d'Alberstad, et fut un de ceux
qui éleurent Baudouin, comte de Flandres, empereur de Constanti-
nople, l'an i9o6. 11 f'u( député en l'an 1208 par les barons de Hié-
rusalem, avec Aymar, seigneur de Césarée, en France, vers le roy
Pbilippe, pour le prier de choisir un niary à la jeune reyne Marie.
I Marin Sanudo ne nomme pas l'évêqiie député en 1 908 avec Aymar vers le
■roi Philippe. Ughelli ^ dit qu'en septembre 1 2 o 5 l'évêque d'Acre élait Teuald.
Un titre du 13 avril 1912, rapporté par Ughelli, nomme Gautieii évêque
d'Acre.]
Jaques de Vitry", de l'ordre des frères jii'escheurs, lut éleu évesque
d Acre en l'an 1216. Il fut depuis cardinal et évesque de Tusculum.
et mourut l'an 1260. C'est celui dont nous avons l'histoire de la terre
sainte.
Jaques de Prouvins^, doyen de Paris, succéda en cetévesché à Ja(|ues
de Vitry, l'an 1229. Je crois (pi'il estoit de la maison de Braibant en
gnilicavit. — Cod. diplomrit. I. 1, p. 817.
11° 38.
' Oriens chrisl. l. 111. col. i339; — Ba-
iuz. Innocent. 111, Epist. l. 1, p. afii, 297.
Son, 699.
- Alberic. ann. laoa, i9o4. — Acla
hmor. II f, p. i39. — Observ. sur Villeh.
n' i36. |). 3 18. — San. I. 111 . pari. 1 1, c. m.
' Ugliell. lUil. -sdcr. t. IV. col. 1097. 1099.
vet. edit. — (Irieyis clirinl. t. 111. col. i33a.
' Alberic. ann. laiO. ijaG, 1929 et
1-3A0. — Miigii. Chroii. Bciff. ]). 916, 960.
— Jac. (le Vitriaco, 1. 111, |). 1 1 /| 1 . 1 1 /17.
1191. — Monach. Altissiodor. p. 1 1 9 , b. —
Math. Paris, p. 901, 9, 908. 217.
' Alberic, ann. 1929.
98.
780 LES FAMILLES D'OUTHE-MEll.
(lliaiiij)a{;iie, (|iii pieiioit soiivciiL le surtiuin de i^ouvius. Il iiiuui'ut deux
ans après, comme il passoit en France.
Raoul', nalil de Tuuinay, loi succéda, au récit d MIjeric. Il souscril
un litie du uiaisli'c du Temple, de I au i-23/i, au cartulaire de Manos-
ipie. Il vivoit encore l'an i-îhh, comuie nous apprenons de iVlatliicu
Paris-. [En i->.^o l'évêque d'Acre était natif de Provins; c'était pcul-
ètre (jaitiiuî, (pn mourut évèque d'Acre, en i-ioi^, au rapport du
continuateui' l'rançais de Guillaume de Tjr'.J
Fi.oRE!\T ', évesque dAci'e, lan laOi [successeur imniédiat de
Gautiei'], ayant esté transl'éi'é à l'archevesché d'Arles, le soin de cet
évesché fut donné à Guillaume, évesque d'Agen . patriarche de Hiéru-
salem, (pii. en lan 1-^65, se disoit patriai'che de Hiérusaleni. légat
du saint siège, et administi'ateur de lesglise d Acre.
I Depuis cette épo(pie jus(pr;i l;i prise d'Acre , en i -jç) i . le titre d'admiiiislra-
teur de ['(îglise d'Acre lut jniut à la dignité de palriarrhe de Jérusalem. V oir
Les l'nttiiirclies dr J('rtimlcni.\
' Albprie. ami. la-jy. — Orkiis. vlirisl. Sdint-Louis. — Uisl.tle Fr. l. W,p. ■y.Sli ,b.
I. in. col. i.'JSi. io3.J. ■ Miirleii. /)/«;>/««. (W/.l.V. col. 73.T.b.e.
" Mnl. Pai'is. |). i->7. — .loiip\ille. //(.y/, (^e ' Gall. clirisl.
LES EVEQUES DEPENDANTS DES DEUX IMTl'.l VliCATS. 781
LES ÉVESQUES DE BARUTII.
Baudouin \ évesque de Barutli, [lut suiiiiiis par le j)a|)c Innocent II
à lardjevesque de Tyi', comme élaiil un de ses sulïraganls. Il | se tiouva
au concile tenu à Antioche par les prélats de la terre saiiilc, an mois
de décenibi-e, Wmi i i A-k Meier - le fait natif de la maison de Bologne
[C'est ce que semblent attester aussi deux vers dune petite pièce pu-
bliée par Martène'. sur les personnages illustres du diocèse de Té-
rouanne qui prirent part à l'expédition de la terre saiîite.|
Jean*, évesque de Bai-utli, lut un des éves(jues cpn se bandèrent
contre Baoul, qui avoit esté éleu arcbevesque de Tyr l'an i i '1(1.
Gu[LLAUiHE% évesque de Barutli, se trouva à l'assemblée des barons
de Hiérusalem, tenue par l'empereur Coin-ad en la ville d'\(i'e. 1 an
1167.
VIainahd^ évescjue de Barutli, mourut en la ville de Tyr, le '.5^
jour d'avril , l'an 1 1 7^1.
Rbnaud " lut sacré évesc[ue de Barutb par Gudlaume, arcbevesque
de Tyr, le i" jour de may, l'an 1 176.
' (niill. Tyr. I. XIV, c.xni,!. XV, c. xvi. ' VVillelmus Tyr. I. XVII, c. 1. — Gesta
- <)ricns christ, l. III, col. i325. Litdov. VII, régis, c. xviii. — Duchesne.
■ Meier, aiin. logg. Ilist. franc, t. IV, p. ào!i , 0.
' Marten. Amplis.'i. coll. t. V, col. hho, a. " Willelnius Tyr. I. XXI, r. ix.
' Willelmus Tvr. 1. XVI. c. xvii. ' VVilleimus Tvr. I. XXI. c. m.
782 LES FyVMILLES D'OUTRE-MER.
llwMOM)'. ('■ves(|ii(,' de Bariitli, luourul le i 3' jour de se])l('iii|jre.
I ;iii I I S().
I Scidii ÏOncimclirh'itHDms^, HiiMiioiid sfr;iil le riK^iiic i|iie Iiaiiiiild ou H('n;iud .
diiiil \r nniii auiiiil l'h' altt'i'o dans le texte de Guillauine de Tyr.l
KiDKS, arcliidiacre de T\i-, succéda à nayiiioiid, et lut sacré par
Guillaume^, arclievesque de Tyr.
N. . . évosque de Barutli, nioniut au siéfrc d'Acre. Tan iicjo*.
[Selon [Oriciis christianns'', cet évèque est probablement le môme que
le précédent.]
I On trouve aussi N. . . évêque de Baruth, auquel Innocent III'' érrivit le
•>'.\ décendiie ) i()S, coniuie aux évéques de Sidon et de Bibles, sni' le pave-
ment des (Unies. I
WvLMînAN OU Gii.\leran'. évesque de Barutb, lut envové en I an
\-\hh, par les barons de la terre sainte, vers les roys de France et
d Antrleterie pour leur demander secours.
I En la'ya était un évêtjue de Baruth nomnn' Barthelemi *.]
ItoBEiiT, éves(jue de Barut, Tan i3i5. décéda l'an iSaS ".
[ Emmani EL Lniiijus, élu évêque, mourut avant que son élection lût confirmée"*.]
Matiuel ", de Tordre des frères mineurs, luy. succéda. Ce fut luy
qui couronna à Famaj^ouste le roy Hugues IV, roy de Hiérusalem. Lo-
redano s'est mépris lorsqu'il l'a fait de l'ordre des frères prescbeurs.
[J vi;qies '-. mort en i •i()'y. ampiel surcéda frrre Blvise de Chisiaiw. de l'ordre
des muieurs. nfiniirit' par Bonil'ace I\. le i) juillet de cette année.]
' Willeliiius Tyr. i. Wll. e. vu. ' Ughelli, Iliilia sacra, t. 1\. col. i-2i5,
" Oriens clirisl. I. III. coi. \?i-î-. 121G, vet. etlit.
\Mlleliiiiis Tyr. I. XXII , c. vu. ' Wadding. aiin. i3a3.ii° hi.'xn regisl.
' Ho\ve(lpn,p.(J85. — Ri-oniplon.]).! 191. p. 1/11.
^ Oriens christ. I. III. col. i^iay. '" Oriens elirisl. I. III. col. i3a8.
Baluz. Innocent, m, £y»'s7. I.I.p. ayr). '■ \\ nclding. ami. i323, n° ia , niregist.
' Malli. Paris, p. 4a8. h!iH , /iG-j. _ p. 1 4 1 .
Rayiialil. aiin. ia/i5, n° aS. '■ Waddiiig. ann. i3g7. n' n.
LKS EVÉQUES DEPENDANTS DES DEUX l'ATIi) AliC ATS. 78;j
LES EVESOUES DE BELINAS
ou DE PANÉAS.
Adam', archidiacre d'Acre, tïitéleii évesque de Beliiias, ajirrs ([ue l;i
ville eut esté reprise sur les infidèles, vers l'an i i3(). Il se lioiiva à
l'assemblée des barons et des jjrélals de la terie sainli' Icimc a \i\i-.
l'an 1 i h-] '-.
Jkain^, évesque de Beliiias, lut envuyt' en France par le lov \niani\
jjuur demander du secours; et, estant arrivé à Paris, il \ uiournl 1 an
1167, à des ides d'octobre, et fut inhumé en la uel de l'énlise de
Saint-Victor", près de la porte du chœur. Le nécroioge de celte esglise
porte (pnl lui fit présent de (juelque portion de la vraye croiv.
|J. . . (peut-être Jean) était évêque de Paiiéas vers 1 ly-i''. Il rsl mcdlidiiiK^
dans un<^ lettre du patriarclu^ Alinaric au roi Litiiis VII.
Gréf^'oire \, écrivit une lettre à l'archevêque de Nazareth et aux é\ér|iies de
Bethléem et de Panéas, le a/i octobre 1 aya*"', au sujet du couroniieiniMitdii roi
fie Chypre.]
' WilW.iHis Tyr. I. .\V, c. x; I. XVII. - MailijroL S. F/c/. Paris,
c. I. ' Oriens christ, t. III, col. 1 .'îliM, — lidii-
' Gesla Ludov. 17/, c. wiii. gars, Gestn Det per Fraiicus. \i. ii'^-»,
' W ilIfliMiis T\r. I. \\ . !■. \ni. *■ Havriald. aiin. i-}.-/->. ii" U).
784 LliS FAMILLES D'OUTRE-MER.
LES EVESQUES DE BETHLÉEM.
La ville (le Botliléem, située sur le peucliaiit do la uioiilaguc de
Hiérupaleiii. à h milles de la mesme ville, l'ut prise par les chrestieus
le 1 T)'' jour de juillet, Tan i loo '. Elle fut éri<Tée en siège d'évesché,
11 eslaiil auparavant (ju'un ])rioré de clianoiiies réguliers, par le pape
Pasclial el par Gibelin, archevesque d'Arles, légat du saint siège, à la
prière du roy Baudouin 1" [en i i lo]. L'esglise cathédrale estoit des-
iliée à Nostre-Danie.
I La rircoiiscriptiou de ce diocèse ayant été prise sur celle du patriarcat de
Jérusalem, le roi Baudouin 1" en dédommagea l'église du Sainl-Sépulcre, qui
était IV'glise patriarcale, par le don d'une terre considérable -.]
\s(:llETl^, personnage illustre, tut èleu par le clergé, du cdiisente-
uieiil du rn\ , jireniier évesque de Bethléem. 11 avoit esté èleu aupa-
ravant par le chapitre de Hièrusalem^, où il possédoit la dignité de
chantre. éves(|ue d'Ascalon, qui estoit alors possédée par les infidèles;
mais le roy, du consentement du pape et du légat, réduisit Ascalon
en simple paroisse et la soumit à l'évesché de Bethléem , en lan i i i o.
Il se lr(niva eu fan i i-jo au concile tenu par le patriarche en la ville
de Naples. H souscrivit encore le traité fait entre les barons de la terre
sainte et les Vénitiens, l'an iiao.
A^sEAl• [ou Anselme], évesque de Bethléem, envoya en l'an i 182*
' Willelni. Tyi-. 1. XI. e. sn. — Jac. <le ' Willelmus Tyr. I. M. c. \ii: I. \1I.
Vitriaco. I. 1, c. lvii. li\. c. xiii, \\v.
^ Carlul. S. Sfitiik. n" -2.5. aO. aç). |i. /17, ' Daclierv. Spicil. t. III. p. i5a.
48, 56.
1
LES ÉVÊQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATHI MiC ATS. 1h:,
ses lettres d'obédience an [)a|)e Iiiiioceiil 11. Il sousnivil un liiie du
roy Fouques de l'an i i.'5(i, au cartulaire de Manosque, el lui nrésenl
au concile tenu à Antioclu' contre le patriarche Aymei'y, l'an i i 'i-), '.
GiRAUD-, évesque de Bethléem, se trouva à l'assemblée des barons
et des prélats de la terre sainte tenue à Acre par l'empereur Goura
l'an 1 i/iy. Il suivit aussy le roy Baudouin III au siège d'Ascalon, l'ai
11 Sa. Absalon, chanoine réj>ulier du Saint Sépulchre, l'n ayant esté
fait évesque par le patriarche, Giraud en appela à Borne et lit casser
cette promotion, sur ce (pu? l'esglise d'Ascalon avnit esié unie à celle
de Bethléem.
Baoll\ chancelier ilu ro\ Bauduiun III, l'ut promen à la dignité
d'évesque de Bethléem par la laveur du pape Adrian IV, (pn' estoil
4nglois comme lui, avant l'an i lôy. Il est parlé de luy dans une ins-
cription grecque di'essée en l'an i i(it)', ipii se lit encore en l'esghse
de Nostre Dame de Bethléem, où il semble estre nonnué Ihioidincl.
\\ mourut 1 an i i 70. Gette esglise l'ut vacante après son décès l'es-
])ace de ileu\ ans. le clei'gé n ayani pu s'accordei' pour 1 élection''.
Albeut '' [pelit-lils (le l'ierre l'Ermile], évesque de Bethléem, porta
la vraye croix au combat qui se donna entre les chrestiens et les inli-
dèles en la plaine de liâmes, le jour de Sainte Catherine, laii 1 177.
Incontinent après, il alla au concile de Lati'an laii 1 i7(j.
Ubaud, archevesque de l'ise ^ luy donna, et à l'esglise de Nostre
Dame de Bethléem, l'esglise de Saint-Nicolas, sise au lieu ap[)elé lu
Vieille, près la ville de Pise. rCum suis bonis et rationilius, ut ijisc
' VA illeliii. T\r. I. \\. c. \m. \xi. ' llihl. Cluniac. p. itio->.
- VVillelni. Tyr. 1. XVK, u. i, xm, x.xx. ' Willdni. Tyr. 1. X\l, .. wvi; I. Wll.
■ Wilieini. Tyi'. I. XVI, c. xvii; I. XVIII, c. vu. — l'icnrd, In uni. ad Nenbrig. —
c. xx; !. XIX, c. XXIV ; I. XX, c. xxmii, xxxii. Hioiiiploii, p. 1 137.
' I^^r. Qnaresmh\ii. Elucidntiolerrœ saiict/p, ' (Jglipjii. /// arcliicii.. Pi-innis.
I. VT. S> II. r. \iM.
786 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
tr episcopus et ejus successores possiiit in oadem ciiiii suis liabilare, el
rcocclesiani (illam) el res ejus regere et custodire, cl ea et bonis alque
f rébus ejus ad ulililatem ip.sius ecclesi* de Bethléem uli,ii i'arche-
\('S(|U(' se réservant le droit de patronage. [Voy. Albert de \erceil.
patriarche de Jérusalem.]
Guy Coquille', en l'Histoire du Nivernois, et après luy Chopin,
Mineus et autres'-, escrivent que Guillaume V, comte de Nevers, estant
décédé en la ville d'Acre, le au" jour d'octobre, Tan 1 168, son corps
tut inhumé, ainsy qu'il avuit ordonné, en l'esglise de Nostre Dame de
Bethléem. Ce qui donna occasion à la d(''votion ([ue les comtes de
Nevers, ses successeurs, eurent pour cette esglise, et fit que Guy, son
frère, qui luy succéda et qui estoit avec luy en cette entreprise, amena
en France l'évesque de Bethléem, (jui avoit esté chassé de son évesché,
au quel il doinia le bourg de Pantenor, [)rès de Clamecy, outre la
rivière d'Yonne, avec le gaignage et le domaine de Cembeuf ou Sam-
l)ert, et la ville sous Saisy, appelée Maison-Dieu de Bethléem, et If
bourg (pii est outre les ponts de Montruillon, ainsy qu'il est récité en
une charte de Renier, évesque de Bethléem, de l'an laaS. Cet auleui-
ne dit pas si l'évesque avoit esté chassé de son évesclié ]iar les inh-
dèles. En tout cas, cela ne se peut pas enttuidre de la prise de Beth-
léem par Saladin^ après la deffaite de Guy de Lusignan, l'an 1 187.
puisque Robert du Mont nous a])prend que Guy, comte de Nevers,
décéda dès l'an 1176. Tant y a que, depuis ce tenqjs là, les évesques
de Bethléem se sont retirez en France et ont jouy de ce lieu par forme
de letraite; et mesme ils y ont territoire épiscopal, quehjue petit qu'il
soit, et lorsque [un évèque de Bethléem] est sacré, il y exerce tous
actes épiscopaux comme en son diocèse. La présentation ou nomina-
tion de la prélature appartient au duc de Nivernois, comme patron
et fondateur, et l'institution au pape.
N . . . ' évesque de Bethléem, se trouva au siège d'Acre, l'an i 190.
' Coquille, p. 90. ' Hoveden, \>. Golî.
' Willrlm. Tyr. I. XX. c. m. " Math. Paris, p. m.
LES ÉVÉQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATlilAltCATS. 787
Pierre', chanoine du Saint Sépulclire, lut éleu évos(nii' (IdJctliiéem.
Il se trouva à la pi-ise de Constantino|)l(', l'an 1206. C-e lui un des
douze électeurs qui éleurent Baudouin, comte de Flandres, empereur.
[Il fut tué à la bataille d'Andrinople, en i9o5'-.]
[Il paraît, d'après deux décrétales d'Innocent III ^, qu'après la mort de Pierre
il Y eut (les débats pour la promotion à l'évérlié de Betldéem entre H... sous-
diacre de l'église romaine, et P... chanoine du Saint-Sépulcre. Chacun l'ut élu
par un parti. L'élection du sous-diacre l'ut confirmée par le patriarche de Jé-
rusalem; le chanoine avait pour lui la faveur du roi; mais le p.ipi' cassa les
deux élections comme non canoniques.
Les auteurs du Gallia christiuna'^ prétendent , d'après une lettre d'iiniocent 111 ,
que le pape rétablit le sous-diacre, qu'ils nomment Renier. Alais ce ne l'ut
peut-èlii' (pi'après Thomas, qui suit. HOriens cliristianus^ le place nvant Pierre.]
TuojiAs*^, de Tordre des frères prescheurs, est qualifié évesque de
Bethléem et légat du saint siège, en un titre de l'an 1 207.
N. . .'^ évesque de Bethléem, se trouva avec les barons de la terre
sainte au siège de Damiette, lan 1218 et 1219.
Réméré* estoit évesque de Bethléem en lau 1 220. .le ne sçay si c est
le mesme que le précédent.
[Selon les auteurs du Gallia clii-istinna^. c'est le sous-diacre, rétabli dans son
évêché par Innocent III. Ils n'osent assurer (pie ce soit lui qui assista en 1 -jaS
à l'assemblée tenue en Campanie par Honorius III, pour obtenir des secours en
faveur de la terre sainte. On a de ce Renier une lettre de mars 1 3 2 3'°, où il
énumère les biens que tîuy, comte de Nevers, avait donnés à son église, et
([u'il met sous l;i protection de la comtesse de Nevers.]
1.
' Villchard. n" 191. Voy. les observât. '' Orieiis clirislmniis, (. III, col. 128
n°38, p. «7.5, et n°' 1. 36, 191. ' Gesta Iniwcenl. III, p. 129.
^ Viilebard. 11° 191. ' Malh. Paris, p. 208.
^ Décret. Gregor. IX, I. II, til. xii, c. iv. " Coquille, p. 91.
et tit. xvni. c. n. ' Giill. rlnisl. t. XII, col. 089.
' Baluz. Innocent. III . Ejiisl. l. I . p. 585. '° Gall. christ, t. XII , col. O89. — Instn-
Galliii cliristiaiKi, t. XII. col. 689. iwiil. col. 37-2. 073.
99 •
788 i.RS FAMILLES D'OUTUK-MEr..
GoDKKiiUv', lils (lu pivlcl (le Pkjiiic, iivoit Ic titre (r(''lcii ('vesqiie de
Bellil(H!iii, loi-s([iril lïil ('iivoy('' en Escoss(! avec la ([iialilé de légat du
saint si(!"jfe, l'an i 2A7. Il a a un litre de Matliilde, comtesse de Nevers,
où elle ne s(> (|iialilie (|in' rrni Iuvith cl capitaimi dirli comilalm, parce
(ju'elle n'avoit pas ein-ore en la saisine de ce conit("'-, par lequel elle
donne à Godelroy de Prajerlis, élen ('"ves(ine de Belldéeni et confirme^
par le pape, et à ses successeurs, lio livres tournois à prendre à tou-
jours, on la valeui-, à Auxerre, en sa censive d'Auxerre, en n^coni-
pense de la cession par Iny laite, an nom de son esglise, à la dite
(îonilesse, de sa ville de Cersy ' an diocèse d'Autnn , et sitn(''e dans
l'étendue du comté de Nevers, avec ses dépendances. Cet acte est
passé le 2.3'' joui' d'avril, l'an 1 ■ihb.
Frère Tiiomvs dr Lciiliiio', de Toi'dre des irèi'es prescheur.-.. estoit
évesque de Bethléem et légat du saint siège à Acre l'an laBo. Il lui
depuis archevesque de Cusence en Italie, et enfin patriarche de Hié-
rusalem.
GuiLLAiMi:, de l'ordre des IVères prescheurs, èves(jue de Tripoly-',
lut transléiv à l'évesclié de Bethléem l'an i263.
[L'Oriciis clirifilianus'^ n'en tait pus nientidii l'I uuniiiu' à sa phice (jui.iniiii,
(également do l'ordre de saiiil Dominique, cpii aurait été (Mu évècjue de liclh-
léeni en t •'.^>'j-\
HuGl;ES^ évesque de Bethléem [élu en i^ycjj, se trouva avec plu-
sieurs autres prélats à l'assemblée qui fut tenue au Louvre l'an i^yi .
' Malt), l'iiris, p. 485. — Moitasl. iingUc. l. V. col. 787. — Orirnx chrislimmu, L. tll.
t. Il, p. 382. col. 1281, 1282.
^ Tit. ori"'. ' Voir Les Ercuqua de Tripoli.
' ProlwlileiiH'iil le lifu appcli' (ilus liiud ' Oriens cliristimius. t. III, col. 1282. —
Saisi/, p. 78(1. ' Breinond,ZJ«//('r. I. t. p. ki'i.
' H is!. franc, t. V, p. /i.33. — Baluz. ' Wadding. niiii. 1279. t. II. icfî. ponlit-
.\liscell. t. VI, p. 000. — Contiiuiat. l'r. de p. 1^7.
Guill. de Tyr, apiid Mailen. Aiiipliss. Coll.
LES EVEQUES DEPENDANTS DES DEUX PATlil AliC ATS. 7S!t
;ui sujet de Guy, comte de Flandres'. Il lut aussy envoy'' |i;\!' le roy.
avec le prieur des Jacobins, en ambassade vers le duc d" \iitri(iic, en
l'an 129B. Il vivoit encore Tan i'J97. -lay veu un titic de ce prélat
où il j)rend la qualité de rrDei et sedis Apostolica' |;ratia (U'clesiie S. Na-
cr tivitatis Christi Betlileemitanus episcopus,n par le([uel, jjoui' laiie la
condition de son esglise meilleure, il ci'de et transporte à Kobeif, tils
aisné du comte de Flandres, comte de Nevers, en présence de Lonvs,
son fils aisiu", et de son cousentenieni, le bourg de Pantonne-, où la
chapelle de Nostre Dame de Bethléem, (}ui appartient immédiatement
à l'esglise et à l'évesché de Bethléem, est située, avec lont le domaine
qu'il y a. en échange de -30 livres de revenu annuel, payables à la
Purification de la Vierge, à cette esglise. Cet acte fut expédié rriu
fcpalatio Castri Montis No.xii, Niveruensis diocesis,r le ■2']" jour d'avril
après Pasques, 1 ag 1 •
[Après Hugues, YOncii^: clin.stKWus^ iKinuiir, d'iiprès BoriiiU'il ditidoiiis, PiKiiiu:
(le Saint-Mmxent, élu sous ll(iiior('' IV, (uii iiionrul lr .'i :ivril i-^Sy, el .1 EraRi'
ou (jÉjnnii. (|ui siégeait ou !-)()'i.|
Frère Walfran [ou WiirriiAN], évescjue de Bethléem, se trouva a la
dédicace de l'esglise d'Escouys, au diocèse de Bouen *, l'an i 3 1 o. .lax
veii un titre de luy doinié à (llainecy, le H mav 1 3 1 ().
Géraiu) de Gisors'', évesque de Bethléem, mourut à Paris vers lati
\'d-?. 1 , et est inhumé aux Garnies de la |)lace Maubert.
[Jean de Hegl.escliff'', Anghiis, de l'ordre des j)r('clieurs, l'ut é\("(pie de Beth-
léem avant i SaS.
PiEiuiK ^ hil Iransféri' de l'église de Segiu à celle rie Bethléem. Iiii liS'i-.
[HuGiiKS** fut évèque de Bethléem dans le \i\" siècle.
' ///s/, (le la iiimnon de Mniilinor. p. 18^1. ' (jaUiii cliristidim , t. II. p. •.iijy. coi. j .
" Titre oriifinal. (le lieu est (■videinmeiit ' (Jriens ctiristiiiiiiis, I. 111. col. i-i8/i. —
le même que celui qui est ;i|i|)eli' plus Ijnul Eelinnl, Scriplor. nrd. prœd. l. I, p. -ib.
Printenor, p. ySG. ' Ujjjielli , /?»/. «(fc. l. 1, t'ol. i .5 1 . 11 -jcl,
' OrIcHs clirisliinms , t. 111, col. 1-28;!. " Eclinril. (. l.p.xxii. — Fonliin;i. Tlieai
' Sammiivih. In arcliirji. Rdliiiii. n" (iy. ilmi/inlr. p. 1 '1 1 . til. i.wwur. n" '1.
7;)0 M'^S FAMILLES DOlITliK-MKIi.
l>'(Wêquo Di:nANi) t'iMiil iiioil. Ahimmi i»i: i,\ I'ioiiie, ilf rnidrc clos prêcheurs,
lui lui iliiiiiK' iioiir siicicssciii- |);ir lirl);)iii V, le i .'! iKPveiubrc i3()3.
Jkan Saf.mitius, do l'ordre des iiiiiiciirs. lui hiiiisIVTi' de iV'frlisc de [{clhl/'f'iii
il celle de Lii((|ues en i.'icS."^) '.]
(liiLiAiniK i)K Valen, moiin', aimiosiiicr cl contesseur du rov
CJiarles VI, estoil ôvoscjuc de Bethléciu laii io83-. Il fut l'ait évesque
dEx reux l'an i .'iSç).
\\,'Orie>is clirisliaiiits-' l(?rniine rénuiiiératioii des évoques de Belliléeni à
Jean III, de Genence, (|u"il nomme imiuédiatemenl a|)rès fiuillaume de Valen.
.lean l'ut l'ait évèqne vers io()i.|
Philippes Fromoint'', de Tordre des frères presciieurs, ('oiilesseur de
'Pliilippes, duc de Bourgogue, es années i ?)Sh. i 385, i 386, fut depuis
évesque de Bethiéeui.
Lalrent Pignon'', de l'ordre des frères presciieurs, confesseur de
Pliilippes le Bon, duc de Bourgogne, évesque de Bethléem, se trouva
au concile de Pise l'an 1^09. 11 fut depuis évesque d'Auxerre.
Frère Jean Lku\''{Aiinrus), de l'ordre des frères mineurs et du
couvent de Bourgneuf en Touraine, provincial de son ordre en cette
province, fut éves(]ue de Betliléem, et depuis de Sarlat, l'an t/107;
deux ans après, il assista au concile de Pise. Il mourut l'an ilxto'', le
1 5 d'octobre.
Jean^, évesque de Bethléem, estoit confesseur de Jean, duc de
Bourgogne, en l'an 1 /i i -j , par le cretlit du (juel il obtint du loy
' Ugtielli , liai. nncr. 1. 1 , col 88a, n" yi. ' Maïuiscril.
■ Orieiis clirisliuiiKS. t. Itt. col. ia85. — ' Uglielli. .Manuscrit.
Gall. clirist. vêtus, t. II. p. q()8. coi. i. — ' Wadding-. i33-2, lo
EchactI. t. I, p. xxii . col. 1. ' Urrlielii. In anhicji. Pi
' Oi-iem chrislinnus, col. i ^86. — Eeliard, ' Coquille.
l. [. p. XXM. col. 1 .
Sllll.
LES ÉVÉQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATHI AliC \TS. 7!)I
Charles VI plusieurs privili'gos (mi fîiveiir de son i-sgiisc, ou pliilosi de
riiospital fie Claniecy, entre lesquels lui celuy-ci, que les évesques de
Belldéeui originaires du royaume jouiroiciil de pareils privili'ircs que
les autres évesques de France.
M. . . moine de l'ordre de Sain! lîeiioisl, fsloit évesquede Betliléfin
l'an 1 'l 'J 1 .
Jean Hocca , de l'oi'drc des i'rèi'es miiieui's. avoit ce titre en I an
) /129 '. 11 est renoniini'' pour sa giaiidc doctrine.
DoMiMoiiE, évesquede iJethir-em l'an ili'M't.
Arnoll i)k Limone, canne, professeur de tliéologie, se disoit évesque
de Bethléem et confesseur de Chai'les d(> Bourgogne, comte de Nevers,
l'an 1^1.35.
GuiLLEBMiN, éves((ue de Bethléem, en ilil]érend,en lan i/i')/!-, avec
les observanlins de Verceilles, pour une petite esglise aux faubourgs
de cette vill(> là, qu'il préteiidoit a])])aitenir à son évesché.
Antoine Buisson, l'eligieux carme, estoit éves((ue de Bethléem et sul-
iragant de Jean Rolin, cardinal, i/i()6.
Bertrand Aldegeh. éves(|ue de Bethléem. 1/181.
Jacqles Himeré, évesque de Belhh'em. 1 !i()'j.
CuRisToi'iiLE, des niaia:pn's d'Incise, évescpie de Bethlc'eni. i5oo.
Antoine di Crenbl, \h[:i.
Martin Bailleu, (ht le Doux, de loidre des frères mineurs, [jrofes-
seur en théologie, aujtaravant évesque d'Arcadie, fut nonnue à l'éves-
' \\ nililiii;;. iiiiii. l V3(). '■>. ' U'iiddiiig. aiin. l'iT);!. 'l.''>.
79^ LES FAMILLES 1) OUTIiE-MER.
i-li('' do Bethlrciii le '!0 mars i 5 i '.« , |)ar Kiaiiçoise d'Allji'et, comtesse
lie Nevcrs, parla lésipualioii d'Aiituiiio du (Ireiiel.
\|)iès lui, les siiivaiis liiireiil la inesme dijjnilé :
Antoink Div Mont', éves(|ii(' de IJetldéem, de|)iiis éleu éxcfeque dAretiu
[Arezzo] en llalii', lui eidiii éveH(|iie de Civila;
Philibeht ni: Ik.ujEL, abbé de Saint Sévèi'e, moine de Saint-Benigue
de Dijon, l'an ]'):^Ji e| i555:
DoMiMC Fliîli.n , chanoine de Aevers, i55b;
Lrbain Rklhsv, docteur en théologie du diiM-èse d'Angers, i558:
Antoink TnissoN. moine de i'aldiave de Tons les Saints de (Ihàlons:
CnAiiLKs BoiuBo>\\T, luonie de (iermcra), i568.
Simon Jouidain, cliaiioine régulier de Sainl-Augustin et prieur de
Saint (iildas do ^evers, fut noanné par Louys de Gonzague, duc de
Novers. après le décès de Charles, le dei'niei' de may. 158^1.
Ces cinq furent seulement nommez, mais non consaci'oz.
Loi \s DE Clkves, basiard de Nevers, j)rieui' de la Charité sur Loire
el abbé de Bonray, fut nommé par Charles de Gonzague de Cleves.
duc do devers, le i <S d ()cl(d)re iGoi, et ensuite des bulles du pajie
Paul \ . bit sacré à Paiis le i -2 mars i (ioCi. Il mourui an mois île mais
I (iiit).
Jean de Cleves, neveu de Lou\s. abbé de Tous les Saints de Clià-
lons et prieui- de la Charité, fut consacré évosque de Bethléem laii
i(mB. et décéda le l) d octobre l'iiij-
' Ughelli. I. VIII-iJ. :i(,a.
LES ÉVÈQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATRIARCATS. m
André de Sosée, d'Annonay, principal ilii collège (l'Autiiii, à Paris,
.succéda en cette dignité par la iioniinatioii de Cliarles, duc de Nevers.
et ])ai- huile du pape, et fut sacré à Pai'is le 18 de février 1626. Il
uioui'ut le i3 d'avril 16/1^ et fut inhumé en I esglise des Augustins de
Paris.
François de Batailler, évesque de Bethléem, presta le serment entre
les mains du roy, au mois de may, l'an i665.
79i LES FAMILLES I) OUTRE-MER.
LES EVESQUE8 O'EBIIUN
ou DÉ SAIINT ABRAHAM.
La ville d Ebroii iiit érigée Je prioré en évesclié, Tau i i(38', à cause
(le la vénération de ce lieu, (jui conservoit les sacrez tléposts des pa-
li'ia relies \braliain, Isàc et .lacob'-.
REiwri)'. neveu du |jatriai'clie Fouchei', en lut tait |)ieniier éves(|ue.
Il souscrit un litre de Guillaume, archevesque d'Acre, de I au i i^u.
Il est |iarlé encore de luy en un titre de Henry, comte de (lliampagne,
passé eu la \ille de Hiérusaleni , laii i i 71), par le (pic! il lail (pielques
dons à cette esglise.
N. . .^ éves(pif dEbroii. mourut au siège d'Acre, l'an 1 1 (|o.
IGAniiiii DU (Ieoffiiov ■'. do i ordre des |n'i'clieiirs . lui luit ('\iM|iie de Sîiiiil-
AliraliMMi, l'an 1 -«(liS.
I''rère Mammimktiik '\ de l'ordre des pièclieiiis, était évèque d'Hébroii, sous
II' piiiililic;il (le (ib'iiieiil VI. vers t'.]h-j.\
[jOI!Ys\ de l'ordre des livres iiiiiieurs. estoit é\es(|ue d Ebion eu
l'an 1 .".(■). S.
' Voir Les S^i/'iiciirs tir Siiiiil-Minihinii. ' (ïrieim cliri-s-tioiius , l. IIL ('(jl. la'iy.
" Willelni. Tyr. \. XX, c. m. — lac. dp 1-170. — fjonliiiuat. (Ipdiiiil.iloTyi. 4w/j//-«.
\ itr. I. 1 . f. Lvii. Cnll. t. V, col. 763, c.
' Bilil. Chili, ihd-i. " Ca\a\ier,(jiili'ri(:(lomiiiir.]>. t'.\i\.\i I li-j.
' Hofj-ei- (le Hovetleii. p. 685. — Rruinij- ' Waddirijf. n h.
loll . |1. I 1 () 1 .
LES ÉVÉQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATIil \ liC \TS. 7!)5
LES EVESOUES DE GIBEL
or DE GABALUM.
I GibeL Gfihala, Gabida, Gnbulwn, est une ville maritime de la Svrie, à 99 ki-
lomètres au sud de Laodicée. elle était le siège d'un évéque ^lIll'raJrant immé-
diat du patriarche d'Antioche '.|
Guillaume estoit évesque de Gibel en l'an 1 1 i 5. Gautier'-. chaiiceUiei',
luy donne cet éloge : Vir per nmnia Imidahiiis.
HuGiiEs, évesque de Gibei, souscrit un [double] titre de Fuiunoiul,
prince d'Antiocbe, de l'an 11 60 [19 a\iil]. au cartulaire du Saint
Sépuichre^. Il se trouva au concile tenu à Antioclie coutie Raoul. ])a-
triai'che de la niesuie ville, et ensuite enq)esclia (pie le prince liax-
mond ne mist cette place entre les mains de 1 eiupei eui' Jean Goinnèiie-.
Il passa en Allemagne et en France |)our les nécessitez de la terre sainte.
[On ne peut dire si c'est Hugues qui est l'évèque de Gabula mentionné par
Othon de Frisingen ^ et par Albéric ^ à l'année ii/i5, par les soins duquel
Antioche commença à être pleinement soumise au siège de Rome.]
\ . . .'' évesque de Gibel, se trouva au concile de Lati'an tenu lan
1 ! 71), SOUS le pape Alexandre 111.
' Or-ieiis clinsliaii. 1. 111 . col. 1 1 Ijy, 1 1 70. ' Otlio t^rising. I. \ It . e
WMII. \X\1II.
^ Gauler. De helh Aiitioch. p. kkit. ^ Otho Frising. I. Vil. c \\\iii. apiul
' Willelm. Tyr. I. XV, e. xvi. — CarUil. Urstis, i"part. p. iSy.
S. Sepulclir. Preuves de l'hisi. des Cliastaigii. ' Albecic. Chronic. ann. iii5. 2 pai'l.
p. 38. - — Cin-lul. du S. Sepiilclir. édit. Rn- p. 807. édit. Lips.
zière. p. 171. 177. ' ' Picard. In mit. ml Netihrig.
100.
796 l-KS FAMILLES DOUTRE-MER.
IL'0r/t7/.s' clmsliniuis' pense (|iie W. Glamhulepcensis ejyiacujnis . delà province
de (Jélésyrie, (lue l'on Iroiive pin un les signataires du concile de Latran, est
par altération pour (Inlmleiinia.
(ÎAUTiEii, de Calabre, de l'ordre des prêcheurs, fui noiinn»' évêipie de Gabnia
par Urbain IV, en latj^i '-.J
Adam^, (le roidre des frères mineurs, lïil pioiiieu à i'évesché de Gibel
pai' le j)<'i])e Clénieiit VI, en fan i36B.
He^îw (Ip Henrebercli , dominicain, est nommé, jjar Laurent Pi^r^min, episcopus
G(ili(iulig<'iif:is, iWiint i3()/). (l'est probablement pour (Talmlriims^.\
' Orieiis cliiisliiiHiis, t. IIL col. i 170. — Watldiiig. t. 111. — Heg. p. ■i-x-2.
Dachery, Spicil. t. XII. p. 643. * Echard. t L p. \xv.
- lîzov. jinii. lod/j .11° 1 0. t.XIM.cnl.yoG.
LES EVEQUES DEFENDANTS DES DEUX PATlilAltCATS; 797
LES EVESOUES DE LAODICEE
Gérard, surnommé de Nazaretii par (juelques uns', évesijue de
Laodicée, se trouva au concile tenu à Antioche contre le patriarche
Raoul. Jl persuada Renaud, prince d'Antioche, de s'accommoder avec
l'empereur Manuel. Je crois que c'est le Girard dont parle saint Rer-
nai'd-, qui avoit esté moine de ClairvauN. On lui attribue quelques
ouvrages.
N, . . évesque de Laodicée, accompagna l'empereui' Frédéric I"' en
son voyage de la terre sainte, l'an 1 1 (jo ^
[PiKRRE (le Smiit-HIJaire, de l'ordre des prêcheurs, fut noinnié évèque de
Laodicée par Urbain IV. peu avant la mort fie ce pape, qui arriva io •> octobre
1264*.]
Augustin, de l'ordre des frères miuenis, estoit éves(pie de Laodicée
en l'an 1 336,
[Selon Wadding^, qui parle de lui comme vivant en cette année, sans
dire précisément que c'est alors qu'il fut nommé évêque. Il cite Pils '', selon
lequel Augustin fut fait évèque de Laodicée par Clément V, |)ar conséquenl
avant ioi/i, année de bi nioi't de ce pn[)c; l'I il assure n'av<iir vu ailleurs
aucune autre mention de cet évêque.
A l'aimée i.S66^, Simon, dominicain, esl mi'nlidnm' [jar l'autoin- d'une vie
' Vossius. l)chistiw.hit.\). 779. — Siinlei'. * Orkmcln-lstinii. 1. lit, col. 1 i(i(i. ; 1IJ7.
In biblioth. p. 281. — Willelni. Tyr. I. XV. —lîremorid, liiil/iir. t.I, p.iA.S. /i.")(l, i,",7.
c. XVI ; 1. XVill, c. xxiii. ' WfKJding. ann. i33/i, n" -17.
- Saint. Bernard, Episl. r',88. " Pitseus, De script, uiigl. p. h'i?<.
'' E-rpeditio asiatica. Frcilcr. I. p. .5(i. ' Ofii'iif: rlirisliiitui-s . t. 111. col. ii()7,
6i. 11 (i«.
708. I.KS FAMILLES D OIJTHIvMEli.
lie sîiial l'icrrr-Tlioiiias, dr- l'ordre fies carmes, dans le Sporulnm cdvmeldnmwi
de Daniel', cDDimo étanl. l'ii celle année, Ié;;a1 dn saini siéffe. évèf|ne de
Ijaodicée cl vicaire de l'église de Kania!;()usle.
\ MARTl^, évè(|iie de Laodicée, succéda, le 7 janvier i3t)()'-,
Andiuî-Pfiîhiie. de Monte Latenmo , de l'ordre des mineurs.
E\\ lAoo-'', à un aulre évé(|ne dn nom de Martin succéda, le aS avril.
Frère lkNoiT-NicoL.4s. de rordre des mineurs.
Edouard Nunio, Porlufi[ais. de l'ordre des prêcheurs, lut nommé par
Alexandre VI, en i ôo3 '*. évèque de Laodicée, pour prêcher la foi dans les
Indes orientales.]
Daniel ;i. V. M. Siieail. rarmel. I. Il, " Wnfldiiig. ami. 1600, n° 3.
11. îf^(). n" (i7(). " Foniana, Monument. domiitk. axm. ino?).
Wadrliiif;. ann. 1896. n" a. - p. 'loH. col. -a.
LES EVEQUES DEPENDANTS DES |)El!\ l'ATIli MiC \TS. 799
e (If
('
LES EVESQLIES DE LIDDE OU DE RAME
APPELEZ AUSSY DE SAISÎT (iEOlUiE.
Robert l'''',lNormanfl de nation, du diocèse de Moiieii, rutéleuévesque
de Rame, incontinent après sa j)rise |jai' les nosties fan nxjy, et lut
le preniiei' éves(|ue latin de la terre sainte. Après (|ue Baudouin I"
eust esté delfait pai' les Sarrazins d'Egypte en liiu i lorî, (laignant
d'estre assiégé en sa ville, il s'enliiit à Japhe. Les inlidèles jjiuslèrent
alors l'esglise de Saint-George, ((ui estoit à une lieue de Rame et ([ui
estoit l'esglise épiscopale; d'où réves(|u<' de Rame et de Lidde estoit
ordinairement nommé évesqiie de Saint-George, de l'uni' et lauli
ces places, nommées indiflerennnent Saint-Geoige de Rame ou d
Lidde;, d'où il faut corriger l'édition de VVi!l(d)rand d'Oldenbourg eu
sa description de la terre sainte, (jui porte mal S(tmovgedemmus, au
lieu de Saint-George di' Rame. Les évesipu's de Rame estoient aussy
appeliez iiidilléremment évescjues de Lidde, (pii fut nommée anciemie-
nu'iit DiospoUs.
J'ay |)arlé amplenu'ut de la ville de Uamc en mes observations sur
Anne Comnène'-. Ges éves([ues dévoient, à cause de leur temporel.
10 chevaliers de service de gueri'e et !>oi) sergeans. Ils avoient auss\
droit de hante cour. La ville de IJdde estoit de leui' seioneurie.
' Ravin. crA;|ilfs, p. 170 — Albertus I. III. c. mi. — nrteii>i clirixliiiims . t. ill.
Vquensis. I. IX. c. 11. xvi. — Fuicherius, I. col. 1J71.
II. c. \iv. ■ — Wiiielm. Tyrpiisis, I. Vil, - Cnv. ihi Vi-esm, In Àun Comu. A tcd-ms.
c. wii; i. \. c. wii. — ■?.' pars Uistnr. wdL [>. '.i-j-2 . '^-j'd. — Assises de Jéi-nsiilem.
Hieiosdliim. p. (ioli. — (llnlior lîailiilpli, |). S.t/i. 55(): éilil. l.alilji'. l. I.p. /|i-.>. /107, 11.
800 LES FAMILLES DOLTRK-MER.
Ii()(ii;i\ '. (''vos([iio do Lidcle, se trouva au concile tenu à Naples de
Sainaiie |)ai' le [)atriarclie Gormond, l'an i \:>.o. Il souscrivit encore
en l'an i ; ■>..') le tr'ailé entre les barons de la terre sainte et les Véni-
tiens-. Il est nommé en un titre dn roy Fouques, de l'an i)36. au
cai'lulaire de Manosrjue. Il estoit oncle de Raynaud, surnommé l'Eves-
qu('. vadiant clievalier.
Constantin \ éves(jue de Lidde, accompagna le patriarche Fouclier
au voyage qu'il entreprit à Rome vers l'an i ibh. Il souscrit un titre
dn roy Baudouin donné à Acre le là de janvier, l'an 1 155, indict. à.
(pu est l'année suivante, selon nostre façon de compter; et un autre de
Hugues d'Ibelin, seigneur de Rame, pour l'esglise du Saint Sépulchre.
de lan i i fio".
Raynier^, évesque de Lidde, souscrit un titre de Guillaume, évesque
d'Acre, de l'an i 161. Il décéda l'an 1 169, en laquelle année
Bebnaiu) ", abbé de l'esglise du mont Tbabor. lui succéda en cette
dignité, connue on l'ecueille d'un titre d'Amaury, roy de Hiérusalem,
en laveur de ceux de Pise, qu'il souscrivit avec Guillaume, évesque
d'Acre. Il suivit le mesme roy lorsqu'il marcha contre Saladin, qui avoit
assiégé Daran [Darum?]. Il avoit esté premièrement moine de Deois
en Berry. Après la mort d'Amaury, il vint en France vers l'an 1 17Û et
y apporta la l'olique de la vi'aye croix en l'abbaye de Granimont. sui-
vant l'ordre qu'il en avoit eu de luy.
Willelm Tyr. 1. XII, c. xiii, ixv; I. XIV,
C. XXVI.
"' Paoli, Cod. diptotniit. i. I. ii° lo. p. i i .
^ WillelnnisTyr. I.XVlH.c. vi.
' Carlul. du S. Sepiilc. édit. Rozière.
p. 1 12. 126.
' Willelm. Tjr. I. XX. c. .xiii. — Uglielli .
t. VII, Ital. sacra, p. 2C7.
' Ughelli, t. III. liai, sacra, p. iyô. —
Willelm. Tyr. I. XX, c. xui. \x, — Cliroii.
Dolense, ann. 1 lyi. — Fr. Oger en i'hscr.
de la Croix de Grammont. — Gaiil'redi \ osiens.
c. LXix. — Bibl. Cluniac. p. \h'i-2. — Voy.
les Disserlaiioiis sur Juiiirillc . disserl. xxvi'^
p. 3 1.3.
LES ÉVEQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATRIARCATS. 801
N. . .' ovesque de Lidde, mourut ;ui sié^fc d'Acre, lau i iqo.
I. . . évesque de Lidde, lui employé par ie pape Imioceut 111- poui-
aller prescher la croisade en Sicile, lan 1 1 98. Il y a une lettre de lu y
escrite à Michel, doyen de Paris, au sujet de son élection au patriai'cal
de Hiérusalem, qui se doit rapporter à l'an 1 19^.
|R . .^ évêque de Lidde, fut un des prélats de la Palestine (jui écrivirent à
Thibault , roi de Navarre, le 6 octobre , vers 1 aSq , au sujet des croisés qui par-
taient pour aller au secours de la terro sainte. |
N. . . évesque de Lidde ou de Rame, accompagna Gautier, comte
de Brienne etde Japhe, lorsqu'il combattit les infidèles, l'an 12/1/1,
où il rendit des preuves de sa valeur, au récit du sire de Joinville*.
Mathieu Paris ^ dit qu'il y fut tué.
[C'est ce qu'affirme aussi le continuateur français de Guillaume de Tvr". On
ne peut assurer si cet évêque doit être distingué du précédent.
Guillaume, évêque de Lidda, fut transféré au siège d'Agen le dimanche
3 2 juillet 1 963 ''.]
IN . . / évesque de Lidde, couronna Hugues III. rov de Cypre, roy
de Hiérusalem, l'an l'^Gq.
[Grégoire X s'en plaignait dans une lettre du 2/1 octobre 1272 ''. adressée
à l'archevêque de Nazareth et aux évêques de Bethléem et de Panéas.
André '", évêque de Lidda, fut un des vingt-trois prélats qui. réunis à Rome
' Hoved. p. 685. — Broni])lon. p. 1 igj . ' .loinville, p. 2i.3; p. gy, édition Du
— Radulphus Coggeslial, apud Marlène. Cange.
Ampliss. Coll. L \, col. 552, c; 553. h, c; ' Math. Paris, p. iig, ^28.
558. c. ' Aiiijiliss. coll. t. \. col. 7fl(), e; 780, b.
^ Innocent. 111, 1. 1, £'/«'s^ p.917. igg. — ' Nom Gnllin clirisl. t. Il, col. gig.
Balnz. t. 1. p. ig8. — Raynald. unn. iig8, ' Gcsla, 785.
n° 85. — Baluz. Miscell. t. II, p. sis. " Raynald. ann. 1272, n°' ig, 20.
' Orieiis christiaiiiis , col. i->-/h. — M;irl. '° Mait. Tlicsaur. aiiecd. 1. I, col. 1271.
Tlicsiiiir. niiccdol. t. I, col. 1012, c. d.
802 l.ES FAMILLES D'OUTIil' -MEli.
«'Il i!2().^. iKioidiToiit <l(>s iii(liil;;(Miri's ;iii iinmaslrro de (ilandières, dincèso
di> Metz.
A un autre Aivdiuô iiil snhslitiK". li'->8 se])tpml)rn i '■U)'j. Jkan (.ki,i,i '. de I oidrc
(|(is prrcIiPiirs. I
' lîivMionil. Ihil/iir. I. Il, ii. 'i(i(j.
.ES EVEQUES DEPENDANTS DES DELX RVTHIARCATS. 803
LES EVESQUES DE SEBASTE
ou DE SAMAP.IE.
Sébaste ' fut nommée encore Samarie. Saint Jean Baptiste. Helisée
et Abdias, prophètes, y furent inliumez.
Renier ^ évesque de Sébaste, accompagna le palriarclie Foucliei' au
voyage qu'il entreprit à Home vers Tan i i5/i.
[Une phrase d'Albert d'Aix^^ que cite inoxacteiiieiit Michel Lequien, ne
prouve pas, comme le pense cet auteur, que Baudoin II ait institué des évêcjues
dans Samarie et d'autres villes de Palestine aussitôt après les avoir conquises.
Cependant il est probable (pie l'établissement de plusieurs di' ces sièges épis-
copaux remonte environ à cette époque |
Raoul \ évesque de Sébaste, se trouva au concile de Latran, l'an
1179-
[Jacques de MnETO-', de l'ordre des prêcheurs, évêque de Sébaste, ayant été
transféré par Alexandre IV, l'an laSc), au siège MiUevitana,
N. . . dominicain, lui succéda au siège de Sébaste.
Christophe'', Muui de Toloiiiœi.s , de Sienne, de l'ordre des prêcheurs, l'ut
nommé évêque de Sébaste après l'an i3i3.
EvERHAni» DE Westerheym ^ eu Westphalie, de l'ordre des prêcheurs, évêque
' Jacob, de Vitriac. I. I, c. 5G. card. In nal. (ulNcubi-ig. — DacLeri, Si>idl.
- VVillelmus Tyr. I. XVlli, c. m. t. XII, p. (343.
'" AlbeiUis Aquensis, llisl. 1. XII, c. xxx. * Fonlaiia, Tlieal. (hiniii. p. 099, lit. 539.
— Orieiis cliristiiiniis, t. III . c. i o.'dS, 1 290. ' Font. Tlicat. dom. p. 973, lit. 639 , 11° 9.
* Willelmus Tyr. I. XXI, c. wvi. — l'i- ' OWc/^ç <■/(/•/«'/(/«. t. III, col. i ayi, 129-3.
80'i LES FAMILLES DOUTRE-MER.
(I,. S(''l)a>t.% vicairr (adiiiiuislrateur) d- l'('|;lisc de Colojjiie, i.ioiirut le 3 mai
I ;!()•>, L'oiiinir l'allosle son épilaphe dans IV|;lise de; la Sainlo-Croiv des irères
lii-ècheurs, à ('.oloîjne, uh il fut inhumé.
Après la mort de Mathieu, évêque de Saniarie.
Frère Bkutrand de Pagiis, de l'ordre des mineur.--, fut iionuué puui- lui suc-
céder, le I () mai 1 /luo '.
André, ar(lie\r(|ue de Spalatro, fut Iransféré à l'église de Saniarie, eu
■ Waildiiie. .l///(«/.///(/(0/. uiiii. i'ioo,ii°;3. — " VVadding. Aiiiiiil.tmnor. unn. iho'i, h" L.
LES KVEQUES DEPENDANTS DES DEUX PATRI AI'.C \TS. Sd^)
LES ÉVESQUES DE SAGETTE
ou DE SIDON.
L'évesché de Sagette ' rn avoit un auti'c qui luy estoil annexé, sça-
voir ceiuy de Sarepte.
Bernard'^, évesque de Sidon, se trouva au concile tenu à Antioclie
contre Raoul, patriarche de la mesme ville, Tan i i/i-j. 11 se banda,
l'an iiAfi, contre Raoul, cliancelier du roy Baudouin III. ipii avoit
esté éleu archevesque de Tyr. L'année suivante, il se trouva avec les
barons et les prélats de la terre sainte à l'assemblée qui lut tenue à
zAcre. Il mourut vers 1 an 1 153.
AMALRIc^ abbé de Saint Abacuc ou de Saint Joseph, de l'ordre de
Prémontré, lui succéda en cette dignité et fut sacré en l'esglise de
Lidde par Pierre, archevesque de Tyi-. Il accompagna, Tannée sui-
vante, le patriarche Foucher au voyage qu'il entreprit à Rome.
Eudes \ préchantre de l'esglise de Tyr, fut éleu éves([ue de Sidon
et fut sacré par Guillaume, archevesque de Tyr, le second jour de
may, l'an i 176. 11 fut présent à la donation que Conrad de Montfei'rat
lit aux Pisans^ de plusieurs lieux dans la ville de Tyr, l'an 1188. Je
ne sçay si c'est cet évesque de Sidon ([ui mouiul au siège d'Acre, l'an
1190°.
' \oiv Les Seigneurs de Sagette. — Will. ' Wiil.Tyr. 1. XXII, c. xvvi, 1. XVIllI.c. m.
Tyr. 1. XIV, c. xiv. ' Willeimus Tyr. 1. X\[, c. 11.
- Willeimus Tyr. 1. XV, c. xvi, I. XVI. ' Uglielli, In Areh. Pisan.
c. ivii; 1. XVII, c. I, xxM. *■ Hoved. p. G85. — liroinjjton, p. 1191-
806 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
N. . . ' évesque de Sidoii, lui commis avec l'évesquc de Zibel [joiii'
juger un dilïérend qui esloit entre l'évesque de Tabarie et les Tem-
pliers, lan I 199.
N . . . évesque de Sidon, fut envoyé par le roy Jean de Brieime en
ambassade vers le pape Innocent III', l'an 1212.
N. . .^ évesque de Sidon, Tau 1266.
[Adam de Romery *, bailli du patriarche de Jénusalein. tut l'ait évèfpie de
Sajfette l'an 197/1.
RosTAiNG ^ de la famille de Candolc, à Marseille, lut uouiiné évèque <\i'
Sidon en 1 .So5.|
' Innocenl. III. I. I, Epist. p. 553. — ' Math. Paris, p. Itaj.
Baluz. t. I. p. /lo. 5o8, 509. 52o, 53i. — * Continuai, de Guiil. de Tyr. — Amplisn.
Orieiis chris!. t. III, col. iS-aa, iSaS. coll. t. V, col. 7^8. b.
" Innocenl. III, I. XV, Epist. 909, 162. * Orieiis chrishanus , t. III, col. i3a'i. —
— Baluz. I. XV, dp. an; I. XVI. dp. 177. Breniond, Bullar. t. II, p. 126. — Fontanii
Orienx clivisl . t. III, col. iSaS. Tltealr. domiuic. p. agS.tit. 5i8.
LES EVKOUES DÉPENDANTS DES DEUX PATRIARCATS. 807
LES EVESQLES DE TABARIE.
ou DE TIBÉRIADE.
[Un di|ilôni(' do Baudoin I", roi de Jcrusalnm, de l'an i 109 ', donné vn
faveur de l'église cathédrale de Saint-Laurent de Gènes , et raj)porté par Ughelli ,
est signé de Huguks de Tabarie. Cet Hugues fut peut-être le premier ('vécpn^ de
Tabarie.l
Herbert 2, évesque de Tabarie, accompagna le patriarche Foucher
en son voyage de Rome, Tan 1 i5/i.
Raoul, évesque de Tabarie, est nommé en un titre de Gautier, .sei-
gneur de Tabarie et prince de Galilée, de Tan 1 168, au cartulaire de
Manosque. Il en souscrit un antre de Guillaume, évesque d'Acre, de
l'an 1170'.
N. . .* évesque de Tabai'ie, mourut au siège d'Acre, Tan 1 i<ju.
[Un évèque de Tabarie, peut-être celui (jui mourut en 1 190 ^, avait déposé
chez les Templiers une somme d'argent et d'autres objets précieux, que son
successeur leur redemandait en 1 199, comme ou le voit par une lettre d'In-
nocent III'' du 1 '■> décembre, probablement la seconde année de son pontificat
(1 1 99), puisqu'elle est dans le second livre du registre de ses lettres.^ Elle est
' Oriciia cliris/ùaiiin, [. lll|, col. i3oi. — '' Hoved. p. 685.
Uglielli, Itril. xacrii. t. IV, col. uGS. h. ' Orieiis eliristiamif: , t. III. col. iHoi,
vol. edit. i3o2.
MVillelmusTyr. 1. XVIII, c. vr. " Baliiz. A>Mf. Iiuioccut. III. lib. II.
' Bihl. Clmi. p. ii3-!. pp. aSy, 1. 1, p. 5o8, c. 1.
808 LKS FAMILLKS D'OUTRE-Mi:!'..
;i(li'i'ssi''o ;in j)a(riiirchc fli' .li'iiisiilcm, à l';n(lii'vè([iic «le Tw' el ;i I •'■vê(|iii'
,l\riv.
{7rs\ |)r()lnil)li'iiiciit h ce siuTcsspur (|ii(' s'adresse une lettre du inêine pape'
insérée dans les DécnUales, sous le titre De divortm, au sujet des mariages
cDutraclés entre |)arents par des infidèles convertis depuis au christianisme.
Par lettres encycliques du 1 1) avril i •?. i 3'-. l'évèque de Tibériade fut invité
au roMcile de Lalran.
Le continuateur de Guillaume de Tyr^ nounue successivement trois évéques
de Tabarie :
pjUSTOitGE, mort en 1273.
GuiLi-AiiME, de Salonique, archidiacre de Saint-George de Lidde, lui succéda
l't mourut en l 'îy'i.
A sa place fui fait évèque GiiiLLUiMR le Velu, chantre dr Saint-(jeorge de
L\ dde et chancelier d'Arménie. |
lialiiz. Ejjist. Innovent. Ul . [>. (io'i . • L.iljb. Co»W/. t. Il, 1'" partie. col. 1 -26. (I.
coi. o. _ Decrel. Giegor. IX, 1. IV. t. 19. ' Ampllss. coll. t. V, col. 767. n° 19. 1):
— De ilirm-liis. cap. viii. riandemiis. col. 7^8, n" 20. b.
LES EVEQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATRIARCATS. 80!»
LES EVESQUES DE TORTOSE.
ToRTosE fut appelée par ies anciens géographes Antaradus '.
L evesque de ce lieu avoit deux autres villes épiscopales annexées à
la sienne, sçavoir Arados et Maraclée^.
R.^ évesque de Tortose, à qui le pajje Innocent II* escrivit une lettre
pour l'obliger à se soumettre à Fouclier, arclievesque de Tyr, comme
à son métropolitain, quoiqu'il eust fait serment de fidélité au pa-
triarche d'Antioche.
N. . .^ évesque de Tortose, fut envoyé par le patriarche d'Antioche
au concile de Latran l'an iai5, pour y tenir sa place, n'ayant pu s'y
trouver à cause de sa maladie. [L'Orieiis chrislianus'' le nomme Pierre.]
I L'évêque de Tortose fui chargé, conjointement avec l'évèque d'Acre, par
lettre de Grégoire IX, du 3 i juillet i 288 ^ de ramener à son devoir le prince
d'Antioche, qui refusait de recevoir l'investiture du patriarche de cette ville.
Guillaume, de l'ordre des Prêcheurs, était évêque de Tortose au 1" oc-
tobre I 2 4^.]
N. . . [peut-être le même que le précédent] ^ évesque de Tortose,
de l'ordre des frères prescheurs, Anglois de nation, natif d'un lieu
' Not. ad Ann. Cornu, p. Sag. _ ' Raynald. ann. ia38, n° 35. — Oriens
' Willeimus Tyr. I. XIV. c. m\. rliristtnmis, col. 1 173. — Bremond. Biillar.
^ Willeimus Tyr. 1. XIV, c. xui. l. I, p. 177. — EcharcI, Script, onl. /jned.
* Innocent. II pap. Epist. 6. 1. 1, p. lai, col. a.
^ Append. ad chron. Marcin». p. 1029. ' Math. Paris, p. 5ia.
" Oriens chrklkmus . t. lll, c. 1171.
810 LKS FAMILLES D'OUTRE-MER.
IHi's (If liadiugue, et de basse naissance, vint en Angleterre laii
f->./i(j, pour revoir son jiays natal.
[Daniel, mentionné comme évêque d'Aradus |iiir Daniel' a Virgine Maria,
cl mort en 127A, peut être regardé comme un évêque d'Antaradus. puisque
l'église d'Aradus était, comme on l'a vu, annexée à celle d'Antaradus ou de
Tortose.]
\. . .- évesque de Tortose, eutrepi'it le gouvernement du jeune
|)i'iiice dAntioche, après le dt^cez de son père, Tan 1275. [Il s'appe-
lait Bartiielemy'.]
I L'évè(|ue d'Antaradus l'ut appelé à Home par Nicolas ill, en 1 a^cS '. |iour
jiistilier sa conduite tyranni(|ue à l'égard de l'évêque de Tripoli.]
L évesché de Tortose tut depuis uny à celuy de Famagouste par le
saint siège, comme nous apprennons d'une épistre du pape Clément VP.
' Drieiis cliristianiis , cul. 1178. — Da- Ainplissiiim rolleclii) I. V. l'ol. yiy. yiS.
iiifl. ti Virg. Mur. Sppciil. rdriiid. I. II. 11" ao.
j). 917, 11° 3iÇ)(). ' Oriens chrislianus, coi. 1 176. — t>3j-
"' Saillit. I. III. part. .\ii, c. .\iv. iiald. ann. 1-278, n" 81.
' Cnntiiiuatciir de Guillaunic de Tyr. — ^ (ili'menl. Vi. I. I. Epist. i.x
LES ÉVÊQUES DÉPENDANTS DES DELX PATRIARCATS. «11
LES ÉVESQUES DE TRIPOLI.
L'évesché de Tripoli en avoit trois autres (jui iuy estoieiil annexez,
sçavoir ceux de Botran, d'ARCHAS et d'ÂRTAs'.
GiRAiD ou Gérard ^ évesque de Tripoly, fut fait prisonnier en la
bataille où Pons, comte de Tripoli, perdit la vie, vers Tan i i36, et,
incontinent après, fut échangé pour un autre, n'ayant pas esté re-
connu par eux.
[C'est-à-dire par les ennemis (\u'\ l'avaient fait prisonnier.
GoMBAUD, élu évêque de Tripoli, fut en 11702 témoin d'un acte du roi
Amauri.]
Romain», évésque de Tripoli, se trouva au concile de Latran, l'an
1179.
[AiMERi, évêque de Tripoli, est cité au mois de'février 1 186 5, dans un acte
de Raimond de Giblet.]
IN... ^évesque de Tripoli, se trouva au siège d'Acre, l'an 1 190, et. la
ville ayant esté pi-ise, il fui un des prélats qui consacrèrent les esglises.
- La... ayant esté eslu archevesque d'Apaniic, fut transféré par le
patriarche d'Antioche à l'esglise de Tripoli, l'an 1 198. Ce que le pa])e
' VVilielmus Tyr. 1. XIV, c. \iv. Picard, In not. ad Neubrig. — Dacheri, Spi-
- Willelmus Tyr. 1. XIV, c. xiii, x.iiii. — cil. t. XII, ji. GhZ.
Innocent. II pap. Epist. 6. = Cod. dipl. p. 76, 77 et 81.
Cod. dipl. p. 5i, 5-2, 5o2. ' J. Bronipton, p. 1206.
" Willelmus Tyr. 1. XXI, c. xxvf. —
812 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Iinioceiil III ' cassa, comme ayant esté fait contre l'autorité du saint
siège.
M . . . , évesque de Tripoli, ordonna que le nombre de i a chanoines
en sonesglise ne pourroit eslre augmenté, ce qu'il fit autoriser par le
pape Innocent III'^ en l'an 1212. [Alberic\ à l'année 1211, nomme
Galfrid ou Geoffroi l'évesque de Tripoli.]
Grégoire de Monte Longo*, estant éleu évesque de Tripoli, fut
pronieu au patriarcat d'Aquilée, 1 an i25i.
Guillaume^, de l'ordre des frères prescheurs, estoit évesque de Tri-
|)oli, l'an i2 5o. Il fut transféré h la chaire de Bethléem, l'an 1260.
Paul'', évesque de Tripoli, de l'ordi'e des frères mineurs, paroist
dans les titres et dans l'histoire depuis l'an 127/1 ['^'-' ^^ assista au
second concile de Lyon] jusques en 1290. Il estoit frère de Lucie,
femme de Boëmond V, prince d'Antioche.
Sance de Pinea\ chanoine de .l'esglise de Suthwelle en Angleterre,
fut promeu à cet évesché l'an 1 k d'Edouard I"^', roi d'Angleterre.
[Ugbelli' l'appelle Cijnthius et dit (pie d'évêque élu de Tripoli il fut nommé
[jar Honorius IV archevêque de Capoue le 38 mai 1286, et mourut en i-U)0.
Aj)rcs la prise de Tripoli, le 27 avril laSg^ B. évêque de Tripoli, reçut
•' Innocent. III, I. I, Epist. p. 38, Siy, l'^^y. 1280, 1; i38<j, (56; lacjo, 8. —
.'Jig; 1. II,p. 565. — Baluz. 1. 1, p. 28, 29, Samit. I. III, part, xu, c. xiv. — Metrop.
67. — Orîwwc/irî'sL l.III, col. 1 175, 1176. Sididttrg. p. i4i. — Wadding. ann. 1274.
' Innocent. III, I. W. Episi. i()0, 161, n" 10. — Oriemchristianiis, t. [ILcol. 117G.
162. — Gesta Innocent. III, p. iSa. 1 177, 1178.
' Alberic. Citron. 9' part. ann. laii. ' Gui. Grynneus, /h Liiwirt/. «»§•/. t. III,
p. 458. p. 366.
" Ugbelli. ' Ughelli, liai, sacra, t. VI, col. 4i(),
' Hist.fr. t. V, p. It'i-i. — Rain. n° Sa. n° 26, d, vet. eJit.
' Cart. de Manosque, RaynaUl. 1279, " Raynald. ann. 1289, n° 66.
1,ES ÉVÊQUES DÉPENDANTS DES DEUX PATRIARCATS. 813
ordre du pape Nicolas IV, par lettres du i" septembre j a8ç), de prêcher iiiic
croisade aux peuples de l'Occident.
Gli Abise ou Albaise ', évêque de Tripoli, l'ut transféré à ranhevèché de
Ka venue en i332.
Jean'^, évêque de Trieste, fut transféré à l'église de Tripoli eu i 6oy.
Pierre, évêque de Tripoli, étant mort,
SriMON, de l'ordre des mineurs, lui succéda le 28 janvier 1 '1 1 /i '.
A Pierre succéda, le \li novembre ii35*,
Nicolas del Nevo, de l'ordre des mineurs.
A Antoine, décédé, succéda, le 3i mai 1 Aiji '•',
Benoit, de Adoaria, frère mineur.]
' Ugheili, liai, sacra, t. II, col. .3o6. ' Watldiiig. ann. i 4i4 , 11° 8.
11° 61 ; coi. 385, 11° 98. ' WocUing. ann. i43o, 11" iG.
' VVadding. ann. liog. n° i.5. ^ Wadding. ann. i6.ti, n" .55.
,SU, LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
LES ÉVESOUES DE VALANIE.
\alanie, cip]iclée BaXarsus par Anne Comnène, Valenium, Valania
,'{ \((k)iia, par d'autres, est assise près de la ville de Margat.
I A une époque qu'on ne peut préciser, les évoques de Valanie fixèrent leur
résidence à Margat, k cause des attaques incessantes des infidèles.]
Pierre, évesque de Valenie, est nommé dans un titre de Raymond,
prince d'Antioclie, de l'an i 168, au cartulaire de Alanosque.
N. . .' évesque de Valenie, fut sacré par La... éleu arclievesque
d'Apamie vers l'an 1 i()8. 11 estoit religieux de l'ordre de Saint-Jean
de lliérusalem et est qualifié suiïragant de 1 évesque d'Apamie, en une
bulle du pape Célestin 111, de celte année là.
I Un évêque de Valacie, Vahiciciisis. par corru])tion pour Vahimensis, est
nommé dans une lettre d'Innocent III-, du () janvier i-:io'j.
EusTACHE, qui fut élu évêque par les chanoines du chapitre de Valenie.
était d'abord archidiacre de Beryte; son élection fut approuvée le 1 1 janvier
i-ji5 par le grand maître de l'Hôpital résidant alors au Krak^, ce qui donne
à penser que, comme son successeur, ce prélat devait appartenir à l'ordre des
Hospitaliers de Saint-Jean. Le 1" avril de la même année, nous le trouvons
mentionné dans un acte de Raimond Rupine
Gérard, de l'ordre de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, porte le litre
d'évéque de Valenie dans un acte^ du a() mars ) 989, délivré par Adam, abbé
du mont de Sion.j
' limocenl 111. 1. 1. Eplst. p. 3.3, 869. ' Cad. Dipl. n" io3, p. 108.
— Daluz. t. 1, p. 29, 3a5. — Privil. de " Cad. Dipl. n° 101, p. 106; 11° 10-2,
l'ordre de Sui II t-J eau de Hiériis. p. 3 i . p. 107. Sa i.
^ Oriens chrixtiaiws, L Ml, col. 1190. — * Rail du prieuré de Saint-Samson . à
Rainz. t. 11. p. io5, coi. 1. Orléans. — Arcli. de lEmp. M. 673.
LES EVEQUES DEPENDANTS DES DEUX PATRIARCATS. Slf.
LES ÉVESQUES DE ZIBEL
(BIBLIIM).
[Cette ville, nommée Gibckl au temps des Croisades, s'élevait entre Tri-
poli et Barut. Elle a donné son nom à l'illustre maison de Gibelel. dont nous
avons eu tant à parler dans la première partie de ce livre.]
H.' évesque de Zibel eu ii/io, fut envoyé veis le [)ape Eujjèiie,
après la jDrise d'Édesse, par Sanguin, pour lui présenter l'état déplo-
rable de la terre sainte.
[N. . . évéquedeZibelet,auquelInnocent 111 écrivit, le o3 (|('.rciidjri' 1 i(j8'-*,
de solutioiic (hcimiirum.
N. . . évêque,sur la conduite irrégulière duquel Innocent 1\ ordonnait une
enquête en i a /i .3 ^.
Est probablement le même que Hugues, de l'ordre des frères mineurs,
évêque de Gibelet. nommé dans un acte du i8 février ia8i '.]
Hugues^, évesque de Zibel, lau i.]o5.
[Garzias'', évèque de Zibelet. mort en iSSa.
A. Volker'', décédé, Boniface IX substitua, le i<j janvier i3c)(J. J^coles <li
Wessep, de l'ordre des prêcheurs.
En i6oo. le 8 novembre, le même pape nomma à la place de .Solkkii (ui
FoLKER '', décédé,
' W'illelmus Tyr. 1. XIV, c. xni. — ' Gui. Grynneus. Iii lil/i'ii. mig/. \, |ll.
Cliron. Reichersperg. p. loSg.
" Oriens christiamis, t. III, col. 1 179. — ° Oriens christianns, col. 1 i8(i. — Gnlai.
Baluz. Epist. Innocent. IIL lib. l, epist. .5iG, t. I, p. 3i, n° SaS, 829.
1. 1, p. 296, h(>h. ' Bremond, Bnllar. t. II. p. 857. /i(lG.
^ Raynalcl. ann. 126.3, n" 5o. ' Bremond. Bnllar. 1. 11. p. /ilîa.
" De Mas-Latrie, t. III. p. m-j.
816 LES FAMILLES D'0(JTRE-MER.
Frère liMtic Galgari, de l'ordre des prêcheurs.
Jacques iik La', évêque de Zibelet, de l'ordre des frères prêcheurs, niounil
en 1 42 9.
Jacques ue Wesi''^ du uieine ordre, lui succéda. |
EcharH . I. 1, [>. xxv. — ■ Fonlana, Monum. dominic. p. 3i3, ad aiiu. i6'22.
LES ABBAYES ET ABBEZ
DK LA TERRE SAINTE.
SAINT ABACUC.
Labbaye de Saint xAbacuc' de Caiisie ou Coiiidie esloit dépendante
et siilTraffante de l'évesché de Saint Georges de Lidde. Elle esloit des-
servie par des moines de l'ordie de Prénionstré, d'où elle despendoit.
Amalru: -, qui lut évesque de Sagette, en avoit esté abbé.
[Herbert, abJ)é de Saint-Abacuc , est mentionne postérieurement au a'j mai
1 i 56 ^, privilegiiim de rebellione, etc.
En l'année ii(3o*, il rendit à Hugues dlbelin des biens (ju'il avait reçus
(le Barisan, frère de Hugues, et les échangea contre d'autres possessions. Afin
de donner plus de poids à cet acte, il joint à son scel celui de Constantin,
(^vé([ue de Rama.|
' Assises fie Jériis. jj. ôh(j;[. I. jt. iiy. — Anselin. Havelberg. lib. I; dialogue p. i la.
Gervasius prenionstr. Episl. g. ' Cartul. S. Sejmlc. p. i36,
" Wilielimis Tyr. I. XVII e. xavi. — ' <!iirl. S. Sepulc. n° C)li . p. i?<i . i33.
io3
818 LES FAMILLES DOUTRE-MEli.
SAINTE ANNE.
L abbaye de Sainte Anne ', près de ia porte dite de Josaphat, en la
ville de Hiérnsalem, et de la piscine probatique, auquel lieu on tient
(|ue la Vierge prit naissance, estoit de religieuses de l'ordre de Saint
Benoist et dépendoit immédiatement du patriarche de Hiérnsalem.
[Sebilia était abbesse de Sainte-Amip en l'an 11Ô7'-, quand elle fil une
cdueession à l'Hôpital de Jérusalem.]
' Jac. de Vitriaco, I. I, c. lviu. • ' ^W. diplomat. u' i(ii. [>. \>.oà.
LES ABBAYES ET ABBÉS [)E LA TERBE SAINTE. 819
ÎNOSTRE DAME DE JOSAPHAT
ou DE LA VALLÉE DE JOSAPHAT
L'abbaye de Nosti'e Dame de Josaphal' on de la vallée de Josaplial
estoit de moines de l'ordre de Saint Benoisl et dépendoit imniédiate-
nient du patriarche de Hiérusalern. L'abbé portoit mitre, crosse e)
anneau et devoit i5o sergeans de service de jjuerre.
[Ce monastère était joint à l'église érigée sur le sépulcre de la Vierge, et
qui se voit encore de nos jours au fond de la vallée de Cédron , près du jardin
de Gethsémanie. Cette église, connue sous le iKun de lomhenii de In Vicruv,
paraît avoir été construite dans la première nioilii' du \ii' siècle. Guillaume de
Tyr^ nous apprend que la reine Mclissende, femme de Foulques d'Anjou, roi
de J(''rusalem, est enterrée dans cette ('glise. Pendant toute la durée du rovaume
latin de Jérusalem, ce fut le but habituel de la procession du Saint-Sépulcre,
le jour de l'Assomption de la Vierge.]
Maldoiiin, abbé de Nostre Dame de .losapliat. depuis ai-clieves(|ue
de (lésarée.
I Hugues, abi)è du monastère de Notre-Dame de la vallée de Josaplial.
concourt, le i ç) juillet i i i (i ^ à l'élection du patriarche Arnoul.|
GiLDOiN, abbé de Nostre Dame de Josaphal , i 120*, estoit de la mai-
son du Puiset, en Beausse-'.
I Robert, abbé de la valléo de Josaphal, fut on 1 i35 témoin d'un acte df
'. Jac. de Vitriaco, I. I. c. i.viii, lxhi. " Guil!. iIcTyr, t XVIII, c. \,\\ii.
^ Assises de Jenis. p. 568, S.Sg; t. I. ' Cin-liil. S. Srpidc. 11° 11. p. li.
\>- tii5 /ia6. '' Willelnius Tyr. \. XIV. c. xiii. \\n.
io3.
820 f.ES KAMll.LES l)()UTRE-MER.
l'iciri', jiiiriir (lu S;iiiil-.S(''piil(i'r. L auiK'r siihiiMli' l'I I ;ii] i loy il lui iMicurc
li'Mioiii fil' (Iriu iictps tio (îiiillMiiinc, palri.-irclic de Ji'tusîiIoiii '.
l'iERRE. ;il)l)i' (1(1 Saint(?-Maii(' du \al do Josa[jliat, est rucnlioun<' |iosl(^rieiire-
iil au •> 'i mai i i ^^Ct-, pnnlcijitnii dr rclirllwiic , ('ti".|
iiii'
^... ablx'- (le .losaplial. i ->J\h^. clans Matliicii Paris.
I Henri, ai)b('' du val Jo^aplial, parait le -j août ia'i8* dans un aclc de
J'prcgrin . al)l)(' di^ la Latinn.]
' (Mrt. S. Sepulcr. 11° lo-j. p. 501; 11" aH. ' Cod. diptomal. p. ItaS.
p. 53; n" a6, p. 5o. ' Cnd. diphiiiiil. 11° 919. p. 960.
■ Cnrt. S. Sepulcr. n° 00, p. i30.
LES ABBAYES ET ABBÉS DE LA TEBRE SAINTE. 821
SAINT JOSEPH U'ARIMATHIE.
L'abbaye de Saint Joseph d'Arimathie ', appelée depuis de Ranlin
dépendoit immédiatemeiil de l'évesque de Lidde.
' Assises de Jérus. p. 669 . t. I, p. '117.
«l)2 les familles D'OUTRE-MER
SAINT LADRE.
L'abbaye de Sainl Ladre, dite encore de Béthanie', à cause quelle
esloit bastie sur le penchant du mont Obvet, dans le chasteau qui a
autrefois appartenu à sainte Marie, sainte Marthe et saint Lazare, leur
l'rère, et est distant de Hi(''rusaleni de i5 stades, estoit de religieuses
de l'ordre de Saint Benoist et dépendoil inmiédiatenient du patriarclie
(le Hiérusalem.
I Le roi Fouiijues céda au Saint-Sépulcre le casai de Tliecua par un acte du
5 février i i 38% en échange de concessions faites en faveur de cette église.]
Ce nionastèi-e fut basty et fondé par Melissende, reyne de Hiéru-
salem, femme du roy Fouques, laquelle luy donna les revenus de
Hiérico et y mit pour abbesse une bonne vieille dame, à laquelle .Ïoyk
ou 'ivETE, sœur de Melissende, ([ui avoit esté religieuse en celuy de
Sainte Anne, succéda. Ce monastère vint en la puissance de Saladin
après la deflaitte de Guy de Luzignan^
[Après la (tuile du royniunc latin de Jénisalcrn, le pajie Alexandre l\ uiiil
le monastère de Saint-Lazare de Béthanie, de Tordre de Saint-Benoît, à l'ordre
des Hospitaliers de Jérusalem. Cette bulle, qui est du i(i janvier ia5(), dans
la deuxième année de son ponlilicat, fut adressée à l'évêque de Tibériade et
à l'abbé de Saint-Samuel, (pii furent ainsi chargés de son exécution. Dans le
diocèse de Tyr, ce fut le prieur de Saint-Laurent qui, le 5 aoi'it iiifuj*, mit
le précepteur de fib'ipital à Tyr en possession d'une maison el de ses dépen-
dances (pi'y avait l'abbaye de Saint-Lazare de Béthanie; en même temps, les
' Jat. (te \ iliiiuo. I. I, c. i,\iii, i.xii. ■" Hoved. p. 636. Nie. Trivet. ann. i i5ij.
' Cart. S. Sepiilc. n°.33, p. (io, 65. — ' Coil. dijjlovint. ii° i3."i. p. ifi'j. i6â.
Wiltelmiis Tyr. t. XV. c. xwi. 629.
LES ABBAYES ET ABBES DE LA TEFillE SAINTE. 82;5
biens (|u'elle possédait à Tripoli iïireiil remis ;iti précepteur de l'Ilôpilal. l'ii
cette ville '.
Mathilde l'tail abbesse de Saint-Lazare de iSi-lbanie l'an ii'i'i-. du nous
la trouvons nommée en cette qualité dans un diplôme du roi Baudouin 111 en
faveur de cette église.
JoETTE, abbesse de Saint-Lazare, était fille di' Baudouin 11 ri sieur dr la
reine Meiissende. En l'an i 107, elle concède une vigne à rHô|)ilal de Jt'rusa-
lem en échange d'une dinie sur le casai de Bétbanie. L'acte ■• esl dressé en
présence de la reine Meiissende.]
' Cod. diplomat. n° i38, p. 167. Cod. diphmat. p. 'ih-]. ^nH.
^ Cart. S. Seputc. n° 34. p. 6().
624 1>ES FAMILLES D OUTRE-MER,
LA LATINE.
L'abbaye de la Latine ', dédiée à Nostre Dame en la ville de Hiérii-
salem, près de l'esglise du Saint Sépulcbre, de l'eligieux de Tordre de
saint Benoist, dépendoit immédiatement du patriarclie de Hiérusalem.
L'abbé |)ortoit mitre, croce et anneau, et devoit de service de guerre
5o sergeans. Ce monastère fut basti par ceux de Melfe, en Italie, el
l'ut ainsv nommé à cause qu'il fut donné à des moines latins.
Amh/-, abbé de la Latine, paroist en un titre de l'an 1 155.
[Richard, abbé de Sainte-Marie-Latine, signe en l'an i lao^ un diplôme
de Baiulouin II.
SolBRA^u est en l'année ii3(J* témoin d'un acte du roi Baudouin III.
Rainaldus souscrit un privilé}[e accordé au Saint-Sépulcre par le roi Bau-
douin IV. du 2(3 juillet i iGo*.
Gii. abbé de Sainte-iMarie- la -Latine, fui en iiGt)'^ témoin d'un acte du
patriarche Amauri.
RiBALiirs paraît avec ce titre en l'an 1176", dans un acte de Renaud, abbé
du mont de Sion.
Robert était abbé de Sainte-Marie-la-Latine au mois de mai 1286*, époque
où il est cité avec cette qualité dans un acte de Hugues, archevêque de Naza-
reth.
' Albei-lus A(juensis, 1. VI, c. \\v. — ' Ciirttd. S. Sepiilc. n° 45, p. 84.
Willelm. Tyr. i. XVIIL c. v. — Jac. de Vitr. " ùirtnl. S. Sepiilc. 11° a8, p. 53.
1. I. c. LMii. Lxiv. — Sanut. I. III, part. vn. '' C.artul. S. Sepuk. n° 54, p. 106. édil.
c. ni. — Assises (le Jèvus. p. 547. Sôg, de Rosière.
Labb. t. I, p. 4i5, 4o6, B. " Curiul. S. Sepnlc. n° 167, p. 3o5.
■' Cart. S. Scpulcr. 11° 56 p. 1 la, édit. ' Cnrlid. S. Sepiilc. n" 170, p. 809.
de Rosière. ' (mI. diiihmat. n° 178, p. 220.
LES ABBAYES ET ABBES DE LA TEBRE SAIXTE. 825
Peregrinus, alibé de Sainte-Marie-la-Latinc, prêta, vers l'an i -j /lo '. seriiioiil
fie lidélité à Robert, ])atnarclie de Jérusalem. L'abbave avait l'Ié transl'pri'e à
krvo lors de la |)rise de J(''riisaleiii par Salab-Eddin.|
Beugnot. Assises de Ji-nis. 1. il, p. .j86. n" fn.
10&
826 LES FAMILLES D OUTliE-MEl'..
MOM OLIVET.
Labbaye du iiiuiilOlivet ', de cliaiioiiies réguliers de Sainl Augustin,
dépendoit imraédiatenienl du patriarclic de Hiérusaleni'-. L'abbé por-
(oil mitre, croce et anneau, et devoil pour service i5o sergeans [ou
f)o, selon quelques manuscrits des Assises de Jérusalem.]
N. . . abbé du mont Olivet, mourut au siège d'Acre, l'an i i 90, selon
Hoger de Hoveden^.
B. abbé du mont Olivet, |)aroisl dans Matbieu Paris' en l'an i a/j/t.
[FoucHER [Fuscherus], pri(Hir do mont Olivol, signe en l":iii 1 1 1 -r' un acte
d'Arnoul, patriarche de Jérusaieni.
LvuiiENT, prieur du mont des Obviers, signe un dijdônie du roi Baudouin II
en 1 1 '3 0''.
Heniii, prieur de nioiil Olivet. est témoin d'actes de divers personnages
entre les années 1 i3o et 1 1 tiïy , \c dernier est du patriarclie Guillaume et
porte la date du 1 !i août de cette année.
AiMiviu est mentionné avec ce titre dans un acte de vente du 1 1 août 1 1 55 ''.
il iiil, le -if) janvier 1160, témoin d'un acte du roi Baudouin 111, et. en
l'année 1 1G8, nous le tiiuivons emore (émoin d un acte d Aniauri, palriarclie
de Jéru.salem.
Bernard, prieur de moni Olivcl. esl en 1 ilw)'' témoin d'un acie du |)a-
h'iarclie Amauri.J
' tac. (le Vitrinco , L 1 , c. i.vui , lxu. ' Cartul. S. Sepiik. n" 1 o-j, p. 20 1 ; n' yS,
' Assises de Jenis. p. bU8,ï>!)Ç);Mh.\.ah\i. |)- i/iS;!!" a8, p. oo;!!" 3/i. p.'iy; n' 4i,
I. I, |i. 616, /126, B. p. 7S.
' Assises de Jérus. p. (385. ^ Cnrt. S. Sepulc. n° 108, p. ioi);n°54,
' Assises de Jérus. p. à-2']. p. 106; n° 160, p. 2S8,
' Cod. diphmat. 11° h , p. h. ' Cari. S. Sepulc. n° 1 67 , p. 3o5.
' CnrIul.S. Sepulc. n'iib. p. 84.
LES ABBAYES ET ABBES DE EA TERRE SAINTE. 8-27
NOSTRE DAME DU MONT DE SlOfS.
L'abbaye de Nostre Dame du Mont de Siu.\ ', en la ville de Hiérusaleni ,
de chanoines réguliers de Saint Augustin, dépendoit immédiatement
du patriarche^. [Elle eut d'abord des prieurs. Voir p. 8ii.]
Louys VII, roy de France, lui donna Tesglise collégiale de Saint
Sanson d'Orléans par ses lettres de l'an i lïj-i \ en considération de ce
que les religieux de ce monastère l'avoienl receu honorablement avec
toute- sa suite, lors([u'il alla en la terre sainte.
[L'église du Monl-Sion était le but de la procession du Saint-Si'puicre le
jour de la Pentecôte *.]
Labbé portoit mitre, croce et anneau, et devoit pour service, i5o
sergeans. Ce monastère vint en la puissance de Saladin après la deflaite
de Guy de Lusignan^
Renaud, abbé du Mont de Sion, i 178, dans Guillaume de Tyr''.
N. . ." abbé du Mont de Sion, se trouva au siège d'Acre, lan 1190.
R.' abbé du Mont de Sion, en 12 44.
[Hlgles, abbé du Monl-de-Sion, est ché dans un acte de Pereff-ln, abbé de
la Latine, du 7 août 19/18'^.]
[Adam, abbé du Mont-de-Sion en 128;), donne pouvoir à Gérard, évêque
de Valence '''.]
' Jac. (le Vitr. 1. I, c. lvhi. " Guill.Tyr. 1. XXI.c.xxvi; I.XXII, c.mi.
" Assises de Jérus. p. 6^7, Sog; Labti. ' Hoveden, Bronipton.
. I, p. /ii5, Aa6. ' Math. Paris, p. 627.
" Uisl. S. Mart. de Camp. p. Sg, ko. ' Cod. diplomat. aig.p.aGo.
" Cart. S. Sepnic. 66. p. 1 38. " Airl. de l'Emp. M. 673.
' Hoveil p. 636.
toi
«28 LES FAMILLES D'nUTRE-MEr..
MUiM THABOR.
L'abbaye du Mont Tii.uioii, de leligieux de Tordre de Saiul Beiioisl .
el dédiée à la translijjiiration île Nostre Seigneur, dépeudoit de Tarcbe-
vesché de Betiisan ou de Nazaret. L'abbé [qui est aussi (jualilié de
prieur] devoit i oo sergeans de service.
[Celte abbaye fut donnée à l'Hôpilal , le i '" avril i •> ."> ."> ' , |)ar le pape Alexan-
dre IV, et celte donation fut contirnn'e le 8 février laOtî, jiar Henri, arche-
vêque de Nazareth, avec exemption des droits de juridiction qu'il avail sur ce
monastère qui était en sa dépendance.]
Le sultan de Babylone ruina l'esglise sous le lègue di> saint Louys.
Gérard, abbé de l'esglise du Mont Thabor, reçoit en i km '. |ioui-
pour son esglise, une donnation de Tancrède.
Raimond, abbé du monastère de Saint Sauveur, sur le Mont l'babor,
reçoit, pour son couvent, le i 5 juin i i i 5'', une donnation de Richard,
senescbal, fds du comte Dragon.
PuiRRE, abbé du Mont Thaboi', en i i -jo '.
Guillaume, abbé du Mont Thabor fut témoin, le i i l'é\iier i i A8 ■',
d'un acte du roy Foulques.
Geoffroi, abbé de l'esglise de Saint Sauveur, sur le Mont Thaboi',
' Cod. diplomat. 8, p. 278, 276. ' Cod. diphmal. 5, p. 45.
' Co(i. (/i/;fow«(. i56,p.200,iû3.p. lyy, ' Willelnuis Tyr. 1. \1I, c. xiii.
180. * Cnrtul.S. Sepulc. 33. p. 6a.
LES ABBAYES ET ABBÉS DE LA TERRE SALNTE. 829
estoit présent, le i3 décembre i log'. à la rédaclioii d'un aotc de lla\-
moiid, comte de Tripoly.
Pons, abbé de Saint Sauveur, su-r le Mont Tliaboi', reçoit, au mois
de janvier iiûB^, une donation de Raymond, comte de Ti'ipolx : le
ili aoust de la mesme année^ il concède à Hugues de Bethsaa deux ca-
seaux, dont il se l'éserve les dîmes et le retour à l'abbaye, Caule d'Iic-
ri tiers.
Bernard, abbé du Mont Tliabor [conclut imi i i63 ' un accord a\cc
Pieri'e de Nimèmes ])ar la médiation du comte de Tri|)oli |. l'ut l'ail
depuis évesque de Lidde.
GuARiN, abbé du Mont Tbabor [après avoir été prieur de ce même
monastère], reçoit, en septembre i 1 69^ comme abbé, poui' son esglisc,
une donation de 1 a besans, laite par Geolïroi Letort, et s'accorde, au
mois de juin 117/1, avec Giraud, évesque de Tibériade, pour le pai-
tage de certaines dismes.
Jean reçoit , au mois d'avi'il 1 1 8 1 '', une domiatioii dAlvise,dame
de Palmerium, à son monastère, et fait en 1 1 83'' un acte d'association
avec Faucon, abbé de Saint Paul d'Antioche; il reçoit de Boémoiid 111
le droit de prendre 1000 anguilles dans la pescherie dAutioclie.
N... abbé du Mont Thabor, vei's l'an looG. dans les actes dlmio-
centlll*.
P. abbé du Mont Tliabor, dans Mathieu Paris'^ lan 1966.
' Cod. (liplomat. 18, [>. 19. " Cod. diphiiuit. 1 70 . p. -j i 6 , 2 lô; 7A.
" (mI. (lijilomat. icj'd , p. -î-jS. p. -jh.
' (jod. diplomnt. i(io, p. aoli. ' Cad. diiiloimil. 2u8, p. -2^19. sSo.
' Cod. dqihmal. iG5,p. 208, aog. ' Gesla Innocent, lit. p. i3-3.
^ Cod. diplomnt. ï>i\ , p. .îy. ' Miilli. Paris, p o'iy.
830
l,ES FAMILLES DO UT RE- MER.
I II csl cilc' dans un arlo (l(^ Hujjucs, al)b{'' du Temple du Seigneur, le 3o
septembre i2l]'d '.
Galvvin est mentionné dans nn acte de Garcias Thacis, sire de Cayphas, le
ne Mns-Lniiii'. I. III. j). 160.
" Cod. diplomat. ly-j, p. i4o.
LES ABBAYES ET ABBÉS DE l,A TEBBK SAINTK. 831
NOSTRE DAME LA GRANDE.
L abbaye de Nostre Dame' la Grande, en la ville cb; Hiérusalem,
devant l'esglise du Saint Sépulcre, de religieuses de Tordre de Saint
Benoist, dépendoit immédiatement du patriarche.
Estiiiennette'\ sœur de Roger, prince d Anlioche, en l'ut abbesse.
|Avis, abbesse de Saiiite-Marie-ia-Grande, i i iS'y '. l'ail une concession à
l'Hôpital de Jérusalem.
Stéphanie, abbesse de Sainte-Marie-Majeure, à Jérusalem, est citée, en juin
I I 7 V', dans un acte du roi Amain'i.|
' Assises de Jérusalem, p. 568; Labbe. " VVillelmus Tyr. 1. \I\, c. iv.
l. I. ]). 4i5,B. — Jac. de Vitriano. I. I. ' Cod. diploiiwt. 161, p. 30.5.
c. LViii. ' (Jod. diphiiiiil. <i(io. p. ■il\!>.
832 LES FAMILLKS DOUTRE-MER.
SilNT SAMUEL.
Labbaye de Saint Samuel', qui est du la Montjoye, ains\ que por-
Iciit les Assises de Hiérusalem-, de l'ordre de Prénionlré. fut bastie
lar
i"
le roy Baudouin III. L'abbé portoit croce seulement.
I Pi. abbé de Siiiiit-Saimiel, est menlionné, jirivilcipHm de rebelliotie et jjoslé-
rieurenient au a/i mai i i r>fi ^.]
H... abbé de Saint-Samuel, i-ikk, paroist dans Mathieu Paris.
[J.* abbé de Saint-Samuel à Acre, paraît dans l'acte de réunion de Savit-
Lazare de Bétlianie à l'Hôpital, le 5 août i aSc) *.]
' Gervas. al)b. Pnemonstr. Epist. 2.9. ' Cart. S. Sejnilc. (i&. p. i36.
— Saint lieni. Episi. aôa. ' Cod. diplomat. i35. p. i6'i.
^ Assises de Jèvsal.p, .ViB; l.alilip.l. I. ' Cod. diplomat. i.SS. j>. \6- .
11. 4 l.T. B.
LES ABBAVES ET ABBÉS DE LA TEBRE SAINTE.
8;i:i
TEMPLE DE ^OSTRE SEIGNEUR.
L'abbaye du Temple de Nostbe Sei(;nelr', dans Hiénisaloiii, do cba-
iioines réguliers de Saint Augustin, dépendoit imniédiateineiil du pa-
triarche. Labbé porloit nuire, croce et anneau, et devoit de service
i5o sergeans. La ville de ^A^LES [(jui (Mait Taucienne Sicliem-]. dite
SiciiAR dans rEvangile\ dépendoit ininiédialemeut de lui. Jacques de
\itry* parle amplement de cette église [(jui avait été fondée par Go-
defroy de Bouillon et (pii païaît avoir été d'abord un |)rieuré. Voir
p. 8/iV]
[Le passage suivant des Assises, relatifau rouronneiuenl des ruis de Jérusa-
lem, n'est |ias sans inlérêl pour son histoire :
fil est couronné au niousticr du Sépulcre et va au Temple Domini'-'. et là
offre sa couronne sur l'autel où l'ut offert Noire-Seigneur à saint Siméon, puis
l'on entre au Temple Salomoii , rpii est la maison des Templiers'''. ^^
La dédicace de celle église se fit avec grande pompe, le troisième jour de i i 3<>.
par le légat Albéric, évèque d'Oslie; elle était le but de la procession du Saint-
Sépulcre, le jour de la Purification. Après la prise de Jérusalem par Salah-
Eddin. celle communauté lui transférée à Acre.J
Geoffroy, abbé du Temple, paroist dans Guillaume de Tyr' et an
' Jac. de ViU'iaeo. 1. I,c. lviii. — Assises
de Hiériisalem , p. o-'iy, 5.5g. - — Labb. t. I,
p. A 1.5. 4 26.
' Danvillo, (ièdov. anc. p. i3/i.
' EiHiHçi. s. joann. e. vin, v. ,5.
' Jac. de Vilriaco, 1. I, c. i.xii.
' Assises de Jcnisal. t. F. p. .'ii. — Lie.
de Jean d'Ibcliii, c. vu.
° li'nuciennc église de la Présentation ,
construite par Justinien, aujourd'hui mos-
quée dl'jl-Aksa. Ce fut à I ombre de ses
murs que prit naissance l'ordre des Tem-
pliers.
' Guill.de Tyr. 1. XV, c. xxi; 1. XVlll,
r. \\i\.
io5'
834 LES FWIILLES DOUTRE-MKR.
caitultiiro du Saint Sépulcre', dans les années i i.'îCt [on |)lutùl i i^H,
1 I /i3, I l 'l'i I et 1 1 55.
Hugues, abbé du Temple, souscril un (ilre de Guillaume, évescpu»
d' \cre, de l'an i i ("t i '.
[ HuMOM), aljhé du Temple du Seigneur, esl e» i i 'h) ■" l(''nioin d'un ;icle du
palriarclie Aniaui'i.
KoGKR. lils de Roai'd, est cité conime abijé du Temple, pu i 180. dans un
acte de Balian, seigneur de Naples el d'lbelin.|
N. . . abbé du Temple mourut au siège d'Acre, Tau 1 i()o.
I Pierre', abbé du Temple du Seigneur, est mentioiuié, en i ii).k dans un
acte d'Amauri de Lusijjnan.
Hugues recoiuiaît avoir reçu, an mois de mai i;>3()^, deux actes relatits à
des casaux donnés à l'Hôpital.]
.1. estoil abbé du Temple, en Fan i>i/i-'.
[Martin", abbé du Temple du Seigneur, esl cit(> dans un acte du roi de
Chypre Henri II, lo -17 juin 12SG.J
' Cari. S. Sepulc. n" 33, p. 69; 11° 33, ' De Mas-Laliie, l. III, p. .S()u.
p. 62;n° 34, p. 67; 11° 5-3, p. 97, etc. ' Cnrl. S. Sepulc. 178. p. •vjo.
■ Llghelli, t. Vit. ' ' Malh. l\iris.
Cart. S. Sepiil. itj-j, p. Sof). ' De Afas-I.alric, t. III. p. (J7 1 .
LES ABBAYES ET ABBES DE l,A TEIiBE SAINTE. 835
DES TROIS OMBRES.
L abbaye des Trois Umbres', de lllles de 1 ordre de Saint Aujjfustii) ,
en lévescbé de Lidde, près de Rames, dépendoit du monastère de
Nostre-Danie dAcre, comme il esl |iorl('' dans nne bnllo dn ])ape Gn''-
goire IX-. de l'an ] ?.38.
d
' Assises rie Iliéiiisoleni , [1. û/iy. I-; I. \.[^.!n^J. I!, - ' Ijghelli, l. \ Il . /(»/. «'cr. p. 58.
830
LES FAMILLES DOUTRE-MER.
NOSTRE DAME UE TOUS LES SAINTS.
L'aljhaye (\o Nostre D\me et de tous les Saints', en la ville tr\f're,
de. religieuses de Tordre de Saint Augustin, de laquelle il est |)nrlé
dans une huile du ])a[te Grégoire [IXJ de lan laSS.
' Dghelli. t. VII. ItnI. -snrr. p. 09.
LES ABBAYES ET ABBÉS DE LA TERRE SAINTE. S37
DE PALM A RE A.
L'abbaye de Palmauea, de l'ordre de Cluny'. Il en est l'ail ineulinu
dans une lettre d'Ainalric, roy de Iliérusaleni, addresséc au pape
Alexandre, en ces termes : ce Sumina Dei |[ralia sancta' lîouiauiL' nXqm'.
cf apostoliciv sedis Poiilifici Al. domino et palri dignissimo, A. [)er eam-
(fdem Hiernsoliuiornni rex saliiteni et debitani obedientiain. Memo-
cf riter recoi'dauiur quod f[uondaui sanctitatis vestrfo anctoritas nos
rtscriptis nionuit ut ecclesiani Palmarea» nionacbis ecclesia' Cluniacensis
ff dari faceremus. Quia erjjo locusillePalniareœ jamdudnni perabbatem
rrsecum (.S7f) jani defunetuin, dissipatis rébus suis, desolalus erat, et
frnunc denuo ille qui modo inibi est abbas non adeo sollicilus iii con-
rrgregandis prout expedit ecclesiœ rébus est, idcirco Gorinuindus, al)ba-
rf tiœ illius advocatus. patronus et fundalor, lioc quod benignitas vestra
cfpetiit, optât. Eapropter itaque patei'iiitatem vestrani exoramiis qua-
cr tenus abbatein congruuni vel prioreni cum tribus vel ([uatuor nionacliis
rfapprobalis ab ecclesia Cluniacensi ad pra?fatam ecclesiani Palmarea?
ffsiniul cum litterarum vestrarum attestatione destinare taciatis, ne
trpossessiones quœ divino in sempiternuni servitio altitulata^ sunt, pi'o
ff ministrorum defectu ad seculares usus et jura resuraantur. n
Cette lettre, sans date, est; scellée d'un sceau de plomb avec un !as
de soye. ainsy qu'il est représenté cy-dessous.
IlÉLu:, abbé de Palnuirie, lut, le 5 lévrier i i38-, tesmoin d un acte
du roy Foulques. .
' Tilre oi'iginai. ' Cml. S. Sepiilc. 33. |). li-K
LES PRtKUHS DE L\ TEHRE SAINTE.
DU SAINT SEPULCRE.
Le prieur du Saint Siîpulcue', qui esLuil I e,s|;ii.st' [);itri;ii(ale de Hic-
rusaiem, avoil non seulement la prérogative d'élire le patriarche, avec
les chanoines delà niesme esglise, (|ui estoieiil chanoines régulieis de
Saint Augustin, mais <mcore avoit droit de porter milre el anneau,
mais non pas la croce. 11 devoit, avec son chapitre, ooo sergeans de
service de guerre. La vilh? de Japhe luy estoit soumise el à son clia-
pitre immédiatement. Entre ceux (pii onl tenu cette dignité, jav le-
l'emarqué les suivans :
Gérard -, i i tio.
Guillaume^, iiay, fut éliMi arclieves(|ue de Tyi- (voir Ias iwclie-
rèques de Tijr.)
Pierre '^ [fut prieur du Saint-Sépulcre, de l'année i i.'îG à l'année
1 i/i8] fui depuis archevesque de Tyr et décéda l'an i i()6.
Amalrk; ■', depuis |ialriarchc de Hiérusalem.
' Jacob, de Vitriac , 1. I, c. lviii. — Ass. ' Giiill. <lo Tyr, I. XlIF. c. \\\n. — ('.iirt.
de ÏUn-usdl. p. 5/i8, 5.S(}; Labbe, t. I, .S'. Sepulc. p. aS.
p. /ii5. /i-j6 , 15. — Sanut, I. III, part, i /i , '' Cart. S. Sepiilc. Gij , p. ùh\ .
c. VIII. — Caii. S. Scjiiik. p. rîG. '' (îretzer. Hortus S. Cnici-f , p. i-SS-S.
' Guill. de Tvr. 1. XII, c. xm.
8ZiO LES FAMlLfJ'IS D'OUTKE-MEli.
I Ciiim 11, ocru])a jppii de ti'iiips retle rliarge, vers l'année i i 5<) ', où il con-
céda une (erre à Robert Porcher.
AiiNouLD est nommé avec ce litre, le i .^ octobre i i Tiç), dans nue liiille du
paj)e Alexandre III, en faveur du Saint-Sépulcri".
Nicolas fait en cette qualité, le fi mars i iGo'-, une concession au nom du
clianiire. I! paraît encore conmie prieur dans diveis actes. jns(pi'à l'an i i(J6.
PiEHRE reçoit une donation de Hugues de Césarée. l'an i iG()', paraît dans
divers actes jusqu'à l'année i 178*, et réclame, près du pape Alexandre III.
contre les décrets du roi et du patriarche Amauri, qui avaient enlevé au Saint-
Sépulcre l'église de Joppé pour en faire un siège épiscopal.]
Benieu , jii'ieiu' du Saint Séjiulci'e, (Uujiicl \ illaiii ^ lait nieiilioii. est
probablement ct'Huy qui nniurul au siège d'Acre l'an 1 190.
(CiEOFinov, prieur du Sainl-Sé[)ulcre. est nonuné dans une bulle du pape
Célestin III. le 1 1 février 1 19 3.]
N. . /' prieur du Saint Sépukie en i -jtili.
' Cari. S. Sepnic. lo^'i. |). shS. ' Cort. S. Sejwlc. i6rf. p. -jgi-gg-J.
■ Cart. S.Sepulc. ib. Y». -iob-^oH. ' Villani, 1. V. c. xiv. — Hoveden.p. 673.
' Cnrt. S. Sepulc. i55. p. 276. — Guill. ° Mal!]. Paris.
deTyr.l.XXI. c. xxvi;l. XXII. c. vu.
LES PRIEURS DE ]A TERRE SAINTE. • 8il
AUTRES PKI01U:Z.
Le jji'ioré du Mo^T Tiiador, hoiis l'arclievcsclié de ÎNazarel. '. Mais je
crois que c'est raljljaye du Mon! Tliabor.
Le prioré de Saint Jkan l'Evangbliste. sous l'évesclié de Lidde.
Le prioré de Saiintk Catiierim- de Monigisart, sou§ le uiesuie évesclie.
Achard'-. prieur du Temple, i i:),o.
Arnaud^, prieur du Mont de Sion, i i-io.
Enguerrand *, prieur du Moût de Sion, i i55.
[Go>Tn;R, prieur du Alunl-de-Sion, tut ti'UKiiii d'un acte d'Aiiiiiuri, comte
d'Ascalon^. puis, le fjG juillet i i Go, (riiii acte du roi Baudoiun 111 ''.
Rainier, prieur de Saint-Abraliain , sifjiie uu acte du |)atriarclie Arnoul '.
Gui Wido. prieur de Saiut-Abraham, fut témoin, le i" novembre i l3(^^
d'un acte de Roger, évêipie de Rama , puis d'un acte du roi Foubjues^.]
Roger, prieur de Saint Abraliam.
' Assises de Hià-usal. [t. ï)'iif, [A, i>. li\ij. '' Cart. S. Sejnilc. 60 ,\}. i-2i.
■ WiileJraus Tyr.l. XII, c. XIII. — Joann. ' Qirt. S. Sejntlc. Sh , p. 108.
de Coliemedio, in Vil. Joann. tjjis. Tenwn. ' Cod. dijAomat. Ix . p. h.
c. IV. n-iy. ' Cari. S. Sepulc. 78, p. ii8.
' Wiilelmus Tyr. 1. XII, c. .\iii. " Cod. dJ^ilomal. 17, p. 18.
* Cari. S. Sepitlc.
106
8â2 l'KS FAMILLES D'OUTRE-MER.
I 11 IVil léiiinin, lo 1 'i JMiivirr i i '■}'•> '. iruu acte ii';Vmaiii-i . comto fin Joppé;
puis, dans le cours delà même année-, de deux autres actes de Baudoin III
et de Hujnies irihelin.]
' Cnrt. S. Srjiulc. ::)t) . [I. i H). \>- i-i'J- — <j"ldatili reniiii alamniiii. I. I.
" Cart. S. Seimlc. 5G, p. in: 6-35, [j. i8
LES ARCHEYESQUES ET ÉVESQUES LATINS
DE CYPRE.
Avant que l'isle de Cypre tombast en la |uiissaiice des Latins, elle
estoit sujette, pour le spirituel, à l'archevesque de Salainiue, (jui avoil
pour suiïragans li évesques ', sçavoir : les évesques de (Jappasse, de
Chite, de Nicossie, de Chitrie, de Lapithe, de Solie, de Tremese, de
Tlianiase. dAniathe, de Cusie, de Paplie, d'Arzès, de Curréon et de
Nemosie. L'itinéraire de saint WilleLaud - dit que l'isle n'avoit que 12
[sièges épiscopaux] au temps que ce saiut entreprit le voyage de la
terre sainte, ipii tut vers l'an 786. Mais, depuis qu'elle tut aux Luzi-
gnans, le clergé latrn y l'ut estably; ce que (pudques liisloi-iens^ rap-
portent au temps du concile de Latran, tenu sous le pape Innocent 111
[121 5], qui, sur ce que les latins refusoient d'obéir, quant au spiri-
tuel, aux évesques grecs, ordonna qu'un arclievesque latin seroil créé
en la ville de Nicossie, capitale du royaume ; lequel auroit trois évesques
suiïragans, sçavoir: celui de Limisso, l'évesque de Faniagoste, et
l'évesque de Paphe. Mais il est probable qu'ils se sont mépris quant
au temps de cette institution des évesques latins, d'autant (\ue AVille-
brand d'Oldenbourg", qui fit son voyage de la terre sainte en l'an 1211,
comme il tesmoigne lui-mesme, asseure que, lorsqu'il passa en Cypre,
cette isle estoit gouvernée, pour le spirituel, par un arclievesque et
trois évesques latins, auxquels estoient soumis quatorze évesques grecs,
dont l'un avoit titre d'arclievesque, que les grecs reconnoissoieat. Ce
' Vov. Nolitias Goari , p. ■jii-2. — Chron. ' llisl. de Ci/jjrc d'Est. Lusignaii. col. 85.
orienl. p. 118. * Willebr. ab Oideiburg. in Idiier. terne
^ S. W illebaldi /f/Hfc. n" i.j. sinicUr. \>. )4i.
844 M:S l\\ilLM:S D'OUTKE-MHR.
(iLii est aiiswi coiiliniK' pai' les épistrcs du mesiiK; |)a|)f, cscrites avant
l'an l'îi/i, au quel 1(^ concile de l^alran l'ut célèbre'. Tant y a (|uc
cette institulion du clergé latin se fit sans déroger aux privilèges des
Grecs, (|ui se consei'vèient leur (juatorze évesques, auxcjuels ils obéis-
soieul (luanlau spirituel : ces évesques, néantmoins, estans dépendans
des éves(jues latins. Ces (|uatorze éves([ues grecs furent depuis réduits
au nombre des latins ^ (|ui avoient leur résidenci; dans les uiesuies
villes (ju'eux. Toutes ces esglises furent soumises au patriarclie de
Hiérusalem.
Tliomas Moresini ayant esté éleu patriarcbe de Constantinople, après
que celle place eust esté conquise pai' les François, lit ses efforts envers
le pape Innocent III poui- les réduire sous son esglise, connne elles
avoient esté autrefois sous les Grecs; à (juoy le |)ape lit response que
cela ne- se ])ouvoit pas faire ^ parci' (pie ce changement avoit esté lait
avant que les François se fussent rendus maistres de l'empire d'Orient;
ce f[ui send)le confirmer ([u'il y avoit des évesques latins avant le con-
cile de Latran.
' Ce concile se liiil, connne on sait, du ' Vide A.UCoHcil : \,nbb.j>ar{. ■!,[>. o'ob/i
Il au 3o novenilire de l'an lai!). {Hist. à •3;î88.
('fc/esm«î.deFli'in-y.l. LXWII. m' Ith; L'Art ' 0(^sti: liiiioceid III . p. 109.
(le rérifirr les (hilrs . clr.)
LES ARCHEVEQUES ET ÉVEQUES LATIiNS DE CHYPRE. Hàl
LES ARCHEVESQUES DE NICOSSIE.
La ville de Nicossie fut faite ville archiépiscopale sous lesLusignaiis',
et capitale du royaume, le pape ayant ordonné (jue l'archevesque de
Cypre, qui avoit esté à SaJamine, puis à Famagoste, y fust transféré.
N... - archevesque de Nicossie estoit décédé Tan i -2 1 9, ; en la quelle
année le siège de cette esglise estoit vacant, comme il se recueille des
épistres du pape Innocent 111.
[Raynald^ rapporte que l'archevêque de Nicosie fut cité en 1 -^olj , par Iniiu-
reiit III, pour que Ton reconnut s'il ilevnit être soumis ou non au patriarche
(le Constantinople. Ce fut prohableniont le premier archevi'quc du rit latin
dans l'île de Chypre. Il mourut avant la lin de l'année i -ii 1 .
Car en cette même année Dlrand, trésorier de l'église de Nicosie, fut élu
archevêque par le chapitre de cette église. Mais comme un personnage noble
avait écrit contre lui à Innocent III ', d cpie rardievêque élu prétendait (jue
ces imputations étaient mensongères, le pape commit le patriarche de Constan-
tinople pour s'enquérir de la vérité des faits ; et. si l'accusé était trouvé innocent,
le patriarclie devait le sacrer et le revêtir du pallium, que lui envoyait le sou-
verain pontife. La lettre d'Innocent qui charge de cette mission le patriarche
de Constantinople est du 3o décembre 1 :> 1 1 .
Le pa|)e ^ cependant cassa cette élection . - non personœ sed electionis vitio, v
comme il s'exprime dans une lettre du 1 f) janvier i 9 i -i , adressée au chapitre
de Nicosie; et il expose les motifs de sa conduite dans une lettre au roi de
' llist. de Cypre, p. .il. ' Innocent. 111, 1. \1V, epist. i.3i. —
^ Innocent. III, I. XV, epist. :>.o> , loi. Bnluz. f. II, p. 670, c. n.
' Micli. Lequien, Oricns chrisl t. III, ' Innocent. III, 1. XV. epist. i?oC. —
c. iaoi-i-3o3. — Rayn. ann. iao6,n'G, Baluz. t. Il, p, 70G, c. r.
t. XIII. — Innocent. III, I. IX, epist i/i5.
8/ifi LES FAMILLES I) UL'THE-MER.
Chypre, (lu 1,} janvier, même année' : wEccc Mcosienseni ecclcsiam tam durœ
fçconditionis subicere jugo laboras, quod ei non pateris per electioneni cano-
" iiicnin de persona idonea provideri , ejusdem caïKinicis eligendi necessitatem
tt indicens illuni queni de duciliiis tdii nominandis ah ipisis lu primo duxeris
weligendum, etc. "
Un archevêque de Nicosie fui appch' avec ses snlTragants au concile de La-
tran -, par lettres encycliques d'Innocent III, du i q avril i a i 3. «/« eodem modo
«(archiepiscopo et Q^mco^)h) jier Ctjpritin (cons(itutis). ti On ne peutdire si cet
archevêque est le même que Durand, qui aurait iHé élu de nouveau dans le
cours de l'année 1212.]
EusTORGE ^, archevesque de Nicossie, se trouva avec les barons de
la terre sainte à l'entreprise de Damiette, l'an 1 2 1 7 et 1918*. 11 eut un
neveu, nommé Girard, qui espousa Escllive^ fdle de Gautier de Mont-
béliard, réffent et liail de Cypre, et de Bour<>ogne, fille d'Almeric,
roy de Cypre. 11 se qualifie vicaire du patriarche de Hiérusaleni *> en
une lettre qu'il écrivit avec les évesques et les barons de ce loyaume ",
à Thibaud, roy de Navarre, comte de Cliampagne, et aux comtes de
Nevers, de Forest, de Montfort. et autres barons de France, au sujet de
l'état de la terre sainte. 11 inouiut l'an i->.r!i), suivant Albéi'ic"*.
HELIE^ archevesque de Nicossie l'an i-)5'>.
[Hélie'" l'ut probablement cet archevêque successeur d'Eustorge dont parle,
sans le nommer, liavnaldi", à l'année 12^0, et (pii déploya tant de zèle
pour soumettre au saint-siége le clergé grec de Chypre. Une constitution
d'Hélie, citée dans les conciles de Labbe '-, est sans date. Une autre du légat
' Innocent. III, epist a 0/4 , p. 706, c. 11. ' Lahhe, Concilia.
" Labbe. CoHc//. l. II, part. 1, col. 12 5, b. ' /Whwk. Cliion. unn. laiiç). — Vide et
■^ Jacob, de Vilrinco. 1. III, p. ii3-2. — Orienschrixl. t. III. c I2u3.
Sanut. I.III. paît. 11. c. vi. ° Consul. Nicosicns. p. aioo.
' Raynald. ann. i-3i8. g. — Vincent. '" Orieiis christ, t. III. col. i-io3, i-ioli.
Belvac. 1. .\\\I, c. LxMs, lwxi. " Raynalil. ann. i-ilxo, n" Mi.
^ Lignages d'oulre-wcr, c. 11. '■ Labbe, C'yHfiY. t. H . [Kirt. 2. c.2600. a;
" Décret. Gregor. IX, I. II. til. xxx. a'iu5,c.
C. vni ; Venerabilis de confirmât, util.
LES ARCHEVÊQUES ET ÉVÉQUES LATINS DE CHYPRE. 847
Oilon, où Hi5lie est désigné seuleiiiPiit par rinitialc E, est du mois de mai, de
l'année 12/18. On peut rapporter à ce prélat ce que Du Cange, par une élrani^e
distraction, croit pouvoir appliquer <^ l'arclievequo Pliilippo, qui vivail un
siècle après.
Hélie mourut au plus lard au commencement do l'année laSi, puisque
Hugues, son successeui-, est nommé dans une constitution d'avril i-^'m , jour des
Rameaux'. Mais si, dans cet acte, l'année commence à Pâques, il faut compter
les premiers mois de l'an ni. j 2 pour dernier lerme possible de l'existence
d'Hélie.j
Hl'gues, surnommé de l'ise'-, parce qu'il estoit natif du diocèse de
Pise, homme de basse naissance, mais sçavaiH, fut élevé par le pape
à l'archevesclié de Nicossie, la quelle dignité il possédoit en l'an itiSJ,
i-jBy, 1267, et estant retourné en son pays sous Clément IV, il fonda
près de Pise une esglise collégiale de chanoines réguliers de Saint
Augustin^, vers l'an 1268.
[Un statut du légat Odou ", du b janvier i aSn, est adressé à H. arclievè(jue
de Nicosie. Michel Lequien [Oriens cliristiniius) en conclut (pie Hugues, au-
quel il suppose que s'adresse ce statut, élail al(irs archevêque, et ([ue par con-
séquent Hélie était mort en itiâi; mais l'initiale des deux noms pouvant être
la même, on ne peut tirer de la suscriplion de ce statut aucune conséquence
ni pour l'un ni |)onf l'autre.
Hugues est nonunédaus une constitution ^donnée par lui, dn liS juin 1 -.î-Ôo,
et dans une constitution du légat Odon« portée contre les sinioniaques, en un
concile provincial de la Syrie, de l'an lahli.
Une grave (pierelle s'éleva entre lui et Germain , l'archevêque grec de Chypre,
au sujet de l'autorité de l'archevêque latin sur les évoques grecs. Alexandre IV,
devant qui la cause fut portée, décida, par une constitution du 3 juillet 12G0',
* Labbe, Concil. I. Il . pari. •>. , eol. a/ioo. " l^abbe , CohoI t. H . part. 9, col. 2882, b.
' Annales rmimPimumr.oiYd. ah Vi^helln. ' Laijbe, Coiicil. l. IL part. a. — Labbe.
— Perrotiis, 1. H. Tn'iMirtil. Uialur. c. xv. CnnciL t. II, part, a, col. aoS.j. b, c.
Mozzagriigniis, I. Vil, De gcslis caiio- " Labbe , Concil t. H, part. 2 , col. fl/io."),
iiicnnim regulnr. Coitslitut. Nicos.c.-Kxi'i ,x\x. c; 2/109, '^■
— Aputl Labbe, Coiicil. t. IL part. 2, ' Labbe, Co«n7. t. H, part. 2 , col. 2352-
col. 2384, 2.385. 2359.
8i8 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
(|ir;i|irrs la riKnl on hi cession dp Germain il n'v unrnil pins en Chypre d'ar-
(■Ii(nèi|iie (In ril jtrec, mais scnlement ([uatro évx'fjnes, dans les villes de Soles.
Il'
Arsinoë, (^arpasos, Leucare, situées aux diocèses de Mcosic, Paplios, Fama-
jjouste et Némosic. A cet archevêuue YOrwns christuinus fait succéder Raphaël,
dont on a une constitution', sans date, pour l'instruction des Grecs. On lui
donne pour successeur RAiviLriiE-, dont on ne mentionne cpie le nom; le même
proliahjrment (pii' Du (lange appelle Arnoul.]
Arnoul, arclievesque de Nicossie, décéda lan 128G.
Jean^. de l'ordre des frères mineurs, fut élevé à cette dignité parle
])ape Nicolas IV\ qui le consacra, et lui donna le /*«///;//» par les mains
de frèi-e Matliieu, cardinal, (|ui avoit esté auparavant général du mesuie
ordre, Tan 1 286.
GÉRAiiD, arclievesque de Nicossie, tint un concile provincial à Ne-
niocie^, 22 septembre, lan 1298.
[Gérard avait succédé en 1 2()5 à Jean, qui , selon l'auteur de YOriens clirix-
tianus'', est proliablemenl le même qui fut transféré cette année à rarchevêcln''
de Terre en Sardaigne ". Gérard ('-lait en France en i3o3 et prit parti pour le
le roi Philippe le Bel contre le pape Boniface Vil! , (pu', par un diplôme daté
d'Anagni, i5 août i3o3 *, le suspendit de l'administration spirituelle et tem-
porelle de l'église de Nicosie. C'est lui vraisemblablement ([ue Clément V invita
au concile de Vienne-', par des lettres encycli(pies du 12 août 1307, et que
ce pa|)e informa de l'atlaire des Templiers, par d'autres lettres du 29 août
.Je\n Collmna Romain- '\ de l'ordre de Saiul-l)omini(jue. fut arche-
' Labbe. Concil. t. II. part. -2 ,col. a38G- ' Orieiis clirisliamia, I. III. col. lâoC.
a388. • ' Ug-helli. I. II. col. 1062. n° 16, vet.
" Oricns christ. L III. col. laoG. edit.
' Wadcjing, ann. 1288. n'Sy. — Oriens ' Raynnld. ann. i3o3, n°37.
climl. t. III, col. 206. ' Labb. Coiicil. t. II, part. 2. col. 1 548. c.
' iMcol. IV, ann. 3. epist. 237, 238. '° Raynald. ann. i3ii . n" 53.
^ Labbe, Concil. t. II, part. 2, col. 2/101)- " Michael Pius. in Hist. Dom.
•ik\-j.
LES ARCHEVEQUES ET EVEQUES LATINS DE CHYPRE. 8'i!)
vesque de Nicossie el iiioniul fan i3j?). Quelques uns' le coaroinlriil
avec Jean Goiumna. qui fui archevesqiie de Messine veis ce mesnie
temps.
fVère Jean estoit a^clleve^que de Nicossie^ 1 an i?)'jo, iS-n , i ."iaa
et en l'an iSa/i.
RwMON'D, patriarche de Hiérusalem, obtint du pajie Jean XXII l'ad-
ministration de l'esglise de Nicossie.
Jean', arclievesque de Nicossie, décéda lan i332.
[Il V a ici une grande confusion dans le texte de Du Cange. Les trois .Jkan'
qu'il donne comme ayant été successivement arclievé(|U('s de Nicosie non l'ont
probablement qu'un seul, ipd est Jean de Polo ou de Provmcudilms, cominr
l'appelle Ugbelli^, de l'ordre des frères prêcheurs. Natif de Pise. il fut élevé à
l'arcbevêché de celte ville par Boniface \ III, le i 3 février i agcj. En 1 3 i 2 , le
6 des ides de mai, il fut transféré par Clément V au siège de Nicosie. Il lit pour
cette église plusieurs constilulions datées des années i3-J0, lo^i, iSaS,
i395, et rapportées par Labbe" dans sa Collection des Conciles.
Ecbard ne dit rien de plus de ce dominirain. L'auteur de \^Oncns chriatutnnx'
le fait vivre jusqu'en i33y; et en effet Iléliell, qui va suivre, succéda en
cette année à un arclievêque Jean. Mais rien ne prouve évidemment que ce
Jean mort en 1 332 soit celui qui vivait encore en i3'?3, qiioicjue la chose soil
assez probable.
Quant à l'administration de l'église de Nicosie, donnée au patriarche Ray-
mond en i32/i, ce qui ferait supposer une vacance de siège qui certainement
n'avait pas lieu en cette année, nous avons déjà relevé l'erreur de Du Caiijje
à l'article des patriarches de Jc'rusalem, .'\u lieu de Nicosie, il faut lire Né-
mosie ^.]
• Rocchus l^iiTUs. 111 Archwpm-op. Mes- ' Ughelli . Ilalia fiicni , I. III, coi. [)i»8,
sin. 11° 54 . vet. eflil.
- Concil. Assises de lliénis. ji. 5àG. t. il , ' Laljb. Coiicil. l. il . part. 2 , col. -3/12/1 ,
p. /122. 2/1 .3 2.
' Jean. XXII, episl. 1087. ' Oriens christianus , t. III, c. 1207.
' Quélif et Echard. Sniplor. ord. prinl. ^ Echard, Scriptor. ord. pnvd. l.\ .[)Jj()i .
t. I , p. 559. — Oî'iens ehristiaiutS; t. III, c. 12O.5.
107
850 l,ES FAMIM.ES DOUTRE-MEI!.
Fivrc IIklik de Nabinai. ' | de Tordre des IVères mineurs] lu\ succéda
l'ii celte di;;iiilé jiar huile du pape Jean XXfJ, doiniée à Avionon le i 6
ili' novembre lan i33'!. H tint nn concile en son esglise^, l'an i36().
Il lui depuis éle\é à la di!juit('' d<' patriarche de Hiérusalem par le
pape (jléuM'ul \ I ■. <pii luy accorda qu'il pust tenir l'esglise de Nicossie
en comuK^nde, par sa Itiille donnée à Avignon le 12 juillet i3/iq*.
[11 lut uoiiuné ciU'diiiJil li' -w .se|)tenihre de la ui('n)(> :iui]ée°' cl mourut le
'( nctohri' I 367.1
PiiiLU'iMîs estoitarclie\es([ue de Nicossie en lan i35o", en la ({uelle
année il fit quelques constitutions |)our son esglise, qui se lisent en la
dernière édition des conciles'.
Je crois ([ue ce fui ce prélat »[ui eut un grand différend ave-c les
barons de (lypie (pi il excommunia, le (pnd lut nppaisé par le légal
Odon, lors(ju"il passa en (îxpre nvec le roy saint Louvs^ en 1268. Le
légat termina aussy le diflereml (jui estoit alors entre iarchevesque
latin et le grec.
I Nous avons déjà l'ait rouiarquiT la singulière distraction de Du Caiige, qui
i-a|)|jeli(! on 1 .3ôo des laits antérieurs d'un siècle et (jui ne peuvent se rapporter
qu'au palrianhe Hélie, successeur d'Eustorge.
Le pape Clé'ineul ^I, par uiu' lettre du 1 (i sepleinhie i33o'', enjoignit à
Philippe de faire abjurer aux Arméniens certaines erreurs. Par une autre lettre
du 3 2 septembre i.">5 1 '", adressée à l'archevêque et à ses sulTragants, le même
pape leur demandait d'euvover auprès du clergé calbolicpie d'Arménie un
liomiiie sage, eidlummé de zèle jiour la foi catholique. Une lettre (rhinocenl \ 1.
du 1" octobre i3.)3", adressée à vénérable frère INersès. arclievi'que (|(^ Ma-
' Wadiling, i332, 11° 7.
^ Labb. Concil. t. II, part. a. col. -îlid-i.
^ Vita Clément VI. — lîosij. p. 78. —
liayn. aim. i338. n'yi ; aim. loia, n" -l'i.
' WaJding, ann. i349, n° i.
' Oriem clinstiiiiiiis^ t. III, col. laoQ.
'' Epist. Ijletnent VI. npiid \\'aild. i3.3i ,
II' 3.
' Labb. Ijiiicil. t. \L part. ■',
d, -jhkx, a, b, c.
' Nangis. in ] ila S. Lndov. p. 3^7.
' Orieiis cliristiarms, t. III, col. j3oç)
Raynald. ann. i35o, n" 37.
'° Raynald. ann. i35i, n° 19.
" Raynald. ann. i353.n''95.
o',:;,,.
LES ARCHEVEQLES ET ÉVÊQUES LATINS DE CHYPRE. S51
iicsgeri, ou Miesgherti. en AniK'nie. lait onroiv mcniion de l'liili'|i|ic , arclio-
M'(|iie do iMcosic]
Haymom)' CbloiL aidjcvesque de Nicossie en fan iSOG.
I On a une lettre d'Urbain \ - à ce prélat, de l'ôd-j, uù il lui eiijuiiil d'en-
gager Pierre, roi de (lliypre. à reprendre son é])0use, qu'il avait répudii-e, el
de le détourner d'un couilja! singulier avec Floriniond, roi de Sparte.
(-oiVBAi) I"' '. non nientioniié par \)u (lange. Une lettre de Bonil'acn [\ lui est
adressée en i3(j(j. S avril, avec cette suscription : Veucrahili fratri Cnnrmh
tircluejitscopo Nicosiensi, cmnerario nostro.]
JtAN, archevesque de Tarse, lui piomeii à lévesché de INicossie vers
I an 1099^
[(.oNiiAi) iP CarmcioU, de Naples, non mentionné par Du Cange. fut iail
arclipvêque de Nicosie le 9 octobre i/io-j, puis évèque de Malte, el conserva
son arclievécbé en cornmende'^ En i/ioB. Innocent VII le créa cardinal-prêtre
du litre do Saint-Chrysogon. Il assista au concile de Pise en 1/109 et îuouruf
le 1 5 février l 'j 1 1 .]
Estiiienne', de (larrare, Padouaii de iialion. évesque de Pariniie.
puis de Nicossie, de là d'Aprulio [i i 1 2, 3 octobre], et eidlii lut [jronuMi
à l'évesché de Tricarico, au royaume de Naples. l'an 1/127. [^'""I ''*
1 0 juillet 1 ^ûg.]
Hugues de CYrRE^ fds du roi Jacques 1'^'. lut promeu à rarclieveselié
de Nicossie [1/11. jj, et depuis à la dignité de cardinal. Tan i'i->(i. Il
mourut l'an 1/1/19.
' Phii. de Maseriis, in \ iiaS. l'ctri Tlio.
c. \xr.
" Orieii.t cliristiatius , I. lit, col. i-iuij,
i-jio. — Raynald. ann. i'Mj. n" 1/1.
" Oriens chrislianus, t. III, col. i-joy.
laio. — Raynald. nnn. i3ç)('). n" ',\.
" Titre original.
' Oriens christiamis, l. 111. col 1 -j 1 o.
" Oldoiniis. Hisl. ruiiiau. ponlij. c/ rai-
dinal. t. Il, col. 718. n° 1, A.
' Ughelli, Italia sacra, 1. V. col. k'AU.
n" 88, vet. edit. et t. I. col. /107. n° 9.7. —
Oriens chrisùanus, t. 111. col. liio.
" Oriens citrisliumis . t. 111. col. lyio,
12 11.
107.
852 LES FAMILLES D'OUTP,E-MER.
I Galksius ou Galesio Montolifi ' avait été aoiiuué archevêque de Nicosie en
1 4/1 5 ; mais le roi de Cliypre, Jean 10 , ou plutôt sa femme Hélène, l'empêcha
de venir prendre possession de son siège. Eugène IV le transféra à l'archevêché
de Gésarée en Cappadoce et nomma l'évêque d'Orviette, Jacques Benoît, pour
administrer l'église de Nicosie'-. Enfin, grâce aux instances de Jean de Lastic.
grand mailre des Hospitaliers de Jérusalem, le roi consentit à recevoir Galesius,
(|ui moiirul peu de mois après, en ihfi'jK
N...* archevêque de Nicosie en 1 '1.10. Nicolas V lui écrit de rappeler h leur
devoir, sous peine d'excommunication, quelques Chaldéens, hahitants de l'île
de Ghypre, qui étaient retournés à leurs anciennes erreurs.
Jacques -', fils naturel de Jean III, roi de Chypre, fut, à l'âge de dix-sept ans,
désigné pour archevêque de Nicosie*^; mais il ne fut que sous-diacre, et à la
mort de son pèr(^ il laissa l'archiépiscopat pour le trône, (ju'il songeait à
usurper.
Mais à l'arrivée de Louis \ fils du duc de Savoie, qui venait épouser la reine
Charlotte, il se retira auprès du sultan d'Egypte. Ce dernier, conseillé par
Mahomet H, appuya le parti de Jacques et le ramena en Chypre, dont il le fit
reconnaître roi. Alors Jacques se substitua, comme archevêque de Nicosie, un
faux canne ou, selon Etienne de Lusignan*, un moine augustin, frère Elie
GuiNEMÉ, ennemi du christianisme, qui lui avait suggéré tout son plan de
conduite. Cet Elie mourut en i463 ou i464.
Le pape Pie II, qui n'avait pas approuvé l'élection du jeune prince Jac(jues.
avait confié la conduite de l'archevêché de Nicosie au cardinal Isidore . chargé
en même temps des évéchés de Sabine et de Négrepont, et du patriarchat de
Gonstanlinople.
On ne peut regarder ni le prince Jacques, ni Elie Guinemé, ni même Isidore,
connue ayant été réellement archevêques de Nicosie. C'est peut-être pour ce
motif que Du Cange les avait omis dans sa liste. Il parh? du [irinco Jacques en
ce peu de mots : ]
' ()vieiisc!iristinii>is,t. III , col. 121 i.— ^ Henri Giblol, De Re Lusignan. 1. X,
Raynald. ann. 1^65,11° 20. j). 588 et siiiv.
• L'Aride vérijkr les dates, V^oisVAms Ae " Raynald, ann. làbq, n° Sô.
Chypre, Jean IIl. ' Oriens chrislianus, t. III, col. laïa.
' HenriGiblel ouLoredano, 1. X. p. .j8o ' Est. Lusign. Hist. de Ct/pre, p. iliy.
et suiv. ilJ8. 173. 174.
' Raynald, ann. ii5o. n° li. t. XVlll.
LES AHCHEVÉQUES ET ÉVÉQUES LATINS DE CHYPRE. 853
Jacques, bastard du roy Jean III, fut éleu archevesque de Nicossie;
mais il ne put en obtenir les provisions de Rome. Ayant esté fait roy,
il fit pourveoir de la niesme dignité
Guillaume Coneme, lequel décéda l'an 1/17/1 [voir plus bas |.
Antoine Tuneto ' estoil archevesque de Nicossie en lan 1/16/1.
[Du Cange a placé Antoine après Guillaume. Mais il semble qu'il doit venir
avant dans l'ordre des temps 2, et qu'il fut nommé par Pie II |)our remplacer
Isidore, lorsque Elie. successeur de Jacques, vivait encore, le pape ne regar-
dant pas ce dernier comme archevèipie.
Après Antoine, on voit Jean FnAi-vrois Brusalo, de Vérone, qui. nonuué ar-
chevêque de Cassano en 1/1 (5 3 ^ fut transféré peu après au siège de Nicosie et
mourut à Rome en 1 A 7 7.]
N. Fabrice \ frère de Jean Ferez Fabrice, comte de Japbe, Espagnol,
iuy succéda.
[C'est à Guillaume Gonem qu'U succéda, selon Du Cange; mais penl-élre
faut-il le placer avant, ainsi que l'a fait l'auteur de YOricns chnstianus.
Fabricius semble avoir ('lé une créature de l'usurpateur Jacques et noiiuné
par lui archevêque de Nicosie, à la place d'Élie, décédé. Selon Lusignan\
Jacques l'envoya en députation au pape Pie II, par conséquent avant le 1 /i
août 1/1 6/1, date de la mort de ce pontife''.
Guillaume de Gonem \ moine augustin, au contraire, fut nommé par Paul 11 ,
en 1/1 fil) ou 1/1G7, administrateur pour le temporel de l'église de Nicosie et
en fut nommé archevêque le iG mai i/itJ7. Étieune de Lusignan* dit qu'il
avait été confesseur du roi Ji^an III, mais ne parle |)as de sa promotion à l'ar-
' Rocchus Pirriis. t. U,p. 181. ' Henri Giblel . p. 717.
Oricns cliiisliaims. 1. 01, col. 12 i3. ' Tliomas de Herrera . Alphabet. Augus-
' Ughelli, Ilalia sacra, t. IX, col. ^17.5. ///,, t. I. p. 298, col. a.
11° 3i, edit. vet. s Est. Lusign. Hist. de Cln/pre, fol. i58,
' Loredano. i55.
' E. Lus. Hist. (le Chijpre, fol. 181. igy.
S:V. I.KS l\.\IILlj;S I) OLTHli-MEIt.
(•la'V('cli(' de Airohic. llcmi (ilhld ' dil qu'il occupa ce sicfjp, m;ii.s ne iioninie
|);is r;trchevêr|iie iiilriis, Klic II ajoute que Guillaume inoiu'ut en septembre
I 'ly.'). Irois Minis après le loi .lacipies. et qu'il eut pour successeur Fabrice^
Irère de Jean Ferez Fabrice, donl nous avons parlé précédenunent. Mais il faut
que Fabrice l'ait précédé, s'il élail déjn arclievê(|ue en l'ilj'i. comme l'alleste
Lusijjnaii. (pii est antérieur à Henri de Giblel.
(le même Jean Perez Fabrice^, noble Espagnol, avait eu entre autres enlanis
une lilli' nommée Lrsule. iuariée à Eugène, noble Cypriote, dont le frère
Lor[s PonocAToiiE ou PoDocHAiiAiuo, de Nicosie, est qualifié de cardinal, arche-
vètjue de Clivpre. par Etienne de Lusignan*. Lghelli' le mentionne connue
évéque de Gapaccio (raput aquœ). en i /i83, puis de Renevent en i ;)o') ; Oldoin,
comme cardinal en i3oo; mais ils ne disent pas (ju'il ait été arcbevêque de
Nicosie. Néanmoins, on peut ajouter foi au témoignage de Lusignan. don)
l'aïeul pateiJK^l avait ('j^jusi' Elisabeth, so^ur d'I rsule.
On peut en conclure (|ue Louis avait été arcbevè(pu^ de Nicosie avant d'être
nommé évêque de Capaccio en i683: que c'est lui probablement qu'a voulu
désigner Henri Giblet sous le nom de F^abrice, qu'il donne pour successeur à
Guillaume Gonem en 1/170: enfin que c'est cet ai-clievé(pu? de Nicosie qui .
avec |ilusieurs nobles Espagnols, travailla de tout son pouvoir à faire réussir
un double mariage de Catherine Gornaro, veuve de Jacques 11. avec Ferdi-
nand, roi de Naples, et de Charlotte, fille naturelle de Jacques H. avec un
lils naturel du même Ferdinand. Ils espéraient par ces alliances faire tomber
un jour le royaume de Clivpre sous la domination des rois d'Espagne. Mais
ces [irojets ayant déplu aux nobles Cypriotes^, l'archevêque et ses partisan,-
fureut obligés de pourvoir à leur sûreté, en ([uittant l'île au plus tôt.
Louis mourut à Milan, âgé de soixante et quinze ans, le a 5 juillet 1 5o6. Son
corps fut transporté à Rome et inhumé dans l'église de Sainte-Marie deljiopolo.\
Benoist Superanzo'', archevesque de Nicosie, secrétaire apostolique
' Hem-i Giblel. ]i. 6o.5. 65 1. Ggc). 716. ' Uglielli. Italin sncrn, t. Vil. col. 670.
717. n' (O: t. VUl, col. -254. n° 4i. vet. edit. —
" Orien-s chiisliniiiis . t. III. col. i-ui. (<lfloiii. Hist. roin. pontif'. el cnnl. (. lit.
■ Est. Lusign. (Jcriédlog. des comtes de c. 197. n° 3o.
Carpatle . loi. 60: et Histoire de CJn/pre ■ '' Est. Lusign. Uist. de (.i/pre. fol. i85.
t'oL 181 ' Schrader. ji. \hh.
LES ARCHEVEQUES ET ÉVÈQUES LATINS DE r.llVI'llE. 855
sous les papes Innocent VIII et Alexandre VI, décéda Tau i /i()5 , le ■> de
juillet, et vécut quarante-huit ans, sept mois etquinze jours, ainsi (iiie
[lorte son épitaplie à Rome, en reSjwlisede Sainte-Marie de la Minerve.
I Selon lighelli '. Jéiùnio AI('aiHln', ar(liev('(jiie de Bi'iiides. fui appi^ié à
Venise en i 'i()S poui' cnseiijiier le jjrec à SKBASTn:\ Pnini.i . arcliev('(|iic de
Nicosie.
Ai-DOBRAîvnn -, arclie\èr|iie de Nicosie, seijjneur de M(ii-|ii|)i. du diocèse de
.\é|)i, lit conslnure d;ms cette ville, en i.joo, un coii\eiil pour les frères
mineurs. Il assista au concile de Latran ■', sous Jules II e( Li'miii \, en in."!
et 1 ô 1 y .
Frère Gui Biiine.al: ', de Cortone, (Je 1 ordre des Pn'clieuis. l'ut nonum'' ai-
clievêque de Nicosie par Clément VII, en i,").3o.|
Livio l?oi)OC\T.uio\ C\|n'ieu, arclieve.sque de iXicossie, nnjunil le k)
de janvier, Tan i5b5, âgé de «jiiatre-\ iii|;l-iui ans, et fut ininnné à
Venise en fesglise de Saiul-Sébaslien.
PinLU'PKs MocKMGo''. Véuitiêu, arelieves((ue de Nicosie, [irélat scavanl
et dévot.
[Il était Irère du doni.' Louis .Moceniijo '. Elevé au siég(; arcinépiscopal di'
Nicosie en mars i.'jGo, il assista Tan suivant au concile de Trente^, et l'an
I .j()3, en souscnvil les actes par cette l'oruiule : Philippas ]loa'iiicm . Vciiclns.
reijin Cijpri prtmus et legiitus imtus, aroliiepiscopus Nicosiciisis. Il mourut en i "'77,
sept ans après la prise de Nicosie par les Turcs. Il l'sl le derniei' i''v<'uue l;illu
de Nicosie.
]j'Oneiis chnslimiioi" nomme après lui Julikn. \rménien ih' nalmu. <li' l'ordre
des Prêcheurs, cpii l'ut élu par ses compatriotes de l'ile de (]|i\pre, (pioiuue
schismaticpies. pour ètn' leui' évèque. Il vint ;i Pionie e| nlilinl du pape Pie |\
' Unens cltnstuiHi/s. t. III, col. i-ji3. — ' Foiduna, Tltcat. (lomiiiicA'o\.()\ A'd.ijt).
Ujfhelli. Italia sacra , I. I\.coI. 53. n" 53. ' Sansoviii. Venel. I. VI. — Sdirnitcr.
vet. edit. Porcacclii, i5t.
' Waddiiijj. . !»//«/. /«//(o/'. l. \ Il , p. i38, ' Or'iens chrisiknms , i. [{[ , co\. ifli5.
a" 21. ' LabI). Concil. t. \IV. col. (.yih.
Labb. Concil. I. \\\ . col. r33. 'io.o. ' Oriens cliristioiina, rti\. ioi(j.
856 LES FAMILLES D'OUTIIE-MEP.
la coiiliinialiou de ce titre. De rclour en Cliypie. il raiiiena plusieurs Armé-
niens à la comiiuniion de rf^jjlise romaine. Après la prise de Nicosie, le pape
Pie \ le transféra au siège de Bova, en Calabre, où se trouvaient beaucoup de
Grecs, dont Julien connaissait la langue aussi bien cpie l'arménien. Il vivait
encore en i 678, é})oque où Etienne de Lusignan', son compagnon de voyage,
écrivait ces détails sur sa vie.|
' Esl. Liisigiian. Hisi. dcdlnipre. cli. xvi. fol. 79. éilit. Iranç. in-4°. i6oi.
LES AnCllEVÈQUES ET ÉVÈQL'ES LATINS DE CHYPRE. 85/
LES EVESQUES DE NÉMOSIE.
Némosie est une ville située près de la mer, du coslé de la leri'e
sainte', et fut construite par les roys de la maison de Luzignan, des
ruines d'Amatlie.
|0u Amathonte, rpu s'appelait aussi Lemissits-, et dont les vestiges s'appel-
lent encore Linmcsot) Antica. Près de là s'éleva une nouvelle ville, A'^y'^/w', qui
fut nouunée diversement par les auteurs Limociitm, Limicoiihim. Nemotiicium,
Nimocimn, Nemosia, et enfin Lemissiim. Lemissus, Limisso, Limisol, Limosol.
Nous nous contenterons d'indiquer les évéques nommés dans ÏOrk-iix chris-
l'uinus et qui ont ('té omis par Du Cange :
Foulques \ peut-être nommé évêque de Némosie en i2i5, ou mùmc dès
1211, l'était certainement en laSg.
Barthelemi ue BnAGANCE OU Bregance "', noble famille de Vicence, éve(me de
Némosie en 19/18, mort à \'icence le -j-j septembre lU'yo.
GnnÉTiE.N ''. patriarche d'Antioche, fut administrateur de l'église de Némosie.]
Bérard, évesque de Néuiosie, se trouva au concile' qui l'ut tenu en
son esglise par Gérard, arclievescjue de Nicossie, le a-j de septembre,
l'an 1 uiS.
.Iean\ évesque de Némosie, fut présent an traité de mariage d'isabel
' Hist. de Chypre, ji. 19, 30. p. 686. — Jauiia, Hist.de l'ile de CJiijiiic .
■" Oviens chrisliaiuis t. III, coi. laaS. l. I. p. 6.
' Danville. Mémoires de l'ucmUmie des ' Orieiis chrisliuiuis , t. Ill, col. ijao,
iiiscrijjlioiis , t. XXXII. p. 65i, 55a. — i-îi6.
Danville. Géograph. une. in-f, col. i3o. — ' Orietts christ, t. III, col. 139.5, laaG.
Abrégé de géographie moderne (le Pinkerton '' Oriens chrislianus , t. III, col. 123G.
et VVaIckenaer. édit. i8ii, t. II, p. aS.— ' Concil. Lahh.i. II, part. -3, col. 2Z1 17, e.
Géogr. (inc. par liarbié du Bocage, t. H ' Joan. XXII. pap. epist. 1087.
108
858 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
d'Ibeliii, fille du séneschal de Cypre, avec doui Feriiaad , infant de
Majorque, l'an i3 i 5.
[Cetévéque est celui que i'Oriens chrlslianus^ suppose être Pierre de Herlant
mentionné par Loredano aux années i3oA, i3o5, iScy. Peut-être ce Pierre
a-l-il été le prédécesseur de Jean, à moins que ce ne soit le même que]
PiERRii DK Pl\im; CHASSAIG^E'-, patriarclic de lliérusaleni [qui] se disoil
administrateur de Tesglise de Némosie, l'année suivante.
I Pierre de Plaine n'est pas nommé dans VOneiis chnstimnts parmi les évèques
ou les administrateurs de l'église de Némosie. Il se pourrait qu'il eût été dé-
signé ainsi dans quelques actes : Prtrus de Ilicnisnlcm, et que ce deniiei' mot.
abrégé el mal lu, eùl furmi' par corruption le surnom de Herloiit.
GuiLniME^, de Tordre des Cannes, évoque de Némosie, fut transféré le
•2 1 février i^rîA à l'église de Castellane, et de là à celle d'OFlserni, dans le
royaume de Naples, le i5 octobre iSSa.
Raimoivd Bequin ', de Toulouse, de l'ordre des frères Prèclieuis, nommé pa-
triarche (le Jéru.salem en i.3s'i, reçut en même temps du pape Jean Wll
l'administration de l'église île N('uiosie, où il résida jns(prà sa UKU't, en i3->iS.
Pierre de la Palu ^ [Petrns de Palude), de l'ordre des b'ères Prêcbeurs, suc-
céda à Raimond comme patriarcbe de Jérusalem et administrateur de l'église
de Némosie. Il (juitia celte dernière /'{flise pour aller en France administrer
celle de (louserans, où il se trouvait en i.'î.'î-y. Il nnmnil à Pans le .'5 1 janvier
l3'l3".]
Lamberïin ", évesqne de Ni'inosie, se trouva an concile tenu en I es-
glise de Nico.ssie fan lo/io [le i- janvier, [lar Hélie, ai'clievè(|ue de
Nicosie]. Il l'ut transféré par le pape Clément VI à révesclié de Bresce
en Italie, Tan x'ihh [le '^ novembre, et mourut le 3 seplcnibic i.'UiN |.
Frère Itiiîr de Nabinal, de l'ordre des frères Mineurs, cousin du
' OrieiiH ilirixtiiunis. l. III, col. i-2.)(j. ' Oriciix clii-i'^liiiiiiis , l. III. col. i-i-y.-j.
1227. — Henri Giblet, p. !?i.5, 22?i, o.-iH. ' Oricns cliristinmis , I. III. col. 12-37.
^ Voir Les Paùiiinhes de Jénisnleiii. ' Ecliard, Seripl. ord.pneil. t. I. p. 606, a.
■' Orieits cliristinmis. \..\\\ . ca\. i-).27. ' Oriens christ. 1. III, col. 1227. 1228.
LES ARCHEVÊQUES ET ÉVÉQUES LATIiNS DE CHYPRE. 859
cardinal frère Hélie de Nabinal [archevêque de Nicosie], succéda à
Lanibertin à l'évesché de Némosie, au quel il fut promeu par le pape
Clément VI S l'an i366 [3 novembre].
PiEURE DE LA Palu, patriarche de Hiérusalem, fut administrateur de
l'évesché de INémosie, justjues à son décès, arrivé lan l'Sh-j.
[Cet article de Du Gange est erroné de tuus points. Pierre de la Palu doit
précéder Lambertin. Voir plus haut.]
Léger estoit évesquc de Némosie en l'an i35i- [aa septembre; il
l'était encore en i353J.
Nicolas Thomas de Ammanatis^ prenoit titre d'éleu de Némosie en
l'an 1 376.
[En i38o, il fut nommé par Clément \II archevêque de i\aples. Il mourut
à Avignon le 6 décembre 1896*.)
EsTHiENNE, évesque de Némosie, fut transféré à rarchevesché de
Corinthe par le pape Boniface IX, l'an 1390'' [puis successivement à
Acerenza et à Calvi. Mort en 161 3].
Frère Barthélémy Gay, de l'ordre des frères Mineurs, luv fut subs-
titué par bulle du mesme pape, du 92 de septend)ie de la niesme
année'^ [19 septembre, selon YOriens chrisliamis].
[Nicolas" était évèque de ^émosie en i/i(ji.
Salomo.n' Cardona, de l'ordre des frères Prêcheurs, fut élu vers 1 A 80.
EsTiENNE*, de l'ordre des frères Prêcheurs, lui succéda vers i^SG.
' Cle'm. VI, I. l, epist. 3a. — Oi-ieiis clivis- ' Oriens christianus, l. \l\, co\. n ^8. —
tiamis, t. ni, col. 1 aaS. L'glielli, llrdia sacra, l. VI, col. Goa, n° at ;
^ Cleni. VI pap. Lib. secr. ann. 10, f. 82, t. VII, col. 70, n° aa, vet. eclit.
apud Wadcling, ann. i35i,n° 19,61 i353, ' VVad. ann. 1390, t. IV, p. 287, n° la.
n° aS. ' Oricns claislianus, t. 111, col. laag. —
' Metrop. Salisburg. 1. III, p. A 19, hùh. Est. Lusign. //(«ï. ^e«er. regni Cijpri, c.wi,
— Oriena chris/ianus, t. III, col. 1998. fol. 171.
' Ughelli, Italia sacra, l. VI, col. aoi, * Vonlana. Thealr. dominic. p. ûàS, -2 Ixçj,
n° 3o, vet. edit. lit. 4 a 3.
. 108.
800 LES FAMILLES D'OUTRE-MEl'..
.\i(,0LAS II ' DoNATus, |)atrici('n do Voniso, é\M[m do Nomosie, lui intrus par
lo sénat au palriarchat d'Aquili'c, à la |)laro d'Hormolaus, envoyé en exil. Ce
dernier avait été nommé patriarclio on i 'hji , ol il ninurul ii Rome en i Ag'i.
Pai'l était déjà évoque de Némosie en 1Ô17, lorsqu'il assista au concile do
Latran ^ sous Léon X. 11 l'était encore lorsqu'il fut chargé par Adrien VI \ pape
de 1692 à 1093, de procéder à la canonisation de saint Laurent Justinien,
patriarche de Venise.
André Centanus *, de Venise, souscrivit, comme évèque de Némosie, au con-
cile de Trente, sous Paul HI, en 1 .V16.]
A^DRÉ MocENico, Vénitien, esloit évesque de Némosie, vers l'an
1 56o^.
I Nommé en loGo'' évoque de Némosie par Pie IV, il assista le 3 mai do
cotte mémo année au concik' de Trente. En 1667, Etienne de Lusignan rem-
plissait auprès do lui les fondions de vicaire.]
Frète Séraphin Fortebrvsse^ de Milan, de fordi-e de Saint Domi-
nique, dernier évesque de Némosie, fut tué à la pi'ise de Famagouste
par les Turcs, l'an 1.570.
[Selon Echar(P, il était do Famagousto. Il fut tué on défendant cetio ville,
l'an 1371.
Etienne IIP, inconnu, auquel succéda
Etienne IV '", de Lusignan, de la famille dos rois dofJhypro, religieux domi-
nicain, autour d'une Histoire du royaume de Chypre et de plusieurs autres
ouvrages. Il fut nommé au siège [in partibus) de Nicosie", après la mort d'un
autre Etienne, par Sixte V, le 97 avril i.'JSSJ
' Ughelli, Italia nacra, 1. V, col. i.vj. ' Discours de la prise de Nicossie, p. -i-]^.
11° 84. vel. edit. ;i la suite de Yllist. de Lusignan, par Ang-el.
' Labb. Coiicil. t. XIV, col. 3-36. Galepian.
•■■ Ughelli, t. V, col. i388. ' ' Ecliard, Seriplor.onlin. itrœdical. t. 11.
^ Oritms cliristiainis , t. III, c. laSo. — p. 3i.
Labb. Concil. t. \1V, col. yôo. ' Oriens chrisliaiiiis, t. III, col. i23o.
' Hist. de Cypre. p. 87, 211. • '" Ecliard. l. II, p. 998, a, 3oo. h.
" Oriens christianus , t. III, c. i23o. — " Fontana, Tlieatr. dominic. ]). 269,
Labb. Concil. t. XIV. col. 900. lit. li-i'i, col. 1 .
LES ARCHEVEQUES ET EVEQUES L\TINS DE CHYPRE. 8G1
LES ÉVESQUES DE FAMAGOUSTE.
Famagolste est YArsinoe des anciens ', assise sur ia mer, du costé
de l'orient, à douze lieues de Nicossie. L'esglise catholique des latins
estoit dédiée à saint Nicolas, celle des grecs à saint Georges.
[Danville- est d'accord avec Du Caiigc pour placer Fan]aîj;oust(; à peu près
sur l'emplacement de l'Arsinoé orientale, un peu au sud de l'ancienne Sala-
mine. Elle tire son nom d'une pointe sablonneuse qui en est voisine, àtxy.6-)ioo(jTOî,
plutôt (jue defama Augusti , dénomination qui ne rej^oso ijue sin' une tr.nlition
sans fondement.
Une lettre d'Innocent III, du i-j mai i !2 1 i ■*, mentionne un évèque <le
Famagouste. Un évêque de cette ville, probablement le même, fut invité par
lettre encyclique du même pape, i3i3, 19 avril, à se rendre au concile de
Latran', qui devait se célébrer en 1 91 5. Cet l'vètpie semble être |
CiîSAREus UE Al\gno^, ualif d'Amalphi eu Italie, [qui | lut transféré
de l'évesché de Famagouste à l'archevesclié de Salerne par Houorius III,
lan 1225 [et qui mourut à Amalphi en laôS**].
Frère Valasque '', de l'ordre des frères Mineurs, de pénitencier du
pape fut élevé à i'évesclié de Famagouste.
Il fut employé en diverses ambassades importantes, et enfin, après
' Hisl. (le Cypre, p. ûlt. ' LkiIjI». Coiicil. t. \1, part. 1, cot i-io. 1).
^ Danville, Géogroph. anc. lyOg, in-l'ol. * Ugheili, Ilalla sacra , l. Vit, coi. 696,
col. i3o. — Danville, Mém. île l'Acud. des n° i5, vet. edil.
iiiscriiii. l. \XXII, p. 5i5, ôiO. " Oviens cliristianus, l. III, col. laiy.
^ Orleiix cliristianus, t. III, col. i-iig. — ' Wadding. laGy. 8. t. II. p. .3o'i.
Ravnald. ann 1 -3 1 1 , n° iS, t. i.3.
862 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
le fli'cès de l'évesque d'Eidonha en Portuffal, ari'ivé en cour de Rome,
il fui pronieu à cet évesché par le pape riionient IV', l'an 19.G7.
iN... évesque de Faniagousle, estoit absent lorsque le concile- l'ut
tenu à Némosie, le 29 de septembre, lan l'jgH,
[Par Gérard. ;ir(liovi'''(|iip de Nicosie, (let évtVjiie est probablement Gui, dont
parle Loredaiio dans son liistoiro des rois Lusignan ^, et (|u"il dit être mort en
i3o8. L'auteur de ï Orwns chnstumus soupçonne (|ue ce pourrait bien être Gni
(Hbdin, dont la mort est marijuée au 7 septembre i3o8 dans un calendrier
manusciit du saint sépulcre de Jérusalem.
Antoine Saira.ncs'', son successeur, pilla 70,000 bezants destinés par Gui-'
à la construction dun monastère, et d'autres biens appartenant à son église.
N... évêque inconnu, peut être lemênie rpie le précédent, auquel ClénientV''
enjoignit, ainsi (pi'tà d'autres évêques, par une lettre du -jq août loii , de
faire encpiête sur les Templiers.]
Frère Marc '' se disoit évesque de Famagouste et de Tortose [Anla-
vade7isis], l'an iS^S, et décéda vers l'an 1 SiTi [ou i 3i6]. Il se trouva
au concile de Nicossie l'an i3io.
Frère lTn:R de Nabinal, de l'ordre des frères Mineurs, fut transféré
par le pape Clément \P de i'évesché de Némosie à celui de Fama-
gouste l'an 1 3i(i^ [et succéda ainsi à frère Marc dans cet évêché comme
dans celui de Tortose, qui étaient alors réunis].
I Beiitrand de Alimeo '", évêque de Famagouste , chapelain de l'église romaine ,
auditeur du sacré palais, fut transféré, le 12 octobre 1890", à l'évêché de
(iubio, et en i/joi à l'archevêciié d'Auiaili. Il mourut le i5 juin 1/108.
' Clément IV. ann. 3. epist. 98. ' Hisl. de Constaiilwoplc . \. Vlll. n° i i.
^ Labh. Coiicil. t. \I. part. 9.. col. 2/joç). ' Clément. VI, I. 1, Episl. lô.
^ HenriGihht, Hisl. reg. Ly.'!i>imr.\).'2'iH. " Wadding. ann. i3i6, n° 10, t. Ili,
289, «lit. Bonon. lOiy. [>. 53f). — Oriens christ, t. III. col. 1221.
* Oriens christiamis, t. III, col. 1221. '" Oriens christiumis, t. III, col. 1221.
' HenriGiblet, yyw(.reg'. i««/«mr. p. 2/10. " Uglielli, Itiilia sacru, t. I. col. 696.
° Clément. V jE/»!.s(. apud Ravnald. 1811. n° .Sg. vet. edil.
n° 58.
LES ARCHEVEQUES ET EVEQUES LATINS DE flIIVI'FîE. SC",
Georges est mentionné par Henri Giblet', en i3<)8, comme évèque élu <le
Famagonste.j
LuciAN, évesque de Famagouste, décéda l'an 1^109.
Frère Pierre, évesque de Vinteinille, de Tordre des l'rères Miueuis.
l'ut transféré à l'évesché de Faraagouste, après la mort de Luciaii, par
le pape Alexandre V, le k de septembre 1^09^; mais il y a apparence
qu'il n'en entra pas en possession, car
Frère Jean de Montenegre, du mesme ordre, se trouve avoir esté pro-
nieu à cet évesclié après Lucian par le pape Jean XXll, le 26 de may
1 /ll2^ 11 se trouva, trois ans auparavant, au concile tenu à Pise\ où
il ne ])renoit qualité que d'éleu évesque de Famagouste.
[L'auteur de YOricns cliristuiitus''' pense (|ue Wadfling s'est Inuiipi'' en tai-
sant succéder Pierre à Lucien; tandis que ce serait, au contraire, Lucien ({ui
aurait succédé à Pierre, et Jean à Lucien, puiscpie Pierre niouiul en 1 'iO() ri
Lucien en 1/112, selon ce même Waddini;.
Nicolas de Tenda'', de l'ordre des Prèclieurs, conseiller de Sigisniond. roi
de Hongrie, fut nommé évêque de Famagouste [»ar Martin V, le •!0 décembre
I k 1 y, et mcuirut le 1 ô janvier 1 'i-^y.l
N. .. évesque de Famagouste, fut présent au traité de mariage d'Anne
de Cypre avec Louys, depuis duc de Savoye''. l'an ih'à-2.
[Cet évè(]ue s'appelait probablement Nicolas \ auquel, après sa mort. sur.
céda, le «3 janvier ikh\.
Frère Jacqies, de l'ordre des l'rèies Prêcheurs.
Augustin, évêque de Famagouste, étant décédé,
' Henri Giblet, //(s(. reg-. LH.s-m/«/-. I. [X. ^ Oriens clirislimins . [. \\\ . vo\. i-i-^t-i.
p. 532, ann. i-3i)8. ° Fontana, Thefii.domiii.[>. kjo, lit. -j'ju.
- Wadding. l'iocj, i5. - Ectiard, t. 1, p. 779.
' Wadcling. i/iia, a. ' Preuves de l'hist. de Sat-oi/c, p. .'ili.î.
' Ughelli. iii irch. Pinnii. ' Orinis christianus , I. lil. c. i-jaa.
866 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Le ao juilli'l i /i5â, frère Dominioie de Pera, de l'ordre des frères Prêcheurs,
fut nommé évêque à sa place par Calliste III. C'est celui rpie Fontana ' appelle
Michel de Pekei.]
PiEDHE. éves(|ue de Faiiiagouste. décéda l'an i h^'à et eut pour suc-
cesseur
Frère François de Pernims de Vicheria, professeur en tliéologie, c|ui
fut pourveu par Indlo du pape Sixte I\ du 3i mars 1^73-.
Aloysio^ estoil évestjue de Faniagouste en l'an 1^9^. [Il n est pas
mentionné dans YOrieits christiaviis.^
[Mathias Lgomls*. évécjue de Faniagouste en i.ji/i, année dans larpielle
il assista, le .1 mai. au concile de Latran "', sous Léon \. En i53/i, il dédia
au pape Paul 111 un livre de Synodoriim mirtoi'ilate, où il s'intitule évèque de
Faniagouste.
l^iiLippE Bon assista en 1 .5/17 au concile de Trente avec le titre d'évéque de
Faniagouste.
A Francischim*', évèque de Faniagouste. fut adjoint en i.56i, avec espé-
rance de lui succéder.
Jérôme Ragazzom ', \énitien. cliambrier de Pie I\ . âgé de vingt-six ans.
Il assista au concile de Trente \ auv actes duquel il souscrivit. Après la niorl
de Francischini, il se rendit en Chypre. Lorsque Faniagouste eut été prise
par les Turcs, le () aoùl iSyi, Ragazzoni fut transféré par Grégoire \II1 au
siège de Chisand. en Crète, puis en 1577, le 1 y juillet, à celui de Bergame,
en Italie. Il mourut à Rome le 7 mars laga.]
' Fontana, Tlieal.doviin.\K i()i. lit. aiu. ' Lalib. Coitcil. t. MV, col. 007.
" Wadding. liyS. 1/1. ' Oriens chrlslimms , t. III. c. l-2-ilx.
' lli.it. (le Pliil. (le Cnmines. p. 5a8. ' Ughelli. Ital. sacr.tW .coLjiti. n°OG.
' Oriens cliristiaiiu-\' . I. III. col. i-i-iZ. " Labb. Crmcil. t. \IV . eol.t)3i.
LES ARCHEVEQUES ET EVEQUES LATINS DE CHYPRE; 865
LES EVESQUES DE PAPHE.
La ville de Paphe ', surnommée la Neuve, à trois milles de l'an-
cienne Paphe, renommée pour le temple de Vénus 2, est assise sur le
rivage de la mer, vers l'orient. [On l'appelle maintenant /?«/« ou
Bafo'.]
Guy de Mimars, fils de Renaud de Mimars *, fut évesque de Paplie.
[Il mourut en i2 53. L'Onens cliristianns la mal à propos supposé
évêque de Jaffe, d'après une leçon vicieuse de la continuation de l'his-
toire de Guillaume de Tyr.]
[Une épitaphe de Barthelemi de Bragaivce -', (|ui existe à \1cence, dans
l'église des Dominicains, et qui est rapportée par les Bollandistes^ lui donne
le titre d'évêque de Paphe, de Némosie et de Vicence. Nous l'avons vu en efTet
évêque de Némosie en 12/18. Peut-être avait-il été chargé en même temps
de l'administration de l'église de Paphe.]
Nicolas, évesque de Paphe, se trouva au concile tenu en l'esglise de
Nemosie^ le 22 septembre, l'an 1298.
[Robert de Normandie, de l'ordre des frères Prêcheurs, fut évêque de Pa|ihe
vers l'an i3o/i ^.]
' Hist. de Cypre , eh. vu. ch. xxxl\, édit. Beugn. — Continuât, de
' D'Aiiville, Gcogr. anc. p. i3o. ITiist. de Guill. de Tyr. I. XXXIV, ch. ri.
' DAnville, Recheich. géogr. sur l'île de p. /4/11.
Ctjpre. Mém. de l'acad. desinscript. l. XXXH. * Oriens christknus, 1. IH, col. 1^17.
p. 354. — Barljié du Bocage, Géogr. nue. " Acta sunclormn, t. VU, p. 708.
P- 636. ' Coiicil. Labb. t. XI, part. 2, co]. aioy,
' Voir la Généalogie de Mimars. — Li- 2617.
gnagc d'onire-iiier, eli. wvii. édit. Labb. ' Oririi.': cliiisliaiiii.s, l. III, coL 1217.
109
860 LES FAMILLES D OUTRE-MER.
.Iacoliîs, évesquc, de Pcijdic, lui pi'ésent au traité de mariage de
Fernand, infant do Majorqne, avec Isabelle dlheliii, 1 an iSifi'. Il
décéda l'an i 3 a 9 .
Aymery-, de Tordre des i'rèi'es Mineurs, J'iil éleu éves([ue de Pa[)he
après le décès de .Iacc[ues et fut confirmé par Jean, archevesque de
Micossie, et depuis par le pape Jean XXII '\ l'an 1822 [18 juillet].
EuDKs estoit évesque de Paj)lie en lan iM/iu, au (juel il se trouva
au concile de Nicossie '. 11 \ivoit encore l'an iljoi [comme latteste une
lettre de Clément \I du 2-). septemhi-e de cette année]-'.
Helie'^, évesque de Paplie, fut l'un des exécuteurs du testament de
Talairand, cardinal de Périgord, de Tan i36o. [Non mentionné dans
[Onriis chrii^lKinus.^
I Pin {Pitiu-s), évèque de Pajihe, Iraiisl'éré le 1 1 mars ioç)/i ' à l'église de
Cervic CM Ilalio, mori en lAoa.
Bertiiand, nommé dans une leltre de Martin V, du T) mai lA-iS. comme
ayant été transféré, par Jean XXIII'*. du siège de Paplie à celui de Saint-Flour.
Cette même lettre de Martin V nous l'ail connaître les deux évècpies sui-
vants : I
Jea> . archevesque de Tarse, adniinislrateur de févesclié de Paplie.
décéda l'an 1^27 et eut pour successeur en cet évesché
Frère Ange, de ÎNarni, de Tordre des frères Mineurs, ipii y fut
pourveii par Inille du pape Martin V, du 5 de mav 1/127 " ['^" |''"t'''*
' Titres originauN. ^ (Jricn.s clirir^llmiii.'i , L l\\ . co\. i>ib.
" Waddinjj. aiin. iSaa, n' 7:!, p. -jg^i. ' Gollin rlirixtiinm in cjuscap. [iiiissioil.
' .Inann. XXIl , op. 1087. apud Waddiiijj'. ii" 70.
In rei>-istr. puiitif. p. i38. — Rayiiald. ' Or-ii'iis (■liiislinniis, t. 11! col. i-MiS. —
ann. iH-aS. n" ui; anii. iSa/i, n" ft'è. — IJgliclli, ludia ancni , t. il , col. /i(|.j, 11" aç).
Henri Gil)let, ann. iSa/i, p. aijo. vet. cdit.
' Epist. Clem. VI pap. apud Wadding. ' Waddiny. t. \, Rcgisi. poiiilf. p. iô\).
ann. i35i, n" 3. " Wadding-. 14^7, ai
ao.
LES ARCHEVÊQUES ET É\ÉQUES LVTIiNS DE CHVl'RE. 867
1 /["iS, puisque la bulle est datée de la ouzièiiie année de son pontificat,
qui avilit roiumencé le ii noveud)re 1^117]. Il l'ut présent an Irailé
de mariage d'Anne de Cypre avecLouys, duc de Savoye', l'an 1/1 3 a.
Guillaume [de Tordre des Ermites de saint Augustiu], évesque de
Paphe, décéda l'an liyS'-.
Antoine MAzoN^ de l'ordre des frères Mineurs, luy succéda par bulle
du pape Sixte IV, du 17 de novendjre de la inesme année [17 sep-
tembre, selon YOrieiis clirisHanus].
[Simon de Bukuwln, de Tordre des Prêcheurs, devint évéque de Paplie vers
Tan i/i85".
Jacques, évè(|ue de Paphe, tut mis en 1 5o3 '-> à l;i tête de la flotte pontificale
destinée à agir contre les Turcs. Il assista au concile de LatranS sous Jules II
et Léon X. (Je Jaccpies ost peut-être le même ([uc le suivant.]
Jacobo PiSAuiio \ évesque de Paplie, mourut le 2/1 de mars \hh']
et est inhumé à Venise en la grande esglise des IVères Mineurs, où se
voit son épitaphe.
[Pierre Contarcnm, de Venise, nommé évêque de Pajdie en juillet loSy -,
avait prohahlement (piilté ce siège en lôtio, puisque, le '\ mars de celte
année,
François, de la même l'ainiile. fut élevé à cet évêché. Tous deux souscrivirent
au concile de Trente'', en i.jt).3. C'est François dont a parlé Du (lange dans
l'article suivant :]
N...'" dernier évesque de Paplie, de la maison de Contaren, mou-
rut au siège de Nicossie, Tan 1570.
' Preuves de l'hist. de Sovoye , p. 365. ' Raynald. ann. i5o9, n" ig.
^ l\Mmaià(i\[emva,Ali)Jiabct. Augustin. * Labb. CoHCiY. t. XIV, col. i53.
t. I, p. 299, cnl. 1. ' Sansov.venel. LUI. — Schrader, p. 3o-2.
■' VVadcling. 1673. lA. ' Ortens christiamis , t. III, coi. la-jo.
'' Orieiis clirisliiiHus. (. 111, coL laig. ' Labb. Comil. t. XIV. col. 99.8, 93-i.
— Fontana, Tlieatr. domiidc. p. 637. " Ange Calepien, à la suite de 17//*;. (/e
col. ) . Cypre, p. 371.
109.
868 LES FAMILLES D'OIJTRE-MEP,.
iLES ÉVÊQIES DE CERINES.J
I Aux évêcliés sullraîjants de Nicosie, l'Oriens chnsttanus ajoute celui de
Cerines' {Ceraudin), dont nous indiquerons seulement les évêques du rit latin
qu'avait pu découvrir l'auteur de cet ouvrage, Michel Lequien.
Jordan ou Jourdain de Miremont-, de l'ordre des frères Prêcheurs, était
évêque de Cerines en i3oi.
Everhard\ de l'ordre des Cannes, mort en loyy.
André, auquel succéda, le k septembre i/iao.
Frère Jean de Rysterscheyt, de Tordre des Prêcheurs.
Sm'Rid Pisraloris, du même ordre, lui succéda, le (î mars i/iâG. après sa
mort.
Frère Denys Bard, du même ordre, l'ut nommé évêque de Cerines le <| mai
1/17/1.
JÉRÉ5I1E Coutvgius'^. de l'ordre des Ermites de saint Augustin, l'ut déclaré,
par Léon \, évêque de Cerines et suffragant d'Aire en France le •jo avril j .^ 1 7.
Balthasar de Eredia ^, Espagnol, de l'ordre des Prêcheurs, fut nommé au
siège de l'église de Cerines, alors vacant, le a à février i5()5.
Lugara, évêque de Cerines, probablement du rit grec, lit en décembre 1 (J/iti
une profession de foi par laquelle il adhérail à l'union des Grecs avec l'église
latine.]
' Orieiis clinstiaiiii.s, 1. III, col. 1229. ' Orieiis cliri.itiaHii.s. l. III, col. ia3i>.
' Ovieu'i clirislidiiiis, (. III, col. 1280. ' Orietis clirintianii.s. I. III. col. la.Sa.
■^ Oiieiis cliristiaiiiis, I. III, col. laSi.
L'ORDRE DU TEMPLE.
[En l'année iiilS neuf chevaliers, Hugues de Payens, Godelroid de Saiiit-
Onier, André de Montbard, Gundoniar, Godefroy, Roral, Geoffroy Bisol, Paven
de Montdésir, et Archatubaud de Saint-Aignan firent vœu de se consacrer à la
défense de la terre sainte et des pèlerins qui la visitaient. Ils obtinrent du
roi Baudouin II l'autorisation de s'établir dans les dépendances de l'église de
la Présentation nommée alors le Temple Salosion, d'où vint leur nom de che-
valiers du Temple ou Templiers.
Cet ordre s'accrut rapidement, et outri^ les grands établissemeiit> nnlitaires
qu'il fonda en Syrie, nous voyons de nombreuses commanderies du Temple
s'élever en Occident dès le milieu du \ii° siècle.
Les principales forteresses possédées en terre sainte par les Templiers
furent en Galilée :
BeJroir.
Cliastmi-Pèlerii!
Et Sapliel,
Arcas et Beaufort dans le Liban,
Aryma, Cluistel-Blanc, Tortose, Cursat, Bngrtis et (misIcui dans le nord de la Syrie.
11 V a lieu de regretter (pie la rareté des documents qui nous sont parvenus
ne nous permette pas de donner des listes complètes des châtelains et des com-
mandeurs de l'ordre dans ces diverses places. |
LES GRANDS MAISÏRES Dl TEMPLE'.
HuGLEs DE Païens'-, en latin de Pagaiiis [ou Pagaiio], natif de Troies
' Cette partie de fouvrago de Du Gange ses Familles de Jérusatcm du d'outri;-mi;r.
était faite avant l'impression de son Glossaire ' Hist. Aniiocli. 1. \ii , c. vu. — /;( Monasi.
latin (1678), puisque dans ce Glossaire, an nngl. I. II. p. .517. — ^WillelinnsTyr, I. Xli .
mol templarli , il insère un extrait de YHis- c. vn; I. XIII, c. xx\i. — lioliert. rie Monte.
toire des giinids maltrcn , tiré, dit-il, de ann. 11-38. — .lac. île Vifriaco. 1. I,c. i.w.
870 J.ES FAMILLES D'OUTRE-MER
on (lliaiii[)a<;iie, lui iioii-seulement l'instituteur, mais encore le premier
grand maistre de l'ordre des chevaliers du Temple. Le roy Baudouin II
[dont il souscrivit', conmie grand maître, un acte du a mai ii 9.5]
1 envoya en France et eu Angleterre pour implorer le secours des
princes chrétiens. 11 se trouva au concile de Troies, l'an 1127'', avec
quelques chevaliers de son ordre, Hugues, Godefroy, Rotald, Geol'roy
Bisol, Paven de Monldidier et Archambaud de Saint-Amand, où il fit
confirmer sa règle, qu'on dit avoir esté compilée par saint Bernard.
Il retourna de France en l'an 1 i3o, avec des trouppes considéra-
bles, et plusieui's personnes de marque, entre les quels fut GeotlVoy,
comte d'Anjou, depuis roy d'Angleterre. Estant en France', Simon,
évesc[ue de Noyon, lui donna, et à sou ordre, l'annate des prébendes
de son esglise, la quelle donnation fut acceptée par Nivard*, surnommé
Payen, de Mondidier, chevalier du Temple, député à cet effet parle
grand maistre. Saint Bernard luy addrcsse le traité qui est intitulé de
Nova miJilia, »en cxhorlalio ad militiam Teinpli.
Pierre est qualifié grand maistre du Temple au cartulaire des
Templiers de Saint-Gilles en Languedoc, en fan 1 109; mais il ne se
trouve pas au catalogue des grands niaistres de cet ordre que M. de
Boissieu a tiré de la chartreuse de Villeneuve.
I Nous voyons en 1 1 38 un Pierre d'Espagne ^ souscrire un acte de donation
en faveur du Saint-Sépulcre, mais il n'est que frère de la milice du Temple.
Pierre n'est pas non plus nommé dans la liste des grands maîtres de L'Art de
vrrificr Icx (hitcs. |
RoRERT. surnommé le Bourguignon '\ possédoit la mesme dignité,
l'année suivante, en la quellfe il se trouva à la deffaite des nostres par
' Fontes rendu Aiish-laciiniiH .i.\\\ ■ ti' !i i ^ '' Pnrfdl.iid trg)il. Teinplorior.— L'Art de
p. q!t. rcri/icr le.sdiites, clironolojj'. Hist. des grands
- S;iiiiil. I. m. [inri. G. c. mv ; |iarl. 7. iiiaitres du Temple.
f. m. — llovedeii, p. 479. — Itonr. tliiii- ' Anmil.de Nojjoh, p. 877.
Iiiidnii, \. VIII . p, 084. — Jo. Bromplon, ' Moimst. t. II, p. 885.
p. 1017. " CnrI. S. Sepil. u° 8/1, p. l65.
L'ORDRE DU TFvMI'M-:. ,S71
les infidèles, près de Tecua, où Eudes de Montfaiicoii. l'un des plus
vaillans chevaliers Templiers de son temjjs, perdit la vie. 11 estoit issu
des premiers seigneurs de Craon en Anjou', et estoit fds de Renaud dit
le Bourguignon, seigneur de Craon, et petit-fds d'un auti'e Roberl.
aussy surnommé le Bourguignon, par ce (|u'il estoit fils de lieuaud I"
du nom, comte de Bourgogne, et d'Adclise de Normandie. Orderic
\ital^ parle de ce premier Robert. (}uant au second, qui portoit aussi
le surnom de son ayeul , Guillaume de Tyr dit qu'il estoit issu dune
noble i'amille d'Aquitaine, dans la quelle province l'Anjou est conqjris^.
Vulgrin H, comte d'Angoulesme, son paient, luy ayant fait fiancer Ihé-
ritière de Chabanois et de Confolans, et Guillaume duc de Guienne
s'estant emparé en mesme tenqjs de ces deux seigneuries, Robert en
conçut un tel dépit qu'il s'en alla en la terre sainte, et y prit l'Iiabit de
Templier, d'où il parvint à la dignité de grand maistre. Il assista
encore*, avec les autres barons du royaume de Hiérusaleni, à l'assem-
blée générale que l'empereur Conrad tint à Acre, Tan i i A7, si nous
en croionsl'archevesque de Tyr et l'auteur de la vie de Louys le jeune.
]'oy de France : ce qu'il y a lieu de révoquer en doute. Cai' en ce
mesme temps
Ebi\aud. ou EvEn\iiD uEs BAiiiuis, estoit revestu de la luesnie (pialité.
comme nous apprennons de Suger\ et d'Eudes de Dueil, abbez de
Saint-Denys en France, qui asseurent que ce gi'and maistre accompagna
le roy Louys \1I au voyage qu'il lit i-ii la terre sainte, en la mesme
' VVilleiiiuis Tyr. I. XV, c. m. — Du laiiii', siirtoiil locsijii'il s"a;jit de la partif
Caiige. (jlnssiiv. lai. I. VI. roi. lo.'î.î. située au uoid de la Ivoire, daus la(|ue|le se
" Du l'as, lUsI. de Bourg. I. IV, |). y/ifS. trouvent Craon et le iiioiiaslère de la Roc.
c. xwvii. — Orderie Vital, I. Vltt, |). G7/1. ' Willelrjius T\r. I. WTI. c. i. — Ge.s7«
— \\ illeliiiiis Tyr. kic. cil. p. Sy5. — Sam- Liid. t. Vit, c. \vm. — Krav Diajjo. lit). 11 ,
inartii. CkiII. clins!, m iihhut. Rocce, t. IV, De Ins rondes de lliurcliiiui , col. l'i.i.
p. 79G (la Roc, eu .\njou). — Vid. S. In- ii(i.
selm. I. III, epist. 66. ' Siijrer. e[)ist. ho. — Udo de Diogilo,
' Nous ne connaissons pas d'auteur qui Dr Liid. VU, reg. Fr. — Prq/'ecl. in Orieiil.
ait placé l'Anjou dans la province d'.4qui- I. lit et Vit. p. ^?t . 67.
872 LES FAMILLKS D OUTRE-MEII.
année i 1Û7; et mesme qu'il esloit avec luy. lorqu'il arriva à Constan-
tinople. en la cour de l'empereur Manuel: et qu'il vint à Antioche.
d'où le roy l'envoya à Acre pour enqjrunler quelques deniers. Saint-
Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, luy écrit quelques lettres': et
saint Bernard fait aussy assez voir qu'il vint en France pour le secours
de la terre sainte.
I Tandis qu'il y séjuurnait, A. sénéchal de l'ordre, lui écrivit en 1 1 6c) ou
1 I 5o ^. pour qu'il s'empressât de revenir au secours des chrétiens de la terre
sainte, ahat(us par la défaite et la mort de Raimond, prince d'Antioche.j
Hugues, grand niaistre des Templiers^, reçut avec Gérard, évesque
d'Angoulesme, légat apostolique au nom du pape, la donation que
Louys \II fit à l'ordre des Templiers du chasteau et de la cbastellenie
d'André de Basées en Angoumois, l'an 1 1 5 1, qui fut confirmée par le
pape Eugène 111, par sa bulle donnée à Pistoie, le 20" jour d'avril,
l'an 1 ib-2. Ce chasteau est la commanderie de Banlez sur Matha en
Angoumois. [Hugues n'est pas compté parmi les grands maîtres dans
LAri (le vérifier les dates, ni dans les anciennes listes de ces grands di-
gnitaires.]
Bernard ue Tremelay, grand maistre du Temple*, se trouva avec les
barons du royaume de Hiérusalem au siège qui fut commencé devant
la ville d'Ascalon, au mois de janvier, l'an 11 53, où il se comporta
avec ses chevaliers avec beaucoup de valeur. Ayant esté fait prison-
nier par le sultan Noradin, l'empereur Manuel obtint sa délivrance,
en l'an 1167^. Je crois que Bernard estoit issu de la famille de Tre-
melay ou de Tramelay en Bresse, où elle a possédé la seigneurie de
Longmont''; elle porte, pour armes, d'or mi chef de gueulles.
' Petiiis Cliiniac. lib. \\. epist. a6. — ' Willelimis Tyrens. I. XVII. c. \\\ .
S. Bernard, epist. ;i6'3. wvii.
" Daclieri. 5ju(Ci7. t. II. p. 5ii. ^ Cinnamus. liii. IV. p. aoy; p. 109. a.
■ Pririlf'g. de l'ardre de Suinl-Jean de édit. Du Cange.
Hiérusalem .]>. 9.10.- ' bibl. Selius. cent. t. II. c. xxv.
s
L'ORDRE DU TKMI'IJ;. ' 873
[Il résulte du récit de Guillaume de T\r ' que le {;r;uul inaiire licru.ud de
Tramelai périt avec ses quarante chevaliers à l'avaut-deriiier assaut donné à
Ascalon, le ili aoiit 1 153, et Anselme de Gemblours l'assure positivement. Il
ensuit que le grand maître, prisonnier de Noradin, dont Manuel obtint la
délivrance en ii5y, et qui n'est point nommé [)ar Cinnannis^, est nii autre
que Bernard. Guillaume de Tyr'' nous apprend ([ue, dans um_' défaite éprou-
vée par les chrétiens le nj juin delà i V année du règne de Baudouin lil
(iioy), le grand maître des Templiers, Bertrand de Blanchefort, a\ait été
fait ]u-isonnier avec plusieurs personnages distingués. C'est donc ce dernier
qui fut mis en liberté (juelque mois après. Mais entre Bernard et Bertrand on
trouve
Akdré de Montbar, (le Moule Barro, que Du Gange place nu peu plus loin,
et qui était certainement grand maître du Tenqile, rTempli niilili^e niagis-
ter,» au 27 juin ii55, indict. .')''. C'est la date de deux actes du roi Bau-
douin III', qu'il a souscrits comme témoin. Ce grand maître a été omis
dans la liste de L'Art de vérifier les dates.]
Bebtrand de BLANCirEFORT \(lc Dlduca forli] succéda à Bernard de Tra-
nielay [on voit cjue ce lut à André de Montbar] eu la inesme dignité,
la quelle il possédoit en l'an 1 i Go et 1161 [et nièine dès l'année 1157.
ainsi qu'on vient de le dire]. 11 se voit plusieurs lettres^ qu'il écrivit
à Loiiys \ll, roy de France, par les quelles, en suite de ia prise de
Renaud de Cliastilion, prince d'Antioche, parles infidèles, il Texliorte
d'envoyer quebjue puissant secours en la terre sainte. Il se trouva avec
Boëmond, le prince d'Antioche^ Raymond, comte de Tripoly, et autres
barons, à la malheureuse defl'aite des nostres, pi es d'Harenc, par No-
radin, l'an 1 iG5", où soixante chevaliers de cet ordre perdirent la vie.
' \\ ill. T\r. 1. XVII, c. \vu. — L'Arl de Une ;incieiine liste anglaise appelle ce grand
vérijicr les dates : grands imnlres du Tcm- maître André Broke.
pie. — Anselm. (leinblac. GAco/i. ann. 1 1.53; ' Gest. Dei, p. 117G, 1177. — Ilisl.
édit. Aubeit. Mir. p. 210. Fr. t. IV, j). Gga, ôgS, 69/1, O97, G98.
^ (Jinnamus, 1. IV, p. locj. — Cangii, 700, 702.
p. hCj5. — Willel. Tyr. I. WIII, c. x\v. ' (lesta Dci, p. 1 179.
' Willeimus Tyr. 1. XVIII, c. mv. ' Hist. Fr. t. IV, p. 701. — Will. Tyr.
' Cari. S. Sepiil. n°' 5i, 5-2, p. 9/1, 97. I. \\ , c. v.
H7'i LES FAMILF.ES I) OlITIîE-MEr,.
De son toiii|)s, l(! p.ipe Alexandro III ' accorda pliisieuis privilèges à
son ordre, ipii soul lopris en sa huile du i8 de juin i ido.
[Bertraiiii (l(^ BlaïKlicloil fui léiiioin, comme {^[rand maîlro du Tem[)le.
fl'iui aclc lin roi Baudouin III-, du ■!<) novembre 1160: il fit, au nom do
Idrdrc, un accoid avec Anterius, évèijue de Valénie, par un acte du G aoùl
I i().'i\ qu'il sl[jiu? avec celte qualification, inagixter imupcris iiiilitiœ.VaT deux
autres actes, d'une année inceriaine, entre 1 iGo et 1 itiG *, eu présence de
Nicolas, prieur du Saint-Sépulcre,- et d'Amauri, patriarche de Jérusalem, il fil
remise au Saint-Sépulcre de 1 5o besants de rente annuelle et de la moitié des
dîmes (pie l'ordre per((>vai( sur des possessions du Saint-Séjndcre.j
.foFKROY FouciiER OU Fi'LCHiER est qualifié niaistre du Temple par
Jean de Sarisbery -' en une épistre qu'il écrit h Barthélémy, é\csque
d'Exeter en Angleterre, qui commença à tenir le siège en l'an 1 iGi.
en la quelle il nous apprend qu'il esloit en Angleterre avec l'archevesque
de Tyr, au temps (ju'il écrivit cette lettre. Il souscrit un titi'e, de l'an
I iH'j", qu'Amaury, comte d'Ascalon et de Jajdie, fit expédier en fa-
\''ur desPisans, avec ces termes, de fratribiis TempJi, Gofredus Fiilrherii.
Mais je doute de la qualité de grand niaistre, les actes de ce temps-là
nous apprenant (|u'il n'estoil que précepteur de la maison du Temple
de Hiérusalem ', lorsqu'il fut envové en France et en Angleterre, pai'
Bertrand de Blaiichelorl.
[Geoliroi Kouclier souscrit comme frère, sans autre qualification, deux
actes du roi Baudouin III, des 26 juillet et ac) novembre 1160^. Paoli, dans
nue note sur ce dernier diplôme', prétend ipu:- /iv(/er sullit pour désigner un
ilie\alier de l'ordre des Hospitaliers. .Mais comme dans les deux actes le nom
(II' (ieollioi vient imnn'diatement a|)rès relni de (luillaume, sénéchal du
' l'f/i'll. lie l'ordre (Ir Siiinl-Jciin de llicrii- " Ujjliell. //((/..««(■;■. I. III. p. 'l(J5.
srileni , \i. il\. • ' ' ///s/. F/', t. IV. p. Gq-S , Gf)9 , 701, yoii.
" dod. dijdoiii. I. I. Il" .3(1. p. .")- of — Annales de Noi/nn , p. 908. — Du l^ange.
.'195. Glossaire latin, t. VI, col. io3.5.
' d'id. dijilviiKil. I. I.ii" '■')(). p. ')(!. ' C(irt. S. Sepiilc. n° .Si, p. ici). —
■* (mI. diploinal. Cari. S. Sejiiilr. Cod. diplomiit. n" .36, p. 3-.
' .lo. Sarisl). episl. ajô. ' Cod. diplomni. t. I. p. iga. 'igfi.
LOUDUE DU TEMl'LE. • 875
Temple . nous cro\oiis (|iie ce Geofl'roi Fouclier appartenait éf^alrmcnl à cel
ordre. Le même, vraiseniLlableinent , éiril à Louis VII, en i i(i")', iiuiii- lui
annoncer la défaite et la captivité de Boémond III, prince d'Antioche. Il s'in-
titule précepteur de lu maison de Jérusalem , sans dire de quel ordre; mais, d'après
les autorités réunies plus haut, on ne peut guère douter tjue ce ne soit l'ordre
du Temple, et qu'ainsi dans fous ces passages il ne s'agisse d'un même per-
sonnage, frère de l'ordre du Temple, puis précepteur de la maison de cet
ordre à Jérusalem, mais il faut reconnaître avec Du Gange qu'il ne fut point
grand maître, quoique Jean de Salisbury donne ce titre à un G. Fulchcrii ([lù
aurait été envoyé en France pour solliciter les secours des princes chrétiens '.
et, pendant son séjour en ce pays, aurait été cliargé de ménager ini accord
entre le Roi Henri 11 et Thomas Beckel. |
Aussy je retrouve que
André [de Montbar], oncle de saint BernaicP, esloit gi'and maislre
du Temple vers ce temps li\, savoir en l'an iiG5, qu'il succéda à
Bertrand de Blanchetbrt. [On a vu plus haut en quel temps il convenail
de placer son magistère.]
L'auteur de la vie de ce saint, sous la direction du quel il avoit esté
moine à Glervaux, l'espace de i3 ans*, escrivait que de son temps, et
lorsqu'il composa cette liisloire, il tenoit eelie dignité. Ce saint luv
addressa une lettre qni se voit parmy ses ouvrages, au sujet du mau-
vais succez du voyage de la terre sainte de Louys MI; au quel temps
il n'estoit que simple chevalier. Le mesme auteur, aussy hien que saint
Bernard mesme, luy donne l'éloge d'avoir esté dès lors le soutien et
la colonne de la terre sainte.
Philippes [de Milly ] , seigneur de Naples •', ayant cédé cette seigiieurie
en échange de celles de .Montréal et de Saint-Abraham, au roy Bau-
' Bongars, Gw/» /Je/, etc. [>. 1 182 ,1 183. ' Du Cniijje, Gloss. lai. [. Vlcol. io35.
n° ai. ■ — Cod. tlipl. t. I. n" 3o, p. Sog. ' tiaul'riil. i. I, D(j Vila S. Bernard, c. iv,
3io. .S 1; I. 111, c. I, S -2. — D. l'.ernanl , [). aSS.
" Joaiin. Snresber. epist. ayô. p. ^73 : ' Du Cange avait mis, par inadvertance.
Hflit. Paris. lUii. in-h". -nie Montréal et de Naples.-»
87fi M:S K\ milles D'OUTRE-MER.
(loiiiiL III', se lit cliinalicr du Temple, el (|iielque Leiiips a|)i'ès il en
Ail é\oA\ grand maisire. La quelle [dignité] il possédoil en l'an i 1G9,
connue on recueille d Un litre du roy Amaury en faveur des Pisans-,
(|u"il souscrivil au mois de septembre de cette année là [et d'un autre
acte du même roy\ du 20 août, mémo année.]
Il quitta depuis cette dignité, ce qu'd fit avant l'an 1 170, au quel
il accompagna le l'ov Amaury en sou voyajje de Conslantinople".
Eudes de Sainï-Amand, (pii avoii esté maresclial ^ et depuis bouteiller
du l'ovaume de Hiérusalem', ayant quitté la cour, se fit chevalier Tem-
plier, d'où il parvint à la dignité de grand maistre de cet ordre. 11
paioist avec ce titre en deux chartes du l'oy Baudouin IV, des années
117/1 et 1 i7r), au caitulaire de Manosque.
I Eudes (le Saiul-Aniaml ne doil |)as être coiil'oii(hi avec un autre Eude.s
(lui souscrit conuiie coiiniKuidcur du Temple (rois actes du i h janvier 1 1 .55 '',
souscrits également par Eudes de Saint-Amand, alors haron du roi. Ce dernier
paraît avoir succédé comme grand maître à Philippe de Milly. H l'était déjà
avîuit la uiort de ÎVouredilin '', 26 mai 1 17.3. Comme tel, il souscrit plusieurs
acics : du roi Amauri , du 1 (S avril 1 17^"*: du roi Baudouin IV, du i3 dé-
(■('iMl)r(>, même anui'e': de Baudouin de Rame, de l'année 1 1 yCi '".1
En la (juelle dernière année il se trouva avec le mesme roy'', lors-
qu'il defiit Saladin ])rès de Rame, ayant à sa suite quatre-vingt-quatre
chevahers de son ordre; où il se comporta avec^;ant de valeur ([u'un
auteur ancien'- lui donne l'éloge d'avoir égalé la vertu de .Indas Ma-
cahée.
' Willeliiiiis Tyr. I- \\, c. ,\\iv ; I. Wll , " 6V()7. .S. .SV/^h/c. u" 5G, ôi) , Ga . [t. i i-j,
L-. \. — \ oie |)lns liaiil Les Seigneurs de l'f). la''-
Crac el d,- Moiilréal . et Les Seiijneiirs de ' Willelmus Tyr. I. \\, c. wii. wiii.
N/iples. " Cod. diplomat. t. I, ii" aoi, p. -ihh.
- Uglielli, //"/. sacr. t. III, ]i. 'ly.'i. '' Cod. diplomat. u" ■aoa, p. a/io.
■' Cod. diploiwil. n" 'iS. p. 5o. '" Cod. dijihmal. n" 61, p. Gi.
■' Willélmus Tyr. 1. Wll, c. v. " Willeliiiiis Tyr. I. XXI, c. xxii.
' Willeiiiius Tvi'. I. \X. c. v\xii. '■ lînd. de Dicelo, //; liiwff. hisl. p. Goi
L'ORDRE DU THMPF.E. ' .S77
Mais, en Fan i 178, il l<'rnit benucoin) celte oloiro', a\aiit causé la
perte de la bataille contre Saladin eu la principauté de Saj>ctte, en la
quelle ayant esté pris, il mourut peu de temps après dans la ])rison.
[Il existe un accord de ce grand maître avec celui des Hospitaliers, à la date
de février 1179, J'^dict. H'-. (Ici accord a dû nécessairement précéder la capli-
vilé d'Eudes de Saint-Amand; par consé([uent la défaite eut lieu en 1 17(1^,
selon Guillaume de Nangis, ou en 1 180, comme l'écrivent Trivet, Robei't du
Mont, Genebrard, Gurfler, cir.'' ou bien le diplôme est de 1 170, année a\ec
laquelle s'accorde mieux l'indiclion il'.]
L'abbé du Mont Saint Micbel^ escrit (jue, Saladin a\ant proposé de
l'eschanger pour un sien neveu que les cliresliens tenoient prisonnier.
Eudes le refusa, et dit (|ue la coustume des clievaliers de son ordre
estoit que l'on ne donnoit autre cliose pour leur rançon que la cein-
ture et le poijCTnart, et qu'aiusy il mourut en prison. [Trivet dit la
même chose.] Guillaume de Tyr le traite de mécbant, de superbe,
d'arrogant, et (jui ne craignoit ny Dieu ny les borames. Je ne sçay si
l'on doit attribuer à cet Eudes ce que ranteur des vies des arcbeves-
({ues de Bourges rapporte^ que l'oncle maternel du B. Pbilippes,
arcbevesque de la mesme ville, fut grand maistre du Temple, et qu'il
estoit fds d'un cbevalier natif de Toui'aine, le quel, avant quitté le
monde, s'estoit fait Templier, sa femme s'estant (uifermée an monas-
tère de Bcaumout.
Arnoul de Touock [ou suivant une liste d'un manuscrit du Musée
Britannique Alad' (k Tuiri Rubea], grand maistre du Temple", fut en-
\oyé en l'an 1181 à Antiocbe, par le roy Baudouin IV. avec Renaud**
ileCbasiillon. prince de Montréal, et Roger de Molins, grand maistre de
' Willelniiis Tyr. 1. XXI, c. xxix. " Pnlriarcli. B/luricens. <-. iam. apufl
' Cod. diplomat. n" 66, p. ()6, G7. L;i!j|j. Nma Bibl. mnmincr. t. il. p. 1 10.
•■ ruiill. de Nang. Cliroii. ami. 1 lyj). ' Willelmiis Tyr. 1. Wll. c. vu.
' Rob. de Monte, Me. de Trivello, Da- " Le lextodeDuCaiitfPiiorle-rRayinoiHl.-
clieri, Spicil. t. VIII. ]). 48o, ann. ii8(). La même en-eitr se roiii;(ui(re dans Marin
' H. (liuMlei'i. Ili.il. Tciiijjl. p. 1J-2, 97.1. Saiindo. I. III. pari. () . c. i\. p. 1 () 1 .
H7S ■ |,i:s FAMILLES D OUTRE-MEP..
rUdspitJil, pour laschcr (r;i|)pai,s(M' les troubles (jui s y esloieiU lormez.
à cause du prince Boëmoiul, ([ui avoit répudié sa lemnie légitime pour
l'ii espouser une autre. Il fut encore envoyé en France vers ie roy Phi-
lippe yVugustc', avec le pali'iarclie de Hiérusalem et le prieur de l'Hos-
|)itar-. ])our demander du secours pour la terre sainte, et mourut en
cliemia. l'an i i8/i. Le catalogue dont j'ay parlé lui donne pour suc-
cesseui" Gérard de Piiddorl.
TiuERuv [ou TiiiiiucJ, grand maistre du Temple^, estant sortv dAcre
avec 70 chevaliers de son ordre, et avec le grand maistre delHospital.
pour combattre les infidèles qui s'estoient présentez devant la place,
tomba [près du village d'Ain el-Mahed] dans leurs embuscades, où
ie grand maistre de l'Hospital et 60 Templiers [parmi lesquels on
comptait le grand maréchal de l'Ordre] demeurèrent sur la place, ses-
tant à peine sauvé. Ce combat se fit le 1" jour de may, l'an 1 iSy. 11
ne fut pas plus heureux en la misérable bataille qui se donna le 3'' jour
de juillet suivant, où le roy Guy fut delTait avec toutes les forces de son
royaume; en la quelle deux cent trente chevaliers du Temple furent
tuez. Toutefois il se sauva du carnage avec ie comte de Tripoly. le
prince de Sagetle et quelques autres barons; et ensuite il manda à tous
les précepteurs de son ordre la nouveile de cette funeste avanture', par
une lettre circulaire qui se voit en divers auteurs^ : ce qui justifie que
Raoul de Dicet'' s'est mépris, escrivant qu Héraclius, patriarche, et les
barons de Hiérusalem donnèrent plusieurs places à Saladin pour la
délivrance du roy Guy et de ce grand maistre, et que iun et i'autre
retrouvèrent la liberté, l'an 1 188, après Pasques.
' Sanut. 1. lu. piirl. (). en.]). 190. Frelier. l. 1, p. a5i. — Hovefleii. [>. (J3G.
* RjjjorL nnii. 1 iS/i . p. i.'i. — Hoved. — (iervas. Dorobern. p. i5o-i.
p. 628. — M(jiiacli. Altissiod. p. 88. '" Math. Paris, p. loo. - Cliioii. Rci-
' llist. iiiinwsc. des guerres saintes ,Sam\L eherspersg. ann. 1187.
1. III. part. f). c. IV. — Epist. Therrici. — ' Rad. de Diceto. aiin. 1188, p. (i3f).
Rad. de Diceto, p. 04.'!. G'jo. — Nie. de Trivetlo. anu. 1 188.
' Monach. S. Panlal. ann. 1187. apud
i; ORDRE DU TEMPLK. ' 879
Saniido et l'auteur de riiisloire de lliriiisalem^ sont auss\ tombe/
en cet erreur'-. Ce qui est constant, est qu'il se retira eu la ville de Tvr.
s'estant trouvé présent' à la donation que Conrad deMontl'errat fit aii\
Pisans de ])lusieurs lieux dans Tyr, eu considération des services (|u'ils
avoieiit rendus pour la conservation de cette ])lace, au mois d'octobre
1187. il quitta et résigna sa charge inconlinent après', f.'auteui' du
catalogue le fait successeur de Gérard de Uideiort.
GuiAiu) ou Gérard, surnommé de Pudessor par Brompton-', de !{i-
DESFORD [ou Vidford] par l'auteur de l'Iiistoire de lliérusalem, de
Bedefort par Raoul de Goggesliall et Pioger de Hoveden, enfin de l!i-
DEFORT par l'auteur manuscrit de l'histoire des guerres saintes, cheva-
lier flanieu et séneschal du roy de Hiérusalem'\ ayant succédé en la
dignité de grand maistre du Temple à Tiiierry, la tint fort peu de
tenips\ ayant esté tué avec le maresclial et 19 chevaliers tlu Temple,
en un combat qui se donna devant Acre, entre le roy Guy et Saladin.
le /i- jour d'octobre, l'an 1 \HH. L'in'stoire des guerres saintes lui atiribue
la perte de cette bataille et de la pluspart des places du ro\aunu' de
Hiérusalem.
[La succession do deuv Mnimls maîtres du Temjiie, Tiiierry ei Gi'rard de
Hidefort, (jui figurent dans l'Iiisioire à la méjne ('-poiiue, est dillicilo et même
impossible à l'Iablir, s'il es( vrai (pie tous <\ou\ aient éti' grands maîtres de
l'ordre.
[1 parait constant, par le témoignage des liistoriens^ (pie le grand miiître
' Saillit. 1. I!l, [lart. 9. c. iv. - Hlsl.
Ilieros. ajjiid Ronjjars. p. 1 i5.S, 1 i5G.
'' Selon l'auteiii' fie i'iiistoire do J(^rusa-
Icm, ce grand maître est Gérard de Itideford.
■' Uglielli in Afcliicp. Pisan. 1. 111 , p. ^187.
' Citron, ftciclicr.spcrsg. (Cette chronique
n'en «lit rien.)
Brompton, p. 11 63. — Hist. Uicros.
p. 1 i.5i, II 53, 11 56, 11 65. — Hoveden,
p. 6G0. — Riid. (log-gesli. mannscr. apnd
Mart('nc, Auipliss. Coll. t. \. col. o-j'a. —
Hisl. des Croisades. I. II. p. Ijd, 'u). â-i.
1 -19. iJio.
'' Malli. Paris, anri. 1 i(SS. p. iikj.
' Jac. de Vitriaco, I. 1, c. vcviii.
' Mar. Sanut. 1. 111, part. 9, c. iv. p. ii|i.
— Roger de Hoveden, p. (j'i.'i. — Renedict.
l'etroluirg; apnd Hist.fr. t. Wll. p. iyti.
/'. col. 4So. c. — .lacol). de Vitriac. 1. I.
col.
9"
|i. 1117, 111 (S.
\ic. Trivelli
«80
LES FAMILLES DOUTUE-MER.
(les Teni[)liurs fjui avait ('li' ballii |)ar Saladin, le i"iiiai iiSy, lui lait prison-
nier avec le roi (îui , à la bataille de Tibi'riade, le .'5 jiidlct suivant: mais il n'est
pas noinnié dans la jiiiipart de ces iitileurs. Raoul de Ihcclo^ rappelle TniKniu.
Ce même Tliierry adresse ensuite deux ciiiidaires-, l'une au pape Urbain III
et à tous les précepteurs de l'ordre, où il annonce la défaite (avant la prise de
Jérusalem)-'; l'autre, au roi d'AiifjIelerre, oii il l'ait connaître le triste état des
affaires, la |)rise de Jérusalem et le siège de Tyr continué jusqu'à la Circonci-
sion. Celle lellre est du commencement de rann('e i i88, au plus tôt. Mais la
iiremière de ces lettres est en contradiction manifeste avec Ibistoire, puiscpie
Tliierry y déclare positivement (pi'il s'est ('cliappé du désastre de Tibériade,
avec un petit nombre de seigneurs : le comte de Tripoli, Renaud de Sidon el
Balian. Ce n'est donc pas Thierry qui fut fait prisonnier à celte bataille.
Guillaume de ÎVangis* iionune Guiahu de Bidefordm le grand maître des
Templiers qui échappa au désasiie du i" mai, et il ne dit pas que c'en soit
un autre (jui fut fait prisoniîiei' à Tibériade. Le continuateur de Guillaume de
Tyr ne nonnne pas le grand maître au moment de la défaite et de sa capti-
vitt' ^, mais il a eu plusieurs fois occasion d'en parler auparavant, et partout il
l'appelle GÉninD de Riuefort. Il rappelle que Gérard de Rideforf' fut élu par
le,'
s
reres (Ui la nnlice pour succéder connue grand maure a
Ar
>Al'T DE LA
TOR-
ro(!e: (pi'en celte qualité il assista au couronnement du loi Gui; (pi'avant les
derniers tlésastres'' il s'éluit entremis, avec le grand maître de l'Hôpital el
d'autres grands personnages, pour réconcilier le couUe de Tripoli avec le roi.
L'historien exjilique ensuite pourquoi le grand maître des Templiers, Gérard de
Cliroii. ann. 1188; apud Dacheri, Sjiicil.
I. VIII, [). igô. — iladulph. Cojjgosliall.
(Citron, apud D. Marlme, Ampliss. Cuit. 1. V,
col. 55o, d, 557, c.
' liad. de Dicelo. Imagines lusloniv.
col. Go().
" Cont'. Roger de Hoveden, p. (13(J,
()'.]-j. — Beiiedict. Petroburg. Historiens
de France, t. XVII, p. /tyS, b. — Godefiid.
monaclii S. Panhdeon. apud Frelior, t. I,
p. 26 1 . — Cliron. Reicherspersg. ann. 1 1 87.
p. 267. — Gervasii Dorobeni. Clirunic.
col. l503.
^ Roger de Hoveden, p. (j'i.">. (JiG. —
Benedict. Pelroljiug. Hist. de Fr. t. W'Il,
p. IxS-î , b. — Cod. diplomot. t. I, n° 30,
p. 3i5, 3i(j.
* Guill. de Nangis. Cliron. ann. 1187;
apud Daclieri, Spicil. (. XI, p. /|55, 407.
Edit. de Géraud, t. I. p. Sa, 85.
' Goiitin. de Guillaume de Tyr, 1. WIII ,
c. XLIV, p. OG.
' Gontin. de Guillaume de Tyr, I. XXIII,
c. xxxiv, p. 5-1.
' Gontin. de Guillaume de Tyr, I. XXIII.,
c. X.VV, p. 30.
L'OHDRE DU TEMPLE. SM
Ridefort, l'iail iiuil (lis|iosi^ à l'égard du coinlc de Tri|)i)li'. (le inèiiii' ijraiid
luaîlre, iait prisonnier, [mis délivré en même teni|is (jue le nu (iui -'. lui Iim'
en ii8(). pendant le siège d'Acre, à l'attacpie du camp de Saladin '. el les
Templiers élurent pour grand maître f un gentilhomme ipii estuit en la mai-
son, et qui se nomnioit frère Uobert de Sabloi. 'i
Si les choses se sont ainsi passées, il n'y a plus de place pour h' magistère
de Thierry. Et en ellet il nous paraît ré'sulter de ces données liistoric[ues c[ue
Thierry ne fut pas un grand maître de Tordie. Dans ses deu\ lettres il s'inti-
tule ««grand précepteur de la maison du Tem[ile à J('rusalem." Ce titr(> paraît
désigner ici l'officier qu'on appela plus tard un grand commandeur. Une an-
cienne liste anglaise, qui paraît très-exacte, ne fait aucune mention de Thlerr\
connue grand maître, et place Gérard de Hidei'orl. qu'elle nonmie de luJford.
inmiédiatement après Alam île Torroge. j
G. FoucHER, grand inai.slre du Teinpli; (le cataiogiio le iionime sim-
plement Gautier), vint en France avec Tarclievesque de Tyr et quel-
ques autres prélats'' pour implorer le secours des piinces chrestiens, et
V fut emploie pour moienner la paix entre Hein-y, roy d'Angleterre, et
saint TJiomas, archevesf|ue de Gantorbéry"'. Il eut de grans démeslez
avec Léon , roy d'Arménie , au sujet du chasteau de Gaston [Gastein] , qui
lui avoit esté enlevé, et à son ordre, en la principauté d'Autioche; et
aussy ensuite des difTérens que ce roy et son neveu Rupin eurent avec
le comte de Tripoly, l'an 1210 et les années suivantes, dans lesquels il
sintéi'essa , en prenant le party du comte. J'ay leu une lettre" escrite à
Thibaud, rov de Navarre, comte de Champagne; aux comtes de Nevers.
de Forest, de Montfort et autres barons de France, par l évesque de
Nicossie, vicaire du [)atriarclie de Hiérusalem; pai' H. évesque de Na-
' (Jonlin. de Guillaume lie Tyi", I. XXIII. " Joan. Saresber. epist. 37.5. p. 47a. —
r. xxxu-\\\iv, p. 4()-5>. Edit. Paris, 1611. iii-'a".
^ Gonlin. de (luillaume de Tyr. I. \\[V. ^ Innocent. III. reg. i/i ,e})ist.(à4 .p. 2 iG:
c. XII. p. 1-11. IT kal. juiiii. aniio pontifie, xiv. — (iestaln-
' (ionlin. de Guillaume de Tyr, 1. XXIV, noc. p. lao, i-aS, 129; edit. Tolosas. i63.î,
c. xviii, xi\. p. i2(j, i3o et not. a, li. iii-lbl.
— Hadulpb. Goggeshal. apud Martène,-1)«- " Cui-tul. Ciiiitjxiniœ. — Martène, Amnl.
pliss. Coll. t. V, col. 57/î, b. t. I, col. 1012. 101 3.
882 MÎS KAMILLES I) OUTRE-MEli.
zaï't'lh. lî. i''ves(|ue d'Acre, H. évesfjiie de Lidde. H. abbé du Temple,
Cl. ;>raii(l maistre de l'bospilal; Armand, niaisU-e de la cbevalerie du
Tempb'; le comte Gautier de Brienne; Eudes de Montbéliard, connes-
laldc (bi loyaiinie de Hiérusalem; B. seijineurde Sagettc, et J. seigueui'
de Césarée, au sujet de Testât de la terre sainte. Cette leltre ne porte
|Miiiil de date d'année; mais elle fut escrite vers l'an i '?3/4 [vers i 23().
selon l). Martène.]
Nous lisons que Jean, l'ov d'An<fleterre', accorda plusieurs privi-
lèges à l'ordre des Templiei's, par ses lettres du a 5 d'aoust, l'an i -ioo;
et cjue le pape liniocent 111, par sa bulle du ai d'avril i aolî, ordonna
que les cbevaliersdu Temple ne ])ourroientcbanger de religion, (juand
bien mesme elle seroit plus étroite. Mais par sa bulle du 9 juillet 1 a 1 o ,
il y apporta cette i-estriction : te n'estoit ([ue ce fust du consentement du
grand maistre. -n
IDu Cange. dans celle notice, a r(''uni des fails (]ui convieimenl à trois j)er-
sonnages difTérents. Les démêlés des Templiers avec le roi d'Arménie, au sujet
(lu cliàleau do (jastcin, ne furent terminés que vers l'an 1911. Quant à la
letlre dont parie Du Cange, évidemment elle ne se rapporte pas à un GeotTroi
ni à un Gaulicr, puisque le maître de la chevalerie du Temple y est nommé
Armand. JN'ous verrons |ilus tard à qui ces renseignements peuvent convenir.
Nous croyons donc devoir suljstituer à cet article, composé de parties si dis-
parates, la suite des grands maîtres successeurs de Gérard de Ridefort . telles
(pie nous la font connaître d'autres monuments liislori(pies.
PioBEiiT DE Sabloi OU DE Sablk i'iit élu grand maître de l'ordre des chevaliers
du Temple à la mort de Gérard do Ridefort, vers Tan 1189'". Les auteurs
(le L'Art (le vérifier les dates penscul ipie ce n(_' fut |Hiint immédiatement après
la mort di' son prédécesseur, et (pie son élection n'eut lieu ipi'à l'arrivée
de Richard dans la terre sainte. G'est sous son magist(''re que ce prince en-
gagea l'île de Chypre au\ Templiers. Son evistence est encore attestée par
Ménage ^.
' Prii'llég. (Icrordrc (le Saint-Jcnii de Hir- c. MX, p. i3o, et nol(> '1. — L'Aride rérifcr
riisdkm, |i. 3i. les dates, Grands Mailrrs (la Templp.
' Conliiuiat. de Guill. de Tyi\ I. XXIV. ' Hist. de Sablé , p. lyô.
L'ORDRE DU TEMPLE. 883
L'Art (le vérifier les dates lui donne pour successeur Giliseist HniiAL ou Eiuu, '.
qui aurait tenu le majTistère de l'an i i()6 à 1201 environ.
Ces deux grands maîtres, dont Du Cange ne parle pas ici, sont cependant
nommés dans le Catalogue de Boissieu, qui paraît avoir été son princi|ial
guide et qu'il a reproduit intégralement dans son Glossaire'^.
A la suite, on trouve Puilippe du Plaissiez, nommé également par le (Jala-
logue et admis par L'Art de vérifier les dates connue successeur immédiat de
Gilbert Horal en 1201. Philippe du Plaissiez, grand maître de la milice du
Temple, fut témoin d'un acte de Gérard de Ham, connétable de Tripoli, de
décembre 120/1^. En 120^,11 conseilla et obtint de rom])re les trêves qui
existaient entre les chrétiens et les infidèles '.]
Guillaume, do Gliartres, grand niaistre du Temple [fut iéinuin du
couronnement^ du roi Jean de Brienne, en 1-2 10. Il assista à l'assem-
blée d'Acre, en i'2i7°, où l'ut résolue une croisade, et] se trouva au
siège de Damiète en 1 an i-n(j ', où il rendit des preuves de sa valeur,
au rapport d'01ivier\ qui rend ce tesmoignage de celle de tout cet ordre
en ces termes: Mihiia Templi, quœ prima miel esse in congressu, ultima
fuit in recessii. Mathieu Paris '^ a emprunté ces mesmes parolles de hij.
Je crois cpie ce fut à ce grand maistre du -Temple'" à qui le pape Ho-
norius III escrivit en 1 an 1218 jtour le prier de veiller à la conserva-
tion du royaume de Cypre, après la mort du roy Hugues 1". Il se \oit
une lettre de ce grand maistre '' au mesme pape pour l'informer de
Testât de la terre sainte, en Tliistoire de liavenne.
I C'est sous son magistère, vers l'an 1211, que se termina le débat entre
' L'Artdevérifier lefdutcSrGiimdsyiaîUef, " Conliimat. de Guill. de Tyr, I. WXI.
du Temple. c. x, p. 3a3.
■ Du Gange, Glossar, med. cl iiif. hitinii. ' Jac. de Vitriaco, 1. 111, p. 11 34.
t. VI, col. 1006. ' Oliverius Scholast. p. 1189. 11 «ju.
' Cod. (lijiloiiial. t. 1. 11^ 87, p. 98, '' Math. Paris, p. 208, 2 1 1, ai a.
5 1 4. '° Spicil. t. Vin ,p. Syi. — /. episc. Accun.
' Continuât, (le (iiiill. de Tyr. I. XXX, epiat. ad Homjr. lll pup. litl. Hnnor. 1. II.
c. .\vi. p. 309. epist. lo.'jo.
■' Continuai, de Guill. de Tyr, 1. XXXI , " tiieron. Rubeus. In liist. liiwenii. I. VI:
c. I, p. 3i 1. p. 38o.
88/i I,ES FAMILLES DOL TUE-MEIi.
Ii's IVinpIicrs cl le roi d'Aiiuéiiie an siijel ilii château de (iastein. (le clialeuu.
siliii' au delà d'Antioclio, appartenail aii\ Templiers'-, il leur lui cidcvi' par
les Sarrasins, puis repris vers 11 ()0 par le i-oi (rAriiiiMiie, (pu rclusa de le
l<'nr rrudre'-. (ie lui un sujrl de jjucrre eiilrc 0(> prince d .Icau de IJrieuiie:
erdin. après l'avoir retenu mm;;! ans, le roi d Arniéaie cc^da d le rendit aux che-
valiers du Temple'.]
Thomas [on plutôt Pikrre] de Montégi [ou de MontaiglJ, succéda à
(iiiillaunie de Chartres en la dignité de iiiaistre du Temple. [Il lut élu
pondant le siège de Damiète, en 121 9, selon les Dates*.] 11 se voit une
letti-e de luy dans Mathieu Pai'is\ en l'an i 22 1 , par la (juelle il mande
ce qui se ])assa en la terre sainte depuis la prise de Damiète. Je crois
(jue ce lut de son temps que le pape Ilonorius 111'"', par sa bulle du 1 2
de novembre 1220, exempta les Templiers de la juridiction du pa-
Iriaiclie de lliéi'usalem et des autres prélats.
[11 es! nommé connue ;;rand niailri' e( désijjiii' par Tiniliale 1'. dans un acte
du légat Pelage, du 1 .") oclohre laai''. Sébastien Paoli prétend (ju'il l'aul lin'
T. parce qu'il s'appelait Thomas; c'est préjuger la question. Le conlinuateur
de Guillaume de Tvr l'appelle toujours Pierre. Lorsque Damictte entêté rendue
aux inlidèles en 1228, le pape Honorius III convoqua le roi de Jérusalem et
les grands maîtres du Tcnq)le et de l'Hôpital pour aviser à ce qu'il y avait à
l'air(\ Pierre envoya à sa |)lace un de ses chevaliers, Guillaume GadeP. Kn
i22(). il refusa de suivre Kri''di''ric II marchant vers Jérusalem, parce tpie ce
Raymond Patot est qualifié maistre du Teuqjle en un titre de Jacques,
roy d'Arragon et de Majorque, de lan 1233'", par le quel le roy, en
' Guill.deTyr.l. XV,C.\lx.p. 883,88'l. " Prlrilé^r. de l'ordre île Saiiil-Jenu de
- Conlinuat. de Guill. de Tyr, I. \\\\ . Ilién,.'^. p. '.Vi.
e. V, p. 1.3(3, et note c. ' (Md.dijiloiiiat. I. 1 , 11° 107. p. 1 i3, •l'ih.
■' Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXI, ' Coiilin, de (anll. de Tyr. I. XXXIl.
c. VI, p, .317. 3 18. !■ \i\, p. .'î.'iS.
' LWrl lie vérifier lex (/«/m. (îi'ands '' Gonlinnat. de Guill. do Tyr. I. XXXIII .
M.iîti-es du Temple. c. \h, p. 370.
.\Iadi. Paris, ami. loai, p. ai 5. '" Chaniljre fies coiii|)lês de Paris.
L'ORDRE DU TEMPLE. ' 885
coiisidération des services rendus par Raymond et les lial)itaiis de Dci-
tosa en la prise de Barriano, alTrancliil les dils liahitaiis de Ions im-
|)osts. [Ce grand maître n'est pas nommé dans le Catalogue de l'oissicii
et n"a pas été admis par />' irl do rerifici- Icn ilalfs.]
A. grand niaistre du Temple, paroist dans un titie de l'an i-jo/i au
cartulaire de Manos([ue. Alberic^ escrit (pi'en l'an l'îSy les clievaliei's
du Temple estant partis du Ghasteau-Pèlerin, vers la Saint-Jean, au
nond)re décent dix, avec le grand maistre, ([ui estoil Poitevin, pour
faire des courses sur les fouri'ageui's, lurent tous |iris ou luez. à !a
réserve de neuf el du grand maistre, qui se sauvèrent.
Cette delFaite arriva par la faute de ces chevaliers, cpii ne voulurcut
pas suivre le conseil du comte de .faphe et des deux lils du srigncui-
de Baruth -.
Herman de Péricord esloit pi'écepteur de la maison du Teuiple en
Sicile et en Calabre en l'an irî29\ et fut ensuite proineu à la dignité
de grand maistre de l'ordre, la ([uelle il avoil en lan i-ù'x)'. 11 se voit
une lettre de luy dans Mathieu Paris ^ en l'an 15/1^1, pai' la (pielle il
mande Testât de la terre sainte. 11 fut tué eu la nn-sine année'' en un
combat contre les irdidèles. Attendant ipie Ion eust procédé à lélec-
tion d'un orrand maistre, Guillaume de Roqueforf fut éleu vice inaislr»-
de l'ordre. Vers ce niesme temps, c'est-à-dire vers l'an mî^iT) \ (iuv di'
Basainville se disoit précepteur des maisons du Teiujde au loyaunic
de Hiérusalem. De son temps, le ]>a]ie Iiniocent IV, par sa bulle du (j
• Alberic, anii. ii'i-j. ' Ropcliiis Pirrus, t. Il, p. (i.So.
' lùUro A. etHnrmanl, qninefont qu'un ' Alberic. ann. la-iq.
seul personnage. Du Gange a donné la suite ' ALilli. Paris, p. 'aiG, /iiS.
clironologique {les grands maîtres, d'après le ' Nie. de Trivel. ann. fili'i. — Mail
Catalogue de Boissieii, depuis Gautier Fou- Paris, p. il 9, A91.
cher. Comme cette sèche nomenclature in- ' Math. Paris, p. /la^.
terrompl la suite de son rëcit, nous avons " HUt. franc, t. V, p. o.n-^.
cru devoir la rejetei- dans une note.
886
LES FAMILLES DOLTRE-MER.
de mars ia63, conlîrnia les privilèges des Templiers' à l'égard des
exemptions de la juridiction des évesqucs-.
[A. c'est-à-dire Armand, et Herman ou llaniiaii de i'érigord, sont évidem-
ment le même personnage. Du Gange lui-même reconnaît ^ que A. est Armand
nommé dans cette lettre qu'il a mentionnée plus haut, écrite par les prélats
de la terre sainte à Thibaud, comte de Champagne, et autres barons de France.
\. dil-il. paraît dans un titre de ii23/i,au cartulaire de Manosque. Or Paoli,
qui II reproduit presque tous les actes de ce cartulaire cités par Du Gange.
(If)nne cet acte du 3 octobre laSS, lu dans une séance du 17 avril 128/1*.
qui est un accord entre la cité de Marseille, d'une part, et les Templiers et les
Hospitaliers, de l'autre; mais, dans le texte de Paoli, il est nommé Harmmmus
lie Pcraffors. Ce même Herman est nommé dans un acte d'Albert, patriarche
(rAntioche\ du 1 8 juin 1 333. On le voit dès l'an 1202 s'entremettre inutile-
ment pour faire rendre Baruth à Jean d'Ibelin par Richard Filangieri ''. Dans
un acte du h octobre, même année, il est un des arbitres établis entre le clergé
et les barons de Ghypre % au sujet des dîmes dues par ces derniers. Ici il est
nommé Armand. L'année suivante, on voit Herman de Périgor se joindre à
1 Hôpital contre le soudan de Haman*. Tels sont les faits des premières années
de son magistère. Vers l'an i2 3c), d favorisait les prétentions d'Alix à la cou-
i-onne de Jérusalem^. Selon le continuateur de Guillaume de Tyr. il fut fait
prisonnier à la bataille de Gaza par les Kharismiens, 18 octobre 12/1/1, el
mourut dans sa ijrison "'.
' PrirUi'ir. lie l'ordre de Saiid-Jcan de
Hiérus. p. ."56.
■ Le Catalogue donne pour successeur à
(iaulier. Robert de Sabloil,ran ii()5;]iuis
(iilljeit lloial ou t]ial, l'an ii(j6; Ponce
liigaud, l'an 11 98; Pliiiippes de Plessiez,
l'an 1 a . . ; Déodat de Bresiaco, 12..; Tho-
mas de Montaigu, l'an 1210; Guillaume
Montéilon, 121 G; Guillaume de Chartres,
1 2 1 8 ; Herman de Périgord , 1 2 i 4 ; Guil-
laume Sonnât, i25o; Pierre de Belgiou.
12(34; Itoberl, 1286; Giiifroy deSalvaing.
12G5; Pierre de Relgiou, sck Dcllicisitë ,
1288; Jacques de Aloiai, 1299. Mais ces
noms el ces dates ne doivent inspirei' qu'une
bien médiocre confiance.
' Du Cange. Gloss. ht. t. VI, col. 10.37.
' Cod. diplumat. t. I, n° 116, p. 126.
'" Cod. diphimul. n° ii5, p. 128.
° Continuai, de Guill. de Tyr. 1. XXXUl.
c. xxviii, p. Sg'i.
' De Mas-Latrie, llist. de Chypre, t. 111.
p. 633.
» Continuât, de Guill. de Tyr. 1. XWIIl.
c. xxxviu, p. 4o3.
" Assise/: de Jérusalem, t. II, p. 600.
'» Continuai, de Guill. de Tyr. 1. XXXlll .
c. LVII, p. i3o.
l/ORDRE Uli TEMPLE. • 887
Richard de Bdres que nous trouvons cité on l'iinnôo i !?'!."> couinn' dôlécuô
(le son ordre pour le règlement d'une difficulté survenue entre les Ternnliers
et l'Hôpital était alors châtelain du Cliastel-Blanc (Safita)'; Lientùt après il
devint grand maître de l'ordre; son magistère, (jni paraît avoir été très-court,
doit être placé entre ceux d'Armand de Périgord et de Guillaume de Sa-
venay.]
Guillaume de Sonn.\c ^ ou de Senay [Savenay], coininc il semble se
nommer lui mesine eu une épistre qui se voit dans Mathieu Paris ■\
grand maistie du Temple, accompagna le roy saint Louys au siège
de Damiète, Tan 12/19, où il se comporta avec beaucoup de cœur\
au récit du sire de Joinville. Mathieu Paris ^ dit qu'il estoit discret et
circonspect et très-versé dans le métier de la guerre. [Peut-éti'e lut-il
tué à la Massoure ''.]
Renaud de Vichier [ou de Jachièhes] se disoit en l'an 1 'j/17 : rhiiioniin
militiœ Templi in Frmrui magisler\ [Au moment de la bataille de la
Massoure, il était maréchal du Temple ^] D'autres titres du Trésor des
chartes du roy le qualifient grand maistre du Temple' en l'an i9 55.
Il succéda en cette dignité à Guillaume de Sonnac en l'an 1 îibo '".
I 11 muurut en i-jSG et eut pour succe.sseur Thomas Gérard ". Ce (pu siut
ne se rapporte donc pas à ce grand maître; et Sanudo, dans tout ce ré'cil , ni'
nomme pas le grand maître des Templiers.]
II suivit le paiiy des Vénitiens'- en la guerre ([u'ils eui-cat avec les
Génois, l'an 1267.
' <mI. (Uploin., I. 1. p. -j-ju. " Joinville. cilit. Du Caille, p. aô.
Du Gange, Glossar. ht. t. VI, col. 1087. ' Trésor du roij, layette Cliniiipaifiif . vi.
— L'Art de vérifier les dates. ti(. 100.
' Math. Paris, in addit.p. 110. '" Joinville. édit. de Poitiers, lô'iy.in-^r.
' Joinville, p. 99, 110, i" édit. p. 48. c lu. — Ohsemit. p. 8i, ëdit. Du Cjinu-e.
52, édit. Du Gange. — Hist. de France, t. XX . p. •2Ôh , a.
■' Math. Paris, ann. io5o, p. 5a8, 53.3. " Gont. de Guill. de Tyr, I. XXXIV,
" Du Gange, Ohserv. sur Joinville, p. 8h. p. hl)3.
' DuGange, G7o.s.wc./«M.VI.col. io?>7. '^ Sannt. I. 111, part
— Taliul. Eccl. Aulissiod.
C. IJI .
1-2. c. V, VI, \u .
888 LES F:\MIL[,ES DOUTUE-MER.
De .--on temps, les Templiers aquii-enl en l'an i 260 de Julian, sei-
gneur de Sagette, celle place et le chasteau de Belfort. Deux ans après,
ils aquirent celle d'Arsuf, de Balian, qui en estoit seigneur. Mais Ben-
docbar la [)rit en I an laG/j, et le cliasteau de Belfort en 1268. Le
pape Alexandre IV accorda pareillement de son temps, à Tordre des
Templiers, plusieurs ])riviléges par ses bulles du G de juillet et du 6 de
septend)re 126/1. Le Catalogue ne lait pas mention de luy.
Aiin:r,\. précepteur de France, fut éleu maistre du Temple en lan
12(i6'.
|()doric Rnvnaldi dit seulement ([u'cn celle année saint Louis et le pape
senlreniirenl auprès des Templiers pour faire nommer Aimeri précepteur de
France. |
Une clironique abbrégée des grands maistres de l'ordre de saint Jean
de Hiérusalem escrit que Guillaume de Chasteauneuf, qui estoit de la
langue d'Auvergne et possédoit cette dignité en Tan 1260, estoit frère
du grand maistre des Templiers, d'où l'on pourroitse persuader, par la
raison du tenq^s au quel l'un et l'autre vivoient, que ce fut cet Aimery.
Le pape Clément IV accorda de son temps plusieurs privilèges à son
ordre.
I Aimery n'est point dans le Catalogue de Boissicu. Les Dates ne l'ont poini
admis parmi les grands maîtres, et nous ne voyons pas ([uelle [)lace on pourrait
assigner à son magistère.]
Thomas BKiiAUT ou Beuaud [Gérard] a\oit la mesme dignité sous Guil-
laume 11-, patriarcbe de Hiérusalem, qui tint le siège depuis l'an i265
jusques en l'an 1272.
I Nous avons vu qu'il succéda immédiatement à Renaud de Vichier en 1 266^.
Le 3() septembre laGA, il ratifia une transaction entre l'ordre du Temple et
l'arche\é((ae de Nicosie \ De concert avec le grand maître de l'Hôpital et
' llnynaiil. hoc anuo , n° 3 1 . Continuât, detliiill. de Tyi'- 1. XXXIV,
" Carliil. (le Cliiiii/p. de In hiblluth. du roi/, c. m, p. 4/i3.
fol. 78. * De Mas-Latrie, t. III. p. OSy.
L'ORDRE DU TEMPLE. ■ 889
d'autres personnages notables, il adressa une Icltre à Tliibaud V, comte i\c
Champagne, pour lui recommander Hugues do Brienne'. La lettre est sans
date; Du Cangc la croit approximativement de layS; Paoli l'a rcproduili'
parmi des actes de 1266. Thomas Gérard souscrivit un acte de révocation d'un
accord entre l'Hôpital et l'église de Nazareth, du 1 1 mars 1370-, et fut pré-
sent à un acte de Hugues de Revel, grand niaitre de l'Hôpital, du q juin 1 -iy 1 ■'.
H mourut le gS mars 1378* et eut pour successeur Guillaume de Beaujeu.
Il faut donc encore retrancher de la liste des grands maîtres du Temple les
trois personnages suivants : Robert, GuifTroy de Salvaing et Pierre de Belgiou,
dont [)u Cangc lui-mênae paraît faire assez bon marché.]
C'est à ce <]rand maistre que 1 on inijuiloit/', lors de la condamna-
tion des Templiers sons Philippe le Bel, d'avoir introduit la couliune
parmi eux de faire renier Jésus-Christ à ceux qui vouloient entrer en
cet ordre, sous prétexte qu'ayant esté fait prisonnier par les Sarrazins,
il n'avoit obtenu sa liberté qu'à cette condition. D'autres iattribueni à
un autre grand maistre qu'ils nomment Roncelin. [Thomas Berard et
Guillaunie de Beaujeu sont souvent nommés dans le procès des Tem-
pliers*^.] Dans un titre que j'ay rapporté en mes observations sur l'His-
toire du sire de Joinville\ il est qualifié sa(fe frère Thomas Berard,
maistre de Ja poure chevalerie du Temple. [Ce titre est la lettre à Tliibaud V,
comte de Champagne, dont nous venons de parler.]
Robert, grand maistre du Temple ^ se trouva au concile de Lyon
avec celui des Hospitaliers, l'an 1 276. [Le nom a été sans doute altéré,
car l'histoire nous apprend' que c'est Guillaume de Beaujeu qui assista
à ce concile.]
' Du Gange, Observations sur Joinn'lle, — Miclielet. Procès des Templiers, l. Il,
p. (JH, C/i. — Paoli, Cod. tliphtiiat. t. I, p. ioo.
n° /iG, p. 3-2G. ' Mithelet, passim.
^ Cod. diplomat. n° i5i. p. igi. 53.5. ' Observ. sur l'hist. de saint Lotiys , p. 6/1.
' Cod. diplomni. n° i.Sa, p. 19/1. ' Actn coiicilii Liigduiirus. lit, ('dit. Lai)li.
" Continuai, de Guill. de Tyr, 1. XXXtV, t. XI, pari. 1, col. gSli.
ch. XVII. p. 4(53. ' Continuât, de Guill. de Tyr. 1. XXXIV,
^ Dupuy. enVIlisl. des Templiers, p. 20. c. xxi.xxvi. p. 668, 47-2.
890 LES FAMILLES DOUTI!E-MER.
Il y oui (|iiel(|iie division entre les Templiers el les Hospitaliers,
l'an 1276', et mesnie on on vint aux mains. L'année suivante, ils
cui-cul un autre ilomeslé avec le [)iince d'Antioche, et les uns ot les
autres ayant levé des trouppes pour assiéger les places, le maistre du
Temple vint à décéder.
GciFFROY DE Salvaing cst (jualifié grand maistre du Temple, au cata-
logue cité, sous l'an i285. Il osloit de Daupliiné, où sa i'amille est assez
connue par les ancestres de M. de Salvaing do Boissieu, premier pré-
sident en la chambre des comptes de Dauphiné.
PiERUE DE Belgiou, en latin de Bello visu, luy succéda et tenoit cette
dignité en l'an 1288. Cela ne s'accorde pas avec ce qui est remarqué
cy-après.
Gliu.lai:me de Beaujeu [de Bello joco)-, comme il est nommé en l'iu-
l'ormatiou contre les Templiers et ailleurs, estoit grand maistre du
Temple en l'an 1286^.
I 11 avait été précepteur de la maison du Temple à Tripoli, comme on le voit
par un acte de Hugues de Rcvel, grand maître de l'Hôpital, du 2 juin 1271*.
Elu grand maître de l'ordre le i3 mai 1 278^, il assista comme tel au concile
deLvon, 127/1'', P"''' revint à Acre le 29 septembre de l'année suivante. Il
tant alors (|u'il soit le même que celui qui est appelé ailleurs Robert et Pierre
de Belgiou, quoique ces noms se ressemblent encore moins que les différentes
lormes de son surnom de Beaujeu.]
Je ne scay si c'est luy qui, en l'an 1280'', moyenna un accomiuo-
domont entre le prince d'Antioclie et les Templiers.
' Sniml. I. m, pari, xii, c. xiv, xvi, xvii. ' Cod.diplomat.if iôs,!). igS, 535, 5Ht).
- Dictmnina mnmiscr. mngisiri Bmirdi ^ Continuai de Guill. de Tyr. I. XXXIV,
)k Neapoli, epist. lii, i/i-j. f. wii, p. ^63.
" Trésor des Chartes, \ayeiie, Croisade (le " Continuât, de Guill. de Tyr, I. XXXIV.
Pliil. de Valois, tit. ay. — Hisi. des Tcin- c. x\i, xxvi,p. i68, iya.
pliers, p. 129. ' Sanut. 1. 111, part. xii. c. xvn.
L'ORDRE DU TEMPLF. 891
[C'est lui évidemment, |niisqu'il était giiitid maître depuis 1273. Il est
nommé dans la relation dressée devant notaire, le icS février 128a, contre
Gui de GiLlet\ que l'on accusait d'avoir voulu, à l'instigation du Temple,
enlever Tripoli au prince d'Antioclie. Il était présent à un acte du roi Henri H-*,
du 27 janvier 1 286.]
Ce' qui est constant est qu'il l'ut (né au siège que Melec-Messor.
sultan^ mit devant Acre l'an i-iQi; combattant vaillamment pour la
foy, comme les infidèles entroient dans la place, ne s'estant sauvez de
toute la milice du Temple que dix chevaliers'', qui éleurent à l'instant
un des leurs pour grand maistre. L'information dont je viens de parler^
dit que ce grand maistre, durant les trêves (jui furent procurées entre
les chrestiens et les Sarrazins par l'entremise du roy d'Angleterre,
servit dans les armées du sultan; ce qu'd fit, à ce qu'il disoit, pour
s'aquérir l'amitié de ce prince infidèle, du quel il dépendoit pour la
conservation des places qu'il tenoit dans la terre sainte.
Le moine [Tiiéobald] GviDn, appelle dans Tliistoire manuscrite de
la prise d'Acre** vionachus Gaudini, fut éleu grand maistre du Tenqjle
par ceux qui se sauvèrent des mains des Sarrazins à la prise de cette
place, et se retira avec eux en l'isle de Cypre.
.Iaolks de Nolay, mal nommé de Molay en divers endroits de l'his-
toire des Templiers'', Bourguignon de nation^ du diocèse de Besançon,
[était déjà] grand maistre du Temple [en i-2C)5\ connue on le voit
' De Mas-Latrie, t. III, p. (363. ' Malgré lautorité de Du Gange, le iioii]
' De Mas-Latrie, t. III, p. C71. de Molay n prévalu dans l'histoire, et ce
Sanut. 1. III. part. li. c. xxi. — Rai- dernier grand maître n'est pas noninié au-
naldi. ann. lagi, 7. Ironient dans les actes du procès des Tem-
" Hial. excidii Acconis manuscr. in bihl. pliers. (Michelet, t. I, p. Sa, h-i . 87; t. Il,
S. \ iclor. — Apud Marten. Amjjliss. coll, p. 3o5, etc.)
t. V, roi. 781, 780. » Raynnld. 1398, a 1 . — Hist. des Tem-
\)ii\my, De la comhonimt. des Templiers, pliers, p. m-?., ia8, 120, 160.
P- >-^!)' '3o. » De Mas-Latrie. Hist. de Chypre, I. H,
° llisl. munuscr. e.rridii Acconis. — Apud p. q-3.
Marten. AmpUss. coll. col. 78a.
8<)2 LES FAMILLES DOUTRE-MER.
par des lettres de Charles il, roi de Sicile, du 112 janvier de cette
année]. Voyant que la plupart des places de la terre sainte avoient
esté enlevées aux cliresticns par les infidèles, [il] se retira en Cypre'
quelque temps après, sçavoir en Tan 1000. Aymery de Lusignan,
seigneur de Tyr, ayant l'oruié une entreprise contre Tortose, il l'y
accompagna. La place ayant esté prise et depuis abandonnée par le
prince, il s"y fortifia et y bastit des maisons; et, avec les cbevaliers de
son ordre qui s'y estoient réfugiez avec luy, il fit quelque temps la
guerre aux Turcs. Mais le sultan de Babylone y ayant envoyé des
trouppes et une armée navale pour les en cbasscr, les infidèles pri-
rent la place, et les chevaliers, au nombre de six vingts, furent laits
prisonniers, contre la foy de la capitulation, et emmenez à Babylone.
De son temps, l'ordre de la milice du Temple fut éteint et aboli'-; la
plupart des chevaliers condamnez au feu pour divers crimes et liérésies
dont on les accusoit, et luy mesme souffrit ce supplice à Paris en fisle
devant les Augustins, fan i3i3. Je ne sçay d'où Brustem^ luy donne
le nom de frère Graclii.
[Sous le tilre de Précepteurs des maisons dc Temple en France. Du Cange
avait dressé, à la suite de son article sur les grands maîtres du Temple, unt'
liste si incomplète et si incertaine <[iu' nous n'avons [)as jugé utile de la repro-
duire ici, même comme premier cadre d'un travail (|ui aurait exigé de très-
longues recherches. ]
' Sanut. 1. m. part. i.3, c. x. ' Brustemiiis. apml Ghappeauvillc . ///.■.■/.
- /Egidius de Roya, aiin. 1807. Leod. 1. Il, p. 0/17.
[LES GRANDS MAÎTRES DE L'HÔPITAL.
[ Tant d'ouvrages spéciaux ont été écrits sur l'ordre des Hospitaliers de
Saint-Jean, qu'il nous a semblé qu'une simple nomenclature des grands maî-
tres de cet ordre célèbre, jusqu'à l'année 129^1, sullirail pour indiquer leur
place dans ce travail, entre l'ordre du Temple et celui des Teutoniques. Du
Gange n'a pas jugé à propos de s'y arrêter. Mais cette omission , toute volon-
taire de sa part, pourrait néanmoins être considérée comme une lacune.
GÉRAiiD, originaire de Marligucs, en Provence, et fondateur de l'Ordre, le
gouverna de 1110 à 1118.
Raymond dd Pdy, né en Dnupbiné, lut élu grand maître à la mort de Gé-
rard, en 1118, et occupa cette charge jus<|u'cn 1 i5<).
Ogier de Balbon , 1 1 5() à 1 1 () 1 .
Arnacld de Comps, tint le magistère de 1 1 (J i à 1 1 (j'y.
Gilbert d'Assaly, élu grand maître en ■lii'i'j. se démit de cette dignité en
1 iCnj.
Gastus, de ii(î() à 1178.
JocBERT, de 1 i"3 à 1 179-
PiOGER DE MoLixs, graïul maître en 117;), tint celte charge jusqu'à l'an
I 1 87 . où , à la suite du désastre de Ilattin , il mourut en délendant Acre contre
les infidèles.
Garnier de Naples, son successeur et aussi blessé grièvement durant le siéjjc.
ne survécut que deux mois environ à Roger de Molins.
Ermengard de Daps, fut le dernier grand maître de l'ordre élu dans Jéru-
salem. La prise de cette ville par Salah-ed-Din le contraignit à transporter le
magistère de l'ordre à Margat, qui était une des principales forteresses des
hospitaliers en Syrie.
Geofroy de Domon fut revêtu de cette dignité de 1 19^) à 1 lyA.
89'i IJ'S FAMILLES D'OUTRE-MER.
Alimionsk iie PoicruGM, n occin);! I;i chiirjjo de {;raii(l maître (|ue durant une
aiinrc cuvnon.
Geofrov Leiivi. (le I i()5 à laoG.
(jiMBiN DE MdM'AiGL, Français do la langue d'Auverjfne, fut grand maître de
lOrdre de i iJoG à i?>3o.
BEr.TRAND Texi, (|iiatorzièmi' grand maître de l'ordre en Syrie, fui numnié
ri] 1 i.io cl MMMit dix ans en sa dignili'' magistrale: il mourut en i.^'io.
GcÉRiN. ijui lui sui-ci'da. fut fait [)risonnier à la l)ataille perdue contre les
kharismiens, en i -.'.hh, et n'occupa la charge de grand maître que quatre ans.
Bertraivd de (JoMPs, issu de la même famille dauphinoise qui avait donné à
lurdre son quatrième grand maître, en tint la dignili- de i 9/1/1 à 12/^8, année
de sa niiul.
l^iERRE w. ViLLEBRiLiE. vécul troLs aus avec cette charge, de i-i/iS à igôi.
(iin.i.M ME DE (]nÂTE\i)NE[F. Son magistère est compris entre les années j 2.-) 1
et 1 ado.
HtifuiEs DE Uevel ('lait grand maître de l'Hôjjilal entre 1260 et 1278, et
ce fut de son temps tpi'eut lien la prise de la ville d'Antioche, par le soulthan
Bvbars. et qu'en 1270 les Hospitaliers perdirent h'ur forteresse du Krak.
\u;oi-AS DE LoKfiUE lui succéda et ne fut pas plus heureux que son prédé-
cesseur, car de son lenips l'ordre perdit l'important château de Margat : il
mourut en 1 a^iS.
.Iea.x de \ ili.ers l'ut le dernier grand maître qui résida en Syrie: il mourut
en i2()'i à Limissol . en l'îli' di'Chvpi'e. où il s'était retiré avec les chevaliers
de son oidre. après la prise fl" Acre par les infidèles.]
[L'ORDRE TEUTONIQUE.]
[L'ordre Teulonirjue, ou maison de Sainte-Marie des Allemands, ne fui i'ri|;é
en ordre militaire qu'en 1198; mais, dès le commencement du \u' siècle
(avant 1 1 43), grâce à la munificence d'un pèlerin allemand et de sa leinme'.
s'étaient élevés à Jérusalem un liûpital et une église placés sous l'invocation
de la sainte Vierge et exclusivement consacrés aux malades de langue gernia-
niijue. Une congrégation hos])italière allemande s'était formée pour tes
desservir et avait adopté la règle de saint Augustin. Deux bulles, l'une de
Célestin II(ii/i3), l'autre d'Adrien IV (1 i5A-i 1 5cj), étaient venues recon-
naître l'existence de cette société naissante, et en confirmer les possessions, qui
consistaient déjà en 120 manses.
Enrichie par deux donations d'Amaury I"- ( 1 1 (Jo et 1 1 CG) cl par les lar-
gesses de la comtesse Sophie de Hollande, veuve de Thierry Vil, (|ui voulut
être enterrée (1167) dans l'église de l'Hôpital , la congrégation allemande était
très-prospère à la fin du xn' siècle. Jacques de Vitry' assure même (ju'à
l'imitation des Templiers et des Hospitaliers, elle s'était déjà transformée en
institution militaire, avec une règle calquée sur celle du premier de ces deux
ordres. Mais cette assertion ne repose sur aucun fondement.
Tout ce que nous savons, c'est qu'en ii8() le chef des Hospitaliers alle-
mands de Sainte-Marie se nommait Skveri\*, et qu'il avança 1 1 1 marcs d'ar-
gent au roi Guy de Lusignan.
' Jacobus Vitriacensis, ffis^ Ow«/rtfe^ * Copiariiim Ord. Teutonki, n" liiji-.i.
t. I, c. i.wi. — Bonjjars, t. I, p. io85. — — Cliron. Holl. (ap. Mathœiiiii, Vet. Moi
Sanulas. 1. III, VII, c. m, p. 178. — Albe- Analecta, 1. V, p. 532.
ricus, Chron. p. aai; Cliron. S. Bertini.— ' Jacobus Vitriacensis, llist. Orientalis ,
Martène, Thés, anecd. 1. XI, p. 6a6, citées I. II.
clans une bulle postérieure de Grégoire IX. ' Copiarium Ord. Teutonici, p. ig.
— Sebast. Paoli, t. I, p. 279.
89G LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
De 1 iS() à 1 1 r)0 il n'est plus question do la maison allemande de Jérusa-
lem, dont Ions lo mcmlires disparurent probablement lors de la prise de la
ville |iar Salailiii en i i S^.
Kn I I ()o. les liourj;eoisde Brème et de Lubeck (|ui, sous les ordres immé-
diats d'un noniUK' Su:biiami , laisaienl partie de l'armée d'Adoljihe III , comte de
Holstein-Schowemburg. arrivèrent devant Acre, qu'assiégeait Guy deLusignan.
et bâtirent au sud-est de la ville, près de l'église de Saint-Nicolas, un hôpital
pour les malades delà langue germanique. Cette fondation, qui commença par
une maison construite avec le bois et les voiles des navires dépecés par la tem-
pête, de\inf Irès-rapidement llorissante. Frédéric, duc de Souabe, l'avait
prise, avant sa mort (janvier 1191), sous sa protection; et la congrégation
naissante qui la desservait, enrichie dès le mois de septembre 1 i 90 par une
donation de Guy de Lusignan, était reconnue olliciellement par (dément III
((! lévrier 1 1 1) i)-
Bien (ju'elle n'eût [)as encore de règle fixe, elle forma bientôt un corps
inq)ortant don! le siège, après la prise d'Acre, en 1 1 91. fut un hôpital et une
église, bâtis sur un terrain qu'avait donné le roi Guy, le long des murs et à
l'extrémité sud-est de la ville, ainsi qu'on peut le conclure des chartes con-
temporaines et aussi du plan de Sanudo'.]
' Toi>pn, ,1. D. 0. Aii/àiigc, p. ^79-28-2. — Dudik.Z). 0. Mwizensummlung , p. 69-01.
L'ORDRE TEUTON IQUE. . ' 897
[PRÉCEPTEURS.
[Gerhard ou Conrad, qui paraît être le même qu'un certain Gerhard, cha-
pelain du (hic de Souabe, resté en terre sainte après la moii de ce prince',
apparaît comme premier précepteur ou prieur de l'hôpital des allemands à
Acre-.
Après lui le même titre est porté' dans des actes de i lyQ, i '9^- i i<)(i^.
en vertu desquels l'ordre acquiert des biens à Joppé, à Césarée, à Acre, à
Tyr, etc. par un certain
Heniii, qui s'intitule aussi magister ou jmor Hospitalis Ahmmmorum. Tout
porte à croire que cet Henri n'est autre qu'Henri Walpot de Bassenheim, ori-
ginaire de Mayence, qui l'ut, cpu-lque tenqjs après, le premier chef de l'ordre
Teutonique.
En eiïel, l'armée (pil sous les ordres de Conrad d'Hildesheim, chancelier de
l'empire, et de Conrad de Wittels[)ach, archevêque de Mayence, arriva en terre
sainte en i 196, pour repartir au mois de niarsii<)8, contenait un nombre
considérable de hauts liarons et de seigneurs allemands. Ceux-ci, frappés de
l'extension qu'avait prise la congrégation hospitalière d'Acre, nonnnée, en sou-
venir de l'ancien hôpital hiérosolymitain, clomus Sanctœ Marue Teutomcorum
iti Hicrusdiem , pensèrent à l'ériger en ordre militaire, à l'imitation du Tenqile
et de rHô[)ital.
C'est ce qui eut lieu en mars 1 198*, dans un parleiuent tenu à Acre, et où
les barons allemands siégèrent à côté des seigneurs et des évê([ues de terre
sainte, sous la présidence de Monaco, patriarche de Jérusalem.
L'ordre nouveau reçut des statuts empruntés, pour tous les règlements mili-
taires, à celui du Temple; pour toutes les prescriptions ecclésiastif[ues, à celui
' Citron. Slavica ( apiitl Ijindenbrog-, " Cop.Ord. Tfiiloiiici;, n"' kij , 5o, 67. —
j). 2o5). SS. RR. Pnm. I. c.
"- SS. RR. Pruss. t. I, p. 2 2-j , note 3. " S5. RR. Pniss. t. I. p. aao.
ii3
898 - LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
(le l'Hôpital: cl on lui dimna jioiir iiisigiii's un inanlcan hlaiic biodç d'uiK'
croix iioirc.
Ilnn amhassarle', com])oséc fie Wolfer, ('vr(jni' de Passa ii, do Harlwik, arclip-
v(k[no de Brèino cl d'aulres personnages im])orlants, fut envoyée en Occident,
pour soumettre les statuts à l'approbation du ])a|)e. et solliciter pour le nouvel
ordre la protection de l'empereur.
Innocent III, nouvellmiciil l'du. acc(U(lail, le i () lévrier i i')f)^, les privi-
lèges demandés, cl la uK'nie ann('(*. i () noveniltre. le patriarche Monaco, dans
une assemblée solennelle des inend)res du nouvel ordre, recevait le serment
du premier haut maître. Henri \\Ai,roT, et de rjuaranle clievali(>rs.]
' Hochincisicv clironiti , c. \lii (aj). Riiinl, Aiip. ml lliii/iiKiniin MoikicIuiiii . [i. 81). —
' Hennés. Cod. rliploii/n/. O. 7'. 11" à.
LORDP.E TEUTONIQUE. ' 89!)
CONSTITUTION I:T POSSESSIONS DE L'ORDRE.]
[L'ordre, ainsi constilui^ , se composait de trois classes : celle des chevaliers,
celle des prêtres et celle des frères servants; plus lard un tiers ordre, non
astreint aux grands vœux, vint se joindre à ces trois divisions principales.
En tête de l'ordre se place le haut maître, et immédiatement ajirès lui les
cinq grands dignitaires {^grosso-ebietiger') de l'ordre :
Le grand commandeur (^grosskomllmr) ou lieutenant [statthalterj du magis-
tère :
Le grand hospitalier i^obersl-sjthtler), chargé de la surintendance des hôpitaux;
Le grand trésorier [ordciis-trcssler), châtelain de Montfort, pri'pos(' à la
garde du trésor;
Le granil maréchal [olierst-marsdtall), chel des opérations militaires;
Le grand trappier [oberst-trapicr) , chargé' des approvisionnements et des
érpiipements.
Jusqu'à la chute d'Acre, les trois premiers de ces dignitaires résidèrent tou-
jours en terre sainte; les deux antres accompagnaient le haut maître.
L'ordre, s'étant, vers le milimi du \nf siècle, étendu dans l'Europe presque
(oiit entière, fut divis(' en un jjrand nomhre de provinces; à la tête de cha-
cune lut placé un gouvernement copié sur celui de l'ordre et ayant comme lui
ses dignitaires. Les trois ])remières provinces furent :
L'Allemagne ;
La Prusse;
La Livonie.
Le maître d'Allemagne avait le titre de Teutschmeister : le maître de Prusse,
de Landlmeisler, et le maître de Livonie de Herrmcister.
(Jes trois provinces furent suhdivisées en hailliveries nombreuses; la Suède,
la Hollande, la Lorraine, le Danemark, l'Angleterre, la France, la Transylva-
nie n'eurent que des commanderies relevant directement du grand maître : mais :
L'Apnlie (Pouille et Sicile).
ii3.
!»00 LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
I/Espagne (Espagne et Portugal),
L'Aulricli(( (Aulriclie etSlyrie),
La Lombardie (Italie du Nord),
l'ornièreiit ([uatre provinces gouvernées par des précepteurs ou grands com-
mandeurs.
En Orient, les possessions de terre sainte et de la principauté d'Antioëhe
restèrent, sans division en commanderies, sous le gouvernement direct du
grand commandeur de l'ordre.
Les autres possessions furent divisées en deux provinces :
Arménie (Arménie et Chypre);
Acliaïe et Remanie.
Dans la première, nous ne connaissons que les commanderies d'Amuda',
d'Harona- en Arménie, et de Saint-Georges^ en Chypre;
Dans la seconde, la commanderie d'Andraville, près de Patras, doiuiée à
l'ordre en 1201 par Guillaume de Champlitte ', prince d'Achaïe; puis celle
deClarence, (]ui fut le chef-lieu de la province de 1239^ à 1610''.]
' Cop. 0. T. p, 35. ' En ia3(j, i"or(lie dut abandonner le
' Cop. 0. T. p. 36. couvent d'Andraville aux Hospitaliers (Gre-
' Cop. 0. T. p. 8/1; Hennés, 1, n" -jô Cf. jjor. IX, Ejnslolo' ; dans Czovius, Annules,
Toppen, D. Onkns Anfâuge, p. 28a. ad ann. 1239, n° xi).
' Livre de la coiiqueste de h princée de '' Voir Baczko. Geseh. Prenss. III. '10,
Morèe, p. 46. '.>.77.
L'ORDRE TEUTONIQUE. ' 901
[HAUTS MAÎTRES.]
[Hem(i ^^ALPOT fut, comme nous vonoiis de le voir, lo premier liauf mailre
{magister generalis, Hochmcisler) du nouvel ordre.
11 mourut le 2/1 octobre 1200'; son magistère fut donc à peine de deux ans;
néanmoins la plupart des chronirpieiirs le font durer huit ou div ans, parce
qu'ils y comprennent le temps pendant lequel Henri exer^'a les fonctions de
simple maîlrc hospitalier de Anire-Dame des Teutoniques.
Henri Walpot fut enterré à Acre -.
Otiion de Kerpin, second haut maître, fut élu en 1200, bien iju'octogé-
naire, comme successeur d'Henri Walpot.
On sait peu de chose de lui, si ce n'est quil élail originaire de Ijrème^ l't
que, sous son adniinislration, l'ordre acquit, par un arrangement, la maison
et les biens de Tliierry, seigneur de Saicpla, à Tyr".
Olhon de kerpin mourut le 7 février 1206^ et fut enterré à Acre.
Hermana Bart'\ d'une nobl<> famille Holsteinoise. commandait dans Lu-
beck pour le roi de Danemark, lorsqu'il partit pour hi terre sainte, probable-
ment en conq)agnie des (Croisés de 1 iqo.
Elu haut maître en 1200. il parait avciir pris une assez grandi' pari aux
affaires d'Orient.
Dans la querelle de Léon, roi d'Ai-ménie. et du comte de Tripoli, il sut non-
seulement maintenir l'ordre en paix avec chacun do ces princes, mais encore
oblenir à la fois, du second le château de Tripoli (A septembre 1 20()), e| du
premier [)lusieurs casaux en Arménie (27 juin i20()").
' Necivl. Mo.i.Tirij. :i|). liacheni, C'/ooH. _ ' Necrol. Mos. Triij. ;i[j. de Wal. Ile-
d. HocJimcistci-, p. Mil. rherch.siirl'i). T. l. Il, p. 0^17.
■^ ^''ccl■ol. Mos. Traj. ap. Bacheni, Cliroi/. ' Baclieiii. Clinii. d. Iloclnncislei; p. 16.
d. Hochmcistcf, p. mii. ' Qop. Ord. Teiit. n" 80.— hin. III , Epist.
' Dusburg-, Cliron. Pnissiœ , I. I. p. i. I. XII. episl. tih.
'' Cop. Ord. Teut. n" .'17.
902 LES FAMILLES DOUTP.E-MER.
L'iiiiiK'c d'après, si l'on en croit la confiimation i'rançaisc de Gudlauine de
T\r' cl Mariiio Sanudo -, il opina pour le prolonijernent des trêves avec les
Sarrasins. Son avis n'avant point prévalu, il n'en condjatlit pas moins vaillani-
niful les infidèles. On pense ^ ipi'il mourut à la bataille livrée au Soullhan
djconium. le a juin i -3 i o. il lut enterré à Acre'.
Sons son magistère l'ordre entra en possession d'une partie de la succession
de Joscelin de Courtenay, par une donation de la fille de ce dernier, Béatrix,
comtesse de Henneberg (septembre i 208 f.
HiT.MANN DE Salza, Originaire de Thuringe, fut élu haut maître en 1210.
Ce l'ut le véritable fondateur de l'ordre Teulonique. Sous son magistère, cpii
dura près de trente ans, l'ordre obtint, tant des papes que de l'empereur,
entre lesquels Hermann joua le rôle d'un médiateur infatigable, ses privilèges
les plus importants, étendit dans l'Europe entière son influence, décupla le
nonihn' et l'importance de ses possessions, posa les bases de ses établissements
dans les pavs slaves (Prusse, Livonie et Transylvanie), 1 "îa/i-i qSo, et com-
mença, contre les païens des Marches allemandes, ces croisades (pii, un siècle
plus tard, le rendirent maître d'un royaume entier®.
En terre sainte, l'activiti' du (piatrième haut maître assura aussi l'extension
(>l la consulidation de l'ordre : en ii!j8, il prenait part à la construction du
célèbre château des Pèlerins, aujourd'hui Athlit ; deux ans plus tard il condui-
sait (Ml Efi-ypte ses chevaliers et combattait glorieusement d(>vant Damielle.
Cliargi'' . après la chute de la ville ( 1 3 2 2 ) , d'aller annoncer cette fâcheuse nou-
velle en Europe et d'y négocier le mariage d'Isabelle de Jérusalem avec Fré-
déric 11. il revenait à Acre dès 1228, pour y organiser le gouvernement de
l'ordre, dont les alTaires exigeaient di'sormnis le séjour presipie constant des
hauts maîtres en Europe; et enlin, en 1228, il faisait en Orient un dernier
voAage pendant lequel il obtenait de Frédéric H, alors en terre sainte, des
concessions importantes à Acre, l'ancien hôjiilal Allemand à Jé'iiisalem', les
iix d'Aquila et de Cliàleauneuf '\ assurait à l'ordre'', par des traités
cnateau
' Eivclcs. I. XXX, c. XVI. p. 3o(). — Tôppeii. l>. (>. FMilïihcn iinlir Ilcrmiiiiii
- Mar. Sanut. I. lll, p. 1, c. m. ron Saha.
' Voijjf, Gescli. Prciisscns, t. II. p. (iy. ' Hennés, Cud. dipl. 0. TA. H. 11° .3i.
* Nccrol. Mos. Tniject. ap. de Wal, /. c. ' Hennés, Cod. dipl. 0. T.i. 11. n"' 9.0.
— Dusljurg, /. f . • 3 1 .
' Cop. Ord. Tcut. p. 29. " Hennés. Cod. dipl. 0. T. 1. U, n"' 1.
' Voigt.Gcsc/(.PTO«MHs,t.Ii,p.r)8-365. -23,25. 3 1. 39. — Cap. 0. T. p. 11 .29,30.
L'ORDRE TEUTONIQUE. 'j(i:;
avec la comtesse de Hennehery et les sires de la Mandelée, le rhàleau du
Sapliet et le reste des biens de Joscelin de (^onrlenny. et enfin faisail cons-
truire, à qnelques lieues d'Acre, la forteresse de Monti'orL ou Suirkcnhcty ^ .
qui devait protéger les archives et le trésor de l'ordre, el servir de centre aux
opérations militaires des chevaliers.
En Arménie, où il passa l'hiver de i 9 i 2, et dans la principauté d'Antioche"^.
son influence n'avait pas été moins elllcace, et c'est à lui que l'ordre dut les
deux commanderies d'Aniuda^ et d'Harona*, dans le premier de ces deux
Etats, et d'importants privilèges dans le second^. Hermann deSalza, qui avait
passé les dernières années de sa vie en Italie, occupé à plaider aupivs du pa|)e
la cause de l'empereur, mourut à Salerne le 90 mars laSq et fut enterré à
Barletla'^.
CoNiiU) HE Tuinnu;;, troisième fils d'Hermann, landgrave de Thuringe el
de Hesse, et beau-frère de sainte Ehsabelh de Hongrie, fut élu haut maître
dans un cliaj)itre général tenu à Marburg, en novembre i23().
Son magistère fut de courte durée et il ne fit point le voyage de terre sainte.
H mourut à Rome le -ih juillet 1 2^10'', et fui enterré à Marburg, dans l'église
de l'ordre.
GERHAnDT DE Malberg , d'uue noble l'amilli' du Luxembourg, fut élu haut
maître dans un chapitre général tenu à Venise le 8 décembre 12/11 -. Il ne
passa en terre sainte que vers le milieu de l'année 19/1/1 et dut presque aus-
sitôt se démettre de sa charge dans un chapitre tenu au château de Monlfort
à la iin de la même année. Les causes de cette démission forcée sont obscures:
elle paraît cependant avoir Irait à la conduite du haut maître lors de la ba-
taille sanglante livrée aux Kharismiens '' le 17 octobre, bataille où périrent
/loo chevaliers teutoniques.
Gerhardl"^, autorisé par le pape (bulles du 16 et du 17 janvier 19/1 .5) à
entrer clans l'ordre du Tem|tlc, mourut le 2r) novembre i9/i5 ".
' llnnnes,(,W.(/(>/o»w/. 0. 7'.t.Il,n°3a. ' Diisburg, 1. III, p. .3(5.
— Huilhinl, Uist. illpl. Frai If, l. III. » Lucas David, l. III, j). 3i.
p. 9-2-fi7. ' Muraloii , SS. fW. liai. t. Vlll , p. 1 1 3.
' WxWnawW Pciegi-inatio; ^'•^\[l. Lame\\\., — Episl. Fredcrici II, ap. Mattli. Pans,
p. 178. p. 618.
' Cap. 0. T. n° 3(3, Voigi. II, p. 63. '" Do VVal, Ikcherclirs , t. II, p. -.Si el
' Ciqi. 0. T. Il" 82-83. siiiv. 365 et siiiv. Cf. 13aczko, Gcrhart l'ou
^ Cop. 0. T. p. i65. Malberg. (Kônigsb. 1806.)
" Baclion), Chvn. ri. Hoclimci.iWr. p. 18. " Necrol.Mos. Trajcct. ap. iloWaliI. L c.
<)0û LKS FAMILLES D'OUTRE-MER.
Hi'.MU iiK IIoiienloe\ troisième fils de GotllVied, coiiile de Hohenloe, et,
d'\iiiia, hiiidpi'ave de Leuchtenibery. lui ('■lu liaiil maître dans un chapitre
lenii à Marburjjle 16 janvier l'^Afi.!! avait déjà été, de laSa à 12^10, maître
d'Allemaijne - [Tcttlschiiiriskr).
Henri de Hohenloe, f|iii avail l'ait en 1 219 le pèlerinage de terre sainte
et y avait pris en i-jao l'halnl de l'ordre^, n'y retourna plus pendant son ma-
jfislère. il mourui le 1 <) juillet igicj' et fut enterré à Mergentheim, qu'il
avait donné à l'oi-drc et qui en l'ut le siège après la réforme.
En 12 AS, les chevaliers de la basse Allemagne paraissent avoir nommé
succes.sivemenl deux anlihauts maîtres :
Louis he Qveden, de Metz, et Wilhelm n'IliiENBAcii. qui n'exercèrent d'ailleurs
ni l'un ni rautr(> les fonctions auxquelles ils avaient été appelés^.
GuNTiiEU de SciiWARZBiiRG n'cst absolunient connu (jue [)ar une mention du
iNécrologe de Maestricht, qui place sa mort le 1 G juillet 12,53'"'. Les chroni-
(|ueurs de l'ordre le passent sous silence, et tout porte à croire qu'il ne fut
reconnu, comme Louis de Queden et AVilhelm d'Urenbach. (jue par un petit
nombre de chevaliers ~. 11 y aurait eu alors quatre ans d'interrègne, pendant
les((uels Ebeiuiardt de Sayn aurait été lieutenant du magistère en terre sainte.
(Voir plus loin.)
Poppo d'Osterna, des comtes de Ueriheim, en Franconie, fut élu haut
maître en lafi.S*. Il avait déjà été pendant deux ans (1 2/1/1-1 a'iG) maître de
Prusse ^ iLandtnmslery
Poppo ne fit pas le voyage de terre sainte. En 1 267 '", accablé par la vieil-
lesse, il résigna ses fonctions et se retira dans la commanderie de Ratisbonne.
Il mourut le 6 novembre laGS " et fut enterré à Breslau dans l'église Saint-
.lacques.
Anno de Saxgershaisen, de la maison de Brunswick, fut élu au printemps
' Cf. Hoflhiann, Memoria Heiirici de " Neirol. Mos. Trajcct. ap. Rachein, /. c.
Hohenloe (EMng . 1707, in-Zi"). — Preuss. ' T6ppcn,Preuss.Histoi-iograplu'e\i.'26(i.
Sdimnliiiig , II. j). 19G. — Voigt, Gesch. Preuss. t. III. p. 9.
" Voigt, Gefch. Preuss. t. II, p. 5 19. — ^ Dusburg, t. IV, c. xx.wiii.
Baclieni , ]>. 1 6. ' Bachem, p. 1 5. — Voigl , Gesch. Preus.i.
'' Voigl, Gesch. Preuss. t. II. p. .'iau. t. III, p. Sa.
' Nccrol. Mos. Triiject. ap. Bachem, /. c. '° Dusburg, t. IV, c. .xxxvin. — Lang,
" De Wal, llisluire Je l'ord. Tenl. t. I, Beg. Boic. 1. III, p. 93a.
p. 35fi: Recherches, p. 280. 29/1, ;5i(). " Necrol. ap. Bachem, /. f.
LORDRE TELTONIQUE. 905
df i:iD-j. Il ('tail Herrmeister de Livoiiio. l)ushiirg' dit de lui ([u'il fit Ix'aucoiiji
[lour la terre sainte. Il ne paraît pas cependant y avoir été en personne. Il
ne s'éloigna pas de l'Allemagne et mourut, après dix-sept années d'exerrice,
le 8 juillet i 27/1, à Marburg, où il fut enterré'^.
Sous son magistère, l'ordre perdit presque toutes ses possessions de lerre
suinte et, en particulier, Montfort, le siège de l'ordre, attaqué d'abord sans
succès en 1266, mais pris, en 1271^. par le soultban Malek ed-Daher-
Bibars. Une lettre de Clément IV* (11 janvier 1267) montre combien était
déjà précaire, quatre ans auparavant, la situation des cbevaliers.
Hartmann de Heldruxgen ^, originaire de la Thuringe et l'un des conipagudus
du cinquième liant maître, le landgrave Conrad, dont il avait imité la con-
version miraculeuse (Dusburg, t. 111. p. 3(k)), fut élevé à la dignité de liant
maître vers 127/1. '' '*™'' déjà, pendant quatre ans (1261-1264), rempli
les fonctions de grand commandeur et de lieutenant du magistère en Pales-
tine; mais au moment de son élection, il n'était plus que sinqjle frère et avait
dépassé l'âge de 80 ans. Il n'en eut pas moins le courage de retourner «'n
terre sainte en 1281. probablement pour apaiser les diflerends de l'ordre
avec les Templiers, et mourut au retour, à Venise'', le i ç) août 1282: on
transporta son corps à Mergentheim.
Hartmann de Heldrungen a laissé une l\'arr<ilioii ilv l'uiiinn ilt I ordir des
chevaliers de l'Epéc avec l'ordre TeiUonique, écrite en allemand, vers 1280'.
BuRCHARD DE ScHWENDEN , Originaire du Palatinat et d'abord commandeur
de Hesse, était venu de Sicile, dont il était grand commandeur, en terre
sainte, pour prendre part au cbapitre général convoqué à Acre (1288 ou 1 9.Sti)
après la mort de Hartmann de Heldrungen.
Elu haut maître par les chevaliers, il ne revint pas en Euio[ie avant i 287.
car il figure dans un acte daté d'Acre, 27 juin 1 286*.
Envoyé à Rome par l'empereur en 1 28g, il fut mis par Nicolas IV à la tête
d'une armée de croisés'' dans laquelle figuraient ho chevaliers et /i,0(io ser-
' Dusbui;;. t. IV, p. iy. " Diisburg .t.lV,p.6(J.— Voigl. Ht. 1 â8.
• Dusburg-, l. IV. p. lij. '' Bericlit ùhcr d. Vercimguiig d. Sdnrerl-
■ Eracles, ]). 4Go. oedeus mit d. D. 0., Ed. Strelilke. Rif;ii .
' Hennés, Codex diplomaticus 0. S. M. i86.5, in-8°.
Teut. t. I, p. iSa. Cf. Voigt, Gesc/i. Prevss. ' De Mas-Latrie, l. 111 , p. tjji . — l'uiy-
ni. illo. naldi. Annales, ad nnn. i-i8y.
'• Diisliurg'. I. IV. |i. .5r). '■' Scinitz. |). ii-?.
90fi LES FAMILLES UOUTRE-MER.
\aiils (to l'ordre. Ce corps, destiné à secourir Acre, menacée par Bibars, partit
de Venise et arriva en terre sainte au commencement de l'année 12 go. Mais,
à peine arrivé, Burchard de Scliwenden résigna ses fonctions de haut maître ',
malgré les instances des chevaliers, pour se faire simple hospitalier. Il mourut
peu après à Rhodes et fut enterré dans l'église de Saint-Jean.
Le sceau de Burchard de Schwenden- est signalé dans les Sceaux du Trhor
(Ici Chartes, u" f)<j59, comme se trouvant appendu à une charte de i aSO'.
(jOMîAiu) iiE Feuchtwangen, d'uiie illustre famille de Franconie, se trouvait
à Acre, oii il avait accompagne' Burchard de Schwenden, lorsque le brusque
abandon de celui-ci laissa les chevaliers sans chef. Conrad, qui avait déjà, en
I 279', réuni les charges de maître de Prusse et de seigneur maître de Livo-
uie, en 1 288 ^ celles de maître de Prusse et d'Allemagne, en 1 286-87 "occupé
encore cette dernière, et en 1288 celle de grand connnandeur de Franconie.
fut élu haut maître vers la fin de l'année i2C)().
A son appel 1,700 chevaliers et servants arrivèrent d'Allemagne'' pour
prendre part à la défense d'Acre, pendant laquelle ils se distinguèrent à côté
des Templiers et des Hospitaliers. Conrad et le pelit nombre des Teutoniques
(pu survécurent à la chute de la ville se retirèrent à Venise, où l'ordre jjossé-
dait, outre une commanderie ordinaire, l'église et l'hospice de la Trinité, qui
lui avaient été donnés en 1 2.38^ |)ar le doge Reinier Zeno et qui devinrent la
maison chef d'ordre.
A dater de cette époque, les hauts maîtres, qui bientôt (looç)) transportè-
rent leur résidence à Marienburg , en Prusse*, devinrent tout à fait étrangers
aux affaires de la terre sainte. Conrad lui-même mourut peu après la prise
d'Acre (i2()6) et fut enterré à Drago«itz, en Bohême-'. |
' Mushni'f;, t. i\. p. 70. — .Iprôsdiiii . " Piwdhi. ffcriiitoiioiiii , ap. liccaril. I.ll.
V. 1817Ô et siiiv. |). ) ig8.
" Voigt, t. III. p. oifi. ' Aiidi'. Dand. Chron. Venetum, p. 867.
' C'est celle qui a été [)uljlié(' par M. de " De Wal, Recherches, II, p. 3i3.
Mas-Latrie, t. III, p. (iyi. '' Dusbiu'g', t. III. p. -36^. — Jerôschin,
' Bacliem, p. 25. v. ■207a3. Cf. Voigt, Grsch. Preii.'iK. III,
' Bacheiii , [). 9 2. p. 369, IV, p 60.
LORDRE TI'UTONIQUE. y07
GRANDS OFFICIERS.]
(GROSSGEBIETir.FJi.)
IPHECEPTELRS 01 GRANDS COMMANDEURS.]
(LIEUTENANTS DU MAGISTÈRE.)
I Gi:nu\\\m[G)jriir(lii-i ou Gemnlus), peut-êlrc le même que le d'i^rd (ni (lon-
racl, premier précepteur de la (■oiiyrcVation hospitalière avant i ic)a, appa-
raît en 1207 ' (97 juillet) comme partie dans un procès jugé par Albert il,
patriarche de Jérusalem.
GoiVRAD est l'un des témoins de l'accord conclu, le 11 aoùl its-Ao. enire
l'ordre et l'évèque d'Héhron -.
LuTOLF figure dans une charte de 1^33^, par hupielle Isabelle de Bessan
et Raymond Porcelet, son mari, vendent à l'ordre les casaux cl'Arabia et de
Zechanim au comté de Tripoli, comme ayant conclu cette venle du temps (pTil
était grand commandeur. En i->3G, il résidait encore en terre sainte, mais
comme simple frère, ainsi que le prouvent les actes de confirmation de cette
vente, par Bohémond d'Antioche (1 aSG) et par Frédéric II (novembre 1 a 3 6)
N. apparaît sous la fausse désignation de grand maître, et sans indicatior
de nom. dans la continuation française de Guillaume de Tyr, comme ayan
pris part à l'expédition malheureuse du comte de Bar en 1 '2 3 9^. C'est prob;
blement le même qui fut tué [tar les Kharismiens à In bataille de Gaza'" (oc
tobre lùlih.)
Eberhart de Sayn , comte de Sayn, maître d'Allemagne, alla en terre saint
' Cod. Ord. Teiit. Il" 75. Cf. Toppen. 7). ' uni. Ord Tcnt. n" ;J5.
0. Anf. |). 383. '■ Cod. Ord. Teut. n'" 38, 3y.
' Cod. Ord. Tevt. |j. 07. Cf. Voigt. II. " £'racte, p. 53i, 589, 5/i6.
p. 130. '• Erocles. p. /i-28. 5(34.
ni.
008 l>l':s FAMILLES f)OUTUE-MEIi.
l'ii 1 -25 1 ' ((iniiiiL' lieutcn;iiil du magistère, c[iii étail jicul-èlre aloi.s \ataiiL Oji
ne sail sous les ordres de qui étaient placés les Teutoniques qui aKConi|)agnè-
reiil saint Louis eu Egypte; mais, pendant le séjour de ce prince en teri'e
sainte, ce l'ut Eberhardt qui remplit les fonctions de grand commandeur. Ce
fut m6me à son ardeur précipitée que l'on attribua l'insuccès de l'expédition
de Pauéas (i!î53)'-. Eberliardl nniut peu après en Europe, car nous le voyons
figurer comme herr7neister de Livonie eu laBG'.
Hartmann de Heldrungen, qui fui plus laid haut maître, apparaît en laGa,
eu qualité de grand conunandeur, conmie l'un des trois arbitres nommés entre
les Templiers et les Hospitaliers'; bien qu'il paraisse être resté en terre sainte
beaucoup plus tard, il fut remplacé dès l'année suivante par
MoRTYMANN, qui figurc daus une lettre de iqGS"' comme grand précepteur
et lieutenant du magistère; ce fut probablement celui-ci (jui aida les Templiers
à défendre le Sapliel'^' et qui, celte place prise (a 4 juin i -ifilî). périt dans le
combat livré la même année à Bi])ars, devant Tabaric''.
CoxiiAD, qui apparaît dans une charte de i-j'ya ■* comme ex-grand précep-
teur, semble avoir succédé à Mortymann; ce fut probablement lui qui, la
luc'me année, alla imi Chypre pour réconcilier le roi et li\s I)arons'\ Après lui.
nous pensons que
Haiitmaxn de HELDRtiXfiEN remplit pour la seconde fois les foiutions di> grand
conunandeur et qu'il les exerçait en 127/1, ''"'squ'il lui élu haut nuu'tre dans
le chapitre général teiui à Acre; après lui, nous ne trouvons plus de grand
conuuandeur jus(ju'à un anonyme :
!\. '°, tué en 1291, au siège de Saint-Jean-d'Acre.
En i3()C), le grand commandeur /'lait Hi:mu, comte de Plolzko ". |
' De Wal, t. 1, p. 661. lùvcle-f, I, p. i55.
- Joinvilie. édit. deWailly, ]). 17S. i.Ho. ' Muratori, l. XII, p. oBa.
' l'anli, n° li:^, I. I, p. 179. " Erodea , p. 'i63.
' Bacliein.p. 19. '" Uochincislerchroink , citée par Voigl.
' Echard, SS. Ôrd. Prœdkal. I, Stto. IV. 6a.
" Do Wal, llisl. de l'Oid. Teiii. t. II. " Voigt. Namencode.f , p. (1. — Voigl.
p. 3a5. Gesch. Preuss. IV, 057.
L'OP.nnE TEUTOiNIQUE. VK)9
[GRANDS HOSPITALIKRS.I
I Nous n en trouvons (|u'un seul :
AuJEnr', (|ui figure dmis la cliarle de i 37;), citée (ilus iiaul. et [)ar la.|U('lle
Jean de Monti'ort termine avec les Vénitiens un dilïé'rend relatif à une iiarlie
de la ville de ïyr.
En i3of), les fonctions de grand liospitalier étaient remplies par
Ebkiihaiiut'^, comte de Wirnehurg.l
I GRANDS TRAFPIERS.J
I Nous 11 en trouvons aucun pour la première période de l'histoire de 1 ordre:
on ne connaît même que le second de la deuxième période:
Henri d'Isemberg'. en i3i2.]
[GRANDS TRÉSORIERS.]
|(;hàtkl4i\s de momkort.i
[Helmkrich' est le premier grand trésorier i|ui ligure dans les cliartes. [i
apparaît comme témoin d'un acte de 12 a 3.
(jONRad'', (|ui probablement lui succéda, es! noninn' dans uin- iltarle i\^■
i -ilio.
Jean de Livome, probablement le même (|u'un certain Jean le Salique. l'un
des trois chevaliers envoyés^ en reconnaissance en Livonie( i a35) par Herniann
de Salza , signe comme grand trésorier deux actes faits à Acre le 7 juillet 1 ■> 'l 'r ;
après lui, nous ne trouvons plus que
Jean de Saxe ^, témoin de l'acte de 1979, déjà deux fois cité, el dans lequel
ligure un certain Milo «socius thesaurarii. ''
En i3o(), la charge de grand trésorier était remplie par Jean Schiupe''.!
' Muratori. t. XII, p. 382. ' Hardiiann s v. Hekli'iuip,en, liirichf.
' Voigt, t. IV, p. -258. p. i3, -io.
■ Yojgl. Nmnencodcr, ji. 1 1 . ' Cod. Ord. Teiil. p. Hj^.
' (jruber. Origin. Livoniœ , p. -276. ' Muratori. t. Xll. p. ;i8-.!.
'' Cod. Ord. Teiil. p. 3->,. ' Voig-t. t. IV. p. 'iSS.
!)!(( LES FAMILLES I) OETRE-MEli.
GRANDS MARECHAUX.
' []\ous ne Irouvous (jul' deux de ces dignitaires :
Jean le Salique, dont nous avons parlé plus haut et (|ui dut exencr la (-harg-
de grand maréchal vers 1260', et
CoMivii DE Anevelt, qui figure dans une lettre de Martin IV (98 janv
i-3 8/i)'-, où il est qualifié en même temps de lieutenant du magistère.
En 1 3o(), les fonctions de grand maréchal étaient réunies à celles de gran
connnandeur en la personne de
Henri, comte de Plotzko^]
' Hartiii. V. HelJruDgeii. Benclii , I. c. ^ Voigt. t. IV. p. 355.
■ De Wal. Recherches, I, 3i5.
er
LOKDliE TEUTONIQUE. 911
DIGNITAIRES DKS PKOVÎ\CES D'OHIENT.
[CHYPRE ET ARMÉNIE.]
[On ne connaît anciin des dignitaires de celte jjrovince. |
[ROMAiME ET ACHAIE.]
[GRAA'D COMMA^DEll R I
[N. . . assiste (17 mars 1210) au parlement de Ravenniqne'.
N. . . est nommé par Grégoire IX- rui» des trois délégués institués pour
la perception des subsides ecclésiastiques en Romanie (laSG. a3 décembre.)
JoHAN WiNTHEii DE Bhu.mngisheym est noumié dans le décret |)yr leipiel Théo-
doric d'Altenbourg, haut maître, le remplace (1 5 septembre i.j3c))^ par
JoHAM DE SciiERVEA' OU ScHviîRZEN , apnVs le(piel nous ne trouvons plus aucun
nom de grand commandeur de Homanie et d'Acliaie'. |
' Henri de Vaienciennes . p. -jgi el ' De\\a\. fteche/ches, l . '.hj'j.
-luv. ' En iio2, la Romanie ne tonnait plus
■ Gregorii IX , Episiolc , dans Manriquc. (ju un bailliage de la niaitrise ir\llemagne.
Inn. di.i/erc. .W. i)-2'j. Voirde VVal. Inc. cil.
T4BLE
DES
NOMS DE PERSONNES ET DE LlELiX.
Aalis, i65. ,
Aeelgh'arib ou Ebirgauib , seigneur de Goud .
connectable d'Arménie.
Abgar, roi, 29/1.
ACACIUS, loG.
ACARIE DE MiP.GAT, o(jC) , 56f|.
AcHARD. prieur du Temple , 8/11.
AcHARiE , sénéchal du prince d' Antiocbe , G5 a .
Adaji, seigneur d'Adolon, iCo, SaS.
Adaiii D'ANTiocnE, nKU'éclial du royaume de
Chypre. 5i 1, 5ia , oa^.
Adam, évê(jue de Bélinas, 788.
Adam I" de Betuine, seigneur de Bessan,
3Z.8, Î250.
Adam II, seigneur de Bessan, sig, 35o.
Adam III, seigneur do Bessan, ait), a5a.
Adam de Cafran, 533.
Adam de Gaston ou Gastin, sénéchal d'Ai-
ménie , ia4, iSg, 701.
Adam de Cadres, dit d'Antioche. maréchal
de Chypre, 68/i.
Adam, évêque de Gibel, 796.
Adam, abbé du l\Iont-dc-Sion , 827.
Adam du More, 53o, 5GG, ogi.
Adam le Nom , 5 1 3 .
Adam, fds de Bobert Brus, ai5.
Ad\m de Romebv, évêque de Sagette, 80G.
Adana. chef lieu du l'aclialik de ce nom en
Cilicie.
Adélaïde, fenune de Hugues de l'Enibriac,
319.
Adélaïde, femme de Henry, roi de Sardni-
gne , a 1 4 .
Adèle, femme de Baudouin, 1 i, la.
Adèle, femme de Boémond II. prince d' An-
tiocbe, 565.
Adèle de Montlhéry, SSg.
Adelise, femme de Jean GrilTith, 3o(i.
Adelo\ (nom de lieu) , aujourd'hui Adlimn .
1G9.
Adiiémar de Lairon, a79, aSo.
Adimar de la Roche, évêque de Belbléem.
790-
.Agasse, femme de Renaud Barlais. 387.
509.
Agathe, femme de Ligos, iG3.
AG^'E DE Bessan, 3o2.
Agnès, 598.
Ag:<ès d'Adelov. 1G9, 170.
Agnès l'Aleman.
Agnès Barlais, ait, 398, 39G.
Agnès de Barut, femme de Thomas de Gé-
sarée, 260, 283.
Agnès, femme de Gautier de Barut ,o.ho.!ihh.
ii5
!)!', LES FAMILLES D OUTRE-MER
Agnès m; Iîamkhk . Hy.
Agnès, fille de lirilinml. sire de Margat.
Vr.NÈs, l'oiiinie (le Renier di' ISëlinas,
■}.lii>.
Agnès dk i.i lîuNcuiîr.AUDi:, -y.ko. -ji-i.
Agnès, I'imiiiuc deCuintliier 11 de la Rlanclie-
jj'ardc , aio.
Agnès, l'emine de Gilles de la Blanchegarde,
Agnès, lllle de lîaoïd de la Blaiiehegaide,
lemniede Thomas Aleniaiid, 5o5.
Agnès, l'einnie de Thomas de la iJlanehe-
gai'de , 2 û o , 272.
Agnès, femme de Boveiel, -2 -20.
Agnès, femme de Henri le ISullle, 3oH.
Agnès DE Cafran, 53/i.
Agnès de Césauée, 253.
Agnès de Colrtenay, 20, 3oS. 370.
Agnès, fille de Joseelin 111 de llourtenay,
3oo, 3oi, 3o2.
Agnès, f'enmie d'Aiituine Actiaiid de Devon.
3o().
Agnès, lille de Joseelin, comte d'Edesse,
lennne de Hugues dlhelin. 3(')3.
Agnès, lille d(^ Josn'hii 11. cnmti' d'Edesse.
3f)o.
.\gnès i>i-: Fi.oiiky, 63o.
.\gnès de France, ^87.
Agnès de Frandlei;.
Agnès de Girlet. 1)27.
Agnès de Giri.et. l'eriime de Gainiiin de la
Roche, 3 2 S.
Agnès, femme de Hugues de Giblel.. ôha.
Agnès de Guii.et, femme de Grémon I", sei-
gneur de Bessan. 2/11). 2.'îo. 317. 3 19.
325.
Agnès, feinmi' de lîdUM'rel (inuialdi, 2(17,
■372.
.Agnès, lllle di' Girard de Haiii. 32ii.
Agnès, de Hongiie , )i)3.
Agnès DE LiERON, 2/111.
Agnès de Maraclée, feuuue de l'iei'iv de Rii-
vendel. 385. 380.
5 18.
Agnès de Malgasteau, 5/i().
Agnès de Montoi.if, 5G^i.
Agnès, fille de liaudouin de ^ores, 565.
Agnès, femme de Gas|)ar(l Palol, /i66.
Agnès, femme de Giranl de Ilam. dame dd
l'iiy, i6(j, aSo, 325. 542, 5/i3.
Agnès, femme de Pierre de Ravendel, 385.
Agnès de Roas, femme de .loscelin III.
com te d" Edesse , 801. 3 0 3 . '108.
Agnès, fille de Barthélémy de Sachin. 323.
Agnès, fille de Balian, prince de Sagelte,
t'pouse de Guillaume du Boutron. 257,
/.36.
Agnès, fille de Josseliu le Jeune, femme de
Renaud de Sagette, 433.
Agnès de Saint-Jean, feiume <le Hugues de
Courtenny. 3o6.
Agnès , fille de Pierre de Scandaîion . femme
de Guillaume delà Mandele'e, 3o2.
Agnès, femme de Raoul deTabarie. '157.
Agnès de Tenremonde, 171, 5o5.
Agnès, fille du comte de Tripoli, fenune <lc
Renaud Mansoer II, SgO.
Agridi ou la Gride de Cérines. village de
la Messorée (Ghypre). 62,
Aggripa le Jeune. 2Û/1.
Ague de Bessan, 254. 256. 3()y, 53 1.
A(iUET DE VeRNY. 611.
AiGLANTiNE, femme de Boliart II, '11 '1.
AiGi.ERius ou Angells, arclicvèque de .Na-
ples, élu patriarche de Jérusalem. 731.
Aimé l'Alemand, 5o5, 5ofi.
Aimé de Genève, chamhellau de Glnpre.
670.
.\iMERi ou Amaijrv DE LusiGNAN . roi de Chy-
pre. 3o, 48. 53. "54. 65. 56, 2o3.
2o5, 242. 25i, 346. 4f)8, 517, 620.
63 1.
Aimeri, prieur de iMoiit-Olivet, 826.
AiMERi. évêfjue de Tripoli, 811.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIKUX.
y 15
AuiERY. sire de Chypre, i65, 670.
AiMERY ou Amalric. pnlriarclie {rAnlinolif.
749, 7^3.
AiMERY, grand maître du Temple, 888.
AimeryBarlais, 39.3, 39G, 617, 5 18.
AiMERY d'IrELIN, 870, 378.
AiMERY DE MlMARS. 55o, 55-'l. 550.
AiMERY DE Rivet, maréchal de Chypre.
ocjti , 5f)f), G87.
Ai.Moiv i.E Strange, 375.
My el-Maiied (village près d'Acre), 878.
AiTi!o\ I". roi d'Arménie, 127, ao8.
AiTHON, sire de Coure, P>-j6.
AiTHON, sieur de Gorigos, i38.
AiTo.x ou Atton, chancelier do Le'on III, 703.
AiTON- II, i32, i33, i3G. 137. i38.
AÏT0.\ . seigneur de Nigrino. capitaine do la
cour d'Arménie, 70G.
A'iTON de .NiGRixo. chambellan d'Arménie,
707.
Alain-, chancelier de Chypre, G7/1,
Alain Fergand, duc de Bretagne, 373.
Alain de Gdaer, 273.
Alain de Tl'rri Rcbea, grand maître du
Temple (Torre-Roge), 877.
Alba , en Calabre, 217.
.\ldara, ville épiscopale aujourd'hui El-Baia .
712, 7i5-
Albérade, femme de Robert Guiscard. 177.
Albéric de Reims. 3iS,
Albert, patriaiche d'Antioche, 20G. /121.
5i3, 5r)0, 7^G.
Albert, évêque de Bethléem, 785. 78G.
Albert, comte de Japheetd'Ascalon, 33g.
Albert, patriarche de Jérusalem. 72/1.
725, 72G.
Albert, grand hospitalier, 909,
Albert, archevêque de Tarse, chancelier,
G5/i.
Albert le Tort, 699.
Albert, chancelier de Tripoli, GG2.
Aldobrandin. archevêque de Nicosie. 855.
de Cliypi-c
398.
■)0<l.
J7.. 193. 38 1.
i5G.
Des
pensier
Alf.aume de Damiaxe, ii().
Alessandro Costanzo. amira
GGi.
Alexandre IV. pape. 22^1. 370
Alexandre VI, 95.
-ALEXANDRE, chancelier. Gôi.
Alexandre de (jourtenay
-Alexis Comnène, iG3. 1
382, 38/i.
Al-Gazi, 273.
Alice, femme de Hélhoiim
AlIÉNOR D'AotilTAINE, 3o/l.
Aliénor, lîlle de Hugues
femme de Hugues de Courtenay. 3oG
.Aliéivor deGitenne, 189.
AliÉiVor, fille deHumfroy d'Herford. 3(
Alinaii ou Rlpin. 1 3-).
Alix, a lu.
Alix, reine, a5i, 281.
Alix, femme de Boémond
Alix, tille de Beaudouin 11
mond d'Antioche, 082.
Alix, femme de Jean d'Antioche, 5 1 i .
Alix de Montolif. femme de Thibaul. sire
de Bessan. 558.
Alix, femme de Gilles l'Aleman, 5o5.
Alix, lîlle de Rupin d'Arménie, femme do
Raymond, prince d'Antioche, 199. 200.
Alix Rabin. 533.
.Alix, lillo de Jean Babin. femme de lieau-
duuin du Morf, 5GG.
-Alix, femme de Guillaume Rarlais, 3o2.
Alix, (ille du duc d'.\thènes, femme de Jean
d'Ibelin. seigneur de Barut. 235, 2G7,
375.
-AlixBedlin. femmedeJean deTabarie, 52'i.
Alix, lillc de Jean Beduin, femme de Jean
deTibériade, maréchal d'Arménie, 700.
.Alix, fille de Gautier de Bessan, femme de
Beaudouin d'Ibelin. 37G.
Alix de laBlancuegarde. feiimie de Bertlie-
lot de (iarnier. 2/10.
186. i85.
femme de Boé-
'Jlfi . 1-ES FAMILLES
Ai.i\ , ri-iiiiiK' (ic Boéiiiond de Crie, 53o.
Alix, fille d'Endos I", duc de Boiirjjogne,
t'emiiie dO' Oei'trand , comte de Tripoli ,
/j8o.
Alu, fille de Jacques du BoiUron, femme
de (luillaumc doFarabel. aSy, iai.
Ai.ix, iille de Bcaudouin de Brie, femme de
Beaudouiii du Morf, 5o5, 505.
Aux. femme de Jean de Brie, 53o, 56G.
Ali\ de Caiphas, aao.
Ai,i\, Iille de Rohart de Cayplias, femme
de Jean d'Ilieiin, seigneur d'Arsur.
377;
Alix, i'enime de Jean de Cësarée , â8-2.
Alix de CÉSAuiE, 3o3.
Alix, Iille do Gautier de Césarée. femme
de Jacques de la Mandeiée, 3o2.
Alix, (ille d'Henri, comte de Champagne,
femme de Boémond V, ao(5.
Alix de Ciiappes, femme de Jean II de
Brie, 269, 60/1.
Alix de Ton. femme de Pierre Cliappe,
37G. 598.
Alix. Iille de Hugues III, roi de Chypre.
femme de Balian d'Ibolin, 37G.
Alix, reine de Chypre, 38, 33 1, ^199,
000.
.Alix, femme d Eudes do nani|)ioriv, a8fl,
•iyS, 530.
Alix, femme de Richard de Danipierro.
■iS-i, 530.
Alix, marquise d'Esté, 193.
Alix de Gairelée, femme de Jean de Mi-
iiiars, 5/ig.
Alix, femme d(3 Baymojul de Caurelée,
58o.
Alix, femme du seigneur de Giblet. 198.
.Alix de Gibelet, femme de Philippos do
Coste, 212.
Alix, sœur de Boémond le Borgne, femme
de Guy de Giblet, 329.
Alix, femme de Raymond do Giblet, 325.
D'OUTRE-MER.
.Alix de Gibelet, i'eiume di' Henry de Liisi-
gnan, /166.
Alix, fille de Renier de Giblet, 5i 1.
.Alix, femme de Pierre ile Gloire, 2O9.
Alix, femme de Jean d'Ibelin, sire d'Arsur.
alih , 272.
Alix, femme de Beaudouiii d Ibelin, 962.
Alix, Iille de Jean d'Ibelin, 225.
.Alix d'Ibelin, 376.
.Alix d'Ibelin, 377.
Alix d'Ibelin, femme de Gautier de Bessan .
37O. 'iGi, 253.
.Alix d'Ibelin, femme de Hugues de Lusi-
gnan, connétable de Chypre, 378.
Alix d'Ibelin, femme de Hugues 1\ de
Chypre, 373.
.Vlix (la reine), Iille de la reine Isabelle.
63.
Alix, Iille du seigneur de Lainbrun , femme
de Balian d'Ibelin, maréchal de Chypre.
378.
Alix, fille de Guy de Lusignan, 3o.
Alix de la .Mandelée. fenmic d'Ague de
Bessan, 26/1.
Alix, femme de Jacques de la Mandeiée.
281.
.\lIX DE LA MaNDELÉE, feuimo di' GlliUanillr
de Margat, 39G.
Alix, femme du sire de Meiieis, 261. h(fh.
\u\ DE MiMARS. femme de Renier le Pelil .
399-
.\lix, femme de Gaulier le Moine, 5()0.
.U.ix DE Montbéliaed, 379.
.Alix, femme de GuillaunK^ de Monlgisail.
r r ^
000.
.Alix du Monr, fenime do Jean de Bric.
506.
Alix du .Mobf, femme de Berliand de Gi-
blet, 5O7.
.Ilix, fille d'Adam du Morf. l'einnie de Guy
de Soissons, 5ç)li.
Alix, fille de Guillaume do Piocjuigny.
r,78.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE
l'einme d'Anseau de Nores, 566. 670 .
583.
Alix DE SoissoNs, Syi.
Am\, lille de Jean le Tort, femme de Hu-
gues d'Ibelin , 076.
Alix, fille de Jean de Troies, l'emnie de
Joffroy de Tor, 598.
AlMARIC de BeSSAN, Gl, •25û.
4l()ysio, évèque de Fauiagouste, 8G4.
Alpho.nse de Portugal, giand maître de
l'Hôpital, 896.
Alvar de Sanso.\, chevalier, auditeur de
Chypre, GG6.
Asialric, patriarche de Jérusalem, ao, aa,
'ji-2. 720.
Amalric de Fla.menc. 3-27.
.\malric de MniARS, 55o.
.Aualric, évêque Sagetle, 817, 8u5.
Amalric, prieur du Saint-Sépulcre, 8;^g.
Amadbi, vicomte de Naples, iia.
.Vmalbi deGiblet, 329, 33o, 5ii.
Amauri de Saint-Bertix, 283.
.isiAURï, 565.
Amaury, le chambellan, 328, 598.
Amaubv, patriarche d'Anlioche, 091.
Amaury, régent de (Iliv[)re. 226.
Amaury Baiun, 5 16.
lEUX.
:)17
Amalby de Lcsignan. roi de Jérusaleni, 20.
3o, 3i, 106, 222, 23i, 232. 3/12.
390, 4i3, /i32, /i5i.
Amalrv de 1,i;si(;nan, cuiinélalilc de (!lr
npi'e,
Amairy de Marg\t, 3gG.
Amaubv du Morf. 565.
Amaury de i.a Pikmellh, vicomte de Nicosie,
693.
Amaury Saleman . 5u8.
Amaury de Thouote, 385, 392, 396.
Am m'ry de Tyr . connétable ,65,66.67. 68.
)45, )46, i58, 169, iG5, 209.210,
254, 255,
'I, 372 , 399, G98.
327,
'9
6.
Amaury Barlais. 2/i3.
AîlAURY BeduiiV, ô-ih.
Amaury le Berner ,
Amaubv de Berxet, 335.
Amaubv de Bessan. 25 1.
Amaury DEBESSAN.cliambrierdeCliy [lie, 671 .
Amaury de Cetsan , 25a , aSi.
Amaury de Brie, 529.
.4maury de Caimo.nt. 58o.
Amaury de Giblet, 5i4.
Amauby dTbelln. 375.
Amadry, roi de Jérusalem, lière de Beau-
douin 10,17, ' ^ ' ' 9 ' 20, 21,22, 16g.
195,221, 222, 266, 3/11, /io3, /107,
'409, /|12. 4^7, 527. 593, 87/1.
-\maury H, viconilo de Nnrbonne, 5i 1.
Ambboise de Lusignan, /JG7.
Ambboise de Turbe. 28G.
Amé de Savoie .91.
Amédée, comte de Monlbélinrd, 379.
.\médée Vin de Savoie. 161,
Amédée IX , iGi.
Amelin. chancelier, 63'i.
Amelin de Maru\t, 094. '19Ô.
Amie de Coubtenay, 309.
Amil, abbi' de la Latine, 826.
Amis l'Alemw. .ïoS.
.Amuda , 903.
A.VCEAU, lùnréchai uo Chvpre. (jyi.
Apfc.EU DE Brie. 527, 628, ôag. 091.
Anci:iu de Nores, 566 , 572. 583.
Ancelle du Plaissié, 2/11, 398, il 7.
.4\uii\MLi.E (près de Patras), yuu
Amdré, évècjue de Cérines, 868.
André Bibi, secrétaire, 668.
Andbé Cobnaro, Vénilien , audileur de Chy-
pre, 666.
.André de Cavi'has, 2G7.
André II de Hongbiu. i5G. 20/1 . 25i. ->Hi,
327.
André Pierre de MoNTE-LATERiNo . évèijMe
de Laodicéc, 798.
André, évèque de Liddn. Sdi. Hn-.
918
LRS FAMILIERS DOliTlIl' -MEH.
Ai\l)lil': 1)K MoN-TRAIl, 875.
André deNaples, vicnnilo de Mrosip. (i{)3,
André de Pistoles, 58o.
Andiïé, dvêcpie tlu Sainarie, Ho!t.
André de Sosée. évèqiie (loBcthl(!em, 798.
Andromc ComoE. 118. i5(). i()0. -tSo.
ANDiiOMQiE Eri'ii')Rni:\E, 117, i 1 rj . nq-j.
Andrûmque Io Jeune, lAG.
AxonoMQUK (Le Tyran), 5o.
A\nROMOi;E TziNTZlLljT.ES. .38o.
\\FB!D DE MaRGAT, SgS.
Ange de Narni (Frère), 86G.
Anive Clifforii. ;)07.
An\e Gom\ène, il),"!.
Aine, femme de Jean Folloii. 008.
Anne de F>usignan , femme de Louis de
Savoie, 161, 536 .563. 57^, 6a8, .387.
Anne de Margat, Sgfi.
An\e de Montignac. femme de riuillannii'
de Giblet, 337.
Anne de Montolfk, 50 1.
Anne . fille de Richard do TaHjol , femme de
Hug-ues de (îomtenay. 807.
Anne, femme de Thomas de Géphalonie.
iSg.
.AnGELIER de GlIiLET, SSg.
Anmral Paléologde. !]Ci-.
Anno de Sangerhadsen. 90 V
Ansalde de i/Embriac, 3i6. 3)8.
Anseau Babin, 5i3, 5 16.
Anse MI de Brie. 5i i.
Anseau de Brie, sire de Piles, 0-29.
-Anseau de Brie, 5-39. 53o. 53i. 066.
6oi.
Anseïd de Grangerin. 565.
.4NSEAn ou Anselme, évêquc de Belliléem.
78/4.
-Anseau, maréchal de Chypre. a6i.
Anseau bu More, 56().
Ansèle de Tripolv. àfjlt.
Anseli.e h Belle, lemme de Simon du
Four, 1-J-3 , h 16.
Anselme de Brie, 527.
Anselme de Soissons, 59A.
Anselme de Soissons. âg.'i.
Antoine, évêque de Caicho, 16K.
Antoine d'Avila, connétable de Chypre.
693, 689.
Antoine de la Balme. seigneur de Morte-
ray, chancelier de Chy])re, 673.
Antoine Beak ou Beck, patriarche de Jéru-
salem, 735.
Antoine Buisson , évêque de Belhléem ,
791-
Antoine de Couktenay, 009.
Antoine de Crenel, évêquc de Belhléem .
79'-
Antoine de Mont, évéque de Belhléem.
79-2 •
Antoine de Pergame ou Bergame, camérier '
de Chypre, C72.
Antoine Sauranus, 8{i-2.
Antoine, évêque de Tri|ioli, 81 3.
Antoine Trusson . évêque de Belhléem,
79-3 •
Antoine Tuneto 853.
Antevel ,111.
Apafdèle. seigneur d'Anavarze, -'88.
Apamie (Famieh), 3i5, 811.
Apsimar, 288.
.4quila (Châleau d'), 902.
Arados (L'île d'), 809.
Araison. Ce casai paraît pouvoir être iden-
tifié avec le village d'Aredion, dans le
district d'Orini et Cyliria, en Chypre. 333.
334.
Arcuambauld. connétable d'Antioche. G68.
Arda , femme de Baudouin. 1 1 . 1 57.
Argentine, femme de Théodore Paléologiie.
216.
Armand (Harnian) de Périgord. 886.
-\rmesende de Ciiateau-Necf, 3 18, 589.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
9Ji»
AiiNAUD, prieiii- du Mont-de-Sion. 8/ii.
Arnaid de CoiMPs, 890.
Arnaud du Crest, connutabli.' do IVi|)oli.
Arnauld de Soissons, r)i)3.
Arnaut Petit, 58 1.
Ar.NEIS de GiliLET, 32(J, '.Vio.
Arnoul, archevêque de Nicossie, 8/i8.
Arnoul, archidiacre dn Saint - Sôpuleri' .
634.
Arnoul , patriarche de Jt'rusaleni, 1 1 . 6.'! i .
AiwioUL, vicomte de Jérusaleni, 6hh
ArMOUL DE LA BlANCIIEGARDE, ûàs.
Ar>oul de Limo>e, évêtjue de Bethléem.
79'-
Arnoul de Piyiiiii.M-. viilaiiie d'Aiiiieiis.
583 , 71g.
Arnoul de Péro.nîve, vicumle d'Acre. (J/17.
Arnoul de Roues ou de Roeua , palriarclie
de Jérusalem, 717.
Arnoul de Toroge. 877, 880.
Arnoild, prieur du Saint-Sépulcre, 8'jii.
Arsur (iiet'du royauaie de Jéru.salein . au-
jourd'hui Arsoul), .'Vi/i.
Artas, 811.
Arthur de Langlois. (ioô.
AscALDN (nom de lieu), ao.
AsciiKTi.-v.évèque de liethléem, 786.
AscnETi.v, vicomte de Jéi'usalem. (i/i3.
.\si'iÉTiîs, 990.
AsQuiE, casai de Chypre, aujourd'hui ;
3-28,565, 594.
Attabd, évêque de Nazareth, 7G0.
AuRERT, archevêque de Taise. 77>.
Augustin deLusig.nan, '1G7.
AuGu.sTiN , évêque de Laodicée, 797.
Augustin du Puisât, 34 i.
AuGi^STiN, évêque de Faniagouste. 86^
-4vEG0RE. village de la Messorée. 'ijli
Aveline, l'emme d'Ursioii. 191.
AvELLONES. casai de Chypre, au jour
Avlona, 565 . 61 0.
Avis, ahbesse de Sainte -Marie- la -Cr,
83 1.
AvA, llaia, \illage de la Me.ssoi'ée.
55i, 55-2.
AïJUR. prhice de Césarée. '.\-i.
Aï.MAR DE MoNTGISART. 'àtj'j .
Avmée de Montferrat. 99.
AïMERY, évêque de Paplic . StjCi.
AVJION LE StRANGE. 935.
AzoT. aujourd'hui Esdoud. nu), 37/4
\soia,
il liui
ande,
5 h 9 ,
B
Baanes Heptademon . 107.
Badin Flatro, secrétaire, (iliS.
Badin de Nores, 575, 576.
Bajazet, i55, 238.
Baldin de Noues. ()-!8.
Baldric . 6 i5.
Balian Anse\u.me, 540
Balian d'Antiocue, 69/1. 5]i, 567.
Balian de Brie, Sag. 53o.
Balian dk CAypiiAs. 59/1.
Balian de Flatriis. /iO(i.
Balian le Fra.nçois, 36o, 075. /loM. '1.19,
'167. .V./i.
Balian d'Irelin, 167.
Balun d'Ibelin. 376, 377. 378.
Balian II d'iheiin , seigneur deNaples.
993, 23i, 35o, 365, 36(i, 370.
'loy, 4 I 0 . 4 I 9.
Balian llldTIjeliu. seigneur île liaiul. ■>.-'.'à.
•'7;j- ''7;t-
69.
•! 9 1 .
933, 934. 35o, 35i.
Balian dTbei.in . prince de Galilée. 6.
3G9 , 371 . 379 , 376, 46i .
I'alian dTiielin. sire d'Arsur, 44, ■^:^'.')
296. 367, 377,507.603,623,63 I
Balian d'Irelin, sénéchal deChxpie.
236, 370. 378. 687.
994.
(i42.
2 95.
•)-2(i
l,i:S FAMILLES
liALU^ deJapiik. ciiniK'Uilile, 352, 353.
Balian de Jopi'i':, 355.
Balian ou Barisw de Joppé. GA5,
Bai.ian' IjAMbert. 6o8.
Balian de Lanxlée. a^o.
Balian de Makvclée, 385. 387.
BaI.IA!V ^L\UGER^V, 9,/ll, 'u)4 , 5ll, o8o.
Baman DE Mi.MARS. 54(), 5jo. 55-1 . 553.
Balian de Montgisard, 3ç)8.
Balian de Navarre, 606.
Balian de Nores, 100, 577, 578.
Balian, archevêque de Rhodes. 2^3.
Balian I", sire do Sagelte, 6i, 169, 957,
a68, 43^1. i58, 669, 667, 64o.
Balian II, sire de Sagelte. 1G7. 438.
Balian de Soissons, 59'j.
Balian de Tarvrie. 661.
Balian de Tor. 698.
Balian de Tribardox. 52<j.
Balian de Tripolï, ail. /if)4.
Balian. sire de ïyr. /198. 4(j().
Balian de Verny. 53o. Gi i.
Balissand. 672.
B\LTII\ZAR BoRCn. (j5.
Baltiiasar de Eredi\. 8G8.
Bandants. 60G.
Barraquan, eiiijiereur de l'ei\..e. 'i58.
Baroniis , cardinal . 17(1.
BARTnÉLEJiy, 55 0.
Barthélémy dAntiociie . 220.
Bartiiélemv de Bragance. évêijuo de Nemo-
sie, e?lu patriarche de Jérusalem. 73o.
857.
B\RTiiraE5iv, dvêque d'Exeter, 874.
Bartiiélejiv de Flace. 58o.
Barthélémy de Gidlet. 3a5.
Barthélémy le Jeune. Gu().
B\rtiiélemy .Mainebeuf, 437.
Barthélémy, archevêque de Maniistre,
770.
Barthélémy de Mimars. 5ôu.
Barthélémy de Montolif. 71, 559. 5Gi.
DOUTRE-MER.
Barthélémy de Montolif, cniuérier du roi
Hugues IV, 671.
Barthélémy dl Morf, 629, 5G5. 5GG.
5G7.
Barthélémy de Navarre, GoG.
Barthélémy, archevêque de Palernie. a 18,
219.
Barthélemi Scaface, 59a.
Barthélémy de Soissons. SgS.
Barthélémy, évêque de Tortose. 810.
B.\bthélemi Tirel, maréchal, 65 1.
Barlt. aujourd'hui Beyrouth, 26, 28. 3i.
Basile, chamhellan (camerianus). 653.
Basile, chanceher de Léon II, 700.
Basile, seigneur du couvenl de Trazarg.
i63.
Basile le Macédonien, a88.
Basile Porphyrogénète. 176.
Baddouin, 262, 25i, 55o.
Baudouin, père de Godefroy, 289, 290.
Baudouin I". roi de Jérusalem, 9, 12. i3.
18, 227, 963, 26/1. 265. 26G. 3i5,
^27. i3i.
Baudouin II, 111. 11a, 182. i83. i85.
229. ai6, 265, 276, 527.
Baudouin III . 17, 18, 19, 1 1 5 , 191. 190,
228, a3o. 23i. a46, a66. 998. 3oo,
hhh.
Baudouin IV, roi de Jérusalem . 19. ao, 22,
23, 25. 221. 23o. 2/19, 627.
Baudouin V. roi de Jérusalem. 23, 2/1.
3oi.
Baudouin, haron, connétalile d'Arménie,
697, 700.
B.AUDOUIN DE BaRUTH. 567.
Baudouin, évêque de Baruth. 781.
Baudouin de Bessan, 259, 253. 25/i, 678
Baudouin Bonvoisin. 599. 667, G07.
Baudouin II du Bourg, la. i3, li. i5,
16. 157, a97, 545.
Baudouin de Brie. a72. 029, 53o.
Baudouin, sénéchal de Césarée. 285.
TABLE DES NOMS DE P
Haldouin, archevêque de Cdsarée, ySC),
757.
Baidoli.n I", empereur de Constantinoplc.
170.
Baudouin d'Edesse, 112, 296, 996.
Baudouin de Gra\geri.\, 565.
Baudouin I", comte de Guines, 38 1.
Baudouin d'Iuelix, connétable. 378.
Baudouin d'Ibelin , premier seigneur de
Bame, a/19,361, 302, 869,370, 375,
Ixk-j.
Baudouin dIbelin, aii, 28/1.
Baudouin d'Ibelin, seigneur de Barut, 37O.
Baudouin d'Ibelin, 870, 876.
Baudouin d'Ibelin, séne'chal de Chypre. 166,
233, 2S2, 368, 875, 876, 46i, 696,
687.
Baudoui.n de Mares, 3oo, 889, 890.
Baudouin de Mijiars, 55 0.
Baudouin de Miredel, 862. 863, 86/|.
Baudouin de Montgisard, 58o.
Baudouin du More, 22 5, 826, 5i5, 58 o,
583, 565, 566, 567,568.
Baudouin, vicomte de Napies. /112.
Baudouin de .Neuville, 5 11, 570.
Baudouin de Nevaire. 667.
Baudouin de .Nores, maréchal de Chy[)ie,
899, 521, 565, 573, 57/1, 685.
Baudouin, abbé de Notre-Dame de Josaphat,
819.
Baudouin de Picquignv, 566, 583, 586,
087, 602.
Baudouin de Plaissié, 261, 617.
Baudouin, fils de Baymond de Poitiers,
190.
Baudouin de Rame, 25. 197, 608, 612.
622.
Baudouin de Saint-.Abrauam, hih.
Baudouin de Saint-Gilles. 267.
Baudouin de Soissons, 5g 4.
Bauduin, 565.
Béatrix, 2io, 2/11, 8y3 , 3g6, 588.
ERSONNES ET DE I.IELN. 0:J1
Béatrix de Bardth, 2/10.
Béatrix de Mimars, 5/19.
Béatrix de Savoie, 2i5, 216.
Béatrix, fille de Galvano Lanza, 218.
Béatrix , femme de Guillaume de Maraclée
887.
Bé\tirx, fille de Guillaume de Picquigiiy,
2O9.
Béatrix, femme de Jeaii-lc-Tur, 228.
Béatrix, femme de Joscelin H, 800.
Béatrix, femme d'OlIion. comte de Himie-
berg, 3o2.
Béatrix, femme de Payeii I". seigneui' de
Cayphas, 266.
Béatrix, femme de Rohard do Brie, 588.
Béatrix, fille de Pierre de Baruth, SgS.
Beaudouin de Venaire, 558, 583.
Beaufort. château voisin de Snyotte ce'dé à
Tordre (lu Temple et nomim' maintenant
Kalaat-esch-Schekif, 687.
Bedrois, camérier <lu roi d Arménie, 705.
708.
Bedros (Le baron), [iroximos d'Arménie,
7o5.
Beduine, femme de Jofl'roy de Cayphas,
270.
Beimont d'Axtioche, 166.
Bêla, roi de Hongrie, 198.
Bel\ IV, roi de Hongrie, 128.
Belbeis (Egypte), 21, 28.
Belinas, ville épisco[iale de Syrie, aujour-
d'hui Banias, 2i'ii. 267, 711.
Ijelus (fleuve près d'Acre), 18.
Benedetti, 61 3.
Bengerius de Montolivo, 558.
Benoist XH, pape, 76.
Benoist, archevêque d'Edesse, 769.
Benoist (Frère Nicolas), évêque de Laodicée,
798-
Benoist (Zacharia), 67.
Benoît de Adoaria, évêque de Tripoli. 81 3.
Béranger Petit, 588.
1 11)
922
LES FAMILLES
Bérangère de Gastille, troisième Irmiiicdp
Jcnn do Briennc, 30.
lîÉiiARD, ëvèqiie de Néinosie, 857.
Bermonue, femme de Bertrand de Margat,
3()'j.
Ber-vaku, l'vi'Mjue d'Artas, palriarcho d'Aii-
tioche, 739.
Iîernard de lÎAuuT. 2a8, 2/10.
Bernard de i.a Beaume. 5ai, 522, ô5o,
598.
Iîernard j)e la Blaxciiegarde. 9.4o.
Bernard Brus, 2^5.
Bernard, chancelier, Goû.
Bernard, évêque de Lidde, 800.
Bernard, évêque de Nazareth, 759.
Bernard, évêque de Sidou, 8o5.
Bernard de Sui.i.v, éhi arclievêque de Naza-
reth, 7G1.
Bernard Rossi, amiral de Chypre, 6(53.
Bernard ou Benard de Maraclée, 385.
Bernard, prieur de Mont-Olivct, 826.
IknNARD, abbé du Mont-Thabor, 8ag.
Bernard de Binzon, maréchal de Chypre,
085.
Bernard-le-Strange, 235. -iyo.
Bernard di; Temple, 28.
Bernard de Tremelav, 872.
ISerte, femme de Bei'uard de Soissons, 279.
lÎERTHE. (ille de Guy de Baruth, 698.
Berthelot deCarnier. d'iO.
lÎERTHOLD, marquis d'Herendiourg, 216.
Bertin Porgel, 589. '
Bertrade de Montfort. 180. 3o5.
Bertrand, évêque de l'aplie, 86(i.
Bertrani) de Auneo, 862.
Bertrand Aldeger, évêque de Bethléem.
79»-
Bertrand de Blangiiefort. 873.
Bertrand de la Blanchegarde. 2'iu.
Bertrand de Comps, Sgi.
Bertrand de Giblet, 117. i5(i, •i^i-j. 3i().
323,325,487.
D'OIJTRE-MER.
liERTR\ND DE Saint-Gilles , comle do Tri-
poli, 227, 26/4, 679, '180.
Bertrand Mansoer, seigneur de Margat,
2^0, ail, 25i,3y3, 396, 395. 39(1.
093, 59G, Co3.
Bertrand de Montolik, 325, 559.
Bertrand de Pagis (Frère), évêque de Sa-
marie, 8o'i.
Bertrand Porcelet, 2^0, ^62, 588, 589.
590.
Bertr.and Texi, grand maître de l'Hôpital.
894.
Bertrand de Thorote, 092, 398.
Bertrand, vicomte de Tripoli, 695.
Bertrand de Zerban , ^07.
Besmedin , fief dépendant de la seigneurie de
Giblet, 323, 325, d-i-j.
Bessan (Le), nommé dans l'antiquité Scy-
thopolis. Les ruhies de celte ville portent
maintenant encore le nom de Beysan et
se voient au bord du Jourdain . près du
petit Hermon, aiS.
Bethame ou Saint-Ladre. Cette abbaye et le
lasal du même nom occupaient la |ilace
du village arabe de El-Azarich. 822.
Bevuars Bendoqdàrv, ho.. i3i, i33. ->95.
/ni, 888, 908.
Blanga Lanza, 2li.
Bienvenu de Vidal, 6o3.
BiENVENDE, femme de Henry de Cafran. 533.
Bienvenue, lille de Philippe de Cat'i-an, Sa 1 .
Bienvence-le-Petit, 58o.
Bienvenue, femme de Baudi.uin de Piopii-
gny, 583.
Bienvenue, fille de Jean de Tor. femme de
Laurent H du Morf. 506, 583, 5y8.
BiGNE LE Petit, femme de Guillaume Pedol .
58o.
Bii.arguuu-Khan, i3G.
Blahasent ou Bethasan, 19.
Blaise de Glusiano, évêque de Baruth,
782.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
{)-2:\
BiANCiiEr.ARDE (La). (le nos jours Tell es-
Sapbieh, 2 6 a.
BoEL DE Cdartres, lihi.
BoÉMOND I". 177, 178, l8'l. 207. 2 go.
38i, 382.
BoÉMOND II, prince d'Antioche, 112, ii3,
178, 179, 180, 181, 182, i83, i85,
382, 5i5.
BoÉMOND d'Antioche, seigneur ihi Boulron.
2 58.
BoÉMOND m, le Bègue, prince d'Antioche, 29,
118, 120, 190, 193, igi, 195, 196.
216, 267, 993, 317, 321, 323, 327,
382, 383, 385, 380, i84, i85, 558.
BoÉMOND IV d'Antioche, le Borgne, comte de
Tripoli. 6/1, 121. 126, i56, iSg, 198,
199, 200, 2o3 , 9o4 , 216. 222. 201,
258, 264, 281, 322, 323. 385. 386,
621, 485, 507, 589.-
Boémond V, prince d'Antioche et comte de
Tripoh, 63, 126, 2o5, 206, 207, 226,
386, 485.
BoÉMOND VI, i3o, i58, 206. 207. 208.
259, 485, 488, 5i8.
BoÉMOND VII, i58.9o8, 209. 324. 486,
488.
BoÉMOND DE Brie, 629, 53o.
BOÉMOND-LE-BUFFLE, 272.
BoÉMOND DE GiBLET, 608.
BoÉMOND , seigneur de Laodicée , 38 1 , 382.
BoÉMOND DE LlSlGNAN, iSg, 464.
BONACOLRT OU BoNACUlLSIUS , OrchevêqUr lil'
Tyr, 754.
BONAPLRS DE SaRMIT, 426.
BoNiFACE VIII, pape, 488.
BONIFACE DE MoNTFRRRAT. 1 1 .
Bonne, femme de Pierre Sacy, 878.
BoNVAssAL d'Adde DE Aldo, chancehi'i di
Chypre, 674.
BoNvoisiN, 629.
BoRiLLE Aleman, 5o4.
Bouchard, chancelier, 654.
BorUGOGNE DE Ll'SIGNAN, 878.
BocTRON (Le), c'est aujourd'hui le village de
Balroun, près du cap Madouna. 811.
BOLVERET GrIMALDI, 267, 272.
BoVEREL DE GÊNES, 223.
Brancaléon Grille, "38.
Brigide DE Ver, 672.
Brlnel, sénéchal de Tri[)oli, 60 1.
Brusalo (Jean-François). ai'clievêi|ue de
Nicosie, 853.
BiFFAVENT, château de l'ile de Chypre voi-
sin du mont Pentédactylon , (Ja.
Bnr.ciiARD uE Schwenden, 9o5.
BuRu: ou lîuRES , village situé au pied du Tlia-
horet portant le nom deDahourieli. 'l'iti,
BuRis (De), 611.
c
Gain le Bolx, 61.
C.ESAREUS DE AlAGNO , 86 I.
Caimon, non loin du Carmel, vers la plaine
d'Esdrelon, aujourd hui Tell Kaimon, 2 60.
Calaman, duc de Mamistre, ii5, 116,992.
Calaman, roi de Hongrie, 292.
Calixte, pape, 179.
Camarin Barlais, 61, 596.
Gameri.n ou AiMERY DE LusiGNAN. Connétable
de Chypre, 679.
Cammerdas (De), 208, 612.
Candare (Château de la), aujourd'hui Kaii-
tara, C07.
Candelour de Flourï, épouse de Daniel de
Alalembec. SSg.
Cantacdzène, 389.
Capharda, ville de la principauté d'Antioche.
site inconnu, i84.
Capharnaim , casai dépendant de la sei-
gneurie de Cayphas. et dont le site paraît
ii(i.
1)2 'i
LES FAMILLES
s'iilenlilier avec les ruines nommées Tell
el-Keniseli, aCS.
(JAKCERAN DE NonES, igS.
CARCEnAN DE Requesexs, sénéclial de Chy-
pre, (j8(j.
Carceran (Calceran) Si:are7. . connétable de
Chypre, 678, 681.
Carew de Coubtenay, 3o().
Carion de Giblet, 33/1, 335.
Casal-Ijibert ou Lahpti, village situé entre
Acre et Tyr, théâtre dune sanglante ba-
taille entre les Chypriotes et les Imjiéi-iaux.
• lette localité paraît se retrouver dans les
inines nommées El-Harasi, 69, Say.
Cassan , roi des Tartars. i36.
(jastel-Straville, 71.
Catalossa. i3G.
Catatlrius, due d' Vutioolic 170.
(-Iaternella. -2 I IJ.
Catherine . femme de Jean d'Antioche , 5 1 1 .
Catherine, fennne de Simon Beduiii, 565.
Catherine, femme de Robert (]luipel, 809.
(Iatherine CoRNARo, (jg, 100, )Gi,854.
Catherine, fille d Edouard IV, 807.
Catherine, femme de Thomas Engaiii, 8o<3.
(Catherine de France, 261.
Catherine de Giblet. SaS, ôi 1.
Catherine, femme de Jason de Nores. 3i3.
CaI VAIN LaNZA, 9 1 5.
Cayphas. port à h lieues au sud d'Acre, au
pied du monlCarmel. 3a. 33, 344.
CÉCILE, 181 .
Cécile, femme de lîalian Anseaume. 546.
Cécile, fille de Jean Chesney, 3o8.
Cécile, femme de Pons de Tripoli, 48i.
Cécile, femme de Miitiode Zimbli't. 818.
Célano, 9 17.
CÉLEST1N H. pape. 894.
Cérines, ville épiscopale de Chypre, a 18.
César de Norés, 499 . 498.
CiiAAiEL (La), nom donné durant le^ croi-
sades à la ville d'Émesse. 386.
DOUTRE-MEU.
Charles d'Anjol, 48, a 18. 6a3.
Charles de Roiirbon, ga.
Charles Boiuuonnat, évoque de Rethléein ,
792-
Charles de Danemark, i4.
Charles I", roi de Chypre, 916.
Charles de Lusigîjan, 466, 467.
Charles I", roi de Naples, 217, 34 1.
Charles I", duc de Savoie, 98, 161.
Charles, seigneur de Senelerre, a 35.
Charles I", roi de Sicile. 44. 45. 65,
ao5, 486, 487.
Charles V, i5a.
Charles VI. roi de Fiance. i59. i58.
ai2, 938.
Charles Visconti, 81, 82.
Charlotte, princesse dAnlioche, 568.
(Jharlotte de Bol'rbon, 91.
Charlotte Cantacdzène de Floiky. 54 1-
Charlotte de Lcsignan, reine de Chvpre.
'18, 97, 98,99, io3, 9 1 3.
Charlotte de Lusignan, épouse de Louis II
de Savoie, 161.
Charlotte, fille de Jean Perez. a6a.
Chasteai -Pèlerin , aujourd'hui Athlit . 8iS5.
Chastel Blanc, forteresse de l'ordre du
Temple, aujourd'hui Salita. y<), 887.
(]uÀTEAu-NEtiF, c'est le Kalaat Hounin. 247.
473.
(Jhérurine, '-167,
Chiérokitia, village do lile de Chypre, cé-
lèbre par la bataille qu'y perdirent les
Latins le 7 juillet i426; aujourd'hui
Chérokitia (district de Larnaka). 89.
Chosroés, 106.
Chrétien, patriarche d'.4ntioche. 867.
Christine, fille de Roger de Cayphas. 966,
968.
Christofle, évèque de Bethléem, 791.
Christophe, évèque de Sebaste. Sn8.
(jIves de Nores, 466.
Clarembaiid ou Clébemdaid 6 '16.
TABLE DES NOMS DP, PERSON.NES ET DE I.IEliX
Clabencb, fille (le Guillniinie Angelier, 385.
Clabence, fille de Guillaume Azart. 367.
Clarion, loi.
(]ladde , baron de l'Eslraiiffe.
9^5
Clément IV, pape, laç), aiy, aSa
V,
ape.
/17. 68.
,37.
370.
Cléme.nt VI, pape, 71. 8], 1^7. i4S.
Clément VII, pape, 82.
CoLOMAN, roi de Galicie, laS.
CoMv, aujourd'hui Coni, casai à trois lieues
de Bafo, (309.
Co.vBAD 1". archevêque de Nicosie. 8ft).
CoMuu II, Caraccioli. 85 1.
(;0NBAD DE .\neVELT, g 10.
CONBAU dWnTIOCIIE . 2 1 7. 3 1 8 .
3 1 y .
270.
3 3 0 .
5 99-
Conrau, empereur d Allemagne
43 1.
Conrad CapIsue, 218. 3i().
Conrad DE Fel'chtwangen. yoC-
Conrad, archevêque de Mayence. i3u.
Conrad DE Mo.ntfebrat, 36, 27, 28, 29.
33, 5i, 93 1, 265. 342. 344. /iSa,
459, 472, 4c)5, 497, 498.
Conrad, duc de Savoie, 216.
Conrad, grand trésorier de l'ordre Teuto-
nique, 909.
Conrad, précepteur de Inrdi-c 'reuloiu(|ue.
907, 908.
CoNRiD DE ThLRINGE, 9o3.
Conradin , 317, 218, 282, 284.
CoNRADiN, sultan de Damas, 267.
Constance, femme de lîoëmond 1" d'Antio-
che, 179. i8), i84.
190.
.86. 187. 188,
Constance, reine d.\ragon, 217.
Constance, reine de Bohème, 193.
Constance, fille de lîoémond III, 198.
Constance, veuve de Henrv 11, l'oi de Chy-
pre, i58 , 236.
Constance de France, comtesse de Saiiil-
Gilles. 343, 5i3. 580.
Constance, femme de Léon \. lôy.
Constance de Nores, 493.
Constance, mariée àPizard, 493.
Constance, femme de Raymond de l'uiiiiMs.
i85, 186, 194, 382] 4o4.
Constance, fille de Raymond de Poitiers.
l'emnie de Renaud, seigneur ilc (iii'u.
191, 193.
Constance le Tort. 599.
CoNSTANS, gouverneur if Arménie. 3()3.
CONSTANS, 166.
CoNSTANs, lils d'Aithon du (iourc, 37*).
CoNSTANs, baile d'.Vrménie. i24. i25. 12G.
127.
CoNSTANS, roi d'Arménie, 379.
CONST.WS II, i35.
Constant Lascaris, lôf».
Constantin. 107, ii<. ii3. 174.
Constantin le Babbu, 288.
(JONSTANTIN II, l35, l45. l58.
Constantin III, i45, 147.
Constantin IV de LrsicwN. i'i5. r'17.
1 48, 1 4ç), iGu.
Constantin Carentinus. 174.
Constantin ou Constant on (Ionstance. sei-
gneur de Pardzerpert , iiinnétalilc (f\i-
méiiie, 163 , 697, (J98.
Constantin, évèque deLidde, 800.
Constantin, archevêque de Mamisfii' , 771,
Constantin MoNoiuAorK, 175.
Constantinis, 174.
CoRADIN , 474 , 507.
(JORRAIIAM, 177.
CoRiciE, ville épiscopali' de la pelile Arim--
nie; elle est encore nommée Ghorigos et
est située non loin du cap \namour. 767.
CoBNILLE SyNCLITIOIE . 3 1 4 .
(^ORVASIl. ,111.
CosMA GroNEji, secrétaire. (KIS.
CosRoiis. roi de Perse, i 73.
CoviLLA. femme de Coiuad il'Aiilioclie.
2 30
!)^(i
LES FAMILLES DOUTRE-MER.
Ciiu; (dil la l'i(?i-ro du diiserl), était une
lies jjraïKlfis Ijaronuies du rnyauine de
Jérusalem; cette ville porte maintenant le
nom de Karak et s'élève sur la rive orien-
tale de la mer Morte, /loa.
(Irach de Montréal, aujoui'd'luii Schaultek.
près de Pelra à l'est du Ouady-Arba , 26.
V.RXT (Di:), Gl3.
Ckl'socho ou CiiosocouES , casai de 1 île de
Chypre qui donne encore son nom au
district moderne de Khrysoklio, aof).
CiiRSAT, aujourd'hui Kossaïr, château de la
principauté d'Antioche, iCO.
Cyrille, élu patriarche de Jérusalem.
7.3.
D
Dagobert. Daimbert ou Dacabert. patriarche
de Jérusalem , 9, 71/1, 71(5, 717.
Damiands, 17/4.
Damel (Fr.), archevêque de Rostre, 7(38.
Damel d'Aradus, 810.
Damel de Malembec. 27-2, SSg.
Damiel de Tenremonde, 170, 171, 5i<').
Damel ue ïerdoxc, archevêque de Tarse,
773.
Damel, évêque do Torlose, 1 ] o.
David d'Ecosse, cninle d'Huliniilon . -s'io.
David Saharhouni, ioG.
Deipiioiio Betjcn, 3 1 4.
Demetrio Paléologue, !iC)j.
Dems de Floury, 53f), a'ao.
Dertosa, 885.
DlASPRE, 5i6.
Diel d'Amour ou Sai.m-Hilarion , forteresse
lie l'île de Chypre, commandant le pas-
sage de la chaîne des Cériues, entre la
ville de ce nom et Nicosie, tîa.
DlIFV, 166.
Djoiian ou Jean, connétahie d'Arménie.
698.
DoLET, 1 17, l63.
DoLET, i'einme de Rertrnnd de Gihli't. 1.57,
3a 5.
DOLIMAN, 182.
DoMiNic Flélin . évêque (le Bethléem, 792.
DoMiNiijrE .AiTRici, A66.
DojiiNiouE, évêque de Bethléem, 791.
Dominique de Péra (Frère), 864.
DoNATo DE Aprile, cliancolier de (Chypre.
676.
Dorothée, 106.
Dorothée de Courtemay. é[>ouse Thomas
Golony, 809.
Dorothée, femme de Thomas Colony, 809.
Douce, femme de Hugues de Viimars. 55o,
Sgi.
Douce de Brie, épouse Thomas de Monto-
lif, 529.
Douce, fille de Jean de Brie, 828, 629.
Douce de Gaurelée, femme de Raudoin de
Venaire, 5^9, 553.
Douce, fille de Gautier de Gaurelée. 583.
Douce, fille de Guy de Boissons, 5^9
Douce Porcelet, femme de Gautier, 25t.
Douce, fille de Renaul Porcellet. Ai 3.
Douce Porcelet, 588.
Douce Rivet, 55o.
Douce de Soissons, 52 1, 596.
Dreux, châtelain d'Amiens, hiù.
Durand, archevêque de Nicosie. 845.
Durand, évêque de Bethléem. 790.
Durand de Sermino , archevêque de Nazareth ,
763.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE 1,1 ET \.
!I27
E
Eberhart de Savn, c)o4. guy.
Eberiiart de \\irneburg, grand hospitalier.
909-
Ebrard ou Evebard des Barres, 871.
Ebreuar ou Ebremer, archevêque de Cé-
sarée, 286, 766.
Ebremar ou Euremeb, patriarche de Jérn-
saleiii, 715.
l'^DUARD, roi d'Angleterre, 38 1.
Edouard d'Angleterre, 869.
EDOUARD de Gourte.nay, 3oO, 007, Soy.
Edouard Numo, évêtpie do Laodicée, 798.
Ègeline de Courtenay, femme de Rohert
de Scais, 3o6.
Eglantine, femme de Rohart de Cayphas.
•272, 223.
EcLAJiTijiE DE Cayphas. 55g.
Eglantime, fiile de Raymond de Néfin. 267.
_ 272.
Eléonor Glifford, 307.
Ëléon'or de Floury, 272.
Eléonor, femme de Gilbert di' Floury.
272.
Eléonor, fille de Daniel de Malemhec, 272.
Eléonore, 307.
Éléoxore (La reine), 87.
Eléonore, femme de Jean Bouliller. 006.
Eléonore, femme de Jean de Gray, 3o6.
Eléonore, fille de Roger de Mortenier. Soy.
Eléonore de Lusig.nan, ^39.
Éléonobe de Maugasteau, 5/i<i.
Eléonore de Montfort. hjlt.
Eléonore, femme de Philippe Scaiidalion.
5/16.
Éliand ou Ellnanu de Bubes. prince de Ta-
barie, li!*'], 452, /i53.
Élie, patriarche d'Antioclie. 7/10.
ElIB GuiNEMÉ, 862.
Elisabeth, fille de Jacques Ghicliester. 3o().
Elisabeth, femme de Jr'nn de (nMrlen.iv.
309.
Elisabeth, seconde femme de .loscclin rie
Gourtenay, 297. 29S.
Elisabeth de Gourtenay, femme d»' Pieire
de France, 298, 309.
Elisabeth, fille de Philip[)e de (iciniieiiav.
307.
Èlizabeth , femme d'Edouard de f)eviiii.
3o8.
Elizabeth, femme de Guillaume de Gour-
tenay, 009.
Elizabeth , (ille de Jean Grav. 3(i-.
Èliz.abetii de Namur. 5i5.
Elizabeth, fille de Vautier de llniijjfiroiil.
3o8.
Elizabeth, l'enmje di^ Laiicelol Pdllard.
309.
Elizabeth, femme de Jean Loberage. .'lui).
Elizabeth . femme de Barthélémy de Liddel.
3o6.
Elizabeth. i'emme de (ùiillaunn' Slrnd.
, 309.
Ëlye, patriarche de Jérusalem, 732. 703.
736.
Ejiad-El'Dln-Zenghi I. sullaii do Vlossnnl.
■399-
Emelotte. femme de Hugues du Puisel , 339.
EjiELOTTE, femme d'Eustache(ifirnirr. prinn'
de Césarée, 27^, 43 1.
É.mery Barlais, 378, 530.
EmERV IlE Mi.mars, 565.
Emjia, fille de Robert Guichard. 180.
Emilie, femme de Scipion Costaiizo. /u)2.
493.
Émir .4lid, ûàh , 245.
Emmanuel Longus. élu évê(|Uc di- IJinath .
782.
Emmei.ine. tille de Jean d'\miov. 3o(i.
928
En(;i;i.(:eh, seigneur deFéinie, .'5i5.
Knoierrani) de PiguiNY, 5S:i.
EsiiiLEURANi), prieur du Mout-dc-Sioii, 84 1 ,
' S/l9.
Enzo, roi (le S;\rd;n»ne. •> i <>.
KiMCE. patriarche deJérusaieni, -j-nj.
ÉuACLEus ou HÉRACLiis. arclievêque de (_lé-
sare'e, 7 5 7.
Eriné Collar , -JoO
Ermelline. fille de Balian dlbeliii. -icli .
•'7/-
Er.MENOARl) UE DaPS , Sç)'è.
Erjiexgarde, princesse deTabarie, 370.
EscHivE, femme de Jean de Montolif, 5^9.
553.
EscHivE. lemnie de Jean d'Antioche. maré-
chal de Chypre. a5i. 5i 1.
EscHivE. dame de Barnt, 236.
EsciiivE DE Bessan, femme de Nicolas Boule ,
EscHivE, femme d'Eustociie Boitevin . 58o.
EscHivE, femme d'Aimei-y de Bivet. 596.
EscHivE, femme de Raymond de Brie. 583.
EscHivE, mie de Philippe de Brie. 399.
EscHivE DE GiBi.ET, femuip de Piaymond,
vicomte de Tiipnli. 694.
EscHivE, lille de Jean de Brie, femme de
Baudouin du Morf. 029, 567.
EscHivE . iG5.
Esciiivr, . lille de Guillaume de Bure-..
EscHHE DE MniARs. femme de Thomas de la
Beaume, 5iy.
EsciiivE DE Cafran. 533.
EscHivE, femme d'Aimery. roi de Chypre.
3G4, 375.
EscHivE. femme de Baudouin du Morf, 5-29.
EscHivE, femme de Gautier de Dauipierre,
370. 46 1.
EscHivE, femme de Gautier, seigneur ili>
Tabarie et prince de Galilée. û/j8. 483.
484.
Escni\E DE Da.mpierre. 536. 538.
LES FAMILLES I» OUTRE-MER.
EscuivE. femme de Simon du Four, lille ih'
Raymond Visconti, ■279, 494.
EsCHivE, épouse de Joscelin de Gihiel, 2 4o.
EscHivE DE GniLET. 325, 327, 335. 494,
EscHiVE, fille du roi Hugues IV. 353.
EsciiivE, femme de Hugues sans Avoir,42o.
446.
EscHivE , fdle de Hugues de Fauquembergue ,
445. 45i. 454. 455.
EsciuvE d'Ibelin, dame de Baruth, 875.
EscuivE dTbelin, 70, i56. 934. 538.
EscHivE dTbelin, religieuse, 878.
EscinvE, lille d'Aimery de Lusignaii. 55.
EscinvE. femme de Joscelin de Giblet. 94o.
EscHivE, mariée à Fernand de Majorque,
73,378.
Eschive de Montfort, reine de Chypre, 8).
Esquive, fille du comte de Montbéliard,
233, 334. 34-9.
Eschive de Mo^TBÉLlABI). 875, 879.
Eschive, fille de Eudes de. Montbéliiird. 457,
458, 459. 46o.
Eschive de Nores, 577, 578.
Eschive, fille de Jean de Farabel, 24 1.
Eschive, femme de Jean fOison, 58o.
Eschive. feimne de Raymond de Picqnigny
53o.
EsciiivE. fille de Raymond Rabin, 583.
Eschive. lille de Baymond Buiiin. 2o3.
Eschive, femme de Renier le Pelil, 58o.
Eschive de Rivet, 597.
Eschive de Scavdai.io^. 429.
Eschive, femme de Renaud 111 de Soissons,
398, 594.
Eschive. dame de Tabarie, 2 4o, 876, 879,
444, 449.
Eschive, femme de Raoul de Tabarie. 446.
447.
Eschive de Ton, femme de Robert de Mont-
gisart, 598.
Eschive, dame de Tripoli. '194.
TABLE DES NOMS DE PE
EscuivE, f'eiiune de Jean, vicomte de Tri-
poli , 24i, Ziao, ig.'i.
EsMAN, sullan de Tarse, 288.
EsTÉFÉNiE, dame du Plessis, 553, 5G6.
EsTEFEiviE OU Femie, 5c)6.
EsTÉFÉNiE , fille de Jean de Brie , (emme de
Jean Gaiivaiu, 629, 5c)^i.
EsTÉFÉ.ME DE GiBLET, femme d Amaury de
Bernet, 3a5 , 827.
tlsTÉFÉ.ME DE LA Bla>ciiegarde, femme de
(jautier Julien, â.'io.
EsTÉFÉNiE, femme de Guy Dermite, 565.
EsTÉFÉNu:, femme de Huffues II de Giblet.
319,821, 822.
EsTÉFÉNiE, fille de Guillaume de Giblet.
396.
EsTÉFÉME. femme de Hervé de Giblet. 565.
EsTÉFÉME , femme de Hugues , seigneur du
fief Saint- Jean. 24 1.
I'jStéféme, femme de Guy de Milly, 4o6.
EsTÉFÉME, fdle de Baudouin du Morf, 899.
EsTÉFÉNiE d'Ibelin, 86 1, 'SjB.
EsTÉFÉNIE DE MlMARS, 583.
EsTÉFÉME. femme d'Amaury. vicomte <le
Naples, 364, 875.
EsTÉNÉME épouse Philippe de Venaire, 549.
EsTÉFÉME, femme de Baudouin de Nores,
566.
EsTÉFÉME. femme deTliibaud de Damiane.
565.
EsTÉFÉME, femme de Thibaud du Plessië,
398. 5 18.
EsTÉFÉMiE, fenuiie de Philippe de Houx,
EsTÉFÉNrE. fille de Jean de Soissons, 598.
EsTÉFÉME, femme de Jean d Antioclie, 24 1.
EsTÉFÉME. fennne de GeolTroy le Tor, 24i,
417.
EsTÉFÉxn;. fille de Robert de Montgisart.
417.
EsTÉFÉ.viE . femme de Hugues de lEmbriac.
3,9.
RSONNES ET DE LIEUX. 929
EsTÉpiiÉME, de Betbsan, 254.
EsTÉpiiÉME, femme de Guy de Soissons,
25 1.
ESTIEMNE DE GaRARE, 85 I.
ESTIEN'NE DE SaUVIG.NY, 565.
EsTHiENNE, évêque de Némosie, 859.
EsTIENNE Dl! ToR, 6o().
EsTiENNE, abbé de Saint- Jean-eu-Vallée. [)a-
triarche de Jénisalem ,719.
EsTiEXNE. archevêque de Tarse, 772.
EsTiENETTE, femme de Baudouin de Rame,
422.
EsTiENNETTE. mariée à JeandAnlioche. 4c)4.
ESTIE\.\ETTE DE MlLLY, 4o4, 469.
EsTiENNETTE, fille de Balian Maugarny, 4 08 ,
5i 1.
EsTiENNETTE, femme de Guy de Milly, 4o3.
EsTiEN.NETTE , femme d'Henry, roi de Chypre .
127.
EsTiENNETTE, (ille de Henry de Milly, 819.
EsTiENNETTE , femme de JoftVoy de Tor, 494 ,
598.
EsTiENXETTE, femme de Hugues de Tripoli.
594.
EsTiENETTE, abbesse de Notre- Dame-la -
Grande, 83 1.
EsTiENNETTE, femme de Jean-le-Tor. 594.
ESTIEVNOT DE \ ALENCIENNES , 27O.
Etienne Boutier, vicomte d'Acre. 647.
Etienne de Bavière. 87.
Etienne Ht de Lusignan, 860.
Etienne IV de Losignan, 860.
Eudes Bon-Marchis, 180.
El DES, duc de Bourgogne, 4i8. 4 80.
Eldes, chanceher, 654.
Eudes-le-Chien, 272.
El'DES DE GrEEL, 487.
Et DES DE Dampierre, 55, i50, 208.
EiDEs DE Dampierre, 878, 586.
Eudes de Dampierre, connétable de Chypre,
78, 286, 875, 537, 538, G2'i.
Eudes de Giblet, 827.
"7
();30
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Elues dr i.a Eeuti':, viromli' d Acic. G'iy.
EtlDES I" DE IIaM, 5/|-!-
KlJUlîS II DE HaiM , 54-J.
Eudes III de H a m, 5/1 a.
Ei'DEs IV DE Ham , 5A-i.
lùiDEs, cliiiiicelii'i' Jo Jiiplic ;!5a.
ErDES Langles, (ioT).
K|:DES de MoNTIlKLIAIlD, COIlllélallle , 3(1, S^f),
^l'iO. V17. A58. 5/17. n-M, (i-'io.
EiDES DE Navarre, ()()<">.
EruES. ëvêque dp Paplie, 8(i6.
Ei!DEs Poii.ECHiEx. sénécliiil (le Jf^riisaleii) ,
(il S.
EiiDES, aEclicvèuiif lie Tyr, 7/18.
Eudes, arcliidinciv de Tyr. ('vlhiui' i\r l!a-
riilli, 78-2, cSaô.
EiiiiES DE LiisiGMAiv, séiiéclial dl'(ilivpil',()88.
El DES DE Saint-Am\nd, iiKiréchal do Ji'rusa-
lem , grand maître du Temple. ()a5. ()/i'i .
876.
l'IlDES, évêquc de Sidoii. (Soô.
EuFÉMiE, femme de Ji'aii di' Jniiiy. 'H)'-).
EuFÉMiE, dame de Sajetle, i;5ii.
EuFFJiiE, femme d'Oste de Tabarie. 'i33.
liuFÉMiE DE Flamenc. feiTiiiie d'Aiigelier de
CTihlet, 307.
EuFÉMiE Scafas. ôyi.
EtFÉJiiE. femme de (îii)' de Sd^shiis. '.>->.yt.
Eugène Synclithjue 1", 3i3.
Eugène SyNCLiTintiE II. enmle de Holias.
3i3.
El GÈNE SY.^Gl.rriijliE. eomie di' liolias. séiié-
clial de ("ihypre, (i8().
Eii'iiÉJiiE. lille de Renaud, piinci' de Sa-
getle. A'i(i.
EijpiiÉ.inE, religieuse. TiSo.
EupiiÉMiE, fille d'EusIache de Gd)let, 696.
EupnÉMiE, femme «le Philip|)e du Morf.
5ii.
EiiPiiÉMiE, lille de Jaques de Lanciée, ■yç^li.
EcpiiÉMiE, femme de Guy de Soissons ,
3a5.
EuPHÉMiE LE Petit, religieuse. ôHo.
EuPHÉMIE d'.AnTIOCHE , 5 1 1 .
EupHÉiiiE, fenmie de Jean de (iiblel. -îSi.
EnsTAciiE, père de Gndefrov de Rouillon
38o.
EUSTACHE BoiTEVIN, 58o.
EiisTACHE I et II, comtes de l'oulogue, 8.
El'STACIlE DE Cayphas, a67.
EusTACHE (jarmer, seigneiu' de (^ésarée.
27^ , 275, 3o3, i3o.
EuSTACHE DE G1BI.ET, 5()'l.
EusTACHE GouL. Secrétaire, G(}8.
Edstache Graneb, /lis, Ok), ()37.
Ei^sTACHE (jREMER, sipe de Sagette. 7 1 f> .
/.3i.
EusTACiiE DE Neuville, a/iu, 070.
EusTACiiE LE Petit, Sgy, o33 . .180.
EUSTACIIE DE PlQUlG,\y, 583.
Edstache de Sidon, 63a.
EusTACiiE, e'vêque de Valeuce, 81 4.
EfisTORGE , archevêque de Nicosie . a3 '1 . a8a .
379, Sll-2.
EusTORGE, évèque de Taliarie, 808.
l'yVE d'Antiociie, 3a.").
EvERARU, vicomte de (iliartres. 338.
Everiiard, i'vè(]iie de(Jériiies. 808.
l'ÏVERlIAnn DE \\ ESTERIIEVll . évècpie de.Se-
liasle, 8o3. 80Z1.
Fabrice IV, 8r)3,
Fadie épouse (juillaunie de (iililel, .îi.').
Fajiagouste. villi' de Chypre. .'101 .
I' \ r u , 71 I .
F
Fémie ou Félimie, lille lie lîaliaii il' Vnliii-
che. 565, 567.
Fésue, fille de lialian di' Sajelle el remiin'
d'Héthoum. mari'i-lial d Aiiiiéiiie. ()()((.
TABLE DES NOMS DE PERSON'NES ET DE LIEUX.
y;M
Kémik, femme d'Angelior de (liljlet, 53().
Fémie, (ille de Coni'ad l'Alleman, 53o.
Fémie de GiBLET, Say.
Fém:e, femme de Guy du Morf. aS-'., 505.
Fémie, femme de Guy île Soissons, 5r)6.
Féjhe DE Saiette, iSg. 1C7.
Fémie. religieuse. 566.
Fer. lit.
Feuxand de Majohole, prince de la Morée.
357, 871. 37S. 899, 5i/i. 5i5. 5a5,
539, 573.
Ferol. femme de Joscelin Gourlciiay. agy.
Flamecocrt (Seigneur de). 908.
Flatres (De). 9a.
Florence de Rames. 358.
Florence, femme d Anlcime d A\ilii. 3i3.
Flobem. duc d Aulioclie. 176.
Florent, dvéque d'Acre, 780.
Florlmond, roi de Sparte, 85 1 .
Florin, cumle (ilulaire de Ja[)lie. 357.
Florine . femme du piince de Pliilippes,
/118.
Folker ou Solker. e'vêque de Zibel, 81 5.
F01CHER patriarche de Jérusalem, ao.
F0UC11ER, archevêque de Tyr, patriarche de
.Jérusalem, 730, 760.
FoicHER, grand maître du Temple, 881.
FoicHER (FiscHERLs), prieur de Mont-Oli-
vet. 8a6.
FoicHER DE Chartres ou d Orléans, sire île
Sororgie, 64 1.
FouLijuEs GuoNEji, secrétaire, 669.
FouLQL'Es, évèque de N'émosie. 857.
Foulques, connétable de Tabarie. '1G2.
670.
Foulques deTibériade. i5i, 653, 657.
Foulques, comte de Tours. 666.
FouQUEs, roi de Jérusalem. 7, i5, 16, 17,
178, i85, 18G, 188. a66, a66. a66.
6oa, /107, 665 , 696.
FouQUES DE Caban, 583.
FouQUEs DE GuiNES. 237, aa8. aag.
FouQUEs d"\veh, sire de Maielasse, 565.
FouQUEs Nerre, 661,
Fra^'cesco Gesualdi, ai().
Francischiivi, 866.
François D'ANTiocnE, 919.
François d'Avila, connétable de (jbypri',
68a.
François de Batailler, évèque do Pietbléein.
^ 79-
François Ci.m.merdas. lurccipllcr de Cbvpriv
^ 67a, _
François des Forn, 871.
François de Courtenav. 3oi).
François Galvano. archevêque de Paleiiiip.
918.
François-Marie de .\ures, 579.
François de Montolif, 563, 506.
François Mvre, cainérier du mi d Arméiiif.
708. ,
François Myre, sénéchal dWrméiiie. 701.
François de .Nores. 579.
François, évèque de Paphe, 8O7.
François de Pernlsiis deXiciieru (Frère).
806.
François de Tripoli, secrétaire, 669.
Françoise de Courtenay, Sog.
FRANcoiv. archevêque dTIiérapolis. 775.
Frwcon. archevècpie de Tulupe, 90)8.775.
Frédéric, évèque d'Acre. 777. 778.
Frédéric 111 d'Antiociie. 919. aao.
Frédéric d'Antioche. 916. 217, a 18.
Frédéric de Gayphas. sire do Cossie, 979.
Frédéric-Henry Galvano. a 18, ai g.
F'rédéric Lanza, 21 5.
Frédéric , roi de Sicile , 1 58. a 1 9.
Frédéric, patriarche de Jérusalem, 720.
Frédéric 11, 36.36, 38. 171, ao6. 216.
ai5, 918. 233, 236, 230. 252, 268.
281. 983, 3a3. Sag, 867. 658, 359.
567.
Filgrand. maréchal de Tripoli. OOo.
117.
932
LES FAMILLES D'0UT1\E-MER.
G
G AD\^ , ville ëpiscopale du royaume d'Armé-
nie et forteresse dominant le cours du Py-
ranius , au nord-ouest de Marasch , 1 5 1 ,
i58.
GaDRIEL de MeLETIN, 111.
Gaétan, cardinal, 218.
Gaillard, évêque de lîelliléein, 788.
G\LESius ou Galesio Montolifi, 85a.
Garenton de Saône, Sgi.
G\RMER Alejian, seiguBur ds Syria , 5o6.
(ÎARN1ER AlEMAN LE JeUNE, 6i, I70, I7I,
458, 459, 5o5, 5o6, 64o.
Garnier l'Aleman (l'Ancien), 5o5 , 5o6,
507.
(iARMER DE NaPLES, 898.
Garsias Alvarez, seigneur de Cayphas, 268.
GvRziAs, évêque deZibelet, 81 5.
(îastin, forteresse du royaume d'Arménie,
au nord de Portella. Le site de ce château
n'a point encore élé identififi, 881.
Gaston de Nepiun. /ni.
Gastcs, 89.3.
(îaubentids, archevêque de Césarée, 7Ô().
G\iiDiN, archevêcjue de Mamisfre, 77(1.
(iAUDIN TnÉOBALD, 8gi.
Gaufrid ou Geoffroy, évéque de Saint-AI>ra-
hani, 79 i.
Gaufrid ou Goeffhoi, évêque de Tripoli.
810.
Gadfbidos Tortus. 099. (iuo.
(^lAUTIER, 4(3a.
Gaotier, évêque d'Acre, 779, 780.
Gai TiER d'Antioche. Chamberlain du royaume
de Chypre , 5 1 1 , 5 1 a , ()7 1 .
Gautier d'Avesne, aSa.
Gautier de Barut, 228, 229, 200. 2Û0.
ail, 2/12, aig, SgS.
Gautier de Barut. seigneur de Blanche-
garde, a'jo, 24a, a'j(), 5o5.o88.
Gautier de Barut. seigneur de Césarée.
connétable de Chypre, 376, 4io, 678.
Gautier, seigneur de Bessan, 2/19, 25 1.
262 , 253, 254, 256, 3o2, 376, 4i3.
5i4,5i5, 565, 588,589. ^96.
Gautier le Bel (Bellus), 646.
Gautier 111, comte de Brienne, 3 '17. 5()o.
Gautier le Borgne, 58o.
Gautier,- prince de Césarée, Sa 5.
Gautier I de Césarée, 375. 276, 3o3.
43i, 627.
Gautier II de Césarée, 277, 278, 3o3.
Gautier III de Césarée, 278, 279. a8o.
331,375.
Gautier de Chaco, a85.
Gautier de Ciiâtillon , a83.
Gautier de Calabre, évêque di' Gabuhi.
79*J-
Gautier II. seigneur de la Biancliegarde.
24o.
Gautier de Dampierre. 876, 458. ^^'M) .
537, 538.
Gautier de Floury, 46a, 54o.
Gautier de Gorelée, Sig, 608.
Gautier Granier, a85.
Gautier Julien, 2 4 g.
Gautier, ])atriaiThe de Jérusalem, 726.
Gautier d'Ibelin, 871, 876.
G.ALVANO Lanza, comte deFundi. aiH.
Gautier Lambert, 828.
Gautier Mahomet, 268.
Gautier de Maraclée, 887.
Gautier le Moine, 566.
Gautier de Montbéliard, 55, a33. a34.
879, 458, 547, Gai.
Gautier le Norman, 598.
Gautier de Nores. secrétaire, 669.
Gautier Penne-en-Pié ouPenenpié. (')4i.
Gautier de Quesnoy, 2 46.
TABLE DES NOMS DE PE
GàUTiER DE Saim-Abraiiam ( IklTuiiiPcli) .
Gautier de Saint-Omer, iày, iOo.
Gautier, châtelain de Saint-Omer, /i4g.
Gautier de Soissons, Sgi.
Gautier de SouRDVAL, connétable d'Antio-
che, Gig.
(îautier de Tabarie, ii8, 'i5i.
Gautier II de Tesrejionde, lOg.
Gadvain, abbé du Mont-Thabor, 83o.
Gauvain de Ché?jecy, 607.
Gadvain de Chevech, 5gk.
Gauvain de la Roche, 82 5.
(iAY Darthélemv (Fi'èi'e) ,;85y .
Geldemar Garpenel, 263, 26i.
Genedve de Gourtenay, 3o6.
Gentier, prieur du Mont-de-Sioii , 84 1.
Geoffroi . cliancelier, 65').
Geoffroi, abbé de l'église de Saint-Sau-
veur, sur le Moiit-Tbabor. 828.
Geoffroi, évè(jue de Tibériade, chancelier.
655.
Geoffroy de Cafr^n , 629.
Geoffroy de Caypuas, 269.
Geoffroy de Courtenay, 298.
Geoffroy de Domon , 385, 38(5.
GeOFROY DE DoNiov, 8<)3.
Geoffroy, comte île Joiguy, 297.
Geoffroy DE Lusigxan, 278. 3W , 346, /i()7.
Geoffroy, comte de Mares, 38g.
Geoffroi du Mork, 5/19, 55i, 552.
Geoffroy di; Morf, 0/19, 553, 565,567.
Geoffroy Poulain, 524.
Geoffroy le Rath, 258, 323, 896.
Geoffroy de Sargines , 4 1 , 42, 616, 617,
64 1.
Geoffroy, prieur du Saint-Sépulcre, 84o.
Geoffroy, abbé du Temple, 833.
Geoffroy le Tor, 24 1, 601.
Geoffroy le Tort, 699 , 600.
Geoffroy de Villiers, 487.
Georges, évèqiie de Famagouste , 863.
RSONNES ET DE LIEUX.
!3
Georges d'Antiociie, 220.
Georges Rillv, bourgeois grec, cairiérier
de Chypre, 672.
Georges Contarim, 261.
Georges Contaren, comte de Japhe. 261.
359.
Georges de Cossie, 272.
Georges de Gourtenay, 809.
Georges de Gloire, 272;
(!eobges Maniacès, 295.
Georges Porcelet, 589, 590.
Gérard, 338.
Gérard , patriarche d'Anlioche, 747.
Gérard, archev(kpie do Coricie, 768.
Gérard de Douai, 898.
Gérard de Frango-Loco, 170.
Gérard de GisoRS, évèipie de lietliléerii .
Gérard de Ham , connétable de Tripoli , 24 1
249, 32 5, 456, 542, 589, 658.
(iÉRARD, grand maître de l'Hôpital, 8()i.
Gérard, évèque de Laodicée, 192.
(jÉRARD DE MaRTIOUES, 8g3.
GÉRARD DE N.vzARETii, évèquo de Laoïlieée
797-
GÉRARD, archevêque de iSicossie. 84 S.
Gérard de Piouigny, 583.
Gérard de Pugi, 626, 63 1.
Gérard, prévôt de Saint-Omer. 444.
(iÉRARD, prieur du Saint-Sépulcre. 889.
(iÉRARD DE SlDON , 22.
Gérard le Rascius, vicomte d'Acre, 648.
Gérard de Ruiefort, a58, Gi6, 879. 880.
(iÉRARD de Tripoli, 495.
(iÉRARD, abbi' de l'église du .Monl-Tlialnn
828.
(jÈRARD, évêque de Valence. 81 4.
Gerhard ou (Ionrar, 897.
Geruardt, 907.
(jerhardt de Malberg, 908.
GeRMOND ou (jARMOND ou (iuAREMOMl. ]>:>-
triarclie de Jérusalem. 718.
93.'i
LES FAMIIJ.ES I) OliTliK-MEli.
(ÎKIITIU III' , lilli' ilr (iiiilliiMiiir l'iiilllll. ■Ui-.
(iKUTItUDli nii (llILKTKWl. ri'lllllir l|l' .Irilll (le
(Iliicli(>slpr, 3o().
(Jr.nvAis III' Césahée. -jyy.
fÏKRVAis. vicoiiilo (|p (Idsjirée, -iHô.
'iKliVAIS MALfilIVSTKl, OU MMJnXSTKAI. ■ih'J.
(JeBVAIS. CONlh' lie lirlliel, ohh.
riiîBVAis i)K Sakjikma. seiif'chnl . dô'!.
(;i:r\ms iiic Taharie, 'i-'ii. /i/iFi.
(iiiiKi. . iiujoiiril luii Djfliloli. non loin ilr
Lallakii'li. 7<j-i.
• itBDi.iN. archcvèqiip d'Arles, iinliiairlic de
.li'riisalpni, -iCi. 717.
(îiiiLET. rantiqiie Biliios. qu'a l'ciiiiilacé la
hourgade iiioderiip de Djchail . o 1 (> . ■'^ 1 n.
(jinRoriLLE (Le seigiipiir de la). -inH.
'ill.RERT irAs.SM.V. 89?).
(lll.riERT IIR Fl.OllRV. 37 ! , ■'l->.-J.
(iii.i)fiiN. alihé de \o(re-|)anic-iii'-.losa[iliril .
(ilLUllN , 35 1 .
fiiLE, femme de liaxinoud de Mimais. Cui'i.
(JlLES AlEMAN", 171. -2^0. 5o5.
(iiLLA. femme de Roliard . 35/i.
'ilLLE , '112.
(JiLLE, fille de Henier de (iihlel. fiSo.
(iiLLE Chappe. 55o. 55i.
(I1LI.ERERT DE PiCnniGNV, 580.
(iiLLES DE BiRITlI. -iis.
(iiLLEs, seigneur (le la iilancliegarde . -j'io-
0/1 3.
(ilLI.ES I" DE (Iayphas. a6ç).
(iiLi.Es II. seigneur de Cayphas. tîCk), -170.
T) 1 1 .
(ilLI.ES n'EsTRAIN, 2(if).
(ilLI.ES DE MaUGASTEAL', 5A6 , .'i'47.
Gilles de Mimars. 55o.
(rlLLES DeRoVE. iÇ)k. 1()5.
Gilles, arohevèqne de Tyr. -îdc) . 7r)3.
75i.
GlORDANO KlEFI. -390.
(iiRMiii. cliaiiihellaii de .lénisaleni . f)3o,
Girard de liRiE, 030.
(iiRARD, neveu d'Eutoige, 379.
Girard de Giblet. 395. 3-27.
Girard he Ham. foiin('lalile de Ti'i|ioli.
5/i-..
(iiBABD iiE Ham. -'.fio, 5Û3.
Girard DE Montaigu. -l'ili.
Girard \", vidame d'Amiens. 583.
(iiRiBD II, vidame d'.'Viniens, 583.
(iiiiiiii) III, vidame d .Amiens, 583.
GlRARIl DE I'lC(,HiIGNY, 583, 586.
(!iR.4Ru, prince de Sajelle , -i-ô. -jilj. A3i.
GiRAiD, ("vêque de Bethléem. 785.
(iiRAi'D. patriarche de Jérusalem, •:>.oh.
(iiRAUD, prieur du Sainl-Sépulcre. 8'io.
(iiRiLD ou GÉRARD. évè((ue de Tripolv. 811.
GiRAi 11 DE Valence, 646.
GiRAiiLD ou Géraud, |)alriarclie de Jérusa-
lem, 7-27,
(iiSLEBEBT DE FlUURY, 53(), o'io. 56).
GoDCiiiLDE. femme de Baudouin, lo,
GoDEFROY, évêque de Bethléem. 788.
• ÎODEKROY DE BoUlLLON, 7, 9. 107, 23l,
■263, 38o, /ia3,/i43, 5o3, 6-29.
(ioDEFROY, comle de Namiu-, 33c).
GoDEFROY H, due de basse Lorraine. fS.
GoDWERE, 10.
• îoMBArD, évèquo de Trijjoli. 811.
GoscELiN, chambellan de Jérusalem, 63o.
Grégoire I\. pape. 37. •2a3. 936. 981,
368. 911.
GrégoibeX. pape. 43.
Grégoire XI . pape. 7-'i , 83 . 1 4M.
(jRÉGOIRE DE SaR(.EN. 147.
Grégoire IV. 157.
Grégoire, chancelier d'Hethoum 1". 703.
Grégoire le Chancelier, chancelier de
Léon IV. 703.
Grégoire de la Roche, 325.
Grégoire de Monte-Longo, évêque de 'I n-
poli et patriarche d'Aquilée. 812.
TABLE DES .NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
'j35
(IrKMONT 1" DE BeSSAN, flSo, 959. ib'i ,
, 325, /169. 588.
(jRÉMOJiT U, seigneur de Bessaii , 901, ao'A ,
a56, fl/19, 3o9.
GuAiiLE, femme d'Aiiseau de Brie, J9().
'nuLON, 663.
GiiARiM Malmuz oiiMalmut, iiiai'éciial ,. (i.S 1 .
(ÎOARIN DE MONTAIGU, 896.
(juarin, abbé du Mont-Thabor, S->a^.
(JUARIN DE TURGUOLANT, 660.
GuARMosD DE Tararie, 667, 468. 653.
GiJÉRiN, grand maître de i"hùpilal. 896.
GllERMOND DE PlCQUlGNY. 583.
Glermond [" et H, vidâmes d'Amiens. 583.
Gderric, archevêque de Piabafh ou de la
Pierre-du-Désert , 755.
(Jui Abise on Ar.BAisE, évêque de Tri|ioli.
81 3.
(iii Brisbaure. 666.
(iiu Hru\'k\u (Frère). 855.
(iuT , sénéchal de Chypre, 37M.
(iLi iiE l'Embbiac, 3 1 9.
Gl'i le Frwçois, 6i5.
Gtll DE GiBI.ET, 909. /|9!.
(iui i)Tbei,i:v 373. 378.
Gui dTbei.i\. 166.
(iui D Ideli.n , coiinétabli' do (..hypre, 993,
•261,369,378.
(iiii dTbelin. évêque de i\emi)sie. .376.
(iui deLusig^an, 5i , 59, 53, 197.
Gm DE LUSIGNAIV. 90(). 9 lo . 91). 55-1.
869.
Gui, abbé de Saiiite-Marii'dn-Lalini', M9'i.
(iui DE MlMARS, 556.
(!li Petit, 589.
(ùii DE Si 1,1,1 . pafi-iarehi' dr .Ic-nisaleni .
73 1.
(ill LE Ton, 6u 1 .
Gui Wino, prieur de Saipi(-\bi;di,-iiii. Sii.
Giiiio Fraxinus, 337.
(iuiFFROV DE SaLVUNG, 8|)0.
(îuii.i.AUME. maréciifli . fioli.
Guillaume, chancelier, 636.
Guillaume d'Alesmes de SAi.\T-.ABRAimi .
695.
GuiLLAu.ME, évè(jue d'Acre, 566, 777.
(ïiiLLAUME, évoque d'.Ageii, pniriarclic df
Jérusalem , 780.
(îuiLLAiiJlE .Amici. palriari'lie de .li'riisali'iii ,
736.
(iuiLHUME .\^GELn■;B, 385.
(iuiLLAU-ME D ArÈ.XE. 58o.
(iuiLLAU.ME MlLlTIS 1)'A\GEBS . palllarclicde
Jérusalem, 737.
(ioiLLAUME SAiVS .AvoiR, 690.
Guillaume Bablais, 936, 95'i, 375. 5],s.
Guillaume, é\èqui' de lîarnlli. 781 .
(iuiLLAU.ME LE IÎASTARU, 965.
(iUILLAUME JjAUVAIS, 3S5.
Guillaume le Berner, 39(1.
Guillaume de Beaujeu, 890.
(lUILLAUME BloUN'T, 3o7.
Guillaume Boutevix. 569.
Guillaume, seigneur de l'ionlian. 198.
(1UILLAUME DU BouTRo^ . 957. 9ijS. 959.
699.
Guillaume de Bures, 609. 'i65. 'i'i(i. 6^19.
65o, 65i. 659. 653. 655. 65(). 6iio.
663.
Guillaume de Bures, priiii'e dr 'I ahanc
228, a66.
Guillaume de Buri. 637.
Guillaume de Cafr\n, 58o.
(iuiLLUIME de (JANET. 697.
Guillaume de (Java, maréchal. '.\^-> , 6.)i,
(iuiLLAUME DE LA C U"E . 599.
(iuiLLAUME DE ClIAMI'LlTTE. 900.
(iuiLLAUME, chancelier, 65'!. 655.
Guillaume de Chartres, 883.
tîuiLHUME DE Cll,\THINEUF. 89^1.
(lUlLLAUME DE CoUBTENAV. ;!o6 . .'107. 3(liS .
309.
(iuiLHUME CUCOTI.^ DE iNoRES . 693.
GriLl.AlillE IIE DmIPIEBRE. 5.')5.
936 LES FAMILLES
• iiiLi-AUME UoREL, sirc (lulilUlIl'On, «58,
■'!nj, hoH.
• JlILLAUMr, DE l'EmBRUC, ^17, 3l8, '■'> HJ ,
;^2o,333.
(iuiLLAUMEDE Fararel ,sire flii Puy,257, .'itio.
(iuiLLAi'HE DE Fakabel, coiiiiélnble de Tri-
j)oli, 658.
(juillaume de Flori , vicomte cl" Aci'p. ()48.
(ÎUILLAOME DE FlOI'RY. 5/l 1 , 583.
(ÎUILLAUME DE FoRES, 3c)5.
• iLilLI.AOME FrESiNEL, SSy.
(iiiji.i.AUJiE DE n Garde, archevêque d'Arles,
[jalriarche de Jérusalem, 787.
(iiiLLAUME DE Gaurelée, 5i I, ôig, ()o8.
Guillaume, évoque de Gibel, 795.
(il ILLAUME DE GiBLET, â5o, 3-25, 327, 3-28.
33a, 39C.
GiiLLAUME iiE GiBLET. coiinétabls de Jérusa-
lem, 325.
(iliILLAUME GONEM, 853.
(illLLAUJlE DE GrAIVDMESML, 180.
Guillaume, IVùre de Pifibert Guichard, 181.
(ioiLLAUME IX DE GuYE.^NE, l86.
Guillaume \ de Guyenne, 186.
(iulLLAUME LE HaNGIER, 325.
(iuiLLAUHE Hazart, coune'table dAntioche,
257.
(iulLACMEDE HuNDEFELT, 3o8.
Guillaume de Saint-Jean, archevêque de
Nazareth, 762.
(iuiLLAUME, patHarche de Jérusalem, 7311.
(iuiLLAUME, patriarche de Jérusalem, 719,
(Juillaume Jourdain, ^78, ^79.
(ÎUILLAUME DE JuLIERS, Siç).
(iuiLLAUME, évêque de Lidda, 801.
Guillaume Longue-Epée, comte de Sarris-
bury, 03.
(iuiLLAUMEDE LuBiN , iiiaréclial de Tripoli.
(Kîn.
(iuiLLAUME DE MaLMESBURY, i8o.
(ÎUILLAUME l" DE LA MaNDELÉE. 25A. 3(>2 ,
3o3.
D'OUTRE-MER.
(JUILLAUME II DE LA Mandelée, sire de Scan-
daiion, 3oa, 3o3, ^28.
Guillaume de .Maraclée, 385, 380, 583.
Guillaume de Meldn , 86.
Guillaume de Millers, 546, 567.
Guillaume Moiiun, 307.
Guillaume, marquis de Montferrat . 20.
23, aA. 342, 343.
(iuiLLAUMEDE MoNTGISART , 2OO, 397, 398.
(iuiLLAUME DE MoNTGISART 11, 399. 55o.
58o.
(ÎUILLAIME DE MoNTOLIF, 662.
Guillaume, archevècpie de Nazareth , 709
Guillaume Belvaysse. archevêque de Naza-
reth, 762.
(JUILLAUME DE NaNGIS , 63.
(ÎUILLAUME, évêque de Némosie, 858.
Guillaume de Nephin, 4i5.
(ÎUILLAUME DE NeDBOURG, i80. 4o5.
(ÎUILLAUME NOGARET, 47.
(iuiLLAUME, châtelaiu de Saiiit-Oiner, 444.
449. 583.
Guillaume, évêque de Paphe, 867.
Guillaume DE Saint-Paul, 196.
Guillaume Pedot, 58o.
Guillaume de Picqdigny, 269. 283. ôo5.
583. 584.
Guillaume Pistoles, 58o.
Guillaume de Pinkignin, 586, 587.
Guillaume Porcelet, 24o, 24i. 3a5,589.
590.
Guillaume DE Pouderiian . 309.
Guillaume de la Pouille, 180, i83.
(ÎUILLAUME RaINOUARD, 887.
(ÎUILLAUME Raymond, comte de Cerdagne.
478.
(ÎUILLAUME DE Redwers, coMitp de Devou .
3 06.
(ÎUILLAUME DE RiVET, 61, 696.
GlUlLAUME DE RoUSSILLON, 27O.
Guillaume de Sabran. évêque d'Aibara.
765.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
037
Guillaume de Saône. 3oo, 691.
Guillaume, prieur du SaiiU-Sépulcre . 83ç).
Guillaume de Salomque, évêque de Taba-
rie, 808.
Guillaume de Senay (Savenay), 887.
Guillaume de Boissons. Sgi.
Guillaume Stroi d. Hog.
Guillaume de Tabarie, aio. a4i. i-JO.
ao, /i5o. i5i, iSa, 453, 469. 608,
5/1 a.
Guillaume, abbé du Mont-Thabor, 8a8.
Guillaume de Tiiorote. 3f)a . 3c)'i , 3()(j.
Guillaume de Tirel . riiariTlial du prince
d'Antioche. 65 1.
Guillaume, e'vêque de Tortose, 809.
(iuiLLAUME, viconite de Tripoli. a4i. /iy6 .
/195.
Guillaume, évècpie de Tripoli, puis de
Betbléem, 788, 812.
Guillaume, arcbevêque de Tyr. ~à(). 700.
75i.
Guillaume de Valen. évètjue de Ijelliléeiii .
790-
Guillaume le Velu, cbaiicelier d'Ariuénie.
évêque de Tabarie, 709, 808.
Guillaume le Vieil, 3/i9.
Guillaume Vicomte, 95/1, 61 1.
Guillaume de Villers. 55o. o5a.
GuiLLEMIN DE GiBLET, SsQ.
Guillemin Porcellet. 588. 589.
GuiLLERMiN, évêque de Bethléem. 791 .
GuiLLiN, vicomte de Chartres. 3(>o. 36 1.
GuiOTiN ou Gui dTbelin. 879.
GuiRAN, femme de Léon IIL i3). 166.
Guiscard de lIle. connélable d Anliociie.
6/19.
GuiTiER, comte de lielhel. 545.
GUNTIIER DE SCHWAKZBURG, 906.
GuRRi village du district dOiiiii eu Chypre,
6o4.
GUTUEVE 10.
Guï Babiv. 5 i(j.
Guy de Barut. 228. aag. aio. 279. 97S.
979, a8o, 5g3.
Guï de Bassainville, 885.
Guy de la Beaume, Saa, 6a8. 633.
Guy, archidiacre de Brie, i54.
Guy de Cayphas, 97a.
Guy de Chevreuse, ago.
Guy, connélable de Chypre, a 33.
Guy. roi de Chypre. 75. a36.
Guy de Chypre . prince de Galilée. ao6. a 1 1 .
499.
(JUY DE DaMPIERRE, 535.
(juv Dermite, 565.
Guy du Donjon, a 98.
Guy, vicomte d'Étaiu[)es. 36 1.
Guy de Gibelet, seigneur dAraison. 334.
Guy de GiiiLET, 3ig. 3ao,5ii.
Guy h, seigneur de Giblet, 3a3 . 387.
Guy dTbelin, connétable de Tyr, 65 , 67, 7a.
Guy, fils de Balian d Ibelin, a25.
Guy dTbelix, aa5 , a38, 984, 857. 875.
376,536.
Guy dTbelin, 378.
Guy dTbelin, connétable de Chypre, 375.
378, 396, 679.
Guy dTbelin. maréchal de Chypre, 685.
Guy d Ibelin, sénéchal de Chypre, 378. 687.
Guy, comte de Japhe. 35 1, 876, 877.
Guy de .Iapiie, 356.
Guy, comte de Joigny, 297.
Guy de Lusignan, de Tyr, 70, 75.
Guy de Lusignan. roi d'Arménie. i45. i46.
1 4g, 160.
Guy de Lusignan. roi de Jérusalem, ao, 94.
aS, a6, 97, 98, ag, a8i. a4a. a78.
3oi, 829, 343 , 3i6 , io4 . 4o5. 4io.
43a, 449. 45o, 464, 483, 497, 498.
5oo, 5io, 585, 616, 628, 626.
Guy de Lusignan. connétable de Chypre.
679-
Guy de Lusignan, prince de Galilée, conné-
table de Chypre, 680.
iiR
938
(ÎIIV IIK
(ÎIJV l)E
'iriV DR
• ii'v ni'
8(;ri.
GlIV l)K
(!t!V DE
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MvS FAMILLES D'OUTRE-MER.
(iiisiG^AN. sôiii'clial (In CIlvpi'O. OiSy
LA MaM)ELÉE, ?>()•}..
Mii.i.v, /lo.'î, /io6.
: MlMARS, ÔSo, f)5l, ?>'>-2. 'M'i-j.
WniAiis, iiiiiir.il il(> (;iiY|)r('.
Mo^TFORT, 317, aiS, /lC)().
MoNTLHÉRY, 5^5.
MoiVTOLIF, 558.
MoRF. flSa . 565.
(id.'i.
IIai.ei.me. si^nécliiil de ,l,i|)lii', .'i5a.
Halcoit.m, i63.
Harich. aujoui-iriiiii llarciic. près le poiil
rie Fer, ;i quaire heiiivs d Aiilinrlie. i<)5.
1 ()8, 337.
IIarona. 900.
HaRTMAIVN de llELDRU.NGEiV , 1)00, l)o8.
Hartwich, archevêque de Brème. 8q8.
H4TTIN, casai, situé enlre Loubieli et Tibé-
liade, célèbre par la bataille qu'y |)erdi-
renl les chrétiens le !> juillet 1 187, et qui
amena la chute du riiyaunie j.iitin. 19(1,
610.
Hwis, Icinnie de Jean de Floury. .k'k).
Havise, épouse de Daniel de Malenbec. ■>.'j9,.
Havoise. feiimie de fiuillannie de Courte-
uay. ooG.
I I4ZART. ville située dans la |)i-inci])aulé d' \n-
lioclie et qui s'identifie avec Ezaz. •2b'j.
IIp:i:|(ir (liiiMDLs. vicomte de \irosie. .''i6->.
ô()/i . 51)7, (\ç)!{.
Hector de Lusic.nan. ^1(17.
Hector IVidocator, 'ji)-!.
IlEnoN. i().5, 1 (')(■). i(i-.
Heiton u'ERSiihrE, I 07.
Hélène de LnsicfAV, '1(17.
Hélène Paléologle, ()'■].
Hélène, dame de Siuiie. 'ilitl.
Hélène, (ille de Diomèdes Sli-andiali. :\>'.').
'iiiy. évêque de Nantes, patr-iai'clie de Jéi'u-
salem, 798.
Guy de Nova Villa. 570.
(iuv, évêque de l'aphe, 5à(). 55-j.
Gdv le Petit, 58o.
(itiï DE Pkiuignv, 583.
GlIV DE PiSE, 593.
(inv DE Saette, 552.
Guy de Scandalion, h-i-].
Guy de Soissons, a5a, 325. ôiy. ô()/i . 5y5.
H
Hélie i. Aleiian, 509.
Hélie Charles. 283, AIJ2, 56o. '
Hélie du Morf, 565, 566.
Hélie de Nvrinal (Frère), 85o.
Hélie, archevêque de iNico.ssie. 8/1O. 8'i7.
Hélie, abbé de Palmarie. 837.
Hélie, évêque de Paphe, 806.
Hélie du Rouvre. 565, 610.
HÉi.oisE. femme d'Henri de liriinswnh
378.
Héloise d'Ibelin . 376.
Helmerich, grand Irésoriei', 909.
Helvis. femme d'Adam HI, 2 53.
Helvis, fille d'Aimery. roi de Ghv[iriv
l'einme de Rupin. i56. i65. 2o3. 'loS
■'m 'i . ^175, 5^19.
Helvis. (ille d'Aiiseau de IJrie. femme de
.lean d' Vrsur, 222. 220, 52().
Hki.vis. femme d'Anseau de P>rie. 529
5'i5.
Helvis d'Antio(;iie, 5i 1 .
Helvis. femme de Pierre ilAvalon. '1/16.
Helvis. lille de lialiaii II. 'i33.
Helvis, femme de liaiidouiii de Névilies.
Helvis, lille de lïaiidouin. seifjiieiir dr
Rame, lémiiie de
3Gi, 375.
F)aliai
Hei.ms
DE H l)l,AM;ilEI. iRIlE, 2 'l 3 .
TABLE DES NOMS DE
Hei.vis ue Brie, feiiiiii»' de Jean, sire d'ir-
siir, 52().
Helvis. daine de Cayphas. aa3. -aCS
a(i<). •i']-i.
Helvis, femme d'Heclur (Ibivides, /i(i6.
Helvis, femme de Guillaume de Flonry. ô8."5
Helvis ui: Floirv, 539-
Helvis d'Hieroes, 537.
Helvis, femme de Manassés d'Hierges
:56i.
Helvis d'Ibelin. 35o. /1Ô7. icjc).
Helvis, femme de.Balian d'Ibelin, 4o8.
Helvis de Menassier. 5<(1.
Helvis. dame de Rames, 'ohh , -iht).
Helvis. femme de Rollaii de Luynes. -ihk
Helms, femme de Renaud, prince de Sn
gette. 075 , h 10.
Helvis, femme de Renaud deSoissons. ôtid
.■ji).'i.
Helys, (iS/i.
Heisri Alajiax. vicomle de .Mcosie. tjyi.
Hemu. comle d'Anjou . 3o4.
HE^•RT I" roi d'Angleterre. i8(),.3o(i.
Henri H roi d'Angleterre. i5. 4(1. '17. (i3
1 /i5. /i()/i .5^1.
Henri d'Antioche. 5i i.
Henri, palriarche d'Antioolie. 7^10.
Henri de Brunswickh - 378.
Henri le Buffle, i(JG, 358, 3o.').
Henri de (Iafran. 539 . 58o.
Henri, comte de (".Iiaiii])agne. nn de .léni-
salem. ao. yy, 169. 197. ■.3->j. aSi
•2.^,3. 279. 345. 346. 472, 498, (iao
(130.
Henri l". roi de Chypre. 38. 4o. 4i. 5g
î)2 . 65, 127. yoO. 207. 223. 224
201. 326, 370, 398. 4io, 5a3.525
5o8, 553.
Henri H. roi de (Chypre, 66. 69, 70. i3c)
i58. 209, 254. a55, 266. 399. 5i2
536.
Henri de (IoijRtenay. 307, 309.
PERSONNES ET DE LIEUX. 039
Henri de Courtenay, comte de Devon . mar-
quis d'i'Aeler. 307.
Henri de Girlet. vicomte de Nicosie, 696.
Henri, empereur, 179.
Henri VI, empereur, 120, 197. -m 7.
Henri, frère d'Almé'ic. i38.
Henri de Gaurelle on (jakrelée. ô3o.5:')1.
608.
Henri, seigneur de Gihiel. 234 , 32o, 3a2 .
393, 3*5, 33 1. 332, 335, 375, 57O.
Henki de Giblet (de Bihlis), chancelier de
Ghypre, 674, 854.
Henri de Gkangerin. 5'i5.
Henri de Helrecacii. evèipie de Gahiila,
79''-
Henri de Hohenloe, (y>h.
Henri d'Isemberg, granil Irappier. 909.
Henri, abbé du val Josa|)hal. 8-!o.
Henri de Lusignan, prince de Galilée. 465.
406. 467.
Henri de Margat, Sgô.
Henri de Mu.ly. a53. 4o8.
Henri de Montgisirt. 594.
Henri de Montolif, 563.
Henri, archevêque de Nazareth. 76a.
Henri, prieur du Mont-Olivel, 826.
Henri de Nores , 579.
Henri Piéteau ou Pistiai:. vicomte de Nico-
sie, 693.
Henri, eoinle de Plotzko. 908. 910-
Henri Scafas, 599.
Henri, lils de Frédéric II. roi de Sardaigne,
21 4.
Henri de Vkrny. 611.
Henri de Venaire, 549.
Henri Walpot de Bassenueim, 897. 901.
Héraclius. empereur. 178, 294.
Héraclius, archevêque de Césarée . patriar-
che de Jérusalem. 721, 729.
Herbert, abbé de Saint-Abacuc, 817.
Herbert, évêque de Tabarie. 807.
Hercule Podocator. 4()a.
118.
9/(0
LES FAMIIJ.KS I) OUTliK-MER.
IIkkcii.hs l'.M.iîoi.iir.iin. h(>-.
IIkuciiI.ics Pai.oi.. tji!.
lli;iiMV\, yniiiil maîli'cdes Triili)i]ii]iii's, 30.
lli;i\»iAN lÎAiiT. goi.
IIkuman 1)K I'i';rk;ori), 885.
IIkumww niî Sa[,za. goa.
Hermeline, H'iiiiiin (le (i:iii\iiiii (le (ilievoi'li,
IIkiimellm; 1)]'. Sdis.-^ovs. i'tu-j.
IIkii.mengaruk d'Iiîei.in. ikiiiie ili' Tabiii'ic,
:>(u, o(Ja, 3(j;}, 'i-jb . hh-]. hoo.
Hiaoir:sii;s ou Hekvesiu.s ou Hervé, arclie-
\èque lin Césiii'ée, 767.
Hkrmite de la Faye (I/). 88.
Uérodes le Vieil, -ihh.
Hervé de Giblet, 565.
Héthoum ou AiTofi 1", roi ilAriuéiiie, is5.
126, \-i']. i-'.cS. i-u). 100, 1^1 6, i5t),
i63 , 6<)(), 701.
Héthoum H. s('i,oiit'Ui- dr Liiiiiprciii . cliniii-
liellan d'ArMK'iiip. i(>-^. 707.
HuMERi Barlais. a'i I .
Hiérome Palet. 1 yo.
HiÉRosME. cliniloiue ilr l'ii|ilii'. '1(17.
Hiérosme Sïvci.rnoiiE . ."Îi3.
HoliIERNE . 55o.
iloniERNE (Odi.irte). lillc du lliiudoiiiii H,
roi de .li'rusaleni . /182.
HoiiiER\E. rciniiiP do R.'iMiioiid llliiiidiMii .
Hoi)lKli\E. ri'Miiiic de Ha^Niond 11, ((iiiili' de
iVipoli. îihh.
Hodierm;. Iiru de l'aven 1". seijjiieiir de
Cayplias. ■jdC).
HoDIERNE IlE Gr.\M;Elll\, 545.
HoDiER\'E, l'eniiiiede Herehraiid . sire d'Ilier-
;;es, 56.')-
HoDIERVE. lilleile Maiiasses de Mimais . 5 -j I .
HoDRAUE ['rOVAN\E. (ilO.
Honoré de Reouese.ns. '167.
HoNORns III. pape. .''>o. .'i'i . \ ■>.'.'<. i->5,
r)Oi . -2 lO. .'î(i8. '1 1 S. '11 ().
HoRSEs OU Herses, )6().
HoSTE OU HOSTIUS DE Tararie , /iM). 45o.
/45{). /160.
HosTON, chevalier du Teipiple. hhh.
HlE DE VlniARS. 55-2.
Hue le Fort, aaS.
Hugues, 5A(), 55o, 55-j, 872.
Hugues d.Antioche, 3ii, 5ii.
Hugues, seigneur de Sainl-Alii'aliaiii . -jG/j.
'4a3, h-}.h.
Hugues Aleman, 5o(J, 507. 5o8.
Hugues .Angelier, 385.
Hugdes, sire d'Arbais, 385.
Hughes d'Asodie, 55a.
Hugues sams Avoir, seigneur du i'uy. 'lao.
4/16.
Hugues I" d'Arménie, i 5i).
Hugues DE Bailledl. (>oo.
Hugues, (ils de Balian de lîarui , a33.
Hugues de h Balmr. coiiiiélalile de (ihypre.
681.
Hugues de Baruth. j^o.
Hugues DE LA Baume, 5a i, (ia8.
Hugues Bedui^ , 69, oa'i. 5a 5.
Hugues Beduin, amiral de Chypre. MVA.
Hugues, seigneur de Bessan, ai y.
Hugues, évèque de Belliléeni. 7S8. 781).
Hugues DE la Blanciiegarde. a 60.
Hugues, seigneur de Bockenake. 307.
Hugues Boutevi\, 5'iç).
Hugues de Brie. 5a(j.
Hugues de Briemve. (l'i . (>G.
Hugues dk Brunswk.ii . (ia'i.
Hugues Bussat, 5'i 1 .
Hugues de Cayi'has . a7a.
Hugues iiK Césarék , iij. a7t;. -i^'i . .'loo .
3a 9.
Hugues de (Iiiami'ag.ve. 179.
Hugues I". roi de (lliypre, (i'i.
Hugues H, l'oi de Chypre. '10. h',\ , 03, O'i.
39/1 , a5 1 , a53.
Hugues 111. roi de Clnpii'. 'la. '|3. hh .
TABLK DES l^OMS DE PERSONNES ET DE IJEUX. ,
y 11
45 , G/i, 66, 2o5, 206, 9 25, 2.'Î5, 286,
36(), 370. 871. 875. 378. i64, 5oi.
54o.
Hugues IV, roi dedliypre, 70. 71. 72, 7.'!.
76,75,85. 80,207, 209.211. 226.
238, 939. 255. 3io, 33i. 378. ?,qli.
375, 378, /j65, 525,537, 'J?!)-
Hugues, (ils de Henry, roi de (iliypre.
235.
Hugues, roi de Chypre, ii5, 629, 54u.
Hugues de Chypre, archevêque de Nicosie.
85i.
Hugues de Chypre, 166, 280.
Hugues de Convveschen, 807.
Hugues, sire de Cossie, 972.
Hugues de Gourtenay, 3o6.
Hugues de Courtenay, seigneur d'Okch;imp-
ton, 3oC.
Hugues de Courtk\ai, seigneur de Hiic-
conihe. 807.
Hugues de Courtenay, sire de iJevoii . 3o8.
Hugues de Daupierre, 536.
Hugues, arclievèque d'Edesse. 769.
Hugues de l'Emrriac, seigneur de (iihiet.
269.
Hugues de l'Emuriai;. 95 o.
Hugues de i.'Embrhc . 3 1 6 , 817. 8 1 8 . 3 k).
395.
Hugues II de i.'EMiiiiiAi;. 819. 821.
Hugues de Fauque\bergue, hh?) . hhk. Vn).
451,453,454.
Hugues de Flatres, 92.
Hugues de FiAUNCouRT. niaréchnl. 65 1.
Hugues du Four. 272, 53o.
Hugues, éviVjue de Gihel . 1 iS() . -j()h.
Hugues de Giblet. 61. 2u'i. 94o. '108.
543, 588. 5S9.
Hugues de Giblet, seigneui' île liesrnedin ,
24 1 . 25o.
Hugues de Giblet. 169. 258, 819. 325.
Hugues H de Giblet, 825, 82().
Hugues Ifl de Girlet. 826.
Hugues de (ùbelin, coinle de Japhe. 802.
Hugues de Glocester. 3o6.
Hugues de Hadestel, vicomte d'Acre. 667.
Hugues d'Ibelin, 18, 90.
Hugues, fils de Halian (rihelin, sire de lia-
ru th, 375.
Hugues d1beli\, 78, 966. 857. 862.
868,875, 876. 409. 'j6o. 46i. 532.
618.
Hugues, seigneur d'Ibelin. 3ao.
Hugues d'Ibelin, cointo de Jo|)pé et d \sca-
lon, 878, 879.
Hugues d'Ibelin, sënérhal ilii royaume ilc
.lérusalein, 879.
Hugues, maréchal de Japhe, 352.
Hugues de Joppé, 354, 4o2.
Hugues, ahhé de Notre-Dame-de-Josaphat.
8.9.
Hugues ou Eudes de Langlois. cliamlii'llaM
de Chypre, 678.
Hugues DE Eusignan, |)riiice di' Galilée. 72.
Hugues de Lu.signav. lils de .leaii <le I.iisi-
gnan, 212.
HuiiUESDE LusiG.\A\, cuinietable de Chypre.
878.
Hugues de Maraclée, 885..
Hugues Martin. 565. 696.
Hugues DE Mimars. 549. 55(). 55i. 553.
594.
Hugues de Montbéliard. 689,
Hugues de Montclar , 267.
Hugues, ahbédu Monl-de-Sion . ^27.
Hugues de Montolif, 56 1 .
Hugues, airlievèque deNazarelh. ylii.
IIlcues dil DE l'isE. arclievèque de Nicossie.
847, 848.
Hugues de I'ayens, 869.
Hugues de Plaissié, 417.
Hugues DE Plancy, 4o8.
Hugues Poh.emlain (Pilevilaniis i. 667.
Hugues Porcelet, 84o, 588.
Hugues 1" du Puiset. 888, 34o.
ijfrl
LES FAMIM.I'S
Hii<;i)F.s II m l'iisKT. cDiiilc (II' Japlic, ay.") .
IllOlIKS lUnOtlI', 9.i'H).
Hkjiîks nu [{amks. .'îlia.
HiGijEs. coiiitfi fie Helhel. 5/iô.
FIlGIlîSDK RliVKL. -'.sG. 3()9 . Hlj'l.
lilGIKS il l)i: L\ l'iOCIIK, 8()0.
IJLCriîS 1)K SAIM'-UiMEn, ()1,J.
lliraKs Soi.iHN'. cliïmiLiflliiii de t;iiv|ir(',
jll(;ilC.-. IIK ÏAllAlUK . •}.''.'.'). '^■jt^. !ihi>. /lôo.
'lai . 'lof) , A6o.
Hi'diEs nE Tabarik, évèquc <lc Talwine,
807.
Hlgies. iibJK' (lu Triiiplc. 8oi.
fit RIES iiE TniPOLi, Agi.
Hi ciEs. pi'iiici' lie Tvr.
H{(U"Es, év(kjii(' de Zibel, (Siô.
Hiii.Ric, HrinRicou Oi.ric. vicomte de \;i|)les.
A 1 ■?. .
lllMREIlT. -jlid.
I) ODTHK-MEii.
lluMliERT. i^lii ]Kilir;iicli(> de .l('iiis;ileiii .
IIi'iii'ROY I" l'Ancien, 468, /1O9.
HcJIl'ROy DE CoiJRTE.NAY, 3()8.
HlMl'ROV DE HeREI'ORI), SoO.
llniFROV IlE MoNTCAYElA. 'l()8.
73o.
Il MIP.IIV IlE MoMKORI).
'.7C..
H;
.'17'!,
/4 7f.,
HiiMi'Roi DE MoNTFORT, seigiiettr de 15aiutli ,
amnétahle de Chypre, G80.
HiiMFROA (Pierre-Philippe), seigneur de Pdii-
deihan, 3o6.
Hl.MKROY DE ScAMIALION. i'.'J-i. 'l'3[). 'l()4.
HUHFROY 1" DE ToRON , 458.
HfiMFnOY II DE ToROiv, coiiiiétahle de Ji^ru-
saleni. 190. a.3i. 4o3, 4o8, 4a7, 65o,
'i(W.). 4-0. '171, h']-?.. '173. 544. Iliç).
tiào, CaO.
HijmfroyIH de Toron, 37. -jp, -aiO. 2(30.
Hysiaii Moive ou Monaco, [latriarehe de Jé-
rusalem . ■278.
Iiilil.n. s idculilie ii\ec Kbueli, I i(ulique Isai!EA[
.lauinia ; ce lieu est silut' entre .lall'a el Isareai ,
Ascalon, 3Go. 357.
1 ^ivocE^T 111 pape , 3 3 . 3 4 . 1 •> j . 1 y y , a o 1 . Isabeai .
ao3 . 393 , 419. Brie,
l.MvocjENT IV, pape. 4(), 348. Isabeau,
Innocent VI. pape. 3]i. Isabeaf.
JRiiNE, femme de Bo(?mon(l m. 198. 53o.
IsAAC, 394 . 6i5. Isabeau
IsAAC CoMNÈNE, 5o, 5t) , 101. 175. IsABEAU
Isabead d'Antioche. i58. Isabeau
isabeac de lu.signan, 4g7. isabeal"
Isabeau, 167. Isabeau
Isabeau, femme de Senipad. i58. Isabeau
Isabeau, fcmnie de Pluebus de l.ii-.if;nau , Isabeai
4G6. _ 385.
IsvcEAu i Aueman, 5o5. Isabeau
Isabeau. femme de Baliaudc Biic. .'>3(i. Isabeau
de Bessan. 4G-J.
feumie de Meilleur de Mai'acl('e,
éjiouse Jacques, lils d Anseau de
565.
, femme de Pierre de la Tour, 5 a 9.
. femme de Thomas d'Antioche,
, feuiiue de Boëmond 111. 198.
Placoton, 92.
, femme de Lt'Oii II , 1 56.
. fenunede Jean dTheliu. 44G.
, fenniie de Henri de Gaureile. 565.
, lille d Iluiiilrov de Tlioroii. 1 i8.
. femme de (inillanme de Maraclée,
, fille de Baiidduin d llielin. 378.
LE R(ll!X, 3(^().
TABLE DES NOMS DE PERSONiNES ET DE LIEI \.
'.lliM
IsABKLLE (la reine), a3o, •i'.h, 3i-i, a-'i3.
Isabelle, lille d'Ainiery de Rivet, Syfi.
Isabelle, mère trAniaury, vicomte de ^a-
ples, /il -2.
Isabellk d'Adeloîi, d83.
Isabelle d'Aguilleii, 55G.
Isabelle l'Aleman, 5o5.
Isabelle, veuve d'Alméric, loy.
Isabelle, feniine d'Amaury de Eusigiiaii.
43, i5fi.
Isabelle uArméme, i5f), i5(). oi'j.
Isabelle, (ille de Rupin d'Ariue'nie. seconde
femme de Jean de Brienne, 35.
Isabelle, l'emme de Semhnd roi d'Arniénip.
35i, 379.
Isabelle, dame de Barut, 335.
Isabelle, lille de Balian de Barut, -^33.
Isabelle de Baruth, femme de Nicolas de
Césarée. -2 84, 5o5.
Isabelle de la Blanchegarde. -'.io. -i/ii.
Isabelle, femme de Boémond III, i()().
Isabelle, lille de Boéniond \ II. aot).
Isabelle, lille de RaviiioTid. sire du Doii-
tron. 3S5.
Isabelle, lille d'\iisi'au i\e lii-ie. 'i()4. ôsf).
591.
Isabelle de BRIE^^E, '17/1.
Isabelle , fenmie de Hugues de Brie .
ria().
Isabelle, lille de Jean de Brieniie, 3'i. 3().
37, -281.
Isabelle, femme de Nicole Carpas.
Isabelle de Cés.arée. -îSi. «S?..
Isabelle, lille de Richard de (Jluiiiiparnou .
388.
Isabelle, femme de (loiirad, '197, 49)^,
ls\BELLE, fenimi' d \i(iion, sire ilii (Jourc,
Isabelle, leinme de Haudoiiin dlhelin.
375.
Isabelle de Coi'btevu. 3oo.
Isabelle, femme de Hugues III. roi de
Chypre. 37S.
Isabelle, femme d'Eudes <lr |)am|)ienr.
537.
Isabelle, fille de Jean de Elonry, -ij-i.
Isabelle, femme de Henri de (!iblot, r(3/i.
Isabelle, femme de Jean d Aleman. ft^<3.
IsvBELLE. lille de Jean de (Jothman. ■!77.
Isabelle Rivet, l'énuiir i\f .Icao d llieliii
.19/1.
Isabelle, femme de (jnillimirn' Ir flangier.
3 a S.
Isabelle, femme de Hugues III. Sy 1 .
Isabelle, fille de Hugues il. roi de (lliypre.
•jo5.
IslBELLE dTbELIN, qS , 875. 37(>. 378,
399. Tn 4 , Saiï, ■')39, 55o. 554. 073.
Isabelle, femme de Jean dThelin. seigiieni
d'Arsur, 378.
Isabelle dTbelin, religieuse, 375.
Isabelle, (ille de ISalian dTIjflin. 3-23.
Isabelle dTbelh . femme de Eeniand de
Majorque, 371. 37(S, 379.
Isabelle, reine de Jérusalem , :!o(i. 4-)(i.
Isabelle, (ille de Gautier Lainlii'rt. .'S-jiS.
Isabelle, femme de Léon II. ]•>.'■'>.
Isabelle, fille de Léon H, ijS.
Isabelle de Lusignaî», 8S. /iyo.
Isabelle de la Maindelée. femuic dr Ifaii
dThelin, 253.
Isabelle de la Manoelée. femme de 'fhili.iiil
de Bessan. 3o2.
Isabelle de Maraclée, 54t). Oo-i.
Isabelle, femme de Meilleur de M.iracli'e.
•257.
IsuiELLE DE Maugasteiu. 171. 5r5. 5 40.
1sai!i;lle, femme de Hugues de Mimais.
544 , 549.
Isabelle de Mimaes. 55(). 55:i.
Isabelle, fille de Eudes de Vloiilhi'iiard .
458.
'Mi'i
IsMuci.i.i:. lilledi' (iiiillouiiie do Montgisard,
lsM\Ei.i-i;. fi'niiiii' do (iduiiid. marquis dp
Moiilfeiial , -jOr).
IsABiXLE DE PlCQUIGNi', hoH.
IsAnELLE. fille di: Baudouin de l'iwjuijjiiy.
385.
Isabelle. Mlle du .Icau Perez Fabrice. ■->,() i.
Isabelle, i'eiunie de Philippe. 1-2 4.
Isabelle, femme do Lauionl du Plessis.
Cl 1.
Isabelle, l'erauie de lieiiier de GiLilel. ôit).
Isabelle, femme de Pienaud, chambellan de
Jérusalem, 979.
Isabelle, fille d'Aiineii Rivet, 'i-jb.
Isabelle, fille d'Hélie du liouvre, 565.
LlvS KAMIM.es l)()l)THE-.\IEH.
Isabelle, femme du sire de Saône, bo.-j.
559.
Isabelle de Sois,soivs, 59^.
Isabelle, femme du connétable deTabarie,
949.
Isabelle DE Tenbeiio>de. 170. 171.
Isabelle, femme de Thomas d'Anlioclie.
5 1 1 .
Isabelle, lille de Jean de Vere, 3o(i.
IsABiAU dEbménie I"', i65.
IsAAED. patriarche d'Antioche. 7/17.
Isolde. femme de Berlliold d'Hi'rombourg.
ai(;.
Itiiieb de Giblet, oa5.
Ithier le Hangier. 325.
Itier de ÎNabinal (Frère), 85(S. 86a.
JacOBO PlSAlRO. 867.
L'EGARD OU Gérard de IÎetiiléem. 789.
Jacodes I", 161. 288. aSg, 256. 5i6.
5 a 1 . 52a.
Jacodes II. 161, 3ia. 3i3.
Jacques III, 10a.
.Iacques (Frère). 863.
Jacques l'Alema^, 5o5.
Jacques de l'Amandelée. h-jk.
Jacques d'Antioche. seigneur du Boulron ,
257, 259.
Jacques II, d'Aragon. 65. 369. 371.
Jacques d'Aaesnes, 45i.
Jacques, évêque deBarulh. 78a.
Jacques le Bastard. roi de (Jhypro. a6i.
466, igi .
Jacques Beuuin, 526.
Jacques de Brie, 53o.
Jacques Chiciiester. 309.
Jacques de Courtenay. 809.
Jacques de Flourv, 272. î>'à{).
Jacques du Four, 272.
Jacques de Gibelet. 335.
Jacques Hi.meré, évêque de Bethléem, 791.
Jacques, fils naturel de Jean II. 161.
Jacques, fils naturel de Jean III. 852.
Jacques ou Pantaléojn ou Couet-Palais, pa-
triarche de Jérusalem, 729.
Jacques d'Ibelin. 235. 369. 376. 46 1.
525.
Jacques de La, évêque de Zibelot, 816.
Jacques de Lusignan, comte de Tripoli, 81,
84. 85, 86. 88, 96. 97, 212.
Jacques de Lusignan, 226. 467. 490.
491.
Jacques de la Mandelée, 3o2, 3o3.
Jacques de Montcisart. 4oo.
Jacques de Nolay, 891.
Jacques de Neuville, 571.
Jacques de Nores, chevalier, 493.
Jacques de Nores, turcoplier. 76, 77. 492.
493.
Jacques, évêque dePaphe, 866, 867.
Jacques Placoto, secrétaire, 669.
Jacques Prévost, 610.
Jacques Saplana, Semplana on Zapla\a.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
u:
hailli de la secrète royale de Chypre,
668, Gy.").
Jacques de Mileto. évèque deSebaste, 8o3.
Jacqces Seloan oh Soloan, caiiK^rier de
Chypre, 672.
Jacques Synclitique , 3 1 3 . 3 1 6.
Jacques, comte de Tripoli, aSc).
Jacques de Valenciexnes, 270.
Jacques de Vitrv, patriarche de Jéiusaleni ,
728.
Jacques de Wesp, évêqiie deZibel, 8i(i.
Jacques de Wessep, évéquc de Zibel, 8i5.
James ou Jacques Vidal, O02.
Janie de Lavelée, 595, 596.
Jancs, roi de Chypre, 87. 88, 90, 161,
287, /190, Z191, 5i(), 585, G8(j.
Jaîvds de Montolif, maréchal de Chypre.
96, 503, 56i. 686.
Japhe [Jaffa] , nom de lieu, 12. 159. 338,
3i2,34/(, 3i5.
Jaques de Iîrie, 53o.
Jaqies de Cafran, 53i.
Jaques de Cafran, maréchal de Chypre, 685.
Jaques de Dur.n'Ai, G26.
Jaques de Flory, chevalier, bailli de la .se-
crète royale de Chypre, 539. 54 1, G67.
Jaques de Gourri, vicomte de Nicosie, 563.
6o5 , G9/1.
Jaques de Langlois, Go5.
Jaques de Lavil, 696, 596.
Jaques de Lusignan, religieux, i66.
Jaques de Lusignaiv , counétable de Chypre ,
G80.
Jaques de Lusignan, sénéchal de Chypre,
688.
Jaques de la Mandelée, 981.
Jaques deNores, 57/1, 675, 578.
Jaques de Nores , turcoplier de Chypre , (jy i .
Jaques Petit, 58o.
Jaques de Prouvins, évêque d'Acre. 779.
Jaques de Rivet, 55o, 59/i, 596.
Jaques Vidal. Ooa. 6o3, G27.
Jaques de Vitry, évêque d'Acre. 779.
Jaso.\ de Bustron, 492.
Jason de Lusignan, 666.
Jason de Nores, 579, 4()3.
Jayme h. roi d'Aragon, 236.
Jean I", roi, i52.
Jean X, pape, 1 10.
Jean XXII, pape, 69, 1/10, i4i, 46 1.
Jean VII, archevêque de Sis, i63.
Jean (Frère), archevêijue, i5(). 869.
Jean, chancelier, 654.
Jean, évêque d'Acre, 777. 779.
Jea\, fils du roi Aimeri. connétable de
Chypre, 678.
Jean Agapite, 70.
Jean l'Aleman, sire de Césarée, 171. 288.
5o5, 5o6, 507, 583, 586, O02.
Jean l'Ange, 159.
Jean d'Antiociie. 210, 24 1. 257, 5ii,
5 12.
Jean d'Antiociie , seigneur de Boutron ,257.
Jean d"-4ntioche, maréchal de Chypre, 25 1 .
5 II, 684.
Jean, patriarche grec à Aiitioche, 789.
Jean, prince d'Antioche, 81, 82, 23g. 662.
Jean, seigneur dArsur, 527.
Jean, chambrier d'.\rménie. 702.
Jean d'Arundel, 807.
Jean Rabin, 254.
Jean Rabin P', 5i4, 5i5, 5iG.
Jean Rabin II , 5 1 4 , 5 1 5.
Jean Rabin III, 5i4, 5 16, 566.
Jean Rabin, chancelier du royaume d'Armé-
nie, 708.
Jean-Baptiste Benedetti, 692.
Jean-Baptiste Pigna, 198.
Jean de Bariith, 292, 923 , 288, 28/1.
Jean, sire de Barutli, 4 10, 4i4.
Jean, évêque de Baruth, 781.
Jean de Bay, vicomte de Nicosie, 69/1.
Jean de la Lîeaume, 58o.
Jean des Beaux, 583.
9/) 6
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
.Iean de Beacfort, Soy.
Jean Rei)i;i\, 85. a'n, -(yo. '49/1, Sai,
fiaô, 5C7.
.Ikan, ëvôque dfi Beliiias ou Panéas, 788.
Jeapi l'Amy (Frère), évoque de WeÛûéom.
790-
.lEA^ DE Clèves, évécpie di: liclliléem, yi)".
.Iean 111 de Genence, évêque dp lietliléom .
790-
.Iean de Hegi.escliff, évèque île Retliléeni ,
789-
.Iean, évwjiie de Relhiéem , yyo.
Jean Salvotiis, évèque de Bethléem , 790.
Jean de la Blancuegarde, aio. aii.
Jean de Bomb, 896.
Jean de Bourbon, 91.
Jean du Boctron, 958. «59.
Jean de Brie, 85 , 838 , 5i 1.
Jean de Brie, prince d'Antiocbo. ai a.
Jean de Brie. a55. a56. aCg, 665. 5a8.
539, 53o, 53i, ùoh . fioS.
Jean de Brie II, ôag.
Jean de Brie, prince de Galilée, 56a.
Jean deBrie , turcoplier de Chypre, 69 1 , 69a .
Jean deBrienne. 3a, A 3, 86, 12/1, 1 a 5, iSg.
171, ai/i, a/ia, a43, a68, a8a, a84.
458, 507. 533, 5/16. (ion. 631. 689,
Je.an de Bi'bie, 3g5.
Jean de Cafran, 58o.
Jean Cantacuzène, i'i6. 160.
Jean Carmesson. 5 (m
Jean de Caypiias, 266, 267.
Jean, prince deCésarëe, 62, a8i . 282. 64o.
Jean Chesnev de Peyme, 3o8.
Jean. 1". roi de Chypre, 66.
Jean 11. roi de Chypre, 9a. 97. 161.
Jean de Cobiiaji. 3o6.
Jean Columna Romain, archevêque de i\ico-
sie, 8/18,8/19.
Jean CoMNÈNE, 118, 188. i85. 186. 190.
agi, 992, 48a, empereur de Constan-
tinople, 3oo.
Jean, sire de Cossie, 979.
Jean de Courtenav, 3o6, 3o8, 809.
Jean 11, duc deCoymbre, 21 3.
Jean de Dampierre. IÎIs de Heudes. 536.
537, 538.
Jean Fainon, 6/11.
Jean de Farabél, seigneur du Pin . a 4 1 . 420.
42 1, 494.
Jean de Flory, 667.
Jean de Floi rv, iiiaréchal de Taharie. a4o.
27a, 429, 463, 589 , 54o, 54i.
JeandeFloiry dit le Vieil, 589.
Jean du Four, 24i, 272, 496.
Je.\n, roi de France. 78.
Jean Fures ou Tafures, comte de Tripoh.
491.
Jean Galéas, 82.
Jean de Gacrelle, 608.
Jean de Gauvain, 994. 877, 529. 094.
Jean de Giblet. 24 1. 895. 38o. 833. 384.
55o. 627.
Jean de Giblet. maréchal de Jérusalem . 3 1 () .
3"9 5.
Jean de Giblet, seigneur de Piles, 3aN.
Jean de Giblet de Saint-Soucy. 827.
Jean Gorab. chevalier, auditeur de Chypre.
987, 608, 666.
Jean Gothman, 599.
Jean de Grangerin. 545.
Jean de Gray, 3o6.
Jean de Greili.y. 617.
Je.\n Grif, Grifus ou (iriion. c'hevaliei'
<rAcre. 647.
Jean de Hangest. 89. 4o.
Jean d'Ibelin le Vieuv . sire de Ikirutli . con-
nétable et baile du royaume , 4o. 4 1 . (i 1 .
6a, 64, 70, 329, aa3, 281. 289, a34.
a35, 380. 289, 8o3, 368. 875. 876.
879. 4io. 4i4, 459. 517. 027. 621.
689. 679.
Jean dIbelin 11. baile du royaume de Jéru-
salem, seigneur d" \rsur. aai. 292. 228.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
y'i7
296. 2G7, 269, 972, 377, /175. 5oo,
.54o, 661.
.Iran- d'Iuelin III. sire d'Arsur. connétable
du royaume, 224, 377. (Jao, 621.
692.
JKA^ dTbelin-, sénéchal du royaume de Jé-
rusalem, 618.
Jew dIbelin. sii-e de iJuiulli, 876, b()l>.
.Ie4n dIbelin, comfe de Japhe et d'Ascalon.
21 i, dàS, 3/19, 35o. 871, 379. (î/ii.
Jean de Johky, 69/1.
Jean de Lastic, 852.
Jean de Livome, 909.
Jean, sire de Loriaque, 566.
Jean de Ldsignan , 72, 1 45 , 1 60, 212, a 1 3 .
288, 289, 3ii, 489, 490, 575.
Jean I" de Ldsignav, prince d'Antioche.
■il 1.
Jean DE LusiGNAN, prince d'Antioche, con-
nétable de Chypre, O80.
Jean de Lusignan, seigneur de Baruth. 86.
Jean de Lusignan, sire de Phiniolophie. '166.
Jean Marrain, 586, 602.
Jean de Mimars, 5^9, 55o, 553.
Jean le Monstre (MoNSTRi), chainbrier du
roi Pierre I", 67 1 .
Jean de Montenegre (Frère), 863.
Jean de Montfort. 66. 3iu. 476, 5uo.
5/17, 586.
Jean de Mo^TGIsART. ioo.
Jean, abbé du Mont-Thabor, 829.
Jean de Montolif, 5Go, 56 i.
Jean de Montolif, maréchal de Chypre, ôig.
563.
Je.an dd Mobf, 272, 3 10, 565, 568.
Jean dd Morf, maréchal de Chypre, 685.
Jean du Mouf, comte de Rohas, 212, 288.
Jean Mustacon, 106.
Jean Myre, camérier du roi d'Arménie.
708.
Jean, évêque de Némosie, 857.
Jean de Nephin. 4i5.
Jean de Neuville, 670.
Jean, de l'ordre des frères Mineurs, arche-
vêque de Nicosie ,71.
Jean de Neville, vicomte de Nicosie, 287.
Jean de Nores, iga, ^98, 566, 579.
575.
Jean-Marie de Nores, 692, 498.
Jean Nostri, 76.
Jean l'Oison, 58o.
.Iean Perez Fabrice, capitaine des galères de
Chypre, 961, 858, 664.
Jean Perez, religieux, 467.
Jean de Picquignv, 549, 583, 608. ■
Jean du Plaissié 417.
Jean du Plessis, 24 1, 565. 598.
Jean de Plessa'. 55o.
Jean P0DOCATERO, 90.
Jean de Polo ou de Provlncialibus, 849.
Jean de Portugal, 94 , 91 3.
Jean de la Pouille, 179.
Jean Rapoun, archevêque de Sis, i()3.
Jean de Ra\endel, 386, 887, 549. 543.
Jean Rogca, évêque de Bethléem, 791.
Jean Roger, 190.
JciN UE Rusi', capitaine de la cour d'Armé-
nie, 706.
Jean de Rvsterscueit, de 1 ordre des frères
Prêcheurs. 868.
Jean Salamonius, arclievêque de Nazareth,
769.
Jean le Salujue, 909. 910.
Jean de Sarisbert. 807. 874.
Jean de Saxe, 909.
Jean Scuerlat, i48.
Jean Sciibape, 909.
Jean Sebastocrator, 159.
Jean, archevêque de Sis. 149.
Jean, archevêcpie de Sis. chancelier d'.Ar-
ménie, 702.
Jean de Soissons, 599. 594.
Jean Stranbailli ou Strombali. secrétaire.
669.
IKJ.
068
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Jean dk Siu, amiral de Chypre, 576, 663.
.Ikan deTabarie, ninn^clial d'AriiK^nie. '161,
.')24, 700.
.Iran, archevêque de Tarse, 77^. 776.
.Iean , archevêque de Tarse. 80 1. 866.
.Iean Tertriff, 807.
.Iean, abbé de Thawestoch. 3()6.
Jean TiiENURi ou Tenouri . seig-neur do Chy-
pre, bailii de la secrète royale. 667.
.Ieam le Tor, aaS, 876. 53-3. 5()8, 601.
.Iea\ de la Todr, 437.
.Ieam Tralalm, 807.
.Iea\, chaucelier de Tripoh. 65i).
.Ieam, évèque de Tripoli. 8i3.
.Ieaiv, vicomte de Tripoli, aii. ii)^.
.Iran de Troies, 5()8.
Jean, archevêque de Tyr. 754.
Jean de Valencie.nnes, 36g. -270.
Jew de Verceilles. patriarche de Jt'rusa-
10 o
eni, 701 . -j.i-?..
Jean de Vere. comie dExeter. 3(>6.
Jean de Vernï, 611.
Jean Vidal, 602.
Jean de la Ville (de Urbe). archevêque de
Nazareth, 76a.
Jean de Villers, 8g4.
Jea.n de Welves, 35a.
Jeanne. 3o6.
Ievnne, 46i, 5oo.
Jeanne, lillc <le Baliaii, sire d'.4rsur, 567.
Jeanne, femme de Jean de la Baume.
080.
Jeanne, roiimie de Boemoud . 3o8.
Jeanne, lille de Brest, 3o8.
Jeanne, femme de Jean de Une .ïoo.
.565.
Jeann'e, l'emme de Nicolas de Carrey. 307.
Jeanne, femme de Guillaume Cavier, 309.
Jeanne de Courtenay, fille de Roger de Clif-
ford, 807.
Jeanne de Lanclée. 395.
Jeanne de Tripoli, 'aii'i.
Jeanne, fille de Paul de Naples. femme de
Balian de Tor. 5()8.
Jeanne, femme de Balian dAulioche. 611.
Jeanne, femme de Francesco Gesualdi , a 1 1\.
Jeanne, femme de Raymond de Bethsaii .
594.
Jeanne de Giblet, 875, 55o.
Jeanne de Lavelée. 596.
Jeanne , femme de Baudouin de Mimais . sire
d'Ac[uie, 3 a 8.
Jeanne, fille de Rupiu de Montfort, seigneur
de Barut, 286.
Jeanne . veuve de Thomas de Montolif. 559.
Jeanne, femme de Baudouin du Morf. aa'i.
Jeanne dTbelin. femme de Baudouin du
Morf, 377.
Jeanne de Sicile, 1A8.
Jeanneton . de N'ores. 579.
Jef.anon, 166.
JÉRÉMIE CoilTliGlUS. 868.
Jérôme Aléandre. archevêque de Brindes,
858.
Jérôme Ragazzoni. 864.
JocELiN LE Grand. 11a.
Joël de Tortenes, 583.
JoETTE, abbesse de Saint-Lazare . 545. 828.
JoFFROY DE CaFRAN , 584.
JoFFRoï, seigneur de Cayphas . a7o.
Joffroy Foucher ou Fiilchier. 874.
JoFFRov Poulain, 269, 379.
Joffrov le Tor, 099, 601.
Joffroy lk Tor. chevalier, chambellan de
Chypre. 598, 600, 671.
JoHAN DE SaIETTE. 167.
JOHAN DE ScHERVEN OU ScHVERZEN, 911.
JoiIAN WiNTllER DE BrUNINGISHEYM , 91 1.
Jordan ou Jourdain de Miremont. 868>
JoscE (Joscuis, Jocuis . Joricus). évèque
d'Acre, 778.
Joscelin de Courtenay. sire de Taharie.
445.
Joscelin I". comte d'Édesse, 297. 298. 3o4.
TABLE DKS NOMS
JoscELiJi II, comte dEilesse, i85,
299, 3oo, 389.
JoscELiN III, comte d'Edesse, 3oo,
3o3, ioS, /i7i, 61G, 6-25.
JOSCELIN DE GlBLET, 2io, Ssg.
JOSCELIN DE LA MaNDELÉE , 3o2.
JoSCELlN DE MaRGAT, S^h.
Joseph Traciiamote, 170.
JossÉ, arclievè(p.ie de Tyr, (330. 75 1.
JoTRAN. clinncelier de Tripoli . GSg.
JocBEBT, 893.
JoDRDAix, chancelier, 056.
.loiIRDAIN DE TeNREMONDE, 172.
.lovE. l'eiiime d'Eustaclie le Petit, 58o
.IlILIAN DE RaVENDEL DE MaRACLÉE,
563.
.InuAN, sire de Sagelte. A 37.
DE PERSONNES ET DE IJEUX.
',)/i9
298, J0LIANE, 204.
JuLIANE DE CÉSARÉE, 228, 221), sio, 272.
3oi, 277, 079, 380, 3o3, /129, 5iO. 593.
JuLiANE, femme de Raymond Je Relsan.
594.
Jdliane de Soisson'S, femme de (iréiiKinl II.
253.
Jdlien. nommé dans ÏOrieiw comme aiclie-
752. vêqne, 855.
.lui.iEN Daucin, 529.
Julien de James, 53o, 59^.
Jdlien Hutoris, archevêque de Taire. 773.
JdLIEN DE S.UETTE. 1O7, I7I.
JuLius Posterla, 280.
261 , Justin le Tiiracien, 173.
Jdstiman Rhixotmiste. 288.
Jdstinien. 173.
K
Kakig. 1 i3.
Karpasso, casai de (Ihypre. aujourd'hui
Karpas, 261 .
Kelaoun, i3i, 395.
Kigh-Vasil. 111.
Krak des Chevaliers (I>e), l'orleresse du
comté de Tripoli possi'dée ])ar les cheva-
liers de l'Hôpital. Cette place di^ j|ueire
importante est désif^née par les historiens
arabes sous le nom de cliàleaii des (]iir-
des , et de nos jours il est iioniiiip kalaal
el-Hosn, 896.
KvRA Anna ((iiieran). 1O8.
Ladislas. roi de Naples. 87.
Lambert d'.^rdres, 227.
Lambertin. évèque de Némosie. 858.
Lambertin de Bologne, âOo.
LambroiN, aujourd'hui .Nimroun-Kalessi, à
denxjournéesaunord-oiiesl de Tarse. 1 00.
IjAngelot de Mimars, 5^9.
Lancelot de Nores, 693.
Landulfe, patriarche
735.
fie .leiiisalrrii .
7 3,/.
Laodicék (port), 191.
Laodiciis de Tabarie. 65 1.
Laranda, ville d'.Asie Mineure. aiijiiiM'd'Iiui
Karaman, i23.
LARis(El-Arisch), poste li-uiilière de laSyiie
et de rEgy[>te.
Laure de Liisignan, liii-j.
Lacre de Nores, igS.
Ladrens Dt; MoRF, 565. 5O7.
Laurens II Dtl MoRF. 500,
!)50
LES FAMILLES D'OUTRE-MER.
Laurent Pignon, ôvèque Je Belhléem,
■'.)"•
L\tRiiM-. jjrioLir du Muiil-des-Oliviws .
8a G.
L.\riiKNT DU Plessis (dit uu iMouf), ii().
55o. r,65. 566, hCtj. 568.
L\uiii;NT i)E Plessis, sire df> Lori;i(]ii('.
Layasso, aujourd liiii Laiazzo on Caraiiia-
nie, iki-ih'3.
LiÎGEii, (îvêque de Némosie, 85().
LÉON, prince d' Arménie, iii, iia, ii."5,
1 1 'i , 1 1 8 .
Léon ou Livon, i5o.
IjÉon 1", roi d'Arménie 3i, 107. 656.
Léon [I, 11g, 120. 121, 122, 128, i56,
iSg, 16a, 197, aoa, ao3. SgS, 828.
Léon IH, fds d'Aitlion, lag, i3o, i3i.
i35, i36, 187, i38, 159.
Léon IV, 69, 70, 189, 160. -tii. i5o.
Léon V, 86, lia, i!ih. i/i5, 169.
Léon VI nu Li\oNET, ih!s. liô. 1/16. i'i8.
154.
IjÉon, duc d'Antioche, 188.
Léon connétable d'Arménie, 698.
I^ÉON JuSTlNIAN, 262.
Léon IjEpindrine. 2q5.
IjÉON de LUSIGNAN, l5l, 160.
Léon Maiopocle, prince d'Antiocbe, ig5.
Léonard de Baphe, s4i, 696, 588.
Léonor, 828.
Léonor, lillc de Charles 11. /188.
Léonor, l'emme do Philippe de Scandalion.
i28.
Léonore de Malenbec, 589.
Léopold, duc d'Autriche, ao4.
Létard, 761.
Létard, évêque de Nazareth. 760.
LiGOS, 168.
Lion, Livon ou Léon de Lusignan, sénéchal
de Chypre, 688.
LiPARiT, connétable d'Arménie, 698.
L
IMO rODOC
ATARO, 855.
LlVON, 876.
LocjAiMES, archevêque deCésarée, 768.
LoïiiAiRE, patriarche de Jérusalem , 727.
Louis (Saint), roi de France, 907, aa/i.
267, 270, 2^7, 28/1.
Louis d'Acre, vicomte de Beaumont. i38.
Louis de Couktenay, 809.
LoDis FiLo, secrétaire, 669.
Louis le Gros, roi de France. 3o4.
Louis Vil le Jeune, roi de Franco. 189.
399, 3o4 , 535.
Louis de Hongrie. 160.
Louis de Nores, maréchal de Chypre, 686.
Louis d'Orléans, 82.
Louis Ferez Fabrice, comte de Japlie.
358.
Louis Podocatore ou Podociiarario. 85i.
Louis de Qveden, 906.
Louis de Savoie, 92, 161.
Louis II de Savoie, 161 .
Louis de Verny. 611.
LouYs I", duc de Bourbon, ili'i.
LoDYS de Clèves, évêque de Bethléem, 792.
LouYS, comte de Genève, 563, 6a8.
LooYS, évêque d'Ebron, 796.
LouYs de Nores, 692.
LouYs DE Nores (.Alvise), 698.
LouYS DE NoREs, 578, 575. 577.
LouYS Ferez Fabrice, a6i. 262.
LouYs DE Savoie. 690, 576.
LouYs, duc de Savoie, ai 3.
LoYSE d'Irelin. 288.
LuciAN, 863.
Lucie, 877.
Lucie d'Antiociie, 159.
Lucie, fille de Balian dlbelin, 2 25.
Lucie , femme de Balian de Cayphas .
596.
Lucie, fille de Bertrand de Giblel, 257.
Lucie, sœur de Boëmond, femme de Narjol
de Toucy, 209, 687, 488.
Lucie, femme de Jean deBoutron. 325.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE EIEUX.
951
Ldcie de Giblet, femme de Jean rie Boiilioii .
3a5.
Lucie, fille de Jean Gauvain, ^iyy.
LiiciE, fille du comte Paul de Rame, femme
de Roéraond V, 9,06. 307.
LiicRÈeE DE LusIG^'A^•, 99, 467.
LCGARA, 8(18.
LUPIO GaRDIOLA , 390.
LuSIGNAN PaLÉOLOGUE, fiR-J.
LCTOLF, ()Otl.
M
Mabile. 180.
iMabile de Maugasteao, 546, 647.
Mabile, femme de Hugues du Puiset , .'538.
Macé Valière, 5o5.
Macée, femme de Beaudouin, 354.
Madame la Patriarche, 739.
Magdelein'e, fille de Jean Muscoino, 3i3.
Magedi?). gouverneur dHalape. i()2.
Mahaut, fille de Jean de Baumonl, 307.
Mahadt, dame de Bourbon, 535.
Maiiaut de Giblet, 335.
Mahengot, 453.
Mahomet II. 85a.
Mainard, évêque de Barulh. 781.
Mainfrov, roi de Sicile. 3i4, 31 5, 318.
Mainfroy, duc de Tarente, 3i().
Majora', femme de Jean Chaperon, 3o8.
Malek el-Kamel, 337.
Mamisthe, 474.
Mammimetbe ( Frère ) , «'vêque d'Hébron ,
M.A^ASsÈs, comte de (iuines, 38 1.
Manassès dHierges, connétable de Jérusa-
lem, 335, 544, 545, 54(). (J19.
Manassès DE MniARs, 55o.
Manassè.s. comte de Betbel, 5 45.
ma^assier, 544.
MangonPisan, 53o.
Mandel Comn'Ène, i85. 189. kjo. 191,
193, 193, 195, 198.
Manuel, empereur de Conslantinople, 391.
392.
Man,se de Bouillon. 159, 167.
Mar.aclée, aujourd'hui Mervkieii. 306. 308.
Marc (Frère), 863.
Marc Corrona, 97, 99.
Maregnan, 636.
Mariis, ville du royaume d'Arménie, main-
tenant Marasch. chef-lieu du paehallk de
ce nom, 389.
Marfie, femme de Beaudouin 11, i3.
Margat (Marchab), 36, 199, 894.
VIargarit, amiral de Sicile. 345.
Marguerite, 373, 376, 377, 46i. 539.
55o.
Marguerite, femme de Louis d.Acre. 486.
Marguerite d'Agout. 357.
Marguerite d'Aguiller, 545, 55o.
Marguerite d'Antioche, 216.
Marguerite, femme de Frédéric ifAiilioche,
918.
Marguerite, lille delà précédente. j)rincesse
d'Antiocbe, 318.
.Marguerite Babln, 954.
Marguerite, fille de Liiiart de Baphe, 554.
Marguerite , sœur de Gautier de liariilh.
349.
Marguerite, lille de Simon de liiMulin'l ,
o
.J07.
Marguerite de Bla\ciiegarde, 588.
Marguerite, lille du baron de Bounill. .'I118.
Marguerite de Bourgogne, 486.
Marguerite, fille de Baudouin de Brie,
272.
Marguerite, fille (r,4nseau de Brie, 565.
Marguerite, femme d'Anseau de Brie, 53o,
566.
Marguerite de Brientie. 347.
05-2 l,ES FAMILLES
ALusouERiTK,. lillc, (II' lioi'nioiiil II' iiiilile,
VIabguerite , loriinii' dr l'iiilijijirs (\c Cafran.
■2bfl.
VIarg(ii:ritk. iillr de Tliiiiiias Caininaw.
.'5 07.
ALuKiiJKiirrE DE Caïphas, 269.
Mahgherite, coiutesso do Ciermont, 220.
VlARGtiERtTE. foiiiiiie df .Icaii di; Cobliam,
3o(i.
VLakgherite. ii'miiiP do Heuiy de Gihiet.
32(j. ôliy.
VIargierite. fomine do Hugues de Giblel.
'ujl,.
VIargoerite . princesse de Gésarëe, 282,
283.
Marguerite de Césarée. 869. o5o.
Marguerite , femme de Gautier do Gésarée,
iio.
Marguerite de Chypre, 82.
Marguerite, comtesse d'Escoio, 219.
Margcerite . femme d'Eudes le Chien,
272.
Marguerite, comtesse de Flamlro ot do
Hainaul, 535.
Marguerite, femme de .Jean de Floiiry,
Marguerite, femme de Hugues du Four,
53o.
Marguerite , femino de Jean de Giblet. 2/11.
Marguerite, fille de Bertrand de Giblet.
37G.
VLarguerite, femme de Raymond de Giblet,
325.
Marguerite, femme de Gilles, sire de Gay-
plias, 629.
Marguerite de Grangerix. 545.
Marguerite, reine de Grèce, 198.
Marguerite, femme de Grémont I", 25o.
^L^RGUERITE. femme de Robert Holland,
3o8.
i)' OUTRE- MER.
Marguerite, fille de Hugues III, roi de
Chypre, 1 65.
Marguerite, femme ilo Hiiinfroy de Scan-
dalion, /129.
Marguerite d'Irelin, 37O, 877, 455.
Marguerite, femme de Jean Beduin, 2^1 .
Marguerite, femme de Balian d'Ibelin. 37(1.
Agi.
Marguerite, lille de Balian d'Ibelin. 225.
281.
Marguerite, femme de Baudoin d'Ibelin.
325.
Marguerite, lille do Julien do James, ôgi.
Marguerite, fille do Honry, roi de Jérusa-
lem, 2o5.
Marguerite DE Lusignan , 65, 81, 46G.
Marguerite de MALE^'BEC, 272.
Marguerite de Maraclée , ^28.
Marguerite, femme de Balian Maugarni.
49Z..
Marguerite, femme de Thomas Maugas-
teau, 583.
Marguerite de Maugasteau , 546.
Marguerite, femme de Balian Maugerny
24l.
Marguerite, femme d'Aimery de Miniars.
556.
Marguerite, fem'nie de Jean Mœsys. 3o6.
Marguerite du Morf, 524, 567.
Marguerite, fille do Mutio Gostanzo , 3i3.
Marguerite de Nores, 498.
Marguerite le Petit, 58o.
AIarguerite , femme de Thomas Pewerell .
3o6.
Marguerite de Picquigny, 546, 547, 583.
Marguerite, femme de Hector Podocator,
492.
Marguerite , épouse de Guillaume Porcollel,
24o, 24l.
Marguerite, lille de Julian de Sajette.
171.
Marguerite de Tabarie, 875.
TABLE DES !NOMS DE PE
Mmiiueuite, femme de Guillaume , vicomte
lie Tripoli ,2/11.
Marguerite, femme de Raymond d'Antio-
clie, 328, 5i 1 .
Margierite de Saette, o5o.
Marguerite, femme de Balian de Sagette,
436.
Marguerite de Scandalion, 3-25.
Marguerite, temiue de Humfroy Scandalion,
594.
Marguerite de Texremonde, 170.
Marguerite de Thame, Sya.
Marguerite du Tor, 5c)8.
Marguerite, feiiiiiie de Toros III, i33.
Marguerite de Verny, 272.
Marguerite Zorzauesh. 467.
Marie, 253.
Marie, religieuse, 379.
Marie. 543, Sig, 55o.
Marie, femme d'Aithon, i38.
Marie l Aleman. 5o5.
Marie d"Ant!Oche, 48, iSy, 475. 5 1 1, 6o'd.
Marie, princesse d'Anlioche, a 16.
Marie, lille d'Aitbon, roi d" Arménie, 37 0.
Marie, fille de Constant, baile d'Arménie,
35 1.
Marie, lille de Constant, connétable d'Ar-
ménie, 377, 379.
Marie, femme de Balian Maugarny, 58o.
Marie, femme d'Augustin Barbarigo, 3i3.
Marie de Barutu, 249, 875, 456,542, 543.
Marie, fille de Pierre de Barulh, 24 1. 420
446.
Marie , femme de Baudouin de Venaii e , 583.
Marie des Baux. 2G9, 5o5.
Marie, femme de Renaud Beduin, 494.
Marie le Berner, 39G.
Marie, lille de Boémond IV d'Antioelie. 42,
43, 2o5.
Marie de Bourbon . 72, 226, 42g, 464,
024, 525, 554, 55g, 5Go, S61, 573,
574, 585, 587,595,628, 633.
RSOiNNES ET DE LIEUX.
!)53
Marie de Bourbon, lémrae de Guy, li!s de
Hugues I\^ roi de Chypre, 4oo.
Marie DE Bourbon, femme de Guy de Lusi-
gnan, prince de Galilée, connélniilp de
Chypre, 680.
Marie de Bourbon, impéralrice de Cuiihliui-
tinople, 76.
Marie, fille de Jean Bourdin, 53o.
Marie, feinnie de Scipion Carail'a . 3i3.
Maruî DE Chambaud, 935.
Marie, fille de Hugues!" de Chypre. 348.
Marie de Chypre, 23g.
Marie CoMNÈNE, 20. 28, igo. 375.37g.
4og, 4 10, 471.
Marie, femme de Michel Comnène. 159.
Marie, femme de Robert de Courtena\.
3oG.
Marie, femme de Gauliei- de Dampierre.
5.37.
Marie de l'Estrange, 235.
Marie, femme de Raymond de Gaiirelée,
55o.
Marie de Giblet, 395. 397.
-Marie, fille de tluy de Giblet, 375.
.Marie, fille de Raymond de Giblet. 55^.
Marie de Giblet. femme d'.\maluic le Ela-
menc, 327.
Marie de Gras, 6o5.
Marie, femme de Jacques Gunème, 467.
Marie, femme de Guy de Montolif, 325.
Marie de Hénault, 464 , 465.
Marie, fille de Hugues III, i38.
Marie d'Ibelin, 286, 359, 3-jb, 378.
Marie, femme de Guy d'Ibelin. i3i. i5ii.
%6. ■
Marie, femme de Philippe d'Ibelin. 39/1.
Marie, fille de Phili[ipe d'Ibelin. 35i 079.
Marie, femme de Guy, comte de Japlie.
376.
Marie . femme do Jean du Plessis , 94 1 .
Marie de Lisignan, 65, 466. 4go. 609.
Marie , femme de Meillour de Maraclée. 38;i.
f)5/(
],ES FAMILLES U OUTUE-AIER.
Marii;, rcniiue de Ltiiliitii de Luiiclée, aio.
Marie, femme de Philippe de Brie, TiSo.
Mauiiî de Maraclée, 385.
Marie de Mabgat, 396.
Marie de Milmars, femme de niessire de
.Neviics, Bouteiller de Chypre ,555,671,
670.
Marie, lille de Conrad de Monlferrat, ag,
aa, 33, 34, 35, 280, ôSg.
Marie, épouse de Phih|)pe de Montlort,
i56, i(i5.
Marie , femme de Rupin de Montford ,
378.
Marie DE Montolif, 564.
Marie de Montolif, femme de Louis de
•Nores, 686.
Marie du Morf, 566.
Marie de Flatre. femme de Mutio Coslanzo.
665.
Marie, femme de iNicolas de Saint-Omer,
aog.
VL\rie de Fatras, 100, 101.
Marie, liile de Jean des Beaux, femme de
Guillaume de Piequigny, 583.
Marie de PicQuioiVY, 583, 60a.
Marie, femme de Jean du Plaissié, 4()4.
Marie Pobcellet, aie. a4i. 325, igi ,
554, 588.
Marie saxs Avoir, dame du Puy, 420.
Marie , femme de Renaud Beduin , a 4 1 .
Marie, femme de Guillaume Redwers .
3o6.
Marie , abbesse de Sainte - Magdeleine .
457.
Marie, femme de Balian <h Sajelte. 3iH.
Marie de Soissons, 5y4.
Marie deTararie, a34.
Marie do Toh, 3a8, 4()5, 5g8.
Marie, dame de Toron, ao3, h-jd.
Marie, fille du vicomle de Tripoli. 5a3.
Marie. Iille du baron Valeran. 378.
Marie de Valois de Bolhro.n, 206, 207.
Marie, femme de Jacques Vidal , 583.
Marie Xène, 190.
Maron, (ief voisin de Toron, aujourd liiii
Maroiin, 473.
MaRSILE DE NOBES. 678.
\L\RTi\ IV, pape, 217.
Martin V, pape, 87.
Martin Bailleo dit le Rodx , évêque de Be-
thléem , 791, 792.
Martin, évèque de Laodicée, 798.
Martin, comte de Laodicée, 882.
Martin, abbé du Temple, 834.
Massoure, 598.
Mathias Ugonios, évêque de Famagouste.
864.
Mathieu, évèque de Baruth, 71, 782.
VLatiiieu de Montmorency, 600.
Mathieu de Plaissié, bouteiller de Jérusa-
lem, 417.
.Mathieu du Plessié, 633.
Mathieu, évêque de Samarie. So4.
Mathieu de Seiiona, 691.
Mathieu SviNClitkjue , 3i3.
Mathilde, 48o, 545.
Mathilde , fille de Robert d .4vraiiches .
3o6.
Mathilde, lille de Pascal de la Cave. 385.
Mathilde Clifford, 807.
ALvthilde de Courtenay, 307.
Mathilde de Giblet, 3a5.
Mathilde, abbesse de Saint-Lazare. 8a3.
Mathilde de Maraclée, 385.
Mathilde de Tolose, 186.
Maurice, seigneur de Montréal. 4oa , 4o4.
Maurocatacalon. 174.
Mazon (.\nlohie'), 867.
Médée Podocator, 467.
.Meillour V" (Melioret) de Maraclée. 385.
387.
Meillour 11 DE Maraclée, a57. 387.
Melliour 111 DE Maraclée. 267. 887,
396.
TABLE DES NOMS DE PE
Meillour de Rave^del, 5^9.
Melec - Messor ( Malec el-Mansnur). 'i().
487.
Mêlier, frère de Thoros II, roi d'Arme'nie.
1 1.3, 116.
Melih, i65.
Melior de Piavendel, 087.
Mélioret III de Maraclée, 387.
Mélisend, mère de Baudouin, 998.
Mélissende, 233, 376, /107, tioH. 4i2,
/1G7, ^70, 564. 545, 638.
Mélissende , feiimie de Boémoiid trAntinclie ,
3i.
Mélissende , femme de Fouques , comte
d'Anjou, roi de Jérusalem, )4, 16, 17.
18, 545.
Mélissende, femme de Louis Paiii|)hilf'
d'Acre, 467.
Mélissende d'Arsur, 875.
Mélissende. liile de Baudouin. 44C.
.Mélissende, femme de Boémond IV. 204.
2 05.
Mélissende de Chypre, 216.
Mélissende , lille du sénéchal Carceran .
femme d'Eugène Synclitique, sénéchal
de Chypre, 689.
Mélissende d'Ibelin, 376, 378.
Mélissende, femme de Jean d'Ibelin, 221.
222. 923, 224.
Mélissende, fille d'Amaury de Lusignan,
43.
Mélissende , femme de l'eraperenr Manuel ,
482.
Mélissende, femme de Hugues, comte de
Rethel, 545.
Mélissende, fille d'Arnoul de Picquigny.
583, i44.
Mélissende, femme de Gtiiilaunie de Saint-
Omer, 583.
Melitène, i4, 10 4.
MÉLCSINE de NoRES. 4 1)3.
Menassier ,529,552.
RSONNES ET DE LIEUX.
955
Meners, consul de Chypre, 34 1.
MiCHAÊL SpONDÏLAS, fjll.
MiciiAËL (Vranus Magister) , 174.
Michel Br.was, 293.
Michel Birzès. 174.
Michel de Corbeil, patriarche de Jérusalem,
793.
Michel Ddcas, 988.
Michel Paléologue, 487.
Michel Paphlacon, 174.
Michel de Perei, 8lï4.
Miles de Cayphas, 267, 970.
Miles, seigneur de Conrtenay. 297.
Miles de Monthlérv, 297.
Miles de Plancy, 4o3 , 4G9,/i7i. Ut G. G3H.
Miles, sénéchal, 62G.
MiLLY (Plulip[)es de), 875.
MlLON, 119, 116, 117. 118, 119.
MiLON,G3o.
Macs, 292.
Mleh, ii3, 1 iG, 157.
Mmctadi-Ba«iiiiij.4H (Le calife), 175.
MocENico (André). 8G0.
Moin Eddin Anar, 245.
Monachos, archevêque de Césarée, 757.
Monaco, patriarche de Jérusalem, 79 3 . 7-! 4.
MoNASTRAs , 990.
MoNTÉGu (Thomas ou Pierre de), 884.
MoNTFORT, forteresse élevée jiar les cheva-
liers Teutoniques . non loin île Tyr; c'est
aujourdhui le kalaat-Krein, 9o3.
MoRADiN, 3911, 489.
MoRr(LE). casai de Chypre, (jue nous re-
trouvons dans la localité de Morpho. 5G.S.
MORF DE (ilUNIER, 3 19.
MORTVHANN, 908.
MuAVIAS. 173.
MuRiELLE, femme de Jean d'Inhani, 3(pG.
McRiELLE, lille de Jean de Mules. 3oG.
MuTio CosTANZo (Maouchiou de Costanlia),
664.
MuTio CoNSTANZo. amiral de Chypiv. G()5.
!)5()
LES l'AMIIJ.ES D OUTllE-MEU.
N
N. Martin. 565.
N. DE CoCRTENAY, Sog.
Naissère, still.nii. 'ni.
.\ariot de Toccv, aoy. /187.
\avarzan, ville du pachalik d'Adaiia, au-
jourd'hui .4uazarbe, 11 5, 188.
Néfin, seigneur, 261.
Némosie, aujourd'hui Liuiassol. 85/.
NÉRro DE ToL'ssi. 166.
Nersiîs (Frère), ardievêque de Maiiesgeri,
i63, 800.
Mémlles (Messire de) houleilior de Chypre,
.•)55 , 670.
NlcÉPHOHE PhOCAS. 00. Ij'i. "^88.
NiCÉPlIORE UrANUS. 176.
NicÉpiioRiTziîS . 170.
iSlcÉTA.S, 176.
NiaïAz .111.
MicoLAs, 370. 63o.
Nicolas Accaiuoli, 77.
Nicolas Alejian, 5o5.
-A'icoLAs Aleman, prince de Césaree, 3 35.
375.
.Nicolas Ameaume, 5oo.
Nicolas Barlev de Sisse\. Sog.
.Nicolas Benetti, -2 6 2.
Nicolas de la Blanchegarde, -2 '40.
Nicolas Boule, 254.
Nicolas, baron de Carrey, 007.
Nicolas de Césarée, 983, a84, 875.
Nicolas Césaueo, 220.
Nicolas Ciiappe. 55o, 60/1.
-Nicons deCharissa, 682.
NlCOUS DE GoURTENAY, 807. 3ul)'.
Nicolas II Donatus, 8Co.
Nicolas de Floirv, 589.
Nicolas de Ha\apks. patriarche de Jérusalem.
733. ^U.
Nicolas .Ustiman', 2G2.
Nicolas FjArc\t, archevêque de Tyr. 703.
Nicolas de Lorgue, grand inaîlre de l'Hôpi-
tal, 395, 894.
Nicolas de Mamistre, 770.
Nicolas de Maraclée ,385.
Nicolas Matharas, 238.
Nicolas de Morarit, amiral de Chypre,
665.
Nicolas de Morarit, vicomte de Nicossie,
inardehal de Chypre, 686, 696.
.Nicolas, archevêque de Nazareth. 76 1.
Nicolas, évêque de Némosie, 869.
Nicolas del Nevo, évêque de Tripoli. Si 3.
.Nicolas IV, pape, 332.
Nicolas, évêque de Paphe. 865.
Nicolas de Retuel. 58o.
NiCOL.AS DE SilNT-O-MER, 209.
Nicolas, prieur du Saint-St'pulcre. 8/i(i.
Nicolas Salagiia , chancelier de Chypre.
676.
N1COL.1S Sïnclitiqle, 3i3.
Nicolas de Tenda, 853.
Nicolas Thomas de .4mmanatis. 869.
Nicole Carpas. 598.
Nicole d'Ibelin, 255.
Nicole d'Ibelin, femiiie de Tliibaiil de Bes-
san , 225, 377.
Nicole de Saint-Ojier, 166.
Nims, abbé de Sainl-Anaslhase-de-Carbon ,
i84.
NoLAV ou MoLAY (Jacqucs de), 891.
NoRADIN, 189. 195, 196. 346. 299. 300,
389.
Norpert ou Ch.4te vu-Neuf, forteresse d'Ar-
ménie; position inconnue, 123.
Norses, 182.
noureddin , 1 1 5 . 116. 117.
TABLE DES ^'OMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
y."):
0
OciiiM, baron. 700.
OciiiJi, connétable d' Arménie, 698.
OcHiM i)K Lami'ron. seigneur d'Asgoura et
deMarnicb. niaréclial d'Arménie, iC-2,
699-
OcHiM Ohan.nents (Le baron), proximos.
70.5.
Octave Baldigare de Céphalrs. 6i)3.
OCTAVIO DE NoRES, ^92, ig?!.
Odet Bossât, 96, 563, h6li.
Odon, légat, 85 o.
Odon' de Saint-Ouer, ôaS.
Oger, 637.
OgERHS de MONTOLIVO . 558.
Ogier de Balbon, 893.
OïssiM, roi d'Arménie, i33, i3<), i4o, l'ii.
OïssiM DE LA Boche, tSg, ifiti, o-ji).
Oi.ssiN du Coure, 876.
OissiN" d'Ibelin, 876.
OïssiN (Oscliin), 111.
Olivier, chambrier ou cbambellan. ()53.
Olivier deDimiam, 3o().
Olivier Guïvème, 667.
Olivier deFlatres, 92.
Olivier DE Nephin, liih.
Olivier de Termes, -255.
Omar, 178.
Onnebono deMantoue, cbaiicelier de Chypre.
675.
Onofrio de Requesens, sénéchal héiédilaiie
de Chypre, 3i3, 688.
Opicin Spinola, 216.
Orahle de la Blanchegarde . femme clEiis-
tache de Neuville, 2/10.
Oregue Escaface, 595».
Orgueilleuse, 166.
Orgueilleuse, femme de Boémoiid III . 1 9.S .
»99-
Orgueilleuse, fille de lioéniiiiid l\'. [iiince
d'.Antiocbe, 2o5.
OscHiN I", 111, i58 , i63.
OscHiN, seigneur d'Asgoura. 162.
OscHiN , prince hétliounien . .sénécliat d \r-
ménie, iGa , 701 .
OscHiN', sire de Caban, 108.
OscHiN, comte deCor'igos. lôg.
OscHiN deLusignan, i6o.
OscHiiv (Ossinus, proximus), 700.
OsciiiN H Sébaste, i6-).
O.STE BeDUIN, 522.
Oste Potier , 2/1 a.
Otbon IV, 121, 122.
Otiion, évêque d'Apaniie, 766.
Otuon DE Brunswick, 169. i5i.
Othon de Kerpin, 901.
Otton, comte de Hinnebrech, 48ii. 6uo.
OuDARD de Provane, chevalier. cliambrllan
de Chypre. 679.
Pacre, i65.
P.AGOURA.N DE BaRBAROX . 1 63.
Pancrace ,111.
Pantésilée, ^67.
Parasuatzas, 295.
Pasagnathès. 106.
Paschal de la Cave, 385.
Patot Raymond, 884.
Patrice, comte de Sarisberv, 2/1.
Paul, 296.
Paul, 860.
Paul de Ro51u, 206.
f)5S
LES FAMILLES DOUTUE-.MER.
Pai I. (wiM'i'K onZ,\i'iM:, bon Icilier, puis séné-
cli.il (II' (lliy|>ro, (loi, G88, Ci-jo.
I'ail Zappiî, sénéclwil do Jériisnleni , hCtft .
■ OiS.
Paul, dvêque de Tripoli , 206, 3 2/1, 81a.
Paiile du Mouf, 506.
Paviiî, femme de (Jariuer Aicman. 3iç).
322 , 5o5.
Pavie, fille de Hugues III, 5o4.
Payen le Bouteiller, 4o2, do7.
Payen de Castelldt. châtelain d'Antioche ,
(iH().
I'aven, seignem- de Gayplias, 26/1. 9,65.
266, 272, 672 , 584.
Payen, chancelier, 634.
Payen, prince de Montréal, 633.
Pazoum, i63.
pEf.AS, aujourdhui Pugrœ, près d'Alexan-
drette, 545.
PiaiGE (Le légal), 35.
Pi'rceval de Cologne, chevalier Poitevin,
chambellan do Chypre, 671.
Peregrinus, abbé de Sainte-Marie-la-Latino,
. 825.
Piîrette, fille de Raoul Bourdin, 272.
Peïrus Legamjs, amiral de Chypre, 663.
Phacérol Mélic, 477.
PiiÉBcs DE Lusignan, 466. 611.
PiiÉRts DE L[!S1onan, maréchal d'Arménie.
700.
Piielippe, fils du prince Borgne. 166.
P111LARÈTE, 175.
PlilLARÈTE BrACUAME, 1 10.
Philibert deBeaiijeti, évêque de Bethléem,
Philibert de Naillac, 89.
PniLippA , feiniiie de Shahensciiah , 106.
Philippe, i65.
Philippe, archevêque, 85 o.
Philippe 1", 17;). 181. 3o5.
Philippe, ô'ig.
Philippe Aleman, 5o5.
Philippe d'Alsace , 638.
Philippe d'Antioche , 5 1 1 .
Philippe d'Antioche . roi d'Arménie. 1 24 ,
125.
Philippe, roi d'Arménie, 2o5.
Philippe d'/Vrslr , sénéchal de Chypre .
377.
PiiiLippE-AiGisTE. roi de France. 28. 29.
5i, 196, 280, 344. 497.
Philippe DE Baruth, 4 10.
Philippe de Beacfort, 487.
Philippe de Bessan, 249, a54.
Philippe le Bon, duc de Bourgogne, 21 3,
864.
Philippe de Bourbon, 92.
Philippe de Brie, 529, 53o.
Philippe de Brunswick, i48, 624.
Philippe Bistron, secrétaire, 669.
Philippe de Cabassole, évwjue de Cavaillon.
patriarche de Jérusalem , 737.
Philippe Ciba, bailli de la secrète royale de
Chypre, 668.
Philippe le Chamberlain, 63 1.
Philippe de Constantinople , i48.
Philippe , empereur de Constantinople ,
i48.
Philippe de Cossie. chambellan du royaume
de Jérusalem, 272, 5o5. 627. 63i,
Philippe de Costa, 212.
Philippe de Courtenay, 3o6, 3o8, 809.
Philippe de Giblet, 242. 33i.
l'niLipPE Grenier ou Grinier, bouteiller de
Chypre. 670.
Philippe d'Ibelin, 35o, 367, 870. ^161.
517, 538, 618, 642.
Philippe d'Ibelin, seigneur d'Azot, 76.
Philippe d'Ibelin, baile du royaume de
Chypre. 46, 375, 879.
Philippe d'iBELiN, connétable de Chypre,
87,369,379.
Philippe d'Ibelin, connétable île Chypre,
253. 376. 37g. 679,
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
95!)
Philippe u"Ibelin, sénéchal de Chypre, 3 7 a,
373, 687,688.
Philippe, femme de Guy d'ibelin, 39G.
Philippe d'Ibelin, bnil (hi royaume de Jéru-
salt'iii, 378.
Philippe de Llsignan, 160, i66.
Philippe, fille de Guy de Lusignan, 3o.
Philippe de Maisières, 71.
Philippe de Madgasteai;, 170, 635. 546,
5/17, 64o.
Philippe de Millv, ào'i, /106. 607, iog,
548.
Philippe de Milly, seigneur de Naples,
875.
Philippe de Mimars, 555.
Philippe le Moine, 55o.
Philippe de Montford, seigneur de Tyr,
3o3, 286, 969, 875, 473, 475, 499,
6-ja.
Philippe de Momfort, 125.
Philippe ul Mork, 565.
Philippe, prince de Naples, 3oi.
PnaiPPE DE Naples, 457, 469.
Philippe de Navarre, 2o4, 23a, 234, 456,
457, 097, 6o4, 606, 611.
Philippe de Picquigny, 585.
Philippe du Plaissiez. 883.
Philippe Podocataro. 99.
PlULIPPES DE PoUDERUAN, 3o6.
Philippe Prévost, 85, 585, 6)0.
Philippe de Scandalion, 428.
Philippe de Sicile, i58.
Philippe Synclitiole, 3i3.
Philii PE de Tarente, i58, 160.
Philippe de Toocy, 209, 210, 488.
Philippe de Valois, roi de France. i42.
147.
Philippe de Vehinv, èSi.
Philippe, femme de Thomas de Venu,
254.
I'hilippe. (îlle de Warin de l'Arche de Kné,
007.
Philippe, fille du seigneur de VVile. 3o8.
Philippes, aig, 254.
PuiLippEs d'.'Vrsdr, 077.
Philippes, femiiie de Jean I5abiii. 254.
Philippes Barlais, 5 18.
Philippes de Beli.\as, 244.
Philippes de Cafran, 254 , 533. 566. 58u.
598.
Philippes deCayphas, 269.
Philippes, femme de Gilles II, seigneur d<'
Cayphas, 270, 5i 1.
Philippes de Gossie, 27a.
Philippes de Courtenay, sire dt; Pouderhan .
3o8.
Philippes I", roi de France, 442.
Philippes Froment, évêque de Belhléeiii.
790-
Philippes DE Giblet, 566.
Philippes de Gbangerin, 545.
Philippes de Longontier , 3 08.
Philippes de Lusignan, connélahledeCliypie.
68i.
Philippes, sire de Phimolophie. 467.
Philippes Mocewgo, 855.
Philippes du Mobf, 5i 1, 565. 567.
Philippes Paléologue, 467.
Philippes le Petit, 5So.
Philippes Pbévost, haiUi de la •^etnl.
royale de Chypre, 667.
Philippes de Piou.x , 2 4(j , 5 1 8.
Philippes de Scandalion, 546.
Philippes deSoissons, 5g4.
Philippes de Thomas Falford 3o8.
Philippes de Venaire, 549.
PuiLiPPiE, fille de Raymond de Pujliers,
190.
Philippine de Bessan,5i5.
Philippon de Nores, 579.
PnocAS, 294.
PiioEBus DE LrsiGNAN, 92. 43y. 466.
Pierre (Frère), 863.
Pierre, évèque d'AlIjaia. 765.
im) LES lv\MlM,ES
l'iKitiu: i.'Alk.man. iil)liiMli'la iiiaisoudo Benii-
iiioiil, 609.
i'iKURi; u'Angoilkme, G^^G.
l'iEiiRE 1", prince d'Anlioche, -j. 10, aii.
■>. 1 -2 .
Pierre d'Antioche, 219, 5ii, 5i2.
l'iERRE. chambellan d'Antioche, 053.
l'iERRE. chambrier du prince d'Antioche.
Gd3.
l'iERRE 11. jiatriaichc d'Antioche, 7'i5.
Pierre, archevêque d'Apamie. 7GG.
Pierre d'Aragon, 217.
Pierre Armoini, châtelain. G56.
Pierre d'Avalon, 171. 17-2, 658. 5o5.
i'iERRE d'Avila. connétable de Chypre.
G82.
Pierre de Azart, sénéchal, G59.
Pierre de Iîarut, 228,239, 280. aie.
■).'ii, 33o. 0^12.
Pierre DE Belgioi, 889,890.
Pierre Raymond, comte de Bèses. 678.
Pierre. évè(jiie de Dethléeni. 787, 789.
Pierre Pubi, fils de sire Jacques, secrétaire,
669.
Pierre de Brie, chanoine de l'église de Ni-
cosie, 53o, 53 1 .
Pierre, épouse N... de Boulron. 4G7.
Pierre de Gafran. 5 3 '4.
Pierre de Cafran, amiral de Chypre,
663.
Pierre de Capoie, 766.
Pierre, archevêque de Césarée, 708.
Pierre Chappe, 629. 098. Goi.
Pierre I". roi de Chypre. 85. i65. ihS.
i5i, i6u. iGi, 287. 3ii, 373.
Pierre II , roi de Chypre , 82 , 83, 85. 1 G 1 .
21 2, 220, 287.
Pierre Comarems. 8G7.
Pierre de Courtenav. h-jti.
Pierre, seigneur de Courlenay. 3o6.
Pierre de Creseto. Creseca. Cresentia.
G 65.
l»()lTi!i:-MER.
Pierre de Flory. vicomte de .Mcusie. 5/ii.
G94.
Pierre DE Giblkt. 332. Sig
Pierre de Gloire, 2G9.
Pierre GoiL, secrétaire, 669.
Pierre de Gourri, Co5.
Pierre Grahémgo, ambassadeur de Venise.
254.
Pierre de Herlant, 858.
Pierre le Jaine, 609.
Pierre 1", roi de Jérusalem, 2 2 G.
Pierre, patriarche de Jérusalem. 780,
735.
Pierre Langles, Go5.
Pierre, abbé de Loces (de Locedio). pa-
triarche d'Antioche, 7^4.
Pierre de Lcsicnan, 88, 466, /189. '190.
G09.
Pierre Antoine de Lcsignan. 467.
Pierre de Lusignan, comte de Tripoli, roi
de Chypre, 75, 78. 80.
Pierre de la Mandelée. 3o2.
Pierre Marcel. Marecelli ou Marocelli.
d'une i'amille génoise, chambellan du
royaume de Chypre, 7C. G72.
Pierre Mabgarity, secrétaire, 6G9.
Pierre Marocelly, G32.
Pierre Menassier. 549, 552 , 553.
Pierre de Mezière, 80.
Pierre de Mihars, 55o.
Pierre de Montolif, chevalier, bouteiller de
Chypre, 557, 5Go. 562, G70.
Pierre de Montolif, chevalier, turcoplier
et bouteiller de Chypre, G91.
Pierre I". archevêque de Nazareth. 7G2.
Pierre II . archevêque de Nazareth .
7G2.
Pierre de Nores, 578, 577.
Pierre de la Pald. patriarche de Jérusali m.
736,858.
Pierre, évêque de Pa|)he. chancelier de
Chypre. 674.
TABLE DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
<)(;
l'iKRBE Pelestrim. tuiToplior (1p C.liypre .
Gga.
Pierre Petit. 682.
PrERRE DE Plaine Ciiassagne, palriarche (le
.lérusaleiu, 735, 858.
Pierre de Plaissié, arcliidiacie de Limessoi .
il 7.
Pierre, seigneur de Plaissié. hid.
Pierre Podocator. 3i3.
Pierre Porcellus, 687.
Pierre Prévost, 667.
Pierre de Piavendel, 385.
Pierre de Saint-Hilaire . évêqiie de Liiodi-
cëe, 79.
Pierre de Saint-Maixent. évêque de Beth-
léem, 789.
Pierre, prieur du Saint-Sépulcrf . 8io.
Pierre de Sargises, archevêque de Tyi'.
7.) a.
Pierre de Scandalion. ?r>.5. 'aay.
Pierre de Scei, Syt).
Pierre de Scdtaï, 'Sç)0.
Pierre Stamboi.e. 5^7.
Pierre, ahhé du Temple. 83'i.
Pierre, granti maître du Temple, 870.
Pierre, évèquc de Tortose, 809.
Pierre de la Todr, 5-29.
Pierre, comte de Tripoli. 690. ^191.
Pierre, chancelier de Tripoli, 009.
Pierre, évêque de Tripoli, 810.
Pierre, archevêque de Tyr, 760, 753.
Pierre, évêque de Valence, 8ii.
Pierre de Villebride, 896.
Pierette, femme de Guillaume d Arène,
58o.
Pierrot Gourri, (ioû.
Piles (Les). Go village paraît .s'ideiililier
avec celui de Pyla, dans le disirict de
Larnaka, 3-j8.
Pin, 804.
Pin (Le), casai deGh\pre. -l'ii.
PiN\. léinme de Scliahaii. comte de Gor'i-
gos, 160.
Plaisance d'Anïioche, 377.
Plaisance, femme de Bertrand de Monlolil
3o5.
Plaisance, femme de Boémoiid V. •:!o(J.
Plaisance, fille de Boémond \', aa'i.
Plaisance, femme de Boéniond le Borgne,
Plaisance, reine de Ghypre, '11. (>'■'>■
Pliisance de Giblet. femme de Bertrand de
Montolif. 3a 5.
Plaisance, fille de Hugues de Giblet. léinine
lie Rapin. aoA.
Plaisance . lille de Jean de Gihiet et de Poi-
tevine, 559.
Plivain, sire du Boulron, a57, -iôcS.
Poitevine, femme de .Ican de Gihiet. 3a5.
Ponce de Ldsignan. t|^)■J.
Pons. 39a.
Pons, archidiacre de Saint-Paul chancelier
de Tri[ioli. 659.
Pons, abhé de Saint-Sauveur, sur le niiml
Thabor. 8a9.
Pons IH. comte de Tolose, ^178.
Pons, comte de Trijioli . 181. i8;). 'jSo.
/181. /18a.
Poppo d'Osterna, 90/1.
Prioli Sébastien. 855.
Prociiïte. 517.
Ptoléjiée de Ldcques, ai 4, ai 5.
0
QuELLiE, casal de Chypre. Ce village sideiitille avec le hameau de Cliellia. dans le dislrid
de I^arnaka, 3a 5, 5a 9, 567,
<Mr2
LHS FAMILLES DOUTRE-MEH.
R
liAcuoi.ni'LE. 175.
Kaimoni), 387.
lÎMMOND, in,ii'('chal d Antioclie, ()5i.
lUiMOND , siîni'chal d'Amiéiiie, 701.
Raimond Rabin, chevalier, l)ouleillci' île
Cliypip, ()7o.
Haimond Reqdin, 858.
Rahiond de Giblet, 61 fi.
Raimo.nd de MrniARs, 6o4.
Raimond, vicomte de Naples, 612.
Raimond, seigneur de Neplim, 229, 223.
Raimond de Nesinz, lali.
Raimond de la Pradelle, (Jog.
Raimond Prévost, 610.
Raimond Rui'iN, 12/1, 126, SgS, O09.
PiAiMOND, abbé ihi Temple, 8?)/i.
PiAiMOND I", comte de Tripoli, '120, '177.
PiUMOND II. comte de Tripoli, 22, 2'i, 2(1.
229. 208, ;]2o. 3ai, 387, ^20, i8i.
557, 589, G38. 63().
liAiMOND III, 3oi, /i68,ir)4, 682, 557.
Raimond, sënéclial de Pons, comte do Tri-
j)oli, 60 1 .
Raimond, connétable de Tripoli, (J58.
Raimond, maréchal de Tripoli , fifio.
Raimonde, femme de Bertrand de Margal.
sic, 261.
Rainald, connétable, Ai 2, (JA8.
Raiinald Mansoer II , 3(j3 , 396.
Rainald Mansoer, connétable d' Antioclie.
396 , G/19.
R41NALDUS, abbé de la Latine, 82/1.
RaINAUD de GiRLET, 32 1.
lUiMER, connétable de Tripoli. fiii7.
Rainier Scolare, fl5(i.
Rainovrd, 387.
PuwuL. archevêque de Nicosie. 332.
Ramdli'iie. archevêque de Nicosie. 8/i8.
Raoul, 635.
Raoul d'Achv, /137.
Raoul, ëvêque d'Acre, 780.
Raoll Aleman, 5o8.
Raoul 11, patriarche d'Antioclie. 7^6.
PiAOLL deBaruth, 2/i2, iU3 , Sgi, ()03.
617.
Raoul ou Raoulinet, évêque de Bethléem.
785.
Raoul, seigneur de la RIanchagarde, aio.
2/12 , 2^3 , 267, 5o5.
Raoul Bourdin, 272.
Raoul de Chartres, chancelier de Tripoli.
659.
Raoul de Conçues, 10.
Raoul de Dicet, 669.
Raoul DE Gibelin, 560 , 508.
Raoul de (iRANiniLUE, iiatriarclie dclérusa-
lem , 73 A . 735.
Raoul de Guer, 273.
Raoul dTbelin, 375.
Raoul, archevêque de Mamislre. paliianhe
d'Antioclie, 7/10 . 770.
Raoul de Montibus, connétable d'Antioclie.
049.
Raoul ou Rvdilke. chancelier de Chypre.
07'!.
Raoul de la Rivera, 050.
Raoul, évêque deSébaste, 8o3.
Raoul de Soissons, 39, 5oo, 5o5, 04 1.
Raoul de Tararie, 446, 447, 45o. 45i,
453, 455, 450, 457, 459, OiO.
Raoul, évêque de Tabarie, 807.
Raoil, frère laïque de l'abbaye du iihiuI
Thabor, turcople . O9 1 .
Raoul, élu archevêque de Tyr. 750.
Raoul d'Ysis, 467.
Rasse de Gaure, 5 10.
Ravbndel, ville de la principnul(' d'Kdesse.
3o().
TABLE DES NOMS DE I>
Raymond. aSi , 55o.
Ravmoivd d'Agout, aSy.
Raymond d'Aigdili.er, 565, 556.
Raymond d'Antioche , .3a8, 5ii, 5ii. 5i().
Raymond, piiiice d'Anlioehe, 3oo , 890 .
'dîg, 48fl, /18/1. 485.
Raymond Iîabin, a5i, 53o, 583.
Raymond Badin I", 5 1 o , 5 1 6.
Raymond Babin II , 5 1 4 , 5 1 G.
Raymond Babin III, 5 16.
Raymond, évêque Baïutli. 78a.
Raymond Blondeau, aya.
Raymond, fils de Bodmoncl III, 197, 198, 199.
Raymond, iils de Boe'mond IV, ao4. ao5.
Raymond de Brie, 55o, 583.
Baymond de Caypuas, a7a.
Baymond Faisan, 5o5.
Baymond Dc FotiR, 273.
Raymond de Gaurelée , 55 o, 5 80.
Rayt\iond de Giblet, 819. 3'.>.o, 3a 1, 3a 5.
33i,558, 637.
Raymond le Jeune de Giblet, 3a5.
Raymond, patriarche de Jérusalem. 785.
786, 8/19.
Raymond de Maraclée , 385, 896.
Raymond, sire de Mesmedin. 5 67.
Raymond de Mimars, 899, 5ai, 5/19, 55o.
Raymond de Monte Oliii (Montolivo), 557.
Raymond de Montgisart, 27a.
Raymond de Nefin, 267.
Raymond , archevêque de Nicosie . 85 1 .
Raymond Patot, 884.
Raymond Péralto ,219.
Raymond de Poitiers, 1 i4 , i85, 187. 188.
189, 190, 1 90 , 194 , 291.
Raymond Porcelet, 907.
Raymond dd Pdy, 898.
Raymond Bdpin, 1 5 6, 200, 201, 202 , 208.
ao4, 280, 456, 478.
Raymond de Saint-Gilles, 2()4. 3i6, 317,
818, 884. 477, 478, 479.
Baymond de Scandalion, 4a 8.
EBSONNES ET DE EIEUX. %8
Baymond de Tor, 099.
Baymond V de Toulouse, 5 18.
Raymond VI, comte de Toulouse, 55. 5G.
Raymond, sire de Tressiades, 552 , 553.
Raymond, vicomte de Tripoli, 872, 876,
494, 495.
Raymond des Trois-Clefs, 58{).
Raymond Vidal, 60a.
Raymond Visconti , i'j-2 , 611.
Raymonde, 898.
Raymonde de Baruth, 890.
Raynier, évêque de Lidde. 800.
Regou ou Roger, évê([iie d'Acre. 777.
Reimond, 65o, 55a.
Rémond de Montolif, aOg.
Renard II , sire de Maraclée, 385.
Renaud, a4i , 242.
Renaud d'Amiens, 4 16.
Renaud d'Antioche, 293.
Renaud Barlais, 887.
Renaud, évoque de Baruth, 781.
Renaud Bedi IN, a4i. 494, 5a 4.
Renaud de la Blanciiegahde, aào.
Benaud de Caypuas, 681.
Benaud de Ciiastillon-sur-Loing, 4(i4 . 4o5.
4o8, 469.
Benaud de Chàtillon, a5, 1 15, 3i)i, 4o^,
638.
Benaud de ChÀtillov. prince de Montréal,
877.
Renaud de Codrtenay, 298, 8o4, 3iili.
Renaud de Dampjerre, 535.
Renaud, évêque d'Ehron , 794.
Renaud, seigneur de Gien, 191, 19;). 198.
194, 195.
Renaud, comte de Joigny, 297.
Renaud Mansuer, i85, 896.
Renaud Mansuérds le Majeur, (imiii'lalili'
d'Anlioehe, 891, 892.
Renaud de Mares, 20, 800, 890.
Renaud de Margat. 24 1. 3i).'l
896.
y-
■'9 '
!)(i'i
LIÎS FAMILLES i) OUTISE-MER.
Renaud m; \li\m-,s, i.hit, ■:>.ti-?.. iViy. 55o,
Sô). 552, 553, 55/1.
Renaid ou Rainali) m: Mimahs, iiian'cluil dp
Cljyju'fi, 685.
RbNADD de M0MFA[If:O\, 1()1.
RE^■ABD (Arnaud) de Montolif, SGa.
Renaud Porcelet, 587, 589.
Renaud de Sajette , 488.
Renaud, prince de .Sn^rpiie, .'.iyo, '110 . 'i32,
457.
Renadd Sanson. ();(.
Renu d, prince de Sidon, hj-i.
Renaud, abbé du Mont-de-Sioii . 3i.'3, 8-27.
Renaud de Soissons. maréchal dr Chypre,
(i8'i.
Renaud I" de Soi.s.sons. ô8'j, agi.
Renaud JI de Soissons, 5f)."5, 5f)'t, 5()5.
Renaud de Viuiiier, 8,S7.
Renaut Barlais, 5 18.
ReNAUT de CaYPHAS, ■31)7. -l.-J-J.
Renaut le Chambellan, ô^iq.
Renaut, père de DHavis, 53().
Renaut de Mahgat, .385 , 396.
Renaut de Mimars, 396.
Renaut de Montglsart, 097, 31)8.
Renaut Porcelet, 25 1, '11 3.
RenaiiT de Soissons. marérlial de (',ln|ii''.
a52, a53, 398.
Renieu patriarche d'Anliochc. j ']('>.
Renier. év(^que deBethiéeni. jKC). ->^-.
Reniek Ruus, ai/i. ii.lib. -î/iC -'i3-2, '170.
PlENIER DE GlRLET. -j/lO. ■>'!■!. 3-39. âll.
53n, 5 '19.
Renier le .Ieiine de (iiBLEr. •!->9.
Renier de Maruat, 3f)4 .
Renier Petit. 399, 5a/i . ôSo. ôcSi.
Renier de .Scolar, liailli de la secivlc ro\ali'
de Chypre . (i('>7.
Renier, prieur du Saint-Sépulcre, 8A(i.
Renier, évèque de Sébasie, So3.
RenOUARD DeNÉPIIIN, ■.'.•2 9., 2 2 3. 'l I • "> . 'l.")(i.
Renoui, le Rorgne, 56t). 568.
RiBALDis, abbé de la Latine, H:>.h.
lilCIlARD II, l59.
Richard, roi d'.Aiigleterre, 28, 29. 5i.
196, 384, 345, 394, 455, /197.
Richard de Bures, 887.
Richard de Camville, 5i, 52.
l'iiCHARD, vicomte de Césarée, 286.
Richard, sénéchal de Césarée, 285.
Richard de Gocrtenay, 3o8, Sog.
Richard de D.mipierre, 536, 538.
Richard Edgcombe, 309.
Richard Filangiéri . 38, Gi, -u!'!, ■■.(iîS.
326, 459, 507, 527, 607.
Richard de Mares, 389.
Richard, comte de Montbéliard. .")79.
Richard de Moriieim. 572.
Richard, archevêque de lazaret, yCi.'l.
lilCHAIlD DE .NuBLANS. 6a3.
Richard, abbé de SaiiUe-Marir-Laliru' ,
82'!.
iiicuARD. prince de Saleriie. 181. iH->.
lilCIURD DE TaLDOT. 807.
Ricuent de Ressan, 949, 370.
Richent, nile de (îuerinoiil. seijfiiciii de
Ressan, 364.
Ricta, i32.
RiFFA, 166.
RiNZON DE Marin , maréchal de Chypre, f)8().
RiNzoN DE Marin ou Rizzo de Marino. cham-
bellan de Chypre. io5. 336. 673.
lîisNEL (Arnold de). 436.
RiTTv, 109, 1 66, 376.
liiTTA. (ille d'Aithon du Coure. ."!76.
liizzo de Marin, 100, 336.
Ro\Ki) l'Ancien, 644.
l'ouiD LE Jeune, 644.
liouui 11 DE .loppÉ. 277.
RllARD DE NaPLES, '107.
RoHERT, 646, 8S9.
Robert d'Avranches, .'!o6.
lini'.ERT. évèque delîariilli. 782,
RoiiERT, siiruoiiuné le noiii-yuigiKiii , ^70.
TAliLE Di:S NOMS DE 1
PioiiF.RT Buis, baron de Clevelaiiil. -i'-ih.
lîoRERT DE CAypiiAS, aGg, aya.
Robert dk Cocrtemay. 3o6. Sog, Syo.
Robert de Creseque. 617.
Robert (il iciiard (Guiscabd), 177, 180.
Robert de Holland, 3o8.
Robert, patriarche de .Jérusalem. 7a().
Robert Mancel, ôig.
Robert Mansoer, 896.
lioBERT DE MaRGAT, 3c)3 . 'iç)t').
Robert deMomegard. Gg.
Robert de Montgisard. Sgg.
Robert, roi de Naples, 2 ig.
l'iOBERT, archevêque de Nazareth, 75y, 760.
Robert, duc de Normandie, 38 1. 865.
Robert de Picquionv. 585.
l'iOBERT de PiSE . 036.
Robert I", ëvêque de Rame. 7gg.
Robert de Sablé. 881. 88a.
ROBEBT de ScALS, 3o6.
Robert, abhé deSainte-Marie-la-Latine. 82/1.
Robert de Tolose. i48.
Robert de Tournehem. 01.
Robert, abhé de ia \ allée -de- .hisii|)hat .
8.9.
Robert de Vere. 307.
l'iOBERT DE ViCIllER 011 DE .lAI'.ni-;RES. 887.
RoDERIC. oo'l.
|{ouoA\ ^Zenghi i . i8i.
Rodolphe ou Raoll. patriarche de Jéiusa-
leni. 727.
Roger, i la.
Roger, prieur de Saint- Ahraliain. S/ii . M^i-j.
Roger, prince dAntioche. 091.
Roger de (Iavpiias. 266. 3ai, 397.
Roger de Hovede.v. 262. 45 1. '170. 685.
Roger, évêijue de Lidde. 800.
Roger de Molixs, 8y3.
Roger de 1VIo.\tibcs. 6/ig.
Roger de Mortemer. comte de March. 007.
Roger, duc delà Pouille. 178. 182. i83.3'io.
Roger de Rosav. 338.
ERSONNES ET DE LIEUX.
Roger de SAi\T-SÉVERn, coinlede \hirs
/j/i. 45, 6o3. 6a3. 6'i2.
Roger de Saonb. 5g 1.
RociER, évèque de Tarse, 77a.
Roger, abbé du Temple. 83 '1.
Roger le Tor, 099.
Roger, connétable de Tripdh. (157.
Rohard de Brie, 583.
RoHART II , 4l/i.
RoHART DE S.ALN'T-.^BBAHAM . 423.
ROUART DE CaYPHAS. 2 23. 224. ■>,G7.
afig, 272. 279. 558.
IlOIIART DE JaPHE. 353.
RoHAs (^ Comte DE I. a 1 o.
RoK\-EDDiN, sultan d'Iconimu. i 5g.
Roland de la Baime. 3g8. 5m.
Rolland de Ldqies, a54.
RojiAiN Argyre, 295.
R05[A1N DiOGÈNE, 175: 288.
Romain Lécapène, empereur. 89 'i.
Romain dd Pdy, 4oi .
Romain, évèque de Tripoli .811.
RoMrALD. 17g.
lioNGELlN. 88g.
RoRGius, seigneur de Ciivphas. 2(i4.
RosTAiNG d'Agout, a57. 258.
RoSTAlN DU BoLTRON, 257. '•^îl-
RosTAiNG, évèque deSidcju. Soil.
RoiPEN, 1 l3.
RorpEN I". i5G.
Ror PEN H. i5G. 157.
RoipenIII. 106, 157. ifiô.
RcFiN, évèque d'Acre. 778.
RrriN. 1 17. 1 18. i58.
Rupin ( Aliuah ). i5g, 1 GG.
RiPiN dAntioche ^ Prince ,1. iig. n)(|
Ri PIN, roi d'.Arménie. 35.
Rupin, prince d'Arménie, nj-. ii|(|.
ag3, 473.
RipiN DE LA .Montagne. '170.
Rupin de Montfort. seijfnenr di' liai
81. 236. 375. 378.
DG."
iqiie.
2G8.
Ilh.
960
LES FAMILLES D'OUTRE-MEH.
Samp, palriarclio de Jérusalem. 71 '1.
S\BBAS, 107.
SaBIME, 12 0.
Sabine d'Akuiller, 55(>.
Sarloi (De) ou de Sablé (Robert), 882.
Saboriis, 106.
Sado\. maréchal de Jériisaleni, 6a5.
s\kfo\ de nores. 579.
Smiib-Pervané Moïn-Eddi\ Solevjian, 169.
Saint-Abraham (Hi''liriiii), 12, 870.
Saint-.Iosepu d'Arimatiiie. s'idontifie avoc le
village moderne de Rantis prés de Lidda.
821.
Saint-Samuel, se retrouve dans le village
moderne de Neby-Samouil.
Saladin, 25, 26, 196, 22.3, 287, aà-i,
201, 277, 378, 821, 822, io3, 'ici.
4o5, 610, /ii8,i5o, /170, i83.
Salah-Eddin, Z197, 591.
Saleph (aujourd'hui Selefki). ville maritiiiie
de la Caramanie, 1 i4.
Salomon, évêfjue de Tortose, 92.
Sambla, 166.
Samosate, ville de la principauté d'Édessp,
299-
Sance, reine de Jérusalem, 78.
Sance de PiNEA ouCynthius. e'vêfjue de Tri-
poli, 812.
Sanche, femme de Guillaume de Giblet,
269, 817, 3i8, 819, 825.
Sangl'in, 2^4, 889.
Sanon, i65.
Sanson ou Sassons de Nores, bailli de la
secrète royale de Chypre, Gai, 668.
Saône, forteresse et fief important dans la
principauté d Aniioche. aujourd'hui Ka-
laat-Sahioun, près Lattakieh. 691.
Sapiiet, 26, 908.
Sarepta (aujourd'hui Sarfend), 8o5, 901.
Sarmit, fief de la principauté d'Anlioche.
Ce lieu parait s'identifier avec Sarmeda
village situé non loin du couvent de Saint-
Siméon Stylite, ^26.
Scander, ibh, i55.
Schevard ou Escuivard, dapifer ou sénéchal
d'Antioche, 652.
SCLÈRE, 175.
Sdéphane, 116, i56.
Sébastien Prioli, 855.
Sebebe, 2^7.
Sebilia, abbesse de Sainte-Anne , 818.
Sébille, i65, 1G6.
Segdin d'Adton, patriarche d'Antioche, 7/47.
Seioret, vicomte de Japbe. 352.
Seubat ou Sempad, connétable d'Arménie.
ii3, 127, 697.
Semblât ou Sembat ou Sempad, roi d Ar-
ménie, 182, i3i, i35, 167, 879.
Sempad, senescale pximos (proximos d'Ar-
ménie), 705.
Sempad, seigneur d'Asgovro et de Binag,
maréchal d'Arménie, G99.
Sempad, sire de Barbaron, i63.
Séveris, 895.
SllAHAN, 698.
Shahenschah, sire de Loulva, 162.
Sibner ou Sibnel de Larjol, chancelier de
Chypre. 676.
SiBo, vicomte de Césarée, 2 85.
Sibylle, reine, 672.
Sibylle, mère de Baudouin V, 20, 22, 28,
24 , 25, 27.
Sibylle, femme de Boéraond 111. 197. 198,
199-
Sibylle, femme de Boémond VI. 180. i58,
486,487.
TABLK DES NOMS DE 1»E
SiBïLLE, femme de BoémonJ de Giblel.
565, 608.
SiBVLLE LA BuFFLESSE, 58o.
Sibylle, fille de Bonaiid de Cayphas, 565.
SiBVLLE, femme de Hugues de Mimars,
565.
Sibylle, conilessc de Japlie, 3oi, 4o6.
Sibylle, femme de Guillaume de Mont-
feirat, 34a, 3/i3.
Sibylle di: Mobf, 55o, 553, 556.
Sibylle, femme de Jean du Morf, 273.
Sibylle, lîile d'Oissira de la Roche, 159,
376.
Sibylle le Petit, 58o.
SicARD de Saône, 3oo.
SlDOX ou SaJETTE, 22, 25, 28.
SiEBRAXD, 896.
SiLviDS, connétable de Trijjoli, 607.
.SiMÉoN , palriarclie ,713.
SlJlÉON DE MoNTOLIMPE, 3ç)().
SuioM d'Agliller, 5^9, 556.
SliMON d'AiVTIOCHE, 220.
Simon, connétable d'Antioche, 65o.
Simon, cliambellaii d'Antioche, 653.
Simon de Balcinola, 867.
Simon Baiduin, 565.
Simon Bedlin, bsli.
SmoN de Burgevin, it)5.
Simon, dit le Camékier, 653.
•Simon de Farabel , h-2i .
Simon du Foir, 272, 398.
Simon de Ham, 5 6 2.
Simon, patriarche de Jérusalem, 725.
Simon Jourdain, évèque de Bethléem. 79a.
Simon Langlois, 592, 6o5.
Simon, évèque de Laodicée, 797.
Simon de Maugastel, 5/17.
Simon de Montolif, 558, 56o, 56i, 633.
Simon de Montolif, camérier de Chypre, 67 1 .
Simon de Montolif, maréchal de Chypre , 68 4 .
Simon de Navelles, 262.
Simon le Petit, 5 80, 582.
BSONNES ET DE LIEUX.
'JG7
Simon Stramiuli. bailli de la secrèlc itnaic
de Chypre, 068.
Simon, prince de Tabarie, /1/17, /iSa.
i53.
Simon de Tinory, 76, 628.
Simon de Trelcis, 567.
Simon, évèque de Tripoli, 81 3.
Simon de Troyes, 2 83.
Simon, lurcople, 690.
Simon, archevêque de Tyr, 36, 702.
Simone, femme de Philippe dTbelin, i6i.
Simone, femme de Philippe le Petit, SaS.
Simone, dame de Tabarie, 376, 379.
Sindes, casai de Chypre, 566.
Sittas, 106.
Soffred, élu patriarche de Jérusalem. 72/1.
Soibrand, abbé de la Latine, Bai.
Soliman , 175 , 176.
Soliman, sultan de Nice, /118.
Solker ou Folker, évèque de Zibel, 810.
SoR Di Naves, prince d'Antioche et conné-
table de Chypre, 1011, 101.2l3,6S2.
SoRORGiE, ville de la principauté il'Edesse.
Ce lieu s'ideutille avec la localilé moilernf
de Saroiulj. 44 1 .
SocDiN (aujourd'hui Souedieh). emplace-
ment antique de Seleucie. piès d'An-
tioche, 025.
SouÈNE, religieuse, 59/1.
Spalatro, 804.
Stambole, 377.
Stéphanie, femme de Baudouin. 355.
Stéphanie, lille de Baudouin de Rames, '11 a.
Stéphanie, femme de Renaud de Châlilloii.
4o4.
Stéphanie , femme de Cuillaunie Dorel, aSiS.
Strabulon, 629, 63o.
Slénon, 4 18.
SuLPiciLs, patriarche de Jérusalem . ■/■>.'.').
Susanna de Campron, i63.
SuSANNE de GiBLET, 395.
Syfrid Piscatoris, 868.
'.)(iS
LES FAMILI-ES IVOUTRE-MER.
Tmh.i i;i,-M(ii 1.01 k-IÎOLKi. -ilik.
Taissades, casai de Chypre, ôyi.
Tam;bèi>e, prince de Galilée, 180, 181.
1S2. 263, 26/1, 2(i5. 289. 290, 297,
3i5, aSi, 382, i/i3, A/i5.
Tams. ancienne ville d'Egypte, 21.
Taphm'z, 11. 110, 111, 11-2.
Tarse. 120, 126.
T^llOBDO^A^ÈL, i5G.
Tkdai.d. évècjiie d'Acre, ■y-Ç).
Tepiianon, i32, iSg.
'l'ilÉOBALD GaCDIN , 89I.
TiiÉODORA. fenin)e de BaiidounilU. 18. ly.
Théodora, femme de Boeîmond III. 198.
Théodora Comnena. l'emine de Gautier. a3i.
262.
Théodore Bramas, /187.
Théodore Lascaris, 118, i5().
Théodore Paléologle. 216.
Théodoric dAltenboirg, 911.
Théodoric. comte de Flandre, iig.
Theophano, fiancée à Jean L'Ange. 109.
Thibait, seigneur de Bessan. 226. 2 54.
255.
Thibait \. comte de Gliampagne. 4a,
517.
Thibait de Dajiiaîve. 4iG.
TlIIBAID II DE PlAISSIÉ. k\~] .
Thierry d'Asca. 222.
Thierry III. comte de Montbéliard, 35o:
379-
Thiebby d'Orgie, 222. 223.
Thierry, sire de Sarepta ,901.
Thierry ou Terric . grand maître du Temple .
878.
Thierry de Tenremonde, 1C9, 170.
Thoas. roi des Scythes, 2 48.
Thomas, 112, 116, 167, 254. 569. tiSa.
Thomas, despote d'.'Vcarnanie. 159.
Thomas d'Acebba, 458.
Thomas Agni (Lentinus ou de Lentine"). pa-
Iriarclie de .lerusalciii', 73 1 .
Thomas l'Aleman, 5o5.
Thomas d'Antioche, 210, 5 10. 5 12, 53 1.
5Gi.
Thomas d'Aqiin, (i4o.
Thomas Babec, 85.
Thomas de la Beaime, 52 i, 549.
Thomas Becket (Saint), archevêque de Caii-
torbéry. 876,881.
Thomas Bediin, 522.
Thomas Berart, 888.
Thomas, évêque de Bethléem, 787.
Thomas de la Blanchegarde. 2 4o, 270,
539.
Thomas BorRDiN, 53o.
Thomas de Cafra.\, 534.
Thomas Caminai;, 307.
Thomas Carier, bailli de la secrète royale
de Chypre, 668.
Thomas de Caïphas, 267.
Thomas, comte de Céphalonie. lôg.
Thomas de Césabée. 2 83.
Thomas de Colrtenay, 3o6, 309.
Thomas Engain , 3 06.
Thomas de Farabel, 4 20.
Thomas Ficard ou Phicard, chancelier de
Chypre, 677.
Thomas de Fienne, 572.
Thomas Flaire-Conte, 396.
Thomas Fclford, 3o8.
Thomas Gautier, 254.
Thomas de Gihlet, 270, 328, 5i4. 546.
Thomas de Gourry, 6o5.
Thomas de Ham, connétable de Tripoli. 24 1 .
542, 543,658.
Thomas d'Ibelin, 363, 376.
TABLE DES NOMS DE PERS(3N\iES ET DE LIEUX.
9(19
Thomas de Lentine. évêqin' ili' lîellili'i'iii.
788. (Voir Thomas Acm.)
Thomas de Lucerno. 'kjS.
Thomas de Llques, vicomte de Nicosie, (içj;!
Thomas de Lusigxan, 7a, (ji. 9S. <)(>•
Thomas de Malaivdbe, 5-3 3.
Thomas Mansoer. Sga, 3()G.
Thomas de Maraclée, 385.
Thomas , maréchal , 05 i .
Thomas de Maucasteac, 546. 5'!-.
Thomas de MoiVTAior, 88i.
Thom.\s de ^Io.^'TOLlF, clievaliei'. aiulilciii- de
Ciiypre, 77. 311,503. 606.
Thom\s de AIoNTOLiF, lufiréclial de Cliypre.
573,08/1.
Thomas du Morf, 50i|.
Thomas Petropoilo, seci'élaiie. OOç).
Thomas Pewerell, 3oO.
TnoMis DE PiCQciGiVY, 53o. 583, 585, 5(S7.
Thomas de Provanne. Oio.
Thomas Rogers. 3o8.
Thomas de Saint-Bertin, 53(i.
Thomas Synclitiote, 3i3.
Thomas de Vernt, a5'i.
Thomas Vidal, 602.
Thomase, i'emme d'Aufroy de Scaiidalion .
•27-2. iag, 53ç).
Thoros I", i56.
Thoros II , 1 1 3 . I 1 4 . 1 1 6 . 1 1 8 . 1 50 . 1 00.
Thoros III. i33, i33, i45. i58.
Thoros. fils d'Aithon. i;'>o.
Thoros. capitaine de la eoiii' il \rnM'iiie,
7o().
Thoros. seigiieui- de Siniaiiaijla. iiiari'ciial
d'Arme'nie, Ogr).
Thoros, fils de Constance, lOO.
Thoros, seigneur de Djo-fré-gla . |iio\iiiin^
d'Arme'nie, 705.
Thoros ii'icELiN. 37O.
Thoros DE LA Montaigne, i()5.
Thoiros, (ils de Livon. i05.
TOGHTEGHIN. utià.
ToR, petite ville nul- les bords de la nieL'
Rouge, 5 g 8.
Toron, aujourd'hui Telinïu, /1O8.
ToROs. prince d'Arinénie. ig-?. agi, ■U)->.
ToRTELLE DE GlHLET, 3-',8.
ToRTERELLE, 55o.
Torterelle. femme de .leaii de Gihiel. lillc
d Aniaury de Chamherlan, 3a8. 5()<S.
Torterelle. lilie di' Baudouin de Mimais,
53 o.
ToLSTAiN Petit. 58-!.
Tramon. archevêque de rulu[)i'. 770.
Tristan de (Iirlet, io3, 335, 330.
Tryphon de Nores. 493.
TiRRESSEL, château de la principaulé d'Iv-
desse. aujoiird liui Ti'il P)asclier. ■->l)7.
u
Ulmote de Courtenay épouse Guillaume
Blactallard, 809.
Ulric Galgari, évêque de Ziliel. 81O.
LImar, roi des Arabes, agi.
Urbain IV, pape, aôg.
Urbain VI, pape, 82.
Urrun Re( r.sv. évêque de Bethléem. 79^.
Ursin. 111.
Ursion. seigneur de Nemours et de Tiacy.
191.
Urslle, temnie de Louys d'Acre, /1O7.
Ursule de Goi rtenay. femme de Jacques
Matheus, 'tm).
!)7o LKs F wiii.i.Ks i)()iiTiii':-\ii;i;.
V uiu\i 1111 \ wiii v\. iii;u relui I il AniiiMiH'. <ii)i). \ ami. hk Si nui; ou llvsiij: Sin;ii:i m . sripiii'iir
Vvi;\v. soigneur d'Asgoiii-ji,'. lOIV ilc \;iii(>r. iiiaréclial d'Arménip. 69(1.
Vaiim;a, eiiiUcaii d" Vniii'iiii'. 1 l'j. Vitic.a, l'orterosse en Gilioii', 107.
V\i wiiî (anioiiririiiii iSanias). |près ilc Mai- \ ki.asdo (îil Mony. époux (IKIcoiiorc ijp l,ii-
kali. ii)y. Si A. sigiiaii. Aâo.
Valasiji 1; (Frère), 8()i. Villain, archevêque de Pise. 3/ia.
Vai.kiian dk \iLf,EPBEii\, oOi. ViviEN , seigoeur de Cayplias, afi.ï. aGC.
V ïsiL. 'chancelier d'Arménie. 70a. Vlauislas, roi de Hongrie, i^ig.
\ \Mi.. nii (r\rméiiie. [ù'i. Voi.kkk. évèque de Zihel. Mi.'p.
w
W \i.FKA\ OU Wii.FHW (Frère), évêijiie de Wilhem ii'IJkkmuch, (jo/i.
Bethléem. -j)^ij. Williams dk Thamiî. oya.
\\ \i.i.i;im on lii viiiiw. éviM|ui' de lianilli. VVinemah, châtelain de (iaiid . -iiSi.
78-.1. WiNEMAR GiiAssi:-\ u;iiE. )mSo. .''Si.
VVaCTIEII UE CoiliTi;\Al. ;>oS. WlXRIC. 633.
Wautieu iie ili NC.Er.i'ORii. .'îimS. WoLSEii. évè(|iie de l';issaii. Si).S.
VVaitier. prince de Taharie. 'l'i'i. Wi'kEii. riolî.
VVeHWIC, de ZlJlBLET. Ç)-> .
\l;l.l\ PkoN iWE, (il o. \Tn.l'. F'iLAM.IEI'.l. iiy. -.io'l.
ioLAXDE, léiiiine de Frédéric 111. ^l.'io. \ \ es on (ii 1. archevèipie de Nazaielii. 7(1-2.
V.SAi'.EAi . (iile de Livon. itlT). Va eteoii Jovi;. alilies^ede Sainl-I.adie. 8-.)-).
JMII (BIE 1>K
Nhiiiivr. 3()'i . .'Uju. Zi:i:nA\i\i . casai du iniiitr di' Ti ipoli . 1)07.
ri'^
rABLE
DES AUTEURS ET DES OIIVHACKS CITES.
Aiuil-Pharagii (Gi'pgorii) Historla compen-
diosa dynasliai-iuii , arabice etlila et latine
versa, ab Eduardo Pococke; Oxoniœ,
1 663. •! vol. in-4°.
Académie des inscriptions (Méiiiuires de /').
AccoNis ExciDii HisTORiA , ap. Mai'lène. Ani-
pliss. collccl. t. \ .
AcHAMEDOu AcHMET AHAiisiADAs, V iue et revuiii
gestarum Timurl ijiii viilgn Taiiicilnntis dui-
tur hisloria , arabice cuni latina versione
.lacobi Goiii; Luffduni Batav. iC36,in-/i°.
AcHEBV (Luca^ d' ) Spiiilffiiiim sire coUcctio
i3 vol.
iii-
leterum scriploriim: la
1655-1677.
AuEMARi , monaehi Saiicti Kpaicbii , Cltro-
nicon, ap. Labbe. Nora Ilibliot. muiin-
xcripl. t. H. |) 'J7i-:275.
/Egidius de Aurea Valle, Episcopormn Lco-
(lieiisiuin gesitt . ap. Bompiet. t. XIII.
- |). 6n5 , 617.
Egidils de Hova, AniKiles belgici, ap. Swer-
tiuni; Francof. i62o,in-[°.
AgATH/E (SaNCT.e) liriGIMS THANSI.ATIUNIS
HisToiiiA, ap. f$ollaiiduiii, 5 Felnuarii.
Agathangelus, scriptor grœcus, ap. Leoii.
Allatiuni, De Geoigih dialrUm.
Agathus Myrina-us. Hislniiiiruiu liùri ijuiii-
(jne; Paris, lypogiapb. ri>gia . 1660 . iii-P.
— lîoniiœ. 1828, in-8°.
AiMoiM Conliinidlin.
AlTHO.\US. (V. HaYTHONDS.)
AlBERICI MONACHI TRIUM FoNTlLlI (diroilicoll .
p niaiiusci'iptis mine piinuiin editiiin a
G. Guil. Leibnitio. Lipsiœ, 1698, in-/i°
Albertinus Mussatus. Hinluiia Augusla Heu
fici Vil; Venetiis, i636. in-f".
Albertus, canonicus ac custos Aquensis ec-
rlesiœ, Histon'ii Hierosohjiiiilmue e.rpedi-
tionis, ap. Bongars, t. I. p. i8A-38i.
Alberti STADE^'SIS Chiviiicon a (■oiidiln orlii'.
usque ad annuni Gliristi i-!56 dediicdirii
f'I niinc pi-inuiiii evulgatuni (a Hein. Rei-
neccio).Helnist. 1 ,187. — VVillend). 1 (>o8.
iii-4°.
Alexander, abbas Celesiui (vel [mliiis Tele-
sini). De rehus geslis Bogerii Sicilnr icffis
lilirl t/iKitiior. éd. ab Hyeroninio Surila.
cmn Gaulredo Malaleira, 1078.— 1.111
Sciiptorum Hispaiii/r Uhisliithv : Francof.
1606. — Ap. Muratori, Scn/il. rennn
Italie, t. V, p. 607-6/15.
Ale.xander, nionaehus. In Clirviiicn S. Itm-
ihdomœi de Carpinelo. — A|). Iglielli
Ilaliu Sfieni , t. XI, p. i-i;>i.
972
LES FAMILLES DOUTliE-MEli.
Ai.K.\A\i>iti III l'M'K ÀCT.\ , \\i. Miiralori,
Striiil. >(T. Italie, t. III.
Ai.EXANUHK Lenoir, Sidtlstiqiie moHuiiieiiiiile
(If Paris. — Coll. rff.s- documents iiu'dit.i
sur riii.iloiri- de Franco; Paris, t8()y.
ili-V\
Ai.i.ATiiis (Léo), Dialriba de (icorgiis. —
Noire in Georgiani Atrojmlituni.
Ai.TissioDouENsis (Hoherti), S. Mariaiii iiio-
naclii , Clirnnicoii , ci\. (".anmzat, i l)og ,
in-'i°.
Ai.vi'ius Aiitioclienus. Ejpositio tolius mundi
et gciiliuni , latine versa, éd. Jac. fiollio-
Imlus: Cieiiev. id-aS, in-'i°.
Amm.uici, Hierosolymitaiii |)alriai'cha' . iVcs
cpislolœ ad Ludoricuin VII rrgem , ap.
Srriploie's Francise. — Epi-stala ad Ale.ran-
driiiii j)apam, aj). Tcn^nageliinii.
Am.mikato (Scipione), Dcllc faatiglie nnliili
Fiurenlinc part. 1; Finrenza, ilii.î. in-f".
- - Delkfamiglie itobili •Sapnlitauc , |iart. I ;
Fiorenza , i .')8o , in-f".
A^^sT^sHls liiBi.iOTiiEr. miii s. lll.slorta rcclr-
siaxiica . inler seripfores llist. Byzaiil.
Paris. I (i'j(). in-l". — (Fahririns. Hihiiotli.
gricca , I. VI . p. 1 .J(). )
\\|ii'.ii lh\in)i,n. ('Àriiiiicnii ] nni't/caw . ins.
piililie en |)ai'lie dniis Mnralori . Itrr. liai.
.•icripl. I. \ll . p. I ■!.
/l v/i/i/iASi; (',nim\i(:ii\ (coinc iiis. île Du-
cliêiie), ap. ir\i-lier\, .S'y(/r//. I. |\.
p. 33S-(i7i.
\\i.E (ui.Éi'iE'v, Dr la prixcde \ico.fie ( i .ïyo).
à In siiile de ['Histnirc de Ijisignaii.
\\(;f,i,ls a mice, I(/ Clirnnicon (iit-sincnsc
Li'iiid.s Miir.sicani , etc. Paris, i ()tî8, ni-r.
Anw r.(i\MK\i, Alexias. — \d innani dam-
iieaain notœ Cangii jiitsl Ciiinamnia ; Paris,
ilJyo, in-f°.
A.\.\A[.Es BERÇAI Pi.'i.i\Aiiu.\i scu clironica Pi-
.siiim , apiid Uglielli. liai, sacra, t. X,
l>- y.)-
\nsberti, Ilistmia de e.vpeditioiti' Frcderici
iinpernlnris , éd. a Josepho Dobrowski :
Prague, iSay, in-8°.
Anselme (Le père) , augustin déchaussé , Hist.
gméalog. et clirnnol. de la. Maison royale
de France, etc. 3' édition, revue par les
PP. .\nge et Simplicien, 9 vol. in-f°,
1 y-alj.
Anselmus (Sanctus), Epistohe. Paris, 1(37.1.
Anselmus Havelbergensis. Très Dialogi . ap.
d'AcIiery, Spicil. t. XIII.
Antiocheka HlSTOniA , In naa/aslic. Anglic.
Antonikds (Sanctus"), Iiiuer. — \p. lîniland.
•1 niaii.
\rvi;invio stohii:o Italiano, o sia raccnita di
opère e document! inediti o diveiniti ra-
lissimi riguardanti la storia d Italia. —
Apjiendice, n°at). — Firenze, pressoGiov.
IVtro Vieusseux . edilore, i8.t.S. in-S".
p. Siy-ljSt).
Vrnoldcs Lubecensis. Ikrelicloram lleraioldi
siipplemenlum , lihri sea- , éd. Bnngerti;
Lubeek, iGSg, in--'i°.
Am iiE yiiniFiEit /.bs dates.
\ssisEs DK .lÉniSALEM. édil. lie Labbe. —
Ahri'gé royal de l'alliance clvonologiipie :
édil. de M. Beugnot, ■> vol. in-f". i8'ii-
i8/t:î.
Ai iiEKTi Mu\t;i \otitia cpiscoputiiuin orhis
clirisliani , etc. Antverpias. i()i3.in-8".
\i Ti<isiononE.\sii 1; episcopoiiVM Historia ,
ap. I.abbe. Hilil. maiiiiscrlp. t. I.
B
lÎACFiKM . Clironologie der llosrinacisler ; Muns-
ter. ; 805-1 8o'l.
K\i:zi;i), (jascliichtc l'on l'riisseii ; K.iiiiigsiierg-.
iS(>-2-i8o4. in-8°.
TABLli DES AUTEURS KT DES OUVRAGES CITÉS.
i)73
Raczco. Grriuirdt rim MiiHn'rir; Kôlliesberp ,
i8o6.in-8°.
l)M,i)nicus archiej). Ilixlorif/ llicrnxo/ijinitaim .
ap. Bongais, Ge^la Dei, t. I.
IÎAI.D[J»'US DE \VKNNIS, Gei)('fltoifi/e f.V CIllD-
iiicis llainonwmhua , aj). d'Achei'y, Spicil.
l. VU, 1). 5S'i-(i3i.in-V'.
l)Ai,sAsio\ ( Tlieodorus ) , Sclioliii in cuiwnes
conciliontmpalrumque . nie. Oxoiiia? . 167a,
•J vol. in-r".
Rai.uzius, Miscettiiiiat ; lyOï. h vol. iii-1".
B\ND(ip,i, Imperiuiii Orimtuli': Paris, 1771,
■2 vol. in-f. (Dans les BiiKintiiue hislwiw
•icriptorcs varii. )
BakbiiÎ dit BotUfiE, Traité df géographie tiii-
ciennc, à la siiilo de Wibn'gé de géogra-
phie moderne, cIp Pinkertoii et Walkcnat'i-,
ufl. de 1811. ■) vol. in-8".
Bakensis seu Babie:v.si.s anoiiyinus, ap. Mn-
ratori, Script, rer. Uni. I. V, p. 1/1 5.
liAnoMi a Manfreuis De mnjestate Panor-
mitnna lihri quatuor, i(j->(). in-P.
Baro>iil's, Annales ecclesiasiici.
BilAiii), Recueil des titres, qualités, hlastms
et armoiries des Prélats et Barons des Etats
du Languedoc tonus en 1 fj.')/i : Lvon . 1055.
in-P.
REr.i.viiin.Nls . De scriptorihus eeele.nasticis.
Dans ses Opéra omnia, edenle J. Mall'eo:
Venise, 17-M-I7a8, 5 vol. in-t".
/>/;;,/.; saciu sniii is y_>nniTio, ap. 1). Mar-
Ipuo, A nipliss. collect. t. V, col. 536-5."3(i.
Relo.v (Pierre). Les olmereations de plusieurs
singularités et choses inémurahles . trouvées
en Grèce, Asie, Judée, etc. rédigées en
trois livres; Paris, i553, in-8°.
Rrmro (P.). Hisloriw Venetœ lil/ri duodecim.
\eneliisapud.Aldi lilios; i55i, petit in-f'.
Benedictos PelrobMr,;ensis. Vita Henrici 11 ,
régis Anglite. — Uxtbrd, 17.35. ■> vol.
in-8».
l'iCNjUMM-i TndcicMSi.s. Itinerarium. i-uii\
notis (ionstantini l,coi|]i'rciir: UMijdinii
Batav. iG33. in-8'.
BiiRARui iiE Xeapoli Dietaniinu . lus. de la
bibl. impériale.
Rër\\rdi (Sancti-) Epistola: .\p. Duclicsi!.- ,
Franc, scrijjt. t. I\'.
liF.lt\'\Rin {SaNOTI) KPISGOn C.Ulh\ULli.\Slfi
(évéché du royaume de iNaples. supprimé )
Vita , ap. Ughelli. ftal. .sacra.
BERjiARDi GilDo.vis Chronicon Gumituni T<i-
losanornni, ap. Galel. Toulouse. i()-)3,
in-r°.
Bernarui GiiuoMS Lihellus de niagislri-t
iirdin. jjrœdicat. a|). Marlène. Ampliss. col-
Ifct. I. VI.
\\vs\.\ , Histoire des comtes de Poitou et de>.
ducs de Gntjenne; Paris. i()/i7. in-l'.
BiniiOTiiECA CLu^lACE^SIs, éd. Paris, iln'i.
BiBLiornECA Poatii-icia, aucl. Lud. .lacolio
a Sanelo Carolo: Lii<>;duiii. iG'i3, iii-'i .
BiBLioTiiECA Sedusiaxa , auc't. Saui. (iuiclie-
non; Eiijjdiuii. iGOo, in-i°.
Blanca (Hieron. ), .l»Y(,<,'o«e«.«'M;/( reruai aiw-
mentarii ah anno jo'i ad annum i.')SS.
Cesar-Aug. 1088, iii-l'".
Blonuus , de Uoain iuitaiiniln lihri 1res.
Vérone, 1/181.
Boi.i.AMii (.1.) el aliiii-uiii Acta samitiium.
(V. Pai'eiirochiim.i
Bow.ARS, Gesta Dei per Francos , etc. Haiiij-
vriai. iGii. in-P. (Voy. les auteurs que
reiiferine celte collection.)
Bosch (.\ndr.), Summari , index o epitome
dels titols de honor de Cathaluâa , liossello .
Il Gerdanya; Perpinya, i6'j8,in-f".
Bosquet, Vita Gleinentis papw Vf. A|). Ba-
luze, Pap. Aeeniou. t. I.
RoucHET (Jean du). Histoire généalogique
de la maison de Gourleuai/ : Pai'is, i(l(in,
in-f.
BocciCA ( T {Histoire du Alaréelml de ) . puliljt'e
par Tliéodoi'e GndelVoy. I ()•>(!. Iri-S . Aji.
'.»7'i
MvS rWlII.LKS i)()I TISK-MF.R.
(InlU'ctiiiti dpSjMciiimrcs rrlnli/'x l'i l'iilsloirr
fie l'hiiirc . |);ii' AI.\1. l'clilnl ri Mniiliicr-
(jii(i, i'" série, t. VI, Vil.
IliiocARi), Di'-icriplio tmœ snmiœ cl. irffidxiiiii
l'niifuiiaiiun , iiiicloi'e BrdCiirilo. iiioiiaclici
;jri-iii;iii(i ; i5.')('). 111-8°. — lliiiciiiriiiiii
llivi-Dsiili/iiiildniuii Ihnilwldinœi ilc Snli-
iiiiini ; Miigrleburgi , 1687, \n-h°.
lîiioMi'ToN (Jo.), Chroii.icon , ap. Tvvysden.
scrij)!. Aiio-lic. Loiulini. iGSa, in-P.
BnooKF. ( lialf.) , Catalogne et Juiccessioii des
rois, princes, ducs, inarijuis , comles et
virniiitrsdu royaume d'Angleterre , avec le;
armes el, géiiéalog-ies, depuis Guiilaiime
if> Conquérant jusifuen 1O19; Londres,
16 H). in-P en anglais. — Uiaa, in-f.
Hrower . Annales Trevirenses , sive Anliqui-
laliini et rinnalium Treeirensium lihrt ciginti
i/iiinfjiie. ediilil .lae. Masenius: Leodii.
1(170, 2 vol. in-l'.
linrsTKMiBs, a|). GhapjK.'ninille, HIst. Leo-
diens. I. II.
l)Uci;i.i.iN. LatUem- cilé sous ce nom par
du Gange est probablement Bûcbiin doni
les écrits sur Frédéric III et Maximiiien
furent imprimés en i486.
BuciiANANUs (Georgius), Rerum Scoticarum
historia ; Edimbourg , 1 ,58 1 , in-f°, et antres
éditions.
BdRCH.\RDUS. ( V. BROC.iRU.)
Bzovius. Annales eeclesiustici. — l'jintimwiii'
Annalimn Baronii ah anno ii<)H ad «//-
nmn jofjo. ColnniœperBoelzerum . 1 (i 1 (>
à I fi.3o. 8 vol. in-l'oi.
c
(l.M.E\nir.im ecclesim Rllt:l)O^E^sls.
CALi:M)AItIV]! s. MmUITU A^IIEG^VE^SIS.
Gamde>' (AVilj. ). Reniains concerning Britiiin.
1 636 . in-/i ".
G\!\n>\\n.K (Filiberto), Dell' arnii cd insigne
di'i noljiU. ove sono i discorsi d'alciuic
fainiglie. cosi spente corne vive del regno
di NapoJi. seconda impres. in Najinii .
1618, in-P.
G,.\Mr,E (l)c). ^otœ in Anntun Conincnani. [\ .
Anna Gomnena.) — Olisereatiim-s sur Brijcn-
nliis. — Historia Bi/:antinii , «eu funiiliie
llij:aiilini(f; l'aris, 1680. in-1^ — His-
luire de Constantinople sovs les empereurs
français, éd. de 1667, in-P; Impriniric
royale, à la suite de Villeliardouin. —
Nom. édit. revue par Buclion ; Paris , Ver-
dier, 18-36. Il vol. in-8°. — Dissertations
sur Joini'ille. — Oliscrratioiis sur Join-
mllc. — Obserrations sur ] illrliardouiu .
1667, in-P.
Gaktacczena (.1.). Hisli/rmruni liljri se,r ,
gr. el lai. riim iiotis .1. Gretseri; Paris.
16 '10. 3 vol. in-f.
Gapaccio (Jul. Gaîsar.), Neapolitana historia .
Naples, 1807. in-i°. I. 1.
C.APITVL.i nECM SlClLl/E.
Garaccioli. (Jpuscula liistor. ap. Muratori.
Scriptor. t. XXII.
G\Rr.ii\Ei.L (Michel), Chroniques de Espana.
Barcelone. i5i6. in-l".
Garouïs a Paui.o, Geographia sacra, sire
noiilia antiqua episcopatuum Ecclesiœ uni-
rersœ . etc. Paris. 16/11, in-P. T. 21 3.
Carpasso [Généalogie des comles de).
Cartvlmbe de l'église d'Avaeiire. (V. Ta-
nvLAmvii ECCLEs, AvnssioD.)
Cartulaibe de Champagne, ms. de la Bibliot.
du roi.
(^ARTULAiriE de MA^•osQVE. (Uu Gange l'ap-
pelle aussi Le Trésor des chartes des che-
laliers de Malte ; il avait d'abord mis Car-
tulaire. puis Chartrier de Manosqne. Ge
manuscrit ne s est pas retrouvé.)
T\BLE DES Ali TE uns ET DES OLiVI! AdES CITÉS.
975
CiimiAiiiK on Saim-Aciieil.
CjAnTlLAlttE Dli SaIST-MaGLOIBE DE PaIIIS.
CaUTVLAJIIE 7)/î SAI\T-!\lAnTI^-I>ES-(JllAMI'S.
(linnLAiRE DE Sai^te-Ge^eviève de Pauii,.
(lARTiLAinE nv SAiM-SÉPiLnnE , exlrail (11'
(lu Chesne, ins. dans les |)reu\es do 15(5-
lliuiie; dans M. Beiigiiot, Assisns de Jéni-
siilem, I. Il, p. ^75-537. — Edition com-
plète de M. de Rozière, iSig, in-û°.
(Iassixensis anonynuis, ap. Muraton, Script.
t. V.
Castp.es ( Traité (kfi comtes île), a[i. GuilaïKl,
Traité du franc-iilleu.
Catei, (Guill.), conseiller au Pailenieiit de
Tholose, Histoire des comtes de Tliolose;
Toulouse, Bosc, ifji^!. in-P.
(iiiDiiEMus, Clironicou, cd. Fabi'otii. 1O/17,
in-f".
CiiAPKAviLLus (Joannes) ou Jean Ciiapj)eau-
ville, Ilistoria sacra et profana , necnonijo-
lilicu,m (jiia non soluni repei'iunturgesta
Pontificum Tungrensiuni, Tiajeclensiuni
et Leodiensiuni, etc. Augusl* Ebuio-
nuni, 1C12, iGiG, 1618, in-Zl', 3 vol.
(JUASTEWNIEBS (Histoire généulogiijue de la
maison des). (V. dd GnES^E, .André.)
GiiESMî (André du), Histor. Franc, t. IV.
V, l'ic. — Hist. ifcnéal. de la maison de
ibVi/(««e, juslifie'c par cliartres de diverses
(églises, etc. Paris, Cranioisy, l'Jag. m-f".
— Ilist. gcncal. des ducs de Bourgogne de
la maison de France, avec les preuves;
Paris , 1 G'2 8 , 'm-k°. — Hist. des rois , ducs
et comtes de Bourgogne (et irArIcs) depuis
l'ail de J. C. ioS jusqu'à i-'ioo, (jxli'aites
de diverses chartes et chroniipies an-
ciennes, avec plusieurs tables généalo-
giques; Paris, Cranioisy, iGuj, in-/i°.
■î vol. — IHst. généal. de Broije et de
(llulteunrilain , iinprinii' avec son Histoire
de la maison de Dreux; Paris, iG3'2 , in-f°.
— Hist. fféuéiil. de la maison des Cltastei-
giiiers, sieurs de lu. (jliasteigneraije , avec
les preuves; Paris, ifi3/i, in-f". — Hist.
géncul. de la maison de l',liaslill(iu-sur-
Marne, avec les preuves ; l'aris . Cra-
nioisy, 1O21, in-f°. — Ilist. généal. delà
)naisi)n roijide de Drcu.c , avec les preuves;
Paris, Cranioisy, iG3-!. inf". — Hist.
généal. des maisons de Gaines, d'Ardres ,
de Gandetde Coucij, etc. Paris, Cranioisy.
1 G3 1 , in-f°. — Hist. généal. de la maison de
Montmorency et de Laval , etc. Paris. Cra-
nioisy, 1G29. — Hist. généal. de la maison
de Vcrgij, avec les preuves: Paris, (cra-
nioisy, 1G25, in-f.
CiiiFFLKT, probablement P. Fr. (iliilllet.
Hist. mon. Trenorchiensis , iGG4.
Chopin (lléiié), Tractatus de domaniu coronir
Francité, dans la collection de ses OEuvres .
iGog, !i vol. iii-r
(JIR0NIC0\' ALE.lA\DKI\r.M , SeU l'.l.silll AIE ,
éd. Math. Kaderus, iG-i'i, iii-8°.
GunoNicoN Ai.TissioDonE^SE (voy. Aliissio-
DORENSis ( Roberli) Ghrouieoti.). p. i.')3.
107.
GuilOMCOS Aj\DRK.E Damiolo. (\h\. Am)KÉ
Dandolo.)
GiiROKicoN Belgicvu M.uiMi.u , éd. Pisloriiis
Siruve. scr. rcr. Germ. III. pars 1.
ioG.
Chroxicon BE^EVE^TA^u.\Ê , dilléreiite de la
clu'onique Hucum Benerenti. liibl. iiii|i.
rés. St-Gerniain, 11°' i5. 20.
GlIROMCON DiCVil Ih.XEVEKTI , ap. Miiialori.
Scr. rer. Italie. II. p. 97()-â87.
(dlRl>\'IC<)\ MONASTERII DE (jARPnETll.
GiiROMCoy Gasairiexse , publié par d'A-
cbery im (rois livres et par Muratnri avec
(l(;s suppléiiieiils, Script, rcr. Italie, t. II.
[lars a.
GiinoMCON GAsmE\sE Leoiiis Marsicani el
Peiri Diaconi. Ed. Aiigejiis a \iice. 1 GG8
in-i°; Paris.
:)7C>
ijis i'amii,m:s doutre-mep,.
(',iinoyii:i)\ doisiSEysE _. iinniiviiii.
(îiinoNicoy C.i.VMACKMsi: . iip. Mjirlîiic, Tlicw
I. III.
ClIKOXlCUK iloMVSAMM.
(jiROMCoy Doi.E^SE. n|). Lnlilip. /)////. tiovn ,
I. I, j). 3i5.
CiiHOMcny Foss.B-.voi',;;, ap. Ligliflli. Ilii/in
siicvd . I. ! . ii|i|iiMi(l. 1 i')hh.
CiiitoMi.d.x Mai.i.eacesse, np. Laljjie. Bi-
lilict. nord iiniiiuscr. l. II.
CtinosKoy MiRcuxiEysE , AiidresE Sylvii.
ciiii) ;i|j|>fnilicil>us. Duaci. i63."?. a vol.
('.iinoMcoA Mai iiiM.icExsF. , a\i. du Chesne.
Ilisl. Friiiic. I. IV,
CiinriMcoy ^orm.wmcim , ami. i i^y-iaSg.
iiji. (lu Clirsne. Ilislor, Nornianii. scrip-
torcs.
CiiROMCox Oriemale . latiiiiUitc doiialuni
al) .4brahanio Eclipiiensi; Paris, lypogr.
regia , i (io i . in-f".
dnnoMcox Pisaxvm .ou Ciiiiomca Pisana (il
V eu a plusieurs réunies), ap. Ughelli,
ll<il. sacra, t. \ . iGA/.
Ch;iO-\/co.\ MoyAsiEiiii Heiciieiispergexsis iii
Havaria. cum dipldiuatihus. per Chris-
top. Gewolduin ; Miuiicli , i (j 1 1 . in-i°.
(JIIII0MC0\ SAXCTl BAnTHflLriMEl DE ClRP/-
\ETI>.
(jinoMcox MOSASTEnii S.j.vgr ;; Sorin.E Be-
yEVBM. (\id. Annales Bcncrentani , apud
Pertz. mon. Germ. scriji. t. III. p. 178.)
(jir.oMCA ScLAvicA daiis Lindenbrog . So'i/^r
rer. Germ. Francof. 1G09, iii-f".
CiiROMcoy WEixGAnTExsE , seu Monticlii
]]'rinff(irtensis CIn'onicon de Gtirifis prinri-
pihus , apud C.anisiuni. I.fct. anliq. I.
p. ,7(1. •
diiROMOiE UE Fi.AxiinEs ( vers laiC). (\.
Flaxdres.)
diinoxiQUE FRAXi-.AisE uiss. liuissaiileii 1029.
GiiROMouEs (Les Grandes) dp France.
CiiNNAMLS, Nol/e ad Ginnamiini , éd. (langii.
Ci-EMENS IV, Epistolw, aj). rniyualdi. - A p.
Wadding.
Ci.EJiE.\s V, EpisUiUe. ap. Raynakli. — \\i.
Wadding.
(li.EjiENs VI. Eplstolœ. iu registre, ap. Wad-
ding. ■ — Liber secret, ap. Waddiug.
ConiCE IIIPLOMATICO BEI SACRO Mll.lTAKE
onDiXK GiEROsoLuiiTAxn, par Sebastien
Paoli;Luc(jues, 1783, i7;]7.in-f°, a vol.
ConiM's, De Originibtis Con-itantinopolUnnis ,.
éd. P. Lanibecius; Paris, i()55, iii-f°.
CoxciLii LuGDVXEXsis ACTA , ann. 127/1.
[\ . Labbe, Concilia.)
(loNRADCs A LicHTENAo, Uspergeusis abbas.
Clironicon; Argentorati, 1609, in-f, et
variœ aiiae ediliones.
( Constantin L's Porpiivrogemtus, De adminis-
Iratione imperii ; Lugduni lîatav. Elzevir.
a|). Tliemata Anselmi Banduri. Imper.
Oriental, t. I. p. 53-i57. — De Thema-
tibi(s. lib. I, éd. Vulcauius. cum lat. vers.
Lugduni Batav. per Fr. Rapbeleng.
i588, in-8°. — Lib. I et II, studio et
opéra Federici Morelli, in operibus Cons-
tantini; Lugd. Batav. Elzevir, 1617, in-8".
(C'est l'édition dont du Cange s'est servi.)
— Anselmi Banduri Imper. Orientale;
Paris. 1711, gr;cco-lat. l. I, p. 1-19 et
ao-3i). — De cita et gestis Ra.^iUi Mace-
donis imperntoris, cd. AUalins, Stifif^/xTcor
liber posterior. Colon. Agripp. i6î>?).
(lelit ni-8". (Les cbill'res marqui's d'uu
astérisque renvoient aux pages de la
Byzantine do Paris. Scriptores post Tlico-
phanem. i685, in-f", typogr. reg.) — De
imagine Edcssena , ap. Franc. Gondieli-
siuni. It) l'ascieulo (.)i-iginnin et antiijuilatiini
Constant. Paris, itJO'i. in-6°.
Co\sTiTUTio\Es NicosiExsES, ap. Labbe,
Concilia.
CiixTiM ATiii RELU SACRi , lîasil. J. Hérold.
TABLE DES AUTEURS ET
(!opiARii'}r Ordi.ms Tevtomci . ins. des Ar-
chives (le Berlin, in-'r.
CoQDiLLE (Guy), Histoire du pdija et duché
de Nivcrnois; Paris, 162a, in-i".
CoRio (Bern.), Uistoria di Milano; Mediol.
i5o3, iii-f".
CosTANZo (Aiigelo), gentiliionio iiapolil.
Délie historié délia sua patria, parle I,
lib. VIII. dal tempo dei Frederico II,
DES OUVRAGES CITES.
!»77
imperal. ail' ann. i38(). — fn 'Yiipoti .
1072, in-8°. — Lib. \X, in Aijuilu ,
i58-2.iii-f".
CoTORicus (J.), llinerariwn Hierosolymita-
ninn, etc. AntuerpiîB, 1619, in-/r.
Gdspiniancs (Joan.), De Cœsarihus alijue
iiiiperatoribiis , a Julio Cœsnre usijue ad
MarimiUaimm J: Fraiicolurti , iGoi.
in-f.
D
Danville. Géographie ancienne abrégée, etc.
Paris, 1 76(j , grand in-f". — Mémoire sur
l'ile de Chi/pre. — Méni. de l'Acad. des
inscript., XXXII, p. iaf)-558.
DECnETALIlM COMPILATIO , \', tit. V, C. I.
Defos (David), Traité du comté de Castres,
et des seigneurs et comtes d'icehoj ; Tou-
louse, i533, 'm-h°.
DeSCRIPTIO VICTORIARVM OBTEXTARVil PER
Carolvm I, ap. duChesne. Histor. Franc.
t. V.
Diego (Fray), De los Coudes de Barcelomi ,
i6o3, in-f".
DoGLioM ( J.-Nic.) , Isloria Vencziana ; Venise ,
i6o3, in-8''.
DoMMZO, Vita Malhildis Comitissw , ap. Mii-
ralori. 1. V, p. 335; éd. a Sebast. Ten-
gnagelio bibliolhecario Cœsareo; Ingolst.
ann. 1619, inter vetera inonunienta con-
tras chismaticos a Jacoljo Gretserio soc.
Jes. collecta.
DuBRELL (Jacques), Le Théâtre des a)itiquilés
de Paris; Paris, 1612, in-8°.
Di'DiK, Deutsche Ordens Miinzsammlung.
Wien, i858, in- à".
DnLAURUîR, Etude sur le royaume de la petite
Arménie au temps des croisades; Paris,
l8(J2.
DuPAz (Augustin), Histoire généalogique de
plusieurs Maisons illustres de Bretagne , etc.
Paris, i(52o. in-t".
DosBURG, Chronicon Prussiœ. {Scriptores re-
rum Prussicarmn , t. I.)
E
Eadmer, Historia Scotormn, Uhrisex, éd. J.
Seldenus; Londini, 1623 ; et inter opéra
S. Anselmi Cantuariensis.
EcHARD, scriptor ord. Prœdicat.
Ekkard, Corpus historiœ mediiœvi, Lepsiœ,
1728.
EL)iAciN(Georg.), //wtona Saracenica, latine
reddita ab Erpenio ; Leyde, 1G25. in-8°.
EpiSTOL.t: PRiNCiPUM, ap. Bongars, Gesia
Dei pcr Francos, et du Chesne, Hist.
Franc.
Esquisse de l'Histoire de l'Arménie , coup-
d'œil sur l'Arménie ancienne et sur son
état actuel, par G. V. Chaanazariaii ;
Paris, librairie de Ch. Mejrueis et G",
l'HôG, in-8°, 120 pages.
<.)78 LES FAMILLES DOUTHE-MER.
EncRsiPPKs . Dr illsliinliis twnritm Terne Epsebius Pamphii.hs, llisloria ecclemisticu ,
Sanclw, ap. Leonnii \llaliiiiii in Sufji- i>il. Hi'iii'ic. Valosius; Pai'is, iC^!j().
fi/xTO(>, ]). io'i-i-io: C.olfiii. itiri.'!. EvAGRius scnoLASTicus, /ïï.s/ocm ef(/cs/rt.s/iV« ,
iii-8°. éd. Henric. Valesius, ifiy?). in-f°.
Fm.c.am) (Hiiguos). Historia de rébus geslis
in SioiliiP rogno nbaiino i o85 , ad animni
j 1 (ig. Paris. Diipnis. i 55o . in-4°.
Fw.c.o (lîenpdetio), Apologin drlla rasa Nor-
IIKIIlllll.
Falco, Beneventanus, De lebus œlalc sua
•restis, ap. Anton. Garaccioliiini;Neapoli,
1 ()-i(i , iu-i°. — Et ap. Mnrntori, Script.
l. V, p. -jîyi'io.
Fazelii (Fr. Tlinm«),Sieidi. ord. Prc-edicat.
De rébus Siculis dnciides dutr ; Pnnnrnii.
i5.58, in-(°.
FiAXimES ( CiinoMQVE DU ) . par Deiiys Sau-
vage; Lyon, i.'jti-i, in-P.
Fi.diiiiN'TiJS Wir.oRMENSis, Cniiliiuiiitii). Franr-
rni-(. i()0i , in -fol.
Foi.TETTA ^HubPi't. ) Histnrin <rpniien>tiniii ,
CiM\es, i585 in-f°.
Fo>ta:va (Vincentius Maria), Tlientriiiii Do-
niiiiiciiiiiuii.
FiiyiFS KERUii ivsTiii icARVM , OEslerreiclii-
■iche Ge-ic/iiclitxquelleu. — Zweito Ahibci-
limg. — DiplotiKitiirid et aetii . \I1 band ,
I Tbcil; Wien, i8.i(',, in-8".
l'^RANZONE, Armi délie cumle uoliiti delhi cilin
di Genora, ammesse al governn doila
republioa , raccolte da Agoslin. Franzone .
intagiiate da Hieron. David; Oenova.
iC)34, in-f°.
Frederici I Expcdilio in Asiain. — Ik-
scriptio evpeditionis Asiaticœ, ap. Slru-
vium, Coi-pm liistoriœ Gcrmanicœ , t. 1.
p. i86, et ap. Anliq. Lection. Canisii.
t. m, p. /i()().
Frederici II, imperatoris, Epislolœ (V. Hnil-
lard-BrohoHes, Mattliœus Paris).
FfiF.nEP.lci II, IMPERAT. BESTA. — De gestis
rehus Frederici II et Manfredi, anonyiiiiis.
ap. MuRATORi , Scriplor. t. VIll.
l'^RizoN, Giiltia piirpiirala , ab anno 10^9 ad
annuiu 1O29. Paris, ifiSS. in-f°.
FnoissART, IHUoire et chronique mémnruhii' ;
Paris, Lhuillier, LJyi, in-l".
Fdlcherius Carnotensis, Gcsta peregriniin-^
tiiim Fraiicormn, etc. ap. Rongars ol .K.
Du (Ihcsne, t. IV.
Fiii.fiosE ou Frégose (Bapl.), De dictisfuv-
ti.tqiie ineniombil. etc. Milan, i.'iog, in-f'.
G
(JALANUS, Conciles d'.iriiii'ilie, texLi' lalin cl
arménien, 2 vol.in-4°. Conciliatioecclesia;
Armense cuni Roniana f\ arnienoruni
patrum et dnctorum teslinioniis in duas
partes historialem et controversialem di-
visa. Rom;e, ifi.'io el if).î8-fii. -i tomes
en .3 vol. in-f'ol. )
liALAvi ((^lementis), Surrentnn. cler-ici re-
gularis, tlienlogi, et S. Sedis ajiosloiita?.
apud Armenos, luissionarii, Historia Ar-
nieiin, ecclesiustica et polilica, luiiic |)ri-
mum in Gerniania excusa, et ad exemplar
romanum diligenter expressa ; Colonias .
anno 1 68G . in-8°, 609 pages.
(IvLRERTUs, Brugensis notarius. Vita B. Ca-
ndi Boni, ap. Rollandianos, ■} mars.
TABLE DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CITÉS.
979
Galland ( Aiig.), Du frmic-alku et do l'origine
des droits seigneurimiv , avec les lois doii-
ndes au pays des Alljigeois, par Simon,
comte de Montfort, l'an lui-i; Paris.
RicLer, 1637, m-h".
Gallia cumsTiANA Sammarthaiioruiii Ira-
Iriim. i656, Il vol. in-P.
Gallia ciiristiana .\ova. ili vol. iii-f", lyiT)
à 1866.
(lALLICE C/ELESTINORUM CONGREGATIONIS, Ol'd.
' S. Bened. Monusteriorum fioidulioues , vi-
rwumque vita aul scriptis illustrium elogia
liislorica , servalo ordine chronologico ,
opus bipaititiun. Exarabat F. Aiit. Bec-
quet Parisinus, sacerdos ejusdem ordi-
nis; Paris, 1719, iii-A".
Gadfbidls, Vita S. Bermirdi, li\. Jll, iV, V.
Gaufbidus, vel Gaufredus, Vosiensis prior,
ChroiiicoH, ap. Labbe, Bibl. inss. 1. II.
Gaufridus de Bello loco, Vita S. Liidovici,
ap. Du Chesne, Hist. Franc, t. V, et dans
la Collection des historiens de France.
t. XX.
Gaufridus de Malaterra, De Hok-rti Giiis-
cardi gestis; Francol'. iGoli, in t. 111.
Hispaniœ illustratœ , el ap. Muratori,
Script, l. V.
Gadterius, cancellarius. Bctla Autiocliena,
ap. Bongai's.
Geograpufcus gr/ECus, ap. Allatiuni. Rouiie.
iCôa-iôSg, a vol. m-k".
Gervasii Cestriensis , Episcopi Sagicnsis
epistotœ, studio Roberti ihitris ordinis
Prasmonst. Montibus Hannoniee, 1662,
in-li".
Gervasius Dorobernensis . monachus, ap.
Twysden ; Historiœ anglicœ scriplor. Lon-
dini, i65a, in-f", 2 vol.
Gervasius Tilesberiensis. Otia iinperialia
Heiiiist, 1 O7.3, in-
GesTA COi\SULVM A.\DEtiAI'li.\SIUM , ll\). d'A-
cliery, Spicil. t. X.
Gesta Fka^couvm e.\piii;nantiiin] Jcnisaifin .
ap. Rungai's, p. 50 1 .
G1R0LAH0 dalla (^okte, htoria di Verona.
Vérone, iSg/i et iCua, :>. vol. iu-i".
Glaber (Radulpluis), Uistoria sui temporis .
lihri (piinijuc, ap. Pitliou. — Du Chesne.
(lollcction des hist. de France, t. X.
Gltcas (Michaël), Annales; Paris, itiGo,
in-f". (Dans la Byianlina).
GoAB, Notitiœ. VjiypXàyiov seu rituale Ciw-
coruni,conipleclensrilusetordines divins
litiu'giœ. Paris, lO/iG, in-l'oi.
GoRELLNOS (J.), Conimenlarii PU II. Fi'an-
cof. 1 G 1 i , io-f".
Godefridus, monachus S. Panlaleonis, .in-
nales Colonienses, a|). Freherum. 1. 1 , /iV-
ruin Germanicaruin scriplores.
Godefridus Viterbiensis , Panthéon siée nni-
versitatis libri qui chronici appellantitr vi-
^■/«(ijamprimuinin lucem editi; Basiiea;.
lôog, in-f".
GoDwiN , episcopus Dimeimensis , De prœsu-
tibus Anglice comment arius, etc. Londres.
16 iG, in-i°.
GoLDASTUs , Rerutn alamannicarum scriptores
aliquol; collegit M. Goldast. Francoforl.
1730, 3 pari. in-i'°. Il y en a une j)re-
inière e'dition de iGoG.
GoNZALES Davila, Tcatro dc tas Grande:a,s di
Madrid.
Gregorius VII papa, Epistotœ, ap. Baluze.
Misceltan. t. VIL
Gregoru IX Décrétâtes. — Epistotœ, ap. Ray-
naldiuni. — Epist. secrctœ , I. II, aji.
VVadding, 1372. — Epistotœ it]>m{ Man-
rique , Annales cistercieiises ; Lugduni.
1 GZia . in-f".
GnEGuiin .\I PAP/E ViiA , a|i. Baluze, Vit.
pap. Avcnion. I. I.
Gregorius Tiiaumaturgus, Opéra, éd. gra^co-
latina; Paris. 1G21, in-l°.
Gregorius Turonensis. Uistoria Framvnim ,
080
f'dil. Tnrane et (iiuiilcf, puliiitji^ pai' In
Sociéli^ de l'histoire tic France.
(ÎRFTSERi's, Uortus Sanctœ Crucis (vide Opern
lluiixhonw , lyS/i-iyii), 17 vol. in-f° ren-
fermant des travaux imprimés sépar(^nienl
au XVI* et XVII* siècle.
(inuBER, Origines Livoiiiœ; Lepsia'. 17/10.
in-P.
(iiiALTERUS (Gcorgiiis), Sicili{p objnceiitituii
iiisiiliiruiii et Brnllioruni anlKjuœ Uibidw
ciim iiolis; Messanœ, iG-3-'i. in-6°.
Gru.TERiis. Vila S. Ciiroli comilit Fliiitdriœ .
publ. par (iirinond, Paris, iGi5, in-8°.
GuESNAY (J.-B.), Aquensis, Provinciœ Mas-
siliensis nnimlex : LnjTduni , Cellier. 1 G.'ic) ,
iii-f.
(iiiiRERTus, Novigenli abbas. Gcsia Dei per
Francos. lihri scpteiii , nj). Bongars.
(iuicHENO.x (Samuel), Episcoporum Belliccn-
siuin cliroiiologica séries; Paris, Dupuis,
iCia . in-i".
(JmciiENON, Généalogie de la Biilme mule la
Bannie, p. ûq. — Histoire de Bresse et de
Bugetj , Gex et Valromey , etc. Lyon , 1 65o,
iii-f°. — Uist. généal. de In royale maison de
Snvrnje; Lyon , 1 6fio ou 1 (369 , a vol. in-f".
(illILHOME DE PoV-LuiRENT , ChrOmCOH , ap.
du Ghesne , t. V, el Hist. de France , t. XX.
(iiiiLLALME DE Teipoli , Dc sttttii Sarroccno-
rnm et de Machumeto , trailé ine'dit , dtklié
à Gre'goire X. — Fragment ]iublit* par
du Ghesne, t. V.
GniLLEi.MUs .\rPDLtJS, Historicuiu poeniK de
rébus Normannoriini , éd. J. Tiremœus;
Rotomagi, i58-2, in-4°, et ap. Muratori,
Script, t. V. p. 2 53 et seq.
(illIU.ELMOS ArMORICDS, seil BrITO , Dc gCStis
Philippi Aiigusii. — Pliilippidos libri duo-
decim. ap. du Ghesne. t. V.
LES FAMILLES D'OUTRE-.MER.
GtiEi.Eum.s Gemeticensis, liistnriœ Nornuin-
nnruni libri octo, ap. Du Ghesne.
GlîILLELMDS MAI.MESRnRIEN'SIS, Gcstd rCglim
Anghrnin. libri rjiiinfjne, ed.Savile; Fran-
co!'. iGot , in-f".
GiuiLLELAii DE NANGisr,7(ra»!co«,ap.d'Achery,
.Sincil. t. XI, et éd. de Guérard, 2 vol.
in-S", i8i3. — Continuatio. — Ce-sto ^ seu
Vita S. Ludovici , ap. Du Ghesne, t. V.
(lUiLLELMi's .Neubrigensis, De vcbus unglicis
sni temporis lihri tjiiini/iie . éd. J. Picard;
Paris, 1610, in-8°. — Thomas Hearne;
Oxford, 1719, 3 vol. in-8°.
GuiLLElill NomiAfiyORUil DVCIS GESTA.
• lUII.LELMUS DE PoDIO-LaURENTI! , HistOriu
Alhigensium. (V. Guillaume de Ply-Lau-
lîENT. )
GiuLLELMDs Tyrensis, arcliicpiscopus . His-
loria rerum in parlibus transmarinis ges-
larnm , etc. éd. Bongars. 1610, in-P, 1. 1 ,
p. Gs.Vioiô. {Indiqué ainsi à la marge
du manuscrit de du Gange : W. ou Will.
Tyr. 1. XVI, c. XXIX, etc.) — Continuation
de son histoire en français , Martène, Am-
pliss. collect. t. V, col. 581-752. (V. Hisl.
nianvsc. des Guerres saintes ou d'Outremer.
— Sous le titre de VEstoire de Eracles,
empereur, el la conqueste de la terre d'Ou-
tremer, Collect. des Histor. des Croisades,
t. II.)
GtiXTHERUs LIGtIRI^'Cs. dc gcslis Imp. Cu'saris
Fridcrici I Augusti libri decem , carminé
lieroico conscripli. ."iugsbourg Er. Oeglin .
I 607, in-l'ol.
GiinTLERi (N'icoiai), Basileensis. in scola Aca-
demica Daventrieusi SS. Tlieoi. doctoris
et pi'ol'essoris , Historia Templariorum ,
cd. 2% Amstelodami, Franc. Van der
Blaats, 1 703, in-12.
TABLE DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CITfiS.
981
H
Hartmann von Heldbungen, Bericlil iihcr die
Verciiiigunn- des Scliwcrtordciis mil dcm
Deuischcn Onleii, éd. Strehlke; lii;';i.
i865. in-8°.
Haymarps Monachds. De expugnata Accone,
éd. Riant; Liiijduni, i8(3(j, in-S".
Haytuoni Anneiiii liistoria oriciitalis, cui'n
Reineccii Ileineii édita , Helmaestadt .
i585, in-i°.
Hemer.eus (Hemeré); Augusla Viromaiidiw-
ruin, viridicata et illuslrata; Paris, \n-h\
Hennés, Coder diploiimliois ordiiiis Tniinnki ;
Mainz, i8/i5, in-8°.
Henri Giblet. (V. Loredano.)
He^rici IV iMPEiiATom.s viTA,ui\ Urstisiuu) ,
G en», hist. ilhtst. t. 1.
Henrici Hdtendoniensis . Ilistoria nnijlicami .
ap. Savile, Francfort, iCoi, in-f".
Henricus de Knigiiton, De eventibns Aiiffliœ
libri quinque, ap. Roger Twisden; Loml.
i652, in-P.
Henri de Valenciennes, Chronique, éd. I5u-
chon; Paris, i84o, grand in-8°.
Hensciienius, Vita S. Bertlioldi, aS Martii,
(V. Rolland.)
Herbelot(D'), Bibliothèque orientale. lOyy,
iii-P, e'dition faite par Galand.
flEBHANM, monachi coastanei Guiberli alj-
batisde.Novigento, DeMininiUs B. Mariœ
Luudunensis , libri tre.s, imprimé à la suite
des OEiirresde Guibert, abbé de Nogent,
par d'Acbery; Paris, iGTii. in-f.
lliEROCLES, Synecdomos iiiqterii orientalis.
Histoire d'Armkme , par le patriarclie
Jean VT , dit .lean CnthoUcos (mort en 92 5 ).
traduite do ranuénieii en français, par
M. J. Saint-Martin, ouvrage poslbume,
publié sous les auspices du Ministère de
rinstrnclion pubbqiie; Paris, ijuprim.
roy. i8ii , 1 vol. in-8°.
HiSTillIlE MAMiSCniTE DE ClItHLES VI. (C'est
la cbronicpie traduite et publiée par .M. Bel-
laguet, dans la Collection des docunienis
inédits sur l'iiistoire de France. )
IhsTOIllE DE LA MAISON DE CuASTILLOX-SVR-
Mar^e , par A. du Cbesne. (V. i>t
ClIESNE. )
Histoire littéraire de la FnA\(:E , t. XMll .
iii-4', i856, p. -39.
IIisTORiA EXCiDii AccoNis , ap. Martèiw. Am-
pli.<:s. coll. t. V.
Historiée Francorvm fragmenta , ap. du
Cbesne, Eist. Fnuir. t. IV, et V. —
Ap. llistori/e Franc, scriptoirs. t. \ll.
p. 1-8.
HiSTORI.S HlBROSOLÏMlTA.\.E paiS IL ali
anno 1 100 ad 1 ia4 . ap. Ronjjars. p. rxjli-
Oai.
HisToRiA HiERosoLYMiTANA , incei'li auctoris ,
ann. 1 177-1 190, ap. Bongars. p. ii.îo-
11752. (C'est celle de GeollVoi de \\ne-
sauf, éditée de nouveau par Tli. Gale.)
HisTORiA MiscELLANEA PauH Diacuni. -là
livi'es; Ingoislad, iCo3, in-8".
IIlSTORlA BREVISSniA ORDIMS Pr.EDII-.ATORUM ,
ap. Martène, Awpli.';.<: coll. I. VL
HisTORiA Tarvisina aj). Muratori,. S'cci)y^ ler.
liai.
HiSTORIA TRANSLATIOMS RRACHIl S. PlIUn-l'l .
ap. Bolland, 1 Maii, t. H.
Historiens de France, de du Cliesue. (V.
Du Chesne. )
Historiens des Gavles et de la France
(Recueil des), par 1). Bouquet ol ses
continuateurs; Paris. 17.S8-18A0. -u) vol.
in-f".
982
LES FAMILLES J) OLITRE-MEU.
Hiii;inii;isTi:ii. Cliroiiil.. ii|>. Malthaeus, Anal.
iHod. a-ri . I. V.
Hoffmann , Mciiwria Ileni-ici de Holieiiloc .
Elhing, 1787, in-i°.
HoNoiiii II, |iiip;i' Epistotie , ap. Bouquel,
Scripl. l. W.
HoNouu m papas, Epistolw. — Dccrctniis
l^ctitio lie jiirrjuriiiiilii. (\. (iRtijOiui \l
(Icrrcliiiii.)
lluii.LAi\u-l')HÉnoLLi;s, Hist. diplom. l'ride-
rici II . Ituiii. iiitpevaloris , l'aris, i85;]-
i86i, I •?. vol. iii-4°.
HrxD (Wiguleiis) iiicliopolis Salisburgeiisis.
Monachii lO-u). s vol. in-l'ol.
Ierosciiin (Niclaiis von), ilans les Script.
rcruin Prussicuruiii.
Incertds adctob, ap. Bongars. p. 559-5G0.
Innocentii 11. papœ EpistoJœ, ap. Ekkard.
Corp. Iiisl. med. œin, t. — EpisL ad Lii-
dnviciiin VI, regciu , ap. dAchery, Spi-
cil. t. III, p. 162.
I\noi:entii III Epistokc et rcgeslrum. a Slep.
Baiuzio coUeclum. 1682 . 9 vol. in-f.
h \r)CE\Tii III rAi'.E eiiST.i . ciiiii ipiiiliior
libri/f epistdhiriim , éd. Fr. Bosqtietus;
Tolosa;, i6o5, in-f".
Innoce.v'tii IV, Epistolœ . ap. Odoriciini Hav
naldum.
|I1^EIIÀRIVM WlLLEBH. AIS. OlDEXliORG. (V.
WlLLEBRA^DUS.)
Ko Car>'ote\sis, Epistolœ, dans la collection
(le ses œuvres, éditées par Fronteau, avec
notes de Juret et Souchet; Paris, 16^7.
in-f°.
Jacobi de Vitkiaco, Acconensis episcopi.
Historin Hierosolymituna , liber umts, éd.
Bongars, iGii. in-l'°. I. I, p. 1047-
1 1-26.
Jauna, Histoire de l'île de Chypre, etc.
Jean C\R!\iesson, lie de saint Purrc-Tliomas .
palriurche d'AïUiociie.
Jean u"Ibelin. (V. Assi.'iEs de Jéhisalem.)
.Ioaxnes \XII , papa. Epistolic, ap. liaynaldi .
ou publiées à part, In Regcstro Pontifie.
ap. Wadding.
Joannes Br.o.iiPTo.\. (S. Brompton.)
JoANNEs, nionacUus majoris mouasterii . lim-
loria Gaufredi ducis Normannoram , libri
duo, edid. Laurent Bochel; Pai-is. ifiio.
in-8".
JoANNis Saresberiensis Epislolic , et alla
opéra ap. Max. Iiibl. \ ctei . pulniin ,
t. X\I1I.
.loiNviLLE. Histoire de suint Louis, éd. de
Mesnard, 1617. m-k". — Ed. de du
Gange, 16G8, in-P. — Dans les Histo-
riens de France, I. XX, éd. de WailK :
Paris, 18G6. in-8°.
JoRDANUS JIAGISTER OU JoBDAN (l'rèl'e), Cliro-
niijiie latine manuscrite du I atican ;e\l rails
donnés par M. de .Mas-Lashne , Hist. de
Cln/p. t. II. p. i3o-i.3-i. (Jusqu'en 1275 .
il suit les niss. de YEracles, continuation
française de Guil. de Tyi , et après
1 275 , \es Sécréta jidelium deSanudo.) Mu-
ratori /l"/iy. ital. mediiceri, t. IV, col. gig;
et Rayualdi, Ann. Eccles. t. XX -XXIV,
en ont donné quelques fragments.
TABLE DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CITES.
!)S:!
Josi'i'ili (Flavii) Antiquhalos .liuhiic/e, etc.
Genevas, 1611, in-f°.
JrsTEi. (Chr. ) Histoire généalogifjue de la
iimison d'Aiii'ergiic elde Tiireiiiie, jiisliliéc
|iar chartes, litres et liisiniros aiicionnes.
etc. Paris, i()/i5 . iri-f".
L.iRAi.ME (Généalogie de). (V. Guichenon.)
Labbe (P.), Abrégé royal de l'idliance chro-
iiologiffue.
Labbe, Coiicilia.
IjAbbe, Tableaux généahgiiiucs des si.r pairs
laïques, imprimés avec ceux île la maison
royale de France; Paris, i(55a.
Laciiissa (Augustus sive al) Ecclesia), Gli
fort di BlasoHiieria.
Lambertds Ardensis, Hisloria Comitnm Gni-
nensitim, ap. du Chesne, dans ï Histoire
de la maison de Guines.
L^N'o, liegesta Boira, Monachi. i8aa, in-/j°.
Laomci Chalcocoxdyle, Atbenicnsis, Mis-
toria de origine ac rebiis geslis imperatorum
Tarcieoriim (gi-asco-lal.); Coloniœ Alln-
brogum , 1 G 1 5 , in-f'.
Ladrière (Eusèbe de). Glossaire du droit
frauçois à la suite des Instilntes cotitu-
iiiicres d'Anl. Loisel, éd. Labouiaye.
1840, t! vol. in-12.
Lebeau , Histoire du Bas-Empire.
Lelaboureub , Mémoires de Michel de (Àistel-
nau, iGSg, m-f, 9 vol. Addition.
Léo Grammaticds. Xpoi'oypàpia. rà tùv vswv
Bao-iAsjoi' Tsspi iyjivaa. Paris, i665,
in-r.
Léo O.STiENSis sive Marsicanus , auctor Chro-
iiici Casinensis. (V. Ciironwox Casinesse.)
Lepaige, Bibliotheca Prœmonslratensis ordi-
iiis; Paris. i633, in-f".
Leunclavius (Jnannes), Annales sultnnorum
Othomanidarum a Tureis sua lingua scripti ,
et latine rcddiii ; Francofurti, lôgG, in-t'°.
Jus grœco-roiiianvm . Francofurti. i5f)().
in-P.
LinANlus, sopbisla. Oraliimrs: 9i\ns. iCi'j-,
in-r.
Liber pb/vc;wm;, CarlniairedeChampcigiii'.
manuscrit. (Ribl. impér.)
Llcy.idE DE CnvcY. (V. Coucv.)
Lw^ACES o'OvTREMEn . f'd. dc Labbe. dans
V Abrégé roi/itl de l'alliance chronologique ,
t. I, éd. de M. Rengnot, à la suite des
Assises de Jérusalem, t. II, p. !io»-!i-jli.
LlGDR. (V. GuNTHERUs).
LiNDANi (Davidis) Rencramunda, Antnerp.
1612, in-li'. (Réimprimé dans l'édition
in-f" de Grammaye. )
LiVUE DE LA COXQVESTE DE LA PIHXcÉE liK
MoiiËE, éd. Bucbon; Paris, i845. in-8'.
LoREDANO (J. Fr. caval.), Dere Lusigucni :
Cologne. iGlij. in-i°. publié par ilenri
Giblet.
LucA (Ptolemaîus de), ap. Muralori. .S'c/v)/-
tor. rer. Ital. t. XL
Lucas David, Preussischcs (Ihrrmik : krenips-
berg, i8i3, in-4°.
Lucius (Joannes), De regno Dalmatieo . on
Ldcio ((novanni), hloria di Dalmatia, etc.
Venet. 167^, in-/i°.
LuDovini (Sancti vel IX) gesta, per Gin'Il.
de Nangis. (V. Guillelmus de Nangis.i
LvDOYici VII GESTA, ap. Pithœum.p. i^iti-
1.58, et ap. du (Chesne. Ilis!. Franc, t. I\ .
p. ^yo-ii-j.
LviGi ToRELLi , Secoli Agusiiniani, orem
Isloria générale dcl -lagro ordine creinitaiin
del grau dotlore di S. Chiesa S. Agoslino ,
etc. Bologna, iGyô, in-f". t. IV. (L'ou-
vrage a six volumes.)
Lupis Apulds . prolospalliarius. Ghrouicon
98/»
LES FAMILLES DOUTRE-MER.
bvcvo rennit in rcjpm ISciiimliliDiu gcsta-
rntit , ap. Miirnlori, Ildlic. refum scriji-
tores, t. V; M('(lii)liaiii, ij-ih, p. Sy.
LusiG?iAN (Estieiine de), Les droits, niilu-
rilcy et prérogatives que prétendent au
roijauino de Uicrusakm les princes, et sei-
ir/icurs Sj/irituels et temporels, savoir, le
l'iipe. Piiti'iiirche, Ei/ipereurs, Rois de
France. Angleterre, Aragon, Naples,
llongrii's , C/j/irc et Ariiiéinc, Venise et
Gênes, les ducs d'Anjou, Bourbon, Saroie .
Lorraine et Montf errai, le comte de Briennc,
Laval et autres. (Par le P. Estionne de
Lusignan , de Chypre , de la maison royale
de Ijusignan, docteur en théologie de
l'ordre des Frères Prêcheurs), dédié au
Sénat de Venise; Paris. Guill. Lenoir,
i586. in-i°. — Généalogie de Ûy mai-
sons illustres, issues de Mérovée et de
Thierry, roi d'Austrasie; Paris, i586,
m-k". — Rois d'Arménie, en tête de l'his-
toire générale des royaumes de Hierusalem ,
de Cypre. — Généalogies des comtes de
Cnrpatie, en tête de l'histoire générale des
royaumes de Hierusalem, Cypre, etc. —
Généalogies des comtes de Joppé, dits uul-
gairement de Zajj'o, en tête de l'histoire gé-
nérale des royaumes de Hierusalem, Cypre,
etc. — Histoire générale des royaumes de
Hierusalem , Cypre et Arménie, en français .
i58o, in-4°.
Luxembourg [Hist. de la maison de), par
N. Vignier. (V. Vignier.)
M
MiLATERRA. (V. GaUFEIDUS DE MaLATERRA.)
Mu.BRANCQ (Jacobus), e Societate Jesu , De
Morinis et Morinorum rébus, sylvis, palu-
dibus, oppidis, comitihus, episcopis , ab
annoChri.itiSog adunnum iii3 : Toniaci.
1689, in-â°, 3 vol.
Manasses (Constanlinus), Synopsis histo-
rica; Paris, i655, in-f.
Ma>riqce. Annales Cisterciennes; Lugd.
lOi-j-iliig. k vol. in-f.
Marchant (.hic). Flandriœ commentaria li-
bris quatuor descripta , Anluerp. 1696,
in-8°.
Mariam (Sancti) monachus. (V. Altissio-
DORENSIS MONACHDS.)
Marinus Sanutus (Marino Sanudo), dictus
Torselhis, Liber secretornm /idelinnt o-u-
cis, ap. Rongars, iljii, in-t°, t. IL —
Epistolip, ap. Rongars. t. II, p. 289
et seq.
MàBTINI (S.iXCTl) DE C.IMPIS HEGALIS MO-
SASTERII PaUISIEXSIS, OUDIMS ClI'MA-
cENSis uisToniA , pcr D. Martinuni Mar-
rier, ejusd. monast. priorem claustraleni :
Paris, 1687, in-i°.
Mas-Latbie (de), Histoire de Chypre; ',] vol.
in-8°, Inn)rimerie iinp. — Inscriptions
de Chypre, Bibliothèque de l'Ecole des
chartes. T. II, a" série.
Matth.-ei Paris, monachi Albanensis, His-
toria major, sive rerum Anglicarnm histo-
ria, etc. Paris, iC64, in-P.
Matth.eus, Veteris (cvi analecta ; Hagae,
1738, 5 V. in-i°.
Mattusus Westmonasteriensis. — Flores his-
toriarum prœcipne de rébus Britannicis ab
exordio mundi nsque ad annuni iSo'j ;
Francfort, 1601. in-f°.
Meier. (V._Meyercs.)
MÉMOIRES SIR l'origine ET LES PROGRES DES
Turcs, des Kurdes, des tribus Tvrco-
iiAXEs, etc. de 5io à 1399. (Extrait d'un
ouvrage manuscrit sur fhistoire d'Ar-
ménie, par M. Cirbied, professeur d'ar-
TABLE DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CITES.
osf)
ménien . membre de l'Académie de i'île
de Saint-Lazare de Venise. — Exlrait du
Mercure étranger, n° XIX, 181 5, in-8°,
9 3 pages.)
MÉMOIRES de M. Brosset sur la numisma-
tique d'Arménie, dans les Mémoires de
l'Académie de Saint-Pétersbourg.
Mémoires iustoriqves et géogiiapuiqves svb
i'Abmé.me, suivis du texte arménien de
YHis'.oire des princes Orpélimis, par
Etienne Orphélian , archevêque de Siou-
nie, pubi. par M. J. Saint-Martin; Paris,
imprim. roy. q vol. in-8'. t. I. 1818.
t. [I, 1819.
MÉMOniiVl DE LA CUAMBRE DES COSIPTES DE
P.1/Î7S. Existaient au temps de Du Gange;
ils ont péri dans l'incendie de lySy. La
copie moderne est Irès-ineoraplète.
Méivard (Cl.), Observations sur Je sire de
Joiiirilh, 1617, in-i'', et à la suite de
l'édition de Joinville par dn Gange.
Meyerus (Jacobus), Commentarii in annales
reriint Flandricaruni , éd. studio .Antonii
Meyeri; Antuerp. i56i; Francofurti,
i58o, in-i°.
MicHAEL Gerularics, Constautinop. palriar-
cha , Epislolœ.
MicHAEL, monaclius. In Sanctiiario Capiiano.
MiCHAS Madils de Barbazanis, Clironicon
(le irrsiis Ponùficnm ri Imperatoriini , )"
hisloria Dalmatica Joannis Liicii.
Miciiel-le-Syrien , Chronique.
MoiNACHLS Floreminds, episco]nis Accouen-
sis, Historiti captionis Accon civitalis. Ed.
Herold. Basil. i56/i, in-f\
MoNACiiDs Paduamcs, ap. Urslitinm. Gerin.
Iiist. illust. t. 1.
MONACHDS SaNCTI MaRIAiVI. (V. AlTI,SSI0Iiii-
RENSIS MONACIIUS.)
MoxASTicoN Anglicanum scu Païukctw Cœnn-
biornrn, etc. cura Rogeri Dodsworlh et
Guillelmi Dugdale; Londiiii . 1 655. 1 OO 1 .
1G73 , 3 vol. in-f°.
MoxsTHELET [Chroniques d'Engiierrand de).
t. III; Paris. Pierre Lhuillier et Clian-
dière. 1 57a , in-f'.
Moreri, Dictionnaire hist'iriijue.
MoROSiiM (Paolo), Hisloria dclla cita e repu-
blica di Venezia, Venetia, 1G37, i'^"^ ■
MotisKBs (Philippe). Hisluire riniée, éd. Pieil-
fenberg; Collection des ancieinies chm-
niques de Belgicpie; 1808, s vol, in-/i'.
MozzAGRCGNDS, De ffcstis Canoiticoruni regn-
larium.
McGNOs (Filadelfo), Istoria délia Jawiglin
Colona; Venet. i656, in-f". — Tlwalro
gênerai délia nobilità di Sicilia.
MuRATORi . Reruni Italicarum scriptores.
N
Necrologivm Casinense. Apud Muralori.
Script, t. VII, p. 935.
iVegri (Francesco), Nella Crociata.
NicÉPHORE Brïenne. 'tXit taloptas ; Paris .
16G6, in-f". (In Byzant. Listor. script.
t. III.)
NiCEPnoRDS Calustus. Historia ecclcsiastica ,
[)er Fronton. Ducreum; Pétris. i63o.
9. vol. in-f".
.NicEPnoRus. Conslantinopolilanns jtatriar-
cha . I(j7op('a cf'Ùvto^os ; Paris. i('i/t8,
ui-t\
NicÉPHORE Grégoras, ïaTopît Pcofiaix);; Pa-
ris, 1702 , a vol. in-f°.
NicETAs Chômâtes .Annales, éd. regia ; Paris ,
16^17, in-i''.
NicoLAi IV pap.î> Epislolœ, in regesto, ap.
.Wadding.
NicoLADs Trivettds. (V. Triveti's. )
NoNNUS Pa\opolit\, Dioni/siaca , in corporr
>'.h
;^8()
LES FAMILLES D OLTHE-MEP..
imcidiiiHi j>rœe(iviiiii , Aiireliaî Allobi'o-
iniiii . idciG. iii-F'. l. I.
NoTlr.E suit LE VOYAGE UTTÉràIRE iî,\' OlIlEFiT
iw, M. ScnvLZ cl sur les di'couicrlei f/ii'il ii
flûtes ircetnincnl dans les ruines de la rille
lie Séniiriiiiiis en Arménie, \y,\r M. Sninl-
Martiil. ( Extrait du Nouveau journal asia-
tique, iii-H°, 3o pages.)
-Voio.v {Annules de l'église etillicdride de).
par Jacques l>e Vasseur: Paris. )(>3.^,
in-/i ', -2 vol.
0
Ohi) j)K DiociLo (Odo?i i>e Deuil). ])e /iro-
fectione Ludov. VII in Orientcm, lilui sex.
ap. trAchery, Spicileg. t. IH.
Oger, Inscription de la croix île Griininiont.
Oldoinus, Historia romanorum Pontificiini et
DU. Cardinalium.
Or.ivERirs, scholasticus, De captione Da-
mietœ, an. f3i(), ap. Bongars.
Ordericds Vitai.is, HistoriiT ecclesiasticie
libri tredecim, éd. du Cliesne. — Ed. Le
Prévost 5 vol. in-8°; Soc. de l'histoire de
France.
OniENs cnmsTiANVS, In IV Patrinrcliatiis
digestus, etc. auct. Michaele Lequieii,
ord. Prasdicat. opus posthuuiuni; Paris.
1 y/io , 3 vol. in-f\
ORiiowiLLE (I)'), Vie de Louis II, due de
liourbiin , dans liuchon, CIwi.r de cliro-
niijiies, t. IV.
Ortelius; Thésaurus ffeogrupliicus : Antver-
pia;. i5yG, iu-i", ou iGa'i, in-i°. —
Theatri orbis terrarmn parergon , sive ve-
teris gengrnphicee tabula- : .\iilverpia' .
iSgS, in-l'°.
Otho Frisiîvgensis CJironicnn — Degestis Fre-
derici I , iniperatoris , aji. Urstisium . (jerni.
hist. illust. t. L
Ottù de Saxcto Blasio , Appendi,r ad Othonis
Frisingen.^is Clironicon . ap. Urstisium ,
t. L
Ottovio Bertranno, nella tlescru:ione di
Napoli.
OiiDEGHERsr . Les Chroniques et annales de
Flandres, dellanà iù-]6 ; Anvers, iSyi .
in-4°, et (iand, 1789 et i8uo. ■>. vol.
in-8".
OuLTBEMAN (L) ), jésuitc, \ ie du rénéralile
Pierre l'ilerniite; Valenciennes. J. Vero-
lieiil . I G.'îi . in-8''.
Paciivmeres. Miehael Palenlogus , seu Hislorin
reruni a Michaele Paleologo anie imperium
et iu iinperio gestarum ; Rome, i66().
in-l\
l'ANvni (Onuli'ii), Chronicon.
I'aoli (Paulo Antonio), Dissertazione deli
origine ed Istituto del sacro militar online
di S. Giotmmbattista Gerosoliinitano , deltn
jjoi di Rodi, oggi di M alla , per P. A.
Paoli, délia Gongreg. délia Madn'diDio,
présidente dell' Acadeniia de signori
nohili ccclesiaslici: Roina
781 . in-/r
Paoli ( Sébastian. ). (V. Codice nii'LonArico.)
Papebrocii, Vitœ Sancloruni , ap. Bollandia-
nos. (V. BoLLANDUS. ) — Palriarcharuvi
hierosolijniitaii. séries clironologicii , a[(.
Bolland. .'Ic^rt Sanct. Maii. t. III.
Patriabc.uhm BiTunii:E.\SE , ap. Labhe. Nora
Hihlioflieca inanu.'<rrij>torum . t. II. p. i-
1 00.
TABLE DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CITÉS.
<»«'
PaLLCJS CrASSUS PATAVIMJS, Pril'falio ad TIll'O-
philum prutospatharium.
Paulds DiACOnns, Historia miscellanen.
Pelagids. episcopiis Ovelensis (Oviédo).
Chronique lutine dans la recueil de Pru-
dence Sandoval; Païupeluiie, 1 63i . iii-f'.
{Mélh. pour étudier l'Iiist. 1. XIII. p. .';;Vi.
335.)
l'tîEEGRixus Camii,h.s. Ad anom/imiui Cas-ii-
neuseiii. — Ciistigatioucs ad Falconem lie-
necentumini. — Historia Lnngohnrdorum .
ex regesto Monaslerii S. Micliaelis ord.
S. Benedicli. — Steinwa Nortlimunnoruni ;
Niiples. iG/i3, 3 vol.
Perrottus, Triparlita Itintoria.
Petrds Blesensis, Epistolœ, in Bibllot. l'a-
Irwn maxima, éd. Liigduni, t. XX I\
Petrus Diaconds, Clironici Ca.iinensis cnuti-
nualio. (V. Cubomcon Casinense.)
Petrus monacuus Valliumsarnaii , ap. Du
Chesne, et les Historiens de France, t. XIX.
Petrus Venerabilis, Ciuiiiacensis, Epistohr.
ap. du Chesne, Bibl. Cluniacensis.
PmLtLi'HE (François), Epistolarmu Ubri Iri-
ginta septcm: Venise. i5oo. i5oa. etc.
in-r.
Philippe de Commîmes. Éd. Dupont. iSAo-
18/17. 3 ^'f'I- in-8'.
PlULIPPI III , nEGIS FRA^nonCM ÛESTA , ap.
Du Chesne , Hiat. Franc, et Collection des
historiens de France, t. XX.
Philippus Bergomensis. Chronic. capit. regui
Siciliœ.
Phili ppus DE Maseriis ( Pbihppo de Maisières) ,
fita S. Pctri Thoinasii , ap. l'ollanduin
t. II, Januarii.
Phocas (Joannes), De lacis Antiocliiam inter
et Palestinam , //( Lconis A llulli (THuu/ktois .
Colon. Agripp. ( Amstelod.) i(),53, iii-(S".
Phrantzes, Ilistor. XpoviKÙv VswpyioD <i>piv-
t|)7 tov -CTpoToé's(77(apioii sis réa-aoïpa fSi-
ëXia hfxip^dsv ; 1 aif)-! /177 ; Ingolsindl .
I (lu'i . \t\-l\".
PiMvERTON et Walckenaer, Abrégé de géo-
graphie moderne; éd. 1811, a voi. in-8'.
PiRRns (Rochus), Sifuliis, Siciliu sacra, dis-
quisitionibus et notiliis illustrata Ubri qua-
tuor; Panormi, iGM etiG/iy, 3 vol. in-l''.
PisTORu;s, Gencahgiie regum Hungaiiœ,
ap. Rerum ilungaricarum scriptores;
Francoftu-ti , ap. Hasredes Werlati, 1600.
inf.
Pii's U. De Bello Cijprio , idest, Capulxcvn,
hisloriœ rerum uliiquc gestaruin in Asia ,
Enea' Syivii Piccolominici Senensis, ap.
l'ii II opéra, Basileœ, i55i. — Cosino-
grapliia. — Epistolœ. ap. Pii II opéra,
liasileaî, j55i. — Epistolœ et rarii trar-
latus, Lugduni, i5i8, in-f°.
Plus (Johannes Micbael), Domenico initalia ,
swe de viris illustribus ordinis Prœdicatonim
in Italia, italice. liononi*, 161 5. in-f .
3 vol.
PoLVDORus (Vii-gihus), De inventionibus.
Privilèges de l'ohdre de SAitn-JEA.\ nt:
HiÉHi'SALEM {Sommaire des] , par Fr. A.
de Naberat; i6a(), iii-/i°; itiaç) et i(53o.
in-f"; iCia, in-/i°.
Procope De bello Persico. — De œdijiciis .
éd. Davidis Hœscbelii; Aiiguslœ Vindeli-
coruni, 1607, iii-8"; Paris. iG6a, a vol.
in-P.
PnovENCE (Histoire et chroniques de), par
César de Nostradanuis ; Lyon , 1 G 1 i , in-f".
Provinciale romanvm, seu Codex prorin-
cialis cpt.icopaluum orbis christirini ; Roiuff ,
i5o3, in-f° et alibi.
Prvnneus (Guillelnais), Libcrtates .Angliœ.
Ptoi.om.ei Lucensis. Historia ecclcsiustica.
aj). Muratori , Berum italicaruui scriptores ,
t. XI. (Voy. Luca (Ptolemacus de.)
;i88
IJ'S KAMIM.F.S I) OUTKE MER.
0
()iiAiiESMius (Fr.). Ilistorif-ii, tlœnto/ficn el
mnralis Terrœ saiict(e clucid/ilio: Aiilnci-p.
i().'iq. a vol. in-f.
QiKTiF cl EcH,\Ri), scriplorfs ordiii. Prœdic.
QcES\'AY . Provinciœ mussiliensis ne reliqiup
Phfici'iisis ainmles . Liiffdnni . iCSy, in-P.
R
IVvDULpm CoGGESHALE, ahbalis ord. Ci.slerc.
Chronicoii Terne Sanvlœ , ap. Mailène.
Ampliss. collecl. 1. V, col. 543-58a.
livDCiLPHUSDE DiCETO, Iiimgiiies Instorianiiii .
ap. Roger. Twisden, Angl. irrum srrip-
torcs , X, Loiid. i6o9, iii-f'.
l'iAiMiiNDUS DE Agiles, Hisloiiit Friincwinii
ifiii ccpeniHt Hicriindleiii , ap. Rongars.
Rasion Monta.n'er , Clifoiiicn delreij don .lamiip ,
primer retj d'Avagmi , c de su-'i descendent^ ,
Vaieiicia i558. in-f, en catalan; Barce-
lona, )5G'i ,in-r, en catalan; Barcelona.
iSgS, in-f', en espagnol. — Traduite
poiu" la première lois du catalan en IVan-
rais, avec notes el éclaircissements, par
.l.-A. Buchon; Paris, Verdière. i8i-j .
■2 vol. in-8°.
Rapports SVR un voyage Anr.BiîoLoaiQii; E^
GÉORGIE ET E^^ A rmékie , par M. Rrosset .
iii-8'.
IUy'.aldls Odoricds (Odoric Raynaldi), Au-
niilinin Baronii conlinualw nh itnno ii()8.
Reinaud, Extraits des historiem arabes, re-
latifs aux guerres des croisades : ouvrage
l'ormant, d"après les historiens musul-
mans, un récit suivi des guen-es saintes.
Nouvelle édition, entièrement refondue
et considi'rablement augmentée, impri-
mée à l'imprimerie royale. 1829. in-8",
pag. xLViu-582.
ReIiNehus Reineccius, CJirouicon llicrosolijmi-
tanum . etc. Helmstadt, i58i. in-^°.
RumiDUS de Sancto (jemia^o, (Ihromcou
rerum per orbeiii gestaruni ah aniio 1 1 S(/..
ad annum iiàS. ap. Muratori, t. \ Il , et
ap. Ugbelli, I. III. col. ç)53-io62, éd.
Rom. 16/17.
l'>l(:oi\DA>o Malespim, Istoria autica dell' edi-
ficazione di Fiorenui . aW annu loHi. in
Fiorenza, i568. in-'i".
RiGORDUs. Gesta Pliilippi Augusli Francorum
régis , ap. Du Cliesne. Scriptor. t. V.
RoRERTUs, monachus. Hisloria Hierosobjmi-
tana. ap. Rongars.
RoiiERTUs, monachus. [W Altissiudore^sh
SaNCTI MaRIAM MoNACUl CUItOMCON.)
RoBERTus DE MoNTE. Appciidix ad Sigihcrtuiii
Gemhlac. éd. d'Achery.
RoDERicus ToLETAMis, arcliicpiscopus. Ghro-
iiica Hispaniœ, apud Schott. Hispania
illustrât. IF, p. 35.
RoGEBiDs DE HovEDEN , Aniialcs , éd. Savile:
Londini, 1696, Francofurli . lOoi (c'est
celle que cite Du Cauge).
Rom A svbterranea.
RoMCAi.Dos, archiep. Salernitanus, Chromcim
nh orbe condilo ad annum 1 1 iS , ap. Mu-
ratori. Rerum Itiilicarum scriptores. t. VII ;
Milan, lya.'i.
RiiREUS (Hieronimus). Hisloria Rarenntf.
RiiDEBODDS (Petrus). Hisloria de Hieroso-
fi/milano itinere , etc. ap. du Gliesne.
1". IV.
AIÎLE DES \UTEIIRS ET DES OU VP. ACES CITES.
9Si)
S^BELLitus (Mardis Antoniiis Corciiis), Re-
riim VeneUirum nb urbe condiUi ilecades
très, elquavtœ llhri tirs, éd. Basil. i56o.
iii-f". in quatuor toinos.
S.4INTE-M.\KTHE (frères). (\'. G.U.I.IA CHIlls-
TiANA.) — Histoire génccdogique de la
maison de France, -2' éd. 16 a 8. in-t'°, 2 vol.
Salisbvrgensis iietropolis (V. Hdivd).
S.ALOMOiNiDS (Jacobus), oi'd. Prfedical. Urbis
Patavitur inscriptioiies sacrœ et profanœ .
quibus accédant vulgatoe anno i6/i4 a
Jac. Philippe Tomasino. episcopo /Emon.
Patavii. 170 , in-6°.
Sa.sicti Albini Chronicon Aiuleguvense . np.
Labbeum, Bibl. nova mauuscript. 1. i.
SAivCTORins (Paulus /Emilius), Historia Cnr-
boneiisis monusterii in Apiilia , ord. S. lia-
silii, Roniœ, i(5oi. in-8".
S.AJisoviN'o (Fr.), Dell' origine e jatti dclle
famiglie illnslri d' fttilifi : Venise. i58-j.
in-A°.
Sakdi (Gasparo), Historia l\ornianiia.
Sr.HiRDius (Simon ) , Scriptores reriini Ger-
maniciinim, Basileae, iS^/i, in-f. 3 vol.
ScHBADER (Laurent), Monumenta liai.
ScHiJTZ, Historia rcrvm Prussicannn ; Leip-
sig, 1698, in-f'.
SuRiPTiiREs RERiiii Prvssicarvm ; Berlin.
18(1/1-1867. 3o.in-8°.
ScLAVir.iM i:niiiiMr(i.\ , Inter srriptorcs rfniii)
septentrionaliuin . éd. Lindenbrogii. Eronc-
fort, itjog.
ScvLiTZKS, Epilome historianim ml enlaiii
Gedreni; Paris, 1 6 4 7 , i n-f " .
Sempau . Clirotiicon.
SiGEBEBTUsGemblacensis.erl. Pistoriiis. Illusl.
rot. script. i583, t. I.
Sn.vESTBi GiRALDi Cambrcnsis. li-rpiigmitni
Hiberniw , ap. Guil. Cainbden: Fiiinco-
l'urti, 1602 , in-f".
SiMEON Dunelniensis , Hist. Angl. ap. Twy.s-
den. Hi.il. angl. script.
SiMEER JosiAs, Bibliotheca, ed.Tiguri . 1 583.
SiSTiNi, Numismatique d'Arménie.
SoncHET. Ad Ivonis Canioteiisis epix/oiax. 1 V.
Ivo CaRiNOTENSIS. )
Speljian , Aspilogia.
Spondanus, Annales ecclesiastici.
Stephamis Tornai;e\sis. Epislola'. eil. du
Molinet, Paris, 1(579.
Stero (Henricus), Annules, ap. (lanisiiiin.
Sdgeeiu.s, Epistolw. — Vita Ludorici VI. ap.
du Qwsne .Hist. Franc, t. FV. — Ap. Hist.
Franc, scriptores, t. XII.
Sdmmoivte. Istoria delregno de hapoli . 1 748.
Sdrics. De probatis sanclorum liistoriis ,
Cologne. 157.5.
Tableau général de l'Ahménie , divisé en
deux parties, histoire et géographie ; par
\I. J. Cbaban de Cirbied. professeur de
langue arméniennB à l'École des langues
orientales vivantes près laBiljliotb. inip.;
Paris, i8i3 (Extrait du Magasin enci/-
clopédique , n° d'avril 181 3). in-8°. 55 p.
TaBILARIVM ECCLESI.E a VrlSSWDOltENSIS.
Tageno, decanusPatavinus, Dcscriptin erpe-
ditionis asiaticœ Frederici I , ap. Marrpiard
Freber, Pierum Germnn. scriptores, I. 1.
p. 407.
TaIIVAiSENSIS DIOECESIS VE VIRIS ILLVSTBlBrs
on IN SACISA FCERE EXPEDITIONS , VEHSIJS .
9!)0
;i[). 1). Mai'U'ne. Ampl. cdll. t. V,c(il.fi.")(),
5/10.
TkMVI.AKIORVSI REGIL.E PIKtUWVS , ilj). All-
hcrl. Mirœnm, CÀron. Cisfrrciaisc
TriiiiiMc) (M. Antonio) da Gonlotsi. De I in-
■leggi cli Niipoli.
TiiKonoRicDS, De Sniiclii. Elr.nbrlli lliiny-d-
ricii , apinl Ganisiiini. [a-cI. (niluj. t. V.
p. i'i3.
THK'iDiiRicrs (Paul.), aiicloi- Clironici 11
HOC. an. Papebrocliiiini. Patiiiirclianmi
HiawiolyiH. hisl. cliroHol. Aciii Saiiel.
Mail. t. m, p. 4C8.
TllEOPHAylS CllROffOGHAP)!! i. Pai'is. i(i55.
in-tbl.
TliEOKl.lxi LEUATIO seii Culloquium ciim Nor-
aesi catholkn Armeniorum , grœco-latine .
Basil. 1578. in-6°. — Auclarinm bibliol.
Putium, a Frontone Durœo; Paris. 1 6a 4.
in-P. t. I. p. iSg.
TiiiiRRiris. niililiœ Tenipli niagister. /s/ji.v-
lolœ.
TiioMA.s Agm , Vita S. Pctii mcrii/ns oril.
Prirdic. ii|iilil lidllaïKl, 39 iiM-il.
lj;s ['AMILLIIS I) OlJTltE-MKP..
TiioM.vs DE Herrera. i Ijilinlu'liini Aiigusliniii-
Tiio.MAs Walsingiiam. (V. ce dernier nom.)
TiiOMASiLS. Ilistoria s. Calhnr. Senensis. n|>.
Bollanil, 3o avril, t. 111.
TiiuA?i[is (de Thon). lUstona.
Thwrocz (Joannes de), Ulii>it. Hiiiig. reg.
chrnnic. ap. Bongars , Per. Hiiiigiir. scrin-
Inr.
TiLLET (Jean du). Recueil des riiifs de France .
1 6o-2 , in-'i°.
Toi'PKN . Deutsche Ordens-Aiifâiige dans le
Preiiss. Proviiizial-Blatt, iBig, n" VII.
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Salza dans le Preuss. Prnv. Blatt. iS4().
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Trivetti (M.), Chronicun, a|i. d'Aclier\.
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TiRENXE [Histoire de la maison de), par
.luslel. (V. JUSTEL.)
TzETzi-s (.lo.). Ejusl. ad Melrophaneiii jia-
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L
I Ighelli ( Ferdinand. ) . Italin sacra ; Roma> .
1 (14 '1-1 GGa . 9 vol. in-r. 1 o vol. dans l'é-
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UrSPERGENSIS ARBAS. (V. (lOiVRADDS A LlCH-
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rum illustrium lihri duo; Francofui'li .
1 585 , in-P.
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Paris, 1780 à 1745, 5 vol. in-P. liiïni-
primé en i85o, 10 vol. in-8°.
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Vattier. L'histoire niahoaiétaiic, ou les .\LL\
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françois par P. Vattier; Paris. 1668.
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ViGiviER (iNic), Histoire de la maison de
Luxembourg , etc. Illustrée de noies, aver
continuation jusqu'à présent; iGii|.
TAIiLK DES AUTEURS ET DES OU VISAGES CITÉS.
i)9l
ni-i". — Bibliothèque historiide, conle-
iianl la i[isj)osition et concordancp des
temps etdes histou'es; Paris, iSHy.in-f",
3 vol.
VrLi.Aivi (Giov.), Islaric Fiiircidiiif. Fidrenzii.
iSSg, m-li°.
ViraiNi (Math.), continuateur de ÏHistoin
de Giovanni son Irère.Venezia , i .[id-i .in-/i°.
\ n.LEHAiiuouiN, édit. de Du Ganfic. — Olmer-
Pdlwns sur Ylllchordouin. (V. du G.iNGiî.)
VncEMius 1]ellov.\censis, Fragiiicntuiii /le
rébus orienlalihts c specubi liisloriali, cura
Reineri Reineccii.Helniaesl. 1,585, in-A°.
I rr.t UuiiAxl V, fAi'.ii, a|). du Gliesiie: llisl.
lies cdrdbumx frniiçais , lOGo, in-f'. —
A|). Raluze, Vita Piij>iii'U)ii AreiiKineii-
sium, t. I, col. 'MV.i .'iy.S.
\ii1(;t, Der Deutsche Ordcii , l\onij;slicij; .
lS^l3. in-'4°. — (icschichlo l'reusseiif: .
Konijjsberg , iH;)-)-;!»). in-8".
Vol.ATKHHANUS RapH \KL ( iMalIbi ), l'dlIlllU'IltlII-ii
reruin urb/iMiriim libri Iti^oitatn-lii ; Fraii-
col'. 1 (Jo3 , in-f", et autres éditions.
] USlE^iSE CHROi^WO^. (V. Cnr.iiM<:»\ , et
(JAiFRiDus, Vosiensis prior,)
\ossnis. De Histiirlcix hitiiii^.
w
\V (DDiNGiis (E.). Annales Miiioruiii. Riinia'.
l'/àj. i-î vol. in-f.
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Guillelmus.)
Wun'HELi.NGius (Jacobus). Epitoiin- reruiii
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Wipi'o, De Conrrido shlico. — Rerniii l'anii-
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Z« iLLABDo (Giov.), Viaggio ili (iirrusa-
Icmme , Honia, lôgô.in-itî.
TABLE DES MATIERES.
l'ages.
lJl\ ISION Dl ROÏAUME DE HlÉRLSALEM 1
Les rovs de Hiérusalem 7
Les Roys de Cvpre 'ii)
Les roys d'Arménie i o)!
Les principaux seigneurs des royaumes de Hiérusaleji et de Cypre 169
Les seigneurs d'Adelon 1 (39
Les ducs d"Anlioclie 1 7-')
Les princes d'Antioche 177
Les princes titulaires d"Anliocho -ni
La famille qui porta le surnom d'Antioche si i
Les seigneurs d'Arsur -J y 1
Les seigneurs de Barut 227
Les seigneurs titulaires de Barut 938
Les seigneurs de la Blnnchegarde 260
Les seigneurs de Belinas . • 2 4^1
Les seigneurs de Bethsan ou Bessan oM^
Les seigneurs du Boufron 267
Les seigneurs de CaiiiionI 260
Les comtes de Carpasso .'. 261
Les seigneurs de Cayphas 2 08
Les seigneurs de Gerep 278
Les seigneurs de Césarée 27'j
Les seigneurs titulaires de Césarée 287
Les seigneurs de la Cilicie 988
Les comtes d'Edesse ou de Rolias , 2t)4
La maison de (lourtenay, en Angleterre 806
Les comtes titulaires d'Edesse .'S 1 o
Les seigneui's de Fémie ou d'Apaniie 3 1 S
Les seigneurs de Giblet ou Gibelet •> 1 (i
Les seigneurs de Piles , .'{28
Autres seigneurs du surnom de Gililel 829
Les seigneurs de Harich '■^■\~
994 LES FAMILLI'S D'OUTRE-MED.
Pages
(,os ooniles do Japlin ut (rAscalon , 338
KiiNiille ([ni a porlé le nom do Jnplie 353
(iCS comtes titulaires de Japhe 35-
Les seiguciirs d ibolin ot do IJame 36o
Les comtes do Laodici'e 38o
Les seigneurs de l\Ltrnck'c 384
Les seigneurs de Mares 38ç)
Les soigneurs do Margat 3g i
Les soigneurs do Montgisart 397
Los soigneiu's de Montréal et de la terre d'outre le Jourdain tioi
Les princes ou seigneurs de iS'aples 4o6
[Los vicomtes de Naples] 4 1 a
F^es seigneurs de Nepliin 4 1 3
Les seigneurs du l'Iaissio ou du Plaissier 4 1 G
Les princes de Pliiiippes 4i8
Los seigneurs du Puy 42 o
Les seigneurs de liame 422
Les seigneurs de Saiut-Abraliani 42 3
Les seigneurs de Sarnn'l 426
Les seigneurs de Scandalion ou Scandolion 427
Los seigneurs de Sidou ou de Sagette 43 1
Les seigneurs titulaires de Sagette 439
Les seigneurs de Sororgie 44 1
Les princes de Tabarie et de Galilée 443
Les princes titulaires de Galilée ' 464
Los seigneurs de Toron 468
Les comtes de Tripoly 477
Los comtes titulaires de Tripoly 489
Les vicomtes de Tripoly 498
Los princes et soigneurs de Tyr 496
Autres f\jiilles iiabituées aux royadmes de Hiérusalem et de Cvpre 5o3
[^a famille dVIoman 5o3
La lamillo surnoimnée d'Antioclie 5io
La famille de Baliin . . 5 1 3
La famille de lîarlais 817
La famille de la Baume , 620
La famille de Beduin • . 523
[ La famille de Brie] 027
La famille de Cafran 532
La famille de Danipierre 535
La famille de Flory ou do Floury . . SSg
[La maison de Ham[ 542
TABLE DES MATIERES. 995
Pages,
La maison d'Hicrfres 54'i
[La maison de Mauoastcau] 54(1
Les seigneurs de Milly S'iK
La famille de Mimars 54y
[La famille d'Aguiller] 55(i
La famille de Montolif 557
La maison du Morf 505
Les seigneurs de Neuville 570
La famille de Nores 67 •.'.
La famille des Petits 58()
La famille de Piquigny SSîi
La famille de Porcelet 588
[Les seigneurs de Saône] 5ç)i
[La famille Eseaface] 59a
Les maisons de Soissons et de Rivet 590
La famille de Tor 59S
La famille de Vidal (Joa
[La famille (iliappe ou Zappe] Oo/i
[La famille de Gouni] Oo/i
[La famille de I^angies ou Langlois] 6o5
[La fnriiille de Navarre] 606
[La famille Anliaume] C06
[La famille Bonvoisin] 607
[ La famille de Chenechy] 607
[La famille de Gaurelle ou Gaurelée] 607
[La famille de Gorap] 608
[La famille Lambert] 608
[La famille le Jaune] 609
[La famille de la Pradelle] 609
[ La famille de Proyanne] 609
[La famille Prévost] 610
[ La famille do la Reinelle ] .- G m
[La famille du Rouvre] 610
[ La famille de Verny ] (i 1 1
[ La famille \ isconte ou Visconti [ . 611
[ Autres familles importantes en Syrie et à Chypre | (i 1 a
[Los familles élaldies à Venise dejuiis la prise d'Acre] 6i3
>ES GRA>US OFFICIERS Df ROYAUME UE HiÉRUSALEM Cl 5
Les seneschaux G i 5
Les conneslahles . (j u)
Les marescliaii\ 626
Les eliamljellans Gao
i a 5 .
996 LES FAMILLES D'OUTRE-MER. •
l'agi-s.
Les Ijouti'ilters 033
Les chanceliers 636
I Les bailes] 687
[Les vicoiutes et cLâlelains de JcTUsalein] Gi.'!
[ Les vicomtes d'Acre] (i'iG
[Les GRAiNDS OFFICIERS DE I.A PIIINCIPAIITÉ d'A.XTIOCIIK ] ((i()
[Les connétables] 6^9
[Les maréchaux] (iô 1
[Les sénéchaux] 6.5t!
[Les camériers ou clianihellans] 653
[Les chanceliers] 654
[ Les chcltelains] , 656
■ [Les grands oeficiers du comté de Tripoli] 607
[Les connétables] 667
I Les chanceliers] 659
. [ Les maréchaux] 660
[ Les sénéchaux ] . 66 1
[Les camériers ou chambriers] 662
Les GRAxns officiers dv royaume de Cypre 663
Les amiraux 663
Les auditeurs 666
Les baillis de la secrète royale 667
Les bouteillers 670
Les chambellans 671
Les chanceliers 676
Les conneslables 678
Les mareschaux 684
Les séncschaux 687
Les turcopliers 690
[Les vicomtes de Nicosie] 698
[Les grands officiers du royaume d'Arménie] 697
[Les connétables] 697
[Les maréchaux] 699
[Les sénéchaux] 701
[Les chanceliers du royaume] 709
[ Les chanceliers parliciiliers] 7o3
[Les bouteillers] 7o4
[Les jjroximos] 706
[Les capitaines de la cour] 706
[Les chambellans] 707
[Les camériers] 708
La Syrie Sunte 709
TABLE DKS MATIEHES. '(yT
Les hatriahches de Hiérusaleji 7 i •''
Ler patriarches d'Antioche 73()
Les archevesqdes dépendans di i'atrurciik de Hiérusalem 7/19
Les arclievesques de Tyr 7^9
Les arclievesques de Rabalh ou do la Pierre du Désert 7.50
Les arclievesques de Gdsarée 7o<'>
Les archevesques de Bethsan 75()
Les archevesques dépendais i>r patriarche d'Amtioche 7(j.)
Les arclievesques d'Alliara • • • 760
Les archevesques d'Apaniie 7*i(">
Les archevesques de Coricie 7<J7
Ijes archevesques d Edesse 7*^9
Les archevesques do Maïuislre 770
Les archevesques de Tarse 77a
Les archevesques de Tulupe 775
Les évesques de la Teuke Sainte dépendans des v>kv\ patkiarchats 777
Les évesqiios d'Acre 777
Les évesques de Raruth 7H1
Les évesques de Belinas '/^'^>
Les évesques de Bethléem 78/1
Les évesques d'Ebron 79^
Les évesques de Gibel ygS
Les évesques de Laodicée 797
Les évesques de Lidde ou de iianio 799
Les évesques de Sebasle ■'^oS
Les évesques de Sagette Ho5
Les évesques de Tabarie 807
Les évesques de Tortose 809
Les évesques de Tripoli 811
Les évesques de Valenie 8)6
Les évesques de Zibel S 1 o
Les abraïes et abbez de la Terre Sainte cS 1 7
Saint-Abacuc ^^ 1 7
Sainte-Anne 818
Nostre-Dame de Josaphat, 819
Saiut-Joseph d'Ariniathie 8-3 1
Saint-Ladre Sû-i
La Latine 8 •! /i
Mout-Olfvet 8-20
Nostre-Dame du Mont Sion 827
Mont Thabor 8a8
Nostre-Dame la (Irande 8?) 1
1I9« I.KS FAMILLKS [)()lJTIiK-\lEI',.
Pages.
Siiiiil-Saiiiucl 832
Temple de Nostre Seigneur 833
Des Trois Onil»res SSf)
Nostre Danio de tous les Saints 836
De Palmarea 887
liKS PRIEURS DE LA TuRRE SaINTE SSg
Du Saint Sépulcre 831)
Autres prierez 8i 1
F,ES ARCHE\ESQUES ET ÉVESOUES LATINS IlE CypRE 8/l3
Les archevesques de Nicossie 8^1 5
Les evesques de Némosie 807
Les evesques de Famagouste 86 1
Les evesques de Paphe 86.")
I Les evesques de CerinesJ 86h
L'ordre du Temple 86ç)
Les grands maistres du Temple 86()
[Les grands maîtres de l'Hôpital] 89;!
\ L'ordre Teutomqdë. ] 890
[Les precepleui-s] , 897
[ Les hauts maîtres j 901
[Les grands olllt-iers de l'ordre | 907
I Les grands commandeurs] , 907
[Les grands hospitaliers] 909
[Les grands trappiers] 909
I Les grands trésoriers] 909
[Les grands maréchaux] ç 1 o
[Les dignitaires des provinces d'Orient.] 911
T\BLE des noms des personnes et des lieux 9 1 3
Table des auteurs et des ouvrages cités 971
PLEASE DO NOT REMO\
CARDS OR SLIPS FROM THIS f
UNIVERSITY OF TORONTO L